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Rapport du FMI No. 16/261 © 2017 Fonds monétaire international GUINÉE CONSULTATIONS DE 2016 AU TITRE DE L’ARTICLE IV — COMMUNIQUÉ DE PRESSE ; RAPPORT DES SERVICES DU FMI ; ET DÉCLARATION DE L’ADMINISTRATEUR POUR LA GUINÉE Dans le cadre des consultations de 2016 au titre de l’article IV, les documents ci-après ont été publiés et sont inclus dans le présent dossier : Un communiqué de presse résumant les avis du Conseil d’administration exprimés le 22 juillet 2016, lors de l’examen du rapport des services du FMI qui a marqué l’achèvement des consultations au titre de l’article IV avec la Guinée. Le rapport des services du FMI établi par une équipe des services du FMI pour être soumis à l’examen du Conseil d’administration le 22 juillet 2016. Ce rapport a été établi à l'issue des entretiens qui ont pris fin le 5 mai 2016 avec les autorités guinéennes sur l'évolution et les politiques économiques. La rédaction du rapport, qui repose sur les informations disponibles au moment de ces entretiens, a été achevée le 6 juillet 2016. Une annexe d’information préparée par les services du FMI. Une déclaration de l’Administrateur pour la Guinée. La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services du FMI et autres documents publiés, d’informations délicates au regard des marchés et d’informations qui divulgueraient de façon prématurée les intentions de politique économique des autorités. Ce rapport peut être obtenu sur demande à l’adresse suivante : International Monetary Fund Publication Services PO Box 92780 Washington, D.C. 20090 Téléphone : (202) 623-7430 Fax : (202) 623-7201 Courriel : [email protected] Internet : http://www.imf.org Prix : 18,00 dollars l’exemplaire imprimé Mars 2017

Rapport du FMI No. 16/261 GUINÉE - …images.mofcom.gov.cn/gn/201711/20171110000535782.pdf · Communiqué de presse n°16/359 POUR DIFFUSION IMMÉDIATE 22 juillet 2016 Le Conseil

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  • Rapport du FMI No. 16/261

    2017 Fonds montaire international

    GUINE CONSULTATIONS DE 2016 AU TITRE DE LARTICLE IV

    COMMUNIQU DE PRESSE ; RAPPORT DES SERVICES DU FMI ;

    ET DCLARATION DE LADMINISTRATEUR POUR LA GUINE

    Dans le cadre des consultations de 2016 au titre de larticle IV, les documents ci-aprs ont t publis

    et sont inclus dans le prsent dossier :

    Un communiqu de presse rsumant les avis du Conseil dadministration exprims le

    22 juillet 2016, lors de lexamen du rapport des services du FMI qui a marqu

    lachvement des consultations au titre de larticle IV avec la Guine.

    Le rapport des services du FMI tabli par une quipe des services du FMI pour tre soumis

    lexamen du Conseil dadministration le 22 juillet 2016. Ce rapport a t tabli l'issue des

    entretiens qui ont pris fin le 5 mai 2016 avec les autorits guinennes sur l'volution et les

    politiques conomiques. La rdaction du rapport, qui repose sur les informations disponibles au

    moment de ces entretiens, a t acheve le 6 juillet 2016.

    Une annexe dinformation prpare par les services du FMI.

    Une dclaration de lAdministrateur pour la Guine.

    La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services du FMI et

    autres documents publis, dinformations dlicates au regard des marchs et dinformations qui

    divulgueraient de faon prmature les intentions de politique conomique des autorits.

    Ce rapport peut tre obtenu sur demande ladresse suivante :

    International Monetary Fund Publication Services

    PO Box 92780 Washington, D.C. 20090

    Tlphone : (202) 623-7430 Fax : (202) 623-7201

    Courriel : [email protected] Internet : http://www.imf.org

    Prix : 18,00 dollars lexemplaire imprim

    Mars 2017

    mailto:[email protected]://www.imf.org/

  • Communiqu de presse n16/359

    POUR DIFFUSION IMMDIATE

    22 juillet 2016

    Le Conseil dadministration du FMI achve les consultations de 2016 au titre de

    larticle IV avec la Guine

    Le 22 juillet 2016, le Conseil dadministration du Fonds montaire international (FMI) a

    achev les consultations de 2016 au titre de larticle IV1 avec la Guine.

    Les rsultats conomiques obtenus par la Guine au cours des quatre dernires annes ont t

    largement infrieurs aux projections ambitieuses des autorits. Aprs des progrs en dbut de

    priode (2012-13), le pays a souffert de lpidmie bola, dune forte baisse des prix des

    produits de base et de lincertitude politique. La croissance conomique a atteint en moyenne

    1,8 % sur la priode 2012-15, soit un taux bien en de de celui des pays comparables, et le

    PIB par habitant a diminu selon les estimations, ce qui a probablement fait augmenter la

    pauvret.

    Lconomie se remet de lpidmie bola. La croissance devrait rebondir 3,7 % en 2016,

    du fait de laugmentation de loffre dlectricit grce au barrage hydrolectrique de Kaleta

    et dune forte augmentation de la production de bauxite. Linflation est passe 7,9 % en

    avril 2019, sous leffet de laugmentation de la demande intrieure et dun affaiblissement du

    taux de change. Le crdit bancaire au secteur priv a continu daugmenter rapidement, et les

    rserves ont augment pour se stabiliser 2,4 mois dimportations, aprs des baisses

    considrables en 2014-15.

    Les perspectives moyen terme sont favorables, mais restent exposs des risques. La

    croissance devrait atteindre en moyenne 4,5 % au cours des cinq prochaines annes, et

    linflation tomberait progressivement 5 % dici 2019. Le solde budgtaire de base devrait

    rester voisin de % du PIB, du fait de contraintes de financement et dune politique

    1 Conformment larticle IV de ses Statuts, le FMI procde, habituellement chaque anne, des consultations bilatrales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des donnes conomiques et financires, et sentretient avec les responsables nationaux de lvolution et des politiques conomiques du pays. De retour au sige, les membres de la mission rdigent un rapport qui sert de cadre aux dlibrations du Conseil dadministration.

    Fonds montaire international

    700 19th Street, N.W.

    Washington, D.C. 20431 USA

  • 2

    prudente de renforcement des rserves. Les principaux risques pesant sur les perspectives

    tiennent un ralentissement plus marqu de la croissance mondiale qui retarderait les projets

    miniers, une dtrioration de la scurit dans la rgion, une rsurgence de lpidmie

    bola et lincertitude politique.

    La stratgie conomique des autorits pour 2016-22, qui est en cours dtablissement, vise

    dbloquer une croissance gnralise et solidaire, porte par linvestissement dans

    llectricit, les routes et lagriculture. Le secteur priv jouerait aussi en rle, avec de

    nouveaux projets miniers, de nouvelles units de transformation des produits agricoles et de

    vastes projets de logements rsidentiels et de btiments administratifs sous la forme de

    partenariats public-priv.

    valuation par le Conseil dadministration2

    Les administrateurs saluent le redressement en cours de la Guine aprs lpidmie bola et les

    progrs accomplis par les autorits dans le cadre du programme appuy par le FMI, y compris un

    ajustement budgtaire nergique au premier trimestre de 2016. Nanmoins, lpidmie et la

    baisse des prix des produits de base ont provoqu un srieux choc socio-conomique. Les

    administrateurs prennent note de lintention des autorits de favoriser une croissance gnralise

    et damliorer les conditions de vie de la population en augmentant linvestissement public. Ils

    soulignent quil est ncessaire de prserver la viabilit des finances publiques et engagent

    mettre en uvre des rformes structurelles pour renforcer la rsilience et acclrer la croissance

    long terme et la rduction de la pauvret.

    Les administrateurs soulignent quil importe de mettre en uvre lajustement budgtaire prvu

    cette anne pour continuer de renforcer les amortisseurs budgtaires, notamment tant donn les

    risques budgtaires lis au secteur de lnergie. Ils soulignent quil est ncessaire de dgager un

    espace budgtaire pour les investissements prioritaires et les dpenses sociales en amliorant

    ladministration de limpt et la discipline fiscale, en exploitant le potentiel fiscal non ralis, en

    matrisant la masse salariale publique et les subventions nergtiques, en accroissant lefficience

    des dpenses publiques et en amliorant la gestion des finances publiques. Si de meilleurs

    services dinfrastructures peuvent contribuer acclrer la croissance, les administrateurs

    recommandent la prudence dans la mise en uvre de vastes investissements publics et engagent

    les autorits tenir compte du financement disponible et de la ncessit de mettre en place un

    processus solide de slection et de gestion des projets dinvestissement. Ils notent quil importe

    de limiter le recours aux financements non concessionnels, et salue cet gard lintention des

    autorits de chercher obtenir des financements concessionnels dans la mesure du possible. Les

    administrateurs engagent les autorits redoubler defforts pour renforcer la gestion de la dette et

    rduire les arrirs intrieurs.

    2 lissue des dlibrations, le Directeur gnral, en qualit de Prsident du Conseil dadministration, rsume les opinions des administrateurs, et le rsum est communiqu aux autorits du pays. On trouvera une explication des termes convenus utiliss communment dans le rsum des dlibrations du Conseil dadministration ladresse : http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm.

  • 3

    Les administrateurs souscrivent la politique montaire prudente qui vise accrotre la

    couverture des rserves de change et matriser linflation. Ils saluent les travaux effectus sur

    un projet de loi relatif la banque centrale dont lobjectif est de rduire la domination de la

    politique budgtaire sur la politique montaire et de faciliter la conduite de cette dernire, et

    encouragent les autorits prendre en considration les autres recommandations de la mise jour

    de lvaluation des sauvegardes. Ils saluent la rforme du systme de change et recommandent de

    passer aux phases suivantes de la rforme afin de corriger le dsalignement du taux de change qui

    subsiste. Ils notent que lassouplissement du taux de change moyen terme contribuera

    prserver la comptitivit et les rserves internationales.

