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AfricaRice Rapport annuel 2001-2002

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Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest

West Africa Rice Development Association

ADRAO

Rapport annuel

2001 – 2002

®

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© Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO/WARDA) 2002

L’ADRAO encourage l’usage judicieux de cet ouvrage. Une citation correcte est requise.

ADRAO (Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest), 2002. Rapport annuel ADRAO 2001–2002. Bouaké, Côte d’Ivoire, 103 pages.

Cette publication est aussi disponible en anglais, sous le titre : WARDA Annual Report 2001–2002

ISBN :

Couverture : Des enfants gambiens dans un champ de riz

ADRAO01 B.P. 2551Bouaké 01Côte d’Ivoire

Tél. : (225) 31 65 93 00 Fax : (225) 31 65 93 11 (225) 22 41 18 07 Courrier électronique [email protected]

Site Web: http://www.warda.org/

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Table des matièresAvant-propos 1

Bilan et perspectives 5

Points saillants des activités 9

Initiative africaine sur le riz : disséminer les NERICA en Afrique subsaharienne 9

Sélection du riz pour les systèmes irrigués à potentiel élevé 15

Toxicité ferreuse dans les bas-fonds : la rouille du riz 29

Dialogue sur les politiques de sécurité alimentaire à base riz en Afrique de l'Ouest et du Centre 38

Integrer le VIH/SIDA dans la recherche-développement agricole 46

Profil d'un pays donateur : Les Pays-Bas 53

Annexes 65

L'année en revue : 2001 65

Etats financiers 74

Conseil d'administration 78

Cadres de l'ADRAO et chercheurs d'institutions coopérantes 79

Chercheurs visiteurs 82

Activités de formation 85

Publications 91

Sigles et abréviations 99

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Avant-propos

Message du Directeur général et du Président du Conseil d’administration

Les versions précédentes du rapport annuel de l’ADRAO étaient rédigées de manière à refléter les événements d’une année civile. Au fil du temps, nous nous sommes rendu compte que cette approche avait un handicap en ce sens que

des thèmes et résultats de recherche passionnants qui ont eu lieu au début de l’année en revue devenaient « dépassées », lorsqu’elles étaient rapportées, l’année suivante. Le présent rapport couvre donc une période bi-annuelle, de janvier 2001 à avril 2002 et tente de cerner les événements et points saillants qui ont marqué la vie de notre Association. Les rapports à venir couvriront une période de 12 mois, mais pas sur l’année civile. A cet égard, le présent rapport sert de jonction vers la nouvelle période de revue. Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à lire nos articles que nous en avons eu à les préparer.

Notre organe suprême, le Conseil des ministres, a tenu sa réunion biennale ordinaire les 23 et 24 août 2001 à Dakar, Sénégal. Cette année, le Conseil a particulièrement exprimé tout son soutien politique à l’Association, en soulignant le fait que l’ADRAO « appartienne » aux Etats membres et qu’à ce titre, elle mérite tout le soutien des gouvernements des pays membres. La résolution prise pour encourager les Etats membres à honorer leurs obligations financières vis-à-vis de l’Association de façon régulière et à temps fait ressortir « l’importance des contributions des technologies générées par l’ADRAO dans la réduction de la dépendance sur les importations de riz des Etats membres. »

Par rapport à la recherche et au développement rizicoles, le Conseil a adopté la résolution suivante :

« Vu l’importance de la fertilisation minérale, des semences améliorées, de la mécanisation et de la conservation des ressources génétiques pour des niveaux élevés et durables de production rizicole dans la région ; [Le Conseil des ministres] approuve :(i) la poursuite des activités de recherche sur le phosphate naturel en vue de déterminer l’effet à long terme de son

application sur l’accumulation de métaux lourds dans le sol (ex. cadmium) ;(ii) l’homologation à temps des semences dans les Etats membres afin de maintenir l’élan et la dissémination des

variétés améliorées dans la sous-région ;(iii) un développement plus poussé des activités de mécanisation et la poursuite du développement, de la dissémination et

de l’encouragement à utiliser une machinerie appropriée comme la batteuse-vanneuse ASI dans la sous-région ;(iv) que les pays membres prennent contact avec l’Union africaine en vue d’utiliser le modèle juridique de l’OUA

(Organisation de l’unité africaine) pour la formulation de lois protégeant les ressources génétiques végétales de leurs pays. »

L’année 2001 a aussi marqué le 30ème anniversaire de l’Association, qui a été créée en 1971 par 11 Etats membres. Nous avons fait du chemin en 30 ans, et, en septembre, nous avons organisé des festivités modestes au siège de l’Association. Des représentants des gouvernements des Etats membres, des partenaires à la recherche et au développement, la communauté

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Avant-propos

diplomatique en Côte d’Ivoire, les chefs traditionnels et les bailleurs de fonds, étaient présents à cette commémoration. Le Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire, S. E. M. Pascal Affi N’Guéssan, y a participé au nom du Président de la République, S. E. M. Laurent Gbagbo. S.E. le Premier ministre a décoré plusieurs membres du personnel de l’ADRAO en déclarant : « la Côte d’Ivoire qui abrite l’ADRAO a pour devoir de vous marquer sa reconnaissance au nom de tous les pays membres. » Le Directeur général a été élevé au grade de « Commandeur dans l’ordre du mérite Ivoirien » pour services rendus à l’Afrique de l’Ouest et du Centre à travers son leadership à l’ADRAO depuis 1996. Cette cérémonie est traitée en détails dans la section « l’Année en revue : 2001 » (page 71).

De nouveaux visages ont fait leur apparition au sein de l’équipe de direction de l’ADRAO. En juillet 2001, Michel P. Dubé a pris ses fonctions de Directeur de l’administration et des finances (DAF). Québécois, de nationalité canadienne, Michel a rejoint l’ADRAO avec une expérience multidisciplinaire de plus de 20 dans la gestion des finances et des opérations, y compris une grande connaissance du secteur privé et des « petites et moyennes entreprises. » Il connaît la Côte d’Ivoire pour avoir travaillé à Abidjan entre 1993 et 1994. A l’aise en anglais et en français, Michel dispose d’une large expérience couvrant l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Europe de l’Est. Puis, en novembre 2001, Günther Hahne est arrivé pour occuper le poste de Directeur de la recherche. De nationalité allemande, Günther a vécu de 1987 à 2001 en France, où son dernier poste était au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) comme chef de groupe à l’Institut de biologie moléculaire des plantes à Strasbourg. Il arrive à l’ADRAO avec une bonne connaissance de la communauté de recherche européenne, des institutions de financement, et de rares perspectives par rapport aux opportunités et à la gestion de la recherche.

Au cours de la période que couvre le présent rapport, nous avons aussi enregistré l’arrivée d’Emmanuel Abo (virologiste, chercheur visiteur), Enoch Boateng (spécialiste du SIG, chercheur visiteur), Péféry Coulibaly (responsable des technologies de l’information et de la communication), Toon Defoer (agronome spécialiste du transfert de technologies), Howard Gridley (sélectionneur riz de bas-fond), Nurdin S. Katuli (Chef des opérations), Harouna Koré (économiste, produits maraîchers, chercheur visiteur), Aline Lisette-Vidal (responsable de la formation, information et bibliothèque), Andreas Oswald (agronome, systèmes de cultures), Sidi Sanyang (Coordinateur ROCARIZ) et Aïssata Sobia Camara (agro-économiste, chercheur visiteur).

Il est opportun de noter que le nouveau millénaire coïncide avec le lancement des nouveaux riz NERICA. Tout d’abord, en avril 2001, l’ADRAO a abrité une conférence internationale sur le rôle des NERICA dans la sécurité alimentaire en Afrique,

Le Directeur général Kanayo F. Nwanze a été élevé au grade de « Commandeur dans l’Ordre du

mérite ivoirien » lors de la célébration du 30ème anniversaire de l’ADRAO. Il est décoré ici par le

Ministre de l’Education nationale, Amani N’Guéssan

Les nouveaux hommes près du sommet : Günther Hahne (Directeur de la recherche, à gauche) et Michel Dubé (Directeur de l’administration et des finances, à droite)

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Avant-propos

conférence qui a débouché sur la signature d’un accord pour la mise en place d’un Consortium pour la sécurité alimentaire basée sur les NERICA en Afrique subsaharienne. Ensuite, en mars 2002, le « Consortium NERICA » est devenu opérationnel avec le lancement de l’Initiative africaine sur le riz (ARI). Cette initiative doit servir de canal à la dissémination et à l’adoption rapides des NERICA dans les régions rizicoles du continent. L’histoire de l’Initiative et son fonctionnement sont détaillés sous la rubrique « Points saillants » à la page (9).

Au cours des dernières années, des choses intéressantes ont eu lieu au niveau de notre Programme riz irrigué, en particulier dans le Sahel. Après avoir souligné, l’an dernier, que l’interdisciplinarité à travers la gestion intégrée des cultures est essentielle pour un progrès dans cette écologie, cette année, nous mettons l’accent sur un aspect particulier : la sélection. Le Programme de sélection riz irrigué a beaucoup de choses à offrir et, aujourd’hui, plus que par le passé, un grand nombre de variétés attendent d’être homologuées (page 15).

La toxicité ferreuse est un problème majeur de la riziculture de bas-fonds. Les sols d’Afrique de l’Ouest ont de fortes concentrations de fer qui peuvent causer de sérieux dégâts sur les plants de riz. Nous prenons le problème sous l’approche holistique et examinons quelques solutions qui peuvent aider à améliorer la productivité dans ces milieux difficiles (page 29).

C’est bien beau de produire de nouvelles technologies, mais si le climat politique ne favorise pas la production intérieure, les riziculteurs n’auront aucune incitation pour les aider à combler les déficits actuellement couverts par les importations. Nous examinons les tendances économiques du riz dans la région et ce qui peut aider à promouvoir des politiques favorables au producteur et au consommateur et pouvant permettre d’atteindre la sécurité alimentaire (page 38).

Tout le continent africain est secoué par la pandémie du VIH/SIDA. L’an dernier, nous avons mentionné que le Comité des Directeurs des centres (CDC) du GCRAI devait développer une Initiative à l’échelle du Système sur l’impact du VIH/SIDA sur l’agriculture. L’ADRAO a joué un rôle de premier plan dans cette activité. Le progrès réalisé à ce jour est mis en exergue dans le cinquième article de notre rubrique « points saillants » (page 46).

Cette année, la rubrique profil d’un pays donateur porte sur les Pays-Bas. De la contribution au fonds de développement en passant par les activités de recherche outre mer, le détachement de personnel aux stages, les Pays-Bas ont été pendant longtemps un ardent supporter des activités de l’ADRAO. L’un de nos succès majeurs a été le Consortium Bas-Fonds (CBF), conjointement financé par les Pays-Bas et la France. Tous ces aspects et bien d’autres sont couverts dans la rubrique « points saillants » de cette année (page 53).

Nous aimerions saisir cette opportunité pour exprimer nos remerciements à nos donateurs, particulièrement à la lumière de l’amenuisement des fonds alloués à la recherche agricole, surtout de la part de certains grands donateurs en 2001 et 2002. Nous vous remercions pour votre foi en notre travail et votre soutien et espérons une collaboration fructueuse continue dans les années à venir.

Nous ne saurions conclure cette déclaration sans un mot de remerciements à nos Etats membres. Vous êtes la raison de notre présence ici : l‘ADRAO a été créée par les Etats membres et continue sa mission de vous servir dans le domaine de la recherche-développement rizicole. Nous vous remercions pour votre soutien politique à un moment où beaucoup de nos économies souffrent énormément dans un monde économiquement « libéralisé », et aussi pour le partenariat que nous partageons à travailler ensemble à l’amélioration du bien-être des producteurs et consommateurs de riz de la région.

Kanayo F. Nwanze N. Lindsay InnesDirecteur général Président du Conseil d’administration

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Bilan et perspectives

Transformer les défis en opportunités et solutions

Le succès génère toujours de nouveaux défis. La reconnaissance des acquis et percées de l’ADRAO, en particulier dans le domaine de la génération de nouvelles technologies adaptées et puissantes qui aident à lutter contre la

pauvreté en Afrique subsaharienne et à accroître la sécurité alimentaire – cette même reconnaissance porte en elle le défi de la sécurisation du progrès réalisé, de son accessibilité à tous ceux qui en ont besoin et de la réponse aux attentes de ceux qui partagent avec nous l’intérêt des jalons posés par l’ADRAO sur la voie d’un avenir plus brillant pour les enfants d’Afrique.

Au cours de l’année 2001, l’appréciation de notre travail et de nos résultats tangibles par les partenaires de l’ADRAO s’est manifesté lors de la célébration du 30ème anniversaire de l’ADRAO, où des distinctions avaient été conférées par le Président de la Côte d’Ivoire au Directeur général et à quatre autres membres du personnel (Drs Monty P. Jones, Kouamé Miézan, Sitapha Diatta et M. Mark Etsiba). Ces quatre agents de l’ADRAO ont été faits « Officier dans l’ordre du mérite ivoirien. » Ces décorations ont été sans doute le signe le plus prestigieux de l’appréciation des efforts de l’ADRAO en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations pauvres de la région.

D’autres signes sont moins visibles mais tout aussi appréciés par le personnel de l’ADRAO ; ils contribuent beaucoup à la forte motivation de tous, aussi bien les chercheurs que le personnel d’appui. Par exemple, le nombre croissant de demandes de NERICA par les paysans, les organisations paysannes et les ONG ; les demandes de participation aux ateliers et autres activités de formation organisées par l’ADRAO ; le souhait de beaucoup de nos partenaires de jouer un rôle actif dans les activités de l’ADRAO ; et de simples déclarations de paysans comme celle-ci : « les NERICA doivent avoir de l’eau dans leurs tissus, si non comment peuvent-ils survivre et produire en condition de sécheresse, où toutes les autres variétés échouent ? » Nous percevons ces signes et les prenons comme un encouragement à poursuivre nos efforts scientifiques dans la voie esquissée par les activités de recherche passées et les exercices de planification.

D’autre part, l’ADRAO ne peut pas ignorer ces voix qui s’élèvent pour plus d’implication, plus de nouveaux produits en vue de résoudre les problèmes qui n’ont pas encore trouvé de solutions. De plus en plus de paysans, de plus en plus d’agents de vulgarisation voudraient profiter des bénéfices de la culture des NERICA. Ceux qui ne sont pas concernés par les variétés de plateaux pluviaux attendent des variétés qui donneraient pour les bas-fonds pluviaux ou irrigués ce que les NERICA permettent d’avoir pour les plateaux. Il devient de plus en plus évident que l’amélioration génétique à elle seule ne peut pas assurer des rendements élevés : les paysans doivent aussi comprendre et appliquer les techniques culturales pour lesquelles les nouveaux cultivars obtiennent des rendements optimaux. Ces pratiques doivent être intégrées aux besoins des autres cultures et de l’environnement. Cela nécessite une formation au niveau des paysans. Il est tout aussi évident que des rendements élevés ne garantissent pas des revenus élevés en termes monétaires. Il y a beaucoup d’obstacles qui empêchent l’accès au marché ou le rendent au moins difficile pour beaucoup de paysans de la région. Dans bien des cas, le progrès souffre d’un environnement général qui ne stimule pas l’initiative personnelle et l’investissement. Enfin, dernier

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Bilan et perspectives

problème et, en aucun cas, pas le moindre, il y a la situation sanitaire alarmante avec la pandémie du VIH/SIDA menaçant d’anéantir tous les efforts d’amélioration des conditions de vie.

Ces défis ne sont pas nouveaux et sont bien connus de l’ADRAO. Les activités de recherche en cours s’attèlent à la résolution de la plupart d’entre eux tandis que d’autres sont pris en compte par de nouveaux projets. Parmi les exemples illustrés en détails dans le présent rapport annuel, il y a l’Initiative africaine sur le riz qui constitue un outil puissant pour mettre les nouvelles variétés et technologies rizicoles relatives disponibles aux paysans dans toute l’Afrique subsaharienne. L’article sur la sélection du riz irrigué illustre les progrès obtenus par rapport aux contraintes liées à ce système particulier de production. Les chapitres sur le dialogue sur les politiques, le VIH/SIDA et la toxicité ferreuse – aussi divers soient-ils dans leurs préoccupations – illustrent tous la nécessité d’une approche intégrée pour résoudre les problèmes qui limitent la productivité et le progrès dans les systèmes de production à base riz en Afrique subsaharienne. Le portefeuille de recherche de l’ADRAO est évidemment plus étendu que ne peuvent l’illustrer ces exemples, il s’attèle à beaucoup de problèmes qui affectent les différents systèmes de production à base riz à différents niveaux et choisis pour leur importance stratégique.

Le mot ‘stratégie’ (et la planification stratégique associée) est un mot clé qui revêt toute son importance au siège de l’ADRAO. La planification stratégique nécessite des outils appropriés. Parmi ceux-ci, l’information qui nous permet d’apprécier l’état de l’environnement en mutation est d’une importance capitale, et il en est de même de l’information sur l’impact réel (réalisé) et potentiel (futur) que les résultats et les réalisations de l’ADRAO auront sur les conditions réelles de l’agriculture en Afrique subsaharienne. Les études sur l’économie et l’analyse de l’impact contribuent à la compréhension de l’environnement de l’ADRAO, qui est nécessaire pour une planification efficace et un établissement des priorités, en plus de l’importance qu’elles revêtent pour les partenaires de l’ADRAO. Beaucoup de travail a été abattu, au fil des ans, pour établir une base solide de planification stratégique de l’ADRAO, et nous sommes confiants que l’année à venir débutera avec un plan formel qui définira les priorités et options choisies pour la prochaine décennie.

La préparation du futur doit commencer dans l’esprit des gens, et c’est un processus continu qui nécessite une attention permanente de la part de ceux qui sont chargés de veiller à ce que l’ADRAO accomplisse sa mission de la manière la plus efficace possible. La préparation pour le futur requiert aussi des installations physiques qui nous permettent de réaliser les tâches ambitieuses définies par la mission et les partenaires de l’ADRAO. L’ADRAO a achevé la construction d’infrastructures de confinement qui permettront l’évaluation des plants de riz transgéniques produits en collaboration avec nos partenaires en Europe, une fois que sera mis en place, en Côte d’Ivoire, le cadre juridique requis pour conduire de telles expérimentations. L’ADRAO fait partie des institutions fournissant une assistance technique et un appui au processus en vue d’une législation dans ce domaine : l’existence d’une procédure claire, transparente et pratique pour le travail avec cette technologie efficace est d’une importance capitale, non seulement pour l’ADRAO mais aussi pour tous ses partenaires qui doivent pouvoir exploiter tout le potentiel des avancées scientifiques, dans le respect total de toutes les conditions de sécurité possible. Les infrastructures de confinement à l’ADRAO ont été construites en anticipation à la législation à venir et répondent aux exigences légales strictes en vigueur en Europe, en Amérique du Nord et ailleurs.

Les acquis futurs se construisent sur la connaissance d’aujourd’hui et les acquis du passé. L’ADRAO reconnaît l’importance de la variété génétique existante dans le riz et les espèces parentes et sa précieuse contribution aux programmes de sélection de riz, que se soit par les moyens conventionnels ou à l’aide de l’une ou l’autre des disciplines de la biotechnologie. Les efforts de longue date pour la collecte et sauvegarde des ressources génétiques seront bientôt récompensés avec la construction d’une unité de conservation à moyen terme qui assurera la conservation d’échantillons uniques de toutes les accessions de riz disponibles à l’ADRAO, dans des conditions répondant aux normes internationales des infrastructures de banques génétiques. L’ADRAO est entrée dans la phase de planification et de construction de cette unité de conservation.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Bilan et perspectives

Puisque à elle seule, l’ADRAO ne peut pas faire face aux défis du futur, nous privilégions une collaboration étroite avec nos partenaires en Afrique et dans le monde entier et c’est ce qui aide à transformer les opportunités en réalités qui bénéficieront aux paysans et finalement aux populations de la région du mandat de l’ADRAO et au-delà. L’Initiative africaine sur le riz (ARI) décrite dans ce numéro est un nouvel exemple particulièrement captivant du travail coopératif des réseaux et consortia basés à l’ADRAO. L’ARI doit démontrer un impact mesurable et durable sur la sécurité alimentaire dans la région à travers une adoption à grande échelle des NERICA et d’autres variétés de riz hautement performantes. Elle aidera à orienter la recherche et la diffusion afférentes, à améliorer l’échange d’informations entre les parties prenantes, à sensibiliser le grand public et à fournir un mécanisme efficace de suivi et évaluation. Les autres réseaux établis à l’ADRAO et ayant prouvé leur efficacité à travers des résultats concrets sont le Consortium Bas-Fonds (CBF ; voir aussi l’article sur les Pays-Bas, page 53), le ROCARIZ (Réseau ouest et centre africain du riz, un réseau ADRAO/CORAF pour la recherche et le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest et du Centre) et INGER-Afrique (Réseau international pour l’évaluation génétique du riz en Afrique). Ces réseaux constituent des véhicules efficaces de coordination des efforts de la plupart des chercheurs travaillant sur le riz dans la région et au-delà, et contribuent ainsi substantiellement à l’optimisation de l’utilisation des ressources pour identifier et résoudre les problèmes les plus urgents. Notre collaboration avec les collègues des institutions de recherche avancées et des centres internationaux de recherche agricole est également précieuse. Ensemble, nous nous sentons bien armés pour relever les défis du futur. Nous aimerions exprimer toute notre reconnaissance à tous les collègues pour leur collaboration et leurs contributions à l’accomplissement de la mission de l’ADRAO.

Dans ce rapport annuel, le lecteur pourra apprécier quelques bons exemples illustrant les réalisations qui contribuent, collectivement, au succès de l’ADRAO. Individuellement et collectivement, ils appellent à une attention et une recherche continues dans les domaines illustrés, et il est évident que les défis vont au-delà de l’envergure des exemples donnés. Cependant, ils démontrent comment ces défis peuvent être transformés en opportunités et solutions par le biais de la recherche-développement, grâce au dévouement des personnes impliquées – chercheurs, administrateurs, personnel d’appui, agents de vulgarisation, dans des cas notables, les paysans eux-mêmes. Nous sommes confiants que le présent rapport va inciter à un soutien continu de la part de ceux qui connaissent et apprécient déjà l’ADRAO, et nous donnera de nouveaux amis parmi ceux qui découvrent l’ADRAO à travers ces pages.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Points saillants des activités

Au tournant du millénaire, le travail de l’ADRAO sur les nouveaux riz pour l’Afrique (NERICA) arrivait à un point décisif. Deux espèces de riz cultivé ont été croisées pour la première fois, et une ‘nouvelle biodiversité’ est née sous la forme de plants de riz qui combinaient l’adaptation hardie à l’écologie de plateau pluvial du parent africain et le potentiel de rendement du parent asiatique. De nombreuses évaluations en station et en milieu paysan ont confirmé les rêves de chacun : les NERICA résistent mieux aux

adventices que leur parent asiatique, ils ne tombent pas et n’égrènent pas avant la récolte comme leur parent africain et très souvent leur rendement est supérieur à la meilleure des variétés asiatiques, dans les champs paysans.

La Sélection variétale participative (PVS) a ensuite directement porté les NERICA chez les paysans qui ont clamé haut et fort qu’ils les acceptaient. Un paysan a ainsi dit à la cérémonie de lancement « les paysans appellent les NERICA, riz de l’ADRAO… j’apprécie particulièrement

Initiative africaine sur le riz : disséminer les NERICA en Afrique subsaharienne

Stratégie dynamique de réduction de la pauvreté et de recherche de la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne – l’Initiative africaine sur le riz – a été lancée, le 27 mars 2002, par M. Pascal Affi N’Guéssan,

Premier Ministre de Côte d’Ivoire, au cours d’une cérémonie spéciale à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire. Ce lancement est le point culminant d’une année d’activités intenses pour l’ADRAO et ses partenaires. Nous examinons le développement de l’Initiative et ce qu’il espère apporter aux petits riziculteurs exposés d’Afrique.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Points saillants des activités

les ADRAO de haute taille parce qu’elles sont plus faciles à récolter. Elles résistent bien aux adventices et ont une bonne qualité à la cuisson… en fait à la consommation, je préfère les ADRAO aux glaberrima. » Les glaberrima sont les variétés locales africaines qui sont généralement préférées aux variétés asiatiques du point de vue goût et qualité organoleptique.

Lorsque la PVS a nécessité encore plus de semences, le Système communautaire de production de semences (CBSS) a permis aux paysans de produire leurs propres semences et de couvrir les besoins des communautés. La méthodologie PVS a été étendue à tous les 17 états membres de l’ADRAO et les NERICA étaient aussi testées à travers le continent, dans des pays comme l’Ouganda et le Zimbabwe. En décembre 2000, les deux premières homologations des NERICA ont eu lieu – en Côte d’Ivoire, le pays hôte de l’ADRAO. Pendant ce temps, cinq NERICA étaient en cours de production à grande échelle en Guinée. En fait, en 2000, la Guinée se positionnait pour une autosuffisance en riz pour 2002, à travers une initiative supportée par le gouvernement en vue de re-dynamiser le secteur du riz pluvial par le biais d’un programme reposant largement sur les NERICA.

« Les NERICA ont fait leur preuve et sont cultivées au-delà de toute attente », indique fièrement Monty Jones,

directeur-adjoint de la recherche et chef du programme riz pluvial de l’ADRAO, qui a été à l’avant-garde des activités de recherche sur les NERICA. En fait, les NERICA sont en train de voler de leurs propres ailes au-delà de l’ADRAO et de vivre leur vie. »

Ainsi, en fin 2000 et début 2001, Jones et d’autres leaders de la recherche à l’ADRAO ont commencé à travailler sur un cadre qui permettrait de porter les NERICA à un niveau plus élevé. En avril 2001, l’ADRAO a abrité un atelier international sur les NERICA et la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. L’atelier a réuni plus de 90 participants parmi lesquels des ministres et vice-ministres des états membres de l’ADRAO, le Président de la Fondation Rockefeller, des responsables de haut rang de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et du système des Nations-Unies, ainsi que des chercheurs du domaine agricole. Les participants à l’atelier ont approuvé la création d’un nouveau partenariat en consortium – le Consortium pour la sécurité alimentaire basée sur les NERICA en Afrique subsaharienne ou le Consortium NERICA en plus bref. « Avec tous les acteurs et les donateurs derrière nous, nous avons mis à profit l’année suivante pour traduire le concept consortium en projet réalisable », indique Jones. Et le résultat, c’est l’Initiative africaine sur le riz ou ARI (sigle anglais).

Le produit : Des NERICA dans un champ paysan L’objectif : Des riziculteurs heureux d’une certaine sécurité alimentaire

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Points saillants des activités

Appui politique au cours du lancement Le 26 mars 2002, les acteurs du secteur rizicole de l’Afrique subsaharienne se sont réunis au siège de l’ADRAO pour examiner la proposition de projet. A la fin de la journée, les représentants des sept pays pilotes désignés ont signé le document d’accord ARI.

La cérémonie de lancement, elle, a eu lieu le 27 mars à la Fondation Houphouët-Boigny pour la paix à Yamoussoukro, Côte d’Ivoire. La centaine de délégués comprenait des ministres, des diplomates, des chercheurs, des paysans, ainsi que des représentants des agences de financement, des ONG et des pays participants à l’ARI.

« Le fait que l’ADRAO soit une association intergouvernementale d’états membres joue un rôle significatif pour l’appui politique à notre travail », explique le Directeur général, Kanayo F. Nwanze. « L’ARI n’est pas une exception. L’expérience de la Guinée nous a montré que le potentiel des NERICA ne peut être atteint qu’avec un appui politique puissant et des politiques appropriées pour un bon fonctionnement de la filière riz. » Les pays membres de l’ADRAO étaient représentés à la cérémonie de lancement par des ministres et vice-ministres du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée et du Togo. Un des

principaux orateurs au cours de la cérémonie de lancement a été M. Théophile Nata, Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et des pêches du Bénin, et Président en exercice du Conseil des Ministres – organe suprême de l’ADRAO. « Nous avons devant nous les résultats de 30 années de recherche », a dit Nata, faisant allusion au 30ème anniversaire de l’ADRAO récemment célébré, « nous devons maintenant parachever une réussite qui est à portée de main. »

Principaux objectifs de l’Initiative« L’ARI est beaucoup plus que des variétés NERICA », explique le Directeur de la recherche de l’ADRAO, Günther Hahne, « il y a aussi des technologies complémentaires pour améliorer la fertilité du sol et rendre la riziculture plus durable. »

« En plus, l’Initiative va s’atteler aux grandes questions d’environnement politique et d’agro-industries », poursuit l’économiste des politiques à l’ADRAO, Frédéric Lançon. « Après tout, il ne sert à rien d’augmenter les rendements aux champs si le surplus de riz ne peut être vendu ! »

Plusieurs de ces technologies ont été passées en revue dans les rapports annuels précédents – par exemple, l’utilisation du phosphate naturel comme alternative à

De gauche à droite : Bino Teme, Directeur général, Institut d’économie rurale, Mali ; Hassan Sallah, Secrétaire d’Etat, Département de l’agriculture, Gambie ; Sery Bailly, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Côte d’Ivoire ; Théophile Nata, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, Bénin ; Elie Fassou Damey, Secrétaire général, Ministre de l’agriculture et de l’élevage, Guinée ; Kanayo F. Nwanze, Directeur général, ADRAO ; Comla E. Paka, Directeur de cabinet, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, Togo ; P-Justin

Kouka, Directeur adjoint des services institutionnels (proposant les documents à signer).

Signature du document de projet

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Points saillants des activités

l’engrais minéral trop onéreux, et la batteuse-vanneuse promue par l’ADRAO pour améliorer la propreté du riz produit localement.

L’objectif des premières années de l’Initiative sera l’écologie de plateau pluvial. C’est dans cette écologie que l’on retrouve 40 % des terres de riziculture en Afrique de l’Ouest et la première génération de NERICA n’a été développée que pour ce milieu. « A partir de la troisième année de l’Initiative, nous espérons avoir de nouveaux matériels NERICA pour les bas-fonds pluviaux », explique Jones, qui a travaillé avec l’éco-physiologiste Koichi Futakuchi pour développer et tester des matériels de bas-fonds, au moment où l’ADRAO n’avait pas de sélectionneur riz de bas-fond, de mi-1999 à mi-2001.

En plus de tout cela, « l’ARI va bien au-delà des NERICA, même au niveau variétal », explique Jones. « Notre vœu n’est pas de remplacer les variétés locales, mais plutôt d’encourager les paysans à intégrer les NERICA et les autres nouvelles variétés dans leur portefeuille variétal. » L’Initiative augmenterait ainsi la biodiversité aux champs. L’éditeur consultant, Tom Hargrove, un vieux passionné des questions relatives au riz note : « la stratégie est significativement différente de la révolution verte en Asie, où, initialement, seule une variété a été largement diffusée. L’ARI plaide pour l’introduction d’une multitude de variétés fournissant aux paysans l’option de choisir des riz différents pour des besoins différents. »

Même si l’ARI est ouverte à tous les pays africains au sud du Sahara, l’accent sera d’abord mis sur sept pays pilotes en Afrique de l’Ouest : Le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Nigeria et le Togo. La sélection des pays a été basée sur l’importance de l’écologie de riz pluvial, le progrès dans la diffusion et l’évaluation des NERICA, l’expérience en Sélection variétale participative, en Système communautaire de production de semences ainsi que les liens potentiels avec d’autres projets de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire, en particulier pour les femmes agricultrices », explique Nwanze. Dans le même temps, les NERICA feront l’objet de promotion – essentiellement à travers les activités PVS – dans les 10 autres pays membres de l’ADRAO et huit pays d’Afrique orientale et australe.

Structure et fonctionnement« Au fil des ans, les activités de recherche et développement rizicoles augmentent dans la région », poursuit Jones, « et il y a des risques de surcharger certains acteurs ou de promouvoir des activités disparates sans interaction ou communication entre elles. » C’est la raison pour laquelle, l’ARI cherche à utiliser les composantes structurelles les plus appropriées des partenariats qui ont déjà fait leurs preuves et à travailler main dans la main avec les structures existantes. « En particulier », note Jones, « nous nous sommes inspirés de la formule de Comité de pilotage de la phase 2 du Consortium bas-fonds (CBF) et envisageons de travailler en étroite collaboration avec les collègues du ROCARIZ (Réseau ouest et centre africain du riz). »

Chaque pays pilote doit mettre en place une équipe NERICA à partir de son pool de spécialistes du riz et identifier un coordonnateur national. C’est une structure essentiellement empruntée au CBF, mais sa composition sera plutôt proche de celle du ROCARIZ.

Entre temps, un coordonnateur du Consortium sera recruté et le secrétariat sera mis en place au siège de l’ADRAO. Le Secrétariat aidera à développer des matériels de formation sur les technologies promues par l’ARI et à organiser des cours de formation sur le modèle ‘formation des formateurs’. Il va aussi promouvoir et faciliter un échange d’informations au sein des pays participants et des acteurs.

L’ARI aura deux composantes principales : une plate-forme des acteurs et un réseau de recherche. La plate-forme des acteurs déterminera les objectifs de l’Initiative et s’attellera à une large dissémination des NERICA et technologies complémentaires. Elle comprendra des agents de recherche et de vulgarisation des programmes nationaux, des ONG et des paysans. Le réseau de recherche va jouer le rôle complémentaire d’évaluation des technologies dans les systèmes de production et de suivi de la perception que les paysans en ont. Il va aussi intégrer des technologies visant à améliorer les systèmes de production et se chargera d’un développement continu de technologies aussi bien biologiques que socioéconomiques.

Le réseau de recherche partagera ses résultats avec la plate-forme des acteurs en vue de les adapter à des

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zones cibles. Il fournira aussi un feedback à la recherche-développement dans les programmes nationaux et à l’ADRAO. Le réseau aura deux coordonnateurs – un pour chaque thème de recherche – et 10 étudiants PhD recrutés à travers la région (tous ne provenant pas nécessairement des pays pilotes). L’ARI cherchera un financement supplémentaire pour le recrutement à plein temps de spécialistes de la communication et du développement de modules technologiques.

En année 1, un atelier des acteurs sera organisé dans chaque pays pilote en vue d’identifier les connaissances et technologies existantes et les sites-clés de recherche. Pour plus d’efficacité de la recherche, ces sites clés doivent interférer avec les sites-clés des programmes existants. Des enquêtes rapides seront conduites pour identifier les goulots d’étrangement (potentiels) à la dissémination des technologies et des stratégies d’intensification seront développées sur la base des résultats. Les stratégies seront revues et les produits du réseau de recherche seront intégrés lors d’un second atelier au cours de la troisième année.

Sur le terrain« La PVS et le CBSS seront les principaux mécanismes de dissémination à grande échelle des NERICA et technologies complémentaires », indique l’agronome du transfert de technologies de l’ADRAO, Toon Defoer. Cependant, sous l’orientation de Defoer et du réseau Analyse de la population paysanne et amélioration variétale du riz avec la participation des agriculteurs (PRIGA), la PVS a évolué. « Maintenant, au lieu de s’arrêter à la troisième année avec l’adoption des paysans à travers l’achat de semences », poursuit Defoer, « nous avons initié une nouvelle PVS de deux ans conduite par la vulgarisation au moment où la phase conduite par la recherche arrive à sa dernière année. »

Dans la PVS-vulgarisation, c’est les agents de développement et de vulgarisation des programmes nationaux, des organisations de recherche, des ONG et du secteur privé qui prennent l’initiative d’amener de nouvelles variétés à de ‘nouveaux’ paysans (c’est-à-dire des paysans qui n’ont pas été associés à la PVS-recherche). « C’est ça la vraie intensification », affirme Defoer avec enthousiasme,

« car ces équipes de vulgarisation travaillent avec 400 à 500 paysans en même temps – une échelle que la phase conduite par la recherche ne pouvait pas espérer atteindre. » (Voir encadré.)

PVS-vulgarisation : une première étape dans le processus d’intensification

Comme son nom le laisse entendre, la PVS-vulgarisation est conduite par les agents de vulgarisation et de développement et non les chercheurs.

La PVS-vulgarisation commence à la troisième année de la PVS-recherche, elle fonctionne, donc, simultanément avec la dernière année de celle-ci dans un site donné (milieu agroécologique).

