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PROGRAMME D’APPUI AU SOUS-SECTEUR DE L’IRRIGATION DE PROXIMITÉ (PASSIP) Ce programme est cofinancé par Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite (E3) Rapport final 10 décembre 2019

Rapport final 10 décembre 2019 - passip.org

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PROGRAMME D’APPUI AU SOUS-SECTEUR DE L’IRRIGATION DE PROXIMITÉ (PASSIP)

Ce programme est cofinancé par

Etude sur les potentialités de productions maraîchères

en saison d’hivernage et définition des conditionnalités

de réussite (E3)

Rapport final

10 décembre 2019

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

2

Impressum

En tant qu’entreprise fédérale, la GIZ appuie le gouvernement allemand en réalisant ses objectifs

dans le cadre de la coopération internationale au développement durable.

Etude publiée par

Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité

c/o Bureau de la GIZ au Mali

B.P. 1988, rue 22, porte 202

Badalabougou-Est, Bamako

T +223 20 70 48 00

I www.giz.de

Auteurs

Vincent ADANT, Drissa Coulibaly et Bokoba Fofana pour AFC-ECO

Photos

© GIZ

Disclaimer

« Cette étude a été élaborée avec l'aide de la GIZ. Le contenu du rapport relève de la seule responsabilité

du Consortium AFC/ECO et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de la GIZ »

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

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Abréviations

AHA Aménagement hydro-agricole

AVRDC Association Vegetable Research Development Center (World Vegetable

Center)

CEP Champ Ecole Paysan

CIV Centre d’Innovation Verte

CMDT Compagnie Malienne pour le Développement du Textile

CPC Coopérative des Producteurs de Coton

DNA Direction Nationale de l’Agriculture

DRA Direction Régionale de l’Agriculture

DNGR Direction Nationale du Génie Rural

DRGR Direction Régionale du Génie Rural

EVTP Evapotranspiration potentielle

FENAFER Fédération Nationale des Femmes Rurales

FENAJER Fédération Nationale des Jeunes Ruraux

GAR Gestion Axée sur les Résultats

GIZ Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (Coopération Allemande)

GRDR Groupe de Recherches et de Réalisations pour le Développement Rural

GRAADECOM Groupe de Recherches d’Actions et d’Assistance pour le Développement

Communautaire

IER Institut d’Economie Rurale

IOV Indicateur Objectivement Vérifiable

IP Irrigation de Proximité

IRRIGAR Initiative pour le Renforcement de la Résilience par l’Irrigation et la Gestion

Appropriée des Ressources

JEGE NI JABA Projet Poisson et échalote (Pays-Bas)

KfW Kreditanstalt für Wiederaufbau

LOA Loi d'Orientation Agricole

MA Ministère de l'Agriculture

MAECD Ministère des Affaires Etrangères du Commerce et du Développement du

Canada

MDR Ministère du Développement Rural

MEADD Ministère de l'Environnement, de l’Assainissement et du Développement

Durable

NGASENE ONG d’appui conseil, déclinaison à Sikasso de My Agro

OHVN Office des Hautes Vallées du Niger

OPIB Office du Périmètre Irriguée Baguinéda

ORIENT SE-

MENCE

Boutique de semences (Bamako)

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

4

PASSIP Programme d’Appui au sous-secteur de l’Irrigation de Proximité

PDA Politique de Développement Agricole

PIV Périmètre Irrigué Villageois

PM Périmètre Maraîcher

PNIP Programme National de l’Irrigation de Proximité

PPIV Petit Périmètre Irrigué Villageois

PPM Petit Périmètre Maraîcher

PTF Partenaires Techniques Financiers

RCI République de Côte d’Ivoire

REAGIR Renforcement de l’Agriculture Irriguée

SNDI Stratégie Nationale de Développement de l’Irrigation

TDR Termes de Référence

UPA Unité de Production Agricole

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

5

Sommaire

Abréviations 3

Liste des graphiques 6

Liste des tableaux 7

1 Contexte de la mission 8

1.1 Le cadre stratégique du Mali en matière de politiques agricoles et de

développement de l’agriculture irriguée 8

1.2 Le programme PASSIP : raison d’être et ambitions dans le contexte de l’IP au

Mali, composantes et perspectives 10

1.3 Rappel des TDRS et résultats attendus de E3 11

1.4 Approche méthodologique et déroulement de la mission 12

2 Etat des lieux des modes de production maraichère d’hivernage existants en IP 18

2.1 Synthèse analytique des modes de production agricole d’hivernage dans les

régions de Sikasso et Koulikoro en IP 18

2.1.1 Etat des lieux des systèmes de production agricole dans la région de

Koulikoro en IP 20

2.1.2 Etat de lieux des systèmes de production agricole dans la région de Sikasso

en IP 21

2.1.3 Distribution géographique des différents types d’AHA (Aménagements Hydro

Agricoles) 23

2.1.4 Nombre de cycles de culture en fonction de la source d’eau 24

2.2 Etat des lieux de la production maraîchère d’hivernage dans les régions de

Sikasso et Koulikoro en IP 24

2.2.1 Place du maraîchage d’hivernage dans la production agricole et suivant les

AHA dans les régions de Sikasso et Koulikoro 24

Données statistiques de production et de superficies relatives aux cultures

maraîchères au niveau national et dans les régions de Sikasso et Koulikoro 26

2.2.2 Etat des lieux des facteurs de production impliqués dans la production

maraîchère d’hivernage 35

2.3 Diagnostic de l’appropriation technique, sociale et économique par les

exploitants et de leurs capacités de gestion des productions maraichères

d’hivernage 39

2.4 Analyse participative sur base d’une démarche SWOT appliquée à la

production maraîchère d’hivernage en régions de Koulikoro et Sikasso en IP 39

3 Les modes de production maraichère d’hivernage innovants, technico-

économiquement performants, adaptés et durables 43

3.1 Analyse des marchés porteurs pour les productions maraichères d’hivernage 43

3.2 Etat des lieux des facteurs de production innovants : analyse de la valeur

ajoutée technique, économique et de la durabilité 46

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

6

3.3 Evaluation des conditions d’appropriation et de mise en place des innovations

technologiques retenues en matière de pratiques maraichères d’hivernage en

IP 47

3.4 Propositions d’améliorations performantes, adaptées et durables à appuyer par

le PASSIP dans le cadre de l’IP 47

3.5 Elaboration d’un plan d’introduction et de diffusion des innovations

performantes 48

4 Accompagnement technico-économique des acteurs de la production maraichère

d’hivernage 49

4.1 Elaboration et diffusion de référentiels technico-économiques relatifs aux

pratiques innovantes en matière de production maraichère d’hivernage à

l’attention des services techniques des ministères et PTF concernés 49

4.2 Identification des besoins en formation des exploitants et de recherche action

éventuelle 52

5 Programme d’introduction des innovations technologiques dans le milieu 55

5.1 Elaboration d’une méthodologie pour l’introduction test des innovations

technologiques à différents niveaux dans les zones d’intervention du PASSIP 55

5.2 Proposition d’un programme d’activités et de suivi avec des indicateurs de

résultat y relatifs 56

5.3 Proposition de sites pilote pour la mise en œuvre du programme test 58

6 Conclusions et recommandations 61

6.1 Conclusions 61

6.2 Recommandations (à l’attention du PASSIP) 62

7 Annexes 63

Liste des graphiques

Graphique 1 : Calendrier cultural des principales spéculations de la zone de l’étude E3

(Koulikoro et Sikasso) 18

Graphique 2 : Calendrier cultural des principales productions vivrières et maraîchères en

région de Koulikoro 20

Graphique 3 : Calendrier cultural des principales productions vivrières et maraîchères en

région de Sikasso 23

Graphique 4 : Spéculations maraichères dominantes emblavées en hivernage au sein

des exploitations objet de l’enquête (Koulikoro et Sikasso) 25

Graphique 5 : Evolution des superficies maraîchères d’hivernage de 2016 à 2018 dans la

région de Sikasso en ha 27

Graphique 6 : Evolution des superficies et des productions maraîchères d’hivernage de

2016 à 2018 dans la région de Sikasso 28

Graphique 7 : Evolution des superficies et des productions maraîchères de contre saison

de 2015 à 2018 dans la région de Sikasso 29

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7

Graphique 8 : Cumul des superficies et des productions maraîchères de contre saison et

d'hivernage sur la période de 2015/2016 à 2018 dans la région de Sikasso 29

Graphique 9 : Evolution des superficies maraîchères de contre saison de 2015 à 2018

dans la région de Koulikoro (ha) 30

Graphique 10 : Evolution des superficies (ha) et productions maraîchères de contre saison

de 2015 à 2018 dans la région de Koulikoro 31

Graphique 11 : Evolution des superficies maraîchères d’hivernage de 2016 à 2018 dans la

région de Koulikoro 32

Graphique 12 : Evolution des superficies (ha) et productions maraîchères (t) d’hivernage

de 2016 à 2018 dans la région de Koulikoro 33

Graphique 13 : Cumul des superficies (ha) et productions maraîchères (t) de contre saison

et d’hivernage de 2015 à 2018 dans la région de Koulikoro 34

Graphique 14 : Comparaison des superficies et des productions maraîchères de 2015 à

2018 entre les régions de Sikasso et Koulikoro 35

Graphique 15 : Taux d’utilisation des semences améliorées en productions maraichères

d’hivernage pour les 10 exploitations enquêtées (Koulikoro et Sikasso) 37

Graphique 16 : Origine des semences améliorées en productions maraichères d’hivernage

pour les 10 exploitations enquêtées (Koulikoro et Sikasso) 37

Graphique 17 : Facilité d’accès à la terre en hivernage pour les femmes et les jeunes des

10 exploitations enquêtées (Koulikoro et Sikasso) 38

Graphique 18 : Atouts des productions maraîchères d’hivernage et occurrence 42

Graphique 19 : Contraintes principales des productions maraîchères d’hivernage et

occurrence 42

Graphique 20 : Ratio de la production maraîchère d’hivernage vendu/consommé au sein

des exploitations enquêtées 44

Liste des tableaux

Tableau 1 : Rendements des cultures maraîchères d’hivernage de 2016 à 2018 dans la

région de Sikasso 27

Tableau 2 : Rendements des cultures maraîchères de contre saison de 2015 à 2018

dans la région de Koulikoro 31

Tableau 3 : Aperçu des prix à la consommation des différentes spéculations maraîchères

au cours de l’année sur le marché de Médine (Bamako) 45

Tableau 4 : Compte d’exploitation du concombre à Tienfala sur 0.5 ha 50

Tableau 5 : Compte d’exploitation de la tomate sur 0,25 ha à Diladié 51

Tableau 6 : Formations reçues par les exploitants et structures en charge 52

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

8

1 Contexte de la mission

1.1 Le cadre stratégique du Mali en matière de politiques agricoles et de développe-

ment de l’agriculture irriguée

Au Mali, le climat est de type soudano-sahélien, caractérisé par des températures moyennes éle-

vées et par une saison humide courte de 4 à 5 mois (juin à octobre) et d’une longue saison sèche

de 7 à 8 mois (octobre à mai). Les précipitations moyennes décroissent du sud vers le nord du

pays. Quatre grandes zones agro-climatiques se distinguent :

✓ la zone pré-guinéenne ou subhumide (6% de la superficie totale), au sud, caractérisée par

une savane boisée et des forêts,

✓ la zone soudanienne (17% de la superficie totale), au centre, avec un couvert végétal plus

ou moins dense et varié (savane soudanienne),

✓ la zone sahélienne (26% de la superficie totale), dans le nord, où les précipitations sont de

200 à 600 mm/an ;

✓ la zone saharienne désertique (51% de la superficie totale) couvre la région la plus septen-

trionale du pays.

Ces caractéristiques physiques se traduisent par une grande diversité agro écologique. Les princi-

pales activités agricoles sont l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'aquaculture, et la foresterie. La

contribution du secteur agricole à la stabilité économique et sociale du pays est donc capitale du

fait de son rôle central dans l’économie nationale, dans la création d’emplois et d’activités généra-

trices de revenus ainsi que dans la sécurité alimentaire et l’amélioration du cadre de vie des popu-

lations.

La Loi d’Orientation Agricole (LOA) est l’outil directif et fédérateur pour l’ensemble des dispositions

législatives, règlementaires, stratégiques et programmatiques touchant aux domaines de

l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la forêt en République du Mali. Elle vise à faire de

l’agriculture le vecteur principal de croissance économique du pays.

Sur le plan institutionnel, la Loi d'Orientation Agricole (LOA) investit l'État de la charge d'élaborer et

de mettre en œuvre la Politique de Développement Agricole (PDA) en concertation avec les collec-

tivités et la Profession Agricole.

Les acteurs du secteur agricole définis par la LOA sont : l'État, les Collectivités territoriales, les

organismes personnalisés à vocation agricole, les exploitations agricoles, les associations, les

coopératives, les organisations interprofessionnelles, les Organisations Non Gouvernementales

(ONG) et les autres organisations de la société civile. Ils doivent concourir, en concertation, à

l'élaboration, à la mise en œuvre et à l'évaluation de la PDA.

L'objectif général de la PDA est de contribuer à faire du Mali un pays émergent où le secteur agri-

cole est un moteur de la croissance de l’économie nationale et garant de la souveraineté alimen-

taire dans une logique de développement durable, reposant prioritairement sur les Exploitations

Agricoles Familiales (EAF) et les Entreprises Agricoles (EA) modernes et compétitives ainsi que

sur les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) représentatives.

Les principaux défis et enjeux tels que définis dans le PDA (mai 2013) sont :

• Assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle d'une population de plus en plus croissante

dans un espace économique ouvert et concurrentiel ;

Page 9: Rapport final 10 décembre 2019 - passip.org

Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

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• Assurer la gestion durable des ressources naturelles dans un contexte de changements cli-

matiques profonds ;

• Améliorer la productivité et la compétitivité agricoles. Il s'agira de diversifier, d'intensifier et

de moderniser les systèmes de production agricole ;

• Sécuriser et accroître le revenu des exploitants agricoles. Il s'agira d'élaborer une politique

de valorisation des produits agricoles en vue d'améliorer le revenu des exploitants agricoles,

de créer de la valeur ajoutée, d'améliorer la disponibilité et la qualité des produits agricoles et

agroalimentaires, d'accroître la compétitivité des produits à l'exportation, de réduire les

pertes postproduction et de créer des emplois.

