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254 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 252–261 b Département d’allergologie de faculté de médecine de Hanoi, Hanoi, Viet Nam c Institut de Pasteur, Paris, France d Institut de Pasteur, Hanoi, Viet Nam Introduction.– La tuberculose représente un problème majeur de santé publique à travers le monde, en particulier aux Viet Nam. Il s’agit d’une maladie infectieuse et curable grâce au traitement antituberculeux. Cependant, ce traitement expose à la survenue d’effets secondaires dont des réactions allergiques. Les deux étapes menant au diagnostic de certitude d’une étiologie allergique sont l’interrogatoire et la réalisation de tests cutanés ou à défaut de provocation. Les protocoles de provocation médicamenteuse peuvent avoir deux objectifs : – diagnostic pour des patients où l’allergie médicamenteuse n’a pu être prouvée ni par le dosage biologique ni par les tests cutanés ; – confirmation de la tolérance d’un médicament de remplacement. Méthodes.– Trente-quatre patients hospitalisés ont présenté des réactions immé- diates qui sont survenues dans l’heure qui a suivi la prise de l’antituberculeux. Les protocoles de provocation sont rédigés par les médecins du service d’allergologie au préalable, en suivant les recommandations établies par l’ouvrage de référence Drug allergy [1]. Ces protocoles sont ensuite transmis à la pharmacie qui en assure la préparation nominative. Ils sont administrés par l’infirmière qui inscrit, au fur et à mesure des administrations, les observations pertinentes sur la fiche de suivi du protocole. Les paramètres suivis sont : – les scores du débit de pointe ; – les différentes réactions cutanées (érythèmes, œdèmes, sensations de picotements...); – l’état général du patient (TA...). Si l’allergologue qui a prescrit le test, constate la modification de l’un de ces paramètres, le test est arrêté immédiatement. La cause de la réaction est analysée puis le test est considéré comme « positif ». Le patient est surveillé trois heures puis repart à son domicile. Si aucun des paramètres analysé n’est modifié, le test est considéré comme « négatif » pour les réactions d’hypersensibilité immé- diate. À son domicile, le patient doit surveiller l’apparition de signes cutanés tardifs jusqu’à 48 heures après la dernière prise du médicament. S’il présente des réactions, il doit prévenir son médecin (l’allergologue en charge du test) qui considèrera son test « positif ». Si aucune réaction ne survient, le patient n’est pas allergique au médicament et peut donc poursuivre son traitement. Les dossiers étudiés correspondent aux patients ayant été hospitalisés pour un test de provocation entre 2012 et 2013. Le traitement statistique des données de l’enquête est effectué avec le logiciel SPSS 16.0. Résultats.– Trente-quatre patients ont été étudiés dont 24 hommes. Toutes les classes d’âges sont représentées avec un maximum pour la tranche 31–50 ans. Les différents signes cliniques ont permis la suspicion d’allergie. Les atteintes cutanées étaient les plus fréquentes (100 % des cas), dominées par l’urticaire. Parmi les tests cutanés positifs (n = 3), seul un test de provocation s’est avéré positif également. Les tests cutanés étaient négatifs ou douteux dans 31 cas, 13 ont une allergie prouvée par le test de provocation. Les médicaments mis en cause chez les 14 patients dont le test de provocation était « positif » étaient : rifampicin 6/14, streptomycin 4/14, pyrazinamid 2/14, ethambutol 2/29, isonia- zid (0/30). Enfin, la majorité des tests de provocation positifs correspond à des incidents allergiques récents (8 patients sur 14) et un seul patient avait un terrain allergique diagnostiqué. Discussion.– L’allergie aux antituberculeux est relativement rare (environ 5 %). La rifampicine a été incriminé dans la plupart des cas., Selon Tan et al., la rifampicine était responsable de 1,2 % des lésions érythémateuses et éruption urticarienne [2]. Tous les antituberculeux peuvent donner lieu à des réactions [3]. Il n’y a pas d’allergie au isoniazid dans nos études. Conclusion.