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Rapport annuel 2011 Solutions pratiques pour les producteurs agricoles Mieux s’outiller pour récolter plus et vivre mieux i

RAPPORT ANNUEL 2011 - AATF-Africa · Online; page 36: R. Raman, AfricaRice ; toutes les autres photos AATF Impression : Majestic Printing Works Ltd, Nairobi, Kenya Couverture : Annoncitata

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Rapport annuel 2011

Solutions pratiques pour les producteurs agricoles

Mieux s’outiller pour récolter plus et vivre mieux

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SOLUTIONS PRATIQUES POUR LES PRODUCTEURS AGRICOLES

RAPPORT ANNUEL 2011

Rapport annuel, 2011. Solutions pratiques pour les producteurs agricoles

ISSN 1817-5813

© Fondation africaine pour les technologies agricoles, 2011. Tous droits réservés.

La maison d’édition encourage une bonne utilisation du présent support, pourvu que les sources soient citées de manière idoine.

Contributeurs : Idah Sithole-Niang’, Denis T Kyetere, Hodeba J Mignouna, Nancy Muchiri, Grace Wachoro, Abu Umaru, Sylvester Oikeh, Elhadj Moussa Adam, Gospel Omanya, Daniel Otunge, Charity Mutegi, Ranajit Bandyopadhyay, Leena Tripathi et Amos Kimebur

Correcteurs : : Nancy Muchiri, Grace Wachoro, Monity Odera

Conception et mise en page : BluePencil Infodesign (www.bluepencil.in), Hyderabad, Inde

Photos : Couverture – © Eric Miller/Africa Media Online; page 26: Jeremy Jowell/ Africa Media Online; page 36: R. Raman, AfricaRice ; toutes les autres photos AATF

Impression : Majestic Printing Works Ltd, Nairobi, Kenya

Couverture : Annoncitata Mukanarambe, un producteur agricole du Rwanda

Deuxième page de couverture : Momodu Ahiaba, un producteur de niébé de Zaria, au Nigeria

Qui sommes-nous ? iv

Points saillants de l’année 2011 3

Message de la présidente du Conseil d’administration 8

Message du Directeur exécutif 11

L’Ouganda se prépare à déployer des semences pour lutter contre l’infestation du maïs par la striga 14

Lancement par le Burkina Faso des essais au champ dans des conditions de confinement pour le niébé résistant au Maruca 19

Démarrage du développement de variétés de bananes kényanes résistantes au flétrissement bactérien au moment où il est fait état de résultats de tests prometteurs en Ouganda 24

Soumission de variétés conventionnelles de maïs résistantes à la sécheresse à des essais de rendement 29

Approbation par l’Ouganda du test du riz dans le cadre d’essais au champ dans des conditions de confinement 34

Essai de la technologie de lutte contre les aflatoxines au Kenya 39

Cinquième section de l’OFAB lancée au Ghana 45

Rapport financier 49

Membres du Conseil de l’AATF pour 2011 52

Personnel de l’AATF pour 2011 54

Sommaire

Rapport annuel 2011 de l’AATF

La Fondation africaine pour les technologies agricoles (AATF) est une organisation à but non lucratif qui facilite les partenariats public-privé visant à assurer l’accès et la fourniture de technologies agricoles appropriées pour que celles-ci soient utilisées par les petits exploitants agricoles d’Afrique subsaharienne disposant de ressources limitées.

Qui sommes-nous ?

L’AATF apporte son expertise à l’identification, à l’accès, au développement, à la fourniture et à l’utilisation de technologies agricoles brevetées. La Fondation contribue également au renforcement des capacités en Afrique, en engageant les institutions sur le continent dans divers partenariats, grâce auxquels elle s’acquitte de son mandat.

L’AATF est une organisation caritative enregistrée conformément aux législations anglaise et galloise, qui bénéficie du statut d’organisation exonérée d’impôts aux États-Unis. Elle a été constituée en personne morale au Kenya et au Royaume-Uni et le gouvernement du Kenya, où elle est basée, lui a accordé le statut d’organisation bénéficiant d’un accord de siège.

Vision – ce que nous voulons pour les producteurs agricoles d’Afrique

Une Afrique prospère et à l’abri de l’insécurité alimentaire.

Mission – ce que nous faisons pour les producteurs agricoles africains

Assurer l’accès, le développement, l’adaptation, la fourniture de technologies agricoles appropriées pour leur utilisation durable par les petits exploitants agricoles d’Afrique subsaharienne (ASS), grâce à des partenariats novateurs et à une gestion efficace tout le long de la chaîne de valeur.

Valeurs fondamentales – ce qui fait notre force

La Fondation s’efforce de faire observer trois valeurs fondamentales durables : l’Intégrité, le Dévouement et l’Accessibilité. Ces valeurs guident les décisions, actions et relations dans le cadre des efforts de l’AATF visant à réaliser sa mission.

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Qui sommes-nous ?

Notre stratégie

Le repositionnement stratégique de l’AATF consiste à être un Centre d’excellence en matière d’accès, de développement et de déploiement des technologies agricoles. L’apport de réponse innovante au défi de la faible productivité agricole en ASS constitue son créneau, lequel repose sur trois buts stratégiques, à savoir :

• avoir accès aux technologies brevetées et à celles connexes ;

• concevoir et adapter les technologies ;

• déployer et commercialiser les technologies à des fins d’impact.

Nos fondements

Le modèle de la Fondation africaine pour les technologies agricoles fait suite à deux années de consultations (2000-2002) organisées par la Fondation Rockefeller et Meridian Institute avec plusieurs parties prenantes africaines, nord-américaines et européennes.

Ces sessions, qualifiées de « Dialogues sur la biotechnologie », ont été organisées afin de déterminer les façons de combler le fossé grandissant entre les sciences agricoles maîtrisées par les pays développés et les besoins des petits exploitants agricoles des régions en développement de l’Afrique subsaharienne. L’implication des partenaires dans ces délibérations a été assurée par un Comité consultatif en charge de la conception (DAC), composé de représentants issus des systèmes nationaux de recherche agricole d’Afrique, du Groupe consultatif sur les centres internationaux de recherche agricole (GCRAI), des entreprises semencières africaines et de biotechnologie, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques, les entreprises phytotechniques et les organisations de donateurs. Le DAC a fait office d’architecte de l’AATF, en définissant les principes sous-jacents majeurs et un modèle opérationnel pour la Fondation, afin de relever les défis de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté. Le Comité a également élucidé la principale raison d’être de l’AATF et ses principes fondamentaux, sa mission et son modèle de fonctionnement.

Gouvernance

L’AATF est une organisation flexible conçue pour répondre aux besoins changeants de ses parties prenantes. Le Conseil d’administration définit le fonctionnement en déterminant les interventions qui offrent les meilleures perspectives de réduction de la pauvreté et d’accroissement de la sécurité alimentaire. La gestion quotidienne des opérations et l’élaboration des projets incombent à la direction et au personnel.

Ce mode d’organisation crée, d’une part, une distinction claire entre la fixation des priorités et le suivi de l’état d’avancement et, de l’autre, la gestion et les opérations quotidiennes. Si le personnel de la Fondation est composé de citoyens des pays d’Afrique subsaharienne, les membres du Conseil d’administration de l’AATF sont, quant à eux, des personnalités distinguées issues du monde entier.

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Investisseurs

• L’AgencedesÉtats-Unispourledéveloppementinternational(USAID): apporte une assistance économique, humanitaire et au développement à travers le monde, en appui aux objectifs de la politique étrangère des États-Unis.

• LeDépartementduRoyaume-Unipourledéveloppementinternational(DFID): département du gouvernement britannique qui conduit la lutte de la Grande-Bretagne contre la pauvreté dans le monde, assurant la fourniture de l’aide britannique à travers le monde.

• LaFondationBilletMelindaGates: guidée par la conviction que toutes les vies ont une valeur égale, la Fondation Bill et Melinda Gates s’attelle à aider toutes les populations à mener une vie saine et productive. Dans les pays en développement, la Fondation met l’accent sur l’amélioration de la santé des populations et leur donne la chance de s’affranchir de la faim et de l’extrême pauvreté.

• LaFondationHowardG.Buffett(HGBF): est une fondation familiale privée qui œuvre à l’amélioration du niveau de vie et de la qualité de vie des populations les plus démunies et marginalisées du monde. Les principaux domaines de financement de la Fondation sont le développement de ressources agricoles au profit des petits exploitants agricoles et des producteurs pratiquant l’agriculture de subsistance, la fourniture d’eau potable aux communautés vulnérables d’Afrique et d’Amérique centrale.

Partenaires

• producteurs et consommateurs de produits agricoles ;

• institutions et organismes nationaux et régionaux (RAN, OSR, CER, CAE, FARA, NEPAD/UA) ;

• institutions/organismes internationaux (GCRAI, IRA) ;

• ONG locales et internationales ;

• détenteurs de PI des industries des technologies agricoles (Monsanto, Arcadia Biosciences, BASF, DowAgro, Pioneer/DuPont, Syngenta) ;

• organisations commerciales et agro-industrielles africaines ;

• African governments.

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Janvier

• Une formation à la gestion des problèmes et à la communication axée sur les essais au champ dans des conditions de confinement (CFT) a été organisée à Abuja, au Nigeria, du 19 au 21 janvier dans le cadre du Projet de niébé résistant au Maruca ; y ont participé des partenaires issus du Nigeria, du Burkina Faso et du Ghana.

Février

• Une réunion liée au développement de produits dans le cadre du Projet sur la lutte contre le Maruca s’est tenue à Dakar, au Sénégal, du 24 au 27 février afin d’examiner la méthodologie et les données de 2010 découlant de l’essai au champ dans des conditions de confinement réalisé par le Nigeria (CFT) et d’établir les grandes lignes d’un plan de travail détaillé pour 2011.

• Son Excellence Mme Rhoda Tumusiime, Commissaire de l’Union africaine (UA) en charge du développement et de l’agriculture en milieu rural a rendu une visite de courtoisie à l’AATF. Les discussions ont porté sur la finalisation du Protocole d’accord qui va structurer la façon dont les deux organisations pourraient collaborer davantage et contribuer à intégrer les activités de l’AATF dans le processus du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA).

• Le Projet de maïs économe en eau pour l’Afrique (WEMA) tient sa troisième réunion annuelle d’évaluation et de planification à Zanzibar, en Tanzanie. Plus de 60 participants ont pris part à ladite réunion, où chaque équipe projet a présenté ses activités au titre de l’année 2010 et ses plans pour l’année 2011. Dr Emily Twinamasiko, Directrice de la recherche et de la coordination de NARO a été élue présidente du Conseil exécutif et consultatif du projet.

Ci-dessus : S.E l’Honorable Rhoda Tumusiime (au centre) avec le personnel de l’AATF lors de la visite des bureaux de la Fondation en février 2011

Points saillants de l’année 2011

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

• La section nigériane du Forum ouvert de la biotechnologie agricole en Afrique (OFAB) organise à Abuja une session spéciale à l’intention du sénat du pays, afin de susciter une prise de conscience de la biotechnologie et de la nécessité de soutenir l’adoption par le pays du projet de loi sur la biosécurité.

Mars

• TLe Projet WEMA de l’Ouganda récolte ses maïs transgéniques résistants à la sécheresse dans le cadre de son premier essai au champ dans des conditions de confinement (CFT) à Kasese, en Ouganda. Le premier CFT du Projet WEMA a été réalisé en Afrique du Sud en 2009.

Avril

• Le Conseil d’administration de l’AATF tient sa 17ème réunion à Nairobi, au Kenya.

• Le Projet WEMA du Kenya récolte son premier maïs transgénique résistant à la sécheresse à Kiboko, au Kenya.

Juin

• Le Projet de lutte contre les aflatoxines lance ses activités de développement et de commercialisation au Nigeria et au Kenya, lors d’une manifestation à Nairobi, au Kenya ; ces activités ont été présidées par Dr Wilson Songa, secrétaire à l’agriculture du Kenya.

• L’Équipe de déploiement du Projet WEMA tient une réunion avec les sociétés semencières à Nairobi afin d’introduire et de discuter du déploiement des variétés attendues de maïs résistantes à la sécheresse.

Les participants à l’atelier de sensibilisation des partenaires dans le cadre du Projet portant sur le niébé résistant au Maruca, tenu à Farako Ba, au Burkina Faso, en juillet 2011

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Juillet

• Le Projet de niébé résistant au Maruca tient un atelier de sensibilisation des parties prenantes à Farako Ba, au Burkina Faso, auquel ont pris part 40 participants, au nombre desquels figuraient des décideurs, des responsables gouvernementaux et des producteurs agricoles. L’atelier a informé les parties prenantes de l’état d’avancement du projet dans la région ainsi que dans le pays et il a également entrepris une sensibilisation à la biotechnologie.

• WEMA et OFAB-Ouganda ont tenu une réunion des parties prenantes sur la biotechnologie en ciblant les communautés vivant autour de Kasese, en Ouganda, afin de les informer de l’état d’avancement du projet et de susciter la prise de conscience sur la biotechnologie. Plus de 60 participants ont pris part à cette réunion. Au nombre de ceux-ci figuraient des dirigeants, des médias et des producteurs agricoles locaux.

• L’Équipe de développement de produits à base de riz utilisant efficacement l’azote, économe en eau et halophile (NEWEST) a tenu une réunion à Kampala, en Ouganda, pour évaluer les progrès accomplis dans le développement de lignées transgéniques, les aménagements de terrains pour les CFT.

• Le Projet de niébé résistant au Maruca a organisé un atelier de formation à la gestion des CFT au profit des membres d’une équipe composée de 40 personnes au Burkina Faso.

Août

• Les membres de l’équipe de développement de produits WEMA issus de cinq pays couverts par le projet visitent les sites d’essai au Kenya et en Ouganda, afin d’évaluer les essais conventionnels de résistance à la sécheresse.

