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2006 Rapport d’activités Visite du Jardin Botanique Alpin du Lautaret (nouvelle rocaille Andes/Patagonie) lors du congrès international des Jardins Botaniques Alpins et Arctiques (6-9 septembre 2006)

Rapport d’activités 2006 · 2014. 11. 27. · 1 page Introduction 2 I. Bilan de la fréquentation du JBAL 3 II. Activités botaniques et horticoles 1. Accueil des stagiaires au

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2006Rapport d’activités

Visite du Jardin Botanique Alpin du Lautaret (nouvelle rocaille Andes/Patagonie) lors du congrès international des Jardins Botaniques Alpins et Arctiques (6-9 septembre 2006)

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Personnel permanent SAJF Nom Statut TempsDirecteur AUBERT Serge MC UJF 40%

Responsables RecherchesBLIGNY Richard DR CNRS 10%

LAVOREL Sandra DR CNRS 10%

Responsable Botanique DOUZET Rolland PRAG UJF 50%

Responsable Serres KUNTZ Marcel DR CNRS 10%

Responsable administrative LANGEVIN-TABOURET Vanessa AI CNRS 10%

Chef de cultures HURSTEL Richard Tech. UJF 100%

Adjointe aux cultures LEPLAN-ROUX Joëlle Adj. Adm. Pr. UJF 80%

Gestion financièreCHABOUD Christelle Adj. Adm. UJF 10%

SAGNIMORTE Florence Tech. CNRS 10%

Personnel saisonnier contractuel du JBAL

• Technicien horticolePERRIER Christophe (contractuel UJF, 3 mois)

• Hôtesses d’accueilCUGNOD Christelle (contractuelle UJF, 3 mois 1/2) ), GIRARD Isabelle (contractuelle UJF, 3 mois 1/2)

Stagiaires du JBAL (statut de stagiaires ou de collaborateurs bénévoles)

• Stages horticolesBONARDAU Cécilia (Lycée horticole Saint-Ismier) ; DEMAZURE Aurore (Lycée horticole Saint Ismier) ; DENOTS Claude (retraité Jardin Botanique de Caen) ; DURET Thibaud (CFPPA Château Farine); GOUBIER Mathilde (IUT Biologie Lyon); GRATEAU Loïc (Lycée horticole Saint Ismier); MACABIES Germain (Bac Pro Chambéry); NESPOULOS Cyril (BTS Lycée horticole Romans); NOURY Hélène (CFPPA Châ-teau Farine) ; PICHON-MARTIN Christelle (L3 Université Perpignan); PORCHER Claire (BTS Lycée horticole Romans); POUCHKAREF Joris (Bac Pro Lycée horticole Orange); RUIZ Anne (IUT Biologie Lyon)• Stages visites guidéesBARRAL BARON Guillaume (L3 UJF) ; FASBIND Gaëlle (L3 UJF) ; GRAINDORGE Matthieu (L3 UJF) ; GROSS Marina (L1 UJF) ; PERIER-MUZET Laurent (L3 UJF); SYRE Thibaud (L1 UJF)• Stage « Arboretum du Lautaret »ESPENEL Nicolas (L3Pro, Univ. Limoges)• Formation permanenteFLANDRIN Michel (Chef jardinier, Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris); LEVASSEUR Angélique (Servive Espaces Verts de Gous-sainville l’Orcher)

Résidence d’artistesDANTON Philippe (botaniste attaché au Muséum National d’histoire naturelle de Paris, illustrateur)HALLE Francis (Prof. honoraire à l’Université de Montpellier, spécialiste de l’architecture des plantes

Personnels permanents et postdocs accueillis au Chalet-laboratoire (hors personnel de la station alpine)

• Recherches en biologie/physiologie/écologie végétaleCAVIERES Lohengrin (Prof. Univ. Concepción, Chili) ; COLACE Marie-Pascale (IE-CNRS/LECA-TDE) ; GALLET Christiane (MC-Univ. Savoie/LECA-TDE) ; GIRARD Geneviève (AI-CNRS/LECA-TDE) ; GIREL Jacky (IR-CNRS/LECA-TDE); GRIGULIS Karl (postdoc LECA-TDE) ; NOGUES Salvador (Prof. Univ. Barcelone); STREB Peter (MC, Paris XI); TILL-BOTTRAUD Irène (DR CNRS/LECA-TDE)Contractuels LECA-TDE: BAYLE Cécile (15 mai-30 juillet), PELLET Gilles (juillet)

• Autres recherchesBODIN Xavier (thèse IGA - UJF), KRYSIECKI Jean-Michel (M1 IGA-UJF), THIBERT Emmanuel (Cemagref, Grenoble), ROSE Christophe (INRA Nancy), TRARIEUX Manu (M2 IGA-UJF)

Stagiaires recherche

• ThèsesBAPTIST Florence (UJF/TDE); GRASSEIN Fabrice (UJF/TDE) ; GROSS Nicolas (UJF/TDE); IBANEZ Sébastien (UJF/TDE) ; PUSCAS Mihai (UJF-TDE); QUIROZ Constanza (Univ. Concepción, Chili), VIARD-CRETAT Flore (Univ. Montpellier)

• Stages L3, M1, M2, Ecoles d’ingénieursALBERT Cécile (M2 - INAPG), BERMAN Sandra (M2 EBE - INAPG-PARIS VI-ENS-PARIX XI), BUFFET Mathieu (M2 BEE - UJF), DOUBLIER Laure (M1BEE - UJF), DUJARDIN Gaylord (M1 BOP - Rouen), FLAHAUT Céline (ENITA Clermont-Ferrand), GIFFARD Brice (M1 BOP - Rouen), GUILLEMIN Romain (M2 BEE - UJF), LAURREAU Constance (M1, Paris XI), LEFEVBRE Marianne (L3 - Univ. Montréal), ROLLAND Gaelle (M1, Paris XI)

Organigramme de la Station Alpine Joseph Fourier (SAJF)

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I. Bilan de la fréquentation du JBAL 3II. Activités botaniques et horticoles

1. Accueil des stagiaires au JBAL2. Introduction d’espèces nouvelles au JBAL3. Aménagements horticoles4. Index seminum5. Bibliothèque de la Station Alpine6. Photothèque de la Station Alpine7. Expéditions botaniques8. Participation à des manifestations9. Congrès des Jardins alpins et arctiques10. Expertise botanique11. Arboretum Robert Ruffier-Lanche

444555666777

III. Activités pédagogiques1. Visites guidées du JBAL2. Accueil des enfants3. Stages/cours de botanique et d’horticulture4. Vulgarisation scientifique5. Activités artistiques

888889

IV. Activités de recherche1. Introduction2. Activités en 2006 pour les principaux thèmes

A. Physiologie et métabolisme des plantes alpinesB. Ecologie évolutiveC. Ecologie fonctionnelle

3. Autres thèmes de recherche4. Publications/communications en 20065. Organisation d’un workshop

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11111315222324

V. Activités de communication1. Au niveau des média2. Autres actions au niveau local3. Autres actions au niveau national

25252526

VI. Bilan financier1. Recettes/dépenses UJF2. Recettes/dépenses CNRS3. Compléments

26262727

VII. Avancement des projets de la Station Alpine Joseph Fourier1. Mise en place d’un conseil scientifique2. Renouvellement du statut UMS auprès du Ministère et du CNRS3. Avancement du CPER de la région Rhône- Alpes4. Autres protagonistes des projets concernant le col du Lautaret5. Projets à court terme

272728282828

VIII. AnnexesAnnexe 1 : Images des activités à la Station Alpine Joseph FourierAnnexe 2 : Liste des plantes introduites au JBAL en 2004Annexe 3 : Résidence d’artistes au JBALAnnexe 4 : Revue de presse (extraits)Annexe 5 : Avis du CNRS et du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche

292932333637

Acronymes ANR, Agence Nationale pour la Recherche; BEE, Biologie Ecologie et Environnement, CEFE, Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive ; CCB, Commu-nauté de Communes du Briançonnais ; CCVS, Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées ; CEMAGREF, Centre National du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux et des Forêts ; CNRS, Centre National de la Recherche Scientifique ; CPER, Contrat de Projets Etat-Région ; CR, Chargé de Recher-ches ; DAA, Diplôme d’Agronomie Approfondie ; DR, Directeur de Recherches ; EBE, Ecologie, Biodiversité, Evolution ; ENSA-M, Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Montpellier ; ENSA-R, Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Rennes ; ENSH, Ecole Nationale Supérieure d’Horticulture ; EPHE, Ecole Pratique des Hautes Etudes ; GPB, Génétique des Populations et Biodiversité (équipe de recherche du LECA); IE, Ingénieur d’Etudes; IGA, Institut de Géogra-phie Alpine (UJF); INA-PG, Institut National Agronomique Paris-Grignon, INHA, Institut National d’Horticulture d’Angers; INRA, Institut National de la Recherche Agronomique ; ITS, internal transcribed spacer; IUP, Institut Universitaire Professionnalisé ; LECA, Laboratoire d’Ecologie Alpine; LTHE, Laboratoire d’Etude des Transferts en Hydrologie et Environnement ; JBAL, Jardin Botanique Alpin du Lautaret ; LEGTA, Lycée Enseignement Général et technique Agricole ; M1, mas-ter 1ère année (anciennes maitrises, Bac + 4); M2, master 2ème année (anciens DEA et DESS, Bac + 5); MC, Maître de Conférences ; ONF, Office National des Forêts ; PACA, Région Provence Alpes Côte d’Azur; PCV, Laboratoire de Physiologie Cellulaire Végétale; PDC, laboratoire Plastes et Différenciation Cellulaire; PEX, Perturbations Environnementales et Xénobiotiques (équipe de recherche du LECA); PRAG, Professeur Agrégé; REE, Réseau Education et Environne-ment ; SAJF, Station Alpine Joseph Fourier; SSCP, single stranded conformation polymorphism; TDE, Traits fonctionnels Des végétaux et fonctionnement des Ecosystèmes (équipe de recherche du LECA); TDR (Times Domain Reflectometry); UFR, Unité de Formation et de Recherche ; UJF, Université Joseph Fourier; VISTA, Vulnerability of ecosystem services to land use change in traditional agricultural landscapes.

Sommaire

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IntroductionDepuis septembre 2005 la direction du CNRS et de l’Université Joseph Fourier ont décidé la création de l’Unité Mixte de Services (UMS 2925) dénommée Station Alpine Joseph Fourier (organigramme présenté sur la page précédente). Cette Unité regroupe:

au col du Lautaret (2100 m), un ensemble unique en Europe avec le Jardin Botanique Alpin du Lautaret (JBAL créé en 1899) et le Chalet-laboratoire (créé en 1989) ;

à Grenoble, l’Arboretum Robert Ruffier-Lanche (créé en 1966).

Les missions de cette Unité sont:le développement sur le site du Lautaret d’une

plate-forme de recherche sur les plantes et les écosystèmes de montagne, selon plusieurs approches : écologie, écophysiologie, biochimie et génétique (voir §IV.);

une expertise en botanique alpine (voir § II.);l’entretien et la valorisation des collections

botaniques: plus de 2100 espèces de plantes des montagnes du monde cultivées au Lautaret ; banque de graines de plus de 1500 espèces; herbiers; banque d’images (voir §II.);

la diffusion des savoirs: cette activité de tourisme scientifique concerne en priorité la sensibilisation du public à la biodiversité de la flore des montagnes du monde et à la vulnérabilité des écosystèmes de montagne aux changements globaux (site du Lautaret). Elle concerne aussi l’arboretum Robert Ruffier-Lanche sur le site de Grenoble (voir § III.).

Ces projets nécessitent deux constructions importantes (voir §VIII.):

à Grenoble, des serres permettant la culture en conditions contrôlées des plantes, avec notamment des serres froides. Ces serres serviront aussi bien à cultiver des plantes modèles de laboratoire en conditions normales ou froides, ainsi que des plantes alpines qui jusqu’ici ne peuvent être étudiées qu’en été au Lautaret ;

au Lautaret , un bâtiment d’accueil des chercheurs et du public. En effet, le chalet-laboratoire est saturé, tant pour le logement que pour les espaces de travail (voir §IV). Le développement de nouveaux projets scientifiques et l’ouverture européenne ne peuvent s’envisager sans une extension. De même les capacités d’accueil du public sont très limitées compte tenu du succès du Jardin : expositions présentées dans un espace réduit ; absence d’auditorium pour des conférences et des réunions scientifiques.

La saison 2006 a permis de mener à bien de nombreuses activités:

Au JBAL, la saison est marquée par une fréquen-tation en forte baisse, une tendance qui paraît générale dans la région et qui mérite une réflexion des acteurs du tourisme. Malgré cela, de nombreuses actions sont à noter: nombreux aménagements nouveaux, expéditions bota-niques, record du nombre de graines mises à l’échange, organisation d’un congrès international des Jardins Botani-ques Alpins et Arctiques, initiation d’une résidence d’artis-tes, expositions et conférences.Les limitations de ces activités sont essentiellement d’or-dre financier (achat d’un autre véhicule, ce qui éviterait les nombreux kilomètres effectués avec les véhicules per-sonnels, réalisation d’une nouvelle signalétique au sein du JBAL, aménagement de l’arboretum du Lautaret, édition de brochures et de livres de vulgarisation scientifique, or-ganisation d’expositions de plus grande ampleur, etc.). Les contraintes viennent également du très peu de personnel

••

permanent impliqué dans les activités du JBAL au Lautaret. En particulier, un seul technicien horticole permanent, R. Hurstel, doit être présent au Lautaret de mi-mai à fin sep-tembre, une contrainte difficilement compatible avec une vie de famille à Grenoble. Un technicien saisonnier, cette année Christophe Perrier, a été embauché. Néanmoins, la pérennité d’un tel poste est un problème récurrent: diffi-culté à retrouver quelqu’un chaque saison, paiement des allocations chômage selon les cas, emploi à l’année im-possible faute de budget suffisant. L’absence d’un anima-teur permanent est également une limitation par rapport à la plupart des structures touristiques. L’accueil d’étudiants-guides du JBAL (voir §II.1.) comble en partie ce déficit, mais leur encadrement est limité par le manque de temps du personnel permanent et des activités sont impossibles (ac-cueil des enfants, visites à thèmes, etc.).

Les recherches menées au Lautaret ont une vitalité attestée par le nombre de projets développés par plusieurs laboratoires qui travaillent à diverses échelles, de la mo-lécule à l’écosystème (§IV.) et par les nombreuses publi-cations dans des revues internationales (7 publications en 2006). L’année 2006 marque le début d’un projet consacré à Arabidopsis thaliana, le modèle utilisé dans la plupart des laboratoires travaillant sur la physiologie et la génétique des plantes. Ce projet correspond au début de l’implication du laboratoire PDC (Plastes et Différenciation Cellulaire) dans l’utilisation des potentialités du Lautaret: conditions envi-ronnementales d’altitude, chalet-laboratoire et JBAL.On notera également le développement du projet MI-CROALP qui vise à caractériser la diversité des microorga-nismes des sols alpins. Ce projet montre l’intérêt d’une dis-cipline nouvelle, la microbiologie environnementale, pour les systèmes alpins. Ces études sont particulièrement impor-tantes dans le contexte du réchauffement climatique qui pourrait activer la respiration de ces microorganismes et entraîner une augmentation du CO2 atmosphérique.Malgré l’intérêt du CNRS pour ces recherches (§VI. et an-nexe 5) le financement des recherches reste problémati-que (appareillages, déplacements, analyses des échan-tillons) avec notamment un succès très limité aux appels d’offre de l’ANR (Agence Nationale de la Recherche).

L’aménagement de l’Arboretum Robert Ruffier-Lanche s’est poursuivi, avec la mise en place de nou-veaux panneaux de présentation des arbres (subvention de la région Rhône-Alpes, du conseil Général de l’Isère et de la communauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole). Le partenariat pour l’entretien entre SAJF (J. Leplan-Roux et R. Hurstel) et le Service Aménagements de Grenoble Universités se traduit par un Arboretum de plus en plus beau au dire des visiteurs toujours plus nombreux, en particulier les écoles qui visitent l’arboretum et le sentier planétaire Manuel Forestini qui lui est associé. A noter la mise en place en 2006 d’un partenariat avec le lycée hor-ticole de Saint-Ismier pour l’élégage des grands arbres et l’instauration de visites guidées (lundi 14h), à l’initiative de Joëlle Leplan-Roux.

Les efforts menés dans le domaine de la communi-cation ont permis de faire parler de la SAJF tant au niveau local que national (voir § V.), avec notamment des articles dans le journal du CNRS (diffusion nationale à l’ensemble des personnels, à la presse) et dans la revue Point de vue - images du monde.

Le manque de personnel permanent et le faible budget proportionnellement aux activités et aux projets limitent les actions de la Station Alpine Joseph Fourier. Des financements alternatifs sont à rechercher (voir § VI. & VII.).

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I. Bilan de la fréquentation du jardinLe jardin a ouvert ses portes du 3 juin au 24 septembre, avec gratuité de l’entrée du 3 au 10 juin et du 4 au 24 sep-tembre. Du 10 juin au 3 septembre, la boutique-accueil a été ouverte tous les jours de 10h à 18h, avec des tarifs ré-duits d’entrée en début de saison à cause du faible fleuris-sement du jardin (10-17 juin) et en fin de saison (28 août-3 septembre).La fréquentation s’est élevée à environ 17400 visiteurs, soit 15491 entrées payantes (tableau 1) et environ 1900 entrées gratuites (enfants de moins de 12 ans, scolaires, accompa-gnateurs, journalistes). Un recensement précis utilisant des tickets numérotés a montré que les entrées non payantes représentent environ 10% des entrées payantes.Parmi les entrées payantes on note 74 % de tarifs pleins et 26 % de tarifs réduits (12-18 ans, groupes, entrée groupée avec les Téléphériques de La Grave-la Meije, carte d’hôte de l’office de tourisme de Serre Chevalier, passeport des gîtes de France des Hautes-Alpes).Les tableaux 1 et 2 et la figure 1 laissent apparaître une fré-quentation en baisse de 16% par rapport à la saison 2005, elle même en baisse de 9% par rapport à la saison 2004, et en baisse de 22% par rapport à la moyenne 2002-2005.Cette baisse de fréquentation est préoccupante compte

Mois Juin Juillet Août Septembre TotalEntrées payantes 2 002 7 282 5 951 256 15 491Moyenne/jour 95 235 192 85 180

Année 2002 2003 2004 2005 2006 Moyenne 2002-2005

Entrées payantes 18 036 22 614 20 208 18 395 15 491 19 813

Moyenne/jour 220 283 235 198 180 234

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Jour de la saison 2006

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Figure 1. Suivi journalier des entrées payantes en 2006 (dimanches représentés en noir)

Tableau 1. Entrées payantes au JBAL en 2006

Tableau 2. Evolution des entrées payantes depuis 2000

tenu de l’effort de communication qui a été amplifié lors des 3 dernières années (voir plus loin § V). Les conditions météorologiques sont en partie responsables de cette mauvaise saison, avec notamment un important retard de la végétation en début de saison (environ 2 semaines par rapport aux dernières années) et le mauvais temps (pluie, neige et froid) durant une grande partie du mois d’août. L’effet « coupe du monde » (juin-début juillet) est égale-ment à prendre en compte, avec des touristes qui ne sont pas partis sur cette période. Une explication supplémentai-re à cette faible fréquentation concerne le fait que beau-coup de touristes qui viennent ou reviennent dans la région ont déjà visité le JBAL. Lors des 20 dernières années, ce sont environ 400 000 visiteurs qui ont été accueillis. Même si 30% des visiteurs du Jardin reviennent plusieurs fois (voir l’en-quête réalisée en 2005) il devient de plus en plus difficile de trouver de nouveaux visiteurs, compte tenu du fort taux de fidélisation de la clientèle de la région.Enfin, la baisse de fréquentation s’inscrit aussi dans un contexte de baisse générale de la fréquentation touristi-que de la région et de la montagne en général. Une ré-flexion générale des professionnels du tourisme est néces-saire pour réfléchir aux raisons de cette baisse d’attractivité de la montagne.

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II. Activités botanique et horticole(voir aussi les images en annexe 1)

1. Accueil des stagiaires au JBAL22 stagiaires, nourris et logés par le JBAL, ont été accueillis lors de la saison 2006.

• 14 stagiaires horticoles ont participé à l’entretien et à l’aménagement du JBAL ainsi qu’à l’ensemble des autres activités comme le tri de graines (figs. 23 et 24). La plupart des stages s’inscrivent dans la formation des stagiaires : validation des diplômes de Bac Pro (Lycées horticoles de Saint-Ismier, d’Orange, de Romans), d’IUT (IUT Biologie à Lyon). Dans les autres cas, il s’agit d’un stage complétant une formation en cours ou qui vient de se terminer (comme pour la formation de Jardinier-botaniste du Centre de For-mation Proessionnelle par l’Apprentissage de Château Fa-rine dans le Doubs). Cette année, nous avons également accueilli un jardinier en retraite (C. Denots, statut de colla-borateur bénévole) et une personne travaillant dans les es-paces verts d’une ville (A. Levasseur, Goussainville l’Orcher) dans le cadre d’une formation permanente (convention de mise à disposition);

• Michel Flandrin, chef jardinier au Jardin alpin du Mu-séum National d’histoire naturelle, a passé une semaine au JBAL dans le cadre d’une convention passée en 2006 pour mettre en place des échanges de personnels entre les deux jardins. Ces échanges vont se continuer dans les années à venir, à l’image des échanges réalisés en 2002 & 2003 avec le Jadin Alpin de Schachen (Munich);

• 1 stagiaire, Nicolas Espenel, a travaillé sur un projet d’aménagement de l’Arboretum du Lautaret (voir plus loin §3.4) dans le cadre d’un stage de Licence professionnelle Aménagement du Paysage Option Gestionnaire Anima-teur des Milieux Forestiers de la Faculté des Sciences et Techniques de Limoges;

• 6 étudiants ont assuré les visites guidées (fig. 25). Il s’agit d’étudiants de l’Université Joseph Fourier (niveau li-cence L1 ou L3) qui sont recrutés durant l’année univer-sitaire par les personnels enseignants de la Station Alpine Joseph Fourier (voir § III.1).

2. Introduction d’espèces nouvellesCette année, 279 espèces nouvelles ont été introduites (voir liste en annexe 2). De même que les années précédentes, ces introductions ont été rendues possibles grâce à de nom-breux échanges avec les jardins de par le monde, et grâce à la collaboration avec Joseph Sarreil-Baron, pépiniériste à St. Vérand (38), chez qui les plantes sont semées. Cette année une nouvelle méthode de semis a été utilisée, avec des godets (environ 2000) plus grands, ce qui évite l’étape de repiquage pour la plupart des plantes avant installation au Lautaret (après 6 mois à 2 ans en pépinière suivant les espèces). Outre les plantes obtenues à partir d’échanges de graines (en particulier de nombreux Saxifrages, Lewisia, etc.), les introductions remarquables concernent:

Plusieurs espèces ramenées des Andes chiliennes en 2003 et de la Patagonie en 2005. C’est le cas par exem-ple de nombreuses espèces de Calcéolaires et des deux seules espèces de la flore antarctique: Deschampsia an-tarctica et Colobanthus quitensis. Ces plantes ont été intro-duites dans la nouvelle rocaille Andes/Patagonie agrandie et remaniée (voir ci-dessous §3.1);

Des plantes provenant du Tibet (issues de graines collectées par Aline Mercan, médecin qui travaille sur un programme d’étude et de sauvegarde des plantes médi-

cinales du Tibet dans le cadre de l’association Jardins du Monde;

Des plantes obtenues via une collaboration avec Jean-Louis Latil, pépiniériste à Lazer (Hautes-Alpes) spé-cialisé dans les Iris et dans les plantes des régions sèches d’Amérique du Nord. Cette collaboration existe depuis de nombreuses années, avec échanges de savoir-faires et de plantes. C’est ainsi, par exemple, que nous avons pu met-tre en place en 2004 une rocaille avec des cactus et que nous avons introduit en 2005 deux espèces du genre Tra-descantia (T. occidentalis, T. ohioensis) qui ont donné une superbe floraison cet été (fig. 32);

Des plantes de Sierra Nevada (récolte de graines par S. Aubert en 2005).