– Les tests de provocation sont donc un outil diagnostique final qui permet d’identifier la cause allergique en cas de doute. Ils seront toujours réalisés en milieu hospitalier sous stricte surveillance médicale. Ils doivent permettre au patient de continuer son traitement sans avoir à craindre une réaction allergique. Références [1] Demoly P, Bencherioua AM, Kvedariene V, et al. Diagnostic des allergies médicamenteuses : questionnaire européen. Rev Fr Allergol Immunol Clin 2000;40:494–9. [2] Tan WC, Ong CK, Kang SC, Razak MA. Two years review of cutaneous adverse drug reaction from first line antituberculous drugs. Med J Malaysia 2007;62:143–6. [3] Fekih L, Fenniche S, Boussoffara L, et al. Manifestations d’hypersensibilité aux antituberculeux. Rev Mal Respir 2010;27:673–8. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.094 Médi-7 Mesure de l’activation cellulaire T dans le diagnostic biologique de l’allergie retardée à l’amoxicilline L. De Chaisemartin a , S. Lim a , C. Neukirch b , M. Thetis b , P. Nicaise-Roland a , S. Peltier a , S. Chollet-Martin a a UF auto-immunité et hypersensibilités, HUPNVS site Bichat, AP–HP, Paris, France b Service de pneumologie, HUPNVS site Bichat, AP–HP, Paris, France Introduction.– L’allergie retardée aux pénicillines est l’allergie médicamenteuse la plus fréquemment suspectée. Cependant l’imputabilité des molécules est par- fois difficile à établir, et les tests de réintroduction sont coûteux et complexes. Les tests in vitro représentent donc des outils complémentaires intéressants. Si l’existence de lymphocytes T spécifiques de l’amoxicilline chez les patients allergiques est bien établie, il n’existe que peu d’études comparant les différentes méthodes permettant de les détecter, et pas de tests standardisés utilisables pour le diagnostic. Dans ce contexte, nous avons débuté une étude prospective visant à établir l’intérêt des tests in vitro dans le diagnostic de l’hypersensibilité retardée à l’amoxicilline. Méthodes.– Les cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC) de 3 patients soupc ¸onnés d’allergie retardée à l’amoxicilline et de 3 témoins expo- sés à l’amoxicilline sans réaction notable ont été isolées. Les cellules ont ensuite été cultivées 48 h en présence d’amoxicilline à 1000, 500, et 100 mg/L ou de milieu seul. L’activation cellulaire a été mesurée par l’expression de CD69par cytométrie en flux et par ELISPOT interféron gamma (INFg). Résultats.– Les contrôles exposés à l’amoxicilline n’ont pas montré d’activation lymphocytaire décelable, ni au niveau de l’expression du CD69, ni pour la sécrétion d’interféron gamma. En revanche, les patients avaient tous au moins un test positif. Des spots d’INFg de faible intensité ont été retrouvés en plus grande quantité chez les 3 patients à au moins une dose par rapport au milieu seul. L’analyse de CD69 montre une population fortement positive chez 1 des 3 patients et faiblement positive pour un autre. Discussion.– Les signaux détectés en ELISPOT sont globalement faibles, et une stratégie d’amplification du signal est en cours. Il semble important de tester plusieurs concentrations pour les 2 techniques. Conclusion.– Ces données préliminaires sont encourageantes sur la faisabilité de l’étude. L’inclusion d’un nombre adéquat de patients et de témoins permettra d’établir l’intérêt de ces tests dans la stratégie diagnostique de l’hypersensibilité retardée à l’amoxicilline. Cette étude pourra être ensuite élargie à d’autres molécules. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.095 Médi-8 Pustulose exanthématique aiguë généralisée : à propos de deux cas de néoplasies pulmonaires traitées par GEMZAR O.B. Boudghene Stambouli Faculté de médecine université Aboubakr Belkaid, Tlemcen, Algérie Introduction.– La pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) a été définie comme une éruption fébrile d’installation brutale après une prise médi- camenteuse ou plus rarement après une infection virale, érythémateuse et pustuleuse survenant chez des sujets indemnes de psoriasis et évoluant rapi- dement vers la guérison. Méthodes.– Nous rapportons deux cas de PEAG chez deux patients atteints de néoplasie Pulmonaire, à type d’adénocarcinome mucineux et de carcinome

