Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
etRéféRencesnouvelles
N° 142 - juin 2015
a. P
inog
es/C
iriC
Bulletin trimestriel de l’association protection sociale et caisse des cultes
Que reste-t-il de la sécu ?
3 editorial
4 actualité :en vacances, allez voir
les connaissances !
6 en débat :les obJectiFs de l’apsecc votés à
l’ag 2014 pour deux ans
généraliser le tiers payant ?
7 dossier : Que reste-t-il de la sécu ?
les idéaux de « sécurité sociale », de démocratie et de solidarité
sont bien loin auJourd’Hui
« il Faut entreprendre une reconQuête de la sécu »
11 vie des sections :lille, arras, cambrai :
assemblée générale
vendée : les prêtres et le Handicap sous l’aspect de la citoyenneté
lyon : réunion d’inFo cavimac
nos cotisations sociales à la date de Janvier 2014
15 culture : le bel avenir de l’etat providence
Editeur : Association protection sociale et caisse des cultes (Apsecc). 6 avenue Pasteur - 93140 BondyTél. 01 48 47 91 35 - Fax 01 48 49 78 55Directeur de la publication : Christian Verkindererédacteur en chef : régis TilletComité de rédaction : Paul Deroche, Franc servajean, Marie-Thérèse Wilmotte, régis [email protected]—Abonnement annuel : 11 eurosPrix au numéro : 3 euros—Réalisation : Bayard service éditionile-de-France - Centre18 rue Barbès - 92128 Montrouge Cedexwww.bayard-service.coméditeur délégué : guilhem Demont—Impression : offset impression (59).Cette revue est imprimée avec des encres exclusivement végétales.Dépôt légal : à parution.Tirage : 2 800 exemplaires.CPPaP : 0415 g 89459.issn : 0247-5715.
un pRénom pouR l’apsecc :
action pour lapromotion d’une solidaritéelargie etcitoyenne des ministres du culte etcongréganistes
donnez votRe avis !
rt i l let@ fi l sdelachar i te .org
certains n’hésitent pas aujourd’hui à remettre
en cause, même s’ils s’en défendent, la grande
idée de 1945 d’une véritable sécurité sociale
mettant chacun à l’abri de tous les risques
sociaux par un système de cotisation-répartition.
de plan d’économie en plan d’économie, on s’achemine
peu à peu vers une sécurité sociale à deux ou trois vitesses
créant l’inégalité face à la maladie et à la santé.
tout semble entrepris pour faire croire que la solidarité est
dépassée, qu’elle n’est plus possible, qu’elle ne paye plus
et que le temps est venu de se débrouiller tout seul.
le fondement de la sécurité sociale reste toujours la soli-
darité. chaque nouvelle atteinte fait reculer les possibi-
lités des meilleurs soins pour tous et ouvre tout grand
le chemin qui conduit aux assurances privées dans la
mesure où chacun pourra en souscrire l’investissement.
le « serpent de mer » du chacun pour soi n’a pas perdu
de sa dangerosité. avançons (souvent à contre-courant)
pour une sécurité sociale pour tous et par tous. avec
toutes celles et ceux qui font le pari de la solidarité, fai-
sons front aux coups de butoir du libéralisme aveugle
pour assurer à tous la meilleure couverture sociale pos-
sible face à tous les risques de la vie. l’apsecc manifes-
tera toujours sa solidarité avec ceux qui défendent une
vraie sécurité sociale dans l’esprit de 1945. son action
ne peut se situer sans tenir compte avant tout de cette
solidarité primordiale : que le régime général reste la
référence pour tous.
lisez et travaillez ce numéro personnellement et/ou avec
d’autres ; et surtout faites remonter au comité de rédac-
tion vos réflexions… et n’hésitez pas à alimenter le cour-
rier des lecteurs !
Bonnes vacances à chacun !Régis tillet, rédacteur en chef, section 93
edit
oria
l
Sécu, où vaS-tu ?
Le fondement de La sécurité sociaLe reste toujours La soLidarité.
aPse
CC
l’info en plus :a vos agendas !notez dès maintenant que notre prochaine assemblée générale de l’aPseCC aura lieu à Paris (toujours au CisP) les 25 et 26 janvier 2016.
actu
alit
é
4
en vacances, allez voir les connaissances !
D es anciens étudiants chinois à qui j’avais
enseigné le français m’ont invité à venir les
revoir après avoir quitté depuis 20 ans l’institut de
formation, où j’enseignais.
nous y avions travaillé ensemble l’accord du par-
ticipe passé conjugué avec le verbe avoir lorsque
le complément d’objet arrive avant le verbe avoir
(... mais pas que ! on avait aussi appris à ache-
ter une baguette de pain et commander un verre
de rouge !). comme ils préparaient une licence
de français, je leur avais même proposé quelques
séances d’initiation au latin. J’avais prévu trois
heures... ils n’ont supporté qu’une demi-heure !
Bref, ils n’ont pas été rancuniers puisqu’ils ont pro-
posé de me revoir, ce qui se fit au mois de mars
2015, date où bien des arbres sont en fleur, ce qui
permet de faire de bien belles photos.
J’ai découvert la ville de su Zhou que marco polo
appelait la Venise de l’orient à cause des nombreux
canaux qui la traversent, bordés de petites mai-
sons de gens peu fortunés. ces gens simples, ins-
tallés depuis des générations, ont quelques chances
de ne pas être délogés pour construire de grands
ensembles car plusieurs sites ont été déclarés par
l’unesco patrimoine de l’humanité.