Les introductions d’espèces réalisées en 2005 ont permis d’amener à 2175 le nombre d’espèces du JBAL dénom-brées en 2006, ce qui correspond au bilan entre les 2112 espèces déjà présentes en 2005, les 177 nouvelles espèces introduites en 2005 et les pertes durant l’hiver ou durant la saison d’été (espèces éliminées par erreur lors du désher-bage, espèces volées comme le lis turban). Ceci place le JBAL parmi les plus grandes collections de plantes alpines au monde, justifiant les reconnaissance CCVS « collection de plantes alpines » (reconduction obtenue en 2003), Jar-dins Botaniques de France et des pays francophones (re-conduction obtenue en 2005) et Jardin remarquable (ob-tenue en 2005).

3. Aménagements horticolesLes aménagements conduits cette année concernent trois exemples d’amélioration de rocailles dans le but de s’ap-procher de la réalité des milieux naturels, tant en terme d’esthétique que de conditions écologiques (types de ro-ches et de sol). Dans les trois cas (Andes, Montagnes es-pagnoles, éboulis subalpin de la région du Lautaret) des quantités importantes de matériaux ont été amenées et le choix a été de traiter les chemins d’accès aux rocailles de la même façon que la rocaille, Ainsi, le visiteur va marcher sur un chemin de pouzzolane, de schistes ou de cailloux d’un éboulis, ce qui contribue à restituer l’ambiance des milieux correspondants. Ces aménagements ont été gran-dement facilités par l’achat d’une motobrouette qui per-met de transporter jusqu’à 500 kg de matériaux (figs. 26, 28 et 55).

3.1. Rocaille Andes/Patagonie

Cette rocaille a été initiée en 2004, en relation avec le choix de présenter cette flore riche et très colorée, diffé-rente de la flore de l’hémisphère nord et rarement observa-ble en Europe. Cette année, nous avons acheté des blocs de lave rouge (pouzzolanes de taille variée) pour donner un aspect original à la rocaille, proche de nombreux pay-sages volcaniques des Andes (fig. 26). Une épaisseur impor-tante de pouzzolane fine a également été mise en place pour reproduire les sols drainants. Ceci est important pour parvenir à acclimater des espèces andines qui ont souvent des systèmes racinaires très développés. Ainsi, ce sont près de 20 tonnes de matériaux qui ont été installés. Le résultat est spectaculaire et la nouvelle rocaille située à l’entrée du JBAL attire l’attention de tous les visiteurs.

3.2. Rocaille Montagnes espagnoles

Cette rocaille ancienne avait été réalisée à base de ro-chers de granite clair (fig. 27). Lors d’une visite au Jardin alpin de Sierra Nevada (S. Aubert) il est apparu que ce massif espagnol qui est le plus largement représenté dans la rocaille du JBAL est constitué presque exclusivement par des roches schisteuses. Il a donc été choisi de remplacer la plupart des blocs de granite par des schistes ramassés

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dans le secteur du col du Galibier. Aujourd’hui, la rocaille est vraiment représentative des milieux alpins de la Sierra Nevada.

3.3. Rocaille Eboulis subalpin

Cette rocaille «écologique» comprenait de nombreuses es-pèces des éboulis subalpins de la région du Lautaret, mais elle était quasiment dépourvue de cailloux. Une grande quantité de cailloux a donc été installée dans la rocaille et dans les sentiers qui l’entourent. Aujourd’hui, la rocaille ressemble tout à fait aux éboulis que l’on rencontre dans la région du Lautaret (fig. 28).

3.4. Arboretum du Lautaret

Le stage de N. Espenel, dont le rapport est disponible sur le site internet du JBAL, a proposé un projet de valorisation de l’arboretum du Lautaret. Rappelons que cet arboretum d’exclusion a été créé dans les années 1970 par le CEMA-GREF (P. Mullenbach) pour tester les capacités d’acclima-tation de diverses espèces de conifères. Le projet vise à mettre en place un circuit permettant de découvrir ces espèces (fig. 2), avec des arbres remarquables par leurs formes liées à leur vie en conditions limites (formes en dra-peau, formes prostrées, arbres à flèches coupées, etc.).

Figure. 2. Plan représentant le sentier proposé dans l’arboretum du Lautaret. Les N° cor-respondent aux arbres remarquables qui seront étiquetés. Les deux panneaux informatifs sont représentés par des rectangles.

Les espèces seront étiquetées et des panneaux présente-ront l’histoire de l’arboretum et son intérêt (fig. 3). En parti-culier, la notion de limite supérieure des arbres sera déve-loppée. Cette limite marquant le début de l’étage alpin dépourvu d’arbres va être relevée en relation avec le ré-chauffement climatique. Un chiffrage des aménagements et de la signalétique a été réalisé (environ 20 k€). Une partie sera réalisée en 2007 en fonction du temps et des budgets disponibles.

3.5. Ecole de botanique

Le projet consiste à rassembler des plantes alpines autour de grandes thématiques relatives à leur biologie, comme les adaptations, la répartition, l’appareil végétatif, la repro-duction, les relations interspécifiques, etc. Cette approche didactique complètera la présentation des plantes selon leurs milieux de vie (rocailles écologiques) déjà dévelop-pée au JBAL. Chaque thème sera développé au niveau d’une rocaille accompagnée d’un panneau de présenta-tion. La réalisation d’une de ces rocailles a été commen-cée en 2006. Des murets en gneiss sont utilisés pour donner une identité propre par rapport aux autres rocailles du JBAL (écologiques, géographiques, plantes médicinales, familles de plantes) (fig. 29).

Figure. 3. Maquette d’une étiquette présentant le mélèze d’Europe

4. Préparation de l’index seminumL’index seminum 2006 comprend près de 1500 espèces de semences récoltées dans le JBAL (environ 250), dans la région du Lautaret (environ 750) et dans d’autres secteurs (Arboretum Robert Ruffier-Lanche, région méditerranéen-ne, Chili, Nouvelle-Zélande, Patagonie, Australie, etc. : en-viron 500 espèces). L’index seminum du Jardin est l’un des plus fournis parmi les jardins français et étrangers, qu’ils soient alpins ou de plaine, et il contribue à la renommée et à la valeur scientifique du JBAL. La version imprimée est distribuée à près de 300 jar-dins et institutions répartis dans une cinquantaine de pays. Les échanges gratuits concernent les jardins étrangers et les chercheurs réalisant notamment des recherches de phylogénie.

5. Bibliothèque de la Station AlpineL’achat d’ouvrages est une priorité pour assurer la mise à jour des flores publiées traitant des plantes des montagnes du monde. Un accent est mis sur les ouvrages traitant des Andes, en relation avec le choix de développer une rocaille dédiée à cette flore. Les principales acquisitions sont :

Flora patagonica (Correa). 5 tomes disponibles ont été achetés, les 3 autres photocopiés.

Flora of China (ensemble des tomes publiés jus-qu’en 2005)

6. Photothèque de la Station AlpineLa photothèque s’est enrichie de :

photos des expéditions en Australie (janvier 2006) et en Patagonie (novembre 2006). Ces images alimentent le site www.ujf-grenoble.fr/JAL/plantes_alpines, aujourd’hui ri-che de 7000 images qui illustrent plus de 1500 espèces (An-des du Chili, Patagonie argentine et chilienne, Nouvelle-

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Plantes Programme Responsable UniversitéPerezia lanigera Phylogénie du genre Perezia Mary Kalin Arroyo Santiago (Chili)

plusieurs espèces de Hieracium et Pilosella Phylogénie du genre Hieracium Patrik Mraz Kosice (Univ. Slovaquie)

Valeriana carnosa, V. moyanoi, V. clarioniifolia Phylogénie du genre Valeriana Oriane Hidalgo Montpellier (France)

Silene chubutensis, Arenaria serpens, Colobanthus lycopodioides, Philip-piella patagonica

Phylogénie de la famille des Caryophyl-laceae Tatiana Giraud Orsay (France)

Sisyrhinchium arenarium Phylogénie du genre Sisyrhinchium Olivier Chauveau Orsay (France)

Tableau 3. Echantillons récoltés en Patagonie et programmes de recherche correspondants

Zélande, montagnes d’Australie/Tasmanie). Cette banque d’images est devenue une référence. Elle nous permet également d’organiser des expositions et des conférences. Nous sommes également sollicités pour la mise à disposi-tion d’images, comme les images de Joncaginacées de Terre de Feu (demande pour une thèse de phylogénie mo-léculaire), image de Madia sativa photographiée au Chili (demande de R. Richardson pour son livre : Weeds of the south-east - an identification guide to weeds in Australia), photos des plantes hémiparasites des Andes pour le site in-ternet de N. Nickrent dédié aux plantes parasites du mon-de (www.parasiticplants.siu.edu/) ;

photos de la saison de recherche (N. Gross, F. Gras-sein, F. Viard-Crétat, Ph. Choler);

photos du Jardin (poursuite des photographies sys-tématiques des collections du JBAL par R. Hurstel).Une compilation des images illustrant les espèces du Jar-din (R. Hurstel, S. Aubert) a été démarrée, avec l’objectif de réaliser un DVD et un site web présentant l’ensemble des espèces présentes au Lautaret. Une première étape consiste à identifier les espèces du Jardin pour lesquelles nous ne disposons pas de clichés de qualité.

7. Expéditions botaniquesDepuis 2003, le JBAL a décidé d’organiser des expéditions botaniques destinées :• à enrichir les collections du Jardin, en particulier pour les montagnes ne possédant pas de jardin susceptible d’échanger des graines;• à mettre à disposition des graines, via l’Index seminum, pour les jardins botaniques et pour les chercheurs ;• à enrichir notre connaissance de la flore des montagnes présentées au Lautaret. Ceci concerne en particulier les conditions de vie des espèces (types de sol, humidité, etc.). Ainsi, des protocoles particuliers ont été développés pour augmenter les chances de germination et de croissance des plantes andines, une grande partie poussant dans des sols volcaniques très drainants ;• à développer des contacts avec des partenaires dans les pays visités: Universités, Jardins botaniques, Parcs ;• à alimenter notre banque d’images sur internet (www.ujf-grenoble.fr/JAL/plantes_alpines).

7.1. Montagnes d’Australie/Tasmanie

Une expédition a été organisée dans les montagnes de Tas-manie et de Nouvelle Galles du Sud (28 décembre 2005-15 janvier 2006; S. Aubert & R. Douzet). 80 espèces de graines ont été collectées ainsi qu’une vingtaine d’espèces sous forme de boutures (fig. 31) et 4000 images ont permis d’ali-menter le site internet www.ujf-grenoble.fr/JAL/aussie, qui a été révisé par les botanistes du Jardin Botanique de Sydney. Le voyage a permis également la rencontre avec le Dr Jamie Kirkpatrick de l’University of Tasmania, spécialiste de la flore et des questions environnementales en Tasmanie.

7.2. Patagonie argentine et chilienne

Cette expédition s’inscrit dans le projet de privilégier la col-lection Andes/Patagonie au Jardin (voir §II.3.1 et fig. 30). Elle fait suite à une expédition dans les Andes chiliennes en janvier 2003 et en Patagonie en janvier 2005. Par rap-port aux expéditions précédentes organisées en janvier, la date choisie (1-17 novembre 2006) a permis: (1) de voir la steppe patagone fleurie, (2) de collecter 62 espèces non protégées et abondantes, avec en moyenne 5 individus par espèce, soit environ 300 individus actuellement chez le pépiniériste Joseph Sarreil-Baron (St Marcelin) pour une ac-climatation avant installation au col du Lautaret (fig. 31).L’expédition a permis aussi la récolte d’échantillons pour plusieurs programmes de recherche (tableau 3). A noter la découverte d’une espèce introduite nouvelle pour le continent américain, Pilosella ziziana. Par ailleurs, plus de 3000 images vont alimenter le site internet www.ujf-greno-ble.fr/JAL/chili. Un projet de guide illustré est également à l’étude avec E. Diaz, guide naturaliste en Patagonie et pas-sionné de botanique. Plus de détails sont disponibles sur le site internet de la Station Alpine (www.ujf-grenoble.fr/JAL/).

7.3. Autres collectes de plantes

Par ailleurs, deux autres excursions botaniques ont été me-nées dans le cadre de vacances :

R. Bligny a visité le massif de l’Elbrouz (5642 m) dans le Caucase russe et il a collecté plantes et graines d’une vingtaine d’espèces.

S. Aubert a collecté des graines (une vingtaine d’espèces) et des plantes (une trentaine d’espèces) pous-sant dans les montagnes des Appenins en Italie. Cette vi-site a été l’occasion d’une visite du jardins alpin Campo Im-peratore géré par l’Université de l’Aquila. Ce jardin a une taille et une activité bien plus réduite que le JBAL.

8. Participation à des manifestations• La Journée nationale des villes fleuries à Gières (12

juin). Pour la troisième année consécutive R. Douzet a pré-senté des posters de la Station Alpine Joseph Fourier.

• Rendez-vous aux jardins (2-5 juin)Pour la deuxième année consécutive nous avons participé à cet évènement piloté par les directions régionales de la culture: au titre de la DRAC Rhône-Alpes pour l’Arboretum Robert Ruffier-Lanche (visites guidées par S. Aubert & R. Douzet) et au titre de la DRAC PACA pour le JBAL.

• Journées des plantes à Courson (12-15 octobre)Pour sa première participation, le JBAL a été invité par les organisateurs à présenter une conférence portant sur le JBAL et son caractère universitaire. Nous avons aussi été in-vités par l’association CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées, dont nous sommes membres) à présenter le JBAL sur leur stand (fig. 33): posters et bâches imprimées de macrophotographies (une partie de l’expo-sition présentée au JBAL durant l’été, voir III.4.2.). Cette ma-

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nifestation a été l’occasion de nombreux contacts, avec des collectionneurs de plantes et avec plusieurs représen-tants de l’association des Jardins Botaniques de France et des pays francophones (JBF), en particulier Thierry Genevet, conservateur du Jardin Botanique de l’Université d’Orsay. Une visite de ce jardin situé sur le campus universitaire a permis de mesurer les similitudes d’approche avec le JBAL. De même que le JBAL, ce jardin universitaire essaie d’asso-cier les volets pédagogiques et scientifiques, par exemple à l’occasion de la restauration des berges de la rivière qui traverse le campus.

Protection et patrimoine vivantNous avons envoyé un poster et des brochures pour cette manifestation qui s’est déroulée à Nice durant l’été (fig. 34).

9. Le Congrès des Jardins Botaniques Alpins et ArctiquesCe congrès s’est tenu à Villar d’Arène et au col du Lautaret du 6 au 9 septembre. Il a rassemblé une trentaine de parti-cipants venus de 8 pays européens (fig. 35). Deux premiers congrès des jardins alpins s’étaient tenus en Suisse en 1904 et en 1906. Le troisième congrès devait avoir lieu en 1908 au Lautaret, mais la maladie de Jean-Paul Lachmann a empêché son organisation. Ce congrès a été l’occasion de faire le point sur les acti-vités des jardins alpins et arctiques en termes d’accueil du public/vulgarisation, de gestion des collections, de conser-vation et de recherche, de travail en réseau. Le congrès a révélé les différentes spécificités de chaque jardin alpin. Il est apparu que le JBAL est l’un des jardins alpins les plus dynamiques. En particulier, il est le seul jardin alpin où sont associées de façon étroite, et avec un bé-néfice réciproque, les activités d’accueil du public et les activités de recherche.Le congrès a également abouti à la mise en place d’un réseau informel qui va développer un site internet (portail présentant une fiche par jardin), une carte des jardins en europe et un site intranet permettant les échanges de listes de plantes, de graines, de méthodes de culture, etc.Les conférences suivantes ont été présentées par les per-sonnels de la Station Alpine Joseph fourier:

Aubert S. The Jardin Botanique Alpin du Lautaret : roots and branches

Bligny R, Lavorel S, Aubert S. Research activities at the Jardin Botanique Alpin du Lautaret

Douzet R. Impact of Botanical Gardens on their environment : case study of the Jardin Botanique Alpin du Lautaret

Aubert S, Choler Ph, Douzet R, Boisson A-M, Gout E, Bligny R. Collections and their use in research. Example of abundant compounds in certain alpine plantsLes détails du congrès ainsi que la version pdf des actes sont disponibles sur:www.ujf-grenoble.fr/JAL/lautaret2006/index.htm

10. Expertise botaniqueDes échantillons et des graines ont été fournis pour les pro-grammes suivants:

Graines des espèces Trifolium pallescens et Agros-tis rupestris pour la thèse de Mirjam Kiczka, Institut d’Ecolo-gie Terrestre à Zurich (demande formulée à partir de l’Index seminum en ligne);

Echantillons de Caryophyllacées fournis au labora-toire Ecologie, Systématique et Evolution (UMR 8079 à Or-say) pour un projet de phylogénie croisée entre les plantes de cette famille et les champignons parasites (charbons)

des anthères (responsable du projet: Tatiana Giraud). Les ri-ches collections du JBAL ont permis de fournir une centaine d’espèces provenant des Alpes et d’autres montagnes de l’hémisphère nord. Des échantillons de Patagonie (tableau 3) ont également été inclus.

Divers programmes ont bénéficié du matériel rap-porté de l’expédition botanique en Patagonie (tableau 3).

un vaste programme de recherche a été mis en place en 2006 sur la génétique des populations d’Arabis alpina. Ce projet du laboratoire d’Ecologie Alpine (LECA) s’effectue en partenariat avec un laboratoire suisse, avec le Conservatoire Botanique Alpin de Gap-Charance (loca-lisation de l’espèce dans certains massifs) et avec la Station Alpine Joseph Fourier. Cette espèce a été choisie comme modèle pour plusieurs raisons: son abondance dans les Alpes et dans d’autres montagnes (Arctique, Afrique de l’Est), son ample distribution altitudinale (800 à 3000 m) et sa proximité génétique avec Arabidopsis thaliana, le modèle de laboratoire le plus utilisé aujourd’hui.

Collecte d’échantillons d’Arabis alpina dans le secteur du Pic Blanc du Galibier

L’objectif est d’identifier des marqueurs génétiques de A. alpina en relation avec l’adaptation locale de l’espèce aux conditions environnementales, puis de remonter aux gènes candidats à partir de la connaissance des gènes d’A. thaliana. Une importante campagne de collection a été entreprise durant la saison 2006. La contribution du JBAL correspond à 30 sites échantillonnés le long de 7 gradients altitudinaux dans la région du Lautaret-Ecrins-Queyras. La connaissance de l’écologie de l’espèce a été un élément important pour l’échantillonage dans les régions où elle est peu représentée, en particulier dans les massifs granitiques (Ecrins, Taillefer).

11. Arboretum Robert Ruffier-Lanche

L’arboretum a été officiellement bap-tisé du nom de son créateur principal, Robert Ruffier-Lanche, chef de culture du JBAL entre 1950 et 1974 (décision du conseil d’administration de l’Uni-versité Joseph Fourier). Depuis plu-sieurs années cet arboretum d’intérêt régional (fig. 56) a été restauré. Une si-gnalétique commune avec le sentier planétaire Manuel Forestini a été mise en place et une mare a été créée.

Ceci avec le soutien de la région Rhône-Alpes, le départe-ment de l’Isère et la communauté d’agglomération Gre-noble Alpes Métropole (voir rapports d’activités 2005). En 2006, en plus de l’entretien habituel des arbres et des mas-sifs, les actions suivantes ont été mises en place:

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un partenariat avec le Lycée horticole de St-IsmierCe partenariat vise à assurer l’élagage des arbres par des élèves du lycée dans le cadre de leur formation. Ils peuvent ainsi mettre en application les diverses techniques appri-ses durant leur année d’étude sur des hauts sujets et dans un site riche de nombreuses espèces d’arbres. Les travaux réalisés ont été l’élagage des parties dangereuses (bran-ches mortes ou cassées) et une restructuration du port de certains grands arbres : Paulownia, Saule pleureur, Davidia (fig. 57). D’autres part, quelques arbres ont été abattus pour des raisons sanitaires (Noyer) ou de besoin d’espace (Noyer d’Amérique près des Sequoias);

mise en place d’une zone d’expérimentation pour les besoins des laboratoires partenaires de la Station Alpine Joseph Fourier, notamment le Laboratoire d’Ecologie Al-pine (fig. 58). Cette zone va accueillir des expériences en conditions semi-contrôlées (pots) qui sont complémentai-res des études menées sur le site du Lautaret;

accueil des visiteurs avec la mise en place de visi-tes guidées (le lundi à 14h ou sur demande) à l’initiative de Joëlle Leplan-Roux;

adhésion à la LPO (ligue de protection des oiseaux) avec la mise en place d’un recensement des oiseaux de l’arboretum.

III - Activités pédagogiques1. Visites guidées du Jardin

Les visites guidées (trois visites gratuites quotidien-nes en juillet et août, assurées par des étudiants) mises en place depuis plusieurs saisons sont un des points forts du JBAL. L’enquête menée en 2005 a montré qu’elles s’adres-sent à environ 20% des visiteurs et qu’elles recueillent une très large satisfaction.

Durant les mois de juillet et août Mme Marguerite Marchal a assuré des visites guidées sur le thème de l’éthy-mologie des noms des plantes (groupes d’une dizaine de personnes). En lien avec cette nouvelle activité, le JBAL a édité un petit livret illustré consacré à ce thème: Des raci-nes et des fleurs par M. Marchal; illustration par S. Aubert).

2. Accueil des enfants

un livret-jeuGéraldine Randou, stagiaire horticole au JBAL en 2005, a utilisé ses compétences dans l’accueil des enfants et dans le dessin pour réaliser un prototype de livret-jeu (Au fil de l’eau) à destination des enfants qui visitent le JBAL. Ce livret a été édité par le JBAL (fig. 36).

une étape d’un rallyePrès de 90 enfants participant à un rallye dans le briançon-nais organisé par la MJC de Briançon ont fait une étape au JBAL le 30 juillet (fig. 37). Ils ont visité le JBAL à l’occasion de la résolution d’une énigme permettant de continuer leur circuit.

3. Stages/cours de botanique et d’horticulture

La Station Alpine Joseph Fourier perpétue une lon-gue tradition de stages de botanique dans la région du Lautaret (initiés dans les années 1950-70 par R. Ruffier-Lan-che, botaniste chef de culture au Jardin). Cette année, une trentaine d’étudiants de diverses Universités et de l’Ecole Normale Supérieure ont été accueillis du 28 juin au 3 juillet (fig. 44) par R. Douzet, responsable botanique.

R. Douzet a donné pour la 5ème année un cours

intitulé « Origine et diversité de la flore alpine et plantes alpines médicinales et toxiques » à l’Ecole d’Infirmières de Briançon dans le cadre du module optionnel « Montagne », complété par une visite du Jardin (fin juin 2006).

Par ailleurs, comme en 2004 et 2005, la Station Al-pine a accueilli la troisième promotion de la 2ème année du Master Biologie Ecologie et Environnement (BEE). Durant 3 jours (11-13 septembre) les étudiants ont découvert la ri-chesse biologique du site, et les activités recherche/accueil du public. L’encadrement était assuré par S. Aubert, Ph. Choler, F. Grassein, F. Viard-Crétat (Station Alpine Joseph Fourier et Laboratoire d’Ecologie Alpine) et par E. Vannard (Parc National des Ecrins).