    Les administrateurs appellent renforcer le contrle fond sur les risques dans le secteur

    financier et amliorer lintermdiation et linclusion financires. Ils attendent avec intrt la

    rforme de la stratgie nationale pour linclusion financire et un renforcement du rgime de lutte

    contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

    Les administrateurs soulignent quil importe de sattaquer aux obstacles structurels la

    croissance et la diversification. Ils saluent les efforts dploys par les autorits pour promulguer

    un nouveau code minier et rformer lagriculture. Ils les engagent achever les rformes prvues

    dans laccord appuy par la FEC et soulignent quil est ncessaire de continuer damliorer le

    climat des affaires, de renforcer la gouvernance et damliorer la fourniture des services publics.

  • 4

    Guine : principaux indicateurs conomiques, 201321

    2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

    Est. Prog. Proj. Proj.

    Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire

    Comptes nationaux et prix

    PIB prix constants 2,3 1,1 0,1 4,0 3,7 4,3 4,5 4,8 5,0 4,8

    Indice des prix la consommation (fin

    de priode) 10,5

    9,0 7,3 8,5 9,1 7,5 6,0 5,0 5,0 5,0

    Monnaie et crdit

    Avoirs intrieurs nets 14,4 20,6 31,2 4,8 4,3 6,6 4,5 4,3 3,9 3,5

    Crances nettes sur les

    administrations publiques 10,2

    7,5 17,2 -0,9 -0,9 1,8 -1,0 -1,0 -1,4 -0,9

    Crdit au secteur non public 9,7 13,7 10,8 5,7 5,1 4,8 5,5 5,3 5,3 4,4

    Masse montaire au sens large (M2) 14,1 12,3 20,3 11,0 11,2 18,9 11,2 7,7 14,8 12,2

    Secteur extrieur

    Rserves disponibles brutes (mois

    dimportations) 3,0

    3,7 2,1 3,0 3,0 3,2 3,4 3,7 3,8 4,0

    Solde des transactions courantes

    En pourcentage du PIB, sauf indication contraire

    Finances de ladministration centrale

    Total des recettes et dons 19,9 21,9 19,0 24,3 23,5 23,9 24,3 24,5 24,6 24,3

    Recettes 18,4 17,9 17,5 20,3 19,7 19,8 20,1 20,3 20,3 20,4

    Total des dpenses et prts nets 25,1 26,1 27,8 25,6 24,7 24,8 24,9 24,8 24,8 24,6

    Solde budgtaire global, dons

    compris -5,2

    -4,1 -8,7 -1,3 -1,2 -0,9 -0,6 -0,3 -0,2 -0,3

    Solde budgtaire de base -2,8 -6,4 -6,9 -0,4 -0,5 -0,7 -0,3 -0,2 -0,2 -0,3

    Comptes nationaux

    Formation brute de capital 20,3 9,3 10,2 20,6 16,9 16,5 16,5 16,5 16,5 16,5

    pargne 3,5 -8,0 -8,5 7,5 2,2 3,3 0,7 -1,4 0,4 -3,5

    Dette

    Dette publique extrieure, dont FMI 21,8 25,5 25,4 28,4 28,4 30,7 31,4 31,2 30,6 28,4

    Dette publique totale, dont FMI 41,9 43,1 49,1 44,7 48,6 48,1 46,4 44,4 42,1 38,6

    Programme tabli pour les sixime et septime revues de laccord FEC.

    En pourcentage de la masse montaire au sens large au dbut de la priode.

    En mois dimportations de lanne suivante, hors importations pour grands projets miniers financs sur ressources extrieures.

  • GUINE

    RAPPORT DES SERVICES DU FMI POUR LES CONSULTATIONS DE

    2016 AU TITRE DE LARTICLE IV

    PRINCIPAUX THMES

    Contexte : lconomie se remet des rpercussions de lpidmie dbola, mais affronte de graves

    turbulences imputables la baisse des cours des produits de base. La stratgie conomique des

    autorits pour 201622 repose sur dimportants investissements dans les secteurs de llectricit,

    des transports et de lagriculture et vise dverrouiller une croissance partage et diversifie.

    Aprs avoir en gnral stagn ces cinq dernires annes, le PIB par habitant devrait

    normalement augmenter de 1 % en moyenne par an au cours des cinq prochaines annes.

    Enjeu : les autorits devront obtenir des rsultats sur le plan socioconomique tout en

    prservant la viabilit budgtaire, renforant les rserves de la banque centrale et freinant

    linflation. cet effet, il faudra tablir un ordre de priorit pour les projets, mobiliser un

    financement suffisant et amliorer la gouvernance.

    Recommandations :

    Rquilibrer les finances publiques en 2016, en conformit avec lenveloppe de

    financement disponible.

    Calibrer le dficit budgtaire moyen terme sur le financement concessionnel disponible.

    Exploiter lassiette de la fiscalit foncire et immobilire et appliquer le mcanisme

    automatique de fixation des prix des carburants. Rationaliser les subventions de faon les

    rduire dun point de pourcentage du PIB et plafonner la masse salariale 6 % du PIB.

    tablir un ordre de priorit pour les projets dinvestissement et le financement

    concessionnel et appliquer la loi organique sur la gestion des finances publiques et le code

    des marchs publics.

    Donner suite aux recommandations de lvaluation des sauvegardes afin de renforcer

    lindpendance de la banque centrale. Mettre dfinitivement au point la rforme du

    march des changes de faon soutenir la souplesse du taux de change.

    Mettre dfinitivement au point le programme de rformes structurelles de laccord FEC et

    prparer une nouvelle srie de rformes dans les domaines de la finance inclusive, de

    lagriculture, de llectricit et de la justice afin de renforcer la comptitivit extrieure de la

    Guine, ainsi que sa capacit dadaptation aux chocs

    6 juillet 2016

  • GUINE

    2 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    Approuv par Abebe Aemro Selassie

    et Masato Miyazaki

    Une mission du FMI compose de MM. Wane (chef de mission) et

    Bouis et de Mmes Charry et Perinet (tous du Dpartement Afrique),

    ainsi que de MM. Petit (Dpartement des finances publiques) et

    Sulemane (Reprsentant rsident), a eu des entretiens avec les

    autorits Conakry, Guine, entre le 22 avril et le 5 mai 2016. Elle a

    rencontr Mme Kaba, Ministre de lconomie et des finances,

    M. Nab, Gouverneur de la banque centrale, dautres hauts

    responsables et des membres du Parlement, du monde des affaires

    et de la communaut des bailleurs de fonds, ainsi que des mdias.

    M. Yambaye, Administrateur pour la Guine, et MM. Bah et Alle, ses

    conseillers principaux, ont particip aux entretiens.

    TABLE DES MATIERES

    CONTEXTE ET VOLUTION RCENTE ___________________________________________________________ 4

    A. Une occasion manque _______________________________________________________________________ 4

    B. volution rcente de lconomie _____________________________________________________________ 7

    C. Excution du programme et risques __________________________________________________________ 9

    DISCUSSIONS SUR LES POLITIQUES CONOMIQUES : RPONDRE AUX BESOINS DE

    DVELOPPEMENT DANS UN CONTEXTE DE RESSOURCES FINANCIRES LIMITES _________ 16

    A. Priorits court terme : reconstituer les amortisseurs _______________________________________ 16

    B. Priorits moyen terme : un cadre daction lappui du dveloppement des services

    dinfrastructure et de la diversification de lconomie _____________________________________ 18

    C. Autres questions ____________________________________________________________________________ 27

    VALUATION PAR LES SERVICES DU FMI _____________________________________________________ 28

    ENCADRS

    1. Comment expliquer les mauvais rsultats de la croissance en Guine ________________________ 6

    2. Lorsque la crise est une chance _______________________________________________________________ 8

    3. Le plan de redressement post-Ebola, 201517 ______________________________________________ 12

    4. Le projet de barrage hydrolectrique de Souapiti ___________________________________________ 15

    5. Exploiter un potentiel fiscal considrable Un projet de rforme fiscale ____________________ 20

    6. Faire avancer le programme de rforme de la gestion des finances publiques ______________ 23

    7. Estimations de ladquation des rserves ____________________________________________________ 24

    8. Progrs de linclusion financire _____________________________________________________________ 26

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 3

    GRAPHIQUES

    1. Guine et pays comparables : indicateurs de dveloppement humain et

    dinfrastructures _________________________________________________________________________ 13

    2. volution conomique rcente ______________________________________________________________ 30

    3 Indicateurs budgtaires _____________________________________________________________________ 31

    4. Indicateurs de comptitivit _________________________________________________________________ 32

    5. Projections et rsultats Article IV 2012 ______________________________________________________ 33

    6. volution montaire et du secteur financier _________________________________________________ 34

    7. volution du secteur extrieur _______________________________________________________________ 35

    TABLEAUX

    1. Principaux indicateurs conomiques et financiers, 201321 _________________________________ 36

    2a. Oprations financires de ladministration centrale, 201320

    (en milliards de francs guinens) ________________________________________________________ 37

    2b. Oprations financires de ladministration centrale, 201320

    (en pourcentage du PIB) _________________________________________________________________ 38

    3a. Comptes de la banque centrale et des banques cratrices de monnaie, 201320 ___________ 39

    3b. Situation montaire, 201320 _______________________________________________________________ 40

    4. Balance des paiements, 201320 ____________________________________________________________ 41

    5. Besoins et sources de financement extrieur, 201320 ______________________________________ 42

    6. Indicateurs de solidit financire, 201015 ___________________________________________________ 43

    7. Critres de ralisation et objectifs indicatifs de laccord FEC 201516 ________________________ 44

    8. Repres structurels du programme appuy par la FEC pour 2016 ___________________________ 45

    9. Matrice dvaluation des risques _____________________________________________________________ 46

    ANNEXES

    I. tat davancement des principales recommandations formules loccasion des

    consultations de 2012 au titre de larticle IV ______________________________________________ 47

    II. valuation de la stabilit extrieure __________________________________________________________ 48

  • GUINE

    4 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    CONTEXTE ET VOLUTION RCENTE

    A. Une occasion manque

    1. Les consultations de 2012 au titre de larticle IV (AIV) avec la Guine avaient t tenues

    dans un climat et des perspectives favorables. la suite dune longue priode de gouvernance

    mdiocre, de faiblesse des capacits de ltat et dinstabilit politique, le pays est devenu lun des

    plus pauvres du monde, ne pouvant exploiter ses abondantes ressources naturelles, ni sortir de la

    fragilit. Les perspectives staient nettement amliores en 2011 avec linauguration du premier

    prsident dmocratiquement lu dans un contexte marqu par des cours levs, et en constante

    augmentation, des ressources naturelles guinennes (graphique 1 du texte). En outre, lattachement

    de ltat la stabilit conomique et aux mutations structurelles, laide des bailleurs de fonds, une

    forte propension investir dans le secteur minier afin de rpondre une demande croissante en

    provenance des pays mergents, des recettes exceptionnelles slevant 15 % du PIB (rglement

    dun litige propos de transactions sur lactif reprsent par le gisement de minerai de fer de

    Simandou) et un important allgement de dette au titre de linitiative PPTE/IADM sont autant de

    facteurs qui ont prpar le terrain en vue de dverrouiller des avantages socioconomiques

    considrables.

