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L’eau de demain s’invente aujourd’hui Un ancrage territorial durable Des métiers industriels innovants Une conception citoyenne du service Un mode de gestion responsable Dossier spécial 8 solutions innovantes pour relever les défis de demain RAPPORT ANNUEL 2013

RAPPORT ANNUEL 2013 - eaudeparis.fr · • erLe 1 avril 2013, le nouveau règlement du service public de l’eau, adopté par le Conseil de Paris des 11 et 12 février 2013, est entré

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L’eau de demains’invente aujourd’huiUn ancrage territorial durable

Des métiers industriels innovants

Une conception citoyenne du service

Un mode de gestion responsable

Dossier spécial8 solutions innovantes pour relever les défis de demain

RAPPORT ANNUEL2013

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Sommaire − 32 − Sommaire

Questions à... Qui sommes-nous ?

Une conception citoyenne du service

p.48

Les données chiffrées 2013

p.72

Un ancrage territorial durable

p.16

Des métiers industriels innovants

p.26

Une nouvelle gouvernance

PARIS DEMAIN

Les visuels de couverture et d’ouverture de parties de ce rapport d’activité sont des créations du collectif d’architectes Et alors, qui explore Paris dans l’hypothèse d’une hausse globale des températures de 2oC. Dans ce Paris réinventé, la place de l’eau y est repensée de façon inédite et ingénieuse.

Un mode de gestion responsable

p.62

DOSSIER SPÉCIAL

8 solutions innovantes pour demain

p.38

p.8

p. 6

p.4

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2013 marque votre dernière année pleine en tant que Présidente d’Eau de Paris. Qu’aimeriez-vous réaffirmer après vos treize ans passés à défendre la cause de l’eau à Paris ? En occupant successivement les postes de Présidente-Directrice générale de la Sagep (Société anonyme de gestion des eaux de Paris), puis de Présidente d’Eau de Paris, j’ai expérimenté différents modes de gestion de l’eau. D’abord en délégation de service public, puis en régie publique grâce à la réforme que nous avons menée pour aboutir à la création en 2009 d’Eau de Paris, seul et unique opérateur de la capitale. Après cinq années d’expérimentation de ce modèle de gestion, c’est pour moi le meilleur pour le service de l’eau à Paris, et de loin. D’abord sur un plan économique : grâce au retour en régie municipale, nous maintenons l’équilibre budgétaire tout en ayant baissé le prix de l’eau. Sur un plan social, ce mode de gestion a permis une harmonisation salariale pour le personnel d’Eau de Paris et la mise en place d’une aide sociale spécifique à l’eau, qui rend effectif le droit à l’eau d’accès à Paris pour tout un chacun. D’un point de vue environnemental, nous menons une politique innovante et très ambi-tieuse de préservation de la ressource, via des actions menées en concertation avec le milieu agricole. Enfin, sur le plan démocratique, Eau de Paris a innové en faisant participer les usagers à sa gouver-nance, dans un souci de concertation et de grande transparence.

Quel bilan tirez-vous du passage en régie en 2010 ?Il est globalement très positif. Nous assurons l’alimentation en eau de tous les Parisiens dans le cadre d’une mission de service public, conduite selon l’intérêt général. Grâce aux multiples actions de sensi-bilisation et de concertation avec les usagers et les différents acteurs de l’eau, Eau de Paris a gagné en visibilité et en reconnaissance. Et la dimension citoyenne de la régie s’affirme grâce aux nombreuses actions de terrain conduites à Paris et sur les territoires. La création d’Eau de Paris a aussi permis un contrôle accru de la collec-tivité parisienne sur son service de distribution d’eau et sur l’ensemble de son activité. Un bémol quand même, nous avons encore parfois des difficultés à créer une culture commune dans l’entreprise. C’est un travail à moyen terme et Eau de Paris reste une jeune régie. Les objectifs ont été atteints, mais pas toujours avec la fluidité et l’accompagnement attendu et nécessaire. C’est un point à améliorer.

La gouvernance d’Eau de Paris est particulièrement observée par d’autres régies voire d’autres opérateurs. Qu’est-ce qui fait la spécificité d’Eau de Paris ?C’est un modèle très observé effectivement, en France, mais aussi à l’international. Nous menons une concertation citoyenne autour de notre politique de l’eau, pour sortir de l’entre-soi opérationnel ou de la relation unique avec les élus. Notre contrat d’objectifs est ainsi discuté dans le cadre de l’Observatoire parisien de l’eau, ainsi que tous les grands actes de gestion. Tous les rapports sont soumis à cette assemblée avant d’être pré-sentés au Conseil de Paris, ce qui constitue une vraie valeur ajoutée. Notre Conseil d’administration a été ouvert aux usagers et aux acteurs du monde de la recherche et de l’action territoriale qui ont une autre approche des enjeux. Ces acteurs proposent un éclairage différent de celui des équipes et des élus. Eau de Paris a souhaité ainsi élargir le cercle de la discussion pour enrichir le débat.

Si vous deviez définir en une phrase ce que représente Eau de Paris pour la cause de l’eau, comment l’exprimeriez-vous ? Eau de Paris est devenue le symbole d’un passage en gestion publique réussi, avec la mise en œuvre d’actions environnementales innovantes et d’avancées démocratiques fortes.

Qu’aimeriez-vous transmettre à vos successeurs ? La protection de la ressource et le lien initié par la régie avec le monde agricole pour y parvenir sont des enjeux fondamentaux pour ces prochaines années. C’est un beau projet citoyen à mener. Il est souvent difficile, mais les résultats sont très encourageants. Il faut aller encore plus loin dans cette démarche partenariale et affirmer davantage la spécificité d’Eau de Paris en continuant d’impliquer des acteurs extérieurs dans le cadre de sa gouvernance. Il y a un enjeu démocra-tique essentiel autour de l’eau, qu’il convient de poursuivre et de consolider. Il faut aussi garder une ambition de développement pour Eau de Paris. Continuer d’innover sur nos activités métiers pour les valoriser.

Quels sont selon vous les grands enjeux de l’eau en France ? Ils sont les mêmes que pour Eau de Paris : la protection et la qualité de la ressource et le lien nécessaire entre politique de l’eau et politique agricole. Par ailleurs, il faut organiser des débats publics sur les enjeux de l’eau : inventons la démocratie de l’eau ! L’eau est la première ressource vitale. C’est LE service essentiel. Or les Français mécon-naissent les enjeux quantitatifs, qualitatifs et d’organisation du service et ses différents acteurs. Il y a là un enjeu de politique publique pour une meilleure maîtrise du service de l’eau, avec une évaluation et des contrôles par la collectivité mais aussi par les associations d’usagers. Nous devons également informer les Français sur les enjeux de l’eau pour mieux s’adapter au changement climatique, avec de vrais sujets comme les conflits d’usages face à un stress hydrique qui sera plus important dans certaines régions de France.

Anne Le StratPrésidente d’Eau de Paris 2009-2014

« Eau de Paris a gagné en visibilité et en reconnaissance et sa dimension citoyenne s’affirme »

Parcours • 2001 – Anne Le Strat est élue conseillère de

Paris et désignée Présidente-Directrice générale de la SAGEP-SEM.

• 2003 – Elle conduit avec la ville de Paris la renégociation des contrats des deux distributeurs privés.

• 2004 – Elle signe la charte de la Diversité dans la continuité des actions mises en œuvre depuis 2001.

• 2005 – Eau de Paris obtient le label Égalité (égalité professionnelle Femmes/Hommes). Elle fut l’une des cinq premières entreprises labellisées.

• 2006 – Sous l’impulsion de la Présidente-Directrice générale, Eau de Paris lance la démarche « Eau de Paris demain », réflexion collective autour du devenir du service de l’eau parisien.

• 2008 – Anne Le Strat est réélue conseillère de Paris et désignée adjointe au maire de Paris en charge de l’Eau, de l’assainissement et de la gestion des canaux. Elle est élue Présidente d’Eau de Paris. Le Conseil de Paris en novembre prend la décision d’engager la réforme du service public de l’eau.

• 2009 – Année de la création de la régie municipale Eau de Paris, opérateur public unique de l’eau à Paris. Cette même année, Anne Le Strat est nommée Présidente d’Aqua Publica Europea (réseau d’entreprises publiques européennes du secteur de l’eau et de l’assainissement engagé dans la défense et la promotion de la gestion publique de l’eau).

• 2012 – Anne Le Strat participe à la création de France Eau Publique (réseau de collectivités territoriales et d’opérateurs publics dont le but est de promouvoir la gestion publique de l’eau en France).

• 2013 – L’expérience parisienne est retracée dans un ouvrage « L’Eau à Paris, retour vers le public ».

Questions à... − 54 − Questions à...

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Une gouvernance ouverte et transparente

Ouverture à la société civile et gestion transparente : voici ce qui gouverne Eau de Paris depuis sa création en 2009. Des principes inscrits dans les statuts de la régie ainsi que dans le contrat d’objectifs qui la lie à la municipalité pour la période 2010-2014.

L e Conseil d’administration d’Eau de Paris est composé d’élus de la municipalité, de représentants des salariés, ainsi que d’asso-ciations de défense des consommateurs et de l’environnement.

Il compte 20 membres dont 13 représentants de la collectivité parisienne (7 femmes et 6 hommes) et permet un véritable débat entre toutes les parties prenantes du service public de l’eau. En 2013, il s’est réuni six fois en séances ordinaires et une fois en séance exceptionnelle. À noter que les membres du Conseil ne perçoivent pas de jetons de présence (rémunérations) et assistent aux séances de façon assidue.Le Conseil d’administration de la régie est présidé depuis le 6 juin 2014 par Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris en charge de l’Environnement, du développement durable, de l’eau, de la politique des canaux et du « plan climat-énergie territorial ». Le vice-président, François Vauglin, maire du 11e arrondissement de Paris, a été élu le 27 juin 2014.

COMPOSITION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION AU 27 JUIN 2014

Conseil d’administration d’Eau de Paris au 6 juin 2014

6 − Une nouvelle gouvernance

C’est le nombre de délibérations approuvées par le Conseil d’administration en 2013.

180LE SAVIEZ-VOUS ?

• Le 1er avril 2013, le nouveau règlement du service public de l’eau, adopté par le Conseil de Paris des 11 et 12 février 2013, est entré en vigueur.

• Eau de Paris a présenté en cours d’année à l’Observatoire parisien de l’eau ses réflexions sur la tarification de l’eau et l’éducation à l’eau.

REPRÉSENTANTS DE LA VILLE DE PARIS

Célia BLAUEL, présidente

François VAUGLIN, vice-président

Jean-Noël AQUAEric AZIÈRE

Jean-Didier BERTHAULTColombe BROSSELAnne-Charlotte BUFFETEAUJérôme GLEIZESPénélope KOMITESCatherine LECUYERVéronique LEVIEUXThomas LAURETKaren TAIEB

Originaire de l’une des plus petites communes de France, Ferette, en Alsace, Célia Blauel s’est installée à Paris au début des années 2000 pour suivre un DESS de communication à la Sor-

bonne, après avoir fait l’Institut d’études politiques de Strasbourg. À Paris, elle entame une carrière professionnelle à la mairie du 14e arrondissement de Paris, au service des Espaces verts, puis en tant que chargée des questions de logement et de l’insalubrité. L’expulsion d’un immeuble de mal-logés rue de la Tombe-Issoire le jour de la rentrée scolaire 2005 provoque son engagement en politique au sein d’EELV (Europe Écologie - Les Verts).

Son parcours professionnel se poursuit dans une municipalité de l’Essonne, où elle est chargée du développement durable ; puis à l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation à la santé) où elle mène des campagnes de communication nationales sur les addictions ; et enfin en tant qu’attachée parlementaire d’un député de Paris EELV. Candidate aux dernières élections municipales dans le 14e arrondissement, elle est nommée maire adjointe de Paris chargée de l’Environnement, du développement durable, de l’eau, de la politique des canaux et du « plan climat énergie territorial. »

Récemment élue présidente d’Eau de Paris, Célia Blauel souhaite mettre l’accent sur tout ce qui fait de l’entreprise un acteur majeur de la transition écologique : renforcer le travail sur la protection de la ressource et des aires de captage, en favorisant notamment les partenariats avec les agriculteurs ; proposer une tarification sociale de l’eau adaptée au contexte parisien ; garantir un juste accès à une eau de qualité pour tous, quelle que soit la situation économique et sociale des Parisiens ; repenser la place de l’eau dans la ville, à la fois comme un élément de convivialité et d’amélioration du cadre de vie, mais aussi pour faire face au changement climatique. « L’eau est au carrefour de tellement de problématiques environnementales, tech-nologiques, économiques, sociales, qu’elle est sans aucun doute une des clés pour répondre aux grands enjeux de la Ville de demain.»

Célia Blauel Présidente d’Eau de Paris — mars 2014

Une nouvelle gouvernance − 7

« Je veux encourager la transition écologique »

REPRÉSENTANTS ÉLUS DU PERSONNEL AU SEIN DU COMITÉ D’ENTREPRISE

Damien BOISSINOTAlain PLATEAU

REPRÉSENTANTS DU MONDE ASSOCIATIF, AVEC VOIX DÉLIBÉRATIVES

Martine DEPUY (Observatoire de l’eau)

Henri COING (UFC-Que Choisir)

Abelardo ZAMORANO(France Nature Environnement)

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Dans cette perspective, j’ai initié une vaste réflexion avec une centaine de collaborateurs et des experts extérieurs dans un premier temps, puis avec l’ensemble des salariés, pour réfléchir et bâtir une stratégie de développement dans le cadre d’un projet d’entreprise baptisé « Horizon 2025 ».

Sur quoi a porté cette réflexion ?Une grande diversité de sujets a été évoquée : notamment sur la stratégie de développement, les ruptures technologiques à mettre en œuvre pour gagner en efficacité ou l’évolution des ressources humaines à dix ans (pyramide des âges vieillissante, adaptation des métiers aux nouveaux enjeux). L’objectif est à la fois de retrouver des leviers de développement, d’optimiser les process, de préparer les ressources humaines aux changements de techniques.

Quelles sont les grandes orientations issues de cette réflexion que vous auriez envie de voir inscrites au nouveau contrat d’objectifs liant la Ville et sa régie ?Les grandes orientations issues de cette réflexion reposent sur trois axes qui nous donneront l’opportunité de défendre des choix straté-giques pour une meilleure visibilité du développement de l’entreprise les cinq prochaines années : doter Eau de Paris d’un plan de dévelop-pement de l’activité, en allant chercher de nouveaux marchés sur nos domaines d’expertise ; favoriser l’optimisation industrielle et technologique, mais aussi organisationnelle en initiant des rappro-chements avec les entreprises publiques proches, dans les domaines de l’assainissement ou de la chaleur urbaine par exemple ; valoriser et exporter notre expertise auprès de nouveaux clients et partenaires. Je défends une stratégie de développement et d’innovation plutôt que de restriction et de décroissance : je souhaite qu’Eau de Paris ait confiance en son futur. Le service de l’eau a le droit et le devoir d’être ambitieux et innovant.

Comment qualifieriez-vous la performance d’Eau de Paris ?La performance d’Eau de Paris est globalement très bonne avec d’excellents résultats sanitaires, de très bons indicateurs tech-niques, un résultat économique qui permet des investissements sur l’avenir à hauteur de 70 millions d’euros par an. D’un point de vue social, nous avons conclu de nombreux accords avec les partenaires sociaux au fil des années, tout en maîtri-sant l’augmentation de la masse salariale. Les avancées ont été nombreuses, en particulier sur la diversité et l’égalité femmes-hommes, la prise en compte des spécificités des différentes pro-venances de salariés. Malgré tout, il reste des progrès à faire dans cette entreprise composée de personnes provenant d’horizons très différents et instaurer un climat de confiance est une nécessité dans les prochaines années.

Quels atouts et expertises Eau de Paris peut-elle mettre en avant pour participer à la transition écologique qu’Anne Hidalgo, la maire de Paris, appelle de ses vœux dans le cadre de la métropolisation ?Pour l’instant, les dispositifs législatifs ne prévoient pas de métropo-lisation de la question de l’eau. C’est peut être dommage, alors que les réseaux sont totalement interconnectés dans notre agglomération. Malgré cela rien n’empêche Eau de Paris d’imaginer des services à destination des communes limitrophes de nos installations : vente d’eau en gros, eau non potable, eaux brutes... Certaines collectivités nous ont d’ailleurs contactés en ce sens. La transition écologique est dans l’ADN même d’Eau de Paris puisque nous sommes en recherche constante de performance environnementale et technologique pour proposer une eau toujours pure et bonne à boire et parallèlement pour en maîtriser sa consommation, avec des process de production très économes en énergie. L’eau non potable est à ce titre une alter-native très intéressante à étudier. Nous pourrions aussi proposer nos compétences en agro-écologie, sur les territoires sur lesquels nous captons l’eau...La transition écologique, c’est aussi réfléchir à comment mieux connecter les réseaux urbains pour fabriquer des économies d’échelle. Il faut réinvestir le sous-sol parisien et rassembler ses acteurs pour innover. Ce qui est un déchet pour l’un est une source d’énergie pour l’autre : les eaux d’exhaure, pompées autour des stations de métro, peuvent servir à nettoyer les rues ou les arroser pour rafraîchir la ville l’été ; les calories ou frigories contenues dans l’eau peuvent contribuer au chauffage des logements ou au rafraîchissement des bureaux... Cela ouvre un champ d’expérimentation immense en phase avec le projet municipal de faire de Paris une ville pionnière en matière énergétique.

Qu’aimeriez-vous faire savoir sur Eau de Paris à ceux qui liront ce rapport annuel ?Les contraintes économiques et « l’effet ciseaux » nous concernent tous et obligent le Conseil d’administration et la ville de Paris à se soucier de l’avenir du fleuron Eau de Paris. Cela nous pousse à bous-culer nos habitudes et à innover pour trouver d’autres solutions que l’augmentation du prix de l’eau. Un sujet stimulant aussi, qui donne du sens à notre action et nous mobilise sur notre cœur de métier et ses évolutions. C’est l’avenir du service public de l’eau qui se joue aujourd’hui à Paris. Mais notre capacité à inventer et à nous mobiliser, montrée par les salariés au cours de l’année écoulée sur la construction de ce projet stratégique, est pour moi un vrai motif d’optimisme et même d’enthousiasme.

Vous avez engagé en 2013 une réflexion collective sur l’avenir d’Eau de Paris, pouvez-vous nous dire pourquoi ? La situation d’Eau de Paris est pour l’heure extrêmement saine puisque l’entreprise enregistre en 2013 un résultat d’environ 50 mil-lions d’euros. Mais elle se trouve confrontée à une équation préoccu-pante à moyen terme. En effet, les volumes distribués baissent chaque année en raison des économies d’eau que font les Parisiens tandis que nos charges continuent d’augmenter. Sans changement, cet « effet ciseaux » se poursuivra et amènera un déficit d’exploita-tion, à l’horizon 2017-2018. Il est donc nécessaire de fixer des orien-tations stratégiques ad hoc pour repousser l’échéance, un déficit d’exploitation n’étant pas envisageable pour une entreprise publique.

Francois Poupard Directeur général d’Eau de Paris

Qui sommes-nous ? − 98 − Qui sommes-nous ?

« L’avenir du service public de l’eau se joue aujourd’hui à Paris »

« Le service public de l’eau a le droit et le devoir d’être innovant »

Chantier de géothermie d’Eau de Paris pour fournir la chaleur de l’éco-quartier Clichy-Batignolles (Paris 17e) - juillet 2014

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10 − Qui sommes-nous ? Qui sommes-nous ? − 11

Avant d’arriver au robinet des Parisiens, l’eau effectue un long parcours : après son prélèvement, elle est traitée, analysée, acheminée aux portes de Paris, puis distribuée. Autant d’étapes au cours desquelles Eau de Paris intervient pour garantir une qualité optimale. Quant au réseau d’eau non potable, il est en plein renouveau.

L ’eau potable parisienne provient à parts égales d’eaux de rivière – la Marne et la Seine – et d’eaux souterraines, issues de 102 points de captage situés dans un rayon de 100 à 150 km autour de la

capitale. Les plus lointains se trouvent en Normandie et en Bourgogne. La ressource brute n’étant pas naturellement potable, Eau de Paris développe des traitements qui utilisent des techniques de filtrage inspirées de celles de la nature.Sur les eaux souterraines captées aux environs de Provins et de Fontainebleau, naturellement clarifiées, un simple traitement par filtration sur charbon actif est effectué pour retirer les pesticides. Deux usines ont été construites à proximité des sources, à Longueville (77) et à Sorques (77).Sur les eaux de rivière et les eaux souterraines prélevées dans des milieux calcaires, un traitement plus complexe est nécessaire. Particules, bactéries, virus, pesticides et autres pollutions de l’envi-ronnement doivent être éliminés. Le traitement des eaux de la Seine et de la Marne s’opère dans deux usines, situées à Orly (94) et à Joinville (94) ; celui des eaux souterraines est réalisé dans les usines de Saint-Cloud (92) et de L’Haÿ-les-Roses (94).Ainsi, quelle que soit sa provenance à l’entrée de l’usine, l’eau qui en sort est de la même qualité.

Une pression continue garantieArrivées aux portes de Paris, les eaux sont réparties dans cinq grands réservoirs : L’Haÿ-les-Roses (94), Saint-Cloud (92), Ménilmontant (75), Les Lilas (75) et Montsouris (75). L’équivalent de deux jours de consommation d’eau des Parisiens y est stocké.Le réseau parisien est piloté depuis le Centre de contrôle et de commande (CCC) d’Eau de Paris. Grâce à une gestion technique centralisée, le CCC organise en temps réel la production de l’eau et régule la circulation dans le réseau de distribution depuis les réservoirs. Il le fait en fonction des besoins, pour garantir en continu aux Parisiens une eau du robinet à la bonne pression.

Paris ne peut pas manquer d’eau !La diversité des sources d’approvisionnement et l’autonomie des vecteurs de transport de l’eau les uns par rapport aux autres permettent à Eau de Paris de garantir aux Parisiens une alimentation

Du robinet à l’arrosage : histoires d’eaux

Eau de Paris prélève, traite et distribue de l’eau potable à plus de 3 millions d’usagers, avec un souci constant : la qualité. Ouverte à la société civile, responsable, moderne et innovante, la régie parisienne constitue depuis 2009 le porte-drapeau du retour en gestion publique de l’eau.

Avec 938 collaborateurs, Eau de Paris est la plus importante entreprise publique de l’eau en France. Ses missions ? Approvi-sionner Paris en eau en toute circonstance, tout en limitant son

impact sur le milieu naturel et la ressource disponible ; garantir aux Parisiens une eau de qualité au meilleur coût ; assurer la relation avec les abonnés et les usagers ainsi que des territoires où elle est implantée.La régie parisienne assure l’entretien et le renouvellement du patri-moine hydraulique parisien : 3 aqueducs principaux (470 km au total), 2 090 km de conduites d’eau potable (dont 1 990 km intramuros), 2 100 km de canalisations d’eau non potable (dont 1 700 km intramuros), 6 usines de production d’eau potable (2 pour les eaux de rivière et 4 pour les eaux souterraines) et un réseau d’environ 93 350 compteurs gérés en télé-relevé.

Une entreprise publique au service des Parisiens

en eau continue, en toute circonstance. Et ce, quels que soient les événements : canicule, crue, sécheresse, pollution accidentelle ou rupture imprévue de canalisation. Eau de Paris dispose en effet de 5 dessertes d’eau indépendantes, structurées autour de 3 aqueducs principaux – la Vanne (77), le Loing (77) et l’Avre (28) – et de plusieurs conduites majeures au départ des usines d’Orly et de Joinville. En cas d’indisponibilité d’un des vecteurs, les autres peuvent compenser.

Une gouvernance ouverte à la société civileEn tant qu’entreprise tournée vers ses usagers, Eau de Paris a fait le choix de la transparence. Son Conseil d’administration, renouvelé en juin 2014 (voir p. 6), est composé d’élus de la municipalité, de représentants des salariés, ainsi que de membres d’associations de défense des consommateurs et de l’environnement. (voir l’interview d’Anne Le Strat p. 4-5)

Une gestion responsable et solidaire La régie entend incarner un modèle de gestion publique fondé sur un principe simple : l’eau, bien commun de l’humanité, doit être gérée de manière responsable et solidaire, selon des critères sociaux, environnementaux, techniques, économiques et démocratiques de long terme.

Un engagement sur la duréeUn contrat d’objectifs a été signé en 2010 entre la collectivité parisienne et sa régie. Il comporte 10 engagements permettant à Eau de Paris de tisser un lien de confiance avec les Parisiens. Des indicateurs de performance sont associés à chacun de ces objectifs (cf. les données financières p. 74-77).