Le 1er février 2006 R. Hurstel, chef de culture, a pré-senté son expérience personnelle, les débouchés dans le secteur horticole et les activités du JBAL lors de la semaine d’insertion des bac pro 2ème année au Lycée horticole de St Ismier (invitation de M. Jouhet, proviseur adjoint)

Des conférences ont été organisées au Lautaret à destination des personnels et stagiaires (fig. 40): - Flore menacée des îles Robinson Crusoé (Ph. Danton) - Le dessin botanique (Ph. Danton) - Flore et végétation du Chili (S. Aubert & R. Douzet)

4. Vulgarisation scientifique

4.1 Articles/livres

Aubert S., Choler Ph., Douzet R., Till-Bottraud I. (2006) Les stratégies de reproduction des plantes alpines en haute altitude. Hommes & Plantes 57: 34-39

Marchal M. (2006) Des racines et des plantes. Illus-trations: S. Aubert. Ed. Station Alpine Joseph Fourier; 16 p.

Aubert S., Bignon A., Bligny R., Choler Ph., Douzet R. (2006) Il libretto-guida/giardino botanico alpino del Lauta-ret. Ed. Station Alpine Joseph Fourier; 100 p. Cette version italienne du livret-guide vient compléter les versions en français (depuis 2004) et en anglais (depuis 2005). Un remerciement particulier aux trois personnes qui ont bien voulu assurer la traduction bénévole: M. Martin, B. Rossi, F. Prosser.

4.2 Conférences

La flore subantarctique (6 septembre, R. Douzet & S. Aubert). Conférence présentée lors du congrès des jar-dins alpins et arctiques à Villar d’Arène/Lautaret

La flore des Andes : Chili, Pérou, Equateur (8 sep-tembre, S. Aubert) Conférence présentée lors du congrès des jardins alpins et arctiques à Villar d’Arène/Lautaret

Paysages au naturel - Paysages de montagne, paysages en mutation (10 octobre, S. Aubert) dans le ca-dre des conférences « Midisciences » de l’Université Joseph Fourier

Le Jardin alpin du Lautaret : un jardin botanique universitaire (15 octobre, S. Aubert) Conférence présentée à Courson dans le cadre des Journées des plantes Autom-ne 2006

La flore subantarctique (17 octobre, R. Douzet) Conférence présentée au Museum D’Histoire Naturelle de Grenoble dans le cadre de la manifestation Un automne végétal

Evolution des paysages de montagne en relation avec les changements de l’agriculture et du climat (28 no-vembre, S. Aubert) Conférence dans le cadre du cycle de conférences de l’Université Inter-Age du Dauphiné

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4.3. Expositions

Paysages de montagne, paysages en mutation - Etude dans la région du Lautaret (Laboratoire d’Ecologie Alpine, Station Alpine Joseph Fourier, Service communica-tion UJF) Exposition présentée du 13 mars au 24 mai à la Bibliothèque inter-universitaire des Sciences (Domaine uni-versitaire de Saint Martin d'Hères, fig. 42) et à la mairie de Villar d’Arène (juin-septembre). L’esposition sera présentée au JBAL en 2007 ;

Flore de la Patagonie et de la Terre de Feu (S. Aubert, R. Douzet) Exposition au JBAL (été) et à la cafétéria Duhtérian du Domaine universitaire de Saint Martin d'Hères (automne) ;

Le musée de l'économie domestique alpine du Lautaret - une tentative de Hippolyte Müller en 1920 (S. Aubert, A. Bignon & Musée dauphinois). Cette exposition a été présentée durant l’été au JBAL (figs. 38 et 39), sur le site exact de la localisation de ce petit musée ethno-graphique entre 1919 et 1930, à savoir le rez-de-chaussée du chalet Mirande au JBAL. Ce petit musée avait été créé par H. Müller, le créateur du Musée dauphinois à Greno-ble en 1906, à la demande du Touring Club de France, le principal mécène du transfert du JBAL à son emplacement actuel en 1919. Le Musée fut abandonné dans les années 1930 et les objets intégrés aux fonds du Musée dauphinois. Des reproductions de clichés de H. Müller ont été exposés: images du musée, images du JBAL dans les années 1920, images de la région de Villar d’Arène et de ses habitants. Le Musée dauphinois a également mis à disposition des ob-jets, dont certains qui figuraient dans le Musée. Une partie de l’exposition a aussi été présentée à la mairie de Villar d’Arène (automne 2006);

Flore des montagnes et des zones froides de l’hé-misphère sud : Andes, Patagonie, Nouvelle Zélande, Aus-tralie/Tasmanie, Kerguelen (S. Aubert, R. Douzet). Exposi-tion aux serres du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble (octobre) dans le cadre de la manifestation Un automne végétal ;

Le soleil, histoire et importance pour les plantes (As-sociation Astroguindaine et JBAL) Exposition à la mairie de Villar d’Arène (juin-septembre) ;

Macrophotographies géantes en extérieur (M. Noël, La cité de l’Image et le JBAL) Exposition présentée sur les murs de la ruine de l’ancien hôtel PLM à l’entrée du JBAL (été, fig. 41) et lors des journées des plantes à Courson (12-15 octobre, fig. 33).

4.4. Fête de la Science (13-14 octobre)

Comme lors des 4 années précédentes, nous avons présen-té un stand à la Bibliothèque universitaire des Sciences (en association avec le laboratoire Plastes et Différenciation Cellulaire qui anime un stand avec des expériences por-tant sur l’ADN) et nous avons organisé des visites guidées (J. Leplan-Roux) qui ont concerné près de 150 personnes.

4.5. Projet Flore du Lautaret

Ce projet consiste à produire une flore illustrée des cantons de La Grave et Monêtier-les-Bains (plus de 1500 espèces présentes). La description des espèces a été initiée, avec une attention particulière pour le genre Hieracium dont une multitude de taxons ont été cités dans la région du Lauta-ret, en particulier par C. Arvet-Touvet. Une collaboration va se mettre en place avec le Muséum d’histoire naturelle de Grenoble pour l’exploitation des herbiers correspondants à ces taxons. Des collaborations seront prochainement mi-ses en place avec le Conservatoire Botanique National de Gap-Charance et le Parc National des Ecrins.

5. Activités artistiquesUne résidence d’artistes a été lancée au JBAL. Il s’agit d’une idée de Philippe Danton, botaniste et illustrateur bo-tanique, par ailleurs conseiller scientifique de la Station Al-pine Joseph Fourier (détails en annexe 3). Dans le cadre du projet d’extension muséale « Grand Lautaret » porté par la Station Alpine Joseph Fourier, nous avons proposé la création d’une Collection Publique Do-minique Villars constituée de dessins botaniques et liée au JBAL. Pour constituer cette collection, il s’agit de proposer à différents illustrateurs botanistes de participer chaque an-née à une Résidence d’Artiste sur le site du Col du Lautaret en échange de dessins réalisés grâce aux collections vi-vantes du jardin. Au mois de juillet 2006, la première de ces résidences a eu lieu avec deux dessinateurs invités : Francis Hallé et Philippe Danton (fig. 43 et annexe 3). Ce projet vise à favoriser la production de dessins botaniques et à aider à la promotion du dessin botanique actuel, un art délaissé en France mais apprécié du public. Un comité de sélection des artistes est en cours de constitution.

II. Activités de recherche(voir aussi les images en annexe 1)

1. IntroductionUne des missions de la Station Alpine Joseph Fourier concer-ne le développement d’une plateforme de recherche au Lautaret qui s’appuie sur le Chalet-laboratoire, sur les sites expérimentaux localisés dans la région du col du Lautaret (communes de Villar d’Arène, Monêtier-les-Bains, Valloire) et sur JBAL (zones expérimentales permettant les expérien-ces en conditions semi-contrôlées, collections et compé-tences botaniques).Les recherches portent sur l’étude fonctionnelle et évoluti-ve des plantes et des écosystèmes de montagne déclinées selon trois grands thèmes:

• Physiologie métabolique : étude des mécanismes adaptatifs aux conditions spécifiques de la haute monta-gne (en particulier les basses températures et l’excès de lumière);

• Ecologie fonctionnelle : étude de la diversité et du fonctionnement des communautés végétales en réponse aux conditions du milieu, en particulier dans un contexte de changements globaux (pratiques agricoles et réchauf-fement climatique);

• Ecologie évolutive : étude de la dynamique des po-pulations et de la diversité génétique des plantes alpines.

Ces activités de recherche sont principalement portées par les laboratoires suivants, qui, à des titres divers, déve-loppent des recherches originales sur les modèles végé-taux alpins:

le laboratoire d’Ecologie Alpine (LECA, UMR 5553, dir. P. Taberlet) et ses trois équipes TDE, GPB et PEX.

le laboratoire de Physiologie Cellulaire Végétale (PCV, UMR 5168, dir. M. Vantard)

le laboratoire Ecologie, Evolution et Systématique à Orsay (UMR 8079, dir. P. Leadley)

le laboratoire Plastes et Différenciation Cellulaire (PDC, UMR 5575, dir. M. Herzog)

Comme la saison 2005, la saison 2006 se caractérise par une très forte occupation du chalet-laboratoire (près de de 900 journées cumulées d’occupation, tableau 4), au delà des capacités d’accueil du chalet, tant au niveau du loge-ment que des espaces de travail. La réduction par rapport

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Thèmes N° Titre des projets Responsable(s) Permanents, doctorant(s), collaborateurs

stagiaires Jours au Chalet-

laboratoireA

.Ph

ysio

logi

e et

mét

abol

isme

A1

Le rôle des antioxydants as-corbate et glutathion dans la résistance au stress chez S. alpina et R. glacialis

P. Streb (Univ Paris XI-Orsay) R. Bligny (PCV)

G. Rolland (M1, Paris XI); C. Laurreau (M1, Paris XI)

50

A2Accumulation et compartimen-tation de vitamine C chez la Soldanelle des Alpes

R. Bligny (PCV) R. Bligny, A.-M. Boisson, E. Gout, (PCV) 10

A3

Remaniements lipidiques membranaires associés à l’apport de phosphate chez Kobresia myosuroides

R. Bligny (PCV) M. Block, R. Bligny, E. Gout (PCV) , J. Jouhet (thèse PCV) 5

A4Respiration et métabolisme du carbone chez la plante de haute montagne Ranunculus glacialis

S.Nogués (Univ. Barcelone)

G. Tcherkez, P. Streb, J. Gashghaie, G. Cornic (Univ. Orsay), A. Pardo (Univ. Barcelone), F. Baptist (LECA-TDE), R. Bligny (PCV)

35

A5Adaptation d’Arabidopsis tha-liana aux contraintes liées à l’en-vironnement alpin

M. Kuntz (PDC) 5

B.Ec

olog

ie

évol

utiv

e B1Interaction chimique entre le trolle d’Europe et les mouches du genre Chiastocheta spp.

L. Després (LECA-GPB)

C. Gallet (LECA-TDE/Univ Savoie), S. Ibanez (thèse UJF/LECA-GPB)

G. Dujardin (M1, Rouen) 68

B2

Projet CURVULA : Diversité intra- et interspécifique dans les pelou-ses alpines dominées par Carex curvula

Ph. Choler (LECA-TDE)

P. Taberlet, L. Gielly (LECA-GPB), Mihai Puscas (thèse en co-tutelle, UJF-Cluj), A. Tribsch (Institut de Botanique Vienne, Autriche)

30

C.

Ecol

ogie

fonc

tionn

elle

C1Traits fonctionnels végétaux et fonctionnement d’un paysage agropastoral à l’étage sub-alpin

S. Lavorel (LECA-TDE)

M.-P. Colace, J. Girel, G. Girard (LECA-TDE), K. Grigulis (postdoc LECA-TDE), S. McIntyre (CSIRO Sus-tainable Ecosystems, Canberra, Aus-tralie), D. Garden (New South Wales Department of Primary Industries, Australie), G. Pellet (collaborateur LECA-TDE)

S. Berman (M2 INAPG-PARIS VI-ENS-PARIX XI)

102

C2

Déposition Atmosphérique et Dy-namique de l’Azote (N) au cours de la fonte des neiges sur les ter-rasses subalpines du Lautaret

S. Lavorel (LECA-TDE)

G. Girard, J.-C. Clément (LECA-TDE), M. Robson, post-doctorant (LECA, TDE)

R. Guillemin, M2 BEE (UJF) 8

C3Traits fonctionnels et effets des couverts de prairies subalpines sur la disponibilité en eau du sol

S. Lavorel (LECA-TDE) N. Gross (thèse UJF) 2

C4Dynamique de colonisation des ligneux dans les prairies subalpi-nes : application au mélèze

W. Thuiller (LECA-TDE) S. Lavorel (LECA-TDE) C. Albert (M2

UP6) 18

C5

Réponse des espèces de grami-nées structurantes des prairies de montagne à un changement climatique

I. Till-Bottraud & S. Lavorel (LECA-TDE)

S. Lavorel (LECA), F. Grassein (thèse UJF/LECA)

B. Giffard (M1, Rouen) 60

C6

Impact des durées d’enneige-ment sur les flux de carbone dans le continuum sol-plante-atmos-phère des écosystèmes alpins

Ph. Choler (LECA-TDE)

S. Aubert (LECA-TDE), F. Baptist (Thèse UJF/LECA-TDE), S. Noguès (Univ. Bar-celone)

C. Flahaut (Stage ingénieur ENITA Clermont Ferrand)

145

C7

Projet MICROALP : impact des du-rées d’enneigement sur la diversité et le fonctionnement des microor-ganismes des sols alpins

R. Gérémia (LECA-PEX)

Ph. Choler, J.-C. Clément, Ch. Gallet (LECA-TDE), ), L. Sage (LECA-PEX), J. Martins (LTHE), F. Baptist (thèse UJF), L. Zinger (thèse UJF)

115

C8Traits fonctionnels et mécanismes de structuration des prairies subal-pines

S. Lavorel (LECA-TDE)

Nicolas Gross (thèse UJF/LECA-TDE), K. Suding (University of Southern Ca-lifornia, Irvine)

5

C9Variabilité intraspécifique des ca-pacités de réponse à la compé-tition

I. Till-Bottraud & S. Lavorel (LECA-TDE)

F. Grassein (thèse UJF/LECA) B . G i f f a r d ( M 1 , Rouen) 20

C10Processus de régénération et gra-dients d’extensification de l’utilisa-tion des terres

S. Lavorel (LECA-TDE)

F. Viard-Crétat (thèse Univ. Montpel-lier/LECA-TDE), M.-P. Colace (LECA-TDE), C. Bayle (contractuelle LECA), M. Lefèvbre (L3, Montréal)

L. Doublier (M1-BEE, UJF) 195

C11

Facilitation et invasions bio-logiques en zone alpine. Une étude comparée de la per-formance de quelques pestes végétales dans les Alpes (Fran-ce) et dans les Andes (Chile).

Ph. Choler (LECA-TDE

L. Cavieres (Univ. Concepción), C. Quiroz (thèse Univ. Concepción) 5

Total 17 7 thèses en cours 878

Tableau 4. Liste des projets de recherche développés au col du Lautaret et utilisant les infrastructures et les compétences de la station Alpine Joseph Fourier. Colonne de droite: nombre de journées cumulées de présence au chalet-laboratoire pour chaque projet

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à la saison 2005 (plus de 1200 journées) s’explique par une réduction du nombre de projets développés au Lautaret, en relation avec la saturation du chalet-laboratoire. Mal-gré cela, le Laboratoire d’Ecologie Alpine a eu recours à la location pendant 2 mois du chalet de l’association As-troguindaine près de Villar d’Arène. Cette solution résoud le problème du logement, mais pas de l’espace de travail insuffisant au chalet-laboratoire. La construction d’un nou-veau bâtiment (destiné à la recherche et à l’accueil du public) est une nécessité pour permettre au Lautaret d’être un observatoire de la biodiversité alpine (voir § VI.).

2. Activités 2006 pour les principaux thèmes

A. Physiologie et métabolisme des plantes alpines

La vie des plantes est conditionnée par leur environnement. Elles subissent des contraintes, abiotiques et biotiques aux-quelles elles sont adaptées. Au niveau des racines, ces contraintes peuvent être l’anoxie, une déficience hydri-que, une déficience minérale ou un stress chimique (mé-taux lourds, par exemple). Les parties aériennes sont plus directement exposées aux changements de température, à de fortes intensités lumineuses génératrices des formes réactives de l’oxygène et à l’impact des rayonnements UV à l’origine d’altérations de l’ADN. Les végétaux ont de ce fait adopté des stratégies adaptatives variées qui font l’ob-jet des recherches menées depuis de nombreuses années au Lautaret.

A1. L’importance des certaines métabolites (ascorbate et malate) présentes en forte concentration chez Soldanel-la alpina et Ranunculus glacialis pour la survie des plantes alpines sous les conditions du stress

Personne impliquée : Peter Streb (laboratoire d’écophysio-logie végétale, université Paris XI), Richard Bligny (labora-toire PCV, CEA Grenoble); Constance Laurreau (M1, Univ. Paris XI); Gaelle Rolland (M1, Univ. Paris XI)Mots clés: Ascorbate, Malate, conditions climatiques, antioxydants, plantes alpines, photosynthèseObjectifs et contexte du projetCertaines plantes alpines accumulent de fortes concentra-tions en métabolites (ascorbate chez Soldanella alpina et malate chez Ranunculus glacialis) dont la fonction à de tel-les concentrations n’est pas bien connue. Pour étudier les fonctions de ces métabolites il est nécessaire de connaître les conditions environnementales qui induisent une synthè-se et une dégradation de ces metabolites.Approches/méthodesPendant la saison de croissance le microclimat des feuilles (fig. 41) a été étudié en parallèle avec le contenu en ma-late et ascorbate. En conditions expérimentales contrôlées (forte lumière, température froide ou chaude, obscurité) le changement des concentrations de ces métabolites a été également suivi.RésultatsChez S. alpina le contenu en ascorbate varie pendant la saison, avec une concentration plus forte en été. Durant la sénescence des feuilles la concentration en ascorbate diminue. Les plus fortes concentrations sont observées chez les plantes éclairées et exposées à de fortes intensités lumi-neuses. L’ascorbate est aussi présent dans les fleurs et dans les tiges mais avec des concentrations moins importantes.A la différence de nombreuses autres plantes étudiées, il est impossible d’augmenter la concentration en ascorba-te chez S. alpina avec le L-Galactono-γ-Lacton, un precur-seur de la synthèse d’ascorbate. Par conséquent S. alpina utilise probablement une autre voie de synthèse d’ascor-bate que la majorité des autres plantes. R. glacialis garde une forte concentration en malate pen-

dant la saison, même dans les feuilles sénescentes. Par contre dans les jeunes feuilles le malate n’est pas encore synthétisé. Au début de la saison les feuilles de R. glacia-lis contiennent des acides aminés en forte concentration. Pendant le développement des feuilles ces acides aminés sont remplacés par des sucres solubles. Le malate s’accu-mule plus tard, mais les conditions environnementales pour induire sa synthèse ne sont pas encore connues. Par contre un autre métabolite présent en forte concentration chez R. glacialis, la ranunculin, est déjà formé dans les très jeunes feuilles. PerspectivesIl faut étudier plus précisément les conditions qui induisent une synthèse de malate et d’ascorbate pour être capa-ble de modifier artificiellement leur concentration dans les feuilles. De plus des études portant sur la concentration en ascorbate chez S. alpina sont mises en route pendant l’hiver pour savoir si une forte concentration en ascorbate contribue à la survie des feuilles pendant cette période.

Figure. 4. Mesure de la température et de la lumière des feuilles de R. glacialis.

A2. Accumulation et compartimentation de la vitamine C chez la Soldanelle des Alpes

Personne(s) impliquée(s) : Richard Bligny, Anne-Marie Bois-son, Elisabeth Gout (Laboratoire PCV)Mots clés : ascorbate, antioxidant, métabolisme, profil métabolique RMN, compartimentation, Soldanella alpina

Objectifs et résultatsL’étude de l’adaptation des plantes de montagne aux fortes illuminations a révélé des accumulations importan-tes d’ascorbate chez la Soldanelle des Alpes, Soldanella alpina (Streb et al., 2003 Physiol. Plant. 118, 96-104). Des re-cherches avaient été initiées en 2004 sur des systèmes mo-dèles (cellules isolées) pour étudier les cinétiques d’accu-mulation de l’ascorbate. Elles avaient validé l’utilisation de la RMN du 13C et du 31P in vitro à partir d’extraits cellulaires et in vivo à partir d’organes vivants.La campagne de l’été 2006 a consisté à préciser et à quantifier l’accumulation de l’ascorbate dans les différents organes de S. alpina et au sein des cellules du parenchyme foliaire. Il n’y a pas d’accumulation d’ascorbate dans les racines, peu dans les pédoncules floraux et très peu dans les parties florales. Des teneurs d’ascorbate atteignant 30 µmol/g de feuille ont été enregistrées. Le maximum est en début de saison, dépassant celles de tous les autres méta-bolites solubles, hydrates de carbone compris, puis il y a un déclin à l’approche de l’automne. L’utilisation de la RMN in vivo et d’ascorbate enrichi en 13C a permis de montrer pour la première fois que cette accumulation se fait essen-tiellement dans le compartiment vacuolaire. Il en est de même chez des cellules de culture (Arabidopsis thaliana, érable) mises à incuber en présence d’ascorbate 1 mM. En 2007, nous nous proposons :

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1) d’analyser précisément la répartition intracellulaire de l’ascorbate par RMN du 13C; 2) d’étudier ses cinétiques d’échange entre les différents compartiments cellulaires;3) d’étudier sa métabolisation ; 4) de rechercher les causes de cette suraccumulation de vitamine C. Quelles plantes en accumulent le plus ? Y a-t-il surexpression d’enzymes impliquées dans sa voie de syn-thèse ? Ou bien est-ce que le l’import de cette molécule dans la vacuole serait particulièrement facilité chez certai-nes plantes ? Comment s’effectue le transport de l’ascor-bate à travers le tonoplaste ?Autant de questions en suspens au sujet d’une molécule qui joue un grand rôle dans la protection des plantes contre les multiples stress oxydatifs qu’elles subissent et dont on fait également un très grand usage dans différents secteurs de la santé humaine.

