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PRÉVENTION Revêtement de sol carrelé : une étude pour servir la révision du NF DTU 52.1 MISE EN ŒUVRE IoT : une alternative à la GTB pour les petits bâtiments performants RÉGLEMENTATION Centres commerciaux : simplifier et renforcer la sécurité incendie PRESCRIPTION Stockage d’électricité en batterie : état des lieux du marché actuel REVUE DE L’AGENCE QUALITÉ CONSTRUCTION 169 JUILLET/AOÛT 2018 13 R R E E T T O O U U R R S S D D E E X X P P É É R R I I E E N N C C E E 4 4 1 1 R R É É H H A A B B I I L L I I T T A A T T I I O O N N S S E E N N B B O O I I S S S S U U R R U U N N S S I I T T E E D D É É D D I I É É Photo ©Luc Boegly Photo ©Luc Boegly

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PRÉVENTION

Revêtementde sol carrelé:une étude pour servirla révision duNF DTU 52.1

MISE EN ŒUVRE

IoT: unealternativeà la GTB pourles petitsbâtimentsperformants

RÉGLEMENTATION

Centrescommerciaux:simplifier et renforcerla sécuritéincendie

PRESCRIPTION

Stockaged’électricité en batterie:état des lieuxdu marchéactuel

R E V U E D E L ’ A G E N C E Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N • N ° 1 6 9 • J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 8 • 1 3 €

RREETTOOUURRSS DD’’EEXXPPÉÉRRIIEENNCCEE

44 11 RRÉÉHHAABBIILLIITTAATTIIOONNSSEENN BBOOIISS SSUURR UUNN SSIITTEE DDÉÉDDII ÉÉ

Photo ©Luc BoeglyPhoto ©Luc Boegly

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SOMMAIRE

5J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 8 • N ° 1 6 9 • Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N

N ° 1 6 9 • J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 8

6 Questions/réponses • Toute l’actualité dela Construction • Agenda • Formations

QUALITÉ 12 Commissionnement :

une missiond’accompagnementde la qualité d’usage et dela performance énergétique

JURIDIQUE 21 Obligation d’assurance

de responsabilité : quel bilan de quaranteannées d’application ?

EXPERTISE JUDICIAIRE 25 Fiches pratiques

TECHNIQUES PRÉVENTION 427 Revêtement de sol carrelé :

une étude pour servir larévision du NF DTU 52.1

433 Fiche qualité réglementaire RÉNOVATION 36 Retours d’expérience :

41 réhabilitations en boissur un site dédié

MISE EN ŒUVRE 44 Internet des objets :

une alternative efficaceà la GTB pour les petitsbâtiments performants

RÉGLEMENTATION 49 Centres commerciaux

et magasins : simplifier etrenforcer la sécurité incendie

56 Fiche pathologie bâtiment

EUROPE 59 Règlement européen sur

les Produits de Construction :faut-il le réviser ?

PRESCRIPTION 61 Stockage d’électricité

en batterie : la baissedes coûts pousse ledéveloppement du marché

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SOCOTEC3 avenue du Centre, Guyancourt78182 SAINT-QUENTINEN YVELINES CEDEXTél. : 0130128000Fax : 0130128261www.socotec.fr

7J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 8 • N ° 1 6 9 • Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N

QUESTIONS / RÉPONSESPAR SOCOTEC

Le groupe Socotec est unprestataire global de services enmaîtrise des risques. Leaderhistorique du contrôleconstruction en France,Socotec déploie une vastegamme de solutions en matièred’inspection, d’assistancetechnique, de conseil et deformation dans les secteurs dela construction, de l’immobilier,de l’industrie et de la santé.Partout, grâce à un réseau de200 agences en France et une présence dans 30 pays,ces savoir-faire permettentà ses 3800 ingénieurs ettechniciens de répondreà vos besoins et de vousaccompagner durablement.

RUPTEURS DE PONTSTHERMIQUESQuels sont les nouveaux rupteursde ponts thermiques de planchersintermédiaires et les facteurs derisques qui leur sont associés ?