J’ai aussi découvert des trains à grande vitesse qui
permettent de faire pékin - Hong-Kong dans la
journée, alors qu’il fallait bien 24 heures aupara-
vant. J’ai vu partout des constructions nouvelles de
quarante étages qui remplacent celles que j’avais
vues autrefois. mon guide m’a fait remarquer
qu’on construit en hauteur pour loger une popu-
lation nombreuse et qu’en faisant ainsi, on sauve-
garde les terrains agricoles nécessaires pour nour-
rir les gens. J’ai vu un ou deux scooters à moteur
à essence, tous les autres étant des scooters élec-
triques. c’est l’avantage avec les gouvernements
autoritaires : lorsqu’une décision (écologique dans
le cas présent) est prise, elle est souvent mise en
pratique assez efficacement (bien sûr le manque
de démocratie a aussi des inconvénients).
on m’a promené pendant deux jours dans la ville
où j’avais enseigné pendant deux ans, je n’ai rien
reconnu ! même l’institut : il a changé de nom,
changé de ministère de tutelle, changé d’adresse
(on y rentre maintenant par une avenue qui a été
ouverte entre temps et de plus il a été agrandi par
une annexe située à 10 km). toutefois à l’intérieur
certains bâtiments étaient toujours là... mais les
vacanceS
Vacances… Quand un poste de travail ou un logement est vacant, cela veut dire qu’il n’y a pas une personne précise engagée pour ce travail, ou que le logement est disponible. Mais quand « je vaque à mes occupations », ce n’est pas le vide ! C’est plutôt le trop-plein ! Je n’arrête pas ! Les mois d’été, c’est un morceau de vacances. nous sommes invités à laisser (même si c’est pour peu de temps) nos lieux habituels, les soucis de tous les jours, les activités quotidiennes : quoi faire à manger, prendre des nouvelles d’untel, se lever pour être à l’heure aux divers rendez-vous, préparer toutes les rencontres, travailler intellectuellement ou manuellement… Je répète si souvent : « il ne faut pas que j’oublie de… » aujourd’hui, en vacances, je retrouve une forme de liberté. Le rythme quotidien est brisé. Je suis parti, je vais vivre ailleurs et autrement ! il est une parole de l’evangile qui compte beaucoup pour moi. Les apôtres rentraient de la mission qu’il leur avait confiée. Jésus est frappé par leur fatigue, et il les invite : « Venez à l’écart et reposez-vous un peu ! » eh bien pour une fois, comme les apôtres, obéis-sons avec un grand sourire !
Paul Deroche, section 71
bill
et
isig
nsTo
Ck/B
se
actu
alit
é
5
sciences ont piqué le bloc réservé aux langues.
les langues ont migré dans le nouveau campus,
les étudiants de français sont passés de 25 à 120
(cocorico !)
Je voulais acheter quelques objets à rapporter et
j’ai proposé à ma guide d’aller voir des petites bou-
tiques. « non, maintenant on achète sur l’inter-
net ». c’est vrai qu’alibaba est leader mondial en
la matière !
toutes ces choses-là m’ont intéressé, mais ce qui
m’a vraiment fait le plus plaisir, c’est de retrou-
ver mes étudiants. Je crois qu’eux aussi étaient
contents de revoir leur vieux prof qui ne les avait
pas oubliés. eux-mêmes à cette occasion se sont
retrouvés. certains ne s’étaient pas revus depuis
l’époque de leurs études. Grâce à la langue fran-
çaise, beaucoup d’entre eux ont travaillé - ou tra-
vaillent encore - dans des pays africains franco-
phones. Bien des questions se posent : par exemple
le fait que les entreprises amènent souvent avec
elles la main d’œuvre chinoise, plus docile que
la main d’œuvre africaine. partant de là, on peut
aborder la question de la classe ouvrière en chine,
en France, en europe et partout dans le monde,
à notre époque de « néo-capitalisme » et même
de « capitalisme féodal » (terme que reprend
à son compte cédric durand des « Économistes
atterrés »). mais sur ce terrain, il n’y a pas una-
nimité d’analyse. personnellement, j’ai appris à
repérer les erreurs de mon pays. certains Français
décomplexés pensent qu’il ne faut pas pratiquer
l’auto-flagellation. Je pense quant à moi que si
je veux inviter mon interlocuteur à être critique
sur son pays, je dois commencer par le faire moi-
même. J’ai pu le faire avec certains d’entre eux.
dans ce climat de vérité, quelle joie de découvrir
un certain nombre de choses qui fonctionnent, à
commencer par l’alimentation d’un milliard trois
cent millions de citoyens.
alors, vous aussi je vous invite à aller en vacances
là où vous avez déjà vécu : ça vous rajeunira !
franc servajean, section 63
La 4e de couverture illustre une journée du voyage de Franc.
en vacances, allez voir les connaissances !
« ce qui m’a fait Le pLus pLaisir, c’est de retrouver mes étudiants. je crois qu’eux aussi étaient contents de revoir Leur vieux prof qui ne Les avait pas oubLiés. eux-mêmes à cette occasion se sont retrouvés. certains ne s’étaient pas revus depuis L’époque de Leurs études. »
«Pourquoi vont-ils chercher Mao alors qu'ils ont Môa?» (paroles prononcées par De Gaulle...
aux dires de thierry le Luron ! » Tian
Cha
ng h
ui
en d
ébat
6
1- pRomouvoiR et vivRe la solidaRité citoyenne• promouvoir les droits en matière de santé :
état d’un bien-être global (social, moral, physique
et spirituel), personnel et collectif.