En matière de stratégie, la PDA accorde la primauté en matière d'investissements aux aménage-

ments hydro-agricoles avec maîtrise de l’eau. Les stratégies dans ce domaine porteront prioritai-

rement sur le développement des exploitations familiales et la promotion de l'entrepreneuriat agri-

cole, notamment dans les zones de grande irrigation. La promotion des aménagements de proxi-

mité (submersion contrôlée, bas-fonds, petits périmètres irrigués, périmètres maraîchers, etc.),

facteur de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté au niveau local, constitue une com-

posante majeure de la stratégie de développement de l'irrigation. Celle-ci privilégie la responsabili-

sation des Collectivités Territoriales et la participation des bénéficiaires au processus de réalisation

et de mise en valeur.

Pour les filières commerciales agricoles à haute valeur ajoutée pour lesquelles le Mali jouit d’un

avantage comparatif et d’opportunités de marchés confirmées telles que la mangue, la papaye, la

pomme de terre, l’échalote/oignon, la banane, l’anacarde, le sésame, les interventions viseront : i)

l’innovation et la diffusion des technologies, ii) l’amélioration des performances commerciales, iii)

l’accès au financement des exploitants agricoles et iv) la mise en place d'infrastructures collec-

tives.

Les pratiques de Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs (GIPD) à travers

l’approche champs écoles seront progressivement appliquées par l'ensemble des producteurs et

plus particulièrement par les maraîchers, les riziculteurs et les cultivateurs de coton.

La stratégie nationale de développement de l’irrigation (SNDI) élaborée en 1999 puis objet d’une

relecture en 2007-2008 aurait du servir de cadre de mise en œuvre à tous les investissements ou

exploitations d’aménagements hydro-agricoles au Mali. Cependant sa mise en œuvre a été faible

et les contraintes identifiées en 1999 demeurent encore d’actualité, dont entre autres la réalisation

d’ouvrages non-conformes aux normes, la dégradation continue et l’abandon des infrastructures

d’irrigation.

L’irrigation est considérée comme un moyen d’intensification de l’agriculture. Elle contribue à aug-

menter la productivité tout en la sécurisant contre les risques de sécheresse. C’est un outil de lutte

contre la pauvreté et la faim qui sévissent de façon endémique en Afrique subsaharienne, et plus

particulièrement en Afrique de l’Ouest, dont le Mali.

Le Programme National d’Irrigation de Proximité (PNIP) précise et réorganise les interventions

dans le sous-secteur afin de rationaliser l’investissement et de relever les défis auxquels l’IP

(l’Irrigation de Proximité) se heurte :

• le coût élevé des infrastructures d’irrigation en raison du nombre limité d’entrepreneurs

compétents, du faible volume et irrégulier des travaux et de l’insuffisance de compétences

techniques ;

• l’insuffisance de financement pour développer l’irrigation. Les institutions financières na-

tionales n’allouent pratiquement aucun financement à long terme qui permettrait le déve-

Page 10: Rapport final 10 décembre 2019 - passip.org

Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

10

loppement de l’irrigation privée. L’État est quasiment le seul à investir véritablement dans

l’irrigation grâce à des fonds provenant essentiellement de PTF ;

• la variabilité de la disponibilité de l’eau liée à la mauvaise répartition spatiale et temporelle

des pluies ;

• la mauvaise conception des systèmes irrigués, l’entretien insuffisant des infrastructures

d’irrigation et la médiocrité de leur gestion conduisent souvent à leur abandon ;

• l’accès limité aux marchés, aux crédits et aux prestations de services en milieu rural se

traduit par de faibles rendements et des recettes médiocres d’exploitation, ce qui induit un

entretien et un amortissement très réduits de l’infrastructure d’irrigation ;

• l’insuffisance des capacités de planification et de suivi/pilotage du secteur. Les capacités

de suivi et de coordination de l’administration sont réduites à cause de l’insuffisance en

personnel et de son faible niveau de formation, des problèmes logistiques et de la fai-

blesse du niveau des rémunérations ;

• les cadres de concertation non-fonctionnels au niveau local, régional et national ;

• la faible harmonisation des stratégies de promotion, plus particulièrement des stratégies

qui concernent la production agricole, sa conservation et la transformation des produits

agricoles. Il s’ensuit des coûts de transaction élevés, un faible niveau d’information des

acteurs sur les opportunités de marché et une faible concertation entre les acteurs publics

et privés.

Le PNIP (2012), de par son objet, est un cadre national fédérateur pour tous les intervenants et

notamment les PTF. Il vise à contribuer à une exploitation économiquement rentable et durable

des AHA, plus précisément à l’échéance de dix ans, la création de zones de production agricole

irriguées, rentables, exploitables et gérables, de façon autonome et durable, par potentiellement

trois millions de personnes à travers l’aménagement de 126 000 ha.

L’IP dans le contexte malien, s’articule autour de cinq types d’aménagements suivants : les petits

périmètres irrigués villageois ; les bas-fonds et plaines inondables ; les systèmes de décrue dans

les lacs et mares des zones lacustres ; les périmètres maraîchers ; les épandages d’eau et de ré-

tention d’eau dans les oueds et les oasis. Elle touche six (6) régions du Mali à savoir Kayes, Kouli-

koro, Mopti, Ségou, Sikasso, Tombouctou.

Dans le cadre du PNIP, est définie comme irrigation de proximité tout aménagement hydro-

agricole identifié et réalisé avec l’implication des communautés locales, inscrit dans les plans lo-

caux de développement et visant à créer des zones de production agricole rentables, exploitables

et gérables de façon autonome et durable par les communautés.

1.2 Le programme PASSIP : raison d’être et ambitions dans le contexte de l’IP au

Mali, composantes et perspectives

La coopération technique allemande appuie le Mali dans l’atteinte des objectifs du PNIP à travers

le Programme d’Appui au Sous-secteur de l’Irrigation de Proximité (PASSIP).

L’objectif global du PASSIP est de faire en sorte que la population rurale travaillant dans l’irrigation

de proximité améliore sa situation économique et nutritionnelle.

D’une durée de quinze ans (2008-2023), le PASSIP intègre totalement le Programme National

d’Irrigation de Proximité ou PNIP (2012-2021) et son concept « apporter une réponse adaptée aux

préoccupations réelles des populations cibles qui participent à toutes les étapes de réalisation des

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

11

infrastructures et en assurent aussi leur exploitation et leur entretien de façon autonome et du-

rable ».

Le PASSIP comporte 4 composantes :

• Composante 1 : Appui à la Direction Nationale du Génie Rural (DNGR) pour la mise en œuvre

du PNIP qui vise la consolidation des résultats et expériences des phases précédentes et la

mise en œuvre durable du PNIP en tant que cadre fédérateur pour l’irrigation de proximité

• Composante 2 : Formation continue des prestataires publics et privés ainsi que de paysans

démultiplicateurs en irrigation de proximité, mis en œuvre par le groupement AFC-ECO qui

prévoit le renforcement des capacités techniques et pédagogiques de ces acteurs

• Composante 3 : Fonctionnalité et mise en valeur des AHA et valorisation des produits issus de

l’IP qui vise la transmission et l’application des connaissances relatives à l’exploitation et

l’entretien des AHA, l’amélioration de la production agricole, la transformation et commerciali-

sation ainsi que l’amélioration de la situation alimentaire et nutritionnelle au niveau des

groupes cibles

• Composante 4 : Gestion durable des aménagements hydro-agricoles et valorisation des pro-

duits de l’IP dans le Delta intérieur du Niger.

Le programme est cofinancé par l’Union Européenne et le ministère des Affaires Mondiales Ca-

nada dans le cadre de deux coopérations déléguées (IRRIGAR et REAGIR respectivement).

Il faut rappeler aussi que le PASSIP assure l’appui aux renforcements des capacités individuelles,

organisationnelles et sociétales pour la mise en valeur durable des périmètres d’irrigation de

proximité et autres aménagements hydro-agricoles.

Le développement de la filière « Maraîchère » est une action déterminante de la composante 3 du

PASSIP pour l’augmentation de la production, du rendement et du nombre des produc-

teurs/productrices formés. C’est pour cette raison, que le PASSIP à travers PASSIP/ IRRIGAR et

PASSIP/REAGIR, a notamment en collaboration avec les Directions régionales de l’Agriculture

(DRA) de ses régions réalisé pendant les campagnes maraîchères précédentes la diffusion des

innovations en lien avec l’application des bonnes pratiques des itinéraires techniques (Tomate,

Gombo, Oignon/Echalote, Piment), la lutte phytosanitaire biologique, l’application des intrants spé-

cifiques auprès des producteurs.

Le groupement AFC-ECO a été mandaté pour la mise en œuvre de cette étude E3 dans le cadre

du PASSIP.

1.3 Rappel des TDRS et résultats attendus de E3

L’objectif de l’étude est d’évaluer les potentialités de productions maraîchères en saison

d’hivernage et les conditionnalités de réussite dans les zones d’intervention du PASSIP. L’étude

inclut la description des pratiques culturales adaptées aux différentes situations de la zone

d’intervention et la détermination des thèmes de recherche et formation pour améliorer la produc-

tion d’hivernage.

Les TDRS sont rappelés en annexe 1.

Les tâches demandées sont :

• Analyser les documents de référence sur le thème ;

• Réaliser des enquêtes auprès de différentes structures (services techniques, chambres

d’agriculture, PTF, ONG, organisations d’exploitants) pour recueillir leurs avis concernant

les insuffisances et faiblesses des systèmes et moyens actuellement utilisés et leurs propo-

sitions d’amélioration ;

Page 12: Rapport final 10 décembre 2019 - passip.org

Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

12

• Réaliser une analyse Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces (FFOM) pour déterminer

les goulots d’étranglement et le potentiel ;

• Analyser des pratiques déjà existantes, y compris les modes de coopération en production

et commercialisation ;

• Déterminer les produits aptes à la production en saison d’hivernage (existence de marché

potentiel, aptitude des terres, disponibilité en eau, climat) ;

• Cibler les régions de productions avec des avantages comparatifs (disponibilité des terres et

eau, intrants, accès aux marchés, propension à suivre une nouvelle opportunité des produc-

teurs/productrices et leurs capacités technique et de gestion) ;

• Identifier des améliorations des pratiques existantes et proposer de nouvelles cultures et

méthodes (uniquement des produits avec une demande basée sur un certain pouvoir

d’achat) ;

• Analyser les marchés prévisibles et leur potentiel pour la production augmentée et des nou-

veaux produits ;

• Analyser la capacité de conseil en la matière existant dans les zones d’intervention et pro-

poser des approches d’appui ;

• Elaborer les besoins en perfectionnement et en recherche d’accompagnement éventuelle ;

• Formuler des propositions d’amélioration (techniques, organisationnelles, appui-conseil) et

d’innovations ;

• Proposer des sites pour des exploitations pilotes ;

• Elaborer un programme de mise en œuvre des activités test d’introduction pour les diffé-

rentes strates d’exploitations dans les zones d’intervention du PASSIP avec une méthodo-

logie et un plan de suivi d’avancement et des effets ;

• Identifier les innovations en matière de technologies de production et les variétés et cultures

horticoles les plus appropriées. Une des voies proposées pourrait être la production de se-

mences horticoles (proposition méthodologique du consortium AFC-ECO).

1.4 Approche méthodologique et déroulement de la mission

L’approche méthodologique reprise aux TDRS a consisté à :

• Tenir une réunion de clarification des TDRS de l’étude avec l’équipe du PASSIP, en début

de mission soit le 11 septembre 2019 ;

• Procéder à une revue bibliographique sur la thématique des productions maraichères

d’hivernage ;

• Proposer un plan de travail pour les rencontres avec les personnes-ressources, les struc-

tures de recherche travaillant sur la question ainsi que les organisations de la société civile

intervenant dans les différents domaines ;

• Présenter une approche méthodologique solide des études, pour validation par l’équipe

PASSIP ;

• Effectuer des missions de terrain pour collecter les données auprès des différentes exploi-

tations IP, sur les potentialités de production des produits maraichers et de marché en pé-

riode d’hivernage, sur les intrants et facteurs de production disponibles et les conditions

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

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d’adaptation des productions maraichères identifiés « rentables », avec une attention spé-

ciale pour ceux utilisables par les exploitantes de PPM ;

• Produire et présenter (restitution) un rapport préliminaire lors d’un atelier de validation re-

groupant les services techniques, les autorités administratives, les partenaires techniques

et financiers, les ONG concernées, les organisations de la société civile, etc. ;

• Produire un rapport final avec les résultats des analyses, une proposition viable pour les

tests d’innovations et des recommandations techniques et stratégiques.

La démarche proposée

La démarche méthodologique pour l’implémentation de l’étude a été participative, inclusive et s’est

basée sur des visites de site. Elle s’est focalisée sur les termes de références transmis aux consul-

tants, a pris en compte la proposition soumise par AFC/ECO au PASSIP comme support méthodo-

logique aux 6 études. D’autres références comme les documents de politique nationale et de stra-

tégie sur le développement de l’IP, des études et des rapports d’évaluation réalisés par la GIZ,

notamment sur les IPRO, ou par d’autres donateurs et institutions nationales, la recherche docu-

mentaire sur le WEB, les expertises des consultants engagés et des personnes ressources.

Les différents modes d’organisation de la production : exploitant/irriguant individuel, coopératives,

associations, les organismes de développement actifs dans le développement des cultures marai-

chères d’hivernage, les instituts de recherche, les politiques et projets, les structures prestataires

et fournisseurs spécialisés dans la formation, l’appui-conseil, l’accompagnement des producteurs

et la fourniture d’intrants, des commerçants : du grossiste au détaillant ont été bien entendu ren-

contrés et écoutés pour arriver aux résultats attendus de la mission.

Sur le plan technique, la démarche SWOT/FFOM a été privilégiée (forces, faiblesses, menaces et

opportunités). Elle a été pratiquée à travers des focus groupe reprenant les représentants institu-

tionnels et à d’autres moments des opérateurs privés.