SOCOTEC: Les réglementations thermiques successivesaccroissent depuis les années soixante-dix les exigencespour les ouvrages et impliquent un traitement de plus enplus efficace des ponts thermiques pour les constructionsneuves, en particulier au niveau des planchers inter mé -diaires. Afin de limiter l’impact des ponts thermiques dansles bâtiments, divers procédés de rupteurs de ponts ther-miques sont rencontrés. Parmi les divers procédés exis-tants, il est possible de retenir les rupteurs suivants:• les rupteurs confectionnés sur chantier dans des plan-

chers à dalle pleine réalisant des liaisons ponctuelles(dites bandes noyées) entre lesquelles sont interposésdes blocs d’isolant;

• les procédés de rupteurs industrialisés à liaisons ponc-tuelles pour tous types de plancher en béton (prédalles,poutrelles et entrevous, dalle pleine…) ou linéaires pourles planchers à dalle pleine. Ces procédés relèvent de laprocédure d’Avis Technique (ATec);

• les rupteurs intégrant des bétons à propriétés thermiquesaméliorées dans des planchers à dalle pleine. Ces bétonssont généralement des bétons légers au sens de la normeNF EN 206/CN, c’est-à-dire que leur masse volumiqueest comprise entre 800 et 2000 kg/m3.

Si ces rupteurs sont bien souvent devenus in dis pen sablespour répondre aux exigences réglementaires, leur utilisationn’est toutefois pas exempte de risques, comme nous allonsle voir par la suite. En effet, transformer une liaison continueet homogène entre un mur de façade en béton ou en maçon -nerie et un plancher en béton par des liaisons ponctuellesentre coupées de bandes d’isolant thermique n’est pas anodinpour la stabilité du bâtiment et la solidité de l’ouvrage. Or,l’intégration de liaisons ponctuelles dans un bâtiment nedoit pas modifier de manière significative la réponse dubâtiment aux sollicitations dans toutes les situations duprojet (critères ELU et ELS –État limite ultime et État limiteen service). De plus, intégrer ce type de liaison entre unplancher et une façade est susceptible de modifier, voired’altérer le comportement au feu de ce plancher mais éga-lement sa performance acoustique ou encore son compor -tement au séisme. La liaison entre le plancher et la façadecomportant des rupteurs de ponts thermiques doit doncêtre capable de transmettre les sollicitations concomitantesdues aux charges permanentes et d’exploitation affectantles planchers, les actions sismiques le cas échéant, maiségalement les efforts dus au vent, les effets de la dilatationthermique qui s’appliquent au bâtiment. Par conséquent,le concepteur/constructeur doit prévoir les dispositions deferraillage complémentaire et adapté pour l’ensemble deces sollicitations, en particulier dans le cas de rupteursconfectionnés sur chantier.Le comportement au feu, les performances acoustiqueset thermiques sont à évaluer au cas par cas, et nécessitent,dans certains cas pour la sécurité incendie, un avis complé -mentaire de la part d’un laboratoire agréé.Lorsqu’ils sont prévus, la solution la plus simple et adaptéeest certainement celle de rupteurs bénéficiant d’un ATec