Les 10 engagements d’Eau de Paris

1. Garantir un approvisionnement en eau en toute circonstance.

2. Placer l’usager au cœur du service de l’eau. 3. Assurer une gestion rigoureuse et transparente. 4. Garantir l’accès à l’eau de tous les usagers,

notamment les plus démunis, sans discrimination. 5. Assurer la performance du réseau

et des installations. 6. Maintenir un haut niveau d’entretien

et de valorisation du patrimoine. 7. Développer une vision prospective du système

d’alimentation en eau. 8. Offrir un modèle d’entreprise socialement

avancée. 9. Mettre en œuvre un système de management

certifié et écologiquement responsable. 10. Accompagner les évolutions du service

de l’eau non potable.

LE SAVIEZ-VOUS ?

L’eau non potable a elle aussi un avenir !

Paris dispose d’un double réseau d’alimentation en eau, potable et non potable, spécificité héritée du XIXe siècle. Les deux réseaux ont connu une évolution différente. Le premier s’est étendu à l’ensemble des bâtiments de la capitale et délivre de l’eau potable à 3 millions d’usagers. Le second, qui puise sa source dans la Seine et dans le canal de l’Ourcq, est principalement utilisé par les services municipaux de la ville de Paris pour le nettoyage des trottoirs, des caniveaux et des chaussées, l’arrosage des parcs et jardins, l’alimentation des bois de Vincennes et de Boulogne. En mars 2012, le Conseil de Paris a confié à Eau de Paris la rénovation du réseau d’eau non potable et le développement de nouveaux usages. Un vaste chantier en perspective pour une alternative durable à la consommation de l’eau potable.

Réservoir d’eau non potable de Passy (Paris 16e)

Un accès à l’eau pour tous

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12 − Temps forts 2013 Temps forts 2013 − 13

2013, entre reconnaissance et nouvel élan

JanvierUn nouveau Directeur général...François Poupard a pris ses fonctions le 1er janvier.

... et un tout nouveau siège Haute qualité environnementaleFin janvier, près de 430 collaborateurs-trices d’Eau de Paris ont intégré le nouveau siège de la régie situé rue Neuve-Tolbiac (Paris 13e). Ce site est certifié Haute qualité environnementale.

Une charte de diversitéAprès le renouvellement du label diversité en 2012, la régie a poursuivi son action pour l’égalité professionnelle. En janvier, elle a signé dans ce cadre la charte Lesbiennes, Gays, Bi et transgenres (LGBT), au même titre que huit autres entreprises engagées dans cette démarche.

Février

Eau, réseaux et vidéoLe réseau parisien étant composé à 95 % de galeries souterraines visitables, les 1 990 km de canalisations de distribution d’eau potable et les 1 700 km de canalisations d’eau non potable donnent lieu à deux visites par an, permettant d’identifier les fuites et travaux à conduire. En 2013, pour accroître la connaissance du réseau, Eau de Paris a choisi d’expérimenter des inspections par vidéo. En 2013, 180 km de canalisations ont été filmées pour exploitation des données recueillies. > p.20

MarsZep et Plantu accompagnent Eau de ParisEn 2013, Eau de Paris a eu la chance de collaborer avec deux grands noms de l’illustration et du dessin de presse français. Zep a accepté que son personnage Titeuf soit mis en scène dans l’exposition pour enfants « Enquête sur l’eau » présentée par Eau de Paris au Pavillon de l’eau de mars à octobre 2013. Parallèlement, une exposition créée avec Cartooning for Peace et l’accord de Plantu a permis de sensibiliser les Parisiens aux enjeux de l’eau via des dessins de presse du monde entier. > p.59

JuilletLa Pétillante, star de Paris PlagesComme tous les étés depuis maintenant douze ans, Eau de Paris était présente à Paris Plages en 2013. Parisiens et touristes ont pu se désaltérer aux différentes fontaines d’eau potable mis à leur disposition, et notamment aux deux fontaines d’eau pétillante installées pour l’occasion au niveau de sa buvette éphémère située près du pont Notre-Dame.

AoûtIl était une fois Eau de Paris...Eau de Paris a édité en 3 000 exemplaires l’ouvrage « L’Eau à Paris, retour vers le public », qui retrace la démarche ayant conduit à la constitution de l’opérateur unique. Réunissant un fonds documentaire riche et des témoignages de membres du Conseil d’administration qui ont vécu et accompagné la démarche, ce livre a été conçu comme un guide pour accompagner un processus de remunicipalisation. Il a été diffusé à l’ensemble des salariés et adressé aux 2 000 contacts de la régie, fin août 2013.

SeptembreLes aqueducs à l’honneurCélébrant les 400 ans de l’aqueduc Médicis – plus long monument historique de France –, 2013 a été l’année des aqueducs à Eau de Paris. L’ exposition « Aqueducs, des chemins pour l’eau » a permis de faire comprendre aux Parisiens le fonctionnement de ces ouvrages encore utilisés aujourd’hui par la régie pour acheminer l’eau. Des visites de presse ont par ailleurs été organisées à l’occasion de l’arrêt pour travaux de l’aqueduc de la Vanne (au printemps), puis de l’aqueduc du Loing (à l’automne) pour faire découvrir ces édifices chargés d’histoire.

OctobreLe 17 octobre et pour la seconde année consécutive, Eau de Paris a été désignée Élu Service Client de l’Année 2014, avec une note de 15,39 sur 20, dans la catégorie « Distribution d’eau ». Cette qualité de service est confirmée par le baromètre conduit auprès des usagers, qui à 96 % s’estiment satisfaits du service qui leur est rendu. > p.51

Décembre2013, un nouveau départDans la poursuite des travaux entamés avec les bailleurs sociaux en mars 2012, Eau de Paris s’est engagée aux côtés de la ville de Paris auprès des bailleurs du parc privé parisien, en signant le 10 décembre 2013 une nouvelle charte sur la gestion responsable de l’eau. > p.50

Bienvenue madame la ministre !Anne Le Strat, alors Présidente d’Eau de Paris, et François Poupard, Directeur général, ont reçu Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, le 6 décembre à l’usine d’eau potable de Joinville (94). Ce temps de rencontre avec des salarié(e)s de la régie notamment été l’occasion de souligner l’enjeu de la mixité des métiers. > p.68

AvrilDe nouvelles perspectives pour l’eau non potableSuite à la décision du Conseil de Paris, en mars 2012, de maintenir le réseau d’eau non potable, Eau de Paris a engagé les travaux de remise à niveau des installations, avec des travaux sur les usines d’Austerlitz et de la Villette. En avril 2013, la régie a par ailleurs expérimenté de nouveaux usages, notamment la climatisation de l’Hôtel de Ville de Paris sur le réseau d’eau non potable. > p.46

NovembreLa biodiversité à tout prixLe 18 novembre, la ville de Paris et sa régie ont été récompensées pour leur action en faveur de la protection de la ressource et le développement de milieux humides en recevant le prix « Grandes villes » du concours 2013 « Capitale française de la biodiversité » organisé par l’association Natureparif. > p.25

Juin

De l’eau plaisir dans la villeEau de Paris a agrandi son parc de fontaines pétillantes dans la rue, favorisant ainsi l’accès à l’eau pour tous et l’envie de la consommer. Les quatre Pétillantes que compte la capitale (12e, 13e, 15e, 18e) délivrent une eau fraîche ou à température ambiante, plate ou gazeuse. Elles remportent un vif succès auprès de tous les riverains. Deux nouvelles fontaines seront implantées, notamment sur les berges de la Seine, courant 2014. > p.45

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36 848

500 000€

+57,61 %78 %

-0,89 %

79 % 137

Chiffres clés 2013 − 15

CONSOMMATION

C’est la baisse de consommation d’eau potable enregistrée à Paris en 2013 par rapport à 2012. Ce chiffre correspond à une consommation moyenne quotidienne de 478 726 m³ (contre environ 483 000 m³ en 2012) par 3 millions de consommateurs, soit 160 litres par jour et par personne. Parallèlement, l’exercice 2013 présente un résultat de 50,7 millions d’euros, en baisse de 12,1 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent.

SATISFACTION CLIENT

C’est le taux de satisfaction des abonnés en 2013. Il était de 78 % en 2012.

AGRICULTEURS ENGAGÉS

C’est le nombre d’agriculteurs travaillant en partenariat étroit avec Eau de Paris pour réduire l’apport de nitrates et de pesticides. Ce chiffre est en stagnation (ils étaient 140 en 2012). Les efforts engagés en 2013 verront leurs résultats concrétisés en 2014.

SENSIBILISATION

C’est le nombre de visiteurs reçus au Pavillon de l’eau en 2013, lieu d’information du public sur l’eau géré par Eau de Paris, soit 8,6 % de plus qu’en 2012.

INVESTISSEMENTS

C’est le taux de réalisation des dépenses d’investissement en 2013 contre 82 % en 2012. Ces dépenses ont atteint un total de 65,65 millions d’euros. Elles ont été autofinancées sans recours à l’emprunt.

SOLIDARITÉ

C’est le montant de la contribution d’Eau de Paris au Fonds de solidarité logement (FSL), en 2013. Ce montant était identique en 2012.

ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES

C’est la part des recrutements des femmes dans le total des recrutements réalisés par Eau de Paris en 2013, contre 54,64 % en 2012.

TÉLÉ-RELEVÉ

C’est le nombre de compteurs d’eau géré par Eau de Paris qui bénéficient pour 98,99 % d’entre eux d’un système de relevé des consommations ultramoderne, en temps quasi-réel. (Chiffres au 1er avril 2014)

93 350

14 −Chiffres clés 2013

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1716

Un ancrage territorial durable

« L’hydrogéologue fait le lien entre histoire, territoires et actions»

Frédéric Barrez Direction de la Ressource en eau et de la production /Service protection de la ressource

Vous exercez un métier nouveau à Eau de Paris. En quoi consiste-t-il ? J’ai en effet rejoint les équipes d’Eau de Paris en mars 2013 en tant qu’hydrogéologue. Mon travail consiste à coordonner, améliorer et exploiter les bases de données (débits, pluviométrie, paramètres physico-chimiques...) afin de mieux caractériser la ressource en eau brute en termes de qualité et de quantité, suivre l’impact des actions de protection et enfin définir des tendances sur le long terme. Je conduis des études de terrain pour comprendre l’origine des pollutions et mieux positionner les actions de préservation de la ressource. C’est une mission transversale et proactive, qui porte autant sur les eaux souterraines que sur les eaux de rivière.

Pourquoi ce nouveau métier à Eau de Paris ?Le fait de développer une expertise propre en interne permet d’avoir une meilleure mise en perspective de l’historique des actions et des chroniques de données. Par ailleurs, les producteurs d’eau doivent de plus en plus faire face à des problématiques liées aux pollutions diffuses. Ma bonne connaissance des produits phytosanitaires apporte une plus-value pour mieux comprendre comment se font ces transferts de pollution. Cela me permet également de mieux informer les acteurs locaux agricoles des impacts de leurs pratiques sur la qualité de l’eau.

En quoi ce nouveau métier constitue-t-il un atout pour Eau de Paris ?La connaissance historique accumulée par Eau de Paris est plus que centenaire, certaines archives de surveillance pouvant même dater du début du XIXe siècle. Ces données permettent notamment de mieux cerner les conséquences du changement climatique sur les quantités d’eau disponibles mais aussi sur l’évolution de la qualité de la ressource. Finalement, l’hydrogéologue fait le lien entre histoire, territoires et actions. Eau de Paris est moteur sur la préservation de l’eau en France, grâce à la ressource analytique accumulée et une expertise interne reconnue sur le territoire national.

L’engagement fort de la régie en faveur du développement soutenable se poursuit en 2013 avec une attention particulière portée aux territoires, qui catalysent les enjeux liés à l’eau. Via une politique volontaire, Eau de Paris fait son possible pour inciter les acteurs locaux (collectivités, agriculteurs, industriels) à repenser leurs modes de gestion des milieux naturels, notamment en diminuant ou, mieux, en supprimant l’utilisation d’intrants chimiques. Pour y parvenir, la régie mobilise des compétences de plus en plus pointues et des profils nouveaux voire inédits dans ce secteur industriel. De nouveaux métiers – hydrogéologue (lire page ci-contre), animateurs de territoire... – ont ainsi fait leur apparition dans l’entreprise, plaçant Eau de Paris à l’avant-garde dans sa mission de production d’eau.

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18 − Un ancrage territorial durable Un ancrage territorial durable − 19

Garantir un approvisionnement compétitif aux communes Lors de la dérivation des eaux, à la fin du XIXe siècle, le captage des eaux pour Paris a été compensé entre autres, par l’attribution de « droits d’eau » permettant l’alimentation en eau potable des communes locales qui ne disposaient pas de ressources propres. Complétés au cours du XXe siècle, ces droits d’eau leur permettent de bénéficier de volumes d’eau gratuits. Cinq communes les utilisent toujours : Léchelle, Mortery et Saint-Loup de Naud, dans la région de Provins (77), Villemer et Nemours sur le bassin du Loing-Lunain (77). La ville de Sens bénéficie aussi d’une connexion sur l’aqueduc de la Vanne qui parti-cipe à son alimentation en eau potable. Eau de Paris a fourni à titre gracieux 700 000 m3 d’eau en 2013 à l’ensemble de ces communes.Pour les communes qui se situent sur le passage des aqueducs et qui en font la demande, Eau de Paris étudie techniquement la possibilité de leur distribuer de l’eau captée par ses soins à des prix compétitifs. En 2013, la régie a ainsi continué d’alimenter la commune de Saint Benoist-sur-Vanne (99 295 m³), l’hôpital de Champcueil (40 128 m³) et le SAN du Val d’Europe (2 739 910 m³ via l’aqueduc de la Dhuis).

le niveau même des nappes (l’eau sort naturellement sans être pompée), ils peuvent en revanche avoir un effet sur l’état des rivières situées à l’aval, en période de sécheresse. Aussi, l’entreprise suit-elle au jour le jour l’état des rivières Vanne (89 et 77), Loing (77), Lunain (77) et Avre (28 et 27) en période sensible, et adapte ses prélève-ments pour maintenir un niveau suffisant dans les cours d’eau. En 2013, seul le bassin de l’Avre a été soumis à des arrêtés sécheresse, pris par la préfecture de l’Eure en août.

Accompagner les agriculteurs bioEau de Paris participe activement et de multiples façons à la vie économique des territoires qu’elle traverse, se positionnant comme un partenaire au quotidien.Sur les terrains situés sur les aires d’alimentation de captages, la régie met en œuvre des partenariats avec des agriculteurs, en les accompagnant techniquement au changement de pratiques favorables à la qualité de l’eau au travers d’animations par bassin. Les terrains acquis pour la protection de l’eau sont mis à leur dispo-sition via des baux ruraux, qui favorisent l’installation d’exploitants et le développement de cultures biologiques.

Construire un lien étroit avec les territoires

C’est la quantité d’eau fournie gratuitement aux communes par Eau de Paris en vertu de droits d’eau. En 2012, ce volume était de 420 000 m3.

En 2013, les Parisiens n’ont pas manqué d’eau, ni qualitativement ni quantitativement. Eau de Paris a respecté les obligations auxquelles elle est tenue, notamment en fournissant de l’eau à certaines communes de Seine-et-Marne et de l’Yonne, agissant ainsi en solidarité avec les territoires sur lesquels elle est implantée

JEAN-MICHEL LAYA, directeur adjoint de la direction de la Ressource en eau et de la production

Compte tenu de l’importance des enjeux territoriaux liés à la gestion de l’eau, Eau de Paris

multiplie les partenariats avec les départements et communes où sont implantées ses installations. Objectif ? Favoriser des projets communs respectueux des réalités locales.

Héritière d’un schéma d’alimentation en eau conçu au XIXe siècle, Eau de Paris s’appuie sur un vaste et exceptionnel patrimoine industriel et naturel, qui s’étend sur cinq départements (Seine-

et-Marne, Eure, Eure-et-Loir, Yonne, Aube).

Anticiper les besoins locaux en eau Alors que l’eau constitue un enjeu majeur dans le développement des territoires, Eau de Paris veille au quotidien à respecter l’équilibre des milieux naturels et à prendre en compte les besoins locaux. Notamment en période d’étiage, lorsque le niveau des cours d’eau est particuliè-rement bas. Les sources d’eau souterraine participant à l’alimentation en eau de Paris sont des émergences naturelles, exutoires de la nappe vers les cours d’eaux. Si les captages sont sans incidence sur

700 000 m3

SOLIDARITÉ TERRITORIALE

Des objectifs durables S’inscrivant dans les démarches engagées depuis les années 2000, Eau de Paris a développé une politique de protection durable des ressources en eau, inscrite dans les territoires. Cette politique s’articule autour de quatre axes.

1. MAINTENIR la diversité d’approvisionnement en eau potable de Paris tout en limitant la pression des prélèvements sur les ressources en eau et les territoires.

2. RESTAURER ET PRÉSERVER la qualité des eaux brutes.

3. RENFORCER le lien entre les acteurs dans le domaine de l’eau, développer la solidarité territoriale et contribuer au développement local.

4. MULTIPLIER les actions de recherche/innovation appliquées à la protection des ressources.

Cette politique a permis à la régie de se positionner comme un acteur à part entière du territoire, actionnant des leviers d’action bénéfiques pour le développement local et la protection globale des territoires.

Arcades de Cuy, aqueduc de la Vanne, région de Sens

Canal de décharge des sources de Villemer (77) permettant de restituer l’eau dans la nature

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Sources d’Armentières (89)

20 − Un ancrage territorial durable Un ancrage territorial durable − 21

La protection des eaux souterraines et de rivière constitue l’un des axes

prioritaires de l’action d’Eau de Paris. Son ambition est de prélever une eau de la meilleure qualité possible, tout en préservant un patrimoine naturel commun, indispensable au développement des territoires et à la biodiversité dans les décennies à venir.

Eau de Paris gère 102 points de captage d’eau souterraine, répartis sur 4 grandes zones de prélèvement : Avre (région de Dreux), Vanne (région de Sens), Voulzie (région de Provins),

Loing (région de Fontainebleau). Situés en zone rurale et semi- urbaine, les captages sont principalement influencés par l’activité agricole qui y est majoritaire. Si les actions mises en œuvre ont pour but de protéger les ressources de toutes pollutions, potentielles ou déjà identifiées, en agissant avec l’ensemble des acteurs du territoire, une attention plus particulière est portée à l’accompagnement des agriculteurs pour développer et pérenniser des pratiques capables d’améliorer la qualité de l’eau. Les eaux de rivière, quant à elles, sont

plutôt concernées par la qualité des rejets en amont des deux prises d’eau de la régie qui sont Orly et Joinville (lire aussi p. 4-5) : assainis-sements non conformes, rejets industriels, eaux pluviales issues des voiries.

Protéger l’environnement proche d’un captage Le code de la Santé publique impose l’établissement de périmètres de protection pour tout captage destiné à l’alimentation en eau potable. Cette procédure réglementaire établie par arrêté préfectoral (déclaration d’utilité publique - DUP) permet d’établir différents zonages de protection autour des captages, accompagnés de contraintes limitant les activités existantes ou futures. Les 102 points de captages d’eau souterraine et les 2 prises d’eau de rivière d’Eau de Paris sont regroupés en 15 ensembles de captage pour l’établissement des périmètres de protection. En 2013, 11 d’entre eux disposent d’un arrêté de DUP. Dans tous les cas, Eau de Paris suit attentivement l’évolution des activités sur les aires d’alimentation des captages. Elle intervient de façon systématique auprès de l’administration lors des enquêtes publiques, en cas de risque identifié pour les ressources en eau qu’elle gère mais également pour les captages communaux influencés par les mêmes aires d’alimentation.

Assurer la qualité de l’eau aujourd’hui et demain

Soutenir les associations de terrain En 2013, Eau de Paris a poursuivi ses partenariats avec les associations engagées à l’échelle des territoires en matière de protection des ressources en eau, notamment à travers des actions de sensibilisation. C’est ainsi qu’elle a subventionné l’association des naturalistes de la vallée du Loing/Lunain (ANVL), et accompagné dans ce cadre les animations conduites vers les promeneurs, habitants et usagers. Elle a aussi reconduit sa participation au forum de Provins dédié en 2013 à la biodiversité. Enfin, le projet « Eau précieuse ressource », programme éducatif à l’intention des élèves de primaire et de secondaire initia-lement conduit sur la Seine-et-Marne, s’est poursuivi, avec un nouveau financement accordé pour l’année 2013-2014, sur un territoire étendu au département de l’Essonne.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les habitants de Viry-Châtillon boivent de l’eau de Paris !

En juin 2013, le Conseil d’administration a autorisé la signature d’une convention

de fourniture d’eau entre Eau de Paris et la Communauté des Lacs de l’Essonne (91), laquelle souhaitait sécuriser son schéma d’alimentation en bénéficiant d’une nouvelle source d’approvisionnement de qualité, à un prix compétitif. 4 600 m³ d’eau par jour seront ainsi fournis aux habitants de Viry-Châtillon, acheminés par l’aqueduc du Loing, avec une pointe estimée à 6 400 m³. Les travaux conduits par les équipes des deux régies se sont achevés en février 2014.

De plus en plus sollicitée pour des ventes d’eau, Eau de Paris n’exclut ainsi pas de répondre positivement à de nouvelles collectivités ou opérateurs souhaitant se raccorder au schéma d’alimentation parisien. Cela est rendu possible sans préjudice de la sécurité d’approvisionnement des Parisiens et sans impact sur les prélèvements opérés dans le milieu naturel en raison de la baisse tendancielle de la consommation constatée depuis plus de vingt-cinq ans. Cette démarche se fonde pleinement dans la volonté de la régie de s’inscrire dans les territoires et de les accompagner en prenant en compte leurs enjeux.

ANCRAGE TERRITORIAL

PROTECTION DE LA RESSOURCE

C’est le nombre de captages d’eau souterraine gérés par Eau de Paris.

102

L’aqueduc du Loing est enterré sur la majeure partie de son parcours

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22 − Un ancrage territorial durable Un ancrage territorial durable − 23

Protéger les eaux de rivière en concertation avec les acteurs franciliensL’amélioration de la qualité des rivières relève notamment d’un programme lancé en 2007 et reconduit en 2013 : Phyt’Eaux Cités, dont le but est de diminuer l’usage des pesticides en zone non agricole. En mai 2013, de nouveaux engagements ont vu le jour. Eau de Paris a signé la charte Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine, qui engage la régie sur cinq domaines : connaître et protéger la Seine et ses affluents ; préserver la ressource en eau et améliorer sa qualité ; rendre la ville plus perméable en prenant en compte le cycle naturel de l’eau ; restaurer la Seine et les milieux aquatiques en association avec la population ; mettre l’eau au centre de l’aménagement du territoire.Dans le même temps, Eau de Paris a accompagné l’association Espaces, porteuse de la démarche, dans la préparation du contrat de bassin Seine-centrale urbaine, qui devrait être signé par Paris et Eau de Paris en 2014. Les actions identifiées s’inscrivent en effet pleinement

dans l’esprit des celles de la régie : mise en place de plans de gestion écologique et de Trames vertes et bleues (voir p. 24-25) ; sensi-bilisations des populations au Pavillon de l’eau ; réhabilitation de réservoirs et de canalisations structurantes ; réalisation d’un puits à l’Albien dans le cadre du plan de secours régional ou du maintien du réseau d’eau non potable ; réalisation de toitures végétalisées.

Protéger les eaux souterraines de façon durable, avec les agriculteursPour réduire les teneurs en nitrates et en pesticides dans les eaux souterraines, Eau de Paris encourage activement le développement de systèmes agricoles compatibles avec la protection de la ressource souterraine et pérennes économiquement.• Sur l’aire d’alimentation des captages de Vert-en-Drouais (28)L’année 2013 a permis la réalisation d’un diagnostic approfondi des pressions agricoles et non agricoles sur l’aire d’alimentation des captages.

Partagé au sein d’un comité de pilotage et auprès des agriculteurs, ce diagnostic a conduit à la rédaction d’un programme d’actions pour protéger les captages.• Sur l’aire d’alimentation de Villemer (77) et de Villeron (77) Des enquêtes menées auprès des agriculteurs en 2013 ont permis d’analyser les systèmes de cultures, les stratégies des exploitants agricoles et leurs impacts sur la protection de la ressource en eau, dans le but de mettre en œuvre des actions adaptées, durables et efficaces.• Sur les aires d’alimentation de la Joie-Chaintréauville (77) et de Bourron (77), une étude d’impact des activités sur la qualité des captages d’eau potable (activités agricoles mais également industries, assainissement, entretiens des espaces verts...) a été réalisée en 2013. Ce diagnostic a été communiqué aux organismes agricoles situés sur le territoire afin de les inviter à s’impliquer dans des actions adaptées pour résoudre les problématiques de qualité.