• informer et former les clercs et congréganistes,
les candidats au ministère et à la vie religieuse
aux enjeux des conditions de vie et de santé
(cf. préconisation du livre blanc de l’apsecc). pour
cela, susciter des groupes de paroles.
• Faire valoir les droits à une retraite choisie et
à une pension décente.
2- sensibiliseR notRe gRoupe social en vue d’une Réelle démocRatie dans les choix Qui nous conceRnent• rencontrer les membres du ca de la caVimac
et les informer sur nos objectifs d’actions.
• participer aux débats sur l’assurance maladie,
la perte d’autonomie, les régimes de retraites,
les allocations Familiales et l’aide sociale pour
défendre le principe du système par répartition,
base de la solidarité.
• informer et rencontrer les syndicats des sala-
riés, les formations politiques, les parlementaires,
les fédérations de mutuelles et agir avec eux
pour l’avancée des droits sociaux.
• s’informer et rencontrer des associations d’usa-
gers qui agissent, localement ou nationalement,
sur la santé, la prévention ou les retraites (collectif
interassociatif sur la santé, association pour une
retraite convenable avec qui nous sommes en lien…)
3- etRe Reconnus comme inteRlocuteuRs au niveau local et national• auprès de nos institutions religieuses, la ceF,
la correF, les autres cultes…
• auprès de la caVimac, du ministère des affaires
sociales et de la santé…
• auprès des équipes médico-sociales, des assis-
tantes sociales du clergé et de tous nos respon-
sables d’institutions religieuses.
• entretenir une relation suivie avec les médias.
paris, ag 2014
les objectifs De l’aPsecc votés à l’aG 2014 Pour Deux ans
a ujourd’hui, le tiers payant est pratiqué pour
tous à l’hôpital (ce qui explique en partie l’en-
gorgement des urgences), ainsi que dans les centres
de santé, ou encore à la pharmacie ; en bénéficient
d’abord les patients en ald (affection de longue
durée, donc pour beaucoup d’entre nous), ensuite
ceux qui ont des aides spécifiques comme la cmu
(couverture maladie universelle).
depuis quelques années, un certain nombre de
médicaments ne sont plus remboursés par la sécurité
sociale ; les mutuelles, de gré ou de force, ont pris le
relais, en augmentant fortement les cotisations de
leurs adhérents. certains craignent une prise de pou-
voir des mutuelles (surtout de celles « à but lucratif
») sur tout le système de santé…
actuellement, les lunettes, les soins dentaires ou
les prothèses auditives sont très mal remboursés.
le tiers payant nouveau va-t-il permettre une amé-
lioration ?
avec le tiers payant généralisé, que va devenir le
dépassement d’honoraires, dont usent couramment
certains praticiens ?
cette généralisation va-t-elle compliquer l’aspect
administratif chez certains médecins ? pour les patients,
ce sera certainement un avantage de ne pas devoir
avancer le coût de la consultation. Que préférer ?
il y a une dizaine d’années, une employée de la
sécurité sociale me confiait : « certains patients, sortant de chez le médecin, viennent d’abord chez nous pour qu’on les rembourse ; ce n’est qu’après avoir récupéré un peu d’argent liquide qu’ils peu-vent aller acheter leurs médicaments. » même si le
remboursement immédiat en argent liquide n’existe
plus, le manque de ressources est un obstacle insur-
montable pour pas mal de nos concitoyens. Vous,
qu’en pensez-vous ? Que pouvez-vous nous dire ?
paul deroche, section 71
Généraliser le tiers Payant ?Au printemps 2015, devant la proposition de généraliser le tiers payant, des débats ont agité notre société ; alors que ce n’est guère leur habitude, des médecins ont manifesté. Quelques repères et points à approfondir.
dans le passé, l’apsecc
a souvent agi pour le tiers
payant auprès de la cavimac. reportez-vous
à nouvelles et réFérences,
Qui en parle depuis
le numéro 7 d’octobre 1981.
doss
ier
7
D é c ry p t a g e
Que reste-t-il De la sécu ?
l e conseil national de la résistance, dans son pro-
gramme du 15 mars 1944, imagine « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ». la sécurité
sociale était née.
elle sera concrétisée dans les faits par les ordonnances des 4
et 19 octobre 1945, grâce à pierre laroque, premier directeur
de la sécurité sociale, et au député communiste ambroise
croizat.
soixante-dix ans plus tard, qu’est devenue notre bonne
vieille sécu, et surtout l’assurance-maladie, l’une de ses
branches avec laquelle elle est souvent confondue ? celle
qui avait été imaginée pour réduire les inégalités ne serait-
elle pas devenue une vieille dame indigne ?
anne-marie thomazeau
dossier de numéro 299 de novembre 2014 pubLié avec Leur aimabLe autorisation. nous Les en remercions.
Soixante-dix ans après sa création, la sécurité sociale a mauvaise mine et semble bien éloignée des idéaux qui ont présidé à sa naissance. Deux spécialistes nous éclairent sur cette dérive libérale et proposent quelques pistes pour tenter de l’enrayer.
a. P
inog
es /
Ciri
C
doss
ier
8pouRQuoi la sécu a-t-elle été cRéée ?en créant la sécu en 1944, les hommes issus de la
résistance rêvent d’une nouvelle société. ils pen-
sent qu’une démocratie politique réelle est incom-
plète si elle ne s’accompagne pas d’une démocratie
économique et sociale. en bref, la liberté du citoyen
ne peut s’exercer que si la « sécurité sociale » est
assurée. la sécu sera une pièce maîtresse de cette
nouvelle société. les conditions sont réunies. le
patronat, qui s’est discrédité dans la collaboration,
doit l’accepter « avec résignation », selon les mots
de de Gaulle.