Les vulgarisateurs prennent les quatre meilleures variétés retenues par les paysans dans un site spécifique de PVS-recherche et les proposent à des groupes de 400-500 paysans n’ayant pas pris part au processus dans la même zone de la PVS-recherche (les variétés sont sélectionnées par site spécifique). Les paysans reçoivent des formulaires d’évaluation simples largement illustrés en vue de faciliter la communication et l’enregistrement des données pour des gens non scolarisés. Ces formulaires sont une liste des critères de sélection des variétés identifiées par les paysans dans la phase recherche.

Les participants à la PVS-vulgarisation cultivent les variétés dans leurs champs à côté de leurs variétés habituelles (pratiquement comme dans la deuxième année de la PVS-recherche). Puis, il leur est demandé d’évaluer les nouveaux riz à la maturité et au stade post-récolte. Les paysans sont encouragés à se retrouver et à discuter de leurs observations et points de vue sur le nouveau matériel.

Ainsi, la PVS-vulgarisation permet de contrôler la validité des données recueillies dans la PVS-recherche. Les résultats sont compilés et distribués aux sélectionneurs, aux conseils semenciers nationaux et aux producteurs de semences communautaires.

Comme les groupes de paysans de la PVS-vulgarisation sont plus importants que ceux de la PVS-recherche, la PVS-vulgarisation constitue une validation plus poussée des résultats de la phase recherche. Les sélectionneurs peuvent utiliser ce feedback pour affiner les objectifs de sélection pour des variétés appropriées. Toutes les informations générées par la PVS-recherche et la PVS-vulgarisation ainsi que les données de l’évaluation variétale formelle en station sont compilées et envoyées à l’organe d’homologation approprié. Le conseil d’homologation peut ainsi voir, en un coup d’œil, les variétés appréciées par les communautés paysannes et les promouvoir à des essais démonstratifs de pré-homologation, puis les homologuer, par la suite. Pour les producteurs de semences dans le cadre du CBSS, il y a un avantage certain à connaître les variétés appréciées par les communautés dans le but de les cibler pour la multiplication de semences.

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Perspectives Au vu du succès et de l’impact rapide des NERICA en Côte d’Ivoire et en Guinée, le Programme des Nations-Unies pour le développement projette que 1,7 millions de paysans cultiveront près de 210 000 ha en NERICA, en Afrique de l’Ouest et du Centre, à l’horizon 2006. Ceci permettra des économies de jusqu’à 88 millions de dollars US par an sur les importations de riz.

La première phase de l’ARI doit coûter 15 millions de dollars US sur cinq ans. Les donateurs déjà ‘à bord’ ayant exprimé leur intérêt pour le financement de certains aspects du travail sont le Gouvernement du Japon, le Programme des Nations-Unies pour le développement, la Banque mondiale, la Fondation Rockefeller, la Banque africaine de

développement, l’Agence américaine pour le développement international, le Centre de recherche pour le développement international (Canada) et l’Organisation des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation. Mais, les activités de l’ARI ne peuvent réellement commencer que lorsque les fonds seront disponibles en banque.

« Avec le lancement de l’ARI, nous laissons le contrôle des NERICA à d’autres acteurs qui peuvent les amener à l’étape suivante », indique Nwanze. « Notre travail est de produire des technologies qui vont faciliter la vie des petits riziculteurs. A l’évidence, les NERICA s’imbriquent parfaitement dans cette catégorie. Maintenant, il est temps de les laisser aux mains de ceux qui peuvent en faire l’utilisation prévue. »

Nassa Dacoury, Préfet de Yamoussoukro ; Yuji Kurokawa, Ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire ; Sebastien Danon Djedje, Ministre de l’agriculture et des ressources animales, Côte d’Ivoire ; Théophile Nata, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, Bénin ; Pascal Affi N’Guéssan, Premier Ministre de Côte d’Ivoire ; N. Lindsay Innes, Président,

Conseil d’administration de l’ADRAO ; Safiatou Ba-N’Daw, Directeur, CTPD, PNUD, New York, Etats-Unis ; Sery Bailly, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Côte d’Ivoire ; Kanayo F. Nwanze, Directeur général, ADRAO ;

Elie Fassou Damey, Secrétaire général, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, Togo.

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Sélection du riz pour les systèmes irrigués à potentiel élevé

Priorités évolutives« A l’ADRAO, l’histoire de la sélection pour les systèmes irrigués  est  compliquée  du  fait  que  jusqu’en  1997,  le programme n’avait pas une structuration simple en système irrigué  et  système  pluvial »,  explique  Kouamé  Miézan, sélectionneur riz irrigué et Chef du Programme riz irrigué. Au départ, la station du Sahel était un programme en lui-même,  et  ce  n’est  qu’en  1997  qu’il  est  devenu  la  base principale  d’un  programme  élargi  sur  le  riz  irrigué  pour toute l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, lorsque nous examinons les activités de sélection, nous commençons par examiner seulement le système irrigué au Sahel.

« Lorsque je suis arrivé au Sénégal en 1990 », poursuit Miézan, « notre préoccupation majeure était d’accroître les options de double culture disponibles. » C’est-à-dire, faire deux cultures de riz dans le même champ au cours d’une même  année,  une  en  saison  pluvieuse  et  une  en  saison sèche. « Nous recherchions soit des variétés tolérantes aux températures  extrêmes  dans  le  Sahel  soit  des  variétés  à cycle  permettant d’éviter ces températures extrêmes. » La nécessité de comprendre de manière détaillée les réponses variétales  aux  différences  climatiques  a  amené  l’équipe du  Sahel  à  développer  le  modèle  cultural  RIDEV  (Rice development)  en  vue  de  prédire  le  développement  d’une 

variété et le niveau de stérilité induite par la température en fonction de sa localisation et de sa date de semis. 

L’autre préoccupation majeure du Sahel est la salinité qui constitue un problème majeur dans le delta du fleuve Sénégal – principale zone de production rizicole de la région, où les variétés tolérantes peuvent contribuer directement à réduire les pertes de rendement. 

Une  différence  majeure  entre  les  systèmes  irrigués et  les  systèmes  pluviaux,  c’est  que  les  premiers  sont invariablement orientés vers le marché. Les producteurs de riz irrigué cherchent donc des profits. Ils sont prêts à investir dans leur culture à des seuils que les paysans des systèmes de subsistance peuvent rarement se permettre, en particulier dans les engrais minéraux et les herbicides. Par conséquent, toute variété  répondant bien à de  tels  intrants sera prisée par  rapport aux autres, de sorte que  les paysans puissent maximiser  leurs  retours  sur  investissements.  Un  autre aspect important de la commercialisation est la préférence des consommateurs ou plutôt comment les paysans peuvent accroître  la valeur marchande de  leur produit. Même sur les marchés locaux, les consommateurs sont prêts à payer une prime pour le riz de qualité, comme les grains longs, minces ou aromatisés. 

Depuis 1997,  l’équipe Riz  irrigué s’intéresse aussi au Sud de la savane et aux zones forestières. Là où l’eau est 

Environ 50 % de la surface cultivée en riz dans le monde est de type irrigué et cette superficie produit plus de 75 % du riz mondial. Les chiffres équivalents pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre peuvent ne pas être aussi 

impressionnants, mais il ne fait pas de doute que les systèmes irrigués ont le potentiel de fournir les rendements les plus élevés, et sélectionner des plants de riz pour ces systèmes peut induire des avantages pour le reste des bas-fonds sans maîtrise totale de l’eau.

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bien maîtrisée, les considérations sont semblables à celles des  systèmes  sahéliens puisque  les  systèmes entièrement irrigués ne sont rentables qu’en conditions de haut niveau d’intrants,  de  production  d’orientation  sur  le  marché. Cependant,  des  problèmes  supplémentaires  surgissent dans  les zones humides (à  la fois au Sud de  la savane et en  forêt) :  la  cécidomyie africaine des galles du  riz  et  la toxicité ferreuse.

L’une des complications majeures au Sud du Sahel est la définition des ‘systèmes irrigués’. Le degré de maîtrise de l’eau peut varier d’un paysan à l’autre ou d’une année à l’autre dans le même champ. Comme la gestion de l’eau devient moins ‘rigoureuse’ et que les risques augmentent, il  est  nécessaire  d’ajuster  les  stratégies  de  gestion  dont l’utilisation de variétés adaptées et dotées de caractéristiques telles que la compétitivité contre les adventices, une bonne taille  (en  cas  d’inondation)  et  une  bonne  capacité  de tallage. 

Matière première« Au tout début », poursuit Miézan, « on pensait en général que  le  riz  irrigué  en Afrique  de  l’Ouest  –  en  particulier dans le Sahel – est semblable au riz irrigué comme partout ailleurs. » En conséquence, la stratégie consistait à introduire des  variétés  qui  ont  eu  du  succès  ailleurs  et  à  les  tester dans les conditions du Sahel. Le Réseau international pour l’évaluation génétique du riz (INGER) sous les auspices de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) a été un acteur clé de cette stratégie. INGER a fourni beaucoup de matériels provenant de toute l’Asie, mais aussi d’ailleurs (par exemple du Brésil). L’IRRI a aussi fourni un second lot de matériel, comme Miézan avait des contacts avec leur sélectionneur principal, Dr Gurdev Khush, qui envoyait du matériel à tester au Sahel.

L’ADRAO n’était cependant pas la seule institution à introduire  et  tester des variétés  exotiques de  riz pour  les systèmes irrigués ; les autres acteurs dans les années 1970 et  1980  incluaient  l’Institut  international  d’agriculture tropicale  (IITA),  l’Institut  de  recherches  agronomiques tropicales (IRAT) et  les  instituts nationaux de recherches agricoles (INRA). Ainsi, une pléthore de riz exotique a fait son entrée dans le Sahel. 

Par  la suite,  les programmes de test de l’ADRAO, de l’IITA, de l’IRAT et de l’IRRI en Afrique ont été fusionnés en un  seul Programme  international de  test du  riz  (IRTP International Rice Testing Program), connu maintenant sous le nom de Réseau international pour l’évaluation génétique du riz en Afrique, INGER-Afrique). 

Les variétés Sahel : Sahel 108 (IR 13240-108-2-2-3) de l’IRRI, Sahel 201 (BW 293-2) du Sri Lanka et Sahel 202 (ITA 306) de l’IITA sont des succès notables des activités d’introduction  et  de  criblage  de  l’ADRAO.  Ces  variétés dominent  maintenant  la  riziculture  irriguée  de  la Vallée du  fleuve  Sénégal  du  Nord  (Mauritanie)  jusqu’au  Sud (Sénégal). La variété Sahel 108 a été aussi homologuée au Burkina Faso et Sahel 202 au Cameroun, au Ghana et au Nigéria. Notre rapport de l’an dernier a abordé l’adoption de ces variétés (voir Encadré ‘Sahel 108 et autres variétés de riz au Sahel,’ Rapport annuel ADRAO 2000, page 11). 

« Même  à  ce  jour »,  fait  remarquer  Miézan,  « les introductions sont toujours d’une grande importance et le resteront encore longtemps. Nous ne recherchons plus du matériel uniquement pour l’homologation directe, dans la mesure où le matériel exotique peut apporter d’importantes caractéristiques  et  de  la  diversité  dans  le  programme  de 

Evolution de la stratégie de sélection

Première stratégie ou stratégie à court terme : Introduction de matériel exotique d’Asie et d’ailleurs ; d’abord pour une homologation directe, puis pour servir de matière première dans le programme de sélection (croisement). Caractéristiques : précocité (pour la double culture), tolérance aux températures extrêmes et à la salinité.

Deuxième stratégie ou stratégie à moyen terme : Croisement des matériels introduits (Oryza sativa subsp. indica) ; pour combiner les caractéristiques utiles. Caractéristiques : même chose que pour la stratégie à court terme plus la qualité des grains.

Troisième stratégie ou stratégie à long terme : Croisement intra- et interspécifique des indica introduits avec les O. sativa subsp. japonica (intraspécifiques) traditionnels et les variétés indigènes O. glaberrima (interspécifiques) pour les caractéristiques non disponibles au niveau du matériel indica et générer la diversité pour le programme de sélection. Caractéristiques : résistance au virus de la panachure jaune du riz.

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sélection. » En fait, l’équipe continue de cribler environ 300 de ces introductions, chaque année. 

Sélection ardueAu début des années 1990, lorsque la Station Sahel a été établie, elle ne disposait ni d’infrastructures ni de personnel pour  faire  les  croisements  ou  manipuler  les  populations en  disjonction.  En  conséquence,  lorsque  Miézan  a  lancé ses activités de sélection, il a été obligé d’utiliser une voie plutôt indirecte. « J’identifiais des parents appropriés ici au Sénégal », explique-t-il, « mais ensuite je les envoyais pour croisement au sélectionneur riz de bas-fonds de l’ADRAO basé à Ibadan au Nigeria [le siège de l’IITA abrite la Station de l’ADRAO au Nigeria]. Je recevais ensuite du matériel de deuxième génération que je cultivais et sélectionnais ici à N’Diaye [Station Sahel de l’ADRAO] ». Ces sélections étaient baptisées séries ‘WAT’ pour montrer qu’elles sont des croisements WARDA-ADRAO faites à l’IITA. 

Ces premiers croisements réalisés à l’IITA étaient entre des  parents  exotiques  des  sous-espèces  indica  d’oryza sativa,  utilisant  essentiellement  le  matériel  venu  d’Asie. Un  programme  de  croisement  similaire  s’est  poursuivi  à N’Diaye, une fois que la Station Sahel a eu des ressources pour faire le travail. Ces croisements ‘indigènes’ sont

désignés sous le sigle ‘WAS’ pour WARDA-ADRAO Sahel.

Les principaux objectifs de ces croisements indica-indica étaient d’améliorer  le  type de plant  (hauteur et  exsertion paniculaire), tolérance à la salinité, qualité des grains et pour réduire le cycle sans affecter considérablement le potentiel de rendement. 

Pousser plus loin La panachure jaune du riz (RYMV) est l’une des principales maladies virales de la riziculture irriguée et des bas-fonds pluviaux  en Afrique. Aucun  des  cultivars  populaires largement cultivés en Afrique de l’Ouest n’est résistant à cette maladie. 

« Lorsque nous avons commencé à penser véritablement à  sélectionner  pour  la  résistance  au  RYMV,  nous  avons rencontré  un  problème »,  explique  Miézan.  « Au  milieu des années 1990, nous n’avions qu’une seule variété indica [Gigante (Tete) du Mozambique] très résistante au RYMV, mais avec un type de plant médiocre (trop haut et grains de mauvaise qualité), sensible à la pyriculariose et à faible rendement. »

« Et pour rendre les choses plus compliquées », explique Yacouba  Séré,  le  phytopathologiste  de  l’ADRAO,  « le RYMV lui-même est très variable, donc nous ne pouvions et ne pouvons toujours pas nous fier à une seule source de résistance. » Heureusement, les activités de criblage à l’IITA (Ibadan) et à l’ADRAO (M’bé) ont permis d’identifier du matériel résistant et tolérant à la fois chez les sous-espèces japonica de Oryza sativa que chez Oryza glaberrima.

Ainsi,  la  base  était  en  place  pour  un  programme  de sélection pour la résistance au RYMV en riziculture irriguée. « Le seul obstacle restant était le croisement lui-même », déclare Miézan en riant. En ce moment là, le programme de sélection interspécifique de plateau de l’ADRAO (impliquant les  sous-espèces  japonica  de  Oryza sativa  et  de  Oryza glaberrima  était  encore  à  ses  tous  débuts  –  les  premiers NERICA  n’étaient  pas  encore  développées.  Cependant, l’IRRI, l’Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (ORSTOM, maintenant Institut  de  recherche  pour  le  développement,  IRD)  et les  institutions  japonaises  avaient  fait  des  croisements 

Intraspecific (indica–indica) line atN’Diaye, Senegal

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expérimentaux, essentiellement pour des études génétiques. L’ORSTOM  a  en  particulier  trouvé  que  les  hybrides glaberrima-sativa étaient très stériles. Cependant, l’équipe Sahel de l’ADRAO n’a pas baissé les bras, et les fruits de ses efforts ont  fait  l’objet d’un article dans  le  rapport de l’année dernière (‘Le virus de la panachure jaune du riz’, Rapport annuel ADRAO 2000,  pages  27-37).  Même  si quelques-unes des NERICA initiales de ‘plateau’ se sont montrées prometteuses dans les bas-fonds, les évaluations – par Miézan et  son équipe – de plusieurs descendances interspécifiques (sativa-glaberrima)  ont  montré  que  les descendances basées  sur  les  indica  se prêtent mieux aux bas-fonds irrigués et pluviaux. 

« L’un des avantages majeurs du travail d’hydridation interspécifique »,  s’enthousiasme    Miézan,  « c’est  la diversité  qu’il  a  générée. »  Un  seul  croisement  peut générer une variation stupéfiante entre les descendances, mais les croisements interspécifiques apportent des gènes précédemment inconnus en riziculture irriguée. « Quelque peu surprenante, mais plus utile,  est la variété du type de plant que le travail interspécifique a permis de produire », déclare  Miézan.  « Des  plantes  de  stature  et  de  structure différentes ouvrent des perspectives pour l’utilisation de ce matériel dans les bas-fonds ‘pluviaux’ où la maîtrise de l’eau n’est pas idéale. Ainsi, Oryza glaberrima peut contribuer de manière significative à améliorer la riziculture irriguée et

de bas-fonds dans la région. Cependant, le problème de la stérilité des hybrides avec Oryza sativa demeure. » Sigrid Heuer s’occupe présentement de ce problème (voir Encadré ‘Examiner la stérilité des hybrides au niveau moléculaire’, page 20). 

Trier dans la masse de matérielCompte  tenu  de  l’abondance  du  matériel  maintenant disponible pour le programme au cours d’une même année, Miézan et son équipe ont beaucoup de travail de criblage et  sélection  à  faire.  Le  schéma  de  travail  est  décrit  en Figure 1. « Le système semble très compliqué », explique Miézan,  « tout  simplement  parce  que  nous  voulons  faire une meilleure utilisation du matériel disponible – nous ne voulons rien perdre de potentiellement précieux. En fin de compte, nous cherchons à  introduire entre 300 et 600 nouvelles lignées dans le système tous les ans, et espérons voir cinq à dix d’entre elles homologuées directement dans au moins un de nos pays cibles. » 

Le processus commence à N’Diaye. La vallée du fleuve Sénégal est considérée comme un bon endroit pour démarrer parce  que  la  pression  de  sélection  n’est  pas  forte.  La philosophie du criblage initial (Essai d’évaluation initiale) n’est pas tellement de sélectionner le meilleur matériel, mais d’éliminer le plus mauvais qui n’est pas du tout approprié à  l’environnement. De cette  façon,  les 300 à 600 entrées 

Deux lignées interspécifiques dérivées d’un seul croisement : l’une avec des barbes (à gauche) et l’autre avec des glumes longues (à droite)

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Figure 1. Sélection et tri de nouvelles variétés de riz irrigué par l’ADRAO et ses partenaires

Introductions

Essai initial d’évaluation

Pépinière d’observation

Essai préliminaire de rendement

Champs paysans

Homologation

Croisements

Matériel endisjonction

Sélectionneurs des SNRA

Essaisrégionaux

INGER-Afrique

Base régionalede données

(INGER-Afrique)

Caractérisation:

Utilisation efficace deséléments nutritifs

Salinité

Cycle

Mini jardin rizicole

Qualité des grains

Maladie

Climat (adaptation)

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Examiner la stérilité des hybrides au niveau moléculaire

L’un des problèmes majeurs de l’hybridation interspécifique est la très mauvaise fertilité de la première génération d’hybrides et de ses descendances. Cela s’est révélé non seulement vrai pour la production des NERICA de plateau de l’ADRAO mais aussi dans les croisements réalisés par l’équipe de riz irrigué impliquant les variétés indica et Oryza glaberrima.

Au début de 2000, Sigrid Heuer a obtenu une bourse de recherche post-doctorat de Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) pour étudier les processus sous-tendant les barrières de croisement entre les deux espèces de riz cultivé. « Mon premier problème », a-t-elle expliqué, « a été d’obtenir quelques plantes stériles sur lesquelles travailler. » Pour des raisons évidentes, les sélectionneurs ne sélectionnent que des plantes fertiles. « Ayant criblé les hybrides pour la stérilité pendant la saison sèche », poursuit Heuer, « nous avions voulu re-vérifier nos résultats en saison pluvieuse – la chaleur aussi induit la stérilité, et il fait très chaud pendant la saison sèche dans le delta du fleuve Sénégal. » L’un des avantages majeurs de travailler dans la zone sahélienne est de pouvoir faire avancer le matériel de sélection de deux générations par an, en cultivant et pendant la saison pluvieuse et pendant la saison sèche. Mais, les plantes de la saison sèche risquent toujours la stérilité induite par la chaleur (et le froid). « Pendant la saison sèche 2001 », poursuit Heuer, « j’ai eu le privilège de pouvoir utiliser les serres contrôlant la température et les installations de laboratoire du Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (CERAAS) à Thiès (Centre-ouest du Sénégal). » Avec le contrôle du climat, la température peut être maintenue inférieure à des niveaux qui induisent la stérilité.

Des études détaillées se sont finalement concentrées sur une lignée qui était en disjonction pour la stérilité – c’est-à-dire qu’elle produisait encore un mélange de descendances fertiles et stériles à la troisième génération après le deuxième retro-croisement avec les parents. « J’ai classé les 33 plants sur lesquels je travaillais », explique Heuer, « en plantes fertiles (>60 % de graines formées), semi-fertiles (30-60 % de graines formées), et très stériles (<30 % de graines formées). En analysant le pollen, il était clair qu’il y avait une corrélation entre la stérilité des épillets et celle du pollen » (voir Fig. 2). Une grande proportion du pollen des plantes stériles cesse de se développer à un stade précoce et entraîne donc la stérilité. Plus le nombre de grains de pollen stériles était élevé (microspores), plus la quantité de graines formées était faible.

« En plus de notre intérêt pour la compréhension des processus qui sous-tendent les barrières de croisement », poursuit Heuer, « nous avions voulu identifier des marqueurs qui nous permettraient de prédire si les hybrides vont être fertiles ou pas. Ces marqueurs nous permettraient aussi d’identifier les parents dont on pourrait tirer des hybrides fertiles. » En Asie, il a été montré qu’un locus de gène particulier pour la stérilité, connu sous le nom de S5 joue un rôle important dans la stérilité de indica-japonica. Des analyses récentes réalisées par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) à Montpellier, France, ont suggéré qu’un autre locus, appelé S10 est lié à la stérilité chez les hybrides de sativa-glaberrima.

« Sur la base de ces informations », déclare Heuer, « plusieurs marqueurs proches du locus S10 ont été testés pour déterminer s’il y avait une corrélation entre les marqueurs et la stérilité de notre matériel. Les deux marqueurs fournis par l’IRD sont bien associés à la stérilité : avec un marqueur, nous pouvons clairement distinguer les plantes très stériles des plantes semi-stériles et des plantes fertiles. Avec le deuxième marqueur, nous pouvons en plus différencier deux groupes de plantes semi-stériles, en l’occurrence celles pourvues de microspores et celles dépourvues de microspores (grains de pollen non mûrs). » Cela confirme le rôle que joue S10 dans la stérilité des hybrides glaberrima-indica.

Pour tester si d’autres gènes de stérilité étaient impliqués, Heuer a obtenu ‘des variétés de grande compatibilité’ (WCV) de l’IRRI. Ce sont des lignées qui ont des allèles neutres au niveau des loci de différents gènes de stérilité (ex. S5). « La théorie est simple », explique Heuer, « si certains de ces autres gènes étaient impliqués dans le processus de stérilité de nos croisements, alors les descendances issues des croisements impliquant les WCV seraient fertiles. Nous avons obtenu 112 graines à partir de 165 croisements entre diverses accessions de O. glaberrima et

Figure 2. Corrélation entre pollen et stérilité de l’épillet des descendances BC2F3

Fertilité des épillets (%)

Mic

rosp

ores

(%)

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cultivé un sous-ensemble des hybrides au CERAAS. Tous les hybrides obtenus étaient stériles à 100 % et nous n’avions obtenu aucune graine. Ces expériences nous rassurent que S10 joue un rôle plus important dans la stérilité des hybrides glaberrima par rapport aux loci WCV qui étaient si importants en Asie. »

Pourquoi se donner tant de peines ? Le ‘trésor’ du glaberrimaAvec ce problème de stérilité, pourquoi donc l’équipe de sélection se donne tant de peine avec un matériel si difficile ?

Tout comme l’équipe de sélection de plateau l’a découvert au siège de l’ADRAO, l’équipe de sélection du riz irrigué découvre beaucoup de choses intéressantes dans leur travail d’hybridation interspécifique. « Certains caractères sont sujets à la distorsion induite par la disjonction (c’est-à-dire un biais chez les hybrides à exprimer le caractère comme le fait un seul des parents). A titre d’exemple, toutes les graines hybrides sont blanches, quelle que soit la couleur des graines glaberrima », explique Heuer, « tandis que d’autres caractères font ressortir une disjonction transgressive. » C’est-à-dire le caractère diffère quantitativement ou qualitativement des deux parents. « Par exemple », continue Heuer, « beaucoup de descendances ont des barbes (de longues projections semblables à des cheveux sur les graines), tandis qu’aucun des parents que nous avons utilisés n’en possède. » En elles-mêmes, les barbes sont neutres – certains paysans les aiment parce qu’elles empêchent aux oiseaux d’atteindre les graines, tandis que d’autres se plaignent du fait que la barbe rend le battage plus difficile. D’autres exemples de disjonction transgressive déjà vus chez les NERICA sont le nombre de branches secondaires et le nombre de graines.

« La stérilité réduit le rendement », déclare Heuer, « mais autrement, les interspécifiques recèlent un grand potentiel pour l’amélioration du rendement de la riziculture irriguée. En plus, un seul retro-croisement avec le parent sativa peut restaurer la fertilité des plants individuels. Un deuxième retro-croisement avec O. sativa augmente généralement la fertilité et les sélectionneurs préfèrent ce type de plants puisque les caractères recherchés de sativa sont mieux représentés. » La valeur de ce matériel interspécifique ne peut pas être sous-estimée compte tenu du succès des premiers groupes de NERICA.

« L’utilité du travail de Dr Heuer est là », déclare Kouamé Miézan. « Elle a montré que le locus S10 est (au moins en partie) responsable de la stérilité des hybrides. Donc, si nous voulons maintenant améliorer la fertilité des futurs croisements interspécifiques, nous devons retrouver les Oryza glaberrima qui sont dépourvus de l’allèle de stérilité à S10, pour que dans leur croisement avec les indica ou même avec les japonica, les hybrides obtenus ne soient pas stériles. » La recherche se poursuit.

Dans le même temps, l’équipe continue de développer du matériel de conditions ardues. « La compétitivité contre les adventices et la résistance aux maladies sont des objectifs majeurs du programme de sélection », explique Heuer. Comme chez les NERICA de plateau, l’équipe de sélection de riz irrigué veut transférer la croissance rapide et précoce des feuilles touffues du glaberrima à leur nouveau matériel ; dans l’espoir que les plantes étoufferont les herbes, et les mettront hors de compétition.

En ce qui concerne la résistance à la panachure jaune du riz (RYMV), l’équipe a utilisé son approche de sélection alternative. « Le RYMV ne constitue pas un problème sérieux dans le delta et la vallée du fleuve Sénégal », explique Miézan. « Nous faisons donc le criblage initial ici pour le type de plant et les autres caractéristiques. A la longue, nous comptons faire un criblage rigoureux pour le RYMV au siège de l’ADRAO, mais ce travail a été remis à plus tard à cause du retard dans la construction des installations de confinement là-bas. Entre temps, nos partenaires des SNRA du Mali et du Burkina Faso sont mieux placés pour faire le criblage du matériel en conditions naturelles d’infection au RYMV, et nous espérons qu’ils joueront un rôle actif dans le travail de sélection lorsque les nouvelles interspécifiques irriguées seront envoyées dans les pépinières en 2002 et après. »

Comparaison de pollen fertile (à gauche) et stérile (à droite)

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sont réduites à 100 et 150. Ces sélections sont divisées en deux groupes sur la base de la durée du cycle : cycle court ou moyen. 

Le matériel de cycle court est soumis au traitement le plus  rude  parce  que  c’est  dans  ces  lignées  que  l’équipe sélectionne les variétés de saison sèche. Ces lignées sont re-semées presque immédiatement pendant la saison sèche qui suit. La pression de sélection est forte et beaucoup de ces lignées ne fleuriront même pas. Celles qui survivent et produisent des semences retournent s’ajouter aux sélections de  cycle  moyen  pour  une  pépinière  d’observation  plus poussée au cours de la saison humide subséquente. Le cycle d’observation de pépinières se poursuit pendant  trois ans – c’est-à-dire trois saisons pour le cycle  moyen et six pour le cycle court. Les lignées avec les meilleurs rendements sont celles retenues – généralement environ 10 sélections dans chaque groupe de maturité – et qui sont ensuite ‘promues’ aux essais de rendement préliminaires. 

Partenariat et caractérisationNous avons mentionné plus haut que le but était de maximiser l’utilisation du matériel. Pour ce faire, le même matériel qui va  dans  la  pépinière  d’observation  est  aussi  envoyé  aux programmes  nationaux  qui  disposent  de  sélectionneurs ayant  les  ressources  pour  gérer  une  quantité  importante de matériel. Ces programmes nationaux ‘puissants’ reçoivent également du matériel bulk en disjonction (non sélectionné) – c’est-à-dire du matériel non encore fixé – à partir du programme de sélection. Entre temps, les entrées de  la  pépinière  d’observation  sont  aussi  soumises  à  une caractérisation détaillée, à N’Diaye et au siège de l’ADRAO (principalement pour le RYMV).

« Le  travail  de  caractérisation  détaillé  à  un  tel  stade précoce  présente  deux  avantages »,  explique  Miézan. Premièrement,  il  fournit des données  importantes  sur  les entrées qui sont envoyées pour un criblage régional à travers INGER-Afrique et, deuxièmement, il fournit au programme de criblage des informations permettant de sélectionner les parents appropriés pour les nouveaux croisements. » 

Dans  le  même  temps,  l’approche  réseau  vient  d’elle-même dans  la  sélection du matériel de  sélection. « Nous faisons effectivement ce que nous appelons ‘une sélection

alternative’ », explique Miézan. « Si vous regardez certaines de nos lignées les plus avancées, vous verrez dans les noms, un mélange d’acronymes, indiquant l’endroit où elles ont été sélectionnées. » Ainsi, une lignée désignée WAS122-IDSA-10-WAS-3-B-1, indiquerait un croisement fait par la Station Sahel de l’ADRAO, ensuite sélectionné par le programme national de Côte d’Ivoire (précédemment appelé IDESSA), et re-sélectionnée à la Station Sahel. Des détails de la façon dont le processus a fonctionné avec un programme national – celui du Burkina Faso – sont donnés dans l’encadré ‘Le travail en commun : l’ADRAO et le Burkina Faso’. 

Les  programmes  nationaux  qui  ne  disposent  pas de capacités suffisantes pour le criblage et la sélection bénéficient du programme détaillé mené par l’ADRAO et ses partenaires ‘puissants’. Et tous les programmes nationaux bénéficient du programme de croisement mené par l’équipe du riz irrigué de l’ADRAO, puisque aucun d’eux n’aurait toute la capacité – infrastructures ou finances – pour gérer un si grand nombre de croisements comme Miézan et son équipe.

Retour au champCela veut-il dire que l’équipe exclut les paysans du processus de développement des variétés ? « En aucun cas ! » répond Miézan, « mais dans le processus de sélection initiale pour des centaines de variétés, nous devons nous fier à notre bonne compréhension des besoins paysans. » En plus du fait que l’écologie irriguée elle-même est plus homogène que les autres écologies de la région, l’orientation du marché limite les caractéristiques  recherchées et  la plupart des paysans recherchent  le  rendement,  le  cycle  court  ou  moyen  et  la qualité des grains. Ensuite, pour le delta du fleuve Sénégal (Sénégal et Mauritanie) et des sites côtiers semblables, la tolérance à la salinité est essentielle. 

Puis,  la  sélection participative d’un nombre  réduit  de variétés  est  coordonnée  par  les  institutions  nationales. Prenons par exemple le mécanisme tel qu’il fonctionne au Sénégal. C’est l’Institut national de recherche (ISRA) qui reçoit et multiplie les semences de variétés prometteuses et coordonne les essais en milieu paysan avant l’homologation de  toute  variété.  « En  effet »,  explique  Miézan,  « un mécanisme d’homologation participatif a été mis en place 

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Le travail en commun : L’ADRAO et le Burkina Faso

En termes de sélection de riz, le Burkina Faso dispose de l’un des SNRA les plus ‘puissants’ de la région. L’étroite collaboration entre les deux équipes de sélection illustre l’importance qu’accordent l’ADRAO et les programmes nationaux au partenariat.

Dans le cadre des travaux de recherche d’un doctorat, Sié Moussa de l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA), Farako-Bâ, a initié un certain nombre de croisements indica-indica à la Station Sahel de l’ADRAO entre 1994 et 1996. Ces croisements avaient essentiellement pour but d’étudier la génétique des constantes photo-termiques (telles qu’utilisées dans RIDEV – voir texte principal, page 15). Cependant, comme plusieurs croisements semblaient prometteurs sur le plan agronomique, ils ont été avancés à l’aide de méthodes de sélection normales.

Après l’obtention de son doctorat, Sié est revenu à la Station Sahel en 1998 pour une année supplémentaire en qualité de chercheur visiteur. L’un des points saillants du travail de Sié a été la quasi-intégration sans faille des activités qu’il a menées sous les auspices de l’ADRAO avec celles de son programme national. Sié a identifié trois sortes de sélectionneurs sur la base de leur expérience et des ressources dont ils disposent. Il s’agit des SNRA faibles, des SNRA forts et de l’ADRAO. « Les chercheurs de l’ADRAO sont équipés », indique Sié, « il y a la biotechnologie, le personnel, l’infrastructure et l’environnement scientifique. Cela leur permet d’entreprendre des travaux de recherche en profondeur. Mes séjours à l’ADRAO m’ont permis d’initier un travail que je n’aurais pas pu réaliser dans mon pays. » Ce travail inclut les croisements intraspécifiques indica-japonica et interspécifiques glaberrima-indica qui commencent à produire des descendances qui semblent prometteuses aux champs.

L’objectif du programme de recherche en cours de Sié peut être résumé comme étant « d’accroître la diversité génétique du riz irrigué dans la sous-région à travers une combinaison d’introductions directes et de croisements intra- et interspécifiques. » Des objectifs plus spécifiques incluent les variétés spécifiquement adaptées à la double culture, l’amélioration de la qualité des grains, l’amélioration de la tolérance à la salinité, et l’introduction de la tolérance à la panachure jaune du riz (RYMV).

En 2000, Sié a évalué 571 lignées fixes à partir du matériel intra- et interspécifique sous différents degrés de gestion de l’eau des bas-fonds et le long de la toposéquence du Sud-Ouest du Burkina Faso – riz irrigué à Banzan et Karfiguela et pluvial à Banfora. Au stade de l’épiaison, l’Assistant de recherche de la Station Sahel, Souleymane Gaye, a visité le Burkina Faso et a aidé Sié dans le processus de sélection. Ces sélections ont été dupliquées à la Station Sahel pour avancement et sélection plus poussée. Les lignées fixes obtenues forment la série WAS-FKR-WAS. Par exemple, WAS161-B-6-FKR-1-WAS-1 et WAS122-IDSA-6-WAS-B-FKR-1-WAS-1. Dans la lignée WAS122, la désignation ‘IDSA’ montre que la première sélection d’un SNRA de cette lignée a été faite en Côte d’Ivoire (à l’IDESSA), et montre l’importance accordée au ‘recyclage’ du matériel entre les SNRA, à la recherche du meilleur matériel.

« La participation des sélectionneurs des SNRA dans les activités de sélection du programme a contribué énormément à accélérer le processus de sélection et à accroître l’efficacité », déclare Kouamé Miézan, Chef du Programme Riz irrigué. « Cela nous a permis de faire avancer les générations plus rapidement et d’obtenir beaucoup d’excellentes nouvelles lignées fixes indica ». Certaines de ces lignées issues de ce processus de sélection alternatif ont été choisies pour évaluation dans les pépinières régionales d’observation du rendement à travers le réseau INGER-Afrique.