Pustulose exanthématique aiguë généralisée : à propos de deux cas de néoplasies pulmonaires traitées par GEMZAR

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Page 1: Pustulose exanthématique aiguë généralisée : à propos de deux cas de néoplasies pulmonaires traitées par GEMZAR

254 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 252–261

b Département d’allergologie de faculté de médecine de Hanoi, Hanoi, VietNamc Institut de Pasteur, Paris, Franced Institut de Pasteur, Hanoi, Viet Nam

Introduction.– La tuberculose représente un problème majeur de santé publique àtravers le monde, en particulier aux Viet Nam. Il s’agit d’une maladie infectieuseet curable grâce au traitement antituberculeux. Cependant, ce traitement exposeà la survenue d’effets secondaires dont des réactions allergiques. Les deux étapesmenant au diagnostic de certitude d’une étiologie allergique sont l’interrogatoireet la réalisation de tests cutanés ou à défaut de provocation. Les protocoles deprovocation médicamenteuse peuvent avoir deux objectifs :– diagnostic pour des patients où l’allergie médicamenteuse n’a pu être prouvéeni par le dosage biologique ni par les tests cutanés ;– confirmation de la tolérance d’un médicament de remplacement.Méthodes.– Trente-quatre patients hospitalisés ont présenté des réactions immé-diates qui sont survenues dans l’heure qui a suivi la prise de l’antituberculeux.Les protocoles de provocation sont rédigés par les médecins du serviced’allergologie au préalable, en suivant les recommandations établies parl’ouvrage de référence Drug allergy [1]. Ces protocoles sont ensuite transmis àla pharmacie qui en assure la préparation nominative. Ils sont administrés parl’infirmière qui inscrit, au fur et à mesure des administrations, les observationspertinentes sur la fiche de suivi du protocole.Les paramètres suivis sont :– les scores du débit de pointe ;– les différentes réactions cutanées (érythèmes, œdèmes, sensations depicotements. . .) ;– l’état général du patient (TA. . .).Si l’allergologue qui a prescrit le test, constate la modification de l’un de cesparamètres, le test est arrêté immédiatement. La cause de la réaction est analyséepuis le test est considéré comme « positif ». Le patient est surveillé trois heurespuis repart à son domicile. Si aucun des paramètres analysé n’est modifié, letest est considéré comme « négatif » pour les réactions d’hypersensibilité immé-diate. À son domicile, le patient doit surveiller l’apparition de signes cutanéstardifs jusqu’à 48 heures après la dernière prise du médicament. S’il présentedes réactions, il doit prévenir son médecin (l’allergologue en charge du test) quiconsidèrera son test « positif ». Si aucune réaction ne survient, le patient n’estpas allergique au médicament et peut donc poursuivre son traitement.Les dossiers étudiés correspondent aux patients ayant été hospitalisés pour untest de provocation entre 2012 et 2013. Le traitement statistique des données del’enquête est effectué avec le logiciel SPSS 16.0.Résultats.– Trente-quatre patients ont été étudiés dont 24 hommes. Toutes lesclasses d’âges sont représentées avec un maximum pour la tranche 31–50 ans.Les différents signes cliniques ont permis la suspicion d’allergie. Les atteintescutanées étaient les plus fréquentes (100 % des cas), dominées par l’urticaire.Parmi les tests cutanés positifs (n = 3), seul un test de provocation s’est avérépositif également. Les tests cutanés étaient négatifs ou douteux dans 31 cas,13 ont une allergie prouvée par le test de provocation. Les médicaments mis encause chez les 14 patients dont le test de provocation était « positif » étaient :rifampicin 6/14, streptomycin 4/14, pyrazinamid 2/14, ethambutol 2/29, isonia-zid (0/30). Enfin, la majorité des tests de provocation positifs correspond à desincidents allergiques récents (8 patients sur 14) et un seul patient avait un terrainallergique diagnostiqué.Discussion.– L’allergie aux antituberculeux est relativement rare (environ 5 %).La rifampicine a été incriminé dans la plupart des cas., Selon Tan et al., larifampicine était responsable de 1,2 % des lésions érythémateuses et éruptionurticarienne [2]. Tous les antituberculeux peuvent donner lieu à des réactions[3]. Il n’y a pas d’allergie au isoniazid dans nos études.Conclusion.– Les tests de provocation sont donc un outil diagnostique final quipermet d’identifier la cause allergique en cas de doute. Ils seront toujours réalisésen milieu hospitalier sous stricte surveillance médicale. Ils doivent permettre aupatient de continuer son traitement sans avoir à craindre une réaction allergique.Références[1] Demoly P, Bencherioua AM, Kvedariene V, et al. Diagnostic des allergies

médicamenteuses : questionnaire européen. Rev Fr Allergol Immunol Clin2000;40:494–9.