Sur le plan des ressources humaines propres à la mission, ont été mobilisés 30 HJ pour le chef

d’équipe, 25 HJ pour l’expert hydrologue, 35 HJ pour l’expert en maraîchage (horticulture) et 21 HJ

à raison de 7 HJ/enquêteur pour 3 enquêteurs.

La démarche proposée s’est articulée autour de 4 phases principales déclinées comme suit :

Déroulement de la mission

1. Phase de préparation de la mission

1.1 Communication avec les responsables PASSIP/AFC/EH/Personnes ressources

Plusieurs échanges ont eu lieu entre la mission et les représentants des structures contractantes

(AFC/PASSIP) au cours de la deuxième semaine d’août afin de dresser les contours de la mission

proprement dite, de transmettre des éléments documentaires et de présenter les profils attendus et

cv des enquêteurs dans l’optique de lancer leur présélection. De même, l’expert hydrologue initia-

lement prévu étant en indisponibilité pour des raisons de santé, il a fallu lancer une procédure de

recrutement et de validation de son remplaçant.

Le démarrage effectif de la mission a été fixé au 28 août 2019.

Parallèlement des informations ont été collectées sur des structures actives dans la thématique

d’E3 dont AVRDC (ICRISAT) et les IPRO.

1.2 Revue documentaire

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Des éléments de documentation ont été renseignés, principalement relatifs au PASSIP et notam-

ment la liste des AHA dans les deux régions ciblées ou des rapports de mission de suivi de cam-

pagnes maraichères dans le cadre des IPRO (REAGIR) et de « mission de prospection ». Cepen-

dant, la littérature est relativement pauvre en matière d’inventaire de l’existant et des potentialités

maraichères d’hivernage ou lorsqu’elle existe, elle est parfois sujette à caution, notamment sur les

statistiques relatives aux bassins de production ou encore les mesures piézométriques réalisées

au niveau des micro-barrages.

La bibliographie a été idéalement complétée par les supports transmis par l’équipe PASSIP, les

parties prenantes, les enquêteurs, ou en provenance d’autres sources comme le WEB, les per-

sonnes ressources rencontrées.

Certains référentiels ont été difficiles à obtenir auprès des structures ressources. Il s’agit notam-

ment d’itinéraires techniques ou de référentiels technico-économiques relatifs aux spéculations

maraichères d’hivernage. Il a été constaté qu’ils sont bien souvent vieillots et non actualisés, trop

peu partagés et non harmonisés entre parties prenantes. La mission a tenté d’y remédier en col-

lectant des données technico-économiques plus crédibles sur quelques spéculations maraichères.

La revue documentaire a été poursuivie activement jusqu’à la phase de rédaction et fait l’objet

d’une liste de documentation (présentée en annexe 3).

1.3 Draft et support de formation à destination des enquêteurs

La mission s’est attachée à élaborer des outils de collecte et un support de formation à destination

des enquêteurs dès la fin août. Ils ont été tous deux validés en interne le lundi 9 septembre 2019.

Ceci afin de pouvoir réaliser la formation des enquêteurs le 10 septembre 2019.

2. Phase de terrain

Cette phase avait pour objectif principal de collecter et d’analyser les données recueillies tant à

Bamako que dans les 2 régions retenues : Sikasso et Koulikoro.

D’une durée totale de trois semaines, la première semaine a été consacrée principalement au brie-

fing de début de mission, aux visites des structures et personnes ressources à Bamako, à la for-

mation et au lancement des équipes de collecte. Elle est sanctionnée par l’aide-mémoire de dé-

marrage présentée en annexe 2.

La deuxième semaine fut principalement occupée par les visites de terrain dans les régions, la

supervision du travail des enquêteurs et la poursuite des rencontres avec les structures ressources

de la capitale.

La troisième semaine a vu la synthèse de l’exploitation des données, la rédaction de l’aide-

mémoire et la restitution sous forme d’atelier des résultats de la mission. Ce dernier a été réalisé le

27 septembre 2019.

2.1 Briefing de démarrage

La réunion de début de mission avec l’équipe du PASSIP et les partenaires a été l’occasion de

définir les attentes plus précises du client et des parties prenantes vis-à-vis de la mission en

termes de couverture géographique, d’étendue du diagnostic, de forces de proposition technico-

économiques, de structures et personnes ressources à rencontrer, de modèles de réussite dans la

thématique, de sites AHA prioritaires à visiter et de précision de la démarche et des outils de col-

lecte.

Une liste de personnes et structures ressources à rencontrer a été proposée par la mission. Cette

réunion a été l’occasion de l’amender/valider et de compléter les coordonnées (cfr liste de contacts

en annexe 4).

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L’organisation et la mobilisation de l’équipe et des missions de collecte ont été clarifiées également

à cette occasion ainsi que les actions à entreprendre pour la mobilisation des personnes res-

sources à rencontrer par la mission.

Le briefing de démarrage fut aussi l’occasion de clarifier quelques éléments de terminologie.

En effet, suite à certaines confusions répétées et entendues dans l’utilisation de la terminologie

relative aux saisons, il a semblé utile de préciser les éléments suivants.

Le terme hiver ainsi que son dérivé « hivernal » se rapporte à l’hiver en référence à la période

froide que nous connaissons dans l’hémisphère nord. Cette période fait suite à l’automne et pré-

cède le printemps.

Rapporté au Mali, le terme hivernal peut s’appliquer aux cultures de saison froide, cette période

qui suit approximativement la saison des pluies (juin à octobre) et donc se situe de novembre à

mars (hiver).

L’hivernage désigne très clairement la saison des pluies, donc de juin à octobre.

La contre-saison désigne au Mali la saison sèche qui elle-même se distingue en contre-saison

froide (novembre à mars) et contre-saison chaude (avril à juin) et qui se caractérise par la séche-

resse et une EVTP très marquée qui va de 5500 m3/ha/an à Sikasso à 7500 m3/ha/an à Kayes.

Dans la synthèse, le maraîchage d’hivernage correspond à la période de production ou de com-

mercialisation des produits maraichers durant la saison des pluies soit de juin à fin septembre.

Source (La Mission)

Hivernage = saison des pluies dans les régions tropicales, notamment aux Antilles

Source (Larousse)

L’aubergine africaine (Solanum aethiopicum) est une plante proche de l'aubergine. Elle est encore

appelée aubergine amère, aubergine africaine, diakatou, diakhatou ou jaxatou.

Source (Wikipédia et La Mission).

Nous renvoyons le lecteur au PV de la réunion en annexe 5 et à la liste de présence au briefing de

démarrage en annexe 6.

2.2 Formation des enquêteurs

Le support de formation et les guides d’entretien validés par le trinôme TL/EH/EM ont permis

d’élaborer les fiches d’enquête dont la version finale a été amendée de façon participative avec les

enquêteurs lors de la formation donnée le 10 septembre 2019.

Il était prévu de former 3 enquêteurs, à raison de 1 enquêteur affecté à la région de Sikasso étroi-

tement appuyé par l’expert en maraîchage et 2 enquêteurs affectés à la région de Koulikoro. Ceux-

ci ont été amenés à collecter des données au sein de leur région d’affectation pendant 5 jours. Un

autre jour était prévu pour la formation et un autre pour le débriefing et l’exploitation participative

des résultats des enquêtes (total : 7 HJ x 3 enquêteurs = 21 HJ).

L’ambition était de collecter une dizaine de fiches d’enquête/analyse SWOT/référentiels technico-

économiques par région de façon à dresser un diagnostic qualitatif crédible des pratiques marai-

chères d’hivernage existantes, à savoir des contraintes, opportunités, atouts et menaces quant aux

modes de production maraichère en lien avec l’utilisation et à la gestion des systèmes d’exhaure et

d’irrigation dans chaque zone investiguée.

Ces collectes de données ont été déclinées en fonction des modes d’organisation des produc-

teurs, des spéculations agricoles, du type d’AHA et de la taille des superficies emblavées. Les in-

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novations technologiques telles que les semences améliorées (par exemple) et les conditions

d’appropriation et de diffusion y liées ont également été étudiées et ont constitué un focus pour

développer un programme test d’introduction.

La contribution des responsables des DRGR, DRA, IPRO et PASSIP mais aussi des commerçants

et vendeurs d’intrants a été essentielle pour indiquer les sites AHA à visiter en priorité ainsi que

pour la mise en contact entre les personnes ressources liées à ces AHA et les enquêteurs.

Au vu de la disparité des situations relatives aux AHA et systèmes d’exhaure/irrigation existantes

entre régions et au sein même de celles-ci, il n’a pas été envisagé de mettre en place un dispositif

statistique contraignant qui n’aurait au vu des moyens mobilisés pour les enquêtes qu’un intérêt et

une crédibilité très limités.

Il s’agit plus d’identifier les opportunités notamment commerciales, mais aussi les conditionnalités

techniques et organisationnelles liées à la diffusion de pratiques maraichères d’hivernage perfor-

mantes dans le contexte de l’IP.

Les outils de collecte, l’approche méthodologique liée au déroulement des enquêtes en région, le

support/planning et procès-verbal de formation des enquêteurs sont détaillés en annexe 4.1 à 4.4

de l’aide-mémoire de démarrage (annexe 2).

Démarche d’enquête dans les régions

Il s’agit de déterminer l’état des lieux ainsi que les potentialités des productions maraîchères

d’hivernage d’une part et les pratiques innovantes et les conditionnalités à mettre en place d’autre

part pour améliorer et diffuser les systèmes performants de production maraîchère en hivernage

dans le cadre de l’IP. Cela passe par :

1) répertorier et recenser au cours des entretiens auprès des structures (prestataires privés,

ONG, PTF, Projets) et prise de contact avec PASSIP local/DRGR/DRA/OP les pratiques

maraichères d’hivernage existantes et intéressantes ;

2) organiser avec ces structures une analyse SWOT axée sur deux volets principaux : 1) sur

les pratiques culturales dominantes en hivernage et 2) sur les systèmes innovants en pro-

duction maraîchère d’hivernage dans le cadre de l’IP. Résultats obtenus 2 analyses

SWOT : 1 avec les institutionnels, 1 avec les prestataires privés, ONG, PTF, projets actifs

dans la thématique « productions maraîchères d’hivernage ».

3) organiser et effectuer des visites des sites représentatifs de l’existant dominant et de sites

avec des productions maraîchères d’hivernage performantes et intéressantes (prendre

photos). Exploitation individuelle/familiale (fiche d’entretien 1) ou collective (fiche d’entretien

2) avec données relatives aux moyens d’irrigation (fiche n° 4). Résultats obtenus : 5 fiches

d’entretien doublées de la fiche 4 (AHA/irrigation).

4) récolter les référentiels technico-économiques sur les spéculations dominantes et celles à

haute valeur ajoutée relatives à la production maraîchère d’hivernage.

Résultats obtenus : 4 fiches (n° 3) « commercialisation et marges des productions maraîchères

d’hivernage ».

Au total, ce sont plus de 10 fiches qui ont été complétées pour chaque région (Sikasso, Koulikoro)

par les enquêteurs.

2.3 Visites de terrain

Les visites de terrain s’entendent comme les rencontres sur le terrain avec les acteurs tant institu-

tionnels que privés, PTF, ONG, associations et projets actifs dans l’IP et la filière maraîchère aussi

bien à Bamako qu’en région. La mission a également ciblé les sites de production maraîchère

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d’intérêt majeur dans les 2 régions de Koulikoro et Sikasso et en priorité dans le contexte de l’IP et

des actions des IPRO : les autres régions de Mopti, Ségou, Kayes, Tombouctou et Gao ont été

écartées pour des raisons de faible nombre d’HJ prévu pour les enquêtes.

Cette étape a permis d’acquérir les avis des acteurs locaux sur les atouts/faiblesses/opportunités

et menaces liés aux productions et potentialités des productions maraichères d’hivernage. Elle a

permis également de constater de visu les types de spéculation maraîchère pratiqués et les pro-

blématiques y afférentes, et dans les cas les plus favorables de collecter des données objectives

sur les marges de production.

L’approche participative a bien entendu été privilégiée sur base d’un guide d’entretien.

Cette phase s’est déroulée du 11 au 20 septembre à Bamako pour les TL/EM/EH, du 14 au 20

septembre pour les enquêteurs en région et du 16 au 20 septembre pour les TL/EH/EM en région.

Il avait été prévu et a été respecté, comme indiqué, que les TL/EH/EM accompagnent les enquê-

teurs dans leurs démarche et investigations afin de renforcer leurs capacités, veiller au bon dérou-

lement des enquêtes et récupérer les fiches d’enquête pour leur exploitation.

Le dispositif de visite de terrain reposait donc sur la complémentarité des expertises des enquê-

teurs (7 HJ/E), de l’expert hydrologue (8 HJ), de l’expert maraicher (10 HJ) et du team leader (10

HJ) et leurs aptitudes à recueillir les données les plus pertinentes.

2.4 Exploitation des données

Trois jours de travail étaient prévus pour finaliser l’analyse des données collectées lors des entre-

tiens dont 1 jour en compagnie des enquêteurs afin de compléter les informations plus lapidaires

ou manquantes.

2.5 Elaboration et restitution de l’aide-mémoire

Trois journées ont été dévolues à la rédaction de l’aide-mémoire et à l’élaboration du power point y

relatif.

La restitution prévue au départ le 26 septembre et reportée au 27 septembre fut l’occasion de pré-

senter le diagnostic de l’existant, les opportunités et contraintes principales liées aux innovations à

diffuser en matière de cultures maraîchères d’hivernage et les propositions d’amélioration et

d’implantation à promouvoir. Et ce aux principaux acteurs (GIZ, PASSIP, OHVN, DNA, DNGR,

IPR, IE).

3. Phase de rédaction du rapport préliminaire

Une période de 4 jours de travail était prévue pour le TL, et de 10 jours pour l’expert maraîcher

pour réaliser la rédaction du rapport préliminaire à la suite de l’atelier de restitution.

Ce dernier a repris et complété l’analyse et la synthèse des données collectées lors de la mission

et a pris en compte les remarques et commentaires émis par les parties prenantes lors de la resti-

tution. Il est à souligner qu’il a été bien secondé et gratuitement par l’expert hydrologue alors que

ce dernier ne disposait plus d’HJ correspondant.