elle va êtRe un instRument de tRansfoRmation sociale sans pRécédent...oui, elle bouleverse radicalement la société fran-
çaise. le sentiment d’insécurité diminue, la démo-
graphie et l’espérance de vie augmentent. puis,
très vite, le patronat relève la tête. il dénonce le
système solidaire et, s’il n’est pas contre un outil
de protection des salariés, il souhaite le réserver à
ceux qui ont les moyens de le payer. soixante-dix
ans plus tard, le patronat est en train de gagner.
la sécu est attaQuée de toutes paRts. comment en est-on aRRivés là ?les politiques n’ont de cesse de se réclamer du
« modèle social de 1945 ». or chaque réforme
de la sécurité sociale nous en éloigne un peu
plus. pour comprendre pourquoi, il faut analyser
quels sont les deux piliers de la sécurité sociale.
le premier est technique – un système destiné
à assurer un équilibre entre les cotisations et les
prestations -, le second est politique. les experts
considèrent aujourd’hui la sécu seulement sous
l’angle technique, comptable. celle-ci ne serait
qu’un trou impossible à combler en raison de
l’augmentation du chômage, qui entraîne une
baisse des cotisations, et à cause d’une médecine
libérale inflationniste à laquelle les responsables
politiques n’ont jamais osé toucher. en n’envisa-
geant la sécu que sous la question de son finan-
cement, l’État en a perdu la maîtrise politique.
elle n’est plus considérée comme un investis-
sement assurant la sécurité des Français, mais
comme un coût.
de Quand date ce touRnant ?il a lieu en 1987, lorsque, aux etats généraux de
la sécurité sociale, philippe seguin, alors ministre
des affaires sociales, a un mot incroyable – « il ne faut pas politiser la sécu » - et enchaîne en
détaillant les mesures restrictives nécessaires
pour la « sauver ». lors d’une intervention
publique, dans les années 1960, pierre laroque,
fondateur de la sécurité sociale, déclara qu’à son
sens le plus gros échec de la sécu, ce n’était pas
le trou, mais le manque d’éducation des Français
à l’idée de sécurité sociale. en 1945, confier aux
les iDéaux De « sécurité sociale », De Démocratie et De soliDarité sont bien loin aujourD’huiInterview de Colette Bec, professeure de sociologie à l’université Paris-Descartes et chercheuse au CNRS.
DeS DéreMbourSeMentS en Série
- années 1960 : les remboursements de l’optique et des soins dentaires sont fortement réduits.
- 1983 : mise en place du forfait hospitalier – actuellement de 18 euros.
- 2005 : participation forfaitaire de 1 euro par consultation médicale et de 0,50 e par boîte de médicaments.
- aujourd’hui, l’assurance-maladie rembourse globalement 77% des frais des patients (avec l’hospitalisation), mais seulement 50% des soins de ville courants.
C. M
erCi
er /
Ciri
C
9
doss
ier
les iDéaux De « sécurité sociale », De Démocratie et De soliDarité sont bien loin aujourD’hui
syndicats et non à l’État, la gestion paritaire et
démocratique de la sécu se voulait une manière
d’engager les citoyens à investir cet outil qui était
le leur, puisque financé par leurs cotisations. les
syndicats n’ont pas réussi ce pari. laroque prédi-
sait qu’un jour les assurés sociaux se rendraient à
leur caisse de sécu comme ils se rendent au gui-
chet d’une banque, simplement pour obtenir leurs
remboursements. il avait raison. les idéaux de «
sécurité sociale », de démocratie et de solidarité
sont bien loin.
Quel est l’aveniR de la sécu ?les dernières mesures du gouvernement concer-
nant la baisse des cotisations ne vont pas dans
le bon sens. siphonner le financement de la
sécu, c’est entraîner une baisse des prestations
et c’est un pas de plus vers la privatisation. les
inégalités vont s’accentuer entre ceux qui pour-
ront prendre une mutuelle et les autres. nous
allons assister à une dualisation de la société
entre les salariés relativement bien protégés
et les laissés-pour-compte, dont le nombre ne
cesse d’enfler.
Plus d’infos sur « La sécu a 70 ans et maintenant ? », articles et les interviews sur le site de : viva.presse.fr
La Sécurité SociaLe, c’eSt quoi ?
La sécurité sociale est constituée de quatre branches de protection sociale : l’assurance-maladie – la plus connue, la « sécu » pour les Français -, la famille, les accidents du travail et les maladies professionnelles, la retraite. elle est financée essentiellement par les cotisations des employeurs et des salariés, même si, depuis quelques années, d’autres financements l’alimentent : la Csg, la CrDs et la TVa sociale (impôts). il existe un régime général pour les salariés et plusieurs régimes particuliers : fonctionnaires, agriculteurs, étu-diants, artisans et commerçants. Le budget du régime général, toutes branches confondues, a été en 2013 de 340,5 milliards d’euros. Depuis des années, on entend parler du déficit de la sécurité sociale, c’est-à-dire la différence entre les recettes et les dépenses du régime général. il était de 12,5 milliards d’euros en 2013, dont 6,8 milliards pour la seule branche assurance-maladie.
