Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
QUELLE PLACE POUR LE WEB DANS LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DES TRÈS PETITES ENTREPRISES FRANÇAISES ?
MICNI / Mémoire / Nicolas Samir / Août 2014
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 3MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 2
REMERCIEMENTS
Je souhaiterais remercier, avant présen-
tation de ce mémoire, toutes les per-
sonnes m’ayant permis d’alimenter ma
réflexion.
D’abord, Bruno Tournet, mon tuteur de
mémoire, qui a été très précieux par
ses conseils tant sur le fond que sur l’ar-
ticulation et la fluidité du contenu.
Puis, les interlocuteurs de Publicis We-
bformance qui ont toujours été dis-
ponibles pour répondre à mes inter-
rogations notamment Maxime Baffert,
Directeur Général, ainsi que Matthieu
Seiller et Goulwen Pichot de Cham-
pfleury du pôle Marketing et An-
ne-Laure Linay, Assistante de direction.
Ma réflexion n’aurait pas été la même
sans les petits entrepreneurs qui ont
gentiment accepté de répondre à mes
questions, notamment Eva Pois, Virginie
et Olivier Troccy, Zarman Khatchadou-
rian, Chantal Roudon grâce auxquels j’ai
eu une vision concrète des probléma-
tiques des petits entrepreneurs français.
Enfin, j’aimerais finir en remerciant le
corps pédagogique de Gobelins grâce
auquel j’ai beaucoup appris durant
toute cette année, autant sur le plan hu-
main que sur le plan professionnel.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 4 PAGE 5
RÉSUMÉ OPÉRATIONNEL
Les TPE représentent 97% des entre-
prises françaises et génèrent près de
la moitié de la valeur a joutée à notre
pays1. La structure et les processus de
décision dans ces petites structures
sont très différentes des grandes entre-
prises. Elles se caractérisent souvent
par une absence de planification stra-
tégique, un espace marchand restreint
et, malgré l’avènement d’Internet, une
stratégie de communication basée sur
le bouche-à-oreille.
Aujourd’hui, les TPE françaises souffrent
particulièrement de la crise. Celles-ci
voient leur chiffre d’affaires diminuer,
atteignant une baisse moyenne record
de 3% en 20122. A ce contexte écono-
mique difficile s’a joute un marché très
concurrentiel, des difficultés liées à la
structure même des petites entreprises,
et surtout à un fossé qui se creuse avec
des consommateurs dont les compor-
tements d’achat ont considérablement
changé.
En moins de 10 ans, la démocratisation
de l’accès à Internet puis la diffusion
1 CEDEF, «Les chiffres clés des PME», 2013
2 Enquête de conjoncture UPA, 2012
rapide des mobiles connectés ont redé-
fini en profondeur la manière dont les
individus intéragissent et consomment
: le consommateur s’est mué en un
“consomm-acteur” cross-canal, hype-
rinformé, qui recherche en ligne avant
d’acheter, compare les prix en maga-
sins, et n’hésite pas à prendre la parole
pour donner son avis.
Pour les TPE, l’expertise et la dimension
relationnelle avec la clientèle locale ne
suffit plus face à des consommateurs
qui ont, plus que jamais, intégré Inter-
net dans leur parcours d’achat, face à
des concurrents en ligne qui tirent les
prix vers le bas, et face à des grosses
enseignes qui ont beaucoup plus de
moyens.
Cette nouvelle donne oblige les petites
entreprises à se réinventer pour tenter
de relever un défi essentiel pour leur
avenir : être visible et attractif aux yeux
de consommateurs devenus des indivi-
dus sociaux et digitaux.
Alors qu’aux Etats-Unis, la prise de
conscience a déjà eu lieu (87% des
petites entreprises américaines sont
RÉSUMÉ OPÉRATIONNEL
dotées d’un site Web et 77% sont pré-
sentes sur les réseaux sociaux3), la si-
tuation est diamétralement opposée en
France. Les TPE consacrent 1% de leur
chiffre d’affaire à leur communication,
49% d’entre elles ne sont toujours pas
dotées d’un site Web et 31% n’en voient
pas l’intérêt4.
Une partie importante des petits entre-
preneurs restent donc sourds à l’appel
de l’économie numérique et au poten-
tiel commercial des dizaines de millions
d’internautes français.
La méconnaissance du Web et de ses
potentialités, l’incapacité à mesurer la
rentabilité des investissements digitaux
et l’impossibilité pour les petits entre-
preneurs de trouver du temps pour ré-
fléchir à une vraie stratégie sur le Web
n’aident pas à franchir le cap.
Malgré ce constat très mitigé, le Web
est une réelle opportunité pour les
petites structures. Et les petites entre-
prises doivent capitaliser sur ce qui fait
leur force : la proximité, qui doit être la 3 Etude «The state of digital marketing for small businesses», Vocus, 2013
4 Enquête ADEN 2012 «Les entreprises et Internet»
ligne directrice d’une stratégie digitale
réussie :
Proximité au sens local, car la recherche
locale, plus qu’une tendance, est de-
venue totalement incontournable et
encore plus pour les petites struc-
tures dont la clientèle provient, en très
grande majorité, d’une zone de chalan-
dise régionale.
Proximité au sens relation clients car
l’impact du Web doit inciter les petites
entreprises à repenser la relation com-
merciale depuis que la dimension com-
munautaire du Web 2.0 a permis aux
consommateurs de s’accaparer beau-
coup de pouvoir sur l’image des entre-
prises.
Proximité au sens de l’accompagne-
ment, car laisser les TPE livrées à elles-
même face à un canal de communica-
tion dont elles ne connaissent pas les
caractéristiques est contre-productif. Il
est nécessaire de les accompagner tout
au long de leurs premiers pas sur Inter-
net en les guidant et en leur expliquant
les bénéfices qu’elles peuvent attendre
des actions mises en place.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 6 PAGE 7
EXECUTIVE SUMMARY
Small businesses represent 97% of
French companies and generate almost
half of the value added to our country1.
Structure and decision-making in these
companies are very different from large
companies. They are often characte-
rized by a lack of strategic planning,
a local trading area and, despite the
advent of the Internet, a communication
strategy based on word-of-mouth.
Today, French small businesses are
particularly affected by the crisis. They
have seen their revenues decrease
considerably, reaching a decline of 3%
in 20122. This tough economic context is
emphasized by a very competitive mar-
ket, difficulties related to the structure
of small businesses, and, most of all, a
growing gap with consumers whose
purchasing behavior has changed
considerably.
Within 10 years, the democratization
of access to the Internet and the rapid
spread of mobile connected redefined
in depth how individuals interact and
consume: the consumer has turned into
1 CEDEF, «Les chiffres clés des PME», 2013
2 Enquête de conjoncture UPA, 2012
a «consumer-actor» who is cross-chan-
nel, ultra informed, who researches
online before buying, who compares
prices in stores, and gives his opinion on
social media.
For small businesses, the expertise and
the relational dimension with local cus-
tomers is no longer enough with consu-
mers who, more than ever, integrated
Internet in their buying journey, against
competitors online who pull the price
back down and facing big brands that
have a lot more resources.
This new situation requires small bu-
sinesses to reinvent themselves in order
to address a key challenge for their fu-
ture: being visible and attractive to the
eyes of consumers who became social
and digital individuals.
While in the United States, the aware-
ness already exists (87% of American
small businesses have a website and
77% use social networks3), the situation
is completely different in France. Small
businesses invest 1% of turnover in their
3 Study «The state of digital marketing for small businesses», Vocus, 2013
EXECUTIVE SUMMARY
communication, 49% of them still do not
have a website and 31% of them are not
interested by that4.
Thus, an important part of small bu-
sinesses remain deaf to the call of the
digital economy and the commercial
potential of tens of millions of French
Internet users.
The misunderstanding of the Web itself,
the inability to measure the return on
digital investments and the inability of
small businesses to find time to think
about a real strategy on the web do not
help to make the breakthrough .
Despite this very mixed picture, the
Web is a great opportunity for small
businesses. And small businesses must
capitalize on what is their strength:
proximity, to build a successful digital
strategy online.
Proximity, within the meaning of local,
because local search has become total-
ly essential for small businesses whose
customers come from a regional catch-
ment area.
4 Study ADEN 2012 «Les entreprises et Internet»
Proximity, within the meaning of cus-
tomer relationship, because the impact
of the Web should encourage small
businesses to rethink their relationship
with their customers.
Proximity, within the meaning of edu-
cational support, to not leave small
businesses facing on their own a digital
world that they do not know. It is neces-
sary to support them throughout their
first steps on the Internet by guiding
them and explaining the benefits they
can expect.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 8 PAGE 9
PUBLICIS WEBFORMANCEPRÉSENTATION DE L’ENTREPRISE
Présentation
Créée en 2011, Publicis Webformance
est une filiale à 100% de Publicis Groupe
qui a vocation à accompagner les struc-
tures de moins de 50 salariés absentes
de la Toile en leur proposant des offres
de création de sites web ainsi que des
offres orientées e-marketing.
La filiale, qui emploie 175 personnes, a
été d’abord installée à Lyon. Elle est dé-
sormais implantée dans 3 régions :
- les pôles Commerciaux et Production
(développeurs & graphistes) sont à Plé-
rin, dans la région lyonnaise.
- le pôle Service Clients est installé à
Saint Brieuc, en Bretagne.
- le pôle Marketing est installé à Saint
Denis, en banlieue parisienne.
Objectifs & marché
La création de Publicis Webformance
vient d’une réflexion de Publicis Groupe
autour de la relation tumultueuse entre
le digital et les TPE/PME. Selon Maurice
Levy, président du Directoire de Publicis
Groupe, « l’avenir des PME et TPE fran-
çaises passe par le numérique et c’est
pour cela qu’elles doivent en maîtriser
les outils et les techniques »
L’objectif de Publicis Webformance est
donc de mettre toute la puissance d’In-
ternet et des nouveaux médias numé-
riques au service des PME et des TPE
pour les aider à croître et à se dévelop-
per. Publicis Webformance veut devenir
à termes une boîte à outils de référence
pour toutes les petites et moyennes en-
treprises qui veulent se lancer sur Inter-
net et en tirer le meilleur parti.
Les besoins sont immenses, puisque
moins d’un tiers des entreprises euro-
péennes disposait d’un site Internet en
2013. Le marché de la communication
digitale locale devrait ainsi connaître
une progression comprise entre 15 et 20
% par an dans les 5 prochaines années.
Selon Maxime Baffert, « Le marché des
PME-TPE représente 870 millions d’euros
par an ».
Croissance
En 3 ans, la société a connu une très
forte croissance et compte déjà près
PUBLICIS WEBFORMANCEPRÉSENTATION DE L’ENTREPRISE
de 20 000 clients, en partie grâce au
rachat d’entreprises comme Cortix ou
StarWeb. Elle sera à l’équilibre à la fin
de l’année 2014.
En 2012, Publicis Webformance a com-
mencé son développement internatio-
nal en s’implantant en Espagne, où elle
dispose d’un portefeuille d’environ 2
500 clients.
Tout récemment, Publicis Groupe a dé-
cidé d’accélérer la croissance de Publi-
cis Webformance sur le marché de la
communication digitale locale grâce au
rachat de l’entreprise Proximedia.
Proximedia a rejoint Publicis Webfor-
mance au sein de Publicis Groupe, afin
de constituer un leader européen de la
communication digitale locale, dédié
aux clients PME et TPE et présent sur 4
grands marchés européens (Belgique,
France, Pays-Bas, Espagne). Ce nouveau
pôle, qui comptera près de 45 000
clients et environ 500 collaborateurs,
sera dirigé par Maxime Baffert, Direc-
teur Général de Publicis Webformance.
Gamme d’offres
Publicis Webformance met à la disposi-
tion des TPE/PME des outils pour déve-
lopper leur activité à travers la gamme
de produits suivante :
Gamme «Création de sites» : des sites
Internet «Clés en main» répondant aux
besoins spécifiques des petites entre-
prises (site vitrine, site e-commerce, site
mobile)
Gamme «Turbo» : des accélérateurs
de visibilité sur Internet combinant un
site Internet personnalisé (site vitrine,
site e-commerce) et un référencement
payant sur Google
Gamme «e-Marketing» : des outils de
communication digitale complémen-
taires, qui vont de la campagne publi-
citaire Google AdWords à la réalisation
de vidéos d’entreprise.
Les tarifs, qui comprennent aussi l’ac-
quisition du nom de domaine, l’hé-
bergement et la maintenance du site,
vont de 89 € par mois (pour les sites
vitrines) à 149 € par mois (pour les sites
e-commerce).
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 10 PAGE 11
PUBLICIS WEBFORMANCEPRÉSENTATION DE L’ENTREPRISE
Concurrence
En arrivant sur le marché de la créa-
tion de site Web, Publicis se place en
concurrence directe avec la pléthore
de petites agences déjà présentes sur
le marché mais aussi avec des masto-
dontes sur le marché français tels que
PagesJaunes ou 1&1.
Publicis Webformance se différencie
de ses concurrents en refusant pour
le moment de proposer des solutions
self-serve comme 1&1 ou des templates
comme PagesJaunes. Chaque site web
fait l’objet d’une création graphique
personnalisée par un graphiste.
Partenariats
Publicis Webformance a un partenariat
avec Banque populaire (groupe BPCE)
pour son offre «Direct & Proche», une
offre numérique à destination de ses
clients TPE et PME. Publicis Webfor-
mance assure la création des sites, la
gestion du service client, ainsi que l’ani-
mation du portail Direct & Proche, des-
tiné à maximiser la visibilité des clients
de cette offre auprès des consomma-
teurs.
Publicis Webformance s’est aussi en-
gagé auprès de l’APCE (l’Agence Pour
la Création d’Entreprise) qui soutient la
création de centaines de milliers d’en-
treprises, en apportant son expertise
dans le domaine de la communication
numérique et en développant une offre
commerciale dédiée aux jeunes entre-
preneurs.
Labels
Régie locale Google AdWords
Publicis Webformance est une régie lo-
cale de Google en France afin de distri-
buer les produits Adwords en France.
Origine France Garantie
Publicis Webformance a été la première
entreprise de service à obtenir le Label
« Origine France Garantie » certifiant
un gage d’efficacité et de professionna-
lisme.
Adetem
Publicis Webformance est membre de
l’Association Nationale des Profession-
nels du Marketing.
« L’avenir des PME et TPE françaises passe
par le numérique et c’est pour cela qu’elles
doivent en maîtriser les outils et les tech-
niques. »
Maurice Levy, Président du Directoire
de Publicis Groupe
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 12 PAGE 13
MES MISSIONS AU SEIN DE L’ENTREPRISE
Poste occupé
J’ai été recruté au sein de Publicis We-
bformance en tant que Chef de pro-
jet digital, dans le cadre d’un contrat
de professionnalisation débutant le 21
octobre 2013 et s’achevant le 27 No-
vembre 2014.
Missions initiales
Mes missions initiales étaient d’intégrer
le pôle R&D de Publicis Webformance
afin de mener à bien une réflexion au-
tour d’un nouveau CMS à destination
des clients de l’agence (TPE/PME). J’ai
finalement été très vite intégré au pôle
Marketing dans lequel je mène à bien
une grande partie des chantiers digi-
taux, axés autour de 4 volets.
Quatre grands volets
1) Réponse aux appels d’offres
En collaboration avec le Directeur Mar-
keting, je participe à l’élaboration des
réponses aux appels d’offres sur les-
quels Publicis Webformance souhaite se
positionner. A chaque appel d’offres, j’in-
terviens sur l’articulation de la réponse,
la proposition d’un concept et d’une
stratégie, et le chiffrage, en concerta-
tion avec l’équipe de développeurs. Je
réalise également le document de sup-
port de réponse (slides Keynote) pour
qu’il illustre au mieux le message que
nous souhaitons faire passer.
2) Mise en place de la stratégie digitale
de l’agence
En concertation avec le Directeur Gé-
néral, le Directeur Général Adjoint et
le Directeur Marketing, je construis la
nouvelle stratégie digitale de l’agence,
autour de la refonte du site corporate.
Cela implique l’analyse et le diagnos-
tic des forces et faiblesses du dispositif
existant, l’étude de la cible et un tour
d’horizon de la concurrence aboutissant
à la présentation d’un concept et de
grands axes directeurs permettant de
le concrétiser. Ma réflexion est bien sûr
nourrie par des recommandations UX et
éditoriales. J’ai également en charge la
mise en oeuvre opérationnelle de cette
stratégie en estimant les ressources né-
cessaires à sa mise en place, et en posi-
MES MISSIONSAU SEIN DE L’ENTREPRISE
tionnant les différents jalons du projet.
3) Appui aux équipes marketing
Parallèlement à mes actions, je mène à
bien les actions de marketing digital de
l’agence telles que la mise en place de
campagnes AdWords et la réalisation
de landing pages pour mettre en avant
des offres promotionnelles. Lors de ces
actions, je suis l’intermédiaire entre le
pôle Marketing et l’équipe de déve-
loppeurs. Je travaille également sur
des recommandations UX permettant
d’optimiser les taux de conversions des
landing pages et j’essaie de mettre en
place, en collaboration avec l’UX Desi-
gner, des tests permettant de cerner au
plus près le comportement de nos visi-
teurs (A/B Testing, Tracking des actions
(clics, focus champs de formulaires…)
pour améliorer de manière itérative
l’efficacité de nos landing pages, de nos
formulaires et de nos emailings.
4) Travail de recherche & prospective
En fil rouge de mes autres actions, je
mène un travail de recherche et de
prospective sur la mise en place d’ou-
tils digitaux adaptés aux petites entre-
prises. Les outils doivent à la fois per-
mettre de répondre aux problématiques
rencontrées par cette cible (manque
de temps, budget modeste, manque de
compétences) tout en les aidant à amé-
liorer leur visibilité en ligne et à intégrer
le digital dans leur stratégie de déve-
loppement.
Perspectives
Suite à mes premiers mois chez Publicis
Webformance, l’agence m’a proposé de
continuer l’aventure en tant que Chef
de projet digital, proposition que j’ai ac-
ceptée sous réserve d’une proposition
financière conforme à mes prétentions.
Mes missions seraient les mêmes que
celles que l’on me confie actuellement.
Par ailleurs, avec le rachat de Proxi-
media, je serai aussi l’interface avec
l’agence Web de Proximedia (Globule-
Bleu) qui s’occupera de la refonte de
notre site web.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 14 PAGE 15
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I - TYPOLOGIE DES TPE EN FRANCE ET STRATÉGIES DE
DÉVELOPPEMENT
01 / Profil socioéconomique des TPE françaises
02 / Stratégies de développement
03 / Difficultés et freins rencontrés
II - L’IMPACT DU DIGITAL DANS LE COMMERCE LOCAL
01 / Le bouleversement des comportements des consomma-teurs
02 / Quels enjeux pour les TPE ?