A3. Remaniements lipidiques membranaires associés à l’apport de phosphate chez Kobresia myosuroides

Personnes impliquées : Maryse Block, Juliette Jouhet Richard Bligny, Elisabeth Gout (Laboratoire PCV)

Mots clés : Phosphate, sol, plante, phospholipide, galactolipide, membrane, Kobresia myosuroides

Objectifs et résultatsL’étude de systèmes modèles (cellules isolées, A. thaliana) a montré que la carence de phosphate entraîne des mo-difications de l’homéostasie lipidique des membranes qui se traduisent d’une part par une réduction de la teneur en phospholipides et une augmentation de glycolipides comme le DGDG (di-galactosyl-diacylglycérol) et le SQDG (sulfoquinovosyl diacylglycerol), et d’autre part par une délocalisation d’une partie du DGDG des plastes vers la membrane plasmique, le tonoplaste et les mitochondries (Jouhet & al. 2004 J. Cell Biol.: 167 : 863-874).L’objectif du travail initié en 2005 était de déterminer si de telles modifications de l’homéostasie lipidique sont obser-vables dans les milieux alpins connus pour avoir des sols à faible teneur en phosphate disponible. La plante modèle, Kobresia myosuroides, pousse à 2550 m en secteur de crê-te. Elle ne bénéficie donc pas d’apports nutritifs amenés par le ruissellement, bien au contraire. La première cam-pagne de mesures de la saison 2005 suggère que l’on peut étendre à cette plante poussant en milieu naturel les obser-vations faites sur cellules de culture en laboratoire. Au cours de la saison 2006, nous nous sommes efforcés de confirmer ces observations en analysant notamment les effets d’un apport de phosphate dans le sol. Les méthodes utilisées combinent dosages biochimiques des lipides et dosages par RMN du 13C et du 31P dans des extraits cellulaires. Nous avons également analysé de manière plus ciblée, par RMN in vivo, la répartition du phosphate dans les différents orga-nes de la plante et, dans chaque cas, sa distribution intra-cellulaire. Nos résultats montrent que l’apport de phosphate provoque l’apparition d’un pool de Pi dans le cytoplasme, nettement observable sur les spectres de RMN, un accroissement des réserves phosphorées de la cellule et l’accumulation de Pi au niveau vacuolaire. Conjointement, nous confirmons qu’il y a une augmentation des phospholipides (notamment la phosphatidyl-choline, -éthanolamine, -glycérol) chez les plantes ayant poussé sur un sol enrichi en phosphate, tan-dis que le cardiolipide reste constant. En contrepartie, on note que les pools de glycolipides notamment le DGDG et le SQDG diminuent.La saison 2006 a donc permis : 1) d’analyser la relation entre la teneur/compartimentation en Pi intracellulaire et la composition en lipides.2) d’établir des comparaisons entre différentes plantes na-

turellement implantées dans les secteurs des cols du Lauta-ret et du Galibier. L’approvisionnement en phosphate de la plante dépend à la fois de la nature du sol et des caractéristiques propres à la plante. Nous essaierons, à plus longue échéance, de dé-terminer les seuils de sensibilité de la composition en lipides en fonction de l’approvisionnement en phosphate.

A4. Respiration et métabolisme du carbone chez la plante de haute montagne Ranunculus glacialis

Personnes impliquées : Salvador Nogués, Antoni Pardo, (Univ. Barcel:one), Guillaume Tcherkez, Peter Streb, Jaleh Gashghaie, Gabriel Cornic (Univ. Orsay), Florence Baptist (LECA-TDE), Richard Bligny (PCV)

Mots-clés : Marquage isotopique du carbone, malate, photosynthèse, Ranunculus glacialis, respiration

Objectifs et résultatsLa renoncule des glaciers, Ranunculus glacialis, est na-turellement exposée à des conditions de lumière et de température susceptibles de déclencher l’accumulation de formes réactives de l’oxygène dans ses tissus foliaires. Cette plante que l’on rencontre jusqu’à plus de 4000 m sous nos latitudes ne dispose cependant pas de systèmes de protection anatomique ou biochimique spécialement développés. Ce serait même plutôt le contraire. Sa seule particularité au niveau anatomique est d’avoir des feuilles épaisses, évoquant celles de certaines plantes grasse. Elle accumule également d’importantes quantités de malate. Son métabolisme n’est pas pour autant à rapprocher de celui des crassulacées (CAM) et sa photosynthèse est de type C3. Qu’elle est dans ces conditions la raison de cette accumulation de malate? La fixation de CO2 et, surtout, son rejet au cours de la res-piration ont été suivis avec soin en utilisant les deux tech-niques complémentaires que sont l’analyse du rapport 13C/12C par spectrométrie de masse (IRMS) et le marquage par le 13CO2 avec analyse par RMN (fig. 47). La conclu-sion de ce travail est que la plus grande partie du carbone récemment fixé à la lumière n’est pas respirée à l’obscu-rité, que le carbone respiré à l’obscurité provient de réser-ves cellulaires (non marquées) et que le malate n’est pas respiré (Nogués et al. 2006). La même constatation a, par ailleurs, été faite à propos d’un autre hydrate de carbone que cette renoncule accumule en abondance et qui s’ap-pelle la renunculine. Il y a donc un fossé entre assimilation du carbone et respiration chez cette espèce. L’hypothèse qui semble découler de ces résultats, et qui demande à être vérifiée, est que ces synthèses d’hydrates de carbo-ne contribuent à alléger la pression des électrons, donc le pouvoir réducteur des chloroplastes et, par contrecoup, à freiner l’apparition des ROS qui sont à l’origine des dégâts associés au stress oxydatif.La fixation de CO2 et, surtout, son rejet au cours de la res-piration ont été suivis avec soin en utilisant les deux tech-niques complémentaires que sont l’analyse du rapport 13C/12C par spectrométrie de masse (IRMS) et le marquage par le 13CO2 avec analyse par RMN (fig. 5). La conclusion de ce travail est que la plus grande partie du carbone ré-cemment fixé à la lumière n’est pas respirée à l’obscurité, que le carbone respiré à l’obscurité provient de réserves cellulaires (non marquées) et que le malate n’est pas res-piré (Nogués et al. 2006). La même constatation a, par ailleurs, été faite à propos d’un autre hydrate de carbone que cette renoncule accumule en abondance et qui s’ap-pelle la renunculine. Il y a donc un fossé entre assimilation du carbone et respiration chez cette espèce. L’hypothèse qui semble découler de ces résultats, et qui demande à être vérifiée, est que ces synthèses d’hydrates de carbo-ne contribuent à alléger la pression des électrons, donc le

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pouvoir réducteur des chloroplastes et, par contrecoup, à freiner l’apparition des ROS qui sont à l’origine des dégâts associés au stress oxydatif.

A5. Adaptation d’Arabidopsis thaliana aux contraintes liées à l’environnement alpin : caractérisation de mar-queurs phénotypiques et implication d’une famille de gè-nes codant des protéines plastidiales

Mots clés: Ecotypes d’Arabidopsis thaliana, marqueurs d’adaptation à l’altitude, gènes candidats, métabolisme, écophysiologie, plante entière.

Personnes impliquées: Marcel Kuntz (PDC), Irène Till-Bottraud (LECA-TDE)

Objectifs et contexteLe but du projet est d’identifier des caractères présents chez des plantes poussant en altitude et absents chez des plantes en plaine. Ces caractères, de par leur forte différenciation altitudinale, sont de probables marqueurs d’adaptation. Si le caractère est présent chez les plantes d’écotypes d’altitude et absent chez des plantes d’écoty-pes de plaine (quel que soit le lieu où elles sont cultivées) on en déduira une sélection des individus les plus adaptés à l’environnement considéré. Si en revanche le caractère est présent chez les plantes cultivées en altitude et absent chez les plantes cultivées en conditions contrôlées (quelle que soit leur origine), nous conclurons qu’il présente de la plasticité phénotypique. Approches/méthodesLa démarche est de soumettre des plantes à des condi-tions environnementales extrêmes en milieu alpin et, en parallèle, à des conditions de culture en laboratoire, afin de comparer un certain nombre de caractères. Il sera procédé à des mesures sur des plantes entières et sur un compartiment spécifique de la cellule végétale, le plaste. L’expression d’une famille de gènes candidats (gènes nu-cléaires codant des protéines plastidiales impliqués dans la résistance à ces stress) sera suivie. Ces études seront ac-

compagnées de mesures au niveau de la plante entière, soit de type morphologique (taille des plantes, quantité de graines produites, etc), soit éco-physiologiques (surface de feuilles, potentiel hydrique, C/N, phénologie, mesures de fluorescence des chlorophylles, etc). Il sera également procédé ponctuellement à l’analyse par RMN des profils métaboliques.Résultats obtenusL’étude de l’expression des gènes candidat confirme la pertinence du choix de ces gènes. Des études préliminai-res menées au JBAL, en particulier des mesures de flores-cence de la chlorophylle (fig. 48) sur différents écotypes d’ A. thaliana, suggèrent des différences dans la résistance à la photoinhibition.

B. Ecologie évolutive

B1.Interactions entre le Trolle d’Europe, Trollius euro-paeus, et les mouches pollinisatrices et parasites du genre Chiastocheta spp.

Mot-clés : Interaction chimique, polyphénols, coévolution, Trollius europaeus, Chiastocheta spp., mutualisme, spécialisation, morphologie florale

Source de financement : GDR 2827 Ecologie Chimique, Projet aux interfaces au sein du laboratoire d’Ecologie Alpine (LECA).

Personnes impliquées : Laurence Després (LECA-GPB) ; Christiane Gallet (LECA-TDE), Sébastien Ibanez (Thèse UJF/LECA), Gaylord Dujardin (M1, Rouen)

Deux volets ont été dévelopés durant la saison 2006.

• B1.a. Mécanismes de la spécialisation évolutive du trolle d’Europe sur les mouches Chiastocheta spp.

ObjectifDans le genre Trollius, le trolle d’Europe est le seul dont la morphologie florale est globulaire et le seul entièrement spécialisé sur les Chiastocheta. Quel est le rôle de la mor-phologie globulaire dans la spécificité de l’interaction ? La spécialisation du trolle d’Europe est-elle adaptative ?MéthodeLa méthode utilisée a consisté à modifier la morphologie globulaire à l’aide d’un anneau en plastique qui écarte les sépales et ménage un libre accès aux pièces fertiles (fig. 6). Trois mesures sont effectuées :- le taux de visites par les Chiastocheta et par les autres insectes ;- la « fitness mâle » évaluée à l’aide d’une poudre fluores-cente analogue au pollen ;- la « fitness femelle », évaluée par la production nette de graines après pollinisation et prédation.Les résultats ont montré que la morphologie florale joue un rôle décisif dans le taux de visites. Ainsi, les Chiastocheta visitent préférentiellement les fleurs fermées alors que les insectes généralistes préfèrent les fleurs ouvertes. La fitness mâle est bien supérieure pour les fleurs fermées que pour les fleurs ouvertes. La pollinisation est moins bonne pour les fleurs ouvertes, mais la prédation est plus faible : la produc-tion nette de graines qui en résulte est alors équivalente à celle d’une fleur fermée.En conclusion, dans les populations étudiées, la morpho-logie florale joue un rôle décisif dans la spécialisation du trolle d’Europe, ce qui se traduit par une augmentation de la fitness mâle.Perspectives- Dans quelle mesure les résultats présentés ici sont-ils af-fectés par la variabilité spatio-temporelle des communau-

Figure. 5. Teneur en malate de feuilles de Renoncule des gla-ciers récoltées au col du Gali-bier le matin, à midi et le soir (A); collectées à la même heure en juillet (barres pleines) et an août (barres vides) en 2003 et 2004 (B); chez des feuilles jeunes, matures et sénescents (C). Les valeurs sont exprimées en µmol/gFW. Les valeurs sont la moyenne de trois expériences, la déviation stan-dard est indiquée pour n=3.

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tés d’insectes ? Comment interpréter ces résultats dans un contexte de coévolution en mosaïque géographique ?- Les résultats dépendent-ils de la fréquence des phénoty-pes ouverts et fermés ?

Figure 6. A gauche une fleur ouverte, modifiée expérimentalement, à droite une fleur fermée non modifiée sur laquelle un Chiastocheta est posé

• Interaction chimique entre le trolle d’Europe Trollius europaeus et les mouches du genre Chiastocheta ssp.

ObjectifUne corrélation positive entre le nombre d’oeufs des mou-ches Chiastocheta présents dans une fleur et la concen-tration en adonivernith (un polyphénol proche de la lutéo-line) dans les carpelles des fleurs a été observée en 2003 et 2004. Les objectifs du projet sont : i) d’évaluer l’influence du rayonnement UV sur l’induction d’adonivernith par les lar-ves (fig. 7), ii) de préciser le mécanisme d’induction d’ado-nivernith et iii) de tester la toxicité de cette molécule sur les larves.MéthodeIl s’agit principalement de doser l’adonivernith localisée dans la paroi des carpelles. Une extraction sélective de l’adonivernith est réalisée, l’extrait est ensuite analysé en HPLC. Cette méthode de dosage est utilisée pour répondre aux questions suivantes :• existe-t-il une interaction positive entre la présence des larves et le rayonnement UV sur l’induction d’adoniver-nith ?• l’adonivernith est-elle induite par des blessures artificielles sur lesquelles un broyat de larves a été appliqué ?• peut-on obtenir une corrélation négative entre la concen-tration en adonivernith dans une infrutescence et le poids des larves qui s’y sont développées ?

Figure 7. Filtre UV appliqué sur le terrain

RésultatsLa concentration en adonivernith est corrélée avec l’inten-sité du rayonnement UV et avec la présence de larves. Il n’y a pas d’interaction statistiquement significative entre ces deux facteurs sur la concentration en adonivernith, bien que visuellement cette hypothèse semble réaliste.

Par ailleurs, le mécanisme d’induction de l’adonivernith n’a pas été mis en évidence, ni par les blessures seules, ni par les blessures sur lesquelles un broyat de larves a été ap-pliqué. Enfin, il n’y a pas de corrélation négative entre le poids des larves et la concentration en adonivernith du fruit dans lequel elles se sont développées.PerspectivesNous souhaitons augmenter le nombre de réplicats pour tester l’interaction entre les UV et la présence de larves et contrôler plus finement les conditions expérimentales pour tester l’effet de l’adonivernith sur le poids des larves. En particulier, il s’agira de contrôler avec précision l’âge des larves.

B2. Projet CURVULA : Diversité intra- et interspécifi-que dans les pelouses alpines dominées par Carex cur-vula

Participants : Philippe Choler (LECA-TDE), Pierre Taberlet (LECA-GPB), Ludovic Gielly (LECA-GPB), Mihai Puscas (thèse en co-tutelle, UJF-Cluj), Andreas Tribsch (Institut de Botanique Vienne, Autriche)

Mots clés : pelouse alpine, biogéographie évolutive, phylogéographie comparative

Objectifs

L’enjeu de ce projet consiste à relier deux niveaux d’appréhension de la diversité biologique, l’échelle intra-spécifique qui relève de la génétique des populations et l’échelle inter-spécifique qui relève de l’écologie des communautés. Ici, nous examinons parallèlement la structuration spatiale de la diversité intraspécifique de l’espèce alpine Carex curvula et celle de la diversité des pelouses alpines dominées par Carex curvula. Le travail est réalisé sur l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce, qui couvre toutes les montagnes du système alpin généralisé (Pyrénées, Alpes, Carpathes et Balkans). Les trois volets principaux du projet sont; (1) une synthèse biogéographique et phytoécologique de la diversité inters-pécifique des pelouses à Carex curvula en Europe; (2) une caractérisation de la diversité intra- et interpopulationnelle de Carex curvula par les marqueurs neutres AFLP et enfin (3) le développement d’un modèle de distribution spatiale-ment explicite de cette espèce en Europe (approche par enveloppe climatique et intégration sous SIG). Ce projet correspond à la thèse de Mihai PUSCAS, étudiant roumain inscrit en co-tutelle à l’UJF et à l’université de Cluj-Napoca.

Figure. 8. Carex curvula et fragment de pelouse alpine de type Curvuletum près du Lac du Doménon (Massif de Belledonne). Grenoble est à l’arrière-plan. Les populations des Alpes du Dauphiné présentent des similitudes génétiques et écologiques avec celles des Pyrénées. Dans les deux cas, ces populations sont en situation de marginalité écolo-gique (probablement liée à un déficit de pluviosité estivale) et présentent une diversité génétique plus faible.

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Méthodologie

En 2006, nous avons mené un nouvel échantillonnage dans la chaine des Pyrénées (30 populations prélevées) et complété l’échantillonnage existant dans les Alpes du Dauphiné. Cette partie sud-ouest européenne de l’aire de distribution est caractérisée par un faible développe-ment des pelouses à Carex curvula (fig. 8). Nous émettons l’hypothèse qu’elle puisse correspondre à une vaste zone d’appauvrissement génétique et de marginalité écologi-que. L’effort d’échantillonnage de cette année a donc été réalisé dans le but de préciser ce point. Des prélèvements de matériel pour la mesure de traits foliaires (rapport C/N, importance des tissus de soutien foliaire) ont été réalisés en parallèle, ainsi que des relevés floristiques.

C. Ecologie fonctionnelle

Les traits fonctionnels végétaux sont les caractéristiques (structurales, physiologiques, biochimiques, démographi-ques) des individus ou des populations qui déterminent leur réponse et/ou leurs effets sur le milieu et le fonctionnement des écosystèmes. Ils peuvent être utilisés comme concept et outil pour faire le lien entre les divers niveaux d’organi-sation (plante individuelle, population, communauté, éco-système, paysage) et identifier les mécanismes impliqués. Plus particulièrement nous recherchons à analyser simulta-nément :

• la réponse de la diversité fonctionnelle des commu-nautés végétales aux changements du milieu (climat, utili-sation des terres), en fonction des traits fonctionnels végé-taux, et de leurs effets sur les interactions plante-plante ;

• les effets des modifications de diversité fonctionnelle sur le fonctionnement des écosystèmes et des paysages.Les approches utilisées combinent des observations sur les écosystèmes in natura, des approches expérimentales et la modélisation. Elles sont souvent pluridisciplinaires et font appel à une série de concepts et de compétences cou-vrant la génétique des populations, l’écophysiologie, la biochimie, l’écologie des communautés, des écosystèmes et des paysages.Les travaux en cours concernent :

• Une perspective historique sur la structure et le fonc-tionnement des paysages de montagne sous l’effet de l’utilisation des terres.

• L’analyse des traits de réponses aux gradients du mi-lieu et aux perturbations, et de leurs effets sur les cycles bio-géochimiques. Elle est mise en œuvre pour deux types de milieux :

- les prairies subalpines, pour lesquelles l’utilisation des terres se combine à la topographie comme détermi-nants de la dynamique des écosystèmes.

- les pelouses de l’étage alpin, pour lesquelles la to-pographie détermine le méso-climat et en particulier l’en-neigement, déterminants de la dynamique des écosystè-mes.

• Les mécanismes évolutifs sous-tendant les réponses des populations à l’utilisation des terres ; ceux-ci incluent la démographie, la plasticité phénotypique et la variabilité génétique intraspécifique, et l’évolution des systèmes de reproduction.

• Les mécanismes d’interaction plante-plante qui struc-turent les communautés le long des gradients, en fonction des traits fonctionnels des populations dominantes.

• La quantification des services des écosystèmes à par-tir des propriétés fonctionnelles des communautés et des écosystèmes, et de leurs variations en réponse aux chan-gements d’utilisation des terres.

Traits de réponses aux gradients du milieu et à l’utilisation des terres et effets sur les cycles biogéochimiques

C1. Traits fonctionnels végétaux et fonctionnement d’un paysage agropastoral à l’étage sub-alpin

Participants : Sandra Lavorel, Karl Grigulis, Marie-Pascale Colace, Jacky Girel, Geneviève Girard, Gilles Pellet, Sandra Berman (M2 EBE, LECA-TDE), Sue McIntyre (CSIRO Sustaina-ble Ecosystems, Canberra, Australie), Denys Garden (New South Wales Department of Primary Industries, Australie)Nota: une partie des données a été récoltée au cours d’un atelier franco-australien sur les méthodes des mesures de la diversité fonctionnelle organisé à la SAJF du 29/6 au 7/7.

Mot-clés : traits fonctionnels végétaux, diversité fonctionnelle ; utilisation des terres ; dynamique des paysages.

Objectif

Analyser la réponse fonctionnelle de la végétation et de la valeur d’usage des prairies aux changements d’utilisation. Ceci sera réalisé par la comparaison entre ~1950 et 2006 de la composition fonctionnelle grâce à une analyse diachronique de la composition floristique sur l’adret de Villar d’Arène.

Méthodologie

Nous avons choisi d’analyser la composition fonctionnelle, appréhendée au travers des valeurs agrégées (moyennes pondérées par l’abondance) et de la diversité fonctionnelle pour les traits foliaires, morphologiques et de phénologie. Les objectifs opérationnels pour 2006 étaient de : 1) mettre au point une méthode d’évaluation rapide de la composition fonctionnelle ; 2) réaliser des relevés floristiques pour établir une cartographie de la végétation de l’adret.

Résultats et perspectives1) La comparaison de 3 méthodes de mesures de la com-position fonctionnelle a montré que :- les traits morphologiques (hauteurs végétative et repro-ductrice) et foliaires (teneurs en matière sèche et en azote des feuilles), testés sur 21 espèces étalons sont stables entre années. Ceci permet d’utiliser des valeurs de la base de données VISTA établie en 2003 par simple application d’un coefficient de conversion (par ex. hauteurs végétative 20% inférieures en 2006) ;- une estimation visuelle de la biomasse par la méthode australienne BOTANAL, couplée à l’utilisation de la base de données VISTA, permet de reproduire fidèlement les esti-mations faites en 2004 par une méthode lourde de tri ma-nuel de la biomasse à l’espèce ;- cette méthode est plus performante pour des couverts plus complexes et/ou plus tard en saison qu’une méthode d’échantillonnage des traits au hasard proposée par Gau-cherand & Lavorel (2007).- globalement, les estimations de traits agrégés des com-munautés sont relativement robustes à la méthodologie pour les traits végétatifs, et moins pour un trait de régéné-ration (la masse des graines). Par contre l’estimation de la diversité fonctionnelle apparaît particulièrement sensible à la méthode de quantification des abondances relatives des espèces.- la composition fonctionnelle évaluée par BOTANAL est stable entre les 3 dates de mesures (mai, juin, juillet). Les contrastes entre parcelles de trajectoires de gestion dif-férentes sont congruents avec les mesures de 2003, et congruents entre dates.- nous concluons donc que pour relever la composition flo-ristique de l’ensemble du versant nous appliquerons cette méthode en 2007.

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2) 54 relevés floristiques ont été réalisés entre juin et juillet selon un échantillonnage stratifié des différents types de communautés dont une cartographie a été établie visuel-lement et reportée sur le fond IGN. La position des relevés a été enregistrée par GPS. Les relevés sont en cours de saisie et d’analyse. En 2007 nous effectuerons sur les mê-mes points des relevés de composition fonctionnelle avec la méthode BOTANAL. Si le financement le permet nous effectuerons également des prélèvements de sols sur ces mêmes points. L’objectif est de pouvoir paramétrer le mo-dèle LAMOS pour le versant et de générer des projections rétrospectives (carte d’utilisation en 1950, connue d’après photographies aériennes) et prospectives (scénarios VISTA à l’horizon 2050), avec une résolution typologique supé-rieure à celle utilisée par Quétier et al. (sous presse).

C2. Déposition Atmosphérique et Dynamique de l’Azote (N) au cours de la fonte des neiges sur les terrasses subal-pines du Lautaret

Participants : Jean-Christophe Clément (LECA-TDE), Geneviève Girard (LECA-TDE); Romain Guillemin, étudiant M2 BEE (UJF); M. Robson, post-doctorant (LECA, TDE); Sandra Lavorel, (LECA-TDE)

Mot-clés : Déposition atmosphérique, azote, terrasse, neige, sol, gradient, pratiques agricoles

Objectifs1) Mesures des gradients de déposition d’azote (neige + déposition sèche) liés à la topographie en terrasse subalpi-nes au Col du Lautaret (fig. 50).2) Mesures des stocks et des flux d’azote dans les sols le long de ces mêmes gradients au cours de la fonte des neiges.3) Evaluation de l’influence des pratiques agricoles qui éli-mine l’effet gradient (par la fertilisation et apport d’azote) ou le renforce (par la fauche et exportation d’azote) en particulier au début de la saison de croissance.RésultatsL’azote déposé est surtout sous forme organique (85%), en raison d’une dominance de la fraction sèche (poussière) capturée par la neige. Nitrate et ammoniaque apportés par la neige sont en proportions plus faibles mais équiva-lentes (7,5%).La présence d’un gradient d’enneigement sur l’ensemble des terrasses et le long des toposéquences a été caracté-risée: il correspond à un gradient de déposition d’azote et de cinétique de fonte (fig. 9). Nos résultats n’ont pas dé-montré une influence directe de la déposition atmosphé-rique d’N sur les quantités présentes dans le sol, mais cette observation reste à confirmer par un suivi de la signature isotopique (15N et 18O/17O) de l’azote présent dans la neige et le sol. En effet, l’impact de la déposition atmosphérique d’azote dépend de la forme considérée, c’est ainsi que la neige apporte deux fois plus de nitrate que le sol n’en contient. Le devenir de ces nitrates reste donc à élucider.La fonte de la couverture neigeuse entraîne différents changements des caractéristiques du sol en termes d’hu-midité et de pH du sol. Cependant, le gradient d’humidité attendu le long des toposéquences n’est pas observé. Ces changements des caractéristiques du sol influencent les flux de transformation de l’azote et les pools d’azote. En effet, la présence de pics d’azote répartis dans le temps montre une dynamique complexe des processus clés de la transformation de l’azote dans le sol au cours de cette période (fig. 10).En conclusion, on observe :- la présence d’un gradient d’enneigement au sein des ter-rasses, avec différentes formes d’azote contenues dans la neige- un gradient de déposition d’azote, avec un apport par la neige ne modifiant pas directement les pools d’azote

dans le sol- une modification des caractéristiques du sol au cours e la fonte des neiges, avec des flux de transformation d’azote qui ralentissent- une dynamique temporelle complexe des pools d’azote du sol

Figure 9. Gradients de déposition de neige et d’azote (N) sur les terrasses subalpines.B, bas de la terrasse; I, zone intermédiaire; T, talus

Figure 10. Effet de la fonte des neiges (temps T0 à T3) sur les quantités des différentes formes d’azote dans les sols (N organique, NH4+, NO3-).

