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Belhaffef Amira Driencourt Benoit Fert Mathieu RAPPORT D’ÉTUDE SUR LE POTENTIEL PROBIOTIQUE DE STREPTOCOCCUS SALIVARIUS Devoir réalisé dans le cadre de l’UE 7u04 « Mise en Situation Expérimentale » du Master BioMANE Décembre 2013 Professeur encadrant: Mme Virgine Libante

Rapport d'étude sur le potentiel probiotique de Streptococcus salivarius

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Rapport pour le cours "Mise en situation expérimentale" à la faculté des sciences de Nancy.

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Page 1: Rapport d'étude sur le potentiel probiotique de Streptococcus salivarius

Belhaffef Amira Driencourt Benoit Fert Mathieu

RAPPORT D’ÉTUDE SUR LE POTENTIEL PROBIOTIQUE DE STREPTOCOCCUS SALIVARIUS

Devoir réalisé dans le cadre de l’UE 7u04 « Mise en Situation Expérimentale »

du Master BioMANE

Décembre 2013

Professeur encadrant: Mme Virgine Libante

   

Page 2: Rapport d'étude sur le potentiel probiotique de Streptococcus salivarius

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SOMMAIRE I/ Introduction 3 II/ Matériel et méthodes 7 1. Activité inhibitrice de Streptococcus salivarius sur d'autres espèces de bactéries 7 1.1. Étude du spectre de l'activité inhibitrice de S. salivarius 7 1.2. Recherche de gène de régulation de la production de bactériocines 8 1.3. Extraction de bactériocines chez S. salivarius 10 2. Activité acidifiante de S. salivarius sur son milieu 10 2.1. Étude quantitative de l'acidification du milieu à pH initial 7 10 2.2. Étude quantitative de l'acidification du milieu à pH initial 5,5 11 III/ Résultats 12 1/ Activité inhibitrice de S. salivarius sur d'autres espèces de bactéries 12 1.1. Étude du spectre de l'activité inhibitrice de S. salivarius 12 1.2. Recherche de gène de régulation de la production de bactériocine 15 1.3. Extraction de bactériocines chez S. salivarius 16 2. Activité acidifiante de S. salivarius sur son milieu 18 IV/ Discusssion 21 V/ Bibliographie 22

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I/ Introduction Les traitements médicaux et notamment à travers l'alimentation ont pris de plus en

plus d'importance au fil de l'histoire. La recherche en médecine est toujours

d'actualité, luttant contre des pathogènes qui s'adaptent en permanence.

1/ Les bactéries probiotiques Les bactéries probiotiques sont au centre de nombreuses recherches aujourd'hui. Un

probiotique est un organisme vivant qui a un effet positif pour la santé de celui qui

l'ingurgite (en quantités suffisantes), souvent un micro-organisme. Consommé par

voie orale, ils agissent surtout dans l'intestin où est présente une majeure partie de la

flore digestive et où se déroule l'absorption des nutriments.

Beaucoup de probiotiques se trouvent à la base sur les aliments que nous

consommons mais en disparaisse à cause des traitements de conservation. C'est pour

cela que de nos jours, les probiotiques sont étudiés pour être ingérés comme

médicament ou rajoutés aux aliments. Les quelques probiotiques les plus courants sur

le marché regroupent quelques Lactobacillus sp et Bifidobacterium lactus.

Les effets des probiotiques sont variés mais reprennent toutes le même sens :

améliorer l'état de santé du consommateur en aidant au transit intestinal avec des

sécrétions d'enzymes ou des stimulations de la paroi intestinale, en synthétisant des

vitamines, des molécules anticancéreuses et en stimulant le système immunitaire.

Pour être jugé efficace, un probiotique doit résister aux conditions intestinales, aux

procédés alimentaires ainsi que d'être inoffensif et apte à une colonisation efficace.

2/ Streptococcus salivarius Nous nous sommes intéressés à Streptococcus salivarius pour notre étude, dans le but

d'estimer son potentiel probiotique, sa capacité à améliorer l'état de santé des

individus qui l'ingurgiteraient. L'état de santé d'une personne est quelque chose de

vaste et les manières de l’améliorer sont nombreuses, ainsi nous nous sommes fixés

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sur la capacité d'antagonisme de S.salivarius à l'encontre d'éventuelles bactéries

pathogènes de la flore intestinale humaine.