LiBr
ary
Max
10
doss
ier
Interview de Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé à Sciences-Po Paris.
la sécuRité sociale joue-t-elle encoRe bien son Rôle de pRotecteuR social ?son universalité fait qu’il existe une mutualisation
optimale entre les bien-portants et les malades.
c’est toute l’efficacité de ce système. il permet
de prendre en charge les malades chroniques, qui
représentent près de 70% des dépenses de l’assu-
rance-maladie. solidaire, cette institution est en
plus performante, puisque les frais de gestion de
l’assurance-maladie sont de l’ordre de 5%.
pouRtant, il existe aujouRd’hui un vRai pRoblème d’accès aux soins...si, globalement, la sécu prend bien en charge les
cas lourds, les soins courants sont remboursés à
moins de 50%. de plus en plus, l’assurance-mala-
die obligatoire se décharge des « petits » risques
sur les complémentaires santé. celles-ci sont
reconnues comme des acteurs à part entière du
système de santé et mises sur le même pied que
l’assurance-maladie obligatoire.
avec la généRalisation des complémentaiRes santé à tous les salaRiés, va-t-on changeR le système ?avec l’ani [accord national interprofessionnel,
ndlr] on va mutualiser dans les contrats collectifs,
financés en partie par les employeurs, les assurés
sociaux ayant un emploi, et leur protection sera
d’autant meilleure qu’ils seront cadres ou employés
dans des secteurs prospères. ces contrats sont en
outre soutenus par des aides fiscales et sociales.
« il faut entrePrenDre une reconQuête De la sécu »
de l’autre côté, les chômeurs et les retraités, dont
les risques de santé sont plus importants, devront
prendre une complémentaire individuelle, plus
chère, non aidée fiscalement. par ailleurs, l’ani
peut inciter l’assurance-maladie à se décharger
plus encore sur les complémentaires santé.
Que pRéconisez-vous ?il faut entreprendre une reconquête de la sécurité
sociale afin que celle-ci couvre au moins 80% des
dépenses maladie pour tous les Français. d’abord,
parce qu’il s’agit d’un système efficace, mais en plus
il est juste, puisque chacun cotise en fonction de ses
revenus et reçoit en fonction de ses besoins. ce n’est
pas le cas avec les assurances complémentaires, car
les tarifs ne dépendent pas des revenus, du moins
dans les contrats individuels, et que les cotisations
croissent avec l’âge ou les charges de famille. si on
persiste dans ce choix de donner plus de poids aux
complémentaires santé, il faut que les aides affec-
tées aux mutuelles d’entreprise soient redirigées
vers ceux qui sont exclus du système, c’est-à-dire
les chômeurs de longue durée et les retraités.
Pour aLLer PLuS Loin
Autour de nous, que dit-on aujourd’hui des changements et des restrictions de la Sécu ? Comment se rendre compte du coût effectif de nos prestations ?avec le tiers payant, avec les aLD (affections longue durée), comment faites-vous pour vous rendre compte du coût effectif de nos prestations de santé ?exercice pratique : après chaque acte médical (médecin, pharmacie, labo, kiné, etc.), noter les sommes payées par nous-mêmes, par la sécu et la mutuelle. Faire un total annuel. Quelles conclusions en tirer ?
a. P
inog
es /
Ciri
C
11
vie
des
sect
ion
s
n otre assemblée âgée de 53 à 85 ans est en
forme pour partager sur son travail, sa vie
matérielle et leur répercussion sur la santé. nous
sommes dans des situations différentes : soit en
retraite, soit en activités en paroisses ou en mou-
vements.
Voici les problèmes évoqués : les problèmes de
surcharges, les contradictions entre la mission
(« allez aux périphéries ») et le culte à assurer.
contradictions entre le respect des règles litur-
giques et canoniques et les prises de position
ecclésiales et les enjeux de la société. on demande
aux prêtres d’être un homme du peuple et nous
sommes « en dehors de la mêlée, un peu au-des-sus ». il nous est demandé de ne pas avoir de
position de jugement. cela ne veut pas dire de
ne pas nous engager ! nous avons notre propre
conscience, cela suppose d’être « debout », être
sûrs de ce que l’on est. cela nous concerne tous,
pas seulement les chrétiens. comment fait-on
pour être debout, responsable et libre intérieure-
ment avec une conscience libre, avec des repères ?
« je sais qui je suis », j’ai les repères de l’Évangile.
il y a là quelque chose à développer. nous reposer
la question : qu’est-ce qu’un être humain respon-
sable ? cela évite de couper les cheveux en quatre.
plusieurs d’entre nous évoquent le souci « de ne pas perdre les gens ». peur de décevoir... peur
que les gens soient mécontents. nous mettons en
commun le souci de faire participer les gens, qu’ils
soient acteurs et pris au sérieux, il est donc indis-
pensable pour nous d’avoir une écoute active.
nous avons une conscience personnelle qui nous
demande de prendre position « en notre âme et conscience », d’être debout sur ses jambes et
d’inscrire notre action dans la durée. nous devons
avoir conscience de ce que nous pouvons faire...
mais je fais comment ? d’abord anticiper les réac-
tions possibles et être convaincus que contradic-
tions et conflits ne sont pas mauvais en soi ; bien
1 6 m a r s 2 0 1 5 à r a i s m e s
assemblée Générale Du « lac » (lille, arras, cambrai)
les vivre se travaille avec le temps. posons-nous la
question : est-ce que je ne suis pas trop pris par des
peurs ? il est important de prendre conscience de
ses peurs, de ses angoisses... plus nous en avons
conscience, plus nous sommes libres.
