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DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA COHESION SOCIALE MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETAT DE MASSEUR KINESITHERAPEUTE 2014 Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien opéré, application chez un patient Parkinsonien. Stage temps plein Elen HERVE

Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

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Page 1: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS

ET DE LA COHESION SOCIALE

MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU

DIPLOME D’ETAT

DE

MASSEUR KINESITHERAPEUTE

2014

Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien opéré,

application chez un patient Parkinsonien.

Stage temps plein Elen HERVE

Page 2: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

RESUME

La coronopathie est l’une des principales causes de décès en France. Son traitement

passe par une réadaptation cardio-vasculaire admise comme faisant partie intégrante de

l’arsenal thérapeutique. Elle comprend un protocole précis incluant une prise en charge

multidisciplinaire. La prise en charge kinésithérapique met en avant le réentrainement à

l’effort. Comme pour un entrainement sportif en endurance, le réentrainement physique du

patient coronarien cherche l’amélioration des capacités physiques, la réinsertion de la

personne ainsi que l’amélioration de la qualité de vie. Il se doit d’être personnalisé.

Associé à sa prise en charge en réadaptation cardio-vasculaire, Monsieur C suit un

traitement médical visant à contrôler les symptômes d’une maladie de Parkinson. Il

présente un stade « lune de miel » de la maladie où l’ensemble des symptômes est maitrisé

par la prise médicamenteuse. La rééducation du patient atteint de cette pathologie est peu

protocolisée.

Mais depuis une dizaine d’années, le nombre d’études portant sur l’impact d’un

réentrainement à l’effort concernant cette maladie augmente. Les effets seraient plutôt

bénéfiques. Monsieur C pourrait bénéficier d’un protocole de réadaptation prenant en

compte sa coronopathie ainsi que sa maladie de Parkinson à un stade de la maladie

installée.

Il manque toutefois des précisions permettant d’établir un protocole standardisé de

rééducation, similaire à celui existant chez les patients atteints d’une coronopathie.

L’hétérogénéité des paramètres d’exercice et des patients Parkinsoniens rend difficile la

mise en place d’un tel programme. Il existe tout de même un fil conducteur entre ces deux

pathologies : l’éducation thérapeutique du patient.

Mots clés Keywords

- Coronopathie

- Maladie de Parkinson

- Protocole

- Réentrainement à l’effort

- Education thérapeutique

- Coronopathie

- Parkinson’s Desease

- Protocol

- Strength training

- Therapeutic education

Page 3: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

SOMMAIRE

I. Introduction ................................................................................................................................. 1

II. Présentation du patient ........................................................................................................... 2

2.1 Patient et mode de vie ............................................................................................................ 2

2.2 Anamnèse .............................................................................................................................. 2

2.3 Antécédents ........................................................................................................................... 3

III. Bilans d’entrée ......................................................................................................................... 4

3.1 Bilan cardiaque : surveiller l’épanchement péricardique ...................................................... 4

3.2 Bilan algique : douleurs fonctionnelles ................................................................................. 4

3.3 Bilan sensitif .......................................................................................................................... 4

3.4 Bilan cutané, trophique, circulatoire : conséquences postopératoires ................................... 4

3.5 Bilan morphostatique : asymétrie dans les plans sagittal et frontal ....................................... 5

3.6 Bilan articulaire : limitations d’amplitudes des membres supérieurs et du tronc .................. 6

3.7 Bilan musculaire : calcul de la force musculaire initiale ....................................................... 6

3.8 Bilan de l’équilibre : déficit statique ..................................................................................... 6

3.9 Bilan fonctionnel : déséquilibre antérieur à la marche .......................................................... 7

3.10 Bilan respiratoire : respiration thoracique, dyspnée d’effort ................................................. 8

3.11 Evaluation fonctionnelle de l’aptitude à l’effort : test d’effort .............................................. 8

3.12 Profil psychologique : patient motivé .................................................................................... 9

IV. Diagnostic masso-kinésithérapique (selon la CIF) ............................................................... 9

V. Les objectifs :......................................................................................................................... 10

5.1 Les objectifs du patient ........................................................................................................ 10

5.2 Les objectifs kinésithérapiques ............................................................................................ 10

VI. Les principes : ........................................................................................................................ 11

VII. Prise en charge en réadaptation cardio-vasculaire (RCV) : .............................................. 12

7.1 Effets de la réadaptation cardio-vasculaire .......................................................................... 12

7.2 Ergométrie : développer les capacités aérobies et l'endurance musculaire ......................... 14

7.3 Séance de gymnastique globale et de proprioception .......................................................... 15

7.4 Activité de marche : groupe des débutants .......................................................................... 16

7.5 Renforcement musculaire segmentaire (ou analytique) contre résistance : développer la

force musculaire ................................................................................................................... 16

7.6 Kinésithérapie respiratoire collective : comprendre les différents modes respiratoires ...... 17

VIII. Bilans................................................................................................................................... 18

Page 4: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

8.1 Bilan de sortie : amélioration générale du plan cardio-vasculaire ....................................... 18

8.2 Bilan de l'éducation thérapeutique : participation active du patient .................................... 20

IX. Discussion ............................................................................................................................... 20

9.1 Programme de réadaptation du patient Parkinsonien .......................................................... 22

9.2 Résumé : protocole transférable mais finalités différentes .................................................. 28

X. Conclusion ................................................................................................................................. 29

Références bibliographiques

Liste des annexes

Page 5: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

1

I. Introduction

Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde [1].

On estime à 17,3 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires,

soit 30 % de la mortalité mondiale totale. Parmi ces décès, on estime que 7,3 millions sont

dus à une cardiopathie coronarienne et 6,2 millions à un AVC (statistiques 2008) [2]. Ces

maladies touchent aussi bien les hommes que les femmes et plus de 80 % des décès sont

comptabilisés dans des pays à revenu moyen ou faible. D’ici 2030, près de 23,3 millions de

personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou AVC

principalement). D’après les projections, ces maladies devraient rester les premières causes

de décès [3].

L’obstruction d’une artère coronaire peut entrainer une crise cardiaque. Chez les

hommes comme chez les femmes, la maladie des coronaires (ou coronopathie) est l’une

des principales causes de décès en France.

Dans les années 1980, la place de la réadaptation cardiovasculaire dans la prise en

charge des patients coronariens n’est pas encore reconnue aux yeux de tous. Il faudra

attendre les années 1990, avec la publication de grandes métas-analyses [4-5] entreprises

par N.Oldrige et G.O’Connor. Elles permettent de valider l’importance de la réadaptation

cardiovasculaire dans la prise en charge du patient coronarien en évaluant la diminution de

la mortalité coronaire chez les patients ayant suivi une réadaptation cardiovasculaire.

L’étude de R.Hambrecht [6] confirme la diminution de la mortalité et de la morbidité. Il

compare deux groupes de patients coronariens : un premier dont les patients subissent une

dilatation coronaire ; et un deuxième qui suit un programme d’entrainement. Après un,

deux et quatre ans, l’évolution des patients du groupe « exercice » est nettement plus

favorable en termes de VO2max, de réadmission à l’hôpital, de morbidité et surtout de

mortalité.

Aujourd’hui la réadaptation cardio-vasculaire est admise par tous comme faisant partie

intégrante de l’arsenal thérapeutique. Elle contribue, par une prise en charge globale,

originale et pluridisciplinaire, à optimiser le pronostic du patient, limiter l’évolution de la

maladie et améliorer la qualité de vie. Elle permet ainsi aux coronariens une réinsertion

aussi normale que possible dans la société [7]. Elle est " l'ensemble des activités

nécessaires pour influencer favorablement le processus évolutif de la maladie, ainsi que

pour assurer aux patients la meilleure condition physique, mentale et sociale possible, afin

qu'ils puissent par leurs propres efforts, préserver ou reprendre une place aussi normale

Page 6: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

2

que possible dans la vie de la communauté " OMS-1993. Si le réentrainement à l’effort

reste la pierre angulaire de la thérapeutique, celle-ci doit être élargie à la mise en route

d’une prévention efficace des facteurs de risque, une éducation du patient, un soutien

psychologique et une aide à la réinsertion professionnelle. L’objectif du réentrainement à

l’effort est donc de trois ordres : d’une part la rééducation, d’autre part la réadaptation et

enfin l’objectif à long terme qui vise la diminution de la « morbi-mortalité » globale.

Ce thème de réadaptation cardiovasculaire est intéressant car il comporte une prise en

charge touchant les domaines cardiaque, respiratoire et vasculaire. Les patients présents

dans l’établissement où j’effectuais mon stage, suivent un programme individualisé de

réadaptation sur quatre semaines, en hospitalisation complète. A la fin du séjour, si

l’évolution du patient est favorable, certains pourront passer en réadaptation ambulatoire.

Le patient qui m’est confié vient suivre ce programme de réadaptation en centre de

réadaptation cardiaque à la suite d’une pathologie des artères coronaires. Il présente des

facteurs comorbidité (ancien tabagique sevré) dont une maladie de Parkinson découverte

en 2005. A ce jour, il se situe dans la phase appelée « lune de miel » et aucun

retentissement fonctionnel n'est à noter. Cette pathologie n’a eu aucune incidence sur sa

réadaptation cardiovasculaire. Le patient suit le programme de rééducation sans aucun

aménagement lié à sa maladie de Parkinson.

Est-il judicieux, et possible, de proposer un programme de réadaptation protocolisé

chez un patient Parkinsonien présentant une pathologie cardiaque, quelque soit le stade de

la maladie et particulièrement le stade « ON/OFF » ?

II. Présentation du patient

2.1 Patient et mode de vie

Monsieur C a 76 ans. Il était artisan. Il est retraité et vit en couple dans une maison

avec un étage. Il était encore jusqu’à ces derniers mois très actif, pratiquant des séances de

vélo d’appartement cinq jours sur sept, du vélo d’extérieur et de la marche.

2.2 Anamnèse

Monsieur C bénéficie d’un suivi cardiologique annuel de longue date en raison d’un

souffle cardiaque (annexe I). Chez Monsieur C, ce souffle nait à la hauteur des valves

cardiaques à la suite de l’existence de plusieurs sténoses.

Page 7: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

3

Depuis novembre 2012, sa dyspnée est passée au stade 4 (annexe II : échelle

NYHA) et un angor au moindre effort provoquant une douleur constrictive, a contraint

Monsieur C à réduire ses activités. Le chirurgien lui propose de bénéficier d’un

remplacement valvulaire aortique associé à un mono-pontage (annexe III). Le bilan

préopératoire a mis en évidence un rétrécissement aortique serré associé à des lésions

coronariennes tri-tronculaires : sténose significative de l’ostium de la diagonale, plaques

sur l’IVA moyenne, occlusion d’une circonflexe proximale à aval grêle, sténose

significative longue de la coronaire droite proximale et du segment II. Il existe une sténose

sur la rétro-ventriculaire postérieure, une fraction d’éjection à 60 % et un athérome modéré

de la bifurcation carotidienne gauche.

Monsieur C a bénéficié le 27 mars 2013 d’un remplacement valvulaire aortique par

bioprothèse, associé à un mono-pontage (annexe IV) de l’interventriculaire postérieure

(IVP) par un greffon veineux saphène (annexe V). La diagonale est jugée trop courte pour

bénéficier d’une revascularisation. Les suites post opératoires immédiates ont été marquées

par un épanchement péricardique peu abondant, la présence d’une minime fuite aortique

para-prothétique.

Il a séjourné, du 8 avril au 10 mai 2013, en hospitalisation en secteur de réadaptation

cardio vasculaire. Cette phase de réadaptation cardiaque poursuit deux objectifs. Le

premier est de réentrainer le patient à l’effort pour améliorer ses capacités physiques,

limiter ses symptômes dans ses efforts de la vie quotidienne et réintégrer ses activités

socioprofessionnelles et familiales. Le deuxième est un objectif de prévention secondaire.

Il vise le contrôle des facteurs de risques. Cette phase permet d’optimiser et d’adapter le

traitement médical, ainsi que d’apporter l’aide nécessaire au patient pour engager et

maintenir de nouveaux comportements de santé.

2.3 Antécédents

Monsieur C présente plusieurs facteurs de comorbidité. Depuis 2005, il est suivi et

traité pour une maladie de Parkinson (traitement médical associant Sinemet et Trivastal) et

ne présente pas de signes fonctionnels à ce jour. À la suite d’une chute en 2003, il présente

un tassement vertébral ce qui provoque aujourd’hui des cervicalgies chroniques. En 2005,

il a bénéficié également d'une chirurgie de la coiffe des rotateurs. Enfin, en 2012, il s’est

fait poser une prothèse totale de hanche.