ou à défaut d’une ATEx (Appréciation Technique d’Expéri-mentation). La solution foraine, c’est-à-dire confec tionnéedirectement sur chantier, pourrait, au premier abord, ap-paraître comme la plus économique. Mais elle peut rapi-dement souffrir d’un manque de maîtrise ou d’anticipationde la chaîne d’acteurs, tout autant au niveau de la conceptionque de l’exécution. Les justifications à apporter étant à lafois nombreuses et délicates, elles nécessitent l’inter-vention de bureaux d’études spécialisés et d’autocontrôlesrenforcés en phase exécution. Force est de constater quece n’est mal heureusement pas toujours le cas sur de trèsnombreux chantiers.Face à ces difficultés, le recours aux bétons à performancesthermiques améliorées peut apparaître comme une so-lution simple et efficace. En effet, contrairement aux rup-teurs précédents, la liaison entre le plancher et les mursest continue. De plus, les caractéristiques de ces bétonssont normalisées et leur dimensionnement couvert parl’Eurocode 2. Cependant, l’emploi de ces rupteurs n’estpas non plus exempt de risques et de difficultés.Pour ces rupteurs en effet, bien que le béton employé pré-sente des résistances mécaniques équivalentes à celuid’un béton courant et que les liaisons entre le plancher etles murs sont continues, celui-ci présente un module deYoung bien plus faible d’environ 30 %. Ce faible module deYoung a donc un impact sur la déformation du plancher etpeut engendrer, si elle n’est pas prise en compte lors dudimensionnement, une fissuration au niveau des appuis.Mais le principal problème lié à l’emploi de ces bétonsrepose sur les reprises de bétonnage. En l’absence derupteur, le bétonnage du plancher est réalisé en mêmetemps que le chaînage périphérique du plancher, situédans le mur, et avec le même béton. Or, pour être efficace,le béton est mis en œuvre au niveau du chaînage périphé -rique mais est également prolongé sur une vingtaine decentimètres en travée du plancher. Cette disposition créedonc une reprise de bétonnage à proximité des appuis, dansune zone où l’effort tranchant est important.Les ATec de ces procédés de bétons thermiques confirment ces difficultés en demandant la prise en compte de ces dé-formations accrues dues au module de Young réduit et eninterdisant, jusqu’à présent du fait de l’absence d’évaluationspécifique, les reprises de bétonnage avec un béton courantdans une dalle du plancher en proximité d’appuis.Par conséquent, l’emploi de béton léger comme rupteurde pont thermique doit être restreint aux voiles de façade;il ne peut pas être prolongé en périphérie de plancher à causedes reprises de bétonnage. Leur emploi sur la totalité desplanchers apparaît également peu réaliste en raison deleur coût très supérieur à celui d’un béton classique et desdispositions de ferraillage complémentaires à prévoir àcause de leur faible module d’élasticité.En conclusion, l’emploi de rupteurs de ponts thermiquesde plancher intermédiaire engendre un nombre impor tantde difficultés, en particulier avec l’emploi de rupteurs réaliséssur chantier. L’atteinte des performances thermiques nedoit pas occulter et détériorer les autres performancescomme la solidité, l’acoustique ou encore la résistance aufeu. Dans certains cas, la solution avec rupteurs n’est paspertinente et ne permet pas d’apporter une réponse à l’en-semble des attentes. Il peut donc être nécessaire de revoirla conception thermique de l’ouvrage, parfois en choisissantune isolation thermique par l’extérieur, bien que cette dernière ne soit pas elle-même exempte de difficultés. ■

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D’autres paramètres constituent des facteurs aggra -vants de la pathologie: contraintes thermiques devantles baies exposées à l’ensoleillement, particulièrementcelles orientées au sud, générant des fissures dansl’axe de ces baies (13 % des cas), présence d’anglesrentrants dans les locaux, absence de fractionnementau niveau des seuils de portes, ou de joints souples pé-riphériques. Quelques autres cas de fissuration sontattribués à des défauts ou des absences de joints defractionnement, et à des tassements de la sous-coucheisolante sous-jacente.2. Décollement et soulèvement des carreauxCette pathologie concerne 38cas (11% du total) et estmajoritairement associée à la pose collée (82 % descas), pour laquelle on relève dans plus de la moitié descas (55 %) un défaut de collage (absence de doubleencollage quand il est nécessaire, défaut de battagedes carreaux, mortier-colle non adapté au contexte,temps ouvert dépassé) ou de préparation du support(nettoyage, ragréage,etc.). Défauts ou absence de jointspériphériques ne sont relevés que pour 5 % des cas.3. Dégradation du parement ou détérioration

des jointsCes pathologies concernent 44 cas (13 % du total):28concernant une dégradation superficielle des car-reaux, 14 une dégradation des joints, 2 une glissancedu revêtement de sol. Elle est identifiée principalement,en ce qui concerne la dégradation du parement descarreaux, comme un défaut de produit (27 %), et se-condairement comme résultant d’un choc extérieurou de sollicitations non prévues à la conception (20%).La dégradation des joints, elle, résulte d’une humidi-fication excessive du support dans la moitié des cas(notamment en raison de dégâts des eaux), le resterésultant de défauts d’exécution ou de sollicitationsnon prévues à l’origine.