Une proposition de plan de rapport a été présentée en annexe 3 de l’aide-mémoire de démarrage.

Il est repris tel quel dans la synthèse ici présentée...

4. Phase de rédaction du rapport définitif

Cette phase se déroulera au domicile du Chef de Mission et comprend la rédaction du rapport dé-

finitif en intégrant les observations reçues par les différentes parties concernées sur cette synthèse

ici présentée.

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La transmission du rapport se fera sauf arrangements contraires, au plus tard six semaines après

la date de restitution de la mission.

Le calendrier prévisionnel qui a été globalement respecté excepté sur certaines inversions de

dates est présenté en annexe 7.

Le programme de formation des enquêteurs, le compte-rendu de leur journée de formation, les

fiches d’entretien (questionnaire) sont disponibles pour information en annexe 4 de l’aide-mémoire

de démarrage (annexe 2).

La mission n’a pas connu de problème majeur dans son opérationnalisation.

Nous profitons d’ailleurs de la présente pour remercier tous les intervenants d’un jour, une heure

ou d’un mois pour leur bonne volonté et leur aide précieuse, qu’elle soit logistique, technique ou

autre. Le bon esprit a contribué à faire de cette mission une étape plus qu’agréable, enrichissante

et nous l’espérons, instructive et constructive dans le cadre de la mise en valeur des AHA en hi-

vernage.

2 Etat des lieux des modes de production maraichère d’hivernage existants en IP

2.1 Synthèse analytique des modes de production agricole d’hivernage dans les régions

de Sikasso et Koulikoro en IP

La dynamique des systèmes agricoles dans les deux régions de Koulikoro et Sikasso dépend di-

rectement et principalement du climat, de l’hydrologie, des sols, de l’accessibilité, de la proximité

des marchés, de la disponibilité de la main d’œuvre et des facteurs socioculturels. La conjugaison

de ces facteurs permet de dégager une diversité des systèmes de culture présentés dans un ca-

lendrier agricole type avec cependant des particularités propres à chaque région.

Le calendrier cultural présenté ci-dessous reprend les différentes spéculations praticables au cours

de l’année globalement dans les régions de Koulikoro et Sikasso. Les spécificités propres à

chaque région sont présentées en 2.1.1 et en 2.1.2.

Graphique 1 : Calendrier cultural des principales spéculations de la zone de l’étude E3 (Koulikoro et

Sikasso)

Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Dec

Cultures CYCLE CULTURAL DES PRINCIPALES CULTURES DES REGIONS DE SIKASSO ET KOULIKORO (ETUDE E3)

Tomate

Cycle cultural production contre saison (2) Cycle cultural (Production d’Hivernage) Cycle cultural production contre saison (1)

Semis-production -récolte Semis Production Récolte échelonnée Semis-production-Récolte

Gombo

Semis Production Récolte Semis Production Août 2ème cycle de production Période probatoire

Contre saison Cycle cultural (hivernage)

Aubergine

Jaxatou

Récolte échelonnée

Flottement

Semis Production Récolte échelonnée Semis Production étalée

Contre saison (suite) Production d’hivernage Production contre saison

Concombre Cycle cultural (Contre saison) Flottement Cycle cultural du concombre (Hivernage) Flottement de la culture

Chou Récolte dans le temps Cycle cultural du chou d’hivernage Semis Production

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Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Dec

Pomme de terre Semis2 Production2 Récolte2 Période de conservation de pdt Production d’hivernage de pdt Semis1 Production Récolte1

Courge/courgette Récolte étalé dans le

temps Production de saison chaude Production d’hivernage

Semis Production

Poivron Installation Production végéta-

tive

Récolte

échelonnée Installation

Production végéta-

tive Récolte échelonnée

Piment Cycle cultural du piment en saison

fraîche- chaude

Installation Croissance/développement

végétatif

Récolte échelonnée

Haricot vert Récolte échelonnée

Semis1 Croissance Végéta-

tive1 Récolte/Semis2 Croissance

Laitue Installation-Croissement

végétative-Récolte Production de contre saison Production de laitue d’hivernage Installation-Croissement végétative-Récolte

Echalote/

Oignon Récolte

Période de conservation des productions Récolte Semis Croissance végétative

Semis Repiquage Croissance végéta-

tive

Maïs Cycle cultural du maïs de contre saison Semis progressif Croissance maturation Récolte

Mil/sorgho Semis Croissance tallage maturation Récolte

Riz pluvial

Semis Croissance tallage matura-

tion Récolte

Coton Semis Croissance maturation Récolte

Sésame Semis Croissance maturation Récolte

Arachide

/voandzou

Récolte Semis échelonné

Développement

végétatif Récolte Semis

Développement

végétatif

Culture d’hivernage de l’arachide Production de saison fraîche sèche

de l’arachide

Pois sucré Semis Croissance végétative-maturation Récolte

Patate douce

Semis Croissance

végétative Récolte

Source : Mission AFC/E3 –Septembre 2019)

Commentaires

Le nombre de spéculations possibles sur une année est assez impressionnant.

Le producteur/paysan adapte son calendrier cultural en fonction de plusieurs paramètres comme

la variabilité des conditions climatiques, la disponibilité des semences et de la main d’œuvre.

Le calendrier ci-dessus présenté est donc flexible et indicatif des possibilités.

Légende :

flottement : période ou la rupture de l’offre de produit sur le marché n’est pas totale.

période probatoire : période de production qui intéresse surtout les femmes. Pendant cette pé-

riode, les plus expérimentées assistent et accompagnent les nouvelles productrices.

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2.1.1 Etat des lieux des systèmes de production agricole dans la région de Koulikoro en IP

Graphique 2 : Calendrier cultural des principales productions vivrières et maraîchères en région de

Koulikoro

Source : Données relatives à l’exploitation en IP dans la région de Koulikoro (AFC/E4 –Avril 2019)

Les systèmes de production de la région de Koulikoro sont très diversifiés.

Le Nord de la Région qui couvre le 1/3 de la superficie, est dominé par l’élevage et les cultures

pluviales (mil précoce et sorgho) avec 400 à 500 mm de précipitation annuelle. Beaucoup

d’organisations de femmes font du maraîchage dans les PPM en utilisant les nappes d’eau de sur-

face (puisards).

Le centre de la région de Koulikoro (cercles de Koulikoro, Kati, Banamba Sud et Kolokani Sud) et

le Sud de la région de Koulikoro (cercles de Kangaba et Dioila), de par leur proximité avec les

grands centres de consommation en céréales et les besoins en maïs des aviculteurs périurbains,

ont amené les producteurs agricoles à intensifier la production de culture céréalière pour répondre

à la dynamique du marché.

Bien que les productions sèches citées ci-dessus contribuent beaucoup au revenu des produc-

teurs et sont largement dominantes dans la région de Koulikoro, il est important de souligner qu’un

nombre important d’acteurs au développement travaillent dans la réhabilitation et l’aménagement

des bas-fonds et plaines pour le développement de la petite irrigation.

Les bas-fonds et les plaines aménagées sont utilisés pour la culture du riz pluvial. Le riz est culti-

vé en maîtrise totale dans la plaine aménagée du barrage de Sélingué et le périmètre irrigué de

Baguineda. En plus de la culture du riz, ces deux aménagements sont utilisés en contre saison

pour les cultures maraîchères.

La FAO dans le cadre du projet IESA (Initiative Eau et sécurité alimentaire) a doté 82 groupements

de producteurs de systèmes d’arrosage californien installés sur différents sources d’eau (puits,

micro barrages, marigot et fleuve) pour le développement du maraîchage.

Mois

Cultures

Riz Cycle Cultural Riz de basfonds(Micro barrage)

Tomate

oignon

Chou

Calendrier culturales des principales productions vivriéres et maraîchéres de Koulikoro - enquête E/I en IP 2019

Cycle cultural du maïs

Cycle cultural du coton hivernage -Diola

Cycle cultural du Mil/sorgho en zone centre

récolte

Novembre Décembre

Coton

Maîs

Mil/Sorgho

OctobreJanvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre

Croissance maturation

Fin

récolte Urée

Semis -répiquagerécolte 2 eme cycle production oignon

Semis récolte

Semis Période de Récolte

récolte sémis récolte

montaiso, formation capsule

Semis

Cycle du chou

roisssane maturationsemis

sémis Récolte

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Les aménagements hydro agricoles réalisés par IPRO REAGIR, IPRO-DB dans les cercles de

Koulikoro, Kati, Kolokani et Dioila, ont bénéficié d’un accompagnement du démembrement de la

Direction Nationale de l’Agriculture pour la valorisation à travers des protocoles de collaboration

avec le PASSIP pour la conduite des Champs Ecoles paysans (CEP) autour de la culture du riz et

d’autres spéculations maraîchères de contre saison. Les exploitants autour de ces aménagements

achètent souvent des motopompes thermiques pour la petite irrigation (Source rapport DRA Kouli-

koro campagne agricole 2016-2017).

Le PASSIP et le CIV, ont notamment appuyé la mise en place de plus 40 Champs Ecoles Paysans

(CEP) pour le maraîchage dans les cercles de Koulikoro, Kati Dioila et Kolokani.

Le PAPAM a réalisé 7 petits périmètres maraîchers équipés de puits dans le cercle de Dioila au

profit des femmes rurales (Source rapport DRA Koulikoro campagne agricole 2016-2017);

Le programme OPIB/OHVN sur financement d’un projet de la BAD a réalisé la réhabilitation et

aménagement des plaines rizicoles du Mandé (Source rapport DRA Koulikoro campagne agricole

2016-2017).

L’agglomération urbaine de Kati et les petits barrages sur les marigots en périphérie de Kati contri-

buent au ravitaillement des zones urbaines en produits maraîchers et notamment Bamako à partir

du marché Dral.

2.1.2 Etat de lieux des systèmes de production agricole dans la région de Sikasso en IP

Les exploitations agricoles de cette zone sous l’influence de la CMDT ont complètement modifié

leur système de production en passant de la culture manuelle axée sur l’abattage-brûlis sur des

terres de pentes faiblement enherbées vers les années 1970 au profit d’un système dans lequel

les parcelles sont mises en culture tous les ans grâce à la mécanisation, la fertilisation organique

issue de l’élevage, l’accès facilité aux intrants et aux pesticides.

La rente cotonnière et les excédents de production agricole obtenus par l’introduction de la culture

de maïs plus productive que les céréales mil/sorgho, ont été capitalisés dans le bétail. La fumure

obtenue du parcage permet le maintien de la fertilité des sols. La charrette à traction asine a facili-

té le transfert du fumier vers les parcelles.

L’expansion de la culture du coton a été un des éléments de la diversification des systèmes de

production dans le sud du Mali, où le coton vient en tête de la rotation avec les cultures céréalières

(maïs, sorgho, mil souvent associé au niébé) bénéficiant de l’arrière effet des intrants minéraux

associés à la fertilisation organique.

L’encadrement technique des paysans et la contribution de la recherche à travers les variétés de

coton plus productives et adaptées au cycle pluviométrique de la zone sud ont beaucoup contribué

à l’essor des exploitations agricoles de la zone.

La culture du coton conditionne l’accès des UPA aux intrants de campagne à la fois pour le coton

et les autres cultures céréalières sous forme de prêts à travers les sociétés coopératives de pro-

ducteurs de coton (CPC) au niveau village et leurs unions au niveau national (UNCPC). Ces prêts

sont directement remboursés par les sociétés coopératives à la CMDT lors de la commercialisation

du coton.

Quant aux prêts liés à la modernisation de l’exploitation agricole (achat de tracteur ou tout engin

agricole), l’UPA passe par les institutions financières (Kafo-jiginew ou BNDA).

Cette modernisation des moyens de production s’est accompagnée de l’amélioration de l’accès

aux services sociaux de base pour l’ensemble des populations du bassin cotonnier.

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

22

Bien que la politique de la CMDT mette l’accent sur le coton, l’expansion de cette culture a été un

élément de la diversification des systèmes de production (maïs, mil/sorgho, riz de bas-fonds et

horticulture pour les femmes, arboriculture (mangues) et culture de la pomme de terre pour les

hommes avec utilisation de la motopompe dans les bas-fonds). Les cultures horticoles et de la

pomme de terre prennent de plus en plus de place dans les micro-aménagements de plaines et

bas-fonds.

En fait, la diversification des systèmes de production a été plutôt favorisée par la dégradation des

terres et des ressources naturelles de la zone ayant conduit à l’introduction de plusieurs autres

cultures (maraîchage, arboriculture etc…) à côté du coton.

En plus de l’engrais minéral et des pesticides pour la culture du coton, la CMDT livrait aux produc-

teurs de coton les mêmes quantités d’intrants et de pesticides conventionnelles pour les autres

cultures céréalières (maïs, sorgho, mil, riz) et une partie de cette même quantité était utilisée par

les UPA membres des CPC sur les surfaces exploitées en pomme de terre.

Le système de subvention de l’Etat perdure et assure toujours la mise à disposition d’engrais cé-

réale et coton à prix réduit. Dans chaque région, une commission pluri- institutionnelle est mise en

place pour gérer la subvention de l’état.

Cet état de fait conduit l’exploitant à privilégier notamment les cultures céréalières en saison des

pluies plutôt que d’autres cultures plus rentables, mais pour lesquelles il n’existe pas d’incitant.

Les populations de la zone cultivent également beaucoup de patate douce et la production très

importante est d’ailleurs en partie exportée sur le Sénégal.

Cette zone constitue le grenier à céréales du Mali.

Toutes les UPA de la zone cultivent de la pomme terre sur une superficie de 0,25 hectare à 6 hec-

tares suivant la taille et le niveau d’équipement en motopompe pour 17 tonnes/hectare à 30 tonnes

à la récolte pour les gros producteurs.

La valeur de la production à l’hectare de pomme de terre est de 2 à 3 millions de francs CFA, bien

plus attractive et rentable que le coton.