Criblage de lignées interspécifiques à Banzan, Burkina Faso.

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au Sénégal avant même l’arrivée de l’ADRAO. A ce jour, les  essais  de  pré-homologation  coordonnés  par  l’ISRA impliquent non seulement les paysans, mais aussi l’agence locale de vulgarisation (SAED) et nous-mêmes. Après deux ou trois années de ces essais, nous nous sommes rencontré pour  faire  des  recommandations  au  comité  national d’homologation. »

Lorgner vers le SudEn  1997,  le  Programme  riz  irrigué  dans  le  Sahel  de l’ADRAO  était  devenu  tout  simplement  Programme  riz irrigué. Cela signifiait un élargissement des horizons pour l’équipe basée au Sénégal. 

A certains égards, les systèmes irrigués dans la savane et dans les zones forestières de la région étaient largement ignorés avant 1997, au moins en termes de sélection ciblée. Le  sélectionneur  riz  de  bas-fonds  d’alors  basé  à  Ibadan produisait du matériel pour les bas-fonds pluviaux, mais beaucoup  des  variétés  développées  par  ce  programme s’étaient révélées appropriées pour les systèmes totalement irrigués  (voir encadré ‘Les variétés de riz WITA’). Malheureusement, les variétés de riz irriguées développées dans le Sahel n’étaient pas évaluées dans les zones humides à cette époque. 

Avec l’expansion du mandat du programme irrigué aux zones  humides,  le  matériel  développé  pour  les  systèmes irrigués dans le Sahel a été de plus en plus testé à la station de recherche principale de l’ADRAO dans la zone de transition forêt-savane de la Côte d’Ivoire. « Beaucoup de ces variétés sont prometteuses », déclare Marco Wopereis, Coordinateur scientifique du Consortium Bas-Fonds, qui a supervisé le criblage initial à M’bé, « et nous attendons de les voir dans les tests multilocaux, au moins en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Mali et au Nigeria, en 2002 ». 

Un  aspect  majeur  noté  lorsqu’on  se  déplace  vers  la zone  humide  est  le  problème  de  la  maîtrise  de  l’eau. Pierrick Fraval, économiste en gestion de l’eau de l’Institut internationale de management de l’eau (IWMI)/Cemagref/ADRAO  travaillant  à  la  Station  Sahel  de  l’ADRAO explique :  « Alors  que  dans  le  Sahel,  l’irrigation  est essentielle pour la riziculture et que les systèmes irrigués sont clairement définis – soit vous avez une maîtrise totale de

l’eau ou vous n’avez pas de riz – les systèmes irrigués dans les zones humides (savane et forêt) ne peuvent pas toujours être clairement définis. Dans ces zones agro-écologiques, le terme ‘irrigué’ est parfois utilisé strictement pour les bas-fonds irrigués avec maîtrise totale de l’eau, des fois il inclut les grandes surfaces de bas-fonds avec un certain niveau de  maîtrise  de  l’eau.  En  plus,  il  est  possible  d’avoir  un champ où un paysan gère bien l’approvisionnement en eau à côté d’un autre où le paysan n’a presque aucune maîtrise de l’eau. La même chose peut se produire d’une année à l’autre dans  le même champ, en  fonction des  ressources d’un paysan particulier et de l’approvisionnement global en eau. » Cette gamme de conditions environnementales rend  un  peu  plus  compliquée  la  sélection  de  riz  irrigué pour les zones humides et peut nécessiter une stratégie un peu différente.

« Pour  cette  raison »,  poursuit  Miézan,  « nous  tenons de  plus  en  plus  compte  des  systèmes  irrigués  dans  les zones humides en tant que continuum intensifié basé sur le niveau de maîtrise de  l’eau dans  les bas-fonds »  (voir Figure  3).  Même  si  une  variété  de  riz  irrigué  peut  bien pousser dans n’importe quelle zone où il y a une maîtrise de l’eau, le moment – ou la saison – où l’approvisionnement en eau n’est plus sous contrôle à cause de l’insuffisance des  infrastructures d’irrigation, la culture peut être exposée aux contraintes traditionnelles des bas-fonds pluviaux. Par conséquent, les variétés aussi bien que les options de gestion des cultures doivent être ajustées. 

« En  ce  qui  concerne  les  systèmes  irrigués  dans les  zones  humides »,  explique  Miézan,  « ce  que  nous recherchons  est  un  type  de  plant  de  riz  irrigué  avec  une plus  grande  adaptabilité  aux  systèmes  de  bas-fonds. » Cela nécessitera une collaboration étroite entre la sélection riz  irrigué  et  la  sélection  riz  de  bas-fonds  pluviaux  pour le  partage  du  matériel  génétique  et  le  développement  de nouvelles  méthodologies  de  criblage.  « Par  exemple », déclare  Howard  Gridley,  sélectionneur  riz  de  bas-fonds de l’ADRAO, « certains des interspécifiques basées sur les  indica  pourraient  être  trop  hautes  pour  les  écologies pleinement irriguées, mais utiles pour les bas-fonds pluviaux prédisposés aux inondations. » 

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Les variétés du riz WITA

« Jusqu’en 1997, la Station Sahel de l’ADRAO ne sélectionnait que des variétés de riz irrigué pour la seule écologie sahélienne », explique le Directeur adjoint de la recherche, Monty Jones. « Cependant, l’effort de sélection pour les bas-fonds pluviaux – basé à l’IITA au Nigeria – générait du matériel qui était approprié pour les bas-fonds irrigués des zones de forêt et de savane dans la région. »

« Les variétés de bas-fonds d’avant 1997 sont connues sous le nom de WITA, pour la sélection de l’ADRAO à l’IITA », explique le sélectionneur riz de bas-fonds de l’ADRAO, Howard Gridley qui est arrivé à l’ADRAO en 2001. Plusieurs variétés WITA ont été homologuées en Côte d’Ivoire en 1998, la plupart d’entre elles pour la riziculture irriguée et la riziculture pluviale. Le tableau ci-après donne plus de détails.

Nom Rendement potentiel Taille Cycle(local) (irrigué, t/ha) (Cm) (jours) Caractéristiques

WITA 1 (Yabra) 9 110 130 Tolérante à la toxicité ferreuse, résistante à la pyriculariose

WITA 3 (Kossou) 9 90 125 Tolérante à la toxicité ferreuse

WITA 7 (Gagnoa) 8 115 125 Bonne qualité de grains

WITA 8 (Sandela) 8,5 120 120 Tolérante au RYMV

WITA 9 (Nimba) 10 92 120 Précoce, résistante au RYMV

Présent dynamique et futur prometteurAu cours des dernières années, le succès des trois variétés ‘Sahel’ homologuées en 1994 a été l’un des impacts majeurs du travail de ‘sélection’ pour les systèmes irrigués, mais il  y  a  encore  des  choses  plus  intéressantes  à  venir.  En 2002,  le  Sénégal  va  homologuer  cinq  nouvelles  variétés du  programme  de  sélection.  Il  s’agit  de  deux  variétés  à cycle court  introduites de  l’IRRI et  trois variétés à cycle moyen dont  deux de  l’IITA et  une de Cuba. Les mêmes variétés produisent bien aussi  en Mauritanie et devraient être homologuées la-bas, en fin 2002 ou en 2003. Les croisements interspécifiques et intra-spécifiques réalisés par l’équipe ont commencé aussi à porter leurs fruits. « Pendant la campagne 2002/03 », explique le Coordinateur INGER-Afrique, Robert Guei, « nous aurons, pour la première fois, des lignées interspécifiques basées sur les indica de la Station Sahel dans des essais régionaux de rendement par le biais de INGER-Afrique, en même temps que des lignées intra-spécifiques (indica-indica). » 

Parmi  les  nouvelles  cibles  du  travail  de  sélection  du riz irrigué se trouvent l’utilisation efficace et accrue des éléments nutritifs à différents niveaux d’intrants (ex. azote et phosphore) et  la bonne compétitivité contre les adventices. Là,  un  lien  étroit  entre  sélectionneurs  et  agronomes  est nécessaire.  Stephan  Hafele,  l’agronome  spécialiste  des systèmes irrigués à l’ADRAO explique : « Actuellement, avec le processus de sélection, nous avons caractérisé environ 30 variétés chaque saison pour l’utilisation efficace des éléments nutritifs, la compétition contre les adventices, la tolérance à la salinité et les contraintes photo-thermiques. Les résultats nous permettront plus tard de choisir les variétés appropriées pour différents  environnements. Par  exemple, nous  avons trouvé que le rendement de Sahel 108 est très faible en cas de pression d’adventices, bien que ce soit l’une de nos meilleures variétés à cycle court et à rendement élevé. En conséquence, nous n’allons pas recommander cette variété dans des zones hautement enherbées ou des zones où  les paysans ont des problèmes de gestion des adventices. Mais là où les adventices 

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Continuum plateau – bas-fond Continuum bas-fond – irrigué intensifié

Nappe phréatique

Risque de production

Coûts de productionPotentiel de production

Utilisation d’intrants

Maîtrise de l’eau

O. s. japonica

O. s. indica

O. glaberrima

Figure 3. Modèle conceptuel des continuums topographiques et intensification des écologies rizicoles

Plateau Pentehydromorphe Bas-fond Bas-fondintensifié Bas-fondirrigué Principale source d’approvisionnement Pluie+nappe Pluie+nappe Eaud’inondation Irrigation eneau:pluie phréatique phréatique+eau régulée d’inondation Zone agro-écologique : Savaneguinéenneà Savaneguinéenneà Savanesoudanienneà Savanesoudanienneà Sahelàforêthumide forêthumide forêthumide forêthumide forêthumide

Principaux stress : Sécheresse Sécheresse Sécheresse/inondation Sécheresse/inondation Adventices Adventices Adventices Adventices Adventices Déprédateurset Déprédateurset Déprédateurset Déprédateurset Déprédateurset maladies maladies maladies maladies maladies Faiblefertilitédusol Faiblefertilitédusol Erosiondusol Erosiondusol Toxicitéferreuse Toxicitéferreuse Salinité,alcalinité Aciditédusol Toxicitéferreuse Toxicitéferreuse

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peuvent être contrôlés, Sahel 108 donne en effet les rendements les plus élevés avec une très bonne qualité de grain. »

L’équipe a découvert des variétés qui sont très compétitives contre  les  adventices.  L’utilisation  des  variétés  très compétitives contre les adventices permettra aux paysans de faire des économies en réduisant les quantités d’herbicides appliquées,  ce  qui  en  retour  protégera  l’environnement. Les résultats des premières évaluations sont prometteurs – certains cultivars tels que Jaya et les nouvelles descendances interspécifiques basées sur les indica n’ont enregistré que de petites pertes de rendement lorsque cultivées sans désherbage. Ces caractéristiques sont très utiles en particulier dans les systèmes de semis directs où les adventices constituent une contrainte majeure limitant le rendement.

Les producteurs de riz irrigué expriment de plus en plus le besoin de variétés qui peuvent utiliser efficacement les

engrais afin qu’ils puissent accroître leur production et leur revenus  à  partir  de  leur  investissement.  Les  évaluations préliminaires  ont  montré  que  les  descendances  des croisements intra- et interspécifiques ont un grand potentiel de réponse à ce besoin.  

« L’espoir d’une révolution agricole africaine réside dans l’intensification et la diversification des bas-fonds », indique, pour sa part, le Directeur général Kanayo F. Nwanze. Les systèmes entièrement irrigués qui sont la cible des efforts de sélection discutés ci-dessus devraient représenter le sommet de l’intensification des bas-fonds pour la production rizicole. « Le potentiel de la riziculture de bas-fonds est estimé entre 20 et 40 millions d’hectares dans la seule région d’Afrique de l’Ouest et du Centre, » poursuit Nwanze. « Notre stratégie à long terme s’attèle à l’utilisation des NERICA dans cet écosystème plus robuste et plus prometteur. »

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Une question d’équilibreLes éléments nutritifs du sol sont essentiels pour la croissance des plantes. Cultivez dans un sol pauvre en éléments nutritifs et vous verrez les plantes lutter pour survivre et probablement mourir par la suite. Cependant, la nutrition des plantes va au-delà du simple apport d’azote, de phosphore ou autres engrais. Il y a aussi les ‘oligo-éléments’ comme le zinc, le manganèse et le fer. Ceux-ci sont requis en petite quantité pour maintenir la croissance normale de la plante. C’est quelque chose de bien équilibré : trop peu d’éléments et la plante ne peut se développer, trop d’éléments et… C’est donc ce qui arrive lorsqu’il y a trop de fer dans la rizière.

Une étude préliminaire menée par l’ADRAO en 2001 a révélé que jusqu’à 60 % des zones de bas-fonds rizicoles en Afrique de l’Ouest et du Centre sont exposées au risque de toxicité ferreuse (voir carte, Figure 4). La perte moyenne de rendement due à la toxicité ferreuse atteint les 50 % et en fait va de 10 à 100 %. Cela fait de la toxicité ferreuse un problème sérieux pour les producteurs de riz de bas-fond dans la région. « La toxicité ferreuse est un problème typique d’éléments nutritifs du sol », explique le physiologiste des plantes de l’ADRAO/CIRAD Alain Audebert. « L’excès de fer en solution est absorbé par le plant de riz et s’accumule dans ses tissus. Les petites taches brunes qui commencent à apparaître à l’extrémité des feuilles sont les symptômes typiques de la toxicité ferreuse. Ces taches s’étendent, fusionnent et donnent

une couleur rougeâtre aux feuilles. En plus, la toxicité ferreuse altère la structure des racines, le développement de la plante et engendre la stérilité. » (Voir Encadré ‘Notation des symptômes de la toxicité ferreuse’, page 31).

« Le fer est l’élément le plus important de la croûte terrestre. Il est particulièrement concentré dans les sols de bas-fonds de la région », explique Audebert, « mais beaucoup de pentes des plateaux possèdent aussi de fortes concentrations de fer. » Mais, la simple présence du fer dans le sol ne signifie pas nécessairement qu’il y a problème de toxicité. Et au pédologue de l’ADRAO, Sitapha Diatta de poursuivre : « Dans les plateaux et les pentes, le fer se présente, en général, sous ce que nous appelons la forme ferrique [Fe3+]. Cette forme est non soluble et par conséquent non disponible aux plantes. » En d’autres termes, le fer ferrique n’est pas nuisible au riz, et la toxicité ferreuse n’est pas un problème dans la partie supérieure de la pente. Par contre, lorsque les champs ne sont pas adéquatement drainés à l’eau douce, le fer des bas-fonds est soumis à un environnement pauvre en oxygène, et tend à se convertir en fer ferreux [Fe2+]. Le fer ferreux est soluble dans l’eau et par conséquent disponible à la prise par les plants de riz. « Dans une plaine typique de toxicité ferreuse », poursuit Diatta, « le fer ferrique est entraîné dans le bas-fond, soit par suintement à travers le sol (connu sous l’appellation écoulement divergent) soit par ruissellement et érosion des pentes supérieures vers le

Toxicité ferreuse dans les bas-fonds : la rouille du riz

La toxicité ferreuse est un problème grave qui affecte le riz de bas-fonds en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle est particulièrement fréquente dans les bas-fonds où le fer peut se déverser vers les parties inférieures à partir des plateaux

et des pentes. En 1994, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) a détaché un physiologiste des plantes à l’ADRAO pour étudier le problème.

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fond de la vallée. Soit en route (pour l’écoulement divergent) ou en faisant son entrée dans le fond de vallée (pour le ruissellement), le fer ferrique rencontre des conditions d’engorgement en eau et devient du fer ferreux » (voir Figure 5, page 32). Ainsi, les concentrations de fer ferreux déjà importantes dans le fond de vallée sont augmentées par le ruissellement du fer des pentes.

Lutter contre la toxicité ferreuse au niveau du champ« A partir de ce que nous savons sur les concentrations de fer et la toxicité ferreuse, nous pouvons proposer quelques options de gestion au niveau du champ, options qui pourraient aider à atténuer le problème », note Audebert. « Pour cela, nous avons plusieurs points d’intervention possibles. Nous pourrions bloquer le mouvement du fer provenant des plateaux, drainer les champs pour les débarrasser des excédents de fer, chercher des moyens de convertir le fer ferreux en fer ferrique, essayer de minimiser la prise de fer par la plante ou trouver des variétés de riz tolérantes aux

Gros plan de la zone de résurgence de la nappe souterraine à la lisière du bas-fond, là où l’eau

stationnaire et l’eau de la pente se rencontrent. Noter à la surface du sol, la couleur rougeâtre du fer ferrique

devenant plus pâle sous le processus de réduction

Figure 4. Carte de l’Afrique de l’Ouest montrant le risque de toxicité ferreuse dans trois pays

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fortes concentrations de fer dans le sol. » La Figure 6 (page 32) résume quelques interventions possibles au niveau du bas-fonds et la Figure 7 (page 33) au niveau du champ.

Dans bien des situations de plateau, les paysans laissent le sol nu après la récolte du riz. Les semis n’étant faits qu’après les premières pluies, les sols dénudés et secs sont exposés à l’érosion au début de la saison des pluies. « Nous encourageons déjà l’utilisation des légumineuses dans les plateaux pour diversifier les systèmes de culture à base riz, améliorer la fertilité du sol, réduire l’érosion du sol et la pression des adventices », explique Andreas Oswald, l’agronome des systèmes culturaux de l’ADRAO. « Ces options aident aussi à résoudre le problème de la toxicité ferreuse en stabilisant les sols de plateaux de sorte qu’ils ne soient pas lessivés le long des pentes dès les premières pluies. » En plus, les plantes à racines profondes utilisées comme cultures intercalaires entre les cultures de riz dans les plateaux permettront de capturer plus d’eau et réduire ainsi l’écoulement divergent. Et Audebert de poursuivre : « La prochaine étape logique serait d’intercepter l’écoulement divergent et le ruissellement dans les pentes inférieures – la zone hydromorphe. » Mais, cette dernière idée nécessite un programme d’aménagement pour l’ensemble de la toposéquence et est inapplicable à l’état actuel de développement de la grande majorité des bas-fonds de la région.

« Nous savons que plus l’eau dure dans le champ plus elle s’appauvrit en oxygène », déclare Audebert. « Une solution possible serait d’améliorer la circulation de l’eau dans le champ pour avoir suffisamment d’aération et contribuer ainsi à garder le fer dans sa forme ferrique. De même, le drainage régulier d’eau douce à travers les champs tendra à entraîner le fer et éviter son accumulation. Le problème ici est que la gestion de beaucoup de bas-fonds est telle qu’il n’y a pas d’eau en excès pour cela. »

« Il est important de percevoir la toxicité ferreuse sous un angle holistique », poursuit Audebert. « Par exemple, si le fer constituait le seul problème, nous pourrions facilement recommander le drainage des champs jusqu’en dessous de la surface du sol. Mais, l’un des principes de base de la gestion améliorée de l’eau dans les bas-fonds est l’utilisation de l’eau dormante pour contrôler les adventices – une situation qui peut potentiellement exacerber le problème de toxicité ferreuse. » La gestion améliorée de l’eau dans le champ permettrait un meilleur drainage, débarrassant la zone racinaire du riz de

Notation des symptômes de la toxicité ferreuse

Dans les études des problèmes des plantes, il est toujours utile pour les chercheurs d’avoir une méthode quantitative du score de la contrainte (dans notre cas, la toxicité ferreuse) sur la plante. Le rendement n’est qu’une composante de cet aspect.

Pendant des années, les maladies, les ravageurs et les désordres nutritionnels du riz ont été évalués à l’aide d’une échelle numérique mise au point par l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI). Ce score d’évaluation standard (‘Standard Evaluation Score-SES’) utilise une échelle graduée de 1 à 9 où 1 représente une croissance et un développement presque normaux, et 9, une plante pratiquement morte. Un score moyen de 5 se réfère à une plante avec une croissance et un tallage retardés et beaucoup de feuilles décolorées.

Plant de riz où le SES de la toxicité ferreuse est de 7 au moment où la plante commence à fleurir. Noter que les feuilles paniculaires sont

bronzées et les panicules de petite taille

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Plateau Zone hydromorphe Bas-fond

Ruissellement

Ecoulement divergent

Résurgence de la nappe souterraine

Environnement oxydantBon drainage

Faible humidité

Environnement réduisantMauvais drainage

Forte humidité

Environnement réduit

Figure 5. Coupe transversale de la toposéquence montrant le mouvement du fer et le processus de réduction

Figure 6. Diagramme d’une toposéquence montrant des options pour réduire le mouvement du fer et la toxicité

Bassin versant Stabilisation des plateaux grâce aux légumineuses de couverture Réduction de l’écoulement divergent grâce aux cultures intercalaires à racines profondes Captage de l’écoulement divergent au niveau de la zone hydromorphe

Bas-fond Elimination de l’excès de fer par la gestion de l’eau Fer complexe à travers les matières organiques

Champ Variétés résistantes Pratiques culturales

Ecoulement divergent

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certaines quantités de fer ferreux, mais l’équipement requis pour un drainage profond est trop cher pour la plupart des paysans de la région. Audebert et son équipe ont montré que la culture sur billons dans les sites de toxicité ferreuse peut améliorer les rendements de riz. C’est le résultat du fait que les racines du riz se retrouvent dans un environnement en aérobie au-dessus du niveau engorgé en eau. En fait, cette technique est déjà utilisée par les paysans en Guinée, en Guinée Bissau et au Sénégal pour accroître les rendements dans les champs atteints de toxicité ferreuse. Cependant, dans les zones où la culture sur billons n’est pas une pratique traditionnelle, les différentes préparations du champ vont

engendrer des dépenses (surtout la main-d’œuvre) que les paysans peuvent difficilement se permettre.

L’équipe a testé les efforts de gestion améliorée de l’eau par le biais des diguettes dans le site d’essai de Korhogo. Quatre variétés testées ont donné un rendement moyen de 0,7 t/ha dans les champs avec diguettes (voir Tableau 1). « Comme nous n’avions pas une parcelle-témoin non toxique, nous ne pouvions pas attribuer cette augmentation du rendement à un effet de la construction des diguettes sur la toxicité ferreuse », explique Audebert. « Mais, la construction des diguettes améliore le rendement de 30 % en moyenne dans le site de toxicité ferreuse, et cela est significatif. »

Figure 7 : Concept sommaire des processus au niveau du champ et des sites d’intervention pour atténuer la toxicité ferreuse

Flux intérieur • Système de culture de plateau• Structure du bas-fond

Toxicité de la plante• Sélection - Tolérance du tissu

Evacuation• Gestion des cultures - Drainage - Gestion de l’eau

Absorption• Gestion des cultures - Fertilisation• Sélection - Sélectivité des racinesImmobilisation

• Gestion des cultures - Gestion de l’eau

Réduction• Gestion des cultures - Gestion de l’eau

Rouge : A minimiser; Bleu : A maximiser

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Comme la toxicité ferreuse est une maladie de désordre nutritionnel, on pourrait à juste titre s’attendre à un impact de la gestion améliorée de la fertilité des sols sur les rendements du riz dans les sites atteints de toxicité ferreuse. L’ex-chimiste des sols de l’ADRAO, Kanwar Sahrawat, a mené des recherches sur la question dans les années 1990. « Il est beaucoup plus facile d’apporter des éléments nutritifs dans le champ, que d’en retirer quelque chose », a-t-il expliqué. « Nous avons analysé l’effet des différents régimes d’engrais sur le rendement d’une variété de riz sensible dans le site de toxicité ferreuse de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire. » Lorsque la variété avait été fertilisée au moyen d’un apport complet d’engrais – azote, phosphore, potassium et zinc – à Korhogo, nous avons enregistré un accroissement du rendement, mais la modélisation a montré que ce niveau est encore en deçà du potentiel. (voir Encadré ‘Simulation informatique de la toxicité ferreuse’, page 35). « Des résultats plutôt meilleurs ont été obtenus avec l’utilisation de matières organiques », fait noter Sahrawat, « mais les matières organiques (sous forme de fumier) ne sont pas faciles à trouver dans beaucoup d’endroits de la région. Les considérations de coûts font qu’il est peu probable que les producteurs de riz de bas-fond les utilisent. »

Qu’est ce que la plante a à offrir ?Et Audebert de lancer dans un soupir : « C’est décourageant de savoir qu’il existe plusieurs moyens de réduire le problème du fer et de savoir aussi en même temps que peu

sinon aucune de ces options n’est actuellement pratique pour un champ de bas-fond typique d’Afrique de l’Ouest. » Comme c’est très souvent le cas lorsqu’on traite avec les petits exploitants sans ressources, la grande partie du fardeau de la recherche d’une solution est renvoyée au sélectionneur. Après tout, on a simplement besoin de distribuer aux paysans des zones affectées une variété de riz qui peut faire face au problème de la toxicité ferreuse, pour que ces paysans améliorent leurs rendements de façon presque immédiate.

« Le problème est que », explique le sélectionneur riz de bas-fond de l’ADRAO, Howard Gridley, « la sélection prend du temps. Mais, des progrès ont été faits et le programme de sélection dispose de variétés utiles. Par exemple, les variétés ‘traditionnelles’ c’est-à-dire des variétés qui ont été cultivées et sélectionnées par les paysans pendant plusieurs années – ce que d’aucuns appellent ‘variétés locales’ tendent à avoir un niveau raisonnable de tolérance à la toxicité ferreuse. » Le problème majeur est que certaines des variétés initiales issues des programmes de sélection et d’introduction et qui sont maintenant populaires et bien répandues, sont sensibles. A titre d’exemple, Bouaké 189, qui est la variété de bas-fond la plus cultivée en Côte d’Ivoire.

Le programme de sélection riz de bas-fond de l’ADRAO, qui a commencé au Nigeria a eu quelques succès. WITA 1, 3 et 4 sont toutes des variétés considérées comme modérément

Champ inondé avec une forte concentration de fer

Tableau 1. Effet de la variété et des diguettes sur le rendement du riz en conditions de toxicité ferreuse (Korhogo, Côte d’Ivoire, 2001).

Variété Rendement (t/ha)

Sans diguette Avec diguette Différence

TOX 3069 3,28 4,39 1,11

CK4 3,44 4,11 0,67

Bouaké 189 2,55 3,03 0,48

CG14 2,70 3,17 0,47

Mean 2,99 b 3,88 a 0,68

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Simulation informatique de la toxicité ferreuse : Ce qu’elle peut nous apprendre

Au début des années 1990, les membres du Groupe d’action sur les sols à problème de l’époque (faisant partie maintenant du Groupe d’action élargie sur la gestion des ressources naturelles du ROCARIZ) ont identifié la toxicité ferreuse comme l’un des problèmes majeurs des sols de riziculture dans la région. « Malgré le vote à l’unanimité des membres du Groupe d’action d’inclure la toxicité ferreuse dans les priorités de recherches régionales », explique Alain Audebert, le Physiologiste des plantes de l’ADRAO/CIRAD, « il n’y avait pas de données disponibles sur l’impact du problème ou ses effets sur les rendements de riz. »

A l’époque, l’ADRAO avait déjà une expérience dans l’adaptation du modèle cultural Oryza, qui prédit le rendement potentiel d’une variété à partir des données climatiques et des constantes photo-thermiques spécifiques à la variété. En conséquence, Oryza a été adapté pour la variété Bouaké 189 et les simulations ont été faites avec des données climatiques des deux sites testés en Côte d’Ivoire - Korhogo (zone de toxicité ferreuse) et M’bé (zone sans toxicité ferreuse) - pour prédire le rendement potentiel à chaque mois de semis au cours de l’année. Les effets de la toxicité ferreuse n’ont pas été introduits dans le modèle adapté, qui a prédit que les rendements potentiels pour les deux saisons de cultures normales (semis en février et juillet) étaient similaires dans les deux sites. Par la suite, Bouaké 189 a été cultivée au champ dans les deux sites pendant quatre saisons.

On peut voir sur le graphique (Fig. 8) que le rendement réel à M’bé était en effet de 1,7 tonnes par hectare soit moins que le rendement potentiel. Si nous supposons que cela est la différence normale entre le rendement potentiel et le rendement réalisable au champ, et que nous appliquons le même principe aux résultats obtenus à Korhogo, nous découvrons une autre différence de rendement de 3,3 t/ha, qui peut être attribué principalement à l’effet de la toxicité ferreuse sur le site de Korhogo.

« Ces simulations ont été faites en conditions de fertilisation optimale », explique Audebert. « Lorsqu’il a changé les doses d’engrais dans le champ, Sahrawat a constaté une augmentation significative du rendement avec la fertilisation complète (voir texte principal ), mais le rendement final était encore très inférieur au potentiel comme l’a démontré la simulation de fertilisation optimale appliquée à M’bé (voir Fig. 9). En fait, l’engrais agit comme un améliorateur du rendement malgré la présence de la toxicité ferreuse. En ce sens, il fonctionne comme l’amélioration de la gestion de l’eau à travers la construction de diguettes (voir texte principal). »

Figure 9. Rendement réel de parcelles fertilisées en conditions de toxicité ferreuse (Korhogo) comparé au rendement potentiel sans toxicité ferreuse (M’bé)

Figure 8. Pertes de rendement dues aux pratiques de gestion au champ (modélisation) et à la toxicité ferreuse (situation réelle)

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tolérantes à la toxicité ferreuse ou il serait plus précis de dire qu’elles sont adaptées aux sites avec une toxicité ferreuse modérée. Chacune d’entre elles a été homologuée au moins dans un des pays de la région pour ces situations. « Et WITA 12, qui est en cours d’essais avancés dans plusieurs sites en Côte d’Ivoire, est même meilleure », indique Gridley.

Dans le même temps, la caractérisation du pool génétique de Oryza glaberrima utilisée dans le programme NERICA a montré que CG14 est très résistante à la toxicité ferreuse. « Le criblage initial des NERICA a révélé que plusieurs sont résistantes à la toxicité ferreuse », indique Gridley, « mais la toxicité ferreuse sera une cible majeure dans le développement en cours des NERICA de bas-fond à partir des variétés indica (bas-fond) de Oryza sativa. »

Que se passe-t-il à l’intérieur de la plante ?Comme la sélection moderne des plantes devient de plus en plus complexe, les chercheurs essaient de savoir exactement comment fonctionne la résistance ou tolérance à un stress. Découvrir le mécanisme qui sous-tend la résistance d’une variété est la première étape dans la recherche des combinaisons de plantes qui peuvent produire de hauts niveaux de résistance avec la fusion de leurs mécanismes. C’est pour cette raison qu’un projet a été affecté à la recherche sur la toxicité ferreuse dès 1997, l’un des points saillants du travail d’Alain Audebert pendant ses huit années de présence à l’ADRAO.

« Si deux plantes peuvent avoir différents rendements dans le même champ présentant une toxicité ferreuse », déclare Audebert, « nous avons émis l’hypothèse que la plante tolérante/résistante à la toxicité ferreuse pourrait éviter l’accès de la toxicité ferreuse aux racines, répartir différemment le fer entre ses propres parties ou encore exprimer un mécanisme de tolérance au niveau des tissus. Nous avons donc adopté les approches suivantes : prise, partitionnement, et tolérance des tissus. » Pour les sélectionneurs qui veulent combiner les mécanismes de résistance, l’idéal serait que les trois types de mécanismes aient lieu chez des variétés différentes. « Nous avons découvert que certaines variétés ‘créent’ des conditions d’oxydation autour de leurs racines », indique Audebert. « Cela fait qu’une partie du fer ferreux est converti en fer ferrique. En conséquence, ces plantes peuvent former une croûte de fer ferrique insoluble dans leur zone racinaire. » Les variétés qui

présentent ces caractéristiques font l’objet d’études dans la variabilité génétique de cette caractéristique.

Pour étudier le rôle de la répartition du fer entre les parties de la plante, une variété tolérante (CK4), une variété sensible (Bouaké 189) et une variété très sensible (TOX 3069) ont été cultivées dans des parcelles contiguës dans un champ de toxicité ferreuse. Les résultats ont été cohérents pendant la période d’étude de trois ans. « La prise totale de fer n’a pas varié de façon significative entre les cultivars », note Audebert, « montrant que pour cette variété particulière tolérante, il n’y avait aucune barrière à la prise au niveau des racines. Cependant, il y avait des différences significatives dans la répartition entre les différents organes de la plante. » Alors que les variétés avaient une même concentration dans les racines, la variété tolérante a réparti plus de fer dans sa tige et dans ses feuilles mortes, laissant les feuilles vertes significativement libres de fer par rapport à celles des variétés sensibles ou très sensibles (voir Figure 10). En plus, une corrélation directe était évidente entre la concentration de fer au niveau des feuilles vertes et le rendement final en grains.

« Le fer est une composante importante de la chlorophylle, véritable centrale énergétique de la plante », explique Audebert, « il a aussi des interactions avec toutes les principales enzymes et protéines qui constituent la biochimie de la plante. Nous devons donc nous attendre à ce que la toxicité ferreuse affecte la photosynthèse et les autres processus biochimiques d’une manière ou d’une autre. » Les mêmes expériences qui ont montré la répartition différentielle du fer entre les organes de la plante, ont révélé que les feuilles vertes des variétés sensibles devenaient plus minces à des concentrations de fer plus élevées tandis que les feuilles des variétés tolérantes ne l’étaient pas. Cet amincissement des feuilles peut provenir ou r ésulter de la réduction de la photosynthèse et donc de la réduction de la croissance de la plante. Et Audebert d’ajouter : « Nous travaillons présentement sur l’hypothèse selon laquelle un excès de fer dans les feuilles vertes perturbe la photosynthèse. Cela peut se faire par la perturbation de la synthèse chlorophyllienne ou par une action directe sur le processus de la photosynthèse lui-même. » C’est là le travail de l’étudiant en Doctorat Chérif Mamadou de l’Université de Cocody (Abidjan, Côte d’Ivoire), qui a commencé avec l’équipe de physiologie de l’ADRAO, en 2001.

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« Nous étudions aussi la forme que prend le fer à l’intérieur des variétés tolérantes. Ce que nous appelons ‘tolérance des tissus’ peut être liée à la capacité des tissus et des cellules à mobiliser le fer ferreux, par exemple, par chélation – c’est-à-dire, lier la molécule de métal (dans ce cas le fer) à un composé organique, rendant ainsi le métal non réactif », poursuit Audebert.

« Les travaux d’Audebert, Sahrawat et autres, au cours de ces huit dernières années, ont été cruciaux pour la compréhension de la toxicité ferreuse », a déclaré le Directeur général de l’ADRAO, Kanayo F. Nwanze. Avec le départ d’Audebert en 2002, nous fermerons un chapitre important sur la recherche fondamentale dans ce domaine. »

« Vu l’importance que nos partenaires nationaux accordent à la recherche rizicole à travers les Groupes

Figure 10. Différences dans le partitionnement du fer chez différentes variétés (% total de la teneur en fer dans chaque organe)

TigeRacines Feuilles mortes Feuilles vertes

d’action du ROCARIZ, nous comptons faire le point sur ce travail lors d’un atelier dans la deuxième moitié de 2002 », conclut Audebert. Cet atelier sera organisé au siège de l’ADRAO à Bouaké, et devrait aboutir à un résumé détaillé de l’état des lieux sur la toxicité ferreuse dans la riziculture en Afrique de l’Ouest.

« A partir de 2003, il est probable que l’accent de la recherche sur la toxicité ferreuse passe de la phase stratégique à la phase adaptative », explique le Directeur de la recherche de l’ADRAO, Günther Hahne. En termes pratiques pour l’ADRAO, cela voudra dire faire passer le travail du niveau de projet spécial à celui de projets plus élargis sur les bas-fonds et les bassins versants. »

ToléranteCK4

Très sensibleTOX 3069

SensibleBouaké 189

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Dialogue sur les politiques de sécurité alimentaire à base riz en Afrique de l’Ouest et du Centre

La question de culture ‘nouvelle’ En 1993 déjà, une revue externe de l’ADRAO a jugé nécessaire de répondre à la question de savoir « s’il y a besoin d’un effort international en matière de recherche rizicole en Afrique de l’Ouest ? » Cette question a été posée plusieurs fois de par le passé, et découlait en partie du fait de la mauvaise conception selon laquelle le riz n’était pas une culture indigène du continent africain, mais avait été plutôt introduit de l’extérieur. A ce jour, beaucoup de personnes considèrent encore le riz comme une culture ‘nouvelle’ et non traditionnelle à l’Afrique. La réalité est que le riz – au moins le riz indigène africain (Oryza glaberrima) – est cultivé en Afrique depuis au moins 3500 ans. En plus, les populations des pays de la Côte Ouest – Gambie, Guinée Bissau, Guinée, Sierra Leone, Libéria et Ouest de la Côte d’Ivoire – avaient le riz comme nourriture de base depuis fort longtemps. Il constituait jusqu’à 45-84 % de leur consommation de céréales dans les années 1960 !