[2] Tan WC, Ong CK, Kang SC, Razak MA. Two years review of cutaneousadverse drug reaction from first line antituberculous drugs. Med J Malaysia2007;62:143–6.

[3] Fekih L, Fenniche S, Boussoffara L, et al. Manifestations d’hypersensibilitéaux antituberculeux. Rev Mal Respir 2010;27:673–8.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.094

Médi-7

Mesure de l’activation cellulaire T dans lediagnostic biologique de l’allergie retardée àl’amoxicillineL. De Chaisemartin a, S. Lim a, C. Neukirch b, M. Thetis b,P. Nicaise-Roland a, S. Peltier a, S. Chollet-Martin a

a UF auto-immunité et hypersensibilités, HUPNVS site Bichat, AP–HP, Paris,Franceb Service de pneumologie, HUPNVS site Bichat, AP–HP, Paris, France

Introduction.– L’allergie retardée aux pénicillines est l’allergie médicamenteusela plus fréquemment suspectée. Cependant l’imputabilité des molécules est par-fois difficile à établir, et les tests de réintroduction sont coûteux et complexes.Les tests in vitro représentent donc des outils complémentaires intéressants.Si l’existence de lymphocytes T spécifiques de l’amoxicilline chez les patientsallergiques est bien établie, il n’existe que peu d’études comparant les différentesméthodes permettant de les détecter, et pas de tests standardisés utilisables pourle diagnostic. Dans ce contexte, nous avons débuté une étude prospective visant àétablir l’intérêt des tests in vitro dans le diagnostic de l’hypersensibilité retardéeà l’amoxicilline.Méthodes.– Les cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC) de3 patients soupconnés d’allergie retardée à l’amoxicilline et de 3 témoins expo-sés à l’amoxicilline sans réaction notable ont été isolées. Les cellules ont ensuiteété cultivées 48 h en présence d’amoxicilline à 1000, 500, et 100 mg/L ou demilieu seul. L’activation cellulaire a été mesurée par l’expression de CD69 parcytométrie en flux et par ELISPOT interféron gamma (INFg).Résultats.– Les contrôles exposés à l’amoxicilline n’ont pas montré d’activationlymphocytaire décelable, ni au niveau de l’expression du CD69, ni pour lasécrétion d’interféron gamma. En revanche, les patients avaient tous au moinsun test positif. Des spots d’INFg de faible intensité ont été retrouvés en plusgrande quantité chez les 3 patients à au moins une dose par rapport au milieuseul. L’analyse de CD69 montre une population fortement positive chez 1 des3 patients et faiblement positive pour un autre.Discussion.– Les signaux détectés en ELISPOT sont globalement faibles, et unestratégie d’amplification du signal est en cours. Il semble important de testerplusieurs concentrations pour les 2 techniques.Conclusion.– Ces données préliminaires sont encourageantes sur la faisabilitéde l’étude. L’inclusion d’un nombre adéquat de patients et de témoins permettrad’établir l’intérêt de ces tests dans la stratégie diagnostique de l’hypersensibilitéretardée à l’amoxicilline. Cette étude pourra être ensuite élargie à d’autresmolécules.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.095

Médi-8

Pustulose exanthématique aiguë généralisée :à propos de deux cas de néoplasiespulmonaires traitées par GEMZARO.B. Boudghene StambouliFaculté de médecine université Aboubakr Belkaid, Tlemcen, Algérie

Introduction.– La pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) a étédéfinie comme une éruption fébrile d’installation brutale après une prise médi-camenteuse ou plus rarement après une infection virale, érythémateuse etpustuleuse survenant chez des sujets indemnes de psoriasis et évoluant rapi-dement vers la guérison.Méthodes.– Nous rapportons deux cas de PEAG chez deux patients atteints denéoplasie Pulmonaire, à type d’adénocarcinome mucineux et de carcinome