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23

Graphique 3 : Calendrier cultural des principales productions vivrières et maraîchères en région de

Sikasso

Source : Données relatives à l’exploitation en IP dans la région de Sikasso (AFC/E4 –Avril 2019)

2.1.3 Distribution géographique des différents types d’AHA (Aménagements Hydro Agri-

coles)

Les AHA dominants dans les deux régions d’étude se présentent comme ceci :

❖ Koulikoro : les aménagements dominants sont :

• PPM (Petits périmètres maraîchers) : les sources d’eau peuvent être des puits à grand

diamètre ou puisards (nappe phréatique de surface), les forages ou autres sources (ri-

vière, barrages de retenue d’eau) ;

• Petits barrages réalisés sur des cours d’eau pour divers objectifs : recharge de la nappe

phréatique, développement de la petite irrigation.

❖ Sikasso : les aménagements dominants sont :

• Les mares et les seuils d’épandage pour la riziculture, en saison sèche, des puisards

sont réalisés pour la culture de la pomme de terre et autres spéculations maraîchères

avec utilisation des petites motopompes pour l’exhaure de l’eau,

• Les petits barrages de retenue d’eau,

• Les bas-fonds à submersion libre ou contrôlée.

Mois

Cultures

Période de Récolte

Riz basfonds

Tomate

Patate douce

Piment

Coton

Maîs semis

engrais

récolte étallée jusqu'en avril

Mil/Sorgho semis

Pomme de

terreRécolte 1 et 2

Semis

Riz de basfonds

Cycle cultural du maïs en zone sud

Cycle cultural du coton-Sikasso Etude E/I en IP

Juillet Août Septembre Octobre Novembre DécembreJuinJanvier Février Mars Avril Mai

Cycle cultural patate

récolte

Semis 2

croissancesemis

Croissance - maturation

sémis étallé dans le temps

Cycle cultural du Mil/sorgho en zone Sud Mali

Semis production 1 recolte1

récolteTallage, montaison et maturation

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24

2.1.4 Nombre de cycles de culture en fonction de la source d’eau

Plus la source d’eau est pérenne, plus les exploitants en IP ont la possibilité d’aller au-delà de

deux saisons de culture par an voire envisager trois. C’est le cas des fleuves, marigots perma-

nents et les micro-barrages à durée d’exploitation longue.

Dans la région de Koulikoro les bas-fonds et les mares tarissent d’un à trois mois après la saison

des pluies et la nappe phréatique s’assèche au fur et à mesure qu’on progresse dans la saison

sèche. L’exploitation des nappes de surface pose des problèmes pour la petite irrigation de proxi-

mité.

Dans la région de Sikasso, le niveau de la nappe phréatique dans les mares, les plaines aména-

gées et les bas-fonds est favorable au développement de la petite irrigation. Les populations creu-

sent des puisards dans les plaines et en amont des ouvrages pour la pratique de l’irrigation moto-

risée avec des petites moto-pompes chinoises. Les barrages de retenue d’eau, les puits à grand

diamètre et les puisards réalisés dans les bas-fonds permettent aux exploitants irrigant de Sikasso

de réaliser jusqu’à trois cycles de production dans l’année.

En zone exondée, les forages équipés de KIT de pompage solaire, permettent aux exploitants irri-

gant de produire toute l’année, mais souvent sur des surfaces limitées car le débit des forages

s’avère être généralement insuffisant.

Les PPM réalisés par le PAPAM aussi bien que ceux d’IPRO recourent surtout au puisage manuel.

Les sites aménagés, existent en nombre, mais des problèmes se posent dans la gestion de l’eau.

La structure en charge de la valorisation (DNA) pose notamment la problématique suivante dans

l’exploitation des AHA en IP :

• Tarissement précoce des retenues des barrages (Dogoni et Tienfala),

• Envasement des barrages (comblement du lit d’accumulation par les colluvions),

• Moyens d’exhaures autres que l’arrosage manuel trop peu répandus.

2.2 Etat des lieux de la production maraîchère d’hivernage dans les régions de Sikasso et

Koulikoro en IP

2.2.1 Place du maraîchage d’hivernage dans la production agricole et suivant les AHA dans

les régions de Sikasso et Koulikoro

Pour rappel, le maraîchage d’hivernage correspond à la période de production ou de commerciali-

sation des produits maraichers durant la saison des pluies, soit de juin à fin septembre.

Le calendrier cultural standard de chaque région a été présenté en 2.1. Il donne un aperçu qualita-

tif des cultures pratiquées sur une année.

La superficie dédiée au maraîchage d’hivernage est réduite au regard de celle dévolue à la rizicul-

ture, à la culture du maïs, voire de l’arachide (Sikasso).

Selon la DRA, à Sikasso, la production maraîchère d’hivernage représenterait moins de 20 % des

surfaces annuelles totales cultivées et moins de 50 % des surfaces maraîchères emblavées au

cours d’une année. Ces dernières comprennent les surfaces emblavées en saison des pluies, en

contre-saison froide (octobre à mars) et en contre-saison chaude (mars-juin).

La superficie moyenne est de l’ordre de 0.2 à 0.4 ha/exploitant dans les deux régions ciblées. La

source de cette donnée provient des constats de terrain, de la littérature (étude Coulibaly 2011,

DNA), des vendeurs d’intrants… Les facteurs limitant sont la disponibilité de la main d’œuvre, le

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25

financement des intrants en période de soudure, le drainage et la disponibilité de terre prête pour

la mise en culture et non occupée par d’autres cultures.

Les spéculations principales sont : la tomate, le jaxatou, le gombo, le chou, l’oignon, le poivron, le

piment, l’aubergine européenne ; le choix de la spéculation est plus lié au marché et à des facteurs

« culturels » qu’à des facteurs de production ou conditions édaphiques particuliers.

Graphique 4 : Spéculations maraichères dominantes emblavées en hivernage au sein des exploita-

tions objet de l’enquête (Koulikoro et Sikasso)

Source : Mission E3 –septembre 2019

Dans les exploitations objet de l’enquête, le poivron /piment et le gombo représentent respective-

ment 48 et 41 % de l’ensemble des superficies emblavées.

Les superficies moyennes observées en hivernage par exploitant dans le champ collectif sont de

0,38 ha et 1,48 ha dans le champ individuel.

Les types d’AHA principalement concernés par le maraîchage d’hivernage sont les bassins ver-

sants des micro-barrages, les pentes des bas-fonds et les périmètres maraîchers. Ceux-ci ne

d’ailleurs pas toujours formalisés au sens où on l’entend à savoir avec une clôture, un point d’eau

semi-permanent, un abri. Ils s’intègrent dans un aménagement de l’espace souple et opportuniste

en fonction du foncier et de l’eau (drainage et irrigation). Le parcellaire dédié au maraîchage évo-

lue en cours de saison et d’une saison à l’autre ; il se rapproche du lit du bas-fond lorsque

s’éloignent les pluies.

Les micro-barrages sont à l’origine de la remontée du niveau des nappes phréatiques ; ils permet-

tent l’extension dans l’espace et le temps de l’exploitation maraîchère.

Quant à la gestion de l’eau, l’irrigation est d’appoint, elle est en général peu ou pas pratiquée ; le

drainage est plutôt le facteur limitant en fonction de la nature filtrante des sols, du relief et de

l’aménagement.

L’accessibilité des bassins de production est un facteur essentiel de développement ou au con-

traire limitant du maraîchage d’hivernage.

2,71

40,95

0,16 0,16 1,31 0,08

6,54

0,04 0,16 0,05

47,84

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

Superficies %

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26

Données statistiques de production et de superficies relatives aux cultures maraîchères au

niveau national et dans les régions de Sikasso et Koulikoro

Sur le plan national selon les données de l’annuaire statistique 2014 (annexe 8), la superficie to-

tale emblavée en culture maraîchère est de 102 819 ha, dont 57 846 ha pour la saison

d’hivernage, soit 56%.

Les superficies maraîchères emblavées par Sikasso et Koulikoro sont respectivement de 48 550

ha et 25 391 ha ce qui ferait un total de 73 941 ha, soit 70% des superficies maraîchères embla-

vées au niveau national en 2014.

Suivant la même source, les productions maraîchères cumulées sont de 1 567 356 tonnes dont

904 501 tonnes produites en contre-saison froide.

Le rendement moyen dégagé au titre la campagne 2013/2014 est de 15,24 tonnes.

Les productions maraichères cumulées des régions de Sikasso et Koulikoro sont de 988 120

tonnes (Sikasso : 634 112 t) et (Koulikoro : 354 008 t). Les productions cumulées de la saison

d’hivernage des 2 régions sont de 587 987 tonnes.

Donc les productions maraîchères des 2 régions en 2014, représentent 63% de toutes les produc-

tions maraîchères au niveau national. La région de Sikasso, représente 40% et celle de Koulikoro,

23%.

La production maraichère d’hivernage pour les deux régions de Koulikoro et Sikasso représenterait

plus de 88 % de la production maraichère d’hivernage nationale.

(Source : annuaire statistique national 2014 en annexe 8)

Ces données sont à prendre avec quelques réserves dans la mesure où les quantités de produits

maraichers destinés à l’exportation et celles importées sont non disponibles de même que la part

réellement autoconsommée. En première approximation sur base d’une consommation de 35 kg

de produits maraîchers par habitant et par an, la quantité consommée de produits maraichers con-

sommée au Mali avoisinerait les 700 000 tonnes.

Nous présentons à la suite plusieurs histogrammes avec leurs commentaires relatifs aux superfi-

cies et productions maraîchères dans les deux régions ainsi que leur évolution sur les trois der-

nières années et les rendements estimés des cultures.

Ils sont issus directement du traitement des données fournies par les DRA de Koulikoro et Sikas-

so.

Ces données confortent la très relative crédibilité qu’il faut leur accorder mais aussi la place pré-

pondérante des bassins de production maraichère que constituent les régions de Sikasso et Kouli-

koro.

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27

Analyse des évolutions de production maraichage de 2015 à 2018 des régions de Sikas-

so et Koulikoro

✓ Région de Sikasso

Graphique 5 : Evolution des superficies maraîchères d’hivernage de 2016 à 2018 dans la région de

Sikasso en ha

Source : DRA

Sikasso / Expert maraicher E3

Commentaire

Le gombo tient la 1ère position avec 6 754 ha, suivi du piment (5 488 ha) et de la tomate (2 528

ha).

Tableau 1 : Rendements des cultures maraîchères d’hivernage de 2016 à 2018 dans la région de

Sikasso

Source : DRA Sikasso / Expert maraicher E3

Campagnes

Spéculations

Tomate

Gombo

Concombre

Aubergine

Chou Pomme

terre Courge/co

urgette Poivro

n Pimen

t Haricot

vert Laitue

Echalote

Oignon

Rdt (kg/ha)

Rdt (kg/ha)

Rdt (kg/ha)

Rdt (kg/ha)

Rdt (kg/ha)

Rdt (kg/ha)

Rdt (kg/ha) Rdt

(kg/ha) Rdt

(kg/ha) Rdt

(kg/ha) Rdt

(kg/ha) Rdt

(kg/ha) Rdt

(kg/ha)

2015-2016

13 392 14 685 17 242 11 839 14 583 17 420 19 178 12 614 2 710 9 000 3 125 14 000 11 000

2016-2017

14 569 14 922 18 498 12 645 15 922 17 451 20 032 16 280 3 225 9 300 3 370 14 200 12 000

2017-2018

13 396 12 831 15 155 18 014 17 856 13 894 18 432 13 397 3 472 8 000 4 824 14 450 15 954

Moyenne

13 786 14 146 16 965 14 166 16 120 16 255 19 214 14 097 3 136 8 767 3 773 14 217 12 985

19 133

20 087

23 627

20 949

-

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

2016 2017 2018 Moyenne

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Commentaire :

Au cours des 3 dernières campagnes d’hivernage 2016 à 2018, la courge/courgette s’est révélé

être la culture la plus productive avec une moyenne de 19 214 kg/ha. Elle est suivie par le con-

combre avec 16 965kg/ha.

Graphique 6 : Evolution des superficies et des productions maraîchères d’hivernage de 2016 à 2018

dans la région de Sikasso

Source : DRA Sikasso / Expert maraicher E3

Commentaire

Les productions maraîchères d'hivernage de 2016 à 2018 cumulées donnent 715 766 tonnes.

Nous constatons une augmentation des productions au cours de ces campagnes (224 260 tonnes

à 262 466 tonnes), avec une moyenne de 238 589 tonnes, ce qui montre un intérêt des popula-

tions de la région au développement des cultures maraîchères, notamment la tomate, le piment, le

gombo et le jaxatou.

224 260 229 061

262 446

238 589

19 133 20 087 23 627 20 949

-

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

2016 2017 2018 Moyenne

Productions (T) Superficies (ha)

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Graphique 7 : Evolution des superficies et des productions maraîchères de contre saison de 2015 à

2018 dans la région de Sikasso

Source : DRA Sikasso / Expert maraicher E3

Commentaire

Les productions maraîchères totales cumulées en contre saison, pendant les 3 dernières cam-

pagnes de 2015/2016 à 2017/2018 sont de 905 927 tonnes. La production moyenne est de

301 976 tonnes, pour une superficie moyenne de 17 805ha.

Graphique 8 : Cumul des superficies et des productions maraîchères de contre saison et d'hiver-

nage sur la période de 2015/2016 à 2018 dans la région de Sikasso

Source : DRA Sikasso / Expert maraicher E3

272 840

297 401 335 686 301 976

17 528 16 952 18 935 17 805

-

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

350 000

400 000

2015-2016 2016-2017 2017-2018 Moyenne

Productions (T) Superficies (ha)

905 927

715 766

540 564

53 415 62 847

38 754 -

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

800 000

900 000

1 000 000

Sikasso productionmaraîchère de contre-saison

Sikasso productionmaraîchère d'hivernage

Moyenne annuelle

2015-2018 2016-2018

Production (T) Superficies

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Commentaire

Les productions maraîchères de contre saison cumulées sur les 3 dernières campagnes (2015 à

2018) sont de 905 927 tonnes. Quant aux productions de saison d’hivernage (2016 à 2018), le

cumul est de 715 766 tonnes. En comparant, les deux productions, nous constatons, que les pro-

ductions maraîchères de contre saison dépassent de 190 161 tonnes celles la saison d’hivernage.

