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ACCORDS DE PARTENARIAT DANS LE SECTEUR DE LA PÊCHE DURABLE
UNION EUROPÉENNE - PAYS-TIERS
RAPPORTS DES COMITÉS SCIENTIFIQUES CONJOINTS
Rapport de la réunion annuelle du
Comité Scientifique Conjoint relatif à l'Accord de pêche
signé entre la République du Sénégal et l'Union
européenne
– Dakar, 29 février- 01 & 02 mars 2016 –
Edité par
Massal Fall (Président)
Eduardo Balguerias (Vice-Président)
Patrick Daniel, Babacar Sadikh Sano & Abdoulaye Diédhiou (Rapporteurs)
2
Contacts:
Commission européenne
Direction Générale des Affaires maritimes et de la Pêche
Rue Joseph II, 99
1049 BRUXELLES – Belgique
Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) Sis au Pôle de Recherche de Hann (PRH)
Route du Front de Terre
BP 2241
DAKAR - Sénégal
Avertissement légal:
Les informations, analyses et conclusions présentées dans le présent rapport sont celles issue de la
réunion scientifique conjointe annuelle instituée en vertu de l'article 9 de l'Accord de partenariat dans le
secteur de la pêche conclu entre la République du Sénégal et l'Union européenne et ne reflètent pas
nécessairement les opinions des deux Parties au dit Accord. Elles ne préjugent pas en particulier de la
position future des deux Parties au regard de l'Accord, y compris ses Protocoles.
Le contenu de ce rapport, ou partie de celui-ci, ne peut être reproduit sans référence explicite à la
source.
Références du présent rapport:
Fall M., Balguerias E., Daniel, P., Sano B.-S., Diédhiou A., 2016. Rapport de la réunion annuelle du Comité
Scientifique Conjoint relatif à l'Accord de pêche signé entre la République du Sénégal et l'Union européenne.
Dakar, Sénégal, 29 février, 01 et 02 mars 2016. Rapports des Comités Scientifiques Conjoints. Bruxelles, 62 p. +
Annexes.
3
Rapport de la Réunion annuelle du Comité Scientifique Conjoint
relatif à l'Accord de Partenariat dans de le secteur de la pêche
entre la République du Sénégal et l'Union européenne.
– Dakar, 29 février, 01 et 02 mars 2016 –
Introduction L’Accord de Partenariat dans le secteur de la Pêche liant la République du Sénégal et l'Union européenne en application depuis fin novembre 2014, ainsi que le Protocole associé couvrant la
période 2014-20181, prévoient l'organisation d'une réunion annuelle du Comité Scientifique Conjoint
(CSC), regroupant des scientifiques des deux Parties. Cette rencontre a pour but de fournir à la Commission mixte des informations portant sur la description des pêcheries, ainsi que sur l'état des stocks halieutiques concernés par l'Accord et son Protocole et, plus globalement, de produire des avis, sur la base des meilleures informations disponibles, visant une gestion durable des ressources halieutiques dans la zone de pêche du Sénégal. A cette fin, le CSC est convoqué au moins une fois par an en session ordinaire. La session 2016 a eu lieu à Dakar, les 29 février, 02 et 03 mars 2016 et a été suivie par 8 scientifiques et 7 observateurs dont la liste figure en Annexe 1. Les cinq thématiques arrêtées par le cahier des charges soumis au CSC sont les suivants:
Analyse des métiers autorisés par le Protocole;
État des stocks exploités dans le cadre du Protocole par rapport aux Points de Référence Biologiques;
État des lieux en matière de mesures d'aménagement applicables aux stocks et pêcheries dans le cadre du Protocole et impact sur l'évolution de l'état des stocks;
État d'avancement portant sur la mise en œuvre d'une approche écosystémique appliquée à la gestion des pêches et sur le niveau de convergence avec la règlementation de l'Union européenne (descripteurs et indicateurs portant sur les impacts environnementaux).
Les travaux du CSC ont été ouverts par le Dr Hamet Diaw Diadhiou, chargé de mission au Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT), représentant le Dr El Hadj Traoré, Directeur Scientifique de l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), empêché. Son discours d'ouverture est repris en Annexe 2. Pour ses travaux 2016, le CSC disposait de l'ordre du jour établi conjointement par les deux parties à l'Accord, tel que repris en Annexe 3 et introduit aux participants à la réunion par son président, le Dr Massal Fall (Sénégal), Directeur du CRODT. Le groupe a désigné Eduardo Balguerías (UE) comme co-président, Babacar Sadikh Sano et Abdoulaye Diédhiou (Sénégal), ainsi que Patrick Daniel (UE) comme rapporteurs des discussions et conclusions de la réunion. La structure du présent rapport est conforme celle de l'ordre du jour ainsi rendu disponible et synthétise le résultat des analyses et des discussions intervenues lors de la réunion.
1 JOUE L304 du 23.10.2014, p. 29
4
1. Analyse des métiers autorisés par le Protocole Rappel du cahier des charges
Revue et analyse des données de captures, d'effort et de captures par unité d’effort (CPUE) par espèce, flotte et zone (flotte sénégalaise et flotte internationale, dont celle de l'UE; zone de pêche sénégalaise et zone maritime commune au Sénégal et à la Guinée-Bissau) pour chacune des catégories prévues au Protocole.
Identification d'éventuelles interactions techniques entre flottes (nationale et internationale, dont celle de l'UE) et entre engins de pêche dans la zone de pêche sénégalaise, y inclus la zone maritime commune Sénégal/Guinée-Bissau et avec d'autres flottes exploitant les mêmes stocks (échelle régionale) dans d'autres zones de pêche de la sous-région (grand écosystème marin du courant des Canaries, CCLME).
Identification d'éventuelles interactions biologiques.
1.1. Catégorie 1: Espèces démersales profondes
1.1.1. Contexte
Le Protocole 2014-2018 prévoit des possibilités de pêche pour deux navires de l'Union européenne
armés au chalut et ciblant les deux espèces de merlus noirs (Merluccius senegalensis et M. polli).
La zone de pêche2 accessible à ces navires, dont les coordonnées sont arrêtées à l'appendice 2 du
Protocole 2014-2018, correspond à des fonds supérieurs à 200 m situés sur les accores et sur le
pente du plateau continental s'étendant au large du Sénégal.
L'engin autorisé est un chalut de fond présentant un maillage minimal de 70 mm dans la poche.
Par ailleurs, l'activité de ces deux navires de l'Union européenne est encadrée par des mesures
techniques de conservation portant sur la composition des captures accessoires limitées à un
maximum de
7 % de céphalopodes,
7 % de crustacés et
15 % d'autres poissons démersaux profonds.
Un repos biologique est prévu entre le 1er mai et le 30 juin.
Les deux Parties à l'Accord et au Protocole ont prévu que les mesures portant sur la composition des
captures accessoires et sur le repos biologique pourront être éventuellement revues après la
première année de mise en œuvre du Protocole, sur base des analyses conduites par le CSC.
De plus, conformément aux dispositions des Organisations Régionales de Gestion des Pêches (ORGP)
compétentes, la rétention à bord, le transbordement, le stockage et la vente de tout ou partie des
élasmobranches (raies, requins et chimères) faisant l'objet de mesures spécifiques de protection sont
interdits.
2 La notion de "zone de pêche" est préférée dans ce rapport à celle de ZEE. Elle correspond à la zone dont
l'accès est autorisé aux navires de pêche battant pavillon des Etats membres de l'Union européenne et dont les coordonnées sont précisées dans le texte des accords ou des protocoles associés
5
Les captures des deux chalutiers de l'Union européenne autorisés à pêcher des espèces démersales
profondes sont limitées à 2 000 t de merlu par an.
Des flottes autres que celles de l'Union européenne capturent également les merlus noirs dans la
zone de pêche du Sénégal. Le métier au chalut ciblant les merlus noirs est pratiqué en particulier par
une flotte de navires congélateurs battant pavillon sénégalais.
En plus de ce métier hauturier au chalut, le merlu constitue également une espèce associée plus ou
moins importante dans les captures de quatre autres métiers, essentiellement hauturiers (tableau
1.1.1):
navires armés au chalut ciblant les crevettes profondes (Gamba – Parapenaeus longirostris le
jour et Alistado – Aristeus varidens la nuit);
navires armés à la palangre de fond et ciblant les poissons nobles, Serranidés et Sparidés
notamment;
navires armés au casier et ciblant la langouste rose de Mauritanie (Palinurus mauritanicus);
navires armés au casier et ciblant le crabe rouges profond (Chaceon maritae).
Enfin, il existe également un métier palangrier artisan plus côtier, connu à Kayar (situé à 15°00 N, en
face de la fosse de Kayar, à près de 60 km de Dakar), ainsi que des métiers côtiers au chalut ciblant
les espèces démersales, notamment des poissonniers-céphalopodiers, des crevettiers ciblant
Paeneus notialis, voire des rougettiers, qui peuvent débarquer aussi des captures accessoires de
merlu.
Même s'ils ont pu être actifs par le passé et étaient susceptibles de présenter du merlu dans les
captures, il n'existe plus actuellement que de très rares navires actifs armés au chalut et ciblant les
petits pélagiques ("sardiniers") dans la zone de pêche du Sénégal. En effet, ces navires étaient pour
l'essentiel à l'arrêt, à Ziguinchor, loin de leur port d'attache traditionnel (Dakar), ces trois dernières
années pour diverses raisons: rareté de la ressource ou difficultés techniques. Une reprise encore
timide de leurs activités est notée en ce début d'année 2016.
Tous ces métiers (pêche démersale profonde et côtière, industrielle ou artisanale) sont
exclusivement pratiqués par une flotte de pêche battant pavillon sénégalais. Plus spécifiquement, le
métier au chalut ciblant la crevette profonde, est pratiqué par une vingtaine d'unités.
En dehors de la flotte merlutière de l'Union européenne, composées d'un congélateur et d'un glacier,
et de la flotte sénégalaise, aucune autre flotte ne capture de merlus noirs dans la zone de pêche du
Sénégal.
6
Tableau 1.1.1. Caractéristiques générale des métiers en pêche démersale profonde dans la zone
de pêche du Sénégal.
Source: CRODT
Métiers Caractéristiques
Crevettiers Profonds
Chalutiers congélateurs. Pavillon UE (espagnol) surtout jusqu’en 2006, sénégalais depuis. Espèces cibles: crevettes profondes gamba Parapenaeus
longirostris (jour) et alistado Aristeus varidens (nuit). Maille de cul du chalut: 40 mm Captures accessoires de merlu non évaluées, en partie rejetées,
en parties valorisées dans les débarquements des artisans sénégalais après transbordement.
Merlutiers (poissonniers de fond)
Chalutiers glaciers et congélateurs. Pavillon espagnol et sénégalais. Espèces cibles: merlus noirs Merluccius senegalensis et M. polli Maille du cul de cul: 70 mm. Possibilités de transbordement des navires hauturiers sénégalais
vers des pirogues de pêche artisanale (PA)
Palangriers de fond Espèces cibles: poissons « nobles » (Serranidés, Sparidés, etc.) Captures accessoires de merlu rarissimes.
Caseyeurs à langouste rose
Espèce cible: langouste rose de Mauritanie Palinurus mauritanicus
Engin: casier à langouste. Captures accessoires de merlu rarissimes.
Caseyeurs à crabe profond
Espèce cible: crabe rouge profond Chaceon maritae Engin: casier à crabe Captures accessoires de merlu rarissimes.
7
1.1.2. Revue et analyse des données de capacités, d'efforts, de captures et de CPUE
1.1.2.1. Utilisation des possibilités de pêche
Tableau 1.1.2. Utilisation des possibilités de pêche prévues au Protocole 2014-2019 pour la
flotte merlutière de l'Union européenne sur l'année 2015.
Source: DG MARE – Base de Données FAP
Année 2015
Nombre d'autorisations trimestrielles
Nombre d'autorisations
délivrées
Capacité autorisée3
Mois (N) (N) (kW) (GT)
Janvier 2
2
1 461,25
841 Février
Mars
Avril 2
2
1 461,25
841 Mai
Juin
Juillet 2
2
1 461,25
841 Août
Septembre
Octobre 2
2
1 292,01
835 Novembre
Décembre
1.1.2.2. Capacités actives et activité de pêche
La pêche du merlu noir dans la zone de pêche du Sénégal a été traditionnellement le fait de navires
de l'Union européenne, battant principalement pavillon espagnol, armés à la pêche fraîche au chalut
démersal. Cette activité a été observée durant plusieurs décennies avant son arrêt, au terme de du
Protocole 2002-20064. Les précédents protocoles, notamment ceux couvrant la période 1992-2006,
autorisaient également une activité de pêche congélatrice qui a pris principalement place entre 1992
et 2002.
Depuis 2005 et jusqu'à l'entrée en application du Protocole 2014-2018, l'effort dirigé dans la zone de
pêche du Sénégal sur les deux espèces de merlus noirs a été le résultat de l'activité des seules flottes
sénégalaises, ciblant ces espèces ou les capturant en tant qu'espèces accessoires dans le cadre
d'autres métiers, notamment les métiers aux chaluts ciblant les crevettes côtières ou profondes.
L'évolution de l'activité des chalutiers de pêche fraîche battant pavillon espagnol, flotte la plus
importante dans les pêcheries au merlu noir, est présentée à la figure 1.1.1.
3 Capacité de pêche correspondant à des autorisations de pêche émises par la partie sénégalaise
4 JOUE L349 du 24.12.2002, p. 46
8
Figure 1.1.1. Evolution de l'activité de pêche (jours de pêche) des chalutiers de pêche fraîche
battant pavillon espagnol sur la période 1983-2015 (absence de données disponibles sur les
périodes 1988-1990 et activité nulle de 2006 à 2014, faute de Protocole)5
Sources: FAO, 2015 & IEO
La série historique des efforts correspondant aux flottes autres que celle de l'Union européenne est
malheureusement indisponible à ce stade.
Durant l'année 2015, la flotte chalutière ciblant les merlus noirs dans la zone de pêche du Sénégal a
intégré quatre navires, deux battant pavillon espagnol (UE) et deux battant pavillon sénégalais.
5 A noter que durant les périodes d'application des différents Protocoles, des interruptions de l'activité de la
flotte de pêche de l'Union européenne sont intervenues à plusieurs reprises, en liaison avec les conditions d'accès fixées par les protocoles et les accords, notamment entre mars 1990 et avril 1990, mai 1992 et septembre 1992, octobre 1996 et avril 1997, mai 2001 et juin 2002.
9
Tableau 1.1.3. Capacité (nombre de navires actifs, puissance motrice principale globale – kW,
jauge globale – GT) et activité (nombre global de jours de pêche) mensuelles des flottes
merlutières de l'Union européenne et du Sénégal durant l'année 2015.
Sources: IEO et CRODT
Année 2015
Union européenne Sénégal
Capacité Activité Capacité Activité
Mois (N) (kW) (GT) (jp) (N) (kW) (tjb) (jp)
Janvier 0 0 0 0 2 1 716,42 545 n/d
Février 0 0 0 0 2 1 716,42 545 n/d
Mars 1 651,83 287 * 2 1 716,42 545 n/d
Avril 1 651,83 287 24 2 1 716,42 545 n/d
Mai 1 651,83 287 27 1 746,27 373 n/d
Juin 1 651,83 287 15 1 746,27 373 n/d
Juillet 0 0 0 0 1 746,27 373 n/d
Août 1 651,83 287 10 1 746,27 373 n/d
Septembre 1 651,83 287 27 1 746,27 373 n/d
Octobre 2 1 292,01 835 47 1 746,27 373 n/d
Novembre 2 1 292,01 835 32 1 746,27 373 n/d
Décembre 0 0 0 0 1 746,27 373 n/d
*Quatre jours d'activité correspondant à des débarquements en avril.
n/d: non disponible
Flotte merlutière de l'Union européenne
Durant l'année 2015, les deux chalutiers de l'Union européenne ont été présents dans la zone de
pêche du Sénégal durant 3 744 heures, dont 3 408 heures directement liées à une activité de pêche.