03 / Les TPE américaines ont franchi le cap
III - LE WEB ET LES TPE FRANÇAISES : RÉCIT D’UNE
RELATION TUMULTUEUSE
01 / Utilisation du Web dans la stratégie de développement
02 / Perception du Web et des canaux digitaux par les pe-tites entreprises 03 / Opportunités et freins rencontrés
IV - FAIRE DU WEB ET DU DIGITAL UN LEVIER DE DÉVELOPPE-
MENT ACCESSIBLE : DE L’IMPORTANCE DE LA PROXIMITÉ
01 / Proximité locale
02 / Proximité clients
03 / Proximité présentielle.
CONCLUSION
16
18
20
25
30
34
36
42
48
54
56
60
68
72
74
84
98
106
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 16 PAGE 17
INTRODUCTION
Tous les jours, des millions d’inter-
nautes effectuent des recherches de
commerces locaux que ce soit sur leur
ordinateur, leur tablette ou leur smart-
phone. Selon une étude Google/Ipsos
Media, 80% des consommateurs uti-
lisent les moteurs de recherches pour
faire des recherches locales. Parmi eux,
50% souhaitent connaître les horaires
d’ouvertures des magasins à proximité,
54% l’itinéraire pour y accéder, et sur-
tout, 18% de ces recherches aboutissent
à une prise de rendez-vous ou un achat
dans la journée1.
Face à ces nouveaux comportements
des consommateurs, impulsés par le
digital et son impact dans le commerce
local, on pourrait imaginer un intérêt
accru des petits commerçants pour les
canaux de communication digitale, no-
tamment le Web.
Pourtant, il n’en est rien. 49% des petites
et moyennes structures ne sont toujours
pas dotées d’un site Web et 31% n’en
voient pas l’intérêt2. De plus, les petites
entreprises qui disposent d’un site in-1 Google/Ipsos MediaCT/Purchased, «Research: Un-derstanding Consumers’ Local Search Behavior», May 2014
2 Enquête ADEN 2012 «Les entreprises et Internet»
ternet pointent du doigt un retour sur
investissement quasiment nul.
Qu’est ce qui explique les réticences
des TPE à se tourner vers le Web et le
digital ? Le Web est-il vraiment un outil
utile et nécessaire au développement
de l’activité de ces structures ? Mieux, le
Web peut-il être un levier pour acquérir
de nouveaux clients ?
Aux Etats-Unis, un nombre impression-
nant de start-ups prennent le contre-
pied des offres classiques de création
de sites web et proposent, plutôt qu’un
site internet, des outils de référence-
ment local dédiés aux petites entre-
prises. Yext, la plus connue d’entre elles,
a aujourd’hui une valeur estimée à 525
millions de dollars.
Qu’est ce qui fait le succès de ces so-
lutions ? Ces nouvelles offres orientées
marketing local sont-elles plus adaptées
et plus accessibles aux petits commer-
çants ? Permettent-elles d’obtenir un
vrai retour sur investissement ?
Nous tâcherons de répondre à ces ques-
tions en étudiant de près le fonctionne-
INTRODUCTION
ment des petites entreprises françaises
et les outils qu’elles utilisent pour pros-
pecter et communiquer. Nous verrons
comment elles perçoivent le Web et le
digital, la manière dont elles utilisent
ces nouveaux canaux, et les freins
qu’elles rencontrent le cas échéant.
Enfin, nous verrons si le Web peut être
un outil pertinent et accessible pour
les TPE et quelles solutions concrètes
peuvent être éventuellement proposées
pour faciliter le quotidien des petites
entrepreneurs français.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 19MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 18
TYPOLOGIE DES TRÈS PETITES ENTREPRISES FRANÇAISES
01 / Profil socioéconomique des TPE françaises
Qui sont ces petites entreprises françaises et quel poids ont-elles dans le paysage économique français ? Quel est leur profil notam-ment en terme de structure et de budget et quelles sont les princi-pales caractéristiques de leur marché ?
02 / Stratégies de développement
Quels leviers les TPE/PME utilisent-elles pour développer leur activi-té et acquérir de nouveaux clients ? Comment font-elles de la pros-pection ?
03 / Difficultés et freins rencontrés
Quelles sont les difficultés majeures qu’elles rencontrent pour déve-lopper leur activité ?
TYPOLOGIE DES TPE FRANÇAISES ET STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 20
LES TPE, «POUMONS» DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE
Nombre de TPE par secteur d’activité selon SIRENE au 1er Janvier 2012(en milliers d’entreprises)
Industrie AA
95%des entreprises françaises sont
des TPE
48%de la valeur a joutée
de notre pays est générée par des TPE
60,5
Industrie manufacturière156,8
Bâtiment, TP318,5
Transports76,8
Commerce591,8
861,2 Services
Education, Santé, Action Sociale324,5
200 400 600 800 10000
PROFIL SOCIOÉCONOMIQUE DES TRÈS PETITES ENTREPRISES FRANÇAISES
«Les très petites entreprises (TPE) sont
un monde oublié, une zone aveugle
des sciences sociales et politiques en
France», affirme Olivier Torres, cher-
cheur à l’école de management de
Lyon.
Il est en effet intéressant de constater
qu’il n’existe pas de définition légale du
terme TPE en France. L’appellation “Très
petites entreprises” est ainsi utilisée
certaines fois pour décrire les entre-
prises dont l’effectif comprend de 0 à 19
salariés et d’autres fois pour les entre-
prises de 10 à 19 salariés.
Pour faciliter la compréhension, on peut
classer les TPE/PME de la façon suivante
:
- Microentreprises : 0 à 9 salariés
- Très petites entreprises (TPE) : 10 à 19
salariés
- Petites entreprises : 20 à 49 salariés
- Moyennes entreprises : 50 à 249 sala-
riés
- Petites et Moyennes entreprises : 20 à
249 salariés
Nous nous intéresserons ici principale-
ment aux microentreprises et très pe-
tites entreprises, c’est à dire les entre-
prises dont l’effectif se situe entre 0 et
19 salariés.
Un poids important dans l’économie
française
Selon l’INSEE, au 1er janvier 2012, les
TPE de moins de 20 salariés, au nombre
de 2 390 000, représentent 30 % de
l’emploi salarié , 37 % de l’emploi total
(soit 5,8 millions de personnes). Elles
représentent 97% des entreprises fran-
çaises et génèrent près de la moitié de
la valeur a joutée à notre pays.
C’est dans le commerce et les services
que les très petites entreprises fran-
çaises ont le poids le plus important à la
fois en termes de nombre d’entreprises
et d’effectifs (respectivement 861 200
et 591 800 salariés pour les services et
le commerce) (voir ci-contre).
Les TPE ont un rôle important dans la
création d’emplois : elles contribuent à
l’insertion sociale et professionnelle des
jeunes puisque 20% des créateurs d’en-
treprise ont moins de 30 ans en 2012,
mais aussi à la réinsertion des moins
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 22
PORTRAIT-ROBOT DE LA TRÈS PETITE ENTREPRISE FRANCAISE
Nombre de salariés moyen
1
Chiffre d’affaires moyen
183 000 €
Dirigeant
Entre 50 et 59 ansPeu connecté(seuls 27% possèdent un smartphone)
Faible appétence au digital
Indépendant traditionnnel
Professionnel libéral
Entreprise
Communication
Bouche à oreilleAnnuaire papier
PROFIL SOCIOÉCONOMIQUE DES TRÈS PETITES ENTREPRISES FRANÇAISES
jeunes (16% des créateurs ont plus de
50 ans). Il est d’ailleurs intéressant de
noter que 49% des créateurs étaient
sans activité ou au chômage au mo-
ment de leur création d’ entreprise.
Typologie des TPE
Difficile d’établir une typologie des TPE,
vu l’hétérogénéité de leurs fonctionne-
ments. « Il y a autant de TPE différentes
qu’il y a de patrons de TPE », estime
Annabelle Jaouen, coordinatrice du livre
les TPE : un management de proximité.
Néanmoins, d’après une étude du CE-
REQ (Centre d’Etudes et de Recherches
sur les Qualifications), on peut distin-
guer 4 grandes types de TPE, selon
leur mode de gestion et leur capacité à
grandir :
- Les TPE de type indépendant tradi-
tionnel
- Les TPE de type professionnel libéral
- Les TPE de type managérial
- Les TPE de type entrepreneurial
Deux de ces configurations sont, selon
cette même étude, “des TPE destinées à
rester de petites entreprises” en raison
de la “fonction précise qu’elles rem-
plissent” ou du “caractère non extensible
de leur créneau” : les TPE de type indé-
pendant traditionnel et les TPE de type
professionnel libéral.
Les deux autres configurations sont
destinées à grandir et à se développer
de part le caractère extensible de leur
activité et le tempérament de leur di-
rigeant : les TPE de type managérial et
les TPE de type entrepreneurial.
Les TPE de type indépendant tradition-
nel
Ce sont d’une part les plus nombreuses
(50% des TPE) et celles qui constituent
la forme générique des TPE. Ces entre-
prises se trouvent surtout dans l’arti-
sanat et le commerce traditionnel, no-
tamment dans la construction, le petit
commerce de proximité, les métiers
de bouche, l’hôtellerie-restauration et
même dans les services aux particuliers.
Ces TPE évoluent dans un environne-
ment de proximité immédiate aussi bien
avec les employés qu’avec les fournis-
seurs ou les clients.
C’est pourquoi le « bouche à oreille »
joue un rôle important dans l’acquisition
+
50% 25%
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 24 PAGE 25
PROFIL SOCIOÉCONOMIQUE DES TRÈS PETITES ENTREPRISES FRANÇAISES
de nouveaux clients.
Les TPE de type professionnel libéral
Cette deuxième configuration concerne
des TPE singulières qui exercent dans le
contexte des professions libérales.
Elles sont caractérisées par l ‘apparte-
nance à des professions fermées dont
l’accès est assuré par la détention de
titres scolaires ou universitaires et seu-
lement une sur cinq comporte des sala-
riés.
Nous évoquerons un peu moins ces TPE
dans notre étude, car leur activité est
très spécifique et souvent régie par une
réglementation empêchant le démar-
chage commercial.
Les TPE de type managérial
A l’opposé des précédentes, les TPE
managériales sont soit insérées dans un
micro groupe, un groupe ou un réseau
sous forme de filiales, de succursales ou
d’unités franchisées.
Les managers de ces entreprises n’ont
sociologiquement rien à voir avec les
patrons de TPE traditionnelles. Ils sont
en général plus jeunes et plus diplômés
et développent une certaine capacité
de renoncement à l’indépendance ini-
tiale.
Les TPE de type entrepreneurial
Ces TPE se définissent essentielle-
ment par le projet et la tra jectoire des
dirigeants qui est avant tout d’ordre
économique, impliquant la plupart du
temps un risque financier élevé dans
un marché concurrentiel. On les re-
trouve principalement dans les activités
de services aux entreprises (postes et
télécommunications, activités informa-
tiques, marketing et communication,
conseil et assistance).
Les TPE de type indépendant tradition-
nel qui se caractérisent par leur poids
particulièrement important et leur
faible appétence au digital focaliseront
notre attention pour la suite de notre
étude.
Une stratégie implicite à court terme
La structure et les processus de déci-
sion dans les TPE impliquent une stra-
tégie de développement à court terme.
Contrairement aux grandes entreprises
qui mettent en place des plans d’action
permettant de concrétiser des straté-
STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENTDES TPE EN FRANCE
gies sur le long terme, les petites struc-
tures se caractérisent par une absence
de planification stratégique.
Ce comportement plus intuitif qu’anti-
cipatif est souvent dû à un manque de
recul des dirigeants de TPE pour gérer
leur entreprise, ce qui les contraint à
envisager un horizon temporel court. La
gestion des problèmes du quotidien fait
que les petits entrepreneurs ont sou-
vent “la tête dans la guidon”, ce qui em-
pêche toute forme de planification. Ceci
est accentué par un manque de temps
qui oblige les dirigeants à fonctionner
par intuition au lieu de prendre le recul
nécessaire à la mise en place d’un pro-
cessus décisionnel réflechi et mûri.
Cette stratégie à court terme est des
fois contrainte par une méconnaissance
des différentes alternatives qui peuvent
être explorées. Un grand nombre de
dirigeants de TPE ne sont tout simple-
ment pas assez formés pour effectuer
une analyse sophistiquée des moyens
à mettre en oeuvre pour bâtir un plan
d’actions sur le long terme. Cette mé-
connaissance contraste avec la grande
connaissance que les petits entrepre-
neurs ont de leurs problématiques
quotidiennes, les incitant à garder leur
démarche intuitive et court-termiste
avec laquelle ils sont déjà à l’aise.
Ainsi, le processus de décision est da-
vantage intuitif qu’anticipatif et suit un
schéma intuition-décision-action plutôt
que réflexion-stratégie-action.
Une clientèle locale
Les petites entreprises se définissent en
général par un espace marchand res-
treint. L’activité se réalise le plus sou-
vent à l’échelle locale ou régionale. Le
fait de bénéficier d’une clientèle prove-
nant d’une zone de chalandise proche
permet aux petites entreprises de dé-
velopper de vraies relations avec leurs
clients, leur offrant quelques avantages
stratégiques :
- celui d’être sensible aux moindres évo-
lutions du marché
- celui de cerner au plus près les at-
tentes de la clientèle et de pouvoir a jus-
ter facilement leur offre en fonction
- celui de déceler de nouvelles oppor-
tunités grâce à une très bonne connais-
sance des besoins de certains de leurs
clients
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 26
STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENTDES TPE EN FRANCE
Les TPE jouent d’ailleurs un rôle prépon-
dérant dans le dynamisme socio-écono-
mique régional. Ces structures se nour-
rissent des contacts que leur dirigeant
noue avec le marché et les fournisseurs
locaux. Le dirigeant est d’ailleurs très
souvent natif de la région, au même
titre que ses employés.
Le “bouche-à-oreille” comme principal
levier d’acquisition
Aujourd’hui, malgré l’avènement d’In-
ternet, la principale source de dévelop-
pement des TPE est le bouche-à-oreille.
86% des nouveaux clients des petites
entreprises proviennent de ce mode de
communication, selon une étude Linkeo
2013.
Les dirigeants de petites structures
n’ont pas vraiment de politique de com-
munication car, selon beaucoup d’entre
eux, «la meilleure publicité se fait par le
bouche à oreille».
Et si aucune stratégie de communi-
cation n’est mise en place c’est aussi
parce qu’elle est considérée comme
un luxe par ces petites entreprises. Eva
Pois, dirigeante d’un magasin de prêt-
à-porter pour enfants, estime : «Pour
nous les petits, la communication n’est
pas un investissement rentable». Investir
des milliers d’euros dans des outils de
production fait beaucoup moins peur à
ces petites entreprises qu’investir ces
euros dans des outils de communica-
tion, tout simplement car, dans un cas,
elle peuvent mesurer facilement le ROI
qu’elles vont obtenir et dans l’autre non.
Selon Robert Haehnel, auteur du livre
“Je communique”, «La communication
est considérée comme une science
molle et le chef d’entreprise qui, la plu-
part du temps, n’est pas un spécialiste,
estime avoir une compétence en la ma-
tière et prend des décisions aléatoires
qui ne répondent pas forcément aux
représentations et aux attentes de ses
publics. »
Le “bouche à oreille” permet alors aux
petites entreprises de faire de la com-
munication sans vraiment en faire,
toujours dans la même logique intuitive
que nous avons évoqué précédemment.
Les autres moyens utilisés par les pe-
tites entreprises pour communiquer
sont très traditionnels : annuaires pa-
« Le bouche-à-oreille est la meilleure des
communications pour moi. Si vous avez un bon
relationnel et proposez de bons produits, les
gens parlent de vous, c’est aussi simple que
ça. »
Eva Pois, dirigeante du magasin
Crayons de couleurs
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 28
STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENTDES TPE EN FRANCE
pier, presse gratuite, prospectus papier
arrivent en tête.
Quelques méthodes de communica-
tion digitale sont utilisés : site web et
annuaires en ligne mais représentent
une part moins importante que les
méthodes de communication tradition-
nelles.
Lorsqu’elles communiquement, ces pe-
tites entreprises ont un budget moyen
de 2793 euros en 20111. Cela repré-
sente en moyenne 1% de leur CA. A titre
comparatif, les grandes entreprises y
consacrent en moyenne 10,7% de leur
CA2 ce qui montre le grand écart qu’il y
a entre ces structures, en terme de stra-
tégie de communication.
A noter également que les TPE font
généralement de la communication «
maison » : 28% d’entre elles n’ont aucun
service intégré ni prestataire extérieur
(agence ou freelance)3.
1 Ipsos MediaCT, 2012
2 D’après l’article «Budget marketing : la part crois-sante du digital», Easi-CRM, Mai 2014
3 Baromètre CSA, 2008
MOYENS DE COMMUNICATION UTILISÉSPAR LES TPE
Bouche à oreille
Annuaire papier
Décoration de vitrine
Site internet
Presse gratuite
Prospectus papier
Cadeaux / Goodies
Presse payante
Affichage
Publicité sur Internet
Emailing
Réseaux sociaux
TV / Radio
Blog
Autres
86%
61%
54%
43%
33%
32%
32%
29%
29%
20%
19%
17%
15%
10%
7%
Enquête BVA / Mappy 2013
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 30 PAGE 31
DIFFICULTÉS ET FREINS RENCONTRÉS
tionnelle. Leurs dirigeants, parce qu’ils
ont souvent pris l’habitude de tout faire
et tout contrôler, sont dotés d’une forte
polyvalence. Lors de mes entretiens, j’ai
d’ailleurs souvent constaté que ces der-
niers n’avaient pas de journée type et
pouvaient dans la même journée gérer
des relations avec les fournisseurs, faire
de la prospection, et être l’intermédiaire
pour des problèmes techniques rencon-
trés par certains de leurs clients. Alors
que dans une grande entreprise, toutes
ces activités seraient gérées par des
personnes différentes, elles sont, dans
une petite entreprise, concentrées sur 1
ou 2 personnes.
Cette imbrication s’observe également
au niveau stratégique et opérationnel
puisque le chef d’entreprise est souvent
chef d’orchestre et exécutant à la fois,
ce qui l’empêche d’avoir du recul pour
planifier des tâches ou des actions sur
le long terme. «J’ai la tête dans le gui-
don et je n’ai pas le temps ni le recul
nécessaire pour bâtir des stratégies de
développement pour mon entreprise»
m’a confié Olivier Troccy, dirigeant d’un
petit restaurant, phrase assez révéla-
trice du fait que la concentration des
tâches a un impact sur la mise en place
de plans d’actions.
Cette structure fortement imbriquée est
accentuée par la forte personnalisation
du pouvoir et de la prise de décisions.