Quel Rôle peut avoiR l’apsecc au RegaRd de tout ce Que nous venons de paRtageR ? tout d’abord vivre la fraternité entre nous, parta-
ger avec nos confrères qui ont « déjà de la bou-teille » et aussi bien sûr les plus jeunes ; s’inté-
resser à ce qu’ils vivent, à leur équilibre de vie,
avoir cette écoute active et non le « choc frontal ».
pour les jeunes, ils ont une nouvelle manière d’être
prêtres, de se ressourcer. il y a pour nombre d’entre
nous une nouvelle manière de vivre la mission dans
l’itinérance, avec de nombreux clochers à desser-
vir... nous aimerions que nouvelles & références nous apporte des témoignages sur les groupes de
paroles entre prêtres sur ces problèmes, sur les
répercussions sur l’équilibre de vie, sur la santé. le
partage de nos différentes situations, nous permet
de sortir de l’impasse. l’apsecc nous fait réfléchir
à notre vie de citoyens, à notre humanité : « je suis homme d’abord avant d’être prêtre ». plusieurs
d’entre nous apprécient d’avoir une assistante
sociale qui les aide dans leurs démarches et leurs
prises de décisions pour prendre leur retraite dans
de bonnes conditions matérielles.
Je conclurai par une réaction d’un participant :
« avant je pensais que la fonction pastorale ne concernait pas l’apsecc, mais c’est très utile, j’apprécie d’être moins seul devant ces ques-tions et j’ai pris conscience que notre santé est autre chose qu’une bonne hygiène de vie mais qu’elle concerne tout notre équilibre de vie ».
marie-thérèse Wilmotte, section 59
Nous nous sommes retrouvés à 18 de la région Nord-Pas-de-Calais le 16 mars. Michel Deheuninck, membre du CA et un administrateur de la Cavimac, participaient à cette journée. Madame Régine Viet, de Valenciennes, consultante au synode régional, était l’intervenante. Sa mission consiste à l’analyse des fonctionnements des groupes, au service de la collectivité humaine, d’une manière positive : « tout ce qui fonctionne bien ».
12
vie
des
sect
ion
s
c hristian Boursier, malvoyant, ainsi qu’alain
Gilbert avaient accepté d’introduire notre
rencontre de leur témoignage, de même que
Gérard roy, supérieur de la maison de retraite
de martinet. leur témoignage nous en évoquera
d’autres de clercs, religieux et religieuses que nous
côtoyons en nos secteurs de vie ; et aujourd’hui,
avec nous, celui de Gilbert Bossis au sortir d’un
grave accident.
christian boursier (50 ans) : « il est heureux
qu’on ordonne un prêtre atteint d’un handicap.
cela exprime une proximité avec des personnes
qui sont accueillies parfois avec réticence dans
le milieu professionnel. Grâce aux aides sociales
(aide à la personne et auxiliaire de vie) j’ai pu vivre
un ministère presbytéral presque normal.
mais il reste difficile d’accepter accepter la « cha-
rité » des autres, même quand c’est vécu comme
une vraie solidarité. le regard des autres posé sur
moi peut être pesant. Je bénéficie de l’aide d’une
psychologue. dans ce handicap, je me suis donné
une obligation de réussir. suite à une période de
burn-out j’ai revu ma manière d’être. il faut exis-
ter dans la gratuité. ceux qui m’aiment vraiment
sauront me rejoindre. Je me sens proche de ceux
qui se sentent inutiles dans le monde. Je vis d’une
autre manière mon ministère, plus seulement
dans le faire, mais dans l’être, toujours décapant.
apprendre à dire non face à une demande, quand
l’ampleur du handicap n’est pas perçue, cela reste
difficile.
ce que je redoute le plus, c’est la foule. cette
masse de gens que je ne vois pas, cela me stresse.
Heureusement il y a la voix de la personne et je
m’en souviens. »
alain gilbert : « a la différence de christian, le
handicap visuel total m’est arrivé à l’âge de la
u n e r e n c o n t r e e n V e n D é e
les Prêtres et le hanDicaP sous l’asPect De la citoyenneté
retraite, suite à un aVc. ce fut la plongée dans la
vie en maison de retraite sans s’y être préparé. du
monde de l’indépendance à la dépendance. ce fut
terrible de se dire, au moment de déménager, sans
rien voir : « dans une heure tu lâches tout ».
parmi les moments durs, il y a aussi des moments
de bonheur : je peux me déplacer dans le parc
qui entoure cette maison de retraite, même si
je ne distingue pas les formes. et puis il y a les
copains et ma famille. J’ai découvert la radio, en
particulier rcF. il y a aussi la musique : je pianote
grâce à un télé-agrandisseur. Je peux apprendre
par cœur un morceau pour le jouer après. J’ai
plongé dans un autre monde. en groupe, la diffi-
culté c’est de ne pas savoir qui est auprès de moi
et encore plus dans une foule ; mais quand on vit
le handicap, il faut se réjouir de ce que l’on peut
encore faire. »
gilbert bossis : de l’indépendance à la dépen-
dance à 38 ans. prêtre au travail à aizenay en
Vendée, fauché par une voiture, puis un an à
l’hôpital et un an en rééducation. six mois dans
un plâtre après de multiples fractures, Gilbert
a sympathisé avec le jeune kiné qui l’a soi-
gné et qui lui dit : « ce que tu as de cassé on n’en parlera jamais, mais il y a ce qui reste : les yeux, la bouche, les bras, la voix et la guitare. comme tu es musicien, tu chanteras, on ouvrira les portes autour de toi ». « Je redevenais utile,
confie Gilbert. le handicap demeure. Je me lève le matin avec le sentiment d’une grande fatigue. Heureusement je peux animer des week-ends avec guitare et chansons. »
gérard Roy est le nouveau responsable de la mai-
son de retraite de martinet : une maison de 22
résidents, des prêtres et d’autres résidents. ce qui
le frappe, c’est la multiplicité des petits gestes :
Les Herbiers, le 22 avril 2015. Une rencontre avait été mûrie dans l’équipe APSECC 85, une trentaine de participants l’ont suivie. Trois religieuses, adhérentes à l’APSECC s’y étaient associées. L’idée avait été émise d’un échange avec des prêtres atteints d’un handicap visuel, afin d’accueillir ce qu’ils vivent, de leur manifester notre solidarité, de nous laisser interroger dans notre accompagnement des personnes handicapées, lisait-on dans l’invitation proposée par l’APSECC.