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Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 252–261 255

épidermoïde moyennement indifférencié, traités en monochimiotherapie pargemeitabine (GEMZAR).Résultats.– Deux patients âgés respectivement de 45 ans et de 40 ans, tabagiqueschroniques présentaient au niveau des deux tiers supérieurs du poumon droitune tumeur étiquetée adénocarcinome mucineux pour le premier cas et pour ledeuxième patient une tumeur au niveau de la branche apicale de lobaire supé-rieure droite et infiltrant la ventrale droite étiquetée carcinome épidermoïdemoyennement indifférenciée.Ces patients traités avec le même protocole à base de gemcitabine (Gemzar)en monochimiothérapie présentaient le 4 jour après l’institution de la cure untableau de PEAG, diagnostic posé par-devant la sémiologie clinique et paraclinique, ainsi que parla chronologie.Discussion.– Le diagnostic de PEAG à la gemcitabine (Gemzar) a été posé devantla sémiologie clinique, paraclinique et la chronologie.Nos deux observations répondent aux critères définis par Beylot et al., par Roujeau et al., et par l’étude du groupe Euroscar.Le chlorhydrate de gemcitabine (Gemzar) est un antimétabolite, lyophilisantpour usage parentéral (I.V), utilisé en monochimiothérapie pour néoplasiepulmonaire. Les effets secondaires cutanés sont l’alopécie, des troubles cutanéo-musculaires sévères à type de dermatopolymyosite. Les cas de PEAG ne sontpas rapportés dans la littérature. Les facteurs qui entrent dans la prise en chargedes malades sont au nombre de trois : le médecin, le malade et les médicaments(les trois M).Conclusion.– Il est donc impératif de connaître ces effets secondaires, de lesréévaluer et de réfléchir sur le rapport bénéfice-risque de ces nouvelles molé-cules.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.096

Médi-9

Étude des réactions cutanéesimmunologiques et non immunologiques auparacétamol à partir des cas de la Basenationale de pharmacovigilance : apport destests allergologiquesG. Veyrac a, M. Briant a, A. Pipet b, C. Joyau a, P. Jolliet a

a Centre régional de pharmacovigilance, pharmacologie clinique, institut debiologie, CHU de Nantes, Nantes, Franceb Plateforme transversale d’allergologie, Institut du thorax, CHU de Nantes,Nantes, France

Introduction.– Le paracétamol fait partie des médicaments les plus prescrits et lesplus consommés dans le monde pour ses propriétés antalgiques et antipyrétiques.Étant considéré comme très sûr, il est devenu l’analgésique et l’antipyrétique depremière intention dans le traitement de la douleur le plus utilisé chez l’Homme.L’apparition de réactions d’hypersensibilité au paracétamol, pourtant rapportéepar les consommateurs et les professionnels de la santé, est souvent méconnue.Méthodes.– Dans la Base nationale de pharmacovigilance, notre travail a per-mis de colliger 245 cas d’hypersensibilité de 1984 à 2012 grâce à une requêterecherchant les affections dermiques et épidermiques au paracétamol ; ce dernierdevant être le seul suspect et doté d’une forte imputabilité.Résultats.– L’étude des cas a permis de caractériser les hypersensibilités au para-cétamol et de mettre en évidence le test de réintroduction par voie orale commel’unique test à présenter une excellente valeur diagnostique dans les HS au para-cétamol non-immunologique. Dans notre étude nous observons également deuxtypes d’hypersensibilité au paracétamol, celle isolée et celle croisée avec lesAINS correspondant à deux mécanismes d’action différents. Les chocs anaphy-lactiques représentent 34 % des cas rapportés ; notre étude ainsi que les donnéesde la littérature rapportent des réactions cutanées rares mais graves à type desyndrome de Lyell ou de Stevens Johnson.Conclusion.– Ce travail permet de mieux appréhender l’hypersensibilité, aller-gique ou non, au paracétamol et ainsi de mettre en évidence l’existence d’effetsrares mais graves afin de sensibiliser les professionnels de santé à ces manifes-tations d’hypersensibilité et d’améliorer leur prise en charge.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.097

Médi-10

Les accidents majeurs du traitementantibacillaireN. Fettal , A. Laidi , A. TalebService de pneumologie, CHU de Sidi Bel Abbes, Sidi Bel Abbes, Algérie