• L’équipe de l’OFAB Kenya a organisé à Nairobi une réunion de deux jours sur l’élaboration de stratégies ; y ont pris part 30 participants représentant les parties prenantes clés de la biotechnologie dans le pays.

• L’OFAB lance sa cinquième section au Ghana sous la forme d’une collaboration entre l’AATF et le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle lors d’un événement auquel ont pris part plus de 50 participants, au nombre desquels l’on comptait des représentants du gouvernement et des parties prenantes de la biotechnologie.

Septembre

• Le Projet de niébé résistant au Maruca a organisé un atelier des parties prenantes et une visite de site (CFT) à Zaria pour plus de 80 participants, afin de les informer des progrès réalisés dans la mise au point du niébé résistant au Maruca au Nigeria.

• L’AATF organise des discussions avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) sur les domaines de coopération ciblant les services d’information sur les brevets et le renforcement des capacités, ainsi que la participation à l’Assemblée générale de l’OMPI.

Points saillants de l’année 2011

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Octobre

• Le Partenariat pour la lutte contre les aflatoxines en Afrique (PACA) a organisé un atelier à Nairobi, afin d’examiner la façon d’accroître les investissements et les efforts de lutte contre les aflatoxines ; au cours de cet atelier, l’AATF a été désignée pour siéger au Comité intérimaire qui va mettre sur pied une structure opérationnelle pour le partenariat, sous la direction de la Commission de l’Union africaine.

Novembre

• L’équipe de WEMA-Afrique du Sud a tenu une réunion de sensibilisation des communautés au CFT à Lutzville, Western Cape, qui a regroupé plus de 40 participants, parmi lesquels figuraient des producteurs agricoles, les médias et les dirigeants locaux. La communauté a été informée de l’état d’avancement du projet et des informations sur la biotechnologie lui ont été fournies.

• Le Conseil d’administration de l’AATF a organisé des entretiens avec les candidats au poste de Directeur exécutif lors de la 18ème réunion du Conseil, qui s’est tenue à Kampala, en Ouganda.

Participants à l’atelier d’élaboration de stratégies organisé par la section kényane du Forum ouvert pour la biotechnologie agricole, à Nairobi au mois d’août 2011

Dr James Gethi, Coordinateur pays de WEMA-Kenya et Dr Walter Trevisan, responsable de l’amélioration génétique du maïs à WEMA-Monsanto s’adressent aux journalistes qui ont visité le site

d’essai au champ dans des conditions de confinement de WEMA-Kenya, en décembre 2011

Points saillants de l’année 2011

• Plus de 45 porte-paroles du Projet WEMA sont formés aux techniques d’animation en Tanzanie dans le cadre du renforcement continu des capacités du projet à améliorer la communication avec les différents partenaires.

Décembre

• Le Projet WEMA organise deux atelier au profit de 15 journalistes au Kenya et de 25 autres au Mozambique, afin d’améliorer leur compréhension de la biotechnologie agricole.

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Message de la président du Conseil d’administration

L’importance de l’accès de nos petits exploitants agricoles aux technologies agricoles a continué de faire l’objet de nombreuses discussions au cours de l’année 2011. Le rôle clé que les technologies agricoles jouent dans l’amélioration de la productivité de ces petits exploitants agricoles et l’impact considérable que l’adoption de ces technologies peut avoir sur les moyens de subsistance sont reconnus aux plus hauts niveaux régionaux, sous-régionaux et nationaux. De même, les nombreuses entraves à la productivité et les difficultés affectant l’accès des producteurs agricoles à des technologies appropriées ont été identifiées et diverses suggestions ont été faites. Au moment où ces discussions se poursuivent, le défi tenant à nourrir un milliard de personnes en Afrique continue d’être une source de préoccupations et un problème pressant, surtout que la population devrait atteindre la barre de deux milliards dans 20 ans et que de graves défis tels que le changement climatique viennent compliquer les choses.

Chargés du mandat consistant à assurer l’accès et la fourniture de technologies agricoles appropriées aux petits exploitants agricoles, l’AATF et ses partenaires ont le plaisir de partager avec vous les grands progrès qu’ils ont accomplis au cours de l’année 2011.

Les travaux de mise au point d’un niébé résistant au Maruca ont enregistré des progrès significatifs par la réalisation réussie du premier essai au champ dans des conditions de confinement (CFT) au Burkina Faso, pendant que le Nigeria installait son troisième CFT.

Des efforts allant dans le sens de la conception de bananes résistantes à la maladie du flétrissement de la banane dû au Xanthomonas (BXW) ont reçu un coup de fouet grâce à l’accès à la dernière version du gène pflp en provenance de l’Académie Sinica de Taïwan. Le Projet a continué de développer et d’éprouver des lignées résistantes au BXW en Ouganda. Les scientifiques travaillant sur le projet ont également démarré la mise au point des cultivars préférés des producteurs agricoles au Kenya, qui donnent des résultats prometteurs.

Rapport annuel 2011 de l’AATF

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Le Projet de maïs économe en eau pour l’Afrique (WEMA) qui développe des variétés de maïs résistantes à la sécheresse capables de stabiliser le rendement en situation de sécheresse modérée à l’usage des petits exploitants agricoles de l’Afrique subsaharienne (ASS) a soumis deux variétés dans le cadre d’Essais de rendements nationaux (ERN) au Kenya. Plus de 25 variétés devraient être soumises au même processus dans les autres pays du projet en 2012. En outre, une requête de technologie a été préparée et acheminée à la société Monsanto pour avoir accès à leur caractère résistant aux insectes, aux fins d’accolement granaire avec le caractère du projet qui est résistant à la sécheresse.

Dans le cadre du Projet de riz utilisant efficacement l’azote, économe en eau et halophile, l’AATF a négocié avec succès l’accès aux technologies économes en eau (caractère résistant à la sécheresse) et aux versions améliorées des technologies axées sur la tolérance au sel et l’efficacité dans l’utilisation de l’azote en cours d’utilisation dans le Projet d’Arcadia Biosciences. Nous avons également signé un accord relatif aux licences non exclusives d’exploitation de brevets pour un système de transformation de plantes qui va couvrir les vecteurs et autres inventions qui sont la propriété de l’Université de Californie. Des avancées notables ont été réalisées par Arcadia Biosciences dans les travaux de transformation pour la production et la caractérisation d’événements transgéniques qui devraient être testés dans le cadre du CFT avant la fin de l’année 2012 en Ouganda.

Les travaux de lutte contre la striga au Kenya ont été renforcés grâce au Projet intégré de lutte contre la striga en Afrique (ISMA), coordonné par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) et dans le cadre duquel l’AATF, en sa qualité de bénéficiaire de sous-subvention, a reçu 493 000 dollars EU pour réaliser des activités liées à la production et à la gestion de technologies axées sur le maïs résistant à l’imazapyr (RI). En Tanzanie et en Ouganda, les préparatifs sont en cours pour commercialiser la technologie du maïs RI une fois l’enregistrement de l’herbicide effectué.

Je suis également heureuse d’indiquer que l’AATF a poursuivi l’extension de ses partenariats et collaborations, de sorte à s’attaquer de manière globale et holistique aux contraintes auxquelles se heurtent les petits exploitants agricoles de l’ASS. L’AATF a travaillé avec des partenaires à élaborer des propositions conjointes visant à s’attaquer au problème de la contamination du maïs et de l’arachide à l’aflatoxine au Nigeria et au Kenya, ainsi qu’à l’infestation du maïs par la striga dans le cadre du Projet ISMA dans les mêmes pays. Les deux propositions ont été approuvées et les travaux relatifs aux deux projets ont démarré en 2011.

Message de la présidente du Conseil

« Avec un mandat consistant à assurer l’accès et la fourniture de technologies agricoles appropriées aux petits exploitants agricoles, l’AATF et ses partenaires ont le plaisir de partager avec vous les grands progrès qu’ils ont accomplis au cours de l’année 2011... »

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Le Conseil d’administration a également réalisé des progrès significatifs. Nous avons recruté avec succès Dr Denis Tumwesigye Kyetere en qualité de Directeur exécutif de l’AATF au mois de décembre 2011. Dr Kyetere a pris fonction en janvier 2012. Dr Kyetere, qui était précédemment Directeur général de l’Organisation nationale de recherche agricole en Ouganda, a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine du développement agricole et a siégé au sein de divers conseils d’administration en ASS. Il a une grande expérience et une vaste connaissance de l’agriculture africaine et a participé de façon pratique à la formation et à la gestion de partenariats, à la commercialisation de produits, à la mobilisation de ressources et aux relations avec les donateurs ; le Conseil d’administration a foi que Dr Kyetere va porter l’AATF vers de plus hauts sommets.

À cet égard, je voudrais profiter de la présente opportunité pour adresser mes sincères remerciements à nos partenaires pour leur soutien, conseil et patience durant la période où nous cherchions à pourvoir à ce poste essentiel à l’AATF. Je voudrais également saisir la présente opportunité pour remercier Dr Jacob Mignouna, Directeur des opérations techniques, pour les qualités exceptionnelles de leader dont il a fait montre en tant que Directeur exécutif adjoint pendant cette période. Ces remerciements s’adressent également à l’ensemble du personnel de l’AATF, qui continue de préserver la mémoire de l’institution ; celle-ci est essentielle à notre succès dans l’accomplissement du mandat de l’AATF.

Le Conseil d’administration a fait ses adieux à Dr Peter Matlon et Dr Mishio Oishi, qui ont été appelés à d’autres obligations tout aussi importantes. Le Conseil d’administration apprécie à sa juste valeur le temps qu’ils ont consacré à l’institution et leur dévouement et, ce, au moment où il souhaite la bienvenue à M. Kwame Akuffo-Akoto et à Dr Jinkun Huang, qui y ont fait leur entrée en 2011 en qualité de nouveaux membres. Le Conseil se rappelle affectueusement Dr Robert Harness, décédé au mois d’août 2011. Dr Harness était un expert-consultant indépendant spécialisé en politique de biotechnologie dans les programmes d’approbation réglementaire des produits et d’acceptation par le public. Il a eu un impact positif et significatif sur l’AATF dans l’exercice de ses fonctions et son engagement, sa participation ainsi que sa contribution aux diverses discussions manqueront à l’AATF. Que son âme repose en paix !

De manière rétrospective, l’année 2011 a été une année fructueuse pour l’AATF et, à ce titre, je voudrais, au nom du Conseil d’administration, remercier très sincèrement les partenaires, les investisseurs, le personnel et les membres du Conseil d’administration de l’AATF pour leur soutien et engagement en faveur de l’accomplissement de la vision et de la mission de l’AATF.

Prof. Idah Sithole-NiangPrésidente du Conseil d’administration de l’AATF

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Message du Directeur exécutif

IJe suis entré à l’AATF au mois de janvier 2012 et je n’ai donc pas été membre de l’équipe qui a obtenu les résultats que couvre le présent rapport. Toutefois, je voudrais saisir la présente opportunité pour partager ma vision et mes plans pour l’AATF pour l’avenir.

De prime abord, je voudrais adresser mes félicitations au personnel, à la direction et au Conseil d’administration de l’AATF pour l’excellent travail qu’ils continuent d’abattre. La mise de technologies exclusives à la disposition des petits exploitants agricoles de l’Afrique subsaharienne (ASS) pour qu’ils les exploitent à titre gracieux et réaliser cela grâce à des partenariats et à des collaborations avec d’autres entités constitue à coup sûr un grand exploit. Les quelques mois que j’ai passés à l’AATF m’ont permis d’acquérir suffisamment d’expérience et de preuves pour tenir ces propos.

De mon point de vue, la technologie agricole peut et devrait améliorer la vie de nos producteurs agricoles. Pour y parvenir, comme à leur habitude, les entreprises commerciales ne mettront pas ces technologies à la disposition des producteurs – il faut par conséquent mener davantage d’actions, réaliser certaines d’entre elles de manière différente.

Ma priorité clé consistera à soutenir la réalisation de la mission de l’AATF – pour garantir l’accès des petits exploitants agricoles de l’ASS aux mêmes technologies agricoles abordables et productives, mises à la disposition des producteurs agricoles dans la plupart des régions du monde. Je mettrai donc l’accent sur les partenariats novateurs, lesquels vont efficacement assurer la réalisation de l’objectif et la gestion efficace de produits qui vont garantir la gestion responsable des technologies agricoles depuis le stade de leur mise au point jusqu’à leur commercialisation et utilisation. Ceci garantira la réalisation de produits de qualité, par le biais de nos projets et fera en sorte que les producteurs agricoles auxquels ils sont destinés en fassent le meilleur usage.

Je mettrai également l’accent sur l’extension de la base des ressources et des technologies de l’AATF et sur le positionnement de l’AATF de manière à satisfaire efficacement les besoins des

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

petits exploitants agricoles de l’ASS. Pour y parvenir, il importera que soit reconnu le créneau de l’agenda de développement agricole, consistant à apporter une réponse innovante aux défis de la faible productivité agricole de l’ASS. Ceci appelle le repositionnement de l’AATF en tant que centre d’excellence en matière d’accès aux technologies agricoles, de développement et de déploiement de ces dernières. Dans cette perspective, je m’attelle, conjointement avec le Conseil d’administration, la direction et le personnel de l’AATF, à finaliser un exercice de recadrage de la stratégie, qui vise à faire en sorte que la Fondation soit sensible à l’environnement agricole changeant et difficile dans lequel nous exerçons.

Pour soutenir l’AATF dans l’accomplissement de son mandat, je mettrai l’accent sur les domaines clés suivants visant à apporter un appui à l’excellence :

1. Partenariats novateurs comme moyen par lequel l’AATF va atteindre ses objectifs : L’AATF compte sur la collaboration et la bonne volonté des autres entités. La structuration des partenariats visant à apporter une réponse efficace au mandat de l’AATF et à le réaliser va continuer d’être un centre d’intérêt clé pour la Fondation. L’approche en termes de partenariats sera enracinée et intégrée à toutes les étapes de la chaîne de valeur des projets, depuis leur formulation jusqu’à leur élaboration et déploiement.