Perspectives1. Quel est le devenir de l’azote présent dans la neige ?Un projet ANR est en préparation (NATEAU) sur le traçage isotopique (15N/14N et 18O/17O) de la déposition atmosphé-rique des nitrates en zones montagneuses.En avril 2007 seront mis en place des mesocosmes lysimétri-ques dans des parcelles de l’étage subalpin déjà étudiées depuis plusieurs années (programme VISTA). Des lysimètres permettront la quantification des flux d’eau et de nutri-ments intra et inter terrasses. Cet appareillage est financés par des crédits d’équipement (2005) du CNRS alloués à la Station Alpine Joseph Fourier.

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2. Les pics d’augmentation d’azote proviennent-ils d’un re-nouvellement des communautés microbiennes du sol ?Il s’agira de caractériser la dynamique et la diversité fonc-tionnelle des microbes du sol par des méthodes moléculai-res comme les techniques SSCP (single stranded conforma-tion polymorphism) développée au Laboratoire LECA par R. Gérémia et déjà appliquée à l’étude des communautés microbiennes des sols de l’étage alpin (voir plus loin pro-gramme C7. MICROALP).3. Etude des relations entre diversités fonctionnelles végé-tale et microbienne.Les mésocosmes lysimétriques seront utilisés.

C3. Traits fonctionnels et effets des couverts de prairies subalpines sur la disponibilité en eau du sol

Participants: Sandra Lavorel (LECA-TDE), Nicolas Gross (thèse UJF/LECA)Les résltats obtenus depuis deux années sur les prairies su-balpines de la région Villar d’Arène-Lautaret montrent que la disponibilité en eau détermine le type d’interactions biotiques (facilitation ou compétition) qui structurent ces communautés (Gross et al. en préparation). Prédire l’effet des communautés sur la ressource hydrique est alors né-cessaire pour comprendre les mécanismes déterminant la composition de ces prairies. Nous avons fait l’hypothèse qu’il est possible de déterminer l’effet des types de végéta-tion sur la ressource hydrique grâce aux traits fonctionnels de ces communautés.

Figure 11. Humidité relative moyenne du sol (A) et effet moyen de la végétation sur l’humidité du sol au cours d’une saison de végétation (B). Quand LNRR > 0 la végétation augmente la disponibilité de l’eau dans le sol par rapport à un sol sans végétation, des LNRR<0 indique un effet négatif de la végétation sur l’eau du sol. Site I, faible SLA, forte H ; Site II, Forte SLA, Forte H ; Site III, Faible SLA, H intermédiaire ; Site IV faible H, SLA in-termédiaire ; nous avons testé si les valeur de LNRR étaient significativement différentes entre elles (lettres au dessus des barres ; des lettres différentes impliquent des différence de moyenne significatives entre les sites) et différentes de 0 ; ns, p> 0.05, ***, p< 0.0001.

Tableau 5. Modèle prédisant l’effet de la vé-gétation sur la ressource hydrique. Pour les di-vers paramètres pris en compte (interception de la lumière, biomasse, temps de cycle de végétation, surface spécifique foliaire (SLA), hauteur des communautés) sont indiqués les coefficients de la régression multiple et leur significativité (ns, p> 0.05; ***, p< 0.0001) et le r² général du modèle.

r² 0,83

Intercept -1,25 ***

Biomasse -0,25 ***

temps de cycle de vie

>0,01 ns

SLA 0,07 ***

H 0,06 ***

(A)

Sites

Hum

idité (%) 0

5

10

15

20

25

30

35

I II III IV

a

c

a

b

Hum

idité

(%

)

(B)

Sites

LNR

R (H

umidité)

-1,4

-1,2

-1,0

-0,8

-0,6

-0,4

-0,2

0,0

0,2

0,4

0,6

a bc

d

ns******

***

I II iii iV

LNRR

(h

umid

ité)

En étudiant 4 types de végétations soumises à des utilisa-tions des terres contrastées, nous avons mesuré les traits ca-ractéristiques de ces communautés et déterminé leur effet sur la ressource hydrique tout au long d’une saison de vé-gétation. Nous avons utilisé 350 sondes TDR (Times Domain Reflectometry) mesurant l’humidité du sol avec et sans vé-gétation dans les différentes communautés.Nous avons montré que les prairies subalpines caracté-risées principalement par des différences de surface de feuille spécifique (SLA) et de hauteur (H) avaient des effets contrastés sur la ressource hydrique (fig. 11). En fonction de la biomasse des communautés (Tableau X), les fortes va-leurs de SLA et de hauteurs augmentent la disponibilité en eau du sol alors que les végétations à faible SLA et faible

hauteur ont un effet négatif sur la ressource hydrique au cours de l’été (Tableau 5). L’effet de la SLA sur l’eau s’expli-que par des différences de croissance entre végétations: les végétations à forte SLA ont une croissance rapide et complètent leur cycle de vie tôt dans la saison alors que les végétations à faible SLA ont des cycles de vie plus long qui s’étendent tout au long de la saison de végétation. Ainsi, en été, les végétations toujours en croissance ont besoin de plus d’eau que les végétations à forte SLA ayant fini leur croissance. L’effet positif de la hauteur de végétation s’ex-plique probablement par l’effet d’ombrage sur le sol qui li-mite l’évaporation de l’eau en surface. Ces effets peuvent expliquer la nature des interactions biotiques au sein des prairies subalpines.

C.4. Dynamique de colonisation des ligneux dans les prairies subalpines : Application au mélèze

Participants: Wilfried Thuiller (LECA-TDE), Sandra Lavorel (LECA-TDE), Cécile Albert (M2 INA-PG)

ContexteSous nos latitudes la limite naturelle des forêts se situe vers 2400m car les conditions environnementales extrêmes ne permettent pas aux arbres de pousser à des plus hautes altitudes. L’étage subalpin, espace potentiel à résineux et à ligneux bas, est aujourd’hui souvent dépourvu d’arbres à cause de l’exploitation agricole passée. Pourtant, la déprise agricole actuelle rend l’étage subalpin susceptible d’être recolonisé par les ligneux. Les enjeux paysagers et patrimo-niaux qui en découlent créent un besoin d’outils prédictifs quant aux dynamiques spatio-temporelles des espèces li-gneuses dans ces zones d’interfaces paysagères.Question

Nous avons cherché à comprendre la dynamique du mélèze Larix decidua (figs. 12 et 13) sur les prairies de Villar d’Arène et à déterminer les facteurs gouvernant cette dynamique ainsi que les patrons de végétation qui en découlent.

MéthodeNous avons utilisé: (1) un modèle statique de niche, véri-fiant ainsi que la zone du Lautaret est adéquate pour l’ins-tallation du mélèze et que la dynamique de l’espèce peut donc y être étudiée (fig. 14), (2) un modèle dynamique de végétation, LaMoS (fig. 15). Ce modèle a été paramétré avec des données bibliographiques, des données de ter-rain et des données d’expérimentations en milieu contrôlé. Le modèle a ensuite été appliqué sur un dispositif factoriel permettant de tester les caractéristiques auto-écologiques de l’espèce (capacité de dispersion, tolérance des juvé-niles à l’ombrage et efficacité de capture des ressources) ainsi que l’impact de l’utilisation des terres avec trois scé-narios de changement d’utilisation des terres: fauche tradi-tionnelle, fauche tardive et abandon.RésultatsCette étude a permis de montrer qu’il fallait distinguer deux échelles dans la dynamique de recolonisation du mé-lèze. A l’échelle locale, l’utilisation des terres joue un rôle important puisque les arbres ne peuvent pousser là où il y a une perturbation par la fauche. Par contre à l’échelle du paysage la fauche pourrait ne pas empêcher la colonisa-tion des prairies par les arbres, puisque les patrons de co-lonisation observés (arbres dispersés, taches, ou forte den-sité) sont les même quelle que soit la perturbation. A cette échelle, ce sont les caractéristiques de l’espèce, telles que la capacité de dispersion à longue distance, la tolérance des juvéniles à la compétition et l’efficacité de l’espèce à capter les ressources qui sont fondamentales dans la dyna-mique spatiale.

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Figure. 12. Données de présence/absen-ce dans les Alpes françaises

La grave

Villar d’Arêne

Col du Lautaret

Figure. 13. Mélèzes à Villar d’Arène

Figure. 14. Projection du modèle sur les Alpes Françaises : probabilité de présence du mélèze (noir= absence, gris= présence). En encart, zoom de la projection sur la zone du Lautaret : probabilité de présence du mélèze (bleu= absence, vert-jaunes= probabilité de présence croissante)

Figure. 15. Exemple de simulation avec LaMoS : carte d’abondance du mélèze dans les prairies de Villar d’Arène lors d’un abandon des prairies dans le cas où le mélèze a des jeunes tolérants à l’ombrage, une bonne efficacité à capter les ressources et une mau-vaise capacité de dispersion. On observe un patron de colonisation par taches avec de faibles abondances.

Traits de réponses aux gradients du milieu et au climat et effets sur les cycles biogéochimiques

C5. Réponse des espèces de graminées structurantes des prairies de montagne à un changement climatique

Participants: Irène Till-Bottraud & Sandra Lavorel, (LECA-TDE), Fabrice Grassein (thèse UJF/LECA), Brice Giffard (M1, Rouen).

Mots clés: changements environnementaux, traits fonction-nels, évolution des communautés, interactions biotiques, variabilité génétique, plasticité phénotypique, génétique quantitative

ObjectifsDans le contexte actuel des changements globaux de

l’environnement (réchauffement climatique, changement de l’utilisation des terres…), l’objectif d’identifier les facteurs et les mécanismes impliqués dans la réponse des espèces à un changement environnemental. Pour cela, une expé-rience de transplantion réciproque le long d’un gradient altitudinal a été mise en place cette année. Les objectifs de cette étude sont d’apporter des éléments de réponse aux questions suivantes :

Quels sont les rôles relatifs de la plasticité phénoty-pique et de la variabilité génétique dans l’expression des traits fonctionnels en réponse aux conditions environne-mentales ?

Est ce que la compétition de la communauté af-fecte la survie, la croissance et les traits fonctionnels des individus transplantés dans de nouvelles conditions envi-ronnementales ?

Est-ce que la plasticité phénotypique peut jouer un rôle dans la réponse à la compétition ?

Est-ce que la réponse au climat peut être reliée à des traits fonctionnels associés avec des stratégies de stress tolérance, de phénologie ou d’acquisition des ressour-ces ?

Figure. 16. Schématisation des expériences de transplantation

MéthodologieCinq espèces correspondant à différentes altitudes et éco-logie ont été échantillonnées en octobre 2005 à deux alti-tudes différentes (fig. 16). Il s’agit de quatre Graminées, le brome (Bromus erectus), le dactyle (Dactylis glomerata), la fétuque paniculée (Festuca paniculata), la seslérie bleue (Sesleria caerulea) et une Cypéracée, le carex sempervi-rent (Carex sempervirens).Après multiplication végétative durant l’hiver, à Grenoble, des clones de chaque individu échantillonnés ont été trans-plantés à trois altitudes différentes, avec et sans voisins (fig. 16). La survie a été mesurée à la fin de la première saison (septembre 2006), d’autres traits seront mesurés en 2007.

C6. Impact des durées d’enneigement sur les flux de carbone dans le continuum sol-plante-atmosphère des écosystèmes alpins

Participants : Philippe Choler (LECA-TDE), Serge Aubert (LECA/SAJF), Florence Baptist (Thèse UJF/LECA), Salvador Nogués (Université de Barcelone), Céline Flahaut (Stage ingénieur ENITA Clermont-Ferrand).Mots-clés : cycle du carbone, neige, diversité fonctionnel-le, écophysiologie des plantes alpines, sols alpinsObjectifs et résultatsDans un contexte de réchauffement global qui va affecter

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les conditions nivologiques en altitude, ce projet vise à dé-terminer quel est l’impact de la durée d’enneigement sur le bilan carboné annuel des écosystèmes herbacés de l’éta-ge alpin. Il s’agit de quantifier les flux carbonés entrants et sortants et préciser la répartition de ce carbone dans deux systèmes situés aux deux pôles d’un gradient d’enneige-ment. Deux espèces, dominantes dans leur milieu respectif, constituent les modèles biologiques de ce travail : Kobresia myosuroides (système thermique, faiblement enneigé) et Carex foetida (système nival, fortement enneigé). La fixation du carbone par les couverts végétaux a été dé-terminée par le biais de la modélisation et mise en relation avec les conditions biotiques (traits architecturaux et bio-chimiques) et abiotiques (température, lumière, humidité). Ces résultats ont été validés durant la saison 2005 par des mesures expérimentales d’assimilation brute en conditions contrôlées. Dans un second temps, une expérimentation basée sur l’utilisation de marqueurs isotopiques (13CO2) a permis de préciser les flux ainsi que la répartition du carbone au sein des deux plantes modèles. Il s’agissait notamment (1) de déterminer le temps de résidence du carbone dans l’ap-pareil aérien et souterrain (2) de quantifier l’allocation du carbone vers les racines ainsi que le taux d’exudation. Il est en effet reconnu qu’une simple estimation des flux entrants et sortants au sein d’un écosystème ne suffit pas à prédire l’évolution des stocks de carbone en réponse au change-ment climatique. Une connaissance précise du devenir du carbone fixé (composés récalcitrants ou facilement dégra-dables) en relation avec les stratégies fonctionnelles des végétaux permettra de mieux appréhender les mécanis-mes régissant l’accumulation du carbone dans l’écosys-tème. Les premiers résultats montrent une faible utilisation du carbone nouvellement fixé via la respiration foliaire contrairement aux résultats reportés pour des espèces de plaine (fig. 17A). Les flux alloués vers les racines produites dans l’année sont importants, notamment chez Carex foe-tida, l’utilisation de ce carbone via la respiration racinaire est plus marquée chez C. foetida que chez K. myosuroides. Des résultats complémentaires concernant la signature iso-topique de la matière organique nous permettront à ter-mes de réaliser le bilan complet des flux de carbone dans la plante, et ainsi de mettre en relation le temps de rési-dence du carbone dans les différents organes végétaux et les stratégies fonctionnelles des deux espèces modèles. Enfin un marquage 15N a été réalisé sur ces deux espèces en dissociant les trois sources azotées disponibles dans les milieux alpins (ammonium, nitrate, et azote organique, ici glycine). Cette expérimentation nous permettra (1) d’iden-tifier les sources azotées privilégiées par C. foetida et K. myosuroides, (2) de préciser le taux d’assimilation et l’allo-cation de ces composés azotés (3) de mettre en relation taux d’assimilation et biodisponibilité in situ. L’objectif final étant une compréhension plus mécaniste du couplage en-tre les flux carbonés, azotés et les stratégies fonctionnelles caractérisant les deux espèces étudiées. D’autre part, afin de préciser l’effet de l’enneigement sur les flux sortants, une expérimentation de décomposition de litière a été mise en place et des mesures de respiration de sol in situ et en conditions contrôlées ont été réalisées aux deux pôles du gradient d’enneigement par Céline Flahaut durant la saison 2006. Les résultats issus de deux années de décomposition de li-tière in situ montrent (1) que la décomposition des litières se déroule majoritairement l’hiver, (2) que ce taux de dé-composition est supérieur dans les systèmes nivaux compa-rativement aux systèmes thermiques. L’activité respiratoire spécifique des sols est similaire entre ces deux systèmes. mais est très fortement dépendante des conditions éda-phoclimatiques et notamment de la température (fig. 17B).

Cependant, la qualité de la litière reste le facteur essentiel déterminant la décomposition dans ces systèmes. La neige en sélectionnant, au sein des systèmes thermiques, des es-pèces dont les tissus sont plus récalcitrants, inhibe indirec-tement le processus de dégradation des litières. La neige joue donc un rôle majeur dans la régulation des flux respi-ratoires, non pas via la sélection de groupes fonctionnels microbiens spécifique ou encore par son rôle d’isolant ther-mique l’hiver, mais plutôt via la sélection de groupes fonc-tionnels végétaux le long du gradient d’enneigement.

A

B

Figure. 17. A. Pourcentage de carbone marqué dans le CO2 respiré après le marquage de 5 espèces en C3. Les données concernant Fagus sylvatica et Ranunculus glacialis sont issues de Noguès et al. 2006, celles de Phaseolus vulgaris de Noguès et al. 2004.B. Respiration des sols nivaux et thermique en fonction de la température.

C7. Projet MICROALP : impact des durées d’enneige-ment sur la diversité et le fonctionnement des microorga-nismes des sols alpins

Participants : Roberto Gérémia (LECA-PEX) & Philippe Choler (LECA-TDE), Jean-Christophe Clément (LECA-TDE), Christiane Gallet (LECA-TDE/Chambéry), Lucile Sage (LECA-TDE), Jean Martins (LTHE), Florence Baptist (thèse UJF/LECA), Lucie Zinger (thèse UJF/LECA)

Mots clés : cycle du carbone, diversité microbienne, microbiologie environnementale, sols alpins.

ObjectifsLe projet vise à déterminer l’impact de la durée d’ennei-gement sur la diversité microbienne (champignons et bac-téries) et sur la biominéralisation de la matière organique dans les sols alpins. L’activité microbienne des écosystè-mes froids (longuement enneigés) fait actuellement l’objet de nombreuses études au niveau international. Dans un contexte de réchauffement global, les flux respiratoires des sols arctiques et alpins, qui recèlent de grandes quantités de matière organique, pourraient être un contributeur ma-jeur à l’augmentation du CO2 atmosphérique. Ce projet est financé par l’ANR (appel non-thématique) et le LECA, au titre des projets aux interfaces. Méthodologie et premiers résultatsEn 2006, nous avons poursuivi notre effort sur l’échantillon-nage des sols en situation de crête et de combe, à dif-férentes périodes de l’année. Des prélèvements sous la neige ont été effectués en début de saison (fig. 49). Les techniques moléculaires de typage des champignons par la technique SSCP (single stranded conformation polymor-phism) et par séquençage des ITS (internal transcribed spa-ce) ont été améliorées. Enfin, un important effort d’analyse de données a été entrepris pour l’étude systématique des profils SSCP. Les résultats en cours de publication montrent des changements drastiques de microflore en relation avec la situation topographique (opposition crête combe) mais également en relation avec la saison (fig. 18). Les mesures d’activité respiratoire des sols sont décrites dans la partie B.2.

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Figure. 18. Diversité des communautés bactériennes dans les sols de combe et de crête prélevés à 4 périodes différentes de l’année. En mai, les crêtes qui viennent juste de se déneiger montrent des convergences avec les combes à neige.

Traits fonctionnels et mécanismes de structura-tion des communautés

C8. Traits fonctionnels et mécanismes de structuration des prairies subalpines

Participants : Sandra Lavorel (LECA-TDE), Nicolas Gross (thèse UJF/LECA), Katherine Suding (University of Southern California, Irvine)ObjectifsLes traits fonctionnels peuvent déterminer la réponse des espèces végétales aux facteurs du milieu qu’ils soient phy-siques comme l’eau et les nutriments (Gross et al. JVS sous presse) ou biotiques (compétition, facilitation). Nous avons utilisé ces traits pour comprendre quels sont les mécanis-mes sous-jacents permettant d’expliquer la composition des prairies subalpines. Ces prairies subalpines européen-nes sont caractérisées par une forte diversité spécifique et fonctionnelle lorsqu’elles sont soumises à des pratiques traditionnelles de fauche ou d’amendement. Par exemple, on observe une diversité fonctionnelle importante dans les prairies fertilisées et fauchées à travers la coexistence d’es-pèces à croissance lente (caractérisées par une faible sur-face spécifique foliaire, SLA) et à croissance rapide (forte SLA).MéthodologiePour comprendre quels mécanismes peuvent expliquer cette diversité, nous avons mené parallèlement: (1) une expérimentation de compétition en conditions contrôlées testant l’effet de la fertilisation et de la composition fonc-tionnelle, (2) une expérimentation de terrain testant les in-teractions biotiques en fonction des traits fonctionnels des espèces cibles. Au total, nous avons étudié 384 plantes de 6 espèces dominantes des prairies subalpines réparties dans 160 matrices en conditions contrôlées et 720 plantes de 5 espèces réparties sur 4 prairies soumises à des utilisa-tions contrastées.RésultatsNous avons mis en évidence au bout de deux ans d’expé-rimentation que les mécanismes expliquant la forte diver-sité fonctionnelle des prairies fertilisées peuvent être reliés à une complémentarité fonctionnelle entre espèces. En conditions contrôlées (fig. 19A), nous avons démontré que l’intensité de compétition dimine avec la fertilisation dans les matrices à diversité élevée, indiquant une complémen-tarité entre espèces à forte et faible SLA. Sur le terrain (fig. 19B), nous avons mis en évidence que les espèces à faible SLA ont une meilleure réponse à la compétition que les es-pèce à forte SLA dans les prairies dominées par les fortes SLA, confirmant que la complémentarité est un mécanisme

pouvant expliquer la forte diversité fonctionnelles des prai-ries subalpines fertilisées. A l’opposé dans les milieux non fertilisés dominés par des espèces à faible SLA, les espèces à croissance rapide sont exclues par compétition par les espèces à croissance lente (résultats non présentés).

Figure 19. Résultats des intensités de compétition (mesuré avec le log response ratio, LNRR) en conditions contrôlées (A) et sur le terrain (B). Plus le LNRR est négatif plus l’inten-sité de compétition est forte. (A) ; LNRR pour les espèce à croissance lente et croissance rapide en mélange intra (un groupe fonctionnel en culture) ou inter (deux groupes fonc-tionnels en culture). (B) ; Intensité de la compétition dans les prairies fertilisées sur le terrain en fonction de la SLA des espèces cibles, la ligne en tiré indique la SLA moyenne de la prairies. *, p <0.05, ***, p < 0.0001.

C9. Variabilité intraspécifique des capacités de répon-se à la compétition

Participants : Sandra Lavorel (LECA-TDE), Irène Till-Bottraud (LECA-TDE), Fabrice Grassein (thèse UJF/LECA), Brice Giffard (M1, Rouen), Cécile Bayle (contractuelle LECA).Mots clés : Interactions biotiques, traits fonctionnels, condi-tions semi-contrôlées, variabilité génétique, plasticité phé-notypique, génétique quantitativeObjectifsLes interactions biotiques (compétition ou facilitation) sont des mécanismes considérés comme importants dans la structuration des communautés végétales. Dans une expé-rience en conditions semi-contrôlées (en pots sur la zone expérimentale du Lautaret, fig. 20), nous souhaitons étudier les variations de la capacité compétitrice de deux espèces de graminées des prairies du Lautaret : le dactyle, Dactylis glomerata et la seslérie, Sesleria caerula.