Analyse et pistes d’améliorationEn synthèse, la fissuration des revêtements de solscarrelés, qui apparaît comme la pathologie prépondé -rante (64% de la totalité des cas étudiés) se manifesteaprès un délai très long (près de sept ans en moyenne),majoritairement dans le cas de pose scellée désolida-risée, essentiellement dans les parties privatives desbâtiments résidentiels, et majoritairement en raisondu lent phénomène de retrait différentiel du mortierde scellement, prolongé dans le temps en raison dufaible échange possible d’humidité et d’évaporationdu mortier avec l’atmosphère ambiante du fait de laprésence du revêtement carrelé. La présence d’unesous-couche isolante sous-jacente, de par son ca-ractère inévitablement compres sible, accentue logi-quement la sensibilité du revêtement à la fissuration.L’analyse établie par Eurisk au vu des

• les décollements/descellement de carreaux, aux-quels sont rattachés les soulèvements de revête-ments carrelés;

• la dégradation superficielle du parement des car-reaux ou la détérioration des joints, liée à l’usure, età l’exposition au gel pour les revêtements de solsextérieurs. Les problèmes liés à la glissance dessols sont rattachés à cette famille.

Notons que les conditions de mise en œuvre sontplus impliquées dans les sinistres que les produitsou les matériaux utilisés.

Les principalespathologies relevées1. Fissuration des carreauxLargement dominante dans l’échantillon étudié, cettepathologie concerne 213 cas (64 % du total), et c’estcelle qui apparaît le plus tardivement après la ré-ception (délai moyen d’apparition déclarée: 6,9 ans).Dans l’échantillon, la dimension des carreaux ou laprésence d’un plancher chauffant n’ont pas d’incidencesur la fréquence d’apparition de cette pathologie. Enrevanche le mode de pose, quand il est précisé, y estclairement corrélé, puisque la fissuration affecte troisfois plus la pose scellée que la pose collée. puisquela fissuration affecte trois fois plus la pose scelléeque la pose collée.Comme facteur explicatif, les entreprises interrogéesremarquent toutes que la résistance mécanique, voirel’épaisseur des carreaux retenus en partie commune,est toujours sensiblement, voire nettement, supérieureà celle des carreaux mis en œuvre en partie privative. L’explication dominante de l’apparition de la fissurationdes revêtements carrelés en pose scellée se réfèreà l’effet «bilame» (86% des cas). Le retrait du mortierde pose du carrelage scellé en pose désolidarisée,libre et non bridé, favorise son raccourcissement enpartie inférieure, alors qu’il est contrarié par l’adhé-rence aux carreaux en partie supérieure. Ce retraitdifférentiel (favorisé par une épaisseur importantedu mortier) génère un effort de cisaillement, dit effet«bilame», entre carreaux et support, et un effort decompression dans les carreaux, conduisant au cintragedu lit de mortier et à la fissuration des carreaux. Leretrait différentiel génère un effet de voûte dans lemortier, qui peut poinçonner la sous-couche isolanteéventuellement présente, et générer également l’ap-parition de vides sous plinthes en périphérie (voirillus tra tion n° 4 ci-contre). Le retrait est égalementamplifié par un surdosage en ciment ou en eau (hu-midité du sable utilisé, surtout s’il est fin). Pour limiterce phénomène, en locaux P2 et P3, les dosages en ciment ont été réduits dans le NF DTU52.1 depuis sarévision de novembre 2010.

“D’autres paramètres constituent des facteurs aggravants de la pathologie:contraintes thermiques devant les baies exposées à l’ensoleillement […]générant des fissures dans l’axe de ces baies […], présence d’anglesrentrants dans les locaux, absence de fractionnement au niveau des seuilsde portes, ou de joints souples périphériques”

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Illustration de l’effet «bilame».

Fissuration de carrelage scelléau droit d’un seuil de porte.

Soulèvement de carrelage collélié à une absence de joint souplepériphérique.