2. Gestionmotivéeparlesimpactsetbaséesurlesrésultats:L’AATF a enregistré d’énormes progrès au cours de ces huit dernières années et ceux-ci annoncent de grandes promesses en ce qui concerne l’accès des producteurs agricoles aux technologies exclusives et l’utilisation de ces dernières par lesdits producteurs. Ces progrès permettent également de tirer des enseignements utiles qui peuvent faire l’objet de partage avec d’autres producteurs. L’accent sera désormais mis sur le suivi des progrès et enseignements, l’établissement de rapports s’y rapportant et la recherche de rétroaction auprès des parties prenantes, actions qui vont requérir un système de suivi et évaluation solide.

3. Étendrelabasetechnologiqueafind’inclureaussibienlesprojetsàlongtermequeceuxàcourttermequivontfourniràl’AATFunfluxdeproduits:il se pose à l’agriculture de l’ASS des défis de taille et pressants ; l’AATF œuvrera à apporter des réponses à ce besoin. Il sera par conséquent nécessaire d’assurer l’équilibre du portefeuille des produits afin d’inclure toutes les technologies. Celles-ci pourraient être à base transgénique, conventionnelle, mécanique ou chimique.

« Ma priorité clé consistera à soutenir la réalisation de la mission de l’AATF – pour garantir l’accès des petits exploitants agricoles de l’ASS aux mêmes technologies agricoles abordables et productives, mises à la disposition des producteurs agricoles dans la plupart des régions du monde. »

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4. Renforcerlacapacitédel’AATFàtenirsesengagements:This will take into account building staff competence to balance scientific and commercial orientation, looking at internal support systems such as monitoring and evaluation and knowledge management; and expanding the financial resource base to support current and future planned work.

J’ai conscience des divers défis à venir et je lance par conséquent un appel à nos partenaires, nos amis et associés et surtout à notre personnel, afin qu’ils continuent d’apporter leurs appuis et prodiguer leurs conseils qui ont été inestimables pour la Fondation par le passé.

Je prends ici l’engagement vis-à-vis de nos investisseurs, de nos partenaires et de nos petits exploitants agricoles de l’ASS, que l’AATF continuera de s’acquitter de son mandat.

Dr Denis Tumwesigye Kyetere

Directeur exécutif

Message du Directeur exécutif

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

pour le maïs

L’Ouganda se prépare à déployer des semences pour lutter contre l’infestation du maïs par la striga

L’année 2011 a enregistré des progrès significatifs dans le sens des efforts continus visant à déployer la technologie du maïs résistant à l’imazapyr (RI) au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. La technologie RI est axée sur une semence de maïs résistante à l’herbicide, qui est enduite d’herbicide imazapyr. La technologie empêche le développement des semis de striga sur les racines du maïs et tue également les semences de striga qui se trouvent aux alentours des racines des jeunes plants de maïs.

En Ouganda, l’Organisation nationale de recherche agricole (NARO) a soumis trois lignées prometteuses à une évaluation dans le cadre des Essais de rendement nationaux (ERN) au cours de la grande saison des pluies. Celles-ci ont été récoltées au mois de septembre 2011 et les trois variétés de maïs RI ont affiché un rendement meilleur à celui des produits étalons à usage commercial. Les variétés seront soumises à un autre essai lors de la saison 2012.

Selon une « évaluation de l’impact ex-ante de la lutte contre la striga en Afrique de l’Est » réalisée par Kilimo Trust en 2010, la striga est à l’origine des pertes enregistrées au niveau de la culture du maïs. Ces pertes sont estimées à 76 568 tonnes par an, soit 17,9 millions de dollars EU en Ouganda. L’introduction et l’adoption des technologies de lutte contre la striga, telles que les variétés de maïs RI pourraient éviter au pays la perte de 6,9 % des besoins alimentaires, subie généralement du fait de l’infestation par la striga.

Au Kenya, la vente à des fins commerciales de la variété de maïs RI (WS 303) est en cours. En 2011, 38 tonnes de semences certifiées ont été produites, dont 21 ont été vendues aux producteurs

Ci-dessus : Monica Akinyi, une productrice agricole du comté de Siaya à l’Ouest du Kenya, présente un épi de maïs provenant de sa plantation de maïs résistant à l’imazapyr lors d’une journée champêtre organisée dans la région à l’intention des

agriculteurs.

Lutte contre la striga dans le cadre du Projet

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agricoles par le biais de réseaux de négociants agricoles, semences qui ont atteint au moins 10 000 producteurs agricoles dans les foyers de la striga situés à l’Ouest du Kenya. Il a été utilisé 0,34 autre tonne à des fins de sensibilisation et d’éducation lors de démonstrations sur le terrain à l’intention des producteurs agricoles. La vente des semences est soutenue par divers canaux de promotion et d’éducation. Au nombre de ces canaux, figurent la formation des négociants agricoles aux avantages, à la gestion et à l’utilisation des technologies liées aux semences de maïs RI, formation qui a réuni au total 59 participants ; ainsi que la mise en place de 340 sites stratégiques de démonstration de technologies, principalement le long des sentiers, des routes et près des marchés ; et l’organisation de plus 30 journées champêtres à l’intention des agriculteurs à Nyanza et dans les régions de l’Ouest. De plus, le fonds renouvelable lancé par l’AATF afin de soutenir l’accès des producteurs agricoles aux technologies RI par le truchement des négociants agricoles a facilité un accroissement 12 fois plus important des ventes de semences, qui sont passées de 1,7 tonne en 2009 à 21 tonnes en 2011.

En Tanzanie, la société Tanseed International a ensemencé 120 hectares, qui ont permis une récolte de 95 tonnes de semences. Toutefois, il ne s’agissait pas de semences enduites d’herbicide et destinées à la commercialisation, en raison du fait que le processus d’enregistrement de l’herbicide imazapyr est encore en cours. Cependant, si près de sept tonnes de semences ont été enduites d’herbicide pour être utilisées lors de démonstrations dans le pays, 50 tonnes ont, quant à elles, été vendues comme grains pour recouvrer les coûts de production supportés par Tanseed International.

L’Ouganda se prépare à déployer des semences pour lutter contre l’infection du maïs par la striga

Une dame prépare le maïs pour la vente au marché de Kisumu,

au Kenya

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Projet intégré de lutte contre la striga en Afrique

Les efforts de lutte contre la striga en Afrique ont reçu un grand coup de fouet suite à l’approbation d’une proposition conjointe de 6,8 millions de dollars EU par la Fondation Bill & Melinda Gates dans le cadre du Projet intégré de lutte contre la striga en Afrique (ISMA). Coordonné par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), le projet ISMA rassemble le Centre international d’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), le Centre international sur la physiologie et l’écologie

des insectes (ICIPE), le Département de biologie et de fertilité des sols tropicaux du Centre international d’agriculture tropicale (TSBF-CIAT), l’AATF et BASF. Suite à l’approbation de la proposition et au financement qui s’est ensuivi, le projet ISMA a été lancé en mai 2011 à Nairobi. Le rôle de l’AATF dans le projet est de soutenir la fourniture de production des technologies liées au maïs RI et la gestion de la dissémination des semences. L’une des réalisations clés de l’AATF dans le cadre du projet ISMA a été la mise en place de plus de six grandes parcelles de démonstration, qui ont servi de vitrine pour toutes les technologies dans le cadre de l’ISMA, afin de permettre la visualisation, l’évaluation et la sélection par les producteurs agricoles.

« L’année 2011 a vu les efforts porter fruit en Ouganda et en Tanzanie en termes de commercialisation des variétés de maïs RI et de hausse de la production et de l’utilisation des semences au Kenya »– Dr Gospel Omanya, Directeur des systèmes semenciers à l’AATF

Un champ de maïs infesté par

la striga

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En Afrique subsaharienne (ASS), la striga infeste près de 20 millions d’hectares de terre arable. Une grave infestation par la mauvaise herbe entraîne souvent une perte totale des cultures et même l’abandon des terres arables, occasionnant ainsi une insécurité alimentaire et une pauvreté rurales accrues chez environ 100 millions de ménages agricoles en ASS. Les pertes de rendements céréaliers dans toute l’Afrique sont estimées à 7 milliards de dollars EU chaque année.

L’insuffisance de la production et de la distribution de semences demeure un défi, en partie en raison des capacités limitées et des priorités des entreprises semencières, du manque d’installations d’irrigation et des retards accusés dans l’enregistrement des herbicides. En outre, un certain nombre de négociants agricoles continuent d’être en proie à une disponibilité limitée de capitaux qui a un impact sur leur capacité de stockage de semences. L’AATF et les partenaires poursuivent des systèmes d’appui tels que les systèmes d’accès au crédit impliquant les entreprises céréalières, les négociants et les producteurs agricoles. Un fonds pilote renouvelable, mis sur pied en 2010, a réalisé un accroissement des ventes de semences certifiées aux producteurs agricoles vivant dans les foyers de la striga, avec un taux de remboursement d’au moins 90 %.

« L’année 2011 a vu les efforts porter fruit en Ouganda et en Tanzanie en termes de commercialisation des variétés de maïs RI et de hausse de la production et de l’utilisation des semences au Kenya », selon Dr Gospel Omanya, Directeur des systèmes semenciers à l’AATF. En 2012, les efforts seront concentrés sur le soutien aux efforts visant l’enregistrement de l’herbicide RI en Ouganda et en Tanzanie. Ces efforts permettront aux sociétés céréalières de produire et de vendre les semences à des fins commerciales, de sorte que les producteurs agricoles, dont la production de maïs est perpétuellement entravée par l’infestation par la striga puissent avoir accès à la technologie innovante. Des efforts seront également déployés afin de renforcer les circuits de livraison des semences dans les trois pays.

L’Ouganda se prépare à déployer des semences pour lutter contre l’infection du maïs par la striga

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Je suis Stephen Mloka, du village de Kiswira, de la division de Matombo dans la région sud de Morogoro en Tanzanie. Je suis agriculteur et je cultive principalement le maïs, le riz et la banane. Le maïs est la culture principale que je produis. Je ne connais pas la superficie de la terre sur laquelle je plante le maïs. Ici, on ne mesure pas la superficie des terres, à moins de faire votre labour avec un tracteur. Je plante à peu près trois kilogrammes de maïs que je recycle à partir de la dernière récolte. Je n’achète pas de semences de maïs pour les semailles. Il en va de même pour le riz que je cultive. En moyenne, je récolte à peu près deux sacs de maïs à partir des semences que je plante. Ceci n’est pas suffisant pour ma famille et moi et je dois normalement apporter un complément en en achetant sur le marché.

Le maïs est une culture très importante non seulement pour ma famille, mais également pour la population de cette région. Toutefois, nous sommes confrontés à de graves difficultés qui semblent empirer avec le temps. La sécheresse et les mauvaises herbes, telles que celle appelée kiduha (striga) affectent vraiment notre production de maïs. N’ayant pas le choix, nous continuons de planter le maïs chaque année en dépit de ces difficultés. Nous devrions vraiment tirer profit d’une technologie qui peut nous aider à résoudre le problème de la striga.

Nous essayons de lutter contre la kiduha en la déracinant. Toutefois, cette méthode n’a pas été efficace. Aujourd’hui, j’ai appris auprès des experts que le fait de déraciner la mauvaise herbe peut ne pas être efficace, puisque la semence de la striga se trouve dans le sol. Je ne le savais pas. En outre, j’ai appris que l’agriculture mixte et la culture intercalaire avec certaines graines de haricot spécifiques aiderait à réduire le problème de la striga dans nos champs. J’ai également appris qu’il existe une nouvelle semence de maïs appelée Komesha kiduha (stopper la striga), mais je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer. À partir de ce que j’ai appris aujourd’hui par rapport à son efficacité, je voudrais l’essayer. Des experts ont indiqué que la semence de maïs aide à tuer les semences de striga qui se trouvent dans le sol. Je pense que cette approche peut constituer la solution, étant donné que notre méthode consistant à les déraciner ne semble pas marcher.

« Je ne savais pas que la semence de la striga vivait dans le sol »Stephen Mloka

Rapport annuel 2011 de l’AATF

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Projet du niébé

Lancement par le Burkina Faso des essais au champ dans des conditions de confinement pour le niébé résistant au Maruca

Le Burkina Faso est devenu le second pays d’Afrique à évaluer l’efficacité du niébé Bt contre le Maruca foreur de gousse, étant donné qu’il a réalisé son premier essai au champ dans des conditions de confinement (CFT) à Farako-Ba, Bobo-Dioulasso. L’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) a reçu l’approbation du CFT et les semailles ont été réalisées au mois d’août 2011.

Les préparatifs pour les semailles dans le cadre du CFT comprenaient la conception de l’installation d’essai et sa présentation à l’Agence nationale de biosécurité (ANB), la construction et l’inspection du site par l’ANB et un atelier de formation d’une durée de deux jours qui a porté sur la gestion de la conformité au CFT et visé à renforcer les capacités du personnel impliqué dans la gestion des CFT en ce qui concerne la théorie et la pratique du confinement. Ces préparatifs et les conseils donnés par l’organisme de régulation ont contribué à la réalisation réussie du CFT par l’équipe du Burkina Faso, qui s’est assurée de la conformité aux exigences réglementaires.

L’Institut de recherche agricole (IRA) de Zaria, au Nigeria, a ensemencé son troisième CFT au mois d’août 2011 suite à l’approbation par le ministre fédéral de l’environnement, après examen et recommandation du Comité national de biosécurité (NBC).