Le tableau 1.1.4 reprend les efforts mensuels enregistrés pour la flotte chalutière de l'Union
européenne durant l'année 2015.
10
Tableau 1.1.4. Efforts mensuels (en nombre de marées et en nombre de jours de pêche) du
chalutier de pêche fraîche et du chalutier congélateur de l'Union européenne ciblant le merlu
noir dans la zone de pêche du Sénégal durant l'année 2015.
Source: IEO.
Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Total
Pêche fraîche
Nb de marées
- - - 4 4 2 - 2 4 4 4 - 24
Nb de jours
- - * 24 27 15 - 10 27 28 25 - 156
Pêche congélatrice
Nb de marées
- - - - - - - - - 1 1 - 2
Nb de jours
- - - - - - - - - 19 7 - 26
Total UE
Nb de marées
- - - 4 4 2 - 2 4 5 5 - 26
Nb de jours
- - - 24 27 15 - 10 27 48 32 - 182
*Quatre jours d'activité correspondant à des débarquements en avril.
En 2015, le chalutier de pêche fraîche de l'Union européenne a réalisé 24 marées dans la zone de
pêche du Sénégal, d'une durée moyenne de 6-7 jours chacune.
Le chalutier congélateur de l'Union européenne a quant à lui réalisé 2 marées dans la zone de pêche
du Sénégal durant l'année 2015 : une réalisée en octobre, d'une durée de 19 jours, et l’autre réalisée
en novembre, d'une durée d’une semaine. Il semble que ce bateau ait eu des problèmes mécaniques,
et qu'il ait dû, de ce fait, quitter la zone de pêche avant le terme de la deuxième marée.
Ainsi, au cours de l'année 2015, les deux merlutiers de l'Union européenne ont effectué 182 jours de
pêche durant 26 marées, dont 156 pour le navire de pêche fraîche et 26 pour le navire congélateur.
Le nombre de jours de présence (incluant les jours de pêche et les jours de route) dans la zone de
pêche du Sénégal estimé pour ces deux navires à partir des rapports d'observation (CRODT) s'est
élevé à 204 pour cette même année.
A la lecture des données d'activité, on peut noter que le repos biologique n’a pas été appliqué durant
la période initialement prévue, du 1er mai au 30 juin 2015. En revanche, un repos biologique a bien
eu lieu du 15 novembre au 15 décembre pour les crevettiers profonds et du 15 octobre au 15
novembre pour tous les autres chalutiers démersaux côtiers (crevettiers et poissonniers-
céphalopodiers).
Flotte merlutière sénégalaise et autres flottes démersales sénégalaises
Les données d'activité du métier merlutier pratiqué par la flotte sénégalaise ainsi que les données de
capacité et d'activité des autres métiers présentant des captures accessoires de merlu n'étaient pas
disponibles au moment de la finalisation du présent rapport et n'ont donc pu être analysées par le
CSC durant sa réunion 2016.
11
Figure 1.1.2(a): Distribution spatiale de l'activité de la flotte merlutière de congélateurs battant pavilon sénégalais dans la zone de pêche du Sénégal
durant l'année 2015, au Nord et au Sud de Dakar.
12
1 2 3 Figure 1.1.2(b): Distribution spatiale de l'activité de la flotte merlutière de l'Union européenne dans la zone de pêche du Sénégal durant l'année
2015. (b.1 – Chalutier de pêche fraîche de mars à mai; b.2 – Chalutier de pêche fraîche de octobre à novembre; b.3 – Chalutier congélateur de
octobre à novembre).
13
L'activité du chalutier congélateur a été plus réduite en 2015 dans la zone de pêche du Sénégal que
celle du chalutier de pêche fraîche, les positions VMS du chalutier congélateur n'indiquant qu'un seul
mois d'activité, du 7 octobre au 5 novembre 2015. Cependant, on peut noter que durant cette
période le chalutier congélateur a exclusivement pêché au sud de 14º20’N, alors que durant l'année
2015 le chalutier de pêche fraîche a été actif au nord de la frontière Nord sénégalo-gambienne.
Bien que les deux chalutiers battant pavillon de l'Union européenne ciblant les merlus noirs
pratiquent une pêche profonde, une différence de stratégie est à noter entre le navire de pêche
fraîche et le navire congélateur. En 2015, le merlutier congélateur a en effet concentré son activité
autour des isobathes de 500-800 m au sud la partie nord de la zone de pêche du Sénégal, alors que,
aux mêmes dates, le merlutier de pêche fraîche a constamment pêché un peu plus profonds,
fréquentant des fonds de 700 à 1000 m.
Par ailleurs, le merlutier de pêche fraîche semble pêcher à plus grandes profondeurs dans le sud de
sa zone d'activité (zone centre, du sud de Dakar à la frontière Nord sénégalo-gambienne) que dans le
nord (500-700 m en zone Nord, de Saint-Louis au nord de Dakar). De même, l'activité de pêche de ce
navire apparaît concentrée, aux mêmes latitudes, sur des fonds de pêche plus profonds (700-1000 m)
entre octobre-novembre (en relation avec la période et la zone de reproduction) qu'en en avril-mai
(500-600 m).
Ces différences de stratégies peuvent s'expliquer par le choix des espèces cibles. Dans le cas du
merlutier congélateur, également actif dans la zone de pêche bissau-guinéenne, les espèces cibles
sont à la fois les merlus noirs et d'autres espèces comme les chinchards, les poissons démersaux
profonds ou les céphalopodes. A l'inverse, le merlutier de pêche fraîche cible spécifiquement le
merlu noir de façon régulière dans la sous-région depuis plus de dix ans.
La stratégie développée par le merlutier de pêche fraîche en pêchant à des profondeurs plus
importantes, lui permet d'être plus sélectif que le chalutier congélateur, ce que semble confirmer les
données de rejets reprises dans les rapports d'observations traités par le CRODT et ce qui serait
cohérent avec une activité de pêche plus profonde en fin d’année, à la recherche des concentrations
de grands spécimens de merlu durant la période de reproduction.
La cartographie de l'activité des deux chalutiers congélateurs battant pavillon sénégalais durant
l'année 2015 semble indiquer que leur stratégie est proche de celle du chalutier congélateur de
l'Union européenne pour ce qui concerne la profondeur. Mais l'extension géographique apparaît
similaire à celle du chalutier de pêche fraîche de l'Union européenne.
1.1.2.4. Captures
Les données de captures (débarquements et rejets) ne sont disponibles que pour la flotte merlutière
de l'Union européenne, seule flotte à embarquer des observateurs à bord.
Le CSC note que les rapports d'observateurs embarqués, bien que transmis à l'Union européenne
(Délégation de l'Union européenne et Commission européenne) conformément aux dispositions du
Protocole, n'ont pas été mis à disposition de l'institut de recherche halieutique de l'Etat de pavillon
des navires, l'IEO.
14
Le Comité Scientifique Conjoint recommande que tout soit mis en œuvre pour permettre la
réception et l'utilisation, le plus tôt possible, par le Centre de Recherche Océanographique de
Dakar-Thiaroye (CRODT) et par l'Institut Espagnol d'Océanographie (IEO) des données collectées
par les observateurs embarqués sur les merlutiers de l'Union européenne.
Par ailleurs, le Comité Scientifique Conjoint recommande que la transmission de ces données par la
partie sénégalaise à la partie européenne puisse se faire par voie électronique sous forme de
tableaux Excel en plus des rapports papier, parfois difficilement lisibles.
Pour ce qui est des flottes sénégalaises présentant des merlus noirs dans leurs captures, à quelques
exceptions près et pour lesquelles les armateurs ont fournis de l'information sur une base volontaire,
seules les données de débarquement sont disponibles, aucun observateur n'embarquant
actuellement sur les navires battant pavillon sénégalais.
Le CSC souligne cependant l'importance de disposer de toutes les données caractérisant l'intégralité
des captures et les différentes composantes de la mortalité par pêche, afin de mieux évaluer l'impact
de l'activité de pêche sur la dynamique des stocks exploités.
L'absence de données de captures correspondant aux autres métiers que celui au chalut ciblant
spécifiquement les poissons démersaux profonds contribue très certainement à une sous-évaluation
de la mortalité par pêche appliquée aux merlus noirs et aux espèces associées. En particulier, les
métiers au chalut ciblant les crevettes côtières et profondes présentant respectivement un maillage
de 50 et 40 mm dans la poche pourraient avoir un impact non négligeable sur la capture de petits
merlus. D'où la nécessité de conduire une analyse de la composition des captures en taille tenant
compte de tous les métiers présentant des captures de merlus, comme espèce cibles ou comme
espèces accessoires.
A cette fin, le Comité Scientifique Conjoint recommande que l'embarquement d'observateurs
puisse être étendu à toutes les flottes nationales et étrangères ciblant les espèces démersales,
poissons et crustacés, dans la zone de pêche du Sénégal, ce afin d'assurer la collecte d'informations
complémentaires à celles prévues par les journaux de pêche sur l'activité de pêche, les captures,
notamment pour ce qui concerne les rejets ou des échantillons biologiques, par exemple.
Volume (t) et composition spécifique des captures.
Flotte merlutière de l'Union européenne
En 2015, les débarquements de la flotte merlutière de l'Union européenne liés à une activité dans la
zone de pêche du Sénégal ont représenté 1 233,8 t pour le chalutier de pêche fraîche6, et 256 t7 pour
le chalutier congélateur. Le tableau 1.1.5 reprend les espèces principales débarquées par cette
flottille de l'Union européenne ciblant le merlu noir. En 2015, le merlu noir représentait 85 % des
captures débarquées pour le chalutier de pêche fraîche, 97 % pour le chalutier congélateur et 87% du
total débarqué.
6 Source: IEO; les données disponibles auprès du CRODT font état de 1 325 t.
7 Source: Data Ware House (DWH) de la DG MARE – extraction effectuée au 19.02.2016 à partir des rapports
ACDR-FISHING-CAT de l'année 2015; les données disponibles auprès du CRODT font état de 335 t.
15
Le reste des débarquements du chalutier de pêche fraîche comprend, pour ce qui est des poissons,
essentiellement du Saint-Pierre argenté (Zenopsis conchifer pour presque 6% du total des
débarquements), de la baudroie africaine (Lophius vaillanti, pour 4 % du total) et la brotule (Brotula
barbata, pour 1,4%). Des crustacés composent également les débarquements de ce navire,
notamment le crabe profond (Chaceon maritae, pour plus de 1 % du total des débarquements).
Pour ce qui est du chalutier congélateur, en dehors des merlus noirs, les espèces les plus importantes
présentes dans les débarquements appartiennent à la famille des Lophiidae (2%). D'autres espèces
sont représentées dans les débarquements, mais à de très faibles proportions.
Tableau 1.1.5. Captures mensuelles (t, poids vifs) conservées à bord liée à une activité dans
la zone de pêche du Sénégal par les merlutiers de l'Union européenne durant l'année 2015.
Source: IEO
Espèce ou famille Frais % Congelé % Total %
Merluccius spp 1 042,2 84,5 248,4 97,0 1 290,6 86,6
Zenopsis conchifer 70,0 5,7 0,2 0,1 70,2 4,7
Lophiidae 45,4 3,7 4,9 1,9 50,4 3,4
Brotula barbata 17,5 1,4 -
17,5 1,2
Zeus faber 5,5 0,4 0,1 0,05 5,6 0,4
Rajidae 4,3 0,4 -
4,3 0,3
Tetraodontidae 3,2 0,3 -
3,2 0,2
Sparidae 3,1 0,3 -
3,1 0,2
Helicolenus dactylopterus 2,4 0,2 0,1 0,05 2,5 0,2
Squaliformes - - 0,03 0,01 0,03 0,0
Autres poissons 9,0 0,7 -
9 0,6
Chaceon maritae 13,7 1,1 0,4 0,2 14,1 0,9
Palinurus mauritanicus 4,5 0,4 -
4,5 0,3
Aristeus varidens 0,8 0,1 0,6 0,2 1,4 0,1
Autres crevettes 1,9 0,2 -
1,9 0,1
Todarodes sagittatus 6,2 0,5 1,4 0,6 7,6 0,5
Todaropsis eblanae 3,3 0,3 -
3,3 0,2
Octopus vulgaris 0,8 0,1 -
0,8 0,1
1 233,8 256,2 1 490,0
Considérant la faible valeur économique du merlu noir, la stratégie des navires de l'Union
européenne est plutôt orientée sur le volume, ce qui explique que les prises de merlu noir par navire
soient relativement élevées, ce afin d'atteindre la rentabilité économique. Cependant, dans les
pêcheries merlutières localisées dans la zone de pêche du Sénégal, la proportion de captures
accessoires retenues à bord (15 %) est un peu plus élevée que dans des pêcheries similaires
localisées dans la zone de pêche du Maroc ou dans la zone de Pêche de la Mauritanie. Ceci est très
certainement dû aux conditions techniques définies par le Protocole, autorisant des captures
accessoires de céphalopodes (7 %), de crustacés (7 %) et d'autres poissons démersaux (15 %) qui sont
valorisées sur les marchés locaux et ceux de l'Union européenne. Les captures accessoires
16
conservées à bord sont demeurées cependant limitées en 2015, les poissons représentant 11,1 %, les
crustacés 1,5 % et les céphalopodes 0,8 % du total des captures débarquées.
Figure 1.1.3. Composition relative (pourcentage) des débarquements liés à l'activité de la
flotte chalutière de l'Union européenne dans la zone de pêche du Sénégal durant l'année
2015.
Un analyse préliminaire conduite par le CRODT des données collectées par les observateurs
sénégalais embarqués sur les merlutiers de l'Union européenne durant l'année 2015 a conduit à
estimer le poids total des rejets à 1 071 t, soit 45 % des captures totales. Il semble par ailleurs que la
proportion diffère selon que le navire soit armé à la pêche fraîche ou à la pêche congélatrice. Dans le
premier cas, sur base des données traitées, les rejets représentant un peu plus de 41 % du poids
total des captures dans le cas du chalutier de pêche fraîche et de près de 62 % dans le cas du
chalutier congélateur.
Les données collectées antérieurement dans les pêcheries aux merlus noirs dans la zone de pêche de
Mauritanie (Fernández, 2008), comme dans la zone de pêche du Sénégal (Fernández-Peralta, 2009),
ont cependant montré que les quantités rejetées de merlus noirs rapportée à la capture totale de
merlu présentaient de fortes variations en fonction des traits et des saisons. Dans les eaux
mauritaniennes, les données collectées durant les 38 marées d’observation scientifique effectuées
par l’IEO entre 2003-2011 ont montré que ces rejets du merlus noirs ont été plus bas en saison
chaude-froide et froide (10%) qu'en saison froide-chaude (21%) et chaude (19%) (FAO 2015).
Ces premières estimations nécessitent donc d'être affinées en analysant plus spécifiquement les
périodes, les zones et les profondeurs de chalutage, ainsi que la composition des rejets, ce que le CSC
n'a pu mener à bien durant sa réunion de 2016.
Le Comité Scientifique Conjoint recommande que, sur la base des rapports établis par les
observateurs embarqués, tant à bord des merlutiers de l'Union européenne que des merlutiers
17
sénégalais, une évaluation de l'importance et de la composition des rejets puisse être rendue
disponible d'ici à sa prochaine réunion.
Flotte merlutière et autres flottes démersales sénégalaises
Les captures de merlu noir retenue à bord de la flotte merlutière sénégalaise ont atteint 3 086 t en
2015, soit quelque 69 % du total des captures des flottes merlutières nationales et étrangères (UE)
effectuées dans la zone de pêche du Sénégal durant cette période.
Tableau 1.1.6. Contribution des différents métiers aux captures (t) de merlus noirs
effectuées en 2015 dans la zone du Sénégal et conservées à bord par les navires battant
pavillon de l'Union européenne et du Sénégal.