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46 Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N • N ° 1 6 9 • J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 8

TECHNIQUES MISE EN ŒUVRE

forts débits de données: les compteurs de toustypes, les détecteurs d’ouverture, de présence, lessondes de température, d’humidité relative, lessondes de COV (Composés organiques volatiles) oude CO2 pour juger de la qualité de l’air intérieur…Ces réseaux transmettent un petit volume de don-nées dans les deux sens. Il existe une douzaine deréseaux bas débit dans le monde. En France, deuxstandards de communication LPWA sont très pré-sents: LoRaWAN (pour Long range wide aera net-work), développé et soutenu par la LoRa Alliance(1),et les réseaux UNB (Ultra narrow band). Le plusconnu des réseaux UNB est celui du français Sig-Fox (2). LoRa est utilisé en France par Orange et parBouygues Telecom, tandis que SigFox s’est alliéavec SFR. Qowisio (3), une autre société française,se présente comme opérateur de réseau bas débit

à destination des PME et des ETI (Entreprise detaille intermédiaire) et déploie en France son propreréseau utilisant conjointement les deux technologiesUNB et LoRa.

Des communicationsà très faibles coûtsL’une des promesses principales de l’IoT est de ré-duire les coûts, donc d’ouvrir la connectivité, le trans-fert de données et leur analyse, à des équipementsqui ne sont pas gérés par une GTB ou à des bâtimentsqui ne sont pas équipés de GTB. Le français Qowisio,par exemple, a proposé fin 2016 une nouvelle ap-plication de l’IoT: le suivi des caissons de ventilation.Un pressostat connecté en Sigfoxou LoRaselon l’em-placement des bâtiments et la couverture des réseaux,est alimenté en électricité par le secteur ou par piles(ce qui lui assure cinq ans d’autonomie). Il mesurerégulièrement la pression en sortie de ventilateur,envoie les résultats vers le Cloud Qowisio où un lo-giciel les analyse, détecte les pannes (pression nullenotamment), les dérives (pression en baisse ou enhausse)…, puis renvoie résultats et alertes

(1) www.lora-alliance.org(2) www.sigfox.com/en/smart-building(3) www.qowisio.com/decouvrir-iot/notre-

positionnement

Un nombre croissantde fondeurs fabriquentdes puces capables de gérerdes communications Lora. Des intégrateurs comme Actilityles incorporent dans de mini-cartesélectroniques qui forment la briquede base d’un objet connecté, gèrentla connectivité et les fonctionspropres de l’objet : mesure detempérature, d’humidité,etc.

Les communications surdes réseaux bas débits LPWAne font pas appel à une carte SIM,mais exploitent tout de mêmeune technologie radio gérée parun processeur spécifique.

Certains objets connectéspeuvent être conçus de manière àrésister à des contraintes detempérature, pression, humidité,vibrations, poussières…importantes. Ils sont destinés à vivre sans maintenance durantdes années.

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Photo ©2018 – Pascal Poggi – AQCPhoto ©2018 – Pascal Poggi – AQC1

Photo SigFox2 Photo ©2018 – Pascal Poggi – AQCPhoto ©2018 – Pascal Poggi – AQC3

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52 Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N • N ° 1 6 9 • J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 8

TECHNIQUES RÉGLEMENTATION

En effet, au lieu de 300 m2 maximum auparavant, un établissement de 5e catégorie peut maintenant atteindrejusqu’à 600m2», explique Jean-Paul Henry. «Commeils accueillent potentiellement moins de 200personnes,les contraintes sont allégées pour ces établissements:la sortie de secours peut donner chez le voisin, pas deCommis sion de sécurité, une porte coupe-feu 1H etnon plus 2H, pas de robinet d’incendie armé (RIA)…»,ajoute Jean-Charles du Bellay.Mais ce changement de catégorie ne s’improvise pas.Une note d’information du ministère de l’Intérieuren date du 7 juillet 2017 vient d’ailleurs préciser lesmodalités d’application de l’arrêté du 13 juin 2017aux établissements existants. Dans le cas d’un projetde passage d’un ERP de type M de la 4eà la 5ecatégorie,un dossier doit être déposé auprès de la Commis sionconsultative départementale de la sécurité et del’accessibilité (CCDSA). Ce dossier doit notammentdécrire le calcul de l’effectif admissible avant et aprèsl’application de l’arrêté du 13 juin 2017. «Ensuite, laCommission prend acte de cette déclaration qui, rap-pelons-le, est réalisée sous la responsabilité du chefd’établissement», signale Jean-Paul Henry.