Le Conseil de l’Organisation de la recherche scientifique et industrielle (CSIRO) en Australie a fourni les semences aussi bien pour le CFT du Burkina Faso que pour celui du Nigeria. Les lignées candidates ont été sélectionnées après l’adoption de critères rigoureux pour une copie

Ci-dessus : Partenaires du projet inspectant la plante cultivée sur le lieu de l’essai du niébé au champ dans des conditions de confinement, à Zaria, au

Nigeria.

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

simple du transgène : bon niveau d’expression des Bt, absence de séquences squelettes du vecteur, homozygotie, fort taux de mortalité lors du bio-dosage in vitro au moyen de fleurs ainsi que le premier et le deuxième stades larvaires de la larve de Maruca et les phénotypes similaires au contrôle parental.

Pour s’assurer qu’il existe une fourniture suffisante de larves de Maruca élevées en laboratoire, le projet a engagé sous contrat l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) à Ibadan, au Nigeria, afin de fournir la larve en plus d’assurer la formation des équipes techniques du projet sur la méthode de création et d’entretien de la colonie de Maruca. Après cela, l’IRA du Nigeria et l’INERA du Burkina Faso ont mis en place des installations d’élevage entièrement fonctionnelles pour assurer la fourniture continue de Maruca pour des expériences ultérieures sur le terrain et sur l’effet de serre.

Les deux CFT ont été récoltés au mois de novembre 2011 et les équipes ont réalisé le suivi sur site des essais post-récolte pour l’émergence, l’enlèvement et la destruction des plantes spontanées. Les résultats découlant des deux CFT indiquent que tous le deux ont été couronnés de succès; de même, ils indiquent clairement l’existence d’au moins deux lignées prometteuses à partir desquelles l’on peut effectuer un croisement en retour et des études moléculaires et de biosécurité approfondies.

Le Ghana attend toujours l’approbation du NBC du pays pour réaliser son CFT. La demande a été soumise au NBC en mai 2011 et un comité technique a été constitué aux fins de l’examiner.

Membres de l’équipe du projet

dans l’installation d’élevage de Maruca

du Burkina Faso à Farako-Ba

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Lancement par le Burkina Faso des essais au champ dans les conditions de confinement pour le niébé résistant au Maruca

Conformité aux règlements

Les deux CFT du Nigeria et du Burkina Faso ont été soumis à des audits d’inspection périodiques afin d’en vérifier la conformité. Les responsables en charge de la réglementation issus du Bureau fédéral de biosécurité au Nigeria et de l’ANB au Burkina Faso n’ont déclaré aucun écart par rapport à la conformité des CFT. Le projet a également reçu l’approbation de l’USAID suite à une évaluation satisfaisante du rapport initial d’examen de l’environnement relativement au précédent CFT.

Communication et sensibilisation

L’un des défis auxquels l’équipe de communication du projet est confrontée dans ses efforts pour susciter la prise de conscience de la nécessité pour les producteurs agricoles d’adopter la biotechnologie tient au faible niveau de compréhension de la technologie de MG dans les pays cibles.

Le projet a, par conséquent, soutenu et participé aux activités de sensibilisation à la biotechnologie au Ghana, au Nigeria et au Burkina Faso. Au Ghana, il a été organisé un séminaire sur la biotechnologie ciblant des comités parlementaires restreints qui ont discuté de l’état d’avancement de la biotechnologie dans le pays, des dispositions du projet de loi sur la biotechnologie et la socio-économie de la biotechnologie. Au Nigeria, des présentations ont été faites lors des conférences des journalistes scientifiques, tandis qu’au Burkina Faso, un événement d’information sur l’état d’avancement du projet a été organisé à l’intention des parties prenantes clés.

Une vendeuse de niébé à son étal au

marché, à Abuja, au Nigeria

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

De même, le Nigeria, aussi bien que le Burkina Faso, a organisé des réunions de sensibilisation des communautés qui ont duré un jour et qui visaient à assurer une sensibilisation aux essais en cours dans les stations, ainsi qu’à fournir aux parties prenantes une possibilité d’échanger les chercheurs participant au projet.

Un atelier sur la gestion réactive et les communications y ayant trait et liées aux CFT a été organisé à Abuja, au Nigeria. Les partenaires du projet y ont participé. L’atelier comportait une session pratique sur l’élaboration de messages.

Réunion de planification et d’évaluation

La réunion annuelle de planification et d’évaluation du projet s’est tenue en janvier 2011 à Dakar, au Sénégal, et les principaux investigateurs et entomologistes du projet issus des trois pays y ont

pris part, ainsi que les membres du Comité consultatif du projet. Les partenaires ont évalué la capacité d’élevage d’insectes de chaque pays, afin de se préparer pour les CFT de 2011 ; la méthodologie et les données issues du CFT de 2010 réalisées à l’IRA de Zaria ; les progrès accomplis au niveau de CSIRO dans le sens de la production et la caractérisation de nouveaux événements transgéniques dans le cadre du CFT en 2011 ; et la transformation au moyen de nouveaux gènes hybrides ciblant le Cry1Ab au chloroplaste. Au mois de juin 2011, le projet a tenu à Purdue University une autre réunion qui a

également évalué l’état d’avancement en plus de procéder à l’analyse du financement durable.

« L’année 2011 a enregistré des progrès notables sur de nombreux fronts, avec les deux essais du Nigeria et du Burkina Faso qui ont produit des résultats positifs caractérisés par une différence distincte et marquée au niveau des dommages causés par le Maruca entre les plants conventionnels de niébé qui étaient sévèrement endommagés et les plants transgéniques qui n’affichaient aucun dommage apparent », selon Dr Nompumelelo Obokoh, responsable du Projet niébé. « Suite à ce succès, le quatrième CFT du Nigeria, le second du Burkina Faso et le premier du Ghana seront mis en place en 2012, afin de mieux évaluer et comparer l’efficacité du niébé Bt par rapport au Maruca, en utilisant les lignées prometteuses issues des CFT 2011 », a-t-elle ajouté.

« L’année 2011 a enregistré des progrès notables sur de nombreux fronts, avec les deux essais du Nigeria et du Burkina Faso qui ont produit des résultats positifs … » – Dr Nompumelelo Obokoh, responsable du Projet niébé

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Je m’appelle Momodu Ahiaba, je viens de Samaru Zaria, dans l’État de Kaduna, au Nigeria. J’ai une famille de cinq membres. Je suis agriculteur et le niébé est ma culture principale. Je cultive le niébé depuis ces 25 dernières années. Je peux dire qu’il assure ma subsistance. Toutefois, je pratique également d’autres cultures comme le maïs et le soja.

Étant donné l’importance du niébé au Nigeria, pour ma famille et moi, je le cultive sur la moitié de la superficie de mon champ. Sur un total de 4 hectares, je cultive le niébé sur 2 hectares. Chaque saison, je récolte entre 15 et 25 sacs (1,5 à 2,5 tonnes). Le niébé est une source majeure de revenus pour moi. De manière générale, je ne vends pas mes produits agricoles sur le marché. Les gens viennent chez moi pour les acheter. Toutefois, je ne vends pas toute la production, j’en conserve une quantité pour la consommation domestique.

Comme tout agriculteur, je voudrais avoir un meilleur rendement pour mes cultures. Lorsque cela est possible, je plante des variétés améliorées de semences de niébé. L’un des problèmes auxquels je suis confronté tient à l’attaque des insectes, en particulier celui appelé localement tsutsan wake (le Maruca foreur de gousse). J’essaie de lutter contre eux par la pulvérisation d’insecticides, ce que je fais souvent jusqu’à 7 fois au cours de certaines campagnes. La pulvérisation fonctionne, mais elle demande beaucoup d’investissements et les produits peuvent souvent être nocifs s’ils ne sont pas bien manipulés. Pour qu’elle soit efficace, la pulvérisation du niébé doit se faire tôt – dans un délai de deux semaines suivant les semailles.

J’attends impatiemment des variétés de semences de niébé qui peuvent lutter contre les attaques des nuisibles. Je pense que de telles variétés réduiraient mes frais de culture du niébé, accroîtraient également mes rendements et le revenu que procure la vente de la récolte. Je voudrais que les chercheurs mettent au point des semences qui produisent beaucoup et qui résistent aux nuisibles et aux maladies.

« J’attends avec impatience une variété de niébé à haut rendement qui résiste aux nuisibles et aux maladies ».

Momodu Ahiaba

Lancement par le Burkina Faso des essais au champ dans les conditions de confinement pour le niébé résistant au Maruca

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Projet de bananes résistantes au flétrissement bactérien

Démarrage du développement de variétés de bananes kényanes résistantes au flétrissement bactérien au moment où il est fait état de résultats de tests prometteurs en Ouganda

Le travail lié à la mise au point de variétés de bananes résistantes à la maladie du flétrissement de la banane causée par le Xanthomonas (BXW) au Kenya a démarré en 2011, suite aux résultats de recherche prometteurs en Ouganda, qui ont démontré que l’expression constitutive du gène hrap du poivron ou pflp de la banane a abouti à une résistance renforcée au flétrissement causé par le Xanthomonas (Xcm). Ces résultats préparent la voie au démarrage de la transformation des cultivars additionnels préférés des producteurs agricoles au Kenya.

L’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) a démarré le processus de production de lignées transgéniques accrues, avec des cultivars additionnels préférés par les producteurs agricoles à la plateforme de Biosciences de l’Afrique orientale et centrale (BecA) basée à l’Institut international de recherche sur le bétail (ILRI) au Kenya. Les suspensions cellulaires embryogéniques d’un cultivar de plantain Gonjamanjaya ont été transformées et à peu près 300 plantules transgéniques ont été obtenues et la présence de transgènes validée. L’analyse moléculaire (PCR) a été réalisée sur toutes les 300 lignées et la présence de transgènes a été confirmée. Cinquante lignées positives à la PCR ont été multipliées et transférées vers des pots dans une serre. La prochaine étape consistera à évaluer ces lignées pour en vérifier la résistance à la maladie. Les lignées restantes feront également l’objet de multiplication afin d’évaluer la maladie.

Les cultures du cultivar de la banane consommée pour les desserts dénommée Gros Michel et Cavendish et du cultivar de la banane plantain Gonjamanjaya ont été lancées à la plateforme IITA/BecA. Le calus embryogénique a été obtenu pour le cultivar de la banane « Gros Michel » et le cultivar de la banane plantain dénommée Gonjamanjaya. Ils ont été transférés vers un milieu

Ci-dessus : Essai au champ dans des conditions de confinement relatifs à la banane résistante au flétrissement bactérien Kawanda, en Ouganda

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liquide pour procéder à la suspension cellulaire. Les suspensions cellulaires des deux cultivars ont été utilisées pour la transformation à l’aide des constructions géniques pBI-Hrap, pBI-Pflp et pBI-Hrap-Pflp.

La maladie du BXW menace les moyens de subsistance de millions de producteurs agricoles d’Afrique de l’Est qui sont tributaires de la banane comme aliment de base et denrée génératrice de revenus. La maladie, qui a été identifiée pour la première fois en Ouganda en 2011 et qui a, par la suite, été identifiée en République démocratique du Congo, au Rwanda, en Tanzanie et au Kenya, est fort destructrice et infecte toutes les variétés de banane. Les chercheurs de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) et de l’Organisation internationale de recherche agricole (NARO) de l’Ouganda, conjointement avec l’AATF, s’attellent à mettre au point des variétés qui résistent au Xanthomonas par l’utilisation de technologies transgéniques utilisant la ferrédoxine de la plante comme gène produisant la protéine (pflp) et la réponse à l’hypersensibilité assistant le gène de la protéine (hrap) isolé du poivron par Dr Teng-Yung Feng de l’Academia Sinica de Taïwan. Le projet est en train de développer une banane transgénique résistante au BXW issue du matériel génétique préféré de l’Afrique de l’Est.

En Ouganda, les plantes transgéniques (plantes mères et premières repousses) et les plantes non transgéniques dans le cadre des essais au champ dans des conditions de confinement (CFT) ont été évaluées pour vérifier la résistance au BXW par inoculation artificielle aux laboratoires nationaux de recherche agricole de Kawanda. Le développement des symptômes de la maladie a ensuite été évalué chez les plantes et 12 lignées (7 lignées comportant le gène hrap et 5 lignées comportant le gène pflp) ont été identifiées comme affichant une résistance intégrale. Toutefois, toutes les lignées transgéniques ontunerésistancesignificativementplusimportante(P≤0,05)parrapportauxplantestémoinsnon-transgéniques. La taille et le poids de la poignée de lignées transgéniques des plantes mères récoltées ont été identifiés comme étant similaires aux plantes non transgéniques. Les 10 meilleures lignées seront testées plus en profondeur avec davantage de répétitions dans un autre CFT à Kawanda en 2012.

Les partenaires du projet visitent le site consacré à l’essai au champ

dans des conditions de confinement à Kawanda, en

Ouganda

Démarrage du développement de variétés de bananes kényanes résistantes au flétrissement bactérien

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Plus de 100 lignées transgéniques du cultivar Sukali Ndiizi à usage de dessert et plus de 200 du cultivar Gonjamanjaya de la banane plantain comportant des gènes hrap et pflp qui font l’objet d’un accolement granaire ont été produites et la présence de transgènes a été validée par PCR. L’analyse de ces lignées et l’évaluation de l’efficacité contre la BXW indiquent que les deux gènes étaient présents et ils étaient exprimés dans des lignées résistantes. L’accolement granaire devrait améliorer la durabilité de la résistance au Xanthomonas.

L’Investigateur principal (IP) du projet à l’IITA, Dr Leena Tripathi, affirme que les lignées transgéniques comportant des constructions géniques ayant fait l’objet d’accolement granaire devraient avoir une résistance plus durable et renforcée par rapport à un gène unique. Ceci pourrait, selon elle, être une stratégie utile pour développer une résistance à large spectre, étant donné que la résistance induite par éliciteur n’est pas spécifique contre des pathogènes particuliers. Dr Tripathi et son équipe testent également la résistance de la banane aux maladies fongiques telles que la sigatoka noire, une maladie des tâches foliaires qui affecte les bananiers.