Photographie d'une observation microscopique de S.salivarius

Caractéristiques S. salivarius est une bactérie lactique, celles-ci sont des bactéries gram+, non-

sporulantes,acidophiles, non-mobiles, catalase- et chimioorganotrophes. Les bactéries

lactiques sont caractérisées par leur capacité à faire la fermentation lactique et

S. salivarius est homofermentaire. Elles n'a pas de chaîne respiratoire et est d'ailleurs

incapable de respirer, ce qui lui impose une croissance lente et de nombreuses

auxotrophies. Comme tous les Streptococcus sp., S.salivarius est une coque, gram+,

catalase- et anaérobie facultative.

Ses cellules sont sphériques ou ovoïdes et mesurent de 0,7 à 0,9µm. Elle est

chimioorganotrophe et tire son azote d'acides aminés ou de peptides. Elle est

thermophile, acidophile et ses souches ont, souvent, entre 1 et 3 plasmides.

Elle fait partie de la flore intestinale humaine et y vit en compétition permanente car

de nombreuses bactéries franchissent la barrière acide du tube digestif pour y trouver

un milieu chaud, stable et riche en nutriments.

Moyen de lutte : l’amensalisme Pour pouvoir survivre et colonier le tube digestif humain, S. salivarius a pu

développer des mécanismes pour survivre malgré la compétition. Les bactéries

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lactiques ont deux principales manières de lutter contre leurs compétiteurs, nous

allons vérifier au cours de cette étude si S. salivarius les possède aussi. Ces processus

impliquent une action négative pour la survie d'autres organismes dans leur milieu par

la production de composés toxiques/nocifs directement relâchés dans le milieu, c'est

le principe de relations d'amensalisme.

A cause de leur croissance lente, les bactéries lactiques ont développé des

mécanismes de lutte contre les micro-organismes compétiteurs notamment avec la

libération de certains composés dans le milieu. Elles rejettent de l'acide lactique qui

acidifie le milieu et tue les micro-organismes non-acidophiles.

De plus, de nombreuses bactéries lactiques produisent aussi des bactériocines. Ce sont

des peptides qui empêchent la croissance voir tuent les bactéries proches d'elles d'un

point de vue phylogénétique. Ils agissent pour la plupart sur la membrane plasmique

après avoir traversé la paroi.

Ainsi, cette étude va porter sur l'hypothèse de la production de bactériocines et ses

effets sur d'autres bactéries ainsi que sur la production d'acide lactique. Car, c'est

grâce à ces systèmes de lutte contre ses compétiteurs que S. salivarius pourrait

remplir son rôle de probiotique avec ces composés qui attaqueraient directement les

bactéries pathogènes de l'intestin.

Pour ce faire, nous avons suivi deux axes d’étude :

Le premier porte sur l’activité inhibitrice de Streptococcus salivarius sur différentes

espèces bactériennes. Cette activité est caractérisée par son spectre, sa capacité à agir

sur des espèces bactériennes plus ou moins proches sur l’arbre phylogénique de

S. salivarius. Nous avons choisi d’étudier ce paramètre hors situation de compétition

en isolant les métabolites de S. salivarius sur le milieu ensuite ensemencé avec les

bactéries indicatrices, ou en situation de faible compétition en la laissant croître

24 heures avant l’ensemencement des bactéries indicatrices. Aussi,

Streptococcus thermophilus possède un système de régulation de la production de

bactériocines. Cette production est activée ou sur-activée par l’introduction du peptide

BlpC dans son milieu de croissance. Nous avons cherché si nous pouvions activer la

production de bactériocines chez S. salivarius avec le peptide BlpC en cherchant des

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séquences ADN analogues à celles de Streptococcus thermophilus. Enfin, nous avons

appliqué un protocole d’extraction de bactériocines sur S. salivarius pour en

confirmer la production et comparer leur masse moléculaire avec les bactériocines

d’autres espèces bactériennes.

Le deuxième axe d’étude porte sur le potentiel de S. salivarius à acidifier son milieu.