Sécurité : le recoursà des agents polyvalentsLa révision à la baisse des effectifs théoriques dupublic admissible a également un impact direct surles effectifs du service de sécurité incendie qui peuventdonc aussi diminuer. «Sur un plan financier, ça n’est pasnégligeable. Pour un centre commercial, par exemple,avoir trois pompiers privés à plein temps en 2 x 8 re-présente six salaires à payer», rappelle Jean-Charlesdu Bellay. Outre la diminution possible de ces effectifs,l’arrêté du 13juin 2017 offre la possibilité de recourirà des agents de sécurité polyvalents. L’exercice desactivités de sécurité privée et de sécurité incendiepar des agents doublement qualifiés avait déjà faitl’objet d’une note du ministère de l’Intérieur

1 personne pour 3 m2, au 2e étage, 1 personne pour6m2et aux étages supérieurs, 1personne pour 15m2

(voir tableau n°1 ci-contre). Rappelons également quepour les établissements recevant plus de 4000 per -sonnes, c’est l’effectif ainsi calculé qui détermine lenombre d’agents de sécurité nécessaires (voir tableaun° 2 ci-contre).«En décembre2017, la Direction générale de la sécuritécivile et de la gestion des crises (DGSCGC) du ministèrede l’Intérieur a publié un Guide pratique relatif à lasécurité incendie dans les magasins de vente et lescentres commerciauxpour faciliter la compréhensionde cette mise à jour réglementaire. Ce document sert éga-lement dorénavant de référentiel, notamment pour lesexploitants», signale Jean-Paul Henry. En complément ,la FFB va publier cet été un guide pratique richementillustré.

La possibilité dedescendre de catégorie«Cette mise à jour concerne tous les ERP de type M.La refonte du mode de calcul des effectifs théoriquesadmissibles va, de fait, conduire au reclassement decertains établissements et avoir un impact sur les me-sures administratives les concernant, notamment entermes de fréquence des visites de contrôle. Les me-sures techniques applicables seront celles déterminéessoit à la date de construction du bâtiment, soit à la datede sa reconstruction, la date du dépôt de permis deconstruire, du permis d’aménager ou de la déclarationpréalable de travaux faisant foi. Les nouvelles mesuresà caractère technique définies dans cette évolution dela réglementation ne seront applicables que sur lesbâtiments ou les parties de bâtiment faisant l’objet d’unedéclaration administrative de travaux telle que définiedans le Code de l’urbanisme», analyse Luc Satiat.«Le passage en 5e catégorie de certains commercescomme de grandes boulangeries, des pharmacies,etc.,pourrait les inciter à les rénover voire les agrandir.

CE QU’IL FAUTRETENIR :• Revu à la baisse, le mode

de calcul des effectifsthéoriques est mieux adaptéà la réalité de la fréquentationactuelle des établissements.

• Certains agents affectésau poste de sécurité incendiepeuvent également êtreaffectés à d’autres missions(sûreté de l’établissement).

• La mise en place d’un schémagénéral d’organisation dela sécurité devient obligatoire.

• La simplification administrativeintroduite par cette mise à jourfacilite l’aménagementdes centres commerciauxet des magasins ainsi queleur exploitation. ■

D’une superficie totale demoins de 600 m2 répartie sur deuxniveaux (Rdc + 1), ce nouveaumagasin de vente de vêtementsbénéficie d’un classement en5e catégorie. À ce titre, unecommunication peut être prévueavec un tiers, sans sprinkler.La porte d’intercommunicationdevra alors être coupe-feu ½ h etmunie d’un ferme-porte.