Conformité aux règlements

Les investigations portant sur l’efficacité de la banane transgénique se sont poursuivies dans le cadre des CFT à Kawanda, en Ouganda. Une mission relative à l’audit de conformité a été conduite sur le site des CFT au mois de novembre 2011 et aucune non-conformité n’a été identifiée. Le CFT comportait 65 lignées (40 lignées comportant le gène hrap et 25 lignées comportant le gène pflp) qui affichaient une résistance améliorée lors des essais en cage d’isolement ; elles ont été semées pour une évaluation approfondie.

Au Kenya, une demande a été soumise au Comité institutionnel de biosécurité pour une utilisation restreinte de la banane transgénique. La demande révisée a été soumise ultérieurement à l’Autorité nationale de biosécurité du Kenya et l’approbation a été obtenue.

Vente à la criée de bananes braisées dans

un centre commercial d’Ouganda

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La stratégie du projet en termes de réglementation a été élaborée et elle est en cours de révision ; elle guidera son processus d’approbation réglementaire en termes de prise de connaissance de l’environnement réglementaire en vigueur dans les cinq pays, à savoir : l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, et de besoins en capacités essentielles à la conduite de bons CFT.

Négociation de technologie de gènes supplémentaires

L’AATF a négocié avec succès l’accès à une construction génique supplémentaire, le pflp modifié, avec un peptide signal issu de l’Academia Sinica de Taïwan, aux fins d’utilisation dans le projet. Le gène a fait l’objet de l’octroi d’une sous-licence à l’IITA. La présence et l’intégrité du gène ont été validées dans le gène hybride et deux expériences de transformation ont été initiées sur la plateforme de BecA. L’AATF a également lancé le processus de dépôt de demandes de brevets pour protéger le nouveau gène pflp en Ouganda et au Kenya.

Sensibilisation et renforcement des capacités

L’IP du projet, Dr Tripathi, a présenté un discours liminaire lors de la conférence de 2011 de la Société internationale de la science horticole sur les OGM en Afrique du Sud et lors de la deuxième conférence sur les technologies de transformation des plantes à Vienne, qui a porté sur le développement des bananes transgéniques résistantes au flétrissement causé par le Xanthomonas.

Muwonge Abubaker de l’Ouganda, qui prépare son PhD dans le cadre du projet depuis 2008, a accompli des progrès relativement à sa thèse de recherches portant sur « L’amélioration de la résistance des bananes au Xanthomonas campestrisis pv. Musacearum par la co-expression des gènes pflp et hrap ». Il devrait finaliser son doctorat et le soutenir en 2012. Un autre étudiant en thèse originaire du Kenya, répondant au nom de Kenneth Mburu, suit une formation en transformation de la culture du tissu de la banane sur la plateforme BecA de l’ILRI.

« Suite aux progrès accomplis dans le cadre du projet, les prochaines étapes comprendront le développement de lignées transgéniques avec des cultivars supplémentaires, y compris les bananes plantains et de dessert préférées en Afrique de l’Est et du Centre, le dépôt d’une demande auprès du Comité national de biosécurité en Ouganda aux fins d’approbation pour réaliser un CFT lié à la banane transgénique ayant un accolement granaire de gènes et pour réaliser un CFT au Kenya afin d’évaluer la résistance des lignées transgéniques au BXW », a dit Dr Tripathi.

« Suite aux progrès accomplis dans le cadre du projet, les prochaines étapes comprendront le développement de lignées transgéniques avec des cultivars supplémentaires, y compris les bananes plantains et de dessert préférées en Afrique de l’Est et du Centre ... ».– Dr Leena Tripathi, principale investigatrice du projet

Démarrage du développement de variétés de bananes kényanes résistantes au flétrissement bactérien

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Je suis Lubega Ben, agriculteur du district de Kayunga, dans le comté de Bugere en Ouganda. Cela fait maintenant plus de 40 ans que la culture de la banane est ma principale occupation. Les bananes sont et ont été très importantes en tant que cultures assurant la sécurité alimentaire et générant des revenus pour ma famille. Certes, actuellement mes enfants ont grandi et quitté le domicile, mais les bananes constituent la culture qui les a accompagnés tout au long de leurs études et qui les a également nourris.

Je dispose de 15 acres de terre dont quatre sont consacrés à la culture de la banane. Je récolte à peu près 200 régimes de banane chaque année, dont je vends l’essentiel. Toutefois, les récoltes pourraient être meilleures, si nous avions de meilleures méthodes pouvant lutter contre la maladie du flétrissement bactérien de la banane (BBW) qui affecte la culture de la banane dans ce pays depuis l’année 2000. Hormis la maladie du BXW, nous sommes également confrontés à d’autres problèmes tels que le virus de la mosaïque en tirets du bananier, le sigatoka noir et d’autres insectes que nous appelons kayovu et kaasa, qui s’attaquent aux racines et à la tige du bananier.

La maladie du BXW est largement répandue en Ouganda. Nous avons utilisé des méthodes telles que l’arrachage et la destruction immédiats des souches affectées, l’arrachage précoce du bourgeon mâle, étant donné qu’il constitue l’endroit affecté en premier par la bactérie et l’ensemencement de souches saines afin de lutter contre la propagation de la maladie. Toutefois, ces méthodes ne sont pas très efficaces. Je dirais que le taux de succès est d’à peu près 30 %, ce qui n’est pas très efficace pour les producteurs agricoles, dont les moyens de subsistance dépendent de la culture de la banane.

J’exhorte nos chercheurs à s’attaquer à ces défis qui se posent à la production de la banane. Je suis personnellement disposé à accueillir toute nouvelle technologie qui s’attaquerait particulièrement à la maladie du BBW. J’apprends que des chercheurs qui travaillent sur cette maladie, mais rien n’a encore été publié. En outre, il faudrait s’attaquer à d’autres domaines critiques tels que l’absence d’engrais (qui sont coûteux quand ils sont disponibles), le manque d’installations d’irrigation, les mauvaises installations de stockage, l’absence de transport vers les marchés et l’absence de valeur ajoutée en ce qui concerne la banane.

« J’exhorte les chercheurs à mettre au point des technologies pour s’attaquer efficacement à la maladie du flétrissement bactérien de la banane », Lubega Ben

Rapport annuel 2011 de l’AATF

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Projet du maïs économe en eau pour l’Afrique

Soumission des variétés conventionnelles de maïs résistantes à la sécheresse à des essais de rendement nationaux

Le Projet de maïs économe en eau pour l’Afrique (WEMA) a accompli des progrès significatifs au cours de l’année, étant donné qu’il a introduit deux hybrides conventionnels dans les Essais de rendement nationaux (ERN) au Kenya. L’un des deux hybrides a donné de bons résultats. Toutefois, les deux hybrides ont été représentés à nouveau aux ERN en 2012, alors que 25 autres hybrides résistants à la sécheresse seront soumis à des ERN au Kenya et en Ouganda au cours de l’année 2012.

Le Projet WEMA développe des variétés de maïs résistantes à la sécheresse au moyen d’une sélection conventionnelle, d’une sélection assistée par marqueur et de la biotechnologie. Les variétés conventionnelles devraient être disponibles pour les producteurs agricoles à partir de 2014 à peu près, alors que les variétés transgéniques mises au point au moyen de la biotechnologie ou de la modification génétique ne seront disponibles qu’à partir de 2017 à peu près, sous réserve des approbations réglementaires nécessaires dans les pays participant au Projet WEMA. Les pays participants sont le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Mozambique et l’Afrique du Sud.

Le test des variétés transgéniques WEMA s’est poursuivi dans le cadre des essais au champ dans des conditions de confinement (CFT). Au total, cinq notifications/renouvellements et quatre permis d’importation de semences pour les CFT ont été reçus des autorités en charge de la réglementation au Kenya, en Afrique du Sud et en Ouganda. La récolte des premiers CFT du matériel génétique sous-tropical planté à la fin de l’année 2010 au Kenya et en Ouganda a constitué un développement clé. Une deuxième série de CFT a été réalisée au Kenya et en Ouganda. L’Afrique du Sud a semé le troisième cycle d’essais.

Ci-dessus : Les membres de l’équipe de WEMA au Kenya participent à l’ensemencement du second essai au champ dans des conditions de confinement à Kiboko, au Kenya en août 2011

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Ces essais ont été gérés avec succès, afin d’atteindre la réduction du rendement ciblé dans le cadre d’un stress modéré de sécheresse de 40 à 60 %, comparativement à la production dans des conditions d’arrosage abondant.

En utilisant l’haplodiplométhode (DH), le Projet a mise au point 6000 lignées qui ont été testées au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. Les résultats issus des 10 premiers hybrides DH affichent un rendement significativement supérieur à la moyenne des produits étalons à usage commercial de l’année 2008 plantés dans des conditions d’humidité optimale et dans des conditions de sécheresse contrôlée. La technologie DH permet la mise au point de lignées de maïs non-croisées en un temps inférieur à celui des méthodes traditionnelles.

Préparatifs pour le déploiement

Au moment où s’achève la première phase quinquennale (2008-2012) du Projet WEMA et où l’on évolue vers la phase de déploiement, une équipe a été constituée en 2011, afin d’élaborer une stratégie de déploiement. Composée de représentants issus des organisations partenaires de WEMA, des organisations régionales de commercialisation de semences, des associations régionales de producteurs de céréales et de représentants des ERN issus des groupes de travail régionaux sur le maïs, l’équipe a été chargée de s’attaquer au problème de la livraison durable de produits WEMA aux producteurs agricoles au cours de la seconde phase du projet. L’équipe a tenu une réunion en juin 2011 afin d’élaborer les étapes principales et activités de la phase de déploiement. L’équipe a également tenu une réunion consultative avec 16 entreprises semencières issues des cinq pays participant au Projet WEMA, afin de recueillir leurs suggestions relativement à la stratégie de dissémination des semences dans le cadre de la phase deux.

Les membres de l’équipe de mise au point des produits WEMA comparent

leurs notes après avoir visité l’un des sites conventionnels du

projet d’essai du maïs à Kigumba, en Ouganda

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Soumission des variétés conventionnelles du maïs résistantes à la sécheresse à des essais de rendement nationaux

Communications et sensibilisation

Le Projet WEMA a poursuivi ses efforts de communication et de sensibilisation, afin de maintenir l’engagement des parties prenantes en faveur du projet et de leur fournir un point d’information sur les progrès en cours d’accomplissement et visant le développement et la mise de variétés de maïs résistantes à la sécheresse à la disposition des petits exploitants agricoles. WEMA a fait l’objet d’une exposition et d’une présentation lors de plus de 57 événements locaux et internationaux, y compris 12 salons et expositions agricoles, 4 réunions des parties prenantes nationales et communautaires, 10 visites de sites de CFT, qui ont accueilli différentes parties prenantes et 15 conférences et ateliers scientifiques. Le Projet a poursuivi son engagement proactif au côté des médias. Il a abouti au fait qu’il soit mentionné plus de 72 fois aussi bien dans les médias régionaux que mondiaux. Le premier rapport d’état d’avancement du projet couvrant les activités allant de mars 2008 à mars 2011 a été produit et a fait l’objet de partage avec les parties prenantes.

En outre, les partenaires ont élaboré et soumis un chapitre intitulé « Projet de maïs économe en eau pour l’Afrique : exemple d’un partenariat public/privé » pour publication dans le livre de Springer intitulé Biotechnologie dans l’agriculture et la foresterie, volume 67.

Conformité à la réglementation

La conformité du Projet WEMA à la réglementation est un facteur clé qui a une grande incidence sur son succès. Au cours de l’année, les capacités de conformité à la réglementation au sein du projet ont été renforcées par la tenue d’ateliers de formation graduelle à la conformité (au niveau des semailles, de la croissance, de la récolte et de la post-récolte) au Kenya, en Ouganda et en Afrique du Sud. Par conséquent, tous les sites et essais ont été identifiés comme étant conformes aux

Une vendeuse de maïs sur un marché

à l’Ouest du Kenya

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

exigences réglementaires, tels que confirmés par les vérifications réglementaires aussi bien internes qu’externes réalisées par les organismes de régulation.

Renforcement des capacités

Diverses activités de renforcement des capacités ont été entreprises au profit des équipes du projet afin d’améliorer leur contribution à l’atteinte des étapes importantes du projet. Les membres de l’équipe de mise au point des produits ont participé à un voyage d’études en Thaïlande où il leur a été présenté divers aspects des opérations de terrain, tels que l’utilisation d’outils qui peuvent accélérer les semailles et l’utilisation de collecteurs de données de terrain visant à améliorer la vitesse et la qualité de la collecte des données. Il a été organisé un atelier sur les techniques d’animation au profit des membres du projet afin d’améliorer leur engagement auprès des diverses parties prenantes et des médias. Le soutien à la formation des médias a été assuré grâce à des

ateliers sur l’établissement de rapports en matière de biotechnologie et de rédaction scientifique au profit des journalistes du Kenya, du Mozambique et de l’Afrique du Sud ; les participants aux dits ateliers ont également été informés des progrès accomplis par le projet.

Réunions concernant le Projet

La réunion annuelle d’évaluation et de planification s’est tenue en février 2011 à Zanzibar et plus de 60 participants y ont pris part. Cette réunion annuelle rassemble tous les partenaires travaillant dans le cadre du projet

afin d’établir des rapports sur l’état d’avancement et faire des planifications pour l’année à venir. C’est l’un des facteurs clés qui a contribué au progrès et au succès du Projet WEMA à ce jour. Au cours de la réunion, Dr Emily Twinamasiko a été élue présidente du Conseil exécutif et consultatif (EAB) de WEMA. Ce Conseil se compose des directeurs généraux/directeurs des huit institutions qui constituent le partenariat WEMA. L’EAB joue un rôle de supervision dans le Projet.