    Graphique 1 du texte. Guine : cours des produits de base : projections (Article IV) pour

    2012 et rsultats effectifs, 2009151

    (Minerai de fer, bauxite, alumine, or)

    Sources : base de donnes des PEM, National Minerals Information Center et calculs des services du FMI. 1 Donnes effectives pour 2009 et 2010.

    1500

    1700

    1900

    2100

    2300

    2500

    2700

    2900

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    Aluminium (effectif)

    Aluminium (dernier ARTIV 2012)

    Prix de l'aluminium

    (USD/tonne)

    40

    80

    120

    160

    200

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    Minerai de fer (effectif)

    Minerai de fer (dernier ARTIV 2012)

    Prix du minerai de fer

    (USD/tonne)

    0

    400

    800

    1200

    1600

    2000

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    Or (effectif) Or (dernier ARTIV 2012)

    Prix de l'or

    (USD/once)

    25

    30

    35

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    Bauxite (effectif) Bauxite (prvu en 2012)

    Prix du bauxite

    (USD/tonne)

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 5

    2. Cependant, les rsultats conomiques ont t en de des anticipations cause de

    facteurs intrieurs et extrieurs. Aprs une priode initiale de rsultats positifs (201213), la Guine

    a subi une srie de chocs qui ont frein la croissance, notamment les troubles politiques qui ont

    prcd les lections lgislatives de 2013 et llection prsidentielle de 2015, lpidmie dEbola et,

    plus rcemment, une forte chute des cours des produits de base. La croissance a t en moyenne de

    1,8 % en 201215 (tableau 1), soit un chiffre nettement infrieur celui des pays analogues

    (graphique 2 du texte), y compris ceux qui ont t confronts des chocs semblables. Selon les

    estimations, le PIB par habitant a diminu, provoquant vraisemblablement une augmentation de la

    pauvret1. Malgr dimportants investissements dans le secteur de lnergie, lapprovisionnement en

    lectricit et laccs aux servies deau reste faible. Si les mauvais rsultats de la croissance peuvent

    tre imputs pour lessentiel aux rpercussions des chocs, le report des dcisions visant

    dverrouiller le projet Simandou, des drapages dans laction des autorits et des retards dans

    lapplication des rformes structurelles ont aussi jou un rle (encadr 1).

    Graphique 2 du texte. Guine et pays comparables : croissance moyenne du PIB rel,

    201215

    (En %)

    Sources : PEM ; autorits guinennes ; estimations des services du FMI.

    1 La pauvret tait estime 55,2 % en 2012. Aucune enqute auprs des mnages n'a t mene depuis.

    0

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    Afrique

    subsaharienne

    Afrique

    subsaharienne

    (exp. produits

    base)

    Sierra Leone Libria Guine (Article

    IV 2012)

    Guine (eff.)

  • GUINE

    6 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    Encadr 1. Comment expliquer les mauvais rsultats de la croissance en Guine

    Selon les estimations, la production en 2016 a t infrieure de 22 % celle dont faisait tat les projections lors

    des dernires consultations au titre de larticle IV. Lpidmie dbola et la chute de des cours des produits de base

    ont certes t des chocs exognes, mais les retards dans lapplication des rformes structurelles, les ngociations

    interminables pour dbloquer le projet Simandou et les drapages dans laction des autorits ont aussi jou un

    rle.

    On estime quenviron la moiti des rvisions des prvisions du PIB est due au retard pris dans la mise en valeur du

    gisement de minerai de fer de Simandou. En 2011, les autorits avaient sign avec Rio Tinto un accord en vue

    damorcer les exportations de minerai de fer

    avant la fin de 2015. Cependant, alors que les

    ngociations sur les conditions de la transaction

    tranaient en longueur (ligne de chemin de fer

    transguinenne de 660 km, participation

    majoritaire dans les infrastructures, rle de

    facilitateur de l'tat, etc.), les cours du minerai

    de fer sont tombs en 2014 en-de du seuil de

    rentabilit (estim environ 70 dollars la tonne).

    Lintrt manifest par les investisseurs a

    galement flchi en raison du ralentissement de

    la croissance dans les pays mergents et d'une

    aggravation du risque pays, mettant ainsi fin

    aux possibilits qui existaient en 2011. En mai

    2016, Rio Tinto a annonc une profonde

    rduction des effectifs affects au projet aprs

    la publication de son tude de faisabilit

    bancable, le cot du projet atteignant 18

    milliards de dollars. Il sera difficile de mener

    bien le projet dans les conditions actuelles du

    march, moins que de nouvelles mesures

    (voies dexportation plus courtes par exemple)

    ne soient prises pour en abaisser le cot.

    Lentre en exploitation en 2016 de deux autres

    projets de classe mondiale et lintention de la

    Chine de rduire ses capacits annuelles de

    production dacier limitent encore les

    perspectives de ralisation du projet moyen

    terme. La baisse des cours des produits de base

    aura aussi des rpercussions sur les autres

    projets miniers et aucun des projets dont la

    ralisation tait prvue lors des consultations de

    2012 au titre de larticle IV nest devenu oprationnel.

    Les efforts visant amliorer la comptitivit de lconomie ont galement tard suivre. Malgr de premires

    avances dans les rformes structurelles (annexe I), le processus sest ralenti, les capacits dabsorption tant

    limites et le cadre institutionnel fragile. Les rsultats obtenus dans lapplication du programme de rformes

    structurelles au titre de laccord FEC ont t aux mieux ingaux. La Guine na pas progress depuis 2002 dans la

    notation CPIA (infrieure la moyenne de lIDA pour lAfrique subsaharienne), les indicateurs Doing Business

    restent mdiocres (165e rang sur 189 pays) et, ces deux dernires annes, elle sest classe au dernier rang dans

    lindice de comptitivit du Forum conomique mondial. Laccs la finance, la corruption, linstabilit de laction

    des autorits et une main-duvre insuffisamment duque sont considrs comme tant les principaux obstacles

    pour les affaires (graphique 4).

    Guine : Facteurs expliquant la croissance plus faible

    (En pourcentage)

    Source : autorits guinennes; services du FMI.

    Prix du Minerai de fer

    (Indice, Jan. 2012 = 100)

    Source : FMI.

    -10.9

    -6.2

    -3.7

    -1.2

    -25

    -20

    -15

    -10

    -5

    0

    Prix des produits

    de base

    Autres

    bola

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    110

    120

    Jan-

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    Avr

    -16

    Jul-

    12

    Oct

    -12

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    Oct

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    Jul-

    15

    Oct

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    Jan-

    16

    Avr

    -16

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 7

    B. volution rcente de lconomie

    3. Lconomie se remet des rpercussions de lpidmie dEbola (tableau 1)2.

    LOrganisation mondiale de la sant a dclar la fin de la maladie virus Ebola le 1er juin 2016, soit

    42 jours aprs le dernier cas confirm. Cette maladie a caus 2.544 dcs et a eu des retombes

    socioconomiques dvastatrices (Rapport du FMI n 16/95). Selon les projections, la croissance

    devrait rebondir pour atteindre 3,7 % en 2016 sous leffet dune augmentation des

    approvisionnements en lectricit en provenance du barrage de Kaleta (240 MW), dune hausse

    rapide de la production de la socit de bauxite qui est entre en exploitation en 2015 (encadr 2),

    et de lexcution de contrats de construction (15 % du PIB) signs en 20142015. Tire par la vigueur

    de la demande intrieure et la faiblesse du taux de change, linflation est passe 7,9 % en avril. Le

    crdit bancaire au secteur priv continue daugmenter des taux levs (24 % en termes annuels en

    avril 2016) et, aprs avoir accus des pertes importantes en 20142015, les volants de rserves se

    sont renforcs et stabiliss 2,4 mois dimportations.

    4. Les tensions sociopolitiques demeurent fortes. Les partis dopposition exigent la

    restructuration de la commission lectorale afin de la rendre plus indpendante avant les lections

    locales prvues pour le second semestre de 2016. Les syndicats ont organis des grves contre

    certains volets de la loi de finances de 2016, ainsi que pour obtenir une baisse des prix la pompe.

    Les dbats se poursuivent sur lintention quaurait le Prsident Cond de solliciter un troisime

    mandat malgr la constitution (qui ne prvoit que deux mandats). Enfin, les attentats au Mali, au

    Burkina Faso et en Cte dIvoire ont aggrav la situation scuritaire intrieure.

    5. Le gouvernement nomm en janvier 2016 prpare un ambitieux plan quinquennal.

    Les consultations au sein du gouvernement et avec les autorits et les autres parties prenantes ont

    abouti donner la priorit aux secteurs de llectricit et de lagriculture, ainsi qu un consensus sur

    les projets prioritaires moyen terme. Le Premier ministre a expos la stratgie conomique

    lAssemble nationale le 4 mai 2016 dans sa dclaration de politique conomique. Cette stratgie,

    qui prfigure le plan quinquennal attendu dici la fin de lanne, est plus ambitieuse que les

    prcdentes (DSRP et plan de redressement post-Ebola). Elle vise transformer la Guine en un

    pays mergent moderne grce de grands projets dinvestissement dans la production dlectricit,

    le rseau routier, lducation et la sant.

