Ce que la FNAB a fait en 2018 Le budget 2018 de la FNABQui fait quoi à la FNAB ?

RAPPORT D’ACTIVITÉ* 2018 *

Une exigence inclusive

« Voici maintenant 40 ans que la FNAB et son réseau accueillent les bras ouverts toute personne souhaitant “passer à la bio”. Quels que soient son parcours professionnel, son histoire familiale, son orientation politique ou syndicale, ses envies ou parfois ses préjugés. Nous avons toutes et tous entendu un jour “Dans le réseau, on accueille tout le monde mais pas n’importe qui !”. Amener des “moi”, par essence tous différents, vers le “nous” au projet partagé, voici l’idée d’un collectif constitué. D’aucun-ne-s franchiront aisément le fossé de l’altérité, pour d’autres le chemin sera plus long. Mais tou-te-s tendront vers un idéal. Reste à le rendre commun.Pourtant, à l’heure du changement d’échelle de l’agriculture biologique, les moins sereins évoquant une industrialisation de la bio, nous devons réaffirmer nos valeurs, notre goût pour l’équilibre entre environnement, économie et social. L’affirmation d’un cahier des charges européen public n’est pas contraire à l’idée d’une démarche de progrès ambitieuse. La prise de conscience de notre relation au règne animal et à son bien-être ne s’oppose pas à la pérennité de l’élevage. La théorisation d’un régime de valeurs au travers d’une charte n’empêche pas l’opérationnalisation économique de celle-ci. La persistance en nous d’archaïsmes patriarcaux n’inhibe nullement notre détermination à renforcer la place des femmes dans notre réseau. Des communiqués de presse parisiens aux manifestations toulousaines, ligériennes ou bourguignonnes, du siège d’une agence de paiements à Limoges aux rencontres des décideurs politiques aux quatre coins de la France : clamer, c’est exister ensemble. Saisir le Défenseur des Droits n’exclut pas d’être acteur de ses devoirs. Et c’est dans cet état d’esprit, avec cette pugnacité que nous pouvons célébrer quelques-unes de nos entreprises syndicales 2018 et envisager leurs poursuites en 2019. »

ÉDITO DU PRÉSIDENT

Guillaume Riou

Président de la FNAB

Retrouvez les principaux gains syndicaux obtenus par la FNAB en 2018 dans la Lettre des gains syndicaux.

LE BUDGET 2018 DE LA FNAB

À quoi votre cotisation a-t-elle servi ?

78% Activités syndicales : 331 919 €

21% Cofinancement Casdar : 87 758 €

2% Cofinancement Eau et Bio : 7 463 €

2% Installation Transmission 2% Filières émergentes 3% Expérimentation recherche

8% Expertise producteurs

6% Réglementation

9% Autres5% Affaires européennes 5% Appui Normandie 7% Relations extérieures

21% Aides bio

32% Vie associative (AG, CA, journées d’hiver, indemnités)

2% Cofinancement Eau et Bio

À quoi sont-ils affectés ?

42%6%

7%

17%

22%

7%

Programme CASDAR 823 836 € Expertise producteurs 9% Réglementation 7% Références technico-économiques 4% Communication Enseignement 3% Expérimentation recherche 3% Filières émergentes 2% Installation Transmission 2% Autres actions 12%

Prestations 418 504 € Prestations Transformateurs 6% Prestations Restauration Collective 14%Prestations diverses 2%

Charges (hors exceptionnel) : 1 943 999 €

Autres 127 493 €

Actions syndicales 334 336 €

Programmes d’appui au dynamiques territoriales 129 388 €

Programme de transfert et valorisation de bonnes pratiques bio 110 442 €

D’où viennent les financements ?

Près de 2 millions d’euros ont été engagés en 2018 pour financer les actions de la FNAB.

L’exercice 2018 s’est soldé par un résultat courant positif de 48 884 €.

Subvention MAA - CASDAR 659 069 € Subventions AFB 139 919 € Subvention MTES 60 000 € Autres subventions/aides 91 603 € Cotisations 427 140 € Ventes de prestations 447 056 € Autres produits 168 096 €

Produits : 1 992 883 €

CE QUE LA FNAB A FAIT EN 2018Les activités de la FNAB se sont organisées en 2018 autour de plusieurs missions principales, portées par les administrateurs et administratrices, les secrétaires nationaux et l’équipe salariée : l’animation du réseau, la défense des paysan-ne-s bio, le plaidoyer pour la bio, les services aux adhérent-e-s, et l’animation de la réflexion autour de notre projet et de notre gouvernance.