Cependant, aujourd’hui encore, le label ‘nouveau’ contrarie les efforts visant à promouvoir le développement du secteur rizicole dans la région, tandis que les populations

elles-mêmes ont une demande que la production locale ne peut satisfaire.

Aussi vieux que le riz puisse paraître comme culture africaine, on ne peut nier l’accroissement aigu de sa consommation en Afrique de l’Ouest depuis les années 1970. Pendant que la plupart des pays en développement dans le monde enregistraient une croissance ‘stable’ dans la demande en riz à raison de 3 % par an entre 1975 et 1983, le taux de croissance moyenne en Afrique de l’Ouest dépassait 10 %. Toutefois, ce chiffre cache une grande disparité entre les pays. La demande a augmenté rapidement dans des pays traditionnellement non-consommateurs de riz. Par exemple, le Nigéria a enregistré un taux de croissance annuelle de 25 %. Même des pays traditionnellement consommateurs ont enregistré une croissance rapide à l’exemple la Côte d’Ivoire avec un taux de 15 %.

Causes et effetsSi nous comparons ces chiffres à ceux de la croissance de la population au cours de la même période, il est clair que la croissance de la population qui était en moyenne de 2,5 à

Dans un mauvais environnement économique, toute activité ‘économique’ peut ne pas être viable et la production rizicole en Afrique de l’Ouest n’échappe pas à cette règle. L’ADRAO est bien placée pour influencer la politique

gouvernementale dans ses pays membres, tout simplement parce que c’est une association politique à part entière. Les économistes de l’ADRAO étudient les tenants et aboutissants de tout aspect lié à la culture et à la commercialisation du riz, en vue de fournir des informations vitales visant à aider les gouvernements à adopter des politiques appropriées pour les riziculteurs. Du point de vue politique, c’est une corde raide, mais il faut que les petits producteurs soient représentés aux niveaux les plus élevés, et nous pensons qu’il est de notre devoir de jouer ce rôle.

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2,7 % par an n’est pas uniquement responsable de ces fortes augmentations de la demande.

L’une des caractéristiques majeures des années 1970 a été la sécheresse qui a affecté la sous-région. La zone la plus durement frappée, le Sahel, est l’endroit où l’on cultive beaucoup de céréales traditionnelles comme le mil et le sorgho. Cette sécheresse a causé l’échec des cultures à une grande échelle de sorte qu’il a été nécessaire d’importer de grandes quantités de céréales pour nourrir la population. Le riz était l’une des composantes majeures des importations céréalières de l’époque.

La sécheresse a aussi entraîné l’exode rural, en particulier vers les régions côtières. La migration impose des changements majeurs dans le mode de vie d’une personne. Par exemple, l’immigrant n’est presque toujours plus en contact avec sa famille élargie. Ceci a un effet direct sur le mode d’alimentation. La transformation d’un aliment de base comme l’igname demande du temps ; pour une grande famille, cela peut en valoir la peine, mais juste pour quelques personnes, on peut la considérer à juste titre comme une activité prenant fastidieuse. Pour quelqu’un qui vit en ville, le temps est précieux. D’abord, il/elle en dispose de très peu parce qu’il/elle travaille pour gagner sa vie et doit parcourir une certaine distance pour aller à son travail et en revenir. De ce fait, les citadins ont tendance à choisir des aliments dont la préparation ne demande pas du temps. Deuxièmement, les

ressources ‘naturelles’ facilement disponibles en milieu rural – bois de chauffe – ne sont pas aussi abondantes en ville. Si le combustible devient soudainement une denrée rare, il est raisonnable d’opter pour des nourritures qui en utilisent peu, en d’autres termes, des nourritures dont la cuisson est rapide. En plus de tout cela, la plupart des citadins doivent acheter leur nourriture tandis que les habitants des zones rurales produisent la leur. Ainsi, au moins dans un premier temps, le coût bas du riz importé a occasionné une attraction supplémentaire pour cette céréale.

« L’importance du facteur temps dans la préférence par les citadins du riz par rapport aux denrées traditionnelles », explique l’économiste des politiques de l’ADRAO, Frédéric Lançon, « se révèle dans le fait que la préférence demeure même si le prix du riz augmente. » Par exemple, une étude de la consommation au Burkina Faso après la dévaluation du franc CFA a montré que même après l’augmentation du prix du riz importé, les consommateurs ont maintenu leur niveau de consommation au détriment d’autres aliments.

Entre 1975 et 1985, les importations de riz vers l’Afrique de l’Ouest sont passées de 400 000 tonnes par an à 2 millions de tonnes. Entre temps, la sous-région est passée d’une production de 72 % du riz qu’elle consomme dans les années 1960 à 59 % dans les années 1980.

La réponseNaturellement, les gouvernements se sont inquiétés de la dépendance de leurs pays sur les importations d’une denrée alimentaire de base et se sont attelés à re-dynamiser la filière de production de riz.

Dans les années 1960 et 1970, le succès de l’agriculture a atteint son point culminant avec la Révolution verte qui a porté la production de blé et de riz à de nouveaux sommets, en particulier en Asie. De façon « fortuite », tout ministre africain de l’agriculture a dû penser « que la culture que nous voulons tant re-dynamiser se porte donc si bien. » La solution était simple : apporter les variétés de riz de la Révolution verte en Afrique, établir de vastes programmes d’irrigation et regarder le processus se mettre en marche !

En fait, l’idée d’importer des solutions exotiques aux problèmes de l’agriculture africaine n’avait rien de nouveau. On a vu la même situation au milieu des années 1900 pendant la colonisation. Mais, les colonisateurs n’ont pas réussi à

Figure 11. Tendances rizicoles dans les Etats membres de l’ADRAO. 1961-2000 (Source : FAO-STAT 2001)

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mettre en place un système durable principalement parce qu’ils imposaient leurs idées aux paysans locaux et géraient tout eux-mêmes. Quand ils sont partis, ils ont emporté avec eux leur savoir-faire et tout s’est effondré. Mais, ce qui est sûr, c’est que la Révolution verte était toute autre chose … n’est-ce pas ?

La construction de grandes infrastructures d’irrigation était également soutenue par les agences donatrices – après tout, c’était l’époque où les donateurs voulaient de la visibilité dans les pays récipiendaires, et il n’y a rien de plus visible qu’un grand barrage et la structure d’irrigation qui l’accompagne !

Ainsi, les gouvernements et les projets des bailleurs de fonds ont mis en place de nombreux projets d’irrigation à travers toute la région en assurant la gestion globale et l’appui à chaque projet. « Une chose que nous enseigne l’histoire » a noté une fois un sage, « c’est que nous ne retenons rien de l’histoire. » Les paysans étaient surtout ‘utilisés’ comme employés dans les projets – ils n’avaient aucun enjeu de propriété dans les parcelles qu’ils cultivaient et aucune responsabilité de gestion au niveau de l’aménagement. Sans responsabilité, ils n’avaient pas d’expérience en gestion des aménagements étant contraints à ne s’occuper que de leurs propres parcelles.

Le concept d’autosuffisance en riz revenait coûteux : d’un côté, les gouvernements subventionnaient la production

par l’aide et la maintenance des aménagements ainsi que l’approvisionnement en intrants, pendant que de l’autre côté, ils contrôlaient le prix du riz sur le marché pour s’assurer qu’il était à la portée des consommateurs ! Ainsi, à différents moments, au milieu des années 1970 et au-delà, les gouvernements ont connu des crises économiques et ont dû couper leurs allocations à la maintenance des aménagements et l’appui à la production. Lorsque les gouvernements et projets se sont retirés de la gestion des aménagements, les systèmes se sont vite détériorés du fait que les paysans n’avaient aucune expérience en matière de gestion d’aménagements.

Puis, dans les années 1980, les gouvernements ont été ‘contraints’ d’adopter des réformes économiques, en particulier celles liées à l’ajustement structurel. L’un des effets immédiats de ces réformes a été la libéralisation du commerce. C’est un processus continu depuis l’ajustement structurel et il devient de plus en plus régulé sous l’Organisation mondiale du commerce. Les effets des réformes économiques ont été exacerbés lorsque l’Indonésie a atteint l’autosuffisance en riz pour la première fois au milieu des années 1980 (et depuis lors elle a été un grand exportateur de riz), ce qui a contribué à une baisse majeure du prix du riz au niveau mondial, rendant la production locale difficile à supporter face aux importations bon marché. Vers la moitié des années 1990, l’aide internationale a baissé de manière drastique et le contexte géopolitique en Afrique changé de manière significative. Les gouvernements ne voyaient plus la nécessité d’une approche ‘adoucie’ et ont donc durci leurs réformes économiques. Vers la fin 1995, la plupart des gouvernements africains avaient complètement supprimé leur appui à la production rizicole. Ainsi, la question de la compétitivité du riz local par rapport aux importations bon marché s’était posée. La production locale sans subvention gouvernementale peut-elle rivaliser avec le riz à bas prix sur le marché mondial ?

Lorsque la libéralisation du marché a commencé au milieu des années 1980, le prix du riz au niveau mondial était en hausse. Ceci a servi d’incitation aux paysans et a entraîné une hausse du prix du riz local au niveau des négociants et revendeurs. Malgré la dévaluation du franc CFA et d’autres monnaies ouest africaines, le prix du riz importé a baissé en 1998 et a favorisé les importations. Entre temps, l’exode rural a donné un coup de pouce à la consommation. En plus, la levée de l’interdiction sur l’importation du riz au Nigéria

La grande visibilité était recherchée tant par les gouvernements nationaux que par les donateurs

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a entraîné une forte croissance des importations de riz en direction de ce pays, passant de 300.000 tonnes en 1993 à près de 1,5 millions de tonnes à la fin des années 1990.

Ainsi, les projections de production et demande de riz pour la région prévoient une augmentation alarmante des importations de riz au cours de la première décennie du 21e siècle, initialement à environ 4,5 millions de tonnes en 2010 et entre 6,5 et 10 millions de tonnes vers 2020. Des questions sérieuses se posent quant à la capacité des économies nationales à supporter ces niveaux d’importations. La nécessité d’accroître la production locale de riz est devenue donc à la fois une question économique et politique. Entre temps, des changements, qui affecteront sérieusement le volume des surplus du riz à exporter, sont en cours en Asie. En particulier, les pays asiatiques diversifient leur production agricole vers des cultures autres que le riz. Des limites sont imposées aux superficies rizicultivées à mesure que l’urbanisation galopante exerce des pressions accrues sur les terres productives et l’eau. La demande intérieure s’accroît avec les niveaux sans cesse croissants de la population (malgré une stagnation de la consommation par tête d’habitant). C’est là une incitation supplémentaire pour les pays ouest-africains à diminuer leur dépendance sur le marché mondial pour leur approvisionnement en nourriture de base.

Et arriva L’ADRAO …L’ADRAO a été créée en 1971 dans le sillage de la Révolution verte en Asie. Les membres fondateurs voulaient un mécanisme par lequel la technologie de la Révolution verte pourrait être importée et adaptée au niveau local. La période était appropriée puisque le boom de la consommation du riz avait réellement commencé dans la région au milieu des années 1970.

Dès 1978, l’ADRAO a sollicité les services d’une équipe de l’Université de Stanford (Etats-Unis) pour mener une étude détaillée sur la compétitivité des systèmes de production de riz local dans cinq pays ouest-africains. Par la suite, les économistes et étudiants ont mené pour l’ADRAO des études répétitives au milieu des années 1990 visant à voir l’évolution de la compétitivité. L’une des mesures utilisées a été le rapport de coûts des ressources intérieures ou DRC qui permet de mesurer la rentabilité socioéconomique de la production du riz local (voir Encadré ‘Rapport des coûts en

ressources intérieures pour la définition’). Pendant plus de 15 à 20 ans, tous les pays étudiés ont montré une tendance positive (c’est-à-dire un DRC décroissant, voir Tableau 2). Pendant cette période, la Côte d’Ivoire est passée à une position d’avantage comparatif en matière de production de riz, tandis que le Mali et la Sierra Léone ont amélioré les leurs ; seul le Sénégal est demeuré dans une situation de désavantage.

Ratio du coût en ressources intérieures

Le ratio du coût en ressources intérieures ou DRC mesure le ratio entre les facteurs intérieurs utilisés pour produire une unité de riz (ex. main-d’œuvre et capital investi dans la production) et la valeur ajoutée générée par cette unité de riz (ex. la valeur de la production moins tous les coûts d’investissement comme les semences, les engrais, l’énergie). On calcule le DRC en utilisant les prix de référence – c’est-à-dire les coûts qui auraient cours sans l’intervention du gouvernement sur les marchés des intrants et des produits (ex. subventions sur les prix des engrais, taxes sur les importations de riz) et dans un marché sans distorsions (ex. monopole). Si le rapport est supérieur à un, trop de ressources intérieures sont investies dans la production du riz par rapport à la valeur ajoutée générée par l’activité de production – il n’y a aucun avantage comparatif à produire du riz et les ressources intérieures seraient utilisées de manière plus efficace si elles étaient allouées à d’autres activités de production. Par contre, si le rapport est inférieur à un, le riz est produit en utilisant moins de ressources intérieures que la valeur ajoutée générée – les producteurs de riz ont, dans ce cas, un avantage comparatif.

Tableau 2. Changements dans le rapport de coût en ressources intérieures Pays 1978 1993 1995 1996

Côte d’Ivoire 1,68 1,02 0,73

Mali 0,69 0,40

Sénégal 1,66 1,12

Sierra Léone 0,89 0,55 Sources : CERDI Université d’Auvergne ; Université de Stanford ; ADRAO.

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L’amélioration de la compétitivité des systèmes locaux peut s’expliquer, d’une part, par l’amélioration de la productivité et d’autre part, par la réduction des coûts de production. La dépréciation des monnaies ouest-africaines face au dollar américain et la tendance à la hausse constatée dans les prix du riz au début des années 1990 ont été des facteurs qui ont contribué à cet état de fait.

« La compétitivité est une question complexe », indique Lançon. « Par exemple, le transport est une dépense majeure dans le coût de marché de tout produit, y compris le riz importé. Ainsi, dans des pays côtiers comme le Sénégal, le riz importé est très compétitif, tandis que dans des pays enclavés comme le Mali, le prix du riz importé est gonflé par les frais de transport terrestre. » Bien sûr, cette règle économique s’applique à tous les produits presque partout. « La même règle peut fonctionner contre les producteurs dans les zones reculées », poursuit Lançon, « en ce sens que les frais de transport jusqu’au marché peuvent rendre la commercialisation non rentable pour le paysan malchanceux. » En retour, cela peut constituer un effet dissuasif majeur à ce que les paysans reculés augmentent leur production de riz.

« Dans beaucoup de pays de la sous-région, la qualité du riz local est un problème majeur », affirme, pour sa part, Aliou

Diagne, économiste de l’évaluation de l’impact à l’ADRAO. « Le riz local a la solide réputation d’être inférieur au riz importé et souffre de cela. » En fait, le Sénégal est un cas où, au cours des dernières années, la production locale est allée en pure perte alors que les consommateurs achetaient de grandes quantités de riz importé d’Asie.

Ici, la leçon pour l’ADRAO et les pays qu’elle essaie d’aider est que la filière riz doit être revue et adaptée de manière holistique. « Les politiques, toutes seules, ne peuvent rien apporter », ajoute Lançon, « bien que de ‘mauvaises’ politiques peuvent rendre des aspects de la filière peu attrayants et par la suite insoutenables. La politique doit plutôt être utilisée pour permettre un bon fonctionnement de la filière riz. Les paysans ont besoin d’encouragements, sinon d’incitations pour améliorer leur productivité et la qualité de leurs produits. Les transformateurs ont besoin du même type d’encouragement pour améliorer la qualité de leur travail, et la principale incitation, ce sera le profit. Si les consommateurs continuent de considérer le riz local comme un produit inférieur, l’accroissement de la production pourrait ne pas servir à grand-chose. Cependant, si les gouvernements s’y mettent à tous les niveaux – pour aider les paysans à améliorer les rendements, les transformateurs

Le séchage du riz dans des rues poussiéreuses l’expose à la poussière et aux cailloux, ce qui réduit la qualité sur le marché

Il existe une technologie améliorée pour la transformation, mais elle n’est pas utilisée à ses

capacités optimales à cause du manque d’incitation à produire des grains de haute qualité

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à améliorer la qualité, et faire la publicité de la qualité améliorée des produits locaux aux populations – alors tout doit marcher dans l’intérêt de chacun. »

Cependant, l’ADRAO ne doit pas se contenter d’utiliser ses outils d’analyse et transmettre les résultats à ceux qui doivent les utiliser. Les décideurs politiques eux-mêmes doivent pouvoir comprendre, interpréter et tirer leurs propres conclusions des analyses politiques. « La participation est cruciale », explique Lançon. « Il importe que tous les acteurs impliqués dans la production rizicole comprennent la valeur de l’analyse des politiques, mais aussi qu’ils soient impliqués dans le dialogue des politiques. L’ADRAO peut fournir les outils d’analyse des politiques ainsi que la formation dans leur utilisation et leur interprétation. »

Dans l’arène globale du dialogue des politiques, l’ADRAO a certains avantages par rapport aux systèmes nationaux, précisément à cause de son statut et de son rôle dans la sous-région. De manière spécifique, l’ADRAO est un centre de recherche ayant pour mandat de conduire des recherches sur le riz y compris des recherches sur les politiques. Elle est aussi une association intergouvernementale de pays membres, en tant que telle, elle a le soutien politique de

ses membres tout en étant, physiquement, en dehors des frontières politiques nationales. « De part notre position, nous pouvons réunir des représentants de différents ministères des pays qui, autrement, n’auraient pas nécessairement travaillé ensemble », a poursuivi Lançon. « Par exemple, nous avons joué un rôle d’intermédiaire–facilitateur en réunissant dix types d’acteurs au Nigéria pour discuter des priorités en matière de recherche et de politiques » (voir Encadré ‘Etude de cas : le Nigéria’).

« L’ADRAO et ses partenaires disposent des tech-nologies », souligne le Directeur général Kanayo F. Nwanze. « Par exemple, les NERICA pour améliorer la productivité dans les plateaux pluviaux, les variétés Sahel et autres variétés pour l’écologie irriguée du Sahel et la batteuse-vanneuse pour améliorer la qualité des produits bord champ. Le même concept de participation qui a été utilisé pour développer et disséminer ces technologies doit être appliqué au dialogue des politiques. »

Avec un financement de l’USAID, l’ADRAO s’est lancée dans une importante revue de la filière riz au Nigéria sur la base de cette approche holistique (voir Encadré ‘Etude de cas : le Nigéria’). « Si nous pouvons obtenir une intégration des sous-secteurs au Nigéria et mettre en place des politiques appropriées pour l’ensemble de la filière riz, nous aurons un modèle à appliquer ailleurs dans la sous-région et au-delà », a conclu Lançon.

Au Nigéria, l’essentiel de la capacité de transformation est assuré par des petites unités de transformation

Même après avoir gagné la bataille contre les maladies, les insectes et les adventices dans les champs, sur le

marché, le riz local peut encore ne pas être en mesure de concurrencer avec les produits importés.

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Etude de cas : le Nigéria

« Si nous ne pouvons pas faire quelque chose pour aider le Nigéria, nous n’avons qu’à tout laisser tomber! ». « Cette déclaration du Directeur général Kanayo F. Nwanze peut paraître dure, mais le potentiel rizicole au Nigéria est énorme, et pour l’ADRAO, ignorer le Nigéria équivaudrait à diminuer de moitié son impact potentiel. » Ce n’est pas une exagération du fait que c’est le point de vue d’un ressortissant du Nigéria. La moitié de la population de la sous-région vit au Nigéria et on y trouve la moitié des surfaces de riziculture de la sous-région.

Il y a trente ans de cela, l’agriculture était la principale activité économique du pays, contribuant pour 70 % au PNB. Dans les années 1990, elle n’a contribué que pour 30 %. Le riz en lui-même est passé de l’état de produit de luxe à celui d’aliment de base. La demande des consommateurs s’est accrue en moyenne de 6 % par an. Le pays qui était autosuffisant en riz dans les années 1960 est devenu complètement dépendant des importations. Les importations de riz pour la seule année 1999 se sont élevées à un million de tonnes, qui ont coûté au pays un demi-milliard de dollars américains.

Potentialités et contraintes« Le Nigéria, c’est toute la sous-région en miniature », affirme Olaf Erenstein, économiste de la production à l’ADRAO. « Il s’étend de la forêt côtière pluvieuse dans le Sud au Sahel dans le Nord. » Avec ses zones agro-écologiques, tous les types de riziculture connus dans la région sont possibles – riz de mangrove et eau profonde, riz pluvial de plateau et de bas-fond et riz pleinement irrigué. Cependant, toutes les écologies rizicoles du pays connaissent des rendements faibles et décroissants, partiellement à cause de l’accroissement des coûts de production et du manque d’intrants (surtout les engrais). Dans le secteur irrigué, on fait état de l’abandon d’infrastructures à forte intensité de capitaux établis dans les années 1970 et 1980 !

« La commercialisation constitue un autre domaine d’inquiétude », poursuit Erenstein. « Le riz local a une piètre image sur le marché comparativement au riz importé. » Cela s’explique par plusieurs raisons dont la qualité des grains n’est pas des moindres – la manipulation après la récolte et la transformation du riz local introduisent des corps étrangers (en particulier des cailloux), ce que le consommateur ne peut accepter. En conséquence, le riz local souffre d’une pénalité de 20 à 30 % sur le prix du marché. Et pour compliquer les choses, par rapport au riz importé immédiatement disponible, le riz local n’est pas régulièrement disponible sur le marché. « Tout le système de commercialisation est devenu un cercle vicieux », poursuit Erenstein, « avec une mauvaise qualité entraînant de mauvais prix et une mauvaise image sur le marché, puis les mauvais prix constants jouant un rôle dissuasif à amener les producteurs à améliorer leurs productions. »

« Il est clair qu’il faut des changements profonds », ajoute Frédéric Lançon, économiste des politiques, « et beaucoup de ces changements devront se faire au niveau politique de sorte qu’ils puissent être mis en œuvre. Sinon, ce sera le statu quo. »

Etude de la filière rizL’ADRAO exécute un projet d’étude de deux ans sur le secteur riz. Financé par l’USAID, ce projet a pour but de formuler une stratégie saine et économiquement viable pour l’économie du riz au Nigéria. Les objectifs spécifiques de ce projet sont les suivants :

• Fournir une analyse à jour de l’économie du riz au Nigéria – en vue de décrire, documenter et analyser les tendances majeures et les contraintes sous-jacentes, leurs causes et leurs effets ;

• Identifier les opportunités de développement de l’économie du riz, y compris des solutions possibles aux contraintes majeures et les ‘voies’ d’opportunité ;

• Mettre au point un plan stratégique pour le développement de l’économie du riz dans un monde compétitif ;Jeter les bases d’un travail de mise en œuvre subséquente du plan stratégique.

Pendant la première année (de novembre 2000 à novembre 2001), les données disponibles publiées ont été revues par le chercheur-visiteur Godwin Akpokodje de l’Institut de recherches économiques et sociales du Nigéria (NISER). Akpokodje a aussi contribué à une revue des institutions et politiques. Tout ceci a abouti à un document sur l’état des lieux. Dans le même temps, les acteurs de la filière riz ont été identifiés et consultés en vue de former un partenariat. En novembre 2001, un premier atelier des acteurs a été organisé et réunissait toutes les parties appropriées pour faire la revue des résultats de la première année d’activités du projet et planifier les activités de suivi pour la deuxième année.

La politique rizicole au Nigéria« Au cours de ces 30 dernières années ou presque, la filière riz au Nigéria a été caractérisée par une participation active du gouvernement et de sérieuses incohérences », proclame Akpokodje (voir Figure 12). « Les hésitations entre la politique libérale et le protectionnisme ont été contre-productifs pour le secteur riz puisque les acteurs à tous les niveaux ne pouvaient pas faire une planification à long terme. »

« Alors que la politique commerciale a été perçue comme l’option majeure pour le développement de la filière », indique Lançon, « il a manqué de politique d’appui pour tirer profit de la protection offerte aux différentes périodes. »

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L’importance du projet de la filière riz est qu’il doit constituer la base de la stabilité à moyen et long terme. « L’ADRAO a les technologies et l’expérience dans beaucoup de domaines à améliorer dans la filière riz au Nigéria », affirme Nwanze. « Il est vrai que la politique a un rôle majeur à jouer, mais c’est en créant l’environnement propice que la politique joue son rôle clé. Le Nigéria est déjà un pays pilote au sein de l’Initiative africaine sur le riz (voir ‘L’Initiative africaine sur le riz : disséminer les NERICA en Afrique subsaharienne’, pages 9-14) et les NERICA sont une composante majeure de ce que nous avons à offrir, mais il y a des problèmes cruciaux à résoudre pour rendre l’ensemble de la filière riz viable et durable. »

A partir de ce qu’on a appris jusqu’ici de l’étude de la filière, il est probable que l’ADRAO recommande un ciblage des politiques et technologies. Très souvent, les recommandations et les politiques trop générales ne permettent pas d’atteindre le potentiel d’une écologie ou d’un secteur particulier. Le développement de l’ensemble de la filière riz dépendra sûrement de l’amélioration de l’accès des paysans aux intrants et de la durabilité de cet accès. Ici, le crédit sera aussi une question vitale. La question de la commercialisation du riz local nécessitera une initiative majeure en vue de l’amélioration de la capacité et de la qualité de transformation, qui à son tour peut nécessiter un appui financier et une formation. Dans le même temps, il sera nécessaire de mener une vaste campagne de sensibilisation pour pleinement informer les consommateurs des améliorations apportées à la qualité du riz local en sorte qu’ils soient plus disposés à l’acheter.

« Cela semble gigantesque comme œuvre », conclut Nwanze, « mais je suis persuadé que le Nigéria peut et doit devenir un grand centre de production de riz dans la sous-région et donner l’exemple à suivre à d’autres pays. »

Figure 12. Séquence de la politique rizicole au Nigéria

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Integrer le VIH/SIDA dans la recherche-développement agricole

On estime à 25 millions le nombre d’Africains déjà infectés par le VIH. La majeure partie de ces malades sont à la ‘fleur’ de l’âge, le groupe d’âge 15-49 ans – la principale force de travail des économies agricoles. Le VIH et le SIDA sévissent dans tous les pays et ce chiffre s’accroît avec de nouvelles infections tous les jours. Le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Togo ont déjà atteint le ‘seuil’ de 5 % à partir duquel une part significative de la population active commence à succomber à la maladie.

En tant qu’activité occupant le plus grand nombre de personnes dans la région, l’agriculture va souffrir autant que tous les secteurs. La main-d’œuvre sera réduite suite aux décès et handicaps des bras valides. Les familles paysannes souffriront de la perte de leur force de travail et de la perte de revenu subséquente. Il sera difficile aux plus pauvres de produire assez de nourriture pour subsister.

Un exemple typique C’est une scène d’une tranquillité apparente : Nancy Ngozo* est assise à l’ombre d’un kolatier au milieu des terres familiales. A côté d’elle, sa mère berce sa fillette tandis que sa nièce tourne en rond dans les parages. Il y a de cela seulement deux ans, la vie de la famille Ngozo a été déstabilisée par la mort du père de Nancy. Juste le

temps de quelques petites années, ils sont passés d’un état modérément nanti et presque autosuffisant du point de vue alimentaire à un état de dénuement et pas assez de temps pour travailler et produire des cultures vivrières.

« Lorsque mon père était malade », explique Nancy, « j’ai dû abandonner l’école secondaire pour m’occuper du champ. » Elle n’est jamais retournée à l’école et gère, maintenant, un petit kiosque (restaurant) dans le village de Hakena pour compléter le revenu familial.

Le village de Hakena n’a que 30 ans d’existence. L’agronome et point focal du VIH à l’ADRAO, Frank Abamu explique : « Au début des années 1970, le gouvernement a investi dans les plantations de palmiers à huile à grande échelle. Ces villages, situés seulement à 30 km d’une frontière internationale, étaient un pur produit des besoins du projet pour les ouvriers agricoles sur le site. » En conséquence, Hakena est cosmopolite, avec au moins cinq grands groupes ethniques représentés dans la population. « En plus », poursuit Abamu, « la plupart des travailleurs sont des temporaires ou des saisonniers et ceux qui ne sont ni l’un

Le VIH/SIDA est une pandémie mondiale qui affecte tous les secteurs de la société, et l’agriculture ne fait pas exception. La FAO estime que 7 millions d’agriculteurs sont morts du SIDA à travers le monde, sans compter

ceux qui sont handicapés par la maladie ou appauvris par la perte de bras valides. Le GCRAI reconnaît qu’il est temps d’inclure le VIH/SIDA dans son programme, et l’ADRAO joue un rôle prépondérant dans cette initiative à l’échelle du système.

* Les noms des personnes (sauf ceux des cadres et des collaborateurs de l’ADRAO), ainsi que les noms des lieux et des établissements ont été modifiés dans ce chapitre afin de protéger leurs identités.

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ni l’autre prennent au moins un certain temps pour visiter leurs villages d’origine. Cette situation fait que le village est une zone à haut risque potentiel de l’infection du VIH. Et c’est la raison de notre présence ici. »

En août 2001, le gouvernement norvégien a envoyé Astrid Tveteraas à l’ADRAO pour mener, dans le cadre de sa thèse de la maîtrise, des études sur les mécanismes de gestion des problèmes relatifs au VIH/SIDA dans les ménages ruraux. Après trois semaines à Hakena, Tveteraas était déçue. « Il y a de gros problèmes ici », explique-t-elle, « le plus important c’est que le VIH/SIDA est un sujet tabou dans cette communauté et les gens ne veulent pas ou ne peuvent pas en parler. Lorsque nous prenons les mécanismes de gestion, Hakena n’est pas un endroit où les familles endeuillées peuvent effectivement lutter. » Lorsqu’un travailleur tombe malade, Oilpalm, SA. octroie jusqu’à 10 mois de congé de maladie. « De ce fait, lorsque le SIDA frappe, il est fort probable que la famille aura quitté le village bien avant la mort de l’employé malade. C’est seulement ceux qui ont d’autres parents employés par la plantation qui peuvent se hasarder à rester (voir Encadré ‘Etudes de cas’). Pour compliquer les choses, il y a plus d’employés à la plantation Oilpalm SA. de Hakena que de travail, et de

Etudes de cas

Depuis près de 20 ans, Marie-France et Claudette sont toutes

les deux mariées à Jean-Paul Ouattara, qui était relativement

un cadre de Oilpalm SA., lorsque la maladie attaqua en 1994 et

entraîna sa mort en 1999. Marie-France et Claudine ont eu de la

‘chance’ en ce sens que puisque Marie-France travaillait dans la

pépinière de Oilpalm SA., elles étaient en mesure de rester dans

le village. Mais, le poste de Marie-France ne lui donnait droit qu’à

la catégorie de logement la plus basse – une seule chambre. « Les

deux femmes devaient se contenter de cette chute sérieuse de

leur standing », explique Tveteraas, « elles vivent dans une maison

plus petite, mangent moins bien et sont maintenant séparées de

trois de leurs enfants. » Avant sa maladie, Jean-Paul entretenait un

jardin à côté de la maison et y cultivait du maïs et des ignames

qui assuraient la base alimentaire de la famille. Ils atteignaient

alors pratiquement l’autosuffisance alimentaire. Mais elles ont dû

abandonner la culture de légumes parce qu’elles n’en avaient

plus le temps et se trouvent donc obligées d’acheter tout ce

qu’il leur faut. Avant la mort de Jean-Paul, la famille consommait

régulièrement de la viande, du poulet et du poisson. Aujourd’hui,

le poisson est un luxe et elles ne peuvent plus se permettre de la

viande ou du poulet. L’aîné des garçons est infirmier dans leur

pays et s’occupe maintenant de trois jeunes enfants simplement

parce que l’école y coûte moins cher qu’à Hakena. Claudette,

la veuve la plus jeune, travaille au marché de Hakena et dispose

donc d’un revenu journalier. Elle gère cet argent dans le cadre

d’un club d’épargne – elle cotise 5000 CFA (près de 7 dollars) par

semaine au club qui compte dix femmes, ce qui fait une somme

globale de 50.000 CFA (environ 70 dollars).

« Ces femmes s’en sortent bien », explique Tveteraas, « en

partie à cause du large réseau social de leur mari défunt. Les

nombreux amis ont beaucoup aidé pendant les cinq années de

maladie de leur mari. »

Le mari de Annette était enseignant à l’école de Hakena et,

bien que n’étant pas un employé direct de Oilpalm, SA, ils vivaient

dans une bonne maison et mangeaient bien. Mais, Annette n’était

ni enseignante ni employée de Oilpalm, SA. Elle devait donc

quitter sa maison lorsque son mari est mort en 2000. Annette a

pu retourner à Hakena grâce à une de ses tantes qui travaillait

pour Oilpalm, SA. Cette tante ne disposait que d’une maison de

deux pièces. Annette a repris son premier travail de préparation

et vente de gâteaux au marché. Mais si cette activité lui procurait

de ‘l’argent de poche’ en plus du salaire d’enseignant de son

mari, elle doit maintenant habiller et nourrir quatre jeunes enfants

avec son maigre revenu.

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ce fait, un certain niveau de perte de main-d’œuvre n’a pas de conséquence sur la compagnie.

« Pendant mon séjour ici », poursuit Tveteraas, « j’ai interviewé trois familles dans lesquelles le chef de famille homme est mort au cours des trois dernières années. Pour être franche, il n’y a pas de preuve que l’un de ces hommes décédés est mort du SIDA ou de causes connexes. On ne peut que faire une généralisation sur les mécanismes de gestion et l’impact de la mort ou de l’incapacité du chef de famille pourvoyeur sur le bien-être global et financier de la famille. »

La famille Ngozo fait partie de ce lot, et peut-être même M. Ngozo est mort de problèmes cardiaques et non du SIDA.

Hakena représente à peine un peuplement rural africain typique où les habitants seraient totalement dépendants de l’agriculture. C’est là où la famille Ngozo est d’une certaine aide pour le travail de Tveteraas : « Les Ngozo ont toujours vécu ici avant même l’établissement de la plantation de palmiers à huile », a-t-elle expliqué. « Ils constituent en fait, l’une des quelques familles, ici, qui dépendent de l’agriculture. » Mais cela ne facilite en rien l’interprétation de leur situation pour la thèse de Tveteraas. « Leur situation économique globale est très complexe », poursuit Tveteraas, puisqu’il est fort possible qu’ils aient économiquement souffert de la tendance continue à la baisse des prix du café et du cacao, même si le chef de famille n’était pas mort. » Dans le passé, les membres de la famille mangeaient bien ou du moins mieux qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, ils se plaignent partiellement d’un ‘manque de bras valides’ pour la réduction de leur régime alimentaire. Madame Nancy-mère est maintenant d’un certain âge et tous ses cinq autres enfants habitent la grande ville la plus proche (à environ 60 km). « Cette situation est même plus grave », déclare Tveteraas, « puisque leurs coutumes interdisent à Nancy-fille de s’approcher du feu à cause de son bébé. Par conséquent, elle ne peut s’occuper de la cuisine à la maison. »

Cependant, tout n’est pas sombre pour les Ngozo. Ils ont adapté leur agriculture à leur nouvelle situation et font vivre quatre travailleurs et leurs familles pour gérer ce qui reste du champ. Ils ont cessé de cultiver des ignames et ne cultivent que du manioc pour la consommation familiale. Avec la chute des prix du café et du cacao, la principale

Perceptions du VIH et du SIDA : défis et obstacles à la recherche

Le SIDA est un sujet très sensible dont les gens hésitent à parler en Afrique de l’Ouest. Le défi est donc d’obtenir des informations pertinentes sans insister outre mesure sur le VIH et le SIDA.