Témoin Espèce différenteMême espèce

Figure. 20. Aspect du dispositif expérimental au Jardin Botanique Alpin du Lautaret (en haut) et schéma des expériences (en bas).

Méthodes et résultats attendusIl s’agit de comparer la performance des plusieurs individus des deux espèces, cultivés dans des environnements bioti-ques différents (au voisinage de la même espèce ou d’une espèce différente, le chient-dent Agropyron repens) par rapport à un témoin cultivé sans voisins (fig. 20). La récol-

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te de cette expérience a été effectuée en octobre 2006 avec une mesure de certains traits fonctionnels.Cette expérience devrait permettre de répondre aux ques-tions suivantes :

La réponse à la compétition d’une espèce varie- t’elle selon l’identité des voisins ?

Existe-il une différence d’intensité entre compéti-tion intra et interspécifique ?

Au sein d’une espèce, quelle est la variabilité de la réponse, et quel est le rôle de la variabilité génétique et de la plasticité phénotypique dans cette variabilité ?

C10. Processus de régénération et gradients d’extensifi-cation de l’utilisation des terres

Participants : Sandra Lavorel (LECA-TDE), Flore Viard-Crétat (thèse Univ. Montpellier/LECA), Marie-Pascale Colace (LECA-TDE), Laure Doublier (M1-BEE, UJF), Cécile Bayle (contractuelle LECA), Marianne Lefèvbre (L3, Univ. Montréal)

ObjectifsLa modification de l’utilisation des terres par les agriculteurs a des effets majeurs sur la composition des prairies subalpi-nes. Au delà des modifications de l’aspect des prairies et des services rendus, cela sous-tend souvent des change-ments de fonctionnement importants des communautés végétales. L’effet de l’arrêt de la fauche et de la fertilisa-tion sur les communautés, en particulier sur les juvéniles, a donc été appréhendé via deux expérimentations sur le ter-rain et une expérimentation semi-contrôlée, en pots. Dispositifs expérimentaux1) L’effet de la fertilisation a été étudié sur le terrain par une fertilisation expérimentale comparée à des parcelles ferti-lisées par les agriculteurs de longue date et des parcelles non fertilisées. 2) L’effet de la fauche a été appréhendé par un dispo-sitif de terrain testant séparément deux composantes de la fauche : litière et coupe (fig. 51 et 52). La fauche se tra-duit en effet à la fois par une perturbation pour les espèces végétales qui perdent une partie de leur biomasse, mais aussi par l’exportation de matière organique via le foin. Les litières non fauchée présentent ainsi à l’étage subalpin une quantité de litière au niveau du sol très supérieure à celle de prairies fauchées (jusqu’à une dizaine de cm de hau-teur de feuilles mortes recouvrant le sol). Cette litière a pro-bablement un effet important sur les plantes, notamment sur les juvéniles. Des parcelles, originellement fauchées et non fauchées, ont été coupées expérimentalement ou non et la litière a été enlevée ou non, en croisant ces deux facteurs de façon orthogonale (4 traitements au total) afin de séparer leurs effets.3) Une expérimentation en pots a porté sur l’effet allélopa-thique d’une des espèces dominant les prairies non fau-chées. L’expérimentation testait l’effet de cette espèce via des composés émis dans le milieu, sur les juvéniles de plusieurs espèces.Expérimentations et mesures sur le terrainDans chacun des traitements sur le terrain, l’évolution de la composition floristique a été évaluée. Une expérimen-tation de suivi de la dynamique des ramets et des germi-nations visait à connaître les différentiels de turn-over des espèces en fonction des traitements appliqués. Les interac-tions entre espèces végétales ont été suivies sur des juvéni-les plantés en début de saison dans la végétation et dans des éclaircies, dans chacun des traitements. Enfin, afin de savoir si les espèces liées à telle ou telle gestion réussissent grâce à des caractéristiques différentes de leur reproduc-tion, des mesures de traits de reproduction (masse, nombre

de graines) et de clonalité (longueur des connexions entre ramets, nombre de branchements) ont été entreprises sur les espèces les plus abondantes. Enfin, le potentiel de régé-nération a été évalué en prélevant du sol et déterminant la banque de graines.RésultatsLa plupart des résultats sont encore en cours d’analyse. Les mesures d’interactions biotiques entre les plantes ont per-mis de mettre en évidence un effet facilitateur des com-munautés végétales sur les juvéniles du Brome érigé (fig. 21), qui se produit dans les communautés fauchées et non fauchées.

Figure 21. Effet des voisins seuls (gris clair), de la litière seule (gris) ou des deux ensemble (foncé) sur la survie de plantules de brome érigé (Bromus erectus) dans las communautés fauchées et non fauchées. Le log response ration (ln RR) est positif lorsqu’il y a facilita-tion et négatif lorsqu’il y a compétition. +M : fauche expérimentale; -M : pas de fauche expérimentale.

C11. Facilitation et invasions bioogiques en zone alpi-ne. Une étude comparée de la performance de quelques pestes végétales dans les Alpes (France) et dans les Andes (Chile)

Participants : Philippe Choler (LECA-TDE), Lohengrin Cavie-res (Univ. Concepción), Florence Baptist (thèse UJF/LECA-TDE), Constanza Quiros (thèse Univ. Concepción)

Objectifs et résultatsCe programme bilatéral France – Chili (Ecos-Sud) a pour objectif de déterminer pourquoi le pissenlit, Taraxacum of-ficinale, est capable de coloniser les communautés alpines dominées par les coussins Azorella et Laretia dans les Andes (où le pissenlit a été introduit il y a environ un siècle), alors que l’espèce est cantonnée aux habitats récemment per-turbés dans les Alpes (où le pissenlit est natif). L’hypothèse principale est celle d’une colonisation médiée par des mé-canismes de facilitation dans les Andes (effet positif des coussins Azorella et Laretia ), alors que de tels mécanismes ne joueraient pas dans les Alpes malgré la présence d’es-pèces nurse potentielles (coussins de Silene acaulis).Les suivis effectués en 2006 confirment les premiers résultats obtenus en 2005: le Pissenlit est capable de germer et de survivre pendant une saison de végétation dans les cous-sins de Silène acaule sur le site du col Agnel. En comparai-son, la germination et la survie dans les sols nus est faible. La seule différence notée entre les populations des Alpes et des Andes est d’ordre phénologique: la germination se fait plus tôt pour les pissenlits des Alpes.

3. Autres thèmes de recherche

Les projets suivants se développent grâce à des conven-tions d’utilisation des locaux ou d’espaces d’expérimenta-tion au JBAL.

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3.1. Etude de la distribution, de l’état et de la dynamique du permafrost du massif du Combeynot (Hautes Alpes)

Mots clésPermafrost, géomorphologie, mesures environnementales, suiviPersonnes impliquées : Philippe Schoeneich (Institut de Géographie Alpine, UJF), Xavier Bodin (thèse Univ.Paris 7), Manu Trarieux (M2 EGEPM-IGA), Jean-Michel Krysiecki (M1 EGEPM-IGA)

Objectifs et contexte du projetPeu étudié en France, le permafrost est un bon indicateur des fluctuations climatiques, et sa déstabilisation possible sous l’effet du réchauffement récent est susceptible de modifier les dynamiques des versants de haute montagne, pouvant créer à terme des situations à risque pour les val-lées alpines. Le but du projet est de préciser, grâce à des méthodes variées adaptées à l’échelle du massif, la distri-bution spatiale du permafrost, son état (thermique, teneur en glace) et sa dynamique (fluage des accumulations dé-tritiques riches en glace).Approches/méthodesTrois principales approches sont utilisées : - géomorphologique, avec analyse et cartographie des vallons du massif, et mise en oeuvre de méthodes géophy-siques (résistivité électrique) pour détecter et caractériser les masses de glace dans le sol ; - climatique, avec des mesures topoclimatiques continues et des mesures ponctuelles durant l’hiver, et l’utilisation de modèles de spatialisation ; - dynamique, avec l’utilisation de méthodes topographi-ques (théodolite, DGPS, Lidar) afin de mesurer les déplace-

ments des blocs à la surface des glaciers rocheux.RésultatsLa cartographie géomorphologique, axée sur les formes en relation avec le permafrost, est terminée et l’édition d’un document cartographique A0 est prévu prochainement. Par ailleurs, des mesures de résistivité électrique (sondages verticaux, trainés) réalisées dans les vallons de la Route, de Pradieu et à proximité de la moraine du glacier du Com-beynot ont montré l’hétérogénéité des volumes de glace de sol en fonction des contextes géomorphologiques, ainsi que la persistance de pergélisol riche en glace dans des situations topoclimatiques inattendues. Des mesures géoé-lectriques ont également été effectuées sur le glacier ro-cheux de Laurichard, constituant ainsi la 7ème campagne de ce type sur ce site depuis 1979. L’analyse diachronique de ces données montre des modifications sensibles du noyau de glace, particulièrement dans la partie aval du glacier rocheux.En outre, les mesures climatiques en continu ont révélé un refroidissement du sol très marqué au cours de l’hiver, pour la seconde année consécutive, relié à un enneigement tardif et très hétérogène en début de saison. Ce refroidis-sement se marque clairement dans les champs de tem-pératures interpolées à la surface du glacier rocheux de Laurichard en mars 2006. Ces mesures ont été utilisées pour calibrée un modèle statistico-empirique des températures de surface en haute montagne et pour estimer la distribu-tion du permafrost.Enfin, un modèle numérique d’altitude à haute résolution du glacier rocheux de Laurichard (fig. 22) a pu être levé grâce à un appareil Lidar, en collaboration avec le labora-toire Edytem (Université de Savoie, Le Bourget-du-Lac).

Figure. 22. Le glacier rocheux de Laurichard

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Publications en 2006Bodin X., Gruber S., Schoeneich P. & Fort M. – 2006. Approche

spatialisée des températures de surface en haute montagne et estimation de la distribution du pergélisol dans un massif des Hautes Alpes. Publications de l’Association Internationale de Climatologie, volume à paraître.

Bodin X. – 2005b. L’état thermique du glacier rocheux de Lauri-chard en 2003-2004 : analyse des températures de surface, spatialisation du régime thermique et implications géodynamiques. Environnements Périgla-ciaires (12), pp. 19-38.

Bodin X., Gruber S., Schoeneich P. & Fort M. – 2006. Approche spatialisée des températures de surface en haute montagne et estimation de la distribution du pergélisol dans un massif des Hautes Alpes. Conférence de l’Association Internationale de Climatologie, septembre 2006, Epernay.

Bodin X., Gruber S., Schoeneich P. & Fort M. – 2006. A GIS ap-proach to predict surface temperature in high mountain and permafrost distribution in a French Alpine massif. Conférence finale « COST-719 The use of GIS in climatology and meteorology », juillet 2006, Grenoble.

Bodin, X., Fabre D., Thibert, E., Ribolini A & Schoeneich P. – 2006. Analysis of the alpine permafrost evolution (1981-2004) of an active rockgla-cier thanks to repeated geodetic and geoelectrical surveys. Assemblée gé-nérale de l’EGU, avril 2006, Vienne.

Roer I., Kääb A., Delaloye R., Lambiel C., Bodin X., Thibert E., Avian M., Kaufmann V., Damm B. & Langer M. – 2006. Rockglacier speed-up throu-ghout European Alps – Possible controls and implications. Assemblée géné-rale de l’EGU, avril 2006, Vienne.

Bodin X., Fabre D., Thibert E., Ribolini A., Schoeneich P. & Fort M. – 2006. Évolution du pergélisol de la Combe de Laurichard (Hautes Alpes) : suivis géodésique et géoélectrique (1981-2004), implications géodynami-ques. Journées de l’AFP, janvier2006, La Rochette.

Bodin X., Gruber S. & Schoeneich P. – 2006. Le pergélisol alpin du massif du Combeynot : estimation de sa distribution par reconstitution des températures de surface durant l’équilibre thermique hivernal. Réunion SHF, Section Glaciologie – Nivologie, mars 2006, Grenoble.

PerspectivesL’essentiel des protocoles de mesures en continu sera maintenu dans la Combe de Laurichard, de même que les mesures hivernales et suivis géodésiques dans les autres vallons du massif du Combeynot seront repris, entre autre par J.M. Krysiecki dans le cadre de son travail de master. Un travail de comparaison diachronique des MNT haute résolution est également en cours, qui apportera de pré-cieuses informations sur la dynamique du glacier rocheux de Laurichard. Enfin, la possibilité de démarrer une étude sur l’hydrogéologie de la Combe de Laurichard sera envi-sagée grâce à l’analyse en cours des teneurs isotopiques (18O/16O) d’échantillons d’eau.

3.2. Autres projets non développés ici

Etude des glaciers rocheux et dynamique de ver-sants (Ph. Schoeneich, IGA)

Résistance des mélèzes aux rayonnements UV (INRA Nancy)

Etude des avalanches (CEMAGREF de Grenoble)

Etude de la résistance de matériaux (plaques de plexiglas) aux rayonnements ultraviolets (Saint-Gobin)

4. Publications - communications 2006

4.1. Articles dans des revues indexées

Leps, J., De Bello, F., Lavorel, S., & Berman, S. (2006) Quantifying and interpreting functional diversity of natural communities: practical considerations matter. Preslia, 78, 481-501.

Robson, T.M., Lavorel, S., Clément, J.C., & Le Roux, X. Neglect of mowing and manuring leads to slower nitro-gen cycling in subalpine grasslands. Soil Biology and Bio-geochemistry (2006), doi:10.1016/j.soilbio.2006.11.004.

Garnier, E., Lavorel, S., Ansquer, P., Castro, H., Cruz, P., Dolezal, J., Eriksson, O., Fortunel, C., Freitas, H., Golodets,

C., Grigulis, K., Jouany, C., Kazakou, E., Kigel, J., Kleyer, M., Lehsten, V., Leps, J., Meier, T., Pakeman, R., Papadimitriou, M., Papanastasis, V., Quested, H., Quétier, F., Robson, T.M., Roumet, C., Rusch, G., Skarpe, C., Sternberg, M., Theau, J.P., Thébault, A., Vile, D., & Zarovali, M.P. (2007) A standar-dized methodology to assess the effects of land use chan-ge on plant traits, communities and ecosystem functioning in grasslands. Annals of Botany, sous presse.

Gross, N., Suding, K.N., & Lavorel, S. Leaf dry matter content and lateral spread predict response to land-use change factors for six dominant species in subalpine grass-lands. Journal of Vegetation Science, sous presse.

Nogués, S., Tcherkez, G., Streb, P., Pardo, A., Bap-tist, F., Bligny, R., Gashghaie, J., Cornic, G. (2006) Respira-tory carbon metabolism in the high mountain plant species Ranunculus glacialis. J. Exp. Bot. sous presse

Quétier, F., Lavorel, S., Thuiller, W., & Davies, I.D. Plant trait-based assessment of ecosystem service sensiti-vity to land-use change in mountain grasslands. Ecological Applications, sous presse.

Quétier, F., Thébault, A., & Lavorel, S. Linking vege-tation and ecosystem response to complex past and pre-sent land use changes using plant traits and a multiple sta-ble state framework. Ecological Monographs, sous presse.

4.2. Articles soumis

Baptist, F., & P. Choler. A simulation on the impor-tance of growing season length and leaf traits on the sea-sonal Gross Primary Production of temperate alpine cano-pies. Functional Ecology.

Gross, N., Suding, K.N., Roumet, C., & Lavorel, S. Complementarity as a mechanism of coexistence among co-dominant functional groups of graminoids. Oikos.

Kammer, P. M., C. Schöb, and P. Choler. Increasing species richness on high mountain summits: upward migra-tion due to human-induced climate warming or natural re-colonisation? Journal of Vegetation Science.

Lavorel, S., Lepš, J., de Bello, F., Grigulis, K., Garnier, E., Castro, H., Dolezal, J., Godolets, C., Quétier, F., Sebas-tia, T., & Thébault, A. Response of functional divergence to decreasing land use along aridity gradients in Europe. Oecologia.

Quétier, F., Liancourt, P., Thébault, A., Davies, I.D., & Lavorel, S. Predicting past and present management ef-fects on sub-alpine grasslands using plant traits. Journal of Vegetation Science.

4.3. Actes de colloques avec comité de lecture

Lavorel, S., Quétier, F., Thébault, A., Daigney, S., Davies, I.D., De Chazal, J., & consortium VISTA (2006) Vul-nerability to land use change of services provided by al-pine landscapes. In Global Change in Mountain Regions (ed M.F. Price), pp. 215-216. Sapiens Publishing, Perth, Scot-land.

4.4 Conférences

De Bello, F., Lavorel, S., Leps, J., Grigulis, K., & Se-bastiá, T. (2006) Functional plant differentiations Functional plant differentiations with land use along regional and con-tinental climatic gradients. Annual Meeting of the British Ecological Society, Oxford, UK (poster)

Gross, N., Suding, K.N., Roumet, C., & Lavorel, S. (2006) Complementarity as a mechanism of coexistence among co-dominant functional groups of graminoids. An-

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nual Meeting of the British Ecological Society, Oxford, UK

Lavorel, S. (2006) Feedbacks between climate and land use change, and ecosystems: Plant functional traits as linkages. In Earth System Science Partnership Open Science Conference, Beijing, China. (Conférence invitée)

Robson, T.M. & Lavorel, S. (2006) 15N-pulse chase demonstrates nitrogen partitioning among the plant func-tional types and soil microbes in subalpine-grassland fields under contrasting land-management practices. Annual Meeting of the British Ecological Society, Oxford, UK

Viard-Crétat, F. & Lavorel, S. (2006) Biotic effect on recruitment of plants along a management intensity gradi-ent in subalpine grasslands. Annual Meeting of the British Ecological Society, Oxford, UK

Guillemin R., J.C. Clément, T.M. Robson & S. Lavo-rel. Déposition atmosphérique et dynamique de l’azote dans les écosystèmes subalpins. March 6-9, 2006. VIIIèmes Journées d’Ecologie Fonctionnelle. Nouan-le-Fuzier, Fran-ce. Poster

Viard-Crétat F., Gallet C., Lavorel S. Impact de la fauche et de la litière sur les stratégies de régénération en prairies subalpines. 2ème congrès d’écologie des commu-nautés végétales (ECOVEG), 5-7 Avril 2006, Avignon, Fran-ce (Présentation orale)

Viard-Crétat, F., Gallet, C. Apports de l’expérimen-tation « in natura » pour la mise en évidence d’une inte-raction allélopathique par Festuca paniculata dans des prairies subalpines. Réunion du GDR Ecologie chimique, Grenoble, 26-27 octobre 2006. (Présentation orale)

Viard-Crétat, F., Lavorel, S. Perturbation et interac-tions biotiques : quel est le rôle de la litière ? Colloque du GDR ComEvol, 13-15 novembre 2006, Montpellier (Poster)

4.5. Thèses

Quétier F. (soutenue le 6 avril 2006, dir. S. Lavorel) Vulnérabilité des paysages agricoles traditionnels en Euro-pe : application à un paysage agropastoral de haute mon-tagne, Villar d’Arène, Hautes Alpes. Thèse UJF

Gross N. (soutenance prévue au printemps 2007, dir. S. Lavorel) Mécanisme d'interactions entre espèces do-minantes des prairies subalpines. Thèse UJF

Puscas M. (3ème année, dir. Ph. Choler/S. Aubert & V. Cristea). Phylogéographie comparative des commu-nautés: application aux pelouses alpines à Carex curvula en Europe. Thèse en co-tutelle entre l’Université de Cluj-Na-poca en Roumanie et UJF

Baptist F. (2ème année, dir. Ph. Choler/S. Aubert) Traits fonctionnels végétaux et économie du carbone chez les espèces dominantes des communautés herbacées d’altitude : implications sur les flux bio-géochimiques à l’échelle des écosystèmes. Thèse UJF

Viard-Cretat F. (2ème année, dir. S. Lavorel). Varia-tions des stratégies de régénération des espèces dominan-tes le long d’un gradient d’extensification de l’utilisation des terres en prairies subalpines. Thèse Univ. Montpellier II

Ibanez S. (2ème année, dir. L. Després). Evolution des interactions mutulistes : aspects théoriques et expérimen-taux ; exemple de l’interaction Trollius europaeus - Chiasto-cheta spp. Thèse UJF

Quiroz C. (1ère année de thèse, dir. L. Cavieres) Fa-cilitation et invasions bioogiques en zone alpine. Une étude comparée de la performance de quelques pestes végéta-les dans les Alpes (France) et dans les Andes (Chile).

4.6. Rapports de master M2 ou Ecole d’ingénieur

Albert C. (M2 INA-PG) Etude théorique de la colo-nisation des prairies subalpines par les espèces ligneuses

Berman S. (M2 EBE, INAPG-PARIS VI-ENS-PARIX XI) Méthodes de mesure de la diversité fonctionnelle : explo-ration des indices de Mason et application au col du Lau-taret

Buffet M. (M2 BEE - UJF) Impact des polyphénols sur la diversité microbienne et le fonctionnement de sols alpins

Dujardin G. (M1 BOP - Rouen) Spécialisation et stabilité évolutive des interactions mutualistes, exemple de l’interaction Trollius europaeus-Chiastocheta ssp

Flahaut C. (Mémoire de fin d’études ENITA - Clermont-Ferrand) Etude des facteurs de variation de la respiration du sol en milieu alpin : mesures in situ, en condi-tions contrôlées et modélisation

Guillemin R. (M2 BEE, UJF) déposition atmosphéri-que et dynamique de l’azote au cours de la fonte des nei-ges sur les terrasses subalpines sous le col du Lautaret

4.7. Autres rapports de stages

Giffard B. (M1 BOP – Rouen) Caractérisation de la réponse compétitive des espèces dominantes des prairies subalpines

Doublier L. (M1BEE – UJF) Recrutement dans les prairies subalpines

Laurreau C. (M1, Univ. Paris XI) Le rôle de PTOX et de malate dans la résistance au stress chez Ranunculus glacialis

Lefevbre M. (L3 Univ. Montréal) Participation au projet Processus de régénération et gradients d’extensifi-cation de l’utilisation des terres (C9)

Rolland G. (M1, Univ. Paris XI) Le rôle d’ascorbate, sa synthèse et sa dégradation chez Soldanella alpina

5. Organisation d’un workshopAccueil d’un atelier franco-australien sur les mesures de di-versité fonctionnelle à la Station Alpine Joseph Fourier (Col du Lautaret) (29 juin-6 juillet). Participants : 5 australiens, 11 français dont 5 étudiants en M2/thèse. Le principal facteur limitant dans l’organisation de telles rencontres au Lautaret est le manque d’espace de réu-nion/travail.