« Au moment où le Projet évolue vers la dernière année de la phase un en 2012, toutes les équipes se prépareront pour la phase de déploiement qui comprend les activités qui impliqueront la mise des produits WEMA à la disposition des petits exploitants agricoles », a dit Dr Sylvester Oikeh, responsable du Projet WEMA à l’AATF.

« Au moment où le Projet évolue vers la dernière année de la phase un en 2012, toutes les équipes se prépareront pour la phase de déploiement qui comprend les activités qui impliqueront la mise des produits WEMA à la disposition des petits exploitants agricoles. »– Dr Sylvester Oikeh, responsable du Projet WEMA à l’AATF

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Je suis Obadiah Mutua Mule. Je suis agriculteur dans le village de Mamiloki dans le comté de Machakos, au Kenya. Je cultive un ensemble de cultures vivrières telles que le maïs, le millet et divers types de haricots. Nous sommes confrontés à divers défis dans cette région. L’un des défis clés est le manque d’eau en quantité suffisante. Nous dépendons des pluies, lesquelles tombent très peu. Cette région est, par conséquent, encline à la sécheresse. Même lorsque les barrages sont construits, nous n’avons pas les moyens d’acheminer l’eau par canalisation dans nos maisons et de l’utiliser pour arroser nos cultures. Il existe un autre défi qui est que les intrants agricoles, tels que les pulvérisations et les engrais, sont chers et nous n’avons pas les moyens de les acquérir.

Le maïs est l’une de nos cultures vivrières les plus importantes et nous le consommons sous diverses formes, telles l’ugali (un mélange de poudre de maïs et d’eau préparé jusqu’à ce qu’il durcisse) et le muthokoi qui est notre aliment traditionnel (maïs pilé afin d’en retirer l’enveloppe). La bouillie est un autre mets qui est bon pour les enfants. Toutefois, le maïs est en général le premier à être affecté par les sécheresses fréquentes. La plupart du temps, nous ne récoltons rien. La petite quantité de maïs qui survit à la sécheresse est consommée vert, braisé ou bouilli.

J’ai sept enfants et subvenir à leurs besoins n’est pas chose facile. Je dois acheter du maïs sur le marché à un prix qui est très élevé. Afin de subvenir aux besoins de ma famille, j’exerce des emplois saisonniers tels que le creusage pour les populations. Les longues pluies de cette année ont été un échec. Les pluies ont été brèves, puis se sont totalement arrêtées. J’avais planté du maïs, mais il n’a pas survécu. Je n’ai pratiquement rien récolté de mon champ.

Si nous pouvons obtenir une semence de maïs capable de produire beaucoup, même dans les zones sujettes à la sécheresse, cela serait d’une grande aide. Je suis disposé à dépenser de l’argent pour acheter cette semence si je sais qu’elle va donner une récolte substantielle à la fin de la campagne. Je vais même accroître la superficie que j’utilise pour cultiver le maïs.

« Avec une semence résistante à la sécheresse, je peux accroître la superficie sur laquelle je cultive le maïs », Obadiah Mule

Soumission des variétés conventionnelles du maïs résistantes à la sécheresse à des essais de rendement nationaux

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Projet de riz efficace en matière d’utilisation d’azote, économe en eau et halophile

Ci-dessus : Les diverses variétés de riz local qui seront soumises à un rétrocroisement avec les lignées NEWEST faisant l’objet d’essai et de comparaison en termes de

rendement, de maturité, et de taille des grains, entre autres caractéristiques.

Approbation par l’Ouganda du test du riz dans le cadre d’essais au champ dans des conditions de confinement

Suite aux grandes avancées réalisées dans la mise au point des produits depuis le démarrage du Projet de riz efficace dans l’utilisation de l’azote (NUE), économe en eau (WUE) et halophile (ST) en 2008, les préparatifs pour le test des événements transgéniques dans le cadre d’essais au champ dans des conditions de confinement (CFT) ont démarré de manière sérieuse en 2011 au Ghana et en Ouganda. Le Comité ougandais de biosécurité nationale (NBC) a approuvé le projet au mois de décembre 2011, visant à tester l’efficacité de l’utilisation d’azote et la résistance à la sécheresse des lignées de riz transgénique, qui se trouvent en tête des contraintes auxquelles se heurte l’Ouganda. L’approbation a fait suite à une demande soumise par l’Institut national de recherche sur les céréales de l’Organisation nationale de recherche agricole en juillet 2011.

Préparatifs pour les essais au champ

En préparation des essais, la mise en valeur du site et l’aménagement du terrain à usage de CFT impliquant des travaux de construction, des analyses de l’appauvrissement en azote et du sol ont été effectuées à l’Institut de recherche sur les cultures au Ghana et à l’Organisation nationale de recherche agricole en Ouganda.

Des essais sensoriels ont été également effectués au Ghana par l’Institut de recherche alimentaire du Conseil de la recherche scientifique et industrielle ; ces essais visaient à évaluer quatre variétés de riz Nerica afin de déterminer leur acceptabilité par les consommateurs. Les quatre variétés de riz (NericaL19 (Togo) = L28, NericaL19 (AfricaRice) = L29, Nerica4 = N4 et lasmine85 = L41)

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ont été évaluées en termes d’apparence (blancheur), d’arôme, de goût, de cohésion initiale (degré de collage des grains de riz), de dureté et de sensation en bouche. Les meilleures alternatives pour l’échantillon témoin ont été les variétés L28 et L29, le L29 ayant été noté comme « fort bien apprécié » en raison de son apparence, de son goût exquis, de sa bonne cohésion, de ses sensations buccales et de son arôme.

Négociations sur la technologie

L’AATF a commencé des négociations avec Japan Tobacco pour avoir accès à sa technologie de transformation Purelntro®, afin de l’utiliser dans le projet. Purelntro® est une technologie de transformation de plantes fondée sur l’agrobactérie, qui est reconnue à l’échelle mondiale comme système standard de transformation. La technologie réduit les coûts et le temps de mise au point. Japan Tobacco a accordé la licence de Purelntro® à environ 50 structures privées et publiques à travers le monde relatives à de nombreuses cultures au nombre desquelles figurent le maïs, le riz, le blé, l’orge, le sorgho, la banane, la canne à sucre, le panic raide, le miscanthus et les gazons. Les négociations devraient être finalisées en 2012.

En outre, l’AATF et l’Université de Californie (UC), Davis ont signé un accord sur l’exploitation de brevet non-exclusif et une convention de prêt pour un système de transformation de plantes qui va couvrir les vecteurs GATD et d’autres inventions appartenant à l’UC, Davis. Des accords de licence de technologie ont également été conclus avec Arcadia Biosciences afin d’inclure les technologies d’utilisation efficace de l’eau (technologie résistante/gène résistant à la sécheresse) et les versions améliorées des technologies de tolérance au sel et qui utilisent l’azote de manière efficace, qui sont en cours d’exploitation dans le projet.

Approbation par l’Ouganda du test de riz dans le cadre d’essais au champ dans les conditions de confinement

Les membres de l’équipe de

développement de produits à base de

riz NEWEST lors d’une réunion tenue

afin d’évaluer l’état d’avancement du

projet à Kampala, en Ouganda.

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Le riz est une importante denrée de consommation courante et une denrée agricole d’importance stratégique à travers la plupart des pays d’Afrique. Tirée par les changements de préférence alimentaire dans les zones urbaines et rurales et combinée aux forts taux de croissance démographique et l’urbanisation rapide, la consommation de riz en Afrique subsaharienne (ASS) s’est accrue de 5,6 % par an au fil des années, soit plus de deux fois le taux de croissance démographique.

Toutefois, la superficie consacrée à la production rizicole en ASS a stagné à environ 8 millions d’hectares, produisant près de 14,5 millions de tonnes par an par rapport à une consommation annuelle de 21 millions de tonnes. Ces tendances de production et de consommation impliquent un déficit de production d’environ 6,5 millions de tonnes par an, évalué à 1,7 milliard de dollars EU importé chaque année.

La croissance lente de la production nationale de riz a été attribuée au rendement fort peu élevé réalisé par les producteurs de riz en ASS. Plusieurs facteurs abiotiques expliquent la faible production rizicole, mais le déficit d’azote et la sécheresse ont été cités comme étant les principales contraintes à la production de riz sur les hautes terres, alors que la forte teneur en sel devient de plus en plus un problème majeur dans de nombreux pays producteurs de riz d’Afrique.

Riz en vente dans un magasin d’Accra, au

Ghana

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Réunion d’évaluation

Une réunion de l’équipe de mise au point de produits s’est tenue à Kampala au mois de juillet 2011 pour examiner les progrès accomplis, à Arcadia Biosciences, en matière de développement des lignées transgéniques, de préparation de terrain pour les CFT et pour élaborer des stratégies visant à mobiliser des fonds supplémentaires au profit du projet. Les participants à la réunion ont également déterminé la mesure du succès en définissant la preuve du concept (performance de l’effet/l’événement du gène) ; ils ont également élaboré des protocoles pour les expériences de terrain, la détermination du phénotype (évaluation agronomique), la collecte et l’analyse de données et élaboré le concept expérimental de l’accroissement des semences de NUE en 2011, ainsi que pour l’essai d’efficacité expérimentale/au champ qui doit être mis en place en 2012.

Selon Dr Jacob Mignouna, responsable du projet à l’AATF, « des avancées significatives ont été réalisées au cours de l’année dans le sens de la préparation des tests d’événements transgéniques qui verront l’Ouganda installer le premier CFT du projet en 2012 et, par conséquent, le projet va poursuivre les efforts ciblant l’obtention d’approbation, afin de réaliser les essais au Ghana en 2012 ».

« Des avancées significatives ont été réalisées au cours de l’année dans le sens de la préparation des tests d’événements transgéniques qui verront l’Ouganda installer le premier CFT du projet en 2012 ... »– Dr Jacob Mignouna, responsable du projet à l’AATF

Approbation par l’Ouganda du test de riz dans le cadre d’essais au champ dans les conditions de confinement

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Je suis Florence Apochi d’Osudoku-Asutsuare de la région du grand Accra, au Ghana. La culture du riz est mon occupation principale. Je cultive le riz depuis environ 24 ans et il est une source de subsistance pour ma famille. Il permet de satisfaire nos besoins financiers et il est également une source d’alimentation.

Je cultive le riz sur à peu près un hectare de terre. En moyenne, je récolte environ 44 sacs, qui, après le séchage, sont réduits à 22 sacs. Étant donné que je dépends du riz que je cultive pour satisfaire les besoins financiers de ma famille, je vends tout ce que je récolte. Le prix par sac est d’environ 60 cedis (32 dollars EU) au cours de la saison des semailles et de 80 cedis (42 dollars EU) en dehors de la saison. Je dirais que les prix sur le marché ne sont pas très bons. Ils peuvent être meilleurs. Nous pouvons également tirer parti de l’accès à de bons marchés qui pourraient, à mon avis, nous offrir de meilleurs prix pour nos produits agricoles. Étant donné que je vends tout ce que je récolte, je retourne normalement au champ pour rechercher tout le riz restant pour la consommation de la famille.

Le type de récolte que je fais pourrait être bien meilleur. Mais, nous sommes confrontés à des défis qui ont trait aux engrais et à d’autres intrants. Avec des engrais disponibles et abordables, je peux produire plus à partir de mon champ. Les autres défis importants qui affectent ma culture du riz et ceux des autres producteurs agricoles dans cette région sont l’accès à l’eau pour planter le riz, étant donné que nous payons pour les structures d’irrigation fournies par le gouvernement, les variétés de semences de riz de mauvaise qualité, le sarclage fastidieux et l’attaque de la récolte par les oiseaux. Pour essayer de surmonter ces difficultés, j’ai rejoint une coopérative pour m’aider à avoir accès aux prêts pour acheter les intrants agricoles.

Ce que je voudrais vraiment, ce sont des variétés de semences de riz de meilleure qualité, qui peuvent produire plus, étant donné que je ne cultive rien d’autre dans mon champ à part le riz. Par conséquent, j’exhorte les chercheurs à axer leurs travaux sur de meilleures variétés de semences de riz. De même, je voudrais vraiment cultiver du riz pluvial qui n’a pas besoin de beaucoup d’eau et qui se cultive plus facilement.

« Je voudrais cultiver du riz pluvial qui n’a pas besoin de beaucoup d’eau »

Florence Apochi

Rapport annuel 2011 de l’AATF

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Projet de lutte biologique contre les aflatoxines

Essai de la technologie de lutte contre les aflatoxines au Kenya

Suite à la confirmation de l’efficacité d’Aflasafe™ à réduire de manière significative le risque constitué par les aflatoxines dans le maïs et les arachides au Nigeria, un travail similaire réalisé au Kenya a enregistré des progrès significatifs en 2011, visant à évaluer l’efficacité de la version de plusieurs souches atoxigènes kényanes du produit de lutte biologique appelé Aflasafe KEO1™ utilisé dans les essais sur site. L’AATF, en partenariat avec l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), le Service de recherche agricole du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA-ARS), l’Institut kényan de recherche agricole (KARI) et le Ministère de l’agriculture, a initié le processus d’évaluation de la technologie de lutte biologique utilisée pour le maïs.