« L’incapacité pour le projet à collecter des données spécifiques sur le SIDA était manifeste à tous les niveaux », a déclaré Tveteraas. « Du point de vue technique, il n’y a pas de structure de dépistage du VIH à Hakena ou dans les villages environnants. De toutes les façons, même s’il en existait, la plupart des gens à qui j’ai parlé ne voulaient pas savoir s’ils avaient le VIH. »

Il y a au moins trois structures potentielles d’information médicale pour les habitants de Hakena – la direction de Oilpalm, S A., elle-même, la clinique et l’école. Aucune de ces structures n’a voulu donner des informations au projet, même sur une base anonyme.

« Le VIH/SIDA est un sujet tellement tabou que même si quelqu’un savait que la maladie existait dans sa famille, il ne m’en aurait pas parlé », explique Tveteraas. « Dès le premier contact sur le terrain, j’ai compris qu’il serait impossible d’identifier les ménages affectés par le VIH/SIDA. C’est pourquoi nous avons décidé de parler de longues maladies ayant entraîné la mort et utilisé celles-ci pour analyser les mécanismes de gestion qui devraient fondamentalement être les mêmes pour les familles affectées par le SIDA. »

« Ce que nous avons vu à Hakena », déclare Frank Abamu, le point focal du VIH, à l’ADRAO, « est un avant-goût des différences entre la situation en Afrique de l’Ouest et celle en Afrique du Centre et de l’Est. La-bas, le VIH/SIDA a une plus longue histoire et le nombre de victimes attribuées au SIDA est déjà très frappant. Dans la plupart des pays ouest-africains, le SIDA demeure relativement un facteur peu connu dans la vie quotidienne des paysans. Il nous donne aussi un avant-goût des problèmes que nous pouvons rencontrer dans le reste de la sous-région. »

culture de rente est maintenant le palmier à huile. « Nous récoltons près d’une tonne de café par an », explique Nancy-fille, « et cela nous rapporte environ 200.000 CFA [environ 300 dollars E.U]. » Leur production de cacao a été réduite à seulement 15 kg par an. Le palmier à huile est favorisé parce qu’il fournit un revenu mensuel et non annuel. Nous avons cinq hectares de palmiers à huile dans les alentours du village et sept autres à environ 3 kilomètres. »

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La viande fait toujours partie de l’alimentation des Ngozo, mais à un niveau réduit. « Nous avons quelques poulets », déclare Nancy, au moment où nous apercevons une poule et ses poussins déambuler entre les pieds de caféier, « mais je n’en connais pas le nombre. Les éperviers en emportent souvent. » Les Ngozo possèdent aussi une ou deux chèvres. Ainsi, ils peuvent toujours s’offrir un repas de viande lorsque l’un des enfants de la ville vient leur rendre visite ou les jours de fête.

L’initiative du GCRAI sur le VIH/SIDA - la grande illustrationLa réponse du GCRAI à la pandémie du VIH/SIDA a été de lancer l’Initiative à l’échelle du Système sur le VIH/SIDA et l’agriculture (System-wide Initiative on HIV/AIDS and Agriculture, SWIHA). C’est Abamu qui coordonne la contribution de l’ADRAO à l’évaluation de l’impact du VIH et du SIDA sur les communautés rurales agricoles. Le fait que l’initiative soit à ‘l’échelle du Système’ signifie qu’elle inclut plusieurs centres du GCRAI activement engagés. « A ce jour », explique Abamu, « treize centres ainsi que le Programme à l’échelle du Système sur le genre et la diversité sont impliqués dans l’Initiative. Comme partenaires, nous avons les ministères de la santé et les écoles de santé des pays cibles, des organisations de recherche sous-régionales (ex. CORAF/WECARD en Afrique de l’Ouest), des institutions de recherche avancée, la FAO et les agences donatrices. »

Un comité directeur a été mis en place pour superviser l’ensemble du processus. Le Directeur général de l’ADRAO, Kanayo F. Nwanze, est le facilitateur du SWIHA. « Nous avons opté pour le modus operandi d’un sous-projet », explique-t-il, « dans lequel chaque membre ou groupe de membres prépare et soumet des propositions de projets aux donateurs pour financement. Il a été aussi décidé de canaliser ces propositions à travers le comité directeur. »

« Comme les liens entre la recherche agricole et le secteur de la santé sont généralement rares et distants, il est nécessaire de bien saisir notre rôle », explique Abamu. « Par exemple, il est clair pour nous que la recherche agricole ne peut pas éliminer le virus du VIH, ne peut pas guérir le SIDA, ne peut pas arrêter la prostitution ou les rapports sexuels non protégés et ne peut non plus éliminer la sorcellerie ou le vaudou. » Mais, que peut offrir la recherche agricole ?

« Le secteur recherche-développement agricole a plusieurs avantages comparatifs », poursuit Abamu, « et non des moindres parce que l’agriculture est la plus grande activité dans la région. » D’autres avantages incluent :

• des réseaux de recherche-développement fonctionnels avec accès direct aux paysans ;

• des produits alimentaires de grande qualité qui doivent améliorer la santé globale des travailleurs agricoles et éventuellement atténuer les effets liés au VIH ;

• l’amélioration de la productivité des champs devrait avoir un impact sur les conditions d’existence et ainsi, ou réduire le risque de l’infection ou fournir un appui financier pour des mécanismes de gestion ;

• l’amélioration de l’agriculture rurale devrait aussi réduire la tendance croissante de l’exode rural ;

• ces avantages devraient se conjuguer pour encourager un investissement accru dans l’agriculture rurale, non seulement par les donateurs mais aussi par chaque famille paysanne.

SWIHA : structure et fonctionLa structure future du Système du GCRAI dans son ensemble est à l’étude depuis un certain temps, et l’une des

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propositions envisagées actuellement est de faire une large exploitation des complémentarités des centres à travers un système ‘de programmes compétitifs mondiaux’. « Il y a de fortes chances », indique Nwanze, « que SWIHA devienne un programme compétitif mondial, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que la structure finale de ces entités soit décidée avant de nous lancer dans ce domaine vital de recherche. »

Comme c’est souvent le cas avec les idées novatrices entre différents partenaires, beaucoup de temps a été consacré au cours des deux dernières années à discuter des options – mécanismes de collaboration, domaines de recherche à explorer, et autres – et il reste encore beaucoup d’idées à soumettre aux donateurs comme propositions à part entière. L’ADRAO s’est activée à présenter des idées et propositions aux partenaires régionaux et nationaux à travers des forums tels que le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) – la consultation du GC, l’Assemblée générale du Conseil des responsables de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre (CORAF/WECARD) et la Réunion à mi-parcours du GCRAI en 2001. En plus, l’ADRAO a établi des partenariats avec les équipes nationales ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et ECODEV – une ONG ayant une expérience en matière de VIH/SIDA en Afrique de l’Ouest.

Entre-temps, un représentant d’un autre partenaire de l’initiative (l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, IFPRI) s’est exprimé sur le VIH/SIDA devant le Sous-Comité des Nations Unies sur la Nutrition et la Session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Service international pour la recherche agronomique nationale (ISNAR) s’active déjà dans deux pays où sévit le SIDA en Afrique orientale et australe, le Malawi et l’Ouganda. On est en train d’établir un réseau visant à rassembler les acteurs nationaux de la recherche-développement agricole et ceux qui sont déjà impliqués dans le VIH/SIDA et la santé publique. Les liens entre le VIH/SIDA, la sécurité alimentaire et les moyens d’existence en milieu rural sont en cours d’évaluation en vue de formuler des recommandations qui seront étudiées par les institutions agricoles et de santé publique.

Technologies potentielles d’atténuation de l’impact du VIH/SIDA

L’une des raisons pour lesquelles les Centres du GCRAI s’impliquent dans la sphère du VIH/SIDA est que leur travail s’attaque déjà aux questions proches du cœur du problème, en particulier par rapport aux technologies peu exigeantes en main-d’œuvre et en ressources. Certaines technologies promues par l’ADRAO et appropriées au problème du VIH/SIDA sont citées ci-dessous.

• Les variétés NERICA- la compétitivité avec les adventices et le cycle

court réduisent les besoins de main-d’œuvre pour le désherbage

- la teneur élevée en protéines augmente la valeur nutritionnelle pour les consommateurs

• La petite machinerie comme la batteuse-vanneuse- réduit les besoins en main-d’œuvre

• Les légumineuses comme jachère- redonnent au sol sa fertilité, ce qui entraîne une

augmentation des rendements de riz la saison suivante

- augmentent le nombre d’années pendant lequel un champ peut être utilisé avant le défrichage de nouvelles terres (ce qui permet de réduire la main-d’œuvre pour le défrichage des terres)

• La gestion intégrée des cultures- améliore les retours sur investissements d’intrants sans

ou avec peu de coûts supplémentaires

• les méthodes de semis directs- Eliminent les besoins de repiquage (main-d’œuvre)

Le SIDA sur le lieu de travailUn autre aspect de l’initiative du GCRAI implique les Centres dans la prévention de la propagation de la maladie au sein de leur personnel et leurs familles. Le SIDA touchant autant de gens à travers le monde, il faut une prise de conscience au sein du personnel des Centres. A cet effet, le Programme genre et diversité du GCRAI a produit des modèles politiques sur le VIH/SIDA sur le lieu de travail. Les objectifs visés sont les suivants :

• empêcher la propagation du VIH au sein des employés et leurs familles ;

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• préserver la vie des employés et celle de leurs dépendants souffrant actuellement du VIH/SIDA ;

• prodiguer des soins aux employés et leurs dépendants souffrant actuellement et/ou en train de mourir du SIDA ;

• encourager l’engagement à fournir une assurance contre le VIH/SIDA à tout le personnel ;

• encourager un lieu de travail sans discrimination à cause d’une maladie ;

• servir d’exemple pour les communautés locales et les partenaires nationaux pour la gestion appropriée du VIH/SIDA.

Ces modèles ont été distribués à tous les Centres du GCRAI, et l’ADRAO a déjà présenté une version mise à jour à son Conseil d’administration pour discussions.

L’ADRAO a déjà établi un groupe de pairs au sein de son personnel pour l’atténuation du risque VIH/SIDA. L’idée étant de réunir le personnel de genres, cultures, religions et

antécédents sociaux différents en vue de développer une approche holistique au problème. L’objectif est d’avoir un mécanisme par lequel le personnel peut parler du VIH/SIDA en toute confiance avec ses collègues ou ses pairs. On a fait appel à l’ONG ECODEV pour faire le point avec le groupe de pairs au tout début de leur travail.

« Malheureusement, il semble que le VIH et le SIDA nous accompagneront longtemps », insiste Nwanze. « Il est important que nous utilisions notre connaissance de l’agriculture et des paysans pour atténuer la souffrance des familles affectées par la maladie dans notre région. Nous devons nous atteler à la situation dans nos propres maisons. »

« L’histoire du village de Hakena montre que le combat sera difficile pour l’ADRAO et ses partenaires, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Mais nous sommes confiants que ce travail qui a bien démarré portera des fruits dans un futur pas trop lointain. »

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Pour un pays géographiquement petit, les Pays-Bas font une grande contribution à la recherche-développement agricole internationale. L’ADRAO est heureuse d’être l’un des bénéficiaires de cette contribution – et nous tirons effectivement un bénéfice réel à travers les conseillers de haut rang, le personnel détaché, la contribution au budget de base, au fond de développement et aux financements restrictifs ainsi que la collaboration inter-institutionnelle et les stages.

Siège de l’ADRAO en Côte d’IvoireEn 1987, le Conseil des ministres de l’ADRAO nouvellement constitué (précédemment Conseil de direction de l’Association avant que l’ADRAO ne rejoigne le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale en 1986) a lancé une étude en vue de choisir un emplacement pour le nouveau siège et centre principal de recherche. Et ce n’était pas trop hâtif car le Libéria se désintégrait avec la guerre civile en 1988. Bien que la décision de transférer le siège à M’bé/Foro-Foro au Nord de Bouaké, Côte d’Ivoire, ait été prise à la fin de 1987, les premières études préalables de terrain avant la construction n’ont commencé qu’en 1989. En ce moment là, le personnel de Winand Staring Centre pour la recherche intégrée terres, sol et eau (SC-DLO) a travaillé avec celui de l’ADRAO à l’étude détaillée du sol de l’ensemble du site. La première phase de construction du siège et centre principal de recherche s’est prolongée jusqu’en 1993. En 1990, 1991 et 1993, les Pays-Bas ont

alloué d’importantes sommes au fonds de développement pour la construction (voir Figure13), démontrant ainsi leur engagement pour la ‘nouvelle’ ADRAO.

« Après cette phase de construction, les Pays-Bas ont joué un rôle crucial dans le soutien à la recherche à l’ADRAO », note le Directeur général Kanayo F. Nwanze. « Alors que d’autres donateurs se montraient réticents vis-à-vis du Système du GCRAI en 1993, les Pays-Bas ont en fait accru leur contribution financière globale à l’Association. Et plus significatif encore, ils ont augmenté leurs contributions au financement non-restrictif à des niveaux qu’ils ont maintenus jusqu’à ce jour. »

Les Néerlandais membres des organes d’orientation de l’ADRAOLe regretté Frans Rudolf Moorman était membre du dernier Comité scientifique et technique de la ‘vieille’ ADRAO en 1986. Il était aussi membre du Comité de sélection lors de la nomination du premier Directeur général de l’ADRAO (la même année) et a ainsi joué un rôle important lorsque l’ADRAO était dans sa phase transitoire pour devenir un Centre du GCRAI. En 1987, Louise O. Fresco a rejoint le Conseil d’administration nouvellement créé où elle a servi jusqu’en 1992. Depuis le milieu des années 1990, un nombre important de chercheurs néerlandais a soit été détachés auprès de l’ADRAO à partir d’institutions néerlandaises soit directement recrutés comme personnel de base. Une partie de leur travail est mis en exergue ci-dessous.

Profil d’un pays donateur : Les Pays-Bas

Les relations entre l’ADRAO et les Pays-Bas remontent au moins jusqu’à 1986. La collaboration a été riche et variée. Ici, nous voulons tout juste mettre en exergue quelques domaines dans lesquels nous avons travaillé ensemble, en

particulier au cours de ces dernières années.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Points saillants des activités

Le Consortium Bas-Fonds – un partenariat de longue dateLes liens entre le Consortium Bas-Fonds (CBF) et les Pays-Bas constituent actuellement le plus long accord de financement spécifique en cours entre un donateur et l’ADRAO. Le CBF a été créé en 1993 avec l’ADRAO comme institution hôte, tandis que le financement néerlandais au travail des bas-fonds a commencé en 1992 ! Jusqu’en 1999, le financement se faisait directement au CBF sous un accord de projet spécial avec l’ADRAO, bien que ce soit un financement de base non restrictif pour le CBF lui-même. Le financement néerlandais au CBF continue à ce jour, même s’il fait maintenant partie du financement global de ‘base’ des Pays-Bas à l’ADRAO.

Au cours des dernières années, le financement de ‘base’ du CBF fourni par les Pays-Bas et la France a été utilisé pour les petites subventions de recherche et pour couvrir les dépenses de fonctionnement des unités nationales de coordination (UNC) dans chaque pays membre ainsi que l’Unité régionale de coordination (URC) basée à l’ADRAO. « A ce jour, ce financement de base a été d’un apport inestimable pour le succès du CBF », déclare la Coordinatrice régionale du CBF, Marie-Jo Dugué. « Nous ne pouvons pas

sous-estimer l’importance d’un tel financement pour les UNC et l’URC », renchérit le Coordinateur scientifique du CBF, Marco Wopereis (voir Encadré ‘Projets de recherche financés par les petites subventions du CBF’).

En plus, le salaire du poste du Coordinateur Scientifique du CBF au siège de l’ADRAO est directement assuré par le Gouvernement néerlandais et à ce jour a été occupé par des chercheurs néerlandais – Pieter Windmeijer de 1994 à 1999 (détaché de SC-DLO) et Marco Wopereis de 2000 à 2002.

La première phase du CBF est allée de 1993 à 1999/2000. L’essentiel du travail fait pendant cette période a été mentionné dans les rapports précédents – voir ‘Un outil pour la mise en valeur des bas-fonds’, Rapport annuel ADRAO 1996, pages 40-44, et ‘Mise au point et diffusion de technologies : rôle de la caractérisation agro-écologique’, Rapport annuel ADRAO 1998, pages 21-31. En 1996, une évaluation externe du CBF, conduite par Gerard de Bruijn de la Direction générale de la Coopération internationale (Directorate General for International Cooperation (DGIS)), a félicité le CBF pour son succès dans le renforcement des capacités de recherche et la coopération entre les programmes nationaux et les institutions internationales impliquées dans le Consortium. En ce temps là, le CBF était encore assez jeune et des

Figure 13. Financement des Pays-Bas à l’ADRAO 1988-2001

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Points saillants des activités

Projets de recherche financés par les petites subventions du CBF

« L’un des avantages du mécanisme du Consortium », explique la Coordinatrice régionale du CBF, Marie-Jo Dugué, « est que nous pouvons mettre de petites sommes d’argent à la disposition des chercheurs nationaux pour des projets de recherche à pertinence régionale. » Très souvent, les programmes nationaux ne disposent pas de fonds adéquats pour réaliser une grande gamme de projets de recherche. Le CBF permet de postuler de manière compétitive à des fonds destinés aux chercheurs nationaux en vue de réaliser de petits projets de recherche sur des sujets de grand intérêt pour les membres du Consortium. Une bonne partie des fonds injectés dans ces projets vient des Pays-Bas.

De 1994 à 1999, des chercheurs des 10 pays membres du CBF ont reçu des financements jusqu’à concurrence de 426921 dollars des Etats-Unis pour réaliser 70 de ces projets de recherche. Pour donner une indication du type de travail réalisé, le tableau ci-après montre la gamme de projets financés en 2000.

Bénéficiaire Titre du projet

Bénin Développement participatif de technologies dans les bas-fonds de Gankpétin et Gomé

Bénin Finalisation et validation d’une base de données sur les bas-fonds

Cameroun Caractérisation détaillée de l’écosystème de bas-fonds dans les sites clés de Akak et Awae au sud du Cameroun

CIRAD Subventions de ‘démarrage’ pour développer une proposition de recherche sur un projet régional en vue de valider et adapter l’outil de décision DIARPA

Côte d’Ivoire Subventions de ‘démarrage’ pour développer une proposition de recherche sur un projet régional d’intégration de l’aquaculture dans les bas-fonds

Ghana Comparaison de la performance de rendement du riz en conditions traditionnelles et en conditions de gestion améliorée du sol, de l’eau et des cultures

Guinée Caractérisation détaillée du bassin versant de Bayewolon, Seredou, Guinée forestière

ILRI, IITA, ADRAO Subventions de ‘démarrage’ en vue de développer un projet régional de référence sur la diversification de l’utilisation et de l’intensification de l’utilisation des terres (élevage et agriculture – riz, maïs, légumes et autres) dans les bas-fonds

Mali Evaluation de l’impact socioéconomique et environnemental des programmes de mise en valeur des terres des petits bas-fonds dans la région de Bougouni

Mali Amélioration de la productivité des champs des rizicultrices par la fertilisation organique et minérale (Bougouni, Sud-Mali)

Sierra Leone Evaluation socioéconomique des technologies de riziculture de bas-fonds marécageux promues par l’institut national de recherche agricole

Sierra Leone Accroître et assurer la productivité de la patate douce dans une toposéquence de bas-fonds dans l’Ouest de la Sierra Leone

Togo Caractérisation des systèmes de culture dans les bas-fonds du sud de l’Atacora (site pilote d’Adeta)

Togo Collecte et diffusion de l’information sur les bas-fonds par la mise en place d’une unité de documentation et de base de données

ADRAO Fréquence de la toxicité ferreuse dans les bas-fonds ouest-africains

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recommandations avaient été faites en vue de renforcer sa structure et son fonctionnement. Depuis, le Consortium a mis en œuvre la plupart des propositions de la Revue et à ce jour se trouve renforcé. C’était, en partie, à cause de cette revue positive que les principaux donateurs (Pays-Bas et France) se sont mis d’accord pour une seconde phase.

« L’an dernier [2001], les travaux de la seconde phase du Consortium ont débuté dans tous les pays membres du [CBF] après près de deux années de transition en 1999 et 2000 », a déclaré Wopereis. « Cette seconde phase apporte beaucoup de changements dans les activités et les approches du Consortium. » L’une de ces approches et non des moindres a été la décision d’inclure les activités du CBF dans le programme de base de l’ADRAO en 1999. « Cette nouvelle relation avec l’institution hôte procure des bénéfices mutuels », explique Wopereis, « l’ensemble de la communauté de l’ADRAO bénéficie de l’expertise du CBF et des partenariats qu’il a développés, tandis que le CBF bénéficie de l’expertise et des relations de l’ADRAO. En fait, en 2001, un grand nombre de chercheurs de l’ADRAO ont été impliqués dans les activités du CBF beaucoup plus qu’auparavant. »

L’une des démarcations majeures par rapport à la phase 1 est l’établissement de ‘zones de référence’ plus larges pour les activités de recherche, plutôt que de se concentrer sur seulement 18 ‘sites clés’ plus restreints. Ceci reflète, en partie, l’évolution de la caractérisation agro-écologique vers celle des processus dynamiques, et de la focalisation des bas-fonds intérieurs vers une approche holistique prenant en compte l’ensemble des bas-fonds incluant le continuum plateau-zone hydromorphe-bas-fonds. « L’établissement des zones de référence a été un processus long », déclare Wopereis, « mais, en 2002, nous espérons mener des activités dans deux sites à cheval entre les frontières nationales et reflétant des intérêts similaires et des thèmes de recherche conjoints entre les pays. » Le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Mali se partagent l’un des sites tandis que l’autre devrait se situer dans la région frontalière entre le Bénin et le Togo. « Nous espérons que certains de nos nouveaux sites vont coïncider avec les sites de référence du Programme écorégional du GCRAI pour les tropiques humides en Afrique (EPHTA) », indique Wopereis, « par exemple, le site Bénin-Togo. » Cela permettra d’accélérer

l’évaluation et la diffusion des technologies puisque EPHTA possède déjà une masse de données dans ses sites.

Le titre officiel du poste de Wopereis – spécialiste de la gestion des ressources naturelles, fait ressortir une composante majeure de la phase 2 du CBF. « La gestion des ressources naturelles est cruciale pour la gestion efficace des cultures », note-t-il, « de ce fait nous visons une gestion intégrée des ressources naturelles (GIRN) des bas-fonds de la région. » Avec l’ADRAO comme institution hôte et promotrice du Consortium, le riz sera le point d’entrée du GIRN dans les bas-fonds. « Nous sommes en train de rassembler les résultats de recherche de l’ADRAO et du CBF dans un cadre de GIRN que nous voulons encourager tous nos partenaires à tester, adapter et utiliser dans leurs propres situations », poursuit Wopereis. « Pour avoir un impact, il faut que des partenariats se construisent entre acteurs des bas-fonds, des paysans jusqu’aux décideurs. » Le CBF convient bien à cette approche puisque les UNC ont déjà les partenaires appropriés au tour de la table.

En février-mars 2002, l’équipe du transfert de technologies de l’ADRAO et le CBF ont organisé un cours de formation sur le thème ‘Apprentissage participatif et recherche action sur la gestion intégrée de la riziculture’ à l’intention des partenaires de la vulgarisation et des paysans venus de Côte d’Ivoire et des pays membres du CBF. « Les modules de formation sont conçus pour permettre aux services de vulgarisation de faire de la recherche adaptative », selon Toon Defoer, agronome spécialiste du transfert de technologies. « Après tout, les technologies qui ont été développées dans un site doivent être vérifiées et adaptées à de nouveaux sites cibles. Les manuels techniques et ceux des formateurs que nous avons préparés ont été testés pendant le cours en Côte d’Ivoire, et seront peaufinés par la suite pour publication et usage à une plus grande échelle dans tous les pays membres du CBF. »

« En plus de ces ‘nouvelles’ activités, nous avons hérité de plusieurs comptes rendus de réunions scientifiques non publiés, réunions sponsorisées par le CBF au cours de la phase 1 », fait remarquer Dugué. Nous sommes maintenant au stade final de la production d’un résumé global des réunions générales, et du compte rendu complet de l’atelier sur l’hydrologie. »

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« Nous vivons à l’ère de l’information », explique Mahaman Moussa, spécialiste du SIG, « et l’ADRAO et le CBF ne doivent pas être à la traîne. En 2001, nous avons développé un site Internet en français et anglais pour le CBF. » Une distinction qui confère un ‘plus’ au CBF par rapport aux autres projets au sein de l’ADRAO ! « Le CBF est maintenant visible dans le monde entier », poursuit Dugué, « mais la communication entre les pays membres constitue un défi à relever pour le Consortium. Pour aider dans ce domaine, nous avons relancé en décembre 2000 le Bulletin d’information sur les bas-fonds avec un numéro supplémentaire en 2001. » Le CBF a aussi proposé qu’un numéro spécial d’un journal international soit consacré aux bas-fonds avec un accent sur l’Afrique de l’Ouest et du Centre – un aspect qui est encore à l’étude par la première revue approchée – en vue de fournir un canal de communication aux chercheurs pairs à travers le monde.

Le CBF est aussi en train de mettre à disposition les résultats de la phase 1 à une grande échelle. Les données sur la caractérisation des bas-fonds des 10 pays membres ont été rassemblées dans un système d’information (Système d’information sur les bas-fonds en Afrique de l’Ouest, WAIVIS). En 2001, Mahaman a effectué une visite de 2 mois au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) à Montpellier, France où il a travaillé avec Michel Passouant. « Mon séjour en France a été très intéressant », s’enthousiasme Mahaman, « puisqu’il m’a permis de me familiariser avec les derniers développements. Le volume grandissant de différents types de données de base exige un travail d’archivage et de structuration afin de fournir aux utilisateurs une information rapide et fiable. Ceci est particulièrement difficile dans le domaine de l’information géographique et de l’utilisation interactive. » Plusieurs options ont été explorées en tenant compte des facteurs tels que le coût, la complexité et les exigences sur les compétences en matière de programmation et de matériel informatique. A la fin, des formats ont été choisis pour une utilisation facile sur Internet et sur CD. Les innovations de ce travail sont les suivantes : (i) l’utilisation de modèles conceptuels et logiques pour conceptualiser, intégrer et organiser différents types de données de base ; (ii) l’utilisation de format graphisme vectoriel scalaire (SVG) pour une publication dynamique des données de base SIG

sur Internet et (iii) l’utilisation de techniques meta-données (utilisation de mots clés) en vue de fournir un outil convivial d’accès à l’information. « Les résultats seront distribués à tous les pays membres pour une dernière vérification des données », ajoute Mahaman, « avant la publication officielle sur CD et sur Internet. »

Dégradation des sols dans les rizières irriguées au SahelPiet van Asten est un Néerlandais, expert associé en sciences du sol. Son séjour à la Station Sahel de l’ADRAO a été quelque chose de spécial qu’il a ficelé avec l’agence de financement, DGIS, avant sa prise de fonction. « Avant ma prise de fonction en mai 1998 », explique Van Asten, « la routine pour les experts associés du DGIS était de deux contrats de deux ans, de préférence avec des organisations hôtes différentes et dans différents pays. Il est aussi d’usage que ces postes soient moins orientés vers la recherche qu’ils le sont avec les centres du GCRAI. » Van Asten a perçu le poste de recherche à l’ADRAO comme une opportunité d’approfondir ses qualifications en poursuivant des études de PhD. « Le seul problème la-bas », dit-il d’un ton songeur, « était qu’un programme type de recherche en PhD s’étale sur trois ou quatre ans. Ce ne sera donc pas pratique si je ne devais rester que deux ans. » Van Asten contacta la DGIS avec sa proposition et reçu l’offre qu’il sollicitait. Son travail à l’ADRAO a porté sur la période de mai 1998 à avril 2002. Le PhD en lui-même s’est fait à travers l’Université de Wageningen (présentement Université & Centre de recherche de Wageningen – voir Encadré ‘Réorganisation de l’Université de Wageningen’), tandis que les activités de recherche sont financées par le Royaume Uni.

Une grande partie du travail de Van Asten a déjà été présentée dans des rapports (voir ‘Une approche holistique du problème de production en riziculture irriguée englobe bien plus que la seule dégradation des sols’, Rapport annuel ADRAO 1999, pages 30-37). Nous allons donc résumer ici les premiers résultats et procéder à une réactualisation.

La moitié du projet se trouve dans la vallée du Sourou au Burkina Faso, où les paysans se plaignent de parcelles ou de poches improductives associées à des dépôts de calcaire (souvent en forme de nodules) ou des problèmes de drainage. A la fin de 1999, le seul soulagement est venu de

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l’application du fumier ou du compost, ce qui a amélioré la teneur en matières organiques des sols, bien que l’application de la paille fraîche n’ait eu aucun effet. En ce moment là, Van Asten avait tendance à mettre la faible productivité sur le compte de la pauvreté des poches en zinc.

Dans l’autre site du projet – Foum Gleita au sud de la Mauritanie – l’alcalinisation dans les bas-fonds a été détectée comme le résultat de la libération du carbonate à partir de la roche sous-jacente à texture schisteuse. Mais, la gestion

améliorée des cultures a entraîné un accroissement important du rendement de riz, et les paysans avaient tendance à accuser de moins en moins la dégradation du sol pour leur mauvaise performance. D’importantes augmentations étaient réalisées avec l’utilisation de l’engrais phosphaté, mais cet engrais n’était pas facilement disponible pour la riziculture en Mauritanie.

Les essais de la saison subséquente au Burkina Faso ont confirmé les soupçons de Van Asten. « Dans les parcelles où nous avons appliqué du zinc », se réjouit-il, nous avons constaté une uniformité des cultures – pas de poches à plants de riz faibles et pas de retard de deux à trois semaines dans la récolte dans les parcelles improductives. Dans 29 champs paysans, l’application de 10 kg de sulfate de zinc par hectare a entraîné une augmentation du rendement moyen en grains de 3,3 tonnes par hectare à 6 tonnes ! » L’équipe de recherche était plutôt heureuse de découvrir que ces faibles doses étaient tout ce qu’il fallait – l’application de 20 kg de sulfate de zinc n’a pas donné un meilleur rendement par rapport aux 10 kg. « Cela veut dire que les paysans n’ont pas besoin d’appliquer de grandes quantités de zinc à leurs cultures », explique Van Asten, « et par conséquent le coût pour ‘résoudre le problème’ n’est pas aussi élevé qu’il aurait pu l’être. » Dans le même temps, l’option potentiellement plus bon marché qui consiste à utiliser de la paille pour accroître la teneur en matière organique et partant les rendements, a été étudiée plus en profondeur. « Etant donné l’échec de la paille fraîche à améliorer la situation », poursuit Van Asten, « nous avons opté pour la méthode suivante : récolte, pourrissement de la paille pendant une saison et ensuite épandage de la paille presque pourrie dans les champs. » Cette option à elle seule a augmenté les rendements moyens au champ à 5,3 t/ha et par conséquent s’offre comme un mécanisme viable de soulagement des paysans qui préfèrerait l’utilisation de la paille au lieu du zinc.

« Les derniers développements de l’histoire de la vallée du Sourou sont très encourageants », s’enthousiasme Van Asten. « L’Institut de l’environnement et des recherches agricoles (INERA), et le service local de vulgarisation, l’Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou (AMVS), sont en train d’envisager avec les coopératives paysannes l’adoption de la fertilisation par le zinc le plus tôt possible – les paysans n’ont plus besoin d’être convaincus, ils

Réorganisation de l’Université de Wageningen

Pendant beaucoup d’années, l’Université agronomique de Wageningen (WAU) a été considérée comme l’une des universités agronomiques les plus avancées du monde. En plus, la ville de Wageningen abrite plusieurs autres institutions de recherche impliquées dans des travaux ayant trait à l’agriculture, l’une d’entre elles étant le Winand Staring Centre pour la recherche intégrée terres, sols, eau (SC-DLO). Avec leur proximité géographique, ces institutions s’associent souvent avec WAU pour traiter avec des collaborateurs comme l’ADRAO.

En 2000, la décision a été prise de rassembler toutes ces entités disparates ; ainsi naquit l’Université et Centre de recherche de Wageningen (WUR). L’Université – maintenant simplement Université de Wageningen – garde son identité académique et continue d’être la structure qui décerne les diplômes d’études supérieures. Mais, les étudiants peuvent être sponsorisés par des agences externes y compris WUR dans son entité. WAU a sponsorisé au moins six étudiants ‘Post-Graduate’ qui ont travaillé en collaboration avec l’ADRAO. Membre fondateur et membre actif du CBF, le ‘Groupe Wageningen’ participe activement aux réunions et ateliers, fournissant une base et un soutien scientifiques considérables, en particulier dans les aspects méthodologiques. Il est aussi représenté dans le Comité de gestion du Consortium. Les chercheurs de Wageningen ont contribué à l’excellence scientifique et à la sensibilisation à travers la rédaction d’articles et l’appui à la publication sous le logo du CBF. Le Groupe fournit aussi des consultations dans les questions aiguës comme la modélisation. Présentement, WUR est activement impliqué dans les priorités de la phase 2 du CBF – dynamique de la biodiversité, recherche dans les zones de référence – et sera impliqué dans le travail d’aquaculture quand celui-ci commencera pour de bon. Ainsi, la collaboration qui a commencé en 1994 entre WAU, SC-DLO et le CBF, se poursuit aujourd’hui avec WUR.

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ont juste besoin d’accéder à l’engrais. » Entre temps, le personnel de recherche et de vulgarisation prend contact avec les représentants des compagnies d’engrais et les commerçants en vue de les encourager à formuler des produits qui conviennent à la riziculture et à les rendre disponibles aux paysans sur une grande échelle.

Des études plus approfondies à Foum Gleita ont révélé que le taux de recouvrement des engrais phosphaté et azoté était beaucoup plus faible dans les sols alcalins peu profonds que dans les sols plus profonds non dégradés. Ceci implique que de grandes quantités d’azote et de phosphate sont nécessaires dans les sols dégradés pour obtenir des rendements égaux à ceux des sols non dégradés. Van Asten a décidé de suivre les faibles taux de recouvrement des engrais à travers une série d’essais de paille au champ. L’incorporation de la paille fraîche (5 t/ha) a donné en moyenne un accroissement de 1,1 t/ha nonobstant le type de sol ou la dose d’engrais (Fig. 14). La paille a affecté le sol d’une façon qui a permis aux plantes de consommer une plus grande quantité de l’engrais appliqué (Fig 15). Ces plants de riz se sont donc mieux développés et ont donné

de meilleurs rendements par rapport aux plants où on n’a pas appliqué de paille. Souvent, après la récolte, les paysans brûlent la paille ou l’utilisent comme foin pour leur bétail à la fin de la saison sèche. Ces résultats montrent que les paysans peuvent incorporer la paille dans leurs champs pour améliorer les rendements sans entraîner des dépenses supplémentaires.