Le dirigeant marque profondément le
comportement et le développement de
son entreprise. Cette personnalisation
a été bien mise en évidence par Ro-
bert Wtterwulghe, docteur en sciences
économiques appliquées et auteur du
livre “La PME : une entreprise humaine”.
Selon lui, «la PME type ne peut s’expli-
quer que par la personnalité de celui
que l’on dénomme dans le langage
courant « l’homme orchestre ». La vie et
la survie de l’entreprise de petite taille
demeurent étroitement liées à la dimen-
sion humaine de celui qui la gère et en
assure la responsabilité. C’est ce lien
qui unit le destin de la PME à celui de
son dirigeant qui différencie la PME de
la grande entreprise». Cette forte sym-
biose entre la TPE et son dirigeant est
un élément-clé pour bien comprendre le
mode de fonctionnement de ces petites
structures car elle influe directement
sur le processus décisionnel, le diri-
geant exerçant son pouvoir de gestion
DIFFICULTÉS ET FREINS RENCONTRÉS
Une conjoncture difficile et des budgets
restreints
Les petites entreprises françaises
souffrent particulièrement de la crise.
Celles-ci voient leur chiffre d’affaires di-
minuer, atteignant une baisse moyenne
record de 3% en 20124.
Ce contexte économique difficile va de
pair avec un marché très concurrentiel
où chacune de ces petites structures a
du mal à se démarquer de ses concur-
rentes. Et alors que la communication
pourrait être d’une aide importante
pour acquérir de nouveaux clients et se
démarquer des autres, elle ne fait pour-
tant pas partie des priorités des en-
trepreneurs qui ne disposent, en outre,
pas des moyens et des ressources en
interne pour mettre en place une vraie
stratégie de communication.
A titre indicatif, 30% des TPE ont réalisé
moins de 75.000 euros et 27% moins
de 150.000 euros de chiffre d’affaires
en 2012. Sachant que la majorité des
TPE adoptent une stratégie concurren-
4 Enquête de conjoncture UPA, 2012
tielle qui les poussent à tirer les prix
vers le bas, on comprend mieux la fai-
blesse des marges réalisées et donc le
manque évident de capacité de finan-
cement notamment pour les investisse-
ments dédiés à la communication.
A ce budget restreint s’a joute des dif-
ficultés liées à la structure même des
petites entreprises. Le nombre d’em-
ployés restreint oblige les entreprises à
exiger une polyvalence exacerbée des
équipes. Les communicants sont les
mêmes personnes que les opération-
nels. Experts dans leur coeur de métier,
ils le sont un peu moins lorsqu’il s’agit
de mettre en place des stratégies de
communication.
Une forte imbrication des fonctions de
l’entreprise
Les TPE se distinguent en effet par
des caractéristiques structurelles qui
influent directement sur leur dévelop-
pement, et notamment une forte im-
brication des fonctions de l’entreprise.
Contrairement aux grandes entreprises,
les TPE françaises se différencient par
leur absence de décomposition fonc-
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 32 PAGE 33
DIFFICULTÉS ET FREINS RENCONTRÉS
manque cruel de visibilité pour s’orga-
niser, investir et innover, pouvant entraî-
ner un immobilisme parfois risqué.
Les TPE rencontrent donc des difficultés
pour développer leur activité et n’ont
pas recours au digital de façon massive.
Pourtant, le Web, de par son impact
dans le commerce, pourrait très cer-
tainement être un levier de développe-
ment intéressant pour ces dernières.
DIFFICULTÉS ET FREINS RENCONTRÉS
et de contrôle, de sorte que les objectifs
de l’entreprise soient souvent fortement
déterminés par ses objectifs personnels.
Le dirigeant joue ainsi un rôle crucial
dans tout processus décisionnel impor-
tant pour l’entreprise. Qu’il s’agisse de
décisions stratégiques, administratives
ou budgétaires, le pouvoir décisionnel
implique toujours le dirigeant, qui est
omniprésent à tous les niveaux organi-
sationnels. Cette ominprésence, com-
binée au manque de recul du dirigeant
évoquée précédemment, est souvent
un obstacle pour permettre l’émergence
d’une réelle vision stratégique. Celle-
ci repose essentiellement sur la vision
stratégique du chef d’entreprise et est
souvent inflexive car concentrée dans
les mains d’une seule personne.
Des dirigeants peu formés
Enfin, le manque de formation des di-
rigeants de petites entreprises est un
grand obstacle pour bâtir des stratégies
à long terme, comme nous l’avons évo-
qué précédemment. Selon une étude
NetPME de Mars 2008, 73% des diri-
geants gèrent personnellement le déve-
loppement commercial et 62% d’entre
eux n’y ont jamais été formés. Cette ab-
sence de formation est à l’origine d’une
méthodologie inexistante ou balbutiante
pour mener à bien les actions de pros-
pection. Ainsi, selon la même étude,
87% des TPE éprouvent des difficultés
à trouver de nouveaux clients et 60%
évoquent des lacunes pour relancer les
prospects, fidéliser les clients et effec-
tuer une veille concurrentielle.
Ces difficultés sont inhérentes au fait
que les dirigeants de TPE ont une
culture plus technique que commer-
ciale : ils excellent tous dans leur coeur
de métier mais n’ont pas, du moins au
départ, particulièrement d’affinités avec
le commercial. L’action commerciale est
improvisée ou opportuniste, souvent
sans stratégie et sans méthodologie
définie.
Ce manque de formation a des consé-
quences assez néfastes sur le dévelop-
pement de l’entreprise. En effet, l’usure
du portefeuille clients n’est peu ou pas
compensée et la perte d’un client de-
vient tout de suite plus dangereuse.
Surtout, à long terme, l’entreprise a un
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 35MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 34
L’IMPACT DU DIGITAL DANS LE COMMERCE LOCAL
01 / Le bouleversement des comportements des consom-mateurs
Comment le Web a-t-il modifié la relation entre les consomma-teurs et les commerces ? Quels sont les nouveaux comportements d’achat ?
02 / Quels enjeux pour les TPE ?
En quoi l’avénement du digital a changé la donne pour les petites entreprises ? Quelles sont les perspectives et les risques à moyen terme ?
03 / Les TPE américaines ont franchi le cap
De nombreuses start-ups offrent aux TPE/PME américaines des outils de référencement local et de marketing digital. Pourquoi ces solutions ont-elles du succès ? Quelle est la réelle plus-value pour les petites entreprises ?
L’IMPACT DU DIGITAL DANS LE COMMERCE LOCAL
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 36
LA MULTIPLICATION DES POINTS DE CONTACT
1994
2014
Télévision Radio Presse Annuaire papier
Moteurs de recherche
Annuaires en ligne
Plateformes d’avis
Plateformes deréservation
Réseaux sociaux
Applications mobiles
Télévision
Radio
Presse
Emails
LE BOULEVERSEMENT DES COMPORTEMENTS DES CONSOMMATEURS
Le processus d’achat a changé
En moins de 10 ans, la démocratisation
de l’accès à Internet puis la diffusion
rapide des mobiles connectés ont redé-
fini en profondeur la manière dont les
individus intéragissent et appréhendent
l’espace et le temps.
L’explosion des dispositifs digitaux a
profondément bouleversé le compor-
tement des clients dans leurs actes
d’achat.
1 - Le consommateur est devenu
cross-canal
L’évolution des leviers de communica-
tion impulsée par le digital a multiplié
les points de contact avec le consom-
mateur (voir ci-contre). Le web et, de
manière plus globale, le digital ont créé
de nombreux points de contact très
différents les uns des autres : recherche
Google, e-mailing, SMS, application
mobile… Ces points de contact, qui ne
se limitent plus aux médias tradition-
nels (presse, TV, radios et cinéma) per-
mettent aujourd’hui une multitude de
rencontres possibles entre un consom-
mateur et une entreprise et forment un
éventail extrêmement large, qui est à la
fois une aubaine et un obstacle de taille
pour les entreprises.
Comment combiner ces points de
contact pour convaincre l’utilisateur
d’acheter ? Comment concilier points
de contact digitaux et points de contact
physiques ? Comment évaluer l’efficaci-
té et le ROI de chacun des canaux utili-
sés ?
2 - Le consommateur recherche en ligne
avant d’acheter (ROPO)
Internet a complètement bouleversé
le parcours d’achat des consomma-
teurs que ce soit en le raccourcissant
à l’extrême (Drive, e-commerce), ou en
l’allongeant considérablement (compa-
raison des produits, recherche d’infor-
mations avant l’achat).
Aujourd’hui, 80% des consommateurs
effectuent des recherches en ligne
avant d’acheter en point de vente, mais
surtout, 65% d’entre eux le font plus
souvent qu’avant1.
C’est ce qu’on appelle le ROPO (Re-
1 Solocal Network / GroupM : «Observatoire du par-cours d’achat» Juin 2014
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 39
LE BOULEVERSEMENT DES COMPORTEMENTS DES CONSOMMATEURS
search Online Purchase Offline)
D’après une étude de Solocal Network
de Juin 2014, on peut identifier 4 types
d’achat :
- l’achat full web (prise d’information et
achat online)
- l’achat showrooming (prise d’informa-
tion en magasin et achat online),
- l’achat ROPO (prise d’information on-
line et achat en magasin)
- l’achat full store (prise d’information et
achat en magasin).
L’étude révèle également que les in-
ternautes consultent en moyenne 2,2
sources d’information avant un achat.
Le processus de recherche est relative-
ment rapide : il se déroule en moyenne
7,5 jours entre le début des recherches
et l’acte d’achat.
L’internaute se révèle indécis jusqu’au
moment de l’achat : 52% d’entre eux
effectuent une dernière recherche en
ligne avant de se déplacer en magasin.
31% de ces recherches sont d’ailleurs
effectuées sur mobile.
3 - Le consommateur effectue des re-
cherches locales sur son mobile
D’après une étude Ipsos, 80% des re-
cherches effectuées depuis une smart-
phone ou une tablette ont une intention
locale.
Sur mobile, les informations principa-
lement recherchées par les consom-
mateurs sont les heures d’ouverture du
magasin (54%), le tra jet à faire pour
accéder au magasin (53%) ou l’adresse
du magasin local (50%).
Pour les utilisateurs de tablettes et
d’ordinateurs, il s’agit davantage de
la disponibilité du produit (45%), des
heures d’ouverture (42%) et de l’adresse
du magasin local (38%)2.
Il est intéressant de noter que, d’après
cette même étude d’Ipsos, les conver-
sions après une recherche locale sont
2 fois plus importantes qu’après une
recherche non-locale.
4 - Le consommateur tient toujours à
son commerce de proximité
Contrairement à ce que l’on pourrait
penser et à ce qui est souvent avan-
2 Google/Ipsos MediaCT/Purchased, «Research: Un-derstanding Consumers’ Local Search Behavior», May 2014
ADIEU LE CONSOMMATEUR, BONJOUR LE «CONSOMM’ACTEUR»
CROSS-CANAL
SOCIAL
HYPERINFORMÉ LOCALISÉ
1
2 3
4
1
2
55% des consommateurs utilisent leur smartphone pendant qu’ils font leur shopping, tandis que 27% d’entre eux utilisent leur tablette.
52% des Français font une recherche en ligne avant d’acheter en maga-sin
3 80% des recherches effectuées depuis un smartphone ou une tablette ont une intention locale.
4 60% des consommateurs lisent en général entre 2 et 6 critiques avant
de se faire une opinion sur une entreprise.
Etude Solocal Network - Juin 2014
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 40
« Les magasins physiques sont incontour-
nables : ils comptent encore aujourd’hui pour
près de 90% des ventes. Ils restent, et res-
teront, un point de passage crucial pour le
consommateur désirant voir, essayer et obte-
nir plus d’information sur le produit avant de
l’acheter. Mais à l’heure du e-commerce, les
attentes du consommateur envers les maga-
sins physiques se sont accrues. Il attend na-
turellement plus d’un point de vente physique
que d’un site de vente en ligne. »
Claude Nahon, PDG de Mood
LE BOULEVERSEMENT DES COMPORTEMENTS DES CONSOMMATEURS
cé par les petits commerçants, l’avè-
nement d’Internet et du e-commerce
ne mènent pas à une disparition pro-
gressive des commerces physiques.
Comme le souligne Claude Nahon (voir
ci-contre), la majorité des achats se
fait toujours en point de vente : ainsi
91% des Français achètent en magasins
physiques pour leurs biens alimentaires,
72% pour les produits santé/beauté, et
70% pour les chaussures3.
Par ailleurs, ils sont 64% à souhaiter
voir, utiliser ou toucher les produits
avant d’acheter.
De fait, 70% des visites en ligne se
convertissent en visite en magasin.
C’est la preuve inéluctable que, si le
marketing doit impérativement se
mettre au digital, ce n’est pas au détri-
ment des points de vente physiques .
On constate ainsi que, malgré le bou-
leversement des comportements des
consommateurs, le petit commerce
reste au coeur du parcours d’achat et
fonctionne de manière complémentaire
avec la recherche online. Le consom-
mateur est cross-canal et passe conti-
nuellement du web au point de vente et
3 Etude BVA/Mappy «Web to Store : enjeux & oppor-tunités pour le commerce physique à l’ère du digital», 2013
réciproquement, de la recherche d’in-
formation à l’achat.
5 - Le consommateur a pris la parole
D’après une étude menée par BrightLo-
cal, 85% des consommateurs affirment
lire les critiques des entreprises locales
(soit une augmentation de 9% par rap-
port à 2012). 60% d’entre eux lisent en
général entre 2 et 6 critiques avant de
se faire une opinion sur l’entreprise lo-
cale4. Le consommateur est donc hyper
informé et il a la faculté de se faire son
propre avis sur n’importe quel produit
et/ou service, en recherchant l’avis des
autres et en publiant le sien en retour.
4 Enquête Bright Local, «Local Consumer Review Survey», 2013
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 42
LE SEARCH DEVIENT DE PLUS EN PLUS LOCAL
54%
53%
50%
...pour rechercher les horaires d’ouverture
...pour rechercherun itinéraire
...pour rechercherune adresse
4/5des consommateurs utilisent les moteurs de recherches pour trouver des informations lo-cales...
50%des consommateurs visitent un commerce de proximité dans la journée de leur recherche sur le Web
18%
Des recherches locales de plus en plus nombreuses...
des recherches locales sur smartphones aboutissent à un achat dans la journée
...qui convertissent de plus en plus
QUELS ENJEUX POUR LES TPE FRANÇAISES ?
Face à ces nouveaux comportements
des consommateurs, le fossé se creuse
avec les petites entreprises :
- au niveau de la connaissance des at-
tentes du consommateur :
alors que les petits entrepreneurs re-
vendiquent la qualité de la relation
client, l’expertise et la capacité de
conseil comme les points forts qui font
la différence face à leurs concurrents,
les consommateurs accordent en fait
une importance moindre à la dimen-
sion relationnelle et avancent comme
premier argument le fait de pouvoir
disposer du produit ou du service im-
médiatement et en peu de temps dans
l’entreprise de proximité. Pour preuve,
d’après une étude BVA-Mappy1, 76%
des petites entreprises estiment que
les clients ne pourraient pas se passer
du conseil apporté par les vendeurs
spécialisés présents dans les com-
merces de proximité. Pourtant 51% de
ces clients affirment pouvoir s’en passer
dans les années à venir.
- au niveau des moyens de communi-
cation : alors que les consommateurs
commencent dans la plupart des cas
1 Etude BVA/Mappy «Web to Store : enjeux & oppor-tunités pour le commerce physique à l’ère du digital», 2013
leur parcours d’achat par une re-
cherche sur Internet (voir ci-contre), les
petites entreprises utilisent toujours les
mêmes moyens de communication : an-
nuaires papier, presse gratuite, guides
locaux, distribution de prospectus et
bouche à oreille.
L’expertise et la dimension relation-
nelle avec la clientèle locale ne suffit
donc plus face à des consommateurs
qui ont, plus que jamais, intégré Inter-
net dans leur parcours d’achat, face à
des concurrents en ligne qui tirent les
prix vers le bas, et face à des grosses
enseignes qui ont beaucoup plus de
moyens pour mettre en oeuvre des
services en ligne de plus en plus uti-
lisés par les consommateurs (Drive,
Click&Collect…)
Enjeux pour le commerce local
Ces nouveaux consommateurs ul-
tra-connectés, ainsi que la concurrence
des pure-players, obligent les petites
entreprises à se réinventer pour tenter
de relever un défi essentiel pour leur
avenir : être visible et attractif dès le
début du parcours d’achat pour des
Etude Google/Ipsos MediaCT/Purchased, «Research: Understanding Consumers’ Local Search Behavior», May 2014
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 44
« Nous, les petits commerçants avons été les
premières victimes de la vente sur
Internet. On peut dire qu’aujourd’hui, ce sont
nos principaux concurrents, bien plus que les
grands magasins, car ils proposent des prix
sur lesquels il est impossible de s’aligner »
Eva Pois, dirigeante du magasin
Crayons de couleurs
QUELS ENJEUX POUR LESTPE FRANÇAISES ?
consommateurs qui évoluent dans un
univers de plus en plus digital. Ce défi
se traduit notamment par :
- la nécessité pour les marques d’adop-
ter un dispositif web-to-store efficace,
grâce à un bon référencement des
offres et produits sur le web et par l’ac-
tivation de leviers pertinents pour gé-
nérer du trafic en magasin.
- l’importance de remédier à “l’effet
showrooming” en proposant à leurs
clients une vraie expérience personna-
lisée à leurs attentes. Les petites entre-
prises doivent également capitaliser
sur la persistance du consommateur à
vouloir toucher les produits avant de les
acheter et son aspiration croissante à
vivre des “expériences” d’achat.
Si les petites entreprises ne s’adaptent
pas à des consommateurs devenus
des individus digitaux et sociaux, elles
risquent de ne pas relever le défi de
la convergence des canaux de vente
et des points de contact avec les nou-
veaux consommateurs ultra-connectés.
Web-to-store : kézaco ?
Pour essayer de cerner l’éventuel in-
térêt du Web pour les petits commer-
çants, partons d’une histoire qui m’est
arrivée récemment. Fervent amateur de
sushis, je commande souvent au res-
taurant situé à quelques centaines de
mètres de chez moi. Lors de ma der-
nière visite, la serveuse me dit, avec le
sourire en coin : “Nous avons fait un site
web : n’hésitez pas à vous y rendre”, en
me donnant la nouvelle carte de visite
du restaurant. En arrivant chez moi, ma
curiosité me pousse à aller visiter le site
: “Bon, rien d’époustouflant, encore un
site de restaurant fait à un bon prix par
un prestataire qui en fait des milliers”.
Jusque là, rien de bien intéressant.