Nous avons choisi d’étudier ce potentiel avec un pH initial neutre (pH 7) ou acide

(pH 5,5).

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II/ Matériel et méthodes Choix des souches bactériennes Nous avons sélectionné trois souches de Streptococcus salivarius dans la collection de

l’Université Henri Poincaré pour leur sensibilité aux antibiotiques classiques et leur

innocuité. Ces souches sont S. salivarius S7-1, S3-12 et S6-4.

Nous avons choisi des bactéries indicatrices pour leur proximité phylogénique plus ou

moins grande avec S. salivarius, et pour leur innocuité.

1. Activité inhibitrice de Streptococcus salivarius sur

d’autres espèces de bactéries. 1.1. Étude du spectre de l’activité inhibitrice de S. salivarius

1.1.1. Étude de l'activité inhibitrice des métabolites de

S. salivarius: Filtres et stries 1er jour :

Sur milieu M17 soft coulé en boite de Pétri déposer un filtre -Sartorius Stedim- au

bord de la boite.

A partir d’une culture liquide de S. salivarius en phase exponentielle, prélever 150 µl,

et centrifuger à 4000 tours pendant 5 min. Récupérer le culot dans 175 µl de milieu

M17 liquide.

Ensemencer les filtres avec 150µl de cette préparation (sans déborder).

Incuber les boites à 37°C (à 42°C pour les souches témoin utilisées) pendant 24h.

Réaliser l’expérience pour les 3 souches de S. salivarius, et les souches de :

S. thermophilus LMD9 (témoin positif connu pour sa forte activité inhibitrice)

S. thermophilus CNRZ 1066 (témoin négatif connu pour sa faible activité inhibitrice)

2ème jour :

Retirer les filtres ensemencés la veille. Ensemencer en stries de l’extérieur vers

l’intérieur les différentes bactéries indicatrices (Figure 1).

Incuber à 37°C pendant 24h.

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Figure  1  :  Schéma  représentant  le  plan  des  stries  sur  boite  vu  de  dessus.   1.1.2. Étude de l'activité inhibitrice de S. salivarius en situation

de compétition: Multi-couches 1er jour :

A partir d’une culture liquide (ensemencer à partir de 10-6 pour S. salivarius S7-1 et

S. salivarius S6-4 sauf S. salivarus S3-12, prendre 10-7) en phase stationnaire de

Streptococcus salivarius, prélever 100µl et ensemencer 2ml de milieu M17 soft en

surfusion. Bien agiter et les verser sur la couche de M17 solide préalablement coulée dans des

mini boites de Pétri (Figure 2).

Homogénéiser, incuber 24h à 37°C.

2ème jour :

Ensemencer 2ml de Milieu M17 soft avec 150µl de culture liquide de Bactéries

indicatrices (Escherichia coli, Lactobacillus lactis cremoris, Streptococcus

thermophilus)

Agiter, verser sur la couche de S. salivarius coulée la veille.

Homogénéiser, incuber 24h à température optimale de chaque souche (E. coli à 37°C,

L. lactis cremoris 30°C, S. thermophilus à 42°C)

> réaliser l’expérience en triplicata pour chaque souche indicatrice.

Bactériesindicatrices:    1  Bacillus  subtilis  2  Escherichia  coli  3  Streptococcus  thermophilus  LMG  18311  4  Lactococcus  lactis  MG  5  Lactococcus  lactis  cremoris    Étalement  sur  filtre  de  :  S.  salivarius  S6-­‐4;  S7-­‐1;  S3-­‐12  S.  thermophilus  LMD9  (témoin  positif)  S.  thermophilus  CNRZ  1066  (témoin  negatif)        

1  

2  

3  

4    

5  

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M17 soft+bactérie indicatrice

M17 soft+ S. salivarius

M 17 solide Figure 2 : schéma de l’ensemencement des boîtes multi-couches

Bactéries cibles:

Escherichia coli

Streptococcus thermophilus LMG 18311 (témoin positif : souche productrice de

bactériocines)