Especie Chalutiers
UE Chalutiers
Sénégal Crevetiers profonds
Crevetiers côtiers
Palangrier de fond
Pêche artisanale
Merluccius spp 1 290,6 3 086,0 n/d n./d n/d 100
% 28,8 % 68,9 %
2,3 %
n/d: non disponible
A noter que le CSC n'a pu analyser la saisonnalité des captures de la flotte merlutière sénégalaise. Il
n'a pas non plus été possible d'analyser la contribution des autres flottes démersales nationales aux
captures de merlu noir. Les quelques données disponibles auprès du CRODT montrent cependant
que les captures accessoires de merlus noirs représenteraient entre 5 et 10 % du total des captures
lors des traits diurnes des crevettiers hauturiers sénégalais et entre 10 et 20 % lors des traits
nocturnes.
Structure en taille des captures
Flotte merlutière de l'Union européenne
Vendues en frais sur le port de Cadix, les deux espèces de merlu noir sont triées pour la vente en
différentes catégories de tailles (tableau 1.1.7).
Tableau 1.1.7. Débarquements (t, poids vif) de chalutier de pêche fraîche de l'Union
européenne et contribution relative (pourcentage) aux débarquements totaux de merlu noir
(Merluccius spp.) par catégories de taille : Abierta (A) – la plus grande et Carioca (O) – la plus
petite.
Source: IEO
Catégorie merlu noir 2015 % Rang tailles
(cm)
Taille moyenne
(cm)
Poids moyen (g)
Abierta (A) 197,7 19,0 41-79 52,3 1 307
Abierta corto (AC) 237,5 22,8 31-53 44,0 852
Pijotón (P) 449,2 43,1 28-52 41,2 586
Carioca (O) 157,8 15,1 20-50 39,4 325
Total 1 042,2 100,0
18
Les captures débarquées par la flotte chalutière de pêche fraîche de l'Union européenne sont
comptabilisées en poids éviscérés dans les catégories de plus grande taille, appelées Abierta (A) et
Abierta corto (AC). Dans les autres catégories de taille, il s'agit d'individus entiers (poids vif). Le
facteur de conversion appliqué pour estimer le poids vifs reporté au tableau 1.1.7 dans les catégories
(A) et (AC) a été de 1,13.
Les modes de la composition en tailles tenant compte des catégories commerciales apparaissent très
proches (figure 1.1.3): 38 cm pour la catégorie la plus petite (O) et 50 cm pour la catégorie la plus
grande (A), qui présente la plus forte variabilité de longueurs.
Figure 1.1.3. Composition de taille en pourcentage de la capture du merlu noir (Merluccius
spp.) débarqué au port de Cadiz par la flotte frais par catégorie commerciale.
Source: IEO
A noter que dans les cas de la flotte de chalutiers congélateurs, les poids correspondent à des merlus
étêtés, éviscérés et sans queue, à l'exception de petites quantités débarquées telles quelles, c'est-à-
dire sans ces opérations. Le facteur appliqué pour convertir le poids éviscéré, étêté et sans queue en
poids vif a été de 1,5.
En 2015, les catégories (A) et (AC) ont représenté 42% du poids total des débarquements (27 % du
nombre d'individus débarqués). Parmi les spécimens intégrant ces catégories (A) et (AC), M. polli,
l’espèce à la distribution la plus profonde, présente une proportion très élevée (97 %) par rapport à
l’espèce à la distribution la plus côtière, M. senegalensis (Fernández-Peralta et al., in press), ainsi que
l'indiquent les données présentées dans le tableau 1.1.8. Cette situation est similaire à celle
observées pour les débarquements des captures effectuées dans les zones de pêche du Maroc et de
Mauritanie (Fernández-Peralta et al., 2011; 2013a; 2013b; in press).
19
Tableau 1.1.8. Données de débarquements (t) de merlus noirs dans les catégories des tailles
les plus grandes - Abierta (A) et Abierta corto (AC) en 2015 pour la flotte de pêche fraîche de
l'Union européenne battant pavillon espagnol et contribution relative (pourcentage) de
chaque espèce.
Source: IEO
tonnes %
Débarquements totaux Merluccius spp
1 042,2
Débarquements Catégories A et AC 435,3 41,8
M. polli 420,5 96,6
M. senegalensis 14,8 3,4
Il y aurait bien évidemment lieu de tenir compte de la proportion de chacune de ces deux espèces
dans les autres catégories de tailles (P) et (O). Mais ces données permettent raisonnablement de
penser que les débarquements seraient composés essentiellement de merlu profond, M. polli, qui
est l’espèce cible de l'activité de pêche des chalutiers de l'Union européenne dans la zone de pêche
du Sénégal.
Flotte merlutière sénégalaise
L'analyse de la composition en taille des captures de la flotte merlutière sénégalaise n'était pas
disponible au moment où s'est tenue la réunion 2016 du CSC.
Le Comité Scientifique Conjoint recommande que, sur la base des journaux de pêche et des
rapports d'observateurs embarqués, les jeux de données concernant toutes les flottes démersales
nationales comme étrangères et portant sur le volume des captures retenues à bord et des rejets,
de leur composition et de la saisonnalité puissent être traité régulièrement et mis à disposition en
amont de sa prochaine réunion, de façon à permettre leur analyse.
20
1.1.2.5. Saisonnalité des activités de pêche
Tableau 1.1.9. Débarquements mensuels (t, poids vifs) du chalutier de pêche fraîche de
l'Union européenne ciblant les merlus noirs dans la zone de pêche du Sénégal durant l'année
2015.
Source: IEO
Espèces ou familles 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
Merluccius spp 0,0 0,0 0,0 152,6 162,2 90,6 0,0 71,5 191,0 205,4 168,9 0,0
Zenopsis conchifer 0,0 0,0 0,0 20,1 20,5 9,9 0,0 0,0 0,9 13,4 5,2 0,0
Lophiidae 0,0 0,0 0,0 13,4 13,4 5,5 0,0 0,8 2,8 4,5 5,0 0,0
Brotula barbata 0,0 0,0 0,0 6,5 6,7 3,1 0,0 0,0 0,0 0,6 0,6 0,0
Zeus faber 0,0 0,0 0,0 2,0 2,3 0,9 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,0
Rajidae 0,0 0,0 0,0 0,0 0,5 0,2 0,0 0,1 1,4 1,5 0,5 0,0
Tetraodontidae 0,0 0,0 0,0 1,2 1,5 0,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Sparidae 0,0 0,0 0,0 2,0 0,9 0,2 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0
Helicolenus dactylopterus 0,0 0,0 0,0 1,7 0,3 0,1 0,0 0,0 0,1 0,2 0,0 0,0
Autres poissons 0,0 0,0 0,0 8,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0
Chaceon maritae 0,0 0,0 0,0 8,7 1,3 0,5 0,0 0,3 1,4 0,8 0,7 0,0
Palinurus mauritanicus 0,0 0,0 0,0 4,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0
Aristeus varidens 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,3 0,3 0,1 0,1 0,0
Autres crevettes 0,0 0,0 0,0 1,8 0,0 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0
Todarodes sagittatus 0,0 0,0 0,0 6,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Todaropsis eblanae 0,0 0,0 0,0 2,9 0,3 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Octopus vulgaris 0,0 0,0 0,0 0,6 0,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 0,0 0,0 0,0 233,1 210,0 111,7 0,0 73,1 197,9 226,9 181,2 0,0
Le chalutier de pêche fraiche de l'Union européenne a été actif dans la zone de pêche du Sénégal
durant deux périodes distinctes en 2015 (tableau 1.1.9): la première débutant à la fin de mars et se
terminant à la mi-juin, la seconde démarrant en août et s'achevant fin novembre, au moment où le
navire quitte la zone de pêche sénégalaise.
L'analyse de la saisonnalité de l'activité de la flotte merlutière de l'Union européenne, notamment de
l'activité du merlutier congélateur, a été difficile dans la mesure où la gestion des deux autorisations
de pêche dont bénéficiait la flotte merlutière de l'Union européenne n'a permis au chalutier
congélateur d'accéder à la zone de pêche du Sénégal que durant le dernier trimestre de 2015.
Historiquement, l’activité des merlutiers de l'Union européenne dans la zone de pêche du Sénégal,
essentiellement orientée sur une valorisation en frais, a toujours présenté un caractère saisonnier
marqué. L'activité de cette flotte était en effet concentrée principalement sur les mois d'octobre à
avril (figure 1.1.4), avec une un maximum de janvier à mars, durant la saison froide. Les prises par
unité d'effort apparaissaient d'ailleurs les plus importantes entre novembre en février.
21
Figure 1.1.4. Évolution mensuelle des efforts totaux des chalutiers frais battant pavillon
espagnol sur la période comprise entre 1983 et 2005
Source: IEO
Cette saisonnalité correspondait à la dynamique du front thermique et au déplacement des masses
d'eaux plus froides vers le sud qui se produit à cette période (saison hydrologique de transition
chaude-froide et froide), démarrant au large du Cap Blanc pour atteindre la côte guinéenne en raison
de la chute du courant froid des Canaries (Domain, 1980). Cette modification saisonnière des
conditions hydrologiques expliquait les migrations latitudinales du merlu noir et des autres espèces
dans la région (García, 1982; Fernández-Peralta et al., 2008).
Durant les dernières années du Protocole 2003-2005, de nouvelles stratégies de pêche ont été
observées et quelques navires ont travaillé tout au long de l'année dans la zone de pêche du Sénégal
(Fernández-Peralta, 2009). En 2015, le chalutier de pêche fraîche de l'Union européenne a développé
une activité de pêche basée sur cette stratégie de fréquentation continue de la zone de pêche du
Sénégal, y compris pendant la saison chaude.
Ces changements de stratégie pourraient être liés à des modifications de la disponibilité spatio-
temporelle de la ressource. En effet, il apparaît que la distribution des merlus noirs a changé dans le
temps (García 1982 ; Lloris et al., 2003 ; Fernández-Peralta et al., 2011). De récentes études, résultats
de campagnes menées en coopération avec l’IEO (Hernández-González et al., 2006 ; Ramos et al.,
2010 ; Fernández-Peralta et al., in press) ou d'embarquements d'observateurs scientifiques dans la
zone de pêche de Mauritanie (Fernández-Peralta et al., 2006 ; 2008 ; 2012 ; 2013a, b ; Quintanilla et
al., 2013) et ou du Maroc (Fernández-Peralta comm. pers.), indiquent que l'espèce à la distribution la
plus profonde, M. polli, qui est également celle à l'affinité subtropicale la plus marquée, est
désormais plus abondante, y compris dans le sud de la zone de pêche du Maroc.
Cependant, il n'est pas possible d'affirmer pour le moment que la diminution d'une saisonnalité
marquée de l'activité de pêche de la flotte de l'Union européenne observée en 2015 dans la zone de
22
pêche du Sénégal soit due à ces modifications dans la distribution et le schéma migratoire des
espèces de merlus noirs.
Il est également très vraisemblable que ce changement soit lié aux conditions d'accès aux ressources
démersales profondes dont la flotte de l'Union européenne bénéficie traditionnellement dans la
sous-région, notamment dans les zones de pêche du Maroc, de la Mauritanie et de la Guinée-Bissau
et qui dépendent de la mise en œuvre des protocoles aux Accords de pêche afférents, ainsi que des
mesures techniques de conservation qu'ils prévoient (arrêts biologiques par exemple). De plus, le
renouvellement de l'accès à la zone de pêche du Sénégal pour des merlutiers de l'Union européenne
après plusieurs années d'interruption a très certainement contribué à un regain d'intérêt de la part
des armateurs de l'Union européenne, ce afin notamment de vérifier la disponibilité de la ressource
et ses éventuelles variations tout au long de l'année.
D'ailleurs, les données présentées dans le tableau 1.1.9 pour l'année 2016 montrent que malgré une
activité continue, les captures de merlu noir demeurent un peu supérieures entre Septembre et
Novembre, situation qui peut certainement être reliée à la migration latitudinale de ces espèces qui
rejoignent des zones plus au sud à cette période de reproduction8. Ces variations de la disponibilité
de la ressource en merlus noirs dans la zone de pêche du Sénégal expliquent également les variations
observées quant à la proportion des espèces accessoires dans les captures retenues à bord,
proportion qui s'accroît sur la période avril-juin en relation avec la diminution de la disponibilité des
individus matures de merlu à cette période.
1.1.2.6. CPUE
Flotte merlutière de l'Union européenne
Les rendements du merlu noir en kg de poids vif par jour de pêche (jp) pour le chalutier de pêche
fraîche de l'Union européenne ont été très élevés durant l'année 2015, particulièrement entre Août
et Novembre, atteignant en moyenne 6 700 kg/jp.
Les rendements du chalutier congélateur de l'Union européenne ont été plus élevés encore,
atteignant une moyenne de 9 600 kg/jp (tableau 1.1.10) sur les deux derniers mois de 2015.
Table 1.1.10. CPUE (kg/jp) du merlu noir (Merluccius spp.) calculée (en poids vifs) pour la
flotte chalutier frais et congelé de l'Union européenne pratiquant le métier prévu dans la
Fiche Technique Espèces démersales profonds.
Source:IEO
Mois 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Total
Frais - - - 6 360 6 008 6 041 - 7 151 7 073 7 336 6 754 - 6 681
Congelé - - - - - - - - - 9 459 9 814 - 9 554
Total - - - 6 360 6 008 6 041 - 7 151 7 073 8 194 7 423 - 7 091
8 Des concentrations de juvéniles de merlus noirs sont également observées au moment du recrutement.
Beaucoup de merlus noirs juvéniles sont ainsi capturés durant la saison chaude au Sénégal (cf. campagnes scientifiques du CRODT).
23
Les poids vifs capturés par jour de pêche sont supérieurs pour navire congélateur par rapport au
navire de pêche fraîche.
Flotte merlutière sénégalaise
Les données mensuelles de captures et d'effort n'étant pas disponibles au moment de la réunion
2016 du CSC, les CPUE correspondant à l'année 2015 n'ont pu être calculées et analysées.
1.1.3. Autres considérations
Bien que la flotte de l'Union européenne et les flottes sénégalaises capturent les merlus noirs,
présentant ainsi des interactions biologiques (mêmes espèces capturées) et techniques (mêmes
engins et/ou mêmes zones de pêche), il est cependant peu probable qu'il existe des interactions sur
les marchés, la destination du produit étant différente. Les merlus noirs débarqués par la flotte
merlutière de l'Union européenne sont essentiellement destinés à une première vente dans l'Union
européenne, les merlus noirs ciblés par la flottes merlutière sénégalaise apparaissant désormais
destinée à des marchés d'exportation vers la Côte d'Ivoire, voire vers le Cameroun9.
Les captures de la flotte de pêche artisanale, qui sont concentrées durant les premiers mois de
l'année (janvier à mai) au-dessus de la fosse de Kayar, comme les captures accessoires de la flotte
industrielle sénégalaise valorisées par l'intermédiaire de transbordements sur les embarcations de
pêche artisanale trouvent généralement preneurs sur les marchés locaux, à des prix pouvant
attendre 400 à 600 FCFA le kg.
Pour ce qui concerne les débarquements des merlutiers de l'Union européenne, les prix de première
mise en marché des merlus noirs relevés sous les criées andalouses durant la période 2001-2015 et
durant les mois de janvier 2015 à février 2016 sont présentés respectivement à la figure 1.1.5 et à la
figure 1.1.6.
Les prix moyens de première mise en marché des merlus noirs sous les criées andalouses, toutes
zones de pêche et toutes tailles confondues, s'est établi à un niveau relativement faible en
comparaison d'autres espèces démersales commercialisées sous les mêmes criées. Ainsi, sur la
période 2001-2016, il a ainsi atteint 1 710 EUR/t en myenne, à 2 053 EUR/t sur l'année 2015 et à
1 647 EUR/t sur les trois premiers mois de 2016.