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Photo ©Jean-Charles du Bellay Photo ©Jean-Charles du Bellay –– FFB FFB 2

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de plusieurs modules, le SMU assure aussi la commu -ni ca tion entre le pilotage des modules et l’électroniquequi gère l’ensemble de la batterie, le BMM ou Batterymanagement module.La durée de vie d’une batterie s’apprécie de deuxmanières, soit en années, soit en nombre de cycle dechargement/déchargement. En année, la durée devie dépend surtout de l’état de charge (Soc ou Stateof charge), c’est-à-dire du pourcentage de chargequi est maintenu en moyenne dans la batterie toutau long de sa vie, et de la température à l’intérieurde la batterie. Pour une perte de capacité nominaleen fin de vie de 20%, une température interne moyennede 50 °C et un Soc de 50 %, la durée de vie d’une LiBatteint environ 10 ans. Exprimée en nombre de cycle,la durée de vie d’une LiB atteint 10000 cycles à unetempérature moyenne de 25 °C et un Dod (Depth ofdischarge ou % moyen de déchargement) de 70 %.La fin de vie (EOL pour End of life) d’une LiB, contrai-rement à une batterie acide-plomb, n’est pas un arrêtsoudain, mais plutôt un taux de réduction de sacapacité initiale. Les constructeurs retiennent souvent20 ou 30% de réduction de capacité comme définissantla fin de vie d’une batterie pour véhicules électriques.Si 70 ou 80% de la capacité initiale encore disponiblereprésente la limite acceptable pour un véhicule(cela se traduit directement en réduction de son auto -nomie et ne correspond plus à ses critères d’usage),ce n’est pas le cas pour un stockage statique d’élec-tricité en bâtiment. Ce qui donne naissance à un mar-ché des batteries de seconde vie, passant des véhi-cules au stockage statique et encore capables defonctionner une dizaine d’années.

68 Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N • N ° 1 6 9 • J U I L L E T / A O Û T 2 0 1 8

PRESCRIPTION

L’offre de stockage domestiquesur le marché françaisLes offres de solutions de stockage se multiplient àl’intention du marché domestique individuel ou dupetit tertiaire en France. Lancée en mai 2017, l’offreclef en mains d’installation photovoltaïque en auto-consommation destinée aux maisons individuellesMy Power d’Engie contient désormais une solutionoptionnelle de stockage d’électricité à base de bat-teries Sonnen (My Power a l’exclusivité de l’emploides batteries Sonnen en France). My Power est ac-cessible avec un financement sur 10 ans, au prix de70€/mois sans batterie ou 109€/mois avec stockage.Engie prend en charge toutes les démarches admi-nistratives nécessaires, y compris pour obtenir laprime à l’autoconsommation proposée par l’État de-puis mai 2017, et effectue l’installation avec ses par-tenaires. My Power propose trois modèles de stockageSonnen, de 2,5 à 15kWh de capacité, avec possibilitéd’ajouter des modules de 2,5 kWh en cas de besoin.L’application sonnenApp, proposées aux souscrip-teurs de l’offre My Power, permet de suivre la pro-duction et consommation d’électricité, l’état dechargement/déchargement des batteries en tempsréel, le taux de couverture de l’autoconsommationet l’historique de toutes ces données par jour, se-maine, mois ou année. Ensuite, plusieurs grandesmarques de stockage d’électricité, comme EnphaseEnergy, Solarwatt, Technideal ou Terreal ont déve-loppé des solutions globales et forment des instal-lateurs à leur mise en œuvre. Des grossistes spé-cialisés en photovoltaïque diffusent en France lesmeilleures solutions mondiales. Ce panorama del’offre en France est changeant. Plusieurs grandesmarques mondiales néanmoins sont absentes: labatterie domestique PowerWall de Tesla n’est pasencore distribuée dans notre pays, par exemple,mais pourrait l’être avant la fin de l’année. ■

“Les offres de solutions destockage semultiplient àl’intention dumarchédomestiqueindividuel ou dupetit tertiaireen France”

p L’offre de stockaged’électricité d’Enphase Energyrepose sur des batteriesLi-phosphate et propose une duréede vie de 10 ans, avec une Dod (%moyen de déchargement) de 100 %. Le module de base des batteriesstocke 1,2 kWh, avec possibilitéd’ajouter ultérieurement denouveaux modules sans limitation.Les modules sont raccordés encourant alternatif (AC, 50 Hz),à l’inverse de tous les autresstockages du marché(courant continu).

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Photo Enphase EnergyPhoto Enphase Energy11