4
Quel avenir pour la filière lait de vache en Midi-Pyrénées en 2020 ? Chaque année le Groupe de prospective analyse le devenir des cinq scénarios élaborés en 2007, au regard des évolutions observées durant l’année. Ce document est une synthèse des faits marquants 2009-2010. Les faits et signaux marquants 2009-2010 Comme amorcé en 2008/2009, la conjoncture internationale a continué sur cette campagne à être défavorable au secteur agricole (cours de l’euro, marchés en difficulté, consommation en baisse, échanges mondiaux déséquilibrés entre zones traditionnellement exportatrices et zones importatrices). L’instabilité des mar- chés financiers, les difficultés des Etats et des acteurs économiques entrainent une remise en cause des modes de production, des modes de consommation et des circuits commerciaux ac- tuels. Toutefois, certaines zones (Asie du Sud-Est par exemple) sont peut-être en sortie de crise. Mais est-ce solide et durable ? Dans ce contexte international perturbé, de nom- breux signaux : prix du lait en baisse, recul de la collecte, diminution des revenus, difficultés de l’aval, relations tendues entre les acteurs, témoi- gnent des difficultés de la filière laitière en cette campagne 2009/2010 (voir page 4). Cependant des actions sont engagées et des opportunités existent pour conforter l’adaptation qui permettrait d’éviter le scénario « fin pro- grammée ». • La contractualisation commence à prendre corps. Petit à petit, producteurs et industriels se l’approprient. Même si des éléments restent en- core flous, c’est un outil à saisir. • La crise du lait a amené les organisations pro- fessionnelles à retrouver du dynamisme. Sauront- elles en profiter pour construire la stratégie de la filière et par ailleurs saisir l’occasion unique des discussions qui commencent sur la PAC 2013, pour faire entendre les besoins des producteurs (régulation) ? • Par ailleurs, de nombreux producteurs, à titre individuel, ont choisi, malgré le contexte, de déve- lopper leur projet laitier. Ils continuent à produire voire à augmenter leur production, ils traquent les sources de productivité, ils se diversifient… • La plupart des industriels de la région, Danone et 3A par exemple, s’adaptent, investissent, se réorganisent. C’est un signe positif. • Pour contrecarrer l’augmentation des importa- tions de produits laitiers allemands notamment, mais aussi pour sensibiliser le consom- mateur, des efforts sont faits en termes de communication. La filière française (FNPL ou industriels) a mis en place plusieurs logos mettant en avant l’ori- gine des produits pour les démarquer des produits importés. Ne laissons pas passer ces opportuni- tés. A trop attendre, la filière s’adap- tera par défaut selon les marges de manœuvre restantes, donc de manière moins anticipée et volontariste qu’on aurait pu le souhaiter. L’adaptation sera plus individuelle que collective et les disparités territoriales s’accentueront. Au mieux réussira-t-on à éviter la fin programmée des producteurs mais que restera-t-il de la filière laitière dans le Sud-Ouest ? Adaptation... volontaire ou subie ? CAMPAGNE 2009/2010 Les faits les plus marquants selon le groupe de prospective... Difficultés de la conjoncture Débats autour de la contractualisation Chute des revenus Baisse du moral des producteurs Chute du prix du lait Multiplication des actions syndicales Concentration de la production sur les piémonts Sous-réalisation de collecte 1 Réalisé avec la participation financière du Conseil Régional de Midi-Pyrénées - juin 2010

Quel avenir pour...Quel avenir pour la fi lière lait de vache en Midi-Pyrénées en 2020 ? Chaque année le Groupe de prospective analyse le devenir des cinq scénarios élaborés

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Quel avenir pour...Quel avenir pour la fi lière lait de vache en Midi-Pyrénées en 2020 ? Chaque année le Groupe de prospective analyse le devenir des cinq scénarios élaborés

Quel avenir pourla fi lière lait de vacheen Midi-Pyrénées en 2020 ?Chaque année le Groupe de prospective analyse le devenir des cinq scénarios élaborés en 2007, au regard des évolutions observées durant l’année. Ce document est une synthèse des faits marquants 2009-2010.

Les faits et signaux marquants 2009-2010

Comme amorcé en 2008/2009, la conjoncture internationale a continué sur cette campagne à être défavorable au secteur agricole (cours de l’euro, marchés en diffi culté, consommation en baisse, échanges mondiaux déséquilibrés entre zones traditionnellement exportatrices et zones importatrices). L’instabilité des mar-chés fi nanciers, les diffi cultés des Etats et des acteurs économiques entrainent une remise en cause des modes de production, des modes de consommation et des circuits commerciaux ac-tuels. Toutefois, certaines zones (Asie du Sud-Est par exemple) sont peut-être en sortie de crise. Mais est-ce solide et durable ?