Le CSC suggère que l'analyse des résultats économiques des métiers et des filières ciblant le merlu
puisse être développée à l'avenir afin de mieux comprendre les interactions éventuelles entre les
différentes flottilles et les différents modes de valorisation.
9 Les merlus noirs capturés par des flottilles sénégalaises ont historiquement été destinés à alimenter
prioritairement les marchés de l’UE. Ce n’est que récemment (2014-2015)que, aux dires des professionnels sénégalais, qu’un marché africain (Côte d’Ivoire et Cameroun) a émergé. Ce marché local est d’autant plus intéressant qu'il est plus proche que les marchés de l'UE et le prix de vente est correct, alors que le merlu noir est déprécié sur les marchés de l'UE par rapport au merlu commun.
24
Figure 1.1.5. Évolution des débarquements mensuels (en kg - toutes origines des captures) et
des prix moyens mensuels de première mise en marché (EUR courants par t) des merlus noirs
sous les criées d'Andalousie sur pour la période comprise entre janvier 2001 et février 2016.
Source: Junta de Andalucia
Figure 1.1.6. Évolution des débarquements mensuels (kg- toutes origines des captures) et
des prix moyens mensuels de première mise en marché (EUR courants par t) des merlus noirs
sous les criées d'Andalousie sur pour la période comprise entre janvier 2015 et février 2016.
Source: Junta de Andalucia
25
1.2. Catégorie 2: espèces hautement migratoires
1.2.1. Contexte
Le Protocole 2014-2019 prévoit des possibilités de pêche pour 28 navires de l'Union européenne
armés à la senne et 8 navires de l'Union européenne armés à la canne, ciblant les espèces hautement
migratrices.
Le niveau de référence est fixé par le Protocole à 14 000 tonnes (t) par an pour ces 36 navires de
l'Union européennes.
D'autres flottes que celle de l'Union européenne, exclusivement sénégalaises, pratiquent des métiers
similaires dans la zone de pêche du Sénégal.
1.2.2. Revue et analyse des données de capacités, d'efforts, de captures et de CPUE
1.2.2.1. Utilisation des possibilités de pêche
L'utilisation des possibilités de pêche en 2015 est évaluée en tenant compte (1) du nombre maximal
d'autorisations de pêche prévues par le Protocole pour chacun de métiers thoniers et (2) du nombre
d'autorisations émises par les autorités sénégalaises suite aux demandes transmises par l'Union
européenne. Le résultat est présenté au tableau 1.2.1.
Le nombre d'autorisations émises ne reflète cependant pas nécessairement le nombre de navires
ayant réellement présenté une activité de pêche dans la zone du Sénégal en 2015.
Tableau 1.2.1: Utilisation 2015 des possibilités de pêche prévues au Protocole 2015-2019
pour la flotte thonière de l'Union européenne.
Source: DG MARE - Base de Données FAP
Année 2015
Nombre d'autorisations
annuelles
Nombre d'autorisations
délivrées
Capacité autorisée
Métiers (N) (N) (kW) (GT)
Canneurs 8 8 4 191,16 1 835,07
Senneurs 28 21 61 203,61 37 856,00
1.2.2.2. Flottilles
Dans la zone de pêche du Sénégal, les thonidés tropicaux notamment l’albacore (Thunnus albacares,
YFT), le thon obèse (Thunnus obesus, BET) et le listao (Katsuwonus pelamis, SKJ) sont essentiellement
ciblés par une flottille industrielle composée de canneurs et de senneurs nationaux et étrangers. Les
canneurs exploitent les mattes de thons concentrées dans la zone comprise entre les latitudes 22° et
8° N. Ils sont tous basés à Dakar. En revanche, les senneurs, qui ont un rayon d’action beaucoup plus
large, opèrent dans tout l’Atlantique Est.
26
1.2.2.2.1. Flotte sénégalaise
En 2015, la flottille thonière industrielle sénégalaise était composée de six (6) canneurs et trois (3)
senneurs qui exploitent essentiellement les thons (tableau 1.2.2).
Tableau 1.2.2. Structure de la flotte industrielle sénégalaise en 2015, ventilation des navires
par métier.
Pavillon Nombre de senneurs Nombre de canneurs
Sénégal 3 6
1.2.2.2.2. Flotte internationale
La flotte internationale fréquentant la zone de pêche du Sénégal s'est limitée, en 2015, à la seule
flotte thonière de l'Union européenne.
La flotte de l’union Européenne autorisée à pêcher dans les eaux sénégalaise sous le Protocole 2014-
2019 est constituée de huit (8) canneurs et vingt-huit (28) senneurs congélateurs. En 2015, dix- sept
(17) navires, comprenant huit (8) canneurs et neuf (9) senneurs, ont pêché dans la zone de pêche du
Sénégal (tableau 1.2.3).
Tableau 1.2.3. Nombre de thoniers de l'Union européenne par type de pêche actifs dans la
zone de pêche du Sénégal.
Pavillon Nombre de senneurs Nombre de canneurs
France 5 1
Espagne 4 7
Total 9 8
A noter aussi qu’en 2015, vingt-quatre (24) navires battant pavillon étranger ont transbordé et/ou
débarqué 30 677 tonnes de thons au port de Dakar (tableau 1.2.4).
Tableau 1.2.4. Répartition par pavillon des senneurs étrangers ayant débarqué au port de
Dakar en 2015 et quantités débarquées (t) sur la même année.
Pavillon Nombre de senneurs Quantités débarquées
Union européenne 9 4 882
Curaçao 4 12 429
Cap Vert 3 1 822
Panama 3 4 392
El Salvador 2 1 328
Belize 2 1 855
Guatemala 1 3 969
Total 24 30 677
27
1.2.2.3. Effort de pêche
1.2.2.3.1. Flotte sénégalaise
Canneurs sénégalais
En 2015, les canneurs sénégalais ont déployé un effort de 986 jours de pêche. L’évolution annuelle de l’effort de pêche exprimé en nombre de jours de pêche de 1991 à 2015 montre une tendance générale à la hausse malgré la baisse amorcée depuis 2009 (figure 1.2.1). La figure 1.2.2 illustre l’évolution mensuelle de l’effort de pêche des canneurs sénégalais qui a varié, sur l'année 2015, entre 23 et 101 jours avec des valeurs maximales enregistrées aux mois de mai et septembre.
Figure 1.2.1. Evolution annuelle de l’effort nominal de pêche total des canneurs sénégalais
sur la période 1991-2015.
Les canneurs sénégalais ont été actifs dans la zone de pêche du Sénégal de janvier à décembre 2015
excepté le mois de novembre. Leur effort a été estimé à 292 jours de pêche avec une moyenne
mensuelle de 24 jours (tableau 1.2.5).
28
Tableau 1.2.5. Répartition mensuelle de l’effort de pêche des canneurs sénégalais dans la
zone de pêche du Sénégal durant l'année 2015.
Mois Nombre de jours de
pêche
1 18
2 43
3 11
4 53
5 95
6 47
7 5
8 3
9 3
10 2
11 0
12 12
Effort total 292
Moyenne 24
Figure 1.2.2. Evolution mensuelle de l’effort nominal de pêche total des canneurs sénégalais
en 2015.
Senneurs sénégalais
Les senneurs sénégalais ont déployé en 2015 un effort de 337 jours de pêche. L’évolution mensuelle
de l’effort de pêche nominal des senneurs sénégalais montre une tendance à la hausse avec un pic
de 69 jours de pêche atteint au mois d’octobre. A partir du mois d'octobre, l’effort de pêche a chuté
pour atteindre 24 jours de pêche au mois de décembre (figure 1.2.3).
29
Figure 1.2.3. Evolution mensuelle de l’effort nominal de pêche total des senneurs sénégalais
en 2015.
En 2015, les senneurs sénégalais ont été actifs dans la zone de pêche du Sénégal durant 4 mois
(juillet, août, septembre et décembre). Ils ont déployé un effort de 32 jours de pêche. L’effort de
pêche dans la zone de pêche du Sénégal a varié entre 4 et 14 jours de pêche (tableau 1.2.6).
Tableau 1.2.6. Répartition mensuelle de l’effort de pêche des senneurs sénégalais dans la
zone de pêche du Sénégal durant l'année 2015.
Mois Nombre e de jours de Pêche
7 10
8 14
9 4
12 4
Total 32
Moyenne 8
1.2.2.3.2. La flotte de l’Union européenne
Canneurs de l’UE
Les canneurs de l’Union européenne ont réalisé un effort global de 1 849 jours de pêche. L’effort
mensuel a fluctué entre 119 et 202 jours de pêche avec un pic au mois d’octobre, la moyenne
s'établissant à 154 jours (figure 1.2.4).
30
Figure 1.2.4. Evolution mensuelle de l’effort nominal de pêche total des canneurs de l’Union
européenne en 2015.
Dans la zone de pêche du Sénégal, sur l'année 2015 les canneurs de l’UE ont déployé un effort
nominal total de 1 086 jours de pêche (tableau 1.2.7). L’effort mensuel a fluctué entre 4 et 183 jours
de pêche (pic au mois de décembre). La moyenne mensuelle de l’effort est proche de 90 jours de
pêche.
Tableau 1.2.7. Répartition mensuelle de l’effort de pêche des canneurs de l’UE dans la zone
de pêche du Sénégal durant l'année 2015
Mois Nombre de jours de pêche
1 49
2 11
3 4
4 93
5 153
6 114
7 107
8 58
9 20
10 134
11 160
12 183
Effort total
1 086
Moyenne 90
Senneurs de l’UE
Les données d'effort de pêche des senneurs de l’Union européenne n'étaient pas disponibles au
moment de la réunion 2016 du CSC.
31
De manière générale, les journaux de pêche et les rapports des observateurs embarqués à bord des
senneurs de l'Union européenne lors de leur présence dans la zone de pêche du Sénégal n'ont pas
été mis à disposition du CRODT ou du CSC et n'ont donc pas pu faire l'objet d'une analyse.
Le Comité Scientifique Conjoint recommande que les données de captures et d'effort de la flotte
de senneurs de l'Union européenne correspondant à une présence effective dans la zone de pêche
du Sénégal soient mises à la disposition du CRODT et du CSC. De façon plus spécifique, le Comité
Scientifique Conjoint recommande que le CRODT soit destinataire ou puisse avoir accès aux
journaux de pêche et aux rapports des observateurs embarqués sur les senneurs de l'Union
européenne lors de leur présence dans la zone de pêche du Sénégal.
1.2.2.4. Captures
1.2.2.4.1. Flotte sénégalaise
Canneurs sénégalais
La capture totale de thonidés tropicaux des six canneurs sénégalais en 2015 est estimée à 3 141 t
dont 60 % de listao (SKJ), 19 % d’albacore (YFT), 16 % de thon obèse (BET) et 5 % d’autres taxons
(thonine, auxide et bonite à dos rayé) (figure 1.2.5). Les captures les plus importantes ont été
réalisées en septembre avec un pic de 435 t, suivi des mois de mai (388 t) et de juin (349 t) (figure
1.2.6). Le listao reste de loin l’espèce dominante dans les captures mensuelles des canneurs
sénégalais, excepté durant les mois de novembre et décembre où l’albacore est devenu plus
important (figure 1.2.7).
Figure 1.2.5. Composition spécifique des captures des canneurs sénégalais en 2015.
32
Figure 1.2.6. Répartition mensuelle de la capture totale des canneurs sénégalais en 2015.
Figure 1.2.7. Evolution mensuelle de la composition spécifique de la capture totale en 2015.
Figure 1.2.8. PUE par espèce des canneurs sénégalais en 2015.
0.00
0.50
1.00
1.50
2.00
2.50
YFT SKJ BET Autres
PU
E (
t/JP
)
Espèce
33
Tableau 1.2.8. Prise par unité d’effort (PUE t/jp) des canneurs sénégalais durant l'année
2015.
Mois YFT SKJ BET Autres Total
1 1,07 0,41 0,00 0,89 2,37
2 0,67 0,65 0,00 0,81 2,13
3 0,15 1,33 0,89 0,31 2,69
4 0,22 4,82 0,25 0,00 5,29
5 0,36 3,20 0,25 0,03 3,85
6 0,29 1,31 0,37 0,12 2,09
7 0,67 0,88 0,69 0,03 2,26
8 0,24 2,36 0,74 0,01 3,35
9 0,07 3,80 0,44 0,00 4,30
10 0,50 1,35 0,97 0,00 2,82
11 1,03 1,03 0,98 0,00 3,04
12 2,22 0,93 0,08 0,36 3,59
Moyenne 0,59 1,92 0,51 0,17 3,19
Zone de pêche du Sénégal
Dans la capture totale de 3 141 tonnes des six (6) canneurs sénégalais, 883 tonnes représentant 28 %
de celle-ci, proviennent de la zone de pêche du Sénégal. Les canneurs sénégalais ont été actifs dans
la zone de pêche du Sénégal durant le premier et surtout le deuxième semestre avec des captures de
plus de 300 t (avril et juin) (tableau 1.2.9).
Tableau 1.2.9. Répartition mensuelle des captures (t) des canneurs sénégalais par espèce
dans la zone de pêche du Sénégal durant l'année 2015.
Mois YFT SKJ BET Autres Total
1 3,5 4,5 0 10.5 18,5
2 29,2 20 0 10 59,2
3 0 19 0 0 19
4 10,5 284,8 15,7 0 311
5 8 308,8 25,7 3,1 346
6 9,7 75,4 4,4 9 98,5
7 2,9 1,5 0 1 5,4
8 0,5 3 1,5 0 5
9 0 0 0 0 0
10 0 0 0 0 0
11 0 0 0 0 0
12 8,7 10,1 0 2,45 21,3
Total 73 727 47 36 883
34
Senneurs sénégalais
La capture des senneurs sénégalais a été estimée à 7 630 t, dont 1 086 t (15%) réalisées dans la zone
de pêche du Sénégal. Ces navires ont été actifs de mars à décembre. Les captures sous objets flottant
représentent 88 % de la capture totale et le listao (SKJ), avec 3 114 t est l'espèce dominante dans la
capture. En revanche, dans les prises sous bancs libres, l'albacore (YFT) est l'espèce la plus
abondante. Les captures les plus importantes ont été réalisées entre septembre et décembre (avec
un pic de 2 844 t en décembre) (figure 1.2.9 et tableau 1.2.10).
Figure 1.2.9. Répartition mensuelle de la capture totale des senneurs sénégalais en 2015.
Tableau 1.2.10. Captures par espèces (t) sur objets flottants, sur bancs libres et tous modes
de pêche confondus en 2015.
Type de banc YFT SKJ BET ALB Autres Total
Sous objets flottants 1 297 3 114 272 0 2 050 6 733 (88%)
Sous bancs libres 783 60 17 4 33 897 (12%)
Total bancs 2 080 3 174 289 4 2 083 7 630
Tableau 1.2.11. Répartition mensuelle de la capture totale (t) des senneurs sénégalais dans
la zone de pêche du Sénégal en 2015.
Mois Captures (tonnes)
7 275
8 605
9 146
12 60
Total (tonnes) 1 086
35
1.2.2.4.2. La flotte de l’Union Européenne
Canneurs de l’UE
La capture des canneurs de l’UE est évaluée en 2015 à 8 955 t10, dont 6 872 t (77%) de listao (SKJ),
1 446 tonnes (16 %) d'albacore (YFT), 411 t (5 %) de thon obèse (BET) et 226 t (2 %) d'autres espèces
(figure 1.2.10). Les valeurs les plus importantes ont été enregistrées au deuxième trimestre (avril et
mai) et dans une moindre mesure au quatrième trimestre (figure 1.2.11).
Figure 1.2.10. Composition spécifique de la capture globale des canneurs de l’UE en 2015.
Figure 1.2.11. Répartition mensuelle de la capture totale des canneurs de l’UE en 2015.