V. Activités de communication1. Au niveau des media

1.1. Presse locale

• Alpes & Midi N°4202-10402/14 juillet 2006 « Lautaret : ex-position au jardin botanique du musée de l’économie do-mestique alpine » p 14 (3 photos + photo en couverture)• Dauphiné Libéré (Isère) 3 juin 2006 « 4ème édition des ren-dez-vous aux jardins : l’important, c’est le Paulownia » (1 photo)• Dauphiné Libéré (Hautes-Alpes) 24 juin 2006 « Sur les tra-ces d’Hippolyte Müller » (1 photo)• Dauphiné Libéré (Hautes-Alpes) 14 août 2006 « Vos loi-sirs/nature/Le jardin alpin du Lautaret : un jardin dans un écrin »(2 photos)• Dauphiné Libéré (Hautes-Alpes) 8 septembre 2006 « Un congrès international des jardins alpins » (1 photo)

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• Dauphiné montagne Eté 2006 « Haute culture » (2 pho-tos)• Elément - le journal du pays de la Meije Eté 2006 «Sur les traces d’Hippolyte Müller au Jardin alpin du Lautaret» p 10 (2 photos)• Grenoble & Moi N°5/22 juin 2006 « 2000 espèces au Lau-taret : un jardin botanique en altitude »• L’Alpe N°33/2006 « Expositions – Oisans – Hippolyte Müller au Lautaret » (1 poto)

1.2. Presse nationale

• Point de vue N°3026/19-25 juillet 2006 « Jardins d’altitude » p 44-52 (8 photos + vignettes en couverture et en som-maire)• Elle,1er mai 2006 « Col du Lautaret : la beauté à l’état pur » (1 photo)• L’ami des jardins et de la maison, juillet 2006 « Notre tour de France des jardins » (1 photo)• LIV, la revue de Volvo, mai 2006 « Splendeurs d’altitude » (1 photo)• Plaisir de peindre 2006 Hors-Série N°4 « Carnet d’adresses : de beaux jardins…» (1 photo)Le JBAL a également été mis en avant par l’office du touris-me de Serre-Chevalier et le Comité Départemental du tou-risme des Hautes-Alpes dans le cadre de leur campagne de promotion des Hautes-Alpes et du Briançonnais (encart publicitaire dans la revue Paris Match notamment). Le slo-gnan étant: « le jardin alpin du Lautaret, ce trésor là est aussi dans les Hautes-Alpes» (voir ci-contre).

1.3. Radio/télé

Plusieurs interview ont été accordées aux radios et télés lo-cales :• Télé Grenoble: reportage consacré à l’Arboretum Robert Ruffier-Lanche lors des Rendez-vous aux jardins le 5 juin (R. Douzet)• France Bleue Isère: mercredi 27 juin 14h10 (S. Aubert)• RCF : vendredi 29 juin 11h30 (S. Aubert)• Alpes 1 : début juin : brève interview (S. Aubert)• Alpes 1 : juillet et août : interview de 5 min dans le cadre de la présentation des sites touristiques des Hautes-Alpes (S. Aubert)• France Bleue Isère : dimanche 3 et lundi 4 septembre.

« La fleur du mois: la colchique » (S. Aubert)

Le JBAL a par ailleurs été cité lors de la présentation du Tour de France (18 et 19 juillet) sur France Inter (matin à 9h) et sur France 2.

1.4. Université Joseph Fourier et CNRS

• InfoHebdo, le journal hebdomadaire de l’Université Jo-seph Fourier N°20/29 mai-3 juin 2006 « Jardins »• InfoHebdo, le journal hebdomadaire de l’Université Jo-seph Fourier N°22/12-17 juin 2006 « Découverte : le Jardin botanique alpin du Lautaret ouvre ses portes » et « Culture scientifique : les jardins de l’université rendrent hommage à leurs fondateurs ».

Cet article concerne la décision du conseil d’administration de l’Uni-versité de nommer son Arboretum du nom de Robert Ruffier-Lanche (son créateur principal) et le chalet du JBAL du nom du Pr. Marcel Mi-rande (portrait ci-contre), directeur du JBAL (1908-1930) et initiateur du déplacement JBAL à son emplace-ment actuel.

• Le Journal du CNRS N°192/janvier 2006 « Les chercheurs à l’assaut des montagnes » p21-23 (1 photo)• Le Journal du CNRS N°200/septembre 2006 « Zoom : le jardin des cimes » p28-30 (8 photos)

2. Autres actions au niveau local

2.1 Diffusion d’affichettes et d’affiches

Comme les saisons précédentes, environ 70.000 affichettes (A5 recto/verso) ont été diffusées dans les départements des Hautes-Alpes, de l’Isère et de la Savoie. Une diffusion par courrier (enveloppes de 100 affichettes) a été faite en mai-juin sur l’ensemble des offices de tourisme et syn-dicats d’initiative situés dans les Hautes-Alpes et l’Isère et dans la vallée de la Maurienne et à Chambéry en Savoie. Une distribution de masse a été menée avant la saison (et en cours de saison sur demande de réapprovisionnement) dans les offices de tourisme des vallées de la Romanche, de la Guisane et de Valloire (en voiture par Ch. Cugnod). La plupart des hôtels de ces vallées ont été visités, avec diffusion d’affichettes et d’un poster du jardin.Des brochures (triptyques recto/verso) de présentation de la SAJF ont été éditées (françaic et anglais, 2000 ex. et 500 ex. respectivement) pour faire connaître l’UMS et ses mis-sions.Des bâches de grand format (1,5 x 0,8 m) ont également été produites (poster du JBAL et affiche de présentation des expositions 2006 au JBAL, voir 4ème de couverture) et exposées à l’office de tourisme du Pays de la Meije, à la maison du Parc des Ecrins (col du Lautaret et Briançon) et au bâtiment administratif de l’UJF.

2.2. Brochures touristiques locales

Un encart publicitaire a été acheté dans plusieurs revues/brochures, en mettant l’accent sur Grenoble et ses alen-tours.

Dauphiné montagne (N° 11 - été 2006; 40 000 ex.). L’encart complétait un article consacré à l’exposition consacré au musée ethnographique de H. Müller.

Le kiosque 2006 Grenoble et agglo (100 000 ex.)

Spot, mensuel gratuit des loisirs et des sports de la région grenobloise (N°32 - mai 2006; 40 000 ex.)Ces encarts publicitaires représentent une dépense d’en-

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viron 2500 € TTC. Cependant, le mauvais résultat de la sai-son en terme de fréquentation conduit à s’interroger sur cette stratégie de communication. Il est clair que la région grenobloise représente un bassin très important que nous avons du mal à attirer. Peut-être faut-il envisager une stra-tégie de plus grande envergure, avec un affichage au niveau des abris-bus par exemple. Un financement devra être trouvé, éventuellement via un partenariat avec les collectivités locales.Par ailleurs, le JBAL a été présenté dans de nombreuses brochures, dont Néon 05 (brochure gratuite distribuée dans les Hautes-Alpes; encart offert) «Bonne idée ! En juin (juillet, septembre), faîtes ce qui vous plaît… » (édition par le Comité Départemental des Hautes-Alpes), « Eléments, le journal de la Meije – été 2006 » (édité par l’office de tou-risme de La Grave), et « brochure des enseignes de Villar d’Arène ».L’image du JBAL a été utilisée comme couverture de L’Al-manach de l’Isère-Hautes-Alpes 2007, malheureusement sans légende de l’image. A noter dans cet almanach un article excellent à propos de JP Lachmann et de son ac-tion comme adjoint au maire de Grenoble et comme créa-teur des jardins alpins en France (article de Claude Muller à l’occasion du centenaire de la mort de J-P Lachmann).De même, une image du JBAL a été utilisée sans commen-taire dans des brochures du salon Naturissima 2007 qui s’est tenu à Grenoble.

2.3. Confirmation des partenariats

avec les Téléphériques de La Meije-La Grave. Une réduction est consentie aux personnes visitant les deux sites le même jour.

avec l’Office du tourisme de Serre Chevalier: la présentation de la carte d’hôte donne droit au tarif réduit en échange d’une publicité pour le JBAL.

avec les gîtes de France du département des Hau-tes-Alpes. Les hôtes de ces gîtes bénéficient d’un tarif ré-duit, en échange d’une publicité pour le JBAL.

2.4. Participation à des manifestations locales

Le JBAL offre des entrées gratuites au JBAL pour diverses manifestations locales comme la fête des guides (canton de La Grave).

2.5. Autres

Le JBAL est largement présenté dans l’ouvrage Jardins al-pins (A. & F. da Costa, 2006, ed. Libris). Une image du JBAL a également été utilisée en couverture.Une page est également consacrée au JBAL dans l’ouvra-ge Dauphiné. Drôme, Hautes-Alpes, Isère (collectif; ed. Benneton, 2006).

3. Autres actions au niveau régional et national

3.1 Accueil de délégations et de personnalités

• Une excursion d’une délégation de l’Académie des Sciences a été organisée au Lautaret à l’initiative de Ro-land Douce (6-7 juillet). Les réunions ont eu lieu à Villar d’Arène (salle de l’Association Diane de Villar d’Arène), suivies d’une visite du JBAL, du chalet-laboratoire et de la formidable biodiversité végétale du sentier des crevasses, à son optimum de floraison (fig. 44).• Monsieur Roger Fougères, Vice-Président du Conseil Ré-gional Rhône-Alpes délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche en compagnie notamment de Mme Françoise Gerbier, présidente de la commission Enseigne-ment supérieur et recherche au conseil Régional, a visité les locaux d’enseignement de l’UFR de Biologie lors de la

journée «Portes ouvertes au CUBE, le Centre Universitaire de Biologie Expérimentale» organisée par J.-G. Valay, di-recteur de l’UFR de Biologie de l’UJF. Lors de cette journée, nous avons inauguré la nouvelle signalétique de l’Arbore-tum Robert Ruffier-Lanche, financée grâce à une subven-tion de la région Rhône-Alpes, du conseil Général de l’Isère et de la a communauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole.• Magali Sarazin, journaliste au journal du CNRS a visité le Lautaret (27-28 juin) pour la préparation de son article consacré à la Station Alpine Joseph Fourier. Le Service communication de la Délégation régionale du CNRS (Gre-noble) l’a accompagnée le 28 juin. Ces visites et les articles qui en découlent sont importants pour la faire connaître l’UMS auprès du CNRS (nouveau partenaire au Lautaret depuis 2005) et de façon plus large via la diffusion du Jour-nal du CNRS (auprès de l’ensemble des laboratoires CNRS et de leurs personnels, de la presse nationale).• Thomas Pignot, chef de service saga-destins au maga-zine Point de vue, nous a sollicités pour visiter le JBAL (20-21 juin). Il a été notamment intéressé par le projet de résiden-ce d’artiste qui s’est mis en place (vu sur notre site internet), que Ph. Danton est venu présenter. L’article a bien traduit l’esprit du lieu et il a permis des associations d’images im-probables, comme des plantes alpines à côté des têtes couronnées.

3.2. partenariats

Les partenariats avec les sociétés « Botanic » et « Truffaut », spécialisées dans l’horticulture, ont été reconduits, pour les 4ème et 6ème année consécutive, respectivement: of-fre d’entrées gratuites en échange d’une publicité pour le JBAL.

VI. Bilan financier

1. Recettes/dépenses - UJF

Recettes (k€ TTC)Entrées payantes du JBAL 67

Recettes de la boutique du JBAL (hors dépenses d’achat des produits vendus)

24,3

Subventions du Ministère délégué à l’enseignement supérieur, à la recherche et à la technologie - Plan PluriFormation

12

Subvention du Ministère délégué à l’enseignement supérieur, à la recherche et à la technologie - Bureau des musées et du patrimoine scientifique

6

Subventions des collectivités territoriales destinées à l’organisation du Congrès des Jardins Alpins et Arctiques: Région PACA, ville de Grenoble, UJF (la subvention de la région Rhône-Alpes - 1,5 k€ - sera percue en 2007 après publication des actes du congrès)

7

Frais d’inscription des participants du Congrès des Jardins Alpins et Arctiques

1,5

Total recettes 117,8Dépenses (k€ TTC)Salaires du personnel saisonnier du JBAL: employés (2 caissières, 1 technicien horticole), allocations chômage, stagiaires (5 collaborateurs bénévoles)

22

Achats pour la boutique du JBAL: cartes, graines, livres, posters

19,3

Nourriture (achat au supermarché de Prelles) et restauration du midi au Café de la Ferme

13

Missions (déplacements des personnels, diffusion de la publicité, expéditions botaniques, mission à Courson)

12

Promotion : affichettes, copies et affranchissement, encarts publicitaires

9

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Organisation du Congrès des Jardins Alpins et Arctiques: nourriture, salle, sacs et brochures, financement des conférenciers invités

8,5

Achat d’un véhicule utilitaire (Berlingot) – financement 50% (autre moitié financée en 2005)

7,5

Achat d’une motobrouette 4,5

Achats destinés aux aménagements horticoles : lauzes (première rocaille de l’école botanique), terre végétale, tourbe, bois, matériels divers (asperseurs, tuyaux, piquets, outillage…)

4

Participation à la réalisation d’une zone expérimentale à Grenoble, près de l’Arboretum Robert Ruffier-Lanche (cofinancement LECA-TDE)

3,5

Achat de flores françaises et étrangères 3

Edition et envoi de l’Index seminum et du rapport d’activités 3

Divers : frais d’infrastructure UJF, fournitures de bureau, affranchissement, téléphone, etc.

2,5

Fonctionnement du chalet-laboratoire (50 % subvention Plan PluriFormation): analyseur du CO2 (EGM4, PP systems), sondes, divers entretien

6

Total dépenses 117,8Dépenses directement prises en charge par l’Université Joseph Fourier (service intérieur): fluides et téléphone aux deux chalets du col du Lautaret (en particulier, accès internet par connexion 56 Ko)

1,5

Ce budget laisse apparaître un manque à gagner d’envi-ron 15% par rapport à 2005, en relation avec la baisse de fréquentation du JBAL. L’équilibration du budget a été per-mise par la contribution de la dotation de fonctionnement du CNRS (voir plus loin).

2. Recettes/dépenses - CNRSL’année 2006 marque l’engagement financier du CNRS dans le financement de la Station Alpine Joseph Fourier en tant qu’Unité Mixte de Service (UMS 2925).

Recettes (k€ HT)Dotation 2006 20

Equipement mi-lourd 30

Dotation sur projet (projet « Azote », resp. S. Lavorel) 10

Total recettes 60Dépenses (k€ TTC)Déplacements, missions 5

Divers: tampons SAJF, affranchissement, consommables informatique, etc.

5

Participation à la réalisation d’une zone expérimentale à Grenoble, près de l’Arboretum Robert Ruffier-Lanche (cofinancement LECA-TDE)

3,5

Edition du livret-guide en version italienne 3,5

Salaire (embauche C. Flahaut, 1 mois) 2

Fonctionnement véhicule SAJF (carburant) - 10 000 km 1

Achat de capteurs, station météo pour l’appareillage de parcelles (budget équipement mi-lourd)

30

Participation à l’achat d’un analyseur CHN (20%) dans le cadre de la dotation sur projet « azote »; le reste de l’achat étant financé par le LECA-TDE

10

Total dépenses 60

3. Compléments

3.1. Budget consolidé du JBAL en 2006

Le budget consolidé, intégrant les salaires du personnel permanent au prorata du temps consacré au JBAL, est présenté dans le tableau ci-dessous.NB. Le budget consacré au congrès des Jardins Alpins et

Arctiques n’est pas inclus (8,5 k€, voir § VI.1.).

Recettes (k€ TTC)Entrées payantes du JBAL (67 k€) et bénéfice de la boutique (recettes - achats, sans tenir compte des stocks immobilisés, 5 k€)

72

Subventions du Ministère délégué à l’enseignement supérieur, à la recherche et à la technologie - Plan PluriFormation (50%) et Bureau des musées et du patrimoine scientifique

13

Part de la subvention du CNRS affectée au JBAL 10

Total recettes 95Dépenses (k€ TTC)Dépenses de fonctionnement (k€ TTC) 95

Coût des salaires du personnel permanent (Université Jo-seph Fourier et CNRS): chef de culture (tech. horticole UJF, 100%), responsable horticole (PRAG UJF, 50%), directeur (MCF UJF, 30%), gestion financière (UJF et CNRS, 10%)

76

Total coût 171

Rappelons à cette occasion que le JBAL, comme la plupart des jardins et des structures de type musée, est loin d’être une structure économiquement rentable. Elle ne doit son existence qu’au soutien des tutelles, UJF et CNRS, à travers les subventions et les personnels per-manents.

3.2. Budget du Chalet-laboratoire du Lautaret

Le tableau suivant résume la participation des diffé-rents partenaires scientifiques dans le fonctionnement du chalet-laboratoire.

Fonctionnement (k€ TTC)Contribution SAJF: subvention du Ministère délégué à l’enseignement supérieur, à la recherche et à la technologie - Plan PluriFormation, 50%

5

Contribution SAJF: part de la dotation CNRS 2006 affectée au Chalet-laboratoire

10

Contribution du laboratoire LECA, essentiellement équipe TDE et projets aux interfaces: missions, appareillage, etc (projets C1 à C11)

55

Contribution du laboratoiure PCV: gaz comprimés, azote liquide (projets A2 à A4)

5

Contribution du laboratoire ESE (Orsay-Paris XI): produits chimiques (projets A1 et A4)

2

Total 77

part SAJF: 20%; part des laboratoires partenaires: 80%

3.3. Remarque

Le journal de la Communauté de Communes du Brian-çonnais (Grand format N°4) laisse apparaître un budget de 23 592 € alloué au Jardin Alpin du Lautaret en 2006. Nous n’avons pas pu obtenir d’information quant à la destination de cette somme dont nous n’avons pas été bénéficiaires.

VII. Avancement des projets de la Station Alpine Joseph fourier1. La mise en place d’un conseil scientifique

1.1 Les membres

En plus du personnel de direction de la SAJF qui est in-vité permanent, les membres du Conseil Scientifique sont les suivants:

Le directeur de l’UFR de Biologie (actuellement Jean-Gabriel Valay), représentant l’UJF

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Titre du projet descriptif coût estimé, k€ hors travail personnel SAJF

autofinancement, k€ (entrées du JBAL et dotations

du Ministère et du CNRS)

Ecole de botanique rocailles (murets de gneiss) + panneaux pédagogiques 10 3

Signalétique des rocailles 50 panneaux de présentation des rocailles géographiques et écologiques 15 3

Refonte du site web internet dynamique (base de données) 10 2

DVD consacré aux fleurs du JBAL Illustration de plus de 2000 espèces 8 2

Valorisation de l’arboretum du Lautaret

sentier + étiquettes de présentation des arbres + panneaux de prrésentation du site et de la ligne supérieure des arbres

20 4

Arboretum Robert Ruffier-Lanche Réfection de la barrière entourant l’arboretum + achat de nouveaux arbres (nouvel espace disponible)

8 2

Résidence d’artistes Accueil d’artistes au Lautaret et édition des dessins réalisés 10 2

Ateliers de démonstration Mise en place d’ateliers complétant la visite du JBAL avec microscopes, loupes, vidéo 10 3

Catalogue des expositions pré-sentées au JBAL

Livre avec les images et les textes des expositions réalisées au Lautaret sur la période 2002-2007

15 (édition) 5

La flore du Lautaret (projet sur 4 ans)

Deux volumes consacrés aux 1500 espèces présentes dans les cantons de La Grave et Le Monêtier-es-Bains: 1 volume de texte de (clés de détermination, descriptif des espèces) + 1 volume d’illustrations (photos) Au total 1400 pages

50 (édition) 5

Tableau 6. Projets à court terme de la Station Alpine Joseph Fourier. Le coûrt estimé correspond aux achats et aux prestations externes.

un représentant du CNRS (en cours de nomination)Philippe CHOLER, maître de conférences au Labora-

toire d’Ecologie AlpineHervé CORTOT, responsable scientifique au Parc Na-

tional des EcrinsPhilippe DANTON, botaniste attaché au Muséum Na-

tional d’Histoire NaturelleMaïté DELMAS, présidente de l’association des Jardins

Botaniques de France et des pays francophones, chargée des relations extérieures au département des Jardins botaniques et zoologiques du Muséum National d’Histoire Naturelle

Roland DOUCE, professeur à l’Université Joseph Fou-rier, académicien

Christian DUMAS, professeur à l’Ecole Normale supé-rieure de Lyon, académicien

Noémie FORT, responsable de la conservation au Conservatoire Botanique National Alpin de Gap-Charance

1.2. Les rôles

Les missions du Conseil Scientifique sont en cours de défini-tion. Il s’agit principalement d’apporter des conseils et des avis sur les activités et les projets de la SAJF. Cette instance pourra également appuyer les demandes (personnel, bud-get, renouvellement de l’UMS, etc.) de la SAJF auprès de ses tutelles (Ministère délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, CNRS), de ses partenaires (collectivités territoriales, Parcs Nationaux, etc.). Elle pourra également jouer un rôle dans la recherche de mécènes.La première réunion s’est tenue le 8 décembre 2006. Le compte rendu sera prochainement disponible sur le site in-ternet de la SAJF.

2. Le renouvellement du statut UMS auprès du Ministère et du CNRSUn important dossier a été rédigé à l’automne 2006 pour le futur contrat quadriennel 2007-2010 (voir le dossier en annexe du rapport d’activités de la SAJF 2006 et dans la rubrique Archives du site internet www.ujf-grenoble.fr/JAL). Ce dossier fait le bilan des 4 années passées (2003-2006) et sollicite la reconduction du statut d’Unité Mixte de Service (UMS) avec une demande de budget de fonctionnement pour les différents projets proposés: 30 k€/an sont deman-dés au CNRS et au Ministère.L’avis du CNRS et du Ministère, reproduit en annexe 5, est très favorable, mettant en avant l’originalité de la plate-forme recherche/formation/conservation/éducation ainsi que l’intérêt d’une recherche pluridisciplinaire dans le do-maine de la biologie végétale et de l’écologie alpine.Le statut d’UMS est reconduit pour 2007-2010, avec un bud-get non connu pour le moment.

••

3. L’avancement du CPER en Rhône-AlpesUne importante demande de crédits d’investissement a été formulée par l’Université Joseph Fourier dans le cadre de la préparation du Contrat de Projets Etat-Région (CPER 2007-2010) de la région Rhône-Alpes. Cette demande concerne la construction de serres (destinée à la SAJF et ses différents partenaires), la rénovation de bâtiments de recherche (re-groupement des laboratoires LECA et PDC près de la pla-teforme serrres), la construction d’un bâtiment recherche/accueil du public au Lautaret.Les négociations sont en cours quant au montant qui sera alloué par la région Rhône-Alpes à ces projets.Le volet scientifique du projet (équipement des serres à Grenoble, équipement au Lautaret) a également été pré-senté au CNRS dans le cadre du CPER. Le projet a été re-tenu parmi les projets prioritaires.

4. Les autres protagonistes des projets concer-nant le col du LautaretLes projets ont également été présentés à la région Proven-ce Alpes Côte d’Azur (PACA), au département des Hau-tes-Alpes et à la Communauté de Communes du Briançon-nais (CCB) pour ce qui concerne le volet «plateforme du Lautaret» (construction d’un bâtiment d’accueil du public/recherche). Le site du Lautaret constitue en effet un des rares sites d’implantation du CNRS dans les Hautes-Alpes (avec l’Observatoire du Pic de Bure) et un pôle touristique important. A ce jour, le projet n’a pas rencontré un écho favorable.Le nouveau maire de Villar d’Arène, Xavier Cret, a propo-sé de faire classer le Lautaret-Galibier comme un « Grand site », ce qui permettrait de mettre en valeur ce site unique dans les Alpes. Ce projet a été discuté avec la commune de Monêtier-les-Bains et proposé à la CCB. La CCB devrait statuer sur le portage du projet en 2007.

5. Les projets à court termeLe tableau 6 résume les principaux projets pour les deux prochaines années (détails dans le projet quadriennal 2007-2010 sur le site internet www.ujf-grenoble.fr/JAL). La part d’autofinancement est calculée à partir d’un budget moyen, sur la base de l’année 2006. Pour mener à bien ces projets, des financements sont de-mandés aux collectivités territoriales et des partenariats pri-vés sont recherchés. Rappelons que de nombreux jardins étrangers, en particulier aux Etats-Unis, en Angleterre ou en Afrique du Sud, sont largement financés grâce à des fon-dations.