Prélèvement d’eau de Seine pour en analyser la qualité biologique à Orly (94)

Champ de semences biologiques en Seine-et-Marne (77)

C’est la superficie totale (récemment réévaluée) des aires d’alimentation des captages d’eaux souterraines, gérées par Eau de Paris. Sur ces territoires, Eau de Paris agit pour limiter les pollutions présentes ou potentielles avec l’ensemble des acteurs concernés. D’autres captages de collectivités locales sont influencés par ces mêmes aires d’alimentation, ce qui conduit à la mise en œuvre de partenariats pour améliorer collectivement la qualité de ces eaux.

240 000 haLE SAVIEZ-VOUS ?

137 agriculteurs sont engagés aux côtés d’Eau de Paris

Sur les aires d’alimentation des captages de la Voulzie en Seine-et-Marne (77),

de la Vigne, en Eure-et-Loir (28), et de la vallée de la Vanne dans l’Yonne (89) et l’Aube (10), Eau de Paris travaille main dans la main avec des agriculteurs.

Fin 2013, ils étaient 137. Leur engagement consiste à maintenir en herbe des terrains agricoles (1 076 hectares sur le bassin des sources de la Vigne), à les cultiver en agriculture biologique (1 863 hectares au total sur ces trois aires d’alimentation de captages) ou réduire de manière significative les quantités d’azote ou de pesticides pour préserver la qualité de l’eau (7 424 hectares engagés au total). Ce sont ainsi plus de 10 300 hectares qui bénéficient de cette démarche sur les 43 000 hectares de surfaces agricoles des trois bassins.

DÉVELOPPEMENT LOCAL

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Cérémonie de remise des prix du concours Capitale française de la biodiversité organisé par Natureparif (novembre 2013)

Un ancrage territorial durable − 2524 − Un ancrage territorial durable

Aqueduc de la Vanne en forêt de Fontainebleau (77)

Eau de Paris s’est engagée en 2012 dans une démarche volontaire visant à préserver la biodiversité sur l’ensemble de son territoire et dans toutes ses activités. Cette démarche s’appuie sur un patrimoine qui abrite d’importantes richesses naturelles, et sur des pratiques de gestion écologique des espaces naturels mises en place depuis plusieurs années.

L es installations de production alimentant Paris en eau potable comportent de vastes espaces naturels variés : bois, prairies, zones humides... En particulier, l’emprise des 470 km d’aque-

ducs est enherbée sur 80 % de leur linéaire. Ces espaces constituent des refuges pour la faune et la flore, notamment en zones urbaines ou agricoles où la nature est moins présente.

Affirmer une forte sensibilité écologiqueIl y a une dizaine d’années, après de premiers diagnostics réalisés avec le Muséum national d’Histoire naturelle sur les arcades du Grand Maître, en forêt de Fontainebleau (77), Eau de Paris a pris conscience de la valeur écologique de son patrimoine en y découvrant l’existence d’espèces rares, voire très rares. Elle a alors converti ses méthodes

d’entretien des espaces naturels, adoptant une gestion écologique favorable au développement de la faune et de la flore.Pour permettre aux espaces naturels gérés par Eau de Paris de jouer pleinement leur rôle de réservoirs de biodiversité et de continuités écologiques, en milieu rural comme en milieu urbain dense, la régie municipale a étendu la démarche à l’ensemble de ses ouvrages et installations, y compris en zone urbaine. Elle a également choisi de mieux prendre en compte la biodiversité dans ses activités, notamment dans ses projets de travaux. Après avoir adhéré en 2011 à la Stratégie nationale pour la biodiversité, elle a formalisé en 2013 une démarche volontaire en faveur de la diversité biologique.

En 2013 également, Eau de Paris et la ville de Paris ont obtenu le premier prix dans la catégorie « Grandes villes » du concours Capitale fran-çaise de la biodiversité, organisé par Natureparif (Agence régionale pour la nature et la biodiversité). La thématique de cette quatrième édition était « L’eau, la ville, la vie ». La régie a été récompensée pour sa démarche de valorisation écologique de ses installations (entretien sans aucun pesticide, création de zones refuges permettent aux espèces végétales et animales de vivre et de se déplacer).

Créer des continuités écologiquesLa stratégie d’entreprise en faveur de la biodiversité a été lancée en 2012 à l’occasion d’un appel à projets du ministère en charge de l’Écologie, portant sur la Trame verte et bleue en milieu urbain. Elle prévoit notamment de tirer parti du réseau d’aqueducs de la régie qui constitue un ensemble de continuités écologiques fonctionnelles. En 2013, cette stratégie a été complétée sur la base d’un diagnostic du patrimoine naturel, des acteurs des territoires et des pratiques d’Eau de Paris, que des parties prenantes externes à la régie (repré-sentants de la ville de Paris, direction régionale et interdépartementale de l’Environnement et de l’énergie, région Île-de-France, Natureparif, agence de l’Eau Seine-Normandie, Muséum national d’Histoire naturelle), sollicitées dans ce cadre, ont largement partagé. Parallèlement, des « rencontres Trame verte et bleue » ont été organisées entre Eau de Paris et les communes riveraines de ses ouvrages intéressées par la démarche de la régie en faveur de la biodiversité. Seize communes ont manifesté leur intérêt et un travail partenarial a été engagé avec plusieurs d’entre elles.

Entreprendre des inventaires écologiquesEn 2013, les sites ayant fait l’objet d’inventaires faune-flore sont les réservoirs parisiens et celui de Villejuif (94), les usines d’Orly (94) et de Joinville (94) et le périmètre sourcier de la Vigne (28). Ces inven-taires permettent d’enrichir la connaissance qu’a la régie de son patri-moine naturel, afin de bâtir des plans de gestion des espaces natu-rels adaptés à chaque site et d’adapter ses projets de travaux aux enjeux écologiques.

Agir pour la biodiversité

C’est le nombre total d’hectares du patrimoine naturel gérés par Eau de Paris, plaçant ainsi la régie comme un acteur à part entière du territoire et de la gestion des espaces naturels.

1 700 LE SAVIEZ-VOUS ?

Les aqueducs sont des corridors écologiques naturels

Sur demande d’Eau de Paris et de la ville de Paris, le Schéma régional de cohérence écologique d’Île-de-France, approuvé par le Conseil régional puis adopté le 21 octobre 2013 par le préfet de région, a inscrit les aqueducs alimentant Paris en eau potable comme des composantes de la Trame verte et bleue régionale. En effet, reliant des zones rurales aux zones plus denses de l’agglomération parisienne, ces ouvrages hydrauliques séculaires constituent par nature des corridors écologiques sur les territoires.

Gestion écologique : suivez le guide !

Les bonnes pratiques mises en place par la régie depuis le début des années 2000

et qui avaient alors fait l’objet d’un guide interne en 2006, ont été consolidées dans un ouvrage sur la gestion écologique des espaces naturels. Réalisé en 2013 et publié en avril 2014, il sera diffusé en interne pour une harmonisation des pratiques sur l’ensemble du patrimoine parisien de l’eau ainsi qu’aux partenaires de la régie pour une meilleure reconnaissance des pratiques engagées par Eau de Paris.

PÉDAGOGIE

L’ail à tête ronde

C’est le nombre d’espèces classées très rares en Île-de-France, inventoriées par l’Association des naturalistes de la vallée du Loing de 2006 à 2011, sur des sites d’Eau de Paris.

25

Eau de Paris impulse un effet d’entraînement profitable à tous

JEAN-MARC BERNARD Chargé de mission « planification et biodiversité » à la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE)

« Afin d’alimenter les Schémas régionaux de cohérence écologique, le ministère en charge

de l’Écologie a lancé en 2012 un appel à projets pour faire émerger des bonnes pratiques en matière de préservation et de remise en bon état des continuités écologiques. La démarche d’Eau de Paris en faveur de la biodiversité et de la Trame verte et bleue, via notamment ses aqueducs, s’inscrit pleinement dans cet objectif. Le territoire couvert par la régie s’étend bien au-delà de l’Île-de-France et la diversité des milieux est telle que les enjeux environnementaux sont protéiformes. C’est là toute l’originalité du projet défendu par Eau de Paris, qui doit engager un dialogue avec les territoires voisins du sien et faire preuve de pédagogie. Par exemple, si elle gère écologiquement un espace, elle peut expliquer aux agriculteurs et aux collectivités locales pourquoi elle le fait et l’intérêt qu’ils peuvent y trouver. Si ces derniers, par effet de proximité, appliquent des démarches similaires, Eau de Paris aura alors un effet centripète sur son voisinage. Au final, la régie participe à cette politique nationale en faveur de la biodiversité et de la Trame verte et bleue avec un effet d’entraînement local profitable à tous. »

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Des métiers industriels innovants « Grâce à la vidéo,

nous passons trois fois moins de temps qu’avant dans les égouts»

Bruno Dupont Direction de la Distribution / Pôle Réseaux et installations / Agence exploitation Ouest

Vous avez choisi la vidéo comme outil de travail lors des descentes en galeries souterraines, pourquoi ? Chaque année, nous procédons à des visites des réseaux souterrains dans Paris pour mieux connaître l’état de nos canalisations. Certaines de nos interventions en galeries souterraines sont quotidiennes. Je cherchais une autre façon de travailler, moins fastidieuse pour nos fontainiers. L’utilisation d’une caméra miniature s’est imposée à moi. J’ai sélectionné un équipement grand angle de type Contour qui se fixe sur le côté du casque pour ne pas gêner les mouvements et la progression dans les tunnels.

Quels sont les avantages de cette nouvelle façon de travailler ?Cette technologie permet de faire des relevés plus pertinents des canalisations et des branchements pour fiabiliser nos données. Le fontainier décrit ainsi en même temps qu’il filme les réseaux et les branchements, leur nature et leur position. La formation des plus jeunes est facilitée puisqu’ils peuvent repérer in situ les nombreuses pièces de fontaineries existantes, dont certaines très anciennes. La technologie présente aussi un avantage pour le cartographe, qui bénéficie de 100 % des données présentes sur le terrain et n’a plus qu’à les retranscrire en suivant la vidéo.

En quoi les inspections vidéo sont-elles un atout pour Eau de Paris ?Grâce à ces inspections, nous passons trois fois moins de temps qu’avant dans un milieu insalubre pour faire le même travail. Sans la caméra, nous traitions 700 mètres de réseau en deux heures. Avec, nous pouvons visiter jusqu’à 2 kilomètres de réseau. Pour l’heure, l’intégralité du 9e arrondissement de Paris a été inspectée et cartographiée. L’inspection du 16e arrondissement est achevée et en cours d’analyse. Au final, l’idée est de réaliser une archive vivante de l’ensemble du réseau parisien de distribution d’eau, de la cartographier fidèlement et de disposer ainsi d’un outil de connaissance et d’aide à la décision moderne pour améliorer le fonctionnement d’Eau de Paris et les conditions de travail des salariés de la régie. Cette initiative interne innovante destinée à optimiser le travail d’investigation du réseau parisien est une avancée non négligeable.

En 2013, Eau de Paris a entrepris des investissements majeurs sur son outil industriel. Ils visent d’abord à optimiser la performance de ses installations, qu’il s’agisse de son réseau de canalisations, surveillé par vidéo (lire page ci-contre), de ses unités de production, avec la construction d’une nouvelle unité de traitement des eaux du Loing ou l’amélioration de la technologie membranaire, ou de la distribution de l’eau, bouleversée par une technologie de contrôle ultra-rapide de la qualité (Maldi-Tof). Afin de répondre au mieux aux enjeux de demain, la régie mise sur son réseau d’eau non potable pour en faire une alternative écologique à l’eau potable et sur les énergies renouvelables en multipliant les expérimentations en matière de diversité énergétique (géothermie, climatisation).

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Des métiers industriels innovants − 29

Usine d’eau souterraine de Saint-Cloud (92) - Contrôle du fonctionnement de la filière

28 − Des métiers industriels innovants

Afin de respecter les besoins des territoires en ressources naturelles, Eau de Paris a sécurisé le schéma d’alimentation en eau potable des Parisiens en maintenant un équilibre entre eaux souterraines et eaux de rivière. Parallèlement, la régie assure des travaux de maintenance réguliers dans ses usines pour garantir leur performance.

L a sécurité d’alimentation en eau des Parisiens est assurée par une grande variété de ressources. La part respective des eaux d’origine souterraine et des eaux de surface varie selon

les années (de 45 à 55 %), en fonction des travaux réalisés sur les ouvrages et de la pluviométrie. Eau de Paris veille en effet à mini-miser en période de sécheresse les impacts sur les cours d’eau à l’aval de ses prélèvements. La régie s’impose pour cela de restituer au milieu naturel des quantités d’eau le plus souvent supérieures aux obligations réglementaires en pareil cas. Pour la consommation de la capitale, Eau de Paris a produit 194,5 millions de m3 en 2013. 48 % proviennent d’eaux souterraines,

52 % d’eaux de rivière, ce qui est conforme aux orientations du contrat d’objectifs qui lie la ville de Paris à sa régie. Pour l’année passée, ce résultat s’explique principalement par les arrêts suc-cessifs de l’aqueduc de la Vanne au printemps et de l’aqueduc du Loing à l’automne durant deux mois l’un et l’autre. L’usine de traite-ment des eaux souterraines de Saint-Cloud (92), d’une capacité théorique de 100 000 m3/j a également été limitée tout au long de l’année, en raison des travaux conduits sur la filière, à 60 000 m3/j jusqu’en octobre puis progressivement jusqu’à 80 000 m3/j.

Assurer une performance accrue des installationsQu’il s’agisse des eaux souterraines ou des eaux de rivière, les vec-teurs de production ont fait l’objet d’un certain nombre de travaux en 2013 visant à assurer la performance des deux filières.• En avril, l’usine de L’Haÿ-les-Roses (94) a été mise à l’arrêt pendant près d’un mois. Des aménagements destinés à réduire les nuisances sonores dues au fonctionnement de la station de relevage de l’usine ont été réalisés. La souplesse d’exploitation de l’usine a également été améliorée : un canal hydraulique sup-plémentaire a été créé qui permet aux deux décanteurs qui précèdent l’étape de filtration membranaire dans le processus du traitement de l’eau, de fonctionner de manière indépendante.

• Autre chantier de l’année, les travaux de sécurisation des conduites du surpresseur d’Ivry (94). Cette installation de pom-page, qui augmente la pression au sein d’un réseau de conduites, permet de passer de l’eau de la Seine traitée à l’usine Orly vers l’est parisien de manière à palier la fermeture de l’usine d’Ivry en 2010.• Enfin, les modules membranaires de l’usine de Saint-Cloud, ont été remplacés. Usées par le temps, les membranes étaient deve-nues très cassantes et ne pouvaient plus assurer l’efficacité du traitement (rétention des virus, des bactéries...).

Anticiper les crisesEn tant qu’opérateur d’importance vitale, Eau de Paris a continué tout au long de l’année 2013 à mettre en place la directive nationale de Sécurité en relation avec la préfecture de Police et le ministère de l’Écologie. Les Plans particuliers de protection (PPP) qui concernent les Points d’importance vitale (PIV) pour l’alimentation en eau potable de Paris sont ainsi entrés en phase de rédaction définitive en cours d’année. Un exercice de crise a été organisé le 11 juin 2013 dans le cadre du Plan régional d’alimentation en eau potable par la préfecture de Région (PRAEP), la préfecture de Paris et l’Agence régionale de santé d’Île-de-France. Ses objectifs ? Tester l’alerte des services et opéra-teurs, le fonctionnement des cellules de crise, la circulation de l’in-formation pendant l’incident et le caractère opérationnel du partage des responsabilités entre les acteurs. De même, la régie a participé à un exercice interministériel sur le risque de crise de pandémie, en novembre 2013, exercice visant à tester le plan gouvernemental de pandémie grippale.

Équilibrer et sécuriser la production

Des eaux souterraines moins prélevées Sur les vingt dernières années, les volumes prélevés dans les nappes souterraines pour alimenter Paris en eau de qualité ont été réduits de 30 %. Cette réduction contribue à la préservation des milieux, sachant que les zones de captage d’Eau de Paris sont constituées pour la plupart d’émergences naturelles, dont le prélèvement n’influence pas le niveau des nappes elles-mêmes (voir p. 18)

UNE PRODUCTION D’EAU POTABLE EN BAISSEÉvolution de la production d’eau en m3 2012 2013

Vecteur Loing 35 635 000 18,25 % 38 303 000 19,69 %

Vecteur Avre / Usine de Saint Cloud 26 664 194 13,66 % 22 726 000 11,68 %

Vecteur Vanne / Usine de L’Haÿ-les-Roses 37 229 307 19,07 % 32 864 000 16,90 %

Vecteur Seine / Usine d’Orly 51 863 500 26,56 % 49 281 000 25,33 %

Vecteur Marne / Usine de Joinville 43 862 600 22,46 % 51 351 000 26,40 %

Volume total produit 195 254 601 100 % 194 525 000 100 %

Usine de traitement des eaux de la Seine à Orly (94)

C’est la baisse de la production d’eau potable enregistrée en 2013 par rapport à 2012. Eau de Paris a produit 194,5 millions de m³ d’eau en 2013, contre 195,2 millions en 2012.

-0,37 %

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30 − Des métiers industriels innovants Des métiers industriels innovants − 31

Vérifier la performance des compteurs d’eauLe relevé des consommations d’eau se fait à Paris via un système de télé-relevé, mis en place pour 98,99 % (1) des 93 350 (1) compteurs pari-siens. Cette technologie de relevé à distance, via liaison radio, est très prisée des collectivités parce qu’elle permet une collecte relativement rapide des informations (48 heures) en s’appuyant sur des équipe-ments autonomes en énergie et ne nécessitant pas le passage d’un opérateur terrain. En 2013, une campagne d’étalonnage d’un échantillon représentatif des compteurs a été lancée pour vérifier leur performance. Plus de 730 compteurs, de tout diamètre et de tout âge, ont été transmis chaque mois au laboratoire de métrologie d’Eau de Paris pour être étalonnés selon cinq débits différents. Cette campagne permet de modéliser l’incertitude de comptage par âge et diamètre : sur la base des données recueillies, des projections sur la performance du parc des 93 350 (1) compteurs parisiens seront ainsi établies. Cette cam-pagne est réalisée à 60 % et devrait se terminer mi-2014. Maintenir un haut niveau de rendementLe rendement du réseau – pourcentage de l’eau produite par rapport à celle effectivement consommée – a retrouvé son niveau de 2011 avec un taux de 91,7 % contre 92,3 % l’année précédente. Ce résultat reste très significatif pour une ville comme Paris – l’une des villes les plus denses au monde avec 20 000 habitants/km² – qui dispose d’un réseau de canalisations très fourni et atypique. De ce fait, le dia-mètre des canalisations est très élevé (de l’ordre de 370 mm contre environ 150 mm dans une ville classique), ce qui devrait contribuer à un volume de fuites plus important.

(1) Chiffres au 01/04/2014.

Fournir de l’eau potable en continu aux Parisiens : telle est la mission première d’Eau de Paris. Pour ce faire, l’entreprise a maintenu le haut niveau de rendement de son réseau et a garanti une distribution sans coupures. Mais elle doit toujours faire face à une baisse tendancielle de la consommation.

A vant leur mise en distribution à travers un réseau intramuros de 1 990 km de canalisations souterraines d’eau potable, Eau de Paris stocke les eaux dans cinq réservoirs situés aux

portes de Paris. Ces derniers (voir l’encadré ci-après) assurent aux Parisiens une disponibilité permanente de l’eau potable et consti-tuent un élément essentiel de régulation du réseau. Pour acheminer l’eau jusqu’au robinet des Parisiens, Eau de Paris doit maintenir une pression suffisante – contrôlée par des capteurs – en tous points du réseau. Les incidents – une canalisation qui se brise, par exemple – sont ainsi compensés grâce à des vannes commandées à distance, qui injectent davantage d’eau pour maintenir la pression jusqu’à

réparation de la fuite. Les durées totales annuelles cumulées pendant lesquelles la pression dans le réseau de distribution a été, à un endroit, en dessous des valeurs cibles, se sont élevées à 563 minutes (1h38), contre 419 en 2012. Mais elles restent en deçà des seuils de vigilance qu’Eau de Paris s’est fixés.

Gérer une baisse tendancielle de la consommationEn 2013, la consommation des Parisiens en eau potable a baissé de 0,89 % pour atteindre 174,73 millions de m3 contre 176,93 millions de m³ l’année précédente. Ce chiffre correspond à une consomma-tion moyenne de 478 726 m³ par jour. Cette baisse est une tendance de fond, à l’œuvre depuis de nombreuses années, conséquence directe de la responsabilisation des usagers. En 1990, le volume d’eau consommée atteignait plus de 250 millions de m³. La consommation d’eau potable est très loin d’être linéaire et le réseau de distribution doit donc être en mesure de faire face à des écarts allant pratiquement du simple au double selon le jour et l’heure. Une mission rendue possible grâce à la surveillance du Centre de contrôle et de commande (CCC) d’Eau de Paris qui 24h/24, 7/7, surveille les installations et régule la circulation de l’eau dans le réseau.

Alimenter Paris en eau potable en toute circonstance

Au plus près des réalités terrain

Eau de Paris a revu son organisation en 2013 de telle façon à ce que ses équipes opérationnelles en lien avec la distribution de l’eau répondent au mieux et au plus vite aux demandes des abonnés ou des partenaires. Trois agences territoriales gèrent les métiers de l’exploitation, des travaux et fonctionnent de manière autonome administrativement : - l’agence Ouest (Paris 17e) couvre les 1, 2, 8, 9, 16, 17, 18e arr., ainsi que le bois de Boulogne ; - l’agence Est (Paris 10e) couvre les 3, 4, 10, 11, 12, 19, 20e arr., ainsi que le bois de Vincennes ; - l’agence Sud (Paris 14e) couvre les 5, 6, 7, 13, 14, et 15e arr.Un fontainier en intervention sur une canalisation d’eau

potable, dans les galeries souterraines de Paris

Le CCC est un maillon essentiel de la chaîne de production et de distribution de l’eau potable car il exerce une surveillance depuis la mise en eau des aqueducs jusqu’à la sortie de l’eau aux robinets des Parisiens. La finesse des informations que nous recevons grâce aux données recueillies par des capteurs installés tout au long du parcours de l’eau et par les équipes de terrain nous permettent de repérer le moindre problème et d’y remédier en coordination avec les agents de terrain.

LOÏC ÉTARD, responsable du Centre de contrôle et de commande (CCC)

LE SAVIEZ-VOUS ?

L’eau de la capitale est stockée dans cinq réservoirs

• Montsouris (203 000 m³) stocke les eaux en provenance de l’aqueduc du Loing.

• Saint-Cloud, d’une capacité nominale de 355 000 m³, stocke les eaux transportées par l’aqueduc de l’Avre et traitées dans l’enceinte du réservoir.

• Les Lilas et Ménilmontant (respectivement 208 000 m³ et 92 000 m³) stockent les eaux de l’usine de Joinville et celles de L’Haÿ-les-Roses, relevées par un surpresseur à Ivry.

• L’Haÿ-les-Roses (229 000 m³) stocke les eaux de l’usine d’Orly et celles de l’aqueduc de la Vanne traitées dans l’enceinte du réservoir.

C’est la quantité moyenne d’eau potable consommée chaque jour à Paris durant l’année.

ELLE ÉTAIT D’ENVIRON 483 000 M3 EN 2012.

478 726 m3

Conduite de communication entre deux niveau de compartiments - Réservoir de Montsouris (75)

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32 − Des métiers industriels innovants Des métiers industriels innovants − 33

UNE QUALITÉ SANITAIRE IRRÉPROCHABLETaux de conformité des prélèvements réalisés dans le cadre du contrôle sanitaire.

2011 2012 2013

Microbiologie 99,6 % 99,9 % 99,9 %

Physico-chimie 100 % 99,7 % 99,9 %

des eaux distribuées, assuré par l’Agence régionale de santé (ARS), ont en effet montré que les taux de conformité réglementaire étaient de 99,9 % en microbiologie (recherche de bactéries du type entéro-coques ou Escherichia coli) et de 99,9 % en physico-chimie (compo-sition de l’eau, présence de plomb, de pesticides...). À noter que les non conformités observées sont généralement liées à une mauvaise qualité des réseaux intérieurs des immeubles.