    6. Des risques court terme psent sur les perspectives. Les plus importants proviennent de

    graves sont les suivants : (i) lventuelle incapacit de raliser lajustement prvu pour 2016

    (tableau 2), ce qui se traduirait par un puisement des rserves internationales de la banque

    centrale, (ii) nouvelles baisses des cours des produits de base, qui pourraient compromettre les

    perspectives du secteur minier et (iii) une aggravation de linstabilit politique et du risque pays

    2 La Guine a t le premier pays o a t dclare larrt de la maladie virus Ebola la fin de 2015, mais

    sept nouveaux cas se sont produits la fin de mars et au dbut d'avril 2016. Le 1er juin, la fin de cette la maladie en

    Guine a t dclare pour la seconde fois.

    (continued)

  • GUINE

    8 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    avant les lections locales. Une rsurgence des cas dEbola pourrait galement mettre en pril les

    perspectives conomiques, tandis quune faiblesse continue des conomies avances (zone euro) ou

    mergentes (Chine) pourrait amener diffrer des projets dexpansion dans le secteur minier (de la

    SMB et de la CBG3, notamment) et le financement de projets publics dinfrastructure. Des risques

    pourraient aussi dcouler des effets potentiels de dgradation et de contagion que pourraient avoir

    les bouleversements scuritaires en Afrique du Nord, risques qui pourraient saggraver si les

    rformes structurelles restent au point mort, surtout dans le domaine de la GFP.

    Encadr 2. Guine : Lorsque la crise est une chance

    La Socit minire de Bok (SMB), socit

    en participation intgre verticalement qui

    se compose de lUMS de Guine

    (logistique), de la Winning Africa Port de

    Singapour (expdition) et du ShanDong

    Weiqiao Group (le plus grand producteur

    non tatique chinois daluminium) est le

    premier producteur de bauxite cr en

    Guine en 15 ans. Elle a commenc ses

    oprations en juillet 2015 aprs un

    investissement initial de 200 millions de

    dollars. La dcision dinvestissement a t

    dclenche par des facteurs intrieurs et

    extrieurs. Lembargo sur les exportations

    de minerai de bauxite dcrt par

    lIndonsie en 2014 et les restrictions

    environnementales imposes par lAustralie

    sur lexploitation de la bauxite ont amen

    la socit partenaire chinoise chercher

    dautres sources dapprovisionnement alors que le nouveau code minier de la Guine renforait la rentabilit

    des nouvelles entreprises minires. Daprs les projections, les exportations devraient atteindre 10 13

    millions de tonnes en 2016, ce qui ferait de la Guine le troisime producteur mondial de bauxite1. Si les

    projections initiales faisaient tat dune production de 410 000 tonnes par mois, la SMB a acclr son

    expansion et la production se chiffre 800 000 tonnes par mois en moyenne (grce en partie des facteurs

    saisonniers, la socit constituant des stocks avant la saison des pluies). La socit indique dans ses

    prvisions quen 2016, la production pourrait atteindre 13 millions de tonnes, nonobstant les contraintes de

    capacit et les tensions sur le front social. En outre, les perspectives du march de laluminium restent

    incertaines comme semblent lindiquer le surstockage signal en Chine, la reprise anticipe des exportations

    indonsiennes au second semestre de 2016 et le rcent embargo malaysien sur lexploitation minire de la

    bauxite (pour liminer les stocks et sattaquer aux dommages environnementaux).

    ______________________________

    Prix de l'aluminium

    (LME Spot, Indice, Janv. 2012 = 100)

    Source : FMI.

    1 La Guine se classe actuellement au cinquime rang aprs lAustralie, la Chine, le Brsil et la Malaisie.

    3 La Compagnie des bauxites de Guine, socit en participation runissant l'tat guinen, Alcoa et Rio Tinto, prvoit,

    dans le cadre d'un projet d'expansion de 752 millions de dollars, d'accrotre ses capacits de production de 40 %

    pour les porter 18,5 millions de tonnes par an d'ici 2018.

    60

    65

    70

    75

    80

    85

    90

    95

    100

    105

    Jan-1

    2

    Avr

    -16

    Jul-

    12

    Oct

    -12

    Jan-1

    3

    Avr

    -13

    Jul-

    13

    Oct

    -13

    Jan-1

    4

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    -14

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    14

    Oct

    -14

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    -15

    Jul-

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    Oct

    -15

    Jan-1

    6

    Avr

    -16

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 9

    C. Excution du programme et risques

    7. Les autorits adhrant aux mesures dajustement convenues pour excuter avec succs

    laccord appuy par la FEC. Afin de corriger les drapages qui ont provoqu des retards dans

    lachvement de la sixime revue, elles ont adopt un important ajustement budgtaire, ainsi quune

    rforme en profondeur du march des changes. Le dficit budgtaire se contractera, daprs les

    projections, 0,4 % du PIB en 2016, contre 7,1 % en 2015, les autorits ont laiss le taux de change

    se dprcier denviron 12 % depuis janvier et la mise en place dun nouveau mcanisme bilatral

    dadjudication des devises a permis dliminer la prime entre le taux de change officiel et ceux des

    bureaux. Selon des donnes prliminaires, tous les objectifs indicatifs de la fin de mars ont t

    largement dpasss, lexception de certaines dpenses prioritaires (tableau 5)4. Les objectifs prvus

    pour la fin de juin et de 2016 sont en bonne voie dtre respects si les risques budgtaires ( 9)

    sont pris en compte.

    8. Les autorits ont procd pendant le premier trimestre de 2016 un rquilibrage des

    finances publiques plus profond que celui envisag dans le programme. Le solde budgtaire de

    base a enregistr un excdent

    de 1,2 % du PIB (tableau 1 du

    texte), dpassant de 2,4 % du

    PIB lobjectif du programme,

    sous leffet des contraintes de

    financement. Les recettes ont

    t conformes lobjectif

    grce laugmentation des

    importations, un meilleur

    rendement de la TVA et une

    amlioration des efforts de

    recouvrement. cause des

    retards dans le financement

    extrieur et des difficults de

    reconduire le financement

    bancaire intrieur, les

    autorits ont toutefois

    comprim les dpenses, celles

    dinvestissement en

    particulier.

    4 Le repre structurel relatif l'audit des arrirs intrieurs la fin d'avril n'a pas t ralis, mais les perspectives

    d'application de cette mesure sont bonnes.

    (continued)

    Table du texte 1. Guine : Oprations de l'administration

    centrale, 2016T1

    (En pourcentage du PIB)

    Sources : Sources : autorits guinennes et calculs des services du FMI.

    1 Hors dons et prts projets.

    2 Y compris erreurs et omissions et diffrences comptables sur le

    financement de la banque centrale.

    Prog. Eff. Diff.

    Recettes et dons 5.1 4.4 -0.7

    Recettes 4.1 4.2 0.1

    Dons 1.0 0.2 -0.8

    Dpenses 5.7 3.2 -2.5

    Dont : biens et services 1.4 0.8 -0.6

    Investissement intrieur 1.5 0.5 -1.0

    Solde budgtaire de base -1.3 1.2 2.4

    Solde global -0.6 1.3 1.9

    Financement 1

    0.6 -1.3 -1.9

    Intrieur -0.2 -0.9 -0.7

    Extrieur 0.8 -0.1 -0.9

    Erreurs et omissions 2

    0.0 -0.3 -0.3

  • GUINE

    10 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    9. Le secteur de lnergie est la source de risques la plus importante pour le budget. La loi

    de finances de 2016 a t prpare en fonction de lhypothse que les cours du ptrole seraient de

    lordre de 35 40 dollars le baril. Les cours actuels dpassant nettement cette fourchette, des pertes

    de recettes devraient tre accuses si les prix la pompe restaient inchangs5. En outre, les autorits

    ont accru la capacit installe de production dlectricit thermique afin dassurer un

    approvisionnement constant en lectricit pendant la saison sche. Le cot total de la production

    dlectricit au rythme actuel augmenterait de 2,1 % du PIB en 2016, ce qui, si les tarifs ntaient pas

    relevs, se traduirait par une hausse des subventions ou des arrirs.

    10. Les autorits ont restreint la politique montaire pour atteindre lobjectif de la banque

    centrale sur les rserves internationales nettes (tableau 3). La BCRG a fait progressivement

    passer de 6,5 8,5 % le taux dintrt sur les titres de rgulation montaire (TRM), son nouvel

    instrument dabsorption de la

    liquidit, port son principal

    taux de refinancement, le taux

    des pensions, 12,5 %, contre

    11 %, et maintenu le

    coefficient de rserves

    obligatoires 18 %. Les TRM

    ont aid asscher lexcs de

    liquidit des banques qui

    stait dj contract lors de la

    dprciation du GNF au dbut

    de 20166. Par suite de ce

    resserrement de la liquidit,

    les taux dintrt sur les bons

    du Trsor ont augment de

    300 pb et les banques ont eu

    massivement recours aux

    mcanismes de refinancement

    de la BCRG, dont la fentre nocturne (graphique 3 du texte), pour ramnager leur liquidit en

    monnaie nationale.

    11. Les indicateurs de solidit financire se sont dgrads en 2015 en raison de la forte

    expansion du crdit lie au programme de prts garantis (tableau 6). Le ratio des prts

    improductifs a atteint en avril un pic de six ans imputable en partie aux effets en cascade du

    rchelonnement des prts garantis par la banque centrale et deux annes de faible croissance. La

    5 Une hausse de deux dollars des cours du ptrole se traduit approximativement, toutes choses gales par ailleurs,

    par une perte de recettes de 0,1 % du PIB.

    6 Dans le cas des banques dtenant des dpts en devises, une dprciation du GNF relve mcaniquement le

    coefficient de rserves obligatoires, car elles sont constitues en monnaie nationale.

    (continued)

    Graphique du texte 2. Guine : Oprations de pensions

    (En milliards de GNF)

    Note : Les oprations de pension sont gnralement pour sept jours. Pour les autres

    oprations, les montants sont pondrs sur la base de l'chance de la pension. Y

    compris une opration du mcanisme de crdit au jour le jour.

    Source : BCRG et calculs des services du FMI.

    0

    200

    400

    600

    800

    1,000

    1,200

    1,400

    1,600

    1,800

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 11

    forte expansion du crdit a en outre entran une diminution des actifs pondrs en fonction des

    risques alors que les indicateurs de liquidit, y compris en devises, se sont dgrads comme en

    tmoigne linobservation par plusieurs grandes banques du ratio de liquidit en devises7,8.