La figure 1.2.12 montre la composition spécifique mensuelle de la capture globale avec le listao (SKJ)
comme espèce dominante surtout aux deuxième et quatrième trimestres.
10
Source: Data Ware House (DWH) de la DG MARE – extraction effectuée au 19.02.2016 à partir des rapports ACDR-FISHING-CAT de l'année 2015. Ces informations sont cependant incomplètes et provisoires, dans la mesure où (1) les données de captures de l'un des canneurs autorisés à pêcher en 2015 dans la zone du Sénégal n'avaient pu être spatialisées au moment de la réunion du CSC et (2) les données de captures des navires de pêche de l'Union européenne pour l'année 2015 dans les pêcheries thonières de l'océan Atlantique devaient encore faire l'objet, à la date de la réunion du CSC, d'un rapprochement et d'une consolidation entre les différents instituts de recherche halieutique de l'Union européenne et des Etats partenaires, notamment ente l'IRD, l'IEO et le CRODT.
36
Figure 1.2.12. Evolution des captures mensuelles par espèce des canneurs de l’UE en 2015.
Zone de pêche du Sénégal
En 2015, les canneurs de l’UE ont capturé 5 607 t de thonidés dans la zone de pêche du Sénégal,
représentant 63 % de leur capture totale (8 955 t en 2015). La capture dans la zone sénégalaise est
constituée de 4 421 t de listao (SKJ), 895 t d'albacore (YFT) et 190 t de thon obèse (BET). Les captures
spécifiques mensuelles ont fluctué entre 8 et 1 373 t pour le listao, 0 et 368 t pour l'albacore et 0 et
57 t pour le thon obèse. Les captures les plus élevées sont enregistrées au deuxième trimestre pour
le listao et le thon obèse, au quatrième trimestre pour l’albacore.
Tableau 1.2.12. Captures mensuelles (t) par espèce des canneurs de l’UE dans la zone de
pêche du Sénégal en 2015.
Mois YFT SKJ BET Autres Captures totales
1 47 31 0 13 91
2 34 15 4 0 53
3 0 9 0 0 9
4 63 1 369 57 0 1 488
5 74 1 373 32 10 1 488
6 20 225 1 20 266
7 10 89 4 33 137
8 6 44 11 4 65
9 9 8 7 1 23
10 63 422 54 5 544
11 201 512 18 1 732
12 368 326 3 15 711
Total zone de pêche Sénégal
895 4 421 190 101 5 607
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Ca
ptu
res
(to
nn
es)
Mois
YFT SKJ BET Autres
37
Les captures par unité d’effort des canneurs de l’UE sont ventilées dans le tableau 1.2.13.
Tableau 1.2.13. Capture par unité d’effort (t/jour de pêche) mensuelle spécifique et globale
des canneurs de l’UE en 2015.
Mois YFT SKJ BET Autres Total
1 2,00 1,40 0,03 0,58 4,02
2 0,99 2,73 0,06 0,34 4,12
3 0,52 3,65 0,08 0,02 4,28
4 0,50 12,02 0,46 0,00 12,99
5 0,53 9,26 0,20 0,06 10,05
6 0,31 2,62 0,01 0,13 3,06
7 0,13 1,52 0,21 0,22 2,07
8 0,07 1,68 0,19 0,04 1,99
9 0,14 3,54 0,84 0,00 4,53
10 0,41 3,09 0,40 0,03 3,93
11 1,34 3,12 0,18 0,01 4,65
12 2,08 1,76 0,02 0,08 3,94
Moyenne 0,78 3,72 0,22 0,12 4,84
Le tableau 1.2.14 montre les captures par unité d’effort (PUE en t/jour de pêche) globales et
spécifiques mensuelles des canneurs de l’UE dans la zone de pêche du Sénégal de 2015 varient entre
1,13 et 16 t/jour de pêche. Les PUE mensuelles par espèce ont fluctué entre 0,38 et 14,72 t/jour de
pêche pour le listao, entre 0 et 3.19 t/jp pour l’Albacore et 0 et 0,61t/jp pour le thon obèse.
Tableau 1.2.14. Capture par unité d’effort (t/jour de pêche) mensuelle spécifique et globale
des canneurs de l’UE dans la zone de pêche du Sénégal en 2015.
Mois PUE YFT PUE SKJ PUE BET PUE
Autres CPUE totale
1 0,96 0,64 0,00 0,27 1,87
2 3,19 1,40 0,37 0,00 4,96
3 0,00 2,25 0,00 0,00 2,25
4 0,68 14,72 0,61 0,00 16,00
5 0,48 8,97 0,21 0,07 9,72
6 0,18 1,98 0,01 0,17 2,34
7 0,10 0,83 0,04 0,31 1,28
8 0,10 0,76 0,19 0,07 1,13
9 0,45 0,38 0,33 0,03 1,17
10 0,47 3,16 0,41 0,04 4,07
11 1,26 3,20 0,11 0,01 4,58
12 2,01 1,78 0,02 0,08 3,89
Moyenne 0,82 3,34 0,19 0,09 4,44
38
Senneurs de l’UE
Zone de pêche du Sénégal
Les senneurs ont pêché dans la zone de pêche du Sénégal aux mois d’avril, mai juin, août et
décembre. La capture totale est estimée à 771,72 t avec un pic de 304,08 t enregistré au mois de
décembre (tableau 1.2.15)
Tableau 1.2.15. Captures mensuelles des senneurs de l’UE dans la ZEE sénégalaise en 2015
Source: DG MARE – Base de donnée DWH, rapports provisoires ACDR 2015
Mois Quantité (t)
4 229,93
5 223,23
6 10,17
8 4,17
12 304,08
Total 771,72
En absence de données d'effort disponibles pour la flotte de senneurs de l'Union européenne, il n'a
pas été possible de calculer les prises par unité d'effort dans la zone de pêche du Sénégal.
Par ailleurs, dans la sous-région, les senneurs de l'Union européenne ont développé des stratégies de
pêche basées sur l'utilisation de dispositifs dérivants de concentration de poissons. Il semble de plus
que des changements dans ces stratégies et dans l'usage de ces auxiliaires de pêche soient
actuellement mis en œuvre, y compris dans le cas des métiers à la canne.
Le Comité Scientifique Conjoint recommande que l'analyse des captures des efforts et des PUE des
différentes flottes développant un métier au thonidés dans la zone de pêche du Sénégal tienne
compte à l'avenir de l'usage d'auxiliaires de pêche pour mesurer leur importance dans l'efficacité
de l'activité de pêche. Il en va de même de l'existence de navires de soutien permettant a mise à
l'eau, l'entretien et la récupération de ces auxiliaires de pêche.
1.2.2.5. Zones de pêche des flottilles
Les figures 1.2.13, 1.2.14 et 1.2.15 montrent la distribution des captures par zone de pêche des
canneurs sénégalais et européens et des senneurs sénégalais en 2015.
Le CSC n'ayant pas eu accès aux données d'effort et aux positionnements des senneurs de l'Union
européenne dans la zone de pêche du Sénégal, il ne lui a pas été possible de cartographier l'activité
de ces navires dans la zone de pêche du Sénégal.
On constate que les canneurs sénégalais ont pêché aussi bien dans la zone de pêche du Sénégal que
dans la zone de pêche mauritanienne. En effet, la zone mauritanienne est la principale zone de pêche
pour la mise en œuvre de la technique dite « Associations des mattes aux canneurs ». Par contre les
canneurs de l’EU ont essentiellement pêché dans la zone sénégalaise en 2015, la zone de pêche
mauritanienne leur étant inaccessible, en l'absence d'un protocole associé à l'Accord de partenariat
entre la République islamique de Mauritanie et l'Union européenne.
39
Les senneurs sénégalais ont un rayon d’action beaucoup plus large. Ils ont été actifs dans la zone de
pêche du Sénégal et dans les eaux internationales du golfe de Guinée.
Figure 1.2.13. Positions des captures des canneurs sénégalais par ZEE (vert =Mauritanie ; bleu Sénégal ; rouge = Eaux internationales) en 2015.
Figure 1.2.14. Positions des captures des canneurs de l’UE par ZEE (vert =Mauritanie ; bleu
=Sénégal ; rouge = Eaux internationales) en 2015.
40
Figure 1.2.15. Positions des captures des senneurs sénégalais par ZEE (vert =Mauritanie ;
bleu =Sénégal ; rouge = Eaux internationales) en 2015.
Tableau 1.2.16. Synthèse des captures des flottes thonières de l'Union européenne durant
l'année 2015.11
Navires Quantités de thons tropicaux capturées dans la zone de
pêche Sénégal (tonnes)
Pourcentage
Canneurs 5 607
Senneurs 772
Total 6 379 45,56%
Tonnage de référence 14 000
1.2.2.6. Captures accidentelles et rejets
Bien que les senneurs et des canneurs de l'Union européenne embarquent des observateurs lors de
leur présence dans la zone de pêche du Sénégal, aucun de leur rapport n'était à disposition du CSC
lors de sa réunion 2016. Il n'a donc pas pu être mené d'analyse du volume et de la composition des
captures accidentelles et des rejets issus de l'activité de la flotte de l'Union européenne.
De plus, la réglementation du Sénégal ne prévoit pas l’embarquement des observateurs sur les
thoniers nationaux. Les données portant sur les captures accidentelles et les rejets ne sont donc pas
collectées et ne peuvent, dès lors, faire l'objet d'une analyse pour la flotte thonière sénégalaise.
11
Données considérées comme provisoires jusqu'à leur consolidation par les instituts de recherche halieutiques de l'Union européenne et du Sénégal, attendue au 30.06.2016 en tenant compte de toutes informations reportées dans les journaux de pêche, les notes de débarquement et de vente, ainsi que dans les rapports des observateurs embarqués.
41
Le Comité Scientifique Conjoint recommande que le CRODT ait accès de manière régulière et
formalisée aux journaux de pêche et aux rapports des observateurs embarqués correspondant à la
présence des senneurs de l'Union européenne dans la zone de pêche du Sénégal. De plus, le
Comité Scientifique Conjoint souligne l'importance pour le CRODT de pouvoir participer aux
réunions annuelles organisées par les instituts de recherche halieutiques de l'Union européenne
(IRD et IEO) portant sur la consolidation des données de captures dans les pêcheries thonière de
l'Atlantique ouest.
Le comité Scientifique Conjoint suggère par ailleurs qu'une étude puisse être menée sur base des
données spatialisées (carrées statistiques 1°x1°) archivées dans les bases de données de la
Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (CICTA), ce afin de
vérifier s'il est envisageable d'estimer la part des captures accidentelles et des captures accessoires
dans les captures totales des senneurs fréquentant la zone de pêche du Sénégal.
42
1.3. Pêche aux petits pélagiques dans la zone de pêche du Sénégal
Les données de 2015 ne sont pas encore disponibles, les informations présentées dans ce rapport
concernent l’année 2014.
En zone Nord-Ouest Africaine, les poissons pélagiques côtiers constituent, en tonnage débarqué, les
ressources marines les plus importantes et les mieux partagées du fait de leur comportement
migratoire. Les ressources pélagiques côtières sont constituées principalement de sardinelles
(Sardinella aurita et Sardinella maderensis), de chinchards noirs (Trachurus trachurus et Trachurus
trecae), de chinchards jaunes (Decapterus rhonchus), de maquereau (Scomber japonicus) et de
l'ethmalose (Ethmalosa fimbriata). Les espèces pélagiques côtières représentent en moyenne 70%
des captures de la pêche artisanale sénégalaise. Parmi elles figurent les deux espèces de sardinelles
qui occupent une place importante dans les captures. Au Sénégal, les ressources pélagiques côtières
sont essentiellement ciblées par la pêche artisanale (sennes tournantes et filets maillants encerclant)
et une pêche industrielle dans des proportions beaucoup plus faibles. Les principales espèces sont les
sardinelles (ronde et plate), l’ethmalose, chinchards (noirs), le maquereau et la sardine.
Il n’y a pas d’interaction proprement dite entre les pêcheries thonières et pélagiques côtières.
Toutefois, les petits pélagiques sont utilisés comme appât vivant par la pêcherie à la canne.
Tableau 1.3.1. Captures (2005-2014) du Sénégal par espèce et par année (poids en tonnes)12.
12
Une partie des données de capture de petits pélagiques, notamment celles effectuées dans la zone de pêche de Mauritanie par des pirogues sénégalaises basées à Saint-Louis St-louis dans le cadre de l'accord de pêche qui lie le Sénégal à ma Mauritanie sont enregistrées dans les statistiques sénégalaises comme provenant de la zone de pêche du Sénégal. La discrimination de ces captures dans les données statistiques semble impossible à discriminer, conduisant ainsi à surestimer les captures réalisées dans la zone de pêche du Sénégal, au détriment de celles réalisées dans la zone de pêche de Mauritanie. A contrario, les captures de petits pélagiques réalisées dans la zone de pêche de Mauritanie par des pirogues sénégalaises affrétées et destinées à l'industrie minotière mauritanienne ne sont pas comptabilisées dans les données statistiques sénégalaises.
Espèce 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Sardine 14 878 10 170 12 195 4 034 7 544 18 3 391 10 317 173
Sardinelle ronde 198 955 150 787 188 428 257 505 263 594 182 717 209 405 191 778 134 591 233 394
Sardinelle plate 116 705 91 574 106 993 81 431 80 395 100 755 120 928 108 754 120 522 134 015
Chinchard noir 5 640 5 356 4 017 8 419 8 113 18 349 44 073 43 377 11 849 30 718
Chinchard jaune 4 833 5 264 4 438 3 716 5 492 3 984 8 404 13 990 9 640 13 551
Maquereau 5 852 3 428 4 383 2 597 5 122 11 502 19 713 24 729 12 196 15 727
Ethmalose 8 731 5 675 9 225 9 000 5 727 13 243 9 323 7 372 13 180 23 641
Total Sénégal 355 594 272 254 329 679 366 702 375 987 330 567 415 237 390 009 302 295 451 218
43
Figure 1.3.1. Captures annuelles par espèce de petits pélagiques dans la zone de pêche du
Sénégal de 1990 à 2014.
Les quantités d'appât vivant (juvéniles de sardinelles) capturées par les canneurs de l'UE ont été
estimées à 453,750 t pour l'année 2015 (tableau 1.3.2).
Tableau 1.3.2. Quantités trimestrielles (t) de petits pélagiques capturées comme appât vivant par les
canneurs de l'Union européenne durant l'année 2015.
Trimestre Appât vivant (t)
T1 93,850
T2 120,200
T3 110,800
T4 128,900
Total 453,750
44
2. Etat des stocks exploités dans le cadre du Protocole par rapport aux Points de Référence
Biologiques
Rappel du cahier des charges
Discussion sur les méthodes et données de base des évaluations, y compris les sources de variabilité et d'incertitudes, pour ce qui concerne, entre autres,
o Les modèles utilisés o Les paramètres biologiques retenus o Le traitement de l'ensemble des sources de mortalité par pêche (F), notamment des
rejets.
Synthèse des résultats des évaluations conduites par le CRODT et par des Groupes de Travail d'évaluation des Organisations Régionales des Pêches (ORP) ou Organisations Régionales de Gestion des Pêches (ORGP) compétents pour les espèces cibles et les espèces associées concernées par les catégories de pêche prévues au Protocole:
o Grands migrateurs, c'est-à-dire les thons tropicaux : albacore (Thunnus albacares), patudo (Thunnus obesus) et listao (Katsuwonus pelamis) par la Commission Internationale de Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA/ICCAT).
o Merlus noirs Merluccius senegalensis et M. polli par le Comité des Pêches de l’Atlantique Centre Est (COPACE).