Si tout cela ne suffit pas, nous avons trouvé que Van Asten fait partie de ces jeunes chercheurs qui aiment suivre les indices et les idées pour voir où ils mènent. Il poursuit : « Il ne fait pas de doute que l’alcalinité est un problème à Foum Gleita – les sols peu profonds sont alcalins du fait de la roche mère sous-jacente, et l’eau utilisée pour l’irrigation est l’une des plus alcaline connue à ce jour en Afrique de l’Ouest. » Une revue des différents rapports de 1970 à ce jour, a révélé, cependant, qu’il n’y a eu aucune augmentation secondaire d’alcalinité attribuable aux activités d’irrigation, au cours des 30 dernières années. Avec Claude Hammecker de l’IRD, Van Asten a utilisé le programme de simulation par ordinateur (PHREEQC) pour prédire l’avenir probable de Foum Gleita. Le modèle a montré que la plupart des sols

Figure 14. Effets de l’application de paille et d’engrais sur le rendement du riz dans les sols ‘dégradés’ (à gauche) et non ‘dégradés’ (à droite), Foum Gleita, 2000

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de Foum Gleita ont une forte capacité à contrer les processus d’alcalinisation. On ne sait pas encore si cette capacité à contrer l’alcalinité va s’épuiser à la longue (décennies). Et Van Asten de poursuivre : « La plupart des processus liés à l’alcalinisation dans les sols rizicoles irrigués sont encore mal connus. Les outils de simulation sont disponibles, mais aucun d’entre eux ne convient aux conditions spéciales rencontrées dans les sols rizicoles irrigués. » L’étudiant néerlandais en MSc, Arjan van’t Zelfde (de l’Université de Wageningen) a réalisé des tests de colonnes du sol qui ont révélé que la riziculture peut réduire l’alcalinisation des sols alcalins d’Afrique de l’Ouest, et que l’incorporation de la paille renforce ce processus, à condition qu’il y ait un bon drainage. Van Asten a conclu que les résultats de ces tests sont d’une grande utilité pour la vérification et l’amélioration des résultats de simulation (PHREEQC n’est pas un modèle fixe), de sorte que l’évolution de ces sols peut être mieux prédite dans les conditions actuelles de stratégies de gestion ou de stratégies alternatives. « Jusqu’ici », conclut Van Asten, « les résultats de nos activités de recherche et celle menées ailleurs semblent indiquer que la riziculture irriguée et l’incorporation de matières organiques dans le sol contribuent à diminuer ou à prévenir l’alcalinisation. »

Santé humaineEn 1999, la DGIS a détaché Olivier Briët au siège de l’ADRAO pour travailler en qualité d’expert associé en entomologie médicale avec le Consortium santé humaine. Briët a aidé les chercheurs de la Côte d’Ivoire et du Mali à analyser leurs données entomologiques et épidémiologiques sur la malaria et la schistosomiase. Il a aussi aidé à diffuser les résultats du Consortium à travers une page Internet, co-organisant en 2000 à Ouagadougou une conférence sur l’eau et la santé, et participant à la rédaction et à la préparation d’articles de recherche pour publication.

Briët a été le co-auteur d’un article qui a démontré que la riziculture dans la zone de savane de la Côte d’Ivoire ne semble pas affecter la densité de peuplement du principal vecteur de la malaria (le moustique Anopheles gambiae), tandis que dans la zone de forêt, une forte corrélation linéaire a été établie entre la surface cultivée en riz aux alentours des villages et la densité de moustiques. D’autres résultats du Consortium sont résumés dans l’encadré.

Figure 15. Effets de l’application de paille et d’engrais sur le taux de recouvrement de l’azote

Riz seulement

Riz +

paille

Riz +

NP

60 cm

Riz + paille +

NP

40 cm

20 cm

0 cm

Test de colonnes du sol : les études au laboratoire ont montré clairement les effets de l’incorporation de la

paille dans le sol dégradé provenant de Foum Gleita, confirmant ainsi les essais de paille aux champs. Cette

photo montre également les effets bénéfiques de l’application d’azote et de phosphate soit seules ou en

combinaison avec de la paille.

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Stagiaires ‘Post-Graduate’L’Université de Wageningen est peut-être l’une des universités agricoles les plus connues au monde. Il n’est donc pas surprenant que de solides liens aient été établis entre Wageningen et l’ADRAO. Un certain nombre d’étudiants ‘Post-Graduate’ sont venus de Wageningen pour mener leurs travaux de recherche à l’ADRAO ; d’autres ont fait le chemin Wageningen-ADRAO par d’autres voies. Piet van Asten est un exemple (voir ci-dessus) et Piet Keijzer en est un autre : « Mon cas particulier est probablement unique », explique-t-il.

Après son transfert au siège comme chercheur spécialiste en gestion des ressources naturelles auprès du CBF en 2000, Marco Wopereis a maintenu des liens de collaboration avec l’Université de Wageningen. Cette collaboration a permis à Wopereis d’encourager Keijzer à visiter l’ADRAO pour réaliser des travaux de terrain dans le cadre de ses recherches MSc. Mais, il y a eu d’autres circonstances et le travail de Keijzer avec l’ADRAO s’est étendu jusqu’en 2001. « Après des discussions », explique l’économiste de la production Olaf Erenstein (par coïncidence également néerlandais venu de Wageningen !), « nous avons décidé que Piet travaille sur le projet péri-urbain financé par la GTZ, projet qui étudie les effets de l’accès au marché sur les systèmes d’utilisation des terres à base riz dans un rayon de 25 km autour de quatre centres urbains – Korhogo, Bouaké et Daloa en Côte d’Ivoire et Sikasso au Mali. » Dans chaque zone, des enquêtes au niveau des villages et des bas-fonds ont été réalisées ; en tout plus de 1000 bas-fonds. Keijzer est arrivé pendant la phase de finalisation de la base de données initiale.

Les détails avec Keijzer : « J’ai visité les bas-fonds rizicoles autour de Daloa et Sikasso, ce qui a pris plusieurs semaines, pour compléter la base de données et l’analyse typologique. » La base de données géo-référencée est utilisée pour caractériser l’utilisation des terres dans les bas-fonds autour des centres urbains dans un gradient nord-sud. Dans la phase suivante, les bas-fonds représentatifs sont sélectionnés pour une caractérisation et un diagnostic plus poussés à travers des enquêtes et des études participatives. Dans le même temps, l’adaptation et la validation avec la participation des paysans se poursuivent. Les activités de recherche sont sensées améliorer le ciblage

Le Consortium santé humaine (1994-2000) :†

Sahel (Mali)Des villages ayant des rizières irriguées ont révélé des niveaux de transmission constants et bas de la malaria et ont enregistré 0,7 cas pour 1000 enfants-jours pendant toute l’année. Dans les villages sans irrigation, on n’a pas décelé de transmission de la malaria en saison sèche (les fièvres dues à la malaria étaient, cependant, toujours détectées) ; les incidences de malaria atteignent leur pointe en saison des pluies – 3,3 cas pour 1000 enfants-jours. En tout, l’incidence globale de la malaria était 2,2 fois plus élevée dans les zones non irriguées que dans les zones irriguées sur une base annuelle.

Cependant, la double culture du r iz a entraîné une augmentation de la schistosomiase, mais n’a montré aucune différence nette avec les autres systèmes sur les dynamiques de populations des mollusques ou le mode de transmission.

Savane (Côte d’Ivoire)La transmission annuelle de malaria était presque la même dans les villages à rizières irriguées que ceux avec bas-fonds non aménagés. Il y avait une variation saisonnière dans l’incidence, mais l’incidence totale annuelle était similaire dans les villages à bas-fonds non aménagés, ceux à culture annuelle unique et ceux à double culture.

Aucune différence n’a été détectée dans l’incidence de la schistosomiase dans les trois types de village.

Bas-fonds de forêt humide (Côte d’Ivoire)Une corrélation a été établie entre la densité de populations d’un type de moustique transmettant la malaria (Anopheles gambiae) et la présence d’eau de surface dans les rizières. Apparemment, ceci était lié à la présence de sites de reproduction (eaux stagnantes) exposés au soleil.

La riziculture n’avait aucun effet sur les populations de vecteurs de la schistosomiase. Il y avait une corrélation entre cette population et les superficies de bas-fonds non cultivées.

D’une manière générale, il apparaît que l’introduction et l’intensification subséquente de la gestion de l’eau pour la riziculture n’a eu aucun effet négatif majeur sur l’une ou l’autre des maladies étudiées – la malaria et la schistosomiase – sur une base annuelle.

† Le Consortium santé humaine a été financé par le Danemark (DANIDA), le Centre de recherches pour le développement international (CRDI, Canada) et la Norvège et a travaillé de mai 1994 à juin 2000.

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Effet de la dégradation naturelle du sol ou celle provoquée par l’homme sur la riziculture en Casamance, Sénégal

Anneke Fermont est arrivée à Saint Louis, Nord du Sénégal, à la fin de l’année 1998 accompagnant son mari Piet van Asten. Pendant la première année ou presque, elle a travaillé sur le programme de Mohamed Kebbeh en Mauritanie, avant de percevoir la nécessité de commencer un projet personnel.

En 1999, Van Asten et l’assistant de recherche Salif Diack ont organisé un atelier de deux jours à l’intention des paysans de la région de la Casamance (Sud du Sénégal) sur la riziculture. C’était à l’invitation d’une ONG – Fondation pour le développement des projets à petite échelle (FDPPE) – qui travaillait sur la dégradation de l’environnement dans la région et qui avait déjà des relations de travail avec les Pays-Bas. Plusieurs contraintes à la production rizicole avaient été identifiées pendant l’atelier, la plupart étant liée à des problèmes de dégradation du sol. Cela a amené Fermont à rédiger une proposition de projet entre FDPPE et l’ADRAO. Le projet a été conjointement financé en 2000 par l’Ambassade des Pays-Bas à Dakar et la Fondation Van Rumpt basée aux Pays-Bas. En 2001, la Fondation a poursuivi le financement, toute seule. Entre temps, l’ADRAO a mis à la disposition de Fermont un bureau, des échantillons d’analyse de sol, un appui technique, un soutien administratif, le transport quotidien (aller et retour à la Station Sahel) et un ordinateur. Les sites du projet se situent dans la vallée de Bignona, qui a un bassin versant de 800 km2 et couvre actuellement quelques 2500 ha de riz.

« Pendant la première phase du projet », explique Fermont, « nous voulions identifier les problèmes de dégradation du sol dont faisaient cas les paysans locaux, et voir comment ces problèmes affectaient la culture du riz. » Ainsi, Fermont et son équipe ont eu une double approche d’échantillonnage du sol et de recueil des perceptions des paysans sur le problème à travers des interviews auprès des paysans eux-mêmes, des évaluations participatives en milieu rural (PRA) et des interviews auprès des organisations locales ayant un intérêt pour la communauté rizicole.

« La phase d’inventaire s’est montrée plus révélatrice », déclare Fermont. « La chute des précipitations depuis les années 1970 a entraîné une augmentation des problèmes de salinité et un abaissement de la nappe phréatique de 30 à 40 cm. Ceci à son tour a contribué à une acidification modérée des sols dans le fond de vallée contenant de la pyrite. »

En 1987, un projet chinois a construit un barrage dans la vallée de Bignona. Bien que le barrage ait réussi à réduire les problèmes de salinité, son impact a été dévastateur. « Avant le barrage », poursuit Fermont, « la vallée avait de l’eau toute l’année – en partie à cause des remontées du fleuve Casamance. Maintenant, la vallée n’a plus d’eau du tout, pendant la saison sèche. » Ceci a entraîné une forte alcalisation à grande échelle. « Tout le décor n’est qu’un grand désastre écologique », se plaint Fermont. » « Le fleuve Bignona a maintenant un pH de 3 (pratiquement comparable à un estomac humain) (Fig. 16), mille cinq cent hectares de mangrove ont été perdus, ainsi qu’une grande partie de la superficie précédemment propice à la riziculture. » En effet, la combinaison de la sécheresse affectant les sols de plateau, et les récents processus de dégradation affectant les bas-fonds, a entraîné l’abandon de 50% de la zone rizicole de la vallée !

Au cours des interviews, il est apparu que peu d’experts locaux avaient une bonne compréhension des problèmes de sol dans la vallée de Bignona. Contrairement à l’opinion générale, la prospection des sols a montré que l’acidité du sol est la principale contrainte à la production

Des paysans évaluent la variété de riz BW 234-1, vallée de Bignona, Casamance, Sénégal

Figure 16. Effet de la construction d’un grand bar-rage anti-sel (1987) sur la qualité de l’eau du fleuve Bignona

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dans le bas-fond et non la salinité. La croyance répandue selon laquelle la salinité demeure la contrainte majeure à la production était due à l’existence de vastes superficies stériles couvertes de sel. Cependant, le chlorure de sodium (sel courant) qui dominait ces surfaces a été remplacé par une gamme de sels acides.

Lors des ateliers d’évaluation participative en milieu rural, Fer mont a découvert que les paysans ont, à l’unanimité, identifié les problèmes liés au sol tels que l’acidité, la toxicité ferreuse, la faible fertilité et la quantité inadéquate d’eau comme contraintes majeures à la riziculture. « C’était encourageant », a expliqué Fermont, « de constater que, bien que les paysans utilisent souvent les mauvais termes pour indiquer les problèmes spécifiques de dégradation du sol, ils peuvent identifier en détails les caractéristiques et la localisation des différents problèmes. » Ceci s’applique particulièrement aux femmes qui sont en charge du repiquage et de la récolte, et aux jeunes gens qui ont un niveau d’instruction plus élevé que leurs parents.

La seconde phase du projet a impliqué des essais avec les paysans sur la recherche de solutions aux problèmes qui se posent. Des protocoles ont été rédigés par l’équipe de recherche pour les différentes zones, mais la décision de réaliser les essais incombait aux paysans eux-mêmes. « Nous avons organisé des ateliers », explique Fermont, « pour présenter nos propositions aux groupements paysans, mais les paysans ont ensuite décidé des zones auxquelles la priorité devait être accordée et les essais qu’ils voulaient réaliser. » Trente-trois essais paysans ont été établis dans les trois sites du projet en 2000.

Bien que les propositions de l’équipe incluent des essais sur la gestion des cultures, qui sont faciles à adopter, les paysans ont décidé de ne réaliser que les essais sur la fertilisation et les variétés. « Il était aussi intéressant de noter », explique Fermont, « que les paysans étaient particulièrement intéressés par le ciblage des sols exposés à l’acidité ou à la sécheresse en vue d’améliorer leur productivité. Cependant, nous avons remarqué que la réponse du riz à l’application d’engrais était plus élevée dans les bas-fonds non acides que dans les sols acides » – les augmentations du rendement pour l’application de 30 kg de phosphate/ha plus 75 kg d’azote/ha étaient de 90% et 75% sur sols non acides et sols acides, respectivement (Fig. 17). Dans le plateau exposé à la sécheresse, ni l’engrais, ni le cultivar n’a eu un impact significatif.

« L’un des résultats des essais de la première année », explique Fermont, « c’est la nécessité de véhiculer l’idée parmi les paysans qu’ils ne doivent utiliser les intrants que sur de bons sols, où les retours sur investissement sont les plus élevés. En plus, nous avons trouvé que les rendements moyens des essais sans apport d’engrais étaient significativement plus élevés que les rendements moyens des paysans dans la même zone. Cela montre que, même sans utilisation d’engrais, les paysans peuvent accroître la production de riz en améliorant leur gestion (opérations et désherbage à temps) et en utilisant des variétés appropriées. »

Satisfaits des résultats de la première année, les paysans ont montré plus d’intérêt en 2001, de sorte que 60 à 70 paysans ont réalisé des essais cette année-là. « En plus, les paysans ont fait preuve d’un changement en s’intéressant plus aux sols sans problèmes qu’aux sols à problèmes ! », s’enthousiasme Fermont.

Interrogée sur l’avenir, Fermont s’est dit optimiste : « La dernière étape de mon projet était de développer du matériel de vulgarisation pour faire passer ces messages à d’autres riziculteurs de la vallée de Bignona. » Cela a été fait en collaboration avec Potin Dieme du FDPPE et l’agent de terrain Ansoumane. « C’est bien que nous ayons pu développer ce matériel », déclare Fermont, radieuse. « Notre séjour ici se terminant en mai 2002, il est bon de savoir que le travail va se poursuivre pour le bien de tous les paysans que j’ai eus à connaître au cours de ces deux dernières années. »

Figure 17. Essai de fertilisation sur des sols de bas-fond, Vallée de Bignona, Casamance, Sénégal

Des paysans de Casamance labourant une rizière à l’aide des Kayando locaux

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Points saillants des activités

des recommandations politiques et des technologies de production disponibles pour ces environnements clés.

L’avenir« Nous avons été très heureux d’apprendre, au début 2002, que la DGIS nous propose cinq experts associés dans le cadre du programme révisé », déclare le Directeur général de l’ADRAO, Nwanze. « Vous pouvez être sûrs que nous allons tirer le plus grand profit de cette offre. »

« Au fil des ans les Pays-Bas ont joué un rôle de soutien crucial à l’ADRAO », poursuit-il. « Leur soutien sans faille au CBF en termes de financement et d’experts a été une expérience fructueuse pour nous. Nous espérons toujours une collaboration continue et fructueuse dans les années à venir. »

Les Pays-Bas, la Hollande et les Néerlandais

Maintenant, il est généralement reconnu que ‘les Pays-Bas’ au lieu

de la ‘Hollande’, est le nom correct de la patrie des Néerlandais.

Cependant, la nomenclature (au moins en anglais) est presque

aussi déroutante que ce qui s’applique au Royaume-Uni et à la

Grande Bretagne (voir Rapport annuel ADRAO 1999, page 50).

Quelques définitions des entités :

• Les Pays-Bas = le nom du pays (en français) ; cependant, le

Royaume des Pays-Bas englobe le pays européen (Les Pays-

Bas en soi), les Antilles et Aruba dans les Caraïbes !

• La Hollande = ancien pays autonome formé des provinces

modernes de la Hollande du Nord et du Sud des Pays-

Bas. Historiquement, la région de Hollande a joué un rôle

dominant ; La Hollande du Sud est encore la région la plus

fortement peuplée des 12 provinces des Pays-Bas.

• Néerlandais = forme adjective, « des Pays-Bas ou ayant trait

aux Pays-Bas », utilisé particulièrement en référence à la

langue et au peuple. Le néerlandais est l’une des langues

germaniques qui est parlé dans tous les Pays-Bas. L’origine

de ce mot prête à controverse : certains prétendent qu’il a

son origine dans la langue néerlandaise elle-même, tandis

que d’autres soutiennent que c’est une altération du mot

allemand ‘Deutsch’.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

L’année en revue : 2001

La Réunion annuelle interne de revue et de planification de 2001 s’est tenue du 20 au 23 février au siège de l’ADRAO. Cet événement annuel permet aux chercheurs de présenter les points saillants de la recherche de l’année écoulée devant tout le personnel pour donner l’occasion de discuter des questions cruciales et de peaufiner la planification des activités de recherche pour l’année à venir.

Du 14 au 16 mars, l’ADRAO a abrité l’atelier ‘Une plate-forme de collaboration pour la recherche agricole en Afrique subsaharienne’ co-organisé par le Service international de la recherche agronomique nationale (ISNAR) et financé par le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA, Pays-Bas). Cette réunion a rassemblé les responsables de 13 universités de 10 pays d’Afrique subsaharienne, et le personnel de l’ADRAO et de l’ISNAR ainsi que des responsables de la recherche du Ministère ivoirien de l’Enseignement supérieur et du Centre ivoirien de recherche économique et sociale (CIRES). Les participants ont établi une plate-forme de collaboration entre les centres internationaux de recherche agricole, les universités et les organisations nationales de recherche agricole en vue de maximiser les avantages de chaque partenaire et améliorer l’efficacité de la recherche et de l’éducation dans le domaine

En 2001, l’ADRAO s’est appuyée sur ses succès antérieurs pour ‘accompagner’ les nouveaux développements initiés en 2000. Les NERICA sont devenues le point focal d’une nouvelle initiative de l’Association visant à œuvrer pour

la sécurité alimentaire dans la région de son mandat et le reste de l’Afrique subsaharienne. Mais nous avions avancé trop vite. Plus que jamais, nous voulons donc faire une revue chronologique des nombreuses activités couvertes au cours de l’année dans l’optique d’établir un équilibre par rapport aux domaines non couverts par la rubrique ‘Points saillants des activités’ de ce Rapport annuel.

de l’agriculture. (Les conclusions de la réunion ont été publiées en anglais, conjointement avec ISNAR).

Du 19 au 23 mars, l’Atelier annuel du Consortium Bas-Fonds (CBF) s’est tenu au siège de l’ADRAO. Sur les 10 pays membres, neuf étaient représentés ainsi que cinq des huit institutions internationales membres. Les participants à l’atelier ont présenté et discuté les résultats des activités de recherche financées par le CBF en 2000. Ils ont également visité le site du Projet SPIRIVWA (Sustainable Productivity Improvement for Rice in Inland Valleys of West Africa) à Gagnoa (Côte d’Ivoire) et discuté de l’exécution de la Phase II du CBF. Les résultats d’un atelier préparatoire tenu en janvier 2000, ont été discutés en groupes de travail qui ont identifié des priorités de recherche sous quatre thèmes. Un plan d’action a également été développé pour les six mois d’activités à venir.

Le Conseil d’administration de l’ADRAO a organisé, du 26 au 30 mars, sa réunion annuelle à son siège.

Le 27 mars, une réunion a été organisée à Abidjan au Ministère de l’industrie sur le thème ‘Protection des nouvelles variétés de plantes en Côte d’Ivoire.’ Le Gouvernement ivoirien a organisé cette réunion en vue d’examiner les opportunités pour le pays à mettre en place un

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

comité national qui accordera aux sélectionneurs le droit sur les nouvelles découvertes en matière de matériel végétal. Elle a été présidée par le Ministère de l’industrie et a enregistré la participation des organisations suivantes : l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER, Côte d’Ivoire), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l’Université d’Abobo-Adjamé, le Ministère ivoirien de l’agriculture (Conseil des semences, Division de la protection des plantes et Division du contrôle qualité), les compagnies de semences privées Syngenta et Aventis et l’ADRAO.

Dans le cadre du projet du Programme alimentaire mondial visant à promouvoir les systèmes de semences communautaires (CBSS), l’ADRAO a co-organisé, du 27 au 31 mars, avec l’ANADER et le Programme alimentaire mondial, un cours pour les paysans et formateurs innovateurs en matière de CBSS, dans les locaux de l’ANADER à Bouaké.

Du 2 au 4 avril, l’ADRAO et la Fondation ouest-africaine en milieu rural (WARF, West Africa Rural Foundation) ont organisé un atelier à Dakar, Sénégal, pour revoir, réviser et valider une proposition de projet sur l’adaptation et l’évaluation participatives des options de gestion intégrée des cultures (GIC) en riziculture irriguée au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. Les 34 participants représentaient les partenaires nationaux de la recherche et de la vulgarisation des pays ciblés ; le CORAF/WECARD, la coordination du Programme spécial de la FAO pour la sécurité de quatre des pays membres, des ONG de deux pays, des organisations de producteurs de trois pays, Winrock International, Sénégal, le siège de la FAO, Rome (plus un consultant de la FAO d’Australie) et le bureau Afrique d’Accra, l’ADRAO et WARF. La proposition a été validée en bonne et due forme et acceptée pour une analyse plus approfondie par l’ADRAO. Le travail de GIC de l’ADRAO dans l’écologie irriguée a été rapporté dans les points saillants du rapport de l’an dernier.

Suite à l’atelier GIC, la Station Sahel de l’ADRAO a abrité le 5 avril, une réunion sur le thème : La gestion des

adventices en riziculture irriguée de bas-fond : Vers une gestion intégrée des adventices. A cette réunion, 33 participants ont représenté les SNRA et les ONG de la Gambie, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal ainsi que l’ADRAO, la FAO et l’Institut des ressources naturelles du Royaume Uni. Les résultats des recherches menées dans le cadre du Projet DFID sur la gestion intégrée des adventices en riziculture de bas-fond, ont été présentés et discutés. Les participants ont également identifié les priorités de recherche et les perspectives pour la collaboration future entre eux-mêmes et avec WARF. L’utilisation des composantes de la gestion intégrée des adventices a été un domaine de priorité commune pour la recherche et la vulgarisation, tandis que les activités sur le riz sauvage étaient plus spécifiques aux pays. La nécessité d’une documentation sur la gestion des adventices a été fortement mise en exergue, alors que des lacunes de connaissances ont été identifiées dans la gestion des adventices pour différents niveaux de gestion des cultures, en l’occurrence sur les interactions avec l’azote, le type de plant, la gestion de l’eau et le type de sol.

Du 9 au 12 avril, l’ADRAO a abrité à son siège un atelier international sur le thème ‘La sécurité alimentaire basée sur les NERICA en Afrique subsaharienne.’ Plus de 90 participants venus d’institutions de recherche africaines et asiatiques, notamment des ministres et vices ministres d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le Président de la Fondation Rockefeller, des responsables de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, du Système des Nations Unies et de l’ADRAO, ont pris part à cette réunion. Les participants se sont mis d’accord sur la formation d’un Consortium en vue de coordonner la dissémination à grande échelle des NERICA aux millions de petits exploitants, en majorité des femmes, en Afrique subsaharienne. Après la visite dans les champs paysans, au Centre de la Côte d’Ivoire, le dimanche 8 avril, Dr Gordon Conway, Président de la Fondation Rockefeller a déclaré : « Les variétés de riz NERICA représentent de nouveaux potentiels originaux pour les petits exploitants démunis à travers toute l’Afrique subsaharienne et devraient être disséminées à grande échelle sur tout le continent. »

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Le 19 avril, un atelier d’une journée a été organisé au siège de l’ADRAO pour faire la revue des résultats de l’Enquête sur le genre et la diversité réalisée en juin 2000. Le personnel permanent à tous les niveaux (management, personnel international et personnel d’appui) ont pris part aux discussions ouvertes et animées. L’enquête a passé en revue le niveau de mise en application des politiques et procédures recommandées dans les précédentes évaluations de genre et diversité en 1996 et 1998. Cette étude a été soutenue par le Programme de changement organisationnel (OCP) et le Programme genre et diversité, tous deux faisant partie du GCRAI ; l’atelier de feedback a été animé par la consultante Charity Kabutha. Après la présentation des résultats de l’enquête par l’animatrice, il y a eu un débat ouvert sur les voies et moyens d’améliorer la présentation du rapport. Le personnel d’appui et le personnel international ont ensuite discuté séparément les recommandations et les stratégies pour la suite des activités. A la fin, l’animatrice a présenté un plan directeur synthétisé à l’ensemble du groupe.

Du 24 au 26 avril, le comité directeur du Réseau ouest et centre africain du riz (ROCARIZ) a tenu sa réunion annuelle. Le comité directeur est composé de 10 membres choisis au sein des pays membres du réseau avec une large représentation des sept groupes d’action ; le coordinateur du ROCARIZ, basé à l’ADRAO, sert de secrétaire au Comité. Le Comité a passé en revue le rapport annuel du coordinateur et a approuvé le plan de travail et le budget proposés. Les membres ont aussi discuté de la prochaine tournée d’évaluation (voir ci-dessous) et de la deuxième Revue régionale de la recherche rizicole (4R) qui aura lieu en 2002.

Du 2 au 5 mai s’est tenue au siège de l’ADRAO la réunion annuelle du réseau ‘Amélioration variétale participative du riz et analyse de la population paysanne (PRIGA/PVS)’. Les 74 participants à la réunion représentaient 16 des 17 pays membres de l’ADRAO, des ONG, le Département pour le développement international (DFID), le Programme à l’échelle du Système sur la recherche participative et l’analyse de la population paysanne pour le développement technologique et l’innovation institutionnelle

(PRGA) et l’ADRAO. Les conclusions de la réunion ont été publiées en début 2002. Pendant l’atelier, les équipe PVS de chaque pays ont été interviewées sur l ’ impact de la r e c h e r c h e P R I G A et les changements institutionnels que le travail a apportés aux programmes nationaux ; les résultats de ces interviews seront publiés en 2002 par PRGA-CIAT (Centre international d’agriculture tropicale) et l’ADRAO. Les conclusions de cet atelier ont été publiées sous le titre ‘Participatory varietal selection : beyond the Flame’ (ADRAO, 2002).

Du 7 au 10 mai 2001, le PRGA et l’ADRAO ont organisé au siège de l’ADRAO un Atelier sur la sélection participa-tive des plantes en Afrique : un échange d’expériences. Cet atelier a réuni plus de 60 chercheurs (sélectionneurs, généticiens, agronomes, spécialistes des technologies des semences, socio-économistes), des spécialistes du dévelop-pement, des agents communautaires et des paysans venus de 22 pays (16 pays africains étaient représentés). Les par-ticipants ont eu des séances de comparaison et d’échange de leurs expériences en matière de sélection participative et de ‘renforcement dynamique de la biodiversité’ en Afrique subsaharienne. Ils ont contribué à un document de travail sur les directives en matière de sélection participative; identifié des actions de suivi en vue d’appuyer la sélection partici-pative par les paysans et par la recherche ; et identifié des actions de suivi en vue d’appuyer la conservation et le ren-forcement dynamiques de la biodiversité. En outre, l’atelier a réussi à encourager le dialogue entre les professionnels de la recherche et du développement d’une part, et les paysans d’autre part. Il a aussi suscité une prise de conscience chez les sélectionneurs sur les approches participatives à l’amélio-ration des cultures. L’objectif visant à développer des plans

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de travail conjoints a malheureusement été entravé par le manque d’engagement financier lors de la réunion.

Du 14 au 20 mai, le coordinateur d’INGER-Afrique et l’économiste de l’évaluation de l’impact ont visité la Guinée afin de lancer le projet sur l’impact des variétés modernes de riz sur la biodiversité financé par DFID. Des discussions ont eu lieu avec les institutions nationales de recherche (Institut de recherche agronomique de Guinée, IRAG) et de vulgarisation (Service national de la promotion rurale et de la vulgarisation agricole, SNPRV) sur les perspectives de mise en place d’un Réseau d’évaluation de l’impact en Guinée.

Du 15 au 16 mai, le comité directeur du projet Adaptation participative et diffusion de technologies pour les systèmes à base riz (PADS) s’est réuni au siège de l’ADRAO. Huit membres de la recherche, de la vulgarisation et des ONG des pays membres du projet – Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana et Guinée – y ont pris part pour présenter leurs plans de travail et budgets et identifier les activités transversales aux pays.

Assétou Kanouté, précédemment chercheur-visiteur à l’ADRAO, est revenue au siège, en juin, pour organiser un cours de formation sur les techniques culturales améliorées pour le riz de bas-fond et le riz pluvial. Ce cours, qui a duré du 7 au 8 juin, a réuni 20 participants venus d’ONG avec lesquelles Assétou Kanouté a tissé des liens pendant son séjour à l’ADRAO.

Du 11 au 22 juin, l’Unité de développement des semences en Afrique de l’Ouest (WASDU), basée à Accra, Ghana, a organisé, au siège de l’ADRAO, un Atelier national de formation sur la production, la commercialisation et le contrôle de la qualité des semences en collaboration avec le Ministère ivoirien de l’agriculture (MINAGRA), le Fonds de développement de la formation professionnelle (FDFP) et l’ADRAO. Les objectifs de cet atelier étaient d’améliorer la capacité technique des participants à promouvoir l’échange entre les secteurs de semenciers nationaux, à améliorer la disponibilité de semences de qualité, à mettre en place des conditions favorables à l’investissement privé dans le domaine des semences et à l’interaction entre les secteurs

privé et public. Quarante et un participants venus des agences de vulgarisation, des projets agricoles et des ONG de la Côte d’Ivoire ainsi que 21 personnes ressources ont pris part à cet atelier.

Les 25 et 26 juin, le ‘Centre for Agriculture and Biosciences International’ (CABI, Royaume-Uni) et l’ADRAO ont abrité au siège de l’ADRAO un atelier des acteurs riz sur la biodiversité fonctionnelle du riz. Cet atelier a réuni des chercheurs de quatre pays, de l’ADRAO et de CABI pour faire la revue des effets de l’intensification de la riziculture sur l’incidence des maladies et des ravageurs et des pratiques appropriées de gestion. Il a donné l’opportunité aux chercheurs de discuter leurs propositions de recherche dans ce domaine et d’établir des liens à maintenir tout au long du travail.

En juillet, l’ADRAO, l’ANADER et le Projet national riz (PNR) ont initié un programme de neuf mois sur le développement de la méthodologie d’intervention Apprentissage participatif et recherche action en matière de gestion intégrée de la riziculture (APRA-GIR) dans les bas-fonds. Un groupe de 30 paysans a pris part aux sessions

Dr Robert Guei, Coordinateur INGER-Afrique, répondant aux questions des journalistes lors du cours de formation

WASDU

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

hebdomadaires dans chacune des localités de Bamoro et Lokakpli, Côte d’Ivoire. Les activités comportaient une session de 3 à 4 heures par semaine, dans chaque site. Les paysans étaient entièrement libres de mettre en pratique tout aspect de ce qu’ils ont appris, ajoutant ainsi les éléments choisis aux pratiques dans leurs parcelles GIR (au sein de leurs champs). Les principes de base de l’APRA-GIR sont de faire de bonnes observations sur le terrain, d’analyser ces observations et de prendre les décisions appropriées. Les paysans participants ont été encouragés à suivre leurs nouvelles pratiques à travers une auto-évaluation rigoureuse utilisant un formulaire illustré. Cet aspect doit aider au processus de prise de décision par lequel les paysans perçoivent comment ils peuvent améliorer les pratiques choisies et suivre les effets d’une ‘bonne’ ou ‘mauvaise’ mise en application. L’équipe d’intervention (ADRAO, ANADER et PNR) a utilisé cette expérience pour développer un programme d’apprentissage paysan à travers l’APRA-GIR, complété d’un guide du formateur et d’un manuel du technicien. La première version de ce programme est prête, et se compose de 27 modules d’apprentissage et 27 références techniques. A partir de 2002, la méthodologie sera affinée dans plusieurs nouveaux sites en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Togo.

Une équipe de ‘Association for International Cooperation of Agriculture and Forestry (AICAF, Japon) a visité le siège de l’ADRAO le 1er août dans le cadre du suivi du projet

‘Soutien au développement de petits groupements paysans’ en Côte d’Ivoire. Le projet met l’accent sur la riziculture et vise à promouvoir et établir la riziculture à petite échelle en Afrique subsaharienne. La visite de courtoisie à l’ADRAO a permis un échange de vues entre l’ADRAO et AICAF.

Du 21 au 22 août, l’ADRAO a conjugué ses efforts avec l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) et la Société d’aménagement et d’exploitation du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) pour l’organisation d’une Journée riz à Dakar, Sénégal, en marge de la réunion du Conseil des ministres les deux jours suivants. Les résultats

Apprentissage participatif et recherche action, Bamoro, Côte d’Ivoire

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des trois institutions ont été présentés et un champ de riz a été ‘planté’ en plein centre de Dakar. L’événement a donné lieu à une intense couverture de presse.

Le 23 août, le Comité national des experts s’est réuni à Dakar, Sénégal en vue de préparer la 23ème Session ordinaire du Conseil des ministres de l’ADRAO pour le lendemain. Entre autres points couverts, la version provisoire du Plan stratégique 2001 - 2010 a été présentée au Conseil. Le Conseil a approuvé l’utilisation de la réunion prochaine du programme d’intégration CORAF/WECARD-GCRAI pour mieux incorporer les priorités de la recherche rizicole nationale dans la stratégie de l’ADRAO. Le Conseil a aussi exhorté les Etats membres à s’acquitter régulièrement et à temps de leurs contributions à l’Association. Le ‘Message du Directeur général et du Président du Conseil d’administration’ présente l’intégralité de la résolution du Conseil sur « l’Appui continu à la recherche et aux activités connexes » (page 1).

L’ADRAO a pris part, du 27 au 31 août, aux réunions des acteurs PRIGA/PVS au Sénégal et en Gambie. A Dakar, les chercheurs venus du siège de l’ADRAO et de la Station Sahel ont rencontré les acteurs PVS de l’ISRA, de la Fédération des femmes productrices de la région de Saint-Louis du Sénégal (FEPRODES), les représentants de ‘Japanese Overseas Cooperation Volunteers (JOCVs) et un représentant du donateur la Fondation Rockefeller pour faire la revue de la PVS, du CBSS et des autres activités de recherche rizicole en cours. A Banjul, l’équipe venue du siège de l’ADRAO a rencontré les chercheurs de l’Institut national de recherche agricole (NARI) et des représentants du Bureau des femmes, d’une ONG, de la Mission technique chinoise et de UWTAET (Timor oriental). Les essais PVS et amorce de la germination des semences ont été discutés - les paysans ont déjà adopté l’amorce de la germination des semences dans la zone du projet. Les réunions ont aussi permis d’identifier de nouveaux domaines de recherche potentielle, en particulier, avec la future Initiative africaine sur le riz et la Mission technique chinoise.