Quant aux superficies cumulées des 3 dernières campagnes, il a été enregistré 53 415 ha pour la

contre saison et 62 847ha pour la saison d’hivernage. La superficie moyenne est de 38 754 ha.

La différence en superficie entre la contre saison et d’hivernage s’explique par le fait que les pro-

ducteurs ont plus de facilités pour exploiter les cultures maraîchères en hivernage (disponibilité

d’eau, moins de travail des terres), aussi certaines spéculations sont soit plus facile ou plus ren-

table à réaliser en hivernage (le piment, la patate douce, le gombo, l’échalote à feuille, poireau,

taro, amarante, persil, céleri, navet, etc.).

Par contre les rendements à l’ha sont plus faibles pour une même spéculation en hivernage par

rapport à la contre-saison.

Dans la région de Sikasso, en hivernage beaucoup de femmes accordent plus d’intérêt à la mise

en valeur des parcelles maraîchères, car le facteur eau, est le plus limitant pour elles en contre

saison.

Analyse des données de production maraîchères dans la région de Sikasso

Selon les rapports bilans de la DRA de Sikasso, la production totale agricole des 3 dernières cam-

pagnes (céréaliculture et maraîchage) est de 9 975 853 tonnes. La production totale maraîchère

est de 1 621 693 tonnes soit 16 % de la totalité des volumes de production agricole. Les cultures

maraîchères d'hivernage représentent 715 766 tonnes, soit 44% de la production totale maraî-

chère ou encore 7 % de la totalité de la production agricole sikassoise.

✓ Région de Koulikoro

Graphique 9 : Evolution des superficies maraîchères de contre saison de 2015 à 2018 dans la région

de Koulikoro (ha)

Source : DRA Koulikoro / Expert maraicher E3

14 953

15 912

16 810

15 892

14 000

14 500

15 000

15 500

16 000

16 500

17 000

2015-2016 2016-2017 2017-2018 Moyenne

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31

Commentaire

Les superficies maraîchères de contre saison ont fortement évolué au cours des 3 dernières cam-

pagnes entre 2015 et 2018 passant de 14 953 ha en 2015/2016 à 16 810 ha en 2017/2018. La

superficie moyenne emblavée est 15 892 ha.

Tableau 2 : Rendements des cultures maraîchères de contre saison de 2015 à 2018 dans

la région de Koulikoro

Source : DRA Koulikoro / Expert maraicher E3

Commentaire

La courge se révèle être la spéculation qui a donné le plus de rendement au cours des 3 dernières

campagnes 2015 à 2018 avec un rendement moyen de 16 809kg/ha. L'oignon vient en 2ième posi-

tion avec 15 661kg/ha, suivie du concombre avec 15 603kg/ha.

L’analyse dégage un rendement faible à moyen au niveau des spéculations principales de la ré-

gion.

Graphique 10 : Evolution des superficies (ha) et productions maraîchères de contre saison de 2015 à

2018 dans la région de Koulikoro

Source : DRA Koulikoro / Expert maraicher E3

Commentaire

Les campagnes maraîchères de contre-saison de 2015 à 2018 ont enregistré une production cu-

mulée de 644 119 tonnes. La campagne 2017/2018 a enregistré la production la plus élevée avec

235 052 tonnes. D'une manière générale, les productions maraîchères ont augmenté au fil du

temps, comme le montre le graphique de l’ordre de 10 % par an ; la moyenne est de 214 706

tonnes. La pomme de terre se révèle être la spéculation qui a donné le plus de production avec

Campagnes

Tomate Gombo Concombre Aubergine Jaxatou Piment Chou Pomme terre Oignon EchaloteCourge/cour

gettePoivron

Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg) Rdt (kg)

2015-2016 16 301 9 132 16 779 7 788 9 623 2 527 15 827 12 608 17 178 14 580 18 020 10 402

2016-2017 14 215 8 228 15 746 12 764 8 787 2 684 15 321 17 535 15 521 13 760 18 123 9 655

2017-2018 15 475 10 285 14 285 13 285 12 945 2 736 15 200 16 425 14 285 16 300 14 285 11 285

Moyenne 15 330 9 215 15 603 11 279 10 452 2 649 15 449 15 523 15 661 14 880 16 809 10 447

Spéculations

193 383

215 683 235 052

214 706

14 953 15 912 16 810 15 892

-

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

2015-2016 2016-2017 2017-2018 Moyenne

Production (T) Superficies

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

32

une moyenne annuelle de 41 705 tonnes. L'oignon vient en 2ème position avec 36 988 tonnes, sui-

vie de la tomate avec 23 759 tonnes.

Les productions enregistrées en pomme de terre, sont variables selon les sources (DRA, DNA,

Annuaire Statistique), tout cela justifie la complexité et la flexibilité des données liées à cette cul-

ture. Ici sont rapportées, les productions, moyennes consolidées suivant les différentes sources de

données.

Ces résultats ne tiennent pas compte des cultures maraichères plus marginales de melon, carotte,

laitue, betterave, menthe notamment.

Graphique 11 : Evolution des superficies maraîchères d’hivernage de 2016 à 2018 dans la région de

Koulikoro

Source : DRA Koulikoro / Expert maraicher E3

Commentaire

Les surfaces emblavées en cultures maraîchères d’hivernage dans la région de Koulikoro ont évo-

lué en dent de scie au cours des campagnes 2016 à 2018. La saison d’hivernage 2018 a enregis-

tré 14 050 ha ; la moyenne des superficies est de 13 234 ha. Cette augmentation des surfaces

maraîchères d’hivernage s’explique par l’intérêt qu’accordent les femmes et les jeunes aux cul-

tures de piment, gombo, jaxatou, poivron, tomate pendant cette saison. C’est aussi pendant cette

période que, les jeunes et les femmes peuvent avoir à leur disposition des lopins de terres où cul-

tiver. Alors qu’en hiver, les terres propices au maraîchage sont mobilisées par le chef de famille

et/ou chef d’exploitation, qui y exerce tout son droit.

13 018

12 635

14 050

13 234

11 500

12 000

12 500

13 000

13 500

14 000

14 500

2016 2017 2018 Moyenne

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33

Graphique 12 : Evolution des superficies (ha) et productions maraîchères (t) d’hivernage de 2016 à

2018 dans la région de Koulikoro

Source : DRA Koulikoro / Expert maraicher E3

Commentaire

Les productions maraîchères d’hivernage enregistrées pendant les 3 dernières saisons

d’hivernage sont de 465 627 tonnes, avec une moyenne annuelle de 155 209 tonnes, pour une

superficie moyenne de 13 234 ha.

Nous constatons que la saison d’hivernage de 2018 a été la plus productive avec 164 169 tonnes,

caractérisée surtout par une augmentation de toutes les productions des principales cultures ma-

raîchères.

Nous rappelons que, ces productions ne tiennent pas compte des cultures maraîchères plus mar-

ginales tels que, la pastèque, le melon, les carottes, les betteraves, les menthes, etc.

Aucune donnée n’est disponible sur la culture de la pomme de terre en hivernage. Cela s’explique

par le fait que, les producteurs maraîchers n’ont pas la technique nécessaire pour se lancer dans

cette opportunité. Seules les productions importées de pomme de terre existent sur le marché en

période d’hivernage (juillet à septembre) en attendant les premières productions de la saison

d’hivernage de Sikasso.

155 130 146 327 164 169

155 209

13 018 12 635 14 050 13 234

-

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

180 000

2016 2017 2018 Moyenne

Productions Superficies

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Graphique 13 : Cumul des superficies (ha) et productions maraîchères (t) de contre saison et

d’hivernage de 2015 à 2018 dans la région de Koulikoro

Source : DRA Koulikoro / Expert maraicher E3

Ce graphique ne ressort pas les résultats réels de comparaison, il sera mieux avec la série des

données des régions de 2015 à 2018 en courbe de comparaison mais pas le cumul des réalisa-

tions de trois dernières années.

Commentaire

La production maraîchère d’hiver (contre saison) est de 644 119 tonnes pour une superficie de

47 675 ha. Celle de la saison d’hivernage est de 465 627 tonnes pour une superficie de 39 703 ha.

En somme, 1 109 746 tonnes de produits maraîchers sont produits sur les campagnes allant de

2015/2016 à 2018 dans la région de Koulikoro, avec une moyenne de 369 915 tonnes. La superfi-

cie annuelle moyenne emblavée est de 29 126 ha.

L’analyse nous montre que les productions maraîchères d’hivernage occupent 42% des produc-

tions totales maraîchères cumulées des dernières campagnes (2015/2016 jusqu’en 2018).

644 119

465 627

369 915

47 675 39 703

29 126 -

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

700 000

Koulikoro production maraîchèrede contre-saison

Koulikoro production maraîchèred'hivernage

Moyenne annuelle

2015-2018 2016-2018

Production Superficies

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Graphique 14 : Comparaison des superficies et des productions maraîchères de 2015 à 2018 entre les

régions de Sikasso et Koulikoro

Source : DRA Koulikoro et Sikasso / Expert maraicher E3

Commentaire

Les productions maraîchères de 2015 à 2018 (3 campagnes d’hivernage et 3 campagnes d’hiver)

de la région de Sikasso sont évaluées à 1 621 693 tonnes pour les principales cultures, avec une

moyenne annuelle de 540 564 tonnes. Celles de la région de Koulikoro sont de 1 109 746 tonnes,

avec une moyenne annuelle de 369 915 tonnes. Ces statistiques confirment une fois de plus que

la région de Sikasso est la première productrice de produits maraichers.

2.2.2 Etat des lieux des facteurs de production impliqués dans la production maraî-

chère d’hivernage

➢ Les sols exploités pour la production maraichère d’hivernage sont souvent de moyenne à

bonne qualité : non rocailleux, non inondables et filtrants (limono-sableux), en apparence

relativement riches en élément nutritifs pour les plantes. La laitue, le chou, le melon et

l’oignon craignent l’acidité et donc ne sont pas cultivés en l’absence d’une bonne fumure ;

les solanacées : le poivron, l’aubergine, le piment et la tomate tolèrent l’acidité, mais est

constaté souvent chez l’exploitant le manque de connaissance technique en matière de ro-

tations et assolements qui bien souvent en conséquence ne sont pas pratiqués.

➢ L’eau de pluie constitue de loin la première source d’approvisionnement en eau des plantes

en hivernage avec une bonne qualité (absence de salinité). Rarement est pratiquée

l’irrigation d’appoint ; dans ce cas, l’eau est « gratuite » et ne nécessite aucune dépense

d’irrigation alors qu’en saison sèche, le besoin d’irrigation est à Sikasso de l’ordre de 5000

m3/an/ha (à raison d’un coût moyen minimum de 0,5 FCFA/litre). Le revers de la médaille

est lié au drainage et au lessivage. Les parcelles sont rarement aménagées pour faciliter le

drainage ou nécessite au minimum la confection de planches ou de billons. Quant au lessi-

vage, il nécessite au mieux la réalisation de clôture végétale en brise-vents pour lutter

contre le battage des pluies et au minimum l’utilisation adéquate de matière organique pour

limiter contre la perte d’éléments nutritifs par ressuyage.

1 621 693

116 262

1 109 746

87 378 -

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

1 600 000

1 800 000

PRODUCTIONS (T) SUPERFICIES (HA) PRODUCTIONS (T) SUPERFICIES (HA)

RÉGION DE SIKASSO RÉGION DE KOULIKORO

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➢ Le climat : les principaux éléments discriminants sont : la température, la lumière, la réparti-

tion et la quantité de pluies, le degré d’hygrométrie et les vents. En contre-saison froide

pratiquement toutes les cultures maraîchères peuvent être pratiquées. En contre-saison

chaude la production maraîchère est difficile et nécessite beaucoup d’eau pour contrer

l’EVTP ; les cultures les plus adaptées sont : pastèque, melon, concombre, courge, gombo.

En saison pluvieuse : la tomate (HYB F1), le piment, le poivron, le chou, la laitue, le gombo,

les aubergines, plus récemment les pastèques et melons ont la préférence des cultiva-

teurs. En outre, le stress lié aux caprices de la pluviométrie, ce sont surtout l’hygrométrie et

la violence des vents et des pluies qui pèsent directement et indirectement (maladies fon-

giques) sur les rendements des cultures maraichères d’hivernage.

➢ La main d’œuvre : elle est souvent occupée par les autres cultures vivrières, les travaux

collectifs et les activités culturelles ; les élèves sont par contre disponibles, les vacances

scolaires coïncidant avec la période d’hivernage ; les hommes, enfants et surtout les

femmes sont impliqués ; l’exploitation familiale est le modèle le plus répandu avec comme

chef d’exploitation soit une femme (Sikasso) ou un homme (Kati).

Elle constitue un des facteurs les plus limitant pour l’extension des surfaces maraichères

en hivernage de par sa rareté et le réflexe très vivrier et très conservateur des chefs

d’exploitations familiales. Assurer les réserves alimentaires céréalières est en effet la priori-

té des ménages même si le bénéfice tiré de la vente des productions maraichères en hi-

vernage est nettement supérieur à celui potentiel ou réel issu de la vente des céréales.

Sur le plan qualitatif et technique, les ressources humaines sont peu ou pas formées et no-

tamment peu au fait des itinéraires techniques spécifiques aux cultures maraîchères (cf.

point 2.3).

➢ Les intrants du commerce sont peu utilisés ; les semences sont très souvent autoproduites

et subissent l’érosion génétique au bout de quelques cycles de reproduction, alors qu’il

existe en même temps des vendeurs agrées d’intrants bien tracés ; les engrais et produits

phytosanitaires spécifiques aux cultures maraichères sont très peu utilisés, la concurrence

très forte des engrais céréales subventionnés (urée et DAP) ne milite pas pour

l’appropriation des engrais adaptés aux légumes / fruits (type NPK 1-1-2) ; la matière orga-

nique produite localement est largement utilisée, mais peu disponible et donc en quantité

trop faible et chère.

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Graphique 15 : Taux d’utilisation des semences améliorées en productions maraichères d’hivernage

pour les 10 exploitations enquêtées (Koulikoro et Sikasso)

Source : mission E3 septembre 2019

Du constat de la figure ci-dessous, 90% des producteurs enquêtés utilisent les variétés améliorées

de tomate, seul 10% de ces producteurs utilisent des semences d’aubergines et de choux amélio-

rées. Les semences améliorées sont utilisées par 32% des producteurs enquêtés.