    Cependant, le produit net bancaire (PNB) a augment de plus de 23 % en 2015 grce au programme

    de prts garantis9, ainsi quaux drogations aux exigences en matire de fonds propres et de

    rserves, et aux taux prfrentiels de refinancement10.

    PERSPECTIVES MOYEN TERME

    12. Dans leur scnario de rfrence, les autorits prvoient une forte reprise conomique

    moyen terme. Selon leurs projections de rfrence, qui sinscrivent dans la ligne des politiques du

    plan de redressement post-Ebola (encadr 3), la croissance rebondit pour atteindre 5,1 %, contre

    2,2 % en moyenne au cours de la priode 20112015. Elle est tire par une amlioration des services

    dinfrastructure (sant, nergie et transports, notamment) afin de rduire le dficit de ces services et

    de combler le retard pris par rapport aux pays analogues (graphique 1), et un soutien continu au

    secteur agricole pour exploiter lavantage comparatif de la Guine. Les projections du secteur minier

    font tat dune reprise en 2016 des oprations du projet Simandou et de la ralisation avec succs

    des projets dexpansion des deux plus grands exportateurs de bauxite (CBG et SMB). Linflation

    diminue progressivement pour se chiffrer 5 % en 2019 et se stabilise ce niveau. Le dficit courant

    atteint environ 17 % du PIB cause de la dgradation des termes de lchange de la Guine et des

    importations lies aux grands projets miniers et est financ par lIDE. La couverture des rserves

    passe 3,8 mois dimportations.

    7 Une partie de ces problmes de liquidit rsulte du rchelonnement de prts en devises garantis par la banque

    centrale. Au dbut de mai, par exemple, le Trsor devait deux banques des montants respectifs de 2,6 millions

    d'euros et de 20,8 millions de dollars chus le premier au milieu d'avril 2016 et le second au dbut de mars 2016.

    8 Des inspections sur place sont prvues pour examiner la nature du problme et prendre des mesures correctives.

    9 Les bnfices des banques proviennent essentiellement des crdits qu'elles consentent leur clientle (41 % du

    PNB en 2015). Les autres contributions au PNB cette anne-l taient, entre autres, les suivantes : frais bancaires

    (26 %, au titre des oprations en devises pour lessentiel), oprations en liquide ou interbancaires (22 %, notamment

    les intrts verss sur les bons du Trsor) et autres produits (11 %).

    10 Les banques ayant consenti des prts pour un projet routier garantis par la banque centrale ont obtenu un

    refinancement non garanti de cet tablissement un taux d'intrt de 6 %, contre 11 % pour les autres banques.

    Certaines de ces banques ont galement obtenu des drogations pour l'inobservation de leurs obligations en

    matire de rserves.

  • GUINE

    12 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    Encadr 3. Guine : Le plan de redressement post-Ebola, 201517

    Le plan de redressement post-Ebola (40 % du

    PIB) vise rparer les dommages

    socioconomiques causs par lpidmie

    dEbola et prparer la Guine rsister dans

    lavenir aux problmes de sant. Il complte le

    DSRP de 20122015 et servira de base la

    prparation du document de planification qui

    le remplacera. Ses principaux objectifs dans le

    secteur social sont de renforcer le systme de

    sant afin de rpondre aux besoins et aux

    problmes immdiats lis des pidmies de

    la nature de celle dEbola et dassurer aux

    coles et aux tablissements de sant un accs

    universel leau potable, aux services

    dassainissement et lhygine. Les priorits

    dans le domaine conomique sont notamment

    damliorer le climat des affaires, dacclrer la

    diversification de lconomie, de renouveler

    lappui une intensification de lagriculture, de dvelopper les infrastructures conomiques, de soutenir la

    transformation et le stockage des produits agricoles et de revitaliser et rationaliser les services daccompagnement,

    lorganisation des producteurs et la recherche dans le secteur agricole. Cependant, ce plan est sous-financ, car le

    financement identifi couvre moins de la moiti des cots estims, ce qui fait ressortir la ncessit dintensifier les

    efforts de mobilisation des recettes intrieures. Les autorits battent le rappel auprs des bailleurs de fonds,

    notamment en assurant le suivi des engagements de contributions financires pris dans le contexte des

    confrences des donateurs de 201415 Washington, Conakry et Bruxelles.

    Cot et financement du Plan d'actions prioritaires post-

    bola (PAPP) par secteur

    (en millions de dollars)

    Source : autorits guinennes.

    13. Les autorits travaillent galement sur un autre scnario macroconomique qui

    reflte les objectifs et la stratgie de dveloppement du nouveau gouvernement ( 5). En vertu

    de ce scnario, la croissance atteint, selon les projections, 8,6 % en moyenne sous leffet de plans

    dinvestissement plus ambitieux11. Par rapport au scnario de rfrence, le nouveau PIP inclut le

    projet Souapiti (encadr 4), prvoit une amlioration plus rapide de linfrastructure routire du pays

    (3 % du PIB) et augmente les investissements dans les domaines de lirrigation, de la fertilisation des

    sols et de lquipement agricole. Le secteur priv joue galement un rle en excutant sept projets12

    dans les secteurs de la bauxite, du minerai de fer et de lor et en crant des units de transformation

    des produits agricoles afin daccrotre la valeur ajoute des exportations guinennes, ainsi quen

    ralisant de vastes projets dans limmobilier rsidentiel et des btiments administratifs dans le cadre

    de PPP. Les autorits soutiennent quun programme ambitieux dinvestissement est ncessaire pour

    rpondre aux revendications sociales massives de la population (graphique 1). En outre, elles font

    ressortir l'importance que revtent de bons services publics d'infrastructure pour attirer

    l'investissement priv.

    11 Exposs dans la dclaration de politique conomique du Premier ministre l'Assemble nationale. Les ministres

    dont relvent les projets dans le secteur agricole et dans ceux de l'ducation et de la sant et le projet Souapiti, sur

    lesquels se fonde cette stratgie, les ont galement prsents la mission comme des projets prioritaires pour les

    prochaines annes.

    12 Dici 2021, ces projets permettraient : (i) de doubler la capacit installe de production de bauxite (20 millions de

    tonnes actuellement) ; (ii) d'augmenter lgrement celle de production d'or et ; (iii) de faire passer la production de

    minerai de fer de zro 16 millions de tonnes. Le cot de ces projets est estim 17 milliards de dollars (260 % du

    PIB de 2016).

    TotalPourcentage

    du total

    Sant, nutrition et eau, assainissement, et hygine pour tous 1584.4 61.5

    Sant 1176.0 45.6

    Eau 408.4 15.8

    Gouvernance, consolidation de la paix et cohsion sociale 119.3 4.6

    Fonction publique et protection, administration territoriale et communication 74.8 2.9

    Financement public 44.5 1.7

    ducation, protection sociale et des enfants, et services de base 290.2 11.3

    ducation 163.3 6.3

    Action sociale 126.9 4.9

    Relance socio-conomique 583.4 22.6

    Agriculture, btail, pche et environnement 187.0 7.3

    Commerce et industrie et TCI 214.1 8.3

    Transports et travaux publics 182.3 7.1

    Cot total 2577.2 100

    Financement total obtenu 812.0 31.5

    Fonds de contributions de l'tat 231.7 9.0

    Financement trouver 1533.6 59.5

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 13

    Graphique 1. Guine et pays comparables : Indicateurs de dveloppement humain et

    dinfrastructures

    Sources : Rapport sur le dveloppement humain (2015) ; Forum conomique mondial, Rapport sur la comptitivit

    mondiale, 20152016.

    0.30

    0.40

    0.50

    0.60

    Sierra Leone Libria Sngal Afrique

    subsaharienne

    Indice de dveloppement humain, 2014

    (Valeurs entre 0 et 1, 1 tant le meilleur)

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    Sngal Guine Sierra Leone Afrique

    subsaharienne

    Taux de mortalit infantile, 2013

    (Pour 1.000 naissances)

    0

    1

    2

    3

    4

    5

    Infrastructure globale Routes Voies ferres

    Valeur Valeur Valeur

    Guine Sngal Sierra Leone Cte d'Ivoire Libria AfSS

    Indicateurs des infrastructures : Guine et pays

    comparables, 2015

    (de 1 7, 7 tant le meilleur)

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    Liberia Guine Sngal Afrique

    subsaharienne

    Taux d'lectrification, 2012

    (En pourcentage de la population totale)

    30

    35

    40

    45

    50

    Libria Cte d'Ivoire Sierra Leone Afrique

    subsaharienne

    Taux de scolarisation secondaire, 2008-2014

    (En pourcentage de la population en ge de

    scolarisation secondaire)

    0

    20

    40

    60

    80

    Guine Libria Sngal Afrique

    subsaharienne

    Taux d'alphabtisation des adultes, 2005-2013

    (En pourcentage de la population +15 ans)

  • GUINE

    14 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    14. Dans leur scnario, plus prudent, les services du FMI tiennent compte des limites du

    financement disponible et des blocages structurels la croissance (tableaux 1 5). Un

    investissement public plus lev est nen point douter souhaitable, mais le nouveau plan

    ambitieux des autorits nest articul sur aucune source durable de financement, de sorte que le

    dficit budgtaire global dpasse 5 % du PIB (graphique 4 du texte). En outre, il convient

    dliminer les obstacles profondment enracins linvestissement priv qui freinent la

    comptitivit de la Guine pour envisager de faon raliste une augmentation notable de cet

    investissement. lappui des entretiens de politique conomique, les services du FMI ont prpar

    un scnario plus prudent fond sur le financement identifi, la poursuite de bonnes politiques

    macroconomiques et structurelles (voir infra la section sur ces entretiens) et les contraintes de

    capacit13. Ce scnario ne retient pas les projets Simandou (dont le financement est incertain) et

    Souapiti (en cours de discussion) et suppose une trajectoire moins optimiste pour le

    dveloppement des capacits dans plusieurs projets miniers (SMB et CBG, entre autres). En vertu

    de ce scnario, la croissance est en moyenne de 4,5 % au cours des cinq prochaines annes et

    linflation revient progressivement dici 2009 5 %, taux auquel elle reste par la suite. tant

    donn la tendance historique du financement extrieur, la Guine ne peut maintenir son taux

    dinvestissement public qu 9 %. Le solde courant, qui se dtriore sous leffet de la dgradation

    des termes de lchange et de la hausse des importations ncessaire pour soutenir une activit

    plus forte, est financ par la dette et lIDE. Le solde global samliore, permettant la couverture

    par les rserves de passer progressivement environ trois mois dimportations.