La plupart des stocks de démersaux distribués dans la zone de pêche du Sénégal font l'objet d'évaluations par le Comité pour les Pêches de l'Atlantique centre-est (COPACE). Cependant, le résultats des évaluations les plus récentes conduites par le COPACE demeurent difficilement accessibles, du fait de difficultés de cette ORP à organiser annuellement les réunions du sous-comité scientifique et du comité chargé d'examiner et d'endosser le résultats des évaluations conduites par les sous-groupes espèces et de formuler les recommandations de gestion. Ainsi, les derniers avis sur l'état des stocks et les dernières recommandations de gestion officiellement disponibles sont celle issues de la réunion du Groupe de travail FAO/COPACE sur l’évaluation des ressources démersales – Sous-groupe nord en 201313.
Le Comité Scientifique Conjoint recommande que l'Union européenne comme la République du Sénégal puissent entreprendre toutes le démarches nécessaires de façon à ce que l'ensemble des données et résultats scientifiques analysés annuellement par les groupes "espèces" du COPACE puissent être rendus publics dans les meilleurs délais.
Pour ce qui concerne les stocks de grands migrateurs, les résultats, avis et recommandations les plus
récents sont disponibles, puisque leur évaluation est conduite de façon régulière par le Comité
Scientifique de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique
(CICTA).
13
FAO, 2015. Rapport du Groupe de travail FAO/COPACE sur l’évaluation des ressources démersales – Sous-groupe nord. Fuengirola, Espagne, 18-27 novembre 2013. Programme pour le Développement des pêches dans l’Atlantique Centre-Est. Comité des Pêches pour l’Atlantique Centre-Est. COPACE/PACE SERIES 15/77. FAO, Rome. 345 pp.
45
2.1. Etat des stocks de merlus noirs
2.1.1. Systématique et biologie
Les merlus appartiennent à la Famille des Merlucciidae, à la Sous-famille des Merlucciinae, à l’Ordre des Gadiformes et à la Classe des Actinoptérygiens. Ce sont des poissons démersaux-benthiques dont la répartition bathymétrique va de 25 à plus de 1 000 m de profondeur. Trois (3) espèces de merlus peuplent les eaux de l'Atlantique Centre-Est (COPACE, 1984 ; Lloris et al., 2003; Thiam et al., 2009), dont la distribution montre un important un chevauchement au long des côtes ouest africaine les latitudes 20° à 25° de latitude Nord (Fernández-Peralta et al., 2011).
le merlu commun Merluccius merluccius Linné 1758 le merlu du Sénégal Merluccius senegalensis Cadenat 1950 le merlu d'Afrique tropicale Merluccius polli Cadenat 1950, également appelé Merluccius
cadenati Doutre, 1960 selon Fischer et al., (1981)
Deux espèces, M.senegalensis et M. polli, présentes au Sénégal, sont dénommées communément
merlus noirs et elles ne peuvent être discriminées dans les anciennes données de campagnes
scientifiques d’évaluation des stocks démersaux, ainsi que dans la plupart des statistiques de pêche
commerciale nationale et sous régionale utilisées dans les groupes de travail et/ou les publications
du COPACE ou de la FAO.
On arrive, toutefois, à faire leur diagnose sur la base de paramètres morpho-métriques et bio-
écologiques (Thiam, Fall et Sylla, 2014 – figure 2.1). Ainsi, le tableau 2.1 résume les caractères
morphologiques distinctifs entre les 2 espèces de merlus noirs.
Tableau 2.1. Caractères morphologiques distinctifs entre Merluccius senegalensis et M. polli
Espèces Caractères communs Caractères distinctifs
Merluccius senegalensis
Corps fusiforme, plus large en avant. La tête est grande, allongée, la
bouche terminale, largement fendue et garnie de dents fortes. Les
nageoires sont sans épines, Il y a deux dorsales séparées, la première courte et élevée, la seconde large, échancrée, et semblable à l’anale.
Les pelviennes sont en position jugulaires. La caudale est tronquée.
Le ventre est argenté. Il présente 11 rayons sur la première dorsale,
13 à 18 branchiospines sur le premier arc branchial dont 11 à 14 sur la branche inférieure. On note la présence de 124 à 155 petites écailles
sur la ligne latérale. Cavité abdominale avec une bande blanchâtre.
Nageoire caudale sans pointe blanche.
Merluccius polli
Le ventre est gris-acier à noirâtre. Il y a 10 rayons à la première dorsale et 8 à 12
branchiospines sur le premier arc branchial dont 8 à 9 sur la branche inférieure.
102 à 127 écailles sur la ligne latérale. Cavité abdominale noirâtre.
Nageoire caudale présentant une pointe blanche.
46
Figure 2.1. Illustration de Merluccius senegalensis et de Merluccius polli
Par ailleurs, la présence de Merluccius senegalensis est surtout notée entre 12°N et 33°N, M. polli vivant plus particulièrement entre 8°N et 26°N (Lloris et al., 2003; Manchih et al., in preparation).
La biologie des merlus noirs est peu connue dans la zone de pêche du Sénégal. Des études récentes,
conduites dans la zone de pêche de Mauritanie, ont montré que la période de ponte a lieu durant la
saison froide dans la partie sud de cette zone. Et il est fort probable que cette même période
corresponde également à la saison de reproduction dans la zone de pêche du Sénégal, compte-tenu
des migrations observées (Fernández-Peralta et al., 2009a; 2009b; 2011; Garcia, 1982; Wysokinski,
1986; Cavériviere et al., 1986). Les deux espèces effectuent des migrations latitudinales dans la zone,
liées à la dynamique des masses d'eau dans la sous-région (Garcia, 1982; Fernández et al., 2008).
Il s’agit d’espèces zoophage consommant des invertébrés mais aussi des poissons.
Les tailles de première maturité sexuelle les plus récemment estimées pour M. polli dans la zone de
pêche du Sénégal (Fernández-Peralta et al., 2009) sont de 30,2 cm pour les mâles et de 38, 1 cm pour
les femelles (38,6 cm sur l'ensemble de la population) et sont reprises à la figure 2.2. Ces estimations
ont été effectuées à partir d'échantillonnages biologiques obtenus lors de l'embarquement d'un
observateur scientifique sur la marée d'un navire commercial en octobre 2004. La faiblesse
d'exemplaires de M. senegalensis dans les échantillons n'a pas permis d'estimer la taille de première
maturité sexuelle pour cette espèce. De précédents travaux (Caverivière et al., 1986; López-Abellan,
Ariz-Tellería, 1993; Fernández-Peralta et al., 2006) indiquaient également un L50 des mâles de M. polli
inférieur à celui des femelles. De plus, le L50 des femelles de M. senegalensis (30-34 cm) serait
légèrement inférieur au L50 des femelles de M. polli dans la zone de pêche du Sénégal (Caverivière et
al., 1986). Les valeurs du L50 estimées pour l'ensemble des individus distribués dans la zone de pêche
de Mauritanie à partir d'échantillonnages réalisés lors d'embarquements sur des navires
commerciaux et lors de campagnes expérimentales en 2003 et 2004 (Fernández-Peralta et al., 2006)
se sont également avérées plus faibles dans le cas de M. senegalensis (35,4 cm) comparées à M. polli
(37,0 cm) (Fernández-Peralta et al., 2006).
Merluccius
polli
Merluccius senegalensis
47
Figure 2.2. Ogives de maturité et L50 par sexe estimées pour M. polli dans la zone de pêche du Sénégal.
Source: IEO (Ferández-Peralta, 2009)
La croissance a été récemment étudiée grâce la lecture d'otolithes prélevés sur des individus des
deux espèces en provenance de la zone de pêche de Mauritanie. Les analyses de macrostructure des
otolithes ont permis de montrer que les deux espèces présentent des motifs de marque différents.
Elles montrent également que l'anneau le plus évident est celui précédant la première maturité
sexuelle (Rey et al., 2012). L'étude de la microstructure des otolithes (Rey et al., 2016) a par ailleurs
conduit à estimer un taux de croissance pour les deux espèces supérieur à celui envisagé jusqu'alors
(Bourdine, 1986; Wysokinski, 1986) et plus élevé que pour toute autre espèce de merlu. Cette étude
a établi que la taille moyenne des merlus noirs s'établissait à 36,7 cm pour les individus âgés de 1 an
et que le taux journalier de croissance était de 1,12 mm, sans que la différence soit significative entre
les deux espèces. Cette croissance plus rapide et une longévité plus réduite expliquent la résilience
des stocks de merlu soumis à une forte pression de pêche (Rey et al., 2016) et une récupération plus
rapide qu'attendue en cas d'arrêt de la surexploitation.
Lors des campagnes hispano-sénégalaises de 1984, conduites à des profondeurs inférieures à 800 m
(Cavérivière et al., 1986, López-Abellán, Tellería, 1993), la taille des individus mesurés était située
dans des intervalles de 15 à 72 cm pour M. senegalensis et de 16 à 62 cm pour M. polli. La taille des
individus échantillonnées dans les captures effectuées au-delà de 800 m de profondeur dans la zone
de pêche de Mauritanie a varié de 12 à 75 cm (4 campagnes entre 2007 et 2010) et de 7 à 71 cm (24
embarquements sur des navires commerciaux entre 2007 et 2011) pour M. polli et respectivement
de 16 à 82 cm et de 19 à 85 cm pour M. senegalensis (Fernández-Peralta et al., 2015b).
48
Figure 2.3. Illustration d’otolithes de (a) Merluccius merluccius, (b) M. polli,(c) M.
senegalensis (d'après El Habouz et al., 2016).
2.1.2. Contexte général de l'évaluation des stocks
On ne dispose pas, à l’heure actuelle, d’études approfondies sur l’identité du stock de merlus noirs.
De plus, les deux espèces ne sont pas séparées dans les statistiques commerciales, voire dans les
statistiques de pêche scientifiques (notamment dans les données snégalaises), car elles présentent
un aspect extérieur très similaire. Les données qui s'y rapportent sont donc enregistrées sous la
rubrique Merluccius spp.
Les informations disponibles, notamment au travers des rapports du COPACE, montrent que
l'exploitation des ressources démersales dans la sous-région à laquelle appartient la zone de pêche
du Sénégal (zone COPACE Nord – Grand Ecosystème Marin du courant des Canaries ou CCLME) a
généré des captures de 181 000 tonnes en 2012 (dont 6 883 t de merlu, soit un peu moins de 4 %),
en augmentation de 15% augmentation par rapport à 2011.
Dix stocks de démersaux sont pleinement exploités. Les dernières évaluations de stocks menées en
2013 (FAO, 2015) ont conduit le COPACE à conclure que les stocks de merlus noirs ne sont pas
pleinement exploités. A noter cependant que l'évaluation n'a pu porter que sur la seule composante
des stocks de merlus noirs distribués dans la zone de pêche de Mauritanie.
En effet, dans la sous-région, les captures des merlus noirs, Merluccius polli et Merluccius
senegalensis, sont passées de 17 000 t en 1999 à environ 6 883 t en 2012, tandis que celles du merlu
commun, Merluccius merluccius, ont connu une augmentation sur cette même période, passant de
7 500 t en 1997 à 11 300 t en 2003, accusant une chute à partir de cette date pour finalement
atteindre 5 137 tonnes en 2012. L'évolution des captures de merlus noirs (tableau 2.2 et figure 2.4)
est due essentiellement à une diminution de la présence et de l'activité des flottes étrangères (de
l'Union européenne, battant pavillon espagnol en particulier et connues pour leur grande expertise
en ce domaine) ciblant ces espèces dans la sous-région. Dans le cas du merlu commun, les flottes
européennes ont quitté la zone de pêche du Maroc en 1999. L'évolution des captures sur cette
dernière espèce observées sur les 16 dernières années est donc essentiellement déterminée par le
régime d'exploitation des flottes marocaines ciblant le merlu commun (FAO, 2015).
49
Tableau 2.2. Captures annuelles 2011, 2012, captures moyennes 2008-2012, contribution
des captures de merlu commun (M. merluccius) et de merlus noirs (M. polli et M.
senegalensis) aux captures totales d'espèces démersales dans la zone COPACE Nord et
variation interannuelle entre 2011 et 2012.
espèces Contribution
des captures
2011(%)
Contribution
des captures
2012(%)
Captures
2011(t)
Captures
2012(t)
Variation en
pourcentages
Captures
moyennes (t)
(2008-2012)
Merluccius spp 5% 4% 7 763 6 883 -11% 4 458
M.merluccius 2% 3% 3 722 5 137 +38% 3 318
Figure 2.4. Evolution des captures de merlu commun (M. merluccius) et de merlus noirs (M.
polli et M. senegalensis) dans la zone COPACE Nord entre 1990 et 2012.
2.1.3. Avis sur l'état des stocks.
L’état des stocks de merlus ciblés par les flottes de pêche de l'Union européenne et du Sénégal ainsi
que les recommandations de gestion résultant de différentes évaluations conduites par le sous-
groupe de travail sur les espèces démersales de la zone COPACE nord depuis 1993 sont présenté
dans les tableaux 2.3 et 2.4.
50
Tableau 2.3. Synthèse des résultats des évaluations de stock de merlus noirs conduites dans la zone COPACE Nord de 1993 à 2013, présentée par en fonction des différentes composantes et des séries historiques de captures et de CPEU utilisées par chaque groupe de travail du COPACE.
Groupes de travail COPACE
Séries Captures et abondances
Merluccius spp. (Merluccius senegalensis et M. polli)
Groupes de travail COPACE de 1993,
1997 et 2000
Insuffisance de données biologiques (1993), captures mélangées, application du modèle limitée (1997), possible augmentation de l’effort de pêche (2000)
Groupe de travail COPACE (2003)
FAO 2006a
Maroc (1983-1999)
Surexploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 107 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 47. Non activité
Mauritanie (1983-2001)
Pleinement exploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 97 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 78. Diminuer l’effort de pêche.
Sénégal (1983-2001)
Non pleinement exploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 68 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 64 Ne pas augmenter l’effort.
Groupe de travail COPACE (2004)
FAO 2006b
Mauritanie (1983-2002)
Surexploité par tendance CPUE. N’ajuste pas le modèle. Prises ne pas enregistrées des chalutiers congélateurs et le by-cacth des grands bateaux pélagiques.
Sénégal (1983-2002)
Non pleinement exploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 37 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 76. MSY merlus= 1657 t. Ne pas augmenter l’effort.
Groupe de travail COPACE (2007)
FAO 2012a
Mauritanie (1983-2006)
Surexploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 73 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 45. Ne pas augmenter l’effort de pêche actuel (2006). Les captures ne devraient pas dépasser 7000 t
Sénégal (1983-2005)
Surexploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 41 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 47. Ne pas augmenter l’effort de pêche actuel (2005). Les captures ne devraient pas dépasser 600 t
Groupe de travail COPACE (2010)
FAO 2012b
Mauritanie (1983-2008)
Non pleinement exploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 71 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 145. Ne pas dépasser l’effort de 2008. Incertitude résultats.
Sénégal* (1983-2005)
Non pleinement exploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 9 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 186. Incertitude résultats.
Groupe de travail COPACE (2013)
FAO 2015
Mauritanie (2000-2012)
Non pleinement exploité. Taux d’exploitation Fcur/FsycurB (%) = 75 et niveau d’abondance B/BMSY(%) = 140. L’effort de pêche pourrait être augmenté de 10%.
*Évaluation 2007 répétée considérant un effet environnemental
51
Tableau 2.4. Détail des résultats de la dernière évaluation de stocks de merlus conduite dans
la zone COPACE Nord en 2013, de l'avis sur l'état du stock et de la recommandation de
gestion (FAO, 2015).
Stock BCURR/B0.1 FCURR/F0.1 Evaluation Recommandations relatives à la gestion
Merlu européen Merluccius merluccius
96% 109% Surexploité Réduire la mortalité par pêche actuelle (de 2012) de 10
pour cent de la pêche chalutière côtière ciblant les
juvéniles. Renfoncer le contrôle du respect de
l’application des réglementations
Merlus noirs Merluccius polli + M. senegalensis
127% 50% Non pleinement exploitée
L'effort de pêche actuel pourrait être augmenté de 10 %, en attendant la confirmation sur l'état des stocks. Obtenir des informations sur les captures du merlu noir en tant que prises accessoires d’autres flottilles (conservées et rejetées) et leur taille à travers d’un programme d’observation.