Pourtant, un petit mois après, l’histoire
revient sur le tapis. Je souhaite me
faire livrer des sushis mais, manque de
chance, impossible de remettre la main
sur la carte du restaurant et de me sou-
venir du nom du restaurant. Je prends
mon smartphone et tape “restaurant
japonais Le Perreux sur Marne” sur
Google. Les pages défilent et impos-
sible de trouver mon restaurant favori,
même sur PagesJaunes. Je peste et me
dit, énervé “Quel intérêt de faire un site
web si on ne peut même pas les retrou-
ver sur le Web quand on en a besoin ?”.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 47
QUELS ENJEUX POUR LES TPE FRANÇAISES ?
Résultat : pas de sushis pour ce soir, une
vente en moins pour le restaurant, un
client énervé, et un investissement dans
un site web qui n’a a priori pas les re-
tours attendus.
Cette anecdote résume bien tout l’enjeu
du web-to-store pour les commerces
de proximité. Alors le web-to-store c’est
quoi ? C’est l’ensemble des supports et
services qu’un commerçant peut mettre
à disposition des internautes pour maxi-
miser les chances qu’une recherche en
ligne se termine dans son enseigne.
Face à des consommateurs qui dé-
butent leur parcours d’achat par une
recherche sur le Web et une offre Inter-
net de plus en plus vaste avec des pure
players qui tirent les prix vers le bas,
une vraie menace pèse sur les épaules
des petits entrepreneurs s’ils n’arrivent
pas à prendre le tournant du digital.
Ces derniers doivent tenter de relever
le défi de trouver les moyens d’être
visibles et attractifs pour satisfaire des
consommateurs de plus de plus connec-
tés et de plus en plus omni-canaux, tout
cela dans un environnement qui va de-
venir de plus en plus digital.
La menace est d’autant plus présente
que, selon une étude BVA-Mappy 2013,
64% des consommateurs disent pou-
voir, dans les prochaines années, passer
par Internet pour réaliser les achats
qu’ils font actuellement dans les com-
merces de proximité et 51% d’entre eux
affirment pouvoir se passer du conseil
apporté par les vendeurs présents dans
les commerces de proximité2.
Les petits commerces ne peuvent donc
plus autant miser sur la fidélité d’une
clientèle locale tout acquise à leur
cause, car cette clientèle peut mainte-
nant partir du jour au lendemain si elle
trouve mieux et/ou moins cher ailleurs.
Et, aujourd’hui, elle a énormément d’ou-
tils en main pour le faire.
2 Etude BVA/Mappy «Web to Store : enjeux & oppor-tunités pour le commerce physique à l’ère du digital», 2013
des petits commerçants estiment
que le niveau d’exigence de la
clientèle est en forte hausse
des petits commerçants disent
subir une baisse du panier moyen
des petits commerçants estiment
que la concurrence qu’ils subissent
est d’abord le fait d’Internet
57%
24%
SE RÉINVENTER POUR NE PAS SOMBRER
36%
D’après l’enquête FCGA pour Economie Matin «Petits commerces : plus de concurrence, moins de ventes», 2014
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 48
LA PRÉSENCE DES PETITES ENTREPRISESSUR LES POINTS DE CONTACT LOCAUX
Adresse incorrecte /manquante
Nom incorrect / manquant
URL du site web incorrect / manquant
Téléphone incorrect / manquant
Point de vente absent
43%
37%
19%
18%
14%
Enquête Yext aux Etats-Unis
Enquête Nixdo en France
Horaires d’ouvertures incorrects /manquants
URL du site web incorrect / manquant
Nom incorrect / man-quant
Adresse incorrecte / manquante
Téléphone incorrect / manquant
80%
76%
58%
55%
53%
LES TPE AMÉRICAINES ONT FRANCHI LE CAP
C’est dans ce contexte qu’est né aux
Etats-Unis la grande tendance du mar-
keting local avec pour point d’orgue
cette question : comment faire pour
recréer un lien entre les consomma-
teurs, d’une part, qui souhaitent trouver
à proximité les produits et les services
qu’ils recherchent et les petites entre-
prises , d’autre part, qui ont des difficul-
tés à être visibles sur le Web.
Référencement local ou la visibilité à
tout prix
Autour de cette grande tendance est
né un constat fait pas une multitude de
start-up américaines : avoir un site web
c’est bien, mais aujourd’hui, ce sont les
annuaires et les sites et applications
mobiles spécialisés dans la recherche
locale qui permettent aux internautes
de trouver leurs bonnes adresses. Les
annuaires en ligne génèrent de plus
en plus de trafic et en 2012, ComScore
estimait que 27% du trafic total sur le
web était réalisé vers ces plateformes.
Ce chiffre confirme la tendance du web-
to-store, qui désigne le fait de chercher
d’abord un produit sur Internet avant de
l’acheter en magasin. De plus, l’usage
des réseaux sociaux pour trouver des
informations sur les commerces locaux
a triplé, passant de 4 à 15%3.
Par conséquent, il est crucial pour les
petits commerçants d’y être présents
avec des informations fiables et à jour.
Pourtant, d’après une étude Yext (voir
ci-contre), 14% des entreprises amé-
ricaines ne sont pas présents sur les
grandes plateformes locales et surtout,
43% y ont des informations erronées.
Certaines start-ups ont alors vite vu
l’opportunité qu’il y avait à proposer aux
petites entreprises des outils simples
permettant de diffuser et de mettre
à jour leurs informations de manière
rapide sur tous ces potentiels points de
contact.
Le principe est simple : les commer-
çants peuvent diffuser et mettre à jour
en quelques clics leurs informations sur
une multitude d’annuaires leur garan-
tissant une meilleure visibilité et leur
évitant des rencontres potentiellement
ratées à cause d’informations incor-
rectes.
Ces offres prennent volontairement le
3 Study ComScore, «Use of social networking sites for local search», 2012
Etude «La donnée locale sur le Web» par Nixdo(Décembre 2012 - Juin 2014)
Etude «The state of location» par Greg Sterling, Andrew Shotland & Yext (2013)
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 50 PAGE 51
LES TPE AMÉRICAINES ONT FRANCHI LE CAP
magasin pour s’assurer que le parcours
client n’est à aucun moment interrompu.
Quid alors du site web ? Est-il vraiment
utile pour les petites entreprises ?
La réponse est oui mais il n’est pas suf-
fisant, surtout quand celui-ci n’est pas
mis à jour.
Marketing Toolkit ou le marketing digital
à la portée de tous
Cette prise de conscience selon la-
quelle la communication digitale basée
uniquement sur un site web n’est pas
efficace est déjà bien ancrée outre-at-
lantique. Et c’est dans ce contexte que
des entreprises américaines essaient
d’accompagner les petites entreprises
dans la phase suivant la création du site
web en proposant des marketing toolkit
dédiés aux petites entreprises.
A l’instar de ConstantContact ou Mer-
chantCircle, ces solutions font le pari de
rendre accessible le marketing digital
aux petits entrepreneurs grâce à des
outils simples et une interface souvent
très ludique voire même gamifiée.
ConstantContact promet aux petites en-
treprises de devenir de meilleurs mar-
keteurs en réunissant dans une seule
interface simple 15 types d’outils de
marketing digital. Le petit entrepreneur
peut, par exemple, créer en quelques
clics un emailing, des offres spéciales
mises en avant sur Facebook, des cou-
pons virtuels ou encore publier des
livres blancs. Un reporting incluant un
tracking des intéractions clients permet
aux entrepreneurs de visualiser avec
précision les retours de leurs actions.
Le tout est complété par un centre de
ressources (“Knowledge Base”) distillant
des conseils pour mettre en place des
actions efficaces.
Et cela fonctionne : avec 605 000
clients, ConstantContact, en pleine ex-
pansion, a conclu un partenariat avec
Facebook, et vient de lancer le “Small
Business Innovation Program,” pour ai-
der les start-ups américaines qui sou-
haitent aider les petites entreprises en
leur proposant des services innovants.
L’entreprise adopte une stratégie de
proximité avec les petites entreprises
en mettant à leur disposition de nom-
breux contenus pédagogiques pour les
LES TPE AMÉRICAINES ONT FRANCHI LE CAP
contre-pied de la pléthore d’offres de
création de sites web à prix cassés.
Car ces start-ups ont vite constaté que
ces offres étaient déceptives pour les
petits commerçants qui n’avaient pas
le temps de mettre à jour leur site et le
laissaient “mourir”. En alliant simplicité
et visibilité, il semblerait qu’elles aient
mis au point une solution gagnante. En
effet, ces start-ups pullulent aux Etats-
Unis et Yext, la plus connue, a levé, en
2012, 65 millions de dollars.4
Ces offres peuvent-elles fonctionner en
France ? Ne sont-elles pas spécifiques à
la quantité impressionnante d’annuaires
qui existent aux Etats-Unis ?
La start-up française Nixdo, créée en
2012, répond “Non” à cette question en
mettant en avant des chiffres encore
plus alarmants sur le référencement lo-
cal de nos petites entreprises françaises
(voir page précédente) : le nom de 58%
des commerçants français est erroné
sur les sites et annuaires de bonnes
adresses, tandis que les coordonnées
(numéro de téléphone et adresse) de
plus de la moitié des points de vente
4 D’après ITEspresso, «Référencement : le spécialiste de la recherche locale Yext lève 27 millions de dollars», 2012
étudiés ne sont pas à jour ou indiquées
sur ces mêmes sites.
Il y a un an, une autre agence EvoKe a
mis au point une technologie “Smart
TraffiK” permettant de garantir une pré-
sence et homogénéité des données sur
l’ensemble des points de contacts. Et
ces 2 là ne sont pas les seuls : Proximis,
Leadformance, Adventori sont autant de
start-up françaises misant sur le marke-
ting local.
Quand on sait que, selon une étude
comScore 2011, la recherche d’informa-
tions dans les moteurs de recherche
peut générer de 15 à 42 % de conver-
sions en achats selon les catégories de
produits, on comprend mieux tout l’inté-
rêt de ces solutions.
Il suffit d’ailleurs de taper “restaurant
paris” sur Google pour s’apercevoir
que la première page de recherche est
totalement occupée par les résultats de
Google Adresses et des annuaires spé-
cialisés (LaFourchette, Michelin, TripAd-
visor, Yelp, CityVox…)
Ces solutions vont toute dans la logique
du web-to-store qui vise à accompa-
gner les consommateurs du web vers le
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 52 PAGE 53
LES TPE AMÉRICAINES ONT FRANCHI LE CAP
familiariser au Web et aux potentiali-
tés de ce nouveau canal de communi-
cation. Surtout, ConstantContact met
constamment en avant une approche
ROIste. Il est bien question de faire du
business avec Internet. D’ailleurs, l’ac-
croche ne fait aucun doute là dessus
: “ConstantContact helps small bu-
sinesses do more business”.
Ces start-up américaines connaissant
un grand succès aux Etats-Unis car elles
permettent facilement aux petites en-
treprises de reprendre le contrôle sur
des points de contact digitaux qu’elles
ne maitrisaient pas. Les petites entre-
prises américaines prennent conscience
de l’importance d’investir le terrain du
digital. Et elles y voient clairement le
retour sur investissement. Pour preuve,
selon une étude de Vocus, 87% des
petites entreprises américaines utilisent
un site web pour communiquer, 77%
utilisent les réseaux sociaux, 65% font
de l’email marketing et 54% essaient
de soigner leur référencement en ligne.
La prise de conscience de l’importance
du marketing digital est donc déjà bien
ancrée dans l’esprit des petits entrepre-
neurs américains, comme le souligne
Scott Brady (voir ci-contre).
En France, une petite entreprise
consacre en moyenne seulement 2 793
€ dans la communication et environ la
moitié dans la communication digitale5.
Alors pourquoi un tel décalage ? Com-
ment les entreprises françaises uti-
lisent-elles le Web ? Comment elles
le perçoivent ? Quels sont les freins
qu’elles rencontrent ?
5 Enquête Ipsos «Impact d’Internet sur l’écono-mie française», 2012
« If we don’t stay connected with our cus-
tomers via digital channels, then it’s as though
we’ve closed the door on our world and
culture, which would make us mute and irrele-
vant in customers’ minds. »
(« Si nous ne restons pas connectés avec nos clients via les canaux digitaux,
alors c’est comme si nous fermions la porte sur notre monde et notre culture, ce
qui nous rendrait muet dans l’esprit des clients. »)
Scott Brady, dirigeant de l’entreprise de
prêt-à-porter Cariloha Bamboo
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 55MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 54
LE WEB ET LES TPE FRANÇAISES : RÉCIT D’UNE RELATION TUMULTUEUSE
01 / Utilisation du Web dans la stratégie de développe-ment
Les petites entreprises utilisent-elles le web pour se développer ? Si oui, comment ? Si non pourquoi ?
02 / Perception du Web et des canaux digitaux par les petites entreprises
Que représente le Web pour les TPE / PME ? Comment le per-çoivent-elles ? 03 / Opportunités et freins rencontrés
Le Web peut-il être un levier accessible pour les petites entreprises ? Si oui, à quelles conditions ? Si non, pourquoi ?
LE WEB ET LES TPE FRANÇAISES : RÉCIT D’UNE RELATION TUMULTUEUSE
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 56
UTILISATION DU WEB DANS LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT
La moitié des TPE n’utilisent pas le Web
“Internet vous permet d’être visible dans
toute la France, dans toute l’Europe, et
dans le monde entier”, “Elargissez votre
portefeuille clients”, les prestataires de
service qui s’adressent aux TPE n’hé-
sitent pas à envoyer de nombreuses
promesses aux petits entrepreneurs.
Des promesses qui s’axent autour de 4
avantages :
- le R.O.I : Internet est présenté comme
un nouveau canal permettant de boos-
ter son activité à court terme.
- le gain de temps : la présence sur le
Web permet de communiquer de ma-
nière plus efficace et rapide que les
actions de communication traditionnelle
- la facilité d’utilisation : en quelques
clics, on envoie des informations à des
milliers d’internautes
- la proximité continue avec les clients
: la relation client est améliorée car on
peut rester en contact quotidiennement
avec tous ses clients.
L’optimisme d’un tel discours peut avoir
une vertu très incitative pour les TPE
dont le développement de l’activité est
la préoccupation majeure.
Pourtant, lorsque l’on aborde quelques
chiffres concrets sur les petites entre-
prises et le Web, l’euphorie tombe à
plat.
49% des petites et moyennes structures
ne sont toujours pas dotées d’un site
Web et 31% n’en voient pas l’intérêt.
Seules 11% des entreprises qui n’ont pas
de site Internet comptent en créer un
dans les 3 ans.1
Une partie importante des petits entre-
preneurs restent donc sourds à l’appel
de l’économie numérique et au poten-
tiel commercial des dizaines de millions
d’internautes français. Parmi ces scep-
tiques, une forte majorité affirme même
ne pas voir l’utilité de créer un site
Internet pour leur activité. Cependant,
seulement 13% de ces entreprises ont
réellement essayé d’en créer un pour
en évaluer les bénéfices commerciaux.
Des sites statiques et aucune stratégie
d’évolution
Parmi les petites entreprises qui dis-
posent d’un site internet, un grand
nombre pointent du doigt un retour sur
investissement quasiment nul. Ainsi,
1 Enquête ADEN 2012 «Les entreprises et Internet»
« Quand vous n’y connaissez rien et que vous
devez investir une grosse somme sans savoir
si ça va vous rapporter, vous y réfléchissez à
2 fois. Aujourd’hui, tout le monde dit qu’il faut
être sur Internet, moi je n’en suis toujours pas
convaincue »
Chantal Roudon, dirigeante du magasin de
prêt-à-porter Tulip
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 59
UTILISATION DU WEB DANS LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT
parmi les TPE possédant un site web,
seulement 3 sur 10 en font un usage
actif. Parmi les entreprises qui ne sont
pas présentes en ligne, 1 sur 4 ne mène
aucune campagne de promotion.
Les petits entrepreneurs qui n’ont pas
de projet web mettent en avant le
manque de temps, le manque d’argent
et même, pour 67% d’entre eux, l’inutili-
té pour leur entreprise.
Paradoxalement, les petites entreprises
qui ne sont pas présentes en ligne (ma-
joritairement des commerçants indé-
pendants ayant une activité essentielle-
ment locale) sont celles qui en auraient
le plus besoin au vu de l’importance
prise par les recherches locales au-
jourd’hui.
Les réticences sont donc tellement
marquées qu’il est intéressant de com-
prendre de manière approfondie la per-
ception du Web et des canaux digitaux
par les petits entrepreneurs français.
des petites entreprises françaises n’ont
pas de site web49%
LES TPE ET LE WEB : ENTRE MÉFIANCE ET RÉTICENCES
des petites entreprises françaises n’ont
aucun projet d’investissement web
Des réticences marquées
Un potentiel inexploité par beaucoup
Pourquoi n’avez-vous aucun projet d’investissement web ?
« Je n’ai pas de temps à y consacrer »
« Cela s’avère trop cher »
« Je ne vois pas l’utilité pour mon entre-
prise »
« Cela s’avère trop compliqué »
« Vous avez déjà essayé mais vous
n’avez jamais réussi »
« Trop de sites concurrents sont déjà sur
Internet »
68%
68%
67%
51%
41%
13%
31%
Enquête ADEN 2012, «Les entreprises et Internet»
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 60
DIFFÉRENTES POSTURES POUR DIFFÉRENTES PERCEPTIONS
Les frustrés Les motivés Les éclaireurs
4% 29% 16%
19% 29% 4%
Les réticents Les perplexes Les blasés
Utilisation du Web
Intérêt pour le Web
Les frustrésIls pensent que le Web peut leur être utile mais n’y connaissent rien. Ils sou-haitent qu’on leur explique comment le Web fonctionne de manière très simple et ont besoin de comprendre avant de s’engager.
Les réticentsIls pensent que le Web peut leur être utile mais n’y connaissent rien. Ils sou-haitent qu’on leur explique comment le Web fonctionne de manière très simple et ont besoin de comprendre avant de s’engager.
Les motivésIls sont prêts à se lancer et sont déjà dans la comparai-son des offres.Ils ont besoin de lisibilité dans les offres proposées et d’en percevoir clairement les bénéfices.
Les perplexesIls ont été déçus par des expériences passées et ne sont pas sûrs de l’apport d’Internet pour leur business. Ils aimeraient réessayer mais sont très méfiants face aux prestataires car ne veulent pas revivre le même échec.
Les éclaireursIls ont déjà une communica-tion efficace sur le Web et sont autonomes ou disposent déjà d’un prestataire dont ils sont satisfaits.
Les blasésce sont des ex-« motivés ». Ils ont essayé de s’intéresser au Web et ont tenté de commu-niquer soit par eux-mêmes soit avec des prestataires. Ils sont déçus et quasiment convaincus que le Web ne leur sert à rien.