Lactococcus lactis cremoris

1.2. Recherche de gènes de régulation de la production de bactériocines chez S. salivarius 1/ Buts

Nous avons voulu vérifier par PCR la présence de gènes permettant et/ou activant la

synthèse de bactériocines chez S. salivarius, pour cela nous avons effectué cette

expérience avec 4 souches : 3 souches de S. salivarius (7-1, 6-4 et 3-12) et la souche

S. thermophilus LMD9 qui sert de témoin positif comme nous savons qu'elle libère

des bactériocines. Nous comptons ainsi observer un profil ressemblant entre la

migration de l'ADN ciblé par la PCR entre LMD9 et une ou plusieurs des souches de

S. salivarius.

Pour les amorces, nous avons utilisé 4 couples : ThermA (r et f), TepA (r et f), BlpU

(r et f) et BlpuK/BlpD, chacune de ces amorces cible une séquence dans le génome de

S. thermophilus qui contient un gène de synthèse ou d’activation de bactériocine et

dont on connait la taille.

2/Protocole

1er jour :

-Nous avons utilisé une micropipette (20µL) pour placer dans des tubes à PCR 1 µL

des cultures des différentes souches étudiées. Les cultures avaient été ré-ensemencé à

la dernière séance en milieu M17 liquide.

-Nous avons utilisé 1µL d’eau pure comme témoin négatif.

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-Nous avons ensuite ajouté dans chaque tube : 1µL de dNTP, 10µL d'eau et 2,5µL de

tampon.

-Ensuite, nous avons rajouté l'amorce ThermA dans les cinq puits qui lui étaient

attribué puis nous avons fait de même avec les trois autres couples d'amorces (5µL

des deux amorces).

-Nous avons utilisé une Taq polymérase (0,5µL).

2ème Jour :

- Après la PCR, nous sommes passés à l'électrophorèse sur gel d'agarose. Nous avons

placé les produits de PCR des amorces BlpU, ThepA et ThermA sur le gel d'agarose à

2% et les amorces BlpD/BlpuK sur le gel d'agarose à 1%, le gène ciblé par ces

amorces étant bien plus gros que les autres et donc plus lourd. De plus, nous avons

rajouté du marqueur de taille (5µL), entre les amorces du gel à 2% et à coté de

l'amorce sur le gel à 1%.

- Après la migration, nous avons récupéré les deux gels d'agarose et nous les avons

observé aux UV et photographié le résultat de la migration.

1.3. Extraction de bactériocines chez S. salivarius On prend des cellules en phase stationnaire pour leur production de bactériocines plus

importante qu’en phase exponentielle (Dortu 2008).

Purification :

- Centrifuger 50ml de culture en phase stationnaire (3 souches de S. salivariuset

témoin négatif : S. thermophilus CNRZ 1066 et témoin positif : S. thermophilus

LMD9) à 5000 rpm pendant 15min à 4°C.

- Répartir dans 2 tubes de 50ml : 20ml de surnageant et y ajouter 10ml de

chloroforme.

- Agiter vigoureusement pendant 45min.

- Centrifuger pendant 20min.

Dénaturation :

- Mettre 40µl d’échantillon (précipité, surnageant) après centrifugation dans des tubes

de PCR, lui ajouter 10µl de bleu dépôt.

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- Dans un thermocycleur : chauffer à 95°C pendant 5 min.

- Déposer les échantillons sur gel d’électrophorèse et observer le gel aux UV.

2. Activité acidifiante de Streptococcus salivarius sur son milieu Afin de démontrer l’acidité provoquée par les souches de S. salivarius, nous suivons

la variation du pH dans le bouillon M17 sans glycérophosphate (qui a un pouvoir

tampon). Les pH initial et final sont mesurés à l’aide d’un pH mètre.

2.1. Étude quantitative de l’acidification du milieu à pH initial = 7

par S. salivarius - Le pH initial correspond au pH du bouillon M17 sans inoculum (sans bactérie) qui

est égale à pH=7.

- Ensemencer le milieu avec 1 ml d’inoculum de S. salivarius (chaque souche

ensemencée dans trois tubes séparément)

- Refermer le tube ensemencé et l’incuber à 37°C pendant 48h.

- Le pH final est le pH mesuré après l’incubation de chacune des souches de

S. salivarius testée cultivée dans le bouillon M17 spécifique à sa croissance pendant

24 heures à 37ºC.