Seule l'évaluation conduite en 2007 (FAO, 2012a) a conclu à une surexploitation du stock de merlu
noir dans la zone de pêche du Sénégal. Il faut cependant souligner que l'évaluation reprise en 2010
en tenant compte de la même série historique de données (1983-2005), mais en incluant sur base de
l’étude de Meiners et al. (2010) avec un effet environnemental dans l'analyse (tableau 2.2) a conclu
que le stock de merlu noir n'était finalement pas pleinement exploité.
De même, dans la zone de pêche de Mauritanie, où le stock a fait l'objet d'une exploitation continue
ces dernières années, les évaluations conduites en 2010 et 2013 ont également conclu que le stock
de merlu noir n'était pas non plus pleinement exploité (tableau 2.3 et tableau 2.4).
Les captures de merlus noirs dans la zone de pêche du Sénégal ont représenté 13% du total des
captures réalisées sur ces espèces dans la série historique de données (1983-2012) de l’aire du
CECAF.
Le CSC tient ces résultats pour raisonnable, considérant que l’exploitation de cette ressource a
diminué considérablement dans toute la sous-région depuis 10 ans, au moins à la lumière des
captures de toutes les flottes enregistrées dans les statistiques officielles (FAO, 2015) (figure 2.4).
2.1.4. Analyse de l'évolution des indicateurs de pêcheries
Du fait de l'incertitude entourant l'évaluation du stock de merlus noirs, découlant en particulier de
son caractère composite (présence de deux espèces, M. polli et M. senegalensis), de sa distribution
et de son identité géographique dans la sous-région et de l'absence d'exhaustivité des données de
captures pour certaines flottes, le Comité Scientifique Conjoint recommande de construire des
indicateurs de pêcheries et d'en analyser les séries historiques lors des prochaines évaluations. De
même, le Comité Scientifique Conjoint recommande de tenir compte du résultat des campagnes
scientifiques menées par le CRODT en 2002, 2004, 2010, 2014 et 2015 et des indices d'abondance
indépendants des activités de pêche qui auraient ainsi pu être construits.
L'analyse des séries historiques des données de captures, d'effort et de CPUE effectuée par le CSC
lors de sa réunion de 2016 est présentée ci-dessous (figure 2.5, figure 2.6 et figure 2.7).
52
Figure 2.5. Evolution des captures effectuées sur l'ensemble des composantes du stock composite de merlus noirs (Maroc, Mauritanie, Sénégal, Gambie) entre 1983 et 2012 d'après les données reportés au COPACE (FAO, 2015)14.
Figure 2.6. Evolution des efforts des flottes chalutiers espagnols de pêche fraîche ciblant les merlus noirs dans les zones de pêche du Maroc, de la Mauritanie et du Sénégal entre 1983 et 2012 d'après les données reportés au COPACE (FAO, 2015)15.
14
Les données historiques de captures des palangriers portugais n'ont pu être discriminées par zone de pêche et correspondent donc au cumul sur l'intégralité de la sous-région. 15
Seules les données d’efforts des chalutiers correspondant à la flotte la plus importante et à la sérier la plus fiable sont présentées dans le graphique. Ce sont les données de cette série qui ont été prises en compte lors du calcul des indices d’abondance (CPUE) pour chaque composante du stock composite de merlus noirs.
53
Figure 2.7. Evolution de la CPUE (kg/jp) des merlus noirs dans la zone de pêche du Sénégal entre 1983 et 2015. Source : FAO, 2015 et IEO.
Durant la période couverte par le dernier Accord de Pêche UE-Sénégal, entre 2001-2005, les captures
retenues à bord ont représenté 4 500 kg/jp en moyenne. Cependant, sur l'Accord antérieur, entre
1998 et 2001, les CPUE étaient plus élevées, du même ordre de grandeur que celles observées 2015.
Elles atteignaient en effet jusqu’à 7 300 kg/jp. (figure 2.7).
Les rendements relevés en 2015 sont donc dans la fourchette haute des CPUE enregistrées sur la
série historique. Mais cette situation est cependant à analyser en tenant compte du fait que l'activité
de pêche ciblant les espèces de merlus noirs a fait l'objet d’une longue période d'interruption dans
la zone de pêche du Sénégal, induisant donc une faible pression sur la ressource.
De la même façon, les rendements de merlus noirs enregistrés dans les zones de pêche du Maroc et
de la Mauritanie sont actuellement enregistrés à des niveaux les plus élevés de la série historique
(figure 2.8 et figure 2.9). Les ordres de grandeurs des CPUE ainsi calculées pour les trois zones de
pêche, Maroc, Mauritanie et Sénégal sont par ailleurs similaires, la zone de pêche du Sénégal
apparaissant de plus la plus productive des trois.
54
Figure 2.8. CPUE (exprimées en kg par jour de pêche) des chalutiers de pêche fraîche de l'Union européenne ciblant les merlus noirs dans la zone de pêche du Maroc (ligne noire: poids net – ligne rouge poids vif) et des chalutiers congélateurs (ligne verte: poids vif) sur la période 1983-2015. Source: FAO, 2015 et IEO
Figure 2.9. CPUE (exprimées en kg par jour de pêche) pour les chalutiers de pêche fraîche de l'Union européenne ciblant les merlus noirs en Mauritanie sur la période 1983-201416. Source: FAO, 2015 et IEO
16
En absence de protocole en vigueur, les merlutiers de l'Union européenne n'ont pas eu accès à la zone de pêche de Mauritanie durant l'année 2015.
55
L'accroissement des CPUE observé entre 1990 et 2000 dans toute la sous-région, depuis le sud de la
zone de pêche du Maroc jusqu'au sud de la zone de pêche du Sénégal (FAO, 2015) pourrait être lié à
des facteurs environnementaux favorables à une augmentation de l’abondance de ces espèces, dont
le lien avec la variabilité climatique dans la zone été étudiée par Meiners et al. (2010).
Au-delà de la diminution de la pression de pêche exercée par les métiers aux merlus noirs –
principalement celle liée aux flottes étrangères (UE) – découlant de modifications d'accès aux zones
de pêche dans les années 2000 à 2015, il semble donc que l'évolution de certains paramètres
environnementaux ait également une influence sur l'abondance de ces espèces et que la situation
actuelle, qui se caractérise également par une abondance élevée, résulte de conditions climatiques
favorables.
2.1.5. Conclusions et recommandations
A la lumière des informations disponibles qui précèdent, le CSC considère que l'état des stocks de
merlus noirs est actuellement optimum dans la zone COPACE.
Le CSC note cependant un accroissement de l'intérêt pour ces espèces, tant sur les marchés de
l'Afrique de l'ouest que de la part des flottes chalutières de congélateurs de l'Union européenne,
notamment de la flotte céphalopodière qui est à la recherche d'alternatives suite aux modifications
de l'accès à certaines de ses pêcheries traditionnelles.
Les indicateurs de pêcherie indiquent que la ressource en merlus noirs ne serait pas en danger.
Compte tenu (1) de l'incertitude qui entoure l'évaluation de l'état des stocks de merlus noirs, (2) de
l'absence d'un système de collecte d'information suffisamment robuste pour permettre l'analyse de
l'impact de l'ensemble des métiers sur la dynamique de la ressource et (3) de l'accroissement de
l'intérêt manifesté actuellement par certaines flottilles et sur certains marchés, le CSC souligne
cependant qu'il y aurait lieu d'adopter une approche de précaution et de ne pas augmenter les
efforts et les captures dans la zone de pêche du Sénégal au-delà de ce qui était autorisé durant
l'année 2015.
Afin de ne pas compromettre la dynamique des stocks et de favoriser une approche de précaution,
le Comité Scientifique Conjoint recommande de maintenir les limites de capacités et les limites de
captures dans les pêcheries aux merlus noirs distribuées dans la zone de pêche du Sénégal au
niveau arrêté en 2015, ce jusqu'à la prochaine évaluation du COPACE.
2.2. Etat des stocks de grands migrateurs
Les stocks de thonidés, notamment des thons tropicaux, albacore (Thunnus albacares), du thon
obèse (Thunnus obesus) et du listao (Katsuwonus pelamis), des espèces apparentées et espèces
associées, qui font l'objet d'une exploitation par des canneurs et des senneurs de l'Union
européenne autorisés à pêcher dans la zone sénégalaise, sont évalués de façon régulière par le
Comité Scientifique de l'Organisation Régionale de Gestion des Pêches compétente, à savoir la
Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (CICTA), dont l'Union
européenne et la République du Sénégal sont tous deux parties contractantes.
56
Les dernières évaluations des principaux stocks concernés, à savoir le thon obèse – Thunnus obesus
(BET) et dans une moindre mesure le listao – Katsuwonus pelamis (SKJ), ont conduit aux avis sur
l'état des stocks et aux recommandations de gestion qui sont repris dans le tableau 2.5 et à la figure
2.10. Elles ont permis au Comité Scientifique de la CICTA de conclure en 2015 que :
Concernant le stock de listao de l'Atlantique Est en 2015 et même s’il faut faire preuve de
prudence en ce qui concerne la formulation d’un diagnostic, les résultats des évaluations
indiquent qu’il était peu vraisemblable qu'il soit surexploité. Les captures actuelles
pourraient être au niveau, voire au-dessous de la PME. Le stock est 100% dans une situation
qui ne serait pas surpêché ni surexploité.
Concernant l’albacore, le résumé des estimations de l’état actuel du stock reposant sur un
modèle structuré par âge et un modèle de production, utilisant les données de prise et
d’effort jusqu’en 2010 inclus, montre qu’il n’existe qu’une probabilité estimée à 26% que le
stock ne soit pas surexploité ou ne fasse pas l’objet de surpêche, 37 % des résultats des
modèles utilisés renvoyant à une situation de stock surexploité et surpêché.
Concernant le stock de thon obèse, 70% des résultats obtenus renvoient à la situation d'un
stock surexploité et surpêché et il n’existe qu’une probabilité estimée à 18% que le stock ne
soit pas surexploité ou ne fasse pas l’objet se surpêche.
Figure 2.10. Synthèse de l’état des stocks des 3 espèces en fonction des quadrants du
graphique de Kobe (CICTA, 2015).
Pour les thonidés mineurs, aucune évaluation n’a pu être menée jusqu’à maintenant par la CICTA en
raison notamment du manque des données statistiques et biologiques nécessaires.
57
Tableau 2.5. Synthèse des résultats des dernières évaluations conduites par la CICTA sur les stocks de thons tropicaux: albacore (YFT), thon obèse (BET) et
listao (SKJ). Présentation des avis sur l'état des stocks et des recommandations de gestion.
Espèce Zone Date Etat Indices d'abondance Modèle utilisé
Dernière: PME = 144.600 t CPUE PS EU sur bancs libres VPA P(B2016>BPME & F2016<FPME | TAC=110.000 t) # 60 % [Rec. 14-01] Maintenir les captures inférieures au TAC
2011 Capt2014 = 103.400 t CPUE PS EU sur DCP Modèle de production non-équilibré P(B2025>BPME & F2025<FPME | TAC=140.000 t) < 50 % 1 - TAC recommandé = 110.000 t
[données 2010] Capt.UE2014 = 36.654 t CPUE PS Vénézuéla Résultats sensibles 2 - Moratoire spatio-temporel DCP
Prochaine: B2010 = 0,85.BPME CPUE BB Brésil 1 - au postulat PME = 0,5.Bv 3 - Limites de capacité par métiers
2016 F2010 = 0,87.FPME CPUE BB EU SEN 2 - aux changements de sélectivité
NB: PME en diminutiondu fait
des changements de sélectivité
de diagramme d'exploitation
NB: tendances opposées résultant
des 2 modèles en terme d'évolution
de B et F
NB: Inefficacité du moratoire spatio-
temporel DCP du fait de la redistribution de
l'effort de pêche
Dernière: PME = 79.824 t CPUE LLS Taïpei Modèle de production non-équilibré P(B2028>BPME & F2028<FPME | TAC=65.000 t) # 49 % [Rec. 14-01] Réduire le niveau du TAC
2015 Capt2014 = 72.585 t CPUE LLS USA Modèle statistique intégré (SS3) P(B2028>BPME & F2028<FPME | TAC=85.000 t) # 29 % 1 - TAC alloué = 85.000 t
[données 2014] Capt.UE2014 = 18.404 t CPUE LLS Corée P(B2028>BPME & F2028<FPME | TAC=60.000 t) = 60 % 2 - Moratoire spatio-temporel DCP
Prochaine: B2014 = 0,67.BPME CPUE BB Brésil 3 - Limites de capacité par métiers
2020 F2014 = 1,28.FPME CPUE PS Vénézuéla
NB: PME en diminutiondu fait
des changements de sélectivité
de diagramme d'exploitation
NB: Inefficacité du moratoire spatio-
temporel DCP du fait de la redistribution de
l'effort de pêche
Dernière: PME non estimée CPUE PL bancs libres SEN Modèles de production [Rec. 14-01]
2014 Capt 2014 = 206.234 t CPUE PS bancs libres & DCP 1 - non-équilibré 1 - Moratoire spatio-temporel DCP
[données 2013] Capt.UE 2014 = 72.766 t 2 - bayesien 2 - Limites de capacité par métiers
Prochaine: B 2013 > B PME
2019 F 201x < F PME
NB: NB: NB: NB:
Pas d'estimation fiable de la
PME, ni de l'état du stock par
rapport aux points de référence.
Standardisation des séries de
CPUE en tenant compte du
prix du SKJ, mais sans
résultat.
Modèles inadaptés à la dynamique
du stock (reproduction continue,
variation spaciale de croissance) et
au changement de capturabilité.
Impact probable d'une augmentation des
captures de SKJ sur espèces associées.
PME vraisemblablement
supérieure aux dernières valeurs
estimées [143.000 à 170.000 t]
Changement de stratégies PL
au large SEN (pêche dite de
"matte associée au canneur").
Difficultés à discriminer les efforts
sur bancs libre et sur DCP.
Inefficacité du moratoire spatio-temporel
DCP du fait de la redistribution de l'effort de
pêche
StockProjections Recommandation de gestion
En absence d'évaluation quantitative,
favoriser une approche de précaution.
Evaluation
tenant compte du volument et de la
taille moyenne des captures
Mesures de gestion actuelle
ATL-E
Maintenir le niveau des captures et de
l'effort de pêche enregistré ces dernières
années.
YFT ATL
BET ATL
Réduire la mortalité sous DCP et autres
sources de mortalité des petits albarcores
Réduire la mortalité sous DCP et autres
sources de mortalité des petits patudos
SKJ
58
3. Etat des lieux des mesures d'aménagement applicables aux stocks et pêcheries dans le cadre
du Protocole et impact sur l'évolution de l'état des stocks.
La règlementation applicable dans la zone de pêche du Sénégal prévoit plusieurs repos biologiques,
notamment dans les pêcheries démersales et benthiques côtières. A titre d'exemple, de tels repos
biologiques ont été appliqués:
en Juin 2015 (PRAO) sur le Thiof (Epinephelus aeneus) dans les zones de Soumbédioune,
Yenne et Fimela-Ndangane
en Août 2015 (PRAO) sur la crevette côtière (Peneus notialis) dans les zones de Fimela-
Ndangane, Foundiougne et Bétenty
sur des mollusques et échinodermes (ormeaux, patelles, oursins, huître) dans les zones de
Soumbédioune et Fimela-Ndangane.
De plus, des repos biologiques ont été appliqués aux chalutiers ciblant les crevettes profondes (à la
demande des professionnels sénégalais, du 15.11 au 15.12.2015), comme aux navires industriels
ciblant les démersaux, y compris le poulpe, en zone côtière (du 15.10 au 15.11.2015).