Page 8: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

4

Monsieur C n’a pas de facteurs de risques cardio-vasculaires en dehors de l’âge.

III. Bilans d’entrée

Ils ont été faits à J+12 postopératoire.

3.1 Bilan cardiaque : surveiller l’épanchement péricardique

Le 4 avril 2013, en postopératoire, juste avant son entrée à la clinique de réadaptation,

un écho-doppler cardiaque (annexe IV) a été effectué sur Monsieur C. Ce bilan a conclu un

épanchement péricardique peu abondant, une prothèse valvulaire aortique biologique

présentant des anomalies modérées, ainsi qu’une insuffisance aortique para-prothétique

antérieure minime ¼.

À l'arrivée de Monsieur C à la clinique, l’auscultation cardiaque d'entrée ne montra pas

de souffle particulier, ni de signe d’insuffisance cardiaque.

L’apparition d’un épanchement péricardique sera surveillée régulièrement. Cette

complication aggrave la bonne évolution et a une incidence défavorable pour la

rééducation.

3.2 Bilan algique : douleurs fonctionnelles

Monsieur C présente deux localisations de douleurs qui ne surviennent que lors de la

marche. La première est une douleur située au niveau du pli de l’aine côté droit. Elle est

évaluée par Monsieur C à 3/10 selon l’échelle visuelle analogique (EVA).

La deuxième est une douleur localisée au niveau lombaire. Elle est évaluée à 5/10 selon

l’EVA.

Ces douleurs sont réévaluées durant les séances car elles pourraient avoir un impact

négatif sur le bon déroulement du programme de réadaptation.

3.3 Bilan sensitif

Aucune anomalie n’est à signaler.

3.4 Bilan cutané, trophique, circulatoire : conséquences postopératoires

a) Cutané

Monsieur C présente plusieurs cicatrices. La première est celle correspondant à la

sternotomie. Elle est médiane, verticale de 24 cm. Elle est sèche et présente encore des

Page 9: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

5

croûtes. La seconde se situe le long du trajet de la saphène sur la jambe droite (prise de

greffon veineux). Il existe également une cicatrice sous le nombril, côté gauche et droit

(pose de drains). Toutes les cicatrices sont sèches et mobiles.

Lors de son admission à la clinique, le patient présente un pansement à la hauteur de

l’orifice de drains sous le bras gauche, et de l’aisselle.

Monsieur C ne présente pas d’escarres.

Les mouvements proposés durant la rééducation physique (que ce soit sur les machines

de musculation ou lors des séances collectives) seront adaptés à la présence de ces

cicatrices (il ne faut pas les étirer) afin de permettre une cicatrisation optimale.

b) Trophique et circulatoire :

Monsieur C présente des varices sur les deux membres inférieurs et porte des bas de

contention tout au long de la journée.

Un œdème sur la jambe droite

et la cheville droite est noté. Il fait

suite à la saphénectomie. Je note un

différentiel de volume entre le côté

gauche et le côté droit :

Tableau I : Mesure périmétrique des jambes

Deux zones d’hématomes sont constatées à de la cuisse droite (annexe VI). La

première se situe au tiers inférieur de la cuisse et mesure 8 cm. La deuxième, de contour

plus irrégulier, est retrouvée au tiers supérieur de la cuisse sur 4 à 5 cm de longueur. Elle

rejoint la veine grande saphène qui présente un thrombus veineux superficiel fibreux sur

ces derniers centimètres sans débord vers la crosse. Aucune thrombose veineuse profonde

n’est décelée (annexe VI).

Tous les pouls périphériques sont perçus.

L’apparition d’œdème sera surveillée lors de la marche et lors de la rééducation

permettant de signaler tout signe de thrombose éventuelle.

3.5 Bilan morphostatique : asymétrie dans les plans sagittal et frontal

Monsieur C mesure 163 cm pour 62,6 kg. Il présente un indice de masse corporelle de

23,5.

Prise malléolaire + 1 cm côté droit

10 cm au-dessus des malléoles + 5 mm côté droit

20 cm au-dessus des malléoles. + 6 mm côté droit

Page 10: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

6

Dans le plan sagittal, Monsieur C présente une antéprojection de la tête, une

augmentation de la lordose cervicale, une cyphose dorsale et un méplat lombaire. En

fonction de l’évolution de la maladie de Parkinson, sa grande cyphose dorsale et son

antéprojection de la tête auront un impact sur la fermeture de la cage thoracique sur la

respiration.

Dans le plan frontal, nous observons une épaule droite plus basse, ainsi qu’une ceinture

pelvienne horizontale.

Ces particularités morphologiques seront à prendre en compte lors du travail

respiratoire.

3.6 Bilan articulaire : limitations d’amplitudes des membres supérieurs et du tronc

a) Qualitatif : Aucune anomalie n’est à signaler.

b) Quantitatif :

Aux membres inférieurs, nous n’observons rien de pathologique.

Aux membres supérieurs, nous étudions les mouvements globaux de l’épaule (annexe

VII). Les amplitudes de Monsieur C présentent un écart à la norme. Ces pertes peuvent

s’expliquer par : l’âge, la maladie de Parkinson, sa pathologie de la coiffe des rotateurs

côté gauche, mais aussi la présence de drains sous le bras gauche. Lors du renforcement

musculaire du membre supérieur, il faudra prendre en compte cette différence d’amplitude

pour que Monsieur C ne compense pas, mais surtout ne se blesse pas.

Concernant le tronc, lors de la flexion antérieure, je mesure une distance de 28 cm entre

ses doigts et le sol. Quant à la flexion postérieure, elle reste difficile à mesurer par la

présence de sa grande cyphose dorsale.

3.7 Bilan musculaire : calcul de la force musculaire initiale

a) Quantitatif :

Les muscles sont cotés à 5. Nous calculons également la 1-RM à partir de la 3-RM

(annexe VIII) afin de mesurer le gain de force musculaire en fin de séjour. Cela aura un

impact sur la marche.

b) Qualitatif : Aucune anomalie n’est à signaler.

3.8 Bilan de l’équilibre : déficit statique

Page 11: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

7

a) Statique :

Monsieur C reste en appui monopodal les yeux ouverts, 4 secondes sur le pied gauche

et 3 secondes sur le pied droit (annexe IX). La différence peut être due à la prothèse de

hanche côté droit. L’appui monopodal les yeux fermés n’est pas possible.

b) Dynamique :

Il a un score de 12/16 à l’évaluation de Tinetti (annexe IX).

3.9 Bilan fonctionnel : déséquilibre antérieur à la marche

a) Autonomie dans les activités de la vie quotidienne

Les mouvements fonctionnels main-tête, main-nuque et main-fesses sont réalisés sans

difficultés.

b) Etude de la marche

A l’évaluation de Tinetti, Monsieur C obtient un score de 11/12.

Le tronc reste fixé en monobloc lors de la marche.

L’attaque du pied se fait bien par les talons. Le décollement du pied, du talon aux

orteils, est bien effectué. Une symétrie dans la longueur et la hauteur des pas est observée.

Ses pas sont réguliers. Il présente une boiterie d’esquive côté droit (prothèse de hanche),

qui fluctue lors de l’effort (elle peut s’accentuer ou disparaître). Son périmètre de

marche lors de sa première séance de marche le 11 avril 2013 est de 520 mètres en 30

minutes, en faisant deux pauses.

La marche se déroule sans aide technique mais il n’y a pas de balancement des

membres supérieurs. Ils sont croisés dans le dos et permettent d’équilibrer son déséquilibre

avant du à son antéprojection de la tête et sa grande cyphose dorsale. Cela entraîne une

flexion du tronc vers l’avant. Par conséquent, la ceinture scapulaire se trouve fixée. Le

mouvement de rotation de la partie haute du tronc ainsi que le balancement des bras

disparaissent.

Sa maladie de Parkinson n’a pas d'impact fonctionnel sur la marche.

L’évaluation de la perception de l’intensité de l’effort montre, d’après l’échelle de

Borg (annexe X), une intensité légère (niveau 11).

Page 12: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

8

En conclusion, ce bilan de la marche montre la nécessité d’insister sur un travail de

redressement du tronc afin de conserver une activité physique le plus longtemps possible.

3.10 Bilan respiratoire : respiration thoracique, dyspnée d’effort

a) Examen morpho-dynamique de la respiration :

Monsieur C présente une ventilation de type thoracique, calme et non bruyante (annexe

XI). Sa fréquence respiratoire est de 19 cycles par minute. Son rythme respiratoire est

correct (1/2).

Ce bilan respiratoire nous oriente vers le besoin de travailler la ventilation thoraco-

abdominale, tout en essayant de ralentir sa fréquence respiratoire.

b) Evaluation de la dyspnée :

Monsieur C ne présente pas de dyspnée de repos.

Son évaluation du degré de dyspnée lors de la marche montre (annexe II) :

- Un stade 2 avec la classification NYHA, « dyspnée nulle au repos mais

apparaissant pour des activités normales pour l’âge ».

- Un stade 2 sur l’échelle de Sadoul et Polu « dyspnée apparaissant à la montée d’un

étage, ou à la marche, ou à la marche en légère côte ».

Son essoufflement est modéré (annexe XII : stade 2 de l’échelle de Sadoul et Polu), sa

conversation est hachée et il respire par le nez et la bouche. A la fin de la séance de trente

minutes de marche, il est alors fatigué (annexe X : niveau 11 de l’échelle de Borg). Il lui

faudra 5-10 minutes pour récupérer. Il n’a pas de douleur thoracique, ni d’expectoration, ni

de toux.

3.11 Evaluation fonctionnelle de l’aptitude à l’effort : test d’effort

L’épreuve d’effort est réalisée à J+20 postopératoire (annexe XIII). Elle se déroule sur

une bicyclette ergométrique par paliers successifs de 10 Watts (W) pendant 1 min. Elle

implique une surveillance clinique, électrocardiographique et tensionnelle. Elle a pour

objectif de personnaliser le réentraînement à l’effort et d’en déterminer les conditions.

Interprétation des données : Monsieur C arrête l’effort à cause de la dyspnée. La FC

max obtenue est de 115 battements/minute soit 80 % de la FC théorique 220-âge = 144

battements/minute. Lors du réentraînement à l’effort, son travail sera limité à 70 % de la

Page 13: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Modélisation de la Classification International du Fonctionnement, du Handicap et

de la santé appliquée à Monsieur C

Problème de santé :

Monsieur C. Retraité. 76 ans.

Il bénéficie d’un remplacement valvulaire aortique par

bioprothèse associé à un mono-pontage de l’IVP. J+12

Fonctions organiques et

structures anatomiques :

- Désadaptation cardio-

respiratoire.

- Diminution de la force

et de son endurance

musculaire.

- Dyspnée d’effort

- Lors de l’effort,

douleurs lombaires et au

niveau de l’aine côté

droit.

- Limitations

d’amplitudes articulaires

localisées aux épaules.

Limitations

d’activités :

- Incapacité à la

course.

- Capable de

marcher, monter les

escaliers, faire du

vélo et de la

gymnastique.

- Autonome dans les

Activités de la Vie

Quotidienne.

Restrictions de

participation :

- Hospitalisation

complète en clinique sans

permission à domicile

possible le week-end.

- Participe aux groupes

thérapeutiques.

Facteurs environnementaux :

- Patient très entouré par sa

famille, en particulier par sa

femme.

Facteurs personnels :

- Patient d’ordinaire très occupé. Il

souhaite reprendre le cyclisme ainsi que

le maximum d’activités dès que possible.

- Impliqué, consciencieux en séance.

- Motivé. Il veut profiter de la vie.

- Atteint d’une maladie de Parkinson au

stade « lune de miel ».

Page 14: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

9

FC max soit 100 battements/minute maximum. Lors de ce test, nous repérons le seuil

d’essoufflement qui correspond au seuil ventilatoire 1 (SV1). L’objectif de l’entraînement

sera de retarder l’apparition du SV1 afin de retarder l’apparition des lactates pour pouvoir

continuer l’effort plus longtemps.

3.12 Profil psychologique : patient motivé

Monsieur C est très investi, confiant dans sa rééducation. Il veut vraiment reprendre ses

activités physiques car il pratiquait régulièrement du sport, à raison d’une fois par semaine

(sa discipline était le cyclisme). Cependant, il est conscient qu’il ne pourra pas forcément

avoir la même intensité dans sa pratique sportive qu’il y a quelques années. Il est très

entouré par sa famille. Il a très peu de doléance fonctionnelle. Il considère sa santé comme

« bonne » (annexe XIV : questionnaire SF36).

