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RADICALISME ET PLURALISATIONLe partage du pouvoir est-il la solution?
Une introduction aux débats et aux concepts
I. Le partage du pouvoir à la rescousse des sociétés plurielles
Pourquoi le partage du pouvoir?
En réponse à la diversité sociétale Le pluralisme sociétal (ethnique, religieux, linguistique,
national) une réalité pour la majorité (90%) des 192 États de l’ONU
Dans l’espoir d’endiguer la compétition et la surenchère politiques Éviter la radicalisation politique et les conflits armés
Dans le but de réconcilier des positions divergentes voire incompatibles Permettre à des groupes qui sont forcés de vivre
ensemble de trouver le meilleur moyen de le faire
États et sociétés pluriellesLa démocratie, l’autoritarisme et la gestion des revendications
Répartition géographique des minorités ayant souffert de discrimination en 2003
www.cidcm.umd.edu/mar/persecution.asp#discrimination
États et sociétés pluriellesLa démocratie, l’autoritarisme et la gestion des revendications
Répartition géographique de tous les groupes ayant souffert de répression en 2003
www.cidcm.umd.edu/mar/persecution.asp#discrimination
Les minorités ethniques au MO
Les minorités religieuses: les Chrétiens
Les minorités religieuses: Les Chiites
État des connaissances
Nous ne pouvons pas affirmer que la gestion des revendications varie systématiquement avec le type de régime.
La relation ressemble plutôt à une courbe en forme de U
La gestion des revendications dans les régimes démocratiques et autoritaires bien établis ne donne pas lieu à des explosions de violence Les démocraties développent des méthodes non-violentes de
résolution des conflits (Espagne, Canada) Les régimes autoritaires forts ne permettent pas l’expression de la
dissension (La Chine et les Ouigours)
La gestion des revendications dans les régimes ‘intermédiaires’, soit les nouvelles démocraties ou les pays autoritaires sur le déclin, implique souvent des épisodes violents. La violence accompagne fréquemment l’éclatement des États
autoritaires (La Yougoslavie de Tito, l’ex-URSS, la sécession du Bangladesh en 1971, plus près de nous, l’indépendance du Timor-Leste)
Les démocraties fragiles peuvent également faillir à la gestion non-violente des conflits (Le Liban en 1958, l’Inde et le Cachemire)
Les différentes modalités de partage du pouvoir
La consociation Des segments vivant côte à côte. Des élites qui coopèrent au sommet
La confédération Des pays indépendants qui s’unissent sans aliéner leur
souveraineté La coordination est le mot d’ordre
La fédération Des états/régions/provinces et un gouvernement central Deux principes constitutionnellement garantis: le
partage du pouvoir et la division du pouvoir
Le partage de pouvoir et les conflits armés
Rétablir la confiance Deux grands défis
La démobilisation et le désarmement: une question de confiance Les processus électoraux: une question de légitimité
Des objectifs multiples et parfois contradictoires Surmonter le passé
Rétablir la confiance Affaiblir le centre Reconnaître la diversité et l’accommoder
Bâtir l’avenir Restaurer l’ordre et la sécurité publique Rebâtir une architecture étatique fonctionnelle Jeter les bases d’un système démocratique
Quand toutes les bonnes choses ne vont pas nécessairement ensemble
II. L’exemple libanais
Le Liban: Un pays de minorités
Au centre-ville de Beyrouth, les édifices religieux se côtoient
Le Liban: Un pays de minorités 4 millions d’habitants
17 communautés confessionnelles/sectes Chrétiens
Catholiques: Maronites, Grecs-catholiques; Arméniens-catholiques Syriens catholiques, Chaldéens,
Orthodoxes: Grecs-orthodoxes; Arméniens-orthodoxes; Syriens orthodoxes
Autres: Protestants; Assyriens; Coptes, Latins Musulmans
Sunnites; Chiites; Druzes; Alaouites Autres:
Juifs
Le Liban: Un pays de minorités
Des classes sociales historiquement superposées aux clivages confessionnels Les chefs féodaux
Druzes Les riches commerçants urbains
Sunnites et Grec-orthodoxes Les agriculteurs ruraux
Maronites et Chiites
Distribution électorale des minorités (2000)
Source:
Éric Verdeil, Les territoires du vote au Liban
http://mappemonde.mgm.fr/num6/articles/art05209.html
Le Pacte National de 1943: Trois visions, un compromis Trois positions nationalistes
Nationalisme chrétien Nationalisme arabe Nationalisme libanais
Un compromis informel entre les représentants des deux communautés principales: le Maronite Béchara El-Khoury et le Sunnite Riad El-Solh
Trois principes La proportionnalité L’autonomie La ‘neutralité’ en politique étrangère
Les structures de partage du pouvoir Des postes réservés au sommet:
Présidence de la République: Maronites Présidence du Conseil des ministres: Sunnites Présidence de la Chambre des députés: Chiites
Représentation proportionnelle Conseil des ministres: aspect coutumier de la
distribution des postes Parlement: Ratio de 6:5 Bureaucratie: Proportionalité pour les postes
dits de ‘première catégorie’
Les failles du système
Changements démographiques et socio-économiques vs. immobilisme politique L’exode des Chiites vers Beyrouth
Conflits régionaux et ‘neutralité’ en politique étrangère: un pari impossible La guerre civile de 1958 Les crises des années 70
L’imbrication croissante des dynamiques internes et internationales
La 2ème République: Quels changements? La guerre civile (1975-1990) et l’accord de
Taëf (1989) Un accord entre parlementaires: quid de la
représentation des forces vives? Un rééquilibrage des pouvoirs:
Affaiblissement de la présidence Renforcement du pouvoir exécutif du Conseil des
ministres Donc accroissement des pouvoirs du premier ministre
sunnite Renforcement du rôle et des pouvoirs de la législature
Donc accroissement des pouvoirs du président chiite de la Chambre
Changement du ratio de représentation de 6:5 à 1:1
Partage de pouvoir et stabilité au Liban
L’imbrication des conflits internes et internationaux Quelle politique étrangère pour le Liban?
Exemple: le facteur palestinien dans l’équation libanaise Exemple: la crise de 2005-2008
L’appui de puissances étrangères: un poids dans l’équilibre des forces internes Souvent utilisé pour renégocier/ne pas respecter dans la pratique les
règles du jeu Exemple: le Pacte de Bagdad et la guerre civile de 1958 Exemple: la Syrie et les élections de 1992
Les mécanismes institutionnels de stabilisation Taëf et le principe du consensus pour les questions d’intérêt national L’accord de Doha (2008) et la question de la minorité de blocage au
gouvernement
Partage de pouvoir et démocratie au Liban L’épineux problème de la déconfessionalisation
L’article 195 de la Constitution libanaise Les provisions de Taëf concernant les questions
d’intérêt national Théorie vs. pratique:
La Troika et la compétition inter-communautaire
L’égalité des citoyens devant la Loi (Article 7 de la Constitution) La loi de la citoyenneté de 1959 Les lois régissant le statut personnel Égalité des chances et représentation
proportionnelle
Le partage du pouvoir: une solution pour l’Irak?L’option d’un État bi-national israélo-palestinien
III. Au-delà du Liban
En conclusion ...
Les solutions institutionnelles de partage du pouvoir
Refléter ou enraciner les différences Pluralisme ou pluralisation
Stabilité ou immobilisme Le rôle clé des élites
Partage du pouvoir et démocratie Les tensions entre le court et le long terme