2.2. Étude quantitative de l’acidification du milieu à pH initial = 5,5

par S. salivarius Les pH initial et final ont été mesurés à l’aide d’un pH mètre.

- Ensemencer le milieu avec 1 ml d’inoculum de S. salivarius (chaque souche

ensemencée dans trois tubes)

- Refermer le tube ensemencé et incuber à 37°C pendant 48h.

- Le pH final est le pH mesuré après l’incubation de chacune des souches de

S. salivarius testée cultivée dans le bouillon M17 spécifique à sa croissance pendant

24 heuresà 37ºC.

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III/ Résultats 1. Activité inhibitrice de Streptococcus salivarius sur

d’autres espèces de bactéries. 1.1. Étude du spectre de l’activité inhibitrice de S. salivarius

1.1.1. Étude de l'activité inhibitrice des métabolites de

S. salivarius: Filtres et stries

 Figure 3 : isolement de bactériocines produites par S. salivarius sur filtres Sartorius (emplacement indiqué par un cercle en pointillés gris) et milieu M17 solide incubées 24h :(A) Témoin positif S. thermophilus LMD9, (B) S. salivarius S7-1, (C) S. salivarius S3-12, (D)S. salivarius S6-4.Inhibition de la croissance de bactéries indicatrices ensemencées en stries et incubées 24h : (1) L. lactis cremoris, (2) L. lactis MG, (3) S. thermophilus LMG 18311, (4) E. coli, (5) B. subtilis.

Le témoin positif S. thermophilus LMD9 montre une faible inhibition de L. lactis

cremoris (Figure 3, A) ; une inhibition moyenne de E. coli et de B. subtilis ; une

bonne inhibition de L. lactis MG et de S. thermophilus LMG 18311.

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Le témoin négatif S. thermophilus CNRZ 1066 a été contaminé durant

l’ensemencement des stries et n’est donc pas exploitable.

S. salivarius S3-12 montre une activité inhibitrice sur toutes les souches indicatrices

alors que S7-1 montre une faible activité inhibitrice hormis sur L. lactis MG et S.

thermophilus LMG 18311. S. salivarius S6-4 montre quant à elle des niveaux

d’inhibition intermédiaires avec toutefois une bonne inhibition de la croissance de L.

lactis MG et S. thermophilus LMG 18311.

Nous en déduisons suite à cette expérience que S. salivarius S3-12 présente l’activité

inhibitrice la plus forte et le spectre le plus large.

1.1.2. Étude de l'activité inhibitrice de S. salivarius en situation

de compétition: Multi-couches Nous avons observé une forte activité inhibitrice des souches de Streptococcus

salivarius S3-12 sur la souche de Lactococcus lactis cremoris testée (Figure 4 et

Table 1), et une activité moindre sur la souche d’E. coli ; par contre elle n’avait aucun

effet sur la souche de S. thermophilus LMG 18311 (témoin négatif).

La souche de S. salivarius S7-1 présente une activité inhibitrice sur la souche de

L. lactis cremoris et E. coli, mais elle est sans effet sur S. thermophilus LMG 18311.

L’expérience menée avec S. salivarius S6-4 n’a montré aucune activité inhibitrice sur

les différentes souches testées.

Remarque :

Lors de l’observation des résultats de cette expérience ; nous avons observé sur la

boite de S. salivarius S7-1/L. lactis cremoris une seule zone d’inhibition.

Les résultats de cette expérience montrent que la souche de S. salivarius S3-12 produit

des composés inhibiteurs qui agissent sur L. lactis cremoris ; par contre elle n’a eu

aucun effet sur S. thermophilusLMG 18311 qui est une souche productrice de

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bactériocines, ceci peut être du à antagonisme entre les composés produits pas les

deux souches.

Figure 4 : exemple de résultats. (A) absence d’inhibition entre S. salivarius S7-1 et S. thermophilus. (B) forte inhibition entre S. salivarius S3-12 et L. lactis cremoris.

Table 1 : interprétation des résultats de l’expérience Multi-couches avec les souches de Streptococcus salivarius.