S’appuyer sur une équipe de recherche dynamiqueLe pôle recherche du laboratoire d’Eau de Paris comprend trois secteurs (biologie, chimie, corrosion des matériaux) et regroupe du personnel spécifiquement dédié à des activités de recherche. En 2013, plusieurs programmes d’études ont été lancés dans le domaine de la sécurité sanitaire, de l’optimisation des procédés de traitements et dans la détection des micropolluants. À titre d’exemple, afin d’améliorer la maîtrise sanitaire des eaux et de compléter la connaissance sur l’écologie microbienne au sein des réseaux d’eaux, les programmes engagés ont pour objet principal de développer des techniques innovantes basées sur des méthodes de

Responsable de la qualité de l’eau délivrée au consommateur, Eau de Paris assure une surveillance de celle-ci depuis le prélèvement dans le milieu naturel jusqu’au robinet. Le laboratoire d’Eau de Paris mène par ailleurs des programmes de recherche sur l’eau qui lui valent d’être reconnu comme l’un des plus importants centres d’expertises publics sur l’eau en France.

E n complément du contrôle sanitaire mis en place par le minis-tère de la Santé, le code de la Santé publique (article L. 1321-1) prévoit que « toute personne qui offre au public de l’eau, à titre

onéreux ou à titre gratuit et sous quelque forme que ce soit (...) est tenue de s’assurer que cette eau est propre à la consommation ».

Multiplier les analysesC’est dans ce cadre que le laboratoire d’Eau de Paris réalise des ana-lyses d’auto-surveillance des prélèvements à la source, en production, aux points de mise en distribution (sortie des réservoirs) et sur le

réseau de distribution. Il effectue également des analyses dans le cadre de contrats extérieurs ou d’activités concurrentielles. Situé depuis 2010 à Ivry-sur-Seine (94), le laboratoire emploie 75 personnes et se compose de deux pôles : le pôle recherche (voir plus loin) et le pôle analyses, qui regroupe les activités suivantes : prélèvements, logis-tique, clientèle, microbiologie, chimie minérale, chimie organique.

Maintenir un niveau d’excellenceEn 2013, Eau de Paris a délivré aux Parisiens une eau d’excellente qualité, tout au long de l’année. Les analyses du contrôle sanitaire

Organiser une auto-surveillance rigoureuse de l’eau à long terme

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le laboratoire d’analyses d’Eau de Paris qui réalise plus de 1 million de mesures de contrôle qualité par an est confirmé Iso 17025

Délivrée en 2008, cette accréditation, qui intervient tous les cinq ans, a été renouvelée fin septembre 2013 par le Comité français de l’accréditation (Cofrac) avec prise d’effet au 1er octobre. Le renouvellement s’est accompagné d’un élargissement de l’accréditation à de nouveaux paramètres. Ces résultats soulignent la qualité et la fiabilité des résultats du laboratoire qualité de la régie.

détection génomique (recherche d’ADN ou d’ARN, par biologie molé-culaire) ou protéomique (identification de protéines bactériennes) permettant pour les unes d’accroître la fiabilité et la rapidité de la réponse attendue par rapport aux approches habituelles, et pour les autres d’étendre le champ d’identification tout en proposant une spécificité accrue par rapport aux méthodes classiques. Ces travaux ont fait l’objet de plusieurs publications internationales.

Retrouvez plus d’information dans le dossier Innovation page 43

Analyse d’un échantillon au laboratoire d’Ivry-sur-Seine (94)

Desquinemare, point de jonction des aqueducs de la Vanne, du Loing et de la Voulzie - Contrôle de la qualité de l’eau (77)

C’est le montant consacré par Eau de Paris à ses activités de recherche, soit 0,8 % de son budget alors que le contrat d’objectif fixe un objectif à 0,6 %.

IL ÉTAIT DE 1,4 M€ EN 2012.

1,7 M€

Le plomb en question

La présence de plomb dans notre environnement est une question de santé publique. Une directive européenne de 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a prévu que la teneur maximale en plomb dans l’eau du robinet devait passer de 25 à 10 microgrammes par litre (µg/L) au 25 décembre 2013. L’eau distribuée à Paris est de grande qualité et ne contient pas de plomb dans le réseau public. Elle peut en revanche se charger de ce métal lorsque les canalisations intérieures des immeubles qui l’acheminent au robinet des Parisiens sont en plomb. Pour être efficace et garantir en permanence une eau non chargée en plomb en sortie de robinet, l’action d’Eau de Paris doit être combinée à celles des syndics d’immeubles ou des propriétaires, responsables de l’état des canalisations dans les parties privatives. En 2013, la régie a diffusé vers ces derniers des informations sur le changement de la réglementation sur le plomb les invitant à prendre les mesures nécessaires au respect de la nouvelle réglementation.

Instruments de laboratoire

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Des métiers industriels innovants − 3534 − Des métiers industriels innovants

Afin d’assurer la production et la distribution de l’eau dans les meilleures conditions, Eau de Paris maintient un haut niveau d’investissement dans le patrimoine industriel de l’eau, c’est-à-dire l’ensemble des ouvrages permettant de produire, stocker et distribuer la ressource. Et s’engage dans des chantiers résolument tournés vers l’avenir.

L e schéma d’investissement dont s’est dotée Eau de Paris en 2011 pour la période 2012-2016 prévoit environ 70 millions d’euros de travaux par an sur l’ensemble du patrimoine du

service public de l’eau, notamment les ouvrages historiques, âgés pour certains de plus de cent ans. En 2013, 65 millions d’euros ont été investis, ce qui traduit un haut niveau d’activité.

Poursuivre la réhabilitation des aqueducsLes aqueducs (Vanne, Avre et Loing) constituent l’un des axes du programme de travaux. Construits entre 1870 et 1924, ils font l’objet

chaque année de réhabilitation, à l’issue de diagnostics portant sur leur état intérieur et extérieur, réalisés par les équipes de l’entre-prise. En 2013, 10,558 millions d’euros ont été engagés dans les travaux sur les aqueducs, patrimoine d’un linéaire de 470 km. Ces travaux sont généralement programmés tous les deux ou quatre ans selon l’aqueduc. Pour la première fois depuis plusieurs années, l’aqueduc de la Vanne (au printemps), puis l’aqueduc du Loing (à l’automne) ont été arrêtés pendant deux mois environ chacun, la même année. Si l’arrêt de l’aqueduc de la Vanne correspondait à ce qui avait été planifié, celle du Loing s’explique par la préparation du chantier de raccordement de la commune de Viry-Châtillon (voir p. 20), à laquelle est venue s’ajouter la préparation de l’installation de la future usine de désinfection des eaux du Loing, à la porte d’Arcueil (voir ci-contre). Les travaux sur l’aqueduc de la Vanne ont consisté à maintenir l’étanchéité de l’ouvrage à plan d’eau libre sur sept points de son parcours. Ils ont également compris la fin de la spectaculaire opération de rénovation des 192 arcades du Grand Maître en forêt de Fontainebleau (77), qui supportent, sur plus de 2 000 mètres, l’aqueduc de la Vanne.

Offrir aux eaux du Loing une unité de traitement par UV Les eaux du Loing sont les seules eaux souterraines distribuées à Paris à ne pas bénéficier d’une double barrière sanitaire de désin-fection. Très protégées et d’excellente qualité, elles n’ont pas besoin d’être traitées contre des pollutions particulaires pour lesquelles les technologies de l’ultra filtration par membrane sont efficaces. La technique de traitement par UV est apparue la plus adaptée et la plus économique. Elle ne vise pas à enlever un polluant particu-lier ou à faire face à un nouveau danger spécifique, mais à atteindre des conditions de sécurité optimales pour les cinquante prochaines années. Le chantier de création de l’unité de traitement des eaux du Loing aux ultraviolets (UV) a été lancé en 2013. Estimé à 10 millions d’euros, il fait partie des investissements majeurs de la régie en faveur de la qualité de l’eau du robinet. Cette unité sera installée à l’entrée de Paris, dans le 14e arrondissement, au plus près possible des consommateurs. Elle sera mise en route en 2016.

Développer les énergies renouvelablesLa politique de gestion de l’énergie de l’entreprise est au cœur du schéma directeur des investissements pour la période 2012-2016. Objectifs visés ? Réduire les émissions et les consommations éner-gétiques par rapport à 2004 et promouvoir les énergies renouve-lables. Dans la droite ligne du plan Climat adopté par la ville de Paris en 2007, Eau de Paris a lancé un programme de mise en œuvre de centrales photovoltaïques sur ses sites extra-muros : 600 m² de panneaux pour une capacité de production de 75 kWc (kilowatt-crête) ont été installés sur la galerie des filtres à charbon actif en grains de l’usine d’Orly (94) en 2012. En 2013, outre l’usine d’Orly qui a vu la surface de ses panneaux étendue, huit autres sites (soit une surface totale de 3 330 m²) ont été équipés pour une puissance de crête de 464 kWc : il s’agit des usines de L’Haÿ-les-Roses (94), de Joinville (94), de Sorques (77), de Maillot (89), de Montreuil (28), des installations de Rueil-la-Gadelière (28), de Monthulé (27) et de l’atelier des Ormes (77).

Investir dans un patrimoine industriel exceptionnel

Les arcades du Grand Maître, une portion de l’aqueduc de la Vanne (77) réhabilitée en 2013

Coulage de la fondation en béton armé de la pièce de raccordement amont de l’aqueduc du Loing à la future unité de traitement des eaux du Loing

Réservoir en quête d’étanchéité

Depuis quelques années, une dégradation des étanchéités intérieures des réservoirs (décollement, fissures) pouvant entraîner des pertes d’eau et la présence de « morceaux » dans l’eau stockée a été observée. En 2013, le réservoir de Montmartre a été choisi pour faire l’objet d’une expérimentation visant à assurer l’étanchéité des parois de l’une de ses cuves, en reproduisant les techniques de protection utilisées pour les aqueducs. (Voir notre dossier innovation, p. 42).

EXPÉRIMENTATION

C’est la somme investie en 2013 pour entretenir et valoriser le patrimoine historique d’Eau de Paris.

65,6 M€ HT

PASCAL RAULT Directeur adjoint du service Travaux spéciaux de la SADE

« Pour la réhabilitation intérieure du réservoir de Montmartre, Eau de Paris a opté pour une technique innovante : un revêtement

constitué de plaques en PEhd (Polyéthylène haute densité) plus performant et entièrement recyclable (voir notre dossier spécial innovation, p. 44). La technique était en outre plus économique qu’un revêtement traditionnel à base d’enduits, tout en étant pérenne. La valeur ajoutée de la Sade a porté sur les études d’exécution pour adapter le nouveau revêtement au plus près de la structure en maçonnerie ancienne du réservoir, grâce à des découpes et des soudures de précision. Au total, nous avons posé près de 2 200 m2 de plaques en trois mois. Cette mission a requis une grande technicité, car on est ici sur du “sur mesure”. Il a enfin été réalisé dans des délais très courts. Ce chantier a valeur de test car cette technique n’avait jamais été appliquée dans cette dimension. C’est une expérience valorisante pour notre personnel, qui a relevé un vrai challenge pour tenir les délais. Elle contribue d’ailleurs à la revalorisation de nos métiers pour attirer des jeunes techniciens et ingénieurs, en modernisant l’image des travaux publics.»

En innovant,

Eau de Paris contribue à la revalorisation de nos métiers

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36 − Des métiers industriels innovants Des métiers industriels innovants − 37

Innover et devenir un expert industriel de l’eau

Travaux dans l’usine d’eau non potable de la Villette (Paris 19e)

Usine de production d’eau non potable d’Austerlitz (Paris 13e)

Disposer d’une équipe interne pour les études et le suivi des travaux sur les installations est un choix qu’Eau de Paris a fait pour garder son autonomie. L’expertise en ingénierie publique ainsi acquise dans les secteurs hydrauliques lui permet de proposer des services performants à d’autres, et d’innover pour accompagner la transition écologique.

S i Eau de Paris est très impliquée dans les projets liés au devenir du réseau d’eau non potable de la capitale, son activité d’ingénierie conserve pour principale mission la réalisation de

diagnostics, d’études et de suivi des travaux nécessaires à la moder-nisation et à l’évolution du patrimoine du service public de l’eau au travers des extensions et du renouvellement de ses installations.

Valoriser l’eau non potableSuite au vote par le Conseil de Paris, en mars 2012, du maintien du réseau d’eau non potable (ENP) et aux études conduites avec l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), Eau de Paris a engagé en 2013 des travaux de remise à niveau des installations liées à ce réseau, en particulier l’usine de la Villette (Paris 19e). La régie a par ailleurs engagé une réflexion sur une diversification des sources d’alimentation de ce réseau, penchant en faveur des

eaux d’exhaure. Ces dernières sont des eaux de nappe phréatique qui resurgissent dans les niveaux bas de structures profondes (métro, parkings). Aujourd’hui, elles sont rejetées au réseau d’assai-nissement, dans la Seine ou dans le canal de l’Ourcq, sans qu’elles aient été utilisées. Leur réinjection dans le réseau d’ENP, dans le respect des paramètres de qualité des eaux et des prescriptions techniques de réinjection imposés à tout producteur d’eau, repré-senterait un intérêt environnemental (usage conféré aux eaux d’exhaure avant d’aller à l’égout) et économique. Cette démarche permet en effet d’éviter des coûts de production et conduit à de nouvelles recettes. Une expérimentation de réinjection des eaux de nappe va être suivie en 2015 à Paris pour le parking Meyerbeer (Paris 9e), dans le cadre du renouvellement de la délégation de ser-vice public pour l’exploitation de ce parking .

Utiliser l’eau non potable comme vecteur d’énergieAccompagnant les réflexions en faveur de la transition énergétique, Eau de Paris tente de faire de l’eau non potable un vecteur d’énergie. Deux expérimentations vont être menées dans ce sens à Paris en 2014 après étude de faisabilibité en 2013 : l’une avec l’association Coordination des œuvres sociales et médicales (Paris 9e) pour des besoins de climatisation et de chauffage, l’autre avec Climespace pour la climatisation de l’hôtel de ville de Paris (Paris 4e), qui modernise son installation de rafraîchissement d’air (voir aussi notre dossier innovation, p. 46). Ces expérimentations pourraient trouver de réelles applications sous certaines conditions : le rafraîchissement des espaces clos ou la climatisation inversée. De façon générale Eau de Paris réfléchit à utiliser le pouvoir caloporteur des différentes eaux qu’elle a en gestion (de surface, souterraines, non potable...).

Et si on utilisait davantage l’eau non potable ?

La volonté d’Eau de Paris est de développer de nouveaux usages

à l’eau non potable autres que ceux actuels : curage des égouts, nettoyage des voiries, arrosage de parcs et jardins... En 2013, cela s’est traduit par l’élaboration d’un guide et d’un formulaire de demande de branchement d’eau non potable, qui présentent les prescriptions techniques et sanitaires liées à l’eau non potable (documents téléchargeables sur www.eaudeparis.fr). Sans oublier le démarchage des clients eau potable pour des utilisations potentielles à l’eau non potable (clients privés, bailleurs sociaux...).

PROMOTION

C’est la production d’eau non potable annuelle d’Eau de Paris.

ELLE ÉTAIT DE 65,07 MILLIONS DE M³ EN 2012, SOIT UNE HAUSSE DE 17,82 %.

76,68 MILLIONS DE M3

À la rencontre des communes limitrophes

« Approfondir à l’échelle métropolitaine par des études techniques et des échanges d’expérience, la réflexion sur la gestion de l’eau non potable et ses usages.» Cette priorité définie par la ville de Paris dans le cadre de la métropolisation des politiques publiques parisiennes a conduit Eau de Paris à mener en 2013 des études de potentialité sur l’utilisation du réseau d’eau non potable. Les résultats montrent un réel intérêt de la part des services municipaux (nettoyage des voiries, arrosage) et des industriels (filière béton ou incinération des déchets notamment). Les aspects économiques, de qualité de l’eau et de continuité de service, sont primordiaux pour ces clients de demain. Eau de Paris travaillera en 2014 à ces aspects pour rendre attractif le service de l’eau non potable parisien en banlieue.

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DOSSIER INNOVATION − 3938 − Des métiers industriels innovants

S’impliquer dans des activités d’ingénierie innovantesDans un tout autre domaine, l’équipe experte en ingénierie publique de la régie participe au développement de nouvelles méthodes utiles à l’exécution des missions de l’entreprise, comme la modéli-sation hydraulique des réseaux ou encore l’analyse du cycle de vie (ACV) du produit des activités. Elle mène des études prospectives sur les installations de production et les réseaux. Celles-ci portent par exemple sur la création d’un modèle sur la qualité de l’eau, équi-valent au modèle hydraulique (pression, débit) ; l’intégration dans le Système d’information géolocalisé de l’ensemble des aspects envi-ronnementaux des ouvrages d’Eau de Paris (potentiel en terme de

biodiversité, d’énergie...) ; le développement en coordination de pilotes pour le traitement de nouveaux polluants, de type perchlorates.

Assister d’autres régies ou collectivités2013 a été marquée par des activités annexes concurrentielles significatives. Afin de maintenir ses compétences au meilleur niveau, Eau de Paris effectue des prestations de diagnostic, d’assistance à la maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre pour le compte de collecti-vités et de maîtrises d’ouvrages externes, en génie civil des ouvrages de transport d’eau, en traitement de l’eau, équipements hydrauliques, ainsi que des travaux sur les réseaux (voir l’encadré).

Zoom sur les chantiers phares de 2013

• À Belle-Île-en-Mer (56), Eau de Paris a assuré la construction d’une nouvelle station de production d’eau potable en association avec Artelia, pour la Communauté de communes de Belle-Île-en-Mer (CCBI). Cette station traitera les eaux de ruissellement, en tenant compte des paramètres suivants : turbidité, matières organiques, fer, manganèse, ammoniaque, algues, parasites (Giardia et Cryptosporidium), bactéries et virus. Sa capacité de production nominale est de 250 m3/h.

• À Paris (19e), la régie rénove la vanne Sagebien de l’usine de Trilbardou, non loin du canal de l’Ourcq, dont le maître d’ouvrage est le service des canaux de la ville de Paris. Il s’agit d’une mission de maîtrise d’œuvre complète (études et travaux). En outre, Eau de Paris fabrique elle-même la vanne (dispositif servant à arrêter ou modifier le débit d’un fluide liquide) dans son atelier de l’usine des Ormes.

• À Paris encore, Eau de Paris a entrepris une mission d’étude et de diagnostic structurel de l’émissaire Nord-Est de la ville de Paris sur un linéaire de 5 km entre la porte de Vincennes (Paris 12e) et la porte de Pantin (Paris 19e). Cette mission a été commandée par le Syndicat interdépartemental d’assainissement de la région parisienne – SIAAP.

• En Belgique, la régie a assuré le contrôle de l’efficacité des travaux de restructuration d’un égout sur 500 m de linéaire à Molenbeek-Saint-Jean pour la régie publique de l’eau Vivaqua (Bruxelles). Robot inspectant les

canalisations non visitables

Contrôle des canalisations dans des galeries visitables A fin de faire face aux nouvelles

contraintes réglementaires, économiques et sociétales dans

le domaine de l’eau, Eau de Paris réin-vente son process à toutes les étapes de son activité, de la protection de la ressource en amont aux développe-ments énergétiques du futur, en passant par le traitement de l’eau et sa consommation. Technologies de pointe, techniques de réhabilitation,

expérimentations audacieuses, nou-veaux usages : huit exemples significa-tifs de ce dynamisme sont présentés dans ce dossier. Ils illustrent la capa-cité d’adaptation et de mobilisation de la régie municipale rendue possible grâce à l’ingéniosité de ses équipes et confèrent à l’opérateur public un caractère pionnier dans de nombreux domaines.

8 solutionsinnovantes POUR DEMAIN

DOSSIER

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40 −DOSSIER INNOVATION DOSSIER INNOVATION − 41DOSSIER INNOVATION − 4140 − DOSSIER INNOVATION

L’ accompagnement des agriculteursou la co-construction d’une transition écologique

ÉLAN

En incitant les agriculteurs implantés sur les aires de captage de l’eau à adopter des pratiques écologiquement vertueuses, la régie impulse une amélioration durable de la qualité de l’eau.

> La problématique Depuis vingt ans, Eau de Paris mène une poli-tique volontaire de protection de la ressource en eau, qui place les agriculteurs situés sur ses aires de captage au cœur de cette démarche. Son constat ? L’usage d’intrants chimiques (engrais et pesticides) ayant des conséquences sur la qualité de l’eau, il lui faut convaincre ces acteurs d’adopter des modes de culture écologiques, via une re-lation dynamique positive et motivante qui passe par une sensibilisation aux enjeux de l’eau et un accompagnement terrain. En mi-sant sur la prévention, Eau de Paris entend ne pas réduire la qualité de l’eau à une seule affaire de traitement.

> Les défis à releverEn premier, établir une relation de confiance. En second, démontrer aux acteurs agricoles plutôt réticents que la transition écolo-gique est viable à long terme, tant écono-miquement que sur le plan de la santé. La démarche implique pour Eau de Paris un important investissement humain (relais sur le terrain) et technique (connaissances agricoles, environnementales, suivi régle-mentaire, etc.).

> La solution innovante retenueEn contrepartie de leur engagement autour des mesures agro-environnementale (MAE) obtenues grâce à l’aide de la régie, les agri-culteurs bénéficient d’un accompagnement technique (animations, études) et opé-rationnel (accès aux aides agricoles). Cet engagement peut consister à maintenir en herbe des terrains agricoles, à les cultiver en agriculture biologique ou à réduire les quan-tités d’azote ou de pesticides. Parmi les ho-rizons explorés ces deux dernières années : 12 projets d’agroforesterie (mode d’exploita-tion naturel associant plantations d’arbres et cultures classiques), la participation au financement de la première coopérative de semences biologiques en Seine-et-Marne (77), le suivi de la qualité de l’eau sous les parcelles agricoles grâce à la technique de la « bougie poreuse » ou la mise en place d’un territoire pilote national dans la val-lée de la Vanne dédié au développement de l’agriculture biologique.

C’est l’augmentation des surfaces d’agri-culture biologique constatée en six ans sur l’aire d’alimentation des sources de la vallée de la Vanne où Eau de Paris mène une action pilote. Un résultat exemplaire.

[X 6]

Le pilote de L’Haÿ-les-Rosesou le suivi d’exploitation sur mesure

TECHNOLOGIE

> La problématiqueMise en service en 2009 pour répondre aux nouvelles normes réglementaires en matière d’eau potable, l’usine de L’Haÿ-les-Roses (94) traite les eaux souterraines acheminées par l’aqueduc de la Vanne selon des process modernes, dont une étape d’adsorption des polluants dissous sur du charbon actif en poudre, immédiatement suivie par un pro-cédé d’ultrafiltration (technique membra-naire). Problème : très vite, les membranes se colmatent rendant la filtration moins per-formante. Elles nécessitent des procédures de nettoyage poussées, très chronophages et malgré tout peu efficaces. Dès lors, com-ment améliorer le fonctionnement de chaque étape de la filière, tout en respectant les contraintes imposées par les caractéris-tiques fonctionnelles et dimensionnelles de l’usine en vraie grandeur ?

> Les défis à releverDes expérimentations se révèlent néces-saires. Elles ne peuvent pas être menées sur l’usine en vraie grandeur pour ne pas nuire à la production. Les tests en labora-toire ne reproduiront jamais à l’identique les paramètres de fonctionnement de l’usine. Construire un pilote semi-industriel apparaît comme la seule solution viable.

> La solution innovante retenueEn juillet 2013, l’unité de L’Haÿ-les-Roses inaugure en ses murs une véritable usine miniature, capables de traiter 20m3/j en reproduisant jusqu’au moindre détail le pro-cess d’ultrafiltration (même eau, mêmes pa-ramétrages, mêmes automatismes...). Autre avantage, elle est entièrement paramétrable. Tout développement pressenti peut donc être testé en simulant les conditions réelles et être quasiment immédiatement transpo-sé à l’usine en vraie grandeur si les résultats sont probants. Alors que les premiers essais se sont focalisés sur l’amélioration des conditions d’exploitation des installations existantes, les prochains permettront de tes-ter de nouvelles membranes et d’optimiser les cycles de filtration. Ces réflexions sont menées par des équipes pluridisciplinaires, ce qui donne aux expérimentations un cadre méthodologique cohérent.

> Et demain ?

Le pilote qui apporte des résultats concrets pour l’exploitation, va être déplacé ou dupliqué dans la deuxième usine de traitement des eaux souterraines d’Eau de Paris, située à Saint-Cloud (92). La régie réfléchit aussi à valoriser ces résultats dans des publications techniques ou à louer un tel pilote à d’autres exploitants ou producteurs d’eau.

[800 LITRES]d’eau par heure, soit un peu moins de 20 m3

par jour, c’est la capacité de traitement totale du pilote, qui comporte quatre lignes

d’ultrafiltration de 200 litres par heure chacune. Pour les amateurs de modèles

réduits, le facteur d’échelle entre le pilote et l’usine en vraie grandeur est de 1/7 813 !