17 commissions thématiques : • Viande • Volailles • Lait • Maraîchage • Arboriculture • Viticulture • Grandes cultures • Apiculture • PPAM • Réglementation • Aides • Restauration collective • Installation-transmission • Communication • Eau • Enseignement-formation • Gestion des risques (création fin 2018)

12 groupes de travail ad hoc : • Caprins • Juridique Lait • Porcs circuits courts • Bien-être animal • Références élevage • Semences • CTS • Europe • Magasins spécialisés • Énergie-Climat • Territoires • Femmes et bio

Animer le réseau des productrices et producteurs bio et construire des positions nationales

En tant que tête de réseau, la FNAB anime, coordonne et crée du lien entre les structures adhérentes du réseau FNAB.

Le socle de ce fonctionnement, ce sont les commissions et groupes de travail auxquels participent des producteurs, productrices et salarié-e-s de toutes les régions. Les secrétaires nationaux et les salarié-e-s de la FNAB y font vivre les échanges qui permettent notamment de construire des positions nationales sur des sujets de fond ou d’actualité.Ces commissions nourrissent les débats et les décisions du Conseil d’administration et du bureau de la FNAB et sont à la base du travail de plaidoyer et de développement de la FNAB.

Porter le plaidoyer pour l’agriculture biologique et ses paysan-ne-s

Sur la base des positions élaborées en commissions et CA, la FNAB porte la parole des productrices et producteurs bio auprès de ses partenaires institutionnels, professionnels, associatifs et dans les médias. Une activité de plaidoyer qui mêle défense des paysan-ne-s bio et contribution à la transition écologique et agricole de la société.

Porter et défendre la parole des paysan-ne-s bio du réseau FNAB :• Des rendez-vous réguliers avec les services et cabinets des ministères, dans les enceintes parlementaires, avec les différentes instances de l’Union Européenne, les Agences de l’eau, les associations d’élu-e-s, etc. pour porter nos positions. Parmi celles-ci, citons notamment le sujet des aides bio et de la PAC, la révision du règlement bio, le cuivre, les financements des formations des porteurs de projet, le plaidoyer pour que les éleveur-se-s en conversion en lait puissent choisir leur client et résilier leur contrat conventionnel sans pénalité, etc.• Le travail au CNAB de l’INAO pour une réglementation bio exigeante et adaptée aux enjeux du terrain, comme par exemple la défense en 2018 du modèle « porcs sur paille » dans le guide de lecture.• Le lancement fin 2018 d’une démarche juridique concernant les retards de paiement des aides bio, avec la saisine du Défenseur des droits en octobre et la préparation d’une saisine des tribunaux (lancée en février 2019).• Une implication renforcée dans IFOAM EU, avec la réélection de Sylvie Dulong au bureau d’IFOAM EU, et des relations régulières avec les organisations paysannes bio européennes.• Une mobilisation au sein de l’Agence Bio via nos représentant-e-s à son Conseil d’administration et dans ses commissions (filières, communication, territoires, restauration collective).• Une représentation dans les commissions bio de plusieurs interprofessions et dans les conseils spécialisés de FranceAgriMer pour participer au dialogue de filière et y défendre la place de l’agriculture biologique. En 2018, nous avons par exemple obtenu le doublement du budget alloué par le CNIEL à la communication sur les produits laitiers bio (budget de 502 000 € en 2018), pour accompagner l’arrivée des nouveaux volumes. Nous avons également défendu au sein de la Commission Bio d’Interbev la mise en place d’indicateurs de coûts de production et de prix de marché en filières viande bio dans le cadre de la loi Agriculture et Alimentation.

• Un colloque pour initier la construction d’une filière plants de vigne certifiés bio avec les pépiniéristes, la recherche, les interprofessions et l’administration.• Une journée de rencontre entre les éleveurs et éleveuses du réseau FNAB et des organisations de défense des animaux d’élevage pour échanger sur le bien-être animal en bio et travailler à l’amélioration des pratiques, en lien avec les attentes sociétales.