PERCEPTION DU WEB ET DES CANAUX DIGITAUX
Différentes perceptions pour différentes
expériences
Il ne serait pas pertinent de vouloir dé-
gager une seule perception globale du
Web par les petits entrepreneurs, tout
simplement car il n’en existe pas une
seule.
Les perceptions du Web sont diffé-
rentes, en grande partie en fonction de
2 critères :
- l’intérêt pour le Web de manière gé-
nérale
- les expériences déjà vécues avec ce
nouveau canal de communication
Ainsi, on peut dégager 6 types de per-
ceptions sur 2 axes :
Les frustrés : Ces petits entrepreneurs
pensent que le Web peut leur être utile
mais ont des connaissances très limi-
tées dans le domaine des nouvelles
technologies. Ce ne sont pas, pour la
plupart, des digital natifs. Malgré cela,
ils ont conscience de l’impact du digital
et souhaiteraient qu’on leur explique
très concrètement ce que cela pourrait
leur apporter avant de s’engager.
Les réticents : “Digital sceptiques”, ils
ne sont pas convaincus du tout de l’uti-
lité du Web pour leur business. Ils ont
besoin qu’on leur montre des preuves
que le Web peut leur être utile et sont
extrêmement fermés aux démarches
commerciales des prestataires.
Les motivés : Ils sont prêts à se lancer
et sont déjà dans la comparaison des
offres.
Ils ont besoin de lisibilité dans les offres
proposées et d’en percevoir clairement
les bénéfices en termes de ROI.
Les perplexes : Déçus par des expé-
riences passées, ils ne sont plus sûrs de
l’apport d’Internet pour leur business. Ils
aimeraient réessayer mais sont désor-
mais très méfiants face aux prestataires
car ils ne veulent pas revivre le même
échec.
Les éclaireurs : Ils ont déjà une commu-
nication efficace sur le Web et sont au-
tonomes ou disposent déjà d’un presta-
taire dont ils sont satisfaits. On retrouve
beaucoup de ce type d’entrepreneurs
dans les TPE de type managérial ou en-
trepreneurial (cf Partie I).
Inspiré du «Baromètre des usages numériques professionnels», OpinionWay/EBP, 2013
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 62 PAGE 63
PERCEPTION DU WEB ET DES CANAUX DIGITAUX
Ces outils ont un statut de consom-
mables, qui ne méritent pas qu’on in-
vestisse de l’argent, du temps et de la
formation pour les mettre en oeuvre.
Cette méconnaissance du Web est
souvent accentuée par la confrontation
avec le discours techniciste des presta-
taires de services et un mode de fonc-
tionnement unidirectionnel : “on s’oc-
cupe de tout, vous n’avez rien à faire”.
Comment, dans ces conditions, mettre
en place une communication sur le Web
qui soit cohérente avec l’image et la
stratégie de l’entreprise ? Et comment
familiariser les petites entreprises avec
ce nouveau moyen de communication
quand celles-ci n’ont même pas été im-
pliquées dans sa mise en place ?
Il ne s’agit pas ici de pointer du doigt
les prestataires : ceux-ci ne font que
s’adapter à une cible qui est souvent
bien contente de ne pas avoir à mettre
les pieds en terre inconnue.
Cette méconnaissance du Web se tra-
duit souvent par des situations assez
ubuesques : Fernando B., garagiste,
avoue même “Je n’ai jamais actualisé
mon site web depuis qu’il a été créé. A
vrai dire, je ne sais même pas s’il existe
encore”. Et il est loin d’être le seul. Se-
lon une étude “TIC et TPE, de l’hésita-
tion à la performance”, seules 34% des
TPE dotées d’un site Web effectuent au
moins une mise à jour mensuelle de leur
site. Pire, 33% des TPE font une seule
mise à jour par an2. Ces chiffres peuvent
d’ailleurs être mis en parallèle avec une
étude menée par Email-brokers qui met
en évidence que 73% des sites internet
français n’ont pas été mis à jour depuis
plus d’un an3.
Ces situations étonnantes sont souvent
dues au fait qu’aucune réflexion n’a
précédé la création du site web. Sou-
vent, les seules raisons qui ont impulsé
la création du site ont été de “suivre
la mode Internet” pour ne pas paraître
“has been”. Il en résulte que ces entre-
prises n’attendent souvent rien de leur
site web : ainsi, seules 50% des TPE qui
sont dotées d’un site web espèrent une
amélioration de leur visibilité4. Par ail-
leurs, comme souligné plus haut, les TPE
confondent très souvent “présence” et
2 Regards sur les PME n° 13, Observatoire des PME, OSEO services
3 Email-Brokers, «Baromètre de l’internet français», Novembre 2011
4 Regards sur les PME n° 13, Observatoire des PME, OSEO services
PERCEPTION DU WEB ET DES CANAUX DIGITAUX
Les blasés : ce sont des ex-« motivés ».
Ils ont essayé de s’intéresser au Web et
ont tenté de communiquer plusieurs fois
soit par eux-mêmes soit avec l’aide de
prestataires. Ils sont déçus du ROI géné-
ré, ont l’impression d’avoir été floués, et
sont quasiment convaincus que le Web
ne leur est d’aucune utilité pour déve-
lopper leur activité.
Une méconnaissance globale de ce ca-
nal de communication
Il est alors intéressant d’essayer de
comprendre la source de réticences
des petites structures à utiliser le Web
comme canal de prospection et de
communication.
Avancer des raisons communes à toutes
les petites entreprises ne serait pas en
adéquation avec la réalité. On peut
néanmoins identifier plusieurs obtsacles
souvent rencontrés par les TPE.
Le premier obstacle souvent avancé est
la méconnaissance du Web et de ses
potentialités. Selon une étude ZdNet,
les petits entrepreneurs perçoivent mal
ce que les services en ligne peuvent
leur apporter concrètement. 29% esti-
ment que les réseaux sociaux ne sont
source d’aucun bénéfice. Seules 30%
pensent qu’ils peuvent leur permettre
de fidéliser leurs clients. Elles sont une
majorité à y percevoir un avantage
d’abord esthétique, à savoir moderniser
l’image de l’entreprise (50%)1. A tel point
qu’une question est très souvent reve-
nue : “A quoi cela me servirait d’avoir un
site web ?”. D’ailleurs, quand on parle
de communiquer sur le Web, les petites
entreprises associent cela automatique-
ment à avoir un site web ou avoir une
page Facebook. Comme si le support
digital était une fin en soi et que la com-
munication s’arrêtait là. Ceci n’est pas
vraiment étonnant quand on se penche
de plus près sur les TPE et leur mode de
fonctionnement : ces petits structures
maîtrisent bien leur métier de base
et les process de production mais ont
une réflexion limitée sur les fonctions
supports à la production. Dans cette
logique, les sites web sont considérées
comme un support supplémentaire, ra-
rement comme des outils stratégiques.
1 D’après «Les PME françaises s’interrogent encore sur les bénéfices du numérique», ZDNet, Mars 2014
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 64
« Je n’ai jamais actualisé mon site depuis qu’il
a été créé. A vrai dire, je ne sais même pas
s’il existe encore »
Fernando, dirigeant de la société
Best Mecanique
PERCEPTION DU WEB ET DES CANAUX DIGITAUX
“visibilité” et pensent ainsi qu’avoir un
site web suffit pour être “visible” par
des millions d’internautes. Le discours
commercial des prestataires n’arrange
rien : laisser croire à des petits entre-
preneurs qu’avoir un site web leur per-
mettra, sans rien faire, de booster leur
visibilité est, bien sûr, une affirmation
fallacieuse. Il n’empêche que ce dis-
cours est très efficace : Martine Bouta-
ry, professeure de marketing à l’Ecole
Supérieure de Commerce de Toulouse,
le souligne : «Les vendeurs du domaine
des nouvelles technologies sont très
puissants face aux petites entreprises.
Concrètement, cela se traduit par une
avalanche de démarchages commer-
ciaux agressifs, qui vantent la « facilité
» d’usage des produits numériques, leur
capacité de « réponse » à différents
« problèmes ». Face au manque de
connaissances en matière de TIC dans
les PME, ce discours est très efficace. Le
message global est toujours le même : «
connectez-vous, mettez-vous en réseau,
la vraie vie est là, si vous ne suivez pas le
mouvement vous allez sombrer! ».
Mais dans la « vraie vie » justement, ce
qui importe ce ne sont pas les produits,
ce sont les usages qu’on en fait… Alors,
les PME achètent des solutions technolo-
giques et se rendent rapidement compte
que l’utilisation des produits n’est pas
aussi simple que ce que le vendeur leur
a affirmé… Cela génère beaucoup de
déception, et un sentiment d’incompé-
tence. Finalement, les PME abandonnent
et regrettent d’avoir dépensé leur argent
pour des produits qu’elles utilisent de
manière élémentaire, par manque de
compréhension.»
La connaissance des potentialités, mais
aussi des exigences de l’usage du Web
reste donc très superficielle dans de
nombreuses petites entreprises. Cette
insuffisance est génératrice d’indiffé-
rence envers ce canal de communica-
tion, de déception et des fois même de
découragement.
Une incapacité à estimer le ROI
La méconnaissance n’est pas le seul
frein à l’intégration du digital chez les
TPE. La frilosité des petites structures
à investir du temps et de l’argent dans
la communication digitale est souvent
due à l’incapacité à déterminer et me-
surer la rentabilité des investissements
digitaux. Ceci est d’autant plus problé-
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 66 PAGE 67
PERCEPTION DU WEB ET DES CANAUX DIGITAUX
ficatifs pour le petit entrepreneur : gain
de chiffre d’affaire, diminution de coûts
et satisfaction accrue des clients.
Un manque de temps
Le dernier point, très souvent pointé du
doigt par les petits entrepreneurs, est
l’impossibilité pour eux de trouver du
temps pour réfléchir à une vraie straté-
gie sur le Web et la mettre en oeuvre.
Ceci est lié à la structure même de ces
petites entreprises où le dirigeant fait
souvent office de “couteau-suisse” gé-
rant lui-même la prospection, la com-
munication, la gestion et la relation
client. Contrairement à une grande
entreprise où plusieurs salariés à temps
plein sont amenés à s’occuper de la
communication digitale de l’entreprise,
les petites structures sont confron-
tées à l’incapacité à trouver le temps
et le budget nécessaire pour mettre en
oeuvre ce genre de projets. Les pres-
tataires de service qui ciblent les TPE/
PME ont d’ailleurs très vite bien com-
pris cette problématique et axent leur
communication autour de sites “clés en
main” réalisés “en quelques clics”. On
a alors vu l’émergence de toutes les
solutions de création de sites web self-
serve où l’on propose aux petits entre-
preneurs, pour un prix minime, de créer
eux-même leur site web. “Créez en
quelques clics un site à l’image de vos
envies !” promet Wix alors que 1&1 pro-
met à ses clients de “créer son propre
site web pour seulement 7 € par mois”,
provoquant l’indignation de nombreuses
agences web face à des prestataires qui
cassent les prix et qui laissent à penser
que n’importe qui peut s’improviser dé-
veloppeur de sites web.
PERCEPTION DU WEB ET DES CANAUX DIGITAUX
matique que toute décision d’investisse-
ment est difficile pour ces petites struc-
tures ne disposant pas de gros budgets.
Ceci crée de vraies frustrations et sou-
vent des tensions avec les prestataires
à qui sont renvoyées leurs promesses
initiales. Ces situations aboutissent
souvent à la même finalité : “Mon site
web ne me sert à rien” => “Je perds de
l’argent” => “Je souhaite résilier mon
abonnement”.
D’un autre côté, les prestataires ont
une responsabilité dans cette situation
en affrontant la réticence des petites
structures par l’angle du prix. Au lieu
de montrer la valeur et les bénéfices
de leur offre, c’est une baisse de ta-
rification qui est mise en avant. Face
à une clientèle qui ne perçoit pas la
valeur d’une industrie, certains pres-
tataires choisissent en effet de baisser
sa qualité pour l’offrir moins cher. C’est
le phénomène de «commoditization»,
c’est à dire la banalisation d’un service
ou d’un produit. Lorsqu’une industrie
peine à montrer sa valeur et baisse ses
tarifs face à une baisse de la demande,
les leaders doivent s’aligner et baisser
leur qualité. Les pas cher deviennent
les moins bons et baissent encore leurs
prix. L’industrie toute entière est ti-
rée vers le bas jusqu’à ce qu’une autre
prenne sa place en ayant trouvé les
bons messages et les bons outils.
Le marché du Web pour les TPE/PME
est en plein dans ce phénomène de
banalisation où les moins chers comme
1&1MyWebsite (pour ne citer qu’eux)
sont leaders grâce à une offre à très bas
prix.
On arrive alors souvent à des impasses
qui suivent les schémas suivants :
- soit le site web, une fois réalisé, n’est
jamais mis à jour par le client qui ne
s’en sert pas : les opportunités d’upsell
pour le prestataire sont inexistantes.
- soit le client est mécontent du R.O.I et
résilie son abonnement.
L’enjeu pour les prestataires face aux
offres low-cost est de faire comprendre
aux petites structures que mettre en
place une stratégie qui les rend réel-
lement visibles sur Internet demande
beaucoup plus d’efforts que de faire
réaliser un site web qui ne sera pas mis
à jour.
La difficulté est de montrer la valeur
d’une offre web en termes de KPI signi-
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 68 PAGE 69
OPPORTUNITÉS ET FREINS RENCONTRÉS
Certains professionnels dénoncent le
manque d’intérêt des TPE pour la com-
munication, qui se traduit par de faibles
investissements. Mais la responsabilité
ne peut seulement incomber aux TPE.
Si ces budgets sont de plus en plus
faibles, c’est aussi parce que certains
prestataires proposent des offres qui
n’ont aucune plus-value pour les petites
entreprises : ils n’ont alors pas réussi
à analyser les besoins de ces petites
structures et à leur montrer quel est l’in-
térêt d’Internet dans leur processus de
développement. C’est ainsi que beau-
coup de petits entrepreneurs “motivés”
deviennent “réticents” voire “perplexes”
à se lancer sur le Web (cf notre typo-
logie de la perception du Web par les
TPE). Il est donc nécessaire d’avoir une
véritable posture de conseil, pour pro-
poser une offre capable de répondre à
la problématique majeure des petites
entreprises : se faire connaître parmi
une masse concurrentielle de plus en
plus importante.
Répondre à la demande d’accompagne-
ment et de conseils
«Les TPE ont de plus en plus de mal à
se poser les bonnes questions et at-
tendent du conseil» affirme Stéphane
Nau, directeur de l’agence de conseil
Nauconsultants. En effet, les TPE ont une
forte attente en terme d’accompagne-
ment car elles se sentent profondément
démunies devant un canal de commu-
nication qui les intéresse mais qu’elles
ne maitrisent pas. Ceci est particuliè-
rement visible à Publicis Webformance.
Souvent, les prospects et les clients
posent beaucoup de questions sur le
Web de manière générale avant d’évo-
quer la prestation. Parmi ces questions,
“C’est quoi AdWords, j’ai entendu que
ça pouvait me permettre d’être bien
visible dans Google ?”, “Personne ne va
sur mon site, qu’est ce que je dois faire
pour que ça change ?”... Ces questions
sont encourageantes car elles montrent
qu’un grand nombre de petits entrepre-
neurs sont intéressés par le Web et sont
très demandeurs de conseils pour ap-
prendre à le maîtriser.
OPPORTUNITÉS ET FREINS RENCONTRÉS
Le Web est une réelle opportunité pour
des petites entreprises menacés
Malgré ce constat très mitigé, le Web
est une réelle opportunité pour les
petites structures. A une heure où les
grosses enseignes continuent de gran-
dir grâce à des moyens importants, les
petits commerçants se retrouvent en
difficultés. En effet, il est difficile pour
eux de lutter face à des prix plus bas,
une offre diversifiée, et des budgets de
communication considérables. De plus,
avec l’importance accrue du Web dans
le processus d’achat, le petit commerce
n’a plus le monopole de la proximité.
Pour faire face à cette situation, l’in-
novation et la conquête de nouveaux
marchés semblent être les seuls clés
de la croissance. Le bouleversement
impulsé par le Web peut constituer
une réelle chance pour ces entreprises.
Le commerce en ligne, le e-marketing
et les nouvelles méthodes de fidélisa-
tion client sur Internet représentent
de vraies débouchés : avec 40 millions
d’internautes et 32 millions d’acheteurs
en ligne, le Web représente sans au-
cun doute un potentiel de croissance
évident.
Inciter les TPE à investir plus dans la
communication digitale malgré des
budgets très modestes
Ce potentiel ne peut être exploité que
si l’on prend en compte les freins à sa
concrétisation. Et il est important de
prendre conscience que, malgré un
marché de plus en plus concurrentiel,
les budgets de communication des TPE
n’augmentent pourtant pas de ma-
nière significative (voir page suivante).
D’après une étude pour les Pages
Jaunes, réalisée en 2005 par le Centre
de recherche pour l’étude et l’obser-
vation des conditions de vie (Crédoc),
une TPE/PME qui se crée en France
dépense pour la communication moins
de 1 % de son chiffre d’affaires prévu.
D’après Stéphane Nau, «Les budgets se
resserrent et la tendance est à la ren-
tabilité immédiate au détriment de la
construction d’une image solide à long
terme ». Une impression confirmée par
Matthieu Seiller, commercial au sein de
Publicis Webformance pour qui le prix
joue un rôle clé dans la concrétisation
de l’acte d’achat.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 71
LES BUDGETS COMMUNICATION DES TPE ETAT ACTUEL ET
PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION
Des budgets très minces...
OPPORTUNITÉS ET FREINS RENCONTRÉS
Prendre en compte la vision pragma-
tique et court-termiste de la communi-
cation pour les petites structures
Cette forte attente en terme d’accom-
pagnement va de pair avec la volon-
té d’avoir une bonne visibilité à court
terme sur le retour sur investissement.
Les TPE ont en effet souvent une vision
très pragmatique, fortement liée à leur
culture du terrain. « Dans les TPE, la
stratégie est souvent mise en application
de manière intuitive, analyse Stéphane
Nau. Le besoin de communication est
souvent exprimé de manière opéra-
tionnelle en termes de ventes. ». Ceci
représente une difficulté à prendre en
compte dans la mise en place d’une
offre adaptée à ces petites structures.
En effet, la mise en place d’une stratégie
web efficace prend souvent du temps
à générer des résultats probants. Com-
ment alors réussir à faire comprendre
aux TPE qu’elles doivent attendre avant
d’apercevoir les premiers retours sur
investissement. Est-ce possible de faire
du Web et du digital un levier de déve-
loppement accessible pour ces petites
structures ?