IV. Diagnostic masso-kinésithérapique (selon la CIF)

Problème de santé : Monsieur C est suivi dans une clinique pour une réadaptation

cardio-vasculaire à la suite d’un remplacement valvulaire aortique par bioprothèse associé

à un mono-pontage de l’interventriculaire postérieure par un greffon veineux saphène.

Fonctions organiques : il présente une désadaptation cardio-respiratoire, une

diminution de la force et de son endurance musculaire. Lors de l’effort, il se fatigue

(niveau 11 de l’échelle de Borg à la suite d’une marche de trente minutes) et présente une

dyspnée (stade 2 de la classification NYHA et de l’échelle de Sadoul et Polu). Il décrit des

douleurs lors de l’effort localisées à la partie lombaire et à l’aine côté droit. Il existe des

limitations d’amplitude articulaire localisées aux épaules.

Limitations d’activités : Monsieur C ne court pas mais il est capable de marcher,

monter les escaliers, de faire du vélo ou de la gymnastique. Il est autonome dans toutes les

activités de la vie quotidienne hormis pour la toilette et l’habillage où il demande un peu

d’aide.

Restriction de participation : étant en hospitalisation complète du 8 au 26 avril 2013, il

participe à tous les ateliers présents à la clinique, et ce tous les jours. Puis du 29 avril au 10

mai 2013, il est en hospitalisation de jour et ne vient que 4 fois par semaine à la clinique

pour sa rééducation.

Facteurs environnementaux : il est très entouré par sa famille, notamment sa femme.

Page 15: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

10

Facteurs personnels : il veut reprendre le cyclisme à sa sortie de la clinique ainsi que le

maximum d’activités. Il est motivé et veut profiter de la vie. Il est motivé, consciencieux et

impliqué lors des séances. Il est atteint d’une maladie de Parkinson à un stade « lune de

miel ».

Monsieur C est très motivé et malgré des coronaires mal vascularisées, il possède une

capacité de récupération nécessaire à son autonomie future. Il est alors important de lui

proposer une prise en charge multidisciplinaire, intégrant des objectifs et des principes de

rééducation personnalisés.

V. Les objectifs :

5.1 Les objectifs du patient

Durant ce séjour, le patient souhaite récupérer le maximum de ses capacités afin de

retourner le plus vite chez lui et dans un état de forme lui permettant la reprise du vélo.

Il souhaite également apprendre à gérer sa maladie et connaitre tout ce qui lui est interdit

de faire. Il veut vraiment rester en bonne santé le plus longtemps possible.

5.2 Les objectifs kinésithérapiques

A court terme :

- Rééquilibrer la ventilation en passant d’une ventilation thoracique à une ventilation

thoraco-abdominale.

- Diminuer la dyspnée grâce au réentraînement à l’effort : passer du stade 2 au stade

1 de la classification de la NYHA.

A moyen terme :

- Améliorer son endurance cardiaque en essayant d’effectuer 1820 mètres en trente

minutes lors du travail de marche.

- Améliorer sa force musculaire en réussissant à augmenter la charge de travail lors

de l’hospitalisation.

A long terme :

- Reprendre sa pratique quotidienne du vélo d’appartement et sur les chemins de

halage s’il s’en sent capable.

- Mettre en application les apprentissages acquis lors de l’éducation thérapeutique.

Page 16: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

11

VI. Les principes :

- Respecter le seuil d’essoufflement et la fréquence cardiaque cible lors des exercices

sur cycloergomètre.

- Signaler tout symptôme inhabituel (douleur, dyspnée, malaise).

- Eviter les efforts statiques trop intenses et les conditions climatiques défavorables.

- Respecter les douleurs lombaires et de hanche lors de la marche.

- Respecter le seuil de fatigabilité du patient.

- Respecter ses limitations d’amplitude articulaire lors de l’exercice physique compte

tenu de ses antécédents médicaux.

- Inclure l’éducation thérapeutique tout au long de sa prise en charge, dans

l’ensemble des activités proposées.

En intégrant la réadaptation cardiovasculaire, Monsieur C signe un formulaire de

consentement de participation à un programme d’éducation thérapeutique (E.T) concernant

la maladie des artères coronaires. Ce programme consiste en des séances d’éducation.

Le but de l’E.T [8] est que Monsieur C s’approprie les informations apportées par

l’ensemble des professionnels sur ses deux pathologies. Nous souhaitons qu’il devienne

acteur de la gestion de sa pathologie chronique et applique par la suite tout ce qu’il a

appris. L’E.T fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient.

A travers elle, l’équipe pluri professionnelle collabore avec Monsieur C. Il doit

comprendre au mieux sa maladie et le traitement proposé, pour « assumer ses

responsabilités dans sa propre prise en charge, dans le but de l’aider à maintenir et

améliorer sa qualité de vie ainsi que celle de ses proches » [8]. Une des finalités est

l’acquisition de compétences d’adaptation. Elles s’appuient sur le vécu et l’expérience

antérieure du patient et font partie d’un ensemble plus large de compétences

psychosociales.

Monsieur C s’est engagé dans un programme d’éducation thérapeutique. Il sera

important de lui expliquer régulièrement, l’intérêt de la démarche thérapeutique que nous

lui proposons lors du programme de réadaptation.

A travers l'entrainement que nous proposons à Monsieur C, ce n’est pas spécifiquement

le cœur qui est rééduqué mais l’ensemble de la chaine de transmission de l’oxygénation

des tissus. Au-delà de ces aspects lésionnels, ce sont aussi les comportements alimentaires,

Page 17: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

12

addictifs de la personne que nous modifions. Le programme d’éducation thérapeutique

comprend une diététicienne. Elle le guide vers la bonne démarche alimentaire à adopter. Il

avait déjà une alimentation pauvre en matières grasses surtout depuis la retraite. Elle lui

conseille tout de même de remplacer le beurre par une margarine riche en Oméga 3, de

manger plus le soir (réintégrer un plat protidique). Cette rééducation est donc aussi une

prévention primaire agissant sur les facteurs de risques et l’hygiène de vie.

VII. Prise en charge en réadaptation cardio-vasculaire (RCV) :

Monsieur C est suivi en phase II de la réadaptation cardio-vasculaire (annexe XV). La

réadaptation repose principalement sur le réentrainement à l’effort car les effets

physiologiques obtenus influent sur la morbidité et la mortalité des patients. Monsieur C ne

comporte pas de contre-indications à l’entrainement à l’effort (annexe XVI). Comme pour

un entrainement sportif en endurance, le réentrainement physique du patient coronarien va

chercher l’amélioration des capacités physiques, la réinsertion de la personne et

l’amélioration de la qualité de vie. L’entrainement devra répondre à certains critères : être

calibré par une épreuve d’effort qui conditionne le programme, être fondé sur

l’entrainement dynamique, être régulier, représenter un volume et une intensité de travail

suffisants. Les modalités de l’entrainement sont personnalisées sur l’évaluation de

l’adaptation à l’effort, en termes de fréquence, d’intensité et de durée des exercices, et

respectent une progression.

7.1 Effets de la réadaptation cardio-vasculaire

A travers les exercices comme la bicyclette et la marche, nous recherchons un effort

dynamique, autrement appelé effort aérobie ou d’endurance. C’est un effort de type sous

maximal et prolongé. Il entraine une surcharge volumétrique du cœur, mettant en jeu une

masse musculaire importante (augmentation de la VO2, du débit cardiaque, de la pression

artérielle systolique, chute des résistances périphériques artérielles).

Au cours de la récupération, la consommation d’oxygène reste plus élevée qu’à l’état

de repos absolu. Cette dette en oxygène fournit l’énergie nécessaire à la reconstitution des

systèmes énergétiques.

Dans le cadre de cet entrainement, nous recherchons à obtenir un effet sur les capacités

d’effort, souhaitant l’amélioration de la musculature périphérique, ainsi que sur le travail

Page 18: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

13

du myocarde. Patois-Vergès et al. Montrent que l'entrainement augmente en moyenne de

20 % les capacités aérobies maximales [7] par un impact prédominant sur le métabolisme

oxydatif musculaire : augmentation des performances oxydatives enzymatiques et de la

densité capillaire au niveau des fibres musculaires striées. Nous voulons augmenter la

puissance myocardique. L’entrainement a un effet anti-ischémique : il permet une

réduction de la zone ischémique myocardique [9] en augmentant la perfusion myocardique

par l’amélioration de la fonction endothéliale coronaire. Cela permet une amélioration du

débit cardiaque d’effort. De plus, lors de l’entrainement, la micro circulation coronaire,

c’est-à-dire la perfusion coronaire, est améliorée. La réserve coronaire est augmentée de 29

% chez les patients entrainés [9].

L'insuffisance coronarienne est corrélée à une dysfonction du système nerveux

autonome (SNA) avec une diminution de l’activité parasympathique (action frénatrice) et

une augmentation du tonus sympathique (action accélératrice). La pratique régulière d’une

activité physique augmente la réponse du tonus vagal et diminue le niveau du tonus

sympathique [10]. Cela est cependant difficilement objectivable. Nous ferons attention à la

baisse de la FC et à son essoufflement à la fin de l’exercice. Ils sont significatifs d’une

amélioration.

L’entrainement agit également sur la diminution des résistances périphériques par

réduction de la dysfonction endothéliale avec une meilleure perfusion musculaire. Elle

participe avec la réactivation de la vasodilatation NO dépendante à l’amélioration des

performances aérobies.

En fin, la réadaptation cardio-vasculaire joue un rôle important au niveau métabolique.

L’activité physique entraine une diminution de l’adhésivité et de l’agrégabilité des

plaquettes [7]. Le taux de fibrinogènes semble diminué chez les patients coronariens

entrainés en endurance. L’activité fibrinolytique serait augmentée par l’entrainement. En

effet, il existe une relation linéaire entre le niveau d’activité physique et l’augmentation de

l’activateur de plaminogène tissulaire. Ce dernier, produit par la cellule endothéliale, se lie

à la fibrine pour transformer le plasminogène en plasmine et lyser un thrombus en

formation [11]. La viscosité sanguine diminue.

Page 19: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

14

7.2 Ergométrie : développer les capacités aérobies et l'endurance musculaire

Chez Monsieur C, il existe une diminution du volume sanguin, du remplissage

ventriculaire, du volume d’éjection systolique, du retour veineux, du réseau capillaire

musculaire, et de la perfusion musculaire. Toutes ces anomalies combinées conduisent à

une diminution des capacités aérobies et de l’endurance musculaire. L’entrainement

permet une augmentation en moyenne de 20 % des capacités aérobies maximales par un

impact prédominant sur le métabolisme oxydatif musculaire. Cela accroit les

performances oxydatives enzymatiques mitochondriales et la densité capillaire. Donc il y a

une meilleure perfusion myocardique [12] des fibres musculaires striées [13].

Avant l’exercice, il est important d’expliquer à Monsieur C le déroulement de

l’entrainement, son intérêt, et les différentes phases à respecter pour éviter les risques de

blessure et de malaise (phases d’échauffement, de récupération, mais également écoute de

son corps). Je détaille à Monsieur C les critères de surveillance (FC, dyspnée, fatigue

musculaire ou générale, douleurs, etc.) avant, pendant et après l’exercice, afin qu’il les

assimile.

L’ergométrie (annexe XVII) est utilisée dans le réentrainement afin de développer une

filière énergétique. Dans notre cas, il s’agit de la filière aérobie. Trois principes sont à la

base du développement d’une filière énergétique. L’entrainement doit concerner plus

particulièrement la filière que nous souhaitons développer. Il doit être suffisant en intensité

[14] pour provoquer une surcharge pour l’organisme et mobiliser les réserves énergétiques

impliquées. Il doit être soutenu dans le temps pour maintenir le niveau d’adaptation

souhaité car tous les processus déclenchés sont réversibles dans le temps.

Pour parvenir à ces résultats, Monsieur C participe à l’atelier ergométrie se déroulant

sur bicyclette ergométrique. Il existe cinq groupes. Le niveau est adapté en fonction des

résultats de l’évaluation d’effort réalisée lors de l’entrée à la clinique. Durant son

hospitalisation, Monsieur C a évolué du groupe B au groupe D (annexe XVII). Il est passé

de 30 minutes (5 minutes d’échauffement, 20 minutes d’effort et 5 minutes de

récupération) à 40 minutes (10/25/5) de travail d’endurance sur bicyclette ce qui signe une

progression. Si nous souhaitons développer la filière aérobie, il est nécessaire de produire

Page 20: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

15

un effort prolongé (au minimum entre 10-20 minutes), d’intensité avoisinant 60 % de sa

PMA [15].

L’entrainement utilisé est un entrainement continu (sans modification de charge).