En construisant sur un site de production une mini-usine pilote capable de reproduire des process de filtration membranaire dans leurs conditions réelles de marche, Eau de Paris innove et optimise le fonctionnement de ses installations par des moyens propres.

Installations membranaires de l’usine de L’Haÿ-les-Roses (94)

Jean-Marie Pautard, partenaire d’Eau de Paris, président de la coopérative Cocebi

> Et demain ?

Depuis 2012, les résultats sur trois territoires pilotes (dans les vallées de la Vanne, de la Voulzie et de la Vigne) sont très satisfaisants. Mais de nombreux agriculteurs restent à convaincre. La régie doit poursuivre ce suivi agricole en renforçant les pratiques compatibles avec la qualité de l’eau, afin qu’elles soient durables. Cela implique une amélioration constante de la connaissance des solutions agronomiques adaptées et innovantes, et une implication auprès de l’État et de ses instances.

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42 −DOSSIER INNOVATION DOSSIER INNOVATION − 43

MALDI-TOFou le contrôle de la qualité de l’eau révolutionné

ÉQUIPEMENT DE POINTE

Cette technologie, appliquée pour la première fois en France au secteur de l’eau, pourrait bientôt bouleverser toutes les procédures internes du contrôle de l’eau.

> La problématiqueVérifier constamment que l’eau est propre à la consommation humaine est une des mis-sions premières d’Eau de Paris. Le principe classique consiste à mesurer les contami-nants chimiques et biologiques et à estimer si des tests plus poussés doivent être entre-pris en cas de soupçon de dangerosité bac-térienne. Problème : ces analyses sont lon-gues – le laboratoire d’Eau de Paris, chargé de cette mission d’auto-surveillance, estime qu’il faut trois jours en moyenne pour identifier une bactérie. L’objectif est donc de mettre au point une solution capable de réduire ce délai, notamment pour assurer une remise en eau plus rapide des ouvrages concernés par les prélèvements.

> Les défis à releverLe secteur hospitalier utilisait une technolo-gie efficace jamais exploitée dans l’univers de la production et du contrôle sanitaire de l’eau potable. En 2013, le laboratoire d’Eau de Paris décide de la transposer dans le domaine de l’eau, en collaboration avec le laboratoire de microbiologie de l’Assistan-ce publique-Hôpitaux de Paris notamment, la régie fait donc figure de pionnière. Une illustration concrète du travail de recherche, d’innovation et d’échanges entrepris depuis des années par Eau de Paris et son labora-toire d’analyses.

> La solution innovante retenueLe procédé retenu, baptisé MALDI-TOF, fonc-tionne grâce à un rayon laser qui agit sur les constituants des bactéries et les analyse après accélération dans un champ magné-tique. Avantages : l’analyse est effectuée trois fois plus rapidement qu’avec la mé-thode classique. Et avec beaucoup de plus précision puisque 90 % des bactéries sont identifiées contre 50 % auparavant. Sur le terrain, le gain de temps se traduit par une remise en eau beaucoup plus rapide.

> Et demain ?

Afin de gagner encore en rapidité et en précision, les résultats obtenus sont aujourd’hui étudiés et comparés avec ceux constatés avec d’autres techniques d’identifications de pointe (séquençage ou quantification en temps réel). À terme, la technologie pourrait aussi faire évoluer l’ensemble des méthodes de contrôle de l’eau. La régie participe en effet à une commission de l’Afnor consacrée à la microbiologie pour faire reconnaître les apports du MALDI-TOF.

[24 H]C’est le temps d’analyse de la qualité

de l’eau effectuée sur des prélèvements avec MALDI-TOF, contre 72 heures

par la méthode traditionnelle.

TECHNOLOGIE

Le traitement de l’eau par les rayonnements ultra-violetsou l’efficacité optimisée

> La problématiqueD’une capacité de 300 000 m3/j chacune, les usines d’Orly et de Joinville traitent de l’eau de rivière prélevée respectivement dans la Seine et dans la Marne, fournissant ain-si 50 % de l’eau potable consommée par les Parisiens. Elles sont dotées de filières com-plètes associant une clarification poussée, une première désinfection à l’ozone, un affi-nage par filtration sur charbon actif en grains et une désinfection finale par chloration. En 2007 toutefois, de nouveaux risques sani-taires résultant de la présence de parasites résistant à l’action de l’ozone et du chlore dans les eaux brutes et le renforcement de la réglementation sur les bromates (agents cancérigènes) ont rendu nécessaire la mo-dernisation de ces filières.

> Les défis à releverL’étape de désinfection complémentaire doit venir s’intégrer facilement aux disposi-tifs de traitement des usines, sans remettre en question la filière existante, sans engen-drer de travaux (génie civil, raccordements hydrauliques, etc.) complexes et coûteux et sans conduire à une augmentation exces-sive du coût d’exploitation (consommation énergétique liée à l’ajout d’un pompage in-termédiaire par exemple). Autre enjeu ma-jeur : il faut assurer la continuité de produc-tion des deux unités.

> La solution innovante retenueEn 2007, le choix se porte sur l’ajout d’une étape de traitement par rayonnements ultraviolets. Des réacteurs UV sont placés en sortie des filtres à charbon actif en grains, sur la conduite de récupération de l’eau fil-trée. Ils sont équipés de lampes dont les rayons inactivent les micro-organismes. Avantages : leur mise en place est facile, rapide et économique, tant du point de vue des investissements que du surcoût de fonc-tionnement. Fin 2011, des aménagements

ont été effectués à Joinville pour optimiser le rendement des lampes. Leur durée de vie (12 000 heures) a été allongée grâce à une optimisation du système de régulation. Ces adaptations de la technologique UV au plus près des besoins ont permis d’alléger la fac-ture énergétique et le coût de maintenance.

Installé il y a cinq ans au sein des usines d’Eau de Paris à Joinville et Orly (94), le traitement de l’eau par rayonnements UV permet à la régie de garantir une qualité optimale de l’eau potable sans bouleverser ses filières de traitement.

[4 %]C’est ce que représente en moyenne, selon

les années, la part du fonctionnement de l’atelier UV dans la consommation d’énergie

électrique globale du process des usines.

> Et demain ?

Après cinq années de fonctionnement, la technologie a prouvé sa fiabilité et sa capacité d’adaptation grâce à plusieurs développements et améliorations. Les retours d’expériences, extrêmement satisfaisants, sont aujourd’hui valorisés en interne. Des réacteurs semblables équiperont bientôt la future unité de traitement des eaux du Loing, porte d’Arcueil (Paris 14e).

Réacteur UV en fonction à l’usine de Joinville (94)

Cible recueillant les échantillons avant insertion dans la chambre à vide du MALDI-TOF pour analyse

DOSSIER INNOVATION − 4342 − DOSSIER INNOVATION

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44 −DOSSIER INNOVATION DOSSIER INNOVATION − 45

Le réservoir de Montmartreou l’étanchéité durable

TECHNIQUE DE RÉHABILITATION

Eau de Paris capitalise sur le long terme en assurant la performanced’un ouvrage ancien de stockage des eaux avec une technologie durableéprouvée sur le plan sanitaire.

[3 MOIS]C’est le temps qu’il a fallu pour assurer durablement l’étanchéité du compartiment moyen ouest du réservoir de Montmartre. Les travaux, réalisés entre mi-juin et mi-septembre 2013, se sont déroulés en un temps record avec un impact limité sur l’exploitation du réservoir, les deux autres compartiments ayant pris le relais

pendant cette période.

> La problématiqueConstruit en 1889, le réservoir de Mont-martre (Paris 18e) alimente en eau une bonne partie du nord parisien. Problème : l’ouvrage est vieillissant. Les fuites se mul-tiplient, notamment sur le compartiment moyen-ouest, causant des risques de glis-sades sur la chaussée en hiver, lorsqu’il gèle. Les multiples tentatives de réparation (injections, pontages de fissures, poses de revêtements généralisées...) se sont révé-lées vaines.

> Les défis à releverUn diagnostic est mené en 2012. Eau de Paris décide de trouver une solution pérenne pour assurer l’étanchéité du compartiment défec-tueux. Les réparations à répétition obligent

en effet à des vidanges fréquentes pénali-santes pour la régie et les usagers. Plusieurs solutions sont envisagées, dont une base de résine époxy, mais elle est écartée en raison des interrogations en cours sur la présence potentielle de bisphénol A, produit nocif pour la santé.

> La solution innovante retenueC’est finalement le cuvelage en PEHD (polyéthylène haute densité) qui est retenu. Ses atouts ? Sa durabilité et ses garanties en termes de qualité sanitaire. La techno-logie a déjà été éprouvée sur les aqueducs, mais cette fois, le projet est plus ambi-tieux puisqu’il faut équiper les 2 200 m2 du compartiment. Confiés à l’entreprise Sade (voir p. 34), les travaux consistent à recou-

vrir les murs intérieurs du réservoir avec des plaques thermo-soudées étanches décou-pées sur mesure. À l’arrière, des ergots séparent la maçonnerie du revêtement pour récupérer les eaux de condensation et laisser les plaques respirer. Quant à l’eau potable, elle est en contact avec une surface en polyéthylène haute densité (en bleu) recyclable.

> Et demain ?

L’opération est concluante. D’autres diagnostics sont en cours, notamment au réservoir de Montsouris (Paris 14e). Seul bémol : le coût de ce type de réhabilitation demeure un frein pour généraliser la technologie à grande échelle, mais elle s’est imposée comme un recours fiable pour l’équipement de réservoirs de dimensions réduites.

La Pétillante ou le plaisir renouvelé au robinet

CONSOMMATION

Cette nouvelle fontaine essaime dans la capitale depuis 2010. Au menu : de l’eau gazeuse dans l’espace public pour redonner aux Parisiens le goût et l’envie de l’eau du robinet.

> La problématiqueEn 2012, le maire de Paris formule le souhait que la présence de l’eau dans la ville soit développée en favorisant l’accès à tous. Une valorisation des fontaines à boire de la capi-tale est donc entreprise par la municipalité et sa régie Eau de Paris.

> Les défis à releverComment redonner l’envie de boire de l’eau aux fontaines publiques délaissées par les Parisiens, qui ne les trouvent pas suffisam-ment engageantes ? Tout simplement en regardant du côté des Italiens et de leurs Maisons de l’eau (Casa dell’ Acqua) – sortes de cabanes en bois disséminées dans la cité dont l’objectif premier est de promou-voir une nouvelle culture de l’eau et un style de vie durable, via de nouvelles habitudes de consommation. Eau de Paris est immé-diatement séduite par l’idée d’offrir de l’eau pétillante aux promeneurs et entreprend d’adapter le concept et sa technologie inno-vante. Grâce à une collaboration fructueuse entre entreprises publiques européennes de l’eau rassemblées dans le réseau Aqua Publica Europea (APE), la première Pétil-lante parisienne est inaugurée en 2010.

> La solution innovante retenueLa Pétillante est branchée sur le réseau public de distribution d’Eau de Paris et fonctionne grâce à un ingénieux système de refroidissement et gazéification. Elle propose à la fois de l’eau fraîche et de l’eau gazeuse. La première est obtenue à l’aide d’un banc de glace généré par un système de refroidissement : un échange thermique a lieu entre l’eau arrivant du réseau à envi-ron 12oC et celle qui est distribuée au robinet à environ 7oC. L’adjonction de CO2 gazeux dans l’eau rafraîchie permet de générer des bulles. Afin de réduire les déchets liés à la consommation d’eau en bouteilles et d’encourager des comportements plus vertueux écologiquement, Eau de Paris a décidé de pousser plus loin son offre. Un distributeur automatique de gourdes a ainsi été installé à côté de la fontaine du parc André-Citroën (Paris 15e).

> Et demain ?

Quatre ans après l’inauguration de la première pétillante dans le jardin de Reuilly (Paris 12e), le succès est toujours aussi vif. Quatre autres fontaines de ce type fonctionnent dans la capitale : 13e, 15e, 17e et 18e arrondissements (voir aussi p. 49). Face au succès rencontré, Eau de Paris entend développer leur installation sur d’autres territoires, tout en les perfectionnant. Un nouveau modèle, plus souple d’utilisation, a ainsi été mis en service l’été 2014 sur les berges de la Seine en amont du pont de la Concorde, faisant le bonheur des promeneurs. L’avenir est radieux pour la Pétillante !

[230 500]c’est le nombre de litres d’eau pétillante consommés en un an

en 2013 à la fontaine du jardin de Reuilly, la première fontaine d’eau gazeuse de la capitale inaugurée en 2010.

Cuve du réservoir de Montmartre (Paris 18e) venant d’être réhabilitée

Local technique de la fontaine Pétillante située dans le jardin de Reuilly (Paris 12e)

DOSSIER INNOVATION − 4544 − DOSSIER INNOVATION

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46 −DOSSIER INNOVATION DOSSIER INNOVATION − 47

La géothermieou le défi de la diversité énergétique

CHALLENGE

En approvisionnant en chaleur la future ZAC Clichy-Batignolles (Paris 17e), Eau de Paris prouve sa faculté à devenir un acteur de la transition énergétique.

> La problématiqueTenue par son contrat d’objectifs de réaliser, en plus des cinq puits existants, deux fo-rages supplémentaires d’eau à l’Albien (une nappe d’eau de 28oC que la ville de Paris exploite depuis un siècle) afin d’augmenter la quantité d’eau de secours, Eau de Paris cherche des emplacements dans la capi-tale pour les implanter. Alors, quand la ville de Paris décide de faire émerger sur d’an-ciennes friches ferroviaires du 17e arrondis-sement un éco-quartier pour lequel elle sou-haite une solution écologique de production de chaleur, la régie propose de coupler les deux besoins en ayant recours à de la géo-thermie produite à partir d’un puits à l’Al-bien. Éprouvée depuis vingt ans dans le 15e arrondissement ou encore à Issy-les-Mouli-neaux, la technologie est bien maîtrisée. Le projet approuvé en juin 2012 par le Conseil de Paris est confié à Eau de Paris.

> Les défis à releverLe premier défi est environnemental : l’ins-tallation ne doit pas avoir d’impact sur la nappe (pollution ou refroidissement). Le deuxième enjeu a trait au modèle éco-nomique. En tant qu’entreprise publique, Eau de Paris se doit de rentabiliser l’instal-lation et d’étudier un retour sur investisse-ment. Enfin, les questions de thermodyna-mique ne faisant pas partie de son cœur de métier, la régie doit faire appel à des compé-tences externes pour certaines prestations liées aux autorisations réglementaires, aux forages et au génie thermique.

> La solution innovante retenueIl s’agit d’un système de deux puits – l’un par lequel l’eau est pompée dans l’Albien, le second qui sert à l’y réinjecter : les quantités d’eau prélevées et rejetées sont les mêmes, ce qui permet de ne pas modifier le niveau de la nappe. Les puits ont par ailleurs été implantés à une distance suffisante pour prévenir tout risque de refroidissement de la nappe lors de la réinjection (l’eau réinjectée est en effet à 10-12oC contre 28-30oC dans la nappe). La régie devient ainsi producteur de chaleur et établit un contrat d’achat avec la Compagnie parisienne de chauffage urbain

(CPCU), qui assure la distribution de l’énergie dans la ZAC. Le modèle présente un avantage de taille : la vente de l’énergie produite permettra à terme de rentabiliser l’investissement.

[6 500]C’est le nombre de personnes qui seront chauffées par l’énergie géothermique

(3200 logements) grâce au projet élaboré par Eau de Paris. Celui-ci est financé par la régie, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), la Région Île-de-France

et l’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN), pour un coût total de 11 Millions d’euros.

> Et demain ?

Les travaux de forage s’achèveront à l’automne 2014. La mise en service, elle, est programmée fin 2015. Ce projet, qui mobilise de nombreux services et des savoir-faire très divers, a induit une montée en compétences interne sur ces sujets porteurs. Il ouvre de nouvelles perspectives à la régie en matière de diversité énergétique.

La climatisation de l’Hôtel de Villeou la valorisation énergétique des ressources en eau

EXPÉRIMENTATION

Développer un nouvel usage pour le réseau d’eau non potable tout en misant sur les énergies renouvelables : c’est le double enjeu du projet.

> La problématiqueEn 2012, la modernisation du système de rafraîchissement d’air de l’hôtel de ville de Paris se révèle nécessaire du fait de l’inter-diction du gaz réfrigérant R22 en 2015 et du démantèlement d’une tour aéroréfrigérante. La même année, la ville de Paris décide de conserver le réseau d’eau non potable de la capitale, qui date du XIXe siècle, et d’engager des investissements pour le pérenniser. Ces deux impératifs, alliés à des enjeux environ-nementaux, vont se rencontrer.

> Les défis à releverLa société Climespace, spécialiste des réseaux de froid urbain à Paris, est déléguée pour trouver une solution innovante. Elle arrête son choix sur une installation ther-mo-frigorifique à haute performance, qui permet d’optimiser localement (en sous-sol de l’édifice) la production d’énergie ther-mique grâce à l’utilisation d’eau non potable fournie par Eau de Paris. Pour la régie, le chantier est une occasion unique d’expéri-menter techniquement et économiquement un usage industriel à partir du réseau d’eau non potable, traditionnellement réservé aux usages urbains (lavage de la voirie, arrosage des jardins, curage des égouts).

> La solution innovante retenueUn système d’échangeur relié à la conduite d’eau non potable extrait des calories de l’eau, permettant le refroidissement d’un fluide caloporteur. Autre particularité : il n’y a pas de rejet en égout (après le passage à travers l’échangeur, l’eau est restituée au réseau d’eau non potable via un branchement de réinjection), donc pas d’eau perdue, ce qui présente un atout de taille pour le bénéfi-ciaire qui ne paie pas de redevance d’assai-nissement. Un avantage aussi pour le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assai-nissement de l’agglomération parisienne), dispensée de traiter cette eau. Enfin, il n’y a pas de gaspillage puisque l’eau non potable passée par l’échangeur puis rendue au réseau sert ensuite à diverses activités de nettoyage. C’est la première fois que ce système, asso-ciant eau non potable et absence de rejet, est expérimenté.

[250 TONNES DE CO2]C’est ce que le dispositif devrait permettre d’économiser

chaque année en couvrant 100 % des besoins en climatisation.

Parvis de l’Hôtel de ville (Paris 4e)Chantier de forage de deux puits à l’Albien (Paris 17e) - Tête de forage

> Et demain ?

La mise en service est prévue à l’automne 2014. La régie se donne quelques mois pour avoir un retour d’expérience suffisant et mesurer les impacts en termes de satisfaction du client, de prix (un tarif conventionnel de 15 ct/m3 a été fixé) et d’exploitation du réseau. Si ces paramètres sont satisfaisants, une offre de service pourrait être développée dans ce sens.

DOSSIER INNOVATION − 4746 − DOSSIER INNOVATION

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4948

Pour la seconde année consécutive, les efforts entrepris par Eau de Paris pour améliorer le service rendu aux usagers sont récompensés : la régie a été désignée Élu Service Client de l’Année 2014 et les taux de satisfaction enregistrés sont toujours aussi bons. Tandis que ce dynamisme se poursuit (multiplication des fontaines d’eau pétillante, création d’une cyberboutique...), l’entreprise renouvelle son engagement en faveur des plus démunis en soutenant des actions solidaires favorisant l’accès de l’eau pour tous. Plus largement, elle invite tous les usagers à adopter un mode de consommation de l’eau responsable, notamment par le biais de partenariats avec les bailleurs sociaux et privés et d’une communication impactante. En 2013, la campagne « Ouvrez un grand cru » a d’ailleurs été récompensée au Grand Prix Cap’Com.

« Nous parions sur une pédagogie du quotidien pour parvenir à un meilleur usage de l’eau»

Armelle Bernard Direction des Relations extérieures et du développement / Service des Relations institutionnelles

Pourquoi avoir signé des chartes avec les bailleurs sociaux et privés en 2012 et 2013 ?Eau de Paris souhaite aider les ménages à réduire leurs factures d’eau. Les charges d’eau, par l’effet des fuites ou des mauvaises pratiques, peuvent en effet conduire à alourdir inutilement le budget des ménages. Nous travaillons avec le soutien des travailleurs sociaux et des associations, qui ont déjà construit ce lien de confiance indispensable avec les usagers en difficulté.

Quels enseignements tirez-vous des expérimentations menées ?Près de 20 000 kits économiseurs d’eau ont été installés grâce aux partenariats avec les bailleurs sociaux et privés. Les premiers retours sont encourageants : en moyenne 8 % d’économie d’eau constatée et jusqu’à 15 % parfois dans certaines familles. Mais il est indispensable de consolider l’efficacité des kits dans le cadre d’une démarche de sensibilisation in situ et de suivi mois par mois des consommations. Par exemple, au foyer Tolbiac (Paris 13e), qui accueille des jeunes femmes, nous misons sur une pédagogie du quotidien pour transmettre les bons gestes et parvenir à un meilleur usage de l’eau. Cela passe par un changement durable des pratiques.

Quels sont les enjeux de ce travail partenarial dans les années à venir ?En priorité l’évaluation du bien-fondé de nos actions et une meilleure connaissance de nos usagers afin d’établir une «cartographie» du logement sur le territoire parisien qui s’appuiera sur les études de l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) et de l’Adil (Agence départementale d’information sur le logement). Nous souhaitons consolider nos partenariats avec les bailleurs et aller plus loin en concertation avec les aménageurs dès la mise en œuvre d’un chantier, pour intégrer des équipements qui permettent de réduire la facture d’eau, notamment des populations les plus fragilisées.

Une conception citoyenne du service

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50 − Une conception citoyenne du service Une conception citoyenne du service − 51

LE SAVIEZ-VOUS ?

Plus de 90 % des appels aboutissent

Le service Abonnés s’engage à traiter tous les appels effectivement reçus et à garantir moins de 10 % d’appels non aboutis. Il promet également de répondre à toutes les demandes écrites des abonnés et usagers dans un délai de cinq jours ouvrés avec, lorsqu’une instruction complémentaire est nécessaire, une première réponse d’attente. En 2013, les principaux motifs d’appels ont porté sur la gestion administrative, comptable et technique des abonnements : changement de payeur, modification du mode de paiement, mise à jour de coordonnées, transferts d’abonnement.

Améliorer constamment la satisfaction des abonnés

Répondre aux appels 7j/7 Mis en place en juillet 2011, le centre multi contacts (CMC) d’Eau de Paris traite les appels, les courriers et les e-mails, de 8 h à 18 h du lundi au vendredi. La nuit et le week-end, les communi-cations urgentes sont prises en charge par le Centre de contrôle et de commande d’Eau de Paris, qui fonctionne 24h/24 et 7j/7. Pour sa deuxième année de plein exercice de l’activité de gestion des abonnés et des usagers, le CMC a reçu et traité 59 287 demandes, soit environ 236 par jour ouvrable, dont 76 % par téléphone et 24 % par courrier.

Facturer au plus justeEau de Paris facture la consommation d’eau aux abonnés en se basant sur des index de consommation transmis automatiquement et à distance grâce à un dispositif de télé-relevé sur le compteur d’eau. Ce système permet de facturer 88 % des abonnés non pas sur une estimation mais sur la base de consommation réelle, et de leur envoyer des factures les plus justes possible. En 2013, 370 000 fac-tures ont été émises, le nombre d’abonnés au service de l’eau ayant lui-même très légèrement diminué de 93 260 en 2012 à 93 227 en 2013.

Eau de Paris, Élu Service Client de l’Année 2013... et 2014 !

Remis depuis 2007, ce prix(2) distingue les services

consommateurs ou clients les plus performants dans chaque secteur. Les candidats sont évalués par des clients mystères qui notent l’ensemble de la relation client. Deux ans après sa création, le service Abonnés est à nouveau distingué. Les équipes d’Eau de Paris sont ainsi récompensées pour leur professionnalisme et leur forte mobilisation qui contribuent chaque jour à la satisfaction des abonnés et des usagers parisiens. Cette victoire salue la qualité des services rendus, la qualité de l’eau distribuée et la qualité de l’information diffusée.

Consommation trimestrielle en m3.

Eau potable : la protection, la production, le captage, le traitement, le transport, la surveillance qualité, la pression et la distribution de l’eau potable. Environ 35 % du prix de l’eau.

Assainissement : la collecte et le traitement des eaux usées assurés par la ville de Paris et par le SIAAP.Environ 38 % du prix de l’eau.

Taxes et redevances : collectées par Eau de Paris pour le compte de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, qui finance par ce biais des travaux de protection, de traitement et d’assainissement de l’eau Environ 27 % du prix de l’eau.

Prix d’un m3 d’eau potable(0,98 € au 1er janvier 2013).

La facture Eau de Paris

La remise du prix « Élu Service Client de l’Année 2014 » à Eau de Paris, en octobre 2013

C’est la note moyenne attribuée aux interlocuteurs Eau de Paris par les abonnés pour récompenser l’amabilité lors des appels.