E. coli L. lactis cremoris S. thermophilus

S. salivarius S3-12 + +++ -

S. salivarius S7-1 + + -

S. salivarius S6-4 - - - (+++) inhibition forte, (+) inhibition faible mais significative, (-) pas d’inhibition.

La souche de S. salivarius S3-12 semble produire de composés à activité inhibitrice

agissants sur nos souches indicatrices.

La souche S6-4 n’a montré aucune activité inhibitrice vis-à-vis des différentes souches

testées, nous en déduisons qu’elle ne produit pas de composés inhibiteurs, du moins

ils n’ont pas d’effet sur les bactéries indicatrices.

A   B  

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1.2. Recherche de gènes de régulation de la production de

bactériocines chez S. salivarius Avec l'amorce ThermA, on n'obtient pas de résultat significatif (figure 5 A). A part

d'énormes bandes de moins de 75pb, il n'y a rien d'autre et donc pas de fragment

d'environ 178pb, comme attendu. On n'a rien obtenu non plus avec LMD9.

Figure 5 A : résultats de migration de la PCR par les amorces ThermA, TepA et BlpU.

Figure 5 B : résultats de migration de la PCR par les amorces BlpuK/BlpD.

L'amorce TepA a donné de grandes bandes de moins de 75pb mais également une

bande pour la souche S6-4 de 350pb environ, elle ne correspond pas à la taille attendue

mais s'en rapproche.

L'amorce BlpU n'as pas montré de bandes de 188pb mais une bande de 1000pb pour

LMD9 et une de 1200pb pour la souche S6-4. Il y a également une bande de 800pb

environ qui se retrouve pour toutes les souches et même pour l'eau.

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Enfin, les amorces BlpuK et BlpD ont donné de grandes bandes à moins de 200pb et

une bande à 1200pb pour la souche S6-4, plutôt que le fragment de 705pb attendu

(Figure 5 B).

L'expérience avec les amorces ThermA n'a rien donné, aucun fragment qui se détache

des autres : l'amas d'ADN de moins de 75pb n'est pas interprétable.

Celle avec Tep A est plus intéressante, elle montre que la souche S6-4 a un fragment

de 350pb environ. Cela ne correspond pas, apparemment, à au fragment recherché

avec cette amorce, mais une différence de migration dû au gel ou au fragment lui-

même est envisageable, l'écart de taille observé n'étant pas très grand. Ainsi, on peut

dire que la souche S6-4 a peut-être le gène de production de bactériocine ciblé par

l'amorce TepA.

Cela se remarque aussi avec le couple d'amorces BlpuK/BlpD où la souche S6-4 ne

présente pas de fragment de 705pb comme cela est attendu, mai une bande de 1200pb.

La différence étant faible, cela montre peut-être la présence du gène ciblé par

BlpuK/BlpD.

L'expérience avec BlpU, elle, montre une bande qui se retrouve pour toutes les

souches et pour l'eau. Si l'on retrouve une bande avec l'eau, alors qu'elle ne doit pas

contenir d'ADN, cela montre que les puits des amorces BlpU ont été contaminés et

que l'on voit là un fragment d'ADN d'un contaminant. A part cela, on retrouve ces

deux fragments pour LMD9 et la souche S6-4, bien qu'ils ne correspondent

apparemment pas au fragment attendu (188pb), le fait de retrouver chez LMD9 un

fragment de taille presque identique que celui vu pour la souche S6-4 confirme que

cela doit être le fragment recherché que l'on a retrouvé sur LMD9 (témoin positif) et

sur la souche S6-4.

1.3. Extraction de bactériocines chez S. salivarius

Le profil du témoin positif S. thermophilus LMD9 montre deux bandes bien marquées

et de taille différente et une bande moins intense assez proche de l’une des deux

Page 17: Rapport d'étude sur le potentiel probiotique de Streptococcus salivarius

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bandes intenses (Figure 6). Il y a aurait donc au moins deux séquences peptidiques

isolées.

Figure 6 : gel SDS-PAGEde bactériocines-like préparées avec la procédure d’extraction au chloroforme. (1066) témoin négatif S. thermophilus CNRZ 1066, (LMD9) témoin positif S. thermophilus LMD9, (S6-4) S. salivarius S6-4, (S3-12) S. salivarius S3-12, (S7-1) S. salivarius S7-1.