Habituellement, pour obtenir le meilleur rendement métabolique aérobie, la fréquence de

pédalage se situe entre 50 et 60 tours par minute.

A partir du test d’effort, la FC maximale d’entrainement de Monsieur C a été

déterminée : elle est de 100 battements / minute (formule de Karvonen : FC d’entrainement

= FC repos + X % (FCmax – FC repos)). Le pourcentage X est lié à la fonction

ventriculaire (X = 70-80 % si fonction ventriculaire normale, 65 % si altérée, 50 % si très

altérée). Ici, nous utiliserons X = 65 %. Quant à la puissance maximale, elle est de 90

watts. Sa FC d’effort est contrôlée durant l’exercice par un cardio fréquence mètre.

La phase de récupération fait l’objet d’une diminution d’effort en escalier afin d’éviter

tout malaise vagal, hypotension ou trouble du rythme.

7.3 Séance de gymnastique globale et de proprioception

Monsieur C fait partie du groupe B (annexe XVIII). Ce groupe est destiné aux patients

nécessitant d’une surveillance cardiaque plus importante (l’activité de marche se fait dans

l’enceinte de la clinique). Ce groupe comprend les patients qui débutent leur réadaptation.

Ces séances sont plus ludiques que les séances de réentrainement sur ergomètres. Elles

permettent de développer l’assouplissement, le bien-être au travers de la relaxation, la

coordination, l’équilibre ainsi que la gestion du souffle à l’effort.

A la fin de la séance, les patients bénéficient de kinésithérapie respiratoire. C’est une

période de récupération qui permet un retour au calme. Le but est d’acquérir différents

modes de respiration (thoracique, abdominale). Nous cherchons à apprendre au patient

comment respirer pendant un effort afin d’être le moins essoufflé possible.

En plus de ces séances, une séance de relaxation est proposée une fois par semaine.

Elle a pour but d’agir sur la composante anxiogène. Nous voulons que les patients prennent

conscience des possibilités de relâchement possibles de leur corps.

Dans ce type de séance, l’intensité du travail est difficilement quantifiable. Gérer ces

séances de groupes, en étant attentif au degré d’effort que cela représente pour chacun, est

Page 21: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

16

une tâche qui demande un haut niveau de compétences spécifiques pour le

kinésithérapeute.

7.4 Activité de marche : groupe des débutants

Monsieur C fait partie du groupe B. Il s’agit de réaliser le plus de tours possible (sur un

parcours de 260 mètres) en 30 minutes de marche (annexe XIX). Lors de cet atelier,

Monsieur C sollicite essentiellement le travail excentrique en raison des successions de

déséquilibres contrôlés que constituent la marche.

Comparativement à un travail concentrique, le travail excentrique multiplie la force et

le volume musculaire par quatre pour un même effort avec une sollicitation cardiaque

moindre [11].

7.5 Renforcement musculaire segmentaire (ou analytique) contre résistance :

développer la force musculaire

Ce renforcement représente un complément à l’entrainement global à travers le gain en

force musculaire qu’il permet. Ce type d’entrainement permet d’augmenter la force et la

fonctionnalité du patient, mais aussi d’obtenir des gains plus importants en termes de VO2

max. Pour cela, les charges utilisées devront être supérieures à 40 % de la contraction

maximale volontaire.

Monsieur C sollicite ainsi ses ischiojambiers, ses quadriceps, ses pectoraux et ses

fléchisseurs de coude (annexe XX). A chaque séance, il effectue un travail sur trois

machines maximum.

Monsieur C a bénéficié d’un pontage aorto-coronarien et d’un remplacement

valvulaire. Les exercices en résistance des membres supérieurs utilisant des poids

importants sont à éviter durant les trois premiers mois afin de ne pas gêner la consolidation

et la cicatrisation sternale. De plus, connaissant ses problèmes au niveau de la coiffe des

rotateurs, nous lui limitons tout exercice sollicitant les épaules dans les amplitudes

extrêmes. Elles sont sources de douleur.

Les exercices de renforcement sont protocolisés. Pour chacun d’entre eux, il s’agit

d’accomplir 5 séries de 10 répétitions. Monsieur C expire pendant la phase concentrique,

inspire pendant la phase excentrique. Cette phase doit être contrôlée et non relâchée

Page 22: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

17

brusquement. Il est impératif d’éviter tout blocage respiratoire afin de limiter la charge

hémodynamique (FC, PA). Le temps de repos de 30s et est à vérifier entre chaque série de

10 répétitions. Il est important de ne pas fatiguer le cœur.

Au début de l’entrainement, les progrès sont rapides. Il est donc nécessaire d’adapter

régulièrement les charges mobilisées. Afin d’obtenir des bénéfices, à la fin de chaque

séance, il est demandé à Monsieur C comment lui est apparu l’exercice : facile, modéré ou

difficile. Nous lui demandons si il a réussi à effectuer les exercices dans leur intégralité. Il

nous signale l’apparition de la moindre douleur, ou gêne, apparue lors de l’effort. En

fonction de ses réponse, la charge développée et l’exercice sont adaptés.

Pour permettre au patient de s’investir complètement dans ce travail segmentaire,

chacun dispose d’une carte magnétique personnalisée. Ainsi, chaque machine lui indique le

travail qu’il doit fournir. Les données de la carte sont actualisées à la fin de chaque de

séance en fonction du ressenti du patient (annexe X).

7.6 Kinésithérapie respiratoire collective : comprendre les différents modes

respiratoires

La sternotomie peut entrainer des problèmes d’hypoventilation respiratoire mécanique.

La kinésithérapie respiratoire s’attache à améliorer la ventilation pulmonaire, à lutter

contre l’encombrement et l’atélectasie, en étant la moins douloureuse possible [16]. Le

réentrainement à l’effort tient compte des contraintes liées à la cicatrice sternale mais une

fois la cicatrice fermée et solide, la prise en charge doit évoluer vers un entrainement plus

dynamique.

Monsieur C a bénéficié d’un pontage aortocoranarien. La kinésithérapie respiratoire est

systématique, du moins au début de la réadaptation. Cet apprentissage est l’un des

éléments qui va conditionner l’adaptation à l’effort. Il constitue l’un des premiers objectifs

à atteindre.

Elle se divise en deux séances :

- Une séance spécifique qui intéresse les patients de cardiologie avec épanchement

pleural, encombrement pulmonaire, ne nécessitant pas une prise en charge

individuelle.

- Une séance plus généraliste qui intéresse les patients de cardiologie opérés au

niveau thoracique ne nécessitant pas une prise en charge individuelle.

Page 23: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

18

Le patient qui m’est confié ne présente pas d’encombrement particulier. La mise en

place d’une prise en charge individuelle n’est donc pas nécessaire. Il participe au deuxième

type de séance. A travers elle, nous souhaitons que Monsieur C prenne conscience des

différents modes respiratoires (thoracique et diaphragmatique), de la position de ses

épaules, du rôle primordial du diaphragme lors de l’inspiration. Nous cherchons également

à l’éduquer à la respiration adaptée à l’effort. Nous renforçons les muscles respiratoires

pour que ces derniers ne deviennent pas un facteur limitant lors de l’entrainement

physique. Nous lui expliquons que cela diminue la fréquence cardiaque et donc l’utilisation

d’oxygène lors de l’effort.

A travers ces exercices (annexes XXI), nous souhaitons montrer au patient comment

contrôler sa respiration lors d’un effort ou lors d’un état de stress.

VIII. Bilans

8.1 Bilan de sortie : amélioration générale du plan cardio-vasculaire

Ces bilans sont réalisés la semaine du 6 mai 2013 à la fin de sa prise en charge en

hôpital de jour.

Le bilan cutané, trophique et circulatoire montre une évolution favorable. Toutes les

cicatrices sont mobiles. Les hématomes des membres inférieurs et supérieurs sont à peine

visibles. Son œdème du membre inférieur a diminué. Il n’y a plus de différentiel gauche-

droite au niveau de la mesure malléolaire. Ce dernier est d’1 mm à 10 et 20 cm au-dessus

de la malléole. Monsieur C porte des bas de contention la journée.

Le drain a été supprimé permettant, côté gauche, de passer de 80 à 90° d’abduction

(annexe VII).

Lors du bilan musculaire de sortie, nous réalisons le calcul de la 3-RM du quadriceps.

Nous trouvons la même valeur des 2 côtés, c’est-à-dire 16 kg ce qui correspond à une 1-

RM de 17,2 kg (annexe VIII). Nous pouvons alors constater que la charge maximale

déplacée par les quadriceps de Monsieur C a augmenté durant son hospitalisation.

Le mode de déambulation de Monsieur C n’a pas changé mais l’évaluation de la

pénibilité de l’effort montre un travail perçu comme « assez facile : vous ne ressentez pas

Page 24: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

19

de fatigue après l’arrêt de l’exercice » (annexe X). Son périmètre de marche au 26 avril

2013 est passé de 520 mètres à 1500 mètres en 30 minutes, en faisant une pause et en

s'aidant d'un bâton de randonnée. Le seuil de fatigabilité de Monsieur C a augmenté.

Le niveau de dyspnée de Monsieur C lors de la marche a régressé. Il est passé du stade

2 au stade 1 avec la classification NYHA : « pas de dyspnée, capacité d’effort normale

pour l’âge » ; et du stade 2 au stade 1 sur l’échelle de Sadoul et Polu « dyspnée pour des

efforts importants ».

Monsieur C est beaucoup moins essoufflé. Il diminue le nombre de pauses pendant

l’effort (une contre deux au début de sa prise en charge) et la distance parcourue lors de

l’effort est augmentée. Il parle plus facilement en marchant et récupère plus rapidement

(moins de 5 minutes). Son pouls est passé de 80 à 72 pulsations/min à la fin de l’exercice.

Monsieur C réalise un test d’effort le 10 mai 2013. L’effort est interrompu pour

épuisement musculaire sans douleur thoracique ni dyspnée. Le seuil ventilatoire est franchi

au palier de 50 watts. Le pic de VO2 est mesuré à 21 ml/kg/min ce qui correspond à 88%

de la fréquence maximale théorique (133 battements / minute). Monsieur C a amélioré ses

capacités maximales d’effort. Ceci est objectivé par la progression de la capacité maximale

de travail (changement de groupe de Monsieur C dans les différents ateliers) et du pic de

consommation d’oxygène mesuré lors du test d’effort. Il a ainsi développé une meilleure

tolérance aux efforts sous maximaux par réduction pour la même charge de travail de la

consommation d’oxygène du myocarde (annexe XXII). Sa fréquence cardiaque reste stable

pour un effort utilisant une charge plus élevée.

Cependant ses progrès resteront limités car il présente une hypertrophie ventriculaire

gauche et deux de ses coronaires restent mal vascularisées. Par conséquent, il ne pourra

dépasser les valeurs obtenues à la fin du protocole de réadaptation, même avec de

l’entraînement. Il s’agira alors pour lui d’entretenir ces capacités obtenues suite au

programme de réadaptation cardio-vasculaire. A la fin du séjour, il travaille sur bicyclette

ergométrique en fractionné de 30 watts en 1 minute (33 % de la puissance maximale) / 65

watts en 30 secondes (72 % de la puissance maximale), ceci pendant 20 minutes après 5

minutes d’échauffement.

Page 25: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

20

Monsieur C est très satisfait du programme de rééducation. Il a le sentiment de bien se

remettre, de retrouver ses forces. Il n’exprime aucune doléance, hormis des douleurs

régulières lombaires et cervicales qu'il évalue supportables. Il ne se plaint plus de douleur

thoracique.

8.2 Bilan de l'éducation thérapeutique : participation active du patient

A la fin de son séjour, nous vérifions les connaissances acquises par Monsieur C lors

des séances d’éducation thérapeutique. Les conseils diététiques sont parfaitement maîtrisés

et son bilan lipidique est bien contrôlé. Il connait la conduite à tenir en cas de douleurs

thoraciques et les conseils de prévention de l’endocardite infectieuse. Monsieur C envisage

de reprendre son activité quotidienne de vélo d’appartement. Il connait les règles à

respecter lors de l’effort : toujours commencer par un échauffement, être à l’aise pendant

l’effort et ne pas dépasser une fréquence cardiaque au-delà de 85 battements / minutes.

IX. Discussion

Les risques de lésions musculosquelettiques demeurent assez rares lors des

réadaptations cardio-vasculaires à compter du moment où ces dernières sont ajustées. Il

s’agit d’adapter l’activité physique aux capacités réelles du sujet et de dépister les

pathologies susceptibles d’être aggravées. Le mot d’ordre est donc la personnalisation.