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Annexe 1. Images des activités de la Station Alpine Joseph Fourier en 2006Photos: S. Aubert, Ph. Choler, J.-C. Clément, C. Gallet, R. Hurstel, C. Mlinar, F. Viard-Crétat

Fig. 23. Désherbage du JBAL par l’équipe horticole dirigée par R. Hurstel

Fig. 24. Tri de graines au chalet Mirande (jours de pluie) Fig. 25. Visites guidées (ici par M. Gross, étudiante L1, UJF)

Fig. 26. Quelques étapes dans la réalisation de la rocaille Andes/Patagonie (utilisation de pouzzolane du Massif Central)

Fig. 27. Quelques étapes dans le remaniement de la rocaille Montagnes espagnoles (utilisation de schistes du col du Galibier)

Fig. 28. Quelques étapes dans le remaniement de la rocaille Eboulis subalpins (utilisation de cailloux ramassés dans le secteur du Lautaret)

Fig. 30. Expédition en Patagonie (1-16 novembre 2006): deux des 62 espèces ramenées sous forme de boutures: Mahue-nia patagonica (à gauche), Philipiella patagonica (à droite)

Fig. 29. La première rocaille de l’école de botanique

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Fig. 31. Chez Joseph Sarreil-Baron (pépiniériste à St-Marcelin) en décembre. A gauche, plantes ramenées de Patagonie (novembre 2006); au centre, plantes ramenées de Tasmanie (janvier 2006); à gauche, plantes semées au printemps 2006 ayant germé tardivement (les germinations précoces ont été repiquées ou tranférées au JBAL)

Fig. 33. Le JBAL présent sur le stand CCVS aux Journées des plantes à Courson (12-15 octobre)

Fig. 34. Le stand du JBAL à Nice (salon Protection et patri-moine vivant, été 2006)

Fig. 35. Les participants du Congrès des Jardins Alpins et Arctiques (6-9 septembre 2006)

Fig. 36. Recherche des indices avec le nouveau livret-jeu (prototype réalisé par G. Randou)

Fig. 37. Près de 90 jeunes en vacances dans la région: par-ticipation à un rallye organisé par la MJC de Briançon

Fig. 40. Conférence de Ph. Danton au chalet Mirande (Flo-re des Iles Robinson Crusoe, Chili)

Fig. 41. Exposition Macrophotographie géantes en exté-rieur (M. Noël)

Fig. 38. Exposition au chalet Mirande sur le musée ethno-graphique de Hippolyte Müller dans les années 1920

Fig. 39. Inauguration de l’exposition consacrée au musée ethnographique de Hippolyte Müller dans les années 1920

Fig. 42. Exposition consacrée aux paysages de montagne en mutation (Bibliothèque universitaire UJF)

Fig. 43. Philippe Danton lors de la résidence d’artistes en juillet

Fig. 32. Tradescantia ohiensis, une espèce d’Amérique du N obtenue via une collaboration avec le pépiniériste J-L Latil

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Fig. 47. Etude des échanges gazeux au chalet-laboratoire

Fig. 50. Collecte d’échantillons de neige et de sol sur les terrasses de l’adret de Villar d’Arène (analyse de l’azote)

Fig. 51. Parcelles d’étude des processus de régénération en fonction des pratiques agricoles

Fig. 48. Premières études au Lautaret avec A. thaliana, par le laboratoire PDC (zone expérimentale du JBAL)

Fig. 52. Parcelles expérimentales vues du Combeynot. Pour chacune, 4 conditions: fauché ou non; litière ou non

Fig. 49. Collecte d’échantillons de sol durant l’hiver dans le secteur de Roche Noire vers 2700 m

Fig. 45. Workshop franco-australien organisé au Lautaret (29 juin-6 juillet)

Fig. 46. Réunion des personnels de la Station Alpine Joseph Fourier au Lautaret le 24 juillet

Fig. 53. Entretien de la plaque commémorant la mort d’Auguste Prével, jardinier tué en 1944

Fig. 54. Le véhicule acheté par la Station Alpine Joseph Fourier, ici lors de la collecte d’échantillons

Fig. 55. Arrivée sous la neige au JBAL fin mai, de R. Hurstel et J. Leplan-Roux

Fig. 58. La nouvelle zone expérimentale près de l’Arbore-tum Robert Ruffier-Lanche (campus Grenoble Universités)

Fig. 57. Elagage du saule pleureur de l’Arboretum Robert Ruffier-Lanche par les élèves du Lycée de Saint-Ismier

Fig. 56. L’arboretum Robert Ruffier-Lanche en juin (les pan-neaux de présentation des arbres sont entourés).

Fig. 44. La délégation de l’Académie des Sciences croise le stage de botanique et écologie alpine (7 juillet)

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Annexe 2 : Les espèces (279) introduites en 2006 au Jardin Botanique Alpin du LautaretAcicarpha tribuloidesAethionema grandiflorumAethionema pulchellumAethionema sp.Ajania pterifoliumAllium lineareAllium sp.Alyssum alpestreAlyssum pulvinatumAnacyclus pyrethrumAndrosace dasyphyllaAndrosace mucronifoliaAndrosace obtusifoliaAndrosace obtusifoliaAnemone cantabricaAnisodus sp.Antennaria neglectaAnthyllis vulneraria L. subsp. pulchellaAquilegia chrysanthaAquilegia flavescensAquilegia nigricansAquilegia saximontanaAquilegia sibiricaAquilegia skinneriAquilegia viridifloraArabis alpina L. subsp. caucasicaArabis caeruleaArabis sp.Arenaria acerosaArenaria biflora Arenaria capillaris var. americanaAsperula aritataAster alpinusAster diplostyephioidesAster sp. 2Aster vahliiAster yunnanensisAstragalus frigidusAstragalus leontinus Astragalus purpureusAstragalus sp.Astrantia minor Bassia prostrataBetula gladulosaBlysmus compressus Bupleurum ranunculoidesCaiophora lateritiaCalandrinia compressaCalceolaria andinaCalceolaria canaCalceolaria fothergilliiCalceolaria sp.Calceolaria tripartitaCalceolaria unifloraCalendrinia grandifloraCalendrinia umbellataCampanula fragilis subsp. cavoliniiCampanula linifoliaCampanula orphanideaCampanula precatoriaCampanula thyrsoides subsp. carniolicaCampanula thyrsoides subsp. carniolicaCampanula wolgensisCardamine resedifoliaCardaminopsis renosa subsp. borbasiiCentaurea pulchraCentaurea rupestris subsp. ceratophyllaCentaurea rupestris subsp. ceratophyllaCentaurea tenoreiCephalaria laevigataCerastium alpinum subsp. glabratumChaenorhinum glaerosumCicerbita azureaCicerbita bourgaei Cinna latifolia Clematis montanaCochlearia officinalis subsp. pyranica var. borzeanaCochlearia pyrenaica var. borzeanaCodonopsis nervosaCodonopsis ovataColobanthus quitensisColuria geoidesCoreopsis certicillataDegenia velebiticaDegenia velebiticaDelosperma ashtoniiDelphinium sp.Delphinium sp.Deschampsia antarcticaDianthus barbatus subsp. compactusDianthus knappiiDianthus microlepisDianthus spiculifolius

Dianthus spiculifoliusDianthus spiculifoliusDianthus tenuifoliusDigitalis purpureaDoronicum carpaticumDraba compactaDraba densifoliaDraba dubiaDraba glabella Draba hoppeana.Draba lasiocarpaDraba noricaDraba rosularis Draba sphaerioidesDraba ventosaDracocephalum baicalenseDracocephalum heterophyllumEdraianthus graminifoliusErigeron gaudiniiErigeron melanocephalusErigeron pinnatisectusErigeron sp.Erysimum jugicolaErysimum kotschyanumFestuca gamisaniiGentiana affinisGentiana albaGentiana brachyphyllaGentiana clusiiGentiana crassicaulisGentiana orbicularis Gentiana phlogifoliaGeranium albiflorumGnaphalium caucasicumGypsophila aretioidesHedysarum austrosibiricumHelichrysum albicansHelichrysum cooperiHeuchera nivalisHieracium alpinumHieracium amplexicauleHieracium glacialeHieracium intybaceumHieracium sp. 2Hippophae tibeticaHordeum sp.Hypericum bythinicumHypericum coris L.Hyssopus seravschanicusIberis sprunneriIris caucasicaIris sp.Isatis aucheriJovibarba heuffelliiJurinea humilisKernera saxatilisLallemantia canescensLallemantia ibericaLaretia acaulisLeontodon incanus Leontodon montanusLeontopodium discolorLeontopodium sp.Lesquerella alpinaLeucanthemum atratum subsp. coronopi-foliumLeucanthemum heterophyllumLewisia bracchycalixLewisia longipetalaLewisia oppositifoliaLewisia oppositifoliaLewisia tweedyiLigularia fischeriLigularia glaucaLigularia japonicaLigularia nangnensisLinnaea borealisLinum dolomiticumLinum lewisiiLuzula alopecurusLychnis alpinaLysimachia ciliataMeconopsis cambricaMeconopsis villosaMeconopsis wallishiiMimulus tilingiiMinuartie recurvaMoltkia sudffruticosaMorina nepalensisMyosotis australisOenothera magellanicaOmphalophragma delavayiOxytropis helveticaOxytropis parryi

Oxytropis strobilaceaPapaver alpinum subsp.Papaver alpinum subsp. kerneriPapaver lapponicumPapaver popoviiPapaver radicatum subsp. stefansoniiPapaver sp.Parrya microcarpaPenstemon digitalisPenthorum sedoidesPetrophytum cespitosumPetunia patagonicaPeucedanum verticillarePhacelia sericeaPhyteuma globularifolium subsp. pedemon-tanumPimpinella saxifragaPimpinella siifoliaPinguicula leptocerasPlantago barbataPlantago gentianoidesPoa arcticaPolemonium brandgeiPotentilla clusianaPotentilla frigida Vill.Potentilla multifida L.Potentilla norvegicaPotentilla peduncularisPotentilla sp.Pratia longifloraPrimula algidaPrimula carniolicaPrimula clusianaPrimula ellisiae Primula frondosa JankaPrimula sp.Pringlea antiscorbuticaPrzewalskia tanguticaPseudolysimachion barrelieri subsp. barrelieriPulsatilla grandis.Rheum sp.Rumex alpestris subsp. lapponicusRumex nivalis Heg.Salvia glutinosaSalvia pratiiSalvia przewalskiiSalvia roborowskyiSanguisorba tenuifolia var. albaSantolina elegansSaxifraga callosa var. catalaunicaSaxifraga cochlearisSaxifraga coriifoliaSaxifraga crustataSaxifraga cuneataSaxifraga hypnoidesSaxifraga longifoliaSaxifraga magellanicaSaxifraga paniculata subsp. orientalisSaxifraga petrosaSaxifraga seguieriSaxifraga wahlembergiiScabiosa colchicaScabiosa georgicaSedum reflexum subsp. reflexumSenecio eruciformisSenecio fuchsiiSenecio pyrenaicusSenecio tenoreiSideritis glacilaisSilene alpestris subsp. prostrataSilene caryophylloidesSilene olympicaSilene pusillaSilene roemeriSilene saxatilisSisyrhinchium striatumSoldanella carpaticaSoldanella cynasterSoldanella pusillaSphaeromeria capitataTanacetum coccineumTephroseris longifoliaTetraglochin alatumTetranema roseumTetraneuris grandifloraTowsendia eximiaTowsendia spathulataTrifolium nanum Trollius acaulis Trollius pumilusVella spinosa.Viola kunawarensis Wahlenbergia abomarginata

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Annexe 3 : La résidence d’artistes au Jardin Botanique Alpin du Lautaret initiée en juillet 2006 et la Collection Publique Dominique Villars qui lui est associée

Dans le petit monde artistique français, celui des musées, des galeries, des expositions, des prix et des récom-penses, le dessin documentaire botanique est inexistant. Seule l’édition semble avoir récemment redécouvert, au travers des grandes signatures du passé (opportunément libres de droits !), le potentiel d’adhésion du public pour un art visuel original, compagnon de toujours des principales disciplines scientifiques. Parmi ces dernières, la botanique a offert au dessin documentaire de multiples occasions de s’épanouir.

Depuis toujours, l’illustrateur de plantes a collé aux basques du savant, découvreur de végétaux nouveaux ou physiologiste. Il suffit pour s’en convaincre d’évoquer la cé-lèbre figure d’Alexandre de Humboldt qui appelle en écho celle d’Aimé Bompland, botaniste illustrateur minutieux des merveilles rencontrées au cours de leur voyage dans l’Amérique Équinoxiale.De nos jours, le dessin est considéré comme le parent pau-vre des arts graphiques. Qu’il soit d’imagination ou docu-mentaire, il n’est envisagé que comme une technique né-cessaire pour accéder aux arts nobles que sont la peinture, la sculpture et l’architecture.À l’école, il est la récompense du travail sérieux... s’il reste un peu de temps !À l’université, il reste enfermé aux Beaux Arts, assez soigneu-sement.

Pourtant, si l’on admet assez facilement qu’ « un bon dessin vaut mieux qu’un long discours », on peut constater le quasi abandon de la pratique de ce mode de communication simple, immédiat et transculturel au pro-fit du verbe, bien incommode lorsqu’il s’agit de décrire un objet complexe. Cet état de fait nous entraînant vers une simplification du monde dont on peut se demander si elle tire les capacités humaines vers le haut ou vers le bas.Malgré cela, le dessin documentaire botanique continue à survivre, en douce, comme en une sorte d’apnée. Et à chaque apparition à l’air libre, il parvient à retrouver son public qui fait preuve d’une patiente fidélité.

Le projet que nous avons proposé à la Station Al-pine Joseph Fourier souhaite donc affirmer l’existence et l’importance d’un dessin documentaire botanique vivant et de qualité, en lui offrant un espace d’accueil où il puisse être reconnu et montré pour ce qu’il est, un média aimable et accessible conjugant l’art et la science.

Ce projet s’articule autour de trois idées simples : Favoriser la production de dessins botaniques.

Constituer une collection publique liée au Jardin Botanique Alpin du Lautaret.

Aider à la promotion du dessin botanique actuel.

Favoriser la production de dessins botaniques

Le site du Jardin Botanique Alpin du Lautaret, avec ses cultures d’espèces végétales venues des montagnes du monde entier, représente une mine inépuisable de « su-jets d’études documentaires ». L’idée est donc d’instituer, chaque année pendant la période de pleine floraison du jardin, une sorte de « résidence d’artiste » en invitant pour

une durée à préciser (entre une et deux semaines) un ou deux dessinateurs sélectionnés à venir illustrer quelques unes des espèces cultivées dans les massifs du jardin. La sélection des dessinateurs (français ou étrangers) sera effectuée par un comité scientifique et artistique (compo-sition à préciser) afin de susciter la meilleure qualité possi-ble pour les œuvres réalisées. La contrepartie de cette invitation sera pour le dessinateur de laisser à l’institution deux dessins illustrant des plantes du jardin, au choix du comité de sélection. L’accumulation de ces œuvres, d’année en année, constituera une Collec-tion Publique de Dessins Botaniques (conservée dans les meilleures conditions à la Bibliothèque Universitaire de Gre-noble), attachée au Jardin Botanique Alpin du Lautaret. Elle sera susceptible d’être exposée, publiée et médiatisée pour promouvoir le Dessin Botanique et accroître le rayon-nement de la Station Alpine Joseph Fourier et de ses éven-tuels partenaires.

En juillet 2006, cette Résidence d’artistes a débu-té avec deux botanistes illustrateurs invités : Francis Hallé (de Montpellier) et Philippe Danton (de Grenoble), qui ont laissé chacun deux planches réalisées à partir des plantes cultivées au jardin (voir page suivante).

Constituer une collection publique liée au Jardin Botani-que Alpin du Lautaret

Il existe déjà en France une prestigieuse collection de dessins scientifiques, celle dite des « Vélins du Muséum », hélas assez peu divulguée et donc méconnue du grand public ! L’originalité du support (le vélin), les grands noms du passé (Nicolas Robert, Claude Aubriet, Gérard van Spaendonk, Pierre-Joseph Redouté, etc.) et la qualité des œuvres qui la composent en ont fait la renommée depuis ses débuts vers 1630, à l’initiative de Gaston de France, Duc d’Orléans. Conservée au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris depuis la Révolution, cette collection de plus de 7000 œuvres (Botanique et Zoologie surtout) en est aujourd’hui l’un de ses plus beaux fleurons, jalousement conservé.

Valorisante pour l’illustrateur, l’entrée de quelques unes de ses œuvres dans une Collection Publique peut aussi lui être utile en faisant connaître son travail au delà de ce qu’il peut individuellement espérer. Mais ceci sup-pose d’une part, une bonne renommée de la collection et d’autre part un certain dynamisme. Un statut juridique adéquat devra être recherché, sans oublier les droits liés à la propriété artistique.Lier la création d’une telle Collection Publique à la Station Alpine Joseph Fourier, dans le cadre du projet d’extension muséale « Grand Lautaret » semble pouvoir réussir l’alchi-mie indispensable en réunissant plusieurs atouts intéres-sants :

un site exceptionnel et un lieu de passage impor-tant : le col du Lautaret ;

un jardin centenaire et un projet d’extension inno-vant et ambitieux ;

une institution solide, l’Université Joseph Fourier à

par Philippe Danton botaniste attaché au Muséum national d’histoire naturelle et illustrateur botanique

membre du conseil scientifique de la Station Alpine Joseph Fourier

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Grenoble ;

des partenaires locaux attentifs, Communes, Dé-partements, Régions, … ;

une équipe dynamique et inventive, celle de la Station Alpine Joseph Fourier.Quant à la renommée, rien ne presse, elle s’acquière peu à peu avec de l’exigence, de l’ouverture, de l’imagination, de la fidélité et quelques autres qualités rares.

Une collection bien menée est un problème de forme et de fond. Si le fond d’inspiration ne risque pas de faire défaut tant que le Jardin Botanique Alpin du Lautaret existe, la forme est un problème important. Il est donc utile que quelques règles et critères soient définis (format, sup-port, techniques, type de représentation) pour les œuvres qui devront entrer dans la collection. Cela pourra faciliter la conservation des dessins ainsi que leur exposition.Cette Collection Publique de Dessins Botaniques pourra donc donner lieu chaque année à l’exposition de l’un de ses auteurs (celui invité en résidence l’année précédente) sur le site du Jardin Botanique Alpin et tous les six ans à une rétrospective des oeuvres produites durant les cinq années précédentes, avec publication d’un Catalogue.

Aider à la promotion du dessin botanique actuel

Avec une exposition annuelle sur le travail d’un ou deux dessinateurs vivants et une rétrospective régulière des

illustrateurs ayant œuvré durant les années qui précèdent, la Station Alpine Joseph Fourier et les partenaires qui la sou-tiennent feront sans doute plus qu’il n’a été fait depuis bien longtemps pour la reconnaissance et la promotion d’un mode de représentation à la fois traditionnel et actuel, ap-précié du public et dont les disciplines scientifiques n’ont jamais su se passer tout à fait. Le catalogue de la collection pourra faire l’objet d’une double publication : une version luxe (portfolio au format des œuvres) numérotée et signée par les auteurs (vente par souscription et dépôt dans les grandes bibliothèques) et un livret classique, accompagnant chaque rétrospec-tive (tous les six ans). D’autres déclinaisons pourront être envisagées (posters, cartes postales, agendas, etc.). Cette Collection Publique devenant petit à petit une véritable signature culturelle et scientifique de la Station Alpine Jo-seph Fourier cohérente et complémentaire de celle qu’elle a déjà acquise depuis les cent ans d’existence du Jardin Botanique Alpin et les quinze ans du Chalet-Laboratoire.

Des possibilités de partenariat existent et seront recherchées avec des institutions diverses, des entrepri-ses, pour contribuer au financement des différents aspects ébauchés dans ce projet (résidences, catalogues, expo-sitions, etc.) ; de même que des partenariats médiatiques (régionaux, nationaux et internationaux) pourront être développés (rendez-vous, accompagnements) pour faire écho à ces activités. Dans ce même esprit, la création d’un Prix d’Illustration Botanique pourrait aussi être envisagée et il serait décerné tous les six ans, à l’occasion des expositions rétrospectives.

Dominique Villars (1779) Iconotype de Berardia subacaulis Vil. Prospectus de l’Histoire des Plantes de Dauphiné

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35Philippe Danton - Saxifraga aquatica Lapeyr. (à gauche) et Geranium cinereum Cav. ‘Ballerina’ [G. cinereum Cav. x G. subcaulescens L’Hér. ex DC.] (à droite)

Francis Hallé - Tendances évolutives de l’architecture dans le genre Saxifraga. 1, S. longifolia; 2, S. tridactylites; 3, S. hieracifolia; 4, S. exarata; 5, S. geranioides; 6, S. biflora; 7, S. hostii; 8, S. flagellaris; 9, S. oppositifolia; 10, S. praetermissa.

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Annexe 4 : Revue de presse 2006 (extraits)

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Annexe 5 : L’avis du CNRS et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche sur la demande de contractualisation de la Station Alpine Joseph Fourier (2007-2010)

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S:

Les missions de l'U

MS

concernent le développement, sur les sites du Lautaret et du cam

pus deG

renoble, de plateformes de recherche sur les plantes et les écosystèm

es de montagne avec plusieurs

approches, écologie, écophysiologie, biochimie et génétique. Q

uatre unités sont partenaires de cetteU

MS

: le laboratoire d'Ecologie A

lpine (UM

R 5553), le laboratoire des plastes et différenciation cellulaire

(UM

R 5575), le laboratoire de physiologie cellulaire végétale (U

MR

5168) et le centre d'étude desm

acromolécules végétales (U

PR

5301).

Points positifs:

Les points frots concernent cette mutualisation des m

oyens d'étude du végétal: la station est un trèsgrand équipem

ent pour la biologie végétale et l'écologie alpine (serres + laboratoires + jardin botaniqued'altitude + sites instrum

entés).

Points faibles:

Le manque d'ITA

, le budget.

Conclusions:

En conclusion, cette U

MS

est très importante pour le développem

ent des recherches en biologie,écologie végétale et fonctionnem

ent des écoystèmes de m

ontage. C'est une chance pour cette

discipline trop longtemps ingorée. A

vis très favorable au renouvellement de cette U

MS

avec M A

ubertcom

me directeur.

Le CN

RS

est favorable à la création d'une Unité M

ixte de Service (U

MS

).

Evaluation M

STP

:C

ette demande fait suite au P

PF S

tation Alpine du Lautaret financé au contrat précédent. L'effet

structurant de ce PP

F est déjà visible, et un dialogue s'est établi entre équipes de spécialitésdifférentes m

ais complém

entaires. Le bilan est très positif ce qui a permis la création de l'U

MS

2925par le C

NR

S en septem

bre 2005. Le projet de plateforme scientifique de recherche / form

ation /conservation / éducation est original. La program

mation scientifique est adossée au jardin B

otaniqueA

lpin du Lautaret, à l'arboretum Joseph R

uffier Lanche de Grenoble et à un com

plexe de serres àconstruire. E

lle s'appuie essentiellement sur la dynam

ique scientifique créée par l'UM

R 5553 m

ais elleperm

et de créer des liens forts entre plusieurs laboratoires du secteur végétal de l'UJF et des stations

de terrain. L'UM

S est ouverte sur le public et l'international. C

entré sur la connaissance, laconservation et la valorisation de la flore alpine et de sa biodiversité, ce projet est tout à fait pertinentpour l'université Joseph Fourrier. Le projet présenté vise en effet à poursuivre l'effort de dialogue et àassocier des m

embres des différentes équipes sur des projets fédérateurs.

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Conclusions:

En conclusion, cette U

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est très importante pour le développem

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Les partenaires de la Station Alpine Joseph Fourier