Le profil du témoin négatif S. thermophilus CNRZ 1066 montre deux bandes de faible

intensité.

Le profil de S. salivarius S6-4 ne présente pas de bandes d’intensité significative.

Le profil de S. salivarius S3-12 présente trois bandes intenses dont deux sont groupées

et correspondent à une bande du témoin positif.

Le profil de S. salivarius S7-1 présente trois groupes de bandes d’intensité moyenne.

Les différentes souches de S. salivarius ne produisent pas les mêmes séquences

polypeptidiques et n’en produisent pas les mêmes quantités. S. salivarius S6-4 ne

produit pas les polypeptides recherchés. Nous pouvons néanmoins conclure que

S. salivarius S3-12 et S7-1 produisent des séquences qui laissent présager la production

de bactériocines similaires à celles du témoin positif.

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2. Activité acidifiante de Streptococcus salivarius sur son milieu

Nous observons une acidification du milieu dans tous les cas et on atteint un pH final

autour de 4 pour chaque souche, aussi que le pH final est plus faible lorsque le pH

initial est 7 que lorsqu’il est de 5,5 (Figure 7).

 Figure  7  :  mesure  du  pH  après  48h  sur  M17  liquide  avec  un  pH  initial  de  7  et  de  5,5.  (S6-­‐4)  S.  salivarius  S6-­‐4,  (S7-­‐1)  S.  salivarius  S7-­‐1,  (S3-­‐12)  S.  salivarius  S3-­‐12,  avec  barres  d’erreur  standard.  

La modification du pH initial à chaque expérience pour les différentes souches testées

montre qu’elles ont un potentiel d’acidification du milieu pouvant être exploité.

La souche S3-12 semble être la souche avec le potentiel d’acidification le plus élevé,

surtout quand elle est ensemencée au départ à un pH=7, ce potentiel peut être due à

son activité métabolique (fermentation du lactose en acide lactique).

Par ailleurs, la souche S7-1 semble avoir un potentiel d’acidification moindre,

notamment dans un milieu à pH initial de 5,5.

Pour déterminer si les souches avaient un effet différent sur le pH, nous avons

effectué des tests statistiques.

3,8 3,85 3,9

3,95 4

4,05 4,1

4,15 4,2

4,25 4,3

pH 7 pH 5,5 pH 7 pH 5,5 pH 7 pH 5,5

S6-4 S7-1 S3-12

pH final

Page 19: Rapport d'étude sur le potentiel probiotique de Streptococcus salivarius

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Comme nous avions trois échantillons, nous avons mené un test de Kruskal-Wallis

pour déterminer s’il y a une différence significative entre un et les autres :

Après avoir placé les valeurs des trois échantillons, on obtient les moyennes des rangs

pour chacun. On a un indice statistique (H) de 14. A coté, d'après la table du Khi2, on

obtient une valeur du c de 5,991, avec un ddl égal à 2 et un p de 0 ,05.

H étant supérieur au c, on refuse l'hypothèse nulle donc il y a une différence

significative entre un des échantillons et les deux autres.

Pour déterminer quel est l'échantillon différent, on fait un test de comparaisons

multiples avec les trois échantillons.

Test sur les trois couples d'échantillons possibles, avec un p de 0,05 :

-6-4/7-1 : Rm(différence des rangs)=5, indice statistique=6,7171 donc pas de

différence significative.

-6-4/3-12 : Rm=6,5, indice=6,7171 donc pas de différence significative (mais très

proche du contraire).

-7-1/3-12 : Rm=11,5, indice=6,7171 donc une différence significative.

L'échantillon S7-1 ou S3-12 semble présenter une différence avec les deux autres,

peut-être plus le 3-12.

Pour les départager, on fait les même tests mais avec un p de 0,1:

-6-4/7-1 : Rm=5, indice 5,964 donc pas de différence significative.

-6-4/3-12 : Rm=6,5, indice 5,964 donc une différence significative.

-7-1/3-12 : Rm=11,5, indice 5,964 donc une différence significative.