Contribuer à la transition écologique et agricole par le développement de la bio :• La participation à la construction des politiques publiques, notamment en 2018 le Plan Ambition Bio 2022, la loi Agriculture et Alimentation issue des Etats Généraux de l’Alimentation (EGA) et les 11es programmes d’intervention des Agences de l’eau pour y faire inscrire des actions et des soutiens financiers ambitieux pour le développement de la bio.• Un engagement aux côtés de nos alliés du secteur associatif : en particulier en 2018, la plateforme Pour une autre PAC, pour défendre notamment des paiements pour services environnementaux pour la bio dans la prochaine PAC, et la plateforme autour des EGA pour un plaidoyer commun sur la loi Agriculture et Alimentation (20 % de bio en restauration collective notamment).• Des collaborations avec les autres organisations de développement agricole et rural (dites ONVAR) : une rencontre inter-ONVAR sur l’innovation sociale ; le projet commun avec Terre de liens et le BASIC de construction d’un “convertisseur alimentaire” ; le projet MCDR Réseau bio climat avec le Réseau Action Climat, GERES, l’InterAfocg et Energie Partagée ; des réponses en commun à des appels à projet avec la FNCUMA sur les contaminations, avec l’ITAB pour un plan cuivre…• Une visibilité médiatique importante : 18 communiqués de presse diffusés seuls ou avec nos partenaires en 2018, 2 tribunes publiées dans des médias nationaux et de très nombreuses reprises dans la presse nationale agricole et généraliste.

Offrir des services aux adhérent-e-s

La force d’un réseau est de pouvoir partager les innovations techniques et économiques du terrain au bénéfice de tous-tes les adhérent-e-s. En 2018, cette mission s’est concrétisée par :

Apporter des ressources techniques aux productrices et producteurs :• + de vingt lettres filières diffusées autour du site web Produire Bio. • Des guides et publications créées sur l’apiculture bio, l’installation en porcs bio, les pratiques favorables au climat, les semences potagères, les PPAM...• Le développement d’une bourse aux fourrages nationale, d’un outil de suivi de trajectoires d’installation en maraîchage bio diversifié, d’une plateforme de collecte de références technico-économiques et d’accompagnement administratif en grandes cultures, d’un outil d’aide à la décision pour la fertilisation en maraîchage ou encore d’une grille de collecte de références technico-économiques en porcs bio circuits courts.• Des projets de recherche-expérimentation associant la FNAB pour lever les freins techniques : projet MMbio (avec l’ITAB, l’APCA, etc.) sur les références pour les micro-fermes en maraîchage ; projet MILPA (Blédina-ITAB) sur les sols.

Faire monter en compétence le réseau FNAB dans l’accompagnement technique :• Une vingtaine de formations (développement du légume de plein champ, accompagnement du désherbage mécanique, expérimentation paysanne en viticulture, techniques d’animation, etc.), 5 « journées métiers » (lait, grandes cultures, maraîchage, territoires et installation) et 2 voyages d’étude (betterave sucrière, innovations en vergers de pommes et poires) pour les conseillers-ères ou administrateurs-rice-s.• Un partenariat national pour faciliter les coopérations locales avec l’enseignement agricole (diffusion aux DRAAF de la convention signée en 2017 avec la DGER pour déclinaison en région).

Renforcer les modèles économiques des fermes :• Une journée métier inter-filières et des formations sur les prix de revient, la création de structures collectives de commercialisation, l’accompagnement des producteurs et productrices bio dans leurs stratégies commerciales ou sur la contractualisation en filière laitière et ses incidences lors de la conversion.• La poursuite des rencontres avec les acteurs de la distribution (grande distribution et magasins spécialisés) pour comprendre leurs stratégies de développement, les sensibiliser et les former aux conditions de durabilité des filières bio, et travailler à des projets concrets de collaboration pour construire des partenariats équitables avec l’amont.• Le développement de nouveaux débouchés pour les producteurs et productrices : poursuite du partenariat avec Picard Surgelés en PACA et élargissement du projet à la région Sud-Ouest afin de proposer aux consommateurs des fruits et légumes bio, surgelés et régionaux issus de filières équitables dès début 2020 ; lancement d’une collaboration de 3 ans avec Blédina pour la relocalisation de ses approvisionnements en France via l’accompagnement technique et économique de producteurs en conversion (50 d’ici 2022) et l’appui à la mise en place d’une démarche de contractualisation équitable avec ses fournisseurs ; élargissement du projet Manger bio local en entreprise avec Orange.