13
vie
des
sect
ion
s
l es intervenants ont abordé les grands thèmes
suivants : l’affiliation et le recouvrement ; l’as-
surance vieillesse ; l’assurance maladie ; l’action
sociale ; les téléservices.
les participants ont reçu la présentation détaillée
des thèmes abordés. c’est un support très précieux
pour bien connaître ses droits de clerc et congré-
ganiste dans le domaine de la protection sociale.
un support très utile à utiliser lors de nos réunions
de section.
Quelques rappels concernant notre affiliation à la
caVimac :
- depuis 1979 la caVimac est le régime social
obligatoire pour toute collectivité religieuse.
- les conditions d’affiliation : la qualité cultuelle ;
résider en France depuis plus de 3 mois consécutifs ;
ne pas relever d’un autre régime.
- 500 nouvelles affiliations à la caVimac à la
faveur de cette caisse. depuis le 1er octobre 2010
l’affiliation commence dès l’entrée en postulat
pour les congréganistes.
- le recouvrement se fait sur la base du smic.
- l’assurance vieillesse : 14000 pensionnés en
2014 pour 15000 cotisants.
dans la partie questions / réponses, nous sommes
intervenus sur deux domaines discutables :
Lyo n , 1 0 j u i n 2 0 1 5 :
réunion D’information cavimac
- nous avons rappelé que toutes les prestations
sociales sont versées d’abord à la personne concer-
née. il faut un accord signé de la personne pour
transférer ses propres prestations à sa collectivité
d’appartenance. c’est comme une tutelle. a l’ap-
secc nous agissons pour que chaque affilié garde sa
propre responsabilité sur ses prestations sociales.
- des prêtres, religieux/religieuses sont par-
fois contraints à faire appel à l’aide sociale face
à des ressources personnelles insuffisantes. les
collectivités religieuses qui ne cotisent pas dans
ce domaine (cmu, apl…) et qui en bénéficient
ne sont pas sans poser de questions pour elles-
mêmes. si cette démarche est légale il n’en reste
pas moins qu’elle est discutable dans une éthique
de solidarité citoyenne telle que nous le deman-
dons à l’apsecc (voir lettre de l’apsecc nationale
aux évêques).
ces rencontres d’informations circulent dans toutes
les grandes sections. a l’issue de cette rencontre, il me
paraît vraiment nécessaire d’encourager les membres
de l’apsecc à y participer. connaître ses droits et aider
nos confrères et consœurs d’en user est libérateur
pour tous. n’est-ce pas le rôle de l’apsecc ?
yves mas, section 69
Nous étions 4 prêtres (2 Lyonnais et 2 Clermontois) membres de l’APSECC présents à cette rencontre en tant qu’affiliés à la CAVIMAC. Une centaine de participants (60 femmes et 40 hommes). Une majorité de congréganistes (moines, communautés religieuses féminines, responsables de collectivités religieuses, Taizé…). Un membre de l’APRC était aussi présent.
l’aîné de 96 ans veille sur un moins âgé que lui de
quelques années.
la vieillesse, c’est souvent le handicap avec le fau-
teuil, c’est la dépendance avec le corps qui s’en va.
c’est aussi être perdu, on ne sait plus quel jour on
est, quels sont les horaires pour la journée… les
aliments perdent leur goût. l’énurésie : pouvoir en
parler simplement dit la qualité d’être.
Gérard reconnaît l’importance des temps et lieux
de loisirs : belote, jeux et l’aspect bénéfique de
la mixité dans cette maison avec une compli-
cité homme-femme, faite d’attention à l’autre.
les médicaments revêtent une importance
considérable.
rentrer ici c’est appauvrir les liens avec l’extérieur.
Quand on est vieux on a moins de choses à se dire.
Heureusement il y a les journaux, la croix, ouest-France et Kto.
les clercs en ehpad (établissement hospitaliers pour personnes âgées dépendantes) y vivent la citoyenneté comme les autres. on y vient pour le reste de ses jours, c’est un bout de ligne « terminus, tout le monde descend ». Quand l’âge et le handicap nous fragilisent, on a besoin de se sentir ensemble, soutenus et solidaires.
claude babarit, section 85
a noter : « la sécu a 70 ansQu’en est-il de cette solidarité nationale depuis 1945 ? » Journée d’information le jeudi 29 octobre 2015 de 9h30 à 16h (lieu à préciser)avec la participation de michel catelin, de l’uD CgT (ancien secré-taire de l’uD rhône)et luc thoral, secré-taire régional CFDTinscription avant le 15 octobre auprès de georges Fabre : 04 78 84 46 09 - [email protected]
14
vie
de l
’ass
ocia
tion
D es sections ont travaillé pour découvrir à
quelle hauteur nous participons à l’effort col-
lectif de couverture sociale.
en partant de la circulaire caVimac n° 2014/01,
nous avons établi la « feuille de revenus et de par-
tage » pour les prêtres diocésains (colonnes cen-
trales) et pour les collectivités catholiques régime
normal dont font partie les séminaristes et les reli-
gieux (-ses) (colonnes de droite). dans les colonnes
de gauche, nous avons reproduit une fiche de
salaire du régime général (pour une personne tra-
vaillant dans un restaurant, un café tabac ou un
hôtel restaurant [ce qui détermine le taux de coti-
sations accident du travail]) et dans une entreprise
de moins de 10 salariés (ce qui détermine le taux de
cotisation pour la participation à la formation conti-
nue). ces colonnes de gauche ont été renseignées
en utilisant www.lhotellerie-restauration.fr/journal/
juridique-social-droit/2014-01/img/24_3376.pdf
il peut y avoir des erreurs ici ou là. merci de les cor-
riger et de faire remonter l’information.
par exemple : dans quelle mesure les séminaristes
participent-ils à la csG et la crds ?