L'échantillon 3-12 présente une différence entre ses valeurs et celles des deux autres

échantillons.

La souche 3-12 acidifierait plus son milieu, avec un risque d'erreur de 10%.

pH de départ :

Pour vérifier si le ph de départ influe sur le ph final après cultures, on a fait un test de

Mann-Whitney avec l'échantillon A, pH 5,5 et l’échantillon B, pH 7 (9 valeurs

chacun)

On a donc obtenu Ua=24 et Ub=57, on a choisi Ua pour valeur du U donc 24.

Sur la table de Mann-Whitney, avec deux échantillons à 9 et un p de 0,05 par défaut,

on a obtenu un C de 17.

Page 20: Rapport d'étude sur le potentiel probiotique de Streptococcus salivarius

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Comme U est supérieur à c, Ho est accepté donc, à 5% de risque d'erreur, il n'y a pas

d'impact du pH de départ sur les pH finaux.

La modification du pH initial à chaque expérience pour les différentes souches testées

montre qu’elles ont un potentiel d’acidification du milieu pouvant être exploité.

La souche S3-12 semble être la souche avec le potentiel d’acidification le plus élevé,

surtout quand elle est ensemencée au départ à un pH=7, ce potentiel peut être du à son

activité métabolique (fermentation du lactose en acide lactique).

Par ailleurs, la souche S7-1 semble avoir un potentiel d’acidification moindre,

notamment dans un milieu à pH initial de 5,5.

Page 21: Rapport d'étude sur le potentiel probiotique de Streptococcus salivarius

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IV/ Conclusion À travers nos expériences, nous avons mis en évidence l’activité inhibitrice de

Streptococcus salivarius et son activité acidifiante. Ces activités sont potentiellement

exploitables dans le développement d’un probiotique intestinal. Parmi les souches

testées, S. salivarius S3-12 montre la plus forte activité inhibitrice sur le plus grand

nombre de bactéries indicatrices, et la plus forte acidification du milieu. Nous avons

également pu mettre en évidence une production de bactériocines, molécules

antibiotiques en vogue dans le domaine des biotechnologies modernes. Le fait que

nous n’ayons pas mis en évidence de locus lié aux bactériocines dans le génome de

S3-12 montre que des recherches sont encore à mener sur cette souche.

À la suite de ces expériences préliminaires, le travail de développement du

probiotique nécessiteront beaucoup de temps puisqu’il faudra démontrer la capacité

de S3-12 à coloniser l’intestin afin qu’elle prodigue ses effets bénéfiques sur la durée. Il

faudra enfin trouver un moyen de l’absorber qui maximisera ses effets.

Concernant le nom du produit, la troisième et la douzième lettre de l’alphabet sont C

et L. La souche S3-12 donne ainsi SCL : Solution Control Light.

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V/ Bibliographie http://brccbio205sp11.blogspot.fr/2011/07/natural-occurring-cavity-fighters.html consulté le 30/09/2013 Cohen-Hadria  A. 2010. Les probiotiques: quelles perspectives en odontologie?. Thèse d'exercice : Chirurgie dentaire : Paris 7. Corrieu G. Luquet F.-M. 2008. Bactéries lactiques : De la génétique aux ferments. Collection sciences et techniques agroalimentires. Ed. TECH & DOC. Paris-France.  Dartu C ; Thonart P. Les bactériocines des bactéries lactiques : Caractéristiques et intérêts pour la bioconservation des sols. Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2009 13(1), 143-154. De Vos P ; Boone D. R. ; Garrity G. M. 2011. Bergey's Manual of Systematic Bacteriology: Volume 3: The Firmicutes. 2e ed. Springer. New-York- USA. Leyral G ; Vierling E. 2007. Microbiologie et toxicologie des aliments: Hygiène et sécurité alimentaires. 4e ed. Reuil-Malmaison. Bordeaux-France. Prescott L.M; Harley J.-P; Klein D. A. 2003. Microbiologie. 2e ed. de boek. Bruxelles- Belgique. Pp. 702. Wilson M; et al. Clinical and Laboratory Features of Streptococcus salivariusMeningitis: A Case Report and Literature Review. Clin Med Res. Février 2012. 10(1) : 15-25.