    13 Ce scnario ne retient que les projets financs. Le projet Souapiti n'est pas pris en compte, sa structure de

    financement n'ayant pas t finalise.

    Graphique 4 du texte. Guine : Scnarios macroconomiques moyen terme, 201620

    Sources : autorits guinennes ; estimations et projections des services du FMI.

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    8

    9

    10

    2016 2017 2018 2019 2020

    Services du FMI Aut. RfrenceAut. Autre

    Croissance du PIB rel

    (En pourcentage)

    -7

    -6

    -5

    -4

    -3

    -2

    -1

    0

    1

    2016 2017 2018 2019 2020

    Services du FMI Aut. RfrenceAut. Autre

    Solde budgtaire de base

    (En pourcentage du PIB)

    -2

    2

    6

    2016 2017 2018 2019 2020

    Services du FMI Aut. Rfrence Aut. Autre

    Rserves disponibles brutes

    (Mois d'mportations)

    40

    45

    50

    55

    60

    65

    70

    75

    80

    85

    2016 2017 2018 2019 2020

    Services du FMI Aut. Rfrence

    Dette publique totale

    (En pourcentage du PIB)

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 15

    15. Les autorits sont confiantes dans leur capacit mobiliser le financement de leur

    ambitieux PIP. moyen terme, elles prvoient une augmentation sensible des recettes fiscales,

    que stimuleraient une forte croissance, la pleine application de la hausse de la TVA, la cration

    dune cellule de la fiscalit foncire et immobilire, une progression des recettes du secteur minier

    attribuable lexpansion de la capacit de production de bauxite et une coopration plus troite

    entre les services fiscaux et ceux des douanes. Les conomies ralises sur les pensions publiques

    et les subventions llectricit grce, respectivement, au recensement biomtrique des

    pensionns et au dploiement de compteurs lectriques prpays permettraient de dgager un

    espace budgtaire supplmentaire. Le reste du financement serait mobilis laide des

    engagements de contributions pris dans le cadre du plan de redressement Ebola.

    Encadr 4. Guine : Le projet de barrage hydrolectrique de Souapiti

    Les autorits ont annonc leur intention de faire construire le barrage hydrolectrique (450 MW) de Souapiti

    dont le cot est estim 1,567 milliards de dollars (23 % du PIB). Ce projet permettra damliorer les services

    dlectricit en exploitant le vaste potentiel hydrolectrique du pays et dallger une contrainte majeure qui

    pse sur linvestissement priv et la

    croissance. Les parts de lemprunt et

    des fonds propres pour ce projet,

    dans sa version actuelle, seront de

    85 et 15 %, respectivement. Un

    emprunt de 1,175 milliard de dollars

    est en cours de ngociation. La

    fraction fond propres sera finance

    par un dsengagement de ltat du

    capital du barrage de Kaleta.

    tant donn son ampleur, le projet

    aura dimportants effets sur la

    viabilit budgtaire. Les rsultats du

    modle dendettement,

    dinvestissement et de croissance

    (voir le Document de la srie des

    questions gnrales1) semble

    indiquer quun ajustement budgtaire

    important sera ncessaire pour

    maintenir la dette des niveaux

    viables, mme une fois prises en compte les retombes du barrage sur la croissance. Par exemple, malgr les

    hypothses optimistes selon lesquelles le barrage permettra daugmenter la croissance du PIB par habitant dun

    point de pourcentage au cours des cinq prochaines annes, les autorits devront nanmoins majorer la TVA de

    10 points de pourcentage pour maintenir la dette un niveau viable. Cela reviendrait accrotre les recettes (ou

    rduire les dpenses) de deux quatre points de pourcentage du PIB court terme. Une amlioration des

    facteurs structurels (plus grande efficacit de linvestissement, taux plus lev de rentabilit et des frais

    dutilisation des infrastructures) aurait des effets sensibles sur la croissance et permettrait de maintenir la dette

    en de du niveau de rfrence, mais un important ajustement serait toujours ncessaire.

    1 Travaux qui confirment lanalyse de viabilit de la dette mene pour les sixime et septime revues au titre de

    laccord FEC (Rapport n 16/95).

    Graphique 1 : Ajustement fiscal sans contrainte

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    2016

    2021

    2026

    2031

    2036

    Investissement public

    (infrastructure)

    (en pourcentage du PIB)

    0

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    2016

    2021

    2026

    2031

    2036

    Croissance du PIB rel par

    habitant

    (en pourcentage, sur 1 an)

    15

    20

    25

    30

    35

    2016

    2021

    2026

    2031

    2036

    Taxe sur la consommation

    (en pourcentage)

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    2016

    2021

    2026

    2031

    2036

    Dette publique totale

    (en pourcentage du PIB)

    Rfrence Souapiti Souapiti et meilleurs facteurs structurels

  • GUINE

    16 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    DISCUSSIONS SUR LES POLITIQUES CONOMIQUES :

    RPONDRE AUX BESOINS DE DVELOPPEMENT DANS UN

    CONTEXTE DE RESSOURCES FINANCIRES LIMITES

    Les discussions sur les politiques court terme ont port principalement sur les mesures qui

    permettraient de reconstituer les marges de manuvre. En ce qui concerne le moyen terme, il sagira

    de crer lespace budgtaire ncessaire pour accrotre les dpenses dans les infrastructures et de

    prserver la viabilit des finances publiques, de maintenir la flexibilit du taux de change et de

    redynamiser les rformes structurelles de manire encourager le dveloppement du secteur priv et

    la diversification de lconomie.

    A. Priorits court terme : Reconstituer les amortisseurs

    16. Les autorits et les services du FMI ont convenu que, dans le court terme, lattention

    doit continuer tre focalise sur la reconstitution des marges de manuvre. tant donn les

    perspectives limites en matire de financement, lassainissement en cours des finances publiques

    (voir 15-16 du rapport n 16/95) prservera la stabilit macroconomique, tout en plaant

    lconomie guinenne sur une base plus solide pour le moyen terme. Les services du FMI conseillent

    aux autorits de sattaquer aux risques budgtaires qui menacent. Les autorits excluent la

    possibilit dabaisser les prix des carburants avant la fin de lanne, mais ne sengagent pas relever

    les prix la pompe si les prix internationaux du ptrole continuent daugmenter14. Les services du

    FMI notent avec satisfaction que les autorits ont lintention de relever les tarifs de llectricit cette

    anne afin de limiter les subventions dans ce secteur et les encouragent maintenir la production

    dlectricit un niveau compatible avec laide publique qui est la disposition de la compagnie

    dlectricit publique dficitaire. Les autorits indiquent quelles sont disposes compenser toute

    perte de recettes ptrolires et rduire les arrirs envers la compagnie dlectricit15.

    17. Les services du FMI encouragent les autorits continuer de ngocier le relvement de

    llment don dun prt relatif au barrage de Souapiti (22 % actuellement) et inviter dautres

    partenaires au dveloppement contribuer au financement du projet afin de limiter son impact sur

    la viabilit des finances publiques et de la dette de la Guine. Les autorits indiquent quelles ne

    signeront pas le prt cette anne et quelles envisagent dorganiser une table ronde des donateurs

    pour exploiter les comptences de ces derniers et demander une aide financire. Les autorits

    poursuivront leurs entretiens avec le prteur, tout en attendant les rsultats de lvaluation du

    barrage de Kaleta, qui pourrait rduire le besoin de financement rsiduel et la dette.

    14 En fvrier 2016, les autorits et les syndicats sont convenus que les prix des carburants ne seront pas relevs en

    2016.

    15 En 2014, le Ministre des finances a plac dans les comptes de l'tat une dette intrieure (0,5 % du PIB) contracte

    par les compagnies d'lectricit. La dette, qui est rembourser d'ici 2018 en trois tranches gales, n'a pas t incluse

    dans la loi de finances 2016, mais bien dans la loi supplmentaire de 2016.

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 17

    18. Lorientation actuelle de la politique montaire est approprie. Les services du FMI et

    les autorits conviennent que, tant donn la monte de linflation16, la politique montaire devrait

    demeurer restrictive. Si un relchement de la politique montaire stimulait la croissance, il pourrait

    alimenter les tensions inflationnistes et empcher datteindre les objectifs de fin danne qui ont t

    fixs pour les rserves de change. Les mesures visant amliorer les liquidits des banques en

    monnaie locale devraient se limiter leur permettre de constituer des rserves en devises sur leurs

    dpts libells en devises. Les services du FMI notent que le maintien des rserves excdentaires

    un bas niveau (graphique du texte 5) amliorera la transmission de la politique montaire et

    facilitera un ajustement ordonn du taux de change. Cela incitera aussi les banques exploiter

    dautres sources de liquidits en monnaie locale, notamment ; i) en relevant les taux dintrt sur les

    dpts ; ii) en utilisant les mcanismes de crdit de la BCRG17; iii) en recourant au march

    interbancaire qui voit le jour et ; iv) en vendant des devises la banque centrale contre de la

    monnaie locale.

    Graphique du texte 5. Guine : Rserves obligatoires et excdentaires, coefficient de

    rserves obligatoires et taux des bons du Trsor

    (En milliards de GNF et pourcentage)

    Sources : autorits guinennes ; calculs des services du FMI.

    16 Principalement en raison de l'affaiblissement de la monnaie, des relvements de la taxe sur la valeur ajoute et des

    chocs sur l'offre dans le secteur alimentaire.

    17 Y compris le mcanisme des pensions et le nouveau taux des pensions au jour le jour. Les banques dtiennent

    suffisamment de bons du Trsor qu'elles peuvent utiliser comme garanties, et la banque centrale a largi rcemment

    la gamme des titres admissibles.