Introduction.– La chimiothérapie de la tuberculose est susceptible de provoquerun certain nombre d’effets secondaires majeurs dans 1 à 3 % des cas. Ils sontparfois graves, imposant ainsi l’arrêt temporaire ou définitif du traitement ou dumédicament responsable.Méthodes.– Nous avons répertorié 26 dossiers de patients tuberculeux ayant pré-senté un accident majeur, pris en charge par le service de pneumologie du CHUde Sidi Bel Abbes entre 2005 et 2013.Résultats.– Notre série est composée de 26 cas ; douze femmes et quatorzehommes dont l’age moyen est de 32 ans. Nos patients n’avaient pas d’antécédentset notamment pas d’allergie médicamenteuse connue. Ces accidents sont répar-tis en 20 cas d’hépatite, deux cas de purpura thrombopénique, un cas d’anémiehémolytique deux cas d’hypersensibilité généralisée et un cas de surdité. Le délaientre le début du traitement et l’apparition des effets secondaires est en moyennede 21 lours. Il s’agit d’une tuberculose pulmonaire dans 16 cas, pleurale sept caset 3 cas de tuberculose ganglionnaire. Dix-sept cas d’hépatite ont bénéficié d’unarrêt temporaire du traitement avec réintroduction du même régime après nor-malisation du bilan hépatique. Dans les autres cas, le médicament responsable aété identifié et supprimé avec prescription d’un autre régime thérapeutique bientoléré. L’évolution était favorable chez tous les patients hormis deux qui avaientprésenté une encéphalopathie hépatique ayant nécessité une hospitalisation dansun service de soins intensifs.Discussion.– L’hépatite médicamenteuse est la complication la plus fréquente dutraitement spécifique. Cette hépatotoxicité est liée à l’association du rifampicineet l’isoniazide.Conclusion.– Les effets secondaires majeurs sont rares mais graves, nécessitantune prise en charge précoce. La meilleure prévention est d’adapter la posologieavec une surveillance clinique pendant toute la durée du traitement.Pour en savoir plusDautzenberg B, et al. Quand ne pas appliquer le traitement standard de latuberculose. Mal Rev Respir 2004; 21–3.Terrioux PH, Prévention et traitement des complications du traitement anti-tuberculeux. Rev Mal Respir 2008; 25.00.J. Perriot, E. Chambonnet et al. Les effets indésirables des antituberculeux ; priseen charge. Rev Mal Respir 2010; 10–034.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.098

Médi-11

Exploration allergologique de réactionsanaphylactiques à un produit de contrasteiodé (PCI)R. Ferrenq Dubost , J. Dubost , N. Diot , D. Le Quang ,C. MulletUF allergoanesthésie Pr Piriou V CHLS, Pierre-Bénite cedex, France

Introduction.– Cinquante-trois bilans allergologiques ont été réalisés en2013 chez des patients ayant eu une réaction à l’injection d’un PCI. Seuls19 patients ont eu un bilan initial d’anaphylaxie lors de la réaction (16 grades(Gr) 2 à 4).Méthodes.– L’exploration a comporté des tests cutanés (TC) pour 1 ou plusieursPCI et une réintroduction intraveineuse à 2 doses progressives.Résultats.– Douze des 19 bilans initiaux montrent une élévation de l’histamineet de la tryptase. Il y a 2/12 qui ont des TC positifs (Gr 3 et 4), 17/19 négatifs. Laréintroduction de la dose totale chez ces 17 patients a induit 3 urticaires légères.Six des 34 patients sans bilan initial ont des TC positifs (Gr 1 à 3) : 5 pour le PCIutilisé, dont une réaction retardée et 1 pour un PCI différent. La réintroduction dela dose totale chez les 28 patients (11Gr 1, 10 Gr 2 et 7 non précisés) à TC négatifsa induit 4 réactions au PCI suspecté : 2 immédiates, 1 retardée et 1 intolérance.La réintroduction d’un autre PCI a été tolérée pour les 6 patients positifs.Discussion.– Les réactions aux PCI sont souvent des réactions d’hypersensibilité(HS) non allergiques liées à leurs caractères physico-chimiques et à leur vitesse