L’approbation par le Comité de technologie permanent du Kenya en charge des importations et des exportations (KSTCIE) a ouvert la voie au rapatriement de 13 souches indigènes de l’A. flavus appartenant à 11 groupes de compatibilité végétative, l’unité opérationnelle de l’évolution au sein des espèces. Le potentiel de ces souches a été évalué afin de déplacer les souches productrices d’aflatoxine sur le maïs dans les champs kényans. Les essais ont été réalisés dans les stations de KARI à Katumani et à Kiboko et le Système d’irrigation de Bura dirigé par le Conseil national de l’irrigation. Les échantillons de sol et de maïs prélevés à partir de ces essais ont été expédiés au laboratoire de l’USDA-ARS, aux États-Unis, pour une analyse approfondie impliquant la caractérisation des souches et l’analyse de l’aflatoxine.

Ci-dessus : Préparation de la terre pour planter le maïs afin de procéder à l’essai en station de la lutte biologique contre les aflatoxines à Bura, au Kenya

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

À partir de ces résultats, quatre souches ont été sélectionnées pour une évaluation plus poussée, étant donné qu’elles étaient hautement compétitives et distribuées d’une manière plus large au Kenya à travers les comtés, au fil des ans, et à travers les substrats. L’application de souches de lutte biologique à la surface du sol a éliminé ou réduit de manière drastique les souches d’A. flavus et d’A. parasiticus hautement toxigènes qui émergent de manière naturelle à haute fréquence dans les cultures et sols de Katumani et Kiboko (93 à 100 % de déplacement). L’Aflatoxine a été réduite de manière significative par l’application de souches atoxigènes sur les terrains traités, avec une réduction de 85 % sur les terrains traités (après réajustement pour tenir compte du déplacement des souches atoxigènes).

Au Nigeria, le travail s’est poursuivi au cours de l’année. Treize (13) tonnes d’Aflasafe™ ont été produites à l’IITA, à Ibadan, et distribuées aux producteurs agricoles des États de Kaduna et de Kano. Des essais et démonstrations d’efficacité sur le terrain ont été réalisés en collaboration avec le Projet de développement de l’agriculture commerciale dans les États de Kaduna, de Kano et d’Enugu, ainsi que le Projet villages du millénaire des Nations Unies. Aflasafe™ a été utilisé par 434 producteurs agricoles (309 pour le maïs et 125 pour les arachides) pour traiter 855,5 ha (783,5 ha pour le maïs et 72 ha pour les arachides) dans trois États.

Au cours des essais d’efficacité au Nigeria, les agents de vulgarisation et les producteurs agricoles ont été formés aux techniques d’application d’Aflasafe™, lors desquels l’accent a été mis sur la démonstration de l’étape la plus appropriée au traitement de la culture, diverses opérations de terrain qui doivent être réalisées avant l’application d’Aflasafe™, les précautions au cours de la période de post-traitement, ainsi que la méthode de calibrage de la quantité d’Aflasafe™ à utiliser dans les champs de diverses tailles. Les agents de vulgarisation ont, par la suite, formé d’autres producteurs agricoles. Les supports de formation, au nombre desquels figuraient des dépliants, contenaient des informations de base sur les aflatoxines, des instructions sur l’application de

Dr Ranajit Bandyopadhyay

discute avec les producteurs

agricoles sur l’utilisation

d’Aflasafe™ à Kaduna, au Nigeria

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Essai de la technologie de lutte contre les aflatoxines au Kenya

l’Aflasafe™ dans les champs, ainsi que les protocoles d’échantillonnage des sols et des grains ont été distribués aux producteurs agricoles et agents de vulgarisation.

L’effet de report du traitement des champs des producteurs agricoles avec l’Aflasafe™ au Nigeria a également été étudié. Selon Dr Ranajit Bandyopadhyay, coordonateur du Projet de lutte contre les aflatoxines à l’IITA, les champs qui ont été traités à l’Aflasafe™ de manière continue sur deux ans (soit une application par an) affichaient 90 % de réduction des aflatoxines, tandis que ceux qui ont été traités la première année mais qui ne l’ont pas été au cours de la deuxième année ont affiché un taux de 65 % de réduction des niveaux de contamination à l’aflatoxine.

Un mauvais stockage des grains de maïs récoltés des champs traités et non traités a été simulé dans les essais expérimentaux et ensuite la concentration d’aflatoxine a été quantifiée afin de déterminer l’efficacité de report au cours du stockage des souches appliquées dans les champs utilisés pour le traitement. Les grains de maïs des champs traités de manière continue avaient une moyenne de 12,4 ng/g de niveaux d’aflatoxine comparativement à celle de 133,1 ng/g des champs témoins non-traités, alors que les échantillons tirés des champs traités au cours des années impaires affichaient une moyenne de 25,9 ng/g et les champs non-traités avaient une moyenne de 94,4 ng/g. Ainsi les réductions de l’aflatoxine dans les champs ayant fait l’objet d’une application continue et dans ceux ayant fait l’objet d’une application alternée étaient-elles respectivement de 91 et de 73 %.

Les aflatoxines sont des métabolites produites par certaines espèces de champignons du genre Aspergillus, les plus remarquables étant l’A. flavus et l’A. parasiticus. Ces champignons envahissent les cultures au cours de la maturation sur le terrain et au cours du stockage, en les contaminant avec des aflatoxines. Le maïs et les arachides sont les cultures les plus exposées à la contamination à l’aflatoxine en période de pré et de post-récolte, en particulier au cours des périodes de tensions hydriques lors de la croissance des cultures et lorsque les dommages causés par les insectes sont prédominants.

La lutte biologique contre les aflatoxines constitue un moyen de lutter contre les aflatoxines, surtout lorsque d’autres stratégies de lutte contre les aflatoxines sont utilisées. Au nombre des autres stratégies figurent la lutte contre les insectes, la récolte à temps, le séchage rapide des grains, le transport approprié et le stockage approprié, ainsi que les bonnes pratiques de fabrication. Les résultats ont indiqué qu’il est possible de réduire le fardeau de l’aflatoxine de manière significative au moment de la récolte ou pendant le stockage. Même là où les grains ne sont pas stockés de manière appropriée, le principe de l’exclusion compétitive se poursuit dans les magasins et est capable de maintenir la concentration d’aflatoxine à des niveaux plus bas, comparativement à ceux des grains provenant des terrains non-traités.

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Renforcement des capacités

Deux membres du personnel de KARI ont bénéficié de formation en 2011 visant à renforcer la capacité des scientifiques kényans à travailler avec la technologie de lutte biologique contre l’aflatoxine. Dr Charity Mutegi a travaillé pendant un mois sous la supervision de Dr Ranajit Bandyopadhyay à l’IITA, à Ibadan, alors que James Karanja a, quant à lui, passé six mois au laboratoire de l’USDA-ARS, en Arizona, aux États-Unis, sous la supervision de Dr Peter Cotty. La rénovation d’une installation en vue de créer un centre de recherche sur les mycotoxines a démarré à KARI.

Approbations réglementaires

Le processus d’obtention de l’approbation d’enregistrement pour Aflasafe™ au Nigeria se poursuit. Le dossier contenant les données liées à l’efficacité d’Aflasafe™ a été soumis à l’Agence nationale pour l’alimentation, les médicaments et la lutte contre les maladies (NAFDAC) par l’IITA. Suite aux commentaires reçus de NAFDAC, le dossier est en cours de révision pour une soumission finale, de manière à obtenir l’approbation définitive de l’enregistrement.

IAu Kenya, l’engagement auprès des autorités de régulation a commencé à s’appuyer sur les exigences d’enregistrement des agents de lutte biologique dans le pays. La prochaine étape consistera à déposer une demande pour l’obtention d’un permis d’utilisation expérimentale auprès des autorités compétentes pour les essais dans les champs, qui vont améliorer la détermination de l’efficacité, générer les données toxicologiques et éco-toxicologiques et créer un meilleur taux d’application des bio-pesticides sur la culture du maïs.

Une femme vend des arachides au

marché de Luanda, à l’ouest du Kenya

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Lutte contre les aflatoxines à l’échelle de l’Afrique

L’AATF et l’IITA ont continué de soutenir et de participer à l’initiative visant à créer un Partenariat à l’échelle de l’Afrique pour la lutte contre les aflatoxines en Afrique (PACA). Ceci est un effort de collaboration multi-donateurs et multi-institutionnelle visant à accroître les investissements et les efforts dans le sens de la lutte contre les aflatoxines. À la dernière réunion du PACA organisée par l’Union africaine en 2011, l’AATF a été désignée dans le Comité de pilotage intérimaire pour représenter les partenaires d’exécution et contribuer à l’élaboration de la conception de la structure du partenariat, dont le lancement est attendu en 2012.

Selon Dr Bandyopadhyay, « les activités de lutte biologique contre les aflatoxines réalisées aussi bien au Kenya qu’au Nigeria démontrent que l’application d’Aflasafe™ est efficace dans la lutte contre les aflatoxines tant dans les champs que pendant le stockage et c’est une technologie qui devrait faire l’objet d’une vaste promotion en vue de son adoption ».

« Les activités de lutte biologique contre les aflatoxines réalisées aussi bien au Kenya qu’au Nigeria démontrent que l’application d’Aflasafe™ est efficace dans la lutte contre les aflatoxines tant dans les champs que pendant le stockage et c’est une technologie qui devrait faire l’objet d’une vaste promotion en vue de son adoption. »

– Dr Ranajit Bandyopadhyay, Coordonateur du projet de lutte contre les aflatoxines à l’IITA

Essai de la technologie de lutte contre les aflatoxines au Kenya

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Je suis Moffat Matolo, du village d’Iteta, à Kaiti dans le comté de Makueni, au Kenya. Je connais très bien les effets de la contamination du maïs par les aflatoxines. On leur attribue la mort de trois personnes dans ma famille. Avant cet incident, j’avais entendu parler du problème à la radio, mais je ne l’avais jamais pris au sérieux, jusqu’à ce que ma famille soit concernée.

En 2005, les pluies ont été précoces et elles nous ont surpris ; elles sont tombées juste au moment où nous étions sur le point de récolter le maïs. Pour prévenir les dommages causés par la pluie, nous avons rapidement procédé à la récolte et au stockage du maïs à même le sol. Étant donné qu’il n’était pas complètement sec, nous avons dû le mettre à l’air libre pendant de nombreux jours. Toutefois, les pluies ont continué pendant une période prolongée et au lieu de sécher, le maïs a continué de se mouiller.

Quand nous avons pensé que le maïs avait bien séché, nous l’avons moulu pour la consommation domestique. Quelques temps après, la famille toute entière est tombée malade et sept membres de la famille ont été hospitalisés. Malheureusement, mon père, mon frère et mon neveu n’ont pu survivre. L’hôpital nous a informés que nous souffrions de contamination par les aflatoxines issues du maïs. Nos chiens et nos poulets sont également morts, étant donné qu’ils avaient été nourris à partir de la même poudre de maïs. Initialement, nous pensions que notre famille avait été ensorcelée. Toutefois, les responsables de l’agriculture et de la santé ont visité notre maison et nous ont parlé de la contamination par les aflatoxines, de la façon dont elle se produit et de la manière de la réduire. C’est à ce moment-là que nous avons réalisé la gravité de la contamination par les aflatoxines. Cet incident a sensibilisé les populations de la région à la contamination par les aflatoxines, étant donné que nombreux étaient ceux qui n’en avaient pas connaissance.

Depuis lors, nous faisons en sorte que le maïs sèche au champ autant que possible avant la récolte et nous nous assurons de l’aérer après la récolte sur une bâche ou une toile et non à même le sol. Ensuite, nous le stockons dans un endroit surélevé et aéré afin de minimiser la contamination par les aflatoxines. Je n’ai encore entendu parler d’aucun produit qui lutte contre la contamination par les aflatoxines, mais je peux vous assurer que je serais disposé à en acheter s’il peut sauver des vies.

« Un produit de lutte contre les aflatoxines peut sauver des vies »,Moffat Matolo

Rapport annuel 2011 de l’AATF

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Forum ouvert sur la biotechnologie agricole en Afrique

Cinquième section de l’OFAB lancée au Ghana

Le Forum ouvert sur la biotechnologie en Afrique (OFAB) continue d’être une plateforme valorisée pour susciter la prise de conscience et le partage des connaissances sur la biotechnologie agricole en Afrique, afin d’accroître la connaissance et l’appréciation de la technologie par le public.

L’Afrique étant encore à la traîne en matière d’exploitation des avantages potentiels de la commercialisation des produits de la biotechnologie, en raison des défis tenant à la mauvaise perception et au déficit d’information, l’OFAB a continué de s’attaquer à ces lacunes en offrant aux parties prenantes un forum pour délibérer sur ces questions afin d’accroître leur compréhension et l’appréciation de la technologie pour des prises de décisions éclairées.

Le Forum vise à améliorer le partage de connaissances et la prise de conscience de la biotechnologie agricole chez les parties prenantes clés telles que les décideurs, les législateurs, les chercheurs, les producteurs agricoles, les régulateurs et les médias, entre autres.

Dans la période sous revue, toutes les sections de l’OFAB ont fait des efforts pour approcher les décideurs, afin de leur fournir des informations crédibles sur la biotechnologie agricole et la nécessité de la mise en place de systèmes de réglementation de la biosécurité qui reposent sur la science, le développement et le déploiement de cultures fondées sur une biotechnologie innovante au profit des producteurs agricoles d’Afrique subsaharienne. Le Parlement nigérian a adopté le projet de loi sur la biosécurité, mais il attend actuellement d’être approuvé par le président pour devenir une loi, alors que le Ghana a promulgué sa loi sur la biosécurité.

Ci-dessus : Participants au lancement de l’OFAB-Ghana à Accra, Ghana

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Initié en septembre 2006 par l’AATF et ses partenaires, l’OFAB s’est agrandi pour atteindre cinq sections, à savoir : le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Nigeria et le Ghana. La section la plus récente a été lancée au Ghana en août 2011 sous forme d’initiative de collaboration entre l’AATF et le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle du Ghana (CSIR). Chaque section nationale a tenu plusieurs réunions mensuelles lors desquelles les questions d’actualité ont fait l’objet de discussions par les parties prenantes et un échantillon représentatif de parties prenantes.