Afin d’y parvenir, il faut évaluer et mesurer l’adaptation à l’effort. Les tests d’effort

standardisés restent la référence car ils permettent de mesurer les capacités maximales. A

partir des résultats, un pourcentage de FC maximale est utilisé afin de déterminer le niveau

utile de reconditionnement qui sera contrôlé durant les séances d’entrainement par un

cardio fréquence mètre. Le contrôle de l’entrainement est également effectué par la

sensation d’aisance respiratoire, la perception du seuil de fatigue (annexe X).

En mai 2013, Monsieur C ne possède pas de contre indications à cette réadaptation.

Néanmoins il faut prendre en compte une maladie de Parkinson à un stade 1 (Annexe

XXIII : Stades de Hoehn et Yahr). Lors de cette prise en charge, la maladie n’a pas été

prise en compte car elle n’avait aucun impact fonctionnel sur la rééducation proposée.

Mais si le stade de cette maladie avait été plus avancé chez Monsieur C, aurait-il pu être

intégré dans ce protocole de rééducation ? Sous quelles conditions ? Qu’en serait-il de ses

possibilités à suivre cette réadaptation cardiovasculaire s’il présentait la maladie au stade

2 ? Le protocole utilisé dans cette réadaptation cardio-vasculaire propose plusieurs cours

Page 26: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

21

collectifs. Quelles adaptations faudrait-il y faire pour lui permettre d’atteindre les objectifs

fixés par ces séances ?

Durant son séjour, nous amenons Monsieur C à apprendre les « bons » et les « mauvais »

efforts qu’il peut fournir, les bonnes méthodes de travail, mais également à se contrôler et à

connaître ses limites. Le but de l’éducation thérapeutique (E.T) est qu’il s’approprie les

informations apportées par l’ensemble des professionnels. Il devient acteur de la gestion de

sa pathologie chronique et peut appliquer par la suite tout ce qu’il a appris durant son

séjour. La poursuite des différents apprentissages obtenus lors du séjour a un impact fort

sur la qualité de vie. Ne peut-on pas se servir des bases acquises par Monsieur C lors de

l'E.T afin de proposer un nouveau protocole de réadaptation ? Quel programme de

réadaptation adapté pourrions-nous proposer à Monsieur C à un stade installé d’une

maladie de Parkinson ? Quelles sont les parties du protocole qui nécessitent un

développement plus important ou des modifications afin d’influer sur la qualité de vie de

Monsieur C ?

Est-il judicieux de chercher à établir un programme de réadaptation protocolisé chez un

patient Parkinsonien porteur d’une pathologie cardio-vasculaire ? Est-ce possible ? Quelles

en sont les limites ?

La rééducation occupe une place majeure dans la vie du parkinsonien. Pourtant, peu de

travaux d’essai ont validé ce type de rééducation.

En 2012, la Société Française de Neurologie [17] publie dans la revue neurologique

une étude portant sur l’évaluation d’un programme d’éducation thérapeutique dans la

maladie de Parkinson. Leur objectif est d’étudier la qualité de vie de patients parkinsoniens

avec ou sans programme d’éducation thérapeutique. Le programme éducatif comprend des

séances individuelles et collectives. Après un an de suivi, les résultats montrent une

amélioration significative de différentes dimensions du PDQ39 (annexe XXIV), de l’état

moteur et psychologique.

Néanmoins la prise en charge des personnes atteintes d’une Maladie de Parkinson

(MP) en cours collectif est difficile. L’état du patient fluctue d’un jour sur l’autre, mais

également au cours de la journée, en fonction de la phase dans laquelle il se trouve. La

mise en place d’un programme précis type et le moment sont donc difficiles à mettre en

place. Néanmoins des grandes lignes sont fortement envisageables.

Page 27: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

22

A la phase "lune de miel", le maintien des activités et/ou l’incitation aux exercices

physiques réguliers permet de développer des capacités respiratoires, de mobilité,

d’équilibre et de posture. A la phase de maladie installée, le kinésithérapeute doit pallier

l’atteinte de la motricité automatique et solliciter la motricité volontaire : préparation

mentale, concentration sur la tâche, décomposition des gestes complexes en séquences. À

l’arrivée des fluctuations, le travail s’adapte à l’état moteur du patient. En phase ON, les

techniques restent proches de celles de la phase débutante mais s’attachent aussi aux

nouvelles difficultés apparues dans la vie courante. En phase OFF, alors que toute mobilité

nécessite un effort de volonté considérable pour le patient, l’accent est mis sur la gestion

des inconforts et des insécurités rencontrés au quotidien : aides aux transferts, manœuvre

de retournement au lit, contrôle des chutes et aussi mise en évidence des possibilités

résiduelles d’autonomie [18, 19].

9.1 Programme de réadaptation du patient Parkinsonien

Dans le cadre du protocole de prise en charge cardiovasculaire, différents outils

peuvent également être impliqués dans un programme de réadaptation du patient

Parkinsonien. Nous allons étudier les particularités.

a) La marche

En RCV, la marche a pour but de solliciter le cœur lors d’un travail excentrique. Si cet

atelier entre dans un protocole de rééducation du patient Parkinsonien, d’autres paramètres

sont à prendre en compte. En effet, les symptômes de la maladie de Parkinson (MP)

comportent la difficulté à initier le mouvement (akinésie), la lenteur et la difficulté à

maintenir le mouvement (bradykinésie), ainsi que des instabilités posturales (un manque

d’équilibre, une posture voûtée et des tremblements musculaires). En parallèle du travail

cardiovasculaire de la marche, nous chercherons à développer des stratégies attentionnelles

simples à réaliser, comme s’efforcer à marcher vite, et à grands pas afin d’améliorer

l’équilibre et de diminuer les effets de la bradykinésie. La rééducation de la marche

qualitative mobilise l’attention du patient sur des aspects spécifiques la marche en utilisant

des moyens de contrôle comme l’indiçage sonore et / ou visuel [20]. La marche

quantitative par l’enchainement répété des pas sur tapis roulant apporte non seulement une

amélioration des qualités d’endurance mais également de la régularité de l’allure et de la

longueur d’enjambée [18].

Page 28: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

23

En 2009, Daniel K. et coll. [21] étudient les changements dans l'activité de marche et

d’endurance après une réadaptation interprofessionnelle chez les personnes atteintes de

maladie de Parkinson. Ils émettent les hypothèses suivantes. Une dose plus élevée de

réadaptation se traduirait par des améliorations de l’activité et de l’endurance de la marche.

Les seuils de départ pourraient influencer des changements après la réadaptation. Ils

utilisent deux mesurent afin de quantifier les résultats : le moniteur d’activité (AM) et le

test de marche de deux minutes (2MWT) (annexe XXV). Les résultats montrent des

changements dans l’activité de marche et d'endurance mais de manière non significative.

Cependant, à la suite de doses de travail plus élevée, chez les MP ayant une faible

référence d’endurance à pied, il est noté une amélioration significative dans le 2MWT, les

activités de la marche et l’endurance.

A la lecture de ces articles, les exercices de marche trouvent une place importante dans

un protocole de rééducation du patient Parkinsonien. Monsieur C peut donc continuer cette

partie du protocole de RCV. Une surveillance concernant l’apparition des signes cliniques

pouvant justifier un problème cardiaque (pouls, sueurs, douleur de poitrine rétro-sternale,

pâleur) sera mise en place.

b) Endurance et renforcement musculaire

Dans la RCV, cette activité de la marche va de pair avec le travail ergométrique,

développant l'endurance, et celui de renforcement musculaire. L’exercice en résistance

progressive est avantageux dans la réadaptation des patients Parkinsoniens car il peut avoir

un effet positif sur la taille du muscle, la force musculaire, l’endurance musculaire et la

fonction neuromusculaire [22]. L’entrainement permet d’augmenter les capacités aérobies

maximales par un impact sur le métabolisme oxydatif musculaire, la force et la

fonctionnalité. Dans la maladie de Parkinson (MP), l’exercice physique induirait une

augmentation du niveau dopaminergique. Crizzle M.A. et coll. [23] étudient différentes

études portant sur l’efficacité de l’exercice physique sur la mortalité, la force, l’équilibre,

la mobilité et les activités de la vie quotidienne pour les personnes souffrant d’une MP. Ils

trouvent, dans l’article de Koch G. et coll. [24], que l’augmentation de la charge de travail

au cours d’exercices entraine une augmentation exponentielle de l’activité de la dopamine.

Néanmoins ces constatations ont été réalisées chez le sujet sain. A partir de leur revue de la

littérature, Tambosco L. et coll. [25] montrent qu’il n’est pas confirmé que l’exercice chez

Page 29: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

24

le patient parkinsonien induit la libération supplémentaire de dopamine et contribue à

ralentir la perte progressive des cellules dopaminergiques.

Les troubles du mouvement chez le MP, associé à la bradykinésie et à la rigidité,

augmentent les réponses cardio-vasculaires et métaboliques à l’exercice submaximal en

interférant avec le mouvement de l’exercice. Schenkman M. et coll. [26] montrent que les

personnes atteintes de la MP dépensent plus de 20% d’énergie que leurs homologues en

bonne santé, lors d’exercice de bicyclette ergométrique ou de tapis roulant. Pour un même

exercice, la fréquence cardiaque et les valeurs de lactate dans le sang sont plus élevées

chez une personne atteinte de la MP. Cela suggère une faiblesse de l’économie de

mouvement dans l’économie de la marche générale. Protas E.J. et coll [27] en déduisent

une intensité du rythme cardiaque appropriée de travail comprise entre 60 % et 85 % de la

VO2max. Cette étude exclue les patients atteints de troubles cardio-vasculaires. Alors, lors

de la rééducation de Monsieur C, ce travail se limiterait plus à un travail compris aux

alentours de 60 % de la VO2max. Un travail aérobie aurait pour lui une double utilité. La

première est de continuer à travailler son endurance pour entretenir les fonctions

cardiaques et musculaires. La deuxième est d’obtenir une marche la plus économique

possible. Le tout est d’éviter un déconditionnement à l’effort. Sa rééducation cardiaque est

bénéfique et sert de réentrainement à l’effort du patient Parkinsonien.

Lors de leur étude portant sur les effets de l’entrainement physique en endurance, en

2008, Schenkman M. et coll. confirment l’étude ci-dessus. La puissance maximale aérobie

(PMA) d’un patient Parkinsonien est similaire à celle d’une personne d’âge comparable en

bonne santé [26]. La différence va se voir sur le temps mis pour atteindre la PMA. Ce

dernier est alors inférieur chez le MP. La qualité de la marche ainsi que l’économie du

mouvement s’en trouvent affectés. Après un programme de quatre mois d’endurance, ils

montrent que les participants obtiennent une meilleure économie de mouvement qui

perdure jusqu’à 16 mois après. Le travail en endurance a modifié plusieurs facteurs. La

dépense énergétique de repos a diminué. Trois autres facteurs importants auraient été

améliorés : l’efficacité de la production d’énergie mitochondriale via la phosphorylation

oxydative, le coût énergétique de la ventilation ainsi que la contraction musculaire

mécanique (qui peut être influencée par le type de fibre musculaire et la coordination des

mouvements multi-segmentaires). La dépense énergétique des patients lors d’une marche

de 2,5 miles par heure est passée de 10,7ml/min/kg au départ, à 9,4 ml/min/kg à 4 mois et

Page 30: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

25

8,9 ml/min/kg à 16 mois. Le travail en endurance de Monsieur C réalisé lors de la RCV

pourrait alors être continué dans le cadre d’un programme de rééducation du Parkinsonien

en vue d’une économie de mouvement. Cet article montre aussi que cet entrainement

spécifique en endurance aurait un impact bénéfique sur l’équilibre, l’exécution de tâches

mais également sur la qualité festinante de la marche. Après quatre mois, un des patients

utilisait moins d’étapes pour se tourner et ceci étant conservé à 10 et 16 mois. Nous

émettrons tout de même une réserve à cet argument étant donné que cette étude ne portait

que sur trois personnes et que cette dernière remarque ne concernait qu’une personne.

Le réentrainement à l’effort lors de la RCV comporte également le renforcement

musculaire. Il permet d’augmenter la force et la fonctionnalité du patient, mais aussi

d’obtenir des gains plus importants en termes de VO2max. David F.D. et coll. [22]

décident de montrer les effets de l’exercice en résistance progressive (PRE) chez les MP à

travers une revue d’articles. Ils s’interrogent des effets des changements centraux qui

accompagnent la PRE. Ils émettent l’hypothèse que ces changements pourraient modifier

les mécanismes centraux qui sous tendent la bradykinésie et une faiblesse musculaire. La

justification de l’utilisation de la PRE chez les MP est quadruple. La PRE peut augmenter

le couple et la puissance génératrice de la capacité du muscle ce qui affecte directement la

faiblesse musculaire. Premièrement, l’amélioration de la puissance et de force intra

musculaire a un impact significatif sur la bradykinésie [28]. Deuxièmement, l’exercice

améliore l’activité corticale en modifiant avantageusement l’intensité et les composantes

de la fréquence de l’activation corticale du muscle. Troisièmement, l’exercice peut ralentir

la vitesse à laquelle les scores UPDRS augmentent (annexe XXVI). Quatrièmement, il peut

y avoir d’autres avantages pour les symptômes non moteurs de la MP tels que la fonction

exécutive, l’humeur et la qualité de vie.