Le Protocole 2014-2018 prévoit également une période de repos biologique applicable par les
chalutiers ciblant les ressources démersales profondes, qui n'a cependant pas été appliqué durant
l'année 2015.
Le CSC note cependant que la rationalité de cette mesure de conservation encadrant l'activité des
navires ciblant les merlus noirs demeure incertaine. En effet, la période à laquelle ce repos
biologique est théoriquement applicable, entre le 1er mai et le 30 juin, ne permet de protéger aucune
des deux phases les plus sensibles du cycle de vie de ces espèces dans la zone de pêche du Sénégal, à
savoir la reproduction, qui est observée durant les mois d'hiver, et le recrutement, qui bien que peu
étudié, semble intervenir durant le premier trimestre de l'année en dehors de la zone fréquentée par
les chalutiers ciblant les ressources démersales profondes (Fernández-Peralta, 2009).
En l'état, Le CSC ne peut se prononcer sur la pertinence d'un repos biologique applicable aux
ressources démersales profondes.
Le Comité Scientifique Conjointe recommande de maintenir l'approche retenue en 2015, compte
tenu du niveau de l'activité observé en 2015 et attendu en 2016. Il recommande également de
conduire une étude afin d'analyser les données de captures (volumes, composition spécifiques,
composition en taille et saisonnalité) des différents métiers impactant les ressources démersales
profondes. Les résultats de cette étude devraient permettre de déterminer l'objectif, la pertinence
et la période d'un éventuel repos biologique sur ces ressources.
Pour ce faire, le CSC recommande également un renforcement de la collecte de données au travers
des journaux de pêche et de la mise en œuvre de programmes d'observateurs embarqués
applicables aux les merlutiers ainsi qu'à tous les métiers présentant des merlus noirs dans les
captures, notamment les crevettiers hauturiers et côtiers, ce quel que soit leur pavillon, y compris
sénégalais.
59
4. Etat d'avancement portant sur la mise en œuvre d'une approche éco-systémique appliquée
à la gestion des pêches et sur le niveau de convergence avec la règlementation de l'Union
Européenne (descripteurs et indicateurs portant sur les impacts environnementaux).
Deux des questions clés qui sont posées dans le cadre de la gestion des ressources merlutières et
thonières dans la zone de pêche du Sénégal sont d’une part (1) la compréhension des interrelations
entre les différents de pêcheries qui ciblent ces ressources, ou les capturent de manière accessoire
ou accidentelle (rejets), et d’autre part (2) les relations qu’entretiennent ces stocks avec les autres
ressources ou compartiments biologiques de l’écosystème.
Ces questions sont, par nature, écosystémiques.
Par conséquent, le suivi de l’exploitation des merlus et des grands migrateurs dans le cadre de
l'Accord de Pêche liant la République du Sénégal à l'Union européenne devrait intégrer cette
dimension.
Plusieurs recommandations peuvent être faites à ce sujet:
1) Dans le cadre des futurs groupes de travail du CSC, la préparation des données et le calcul
d’indicateurs multi-spécifiques et/ou écosystémiques à partir des données de campagnes
scientifiques et de toutes autres sources de données pertinentes devraient être envisagés.
a. Dans un premier temps, on pourrait s’appuyer sur l’analyse et/ou la mise à jour de
quelques indicateurs multi-spécifiques et écosystémiques déjà calculés au niveau de
la zone de pêche du Sénégal dans le cadre de projets internationaux auxquels le
Sénégal (CRODT) participe ou a participé, tels que les projets indiseas
(www.indiseas.org) ou AWA (www.awa-project.org, WP4 groupe indiAWA).
b. Dans un second temps, ce jeu initial d’indicateurs pourrait être renforcé par l’ajout
d’indicateurs complémentaires issus de la littérature internationale (par exemple des
indicateurs de biodiversité fonctionnelle, cf. Villéger et al. 200817 par exemple) et
aussi par la mise en œuvre de méthodes plus intégrées, telles que des modèles
écosystémiques (de type Ecopath/Ecosim ou autres.
2) La mise en œuvre de la recommandation précédente pourrait être facilitée par l’organisation
d’un (des) groupe(s) de travail spécifique(s), dédié(s) à la mise à jour de ces indicateurs
écosystémiques (s.l), au niveau de la zone du Sénégal, et si possible (souhaitable) à un niveau
sous-régional correspondant à la zone du grand écosystème du courant des Canaries
(CCLME). Envisagé au niveau régional, ce travail serait utile non seulement dans le cadre du
présent Accord UE-Sénégal mais aussi des autres accords de l’UE dans la sous-région et au-
delà pour toutes les pêcheries nationales de la zone.
3) A plus long terme, le comité recommande qu'un soutien soit apporté aux initiatives de
recherches et/ou d’expertise, visant à développer l’évaluation écosystémique des zones
marines et l’approche écosystémique de la gestion des pêches dans la région ouest-africaine.
Ce soutien pourrait être envisagé sous plusieurs formes, par exemple via le financement d’un
projet pluriannuel sur cette problématique et/ou des soutiens plus ponctuels pour
l’organisation de GT spécifiques (ciblant sur certains thèmes de cette problématique). Dans
17
Villéger S, Mason NWH, Mouillot D (2008) New multidimensional functional diversity indices for a multifaceted framework in functional ecology. Ecology 89:2290–2301
60
les deux cas les activités soutenues devraient inclure des composantes d’analyses de
données et de production de résultats scientifiques mais aussi des composantes de
formation méthodologique et de renforcement des capacités d’expertises régionales sur ce
sujet.
61
5. Références bibliographiques
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62
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63
ANNEXE 1
LISTE DES PARTICIPANTS Scientifique de la République du Sénégal
Massal FALL (Président) CRODT/ISRA [email protected]
Modou THIAM CRODT/ISRA
Ndiaga THIAM CRODT/ISRA
Fambaye NGOM SOW CRODT/ISRA
Scientifiques de l'Union européenne
Jacques MOREAU INP Toulouse [email protected]
Didier JOUFFRE IRD [email protected]
Lourdes FERNÁNDEZ PERALTA IEO [email protected]
Eduardo BALGUERIAS (Vice-Président) IEO [email protected]
Observateurs
Abdoulaye NDIAYE DPSP
Babacar Sadikh SANO (Rapporteur) DPSP [email protected]
Cheikh FALL DPSP [email protected]
Baye Amadou FALL CEP/MPEM [email protected]
Abdoulaye DIEDHIOU (Rapporteur) DPM [email protected]
Eric LUNEL DUE Sénégal [email protected]
Patrick Daniel (Rapporteur) DG MARE [email protected]
64
ANNEXE 2
1er
Groupe de travail de la Commission Scientifique conjointe Sénégal –
Union Européenne
CRODT, sis au Pôle de Recherches de Hann (PRH),
Dakar, Sénégal : 29 février au 02 mars 2016
Discours du DS ISRA (Dr El Hadj TRAORE)
Discours du Directeur Général de l’ISRA (Dr Alioune FALL)
Messieurs les Experts de l’Union Européenne,
Messieurs les Experts sénégalais,
Messieurs les observateurs sénégalais,
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, le Sénégal et l’Union Européenne (UE) ont signé, le 20
décembre 2014 à Bruxelles, le Protocole d’Accord de partenariat pour une pêche
durable les liant de 2014 à 2019, soit une période de 5 ans.
L’Article 1 du Protocole définit les possibilités de pêche accordées aux navires
de l’UE comme suit : 2 chalutiers poissonniers profonds ou merluttiers, 28
thoniers senneurs et 8 thoniers canneurs, soit 40 bateaux au total, c'est-à-dire 2
merluttiers et 38 thoniers.
Le CRODT a pris une part active à la 1ère
réunion de la Commission Mixte
Sénégal – UE, en avril 2015, à Dakar, au Sénégal, faisant suite à la signature
dudit Accord de pêche.
Bénéficiaire de l’appui sectoriel prévu dans ce cadre, son axe de recherche est
centré sur le suivi des merluttiers de l'UE, la formation, l'évaluation des stocks,
la réhabilitation du bateau et l'appui à son système d'information.
Conformément à l'Article 5 du Protocole, un groupe de travail scientifique
conjoint, regroupant des chercheurs et des techniciens des communautés
scientifiques du Sénégal et de l'Union Européenne a été instauré pour la durée de
l'application du protocole.
Le Groupe de travail scientifique a pour mission essentielle de mettre à
disposition de la Commission mixte, au travers d'un rapport spécifique, les
principaux éléments d'analyse scientifique et les éventuels avis ou
65
recommandations portant sur le suivi et l'encadrement de l'activité des navires de
pêche de l'Union européenne (UE) – notamment des thoniers (senneurs et
canneurs) ciblant les thonidés tropicaux et des chalutiers ciblant les merlus noirs
– autorisés à pêcher dans le cadre du Protocole.
La tenue de la 1ère
réunion de ce Groupe de travail scientifique conjoint, dans les
locaux du Centre de Recherche Océanographiques de Dakar – Thiaroye
(ISRA/CRODT), sis au Pôle de Recherches de Hann (PRH), à Dakar, est,
Mesdames et Messieurs, la raison de notre présence à cette cérémonie
d’ouverture.
Je ne doute pas un seul instant que ces travaux entre experts européens et
sénégalais, en présence d’observateurs sénégalais, ne manqueront pas d’édifier
les autorités des deux entités, le Sénégal et l’UE, sur l’activité de pêche des 2
merluttiers et des 38 thoniers canneurs et senneurs de l’UE dans les eaux
sénégalaises pour les premiers et/ou internationales pour les seconds.
Soyez assurés, chers experts, observateurs et collègues, que Le Ministre de
l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER), autorité de tutelle de l’Institut
Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) dont le CRODT est le centre de
recherche spécialisé sur les problématiques de pêche et d’aquaculture, se réjouit
énormément de la tenue de tels travaux dans les locaux du PRH.
En son nom et en celui du DG ISRA, je souhaite pleine réussite à votre
rencontre.
Nous ne saurions cependant terminer notre propos sans remercier les
observateurs représentants de leurs structures respectives, à savoir la Direction
des Pêches Maritimes (DPM), la Direction de la Protection et de la Surveillance
des Pêches (DPSP), l’Union Professionnelle UPAMES et le Groupement des
Armateurs et Industriels de la Pêche au Sénégal (GAIPES).
Merci de votre aimable attention.
66
ANNEXE 3
Accord de Partenariat dans le secteur de la Pêche entre l'Union européenne et la République du Sénégal
Ordre du jour de la réunion2016 du Comité Scientifique Conjoint 29.02 au 02.03.2016
ISRA – Dakar – SENEGAL
1- Analyse des métiers autorisés par le Protocole
Revue et analyse des données de captures, d'effort et de captures par unité d’effort (CPUE) par espèce, flotte et zone (flotte sénégalaise et flotte internationale, dont celle de l'UE; zone de pêche sénégalaise et zone maritime commune au Sénégal et à la Guinée-Bissau) pour chacune des catégories prévues au Protocole.
Identification d'éventuelles interactions techniques entre flottes (nationale et internationale, dont celle de l'UE) et entre engins de pêche dans la zone de pêche sénégalaise, y inclus la zone maritime commune Sénégal/Guinée-Bissau et avec d'autres flottes exploitant les mêmes stocks (échelle régionale) dans d'autres zones de pêche de la sous-région (grand écosystème marin du courant des Canaries, CCLME).
Identification d'éventuelles interactions biologiques.
2 - Etat des stocks exploités dans le cadre du Protocole par rapport aux Points de Référence Biologiques
Discussion sur les méthodes et données de base des évaluations, y compris les sources de variabilité et d'incertitudes, pour ce qui concerne, entre autres,
o Les modèles utilisés o Les paramètres biologiques retenus o Le traitement de l'ensemble des sources de mortalité par pêche (F),
notamment des rejets.
Synthèse des résultats des évaluations conduites par le CRODT et par des Groupes de Travail d'évaluation des Organisations Régionales des Pêches (ORP) ou Organisations Régionales de Gestion des Pêches (ORGP) compétents pour les espèces cibles et les espèces associées concernées par les catégories de pêche prévues au Protocole:
o Grands migrateurs, c'est-à-dire les thons tropicaux : albacore (Thunnus albacares), patudo (Thunnus obesus) et listao (Katsuwonus pelamis) par la Commission Internationale de Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA/ICCAT).
o Merlus noirs Merluccius senegalensis et M. polli par le Comité des Pêches de l’Atlantique Centre Est (COPACE).
3 – Etat des lieux des mesures d'aménagement applicables aux stocks et pêcheries dans le cadre du Protocole et impact sur l'évolution de l'état des stocks.
4 – Etat d'avancement portant sur la mise en œuvre d'une approche éco-systémique
appliquée à la gestion des pêches et sur le niveau de convergence avec la règlementation
67
de l'Union Européenne (descripteurs et indicateurs portant sur les impacts
environnementaux).
68
ANNEXE 4
Synthèse des travaux et des recommandations du la réunion 2016 du Comité Scientifique Conjoint à
l'APPD UE-Sénégal
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PRESENTATIONS DES DIFFERENTES DONNEES ACTIONS MENEES RECOMMANDATIONS
Présentation de la note technique sur la pêcherie
merluttière au Sénégal par le directeur du CRODT
Lecture détaillée de la note suivie des questions
Les navires merluttiers de l’UE prennent des
chinchards
- ces navires ont durant leur marée capturé des espèces autres que le merlu et sont effectivement mentionnés et pris en compte - avec un rendement faible
Données 2015 – chalutiers
Tableau de synthèse des merluttiers (UE)
- débarquement = 1574 tonnes avec prédominance
des merlus noirs.
- voire présentation de la partie européenne
Présentation cartographique des merluttiers (UE) - une présentation sur une carte MAP, a montré la
cinématique effectuée par les merluttiers durant
des périodes de pêche.
- il s’agit de « Fuente Macenlle – Villa de Marin »
seuls merluttiers ayant opérés dans le cadre du
Protocole d’Accord de pêche.
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Présentation des données disponibles sur le merlu
(CRODT)
- captures scientifiques du merlu (campagne démersale côtière et profonde, saison froide et saison chaude) - captures industrielles de merlu en 2014 (pêche chalutière) - captures accessoires de merlu dans les pêcheries crevettières profondes -captures en tonnes de merlus noirs en pêche artisanale au SN et Kayar avec une moyenne de 48t/an. - Information : la caisse de 50 kg de merlu peut se vendre jusqu’à 50 000 franc CFA soit (76 euro environ)
- Révision du tableau pour séparer les crevettiers profondes et navires étrangers européens (partie sénégalaise)
Présentation des données disponibles sur le thon (CRODT)
- rappel : les canneurs tous sénégalais - senneurs ont un rayon d’action beaucoup plus large - en 2015 les canneurs sénégalais ont effectué un effort de pêche de 986 jours - de janvier à décembre ces canneurs ont fait un effort de 292 jours avec une moyenne de 24 jours - senneurs sénégalais sont au nombre de trois, en 2015 avec un effort de pêche 2112 heures de pêche - évolution mensuelle avec un effort de pêche de 360 jours. - canneurs UE : effort de 1849 jours de pêche - senneurs pas de données disponibles - canneurs sénégalais en 2015 la capture est estimée en 3141 tonnes avec listao (SKJ) qui compose 60% captures - les indices voire présentation
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- prises par unité d’effort (voire tableau de présentation) - ZEE SN capture 883 tonnes (canneurs sénégalais) - senneurs SN capture 7383 tonnes dont 1086 réalisées dans la ZEE - capture globale des canneurs UE est évaluée est 8955 tonnes (77%) avec le listao toujours dominant - ZEE SN capture 5607 tonnes de thonidés représentant 63% de la capture globale - tableau de synthèse des captures de l’UE en 2015 voire tableau, canneurs 5607t, senneurs 393t avec un total de 6000t soit 42,85%, tonnage référentiel 14 000 tonnes. - les captures accessoires et rejets : pas d’informations disponibles - pélagiques côtières : pas de données disponibles en 2015