Graphique 16 : Origine des semences améliorées en productions maraichères d’hivernage pour les

10 exploitations enquêtées (Koulikoro et Sikasso)

Source : mission E3 septembre 2019

A partir de ce graphique, nous remarquons que 40% des producteurs enquêtés s’approvisionnent

en semences auprès des fournisseurs agrées ; 30% s’approvisionnent sur le marché local, et 30 %

comptent sur l’auto production et les échanges de semences entre producteurs.

chouxpommede terre

aubergine

tomate gombo Piment Oignonconcom

brejaxatu

Oui 1 3 1 9 4 5 3 2 4

Non 9 7 9 1 6 5 7 8 6

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Oui Non

Nombre0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

Fournisseur agréé

Marchélocal

Autres

Nombre 4 3 3

4

3 3

Fournisseur agréé

Marché local

Autres

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38

➢ Les équipements et matériels spécifiques au maraichage sont pratiquement inexistants

(bâche, tuteurs, caisses et emballages, pulvérisateur, motoculteur, arrosoirs, brouette, ou-

tils appropriés…) ; les emballages utilisés pour les récoltes, la vente et le transport sont

presqu’exclusivement des sacs de farine réutilisés (capacité de +/-50 kg).

➢ Le capital : Le crédit et le financement bancaires sont majoritairement non utilisés sauf ra-

rement pour l’achat de semences améliorées ; ces dernières sont parfois données à crédit

par les vendeurs d’intrants qui font preuve de beaucoup d’agressivité commerciale positive

ou par des commerçants de produits maraichers souhaitant s’allier des producteurs en pré-

vision de la récolte ; des initiatives doublées d’appui-conseil existent dans le chef de cer-

taines ONGS (GASENE/My Agro) qui proposent aux exploitants la constitution d’une

épargne préalable qu’elles collectent en échange d’un kit (prix et composition connus au

préalable) comprenant des semences améliorées et des engrais pour permettre le démar-

rage de la campagne d’hivernage à un moment où l’exploitant en période de soudure est

plutôt serré financièrement.

➢ La terre : l’accès à celle-ci ne pose pas de gros problèmes d’autant plus que le parcellaire

déménage au fil des saisons et que les sols cultivés en hivernage ne le sont pas nécessai-

rement en saison sèche (cas des pentes des bas-fonds et bassins versant des barrages).

Une exception doit cependant être faite pour les jeunes.

Graphique 17 : Facilité d’accès à la terre en hivernage pour les femmes et les jeunes des 10 exploita-

tions enquêtées (Koulikoro et Sikasso)

Source : mission E3 septembre 2019

Ce taux faible de 30% chez les jeunes s’explique par le fait qu’ils sont considérés dans cer-

taines localités de l’étude comme des aides familiales (bras valides). Ils ne possèdent pas

à ce titre de parcelles individuelles.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Femmes Jeunes

Oui 9 3

Non 1 7

9

3

1

7

Oui Non

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39

2.3 Diagnostic de l’appropriation technique, sociale et économique par les exploi-

tants et de leurs capacités de gestion des productions maraichères d’hivernage

Au cours de la mission de terrain plusieurs constats ont été faits de visu en matière d’appropriation

du fait « maraîchage d’hivernage » par les exploitants. Ils ont été corroborés par les observations

faites et inscrites par les enquêteurs et les cadres nationaux sur les fiches d’entretien. Pour rappel,

elles concernent les régions de Sikasso et Koulikoro.

• Sur le plan technique : moyenne à bonne connaissance de la valeur ajoutée technologique

des semences améliorées, moins bonne connaissance quant aux autres intrants (engrais,

terreau, produits phytosanitaires) ; connaissance des itinéraires techniques très moyenne ;

bonnes pratiques agricoles moyennement voire peu respectées (pépinières, palissage,

densité) ; services d’appui-conseil réduits à peau de chagrin surtout ceux de l’Etat malien.

• Sociale : moyenne à bonne avec une priorité très marquée accordée aux cultures vivrières,

néanmoins la reconnaissance de l’intérêt économique et nutritionnel des productions ma-

raichères d’hivernage en période de soudure est bien présente ; peu voire pas du tout de

coopération entre producteurs pour l’achat des intrants ou la vente des productions.

• Economique : appropriation faible à très faible excepté pour certains bassins de production

orientés vers l’exportation (oignon et tomate à Sikasso) ou le marché de Bamako (Dral à

Kati) ; production très peu préfinancée excepté les semences par les vendeurs d’intrants ou

par quelques commerçants (Sikasso) ; moyenne à bonne connaissance des prix des pro-

duits maraichers pratiqués sur les marchés en hivernage.

• Organisationnelle : appropriation faible à très faible, organisation existante surtout orientée

vers le vivrier ; filières maraichères très peu structurées conduisant à beaucoup

d’incertitudes pour le producteur et les acteurs des filières tout au long de la chaîne de va-

leur et à une mauvaise préparation des campagnes ; l’appui-conseil est sur ce point appor-

té par certaines ONGS partenaires (GRAADECOM) ou encore GASENE.

2.4 Analyse participative sur base d’une démarche SWOT appliquée à la production

maraîchère d’hivernage en régions de Koulikoro et Sikasso en IP

Les analyses SWOT présentées ci-après sont celles réalisées par les enquêteurs et les cadres de

la mission soit en focus groupe ou en entretien individuel, avec les institutionnels (DGR, DRA,

PASSIP en région) et les privés (ONG, vendeurs d’intrants), acteurs de la « filière » maraîchère

d’hivernage.

Est présenté ci-après un florilège de traits saillants sur l’un ou l’autre aspect de la démarche FFOM

révélés par différents acteurs de la filière maraichère d’hivernage.

La synthèse des atouts et contraintes principaux liés à cette filière sont présentés à la suite eaux

graphiques 15 et 16.

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40

SWOT PRODUCTIONS MARAICHERES DE SAISON DES PLUIES

ONG GRAADECOM Sikasso (le 19/09/2019)

Contraintes/difficultés liées au maraîchage d’hivernage (faiblesses)

• Ennemis des cultures maraîchères d’hivernage (ravageurs et maladies) ;

• Cherté des semences maraîchères d’hivernage ;

• Faible niveau de résistance des variétés issues des semences maraîchères améliorées ;

• Manque de formation sur les itinéraires techniques et accompagnement des producteurs ;

• Manque de terres de cultures disponibles ;

• Calendrier surchargé des producteurs maraîchers ;

• Activités relayées au second plan par les producteurs (plus intéressés par la céréalicul-

ture).

Intérêt des cultures maraîchères d’hivernage (atouts)

• Existence de marchés porteurs ;

• Génère plus de revenus que les autres cultures ;

• Alimentation/Nutrition ;

• Amélioration de la santé et du cadre de vie ;

• Disponibilité d’eau gratuite (pluies).

Opportunités

• Encadrement des producteurs ;

• Recherche-développement-action pour la création de nouvelles variétés adaptées à

l’hivernage et résistantes face aux aléas climatiques ;

• Information/sensibilisation des producteurs pour le changement de comportement (réflexe

vivrier).

Effets /impacts des AHA

• Remontée de la nappe au sein des puits ;

• Prolongement de la durée d’exploitation des cultures maraîchères ;

• Diversification des activités et multiples usages des AHA ;

• Réduction de l’exode rural des jeunes ;

• Réduction du chômage des jeunes et des femmes par la création d’emploi.

Société semencière : Mali Semences Sikasso : le 19/09/2019

Intérêts et avantages des cultures maraîchères d’hivernage (atouts)

• Alimentation/nutrition ;

• Création d’emploi pour les jeunes et les femmes ;

• Augmentation importante des revenus

Opportunités

• Développer la recherche action sur les variétés améliorées et résistantes des cultures ma-

raîchères ;

• Formation et encadrement des producteurs sur les itinéraires techniques de production ;

• Disponibilité des terres de cultures appropriées pour les cultures maraîchères d’hivernage ;

• Disponibilité de l’eau de pluie et sa régularité /répartition dans le temps et dans l’espace ;

• La capacité des producteurs à faire un bon drainage en cas d’inondation ;

• La gestion des productions et l’organisation des producteurs.

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41

DRA Koulikoro : le 17/09/2019

Contraintes (faiblesses)

• Semences inadaptées ;

• Sols infectés ;

• Manque de formation en techniques culturales de maraichage hivernage ;

• Présence des nuisibles (insectes et maladies) ;

• Divagation des animaux ;

• Inorganisation des marchés ;

• Manque de moyen financier pour payer les semences de qualité.

Expert Agronome IPROSI : le 19/09/2019

Contraintes (faiblesses)

• Difficile de faire le maraichage dans les bas-fonds pendant l’hivernage ;

• Les semences sont inadaptées ;

• Traditionnellement ce sont les femmes qui font le maraichage hivernage, à cause de la

priorité de l’exploitation familiale les femmes n’ont pas assez de temps pour faire plus de

maraichage en hivernage (problème de main d’œuvre).

Association des femmes cultivatrices de Pegnesso : le 19/09/2019

Contraintes (faiblesses)

• La présence des chenilles ;

• Les viroses pratiquement sur toutes les spéculations maraîchères ;

• La mauvaise qualité des semences (dans ce cas présent, autoproduites).

Les atouts principaux des cultures maraîchères d’hivernage :

• Les revenus issus de la vente des productions maraichères d’hivernage servent au finan-

cement des charges sociales ;

• L’alimentation : 2/3 vendus et 1/3 autoconsommé.

En synthèse des avis donnés par l’ensemble des acteurs consultés par la mission sur les avan-

tages et contraintes principales liés aux productions maraîchères d’hivernage, nous présentons les

figures suivantes qui reprennent non seulement les caractéristiques dominantes, mais aussi le

nombre de fois qu’elles sont citées (occurrence).

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

42

Graphique 18 : Atouts des productions maraîchères d’hivernage et occurrence

Source : Mission E3 septembre 2019

Graphique 19 : Contraintes principales des productions maraîchères d’hivernage et occurrence

Source : Mission E3 septembre 2019

0 1 2 3 4 5 6

Prendre en charge les dépenses de lafamille

Moins de dépense

Moins fatigant

Plus économique

Diversification alimentaire/ Santé

Ecoulement facile/bon marché

Consomation familiale

Cohésion sociale

Nombre

0 2 4 6 8 10

FAIBLE TAUX DE GERMINATION

ATTAQUE DES DÉPRÉDATEURS

ECOULEMENT DES PRODUITS

OBTENTION DE L'ENGRAIS SUBVENTIONNÉ

CHERTÉ DU PRIX DES SÉMENCES ADAPTÉS

PRIX DE MAIN D'ŒUVRE ÉLÉVÉ

INSUFISANCE PLUVIOMETRIQUE

MANQUE DE FORMATION

MALADIES DES CULTURES

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43

3 Les modes de production maraichère d’hivernage innovants, technico-

économiquement performants, adaptés et durables

3.1 Analyse des marchés porteurs pour les productions maraichères d’hivernage

Afin de mieux appréhender les facteurs de production innovants (point 3.2) et leur adaptation au

contexte du maraichage d’hivernage, la mission s’est penchée sur l’environnement des bassins de

consommation et des variations de prix des produits maraichers au cours de l’année. Les marchés

s’avèrent très porteurs pour les productions maraichères d’hivernage.

• De manière générale, les produits maraîchers frais d’hivernage se vendent aisément et à

de bons prix pour le producteur ; ainsi par exemple en septembre 2019, bord champ : de

100-150 FCFA/kg pour le chou, à 260 FCFA/kg pour la tomate (soit 10 fois les prix les plus

bas de la saison sèche), voire 350 FCFA/kg pour la pomme de terre et l’oignon/échalote.

• La région de Koulikoro en hivernage approvisionne principalement Bamako, celle de Sikas-

so approvisionne le Burkina Faso (tomate, gombo), la RCI (oignon, pomme de terre) ainsi

que Sikasso et Bamako. La RCI approvisionne le Mali en tomate (en provenance de

Bouake) ; comme il a été indiqué au point 2.2.2 les deux régions de Sikasso et Koulikoro

sont les principaux bassins de production des produits maraichers à destination de Bamako

qui constitue de loin le premier bassin de consommation du Mali. On estime à +/-35 kg la

consommation annuelle de fruits et légumes / habitant (650 à 700 000 tonnes annuelles). A

noter que la périphérie de Bamako contribue également à l’approvisionnement de la ville

surtout en produits maraichers plus périssables comme les légumes feuilles ou innovants

(carotte, cucurbitacées).

• La stratégie des commerçants est la fidélisation des fournisseurs, ce qui traduit un circuit

d’approvisionnement tendu et donc une demande supérieure à l’offre de produits sur le

marché.

• En moyenne sur base des entretiens, on constate qu’environ de 60 à 70 % de la récolte est

vendue, le reste est consommé (moindre qualité) ou transformé (gombo) pour une auto-

consommation différée.

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Graphique 20 : Ratio de la production maraîchère d’hivernage vendu/consommé au sein des exploita-

tions enquêtées

Source mission E3 septembre 2019

• Le maillon transformation ou stockage des produits maraichers d’hivernage n’est pas déve-

loppé ; cela se justifie largement au vu des prix de vente élevés des produits bruts et de

leur facile écoulement.

• On constate également une demande et l’émergence de marchés pour des produits marai-

chers bios alimentés par les bassins de production à la périphérie de Bamako pour une

certaine catégorie de clients plus conscients de l’impact des pesticides sur la santé et

mieux nantis.

• Plusieurs spéculations sont en plein développement sur le marché, notamment les cucurbi-

tacées : melon, pastèque, courges, concombre, la carotte et les légumes-feuilles en péri-

phérie des villes.

• Le tableau suivant donne un aperçu des prix moyens mensuels à la consommation des dif-

férentes spéculations maraîchères au cours de l’année sur le marché de Médine (Bamako)

sur la période 2013 à 2019.

On constatera notamment qu’il y a une corrélation étroite entre les prix élevés et la période

de production d’hivernage pour les spéculations suivantes : tomate, oignon, pomme de

terre, chou, aubergine africaine.