Beaucoup de jargon trouve son explication en
tapant sur internet : par exemple on a découvert
que « aGFF » signifie « association pour la gestion
du fond de financement », organisme qui assure
entre autres le surcoût des départs avant l’âge
du taux plein dans les régimes complémentaires
arrco et aGirc.
pour obtenir des renseignements, les économes
diocésains ou les congréganistes qui règlent de
notre part nos cotisations ainsi que le personnel de
la caVimac sont des interlocuteurs utiles.
lors de sa conférence de presse, le président
Hollande a dit qu’en 2015, il n’y aurait plus de coti-
sations patronales sur les salaires du smic ! il est
intéressant de voir la somme que cela représente...
et qu’il faudra prendre sur les impôts !
franc servajean, section 63
nos cotisations sociales à la Date De janvier 2014Suite de notre travail.
un voisin malade ? et si on s’oRganisait pouR l’aideR ? un petit livret traite de cette question. Vous pouvez le com-
mander à [email protected].
marie-thérèse Wilmotte, section 59
feuilles de Revenusdans votre section, pensez à faire votre feuille de revenus
et de partage, même très incomplète (cf. nouvelles et références n° 139) et à la renvoyer à régis tillet :
18 avenue lénine - 93120 la courneuve –
en bref
et vouS ?
Avez-vous commencé ce travail d’enquête ? Merci d’envoyer à Régis Tillet le résultat (même partiel) de vos investigations : [email protected]
15
cult
ure
noM ..............................................................................................
PrénoM ........................................................................................
aDresse .......................................................................................
......................................................................................................
......................................................................................................
......................................................................................................
❑ CLerC ❑ CongréganisTe
❑ aMC ❑ auTre
Ci-joint un chèque (bancaire ou postal) - à l’ordre de l’apsecc.a envoyer à Jean-Pierre Firmesse, app. 3, bât. Les Vosges, rue Pierre Quentin, 61270 rai
❑ J’adhère à l’apsecc 8 euros
❑ Je m’abonne à Nouvelles et Références 11 euros
❑ Je fais un don de soutien à l’apsecc ............
Total ............
bulletin D’abonnement et/ou D’aDhésion
le bel avenir De l’etat ProviDenceEloi Laurent, éd. Les liens qui libèrent, 15,50 €
l’ auteur est économiste à l’observatoire
français des conjonctures économiques
(oFce) et spécialiste de la protection sociale. son
livre a un triple objectif : défendre l’etat-provi-
dence, l’élargir à la dimension sociale-écologique,
donner un nouveau visage à l’écologie.
l’europe est tentée aujourd’hui de démanteler
l’etat-providence : il asphyxierait l’esprit d’entre-
prise ; il serait un luxe inabordable en ce temps de
crise économique. en fait l’etat-providence est une
institution extrêmement efficace. il protège les
individus de leur imprévoyance à tous les stades de
la vie : naissance des enfants, maladie, chômage,
retraite… il corrige les inégalités sociales. il amortit
les crises économiques. en France, le dynamisme
démographique est évident, ce qui consolide le
système de retraite par répartition. l’espérance de
vie a progressé de 35 ans en un siècle. les pays
qui ne bénéficient pas de la protection sociale
sont en train de la mettre en place : etats-unis,
chine, corée du sud, thaïlande, Vietnam, rwanda,
turquie…
mais l’etat-providence doit s’élargir à la dimension
écologique. les crises écologiques aggravent en
effet les inégalités sociales. il nous faut nous proté-
ger contre ce nouveau risque, en mettant en place
un etat social-écologique. celui-ci reconnaîtra -
pour les réduire – les maladies dues aux crises éco-
logiques : maladies respiratoires, cancers… il aura
une fonction de
redistribution
entre zones
épargnées et
zones expo-
s é e s a u x
d é g r a d a -
tions envi-
ronnemen-
tales, entre
générations
actuelles et
génération
futures. il
maint ien-
dra le bien-être en indemnisant les habitants tou-
chés par les catastrophes naturelles. des réformes
seront à envisager : une branche « vulnérabilité »
pour la sécurité sociale, une politique de santé
environnementale…
notre conception de l’écologie doit aussi se trans-
former pour qu’elle soit mieux acceptée. elle
penche trop du côté moral : l’humanité est accu-
sée d’avoir saccagé la planète. elle devrait valo-
riser le côté social : l’écologie protège la santé
des plus fragiles, assure la sécurité des enfants
à venir.
jean miossec, section 29
etTi
an C
hang
hui
« J iang Han pense revenir voyageur » (traduction mot à mot)
« sur le Fleuve yang-tsé et sur la rivière Han, le voyageur songe à revenir ».
C’est ainsi que s’exprimait le poète « Du Fu » (712-770) à l’époque de la dynastie Tang.
Ici, c’est un retour après vingt ans au Lac du Palais d’été.