...qui n’augmentent pas
2875€
1440€
Budget stable
Budget moins elevé
Budget plus élevé
Ne se prononce pas
63%
19%
13%
5%
C’est le budget annuel consacré à la communication pour une TPE qui communique en France
C’est le budget annuel consacré à la communication numérique pour une TPE qui communique en France
Etude Google / Ipsos Media CT - Janvier 2012
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 73MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 72
FAIRE DU WEB ET DU DIGITAL UN LEVIER DE DÉVELOPPE-
MENT ACCESSIBLE : DE L’IMPORTANCE DE LA PROXIMITÉ
01 / Proximité locale
Parler « digital local » plutôt que « site web », parler « visibilité » plutôt que « présence » : l’enjeu pour les petits commerçants ne doit pas uniquement d’être
présents sur le Web mais bien d’apprendre à y être visibles.
02 /Proximité clients
Repenser la relation client et faire du digital un levier pour mieux cerner les attentes de son marché est la clé pour s’assurer de proposer constamment des offres adaptées à sa cible et développer son activité.
03 / Proximité présentielle
Adopter une démarche de pédagogie et d’accompagnement est indispensable pour que les TPE assimilent les problématiques inhérentes au Web. Comprendre
un moyen de communication est en effet le meilleur moyen de se l’approprier.
FAIRE DU WEB ET DU DIGITAL UN LEVIER DE DÉVELOPPEMENT ACCESSIBLE : DE L’IMPORTANCE DE LA PROXIMITÉ
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 74
PROXIMITÉ LOCALE
Contrairement aux grandes enseignes,
la problématique des petits entrepre-
neurs est plus d’attirer des internautes
en magasin grâce au critère de la proxi-
mité géographique, que de vendre di-
rectement en ligne. Car aujourd’hui, les
consommateurs français expriment un
désir fort d’utiliser Internet pour iden-
tifier les commerces de proximité. Les
services demandés sont simples : pou-
voir trouver rapidement sur Internet les
entreprises les plus proches proposant
les services ou les produits qu’ils re-
cherchent, connaître les horaires d’ou-
verture et obtenir des informations sur
les prix, les promotions et le savoir-faire
de l’entreprise.
L’objectif premier pour les petites en-
treprises doit donc être de répondre à
ces attentes en faisant connaître leur
existence et en valorisant leur expertise
auprès d’un public local.
Le digital, demain, premier canal d’ac-
quisition de trafic en magasin
Il est donc essentiel pour ces dernières
de penser “visibilité locale” avant de
penser “site web”. Car, non, le site inter-
net en lui-même ne permet pas d’être
visible sur le Web, encore moins quand
celui-ci ne vit pas, comme c’est le cas
pour la plupart des petits entrepreneurs
ayant tenté l’expérience.
Avoir un site web c’est bien, mais au-
jourd’hui, ce sont tous les points de
contact digitaux spécialisés dans la
recherche locale qui permettent aux
internautes de trouver leurs bonnes
adresses. Ainsi, les annuaires et les sites
spécialisés dans la recherche à proximi-
té, génèrent de plus en plus de trafic et
en 2012, ComScore estimait que 27% du
trafic total sur le web était réalisé vers
ces plateformes.
Par conséquent, il est crucial pour les
petits commerçants d’y être présents
avec des informations fiables et à jour.
“Fish where the fishes are”
Annuaires, sites spécialisés, concrète-
ment, quels sont ses points de contacts
locaux ?
Le web local, c’est à la fois :
- les plateformes de réservations
comme Booking ou Lafourchette, sou-
vent spécialisés dans un secteur d’acti-
vité et qui pullulent dans le secteur de
la restauration et de l’hôtellerie.
« Environ 50% de mes nouveaux clients
viennent de Qype (ndlr : Qype a été racheté
par Yelp), je ne pensais pas que l’inscription à
cette annuaire pouvait avoir un tel impact »
Cyril, propriétaire du salon de coiffure Gil St Luc
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 77
CARTOGRAPHIE DES ANNUAIRES LOCAUXSECTEUR RESTAURATION / HÔTELLERIE
• Yelp
• Google Local
• TripAdvisor
• Marmiton
• CityVox
• BestRestaurantsParis
• Hotels
• Booking
• Trivago
• RestoVisio
• OuBruncher
• FoodReporter
• FoodSpotting
• Fooding
• Gault&Millaut
• ViaMichelin
• LaFourchette
• Restopolitan
• TimeToLunch
• RestoBooking
• L’Internaute
• GourmetsClub
• Rest’oh
• AroundMe
(Google Places
API)
• C’est ici /
PagesJaunes
• Guide des
restaurants
Une API existe est est ouverte aux développeurs
Une API existe mais elle n’est pas ouverte aux développeurs
Il n’y a pas d’API disponible
• Expedia
• Wego
Avis
Photos
Guides
Réseaux sociaux spécialisés
Recherche de voyages
Applications
PROXIMITÉ LOCALE
- les plateformes communautaires,
comme Yelp, Qype (racheté par Yelp),
Tripadvisor, qui mettent à contribution
une communauté d’utilisateurs pour
évaluer des adresses.
- les annuaires, comme les Pages jaunes
où la principale vocation est avant tout
de recenser l’ensemble des lieux dispo-
nibles.
- les guides, à l’origine des avis uni-
quement émis par des professionnels,
comme le Petit futé ou Le Guide Miche-
lin.
- les moteurs de recherche comme Goo-
gle Maps, Google Places, Yahoo local
ou encore Bing conçus pour rechercher
et situer directement sur une carte un
commerce en particulier.
- les plateformes de géolocalisation
ou «check-in» comme Foursquare qui
permettent de se géolocaliser dans
un commerce dans le but de faire
connaître sa position à ses amis.
- les réseaux sociaux comme Facebook
sur lequels les utilisateurs peuvent par-
tager leurs impressions sur ce qu’ils font
ou ce qu’ils aiment.
Etre présent sur ces points de contact
locaux semble être la condition sine-
quanone pour ne pas disparaître des
yeux des consommateurs et continuer
ainsi à exister dans l’espace physique.
Le problème pour les petites entreprises
françaises est qu’il existe aujourd’hui
des centaines d’annuaires en ligne pour
rechercher des informations locales
(Google Business Places, Facebook,
Pages Jaunes, Yelp pour ne citer que
les plus gros). Il suffit de faire la carto-
graphie de ces plateformes pour un seul
des domaines d’activité (restauration
/ hôtellerie) pour s’en apercevoir. (voir
ci-contre)
Ainsi, les petits entrepreneurs français
ont beaucoup de mal à être présents
sur tous ces annuaires locaux et à avoir
des informations uniformes sur chacun
d’eux.
Une étude menée aux Etats-Unis en
décembre 2012 sur plus de 40 000
commerces par Greg Sterling, Andrew
Shotland et Yext met en lumière la dif-
ficulté pour les petites entreprises à
gérer leurs informations sur tous les
points de contact digitaux. Même si
ces chiffres ne peuvent être appliqués
au marché français, l’étude reste per-
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 78
PROXIMITÉ LOCALE
tinente car beaucoup des annuaires
présents sont également positionnés
sur le marché Français (Facebook, Goo-
gle, Yelp, Foursquare…). Sur les 40 000
points de vente sondés, 43% d’entre
eux n’étaient pas présents du tout ou
avaient une adresse incorrecte sur au
moins un des 50 sites du réseau de Yext.
37% avaient leur nom mal renseigné ou
absent. Enfin, 14% des points de vente
sondés n’étaient même pas référencés
du tout.
Pour une petite entreprise, être absent
d’un annuaire réduit considérablement
les chances d’être trouvé par ses clients
sur le web. Le risque est double :
1) l’incapacité à capter une potentielle
clientèle provenant d’Internet et donc
de développer son activité
2) le danger de perdre des clients
existants qui se tourneraient vers des
concurrents mieux référencés.
Comme le souligne Howard Lerman,
PDG de Yext, “the impact of bad bu-
siness information is mostly invisible
to everyone in the ecosystem but the
consumer” (l’impact de mauvaises in-
formations sur le Web est invisible pour
tout le monde dans l’écosystème sauf
pour le consommateur)
Etre présent partout, tout le temps, trop
chronophage pour les TPE ?
Mais voilà, peut-on dire à un petit en-
trepreneur qui n’a déjà pas le temps
de gérer son site web d’être en plus
présents sur pleins de plateformes en
même temps ? Ne peut-on pas l’aider à
être présent sur toutes ces plateformes
?
C’est à cette question qu’a essayé de
répondre Nixdo, start-up française
créée en 2013, en mettant au point
une solution de multidiffusion des in-
formations des petites entreprises
sur les grands annuaires locaux et les
sites spécialisés afin de leur permettre
d’améliorer la visibilité de leur établis-
sement auprès de millions d’internautes.
Problème : toutes les plateformes ne
disposent pas d’API sur lesquelles se
plugger, et la solution de Nixdo devient
vite limitée quand on s’aperçoit qu’elle
ne permet de diffuser les informations
que sur 2 réseaux sociaux et 7 an-
« Il est très difficile pour les petites entre-
prises de développer efficacement leur visibi-
lité sur Internet car cela prend énormément
de temps et requiert des compétences spéci-
fiques éloignées de leur coeur de métier. Dans
la restauration, cela est particulèrement vi-
sible : la majorité des restaurants en France
n’a aucune présence en ligne alors que 8 per-
sonnes sur 10 passent par Internet pour trou-
ver un restaurant »
Xavier Zeitoun, CEO de 1001 Menus
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 80 PAGE 81
PROXIMITÉ LOCALE
en plus dans l’instantanéité et pour
qui l’attente en point de vente est l’un
des principaux facteurs de fatigue et
de stress, surtout quand on sait que,
d’après une étude Wincor Nixdorf, 30%
des achats en magasin sont abandon-
nés à cause d’une attente trop longue.
Pour les commerces, les intérêts sont
multiples : optimiser la gestion du stock,
mais surtout augmenter la fréquenta-
tion en magasin.
Pour les produits et les services, le
géofencing mobile est également dans
l’ère du marketing local : cela consiste
à proposer à ses prospects/clients de
recevoir sur leur mobile, lorsqu’ils sont
dans la zone de chalandise du magasin,
une notification personnalisée (promo-
tion, offre spéciale…), basée sur son his-
torique d’achat et ses produits/services
favoris, les invitant à se rendre au point
de vente. C’est un moyen intéressant de
renforcer la proximité locale grâce aux
nouvelles technologies digitales. (voir
page suivante)
Attention cependant à ne pas être trop
intrusif car la frontière est fine entre
bénéfice offert au client et harcèlement
publicitaire : ainsi, selon une étude Ifop,
l’envoi de SMS / MMS et de notifications
mobiles à caractère publicitaire ou pro-
motionnel agacent 48% des consomma-
teurs.1
Est-ce réaliste de penser que ces solu-
tions sont accessibles aux TPE ?
Les procédés évoqués ci-dessus sont
déjà utilisés par un certain nombre
de grandes enseignes qui ont nette-
ment plus de ressources pour mettre
en oeuvre rapidement ces solutions
innovantes. Pour concilier ce modèle
avec les commerces ayant moins de
ressources, l’astuce peut être de pro-
poser un système de rémunération à la
performance. Ainsi les distributeurs ne
paient rien à l’installation, le poste de
dépenses le plus coûteux habituelle-
ment et ne paient que si l’outil génère
du chiffre d’affaires.
C’est d’ailleurs ce qu’a réalisé Proximis
qui vient d’adapter sa solution de click
& collect aux réseaux d’enseignes de
plus petite taille. Le PDG de Proximis as-
sure d’ailleurs qu’”aucun développement
1 Enquête IFOP/Bonial, «Etat des lieux du marketing digital», Décembre 2013
PROXIMITÉ LOCALE
nuaires dont certains sont peu fréquen-
tés comme DisMoiOu ou Tupalo.
Pourtant, la plus-value est particuliè-
rement intéressante pour les petites
entreprises puisqu’en 5 minutes, elles
peuvent a jouter ou mettre à jour des
informations sur un grand nombre de
points de contact, process qui leur au-
rait coûté une bonne dizaine d’heures
sans cet outil.
Il serait possible d’aller plus loin car un
nombre croissant d’annuaires ou de
sites spécialisés ouvrent leurs APIs au
public. Ces annuaires ont en effet tout
intérêt à le faire car cela leur permet-
trait de se garantir une masse d’infor-
mations encore plus importante. Il serait
ainsi intéressant de mettre au point une
solution similaire à celle proposée par
Nixdo mais avec un nombre beaucoup
plus conséquent de points de contact,
et surtout en y intégrant les applica-
tions mobiles, qui représentent une part
croissante des recherches de proximité
et complètement négligées par Nixdo.
Profiter du digital pour attirer les
consommateurs en point de vente ou
comment passer du Web local au digi-
tal local
En plus d’être présent sur le maximum
de points de contact digitaux pour
ne pas manquer des opportunités, les
petits entrepreneurs doivent mettre
des moyens en oeuvre pour faire le lien
entre le physique et le digital.
Face à des consommateurs qui dé-
butent leur parcours d’achat sur In-
ternet, il est devenu indispensable de
faire du digital et des points de vente
des entités complémentaires . Ainsi les
petits entrepreneurs doivent s’organiser
pour comprendre et tirer parti des en-
jeux de génération de trafic en magasin
offerts par les nouveaux usages web et
mobiles.
Pour les commerces, le click & collect,
par exemple, peut être intéressant
car il colle parfaitement aux nouvelles
habitudes ROPO des consommateurs
(recherche en ligne puis achat en ma-
gasin). L’internaute réserve ou paie ses
articles en ligne et va les récupérer en
point de vente. Cela peut être intéres-
sant pour des clients qui sont de plus
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 82
PROXIMITÉ LOCALE
ni gestion de service ne sont nécessaires
de la part de l’enseigne” et que “la solu-
tion peut être déployée en une trentaine
de jours”.
Les petites entreprises sont donc plus
que jamais concernées par ces innova-
tions digitales leur permettant de gar-
der le lien avec un consommateur de
plus en plus digital.
GEOFENCING : DES EXEMPLES D’APPLICA-TIONS POUR LES PETITES ENTREPRISES
Pressing
Pour permettre à ses clients de se rappeler qu’ils doivent venir retirer leurs vêtements, un pressing pourrait envoyer des notifications push lorsque l’un de ses clients passe à proximité pour le prévenir que sa commande est prête.
Pâtisserie
Une pâtisserie qui a élaboré un nouveau gâteau pour-rait envoyer une notification géolocalisée pour inviter les passants à venir goûter la nouvelle pâtisserie. En plus de générer du trafic en magasin, cela permet d’avoir des feedbacks rapides sur le nouveau produit.,
Agence immobilière
Une agence immobilière peut envoyer à ses clients une notification lorsqu’un nouveau bien correspon-dant à leurs critères est disponible dans la zone géo-graphique souhaitée par le client.
Salon de coiffure
Un salon de coiffure peut envoyer une notification à ses clients pour les informer d’une réduction sur les coupes de cheveux, permettant de faire venir au sa-lon des clients qui n’avaient pas forcément prévu de venir mais qui vont saisir l’opportunité.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 84 PAGE 85
PROXIMITÉ CLIENTS
ment ses services et/ou ses produits.
C’est un levier stratégique indispen-
sable pour fidéliser des clients qui, bien
que de plus en plus exigeants, restent
attachés à leurs enseignes de proximité
et n’hésitent pas à donner leur avis à
chaud, avis qui sont autant d’indications
précieuses pour améliorer et personna-
liser la relation client.
Là encore, ce n’est pas évident pour
des petites entreprises qui n’ont pas le
temps de monitorer les différents avis
postés sur le Web sur des dizaines de
points de contact différents. Quand
toutes ces informations sont éparpil-
lées un peu partout, les collecter et les
analyser demande beaucoup de temps,
temps dont les petites entreprises ne
disposent pas.
C’est dans ce contexte qu’il est impor-
tant d’aider les petites entreprises à
avoir accès à ces données sans y passer
des heures.
De nombreuses entreprises comme
VendAsta ou ReviewTrackers, aux Etats-
Unis, proposent des solutions permet-
tant de rassembler tous les avis postés
par les internautes sur les différents
points de contact sur une seule et
même interface. Cela rend beaucoup
plus accessible la visibilité sur ce que
pensent les internautes de la petite en-
treprise.
Quand on sait que près de 70% des
consommateurs disent faire confiance
aux avis en ligne1 pour acheter un pro-
duit ou un service, on comprend à quel
point il devient crucial de maîtriser ce
qu’il se dit de son entreprise sur la Toile.
La connaissance client est la pierre an-
gulaire du commerce connecté
Au delà de connaître l’avis des clients,
les petites entreprises doivent ap-
prendre à cerner de manière plus pré-
cise chacun de leurs clients, devenus
des individus sociaux et digitaux. Sur un
site e-commerce, on peut tout savoir de
ses visiteurs, ceux qui achètent bien sûr,
mais aussi ceux qui n’achètent pas. En
magasin en revanche, les petits entre-
preneurs ne connaissent généralement
que les fidèles.
1 Etude Nielsen pour Economie Matin «Comment les consommateurs ont pris le contrôle sur les marques», 2013
PROXIMITÉ CLIENTS
La première étape de la transition nu-
mérique, c’est repenser sa relation
client
La conjoncture économique difficile,
combinée à l’impact du digital dans le
processus d’achat poussent les consom-
mateurs à accorder davantage d’impor-
tance aux notions d’usage et de service.
Ils attendent des entreprises plus de
proximité, de simplicité, de transpa-
rence. A l’heure du commerce connecté
et du cross-canal, la création de valeur
repose plus que jamais sur la qualité de
la relation.
Comme l’affirme Frank Zayan, ancien-
nement à la tête du pôle “e-commerce
et commerce connecté” des Galeries
Lafayettes, «Les entreprises doivent res-
ter centrées sur le produit, mais elles ne
peuvent plus être des entreprises qui ne
sont pas centrées sur le client.»
A l’heure du digital, cette affirmation est
vraie pour absolument toutes les en-
treprises aujourd’hui, quels que soient
leur secteur et leur activité, notamment
pour les petites entreprises françaises.
Le consommateur s’est mué en
“consomm-acteur” en étant de plus en
plus bavard sur le Web et en écoutant
la voix des autres pour faire son choix.
Ainsi, près de 70% des consommateurs
disent faire confiance aux avis en ligne
et 90% à leurs amis sur les réseaux so-
ciaux (Etude Nielsen 2013).
La prise de parole des consommateurs
sur les réseaux sociaux et l’explosion
des terminaux mobiles ont redonné
beaucoup de pouvoir aux consomma-
teurs : celui de s’informer sur un produit,
un service ou une entreprise, celui de
comparer les prix et de faire marcher la
concurrence et celui de donner son avis
à des millions d’internautes.
Les petites entreprises sont souvent
démunies face à ces nouveaux consom-
mateurs ultra-connectés et rejettent
souvent la faute sur Internet et le “mal”
qu’il a fait aux petits commerces.