Les sessions de l’OFAB offrent aux participants l’opportunité de soulever des sujets de préoccupation relatifs à la biotechnologie, tels que les questions se rapportant à la sécurité, à la santé, au commerce, à l’éthique et aux risques potentiels, afin que divers experts s’y attaquent au moyen de présentations détaillées et de séances de discussions offrant l’opportunité de poser des questions et de recevoir des réponses.

La section OFAB du Ghana a été lancée le 18 août 2011 par la Ministre de l’environnement, de la science et de la technologie du Ghana, l’Honorable Mme Sherry Ayittey. La Ministre a souligné le caractère central de la sensibilisation du public à la création d’un environnement favorable à l’application d’une biotechnologie agricole moderne, afin de renforcer la sécurité alimentaire, de réduire la pauvreté et de préserver l’environnement.

La section a poursuivi ses activités et tenu quatre réunions mensuelles en 2011, mettant l’accent sur l’utilisation de la biotechnologie pour résoudre les problèmes de sécurité alimentaire et s’attaquer au problème lié à la nécessité pour le pays de disposer d’un environnement réglementaire favorable à la biosécurité. Les réunions ont attiré un grand nombre de participants et une large couverture médiatique.

Dr Dorrington Ogoyi de l’Université de Nairobi

fait une présentation au nom de son groupe de discussion lors de la

réunion d’élaboration de la stratégie de

l’OFAB-Kenya, à Nairobi, au Kenya

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Les sections de l’OFAB au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et au Nigeria ont également tenu leurs réunions mensuelles, lors desquelles diverses questions liées à la biotechnologie et à la biosécurité ont fait l’objet de discussions. Au total, 30 réunions ont été organisées par les sections en 2011.

La section OFAB du Nigeria a tenu un type différent d’événement appelé Poster OFAB. À cette occasion, des présentations sous forme d’affiches ont été faites par des instituts de recherche agricole et des universités du Nigeria, l’Agence nationale de développement de la biotechnologie, l’AATF et le Programme pour les systèmes de biosécurité.

Au cours de la session, les scientifiques et experts ont fait des présentations formelles d’affiches mettant l’accent sur la relation entre la science, la technologie, l’innovation, la protection de l’environnement, la politique, le commerce, le partage des prestations sociales et leur impact sur le développement économique.

La session a offert l’opportunité de vastes échanges avec les participants, au cours desquels les chercheurs ont présenté leurs conclusions et invité les investisseurs, les responsables des politiques et les décideurs à créer un environnement favorable à la formulation de solutions qui influencent la politique et comblent davantage le fossé entre la recherche et le développement.

La section a également organisé des sessions en dehors d’Abuja où les participants ont visité les sites consacrés aux essais au champ dans des conditions de confinement (CFT) relatifs au Projet de bio-manioc à Umudike et au niébé Bt à Zaria. Un forum a été organisé pour les sénateurs, afin de leur donner des informations sur la biotechnologie, en préparation de leur participation lors de la présentation du projet de loi sur la biosécurité au Parlement, au mois de février 2011. Cet événement marquant a offert aux responsables de la formulation des politiques une opportunité d’échanger avec un grand nombre de chercheurs et d’avoir des réponses à leurs préoccupations d’une manière très interactive et franche. Les présentations ont couvert le projet de loi sur la biosécurité, la place de la biotechnologie au Nigeria, ainsi que le statut de la biotechnologie et de la biosécurité en Afrique.

La section tanzanienne a apporté un appui à un atelier des parties prenantes de l’agriculture organisé par le Conseil tanzanien de l’agriculture. Les discussions ont porté sur les opportunités et défis de l’accroissement de la productivité agricole dans le pays.

La réunion a analysé les systèmes de distribution d’intrants agricoles, le financement de l’agriculture, les taxes et prélèvements dans le secteur agricole et l’utilisation des cultures issues de la biotechnologie comme option pour accroître la productivité agricole. Au cours de la période, la section de la Tanzanie a également organisé un débat sur le rôle de la biotechnologie dans le développement socioéconomique du pays.

Cinquième section de l’OFAB lancée au Ghana

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Au nombre des questions clés de discussion, figurait la nécessité de mettre en pratique la politique nationale de biotechnologie. Les participants ont également lancé un appel à la révision du régime réglementaire restrictif sur la biotechnologie afin de faciliter l’adoption et l’application de la biotechnologie moderne, aussi bien dans les secteurs productifs que sociaux de l’économie.

La section de l’Ouganda a organisé une session afin de discuter avec les régulateurs de la législation nationale sur la biotechnologie et la biosécurité. Un autre forum organisé à Kasese a sensibilisé les communautés locales à la biotechnologie moderne et a apporté une réponse à leurs préoccupations de manière ouverte et objective. Les participants ont également visité le site des CFT du Projet de maïs économe en eau pour l’Afrique (WEMA), afin de mieux s’informer sur les avantages de la technologie.

Les points saillants des activités de la section kényane ont été l’élaboration de son plan stratégique à travers un atelier participatif de deux jours auquel ont pris part les parties prenantes clés de la

biotechnologie au Kenya. Le processus d’élaboration de la stratégie guidera les autres sections et informera également l’élaboration du Plan stratégique mondial de l’OFAB.

L’évolution de l’OFAB pour devenir une marque qui a fait ses preuves et une plateforme valorisée d’échange d’informations sur la biotechnologie agricole nécessitait la conception de son propre logo pour le rendre distinctif et uniforme à travers toute l’Afrique.

Les enseignements clés tirés au cours de la période sont que l’OFAB peut atteindre

des publics plus vastes par l’utilisation de différentes plateformes, telles que la tenue de séances spéciales dans les campagnes, l’utilisation d’outils liés aux médias sociaux tels que Facebook et l’organisation d’événements spéciaux tels que les foires pour améliorer sa visibilité et renforcer son impact.

« L’OFAB peut atteindre des publics plus vastes par l’utilisation de différentes plateformes, telles que la tenue de séances spéciales dans les campagnes, l’utilisation d’outils liés aux médias sociaux tels que Facebook et l’organisation d’événements spéciaux tels que les foires pour améliorer la visibilité et renforcer son impact. »

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Rapport financier

Les présents états financiers vérifiés couvrent la période allant de janvier 2011 à décembre 2011 et fournissent des données comparatives pour le précédent exercice comptable, celui de 2010.

Aperçu du financement

En 2011, les principaux investisseurs de l’AATF ont été :

• la Fondation Bill & Melinda Gates ;

• le Département du Royaume-Uni pour le développement international (DFID) ;

• la Fondation Howard G. Buffett ;

• l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Des sous-subventions ont été reçues :

• du Centre international pour l’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) ;

• de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA).

Le CIMMYT et l’IITA ont reçu des dons de la Fondation Bill & Melinda Gates pour les projets intégrés de lutte contre la striga en Afrique (ISMA) et de lutte biologique contre les aflatoxines. Suite au partenariat avec les deux institutions et suite à leur implication dans les deux projets, l’AATF a reçu des sous-dons provenant desdites structures pour réaliser des tâches spécifiques au projet.

L’AATF apprécie à sa juste valeur les contributions de tous ces investisseurs qui font la différence dans la réalisation de son travail consistant à aider les producteurs agricoles aux ressources limitées à avoir accès à des technologies agricoles innovantes et abordables qui améliorent leur existence.

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

État de la situation financière

Au 31 décembre 2011 (en dollars EU)

2011 2010

ACTIFSImmobilisations

Équipements et véhicules à moteur 71 028 111 500

Immobilisations incorporelles 9 273 1 693

 

80 301 113 193

Actifs circulants

Subventions à recevoir 115 655 280 360

Autres sommes à recevoir 204 489 287 431

Dépôts bancaires 4 246 018 2 010 259

Soldes bancaires et de trésorerie 1 627 153 2 306 114

 

6 193 315 4 884 164

 

Total actifs 6 273 616 4 997 357

FONDS PROPRES ET ACTIFSPassifs à court terme

Subvention non utilisée à payer 2 617 178 2 705 628

Produit constaté d’avance 21 211 37 811

Sommes et charges à payer 418 405 324 669

 

3 056 794 3 068 108

Soldes des fonds 3 216 822 1 929 249

 

Passif et soldes totaux des fonds 6 273 616 4 997 357

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État du résultat global (version résumée en dollars EU)Pour l’exercice clos au 31 décembre 2011

2011 2010REVENURevenu découlant des subventions 17 378 542 12 165 298

Autres revenus 92 338 96 001

Revenus totaux 17 470 880 12 261 299

DÉPENSES

Dépenses liées au projet 15 019 092 10 166 965

Dépenses de gestion et dépenses générales 1 164 215 1 580 474

Dépenses totales 16 183 307 11 747 439

Excédent pour la période 1 287 573 513 860

Pourcentage des dépenses générales et de gestion par rapport aux dépenses totales d’exploitation

7,19 % 13,45 %

Pourcentage des dépenses liées au projet par rapport aux dépenses totales d’exploitation

92,81 % 86,55 %

100 % 100 %

Situation financière Le financement reçu au 31 décembre 2011 a été suffisant pour les besoins de la formation, étant donné que toutes les dépenses pour l’exercice ont été entièrement couvertes par les revenus. Les finances de la Fondation sont saines tant en termes de ratio dépenses/revenus qu’en termes de ratio dépenses du projet/charges générales d’exploitation.

Outre les chiffres ci-dessus, l’opinion des vérificateurs indépendants était que « les livres comptables ont été tenus de manière appropriée par la Fondation et les états financiers qui les accompagnent donnent une image fidèle de la situation financière au 31 décembre 2011 et ses excédents ainsi que ses flux de trésorerie pour l’exercice clos à ladite date sont conformes aux Normes internationales d’information financière et aux exigences de la Loi du Kenya sur les compagnies ».

Rapport financier

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

Membres du Conseil de l’AATF pour 2011

1 2

3 4

5

7 8

9 10

11

6

Membres du Conseil de l’AATF pour 2011

1. Prof Idah Sithole-Niang Présidente du Conseil Professeure, Département de biochimie, Université du Zimbabwe, Harare, Zimbabwe

2. Mme Josephine OkotVice-présidente du Conseil Directrice générale, Victoria Seeds Ltd, Kampala, Ouganda

3. M. Kevin NachtrabConseiller principal en charge des brevets, Johnson & Johnson, Belgique

4. Prof Michio OishiDirecteur, Institut de recherche sur les ADN de Kazusa, Kazusa-Kamatari, Kisarazu, Chiba, Japon

5. Prof Gordon ConwayProfesseur de développement international, Centre de politique environnementale de Imperial College, Londres, Royaume-Uni

6. Dr Peter MatlonMaître de conférences, Département d’économie appliquée et de gestion, Université de Cornell, Ithaca, New York, États-Unis

7. Dr Robert Harness (deceased)Expert-consultant indépendant en politique de biotechnologie, États-Unis

8. Dr Mariame MaigaConseillère régionale chargée du genre et du développement social, CORAF/WECARD Dakar, Sénégal

9. Dr Wilson SongaSecrétaire à l’agriculture, Ministre de l’agriculture, Nairobi, Kenya

10. Dr Adrianne MasseyDirectrice à Massey & Associates, Chapel Hill, Caroline du Nord, États-Unis

11. M. Kwame Akuffo-AkotoResponsable financier en chef, Alliance pour une révolution verte en Afrique, Nairobi, Kenya

53

54

Personnel de l’AATF au titre de 2011

1

4

2

5

3

6

9

1. Hodeba Jacob D Mignouna Directeur des opérations techniques/Directeur exécutif par intérim

2. Moussa Elhadj Adam,Directeur des affaires financières et administratives

3. Alhaji Tejan-Cole Conseiller juridique

4. Francis Nang’ayo Responsable des affaires réglementaires

5. Gospel Omanya Responsable des systèmes de semences

6. Nancy Muchiri Responsable de la communication et des partenariats

7. Nompumelelo H Obokoh Responsable du projet de niébé

8. George MarecheraResponsable de la promotion commerciale

9. Sylvester Oikeh Responsable de projet, WEMA

Rapport annuel 2011 de l’AATF

7 8

Personnel de l’AATF au titre de 2011

10

12

13

14

17

15

18

16

1110. Peter Werehire Responsable des publications et des sites web

11. Grace Wachoro Agent chargée des communications liées au projet, WEMA

12. Umaru Abu Agent en charge des communications/de l’administration, bureau d’Abuja

13. Francis Onyekachi Agent de programme, bureau d’Abuja

14. Joseph Ndwiga Agent de programme, agro-industrie

15. Pauline Mundia Assistante de programme

16. Peter Musyoka Agent de programme, systèmes de semences

17. Jane Achando Conseillère juridique associée

18. Jacquine Kinyua Assistante de direction du Directeur exécutif

55

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Rapport annuel 2011 de l’AATF

19 20

21

24

25 26

27

19. Stella Simiyu-Wafukho Agent de programme, réglementation

20. David Tarus Assistant de programme

21. Amos Kimebur Agent comptable

22. Maurice Ojow Comptable du projet

23. Caroline Thande Assistante administrative, WEMA

24. Nancy A Okita Collaboratrice administrative/en charge des ressources humaines

25. Fatuma Wario Assistante administrative/Coordinatrice des événements

26. Gordon Ogutu Assistant en charge du protocole et de la liaison

27. George Njogu Chauffeur

22 23

Fondation africaine pour les technologies agricolesPO Box 30709 – 00100

Nairobi, Kenya

Email : [email protected] • site web : www.aatf-africa.org

Téléphone et faxDirect

Standard : +254 (0)20 422 3700

Fax : +254 (0)20 422 3701

Via les Etats-UnisTéléphone : +1 650 833 6660 3700

Fax : +1 650 833 6661 3701