Dans ce contexte international perturbé, de nom-breux signaux : prix du lait en baisse, recul de la collecte, diminution des revenus, diffi cultés de l’aval, relations tendues entre les acteurs, témoi-gnent des diffi cultés de la fi lière laitière en cette campagne 2009/2010 (voir page 4).Cependant des actions sont engagées et des opportunités existent pour conforter l’adaptation qui permettrait d’éviter le scénario « fi n pro-grammée ».• La contractualisation commence à prendre corps. Petit à petit, producteurs et industriels se l’approprient. Même si des éléments restent en-core fl ous, c’est un outil à saisir. • La crise du lait a amené les organisations pro-fessionnelles à retrouver du dynamisme. Sauront-elles en profi ter pour construire la stratégie de la fi lière et par ailleurs saisir l’occasion unique

des discussions qui commencent sur la PAC 2013, pour faire entendre les besoins des producteurs (régulation) ?• Par ailleurs, de nombreux producteurs, à titre individuel, ont choisi, malgré le contexte, de déve-lopper leur projet laitier. Ils continuent à produire voire à augmenter leur production, ils traquent les sources de productivité, ils se diversifi ent… • La plupart des industriels de la région, Danone et 3A par exemple, s’adaptent, investissent, se réorganisent. C’est un signe positif.• Pour contrecarrer l’augmentation des importa-tions de produits laitiers allemands notamment, mais aussi pour sensibiliser le consom-mateur, des efforts sont faits en termes de communication. La fi lière française (FNPL ou industriels) a mis en place plusieurs logos mettant en avant l’ori-gine des produits pour les démarquer des produits importés.

Ne laissons pas passer ces opportuni-tés. A trop attendre, la fi lière s’adap-tera par défaut selon les marges de manœuvre restantes, donc de manière moins anticipée et volontariste qu’on aurait pu le souhaiter. L’adaptation sera plus individuelle que collective et les disparités territoriales s’accentueront. Au mieux réussira-t-on à éviter la fi n programmée des producteurs mais que restera-t-il de la fi lière laitière dans le Sud-Ouest ?

Adaptation... volontaire ou subie ?

CAMPAGNE 2009/2010

Les faits les plus marquants

selon le groupe de prospective...

• Diffi cultés de la conjoncture

• Débats autour de la contractualisation

• Chute des revenus

• Baisse du moral des producteurs

• Chute du prix du lait

• Multiplication des actions syndicales

• Concentration de la production

sur les piémonts

• Sous-réalisation de collecte

1

Réalisé avec la participation fi nancière du Conseil Régional de Midi-Pyrénées - juin 2010

Page 2: Quel avenir pour...Quel avenir pour la fi lière lait de vache en Midi-Pyrénées en 2020 ? Chaque année le Groupe de prospective analyse le devenir des cinq scénarios élaborés

-1,1 -0,4

+3,5

+1,6

+1,2

-1,0

-4,1

+2,9

+0,1

+3,3

+3,4

-0,7-6,6

-5,0

-1,0-3,6

-6,2

-7,7

-9,9-3,2

-1,4-1 4-1,4

-4,0

-0,9

-15,0

La stratégie de la fi lière laitière allemande : un signal qui nous interroge

L’Allemagne (comme l’ensemble des pays du nord) a une politique volontariste d’accroissement de la production et profi te de la compétitivité de la fi lière pour attaquer des marchés solvables en concurrence avec la fi lière française. La compétitivité de la fi lière allemande pose des questions à la fi lière française :

- Est-elle due à la diversifi cation entamée plus tôt et qui a permis aux agriculteurs de compléter leur revenu : méthanisation, agrocarburant, photovoltaique ? - Est-elle soutenue par des interventions publiques ?- Est-elle durable ? - La stratégie de maîtrise de la production choisie par la fi lière laitière française peut-elle permettre d’obtenir la même compétitivité ?

Aujourd’hui dans un marché ouvert et non régulé, une ambiguïté demeure :

- une volonté de rendre la fi lière plus compétitive en produisant plus et en ajustant le prix du lait à la production, donc à la baisse,- une volonté de maintenir une production sur l’ensemble du territoire par un prix du lait rémunérateur.

Le marché libéral entrainera une adaptation par le simple jeu de l’offre et de la demande et donc des volumes et des prix. A défaut d’une adaptation anticipée, volontaire, organisée, l’adaptation qui s’imposera sera subie, voire forcée.

De nouvelles stratégies de régulation se dessinent

On peut diffi cilement espérer des systèmes de régulation faisant intervenir des fi nancements publics. Les Etats ou les régions, même s’ils prennent la main, devront s’inscrire dans un cadre européen qui limitera plus ou moins leurs marges de manœuvre.