Pourtant, les avis des clients sont une
réelle opportunité pour les entreprises
et notamment pour les petits commer-
çants. Leur compilation et leur analyse
peuvent permettre de mieux cerner sa
cible, d’appréhender les risques d’in-
satisfaction et d’améliorer continuelle-
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 86
PROXIMITÉ CLIENTS
C’est la problématique à laquelle sont
confrontées les petites entreprises
aujourd’hui. Bien qu’elles ont l’avan-
tage d’avoir une clientèle locale avec
laquelle elles tissent des liens de proxi-
mité beaucoup plus importants que les
grosses enseignes, il n’en demeure pas
moins qu’il est très difficile pour elles de
bien connaître tous leurs clients.
Ceci est d’autant plus vrai maintenant,
à l’heure où leur clientèle s’enrichit petit
à petit par de nouveaux clients drainés
par Internet.
Exit le Big Data, place au Smart Data
Or, le Web est une mine d’informations
sur chacun des consommateurs et, dans
un monde de plus en plus digitalisé, le
volume des données sur les clients ne
cesse de croître.
Le problème aujourd’hui rencontré par
les grandes entreprises est qu’en cher-
chant à se rapprocher trop de leurs
clients, elles les effraient. Il suffit de
chercher une paire de chaussures sur
Internet pour se faire harceler de pu-
blicités de magasins de chaussures sur
tous les sites que l’on visite. L’exploi-
tation du volume de données prend
la forme de plus en plus aux yeux des
consommateurs d’entreprises « Big Bro-
ther » qui les espionnent pour les faire
consommer.
C’est dans ce contexte que, aussi sur-
prenant que cela puisse paraître, les
petites entreprises ont une carte à jouer.
Car l’exploitation de ces données doit
conduire à un service personnalisé, un
service de proximité. Il y a quelques
semaines, j’ai laissé un commentaire
négatif sur Yelp après avoir patienté
presque 2 heures pour me faire livrer
une pizza. Le lendemain, le propriétaire
du restaurant répondait à mon com-
mentaire et me proposait de me livrer
gratuitement une pizza le soir même
pour se rattraper. Cette petite attention
a suffi à faire de moi un client loyal car
j’ai eu une vraie relation de proximité
avec le restaurateur, qui m’avait pris
en considération. Cette proximité, les
grandes entreprises ne peuvent pas l’at-
teindre, malgré toutes leurs tentatives
pour instaurer une proximité qui n’est
en fait que de façade. Un grand super-
marché aurait-il pu faire la même chose
«Il y a 3 ans, Peter Shankman, un business angel américain, s’en-vole vers son domicile new-yorkais après une longue réunion.
Client fidèle de la petite chaîne de restaurants Morton’s, il s’offre une petite blague avant d’attraper son vol en envoyant un tweet sur le compte Twitter de Morton’s pour exprimer son désir qu’un gros steak lui soit livré à son arrivée à l’aéroport de Big Apple.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, se dirigeant vers le chauf-feur qu’il avait réservé à Newark (l’un des trois principaux aé-roports de New York), celui-ci lui dit qu’une surprise l’attend et l’oriente vers un serveur de Morton’s en smoking qui lui tend le repas qu’il avait réclamé 2 heures plus tôt.»
D’après l’article de Superception « Morton’s Steakhouse réalise mon rêve... mais pour un autre client !
PROXIMITÉ CLIENTS : ANECDOTE D’UNE PETITE ENTREPRISE AMÉRICAINE
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 88 PAGE 89
PROXIMITÉ CLIENTS
sieurs interfaces. De plus, l’étude montre
que les informations détenues ne sont
pas très petinentes : état des comptes
clients 67,5%, état des commandes
81,3%, fiches clients 88,8%, informations
légales 60%.
Il est temps de donner un autre angle
d’approche à la relation client : au-
jourd’hui plus que jamais, la relation
client est c’est avant tout la gestion des
relations avec les clients, plus que la
gestion des clients en elle-même.
Concrètement, cela doit se traduire par
3 grands volets :
- COLLECTE
- ENRICHISSEMENT
- EXPLOITATION
COLLECTE
Imaginer des manières de garder le lien
avec le client une fois qu’il a quitté le
point de vente.
A cet égard, certaines entreprises sont
en train de mettre en place des disposi-
tifs innovants pour permettre aux petits
commerces de collecter les coordon-
nées clients sur le point de vente. Aux
Etats-Unis, Belly propose une solution
accessible aux petites entreprises pour
collecter des données sur ses clients
tout en leur offrant un bénéfice direct.
A chaque visite, il suffit au visiteur de
scanner un QRCode pour gagner des
points qui leur permettront d’obtenir
des réductions par la suite. D’autres ac-
tions, comme le post d’un avis sur Yelp,
ou le partage de son avis sur le maga-
sin sur les réseaux sociaux, permettent
de gagner des points dans un process
de gamification assez intéressant.
Rien de foncièrement innovant, ce
concept étant exactement le même que
celui de la carte de fidélité. A une diffé-
rence près, en rendant la carte de fidé-
lité digitale, je simplifie le process de
collecte de données et je propose une
intéraction augmentée au client.
ENRICHISSEMENT
Une fois les informations collectées,
il est important de tirer profit du
cross-canal en fusionnant les différentes
informations postées sur le Web par
les clients ainsi que celles permettant
de compléter son profil. En regroupant
ainsi les informations éparpillées et en
PROXIMITÉ CLIENTS
que ce petit restaurateur ? Certaine-
ment pas, car il doit faire face à un vo-
lume de clients et de données énorme.
A l’inverse, les petits commerces
peuvent utiliser les outils de données
avec une plus grande finesse pour op-
timiser la fidélité clients. Et cela ne
demande pas un grand investissement
en termes de temps et d’argent. Les
outils numériques et les médias sociaux
peuvent transformer les données clients
en signaux utiles pour les petits entre-
preneurs, leur donnant le pouvoir de
nouer de vraies relations de proximité
avec leurs clients. L’anecdote de Mor-
ton’s Steakhouse (page précédente) en
témoigne.
Car si le comportement des consomma-
teurs a beaucoup évolué, une chose ne
change pas: les clients recherchent une
attention personnelle et cela est d’au-
tant plus vrai dans ce contexte de crise.
Aujourd’hui, le vrai défi ne réside pas
tellement dans la gestion du volume de
données énorme (Big Data) mais plutôt
dans l’utilisation intelligente de celles-ci
pour découvrir des informations à va-
leur a joutée sur chacun des consomma-
teurs. (Smart Data)
Le Smart Data est le processus qui per-
met de passer des données brutes à des
informations ultra qualifiées sur cha-
cun des consommateurs. L’objectif est
d’avoir une vision à 360°des clients re-
posant sur des informations collectées
à travers des jeux concours, les réseaux
sociaux, les achats lors des passages
en caisse, l’utilisation des applications
mobiles & la géolocalisation…
Le but est de permettre au petit entre-
preneur de mieux connaître ses clients,
pour accentuer la proximité avec cha-
cun d’eux en personnalisant le service à
chaque profil client.
A cet égard, les outils de gestion de la
relation clients peuvent être d’une aide
non négligeable. Malheureusement, la
plupart des CRM sont souvent des logi-
ciels bien trop compliqués et peu acces-
sibles pour les TPE. D’après une étude
easiware-Zebaz réalisée en mars 2013,
44% des petits commerçants trouvent
leur CRM incomplet et 30,1% le trouvent
trop compliqué. De plus, seule la moitié
d’entre eux (56,3%) déclarent avoir l’his-
torique des échanges avec leurs clients
et 43% disent devoir jongler entre plu-
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 90
PROXIMITÉ CLIENTS
synchronisant les canaux, le petit entre-
preneur aura une vue unifiée du client
: historique d’achat, habitudes, profil,
préférences, exactement comme le fe-
rait un site marchand.
Là encore, des solutions accessibles
aux petits entrepreneurs peuvent être
mises en place. Toujours aux Etats-Unis,
Nimble aide les petits entrepreneurs à
enrichir leur base de données client en
peu de temps en important les données
des différentes bases de données ou fi-
chiers clients et en les augmentant avec
des informations détaillées importées
du Web et des réseaux sociaux.
EXPLOITATION
Les petites entreprises doivent ensuite
exploiter cette donnée enrichie avec
pour leitmotiv : la personnalisation de la
relation client. Mieux connaître chacun
de ses clients permet de mieux com-
muniquer avec chacun d’eux et instau-
rer de la confiance, d’autant plus que
les nouveaux consommateurs issus du
digital s’attendent à ce qu’on les re-
connaisse, qu’on prenne en compte leur
singularité et veulent des conseils per-
sonnalisés.
Répondre à la concurrence du prix par
l’augmentation de l’expérience
Pour faire face à la concurrence des
pure-players qui tirent les prix vers le
bas, les petits commerces doivent éga-
lement profiter de ce qui fait leur spéci-
ficité et leur force : leur réalité physique
qui, contrairement à un site web, peut
permettre la création d’une expérience.
Comme le souligne Catherine Barba,
auteur du livre «Le magasin n’est pas
mort» (voir ci-contre), l’augmentation
de l’expérience in-store voire l’évène-
mentialisation du point de vente doit
donner une nouvelle dimension aux
commerces en les faisant passer de
simples points de ventes à des espaces
de visites, d’échanges, de moments sin-
guliers.
Cette expérience doit être un des le-
viers de la fidélisation de clients de
plus en plus volages qui, hyperinformés,
comparent les prix et lisent les avis
même après avoir franchi la porte du
magasin.
« Le magasin doit faire rêver. Ce n’est pas
nouveau mais le digital ouvre désormais la
porte à des mises en scène nouvelles per-
mettant de transformer de simples points de
ventes en espaces expérientiels. »
Catherine Barba, fondatrice de Cashstore
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 93
LA PROXIMITÉ PENDANT TOUT LE PROCESSUS D’ACHAT
Présence point de contact
localMoteurs de rechercheAnnuaires locaux Passerelle Online / Offline
Click & CollectGéofencing
Rechercheen ligne
Point de vente physiqueDigital in-store
Alimentation de la base de don-nées clientsCollecte d’informations en magasin physique et enrichis-sement avec le digital
Fidélisation clientsOffres spécialesPromotions
Réponse aux avisclients / Détection
d’opportunités
PROXIMITÉ CLIENTS
Le phénomène de showrooming, évo-
qué dans la partie II, c’est à dire l’uti-
lisation des magasins comme source
d’information, pour aller ensuite acheter
ailleurs (18% des consommateurs fran-
çais ont déjà changé d’avis en magasin
suite à la consultation de leur mobile2),
est bien la preuve que la relation client
doit être repensée pour s’adapter à ces
nouveaux comportements.
Les petits commerçants doivent être
à même de ne pas rester victimes de
ce phénomène mais plutôt de profiter
du digital pour proposer dans leurs
propres magasins une expérience dif-
férente et en y intégrant des points de
contact digitaux qui permettront aux vi-
siteurs de valider leur intention d’achat.
La digitalisation du point de vente, ce
n’est donc pas que pour les grandes en-
seignes, le commerce de proximité aus-
si doit s’y mettre dès aujourd’hui. Car
le magasin reste un point de contact
important qui a de beaux jours devant
lui. Comme nous l’avons vu précédem-
ment, c’est un moyen important pour
les consommateurs de pouvoir voir, tou-
2 Etude Google / Ipsos, Novembre 2013
cher des produits et de bénéficier d’une
relation humaine directe avec le petit
commerçant.
Mais pour ne pas devenir juste un
showroom, les petits commerçants
doivent le moderniser et le faire entrer
dans la révolution digitale. Ce point
de contact physique doit permettre de
faire le lien avec le digital, grâce à des
outils permettant à la fois d’enrichir l’ex-
périence du consommateur mais aussi
et surtout de favoriser l’achat.
Il est essentiel que les petits entrepre-
neurs arrivent à faire le lien entre offline
et online afin d’instaurer une proximité
forte avec le consommateur pendant
tout le parcours d’achat (voir ci-contre).
Des outils digitaux différents pour des
TPE aux profils variés
La proximité clients ne doit bien sûr pas
se traduire par les mêmes outils digi-
taux quelle que soit la TPE.
Comme nous l’avons vu dans la pre-
mière partie de ce document, les TPE
ont des problématiques différentes qui
correspondent à des profils différents.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 95
PROXIMITÉ CLIENTS
Ce serait un non-sens total de proposer
les mêmes outils digitaux à un médecin
et un vendeur de prêt-à-porter. Afin de
mettre en évidence les différents profils
de TPE et les outils digitaux qui peuvent
leur être associés, il est intéressant de
réaliser une matrice (cf page suivante)
sur 2 axes :
- l’axe vertical correspond au type d’ac-
tivité de la TPE, selon qu’elle propose
des produits et des services. A noter
que l’on considérera les TPE de type
professions libérales (médecins par
exemple) comme fournissant des ser-
vices.
- l’axe horizontal a joute la dimension de
mobilité selon que l’entreprise, de par
son activité, soit amenée à se déplacer
jusqu’au domicile de ses clients. A titre
d’exemple, un plombier sera considéré
comme totalement mobile alors qu’un
restaurant sera considéré comme possi-
blement mobile (s’il propose un service
de livraison).
Dans la logique de proximité clients
évoquée juste avant, il est intéressant
de noter que des outils digitaux existent
pour chaque profil de TPE.
Ainsi, nous avons déjà évoqué le
click&collect et le géofencing qui, en
plus d’être dans l’ère du marketing lo-
cal, sont, pour les commerces, de bons
moyens d’améliorer l’expérience clients.
Mais l’augmentation de l’expérience
clients n’est pas conditionnée par la
présence d’un point de vente. Les pe-
tites entreprises de service peuvent
aussi miser sur le Web et le digital. La
prise de rendez-vous en ligne apparaît
de plus en plus comme un indispen-
sable. Les avantages sont en effet nom-
breux pour les consommateurs :
- pouvoir prendre rendez-vous 24/24
et 7/7 et ne pas dépendre des horaires
d’ouverture, quelques fois restreints
(notamment pour les professions médi-
cales)
- Disposer d’un aperçu direct de toutes
les disponibilités de l’entreprise, et no-
tamment des plages horaires disponi-
vles.
- Recevoir un SMS ou une notification
de rappel, pour ne pas oublier le ren-
dez-vous.
La solution apporte donc un gain de
temps à la fois au consommateur et au
DES OUTILS DIGITAUX DIFFÉRENTSPOUR DES PROBLÉMATIQUES DIFFÉRENTES
Produits
Services
Pas de mobilité MobilitéRestaurant
Coiffeur
Boulangerie
Médecin
Plombier
Serrurrier
Commerce
Geofencing
Click &collect
Prise de RDV en ligne
Feedback instantané Prise de
RDV en ligne
Feedback instantané
Tracking position
Geofencing
Click &collect
Réser-vation en
ligne
Produits
Services
Pas de mobilité
Mobilité
Tracking position
Livraison de pizzas
Des petites entreprises aux profils variés
Des outils digitaux pour chaque problématique (non exhaustif)
Digital in-store
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 96
PROXIMITÉ CLIENTS
petit entrepreneur qui n’est pas sans
cesse interrompu et peut se consacrer
entièrement à son activité.
Pour les services, l’augmentation de
l’expérience clients passe aussi par le
recueil de feedbacks des clients sur
le service réalisé. Dans ce contexte, le
digital peut être un allié précieux pour
collecter facilement et rapidement les
avis des consommateurs.
L’entreprise américaine Square propose
ainsi aux salons de coiffure une solution
digitale astucieuse pour recueillir ins-
tantanément l’avis du client.3
Enfin, pour les petites entreprises qui
sont amenées à effectuer des dépla-
cements chez leurs clients, le tracking
de position peut être un bon moyen de
rendre l’attente de ces derniers moins
stressante. Voir en temps réel le dépla-
cement de son serrurier et savoir exac-
tement dans combien de temps il sera
présent lorsque l’on est bloqué à l’exté-
rieur de chez soi peut en effet être un
bon moyen de se détendre...
3 Square Salon POS, https://squareup.com/salon-pos
Le Web et, de manière plus générale,
le digital peuvent donc permettre à des
petites entreprises aux profils variés de
mieux connaître leurs clients, de per-
sonnaliser de façon poussée la relation
qu’ils ont avec eux mais également
d’augmenter leur expérience.
Le géant américain ReachLocal, avec sa
solution innovante ReachCommerce, fait
une ébauche de la petite entreprise de
demain, constamment en contact avec
son client et ses employés par le biais
du digital. (voir ci-contre).
Cette proximité clients peut être alors
un facteur différenciant très important
pour lutter contre la concurrence des
pures-players pour qui le principal le-
vier reste la diminution du prix.
Encore faut-il que les petites entreprises
puissent prendre en main les différents
outils digitaux qui sont mis à leur dispo-
sition. La proximité doit là aussi être la
clé, mais entre le prestataire et la TPE
cette fois-ci...
L’EXEMPLE DE REACH COMMERCE
Prise de rendez-vous en ligneDonner la possibilité aux clients de
prendre leur rendez-vous en ligne
depuis leur ordinateur ou directement
depuis leur mobile
Gestion du planning en ligneSimplifier la gestion des rendez-vous
pour le petit entrepreneur en synchro-
nisant toutes les demandes de ren-
dez-vous sur une même interface
2
1
Notification clientsRappeler aux clients leur rendez-vous
et si c’est à domicile, les prévenir de
l’heure d’arrivée exacte du technicien 4
Notification technicienPrévenir le technicien en temps réel
d’un rendez-vous qui lui a été attribué
et lui permettre de signaler son départ
pour un rendez-vous
3
Tracking de positionPermettre aux clients de suivre en
temps réel la position du technicien qui
se rend à leur domicile5
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 98
« Les petits entrepreneurs sont souvent en at-
tente de conseils. Ils essaient de s’intéresser à
Internet mais c’est un univers qui, pour beau-
coup, les dépasse. Il faut prendre soin de bien
leur expliquer ce que cela peut leur apporter
très concrètement et comment cela fonc-
tionne. »
Matthieu Seiller, Chargé de missions
marketing à Publicis Webformance
PROXIMITÉ PRÉSENTIELLE
Comme nous l’avons vu, il est très dif-
ficile pour les petites entreprises fran-
çaises de comprendre les probléma-
tiques du Web et de savoir quels sont
les leviers et outils à mettre en oeuvre
pour avoir une communication efficace
en terme de retour sur investissement. A
cet égard, il est très important d’adop-
ter une posture de conseil et d’accom-
pagnement vis à vis des petits entrepre-
neurs.
Accompagner les TPE pour les aider à
s’approprier le web
L’intégration du digital dans la stra-
tégie de développement des petites
entreprises ne peut passer que par la
compréhension et l’appropriation de ce
nouveau canal de communication.