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    18

    -500

    0

    500

    1,000

    1,500

    2,000

    2,500

    Rserves obligatoires (milliards de GNF) Rserves excdentaires (milliards GNF)Taux bons du Trsor (%, droite)

  • GUINE

    18 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    19. Le GNF semble survalu. Selon lvaluation de la stabilit extrieure effectue par les

    services du FMI, le taux de change effectif rel (TCER) sest apprci sensiblement depuis la dernire

    consultation au titre de larticle IV (Annexe II), principalement en raison des carts dinflation positifs

    par rapport aux partenaires commerciaux et de facteurs structurels hors prix. Fin 2015, les

    valuations reposant sur des modles font tat dune survaluation de 17-32 % qui a contribu

    lpuisement des rserves officielles et des avoirs extrieurs nets du secteur bancaire en 2015.

    Cependant, environ la moiti ce dsalignement a t absorbe dbut 2016, avec la dprciation de

    la monnaie dans le contexte de la rforme du mcanisme de fixation du taux de change, qui visait

    renforcer le rle des forces du march18.

    20. Les prochaines tapes de la rforme du march des changes devraient viser en faire

    un march bilatral. Dans le contexte dun resserrement des liquidits, les services du FMI

    conseillent la banque centrale dlaborer une stratgie dintervention sur le march des changes

    qui repose sur des rgles19 afin de reconstituer les rserves et de faciliter une correction ordonne

    du dsalignement rsiduel du taux de change (environ 12 % en avril 2016). Si cela transformait le

    march actuel en un march bilatral et ajouterait de nouveaux fournisseurs de devises, la banque

    centrale est davis que les agents conomiques pourraient voir dans un programme de ce type un

    signe de pnurie de devises. Les services du FMI conseillent la banque centrale damliorer la

    communication relative sa politique, et soulignent que la priorit dans limmdiat consiste limiter

    strictement les achats de devises de la banque centrale au march tabli et mettre fin aux achats

    auprs des bureaux de change, des orpailleurs et des entreprises prives. La BCRG sollicite une

    assistance technique qui lui permettrait damliorer sa capacit de suivi des activits des bureaux de

    change et de veiller ce que ces activits soient limites des transactions de dtail.

    B. Priorits moyen terme : un cadre daction lappui du dveloppement

    des services dinfrastructure et de la diversification de lconomie

    Politique budgtaire et gestion des finances publiques

    21. tant donn les contraintes de financement extrieur et la ncessit de reconstituer les

    marges de manuvre, les services du FMI recommandent de maintenir le dficit budgtaire

    18 Les autorits ont mis en place en janvier 2016 un systme d'adjudication de devises double sens prix multiples,

    ont aboli la marge de plus ou moins 4 % en dehors de laquelle les banques n'taient pas autorises effectuer des

    transactions et ont permis aux banques d'acheter et de vendre librement des devises leurs clients. Certaines

    mesures doivent encore tre mises en uvre, notamment l'adoption d'une stratgie fonde sur des rgles pour

    calibrer les interventions de la banque centrale sur le MEBD, la limitation des activits des bureaux de change aux

    transactions de dtail et le remplacement des achats de devises de la banque centrale auprs des bureaux de

    change, des orpailleurs et des grandes entreprises par un programme d'achat sur le MEBD.

    19 La stratgie d'intervention utiliserait le prix de la dernire adjudication, le prix marginal de l'adjudication en cours,

    les montants des rserves brutes et liquides, et les flux de devises attendus hors march comme variables exognes,

    ainsi qu'un dclencheur d'intervention en termes de volatilit du taux de change et l'objectif fix pour les rserves de

    change comme variables endognes. Une illustration de cette stratgie est prsente dans le rapport d'assistance

    technique du Dpartement des marchs montaires et de capitaux, Guine Oprations de change et gestion de la

    liquidit dans la transition vers un rgime de change souple , mars 2016.

    (continued)

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 19

    de base aux environs de 0,5 % du PIB moyen terme. Ce niveau de dficit contribuera la

    croissance potentielle de la Guine, car il permettra daccorder du crdit au secteur priv et de

    rembourser les arrirs intrieurs au secteur priv20. Les autorits conviennent de la ncessit de

    reconstituer les amortisseurs, mais souhaiteraient atteindre cet objectif en stimulant la croissance et

    les exportations au moyen dune augmentation des dpenses dans les infrastructures et le capital

    humain. Elles sont conscientes des besoins de financement considrables de leur stratgie de

    croissance ambitieuse et de ses implications pour la viabilit de la dette21. Les autorits conviennent

    avec les services du FMI que, pour reconstituer les amortisseurs et amliorer les services

    dinfrastructures, il conviendra daccrotre les recettes intrieures (22 et Encadr 5), de rationaliser

    les dpenses, doptimaliser les dpenses dquipement et damliorer la gestion de la dette. Il sera

    important aussi davancer dans les rformes de la gestion des finances publiques, notamment en

    appliquant plus strictement les rglementations existantes.

    22. Les services du FMI ont prsent un projet de rforme fiscale qui permettrait la

    Guine dexploiter son potentiel fiscal non ralis, qui est estim 3-5 % du PIB (Encadr 5)22.

    Les autorits soulignent les efforts quelles dploient dans plusieurs domaines, notamment pour

    amliorer lefficience de la Direction des impts, tablir des mcanismes de vrification croise et

    dexploitation des bases de donnes des douanes et des impts, liminer les exemptions fiscales et

    concevoir des mesures visant enregistrer des points de vente informels. Elles indiquent aussi que

    la nouvelle unit charge de limposition des biens immobiliers devrait commencer produire des

    rsultats bientt. tant donn ces efforts et la ncessit de dgager un consensus politique et social

    solide en faveur de la poursuite des rformes, le scnario de rfrence conserve des rformes qui

    conduiraient une augmentation des recettes de 1 point du PIB moyen terme. Environ la moiti

    de lamlioration attendue viendra des impts directs qui sont recouvrs auprs des revenus plus

    levs, et les effets ngatifs sur la population pauvre seraient limits. Lautre moiti proviendrait des

    impts indirects, y compris des impts sur les carburants, et concernera principalement aussi les

    segments les plus riches de la population, tant donn la structure de la consommation en Guine.

    20 Un audit des arrirs intrieurs est effectu par les autorits, qui ont l'intention d'adopter un calendrier de

    remboursement de ces arrirs (repre structurel de l'accord FEC). Ces arrirs constituent un obstacle important au

    dblocage du potentiel du secteur priv.

    21 Voir le document de la srie des Questions gnrales concernant l'application du modle du lien entre la dette,

    l'investissement et la croissance la Guine.

    22 On trouvera un examen plus dtaill du potentiel fiscal de la Guine dans le document de la srie des Questions

    gnrales intitul Revenue needs, tax potential and revenue mobilization in Guinea .

  • GUINE

    20 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    Encadr 5. Guine : Exploiter un potentiel fiscal considrable Un projet de rforme fiscale

    Le potentiel fiscal dun pays est fonction de la taille de la base dimposition et de la capacit daccder cette base

    et de la contrler. Divers facteurs influent sur ces variables, tels que le revenu par habitant, louverture au commerce

    et la part de lindustrie manufacturire dans lconomie. Selon une analyse statistique prliminaire du recouvrement

    de limpt dans les pays dAfrique subsaharienne sur la priode 19802014, et tant donn les caractristiques

    conomiques de la Guine, les autres pays dAfrique subsaharienne auraient collect en moyenne 1 2 % du PIB de

    plus en impts indirects et 2 3 % du PIB de plus en impts directs, pour un potentiel fiscal total de 3 5 % du PIB.

    Potentiel fiscal Impts directs Potentiel fiscal Impts indirects

    Il sera crucial de durcir le contrle de la base dimposition commerciale pour exploiter ce potentiel. Selon les

    informations disponibles, plus de trois quarts des importations commerciales (sur lesquelles des droits sont pays)

    napparaissent pas dans les chiffres daffaires qui sont dclars la Direction des impts, ce qui indique une sous-

    dclaration considrable des ventes et probablement une distribution par des canaux informels et/ou non dclars.

    Une amlioration de lidentification des contribuables, de la collecte de linformation et des procdures daudit

    renforceraient la discipline fiscale.

    Il conviendra de simplifier les impts sur le revenu et de les appliquer de nouveaux contribuables, ainsi que de

    rviser les taux et les seuils pour accrotre les recettes et corriger les dsquilibres introduits en 2011. Il faudra

    simplifier et relever les droits daccises, ainsi que prserver les impts sur les carburants dans le cadre dune structure

    de prix qui ajuste automatiquement les prix la pompe aux prix internationaux. De nouveaux changements

    pourraient tre apports aux conventions minires et les nouveaux mcanismes concernant les prix de transfert

    pourraient tre appliqus de manire approprie. Il convient aussi denvisager de prsenter rapidement limpt

    foncier et dliminer progressivement les exemptions fiscales.

    23. Des conomies dans le budget rcurrent peuvent crer un espace budgtaire qui

    permettra de financer des investissements supplmentaires. Aprs des ajustements considrables

    des salaires de base depuis 2011, les salaires en pourcentage du PIB sont aujourdhui comparables

    ceux de beaucoup de pays africains (graphique 3). Les autorits conviennent avec les services du FMI

    quil faut maintenir la masse salariale au-dessous de 6 % du PIB afin de prserver la flexibilit du budget

    et de pouvoir affecter les conomies ralises sur dautres postes de dpenses au programme

    dinvestissement public, mais elles notent les risques que la rforme en cours de ladministration

    publique pourrait faire peser sur la masse salariale. Les services du FMI recommandent dtablir en

    priorit un cadre moyen terme pour les ngociations salariales avec les syndicats afin de limiter la

    volatilit lie des ajustements ponctuels des salaires, sur la base des recommandations de lassistance

    technique 2014 dAFRITAC Ouest concernant la politique salariale. Pour rduire les dpenses courantes

    de 1 % du PIB, les autorits pourraient aussi diminuer les cots rcurrents des carburants et des

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    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 21

    voyages, permettre EDG dajuster automatiquement les tarifs dlectricit pour les tablir aux niveaux

    de recouvrement des cots (0,5 % du PIB) et rationaliser les subventions aux universits. Les services du

    FMI conseillent daffecter une partie de ces ressources au dispositif de scurit sociale qui voit le jour,

    lenseignement primaire et au systme de sant.