Dans le processus visant à accroître la collaboration et par voie de conséquence l’efficacité de la recherche-

développement entre les centres du GCRAI et leurs partenaires, un atelier sur l’intégration de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre a été organisé du 10 au 12 septembre à l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), Ibadan. Cette réunion était conjointement organisée par le CORAF/WECARD et les trois principaux centres du GCRAI opérant en Afrique de l’Ouest et du Centre – l’IITA, l’ADRAO et l’ICRISAT – et a réuni les représentants de 9 réseaux du CORAF et des partenaires des SNRA, 10 centres du Groupe consultatif, 2 organisations sous-régionales (OSR) et le Consortium européen pour la recherche agricole dans les tropiques (ECART). Cet atelier a permis d’identifier les domaines de priorité pour la coopération en matière de recherche sous-régionale et a fait des recommandations sur les mécanismes d’intégration des activités entre les partenaires.

Pendant la période allant du 3 septembre au 20 octobre, une tournée d’évaluation conjointe a été organisée par ROCARIZ, INGER-Afrique et le réseau PRIGA. L’équipe a visité l’écologie rizicole de plateau du Bénin, du Ghana et du Togo et l’écologie rizicole irriguée du Sahel en Mauritanie et au Sénégal. Elle a rencontré les chercheurs des SNRA, les agences de développement et les paysans pour évaluer les activités de collaboration en cours. Un représentant de l’USAID – donateur majeur du ROCARIZ – faisait partie de l’équipe.

Du 21 au 22 septembre, l’ADRAO a célébré son 30ème anniversaire à son siège. Lors de la cérémonie d’ouverture, cinq membres du personnel ont reçu des distinctions

Une scène de la tournée d’évaluation du ROCARIZ/INGER-Afrique/PRIGA dans l’écologie rizicole irriguée du Sahel, Mauritanie, octobre 2001

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

honorifiques, en présence de Son Excellence M. Pascal Affi N’Guéssan, Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire, au nom de Son Excellence M. Laurent Gbagbo, Président de la République. Une autre distinction a été décernée à la rizicultrice ivoirienne Delphine Koudou, alias ‘Bintu’, célébrité de la cassette vidéo de l’ADRAO. Elle a été élevée au grade de Chevalier dans l’ordre du mérite ivoirien au nom de tous les paysans impliqués dans le programme PVS. (Pour davantage de détails, voir le ‘Message du Directeur général et du Président du Conseil d’administration,’ page 1.)

Préoccupé par le faible niveau d’exécution des projets du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Côte d’Ivoire (moins de 38 %), le Ministère de la planification et de la coopération a organisé, du 25 au 27 septembre un atelier d’information et de formation avec tous les partenaires impliqués dans les projets PNUD dans le pays, en vue de discuter des contraintes majeures rencontrées dans la mobilisation des fonds et l’exécution des activités. Les participants venus de l’ADRAO ont mis à profit cet atelier pour avoir une meilleure compréhension des procédures du PNUD et préparer les activités CBSS. Les

représentants du PNUD ont noté que depuis l’approbation officielle du projet CBSS en 2001, aucun fonds n’a été débloqué. L’ADRAO a été dûment mandatée pour apporter son appui dans les domaines suivants : (1) planification des activités CBSS pour les mois à venir ; (2) remplissage des formulaires de demande de fonds en relation avec les activités à mener (ateliers de mise en route, ateliers dans les champs paysans et ateliers de sensibilisation et suivi des activités, formation des personnes ressources pour les régions retenues de Bouaké, Daloa, Man, Korhogo) ; (3) préparation de l’atelier de mise en route (4) préparation des contrats officiels pour différentes catégories d’acteurs impliqués dans le projet CBSS (ANADER, CNRA [Centre national de recherche agronomique], ADRAO, PNR, LANADA [Laboratoire national d’appui au développement agricole], ONG et secteur privé). En outre, l’ADRAO devra (a) faciliter la mise en œuvre immédiate du programme CBSS en Côte d’Ivoire ; (b) produire le matériel didactique ;

Personnel de l’ADRAO décoré par le Gouvernement ivoirien en compagnie de S.E. le Ministre de l’Education

nationale de Côte d’Ivoire : (de gauche à droite) Dr Kouamé Miézan ; Dr Monty P. Jones ; Dr Kanayo F. Nwanze ; S.E. Amani N’Guéssan Michel, Ministre de l’Education nationale de Côte d’Ivoire ; Dr Sitapha

Diatta ; Mme ‘Bintu’ Delphine Koudou ; M. Mark Etsiba ; S.E. Théophile Nata, Ministère de l’Agriculture, de

l’élevage et des pêches du Bénin (Président du Conseil des Ministres de l’ADRAO)

S.E. Pascal Affi N’Guéssan, Premier Ministre de Côte d’Ivoire, (deuxième à partir de la gauche), visite

l’exposition du 30ème anniversaire de l’ADRAO

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(c) mettre en place un cadre de suivi et d’évaluation basé sur l’implication des partenaires, en particulier, l’ANADER ; (d) conduire des activités de recherche et développement en vue de valoriser les semences produites par les paysans ; (e) produire des semences de reproduction des NERICA et autres variétés ADRAO ; et (f) aider le Programme national de recherche à mettre en place une stratégie de production de semences de base.

Le 13 octobre, notre partenaire ivoirien pour la vulgarisation, l’ANADER, a organisé une journée porte ouverte avec les paysans dans le village de Kouepleu pour faire la démonstration de la PVS-vulgarisation, en particulier pour les nouvelles variétés riz de plateau introduites dans la région de Danané. Le travail présenté a impliqué quelques 436 paysans de 50 villages, 25 agents de vulgarisation, 2 superviseurs, 1 technicien spécialisé et le Chef de zone. Les agents de l’ANADER et les paysans participant à la PVS-vulgarisation ont discuté et fait une démonstration à quelques 150 paysans non-exposés à cette méthodologie. Une visite a été organisée dans un champ paysan, et les variétés préférées ont été préparées pour un test de dégustation. Les discussions en groupe ont été animées, et les ‘nouveaux’ paysans ont montré leur volonté de faire partie du projet. Du 15 au 20 octobre, un cours de formation a été organisé au siège de l’ADRAO sur le thème formation sur la recherche rizicole participative. Sept chercheurs et agents de vulgarisation dont quatre de Gambie et trois du Rwanda y ont pris part. Ce cours a couvert tous les aspects de la production et de la sélection rizicole – maladies et déprédateurs, gestion intégrée des cultures, récolte, transformation post-récolte et commercialisation. Diverses méthodes participatives ont été également présentées.

Une journée porte ouverte a été organisée le 24 octobre à la Station Sahel. Environ 50 visiteurs représentant les institutions collaboratrices, des entreprises privées, les paysans locaux et les organisations paysannes ont pu voir les activités de la station.

L’Unité nationale de coordination du CBF de Côte d’Ivoire s’est réunie le 25 octobre à Gagnoa. Des représentants du CNRA, des Universités de Cocody

(Abidjan) et de Bouaké, de l’ANADER et du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) y ont étudié 11 propositions de recherche en vue d’une éventuelle soumission pour financement au Comité de gestion du Consortium en 2002. Les participants ont visité le bas-fond de Guessihio et le site du projet SPIRIVWA, qui a accusé un retard considérable dans la mise en place de l’infrastructure appropriée. Il y avait très peu d’activités et aucun essai n’avait commencé au moment de la visite (saison humide).

Un cours de formation sur la panachure jaune du riz (RYMV) a été organisé du 29 octobre au 9 novembre au siège de l’ADRAO, et a réuni 17 participants venus de huit programmes nationaux et de la Station Sahel de l’ADRAO. Les participants ont appris à identifier la maladie et les insectes vecteurs et à évaluer la sévérité de la maladie dans un champ infecté. Ils ont aussi appris les méthodes de lutte contre la maladie ainsi que le criblage des variétés pour la résistance.

Un atelier des acteurs riz a été organisé du 8 au 9 novembre à Ibadan, Nigeria, sous les auspices du Nigerian Rice Sector Study par le Nigerian Institute of Social and Economic Research (NISER) et l’ADRAO. Les participants à l’atelier – choisis dans toute la gamme des acteurs riz du pays – ont discuté des contraintes au développement du secteur

Journée porte ouverte à la Station Sahel de l’ADRAO, octobre 2001

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riz au Nigeria et ont identifié les besoins de recherche. La revue de l’état des connaissances de l’économie rizicole du Nigeria, basée essentiellement sur la revue de la littérature faite par le chercheur visiteur Godwin Akpokodje, a été présentée lors de l’atelier.

L’impact de nos méthodes de recherche au-delà de la région traditionnelle de notre mandat – Afrique de l’Ouest et du Centre – a été démontré à travers la demande d’organisation d’un cours de formation sur la recherche rizicole participative et la production de semences, du 27 au 30 novembre, à Kigali, Rwanda. L’équipe de l’ADRAO

forte de trois personnes a présenté le matériel au personnel de 31 SNRA(V) rwandais.

Du 19 au 22 décembre, l’ADRAO a pris part à Bouaké, en même temps que le MINAGRA, le PNUD et le PAM à un atelier de formation des formateurs CBSS. Quelques 35 paysans, 10 agents de vulgarisation de terrain et cinq techniciens supérieurs spécialisés – représentant l’ANADER, une compagnie cotonnière basée à Korhogo LCCI, l’Organisation des volontaires pour le développement local (OVDL) et le PNR – y ont pris part en plus des représentants co-sponsorisés.

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Etats financiers1. Bilan au 31 décembre 2000 et 2001 (en dollars des Etats-Unis)

ACTIF 2001 2000

Actif circulant

Disponibilités 2855982 2326415Débiteurs: Donateurs 613403 950025 Employés 343307 382296 Autres 482118 777405Stocks 572629 615187Chargescomptabiliséesd’avance 35017 19737Totalactifcirculant 4 902 455 5 071 065

Immobilisations

Fonciersetinstallations 8691576 8855580Moins:amortissementscumulés (6597764) (6330906)Totalimmobilisationsnettes 2 093 812 2 524 674TOTALACTIF 6 996 267 7 595 738

PASSIF ET ACTIF NET

Exigibilités à court terme

Découvertbancaire 138561 137160Montantsàpayer: Donateurs 3188905 2976460 Employés 276019 231786 Autres 1219627 1914644Provisionsetchargesàpayer 877298 1096192Totalexigibilitésàcourtterme 5 700 410 6 356 242 Totalpassif 5 700 410 6 356 242

Actif net

Actifnetàusagenonrestreint 1295857 1239496Totalactifnet 1 295 857 1 239 496TOTALPASSIFETACTIFNET 6 996 267 7 595 738

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2. Etat des activités par origine des fonds pour l’exercice clos au 31 décembre 2000 et 2001 (endollarsdesEtats-Unis)

Fonds à usage Total non restreint restreint 2001 2000REVENUS

Donsetsubventions 4272622 4796839 9069461 8086567Etats membres – Bénéfice d’exploitation 147 505 147 505 185 077Etats membres – Bénéfice sur développement des immobilisations 112 851 Bénéfice sur transfert de l’actif à usage restreint 211 567 211 567 112 857 Autresrevenus 354763 354763 293024TOTALREVENUS 4 986 457 4 796 839 9 783 296 8 790 376

DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Programmesderecherche 2120760 4796839 6917599 6382721Dépensesadministrativesetgénérales 4039265 4039265 4004156Dépensesbrutesdefonctionnement 6 160 025 4 796 839 10 956 863 10 386 877Récupérationdechargesindirectes (1322907) (1322907) (1187868)DEPENSESNETTESDEFONCTIONNEMENT 4 837 117 4 796 839 9 633 956 9 199 009

EXCEDENT (DEFICIT) DES REVENUS SUR LES DEPENSES

Changement de l’actif net 149 340 149 340 (407 800)

Actif net en début d’exercice 1 239 496 1 239 496

Changementdel’actifnetavantl’effetcumulatifdu 149340 149340 (407800)Changementdeméthodecomptable

Mauvaisescréancesamorties–CIMMYT (152691)RedressementdudépassementduprojetAzotedusoldeGTZ (92979) (92979)Effetcumulatifduchangementdeméthodecomptable 1799987Changementdel’actifnet 56 361 56 361 1 239 496Actif net à la fin de l’exercice 1 295 857 1 295 857 1 239 496

POUR MEMOIRE

Dépenses administratives et générales par nature Frais de personnel 1 441 393 2 508 435 3 949 828 3 972 222Fournitures et services 1 542 357 3 752 216 5 294 573 4 928 651Voyages 258 030 483 080 741 110 480 107Amortissement 683 696 683 696 805 937Immobilisations 113 789 173 868 287 657 199 960Total charges d’exploitation 4 039 265 6 917 599 10 956 863 10 386 877

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*L’utilisationdecessubventionsaétélimitéeàdesprojetssélectionnésdansl’agendaapprouvéduGCRAIpourl’ADRAO

3. Subventions pour l’exercice clos au 31 décembre 2001(endollarsdesEtats-Unis)

Subvention à usage non restreint 2001 2000Belgique 131780 162069Canada 452828 470212Danemark 109311 126199France* 148000 141000Allemagne 140403Japon 412990 654340Pays-Bas* 642008 704920Norvège 241434 255807Suède 319041 336344Royaume-Uni* 268434USAID 224991 250000Banquemondiale 1390000 1310000Côted’Ivoire 59836

Total subventions à usage non restreint 4 272 622 4 679 325

Subvention à usage restreint (provisoirement)

BanqueafricainededéveloppementI(appuiinstitutionnel) 99148 290274Canada(UniversitéLaval) 7164Canada(projetFDCIC) 10333CFC/FAO 88060Danemark(projetPhytosanitaire/semences) 34405 144391Unioneuropéenne(Gestiondesculturesetdesressources) 207295 94760ProjetUnioneuropéenne/CORAF 74978France(CollaborationIRD) 20181 3800Fondation Gatsby (Installation de confinement) 48 625 31 520FondationGatsby(Dissémination) 98431 138847GTZ(projetrizNord) 6472 76467GTZ(gestionamélioréedesnutriments) 95066 33173GTZ(PTDP) 358903 316026GTZ(Projetpéri-urbain) 61665FIDA(ProjetPADS) 388098 92393CBF/CFCSpirivwa 27545PNUD(projetIAEGévaluationdumatérielgénétique) 26001PNUD/CTPD-IHPPhase2 161371 117350CollaborationHRI 10519 2501Japon(Etudespost-doctorales) 48845 26212Japon(Etudessurlaqualitédesgrains) 68034Japon (Projet d’hybridation interspécifique) 606 640 307 572

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Subvention à usage restreint (provisoirement) (suite)

2001 2000

*L’utilisationdecessubventionsaétélimitéeàdesprojetssélectionnésdansl’agendaapprouvéduGCRAIpourl’ADRAO

Japon(ProjetMAFF/ADRAO(PAM)) 318889 108619Japon(ProjetRYMV) 250281 151491Japon(Projetpyriculariose) 183227 40468Japon(Projet1.3) 200000Japon(Projet3.4) 106233 200000Japon(Projetproductiondelégumes) 25000Japon(Projet2.1) 98817Norvège(Projetformation) 180533 12867FondationRockefeller(projetcultured’anthères) 161900 130323FondationRockefeller(Etudespost-doctorales) 38898 45125FondationRockefeller(Renforcementdescapacités) 26642FondationRockefeller(FPATDD-Mali/Nigeria) 39445Royaume-Uni(projetadventices) 6313 25480Royaume-Uni(SubventionattribuéeauprojetRYMV)* 139578Royaume-Uni(projetCRFRYMV) 47321 67425Royaume-Uni(projetCRFdégradationdessols) 52871 33342Royaume-Uni(projettraitementd’amorcedelagermination) 25454 7135Royaume-Uni(INGER-AfriquePhase2) 299009 141683Royaume-Uni(projetrizsauvage) 13584 10164Royaume-Uni(UniversityofWales) 20434Royaume-Uni(Pénétrationdesracines–Universitéd’Aberdeen) 4707 12002Royaume-Uni(Subventionattribuéeauprojetpyriculariose)* 59539Royaume-Uni(Diversitéfonctionnelleduriz) 12236USAID(Projetréseau) 195918 280130USAID(Projetévaluationdel’impact) 9026 100000USAID(ProjetéconomierizicoleauNigeria) 92718USAID(ProjetcourrierélectroniqueausudduSahara) 6192

Total subventions à usage restreint 4 796 839 3 407 242

Total des subventions 9 069 461 8 086 567

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Conseil d’administration 2001

Président N.LindsayInnes(Royaume-Uni)

Membres JacobAyuk-Takem(Cameroun) ClémentineDabiré(BurkinaFaso)* MamadouDiomandé(Côted’Ivoire) TakeshiHorie(Japon)* RyuichiIshii(Japon)** DianaMcLean(Canada)** MaryUzoB.Mokwunye(Nigeria) RichardMusangi(Kenya) RemiPochat(France)* EdwinC.Price(Etats-Unis) DunstanC.S.Spencer(SierraLeone)

Membre de droit:Directeur général de l’ADRAO KanayoF.Nwanze(Nigeria)

*Arrivéen2001**Mandatterminéen2001

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Cadres de l’ADRAO et chercheurs d’institutions coopérantesDu 1er janvier 2001 au 30 avril 2002

Bureau du Directeur généralKanayoF.Nwanze DirecteurgénéralMohamedMouhidinyAbdou* AuditeurinterneAbdoulayeAdam** Responsableparintérimdelaformation,del’informationetdeladocumentationPéféryIdrissaCoulibaly* Responsabledestechnologiesdel’informationetdelacommunicationAlineLisette-Vidal† Responsabledelaformation,del’informationetdeladocumentationMarijkeLoosvelt* Editrice/TraductriceAboubacarMadougou TraducteurGuyManners Responsabledel’informationFassoumaSanogo TraducteurOusmaneSomali‡ AssistantparintérimduDirecteurgénéralAïssataSylla AssistantedepublicationassistéeparordinateurGuéziNorberteZézé Responsabledubureaudeliaison(Abidjan)etAssistanteauxrelationspubliques

Division des services institutionnelsP.-JustinKouka Directeurassistantchargédesservicesinstitutionnels* AssistantexécutifduDirecteurgénéral**DianeNelly-JoelleCapet*‡ AssistanteadministrativechargéedesvoyagesSafiatou Yabré† Assistanteadministrativechargéedesvoyages

Division de l’administration et des financesMichel P. Dubé* Directeur de l’administration et des financesTimothy Bertotti** Directeur par intérim de l’administration et des financesJean-BaptisteAdjovi Comptableprincipal(ContrôlebudgétaireetProjets)ChittiBabuBuyyala** ChefdesopérationsKlanaDagnogo* ResponsabledesservicesdemaintenancemécaniqueGabrielDao ResponsabledesressourceshumainesetdesservicesadministratifsMarkEtsibah ComptableprincipalGuétinGogbé Responsabledesachats&approvisionnementsStanislasHachemé ResponsableadministratifchargédesserviceslogistiquesGilbertKato ChefdutransportNurdinS.Katuli* ChefdesopérationsFansuVatogomaKoné*‡ ChefdupersonnelLhetOlivierMagnan* Responsabledesservicesd’entretientGeorge Maina Chef des finances

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OlusegunOlubowale ComptableprincipalGastonSangaré RégisseurdelafermeexpérimentaleLassinaSilué* Administrateurdessystèmesdel’information(Finance)

Division des programmesGüntherHahne* DirecteurdelarechercheMontyP.Jones DirecteuradjointdelarechercheetChefduProgrammerizpluvial Directeurdelarechercheparintérim**WillemA.Stoop** Chercheurassocié,DirecteurdelarechercheparintérimFrankAbamu Agronome/modélisationdesculturesEmmanuelAbo† Chercheurvisiteur(Virologie)GodwinAkpokodje** Economistedespolitiques(Chercheurvisiteur,Nigéria)EnochBoateng* SpécialisteduSIG(Chercheurvisiteur)AnneBouma* Responsabledesservicesd’appuiToonDefoer* Agronomespécialistedutransfertdetechnologies ChefparintérimduProgrammePolitiquesetdéveloppementrizicoles(àpartir du15septembre2001)AliouDiagne Economiste(Analysedel’impact)AlassaneDiallo** DocumentalisteSitaphaDiatta PédologueOlafErenstein Economiste(production)KoichiFutakuchi EcophysiologistedesculturesHowardGridley* Sélectionneurrizdebas-fondRobertGuei CoordinateurINGER-AfriqueStephanHäfele Agronomespécialistedessystèmesd’irrigation(Sahel)* Agronomeassocié(BMZ/GTZ)**SigridHeuer** Biologiemoléculaire(Chercheurvisiteur–Stagiaire)MonicaIdinoba* Biologiemoléculaire(Chercheurvisiteur–Stagiaire)AssétouKanouté** Agroclimatologue(Chercheurvisiteur–Stagiaire)MohamedKebbeh Spécialistedutransfertdetechnologies(Chercheurvisiteur)HarounaKoré* Economistespécialistedeslégumineuses(Chercheurvisiteur)FrédéricLançon Economiste(analysedespolitiques) ChefparintérimduProgrammepolitiquesetdéveloppementrizicoles**KouaméMiézan Chefduprogrammerizirrigué(Sahel)AugustinMunyemana Spécialistedudéveloppementdetechnologiesparticipatives(Nigéria)Marie-NoëlleNdjiondjop BiologiemoléculaireFrancisNwilene EntomologisteOlumuyiwaOsiname Coordinateurdel’ADRAOauNigéria(Nigéria)AndreasOswald* AgronomespécialistedessystèmesdeculturesKanwarL.Sahrawat** ChimistedessolsSidiSanyang* CoordinateurduROCARIZYacoubaSéré PathologisteAïssataSobiaCamara* Economisteagricole(Chercheurvisiteur)MarcoWopereis‡ Spécialistedelagestiondesressourcesnaturelles(DGIS)N’guéssanYoboué** Spécialistedumatérielgénétique(Chercheurvisiteur)

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* arrivéouachangédetitreen2001** partiouachangédetitreen2001† arrivéouachangédetitreen2002‡ partiouachangédetitreen2002

Chercheurs d’institutions coopérantesAlainAudebert Physiologiste(CIRAD)OlivierBriët** Entomologistemédicalassocié(DGIS)Marie-JosèpheDugué CoordinatricerégionaleduConsortiumBas-fonds(Coopérationfrançaise)PierrickFraval Economiste/gestiondel’eau(Sahel,IWMI/Cemagref)RebeccaKent** Malherbologisteassociée(NRI)AdrianQ.Labor** Responsabledestechnologiesdel’informationetdelacommunication(CRDI)Hla Myint٭٭ Analyste de l’information et des données (Volontaire des Nations Unies)TakeshiSakurai Economisteagricole(JIRCAS)SatoshiTobita** Physiologiste/Biologiemoléculaire(JIRCAS)HiroshiTsunematsu* Sélectionneurrizdeplateauassocié(JIRCAS)PetrusvanAsten Pédologueassocié(Sahel,DGIS)Myra Wopereis-Pura٭٭ Responsable du transfert de technologies (Volontaire des Nations Unies)

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Chercheurs visiteurs

Leschercheurs-visiteursapportentdel’énergienouvelleetuneautrefaçondevoirleschosesauseinduprogrammederecherchel’ADRAOet,nousespéronsqu’ilsrapportentquelque chose à leur programme national à la fin de leur séjour à l’ADRAO. En 2001, deux chercheurs visiteursterminaient leur période de détachement au moment oùtroisautresarrivaient.Unautrechercheurvisiteurarejointl’ADRAOenavril2002.

Emmanuel Abo est assistant au responsable chargé delarecherchesur lesvirusdesplantesauNational Cereal Research Institute (NCRI), Badeggi, Nigéria.A ce titre,iltravaillesurleriz,lacanneàsucre,lesésame,etàdesactivitésderechercheetdevulgarisation.Enavril2002,ilarejointl’équipedepathologiedel’ADRAOausiègedel’Associationpour travailler sur levirusde lapanachurejaune du riz (RYMV). Son travail vise à identifier des hôtes alternatifsduRYMVetlesinsectesvecteursassociésenvuededéterminer la persistanceduRYMVdans les champspaysans.Ilparticiperaautestenmilieupaysandesvariétésprometteuses résistantes auRYMVenvuede tester leurstabilitéetleuradaptabilité.Enplus,Aboparticiperaàlaformation sur l’identification et la gestion du RYMV.

Godwin AkpokodjeestchercheuruniversitaireduNigerian Institute of Social and Economic Research, (NISER),

Ibadan,Nigéria,oùilacontribuéàplusieursétudessurlapolitiqueagricolenigérianeenrelationaveclesinstitutionsrégionales et internationales. Il a terminé sa période dedétachementdansnotrestationduNigéria(baséausiègede l’IITA à Ibadan) comme économiste des politiques,depuisnovembre2000.Danslecadredelagrandeétudedu secteur riz au Nigéria au sein du Programme 3 (voirEncadré‘Etudedecas:leNigéria,’page44),ilafaitunerevuedel’étatdesconnaissancesdel’économierizicoleduNigéria.Cetravailinitiéàl’ADRAOvasepoursuivreencollaborationavecAkpokodjeauNISER,danslaperspectivede l’accroissement de l’influence et de l’impact de l’ADRAO dans ‘l’intensification de l’économie rizicole’ au sein des paysmembresdel’Association.

Enoch Boateng est un cadre scientifique au ‘Soil Research Institute’ qui fait partie du Conseil de la recherchescientifique et industrielle, Accra, Ghana. Il a rejoint l’Unité dessystèmesd’analyseetSIGdel’ADRAOenseptembre2001 comme spécialiste du SIG. Le premier objet de samissionestd’utiliser lessystèmesinformatisésSIGpourévaluer les zones potentielles de riziculture au Ghana.L’objectificiestdedévelopperunoutild’aideàladécisionenmatièredepolitiquerizicoleetcepourvenirenappointà la définition des priorités de recherche rizicole. Le second butestd’utiliserl’outildecaractérisationalmanach(ACT)

Leprogrammedechercheursvisiteursaétéinitiéen1998danslebutdepermettreàdeschercheursdesSNRAd’êtredétachésàl’unedesstationsdel’ADRAOetd’ytravaillercommemembreàpartentièred’uneéquipe.Lespostes

sontouvertsauxchercheurstravaillantàtempspleindanslesprogrammesnationaux.Ilsdoiventêtrenominésparleurinstitution.Pendantledétachement,quipeutallerjusqu’àunan,leschercheursvisiteurssontmembresàpartentièredeséquipesinterdisciplinairesdel’ADRAOetimpliquésdanstouteslesactivitésquotidiennesdel’Association.

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du logiciel SIG pour développer une base de données(appelée almanach) biophysiques et socioéconomiquesrelativeàlaproductionrizicoleenAfriquedel’Ouest.Cedernier aspectva se focaliserd’abord sur leGhanaet laCôted’Ivoire.

Assétou Kanouté estenseignante-chercheuràl’Institutpolytechnique rural de Katibougou au Mali. Elle estécologiste, gestion des parcours et dispose d’une bonneexpérience de travail avec les ONG et les organisationslocales,notammentlesgroupementsfémininsruraux.Elleest arrivée à l’ADRAO en février 2000, pour se joindreà l’équipe transfertde technologiesenmettantunaccentparticulier sur les partenariats. Elle a contribué à uneévaluation des mécanismes traditionnels d’échange desemences dans trois sites clés en Côte d’Ivoire et à uneévaluationparticipativedeslégumesdanslesmêmessites.Avec le coordinateur PTD, elle a organisé les premiersateliers de planification de la riziculture dans deux Etats du Nigéria(OgunetKogi)etauBénin.Assétouaaussiorganisél’atelier des ONG ivoiriennes à l’ADRAO et initié uneenquête socio-économique sur les systèmes financiers dans l’Etatd’Ogun.ElleainitiéunannuairedesONGivoiriennesetavecl’économistedelaproduction,areprésentél’ADRAOàunateliergenreetdiversitéauKenya.Elleaégalementréaliséuneétudesocio-économiquesurlescontraintesetopportunitésdessystèmesdeproductionderizdansquatrerégionsdelaCôted’Ivoire.

Harouna Koré estmaître-assistantàlaFacultéd’agriculturede l’Université de Niamey, Niger. Koré a mené desrecherches sur la dynamique des systèmes intégrés deproduction dans le Sahel pendant plus de 10 ans, avecun intérêt particulier pour la relation entre les avantagescomparatifsdecertainesculturesmajeures(riz,oignon)etlasécuritéalimentairedesménages.Ilestarrivéàl’ADRAOenseptembre2001pourtravaillerenqualitéd’économistedes légumes, principalement sur le projet légumes del’OFDA(Office of US Foreign Disaster Assistance, USAID)‘productiondelégumesdanslessystèmesàbaserizdanslarégiondumandatdel’ADRAO.’Ilfaitunecollectedes

informationsauBurkinaFaso,enCôted’IvoireetauGhanasurl’intégrationdelaculturedeslégumesetlessystèmesrizicoles de bas-fonds. Cette revue inclut le statut de larecherche, lacaractérisationdessystèmesriz-légumes,etlesélémentsstratégiquespourfairefaceàlacarencedesmicro-nutrimentsàtraverscessystèmes.Elles’inscritdansleseffortsde rechercheencollaborationentre lesSNRAd’Afrique de l’Ouest, l’Asian Vegetable Research and Development Center (AVRDC)etl’ADRAO.

Aïssata Sobia Camara estchercheurauCentreivoirienderechercheséconomiquesetsociales(CIRES),UniversitédeCocody,Abidjan,Côted’Ivoire.Enaoût2001,ellearejointl’équipeduProgramme3del’ADRAOenqualitéd’agro-économiste. Elle a beaucoup étudié la transformation etlacommercialisationdurizenCôted’Ivoire,endirigeantune étudenationale sur l’ensemblede la chaînede cettedenréeen1997.Al’ADRAO,elleaentreprisunerevuedemiseàjourdusecteurdurizdanslepaysetcontribuéaudéveloppementd’unmodèleéconométriquepouranalyserles stratégies des usiniers du riz. Elle a aussi coordonnédesétudessurlaproductionetlacommercialisationdurizdanslesrégionsduBandamaetduZanzan,danslecadred’unprojetduProgrammealimentairemondial(PAM)enCôted’Ivoire.

N’guessan Yoboué est enseignant - chercheur auDépartementdel’agricultureetdesressourcesanimalesdel’InstitutnationalpolytechniqueHouphouët-Boigny(INP-HB),àYamoussoukro,enCôted’Ivoire.Ilestsélectionneurrizetgénéticien.Ilaterminésontravailavecl’Unitédesressourcesgénétiquesdel’ADRAOenmai2001.Pendantson séjour à l’ADRAO, il a contribué à l’évaluation del’impactdesnouvellesvariétésderizsurlespaysans(impactéconomique, sur le bien-être général et sur la réductiondelapauvreté)etdel’effetdesvariétésintroduitessurladiversitédurizauniveaudeschamps.Ilaaussicontribuéàlacaractérisationduniveauactueldelabiodiversitédurizauniveaudeschamps.Lematérielqu’ilacollectéseracaractériséàl’ADRAO.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Activités de formation

Intitulés et dates Lieu Langue Participants

Hommes Femmes Total

Formation des paysans innovateurs et des formateurs27–31 mars

Bouaké, Côte d’Ivoire(ANADER)

Français 35 7 42

Initiation à la biométrie pour les chercheurs d’Afrique francophone17–21 avril

M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire(ADRAO)

Français 16 1 17

Les techniques améliorées de culture de riz de bas-fond et de riz pluvial7–8 juin

M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire(ADRAO)

Français 16 4 20

Les techniques de production, de commercialisation et de contrôle de qualité des semences en Côte d’Ivoire11–22 juin

M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire(ADRAO

FrançaisAnglais

35 6 41

Gestion intégrée des cultures en riziculture irriguée [à l’intention des paysans]Juillet-octobre (4 jours de formation par site)

Boundoum et Podor,Sénégal

Wolof 80 0 80

Apprentissage participatif et recherche action pour la gestion intégrée de la riziculture [à l’intention des paysans]Juillet 2001 à janvier 2002 (session hebdomadaire)

Bamoro,Côte d’Ivoire

Français 30 0 30

Apprentissage participatif et recherche action pour la gestion intégrée de la riziculture [à l’intention des paysans]Juillet 2001 à janvier 2002 (session hebdomadaire)

Lokakpli,Côte d’Ivoire

Français 25 5 30

Cours dispensés en 2001

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Participatory Technology Development26 août au 14 septembre

Abeokuta,Nigéria

Anglais 23 9 32

Construction of the Thresher-Cleaner1–26 octobre

Accra, Ghana Anglais 10 0 10

Formation en recherche rizicole participative / Training on Rice Participatory Research15–20 octobre

M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire(ADRAO)

Français,Anglais

5 2 7

Formation sur le virus de la panachure jaune du riz / Training on Rice Yellow Mottle Virus29 octobre au 9 novembre

M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire(ADRAO)

Français,Anglais

17 0 17

Sustainable Crop-Livestock Production for Improved Livelihoods and Natural Resources Management in West Africa19–22 novembre

IbadanNigéria

Anglais 70 20 90

Recherche rizicole participative et production de semences [à l’intention des partenaires nationaux]27–30 novembre

Kigali,Rwanda

Français,Anglais

29 2 31

Sélection-vulgarisation variétale participative19–21 décembre

M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire(ADRAO)

Français 20 1 21

Atelier de formation des facilitateurs du CBSS [MINAGRA/ADRAO/PNUD/PAM]19–22 décembre

Bouaké.Côte d’Ivoire(ANADER)

Français 42 8 50

Total 453 65 518

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Stagiaires Post-graduate en 2001

Nom et sujet de la thèse Institut Sponsor Grade

Abi, Monnet Innocent**Impact des innovations variétales sur la gestionde la biodiversité : exemple des variétés amélioréesde riz en Côte d’Ivoire

Institut nationalpolytechnique Houphouet-Boigny(INP-HB)Ecole supérieured’agronomie (ESA)

ADRAO/DFID

DAA

Adesanwo, O.O.Legume/phosphate rock combination for sustainable rice production in southwestern Nigeria

Université agricole,Abeokuta, Nigéria

ADRAO Doctorat

Afolabi, AboladoDevelopment of ‘clean gene’ technology for ricetransformation

Université de East Anglia/ John Innes Centre, R.U.