A la suite d’un programme de PRE, les qualités de la marche (vitesse de marche,

longueur de la foulée) ont été améliorées. Il est intéressant de voir l’impact que cela a sur

la fonction neuro musculaire. Dibble L.E.et Coll, [29] utilisent les tests de 10 mètres à

pied, celui du 6 minutes, et le temps de montée et de descente dans un escalier. L’ensemble

de ces tests se voit amélioré. Ils en concluent que la PRE excentrique pourrait influer

favorablement la bradykinésie.

Page 31: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

26

Lors de la RCP, nous montrions l’intérêt du travail excentrique dans l’économie

énergétique. Il semble également que ce travail excentrique ait sa place dans la

réadaptation du patient Parkinsonien. Dibble L.E. et coll. [29] ont montré, grâce à l’IRM,

une augmentation de 6% du volume musculaire à la suite d’un programme de PRE

excentrique. Leur justification de l’intérêt de ce mode de contraction est identique à celle

expliquée en RCV. Pour la même quantité de travail, des niveaux élevés de force sont

générés avec une consommation minimale d’oxygène. Le travail excentrique commencé

par Monsieur C en RCV conviendrait donc pour la réadaptation de sa maladie de

Parkinson. Dibble L.E. et ses collègues [28] constatent également que les PRE

excentriques améliorent considérablement la qualité de vie perçue des patients, mesurée

par le PDQ-39 (annexe XXIV).

Le travail de renforcement musculaire montre un autre intérêt. Axé sur les muscles

érecteurs du rachis, il a pour effet de réduire la rigidité des muscles fléchisseurs du tronc

et de corriger le déficit de force musculaire des muscles extenseurs en rapport avec la

parésie Parkinsonienne [19-30].

c) Fonction ventilatoire

La réadaptation cardiovasculaire est complétée par le travail respiratoire. Dans ce

cadre, ce travail visait à améliorer la ventilation pulmonaire, à lutter contre

l’encombrement et l’atélectasie. Ces exercices ventilatoires seraient également importants

dans un protocole de réadaptation du patient Parkinsonien. Cette maladie présente

différentes anomalies respiratoires. Plusieurs causes sont proposées : altération du contrôle

central de la respiration, anomalie du contrôle extrapyramidal de la musculature

ventilatoire, sécrétions bronchiques excessives, diminution de la compliance thoracique,

obstruction des voies aériennes supérieures. La rigidité thoracique et l’hypokinésie

induisent un syndrome restrictif [25] avec diminution de la capacité vitale et des volumes

de réserve. Une obstruction bronchique peut apparaitre avec une augmentation de la

capacité résiduelle fonctionnelle et du volume résiduel (apparition du syndrome mixte dans

le stade III de Hoehn et Yahr : annexe XXIII). Des anomalies ventilatoires de type apnée

du sommeil sont aussi possibles. Elles prédominent surtout chez les patients qui ont des

signes de dysautonomie. Un tiers des malades ont une dysfonction des voies aériennes

supérieures. Il s’agit le plus souvent de formes cliniquement évoluées, où la dyskinésie, la

rigidité et le tremblement touchent les structures glottiques et supra-glottiques. Les

Page 32: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

27

résistances des voies aériennes sont souvent normales au repos, mais au cours des

performances forcées la pression inspiratoire, les débits de pointe, et la relation débit-

volume s’altèrent. Ceci traduit le fait que chez la plupart des malades il existe, lors de la

ventilation forcée, une incoordination des mouvements du thorax et des voies aériennes

supérieures. Une partie de ces effets délétères de la maladie est gérée par la prise

médicamenteuse. Le problème des patients Parkinsoniens est qu’au fil des années, ils

s’accommodent aux médicaments ce qui nécessite une augmentation ou modification des

traitements. Ceci justifie l’importance d’entretenir les voies aériennes fonctionnelles [30].

d) Fonctions exécutives, cognitives

La dernière partie développée dans ma RCP correspond aux séances de gymnastique

incluant la proprioception. Ces séances dans la réadaptation de la maladie de Parkinson

sont indispensables.

La MP a une influence sur « l’humeur » et sur les fonctions exécutives, cognitives

aptitudes à « organiser ses actions » (motrices et cognitives, en particulier la

concentration). Lors de la phase de la maladie installée, la MP se caractérise par des

fluctuations motrices (effet On–Off), des blocages (freezing), des mouvements anormaux.

Les personnes atteintes de MP se plaignent le plus souvent de troubles de la marche et de

l’équilibre, de lenteur, de troubles de l’écriture, de fatigue [18]. Crizzle A.M. et coll. [23]

suggèrent que la rigidité, en combinaison avec la bradykinésie, contribue à la perte de

mobilité axiale, résultant dans la posture voûtée de personnes atteintes de la MP. Cette

maladie provoque un défaut de planification et d’exécution de l’acte moteur. Bleton J.P. et

Ziegler M. [19] rajoutent que l’akinésie désorganise les programmes moteurs acquis et

rompt l’enchainement coordonné des activités motrices. Un point intéressant de ce type de

séance est le travail sur la répétition d’un même acte afin de réduire le temps de mise en

action. Une autre stratégie est de répéter mentalement l’activité motrice avant de la

réaliser. La représentation de l’acte à accomplir est plus facile à évoquer lorsque ce travail

mental a été préalablement associé à la pratique réelle du mouvement. Il est important de

réaliser de manière consciente et volontaire chaque séquence. Cependant l’amélioration

obtenue par répétition n’est que transitoire et non transférable dans des situations de la vie

quotidienne. De plus cela demande beaucoup d’énergie et de concentration. Des temps de

repos sont nécessaires sachant que le patient Parkinsonien se fatigue rapidement et peut

Page 33: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

28

présenter de nombreuses hypotensions orthostatiques (annexe XXVII). Ces exercices

seront surtout réalisés en phase « on » lorsque les médicaments sont efficaces afin de

pouvoir réaliser ces exercices avec moins de difficulté durant les périodes « off » de

blocage moteur.

La perte de souplesse vertébrale contribue à des problèmes d'équilibre. Une telle

interaction pourrait suggérer que des exercices conçus pour améliorer la mobilité de l’axe

vertébral devraient également améliorer l'équilibre et la fonction articulaire. Il apparait

alors important de proposer des séances de gymnastiques proposant des exercices

d’assouplissement, de proprioception et de coordination (par exemple lors de la réalisation

de parcours).

Un autre intérêt de ces séances est le travail collectif. En effet, la MP présente des

troubles neuropsychiques et cognitifs tels que la dépression et l’anxiété. Le travail de

relaxation ainsi que les échanges avec d’autres patients présentant la même maladie est un

moyen d’échange, de motivation et de meilleure gestion du stress. Cependant, l’action des

médicaments reste indispensable dans le traitement de l’anxiété. La rééducation n’est

utilisée qu’en complément.

9.2 Résumé : protocole transférable mais finalités différentes

Les arguments développés ci-dessus justifient l’intérêt d’établir un programme de

réadaptation protocolaire chez un patient Parkinsonien. Monsieur C peut continuer la

réadaptation cardio-vasculaire entamée car tous les cadres proposés dans cette dernière

(marche, renforcement musculaire segmentaire, séance de gymnastique globale,

ergométrie, kinésithérapie respiratoire) sont applicables dans la rééducation d’un

Parkinsonien. En revanche, les finalités ne sont pas tout le temps identiques. La marche

permet de développer des stratégies attentionnelles afin de contrecarrer l’action des

symptômes de la maladie tels que l’akinésie, la bradykinésie et les instabilités posturales.

Le travail ergométrique et celui de renforcement musculaire permettent de développer les

capacités aérobies maximales, la force (notamment des muscles extenseurs du rachis), le

volume et l’endurance musculaire. Ils améliorent la fonction neuromusculaire. La

différence avec la RCV est qu’ici, l’objectif est d’obtenir un mouvement le plus

économique possible lors de la marche et des gestes de la vie courante en contrant, en

autre, l’action de l’akinésie. Les exercices respiratoires démontrent un intérêt commun

entre les deux protocoles étudiés. Il s’agit de conserver les volumes respiratoires afin de

Page 34: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

29

faciliter la ventilation et l’oxygénation des différentes cellules de l’organisme. Le temps

consacré à la gymnastique collective est plus élevé dans le protocole de prise en charge du

Parkinsonien. Cette période permet de détailler et de travailler plus précisément les

troubles de la marche et de l’équilibre. Le patient apprend par répétition de tâches à

planifier et à exécuter un acteur moteur plus rapidement. Elle permet aussi d’aborder le

versant psychologique pas la mise en relation avec un groupe. Des exercices de chant voir

du tai-chi sont également proposés pour favoriser la détente et le bien-être.

La mise en place d’un protocole de réadaptation du patient Parkinsonien semble

justifiée. Le réentrainement à l’effort chez les patients Parkinsoniens prend depuis peu une

place importante dans le programme de soin éducatif. Cependant, l’hétérogénéité des

paramètres d’exercice et de ces patients rend difficile la mise en place de programme

précis. L’évolution de la MP et ses présentations cliniques contraignent le kinésithérapeute

à s’interroger sur les modalités de la rééducation : le choix des techniques (rééducation en

tâches orientées), l’horaire des séances (rééducation en phases « On ou Off »), rééducation

individuelle ou en groupe, rééducation au long cours ou rééducation par stages intensifs

entrecoupés de périodes d’auto-rééducation [20]. Je n’ai pas trouvé dans la littérature

d’études portant sur la prédiction de l’effet de la réadaptation. Cela permettrait de

déterminer quels patients seraient les plus susceptibles de bénéficier de l’intervention de la

réadaptation.

Les études proposées ne détaillent pas quelle intensité de travail utiliser lors de des

exercices ergométriques et ceux en aérobie. Cela se justifie par l’exclusion systématique

des Parkinsoniens présentant une pathologie cardiovasculaire lors des études. Dans le cas

de Monsieur C, la fonction cardiaque influant sur l’ensemble des fonctions de l’organisme,

il parait judicieux de conserver les pourcentages de fréquence cardiaque utilisés lors de la

réadaptation cardiovasculaire (intensité proche de 60% de la puissance maximale aérobie).

Toutefois, une prise en charge individuelle est nécessaire. Des techniques

d’assouplissement, d’étirement, ou de massages sont les biens venus. Elles recherchent des

sensations de bien-être indispensables dans cette pathologie [19].

X. Conclusion

La mise en place d’un protocole de réadaptation chez le patient Parkinsonien est

faisable mais complexe. Le cadre proposé peut être identique à celui existant pour les

Page 35: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

30

pathologies cardiovasculaires. Néanmoins, le contenu différera. La différence apparaitra

surtout autour de la multiplicité d’évolution de la maladie de Parkinson et la gestion

médicamenteuse.

Bien que ces protocoles ne soient pas identiques dans les contenus, ils comportent un

point commun. Il s’agit de l’éducation thérapeutique du patient (ETP). L’ETP s’inspire des

modèles d’apprentissage, en particulier le modèle socioconstructiviste (Wallon, Bruner,

Vygotsky). Ce dernier s’adapte aux contraintes rencontrées chez les patients. Le

rééducateur s’apparente à un régulateur, un médiateur. Ce modèle ne fonctionne pas sans

l’existence d’une relation thérapeutique de confiance. Il prend en compte l’individu dans sa

globalité et son environnement. Il ne néglige pas pour autant les étapes d’une régulation

pragmatique : identification du problème par le patient et / ou le kinésithérapeute,

explication et démonstration de la solution, répétition, rétroaction [31].

La maladie de Parkinson est indissociable d’un traitement médicamenteux. Ce

dernier influence la rééducation que ce soit par sa prise ou sa « non-prise ». Monsieur C

doit connaitre l’impact que génèrent ces médicaments sur sa santé, ainsi que sur sa double

pathologie neurologique et cardiovasculaire. Il doit acquérir des compétences d’auto-soins.