Progressivement, d’une politique d’aides directes et d’encadrement des marchés, les pouvoirs publics s’orientent vers la mise à disposition des fi lières et des collectivités territoriales de différents outils techniques, juridiques et fi nanciers qu’elles devront mettre en œuvre en concertation. La fi lière saura-t-elle prendre l’initiative et se saisir de ces outils ? Cela nécessitera sans doute un changement culturel.

La Loi de Modernisation de l’Agriculture (LMA) devrait permettre d’organiser les fi lières en instaurant la contractualisation qui défi nit les relations entre producteurs et industriels et précisent les critères de défi nition des prix et des volumes. Le contenu de ces contrats reste à caler. La gestion des des volumes (collective/individuelle, régionale/nationale) demeure une des questions centrales.

destabilisée

Éclairages sur une fi lière

Les scénarios de 2007 En 2007, le groupe de prospective, en utilisant une méthode de prospective participative, a produit cinq scénarios :- deux scénarios tendanciels : « la fi n programmée» (la fi lière décline progressivement jusqu’à la fi n des quotas puis s’éteint pratiquement à partir de 2020), «l’adaptation volontaire» (les acteurs de la fi lière font preuve d’anticipation et d’adaptation),

- trois scénarios de rupture : «milk valley» (innovations et recentrages vers les marchés porteurs), «éco-relocalisation» (garantir de meilleurs bilans énergétiques et une stabilité géopolitique), «l’entrepreneur rural» (activités de diversifi cation, soutenues par une politique d’aménagement du territoire concertée).

1

Tendances de collecte par pays sur l’année complète 2009 (en %)UE : - 0,5 %Source : CNIEL

Page 3: Quel avenir pour...Quel avenir pour la fi lière lait de vache en Midi-Pyrénées en 2020 ? Chaque année le Groupe de prospective analyse le devenir des cinq scénarios élaborés

La diversifi cation

prend de l’importance

En Midi-Pyrénées, l’ensemble

«diversifi cation» représentait en 2008

plus de 40 % du chiffre d’affaires

(hors subventions) des exploitations contre

moins de 20 % en 1990.

L’ensemble diversifi cation comprend :

les services (entreprises, espaces verts, etc.),

les circuits courts, l’agro-tourisme, les signes

d’identifi cation de la qualité et de l’origine

(AOC, Bio, etc.), les vins.

(estimations CRAMP en 2009, sur la base des comptes 2008)

Chez les producteurs : des réactions individuelles diverses…

Tous les producteurs subissent la crise, tous la dénoncent. Sur le terrain cependant, leurs décisions passées, leurs stratégies futures, leur état d’esprit, l’évolution de leur revenu, leur perception de l’avenir infl uencent leurs comportements actuels :

- Certains développent leur production et produisent la totalité de leur quota. - D’autres, par choix ou par contraintes ne produisent pas leur quota voire cessent la production, notamment en plaine. La production se concentre dans les piémonts.- D’autres encore cherchent à compléter leur revenu en se diversifi ant y compris hors agriculture. Ce phénomène pourrait être conforté par les évolutions en cours et en projet (PAC 2013).- La poursuite de la demande en produits bio offre des marges de progression de la production que certains ont saisies pour conforter leur revenu.

Les adaptations individuelles peuvent soit constituer un facteur d’entrainement vers une adaptation plus globale de la filière, soit rester isolées.

… et de nombreuses actions syndicales tout au long de l’année 2009

Ces actions syndicales sont le signe d’une mobilisation volontariste de la profession et un moyen de reconnaissance pour les producteurs. Mais elles sont aussi l’expression d’une interrogation importante des producteurs sur leur avenir, retardant les projets ou accélérant les cessations.

La particularité de ces actions a été leur médiatisation. Cela a un effet positif sur la prise de conscience de la situation des agriculteurs par le grand public et les décideurs. Mais les effets de la médiatisation sont courts : pour porter des fruits à long terme elle devra être entretenue.

Outre les diffi cultés propres à la fi lière laitière, le nouveau SDAGE* Adour Garonne a constitué un motif supplémentaire de mobilisation : il instaure une réduction de l’irrigation qui compromet l’avenir de certaines productions et exploitations sur le bassin Adour Garonne. Le contexte de crise de la fi lière (prix du lait, revenu, absence de régulation, …) a entraîné des tensions syndicales. Le compromis sur le prix de juin 2009 a marqué l’arrêt de la spirale à la baisse du prix qui caractérise le scénario de « la fi n programmée ». Mal compris sur le moment, ce compromis a nourri des dissensions internes et des tensions syndicales. L’issue de ces tensions ne sera pas neutre, alors que la perspective de démarches collectives peut renforcer le poids des producteurs dans la fi lière (contractualisation, LMA, droits de la concurrence).