Repenser notre projet et notre fonctionnement

L’AG 2018 de la FNAB a donné au CA le mandat de remettre à plat les statuts de la FNAB, de travailler à la refonte du projet politique et du modèle économique de notre réseau.

Remettre à plat la gouvernance et travailler le projet politique :Un groupe de travail s’est donc mis en place pour aller plus loin dans la réforme des statuts de la tête de réseau et avancer notamment sur deux points qui avaient été identifiés fin 2017/début 2018 : • le lien entre le terrain et la FNAB (place des GAB dans la gouvernance, circulation de l’information entre les différentes structures)• le lien entre la FNAB et l’extérieur (place des acteurs économiques et de la société civile dans la gouvernance). Ce groupe s’est réuni deux fois et a commencé à élaborer des propositions au CA de la FNAB. Des analyses juridiques ont été apportées pour mieux comprendre ce qui devait changer dans les statuts. En parallèle de ce travail, une réflexion sur le projet politique a été lancée, la gouvernance ne pouvant se penser qu’au service du projet. Le groupe de travail gouvernance a proposé au CA FNAB de se fixer comme horizon une AGE accolée à l’AG 2020, afin de laisser au débat le temps de se dérouler dans les GAB et les GRAB pour que les changements soient au plus proche des besoins et attentes des adhérent-e-s du réseau. La suite donc en 2019...

Renforcer les modèles économiques et sociaux des structures :Alors que les soutiens publics aux GAB, aux GRAB et à la FNAB se complexifient ou s’amenuisent, la pérennité des structures repose sur notre capacité à inventer de nouveaux modèles de financement. Cela passe notamment par une diversification des sources et modes de financement, en explorant plus fortement le travail en prestations et les opportunités de financements privés (fondations, acteurs de l’aval, etc.). En 2018, la FNAB a travaillé à la refonte de nos modèles économiques via : • L’élaboration d’un cadre commun pour construire des partenariats avec des opérateurs économiques. Proposé par un groupe de travail mandaté par le CA FNAB, ce document décline les valeurs de la Charte FNAB en une méthodologie opérationnelle (étapes, questions à se poser). Dans un contexte où la collaboration avec le secteur marchand apparaît comme une perspective porteuse pour nos structures et notre projet politique, ce travail est une première proposition qui a vocation à être enrichie par les retours de terrain.• La structuration, par un groupe de travail national, d’une offre de prestations (conseil, formation, accompagnement) du réseau FNAB, sous forme d’un catalogue à destination des magasins en recherche d’approvisionnements bio et locaux.• L’élaboration d’une offre de prestations pour accompagner Blédina dans la relocalisation de ses approvisionnements. Le plan d’actions sur 3 ans, construit en lien avec les GRAB, sera mis en œuvre par le réseau sous coordination de la FNAB.• Le soutien financier et humain à l’Association Bio Normandie, en redressement judiciaire, avec la construction d’un projet de reprise de la structure.Enfin, sur le plan social, l’accord de référence du réseau FNAB a été révisé par le groupe de travail Chantier social. Une réunion inter-régionale a été organisée spécifiquement sur les sujets sociaux fin 2018. Ce travail se poursuit depuis avec la refonte de la grille des emplois et rémunérations, afin d’apporter un cadre de référence pour les structures du réseau.

C’est de votre adhésion et grâce à l’implication de vous toutes et tous, producteurs et productrices, adhérent-e-s, mandaté-e-s, secrétaires nationaux, administrateurs et administratrices à tous les échelons, salarié-e-s des GAB et des GRAB, que la FNAB puise sa légitimité et son expertise.Merci à toutes et tous pour votre engagement à nos côtés.Demain, continuons à porter ensemble le projet d’une agriculture biologique durable, cohérente et solidaire !

La FNAB, forte de ses 10 000 producteurs et productrices bio adhérents, est le seul réseau professionnel agricole de défense et de développement de l’agriculture biologique en France.

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Edition : FNAB - 40 rue de Malte - 75011 ParisDirecteur de publication : Guillaume RiouRédaction : équipe FNABCréation graphique : Agence HumanCrédits photos : Bio de Provence, Civam bio 09, FNAB, GAB 44, GAB 39, Agribio84-13Publié en avril 2019ISSN 2610-5829