Comme le souligne Robert Haehnel au-
teur du livre «Je communique», «beau-
coup de TPE font de la communication
dans le seul but de communiquer. Il faut
se poser la question de ce que la com-
munication peut apporter à l’entreprise.»
La méconnaissance du digital et de ce
que cela peut apporter à leur entreprise
freine considérablement les petits en-
trepreneurs à prendre le virage du nu-
mérique. Les TPE ont de plus en plus de
mal à se poser les bonnes questions et
attendent du conseil. Dans ce contexte,
l’assistance et le conseil semblent être
la condition sine qua none à l’appro-
priation du numérique par les petites
entreprises.
Les ateliers du numérique lancés par
PagesJaunes et proposant des forma-
tions gratuites pour les TPE/PME per-
sonnalisées selon le secteur d’activité
sont une bonne initiative pour aider les
petits entrepreneurs à déterminer la
bonne stratégie pour leur activité, et
choisir les outils numériques adaptés.
De même, les ateliers d’éveil digital
lancés par la Matinale Digitale pour
aider les TPE à développer de nouveaux
services digitaux ou les Jeudis du We-
bmarketing de la start-up française
NeoCamino montrent que la prise de
conscience est bien là : il est compliqué
d’envisager une adoption du numérique
dans la stratégie de développement des
TPE sans former et accompagner les
petits entrepreneurs.
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 100 PAGE 101
PROXIMITÉ PRÉSENTIELLE
essaie de travailler sur des interfaces
simples permettant de donner une
visibilité sur le ROI aux petits entrepre-
neurs.
Le problème de ces solutions «tout en
un» c’est qu’elles offrent pêle-mêle tout
un éventail d’outils de communication
Web aux petits entrepreneurs sans leur
expliquer le rôle de chacun de ces ou-
tils. Elles ne résolvent donc pas le pro-
blème de méconnaissance du digital du
petit entrepreneur.
En fait, ces solutions arrivent à répondre
à 2 objectifs majeurs :
- rendre accessibles les outils de com-
munication Web grâce à des interfaces
simples, ludiques et intuitives, particu-
lièrement bien adaptées à la cible des
petites entreprises.
- donner de la visibilité sur le ROI de
chacune des actions de communication
menées.
Elles oublient toutefois un objectif fon-
damental : la pédagogie. N’oublions pas
que comprendre un moyen de com-
munication est le meilleur moyen de
se l’approprier. Si j’arrive à faire com-
prendre au petit entrepreneur comment
se déroule une stratégie de communi-
cation digitale efficace, si je lui montre
l’intérêt des différentes actions à mener
et quand elles doivent être planifiées
alors je vais à la fois le rassurer car il
saura :
- ce qu’il doit faire dans un horizon
court-terme
- quand il doit le faire
- ce que cela lui permettra d’obtenir à
long terme
Mais peut-on réaliser cela grâce à une
simple interface digitale ? La péda-
gogie n’implique-t-elle pas, pour être
efficace, d’avoir continuellement un
humain à nos côtés ?
Concevoir une interfaces centrée sur le
petit entrepreneur
La réponse n’est pas totalement tran-
chée. Bien sûr, il est toujours préférable
d’avoir un coach dédié qui consacre
tout son temps et son énergie à nous
apprendre les différents aspects de la
communication Web. Néanmoins, on
peut, avec une interface bien conçue et
des contenus pertinents aider les pe-
PROXIMITÉ PRÉSENTIELLE
Cet accompagnement doit aussi se
traduire dans les outils proposés aux
petites entreprises pour mener à bien
leurs actions de marketing sur le web.
Si les petites entreprises ne mettent
pas à jour les sites dont elles disposent,
c’est que d’une part, elles ont du mal à
prendre en main les outils qui leur sont
proposés (CMS…) et d’autre part parce
qu’elles ne visualisent pas concrète-
ment ce que cela peut leur rapporter.
Il serait judicieux de concevoir des ou-
tils qui permettant à la fois une gestion
directe et simple des outils de marke-
ting digitaux (email marketing, social
marketing…) mais aussi de disposer de
reporting permettant de monitorer les
résultats de chacune de ces actions.
En outre, les offres proposées aux pe-
tites entreprises par les prestataires
Web doivent aller plus loin qu’un site
web et une interface de gestion permet-
tant de gérer les contenus de ce site.
Celles-ci doivent être beaucoup plus
axées “leviers digitaux” que “support
digital”. Le site web n’est qu’une pièce
du puzzle dans la stratégie de commu-
nication sur Internet. Et proposer aux
petites entreprises de manipuler qu’une
seule pièce de ce puzzle, c’est, dès le
début, les empêcher d’accéder à tous
les autres leviers leur permettant d’ac-
croître leur visibilité.
Pédagogie et ROI comme leitmotivs
L’offre proposée doit donc avoir une
vision plus globale axée autour d’un
accompagnement continuel.
- Elle doit mêler simplicité, pédagogie
tout en mettant l’accent sur le ROI.
- Elle doit, dans la mesure du possible,
permettre le pilotage des différents
leviers digitaux du petit entrepreneur,
depuis une seule et même interface
- Elle doit rendre accessible à ce dernier
des outils de marketing digital qui lui
sont totalement étrangers.
Le challenge est difficile mais pas im-
possible. Certaines entreprises amé-
ricaines, comme Manta, ou HubSpot,
arrivent aujourd’hui à proposer à leurs
clients des interfaces simples et effi-
caces (“marketing toolkits”) permettant
d’activer de manière simple plusieurs
leviers de communication digitale en
même temps. PagesJaunes, en France,
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 103
PROXIMITÉ PRÉSENTIELLE
tites entreprises à mieux comprendre
les rouages d’une bonne communica-
tion sur Internet.
A cet égard, il est intéressant de se
tourner vers les programmes d’accom-
pagnement en ligne. Dans des domaines
bien différents de la communication
digitale d’abord, Kellogg’s aide les inter-
nautes à perdre du poids en leur pro-
posant une interface MySpecialK (voir
ci-contre) leur permettant de bénéficier
d’une liste de repas personnalisés pour
chaque journée. Un tableau de bord
permet de monitorer ses progrès et un
espace “Mes astuces” distille de nom-
breux conseils pour mieux comprendre
le fonctionnement de son organisme et
apprendre les vertus de chaque ali-
ment.
Des objectifs à court terme sont fixés,
et des récompenses sont associées à
chacun de ces objectifs.
L’univers est à la fois simple et ludique,
afin de rassurer l’internaute sur un sujet
assez sensible comme le surpoids.
MangerBouger, également, avec sa
Fabrique A Menus permet de bénéfi-
cier au jour le jour d’une liste de repas
et d’actions à effectuer pour garder la
ligne dans un univers toujours ludique et
coloré.
Il pourrait être intéressant de s’inspirer
de ces différents concepts pour propo-
ser aux petites entreprises une interface
personnalisée leur donnant au jour le
jour les actions à effectuer pour optimi-
ser leur communication digitale, se fixer
des objectifs à court-terme et monitorer
les résultats obtenus sur le développe-
ment de leur activité.
NeoCamino (voir ci-contre) essaie déjà
d’impulser cela grâce à une interface
proposant aux petites entreprises des
actions à réaliser chaque semaine.
Chaque mercredi, les utilisateurs re-
çoivent des actions personnalisées de
webmarketing à réaliser et peuvent voir
l’évolution de leur trafic en connectant
leur Google Analytics.
Bien que l’approche soit très intéres-
sante, elle reste assez sommaire. D’une
part car le petit entrepreneur n’a pas
tellement de visibilité sur ce qu’il peut
espérer comme ROI grâce à la mise
en oeuvre de ces actions. D’autre part
LES INTERFACES D’ACCOMPAGNEMENT,
VRAIE PLUS-VALUE OU POUDRE AUX YEUX ?
Programme d’accompagnement MySpecialK, par Kellog’s
Interface d’accompagnement par la start-up française NeoCamino
Programme d’accompagnement MySpecialK, par Kellog’s
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 104
PROXIMITÉ PRÉSENTIELLE
parce que le monitoring des résultats
n’est pas vraiment accessible et per-
tinent pour le petit entrepreneur : voir
que le nombre de visiteurs uniques a
augmenté sur son site web n’est pas
vraiment parlant pour lui.
L’interface idéale pourrait donc être un
tryptique, avec une facette :
- accompagnement : proposer au petit
entrepreneur des actions à mettre en
oeuvre chaque semaine en expliquant
pour chacune d’elles le bénéfice retiré
et dans quel cadre elle s’inscrit : “ac-
quérir de nouveaux clients”, “fidéliser
ses clients”, “augmenter sa visibilité”.
- pédagogie : proposer un espace avec
des contenus pédagogiques triés par
thématiques expliquant de manière très
simple comment le Web fonctionne et
comment les potentiels clients l’utilisent.
- ROI : proposer des statistiques per-
tinentes permettant de tracker avec
précision combien de clients ont été
drainés grâce au Web, quelles actions
et quels supports ont généré le plus de
résultats.
Il est néanmoins indispensable de pré-
ciser que cela doit fonctionner de ma-
nière complémentaire avec un vrai ac-
compagnement des prestataires auprès
des TPE/PME, en termes de conseils et
de pédagogie.
Comme le souligne Fabrice Frossard
(voir ci-contre), la méconnaissance du
digital est «parfois entretenue par les
fournisseurs au détriment d’une sensi-
bilisation aux différentes techniques et
métiers de la chaîne valeur du marketing
online.»
Et dans un marché des TPE/PME où tout
le monde tire les prix vers le bas pour
attirer les petits entrepreneurs, l’heure
est plus à la méfiance qu’à la proximité
entre prestataires et petites entreprises.
Il est temps d’impulser un vent nouveau
en prenant les TPE par la main pour les
aider à se reinventer, les faire entrer de
plein pied dans l’économie digitale et
participer ensemble à la création du
petit commerce de demain.
« Nous nous devons tous d’avoir un discours
clair et didactique pour aider les entreprises
à utiliser le potentiel offert par le marketing
et la communication via le canal numérique. Il
faut rester vigilant et faire œuvre de pédago-
gie et de réassurance pour lever les freins. »
Fabrice Frossard, Directeur du pôle
NetInfluence & Content de Wellcom
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 106 PAGE 107
CONCLUSION
çaises, mais également les petites en-
treprises aux Etats-Unis, ne s’y trompent
pas et ont placé Internet au coeur de
leur stratégie.
Alors que faire pour faire fuir les réti-
cences et familiariser les TPE françaises
avec la communication digitale ? Au
milieu de tous les prestataires, les petits
entrepreneurs sont à la fois perdus et
méfiants et ont de grandes difficultés
à distinguer lequel d’entre eux sera le
mieux à même de les aider à communi-
quer sur le Web.
Nous avons constaté que la notion de
proximité devait être la ligne directrice
d’une solution efficace pour faire du
Web un levier de développement acces-
sible aux petites entreprises françaises.
Proximité au sens local, car la recherche
locale, plus qu’une tendance, est de-
venue totalement incontournable et
encore plus pour les petites struc-
tures dont la clientèle provient, en très
grande majorité, d’une zone de chalan-
dise régionale.
Proximité au sens relation clients car
l’impact du Web doit inciter les petites
entreprises à repenser la relation com-
merciale depuis que la dimension com-
munautaire du Web 2.0 a permis aux
consommateurs de s’accaparer beau-
coup de pouvoir sur l’image des entre-
prises.
Proximité au sens de l’accompagne-
ment, car laisser les TPE livrées à elles-
même face à un canal de communica-
tion dont elles ne connaissent pas les
caractéristiques est contre-productif. Il
est nécessaire de les accompagner tout
au long de leurs premiers pas sur Inter-
net en les guidant et en leur expliquant
les bénéfices qu’elles peuvent attendre
des actions mises en place.
Cependant, il serait illusoire de pré-
tendre qu’une solution unique serait en
mesure de satisfaire différents types de
petites structures aux problématiques
différentes. L’offre doit donc être en
mesure de s’adapter aux enjeux de cha-
cune d’elles en plaçant toujours la TPE
au centre du raisonnement afin de par-
tir de ses problématiques pour a juster
l’offre et mettre chaque petite entreprise
française sur le chemin d’une communi-
cation digitale réussie.
CONCLUSION
Les petites entreprises françaises ont
encore de grandes difficultés à se saisir
du Web comme d’un outil de communi-
cation leur permettant de développer
leur activité. D’une part parce que, pour
la plupart d’entre elles, elles souffrent
d’une méconnaissance de ce canal de
communication, d’autre part car elles
ne disposent pas du budget et de la
structure nécessaire à la mise en place
d’une vraie stratégie digitale.
D’un autre côté, les prestataires Web
ont d’abord pensé qu’il suffisait d’adap-
ter leurs offres aux spécificités des TPE
en proposant des sites Web à un prix
dérisoire. Pourtant, beaucoup de pe-
tites entreprises sont déçues par ces
solutions car elles n’y voient aucun
retour sur investissement. En effet, nous
avons vu qu’il n’est pas pertinent de
proposer des solutions standardisées à
des entreprises qui ont des probléma-
tiques souvent bien différentes. Il serait
par exemple illusoire de penser que la
même offre peut satisfaire à la fois le
chauffeur de taxi parisien et le boulan-
ger du coin de la rue.
Cette démarche, trop souvent adoptée
par certains prestataires, n’aide pas à
réconcilier les petites entreprises avec
le Web car elle leur fait croire qu’un site
web suffit pour profiter pleinement des
potentialités d’Internet. Comme d’autres
méthodes de communication tradition-
nelle, le support ne vaut rien s’il n’est
pas utilisé comme base pour mettre en
place une vraie stratégie de communi-
cation. Or, la connaissance des rouages
d’Internet reste superficielle dans de
nombreuses TPE, insuffisance généra-
trice de sous-performance et, dès lors,
de déceptions qui retardent, voire dé-
couragent, l’utilisation du Web comme
outil de communication et de prospec-
tion.
Pourtant Internet, s’il est utilisé à bon
escient, peut être un levier intéressant
pour ces petites structures. Ignorer ce
canal de prospection, c’est refuser de
voir le bouleversement qu’il a insuf-
flé dans le comportement d’achat des
consommateurs.
De par le nombre de potentiels clients
qu’il draine tous les jours, le Web peut
être un outil de marketing formidable
pour les TPE, leur permettant à la fois
de renforcer les relations qu’elles ont
avec leurs clients et d’en créer de nou-
velles. Les grandes entreprises fran-
« Dans les 5 années à venir, les petits commerçants, grâce au contact avec leurs clients, se-ront en mesure de leur offrir des expériences impossibles à reproduire dans le cadre d’une distribution en ligne. Ils ampli-fieront l’expérience digitale de leurs clients en amenant le web au sein du magasin »
« Five in five », IBM
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014PAGE 110 PAGE 111
BILAN PERSONNEL
très tôt, participé à des réponses à des
appels d’offres. Je savais, en effet, com-
ment devait s’articuler la réponse et de
quels éléments j’avais besoin pour la
constituer.
Cette autonomie, acquise grâce aux
nombreux projets réalisés à Gobelins,
a été appréciée par mon entreprise et
m’a fait prendre conscience du bagage
que j’avais emmagasiné durant toute
cette année.
Une évolution progresssive
Au fil du temps, Publicis Webformance
m’a fait confiance en me donnant de
plus en plus de responsabilités et en me
confiant le pilotage de certains pro-
jets importants (réponses aux appels
d’offres, mise en place de la stratégie
digitale de l’entreprise…). Mes compé-
tences techniques m’ont aussi permis
de devenir l’interface principale entre
l’équipe marketing à Paris et l’équipe de
développeurs à Lyon. Cette proximité
avec les développeurs est importante
pour moi car elle me permet de ne pas
trop m’éloigner d’un univers technique
qui reste cher à mes yeux.
Un nouveau départ
A 3 mois de la fin de mon contrat de
professionnalisation, Publicis Webfor-
mance m’a fait une proposition d’em-
bauche pour devenir Chef de projet
digital au sein de l’agence. Le spectre
d’action offert par ce poste est relative-
ment large puisqu’il me permet de pi-
loter les projets digitaux de l’agence en
collaboration avec l’équipe marketing,
que ce soit pour conquérir de nouveaux
marchés (réponses aux appels d’offres)
ou pour développer la communication
de l’agence (campagnes webmarketing,
réflexions autour de nouveaux leviers
de génération de leads…).
C’est pour cette grande polyvalence
que je suis le point d’accepter l’offre de
Publicis Webformance, sous réserve de
la proposition financière.
Au delà de ce nouveau poste, j’ai, après
cette année à Gobelins, un nouvel hori-
zon devant moi, qui est en adéquation
avec ce qui m’anime et m’épanouit pro-
fessionnellement.
BILAN PERSONNEL
Un choix dont je suis fier aujourd’hui
Il y a un peu plus d’un an, je décidais de
donner un nouvel élan à mon parcours
professionnel, après avoir obtenu mon
diplôme d’ingénieur et réalisé 1 an et
demi en tant que Développeur Web /
Android au sein de l’agence Weezme du
Groupe Altimate.
Douze mois plus tard, ce choix est une
grande fierté. Enfermé dans le déve-
loppement technique pur, je souhaitais
reprendre ma carrière en main en élar-
gissant mon éventail de compétences.
Un profil enrichi
La formation MICNI m’a permis à la fois
de compléter mon profil avec des com-
pétences managériales et organisa-
tionnelles qui me faisaient défaut mais
également de m’ouvrir à des disciplines
que je connaissais peu. La découverte
de l’approche UX a beaucoup changé
ma manière d’appréhender les projets
digitaux. De manière plus générale, la
formation m’a permis de développer ma
connaissance du secteur digital sous
des angles différents de l’angle tech-
nique dont j’étais habitué.
Une progression sur le plan humain
Humainement, la formation m’a beau-
coup apporté notamment dans la ges-
tion du travail en équipe et la gestion
du stress imposé par des délais courts
dans le rendu de certains travaux.
Toutes les notions que j’ai acquises que
ce soit en conduite de projet, en mana-
gement opérationnel ou en marketing
m’ont permis d’aborder avec beaucoup
plus d’assurance et de confiance les
projets digitaux au sein de mon entre-
prise. Aujourd’hui je me sens apte à pilo-
ter un projet digital dans son intégralité,
et c’est exactement ce que j’étais venu
chercher en postulant à cette formation.
Une concrétisation immédiate
Le fait de bénéficier de la vision d’’in-
tervenants du monde professionnel et
la réalisation de nombreux projets en
conditions réelles m’a apporté une vi-
sion très concrète et opérationnelle des
différentes étapes d’un projet digital.
Au sein de Publicis Webformance, je n’ai
donc jamais été perdu quand j’ai dû,
MICNI / Mémoire de fin d’études / 2014 PAGE 112