Des signaux remettent à l’ordre du jour les scénarios dits « de rupture »

Le scénario « écorelocalisation » se confi rme dans sa tendance relevée en 2009 : les enjeux environnementaux demeurent, la recherche sur des modes de production plus économes et auto-nomes se poursuit, les circuits courts se développent, la distribu-tion de proximité s’organise, les produits se démarquent par leur origine, la consommation de produit bio augmente …

Le scénario « de l’éleveur laitier à l’entrepreneur rural » trouve également des signaux en sa faveur : les exploitations se diversifi ent pour trouver de nouvelles sources de revenu, les circuits courts et la démarcation des produits se développent.

En outre, ce scénario pourrait bien être poussé par une PAC 2013 qui favoriserait le fi nancement des fonctions non alimentaires de l’agriculture. La nouvelle défi nition européenne de l’exploitation agricole nous y prépare en s’élargissant à la production de biens et services non alimentaires.

Au même titre que l’adaptation individuelle des producteurs, ces deux scénarios constituent des formes d’adaptation qui sont susceptibles de maintenir des producteurs.

Reste à savoir s’ils sont une solution d’avenir pour la fi lière dans le Sud-Ouest.

* Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux

1

Page 4: Quel avenir pour...Quel avenir pour la fi lière lait de vache en Midi-Pyrénées en 2020 ? Chaque année le Groupe de prospective analyse le devenir des cinq scénarios élaborés

de conjoncture internationaux

Les acteurs de l’aval sont impactés : un groupement de pro-ducteurs (GIE Sud Lait) éprouve des diffi cultés pour écouler le lait collecté, suite à un retrait partiel de Leche Pascual sur le marché français.

Les relations producteurs/industriels/distributeurs sont exacerbées par la crise. Ces relations n’ont pas été améliorées par la Loi de Modernisation de l’Economie, faite pour renforcer la concurrence. Cette loi a en fait exacerbé les tensions entre industriels et distributeurs au détriment des producteurs. La grande distribution est fortement concentrée et négocie de plus en plus ses achats à l’échelle européenne.

La fi lière laitière française pâtit des éléments

Ce document et les analyses des années antérieures sont consultables à l’adresse électronique suivante : www.mp.chambagri.fr (rubrique “Economie et territoires”).

Document réalisé par le Comité Technique (CER FRANCE, Chambres d’Agriculture, FRPL) sur la base des observations formuléespar le groupe de Prospective en avril 2010 - Crédit photo : Photothèque des Chambres d’agriculture - FDSEA de l’Aveyron

La collecte, sur la campagne 2009/2010, diminue dans le Sud-Ouestcomme en France. La sous réalisation du quota Sud-Ouest se confi rme depuis plusieurs années maintenant, cachant des disparités d’évolution de la production individuelle. L’aggravation récente de la sous-réalisation peut s’expliquer par des restructurations plus importantes (cessations d’activité et éventuelles reprises décalées dans le temps).

Le prix du lait a continué de baisser en début de période et a peiné à remonter en fi n de période. La fl uctuation du prix du lait est dorénavant un phénomène structurel.

Les charges sont restées élevées (près de 20 % de plus qu’en 2005 pour l’IPAMPA lait). La baisse des charges constatée en 2009 ne devrait pas perdurer notamment du fait du renchérissement du coût de l’énergie.

Les revenus 2009 sont en forte baisse pour la quasi-tota-lité des orientations. Cette baisse pourrait dépasser 50% (par rapport à 2008) pour les producteurs de lait. Des problèmes de trésorerie sont apparus pour lesquels les plans de soutien n’apportent que des solutions partielles et ponctuelles tout en augmentant l’endettement bancaire.

Le groupe de prospective

Formé en automne 2006 à l’initiative de CER France

Midi-Pyrénées et de la Chambre régionale d’agriculture de

Midi-Pyrénées, avec l’appui fi nancier du Conseil Régional,

ce groupe rassemble les principaux acteurs de la fi lière :

éleveurs, transformateurs, entreprises de l’amont et

de l’aval, conseillers, formateurs, administration, etc.

Il est chargé d’imaginer des évolutions et de défi nir

des actions qui permettront à la fi lière de s’adapter

au mieux de l’intérêt commun.

1

Evolution du prix du lait de vache

Evolution de l’IPAMPA* Lait de vache

Source : Indice des prix des Produits Agricoles à la Production Source : FRPL, réalisation par rapport au quota administratif, par campagne

* IPAMPA : Indice de Prix d’Achat des Moyens de Production AgricoleSource : Institut de l’élevage d’après l’INSEE et Agreste

Evolution de la collecte de lait dans le Sud-Ouest

Création :

au cours des 36 derniers mois140

130

120

110

100

90

80

fév.

200

7

fév.

200

8

fév.

200

9

fév.

201

0

136

124

112

100

2005

2006

2007

2008

2009

0 %

-5 %

-10 %

-15 %

-20 %

06-07 07-08 08-09 09-10