UNE NOTE INCHANGÉE PAR RAPPORT À 2012.

16,5/20

Les efforts entrepris pour assurer une qualité de service maximale ont porté leurs fruits. Deux ans après sa création, le service Abonnés d’Eau de Paris est reconnu pour son professionnalisme. Les indicateurs de satisfaction enregistrent une amélioration constante.

CONFIANCE RENOUVELÉE

RECONNAISSANCE

(1) Enquête mensuelle de satisfaction des abonnés d’Eau de Paris – décembre 2013.(2) Catégorie Distribution d’eau - Étude Inference Operations - Viséo Conseil réalisée de mai à juillet 2013 sur le principe du client mystère au moyen de 215 contacts répartis entre appels téléphoniques, e-mails, navigations Internet et réseaux sociaux.

A vec un taux moyen de satisfaction des abonnés à 78 % pour 2013(1), Eau de Paris enregistre cette année encore une belle performance. Ce résultat a été rendu possible grâce à l’optimi-

sation des process internes, la mise en place de formations conti-nues et l’accompagnement permanent des conseillers.

Déployer une démarche qualitéEn complément de cette synergie interne, Eau de Paris a mis en place en 2013 une démarche qualité. Ses objectifs ? Profession-naliser les équipes du service Abonnés, créé en 2011, améliorer la gestion des réclamations formulées par les usagers et proposer des brochures d’information à destination des abonnés afin de répondre aux questions les plus souvent courantes.

Cibler au mieux les offresEn 2013, Eau de Paris a enrichi sa base de données « Abonnés ». Commerces alimentaires, bureaux, habitations collectives, mais aussi hôtels, hôpitaux... En tout, 28 types de clients ont été identifiés. Un inventaire précieux sur lequel la régie va s’appuyer pour mieux cibler ses futures offres.

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Le centre multi contacts d’Eau de Paris est joignable du lundi au vendredi de 8 h à 18 h

52 − Une conception citoyenne du service

Carafes, gourdes, brumisateurs, kits économiseurs d’eau... ces produits qui valorisent l’eau du robinet rencontrent année après année un vif succès auprès des Parisiens.

Produits phares d’Eau de Paris, les carafes représentent 79 % des ventes des produits dérivés. La gamme créée en 2012 autour des 20 arrondissements de la capitale est celle qui s’est le mieux vendue en 2013, juste devant le duo

Parisien-Parisienne. Le modèle Tour Eiffel reste un classique à avoir chez soi.Nouveauté de 2013 ! Ces produits sont désormais disponibles sur la nouvelle boutique en ligne d’Eau de Paris : boutique-eaudeparis.fr. À commander sans modération !

des produits dérivés pour l’eau du robinet

Une agence en ligne sans cesse enrichie de fonctionnalités, une toute nouvelle cyberboutique pour acheter carafes et produits dérivés, des fontaines d’eau pétillante en libre service. Les services proposés aux abonnés et aux usagers sont enrichis chaque année.

L’agence en ligne (agence.eaudeparis.fr) est une offre de ser-vices pratiques et gratuits sur Internet. Créée en 2011, elle permet aux abonnés de gérer, de manière simplifiée et en

temps quasi-réel, leur consommation d’eau quotidienne. Parmi les services proposés figurent le suivi des consommations, l’envoi d’alertes en cas de suspicion de fuite, l’émission de duplicata, le paiement de factures en ligne ou encore, pour les grands comptes (bailleurs sociaux, complexes sportifs, hôpitaux...), le regroupement

de plusieurs abonnements d’eau sur un même compte. Tout au long de l’année 2013, l’agence en ligne a vu croître la qualité et le nombre de ses fonctionnalités.

Offrir de l’eau pétillante aux ParisiensDevant l’incontestable succès de la première fontaine pétillante pari-sienne, inaugurée en octobre 2010, Eau de Paris a décidé d’en déployer d’autres dans la capitale. En juin 2013, la régie en a installé une sur la façade de son siège (Paris 13e). Deux autres ont été implantées par la suite, respectivement dans les jardins d’Éole (Paris 18e) et dans le parc André Citroën (Paris 15e). Boire de l’eau pétillante dans la rue est une innovation que les Parisiens apprécient à sa juste valeur (lire aussi le dossier Innovation p. 39). Confortant ce succès, la nouvelle maire de Paris s’est engagées à déployer ce type de fontaines, à raison de deux par arrondissement pendant son mandat.

Développer des services novateurs

C’est le nombre d’abonnés qui disposaient d’un compte sur l’agence en ligne fin décembre 2013.

C’est l’augmentation du trafic sur l’agence en ligne par rapport à 2012.

+ 11 %

6 556

Une conception citoyenne du service − 53

Les carafes,

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Fontaine à l’Albien (Paris 13e)

54 − Une conception citoyenne du service Une conception citoyenne du service − 55

Au service des sans-abri

L’été, la trop grande chaleur

fragilise les populations les plus démunies. Chaque année, Eau de Paris met donc en place un dispositif de désaltération et d’information des sans-abri, rendant ainsi effectif le droit à l’eau pour tous. En juin 2013, 3 000 gourdes ont été données. Accompagnées d’une carte-pocket localisant les 1 200 fontaines et points d’eau potable, elles sont distribuées lors des maraudes, dans les lieux d’accueil des sans-abri, les restaurants solidaires, ainsi que dans plusieurs Espaces solidarité insertion (ESI). La régie fournit également aux équipes de maraudes qui le demandent des jerrycans de 5 ou 10 litres, ainsi que des gobelets biodégradables.

Garantir un accès à l’eau au plus grand nombre

Eau de Paris accompagne la politique de la municipalité parisienne d’aide aux plus démunis en s’intégrant dans les dispositifs de solidarité existants. La régie va au-delà en favorisant notamment les initiatives du monde associatif en faveur de l’accès à l’eau pour tous.

En tant que service public, Eau de Paris compte parmi ses mis-sions prioritaires l’obligation de garantir un accès à l’eau pour tous, en toutes circonstances. Au quotidien, il s’agit de rendre

l’eau disponible en tous points de la ville, notamment pour les plus démunis, et de prévenir les difficultés des ménages en réduisant leur facture d’eau et en favorisant la consommation d’eau du robinet, comme eau de boisson.

Organiser l’eau solidaireSur les 1 200 points d’eau potable existants dans la capitale dont les sanisettes de Decaux, 135 fontaines relèvent de la responsabi-lité d’Eau de Paris car elles sont situées sur la voirie parisienne. Les autres points d’eau, implantés dans les parcs et espaces verts, sont gérés par les services municipaux. Parmi ces 135 fontaines en ser-vice, appelées Wallace, Millénaire, Arceau, bornes fontaines ou pétil-lantes, 20 sont restées ouvertes tout l’hiver afin de favoriser l’accès à l’eau aux sans-abri. En été, Eau de Paris fournit des gourdes à ces derniers pour faci-liter leur consommation quotidienne d’eau (lire l’encadré ci-après). Cette distribution est rendue possible grâce aux relais d’associa-tions du secteur social et à des points d’insertion de la capitale. Ces informations sont mentionnées dans le guide de solidarité que la mairie édite chaque année.

Agir sur la facture d’eau des particuliersChaque année, Eau de Paris verse une contribution au Fonds de solida-rité logement (FSL) afin d’aider à la prise en charge des impayés d’eau dans les charges locatives des ménages. En 2013, comme en 2012 d’ailleurs, la participation de la régie s’est élevée à 500 000 euros. Cette enveloppe correspond à une aide moyenne de 90 euros attri-buée à 5 400 familles parisiennes, dont le dossier avait été retenu par le FSL. Elle permet aux ménages en difficulté d’honorer un tiers d’une facture d’eau moyenne annuelle, estimée à Paris à 300 euros.

Encourager les initiatives en faveur de l’accès social à l’eauEau de Paris a souhaité faire émerger des projets sur l’accès à l’eau, notamment auprès des plus démunis, en s’appuyant sur des initia-tives locales au plus près des réalités de vie des Parisiens et des Franciliens. Dans le cadre de sa politique sociale, la régie a lancé en septembre 2013 son second appel à projets sur le thème « Garantir l’accès à l’eau pour tous ». Trois associations ont ainsi bénéficié d’un soutien financier :

• Coordination Eau Île-de-France et Savoir Apprendre ont mené des actions de sensibilisation des populations fragilisées à la maîtrise de leur consommation d’eau : un dispositif d’information s’appuyant sur des « porteurs de paroles » a été lancé dans une cité populaire du 13e arrondissement de Paris ; des films d’animations ont été réalisés par des jeunes franciliens portant un message citoyen sur la préser-vation de la ressource en eau ; • L’association des Points d’information et de médiation multiservices (Pimms) de Paris qui gère cinq lieux d’accueil du public (gratuits et sans rendez-vous) situés dans les 12e, 15e, 18e, 19e et 20e arrondis-sements a sensibilisé en 2013 près de 3 000 personnes aux enjeux de l’eau (lire le témoignage ci-après). Elle a également poursuivi son action de médiation sur 100 logements retenus dans un quartier qui concentre de fortes inégalités sociales et urbaines en accentuant leurs animations à domicile sur les problématiques de maîtrise des consommations, de gestion des fuites d’eau et de qualité de l’eau du robinet.

C’est le nombre de fontaines restées ouvertes en hiver 2013 pour les sans-abri.

ELLES ÉTAIENT 17 EN 2012

20

SOLIDARITÉ

LAURENT RENOU Directeur de l’association Pimms (Point d’information et de médiation multiservices)

« Renouer le contact entre les usagers – notamment les plus défavorisés – et les services publics : telle

est notre mission. Grâce au travail entrepris avec Eau de Paris, l’eau est devenue une problématique de plus en plus souvent abordée, au même titre que le gaz ou l’électricité. Nos agents médiateurs sont ainsi formés par la régie pour encourager à la consommation d’eau du robinet, informer sur sa qualité et expliquer comment faire des économies en n’achetant pas d’eau en bouteille. Notre démarche est aussi proactive. Dans le cadre de partenariats avec des bailleurs sociaux, comme Paris Habitat ou la Régie immobilière de la ville de Paris, nous visitons des immeubles de quartiers populaires pour sensibiliser les habitants aux économies d’énergie, dont celle liée à un usage raisonnée de l’eau chaude. Nous organisons également des animations écogestes avec les centres sociaux en direction des populations de migrants qui, pour la plupart, ont des doutes sur la qualité de l’eau. Autant d’initiatives qui permettent de mieux consommer l’eau, de réduire la facture et de gagner en autonomie. La prochaine étape ? Suivre l’évolution de la consommation et évaluer l’impact de nos messages sur les populations les plus fragiles. Toujours en partenariat avec Eau de Paris...»

L’eau est devenue

une problématique de plus en plus souvent abordée

La ville de Paris édite chaque année un guide de solidarité été à destination des sans-abri et des personnes vivant dans la précarité

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56 −Une conception citoyenne du service Une conception citoyenne du service − 57

Accompagner les changements de comportement durablesQue ce soit en matière d’énergie ou d’eau, les acteurs du service public s’interrogent sur la manière d’aider au mieux les foyers à maîtriser leur consommation et par la même occasion à réduire leur facture. Des études sociologiques démontrent l’impact d’un accom-pagnement à domicile, avec des gestes simples à exécuter au quoti-dien et des équipements faciles à mettre en place. Eau de Paris a décidé de conclure des partenariats avec les princi-paux bailleurs parisiens pour accompagner ces changements de comportement durables en équipant les foyers défavorisés de kits économiseurs d’eau. En 2012, la régie signait une charte avec les bailleurs sociaux pour agir communément en ce sens. En décembre 2013, elle renouvelait cette démarche, aux côtés de la ville de Paris, auprès de bailleurs privés cette fois.

Solidaire des territoires sur lesquels elle prélève

l’eau, Eau de Paris invite les usagers parisiens à adopter une consommation responsable. A cette fin, l’entreprise sensibilise les usagers aux bonnes pratiques dès le plus jeune âge et les incite à boire l’eau du robinet et à ne pas la gaspiller.

T rop de Français ignorent encore comment fonctionne le cycle naturel de l’eau et pourquoi et comment préserver la ressource. Cela est particulièrement vrai dans les zones urbaines. Pour y

remédier, Eau de Paris a fait de la pédagogie sur l’eau l’une de ses actions structurantes.

Sensibiliser les jeunes générationsAu cœur de cette mission pédagogique : le Pavillon de l’eau, un espace d’information situé dans le 16e arrondissement que la régie gère pour le compte de la ville. Le lieu entend notamment sensibi-liser les jeunes générations aux cycles de l’eau, à la lutte contre les pollutions et à la consommation responsable. En 2013, alors que le Pavillon de l’eau accueillait 36 846 visiteurs au global, parmi eux, le nombre de visiteurs en herbe a doublé. 9 783 enfants de centres de loisirs ont ainsi profité de visites guidées, de projections et d’ateliers pédago-ludiques, grâce à un partenariat lancé avec la direction des Affaires scolaires de la ville de Paris. 8 964 scolaires sont venus en semaine avec leur enseignant. 2 515 petits visiteurs du week-end étaient escortés de leurs parents.

Apprendre aux usagers à consommer mieux demain

2012 a permis de mettre à profit un partenariat ambitieux avec Paris Habitat (voir l’encadré ci-contre). En 2013, deux nouveaux partena-riats ont été conclus : le premier avec la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), pour l’installation de 5 700 kits dans le parc social ; le second avec Elogie dans le cadre d’une expérimentation conduite sur vingt-quatre mois auprès de 289 logements, avec l’Agence pari-sienne du climat (APC). En complément, Eau de Paris a renforcé ses partenariats associatifs, en accompagnant deux projets portés par l’association La Mie de pain et par le foyer Tolbiac, avec pour enjeu de sensibiliser à la fois à la consommation d’eau du robinet et de tra-vailler sur la réduction de la facture d’eau.

Sensibilisation des enfants au Pavillon de l’eau, Paris (Paris 16e)

SOS GASPILLAGE

Des économies validées chez Paris Habitat Mis en place en 2012, un partenariat avec le bailleur social Paris Habitat a permis d’équiper 15 000 foyers en kits économiseurs d’eau. Une observation des comportements conduite en 2013 sur 26 % de ces foyers a permis d’identifier une baisse de consommation de l’ordre de 8 % et de conduire avec les bailleurs sociaux un travail sur les interventions d’urgence ou encore les usages possibles de l’eau non potable par rapport à l’eau potable. Autant de sujets sur lesquels Eau de Paris réfléchit pour l’avenir.

Eau + énergie = synergie gagnante

Partenaires depuis deux ans, l’Agence parisienne du climat (APC) et Eau de Paris poursuivent leur travail commun d’accompagnement des ménages dans les économies de charges, via notamment la pose des kits économiseurs ou encore la délivrance d’information sur la qualité et les bons usages de l’eau du robinet. L’un des enjeux des kits est de réduire les volumes d’eau chauffée pour les usages d’hygiène, ce qui contribue à réduire doublement la facture énergétique à la fois pour l’eau et pour l’électricité.

C’est l’augmentation du nombre d’enfants (groupes scolaires, jeunes venus avec leurs parents) reçus au Pavillon de l’eau entre 2012 et 2013.

+54 %

NOUVEAUX RÉFLEXES

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LE SAVIEZ-VOUS ?

Eau de Paris a fait peau neuve sur le Net

Après plusieurs mois de développement, Eau de Paris a dévoilé fin août 2013 son nouveau site Internet : des contenus entièrement revisités, une place plus importante donnée aux images, infographies et vidéos, création d’un compte Instagram, une fonction recherche optimisée... Cette refonte s’est accompagnée d’un travail sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook, notamment lors de la campagne « Ouvrez un grand cru ».

ÉVOLUTION NUMÉRIQUE

Se servir un verre au robinet ou remplir une gourde à une fontaine publique, quoi de plus banal ? Pourtant, trop peu de Parisiens savent d’où provient l’eau du robinet. Faire découvrir ses atouts et la régie qui la produit à des publics divers : c’est tout le sens des actions de communication menées par Eau de Paris.

Pour se faire connaître et faire déguster l’eau de qualité qu’elle distribue quotidiennement, Eau de Paris va à la rencontre des usagers parisiens de mars à novembre à l’occasion de mani-

festations nationales et locales ou lors d’événements propres. Paris Face cachée, le festival de l’Oh, la fête de la Nature, la Marche des fiertés, Solidays, Paris Plages, le festival Fnac Live, les Journées européennes du patrimoine, la Fête des vendanges ou Nuit Blanche : ces événements aux thématiques variées constituent autant d’oc-casions pour Eau de Paris de promouvoir ses missions, ses valeurs, ses métiers, son incroyable patrimoine hydraulique, l’origine, les contrôles et la qualité de son produit.

Entreprendre une campagne 360° impactante Forte du succès rencontré en 2012 par sa campagne « Ouvrez un grand cru », Eau de Paris a décidé de la reconduire du 16 juin au 7 juillet 2013, en combinant astucieusement :• des points d’information et des buvettes éphémères sur 14 marchés de quartier et 7 lieux emblématiques de la capitale (gare de Lyon, gare Montparnasse, Opéra, Pont Marie, Buttes Chaumont...) ; parallèlement une opération de visibilité a été conduite dans 100 cafés parisiens aux abords des marchés visant à mettre à disposition des gobelets aux couleurs d’Eau de Paris ;• 50 interviews « témoignages » (experts internes et externes) relayées vers la presse et sur les réseaux sociaux et digitaux d’Eau de Paris (Web TV, Internet, Facebook, Twitter) ;• de la communication digitale avec le suivi en continu de la campagne sur Twitter et Facebook et un jeu concours sur Facebook avec des gourdes à gagner.Cette campagne 360° a été récompensée par un prix de la communi-cation publique (voir l’encadré ci-après). Le Grand cru est désormais une signature produit d’Eau de Paris reconnue comme telle.

Imaginer des expositions familiales sur l’eau Le Pavillon de l’eau est une ancienne usine de relevage des eaux de la Seine, reconvertie en lieu d’information du public. La régie y propose des expositions adaptées à un public familial, en plus d’y développer des actions pédagogiques (voir p. 56). En 2013, 7 expositions s’y sont tenues, dont 3 principales : • « À boire à voir, à la découverte des fontaines parisiennes », de septembre 2012 à mars 2013, a permis aux Parisiens de découvrir l’histoire de leur patrimoine hydraulique ;• « Enquête sur l’eau », de mars à septembre 2013, a proposé aux enfants de suivre avec Titeuf un parcours ludique pour comprendre les fondamentaux du petit cycle de l’eau ;• « Aqueducs, des chemins pour l’eau », pour finir l’année, une expo-sition étonnante qui a montré le fonctionnement de ces ouvrages hydrauliques anciens ou modernes, encore en fonctionnement aujourd’hui à Eau de Paris qui les utilise pour acheminer l’eau bue quo-tidiennement par les Parisiens.

Valoriser le patrimoineLes aqueducs étaient un thème phare de l’actualité francilienne qui célébrait en 2013 les 400 ans de l’aqueduc Médicis. Eau de Paris s’est bien entendu associée aux festivités qui se sont déroulées toute l’année pour faire découvrir ce plus long monument historique de France. En particulier à travers ses Parcours de l’eau labellisés « Aqueducs », très appréciés du public. Les Parcours de l’eau sont des visites-conférences sur l’eau organisées partout dans Paris au cours de l’année. En 2013, leur nombre (200) et leur diversification ont contribué à doper la fréquentation de ces parcours.

Rendre visible à tous un service méconnu

C’est la hausse de la fréquentation des Parcours de l’eau entre 2012 et 2013.

+25 %

COMMUNICATION 360°La campagne « Ouvrez un grand cru » récompensée Eau de Paris a reçu en décembre 2013 le Grand Prix Cap’Com Edition 2013 dans la catégorie « Faire évoluer les comportements - développement durable » pour sa campagne « Ouvrez un grand cru ». Ce concours annuel, reconnu par les professionnels de la communication, récompense les meilleures campagnes des institutions publiques et révèle les nouvelles tendances de la communication publique et territoriale. Diversité et complémentarité des moyens d’information mis en œuvre, cohérence du concept avec la stratégie de communication de la régie, importance de la mobilisation du personnel ambassadeur de la marque Eau de Paris, témoignages vidéo d’experts sont autant d’éléments salués par le jury.

Une salariée d’Eau de Paris renseigne un Parisien sur l’origine de l’eau de Paris - Campagne 2013 « Ouvrez un grand cru »

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LE SAVIEZ-VOUS ?

La gestion publique a ses structures représentatives

Depuis 2009, Eau de Paris participe pleinement à la promotion de la gestion publique de l’eau :- en Europe d’abord via son implication dans

l’association Aqua Publica Europea qui rassemble les services de l’eau et de l’assainissement 100 % publics ;

- en France ensuite, en devenant membre de France eau publique, association créée en 2012 pour promouvoir le modèle de la gestion publique et favoriser la mutualisation des expériences, des savoir-faire et des métiers pour établir des synergies entre acteurs publics et améliorer la performance de la gestion publique.

La montée en puissance de ces deux associations permettra sans doute de faire entendre la voix de ceux qui défendent le modèle de la gestion publique de l’eau lors des prochaines échéances liées à la Directive cadre sur l’eau.

60 − Une conception citoyenne du service Une conception citoyenne du service − 61

Un nouveau projet, lancé fin 2011 pour trois ans et intitulé « Appui au renforcement de l’alimentation en eau des quartiers Sud », vise à reconfigurer le réseau d’eau potable et à renforcer les capacités du service municipal dans les domaines de l’exploi-tation et de la gestion administrative et financière. Cinq salariés d’Eau de Paris sont ainsi partis en mission en 2013 pour mettre en œuvre le schéma directeur d’alimentation en eau potable ; apporter l’assistance technique nécessaire à la modélisation hydraulique du réseau d’eau et accompagner la mise en service de nouveaux équipements de facturation.Anne Le Strat, présidente d’Eau de Paris, s’est elle-même rendue à Jéricho en novembre 2013 pour apporter son soutien aux élus locaux et témoigner de l’intérêt de la ville de Paris et de sa régie pour les actions de coopération.

Développer le mécénat de compétences au VietnamEau de Paris participe également à des opérations de mécénat de compétences, tel le projet « Avec » (Action Vietnam eau com-pétences), mené en partenariat avec la Région Île-de-France, le SIAAP (Syndicat interdépartemental de l’assainissement de l’agglomération parisienne) et les Conseils généraux du Val-de-Marne (94) et de Seine-Saint-Denis (93). En septembre 2013, le responsable du centre d’appels d’Eau de Paris s’est ainsi rendu à Hanoï afin de réaliser un module de formation sur la factura-tion. En octobre, c’est une délégation de 14 personnalités viet-namiennes (dont certains élus de Hué et Hanoï) qui est venue à Paris dans le cadre d’un voyage d’étude au cours duquel une présentation du projet Avec a notamment été faite lors d’un workshop sur la coopération décentralisée.

Coopérer pour un meilleur accès à l’eau à BethléemEn 2013, Eau de Paris s’est engagée dans la préparation d’un partenariat entre des opérateurs d’eau et l’Agence française du développement, la régie des eaux de Bethléem (WSSA) et l’Office national de l’électricité et de l’eau du Maroc (Onee), avec le sou-tien de la ville de Paris et de la Global Water Operators Partnership Alliance (GWOPA). La participation de la régie devrait prendre la forme d’une aide à la maîtrise d’ouvrage pour la mise en place d’un système d’information géographique (SIG) et d’un soutien méthodologique pour le développement d’un programme de réduction des pertes d’eau à Bethléem (Palestine). Une convention de coopération précisant les engagements entre Eau de Paris, la WSSA, l’AFD et la Palestinian Water Authority (PWA) sera pro-posée au Conseil d’administration de la régie courant 2014. Afin de matérialiser la volonté commune des différents partenaires, un Framework of Cooperation (FoC), sorte de déclaration d’intention non contraignante, a été signé entre les partenaires lors du déplacement d’Anne Le Strat, venue accompagnée d’une délégation de la régie, à Bethléem en novembre 2013. En complément de sa mission principale de

service public, Eau de Paris soutient les actions de solidarité internationale conduites par la ville de Paris en menant des missions d’assistance technique, de formation et de recherche.

Dans le cadre de ses actions de coopération décentralisée, la ville de Paris mobilise depuis 2009 l’expertise d’Eau de Paris pour accompagner la ville de Jéricho (Cisjordanie) dans

l’élaboration d’une stratégie de gestion durable de l’eau. De 2009 à 2011, un schéma directeur de l’eau a été réalisé par l’organi-sation non gouvernementale (ONG) Palestinian Hydrology Group, avec l’appui technique d’Eau de Paris.