DFID/FondationRockefeller

Doctorat

Akanvou, René**Quantitative understanding of the performance of upland rice–cover legume cropping systems in West Africa

Université agronomique deWageningen

Pays-Bas/ ADRAO

Doctorat

Aluko, Kiodé GabrielGenetic studies of soil acidity tolerance in rice

Université de l’Etat deLouisiane

FondationRockefeller

Doctorat

Amoussou, Pierre-Louis*Genomics of rice yellow mottle virus

Université de East Anglia,Royaume-Uni

FondationRockefeller/John Innes Centre

Doctorat

Assigbé, PaulinIntégration des légumineuses dans la rotation des cultures deriz pluvial au Bénin

Université de CocodyAbidjan

BMZ/GTZ Doctorat

Bissouma, Laurence*Criblage de variétés locales de riz pour la résistance à laPyriculariose

INP-HB/ESA MESRS/ADRAO

DAA/Maîtrise

Bognonkpe, Jean Pierre IrénéeThe influence of land use on the dynamics of native soil nitrogen at watershed scale in West Africa

Université de Bonn DAAD/FondationVolkswagen

Doctorat

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Cairns, Jill**Root penetration and QTL mapping in upland rice

Université d’Aberdeen DFID Doctorat

Chérif, MamadouEffet de la toxicité ferreuse sur l’activité photosynthétiquedu riz : étude de la variabilité génétique

Université d’Abidjan BAD Doctorat

Chovwen, AnthonyEvaluation of participatory research approaches in Nigeria

Université d’agriculture, Abeokkuta,Nigéria

BMZ/GTZ Doctorat

Clark, CaryRural finance systems and related constraints for lowland riceintensification

Université de Reading Privé/ ADRAO

Doctorat

Djadjaglo, DavidDétermination des facteurs influençant la productivité des systèmes de production à base de riz au sud du Bénin

Université deHohenheim

BMZ/GTZ Doctorat

Dudnik, Nina*Molecular biology

__ Fulbright __

Guèye, TallaNitrogen use efficiency in irrigated rice

Université deGöttingen

DAAD Doctorat

Häfele, Stephan**Soil fertility management in irrigated rice

Université de Hamburg

BMZ/GTZ Doctorat

Horna, Daniela*Brokering of knowledge and information in the riceproduction system in Southern Nigeria and Benin Republic

Université deHohenheim

BMZ/GTZ Doctorat

Keijzer, PieterPlant science

Université deWageningen

Université deWageningen/ADRAO

Maîtrise

Kotchi, ValèreDynamique du phosphore dans les sols en régiontropicale : le cas de la Côte d’Ivoire

Université d’Abidjan BAD Doctorat

Kouamé, Arsène Kouadio**Analyse de la gestion des semences de riz et del’adoption des variétés modernes en milieu paysan

INP-HB/ESA ADRAO/DFID

DAA

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Kouassi Niankan, Aubin*Evaluation de la résistance à la panachure jaune duriz de 297 variétés locales de riz de la région de Gagnoa

INP-HB/ESA MESRS/ADRAO

DAA/Maîtrise

Lago, N’brin Gaston**Mécanismes de résistance à la cécidomyie africainedu riz, Orseolia oryzivora

INP-HB/ESA ESA/ADRAO

DAA

Larbaigt, Frédéric**Sustainability and maintenance in community-basedirrigation schemes in the Senegal River floodplain

Ecole nationale du Génie de l’eau et de l’environnement deStrasbourg

IWMI/ADRAO

Maîtrise

Maji, Alhassan TswakoGenetics of resistance to African rice gall midge inOryza glaberrima

Universitéd’Ibadan

FondationRockefeller

Doctorat

Mandé, SémonAssessment of biodiversity in Oryza glaberrima usingmicrosatellite markers

Université de Cornell FondationRockefeller

Doctorat

Mesmin, Meye Mella*Influence of spatial variability on fertilizer recommendations

Ecole technique deBambey

__ Ingénieuragronome

Mulder, Linda*Effect of straw application on yield and on plant availabilityof N and P for alkaline irrigated rice soils

Université deWageningen

DFID Maîtrise

Soko Dago, Faustin*Epidémiologie du RYMV : étude des conditionsd’établissement et de déroulement des épidémies pour une gestion intégrée de la panachure jaune du riz en Côte d’Ivoire

Université d’Abidjan Japon Doctorat

Sorho, FatogomaAssessment of rice yellow mottle virus pathology as aprerequisite of the deployment and the durability of thenatural genetic resistance to rice yellow mottle disease

Université d’Abidjan

IRD Doctorat

Tia, Dro Daniel*Caractérisation morphologique de la biodiversité du rizlocal de la région de Gagnoa

INP-HB/ESA

ADRAO DAA

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

* Commencé en 2001** Achevé en 2001

Tonessia, Dolou Charlotte*Identification de la flore bactérienne et fongique hébergéepar les semences de riz et tentative de lutte contre cespathogènes

Université deCocody-Abidjan

MESRS/ADRAO

DEA

Traoré, Karim*Marker-assisted selection for improving drought resistancein rice root traits and osmotic adjustment

Université duTexas

FondationRockefeller

Doctorat

Tveteraas, Astrid*The impact of AIDS on livelihood security in rural areasof Côte d’Ivoire

Université agricole de Norvège

Université agricole de Norvège/ADRAO

Maîtrise

Van Asten, PetrusSalt-related soil degradation in irrigated rice-based croppingsystems in the Sahel

Université deWageningen

DGIS Doctorat

Van’t Zelfde, Arjan*Identification and quantification of processes contributingto alkalinization in irrigated rice soils

Université deWageningen

DFID Maîtrise

Yao, Kouadio NasserAndrogène in vitro chez le riz Oryza glaberrima etd’hybrides interspécifiques sativa-glaberrima

Universitéd’Abidjan

BAD Doctorat

Zamble, Lout T. Corinne*Caractérisation morphologique de la biodiversité du rizlocal de la région de Danané

INP-HB/ESA ADRAO DAA

Zekre, Sylvestre*Caractérisation morphologique de la biodiversité du rizlocal des régions de Boundiali et Touba

INP-HB/ESA ADRAO DAA

Zeller, HeikoCharacterization of rainfed upland rice production systemsin southern Nigeria

Université deHohenheim

BMZ/GTZ Doctorat

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Publications

[2001]

Abo, M.E., M.N. Ukwungwu, J. d’A. Hughes et S.M. Misari, 2001. Possible sources of resistance to rice yellow mottle virus (RYMV) genus sobemovirus in some genotypes in Nigeria. Journal of Agriculture and Environ-ment 2(2): 263–270.

Ahmadi, N., A. Audebert, B. Traoré, J. Bozza, B. Feuillette et M. Simpara, 2001. Référentiel agronomique disponible pour l’intensification de la riziculture de bas-fonds en zone soudanienne. In: Mise en valeur et aménagement des bas-fonds d’Afrique de l’Ouest [CD-ROM]. CIRAD, Montpellier, France; CBF, Bouaké, Côte d’Ivoire; IER, Bamako, Mali; SARI, Koumassi, Ghana, & PSI, Dakar, Sénégal.

Akanvou, R., M. Becker, L. Bastiaans et M. Kropff, 2001. Effects of sowing dates on cover legumes-upland rice intercropping systems in West Africa. Biology and Fertility of Soils 33: 15–21.

Akanvou, R., M. Becker, M. Chano, D.E. Johnson, H. Gbaka-Tcheche et A. Touré, 2001. Fallow residue manage-ment effects on upland rice in three agro-ecological zones of West Africa. Biology and Fertility of Soils 31: 501–507.

Akanvou, R., M. Becker, M. Kropff, L. Bastiaans et G. Dea, 2001. Optimum rice yield under short-term cover crop fallow systems. In: W.J. Horst, M.K. Schenk, A. Burkert, N. Claassen, H. Flessa, W.B. Frommer, H. Goldbach, H.W. Olfs, V. Romheld et al. (ed.) Plant Nutrition: Food security and sustainability of agro-ecosystems through basic and applied research. Kluwer Academic, Dordrecht, Les Pays-Bas. Pp. 1000–1001.

Asch, F. et M.C.S. Wopereis, 2001. Responses of field-grown irrigated rice cultivars to varying levels of flood-water salinity in a semi-arid environment. Field Crops Research 70: 127–137.

Audebert, A., M. Becker et D.E. Johnson, 2001. Differential response of rice to hydrological conditions and agro-nomic management. African Crop Science Journal 4: 107–111.

Audebert, A. et S. Diatta, 2001. Toxicité ferreuse dans les bas-fonds rizicoles Ouest Africains. Diagnostic du risque et méthodes de lutte. In: Mise en valeur et aménagement des bas-fonds d’Afrique de l’Ouest [CD-ROM]. CIRAD, Montpellier, France; CBF, Bouaké, Côte d’Ivoire; IER, Bamako, Mali; SARI, Koumassi, Ghana, & PSI, Dakar, Sénégal.

Becker, M. et D.E. Johnson, 2001. Cropping intensity effects on upland rice yield and sustainability in West Africa. Nutrient Cycling in Agroecosystems 59: 107–117.

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92

ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Becker, M. et D.E. Johnson, 2001. Improved water control and crop management effects on lowland rice productivity in West Africa. Nutrient Cycling in Agroecosystems 59: 119–127.

Becker, M., M.S.C. Wopereis et D.E. Johnson, 2001. The role of N nutrition on rice yields along an agroecological gradient in West Africa. In: W.J. Horst, M.K. Schenk, A. Burkert, N. Claassen, H. Flessa, W.B. Frommer, H. Goldbach, H.W. Olfs, V. Romheld et al. (ed.) Plant Nutrition: Food security and sustainability of agro-eco-systems through basic and applied research. Kluwer Academic, Dordrecht, Les Pays-Bas. Pp. 970–971.

Carsky, R.J., M. Becker et S. Hauser, 2001. Mucuna cover crop fallow systems: Potential and limitations. In: Carsky et al. (ed.) Sustaining Soil Fertility in West Africa. SSSA Special Publication No. 58. Soil Science Society of America, Madison, USA. Pp. 111–135.

Chipili, J., S. Sreenivasaprasad, A.E. Brown, N. J. Talbot, M. Holderness, Y. Séré, S.K. Nutsugah, J. Twumasi et K. Dartey, 2001. Characterisation of the blast pathogen populations at rice screening sites in West Africa. In: S. Sreenivasaprasad et R. Johnson (ed.) Major Fungal Diseases of Rice: Recent Advances. Kluwer Academic, Dordrecht, Les Pays-Bas. Pp. 9–20.

Coyne, D., M. Smith et R. Plowright, 2001. Plant parasitic nematode populations on upland and hydromorphic rice in Côte d’Ivoire: Relationship with moisture availability and crop development on a valley slope. Agriculture, Ecosystems and Environment 84(1): 31–43.

Defoer, T. et I. Scoones, 2001. Participatory approaches to integrated soil fertility management. In: I. Scoones (ed.) Dynamics and Diversity: Soil fertility management and farming livelihoods in Africa: Case studies from Ethiopia, Mali and Zimbabwe. Earthscan Publications Ltd, London, Royaume-Uni. Pp. 64–75.

Diagne, A. et M. Zeller, 2001. Access to Credit and its Impact on Welfare in Malawi. Research Report 116. Interna-tional Food Policy Research Institute, Washington, DC, USA.

Dingkuhn, M., F. Tivet, P. Siband, F. Asch, A. Audebert et A. Sow, 2001. Varietal differences in specific leaf area: A common physiological determinant of tillering ability and early growth vigor? In: S. Peng et B. Hardy (ed.) Proceedings of Rice Research for Food Security and Poverty Alleviation, International Rice Research Institute, Los Baños, Les Philippines. Pp. 95-108.

Futakuchi, K., 2001. Reseach and extension activities of West African Rice Development Association (WARDA). (Review article) Japanese Journal of Crop Science 70(1): 115.

Futakuchi, K., 2001. Submergence tolerance and deep-water avoidance in Oryza glaberrima Steud. and interspecific progenies. In: Y. Takagi, O. Ito et M. Iwanaga (ed.) Oryza glaberrima Genetic Resources: Evaluation and Use. JIRCAS Working Report No. 22. JIRCAS, Tsukuba, Japon. Pp. 41–47.

Futakuchi, K., M.P. Jones et R. Ishii, 2001. Physiological and morphological mechanisms of submergence resistance in African rice (Oryza glaberrima Steud). Japanese Journal of Tropical Agriculture 45(1): 8–14.

Haefele, S.M., 2001. Improved and sustainable nutrient management for irrigated rice-based cropping systems in West Africa. PhD thesis, Hamburger Bodenkundliche Arbeiten, Band 49, Hamburg, Allemagne, 240 p.

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93

ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Häfele, S., M.C.S. Wopereis, C. Donovan et J. Maubuisson, 2001. Improving productivity and profitability of ir-rigated rice production in Mauritania. European Journal of Agronomy 14(3): 181–196.

Idinoba, M.E., 2001. Carbon emission from used imported automobiles to West Africa: Implication for climate change and sustainable environmental quality. In: Abstracts of The Challenges of a Changing Earth: Global Change Open Science Conference, Amsterdam, The Netherlands, 10–13 July 2001. International Geosphere-Biosphere Programme (IGBP), Stockholm, Suède. P. 398.

Kang, D.J., K. Futakuchi, S. Dumnoenngam, T. Mechai, B. Chakranon et R. Ishii, 2001. Factors related to differ-ences in rice yield among districts in Narathiwat Province, southern Thailand. Japanese Journal of Tropical Agriculture 45(1): 49–56.

Kent, R.J. et D.E. Johnson, 2001. Influence of flood depth and duration on growth of lowland rice weeds, Cote d’Ivoire. Crop Protection 20: 691–694.

Kent, R.J., D.E. Johnson et M. Becker, 2001. The influences of cropping system on weed communities of rice in Côte d’Ivoire, West Africa. Agriculture, Ecosystems and Environment 87: 299–307.

Kleinschmidt, I., J. Omumbo, O. Briët, N. van de Giessen, N. Sogoba, N. Kumasenu Mensah, P. Windmeijer, M. Mahaman et T. Teuscher, 2001. An empirical malaria distribution map for West Africa. Tropical Medicine and International Health 6(10): 779–786.

Larbaigt, F., 2001. La gestion de la maintenance dans les périmètres irrigués villageois de la moyenne vallée du fleuve Sénégal. Mémoire d’ingénieur, Ecole nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg, 65 p.

Meye Mella, M., 2001. Etude de la variabilité spatiale des éléments fertilisants N P K, et leurs effets sur le rendement et sur la stratégie de fertilisation. Mémoire d’ingénieur agricole, Ecole nationale des cadres ruraux, Bambey, 45 p.

Nguessan, P., A. Pinel, A-A. Sy, A. Ghesquiere et D. Fargette, 2001. Distribution, pathogenicity and interactions of two strains of rice yellow mottle virus in forest and savanna zones of West Africa. Plant Disease 85: 59–64.

Nwanze, K.F., P.J. Kouka et M.P. Jones, 2001. South-South cooperation on food security: Rice in West Africa. Cooperation South 2-2001: 114-131. [La coopération Sud-Sud pour la sécurité alimentaire : Le cas du riz en Afrique de l’Ouest. Coopération Sud 2-2001: 134-154.]

Nwilene, F.E., K.F. Nwanze et M.P. Jones, 2001. Recent advances in host plant resistance and biological control of Orseolia oryzivora in West Africa. In: Book of Abstract of the 14th African Association of Insect Scientists and the 9th Crop Protection Society of Ethiopia Joint Conference on Pests and Vectors Management for the Food Security and Public Health in Africa: Challenges for the 21st Century, Ethiopian Agricultural Research Organization, Addis Ababa, Ethiopie, 4–8 June 2001. P. 13.

Sahrawat, K.L. et L.T. Narteh, 2001. Organic matter and reducible iron control of ammonium production in submerged soils. Communications in Soil Science and Plant Analysis 32(9–10): 1543–1550.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Sahrawat, K.L., M.K. Abekoe et S. Diatta, 2001. Application of inorganic phosphorus fertilizer. Chapter 11 in: G. Tian, F. Ishida and D. Keatinge (ed.) Sustaining Soil Fertility in West Africa (SSSA Special Publication Number 58). Soil Science Society of America & American Society of Agronomy, Madison, USA. Pp. 225–426.

Sahrawat, K.L., M.P. Jones, S. Diatta et A. Adam, 2001. Response of upland rice to fertilizer phosphorus and its residual value in an Ultisol. Communications in Soil Science and Plant Analysis 32(15&16): 2457–2468.

Sakurai, T., 2001. Risk and Household Behavior in Pakistan’s Agriculture (Book Review). Economic Review 52(2): 187–188.

Sakurai, T. et K. Palanisami, 2001. Tank irrigation management as a local common property: The case of Tamil Nadu, India. Agricultural Economics 25(2–3): 273–283.

Sakurai, T., Y. Kijima, R. Pokharel, S. Rayamajhi et K. Otsuka, 2001. Timber forest management in Nepal and Japan. In: K. Otsuka and F. Place (ed.) Land Tenure and Natural Resource Management: A comparative study in agrarian communities in Asia and Africa. Johns Hopkins University Press, Baltimore, USA. Pp. 315–355.

Sanyang S. 2001. Field observations on the appearance of acridids and their natural enemies in The Gambia. Insect Science and its Application 21(3): 219–223.

Segda, Z., F. Lompo, M.C.S. Wopereis et P.M. Sedogo, 2001. Amélioration de la fertilité du sol par l’utilisation du compost en riziculture irriguée. Agronomie Africaine 13(2): 45–58.

Somado, E.A., M. Becker, R.F. Kuehne, K.L. Sahrawat et P.L.G. Vlek, 2001. Improving rock-P solubility and uptake and yields of lowland rice grown on acidic soil amended with legume green manure. In: B. Vanlauwe, J. Diels, N. Sanginga et R. Merckx (ed.) Integrated Nutrient Management in Sub-Saharan Africa. CAB International, Wallingford, Royaume-Uni. Pp. 251–263.

Somado, E.A., R.F. Kühne, M. Becker, K.L. Sahrawat et P.L.G. Vlek, 2001. Rock-P effects on fallow legumes for upland crop production systems in humid West Africa. In: Dakora, F. (ed.) Proceedings 7th Meeting of the African Association for Biological Nitrogen Fixation (AABNF), Cape Town, Afrique du Sud. Pp. 26–29.

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Wopereis, M.C.S., S.M. Haefele, M. Kebbeh, K. Miézan et B.S. Diack, 2001. Improving the productivity and profitability of irrigated rice production in Sahelian West Africa. In: Proceedings of the Expert Consultation Meeting on Yield Gap and Productivity Decline in Rice Production, FAO, Rome, Italie, 5–7 September 2000. Pp. 117–142.

Wopereis, M.C.S., T. Sakurai, P. Idinoba et R. Kent, 2001. Constraints and opportunities for rice cropping in West Africa’s inland valley lowlands. In: Proceedings of the International Workshop on “Integrated Watershed Management of Inland Valley—Ecotechnology Approach,” 6–8 February 2001, Accra, Ghana. Pp. 27–38.

Page 101: AfricaRice Rapport annuel 2001-2002

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Titres ADRAO(Du 1er janvier 2001 au 30 avril 2002)

ADRAO : 1971-2001. 2001. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 17 p. ISBN 92 9113 223 3.

African Rice Gall Midge Research Guide. C.T. Williams, K.M. Harris, M.N. Ukwungwu, S. Nacro, D. Dakouo, F.E. Nwilene, B.N. Singh et O. Okhidievbie, 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, and CABI, Wallingford, Royaume-Uni, 28 p. ISBN 92 9113 197 0.

Agricultural Input Markets in Nigéria: An Assessment and a Strategy for Development. 2001. Paper Series IFDC—P-23. International Fertilizer Development Center (IFDC), Muscle Shoals, USA; International Institute for Tropical Agriculture (IITA), Ibadan, Nigeria; WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 31 p. ISBN 0 88090 128 4.

Annual Report 2000. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 84 p. ISBN 92 9113 216 0.

Bintou et son nouveau riz pour l’Afrique : Briser la spirale de la culture itinérante dans la région la plus pauvre du monde. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 32 p. ISBN 92 9113 234 9.

Bintu and Her New Rice for Africa: Breaking the shackles of slash-and-burn farming in the world’s poorest region. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 32 p. ISBN 92 9113 207 1. [Winner of the CGIAR King Baudouin Award 2000.]

BOFANI (WAB 450-I-B-P-38-HB) [fiche technique]. [2001]. [ADRAO for Ministère de l’Agriculture et des ressources animales, Côte d’Ivoire], [1] p.

Bulletin ROCARIZ n° 1, avril 2002.

Collaboration ADRAO/SNRA : Potentiel d’une révolution verte dans le domaine de la riziculture en Afrique de l’Ouest et du Centre. Rapport de la deuxième réunion biennale ADRAO/Comité des experts nationaux, 20-21 mars 2000, M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire. Rapport de réunion biennale ADRAO/Comité des experts nationaux no 2. 2001. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 110 p. ISBN 92 9113 209 8.

Current Contents at WARDA (Monthly issue).

Development of Training Materials in Agriculture. A course manual. A. Youdeowei and J. Kwarteng, 1995. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 104 p. ISBN 92 9113 072 9. [Reprint.]

Elaboration de matériel didactique en matière d’agriculture : un manuel de cours. Anthony Youdeowei et Joseph Kwarteng, 1995. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, & Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), Wageningen, Pays-Bas, 104 p. [ISBN 92 9113 073 7]. [Reprint.]

La ferme expérimentale de l’ADRAO. 2001. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, [6] p. ISBN 92 9113 221 7.

Page 102: AfricaRice Rapport annuel 2001-2002

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Gestion intégrée pour la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal, région Bokhol à Matam [fiche tech-nique]. [2001]. ADRAO, [Bouaké, Côte d’Ivoire], SAED [Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé, St-Louis, Sénégal], & ISRA [Institut sénégalais de recherches agricoles, Dakar, Sénégal], [2] pp.

Gestion intégrée pour la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal, (Saint-Louis – Bokhol) [fiche tech-nique]. [2001]. ADRAO, [Bouaké, Côte d’Ivoire], SAED [Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé, St-Louis, Sénégal], & ISRA [Institut sénégalais de recherches agricoles, Dakar, Sénégal], [2] pp.

Inland Valley Newsletter No. 5, July 2001. 6 p.

International Network for Genetic Evaluation of Rice in Africa (INGER-Africa) First Review and Planning Work-shop, WARDA, Bouaké, 14–15 April 2000, Synthesis Report. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 14 p. ISBN 92 9113 211 X.

KEAH (WAB 450-11-1-P31-1-HB) [fiche technique]. [2001]. [ADRAO for Ministère de l’Agriculture et des res-sources animales, Côte d’Ivoire], [1] p.

Life in Rice. [poster, 2001.]

Manuel pratique de riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal (Version 1). [2001]. ADRAO, [Bouaké, Côte d’Ivoire] et Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des val-lées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), [St-Louis, Sénégal], 121 + [xxiii] p. [ISBN 92 9113 215 2.]

Medium Term Plan 2002–2004. 2001. WARDA, M’bé, Côte d’Ivoire, 62 p.

Merger of WARDA Task Forces and CORAF Rice Network. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 26 p. ISBN 92 9113 213 6.

Mise en valeur et aménagement des bas-fonds d’Afrique de l’Ouest. Proposition d’un outil d’aide à l’aménagement : le diagnostic rapide de pré-aménagement (DIARPA): Synthèse des résultats du CIRAD et des partenaires sur la caractérisation des bas-fonds et l’intensification de leur mise en valeur (CD-ROM). Jean-Claude Legoupil, Bruno Lidon, François Blanchet et Jean-Yves Jamin, [2001]. Consortium bas-fonds (IVC/CBF), Bouaké, Côte d’Ivoire, et CIRAD, Montpellier, France.

New Rice for Africa: NERICA—Rice for Life. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, [8] p. ISBN 92 9113 217 9.

Nouveau riz pour l’Afrique : NERICA – Le riz, source de vie. 2001. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, [8] p. ISBN 92 9113 218 7.

Plan à moyen terme 2002-2004. 2001. ADRAO, M’bé, Côte d’Ivoire, 66 p.

Participatory Varietal Selection: Beyond the Flame. 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 80 p. ISBN 92 9113 233 0.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Participatory Varietal Selection: The Flame Spreads into 2000. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 84 p. ISBN 92 9113 204 7.

Promising Technologies for Rice Production in West and Central Africa. 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire and FAO, Rome, Italie, 28 p. ISBN 92 9113 226 8.

Rapport annuel 1999. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 72 p. ISBN 92 9113 225 X.

Rapport annuel 2000. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 84 p. ISBN 92 9113 232 2.

Rice cultivation and soil degradation in the Bignona Valley, Senegal. Developing management options for rice cultivation on degraded soils using a participatory approach. A.M. Fermont, 2001. Joint project report of WARDA and FDPPE, 72 p.

Rice for Life. [poster, 2001.]

Rice Interspecific Hybridization Project: Research Highlights 2000. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 36 p. ISBN 92 9113 224 1.

Rice in the Economy of West Africa. A time series set for economic analysis / Le riz dans l’économie ouest africaine. Une collection de séries temporelles pour l’analyse économique. M.B. Djayeola, 2000. WARDA/ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 36 p. ISBN 92 9113 193 8. Print publication.

Rice Seed Production by Farmers: A Practical Guide. A.M. Bèye et R.G. Guei, 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 14 p. ISBN 92 9113 212 8.

Rice Yellow Mottle Virus (RYMV): Economic Importance, Diagnosis and Management Strategies / La panachure jaune du riz : Importance économique, diagnostic et stratégies de gestion. A.A. Sy, J. Hughes et A. Diallo (Ed.), 2001 [2002]. WARDA/ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 252 p. ISBN 92 9113 119 9.

ROCARIZ Newsletter No. 1, April 2002.

Sélection variétale participative : L’étincelle d’où jaillit la flamme. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 32 p. ISBN 92 9113 228 4.

Spread of NERICAs in Guinea: Towards Food Security. The History and Keys of Success. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 10 p. ISBN 92 9113 210 1.

Suivi par télédétection des cultures de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal en saison froide 2000/2001. Landing Karim Mané et Pierrick Fraval, 2001. SAED, ADRAO et IWMI, St-Louis, Sénégal, 29 p.

Summary of WARDA/NARS Task Forces Activities 1991–1997. N. Yobouet et M.A.B. Fakorede (Comp.), 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 204 p. ISBN 92 9113 214 4.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Synthèse de la recherche rizicole en Afrique de l’Ouest n° 3 (revisé). Impact de l’amélioration variétale sur différentes écologies agricoles d’Afrique de l’Ouest. 2000. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. Print publication.

Utilisation efficace des herbicides en riziculture de bas-fonds. Fiche technique. 2001. ADRAO, [Bouaké, Côte d’Ivoire] et ANADER, [Abidjan, Côte d’Ivoire], [6] p.

WARDA: 1970–2001. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 16 p. ISBN 92 9113 222 5.

WARDA/NARS Collaboration: Potential for a Green Revolution in Rice in West and Central Africa. Report of the Second Biennial WARDA/National Experts Committee Meeting, 20–21 March 2000, M’bé, Bouaké, Côte d’Ivoire. Biennial WARDA/National Experts Committee Meeting Report No. 2. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 95 p. ISBN 92 9113 208 X.

WARDA’s Experimental Farm. 2001. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, [6] p. ISBN 92 9113 220 9.

West Africa Rice Research Brief No. 3 (revised). Impact of varietal improvement in West African crop ecologies. 2000. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 2 p. Print publication.

Workshop on a Collaborative Platform for Agricultural Research in Sub-Saharan Africa, WARDA, Bouaké, 14–16 March 2001. Workshop Report. 2001. International Service for National Agricultural Research (ISNAR), La Haye, Les Pays-Bas et WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 29 p. ISBN 92 9113 229 2.

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Sigles et abréviations

4R Revue régionale de la recherche rizicole (réunion biennale du ROCARIZ)AABNF African Association for Biological Nitrogen Fixation/Association africaine pour la fixation de l’azote

biologiqueACT Almanac Characterization Tool/Outil de caractérisation almanac)ADRAO Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (français de WARDA)AICAF Association for International Cooperation of Agriculture and Forestry/Association pour la coopération

internationale en agriculture et foresterie, JaponAMVS Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou (Burkina Faso)/Service de vulgarisation de la vallée du

SourouANADER Agence nationale d’appui au développement rural (Côte d’Ivoire)ARI African Rice Initiative/Initiative africaine sur le rizASI ADRAO/SAED/ISRA (batteuse-vanneuse, ADRAO/ Sénégal)AVRDC Asian Vegetable Research and Development Center/Centre asiatique pour la recherche et le développement des

légumineuses (Taiwan)BAD Banque africaine de développementBMZ Bundesministerium für Wirtschaftliche Zusammenarbeit (Allemagne)BNETD Bureau national d’études techniques et de développementCABI Centre for Agriculture and Biosciences International (Royaume-Uni)CBF Consortium Bas-Fonds (ADRAO)CBF Consortium bas-fonds (français de IVC)CBSS Community-based seed (production) system(s)/ Système communautaire de production de semencesCDC Center Directors Committee/ Comité des directeurs de centreCD-ROM Compact disk – read-only memoryCEA Commission économique pour l’Afrique (Nations-Unies)CERAAS Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (Sénégal)CERAT Consortium européen pour la recherche agricole dans les tropiquesCERDI Centre d’études et de recherches sur le développement internationalCFA Communauté financière africaineCFC Common Fund for Commodities(donor) /Fonds commun pour les produits de base)CIAT Centro Internacional de Agricultura Tropical /Centre international d’agriculture tropicaleCIFOR Center for International Forestry Research /Centre international de recherche forestièreCIMMYT Centro Internacional de Mejoramiento de Maiz y Trigo/Centre international d’amélioration du maïs et du bléCIP Centro internacional de la Papa/Centre international de la pomme de terreCIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (France)CIRES Centre ivoirien de recherches économiques et socialescm centimètre(s)

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

CNRA Centre national de recherche agronomique (Côte d’Ivoire, anciennement IDESSA)CNRS Centre national de recherche scientifique (France)CORAF Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Français de WECARD)CRF Competitive Research Funds (DFID)CTA Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation /Centre technique de coopération agricole et rurale,

Pays-BasDAA Diplôme d’agronomie appliquéeDAAD Deutscher Akademischer AustauschdienstDAF Directeur de l’administration et des finances (ADRAO)DANIDA Danish International Development AgencyDC District of Columbia (Etats-Unis)DEA Diplôme d’études approfondies DFID Département pour le développement international (Royaume-Uni)DGIS Directorate General for International Cooperation/ Direction générale pour la coopération internationale

(Pays-Bas)DIARPA Diagnostic rapide de pré-aménagement (outil de diagnostic)DRC Domestic Resource Cost ratio/Ratio du coût des ressources intérieuresDRDR Direction régionale du développement ruralECODEV Association à but non lucratif d’approche intégrée au développement [ONG]Ed. / ed. éditeur(s)INERA Institut de l’environnement et des recherches agricoles (Burkina Faso)EPHTA Programme écorégional pour les tropiques humides d’Afrique (GCRAI)ESA Ecole supérieure d’agronomie (INP-HB)Ex. par exempleFAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureFARA Forum for Agricultural Research in Africa / Forum pour la recherche agricole en AfriqueFDCTC Fonds de contrepartie ivoiro-canadienFDFP Fonds de développement de la formation professionnelleFDPPE Fondation pour le développement des projets à petite échelle (ONG, Sénégal)Fe ferFEPRODES Fédération des femmes productrices de la région de Saint-Louis du Sénégal (Sénégal)FIDA Fonds international de développement agricoleFig. FigureFPATDD Farmer Participatory Approches to Technology Development and Dissemination / Approches participatives des

paysans au développement et à la dissémination de technologies (Projet ADRAO)GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationaleGIC Gestion intégrée des culturesGIR Gestion intégrée de la rizicultureGIRN Gestion intégrée des ressources naturellesGTZ Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Allemagne)ha hectare(s)HRI Horticultural Research International (Royaume-Uni)IAEG Impact Assessment and Evaluation Group (GCRAI)

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

ICARDA International Center for Agricultural Research in the Dry Areas / Centre international de recherche agricole dans les zones arides

ICLARM International Center for Living Aquatic Resources / Centre international d’aménagement des ressources bioaquatiques

ICRAF International Center for Research in Agroforestry / Centre international de recherches agroforestièresICRISAT International Crop Research Institute for the Semi-Arid Tropics / Institut international de recherche sur les

cultures des zones tropicales semi-aridesIDESSA Institut des savannes (actuellement CNRA, Côte d’Ivoire)IDRC International Development Research Centre (Centre de recherche pour le développement international (Canada)IER Institut d’économie rurale (Mali)IFDC International Fertilizer Development Centre IFPRI International Food Policy Research Institute (Washington DC, USA)IGBP International Geosphere-Biosphere ProgrammeIHP Interspecific Hybridization Project / Projet d’hybridation interspécifique, ADRAOIITA International Institute of Tropical Agriculture / Institut international d’agriculture tropicale, Ibadan, Nigeria)ILRI International Livestock Research Institute (Nairobi, Kenya et Addis-Abeba, Ethiopie)INGER International Network for the Genetic Evaluation of Rice / Réseau international pour l’évaluation génétique du

rizINP-HB Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (Yamoussoukro, Côte d’Ivoire)IPGRI International Plant Genetic Resources Institute (Rome, Italy)IRAG Institut de recherche agronomique de Guinée (Guinée)IRAT Institut de recherches agronomiques tropicales et des cultures vivrièresIRD Institut de recherche pour le développement (anciennement ORSTOM, France)IRRI International Rice Research Institute (Los Baños, Philippines)IRTP International Rice Testing Program (précurseur de INGER, IRRI)ISBN International Standard Book NumberISNAR International Service for National Agricultural Research, La Haye, Pas-Bas)ISRA Institut sénégalais de recherches agricoles (Sénégal)IWMI International Water Management Institute JIRCAS Japan International Research Center for Agricultural SciencesJOCV Japanese Overseas Cooperation Volunteer K potassiumkg kilogramme(s)km kilomètre(s)LANADA Laboratoire national d’appui au développement agricole (Côte d’Ivoire)MAFF Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries (Japon)MESRS Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Côte d’Ivoire)MINAGRA Ministère de l’Agriculture (Côte d’Ivoire)Msc Master of Science (Maîtrise)N azoteNARI National Agricultural Research Institute (Gambie) ; institut national de recherche agricoleNCRI National Cereals Research Institute (Nigéria)NERICA New Rice for Africa (Nouveau riz pour l’Afrique)NISER Nigerian Institute of Social and Economic Research (Institut nigérian de recherches économiques et sociales)

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

no. numéroNRI Natural Resources Institute, Institut des ressources naturelles (Royaume-Uni)NU Nations UniesOCDE Organisation pour la coopération et le développement économiqueOCP Organizational Change Program (Programme de changement organisationnel, GCRAI)OFDA Office of US Foreign Disaster Assistance (fait partie de l’USAID)ONG organisation non gouvernementaleORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (actuellement IRD, France)OSR Organisation sous régionaleOUA Organisation de l’Unité africaineOVDL Organisation des volontaires pour le développement local (Côte d’Ivoire) [ONG]P phosphorep. / pp. page(s)/pagesPADS Participatory Adaptation and Diffusion of technologies for rice-based Systems (Adaptation et diffusion

participatives de technologies pour les systèmes à base riz (Projet ADRAO)PhD Doctor of Philosophy (doctorat)PIB Produit intérieur brutPLAR Participatory learning and action research (Apprentissage participatif et recherche action)PNR Projet national riz (Côte d’Ivoire)PNUD Programme des Nations Unies pour le développementPRA Participatory rural appraisal (Evaluation participative en milieu rural)PRGA Programme à l’échelle du Système sur la recherche participative et l’analyse des genres pour le développement

technologique et l’innovation institutionnelle (GCRAI)PRIGA Participatory Rice Improvement and Gender/User Analysis (Amélioration variétale du riz et analyse des genres

avec la participation des paysans, ADRAO)PSI Pôle systèmes irrigués (CORAF)PTDP Participatory Technology Development Project (ADRAO)PVS Participatory varietal selection (sélection variétale participative)QTL Quantitative trait locus (loci) (loci de caractères quantitatifs)RIDEV Rice development (modèle de culture)ROCARIZ Réseau Ouest et Centre africain du riz RYMV Rice yellow mottle virus (panachure jaune du riz)S.A. Société anonymeSAED Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal

et de la Falémé (Sénégal)SARI Savanna Research Institute (Ghana)Sarl. Société à responsabilité limitéeSC-DLO Winand Staring Centre pour la recherche intégrée terres, sols et eau (Wageningen, Pays-Bas)SES Standard Evaluation Score (Score d’évaluation standard, IRRI)SIDA Syndrome d’immunodéficience acquisSIG Système d’information géographiqueSNPRV Service national de la promotion rurale et de la vulgarisation agricole (Guinée)SNRA Système national de recherche agricoleSNRAV Système national de recherche agricole et de vulgarisation

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ADRAO Rapport annuel 2001–2002Annexes

Sous-es. Sous-espèceSPIRIVWA Sustainable Productivity Improvement for Rice in Inland Valleys of West Africa (Projet CBF financé par le

CFC)SSSA Soil Science Society of AmericaSWIHA System-wide Initiative on HIV/AIDS and Agriculture (Initiative à l’échelle du Système sur le VIH/SIDA et

l’agriculture (GCRAI)t tonne(s)CTPD Coopération technique entre les pays en développement (PNUD)TRA Taux de recouvrement de l’azoteUNC Unité nationale de coordination (CBF)URC Unité régionale de coordination (CBF)USAID United States Agency for International Development (Agence des Etats-Unis pour le développement

international)VGS Vecteur graphique scalaireVIH Virus de l’immunodéficience humaineWAIVIS West Africa Inland Valley Information System, Système d’information sur les bas-fonds d’Afrique de l’OuestWARF West Africa Rural Foundation (ONG)WASDU West Africa Seed Development Unit, Unité de développement des semences en Afrique de l’OuestWAU Wageningen Agricultural University (Université agricole de Wageningen)WCV Wide compatibility variety (variété à grande compatibilité)WUR Wageningen University and Research CentreZn zinc

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