Il revient à l’équipe médicale et paramédicale d’aider Monsieur C à comprendre le

lien entre ces deux pathologies. Elle proposera un programme d’éducation thérapeutique

personnalisé, en favorisant la participation du patient aux décisions, et en définissant ave

lui les priorités.

L’ETP inclut les proches du patient. Elle vise à long terme l’amélioration de la

qualité de vie du patient et de son entourage. L’objectif final est bien que le patient gère au

mieux sa maladie afin de s’intégrer le plus facilement dans son environnement. Sa qualité

de vie est donc indispensable à son bien-être. Il me parait nécessaire et judicieux de

protocoliser la rééducation du Parkinsonien. Ce protocole inclue des objectifs relatifs à

beaucoup de domaines. Il est néanmoins répétitif et peut sembler rébarbatif pour le patient

dans la durée et diminuer son adhésion. Toujours dans l’optique d’améliorer la qualité de

vie du patient, en complément d’un protocole de réadaptation, la pratique de certains sports

peut être proposée. Ainsi la boxe [32] ou encore le tai-chi ont fait l’objet d’étude montrant

des améliorations à court et long terme sur l’équilibre, la démarche, les activités de la vie

quotidienne et la qualité de vie.

Page 36: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

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Page 40: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Liste des annexes

Annexe I : Souffle cardiaque

Annexe II : Classification de la New York Heart Association (NYHA) de

l’insuffisance cardiaque systolique (ICS)

Annexe III : Pontage aorto-coronarien

Annexe IV : Bilan préopératoire

Annexe V : Compte rendu opératoire

Annexe VI : Echodoppler

Annexe VII : Bilan articulaire, amplitudes globales des épaules

Annexe VIII : Bilan musculaire

Annexe IX : Bilan de l’équilibre

Annexe X : Echelle de Borg, perception de l’intensité de l’effort

Annexe XI : Bilan respiratoire

Annexe XII : Echelle de Sadoul et Polu

Annexe XIII : Test d’effort

Annexe XIV : Questionnaire SF-36

Annexe XV : Journée type de rééducation de Monsieur C

Annexe XVI : Contre indications à l’entrainement à l’effort au cours des

pathologies cardio-vasculaires

Annexes XVII : Ergométrie

Annexe XVIII : Gymnastique globale

Annexe XIX : Marche

Annexe XX : Renforcement segmentaire

Annexe XXI : Kinésithérapie respiratoire collective

Annexe XXII : Bilan de l’épreuve d’effort de sortie

Annexe XXIII : Stades de Hoehn et Yahr

Annexe XXIV : PDQ-39 questionnaire

Annexe XXV : Tests de marche

Annexe XXVI : Echelle UPDRS

Annexe XXVII : Hypotension orthostatique

Page 41: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe I : Souffle cardiaque

Définition d'un souffle cardiaque : Il s’agit d’un bruit supplémentaire et anormal perçu à

l'auscultation cardiaque. Il témoigne de l'existence de turbulences lors du passage du sang

au travers d'une valvule ou d'une cloison intra-cardiaque.

Annexe II : Classification de la New York Heart Association (NYHA) de

l’insuffisance cardiaque systolique (ICS)

• Stade 1: Pas de limitation : les efforts physiques habituels ne provoquent pas de fatigue,

dyspnée ou palpitations inhabituelles.

• Stade 2 : Il existe une petite limitation des capacités physiques : le patient n’a pas de

symptômes au repos mais des efforts normaux pour l’âge provoquent fatigue, palpitations

ou dyspnée.

• Stade 3 : Il existe une limitation évidente de la capacité d’effort : le patient se sent

toujours bien au repos mais un effort minime provoque déjà des symptômes.

• Stade 4 : Le patient ne peut plus effectuer aucun effort sans éprouver de symptômes : les

symptômes de l’insuffisance cardiaque sont déjà présents au repos et s’aggravent au

moindre effort

Annexe III : Pontage aorto-coronarien [33]

Le principe du pontage aorto-coronarien (PAC) est une procédure chirurgicale qui

consiste à améliorer la perfusion du myocarde en créant de nouveaux greffons artériels

(conduits). Implantés en aval des zones de rétrécissement, ces greffons vont court-circuiter

l’obstacle au niveau des artères coronaires. Chez Monsieur C, le greffon de pontage utilisé

est la veine saphène qui est prélevée au niveau de la jambe.

L’opération se déroule sous anesthésie générale et nécessite une incision au milieu du

sternum (sternotomie). Dans la majorité des cas, le cœur est arrêté pour permettre le travail

des sutures fines (anastomoses) et une circulation extracorporelle est installée pour

effectuer le travail du cœur et des poumons durant cette période. Dans certains cas précis,

cette procédure peut aussi être réalisée sans circulation extracorporelle, la procédure est

alors dite à « cœur battant ». La procédure chirurgicale dure de 3 à 6 heures en fonction de

la complexité du cas.

Page 42: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe IV : Bilan préopératoire

Page 43: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe V : Compte rendu opératoire

Page 44: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe VI : Echodoppler

Annexe VII : Bilan articulaire, amplitudes globales des épaules

Entrée Gauche Droite Norme

Abduction 80° 95° 160°

Flexion 90° 90° 160°

Extension 30° 30° 60°

Rotations

Effectuées coude au corps.

- rotation médiale physiologique : 90°

- rotation latérale : 30° (norme = 45°)

Amplitudes globales des épaules

Sortie Gauche Droite norme

Abduction 90° 95° 160°

Flexion 90° 90° 160°

Page 45: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe VIII : Bilan musculaire

Nous cherchons lors de la première séance la charge maximale (ou 1RM) que le muscle

est capable de déplacer lors d’un seul exercice. Cependant, comme la charge maximale

peut être traumatique à soulever pour le muscle, nous allons calculer la 3-RM. Il s’agit de

la charge maximale que le muscle est capable de déplacer trois fois de suite et non quatre.

Protocole : le patient commence par un échauffement de vingt répétitions à charges très

basses ; puis par une méthode à tâtons, nous essayons d’encadrer la charge que le patient

est capable de soulever trois fois et non quatre. Nous commençons par mettre une charge

de dix kilos.

Finalement, la 3-RM pour le quadriceps gauche 10,5 kg et 10 kg à droite. Puis à

l’aide de la table de Berger, on trouve la 1-RM, c’est-à-dire la charge maximale que la

patiente est capable de soulever seulement une fois. Pour le quadriceps gauche, cela donne

11,3 kg et 10,75 kg pour le côté droit.

Jambe Cuisse gauche Cuisse droite

Entrée Sortie Entrée Sortie

3-RM 10,5 16 10 14

1-RM 11,3 17,2 10,75 15

Page 46: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe IX : Bilan de l’équilibre

Statique :

Dynamique : Tinetti

Sur un pied Côté gauche Côté droit

Yeux ouverts 4 secondes 3 secondes

Yeux fermés Pas possible.

Page 47: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe X : Echelle de Borg (1998), perception de l’intensité de l’effort

6

7 Très, très légère

8

9 Très légère

10

11 Légère

12

13 Un peu difficile

14

15 Pénible

16

17 Très pénible

18

19 Très, très pénible

20

L’évaluation de la pénibilité de l’effort

10 : travail très difficile. Nécessité d’un repos immédiat.

8 : travail difficile. Vous reprendriez avec peine une activité tout de suite après.

6 : travail un peu dur. Vous pourriez reprendre doucement une nouvelle activité.

5 : juste bien. Vous êtes capable d’enchainer directement sur un autre exercice.

4 : travail assez facile. Vous ne ressentez pas de fatigue après l’arrêt de l’exercice.

2 : travail léger. Il ne vous a pas semblé fournir d’effort pendant l’exercice.

Page 48: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XI : Bilan respiratoire

Périmètre Sous axillaire Xiphoïdien nombril

Inspiration maximale 103 98 91

Expiration maximale 99 93 88

différence 4 5 3

Au repos 98 94 89

Annexe XII : Echelle de Sadoul et Polu : échelle d’évaluation fonctionnelle de la

dyspnée (Intensité de l’effort par rapport aux activités de la vie quotidienne)

• Stade 0 : Pas de dyspnée

• Stade 1 : Dyspnée pour un effort important et au-delà du 2ème

étage.

• Stade 2 : Dyspnée au premier étage, à la marche rapide ou en pente légère.

• Stade 3 : Dyspnée à la marche normale, à plat.

• Stade 4 : Dyspnée à la marche lente.

• Stade 5 : Dyspnée au moindre effort.

Page 49: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XIII : Test d’effort

Il représente le moyen le plus conventionnel pour apprécier la baisse des

performances physiques au cours des maladies cardiovasculaires.

Protocole : nous partons d’une charge de 30W de départ, puis toutes les minutes,

les charges augmentent de 10W. Nous demandons au patient d’aller le plus loin possible

dans l’effort. Si tout va bien, nous arrêterons l’effort lors de l’atteinte de la FCmax

théorique. La fatigue représente un facteur limitant.

Durant l’épreuve, nous observons : la tension artérielle (TA) à la recherche d’une

hypertension artérielle, la dyspnée, la fréquence cardiaque et l’électrocardiogramme. La

mesure des échanges gazeux est aussi étudiée. Elle permet d’explorer l’ensemble de la

chaine de captation, de transport et d’utilisation de l’oxygène, indispensable aux

phosphorylations oxydatives.

Chez une personne déconditionnée, lors de l’arrêt de l’effort, les courbes de CO2, et

d’02 diminuent.

Les seuils ventilatoires :

- Seuil ventilatoire 1 (SV1) : augmentation brutale du CO2 due à l’arrivée de l’acide

lactique dans les échanges, dans le masque.

But du réentrainement à l’effort (RAE) : repousser dans le temps l’arrivée de ce

seuil. Sur la courbe, on note un net changement de courbe.

- Seuil ventilatoire 2 (SV2) : il correspond au maximum des échanges possibles.

Normalement, nous voyons un autre de changement de pente de la courbe : elle

s’aplatit. Nous atteignons un seuil maximal imagé par un plateau.

Chez les sujets porteurs de maladies cardiovasculaires, ce plateau n’est en règle pas atteint

et l’on mesure alors le pic de VO2, témoin des capacités oxydatives maximales et donc le

témoin de la fatigue physique la plus élevée.

Page 50: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XIV : Questionnaire SF-36

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Page 53: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XV : Journée type de rééducation de Monsieur C

10h15-11h : renforcement segmentaire.

11h30-12h : marche.

12h-12h30 : gymnastique respiratoire.

15h-15h30 : gymnastique collective.

16h-17h : ergométrie.

En plus de la rééducation, le patient dispose :

- De cours de diététique : il est fait un bilan d’entrée. Puis la diététicienne donne des

cours de cuisine, d’étiquetage. Une pesée par semaine est effectuée.

- D’un suivi psychologique si le patient le demande.

- De cours portés sur la pathologie (sur les valves pour Monsieur C), sur les activités

physiques proposées, sur les facteurs de risque.

Le patient rend visite au cardiologue une fois par semaine.

Annexe XVI : Contre indications à l’entrainement à l’effort au cours des pathologies

cardio-vasculaires [11].

- L’angor instable ;

- L’insuffisance cardiaque décompensée ;

- Les troubles rythmiques ventriculaires complexes ;

- L’HTA sévère (l’intensité des exercices doit être modérée lorsque la tension

systolique est supérieure à 180mmHg et la tension diastolique supérieure à

105mmHg) ;

- L’HTA pulmonaire systolique supérieure à 60 mmHg au repos ;

- La présence de thrombus intra cavitaire volumineux ou pédiculé ;

- Un épanchement péricardique de moyenne à grande abondance ;

- Des antécédents récents de thrombophlébites avec ou sans embolie pulmonaire ;

- Les myocardiopathies obstructives sévères ;

- Le rétrécissement aortique serré et/ou symptomatique ;

- Toute affection inflammatoire et/ou infectieuse évolutive ;

- Tout problème orthopédique interdisant la pratique de l’exercice.

Page 54: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexes XVII : Ergométrie

Un travail ergométrique sur bicyclette est intégré lors du réentrainement à l’effort.

Chaque patient dispose d’une carte à puce comprenant un programme personnalisé.

Chacun porte un cardio fréquence mètre afin de contrôler sa fréquence cardiaque pendant

l’effort. Chaque patient est autonomisé et doit surveiller sa fréquence. Il doit respecter le

seuil que le cardiologue a fixé.

Il existe différents groupes en fonction du niveau de chacun :

- Groupe A : la séance dure 60 minutes en petites sessions courtes (ex : 2 x 20 min

avec 5 minutes de récupération). l’effort est soit fractionné, soit constant. L’objectif

principal de ce groupe est de mobiliser le système périphérique.