Partager son expérience hors de l’Hexagone

Eau de Paris collabore depuis 2010 avec la ville de Jéricho Une expertise reconnue

de par le monde Outre l’accueil de plusieurs délégations

étrangères, la régie a partagé son savoir-faire avec pas moins de 3 grands opérateurs étrangers en 2013. Dans le cadre du projet de remunicipalisation du service des eaux de Bogota (EAAB), quatre membres de l’Université nationale de Colombie se sont rendus à Paris en mars 2013 afin d’échanger avec les équipes de la régie sur la gestion publique de l’eau et ses enjeux. Une équipe de l’Office national de l’électricité et de l’eau du Maroc (Onee) est également venue en septembre 2013. Suite à cette visite, l’Onee devrait faire appel à Eau de Paris en 2014 pour une assistance rémunérée portant sur le télé-relevé et l’étalonnage de compteurs et débitmètres. Enfin, une convention de partenariat a été signée le 2 septembre 2013 entre Eau de Paris et la Compagnie intercommunale liégeoise des eaux (Cile - Belgique). Les sujets de coopération identifiés vont de la facturation au contrôle qualité de l’eau, en passant par la gestion des astreintes ou de la sous-traitance.

TRANSFERT D’EXPÉRIENCES

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6362

« Il existe de vraies sources d’optimisation pour pérenniser notre entreprise»

Katarina Krcunovic Direction des Finances /Pôle Programmation budgétaire et financement.

Pour quelles raisons la régie doit-elle optimiser son mode de fonctionnement ? Avec la baisse tendancielle de la consommation d’eau observée ces vingt-cinq dernières années et l’effet ciseau induit (des charges en augmentation proportionnellement plus importantes que ses recettes), nos équilibres financiers s’en trouvent modifiés. Il faut donc mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour pérenniser l’entreprise et optimiser son mode de fonctionnement sur le long terme.

Les salariés vont-ils être sollicités pour améliorer l’efficacité d’Eau de Paris ?Oui. C’est un vrai projet d’entreprise qui concerne tous les salariés. Les questions liées à nos coûts de fonctionnement interne et notre performance doivent être des préoccupations permanentes et collectives, sans omettre aucun sujet ou alternative. Il nous faut ainsi repenser notre mode actuel d’exploitation du service public de l’eau. D’autant que de vraies sources d’optimisation existent.

Pouvez-vous nous citer quelques pistes d’optimisation ?Si l’augmentation du prix de l’eau est une piste venant naturellement à l’esprit, elle ne pourrait être qu’une solution à court terme (le principe ne pouvant être reproduit indéfiniment). Les sources d’optimisation doivent majoritairement être autres. Par exemple, les sommes engagées par Eau de Paris au titre de l’entretien et du renouvellement de son patrimoine sont importantes. Nous devons donc étudier la possibilité d’alléger notre politique actuelle en la matière sans bien entendu altérer le service rendu aux Parisiens. L’optimisation de nos méthodes de travail (avec la dématérialisation de certaines tâches par exemple) est également une autre piste. Enfin, le développement d’autres sources de revenus est à l’étude avec notamment les ventes d’eau potable hors de Paris.

Une gestion responsable

Tout en poursuivant pas à pas son harmonisation sociale, Eau de Paris consolide en 2013 son statut d’entreprise engagée en phase avec son époque. Un engagement sociétal, d’abord, avec la promotion de l’égalité professionnelle femmes-hommes et de la diversité, saluée en décembre par la visite de la ministre du Droit des femmes Najat Vallaud-Belkacem. Un engagement environnemental, ensuite, visant à adapter sans cesse aux nouveaux enjeux de l’entreprise une démarche qualité certifiée. Un engagement économique, enfin, consistant à tout mettre en œuvre pour parvenir au juste équilibre entre maintenir un haut niveau d’investissement – nécessaire pour pérenniser le mode de fonctionnement de la régie à long terme – et éviter de recourir à l’emprunt (lire page ci-contre).

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Une écoute durable

Un dispositif de soutien du personnel a été mis en place en 2012 et a été poursuivi en 2013. Cette cellule d’écoute externe est accessible 24h/24 à l’ensemble des salariés qui, en toute confidentialité, souhaitent bénéficier du soutien de psychologues expérimentés ou d’avocats. Cette année, dans le cadre de l’audit de suivi Diversité, l’Afnor a tenu à saluer l’ensemble de notre dispositif d’écoute et de soutien, en mettant en avant la conjugaison d’un service médico-social interne avec une cellule d’experts externes.

64 −Une gestion responsable Une gestion responsable − 65

Poursuivre l’harmonisation sociale de l’entreprise

Née de la fusion de quatre entités – trois de statut privées et une publique –, Eau de Paris s’est engagée, dès sa création en 2010, dans une démarche d’harmonisation sociale. Si celle-ci s’est concrétisée ces dernières années par des avancées significatives en matière de congés, de mutuelle de santé et de prévoyance, ce travail s’est poursuivi en 2013.

L ’une des principales avancées sociales de l’année réside dans l’optimisation du régime de retraite supplémentaire. Le dis-positif préalable, étendu à l’ensemble des salariés en 2011,

variait selon l’entité d’origine des agents, en termes de contribution employeur. Le nouveau dispositif, largement plébiscité par les parte-naires sociaux dans le cadre de la Négociation annuelle obligatoire (NAO), instaure désormais une contribution employeur identique au sein de chaque catégorie socioprofessionnelle, quelle que soit la provenance du salarié.

Autre avancée, la suppression de deux niveaux de positionnement métier qui ne correspondaient plus à des réalités opérationnelles. Cette actualisation de la Gestion Prévisionnelle des Métiers et des Compétences, décidée également lors de la dernière NAO, permet de repositionner les salariés concernés au niveau supérieur et à la grille salariale afférente.

Améliorer le bien-être des salariésLa création, en 2013, d’un service médico-social interne, marque la volonté de l’entreprise d’améliorer le bien-être des salariés, via la mise à disposition de professionnels qualifiés, exclusivement dédiés au personnel d’Eau de Paris. En plus d’un assistant social –poste pérennisé en 2013 –, ce service se compose d’une Infirmière de santé au travail. L’assistant social est devenu l’interlocuteur pri-vilégié des salariés exposés à des problèmes relatifs au logement, à des difficultés financières, à la santé, à la vie familiale ou profes-sionnelle. En 2013, 84 salariés ont ainsi été accompagnés, guidés dans leurs démarches et orientés vers les acteurs et organismes susceptibles de leur apporter une solution. L’assistant social a particulièrement

contribué à l’intégration et au maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés, au reclassement et à l’insertion professionnelle. Si l’In-firmière de santé au travail assure pour sa part les soins courants et les soins d’urgence, elle apporte également écoute et conseil en matière de santé, de sécurité, de prévention et d’amélioration des conditions de travail.

Améliorer la formation des managersLes managers sont les premiers garants de la cohésion de leur équipe et de la conduite réussie du changement. C’est pourquoi Eau de Paris a lancé, cette année, un vaste programme de forma-tion managériale destiné à l’ensemble de ses encadrants, quels que soient leur niveau hiérarchique, leur expérience et la taille de leur équipe. Ce parcours de formation vise à identifier et développer les bonnes pratiques, à partager une culture et des valeurs managériales com-munes, en mettant particulièrement l’accent sur l’exemplarité du manager. Le programme prévoit, sur quatre ans, la mise en œuvre de modules complémentaires adaptés aux besoins de développement spécifiques de chacun.

C’est l’effectif total d’Eau de Paris au 31 décembre 2013, dont 300 femmes et 638 hommes.

938Le dialogue et la mixité des équipes favorisent la transmission des savoirs

Faire vivre le dialogue social

Comme les années passées, en 2013, les Instances représentatives du personnel et, en particulier, le Comité d’entreprise et les CHSCT ont été associés aux grands projets de l’EPIC : l’emménagement au nouveau siège de la régie et, notamment, la réflexion autour du projet d’entreprise d’Eau de Paris « Horizon 2025 ».Au cours de l’année, de nombreuses réunions de négociation ont permis la conclusion de trois accords collectifs :• un nouvel accord d’intéressement pour les années

2013, 2014 et 2015 ;• un accord « Négociation annuelle obligatoire

2013 » qui prévoit notamment l’harmonisation de la contribution patronale au régime de retraite supplémentaire, l’attribution aux salariés détachés disposant de revenus modestes d’une prime de fin de carrière, l’amélioration des conditions de prise en charge des frais de garde d’enfants et le versement d’une prime exceptionnelle dont une composante était liée à l’atteinte ou le dépassement des attentes relatives à la tenue du poste ;

• un accord sur le fonctionnement des CHSCT qui prévoit notamment des moyens supplémentaires pour les membres des CHSCT ainsi que la mise en place d’une instance de coordination.

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À l’occasion de la journée internationale de la femme 2013, Eau de Paris a valorisé, au travers d’une série de différents portraits, la féminisation des métiers techniques.

66 −Une gestion responsable Une gestion responsable − 67

Labellisée « Égalité professionnelle femmes-hommes » et « Diversité », Eau de Paris fait partie des entreprises qui promeuvent un modèle d’entreprise socialement avancée, en phase avec son époque.

L ’engagement de la régie pour la diversité et l’égalité profession-nelle a été réaffirmé à travers une nouvelle politique signée du Directeur général le 8 août 2013. Elle consacre l’égalité des

chances dans la carrière des salariés, l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que la lutte contre les discriminations liées aux origines, aux convictions, au handicap, à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.

Lutter contre les discriminationsUne série d’actions visant aussi bien le personnel interne que l’ex-terne a permis à Eau de Paris d’inscrire dans le marbre les principes auxquels elle croit, qui fonderont son action sur le long terme :• le 7 janvier 2013, Eau de Paris a signé la charte LGBT (Lesbiennes, Gay, Bisexuels et Transgenres) portée par l’association l’Autre Cercle ;• tout au long de l’année, la régie a contribué aux réflexions conduites par le ministère des Droits des femmes sur la mixité professionnelle et sur le projet d’évolution des labels Egalité et Diversité ;• une collaboration avec le Laboratoire de l’égalité s’est traduite par l’animation d’un atelier sur l’équilibre des temps de vie et la partici-pation à une table ronde lors de la restitution de ces travaux au Salon de l’éducation, en novembre 2013 ;

Acteur du développement soutenable, Eau de Paris a naturellement choisi de loger son nouveau siège dans un bâtiment certifié HQE construction et THPE (Très Haute Performance Énergétique). L’entreprise entend aussi engager ses salariés dans des démarches de consommation et de transports durables.

Début 2013, Eau de Paris a changé de siège pour intégrer un immeuble certifié Haute Qualité Environnementale au moment de sa construction, situé dans le 13e arrondissement de la capi-

tale. En France, le secteur du bâtiment représente 45 % de l’énergie consommée, 25 % des émissions de gaz à effet de serre, 16 % de la consommation d’eau, 40 % des déchets produits. Un immeuble étant un lieu de vie, il est apparu nécessaire de prendre en compte les impacts du fonctionnement quotidien des bâtiments sur l’environne-ment, en veillant particulièrement à la qualité de vie et au confort des occupants. C’est ainsi qu’en 2009 est née la certification HQE exploitation. Eau de Paris entend dès 2014 être l’une des premières entreprises publiques certifiées HQE exploitation, en mettant en œuvre une gestion du bâtiment exemplaire en matière d’écogestion, d’écoconstruction, de confort et de santé.

Sensibiliser le personnelTendre vers cette certification impliquait pour Eau de Paris d’inciter ses personnels à adopter de nouveaux comportements en matière de gestion de la lumière, d’adopter la bonne température dans les bureaux, de trier les déchets conformément aux préconisations faites, d’adopter des pratiques d’impression moins consommatrices de papier, d’encre et d’énergie... Tout le personnel a été sensibilisé par des campagnes d’information régulières mais aussi et surtout via la cohabitation quotidienne avec les « Lucioles », des personnages sympathiques et pleins d’humour qui les accompagnent dans l’évo-lution de leurs comportements !

• après avoir participé à la sensibilisation des ministres du gouver-nement, dans le cadre des travaux conduits par l’ANDRH, Eau de Paris a également pris part aux sessions de sensibilisation des hauts fonctionnaires de l’État à la diversité. Eau de Paris a aussi intégré le comité mixité mis en place par le ministère des droits des femmes et a copiloté d’édition d’un cahier de l’ANDRH dédié à la diversité, cahier paru en février 2014.• Au second semestre 2013 le nouveau programme de sensibilisation à la diversité et à l’égalité professionnelle a été engagé, touchant 230 des salariés de la régie. D’ici quatre ans, l’ensemble des collabo-rateurs sera formé à ces deux enjeux.

Soutenir activement l’emploi des personnes handicapées Pour améliorer l’accès à l’emploi de salariés en situation de handicap, la régie s’est adjointe les services d’un cabinet de recrutement spécialisé. La démarche a déjà porté ses fruits : en 2013, trois recrutements de tra-vailleurs handicapés ont été réalisés, portant à 40 le nombre de sala-riés en situation de handicap qui travaillent à paris (contre 33 en 2012). La régie s’attache par ailleurs à maintenir dans l’emploi des salariés qui développent un handicap. La création d’un service médico-social, en 2013, vise à accompagner les salariés dans leurs démarches internes et/ou externes à l’entreprise. Ce service est devenu l’interlo-cuteur unique des salariés pour l’ensemble des questions relatives au handicap, notamment la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travail-leur Handicapé), les aménagements et adaptations de postes. Ainsi, en 2013, ce sont 17 salariés que l’assistant social a accompagnés dans l’élaboration de leur dossier de reconnaissance de travailleur handi-capé. La démarche volontaire de la régie se traduit également par l’aug-mentation du taux de salariés handicapés, qui atteint 4,7 % fin 2013.

Demain, un plan de déplacement EntrepriseEau de Paris a lancé en 2013 les premières étapes de son plan de déplacement entreprise (PDE). Ce projet vise à améliorer les condi-tions de travail et de vie des collaborateurs, à lutter contre le réchauf-fement climatique et à réduire les impacts des activités de la régie sur l’environnement (gaz à effet de serre, polluants). Parmi les pre-mières actions concrètes menées dans le cadre de cette démarche, un schéma immobilier qui prend en compte les enjeux de regroupe-ment des équipes et de meilleure implantation dans Paris : ainsi le nouveau siège a permis de réunir 430 collaborateurs précédemment répartis sur quatre sites ; le lancement d’un service d’audioconfé-rence ; la souscription à un abonnement Autolib’ professionnel ; la prise en charge de l’abonnement Vélib’ pour tout salarié en faisant la demande. Suivront en 2014 la mise en place d’une plateforme d’au-topartage de véhicules électriques ainsi que la mise à disposition de vélos de service au siège. Ces premières mesures ont permis de réduire les déplacements et la fatigue associée et de faciliter le tra-vail d’équipe.

Promouvoir l’égalité et la diversité

LE SAVIEZ-VOUS ?

Des Lucioles dans tout Eau de Paris

Sur l’ensemble des sites d’Eau de Paris, de petits personnages drôles et décalés ont progressivement fait leur apparition. Leur mission ? Sensibiliser tous les salariés d’Eau de Paris à la vie en collectivité, au respect des lieux communs, à une consommation responsable des ressources en eau et de l’énergie ainsi qu’au tri des déchets. Ces « Lucioles » font écho, de manière humoristique, aux engagements en matière de développement durable de la régie et invitent à agir localement, chacun à son niveau, pour préserver les ressources et lutter contre les changements climatiques. Elles rappellent l’importance de l’implication de chacun au quotidien pour un mieux travailler ensemble... dans le respect du confort de chacun.

Une ministre à Eau de Paris

Le 6 décembre, Anne Le Strat, alors Présidente d’Eau de Paris et François Poupard, Directeur général, ont accueilli la ministre Najat Vallaud-Belkacem, venue échanger sur les pratiques de la régie en matière d’égalité et de mixité. Cette rencontre, organisée sur le site de l’usine d’eau potable de Joinville (94) a permis de présenter les enjeux des métiers de l’eau et de leur féminisation. La ministre a félicité Eau de Paris pour son engagement, « exemplaire et, au service des autres entreprises qui souhaiteraient passer le pas de la mixité ».

Être moderne et durable tout à la fois

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68 −Une gestion responsable Une gestion responsable − 69

Prévenir et agirLe système Qualité s’appuie sur 9 processus de réalisation, 7 pro-cessus support et 1 processus pilotage, tous propres à Eau de Paris. Dans le cadre de l’amélioration continue, certains de ces processus ont évolué en 2013, d’autres ont gagné en maturité. Les revues de processus réalisées ont permis d’identifier les points forts à péren-niser et les axes de progrès à développer.

En environnement, l’année 2013 a été l’occasion d’enregistrer et de formaliser les moyens de surveillance de certains impacts environnementaux. Des mesures de bruit ont été réalisées sur certains de nos sites (usine de Joinville, poste de traitement d’Arcueil...), elles se poursuivront en 2014, afin de vérifier les niveaux d’émission sonore des installations de la régie. Le bilan d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES) a permis de quantifier la diminution de l’impact GES lors de la production et de la distri-bution d’un mètre cube d’eau potable, et de vérifier la baisse des émissions due aux déplacements professionnels.

En santé sécurité au travail, les risques consécutifs à la pré-sence de revêtements bitumineux sur les canalisations en égouts et galeries ont profondément modifié certains modes

opératoires et certaines pratiques d’Eau de Paris. De nouvelles consignes et procédures ont été établies, selon la caractérisation du risque qui a été mise en œuvre. Le suivi médical adapté des salariés concernés a été instauré en collaboration avec la méde-cine du travail. Ce travail se poursuivra en 2014. D’une façon plus générale, la caractérisation des risques en espaces confinés a été développée sur toute l’entreprise en 2013, et les moyens de prévention nécessaires mis en œuvre.

Former et sensibiliser les salariés à la démarche QESLes équipes en charge du système de management « qualité-en-vironnement-sécurité » ont assuré l’organisation, tout au long de l’année 2013, des formations réglementaires santé sécurité au travail (sauveteurs secouristes du travail, manipulation des extinc-teurs, conduite d’engins, risque électrique, risques liés aux échafau-dages...). Ces formations ont également porté sur la prévention des risques en espaces confinés (338 salariés), le risque Atmosphères explosives (377 salariés) et les risques liés à l’amiante et le brai de houille (145 salariés).

Eau de Paris a étendu en novembre 2012 sa triple certification Qualité (ISO 9001-2008), Environnement (ISO 14001-2004) et Sécurité (OHSAS 18001-2007) à l’ensemble de ses activités liées à la production, au transport et à la distribution de l’eau potable. L’année 2013 a permis d’asseoir cette démarche et de l’adapter aux nouveaux enjeux de l’entreprise.

L a triple certification est une démarche d’amélioration continue qui concerne la qualité du service public, l’optimisation des pro-cessus structurels, organisationnels et opérationnels, la maîtrise

et la réduction des impacts sur l’environnement et la prévention des risques santé-sécurité au travail.

Qualité, un engagement réaffirmé En juillet 2013, la Direction générale d’Eau de Paris a rédigé et large-ment diffusé la nouvelle politique Qualité Environnement Sécurité de la régie. Confortant certains engagements précédents (assurer un service public de qualité, satisfaire les usagers-abonnés et les parties prenantes, garantir un haut niveau d’entretien et de rendement des installations), cette démarche définit de nouvelles orientations : mettre en œuvre des moyens généraux économes en énergies non renouvelables et peu émetteurs de gaz à effet de serre, conforter la responsabilité sociale d’Eau de Paris, développer la vision stratégique de l’entreprise. Elle affirme également la nécessité de maîtriser à toutes les étapes les coûts et les charges, et de rechercher la perfor-mance économique à tous les niveaux de l’entreprise.

Adapter la démarche QES aux nouveaux enjeux

C’est le nombre de grammes équivalent (CO

2) émis lors de

la production et de la distribution d’un mètre cube d’eau potable.

91

C’est le nombre d’audits internes « qualité-environnement-sécurité » réalisés et analysés en 2013, et répartis en 13 journées.

IL ÉTAIT DE 13 EN 2012.

15

Une entreprise triplement certifiéeLa norme ISO 9001Concerne la maîtrise de la qualité de l’eau distribuée, ainsi que celle des risques d’insatisfaction des clients ou de non-respect des buts fixés par la ville de Paris dans le contrat d’objectifs.

La norme ISO 14001S’applique à la prévention des risques de pollution en lien avec les activités ou les installations d’Eau de Paris.

Le référentiel OHSAS 18001Se rapporte à la prévention des risques santé-sécurité générés par les activités ou installations d’Eau de Paris.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Eau de Paris réalise chaque année un bilan de ses émissions de gaz à effet de serre

Depuis 2004, Eau de Paris réalise annuellement un bilan de ses émissions en gaz à effet de serre. Dans le cadre de l’article 75 de la loi Grenelle II, ce bilan a été transmis au Préfet et rendu public.

Par ailleurs, au sein de l’Association des sciences et techniques de l’eau et de l’environnement (Astee), l’équipe du système de management « qualité-environnement-sécurité » partage son expérience dans l’élaboration du bilan Gaz à Effet de Serre avec les autres adhérents, et participe à la mise à jour et l’amélioration du guide méthodologique d’évaluation des émissions de gaz à effet de serre des services de l’eau et de l’assainissement.

Dès que nous avons eu la confirmation de la présence d’amiante dans certains glutinages (ndlr enduit de brai de houille recouvrant certaines conduites), nous avons arrêté tous les travaux en cours. La priorité absolue est la protection de nos salariés et de ceux de nos sous-traitants

NATHALIE RIBON, responsable du pôle Système de management qualité environnement sécurité

Préparation des équipements avant de descendre en galerie souterraine

Inspection des canalisations

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70 −Une gestion responsable Une gestion responsable − 71

L’exercice 2013 présente cette année encore un résultat positif malgré la baisse structurelle de la consommation d’eau, autorisant un niveau d’investissement élevé, sans recours à l’emprunt. La réduction progressive du stock de factures fournisseurs a par ailleurs permis à Eau de Paris de se mettre en conformité avec les délais de paiement réglementaires.

L ’exercice 2013 présente un résultat de 50,7 millions d’euros. Les recettes réelles d’exploitation, hors redevances, se sont élevées à 213,87 millions d’euros en 2013 (contre 208,5 millions d’euros

en 2012). Cette hausse s’explique principalement par des régularisa-tions de factures émises en 2012. Parallèlement, les dépenses réelles d’exploitation, hors redevance, se sont élevées à 166,5 millions d’euros en 2013 (contre 159,6 millions d’euros en 2012), une évolu-tion due en grande partie à une hausse importante du poste énergie (11,91 %) sous l’effet conjugué de la hausse générale des tarifs de l’électricité et d’une augmentation de la production d’eau non potable.

Pour faire face à la baisse structurelle de la consommation d’eau à Paris – situation bénéfique à la préservation de la ressource – et donc de ses recettes, Eau de Paris a poursuivi des efforts d’opti-misation de son fonctionnement : maîtrise des coûts, lissage des dépenses d’investissement, recherche de nouveaux débouchés.

Garantir une gestion rigoureuse

Tendre vers une gestion financière optimale2012 avait été marquée par l’engagement d’actions importantes pour améliorer le fonctionnement de la chaîne de la dépense de la régie. Ces actions ont permis à Eau de Paris, dès la fin de l’année 2012, de résorber l’encours des factures fournisseurs non réglées. 2013 a confirmé la résolution de ce problème puisqu’Eau de Paris affiche désormais un délai global de paiement moyen inférieur à trente jours, en conformité avec les principes de la comptabilité publique.Cette stabilisation de la chaîne de la dépense a permis à Eau de Paris de se concentrer en 2013 sur la chaîne de la recette.

Deux types d’actions ont ainsi été menés : • sur le process de facturation : le rythme d’émission des factures a été amélioré afin que la facturation ait lieu à une date la plus proche possible de celle liée à la réalisation de la prestation ou de la fourniture du bien ;• sur le recouvrement des recettes : l’Agence comptable d’Eau de Paris a mené d’importantes campagnes de relances au cours de l’exercice 2013.

C’est le résultat enregistré par Eau de Paris en 2013.

50,7 M€

C’est le délai global de paiement des fournisseurs par Eau de Paris à fin décembre 2013.

IL ÉTAIT DE 103 JOURS À FIN DÉCEMBRE 2012.

27 jours

Campagne Grand cru

Détail d’une fontaine à l’Albien

InvestissementsLes dépenses du programme d’investissement d’Eau de Paris se sont élevées à 65,65 millions d’euros en 2013 (contre 76,05 millions d’euros en 2012). Ce haut niveau d’investissement permet à Eau de Paris de maintenir et de faire évoluer le patrimoine dédié à l’exploitation du service public de l’eau en bon état de fonctionnement et de répondre aux obligations qui sont les siennes. Ces dépenses ayant pour objet de renouveler, moderniser ou rénover le patrimoine existant, sans être génératrices de recettes nouvelles, elles doivent et ont été financées sur les fonds propres d’Eau de Paris.