    24. Un renforcement des institutions charges de la gestion de linvestissement public qui

    amliorera le taux de rendement des investissements prvus. tant donn les rigidits du budget et

    les contraintes de financement, les investissements devraient tre maintenus aux environs de 5 % du PIB

    jusqu ce que lespace budgtaire cr par les mesures susmentionnes se matrialise. Les autorits

    pourraient amliorer les services dinfrastructure en renforant la qualit des dpenses grce la mise

    en uvre de meilleurs processus. Il sagit tout dabord de mettre en application le code de passation

    des marchs publics, y compris les appels doffres pour les projets dinvestissement23, et de rformer le

    processus de slection des projets dinvestissement afin de veiller ce que les projets admis bnficier

    dun financement public fassent lobjet dune analyse cots-avantages. Les autorits souscrivent en

    principe aux propositions, mais soulignent limportance qui est accorde aux projets prioritaires dans le

    secteur de lnergie, de lagriculture et de la sant. Les services du FMI ont prsent les rsultats du

    modle dette-investissement-croissance (voir document de la srie des Questions gnrales) qui

    montre que la mise en uvre intgrale de ces projets exigerait un ajustement du taux de la taxe la

    consommation de 20 25 % et porterait la dette de 49 % du PIB en 2015 67 % en 2036, en dpit des

    hypothses optimistes du modle en ce qui concerne leffet de ces projets sur la croissance.

    25. Les services du FMI conseillent de continuer de recourir des financements

    concessionnels et damliorer la gestion de la dette afin de contenir les vulnrabilits lies la

    dette. Si le risque de surendettement extrieur de la Guine reste modr, la vulnrabilit court terme

    a augment sensiblement (voir Rapport pays 16/95), et pourrait tre aggrave par les rsultats de laudit

    des arrirs intrieurs qui est en cours. Il sera important de parachever la rforme du cadre

    institutionnel de la politique et de la gestion de la dette, ainsi que de donner des moyens dagir au

    Comit national de la dette publique (CNDP) pour veiller ce que tous les nouveaux emprunts publics

    soient conformes la dclaration sur la politique nationale de la dette publique24. Les services du FMI

    encouragent les autorits approuver la loi sur les partenariats publics-privs (PPP) dici la fin de

    lanne, ainsi qu renforcer les capacits dexcution des analyses de viabilit de la dette et les

    annexer aux lois de finances, compter de 2017. Les autorits indiquent quelles ont lintention de

    donner la priorit aux financements concessionnels autant que possible et sollicitent une assistance

    technique en ce qui concerne la gestion des risques budgtaires lis aux PPP.

    26. Lalignement des processus de gestion des finances publiques sur la nouvelle loi

    organique relative aux lois de finances (LORF) amliorera la transparence et contribuera

    23 Un rapport d'audit sur les gros contrats de marchs publics est en cours d'achvement. Selon les observations

    prliminaires du rapport, la majorit des gros contrats octroys en 2014-15 n'tait pas conforme au code de passation

    des marchs publics.

    24 Plusieurs mesures sont en voie d'achvement, y compris la dclaration de politique nationale d'endettement public, un

    manuel de procdures oprationnelles la Direction de la dette et l'adoption d'une stratgie de la dette moyen terme

    (201519).

    (continued)

  • GUINE

    22 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    dbloquer laide des donateurs (Encadr 6). Les services du FMI proposent des mesures prioritaires

    appliquer pour atteindre cet objectif et offre une aide du FMI dans le contexte du nouveau cadre de

    renforcement des capacits pour les pays fragiles25. Les autorits souscrivent lorientation gnrale des

    conseils et notent que, aprs la rvision du cadre de gestion des finances publiques, il est important de

    former les utilisateurs. Les mesures prioritaires sont les suivantes :

    tendre la couverture du compte unique du Trsor tous les organismes publics qui collectent

    des recettes publiques dici-l mi-2017.

    Mettre en place la nouvelle nomenclature budgtaire pour amliorer le suivi des dpenses

    prioritaires en vue de les protger dajustements ponctuels des dficits de financement.

    Accrotre les activits de formation, notamment pour renforcer la capacit des ministres

    dpensiers chargs des secteurs sociaux engager et excuter leurs crdits budgtaires selon

    la LORF.

    25 Le Conseil d'administration du FMI a approuv le 22 mai 2015 une proposition d'exprimentation d'une approche plus

    structure pour les activits de renforcement des capacits dans les pays fragiles. Dans ce nouveau cadre de

    renforcement des capacits, pour lequel la Guine a accept d'tre un pays pilote, il s'agit d'arrter avec les autorits et

    les principales parties prenantes un programme de renforcement des capacits moyen terme assorti de rsultats

    spcifiques et d'un suivi priodique.

  • GUINE

    FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL 23

    Politique montaire, politique du secteur financier et politique de change

    27. La politique montaire doit viser rduire linflation 5 % et reconstituer les rserves

    pour les porter 3-4 mois dimportations. Le niveau des rserves est conforme lobjectif de la

    CEDEAO et quilibre les cots et les avantages de la dtention de rserves (Encadr 7). Linflation devrait

    tre fonction principalement de lvolution budgtaire et montaire, tant donn le robuste potentiel

    agricole de la Guine et la production alimentaire qui est prvue. Dans ce contexte, les services du FMI

    et les autorits conviennent quun relchement de la politique montaire ne devrait tre envisag que

    lorsque lassainissement budgtaire de 2016 est mis en uvre et aprs que les rserves de change ont

    atteint lobjectif de trois mois dimportations. Un autre lment dclenchant une baisse du coefficient

    de rserves obligatoires devrait tre un tarissement des liquidits bancaires combin un

    ralentissement de la croissance du crdit au secteur priv au-dessous de la croissance du PIB nominal,

    dans un contexte o linflation est oriente la baisse. Entre-temps, les banques devraient continuer

    Encadr 6. Guine : Faire avancer le programme de rforme de la gestion des finances publiques

    En 2011, la Guine a engag une rforme ambitieuse de son cadre de gestion des finances publiques. Les principales

    tapes de cette rforme ont t la rvision du cadre juridique avec ladoption de la loi organique relative aux finances

    publiques (LORF) en 2012, ladoption du rglement gnral de gestion budgtaire et de comptabilit publique

    (RGGBCP) en 2013, ladoption en mai 2015 de la loi sur la gestion des entits publiques, ladoption en 2015 dun

    nouveau code de passation des marchs publics et la mise en place dun compte unique du Trsor (CUT). Les nouvelles

    lois ont t compltes par des rglementations sur la formulation de la politique budgtaire, la prparation et la

    classification du budget, la gouvernance des organismes parapublics et la comptabilit publique. Cependant,

    lobservation du nouveau cadre est insuffisante. Sa mise en uvre intgrale amliorera lefficience des dpenses

    publiques et la fourniture des services publics, et facilitera la mobilisation de laide des donateurs.

    Premirement, il sagit dadopter un cadre budgtaire moyen terme, fond sur un cadre macroconomique consensuel moyen terme qui ancrera les projections des recettes et la planification des dpenses. lheure

    actuelle, les prvisions macroconomiques ne sont pas harmonises, et les projections des recettes refltent des

    donnes rtrospectives et des facteurs empiriques plutt quune valuation exacte de la base dimposition. Le suivi

    de laide trangre implique un processus contraignant qui accrot lincertitude entourant les dcaissements. Par

    ailleurs, les enveloppes budgtaires ne sont pas alignes sur les plans de dveloppement, et ne refltent gure les

    priorits qui ont t nonces.

    Deuximement, il convient de simplifier les processus de gestion budgtaire. Il faut viter les procdures drogatoires, et excuter toutes les dpenses conformment la chane de la dpense. Il sagira de dlguer la

    plupart des tches dexcution du budget aux ministres dpensiers.

    Troisimement, il convient de renforcer le processus de gestion des donnes. Linformation concernant lexcution du budget se trouve sur plusieurs systmes informatiques et fichiers autonomes, qui ne correspondent pas toujours

    au budget approuv. ? ? et lenregistrement des donnes peut tre sensiblement retard ou incomplet. Il convient

    damliorer linformation financire et les contrles, notamment grce une meilleure gestion des factures et la

    compensation des soldes.

    Quatrimement, il convient dancrer pleinement la mise en uvre du budget dans le CUT. Environ 1.400 comptes bancaires publics auprs de banques commerciales en 2012 ont t redirigs vers la BCRG, mais le CUT nest pas

    totalement oprationnel en grande partie cause de la faiblesse du cadre institutionnel. Bon nombre des soldes ne

    sont pas disponibles ou ne sont pas utiliss, et les fonctions denregistrement et de prvision semblent dficientes.

    Enfin, il reste du travail accomplir en ce qui concerne le recensement des entits et entreprises publiques : le dcompte actuel est de 159, mais beaucoup dentits lies des ministres dpensiers ne sont pas incluses.

  • GUINE

    24 FONDS MONTAIRE INTERNATIONAL

    dutiliser les mcanismes de refinancement de la BCRG, les prts interbancaires et les ventes de devises

    pour grer leurs liquidits. Les services du FMI soulignent que lassouplissement du taux de change

    moyen terme confortera les rserves, la comptitivit et la diversification de lconomie. Les mesures

    prioritaires ont t nonces dans les recommandations de lassistance technique fournie par le

    Dpartement des marchs montaires et de capitaux en dcembre 2015 : il sagit i) de dvelopper la

    prvision des liquidits sur la base dun bon talonnage des oprations dopen market de la BCRG, ii) de

    favoriser le dveloppement dune courbe des rendements grce des missions plus rgulires de titres

    publics et la publication des taux de rfrence pour les transactions interbancaires et iii) de sattaquer

    la segmentation du march en introduisant une adjudication de devises bilatrale et en encourageant

    des transactions garanties sur le march interbancaire du GNF afin dattnuer le risque de contrepartie.

    Encadr 7. Guine : Estimations de ladquation des rserves

    Cet encadr prsente

    des estimations du

    niveau optimal des

    rserves de change pour

    la Guine en utilisant la

    nouvelle mthode du

    FMI pour les pays

    faible revenu (

    Assessing Reserve

    Adequacy in Credit-

    C