- Groupes B-C-D-E : il s’agit d’une session d’endurance de 30 à 45 minutes. Les

modalités sont les suivantes : fractionné ou constant – travailler au seuil

d’essoufflement et ou de fréquence cardiaque d’effort prescrite. En fonction des

progrès, nous augmenterons la durée avant l’intensité. L’objectif principal est de

mobiliser les systèmes périphérique et central.

Les spécificités des différents groupes sont :

o Groupe B : 5/20/5 minutes.

o Groupe C : 25/5 min.

o Groupe D et E : 10/25 – 30/5 min.

Fiches d’ergométrie :

Page 55: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien
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Page 57: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XVIII : Gymnastique globale

Groupes C-D-E : exercices physiques collectifs

C D E

Gymnastique - Renforcement musculaire :

petit matériel (haltères,

élastiques) + remise livret en

fin de séance

- ou stretching

Initiation au renforcement

musculaire abdominal en position

allongé.

Augmentation du nombre de répétitions (8-10 reps) et de l’intensité

(charge en fonction des patients).

ACA (Activité

collective

adpatée)

Augmentation des rythmes et du nombre des séances

Ponctuer la séance de pauses, permettant la prise de conscience des

sensations d’effort.

Relaxation Contracté-relâché, sophrologie, détente…

Groupe B : Gymnastique

Objectifs :

- Mobiliser les articulations au niveau du tronc, des épaules…avec un travail

respiratoire associé.

- Renforcement musculaire avec ou sans haltères des membres supérieurs ou / et

inférieurs.

- Amener à une décontraction musculaire afin de favoriser une liberté de

mouvements facilitant la respiration.

Moyens :

- Travail en positon assise de manière habituelle. Possibilité de travailler debout en

appui ou pas au dossier de sa chaise si le public auquel on s’adresse le supporte,

- Mobilisation des membres supérieurs afin de mobiliser la cage thoracique, les

épaules : élévation des membres supérieurs, ABD/ADD, travail de correction de la

colonne vertébrale dans son ensemble, ciblé sur un travail de la colonne dorsale,

cervicale…

- Travail des membres inférieurs : flexion de hanches, travail des pieds (orteils,

cheville…).

- Gymnastique respiratoire associée,

- Prise de conscience de la mobilité de la colonne lombaire assis ou debout, anté et

rétro version du bassin…travail des abdominaux avec la respiration…

- 1 séance par semaine de relaxation en position assise.

Page 58: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XIX : Marche

Groupe B : 30 minutes dans le parc

Il s’agit pour les patients déconditionnés de marcher pendant 30 minutes sur un parcours de

260 mètres. Si l’activité est trop difficile, les pauses sont autorisées. Les patients disposent

également d’aides techniques (bâtons de marche) s’ils le souhaitent. Nous leur demandons

de marcher à sa cadence proche du seuil d’essoufflement.

A la fin de l’activité, nous notons le nombre de tour effectué, le nombre de pause et

l’utilisation ou non d’aide technique. Nous leur demandons également leur fréquence

cardiaque au repos avant l’épreuve puis celle prise tout de suite à la fin de l’épreuve.

Cette activité d’endurance est pratiquée quotidiennement.

Le passage dans le groupe C est possible dès que le nombre de tour obtenu est de 8.

Veiller à ce que la température extérieure ne soit pas trop basse surtout chez les patients les

plus déconditionnés : au-dessous de 0° de préférer la marche dans le gymnase.

Surveillance : la marche doit être confortable pour le patient (échelle de Borg).

Marche des autres groupes :

Marche C Marche D Marche E

Durée 45 minutes (environ 3 km) 60 min 60 min

Vitesse 3 km/h 4 km/h 5 km/h

Intensité travail en fonction du groupe / pause si nécessaire en milieu de parcours

Prise de pouls avant de partir / au milieu du parcours / au retour

Page 59: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XX : Renforcement segmentaire

Page 60: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XXI : Kinésithérapie respiratoire collective

Les moyens :

- En position assise, inspiration nasale et expiration buccale. Prise de conscience par

la position des mains sur l’abdomen, sur le thorax, sur les côtes. Possibilité de

travailler debout, à la marche, à l’effort. Bien se caller

- Travail avec les membres supérieurs ou inférieurs afin d’augmenter l’expansion

thoracique ou abdominale.

- Travail avec des haltères, bâtons, sangles…afin de mobiliser plus un côté du thorax

que l’autre, cibler le travail respiratoire.

- Travail en position allongée :

o Sur le dos (mains sur les côtes, poids sur l’abdomen)

o Sur le côté défaillant : la résistance est le sol. on pousse les côtes contre le

sol lors de l’inspiration.

o Sur le côté sain : la résistance se fait avec nos mains

NB : on peut aussi passer le bras libre au-dessus de la tête et demander

d’étirer le bras lors de l’inspiration pour ouvrir la cage thoracique.

Travail respiratoire en soin individuel :

- Explication du fonctionnement d’un triflow

- Machine alpha 200c : rentrer de grands volumes d’air pour ouvrir les secteurs

pulmonaires mal ou non ventilés. Les attentes :

o Recrutement pulmonaire

o Amélioration de l’expansion pulmonaire

o Amélioration de l’hématose

o Mobilisation du thorax

o Augmentation de la capacité vitale.

Page 61: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XXII : Bilan de l’épreuve d’effort de sortie

- L’épreuve d’effort est sous maximale.

- Monsieur C arrête suite à un épuisement musculaire.

- Il n’est noté aucune douleur, ni de dyspnée.

- Nous signalons un sous décalage ST significatif en d’effort.

- Ischémie ou HVG ?

En fin d’effort, il ya probablement une fuite du circuit de V02.

Annexe XXIII : Stades de Hoehn et Yahr (1967)

- Stade 0 : Pas de signes parkinsoniens.

- Stade I : Signes unilatéraux n’entraînant pas de handicap dans la vie quotidienne.

- Stade II : Signes à prédominance unilatérale entraînant un certain handicap.

- Stade III : Atteinte bilatérale avec une certaine instabilité posturale, malade

autonome.

- Stade IV : Handicap sévère mais possibilité de marche, perte partielle de

l’autonomie.

- Stade V : Malade en chaise roulante ou alité, n’est plus autonome.

Page 62: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XXIV : PDQ-39 questionnaire

S’il vous plaît, remplir le formulaire suivant et s’il vous plaît cocher une case pour chaque

réponse.

A cause de la maladie de Parkinson, combien de fois au cours du dernier mois avez-vous…

De temps

en temps

Jamais Parfois Souvent toujours

1 Avez-vous des difficultés à effectuer des

activités de loisir que vous aimeriez faire ?

2 Avez-vous de la difficulté à effectuer des

tâches ménagères, du bricolage, de la

cuisine ?

3 Avez-vous de la difficulté à effectuer à

porter vos sacs de courses ?

4 Avez-vous de la difficulté à effectuer

800m ?

5 Avez-vous de la difficulté à marcher 100

m ?

6 Avez-vous des problèmes pour vous

déplacer à votre domicile ?

7 Avez-vous de la difficulté à vous déplacer à

l’extérieur ?

8 Avez-vous besoin d’une personne quand

vous sortez ?

9 Etes-vous effrayé ou inquiet à l’idée de

tomber à l’extérieur ?

10 Vous sentez-vous « prisonnier » dans votre

domicile ?

11 Avez-vous des difficultés à effectuer votre

toilette seul ?

12 Avez-vous des difficultés à vous habiller

seul ?

13 Avez-vous des difficultés à faire les lacets

de vos chaussures ?

14 Avez-vous des difficultés à écrire

lisiblement ?

15 Avez-vous des difficultés à couper votre

nourriture ?

16 Avez-vous des difficultés à prendre un verre

sans le renverser ?

Page 63: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

17 Vous sentez-vous déprimé ?

18 Vous sentez-vous isolé et seul ?

19 Avez-vous envie de pleurer ?

20 Vous sentez-vous en colère ou amer ?

21 Vous sentez-vous angoissé ?

22 Vous sentez-vous inquiet quant à l’avenir ?

23 Avez-vous l’impression de dissimuler votre

maladie à votre entourage ?

24 Evitez-vous les situations où vous devez

manger et boire en public ?

25 Vous sentez-vous gêné en public à cause de

votre maladie ?

26 Vous sentez-vous inquiet de a réaction des

gens quant à votre maladie ?

27 Avez-vous des problèmes dans votre

entourage proche par rapport à votre

maladie ?

28 Manquez-vous de soutien de votre

conjoint ?

29 Manquez-vous de soutient de la part de vos

proches ou de vos amis ?

30 Vous endormez-vous involontairement dans

la journée ?

31 Avez-vous des problèmes de concentration

enlisant ou en regardant la télé ?

32 Sentez-vous votre mémoire diminuer ?

33 Avez-vous des rêves difficiles ou des

hallucinations ?

34 Avez-vous des difficultés à parler ?

35 Avez-vous des difficultés à communiquer

correctement avec vos proches ?

36 Vous sentez-vous rejeté ?

37 Avez-vous les muscles douloureux, des

crampes ou des spasmes ?

38 Avez-vous les muscles douloureux, des

crampes ou des spasmes ?

39 Avez-vous très chaud ou très froid ?

Page 64: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XXV : Tests de marche

- Activité de marche (AM) : L' AM est une mesure instrumentale ambulatoire qui est

utilisé pour enregistrer le temps consacré à la marche et le nombre de périodes

d'une durée de marche d’au moins 10 secondes au cours de 24 heures. L’activité de

marche est décrite comme un pourcentage du temps consacré à pied pendant toute

la durée où l’AM est porté. Les périodes de marche sont signalées comme le

nombre de 10 secondes d'intervalle à pied qui se produisent par heure pendant le

temps où l’AM est porté.

- Test de marche de deux minutes : Le 2MWT est un appareil fiable et sensible au

test d'endurance à pied pour les personnes ayant la maladie de Parkinson.

Page 65: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XXVI : Echelle UPDRS

Page 66: Réadaptation cardio-vasculaire chez un patient coronarien

Annexe XXVII : Hypotension orthostatique [34]

L’hypotension orthostatique (HO) se définit comme une chute d’au moins 20

mmHg de la pression artérielle systolique et/ou de 10 mmHg de la pression diastolique,

accompagnée ou non de symptômes, objectivée dans les 3 minutes suivant le début de

l’orthostatisme actif ou d’une épreuve de verticalisation passive sur table basculante.

La MP est une affection dégénérative fréquente du système nerveux central caractérisée

par des troubles moteurs (akinésie, tremblement de repos, rigidité) et une dépopulation

neuronale dopaminergique dans la substance grise. A côté des troubles moteurs, d’autres

manifestations cliniques ont été identifiées parmi lesquelles la dysautonomie reste sans

doute la plus fréquente.

Rôle de la maladie : la perte des neurones dopaminergiques et la présence de corps

de Lewy dans la zona compacta de la substance noire restent la caractéristique de la MP.

Cependant, ces lésions s’observent également dans les régions impliquées dans le contrôle

des fonctions végétatives (hypothalamus, cervelet, noyau dorsal moteur du vague, colonne

intermediolatérale de la moelle épinière) et pour le système nerveux périphérique, dans les

ganglions sympathiques. Ainsi, les Parkinsoniens souffrant d’une HO ont une diminution

de l’activité de la voie efférente orthosympathique post ganglionnaire avec des taux bas de

noradrénaline et une hypersensibilité de dénervation des récepteurs adrénergiques.

Rôle des médicaments : tous les médicaments antiparkinsoniens renforçant la

transmission dopaminergiques peuvent perturber l’homéostasie cardiovasculaire et

l’adaptation de la pression artérielle (PA) et de la fréquence cardiaque lors de

l’orthostatisme. La lévodopa et les agonistes dopaminergiques diminuent la PA en agissant

à la fois par des mécanismes centraux et périphériques. Au niveau périphérique, ils

induisent une vasodilatation des lits splanchniques et rénaux. Ils diminuent l’activité des

zones vasopressives du tronc cérébral et la libération de catécholamines à partir des

terminaisons nerveuses par l’intermédiaire de récepteurs dopaminergiques pré-synaptiques.

Les effets des antiparkinsoniens sont souvent considérés comme transitoires et ne posant

problème que lors de l’introduction de dose de médicament. Ce point de vue est remis en

question par des nombreuses études tant pour la lévodopa que pour les agonistes

dopaminergiques. Les inhibiteurs de la monoamine oxydase B (MAO-B) et les inhibiteurs

de la catecho-O-métyltransférase (COMT) altèrent également les réponses

cardiovasculaires végétatives chez les patients pParkinsoniens et augmetent le risque d’HO

en augmentant les effets de la lévodopa.