Factures : une diminution nette du stockÉVOLUTION DU STOCK DE FACTURES EN 2013

Factures de l’exercice

Factures antérieures à l’exercice

déc

embr

e 20

12

jan

vier

févr

ier

mar

s

avri

l

mai

juin

juil

let

août

sept

embr

e

octo

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nov

embr

e

déc

embr

e 20

13

2 000

1 500

1 000

500

0 83 760

1 504 1 200 1 223

276 116

1 422 1 433

82 54

1 010 886

18 18

773

478

8 6

480 475

3 2

460 315

3

TOTAL1 587

TOTAL1 960

TOTAL1 499

TOTAL 1 538 TOTAL

1 515

TOTAL 1 064

TOTAL904 TOTAL

791

TOTAL486

TOTAL486

TOTAL478

TOTAL462

TOTAL318

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7372

Les données chiffrées 2013Comme le rappelait François Poupard, Directeur général, en introduction de ce rapport d’activité, la situation financière de la régie est jugée très saine en 2013. La régie maintient en effet un résultat positif, malgré une baisse continue des recettes de vente d’eau, due notamment à la diminution de la consommation d’eau potable à Paris. Cette situation lui permet de financer ses investissements (travaux, ressources humaines) sans recourir à l’emprunt cette année encore.

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74 − LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013 LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013 − 75

Indicateurs de performance

Principaux indicateurs du contrat d’objectifs Valeur 2012 Valeur 2013 Valeur du contrat d’objectifs révisé avec

cible à 2014, applicable à compter de 2012

Taux de satisfaction des usagers et des abonnés

Abonnés 78 %Usagers 92 %Moyenne 86,6 %

Abonnés 79 %Usagers 96 %Moyenne 84,1 %

> 80 %

Taux de fréquentation du Pavillon de l’eau + 19 % 8,6 % + 10 % par an

ASSURER UNE GESTION RIGOUREUSE ET TRANSPARENTE

Rapport entre les dépenses réelles de fonctionnement et le produit des ventes d’eau, hors taxes et redevances

78 % 79 % ≤ 80 %

Évolution des charges de personnel entre l’année n et l’année n-1 à partir de 2012

4,5 %Dont 3,10 % d’effet harmonisation

2,3 % ≤ 2 %

Durée d’extinction de la dette P 153.2* 0,97 1,04 ≤ 5 ans

Taux de recouvrement des factures d’eau dans un délai de 50 jours à compter de la date d’émission de la facture

93,3 % 93,3 % ≥ 85 %

Taux d’autofinancement 85 % 82 % > 50 % et cible 60 %>x>80 %

Taux d’impayé sur les factures d’eau de l’année précédente P 154.0*

0,45 % 0,38 % ≤ 0,2 %

GARANTIR L’ACCÈS À L’EAU

Montant des abandons de créances ou des versements à un fond de solidarité en €/m3 P 109.0*

0,0029 €/m3 0,0034 €/m3 ≥ deux fois le montant du seuil

Taux de fontaines et points d’eau accessibles en permanence au public :- en période hors-gel- en période hivernale

136 (+ 4,6 %)17 (+ 30,7 %)

13520

+ 2 points de % par an et pour 2012 > à 2011

Principaux indicateurs du contrat d’objectifs Valeur 2012 Valeur 2013 Valeur du contrat d’objectifs révisé avec

cible à 2014, applicable à compter de 2012

GARANTIR UNE APPROVISIONNEMENT EN EAU DE QUALITÉ, EN TOUTE CIRCONSTANCE

% des eaux souterraines dans l’alimentation en Eau de Paris

51 % 48 % Entre 45 % et 55 %

État d’avancement de l’indice de protection de la ressource Indicateur P 108-3*

67,5 %

64 % en non pondéré

76,58 %

71 % en non pondéré 80 % à fin 2012 / 100 % à fin 2014

Taux de conformité des prélèvements réalisés dans le cadre du contrôle sanitaire – microbiologie P 101-1*

99,9 % 99,9 % ≥ 99,5 %

Taux de conformité des prélèvements réalisés dans le cadre du contrôle sanitaire – physico chimie P 102-1*

99,7 % 99,9 % ≥ 99,5 %

PLACER L’USAGER AU CŒUR DU SERVICE DE L’EAU

Délai moyen de réponse aux demandes écrites des abonnés et usagers (exprimé en jours)

2,2 2,1 ≤ 5 jours ouvrés

Taux de prise en charge des appels téléphoniques

92,4 % 90,5 % Seuil > 90 %> 95 % en 2014

Taux de respect du délai maximal d’ouverture des branchements pour les nouveaux abonnés P 152.1*

100 % 100 % ≥ 99,5 % en 2014

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76 − LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013 LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013 − 77

Principaux indicateurs du contrat d’objectifs Valeur 2012 Valeur 2013 Valeur du contrat d’objectifs révisé avec

cible à 2014, applicable à compter de 2012

ASSURER LA PERFORMANCE DU RÉSEAU ET DES INSTALLATIONS

Durée cumulée des incidents de pression 419 mn 563 mn < 700 mn et cible à - 2 points de % par an

Nombre d’heures par nombre d’abonnés affectés par un arrêt d’eau non programmé par an

833 464 235 h par trimestre soit 940 h par an

Taux d’occurrence des interruptions de service non programmées P 51.1*

0,37 0,25 < 0,40

MAINTENIR UN HAUT NIVEAU D’ENTRETIEN ET DE VALORISATION DU PATRIMOINE

Indice de connaissance et de gestion patrimoniale du réseau d’eau potable P103.2*

100 % 120 %Le référentiel a changé par décret

≥ 95 % (2012)100 % (2014)

Rendement du réseau d’eau potable P 104.3*(transport et distribution)

92,3 % 90,88 % Rendement 2011 et cible à 92 % sur indicateur ONEMA

Indice linéaire des pertes d’eau en réseau P 106.3

19,5 m3/km/j 23,4/km/j < 2011

Taux moyen de renouvellement du réseau d’eau potable P 107.2*

0,48(valeur provisoire calculée sur quatre ans)

0,42 >0,5 % et cible 2014> 0,8 %Calcul sur 5 ans

Age moyen du parc des compteurs (l’âge limite des compteurs étant fixé à 14 ans)

7,1 ans 7,5 ans 6,5 ans

Taux de réalisation du programme d’investissement prévu par le budget primitif de l’exercice précédent

85 % 77 % ≥ 90 % à la cible

Principaux indicateurs du contrat d’objectifs Valeur 2012 Valeur 2013 Valeur du contrat d’objectifs révisé avec

cible à 2014, applicable à compter de 2012

DÉVELOPPER UNE VISION PROSPECTIVE DU SYSTÈME D’ALIMENTATION EN EAU

Rapport entre le budget consacré aux activités de recherche et le produit des ventes d’eau, hors taxes et redevances

0,76 % 0,8 % ≥ 0,6 %

OFFRIR UN MODÈLE D’ENTREPRISE SOCIALEMENT AVANCÉE

Taux de femmes dans la population globale 32 % 32 % +1 % par an et cible à 33 %

Taux de femmes dans la population cadre 38,6 % 38,9 % +1 % par an et cible à 39 %

Taux de femmes dans la population TAM 32,3 % 31,7 % +1 % par an et cible à 34 %

Taux de travailleurs handicapés 3,9 % 4,7 % +1 % par an sur seuil 2010

Montant consacré à la formation, exprimé en pourcentage de la masse salariale

3 % 3,7 Entre 3 % et 5 %

Taux d’évolution des femmes vers l’encadrement et TAM/ taux d’évolution des hommes

0,6 0,6 Entre 0,8 et 1 ,2 et 1 en cible

Taux d’agents ayant suivi au moins une action de formation au cours des deux années écoulées

90 % 90 % 90 % en intermédiaire et 100 % en cible

METTRE EN ŒUVRE UN SYSTÈME DE MANAGEMENT CERTIFIÉ ET ÉCOLOGIQUEMENT RESPONSABLE

Émission de gaz à effet de serre du système d’alimentation en eau (tonnes de CO² par m3 d’eau potable produit et distribué)

0,102Cette donnée intègre les volumes distribués

En cours de calcul – 3,6 % par an à la cible

Consommation électrique de l’ensemble des installations (KWH/m3 d’eau potable produit)

0,41 0,41 – 2 % par an à la cible

Taux de fréquence des accidents du travail affectant le personnel d’Eau de Paris

13,6 17,71 <20 et à la cible <17

Taux de gravité des accidents du travail affectant le personnel d’Eau de Paris

0,6 0,70 <1 et à la cible <0,7

ACCOMPAGNER LES ÉVOLUTIONS DU SERVICE D’EAU NON POTABLE

Taux de disponibilité des bouches de lavage 99,5 % 98,33 >95 %

* Ces indicateurs ont été définis par l’ONEMA dans le cadre de la création de l’Observatoire sur les performances des services publics d’eau et d’assainissement afin de permettre la constitution d’une base de données homogène pour la comparaison de la performance des services

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78 − LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013 LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013 − 79

En 2013, Eau de Paris a dégagé un résultat positif de 50,66 millions d’euros (pour mémoire, il s’élevait à 62,8 millions d’euros en 2012 et à 75 millions d’euros en 2011 et 2010), ce qui lui a permis d’être dispensée de recourir à l’emprunt pour la quatrième année consécutive. Cette année, cette somme a été reversée non plus en partie mais en totalité à la section d’investissement afin de couvrir les besoins de financement de la régie au titre de son programme de travaux.

Depuis 2009, Eau de Paris finance ses investissements en ayant recours à l’autofinancement et grâce aux emprunts et subventions que lui accord l’Agence de l’eau-Seine Normandie (AESN). En 2013, ce sont ainsi respectivement 5,26 millions d’euros (prêt à taux zéro) et 9,94 millions d’euros (subventions) provenant de l’AESN qui ont été affectés à des opérations d’investissement.

Données financières

1. Section d’exploitationL’équilibre général de la section d’exploitation, présenté de façon simplifiée selon la méthode des soldes intermédiaires de gestion (SIG), s’établit comme suit :

Au total, l’activité a dégagé un résultat de 50,66 millions d’euros, en baisse de 19,4 % par rapport à l’année précédente. Ce résultat a permis, cette année encore, de soutenir les investissements de la régie, sans recourir à l’emprunt. En 2012, Eau de Paris avait déjà dégagé un résultat en baisse de 16,42 % par rapport à 2011.

Réalisé N Réalisé N-1 Écart

Valeur ajoutée 163,48 M€ 159,14 M€ +7,4 %

Excédent brut d’exploitation 70,71 M€ 69,05 M€ +2,4 %

Résultat d’exploitation 57,32 M€ 45,77 M€ +25,2 %

Résultat exceptionnel - 4,86 M€ 18,10 M€ - 126,9 %

RÉSULTAT NET 50,66 M€ 62,82 M€ - 19,4 %

Le rapport entre les dépenses réelles de fonctionnement et le produit de ventes d’eau, hors taxes et redevances (indicateur ville de Paris, objectif 2014 : inférieur ou égal à 80 %), s’établit à 79 % en 2013, contre 78 % en 2012.

A / RECETTES D’EXPLOITATIONLes ventes d’eau non potable progressent de 9,7 % par rapport à 2012, en raison des campagnes de remise en service des réservoirs de chasse par la section d’Assainissement de Paris (SAP).

Les taxes et redevances subissent mécaniquement l’effet de la hausse des volumes d’eau vendus (+ 3,1 %).

Enfin, les prestations de service et études, qui recouvrent les recettes du laboratoire, des services de la direction de l’Ingénierie et du patrimoine (DIP), du service Mécanique d’auscultation des conduits (MAC), des ventes de métrologie et de travaux, progressent de 6,4 % par rapport à 2012, essentiellement en raison du rattrapage de facturation des ventes de travaux.

Prévisions Réalisations Taux de réalisation Réalisations N-1 Écart N-1

Ventes d’eau potable 177,29 M€ 179,70 M€ 100,8 % 174,59 M€ 2,4 %

Ventes d’eau non potable 10,85 M€ 10,98 M€ 101,2 % 10,01 M€ 9,7 %

Redevances (AESN, VNF, Autres)

139,89 M€ 138,13 M€ 98,7 % 133,93 M€ 3,1 %

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80 − LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013 LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013 − 81

Provisions

Des provisions pour risques et charges ont été inscrites pour 1 million d’euros (notamment 565 000 euros de contentieux de personnel, 280 000 euros d’abondement du compte épargne temps).

Dotation aux amortissements

La dotation aux amortissements porte sur les biens acquis par Eau de Paris depuis sa création en 2009, mais également sur les biens remis en affectation à Eau de Paris par la ville de Paris, nécessaires à l’exploitation du service public de l’eau (production et distribution), à savoir :

1. Les biens financés à l’origine par la ville de Paris valorisés et inscrits au budget annexe de l’eau de la ville de Paris ;

2. Les biens financés à l’origine par la ville de Paris qui relèvent du budget général de la ville de Paris ;

3. Les biens financés par la Sagep durant la durée du contrat de concession et ayant fait l’objet gratuitement d’un retour à la ville de Paris à l’issue du contrat de concession.

La dotation aux amortissements s’établit à 13,96 millions d’eu-ros pour l’exercice 2013.

Cette dotation reste faible et ne suffira pas à couvrir les besoins en renouvellement, c’est pourquoi le financement du plan plu-riannuel d’investissement doit être complété du résultat d’ex-ploitation voire du recours à l’emprunt.

B / DÉPENSES D’EXPLOITATION

Charges à caractère général et atténuation de produitsCe chapitre regroupe les crédits nécessaires au fonctionnement courant de l’établissement pour assurer la production d’eau et les prestations de services, c’est-à-dire les dépenses récurrentes d’année en année, les fournitures et consommation courante (car-burant, électricité, téléphone, paiement des prestations de service), petit entretien (nettoyage, réparations).

Sont également enregistrés les impôts et taxes d’exploitation hormis, depuis 2012, les redevances reversées à l’Agence de l’eau-Seine Normandie (AESN).

L’analyse comparée des postes de dépenses à caractère général (hors impôts, taxes et versements assimilés) et après réaffectation du montant de la redevance d’occupation du domaine public, comptabilisée sur un autre chapitre les années antérieures, fait apparaître une augmentation globale des dépenses de 1,5 million d’euros, soit + 2,3 % par rapport à 2012.

Charges de personnel

L’examen à fin 2013 du chapitre « dépenses du personnel » met en évidence une augmentation globale de 2,35 % entre 2012 et 2013.

Le cadrage de la masse salariale au moment du budget supplémen-taire avait été fixé à + 4,2 % (base masse salariale arrêtée au compte administratif 2012). Le fait que l’exécution soit inférieure aux prévisions est dû principalement à deux facteurs :

- La maîtrise des embauches en 2013 grâce à une gestion des ef-fectifs proche d’un exercice en mode « LOLF » (introduction d’une démarche de performance pour une plus grande efficacité de la dé-pense publique). Ceci a permis une stabilisation des ETP (équivalent temps plein) à un effectif moyen mensuel de 923, pour un prévision-nel de 921 et un plafond d’emploi fixé à 937 en effectifs budgétaires.

- Des négociations ITD/ITS (indemnités travaux sales / indemnités travaux dangereux) différées en 2014.

En 2013, le surcroît de dépenses (1,7 million d’euros) s’explique prin-cipalement par un GVT (Glissement Vieillesse Technicité) qui repré-sente à lui seul 1,8 point d’augmentation de la masse salariale. En effet, 490 prises d’échelon ont été réalisées au profit des salarié(e)s, en application de l’accord de négociation annuelle obligatoire de 2011, prévoyant que les salarié(e)s non cadres ou cadres de premier niveau bénéficient, sauf mesure individuelle motivée, d’un change-ment d’échelon tous les deux ans.

À noter également l’effet de la décision prise en juin 2013 d’appliquer la mesure d’harmonisation du régime de retraite supplémentaire à compter de mars 2011 (mois de signature de l’accord d’harmonisation n°3), et non à la date du 1er janvier 2012, suite à une décision de justice. Cette décision s’est traduite par un surcoût de 450 000 euros.

Charges financières

L’endettement d’Eau de Paris génère une charge d’intérêt de 1,89 million d’euros (contre 2,06 millions d’euros en 2012). Aucun nouvel emprunt portant intérêts n’a été contracté pendant l’exercice.

Charges exceptionnelles

Le solde du poste « charges exceptionnelles » s’établit à 8,59 millions d’euros. Il s’agit :

- des intérêts moratoires versés pour 926 000 euros. À noter que ces derniers concernent essentiellement des retards de paiement subis par les fournisseurs entre 2009 et 2012 ;

- de pénalités et amendes fiscales et pénales pour 1,5 million d’euros, concernant notamment un litige avec l’AESN (pour environ 736 000 euros) et un redressement URSSAF (pour environ 687 000 euros) ;

- de remboursements liés à des sinistres pour lesquels la responsabilité d’Eau de Paris a été engagée pour 327 000 euros ;

- de titres annulées sur exercices antérieurs (ventes d’eau, de travaux ou de prestations d’années antérieures à 2013 et qui ont du faire l’objet d’une annulation en 2013) pour 3,56 millions d’euros ;

- de subventions versées, notamment dans le cadre de la protection de la ressource, pour 1,17 million d’euros.

La clôture de l’exercice 2013 marque également la volonté de réduire le recours à l’intérim (- 62 000 euros), ainsi que l’orientation forte donnée à l’apprentissage et à l’alternance, dans une perspective de transmission des compétences (+ 145 000 euros)

Charges de personnel

2010 2011 2012 2013

Personnel extérieur et intérimaire

1,35 M€ 1,15 M€ 0,25 M€ 0,19 M€

Impôts, taxes sur rémunération

1,09 M€ 1,3 M€ 0,45 M€ 1,85 M€

Rémunérations du personnel

40,91 M€ 42,26 M€ 45,82 M€ 46,89 M€

Charges de sécurité sociale et prévoyance

19,78 M 65,9 M€ 71,13 M€ 72,8 M€

Total 63,13 M€ 65,9 M€ 71,13 M€ 72,8 M€

Crédits ouverts Réalisé

101 Captages et aqueducs 11 346 824,14 € 10 557 865,50 €

102 Protection et amélioration de la qualité de l’eau

2 592 101,89 € 2 066 410,49 €

103 Réseau de distribution, réservoirs, conduites, comptages des abonnés

30 144 627,84 € 24 970 775,36 €

104 Sûreté, sécurité et environnement

5 782 977,06 € 3 376 750,91 €

105 Tramway 100 000,00 € 29 306,05 €

106 Rénovation et modernisation des usines

13 006 548,55 € 10 058 458,08 €

107 Autres bâtiments, terrains et équipements généraux

13 675 145,28 € 9 391 032,50 €

108 Investissements liés à la création de l’EPIC

914 896,95 € 339 958,29 €

109 Études préliminaires aux investissements

876 202,69 € 404 645,50 €

110 Développement soutenable 2 467 240,10 € 1 657 279,38 €

111 Eau non potable 2 930 000,00 € 2 192 757,50 €

TOTAL DES DÉPENSES D’ÉQUIPEMENT

83 836 564,50 € 65 045 239,56 €

A / DÉPENSES Opérations d’équipement

Eau de Paris a engagé en 2013 pour un total de 83,84 millions d’euros de dépenses d’investissement, dont 65,05 millions d’euros ont été mandatés et payés sur l’exercice.

Le taux de réalisation (crédits de paiement mandatés / crédits de paiement ouverts) s’élève à 78 %, contre 83 % lors de l’exercice 2012.

Emprunts et dettes assimilées

L’encours total de la dette d’Eau de Paris représente 71,67 millions d’euros, avec en 2013 un amortissement de 6,95 millions d’euros et une charge d’intérêts de 1,9 million d’euros.

Cet encours se répartit comme suit :

• 66 % en emprunts bancaires (47,3 millions d’euros de capital restant dû au 31/12/13), correspondant à la reprise par la régie des emprunts souscrits par le budget annexe de l’eau, essentiellement pour le financement des travaux de déviation de réseaux nécessaires à la réalisation du tramway sur les boulevards des Maréchaux ;

• 34 % en emprunts auprès de l’Agence de l’eau Seine-Normandie (24,3 millions d’euros).

2. Section d’investissement

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82 − LES DONNÉES CHIFFRÉES 2013

Projet Montant

Remplacement des conduites DN1100 Provins

1 840 518 €

Enduits site Montrichard 957 468 €

Enduits latéraux sur arcades du Grand Maître

839 961 €

Surpresseur Montsouris 724 233 €

Ceinture intérieure – Boulevard des Ternes 688 275 €

Conduite pression Phase 2, aqueduc de la Vanne

601 967 €

Projet Montant

Remplacement des conduites DN1100 Provins

985 218 €

Conduite pression Phase 2, aqueduc de la Vanne

490 000 €

Surpresseur Montsouris 370 736 €

Adaptation de l’atelier de traitement des eaux de lavage des filtres à sable

297 102 €

Enduits site Montrichard 287 773 €

Ceinture intérieure – Boulevard des Ternes 251 274 €

Poste Montant

Opérations d’équipement (y compris restes à réaliser)

83 836 000 €

Emprunts 4 782 000 €

Subventions d'investissement 9 951 000 €

Autofinancement 69 103 000 €

B/ RECETTES D’INVESTISSEMENT Le montant total des titres émis au cours de l’exercice 2013 est de 100,89 millions d’euros dont 70,6 millions d’euros provenant de l’affectation du résultat.

Subventions d’investissement

Un total de 9,9 millions d’euros a été réalisé. Les principales opérations sont les suivantes :

Nouveaux emprunts

Emprunts auprès de l’AESN

Un total de 4,78 millions d’euros a été souscrit à taux zéro auprès de l’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN). Les principales opérations financées par cet emprunt sont les suivantes :

Au total, les investissements auront été financés en 2013 selon la répartition suivante :Durée d’extinction

de la dette

Indicateur Onema P 153.2 : 1,04 an (contre 0,97 en 2012)

Il s’agit de la durée théorique nécessaire pour rembourser la dette du service d’eau potable si la collectivité affecte à ce remboursement la totalité de l’autofinancement dégagé par le service.

Pour rappel : l’objectif 2012 fixé par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) se situe entre cinq et sept ans.

Siège d’Eau de Paris19, rue Neuve-Tolbiac

Paris 13e

Tél. : 01 58 06 34 00

Expositions et informations sur l’eauEau de Paris- Pavillon de l’eau

77, avenue de VersaillesParis 16e

Tél. : 01 42 24 54 02

Conception graphique et réalisation : Pixelis

Rédaction : service Communication d’Eau de Paris / Pixelis

Crédits photos :Bruno LevyNicolas Asselin de BeauvilleGilles TargatCyril DupontRaphaël DemaretArnaud Bouissou - MEDDE/MLETFrançois Grunberg - Mairie de ParisSophie Robichon - Mairie de ParisJulie Bourges

Charles DupontÉmile Luider – Inner FranceGilles Leimdorfer – Inner FranceAgnès Varraine LécaMuriel DovicPhilippe BaudouinMarc Verhille – Mairie de ParisCen Centre/ Benoît Allard Gilles Lecuir – Natureparif Eau de Paris

Contact usager et abonnés

Un service disponible 24h/24 et 7J/7

Impression : France Repro / brochure imprimée sur papiers recyclables répondant aux normes PEFC.

Remerciements à Jean-Marc Bernard (chargée de mission « planifi-cation et biodiversité » à la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie), Pascal Rault (directeur adjoint du service Travaux spéciaux de la SADE), Laurent Renou (directeur de l’association Points d’information et de médiation multiservices), Frédéric Barrez, Bruno Dupont, Armelle Bernard, Katarina Krcunovic, Jean-Michel Laya, Loïc Étard, et Nathalie Ribon (Eau de Paris), ainsi qu’aux directions d’Eau de Paris qui ont participé à la réalisation de ce rapport.

Visuels d’ouverture de partie (p. 17, 27, 49, 63 et 73) : Extrait de Paris + 2°C – Et alors, architectes – www.etalors.eu

Photo de couverture : Extrait de Paris + 2°C – Et alors, architectes – www.etalors.eu

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Eau de Paris est certifiée ISO 001/2008 ISO 14001/ 2004 et OHSAS 18001/2007 pour l’ensemble de ses activités liées à la production, au transport et à la distribution de l’eau potable. Eau de Paris a reçu le label égalité au titre de son engagement en faveur de l’égalité femmes-hommes ainsi que le label diversité.

19 rue Neuve-Tolbiac75013 Paris www.eaudeparis.fr