De manière générale, les prix en hivernage pour la plupart des productions maraichères

sont supérieurs à ceux du reste de l’année.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Part vendue % 84 90 90 80 75 75 90 70 80 70

Part autoconsommée % 16 10 10 20 25 25 10 30 20 30

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Part vendue % Part autoconsommée %

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45

Tableau 3 : Aperçu des prix à la consommation des différentes spéculations maraîchères au

cours de l’année sur le marché de Médine (Bamako)

Source : Chiffres de l’observatoire du marché agricole (OMA) surlignés par la mission E3

Marché Bamako Medine Prix à la consommation

2013 Janvier 400 300 400 250 200 800 150 750 150 1000 400 350

2013 Février 648 229 395 264 382 661 223 659 , 1211 258 288

2013 Mars 880 223 283 313 500 565 265 692 , , 241 248

2013 Avril 708 188 403 403 476 558 232 677 , 2125 225 319

2013 Mai 675 179 423 453 494 620 249 579 , 2259 260 375

2013 Juin 950 495 500 413 500 666 299 612 , , 459 493

2013 Juillet 834 443 419 364 524 600 200 500 , , 538 675

2013 Août 550 445 442 400 440 629 211 534 215 , 610 ,

2013 Septembre 376 250 462 251 241 658 155 582 , 1329 450 ,

2013 Octobre 329 326 450 247 391 , 168 532 , 1519 420 450

2013 Novembre 572 451 474 326 480 , 247 600 162 2217 416 ,

2013 Décembre 821 402 397 331 448 , 226 685 154 2868 417 ,

2014 Janvier 833 229 336 303 401 , 200 606 192 3081 300 375

2014 Février 656 260 381 320 382 731 213 629 , 3383 263 275

2014 Mars 626 252 340 314 358 818 250 538 , 3200 257 299

2014 Avril 864 217 338 213 265 667 230 396 , , 206 285

2014 Mai 676 355 468 343 303 571 212 357 , 659 275 325

2014 Juin 675 410 512 394 461 933 214 750 , , 359 404

2014 Juillet 433 273 377 355 432 , 177 463 , 1877 400 450

2014 Août 572 436 638 354 485 , 182 628 , 3425 325 417

2014 Septembre 509 297 434 297 457 , 178 694 , 2915 325 ,

2014 Octobre 589 216 409 315 493 , 205 558 153 2496 388 ,

2014 Novembre 629 263 373 309 382 600 179 568 142 1897 360 ,

2014 Décembre 710 263 414 289 402 , 196 550 178 3171 350 ,

2015 Janvier 770 241 402 304 438 610 193 470 , 2403 350 325

2015 Février 681 230 346 271 324 502 197 418 , 1805 206 275

2015 Mars 641 236 326 305 278 637 238 485 , 2036 200 263

2015 Avril 580 253 340 274 321 686 151 482 , 2565 200 289

2015 Mai 370 212 335 257 281 , 140 409 , 2048 215 360

2015 Juin 448 280 418 301 425 , 172 416 , 2081 313 463

2015 Juillet 507 367 430 362 477 704 198 419 , , 325 550

2015 Août 540 254 478 340 340 723 214 438 , 1761 405 600

2015 Septembre 402 247 393 279 343 723 100 463 , 1959 575 ,

2015 Octobre 480 262 356 247 357 , 105 546 , 1441 510 ,

2015 Novembre 580 294 406 331 425 , 129 422 , 1543 438 ,

2015 Décembre 547 235 389 266 387 638 189 402 , 2385 513 ,

2016 Janvier 674 229 377 271 385 584 210 429 , 2263 390 333

2016 Février 773 208 394 330 419 553 164 432 , 2940 350 231

2016 Mars 804 226 413 328 412 661 166 408 , 1931 231 225

2016 Avril 723 216 453 304 458 692 150 362 , 1560 180 250

2016 Mai 663 240 471 331 540 719 204 399 , 1780 181 288

2016 Juin 609 315 746 324 446 716 131 384 , 2084 250 500

2016 Juillet 371 337 523 323 502 584 113 359 , 1855 325 525

2016 Août 351 231 449 252 368 375 124 349 , 1862 360 530

2016 Septembre 608 304 492 353 446 , 108 323 , 1654 438 583

2016 Octobre 421 283 500 303 398 , 116 374 , 1948 420 ,

2016 Novembre 564 424 516 371 548 , 116 370 , 1760 400 ,

2016 Décembre 674 491 528 433 523 , 123 363 , 1632 375 ,

2017 Janvier 796 417 494 372 449 , 109 343 , 2417 300 350

2017 Février 799 278 472 379 451 600 120 381 , 1919 233 225

2017 Mars 717 239 446 348 419 628 118 363 , 1258 200 250

2017 Avril 584 271 389 318 373 640 91 426 , 1536 200 313

2017 Mai 646 313 414 342 394 677 98 473 , 1645 275 400

2017 Juin 800 291 396 295 372 , 95 403 , 1367 350 488

2017 Juillet 767 385 389 309 407 400 121 428 , 1704 400 490

2017 Août 652 405 423 320 390 , 98 585 , 1723 425 525

2017 Septembre 597 345 410 287 382 , 95 534 , 1489 490 550

2017 Octobre 674 296 423 263 395 , 116 583 91 1587 450 ,

2017 Novembre 505 353 462 292 429 , 114 647 151 1840 , ,

2017 Décembre 578 367 410 297 377 , 118 689 168 1861 , ,

2018 Janvier 682 375 260 298 264 762 150 455 200 1000 275 317

2018 Février 713 338 250 288 225 667 200 300 , 588 200 225

2018 Mars 475 265 360 275 215 669 180 335 , 435 195 256

2018 Avril 375 306 344 263 288 600 206 413 , 444 200 300

2018 Mai 363 300 325 250 300 700 169 531 , 469 250 344

2018 Juin 369 344 263 275 275 1000 169 500 , 488 288 363

2018 Juillet 369 325 269 281 313 1250 150 650 , 475 350 425

2018 Août 294 275 250 256 269 1125 150 713 , 500 463 525

2018 Septembre 260 295 265 275 250 1000 150 700 , 520 470 500

2018 Octobre 269 300 244 269 281 1000 150 800 , 525 525 500

2018 Novembre 275 294 263 281 281 1000 150 700 , 513 638 513

2018 Décembre 410 285 235 280 280 750 150 500 , 570 550 530

2019 Janvier 463 256 250 263 256 , 150 413 , 538 450 450

2019 Février 488 263 256 244 200 , 150 375 , 425 325 250

2019 Mars 510 245 250 325 235 , 150 345 , 505 195 220

2019 Avril 444 250 200 350 219 , 150 319 , 600 175 250

2019 Juin 500 400 350 317 367 917 192 300 , 733 192 342

2019 Juillet 450 300 288 325 263 738 156 300 , 638 325 425

2019 Août 370 320 260 330 275 1000 150 640 , 590 395 500

annees mois

Oignon

violet de

galmi

pomme de

terre 1èr

choix

gombo

fraischoux tomate aubergine

Aubergine

Africaine

goyo

carotteconcombr

elaitue pastèque

gros

piment

frais

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Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 3 : Etude sur les potentialités de productions maraîchères en saison d’hivernage et définition des conditionnalités de réussite

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3.2 Etat des lieux des facteurs de production innovants : analyse de la valeur ajou-

tée technique, économique et de la durabilité

A) Valeur ajoutée technico-économique

Pour rappel, l’eau, facteur de production (FP) essentiel est souvent lié en hivernage soit à

sa présence en excès qui réclame un drainage, soit aux poches de sécheresse qui de-

mande une irrigation d’appoint. La gestion de ce FP est intimement liée à l’aménagement

de l’espace (AHA) et au positionnement des parcelles maraichères (zones partiellement

inondables, exondées, pente). Contrer l’EVTP de 5000 à 6000 m3/ha/an représente un

coût de 1,7 à 2 millions FCFA / ha /an qui ne doit pas être couvert ou que très partiellement

en hivernage. Sécuriser un minimum d’approvisionnement en eau est un gage de réussite

pour contrer les périodes de sécheresse même ponctuelles et peu prolongées.

Les FP innovants se rapportent principalement aux intrants spécifiques aux cultures marai-

chères d’hivernage : semences améliorées et adaptées, engrais maraicher (10-10-20),

produits phytosanitaires, mais aussi à la confection de la pépinière, aux brise-vents, au

paillage et palissage, à la densité de plants, à la mise en œuvre des billons, à la reconnais-

sance des parasites et maladies… en bref à la conduite/maîtrise des cultures.

Les itinéraires/fiches techniques culturales reprennent l’utilisation de ces facteurs de pro-

duction ; ils sont en principe testés, adaptés à des conditions particulières de production

(climat, sol, attaques parasitaires et fongiques…) et régulièrement remis à jour pour maxi-

miser les rendements des cultures emblavées.

Les valeurs ajoutées technique et économique sont bien présentes (cfr comptes

d’exploitation au point 4), surtout celles relatives aux intrants spécifiques aux cultures ma-

raichères d’hivernage (semences, engrais et produits phytosanitaires) et à la fumure orga-

nique.

B) Freins à la diffusion des facteurs de production innovants

Les référentiels techniques (fiche, itinéraire technique) utilisés ne sont pas harmonisés, ac-

tualisés et validés, encore moins diffusés de façon cohérente dans le milieu par les diffé-

rents services d’appui-conseil ; ceux qui sont promus par les boutiques d’intrants sont dé-

passés, non adaptés et orientés vers l’achat d’intrants bien juteux à coup de marketing.

Les résultats des tests variétaux ou de fertilisation/fumure/produits phytosanitaires réalisés

par les instituts de recherche ne sont pas ou peu diffusés.

Les acteurs économiques (vendeurs de semences, d’engrais, de produits phytosanitaires)

mettent en œuvre des stratégies personnelles de vente de leurs intrants non validées, con-

currentes et hors de tout contrôle (OGM).

C) La durabilité de ces FP innovants

Elle est partiellement nourrie par la recherche scientifique, la forte et dynamique pré-

sence des vendeurs d’intrants de marque (diversité et qualité de l’offre de produits,

CEP, crédit), l’utilisation de la matière organique plus ou moins disponible en hivernage

(parcage des animaux), la (re)connaissance de ces FP innovants par les exploitants et

de leurs « bienfaits » même si pas toujours utilisés.

Cette durabilité est par contre mise à mal par les vendeurs de produits non agréés, un

dispositif de contrôle du marché des intrants trop faible, un encadrement des services

d’appui-conseil de l’état non approprié et déficient, une structuration des filières maraî-

chères balbutiante. S’y ajoutent l’ignorance et le conservatisme des exploitants notam-

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ment vis-à-vis du marché, l’accès pas toujours permanent à ce dernier, les institutions

financières aux abonnés absents.

3.3 Evaluation des conditions d’appropriation et de mise en place des innovations

technologiques retenues en matière de pratiques maraichères d’hivernage en IP

Les conditions de l’appropriation des innovations technologiques par les producteurs passent par :

• la démonstration et la diffusion à plus grand échelle en milieu paysan des intrants inno-

vants et des itinéraires techniques performants ;

• l’accès aisé aux intrants innovants de qualité à crédit à un moment de creux financier (ban-

caire, fournisseurs, commerçants) ;

• la mobilisation d’un appui-conseil professionnel, efficace et disponible sur le terrain pour les

producteurs ;

• la coopération entre maraichers d’hivernage au sein d’un bassin de production sur les diffé-

rents maillons des filières (achat intrants, commercialisation des productions, logistique) ;

• un minimum d’organisation et de structuration des OP pour faciliter et optimiser l’appui-

conseil, la contractualisation entre membres des différents maillons et le plaidoyer, et in

fine domicilier la compétence technique au sein des OP ;

• la mise en œuvre d’une stratégie de l’Etat qui garantisse un minimum d’accompagnement

des producteurs, un accès équitable aux intrants de base (engrais maraicher/engrais cé-

réale), le contrôle des intrants vendus sur le marché, la stimulation d’une saine concur-

rence privée auprès des fournisseurs d’intrants, le suivi des innovations et la capitalisation

et partage des expériences, l’accessibilité des bassins de production aux marchés.

3.4 Propositions d’améliorations performantes, adaptées et durables à appuyer par

le PASSIP dans le cadre de l’IP

Les améliorations performantes et adaptées à promouvoir sont principalement de trois types :

• les intrants spécifiques améliorés (semences, engrais, produits phytosanitaires, fumure or-

ganique) pour les cultures maraichères d’hivernage,

• le renforcement de la compétence des producteurs quant à la maîtrise des itinéraires tech-

niques,

• le renforcement de capacités des comités de gestion des AHA en terme de gestion de

l’eau, des parcellaires, de l’aménagement du territoire (affectation des terres, entretien des

ouvrages, routes…).

La durabilité de l’appropriation de ces FP innovants passe notamment par :

• l’utilisation de la fumure organique (souvent exclusive et insuffisante, néanmoins à priori-

ser) ;

• la diffusion des intrants innovants par les sociétés privées fournisseuses d’intrants à partir

d’un système de crédit ou d’épargne ;

• le contrôle des produits notamment phytosanitaires présents sur le marché et de leur utili-

sation (nocivité, adéquation, toxicité) par les autorités compétentes ;

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• l’expérimentation des intrants et variétés avec en corollaire la capitalisation et la diffusion

des résultats par les organismes en charge de la recherche et leurs relais (projets, ONG,

services d’appui-conseil) ;

• le développement des compétences spécifiques liées aux FP innovants au sein des ac-

teurs de l’appui-conseil et des OP en construction ;

• l’appui à la structuration des filières ;

• l’implication des établissements financiers.

Il faut malheureusement reconnaître qu’aujourd’hui cette durabilité est loin d’être assurée.

3.5 Elaboration d’un plan d’introduction et de diffusion des innovations perfor-

mantes

La diffusion des intrants spécifiques améliorés peut passer par la mise en œuvre de partenariats

public-privé (PPP) associant au sein de projets d’une durée minimale de 5 ans renouvelables les

acteurs institutionnels et PTFS de la recherche-développement, les fournisseurs privés d’intrants

et les établissements financiers. L’objectif est d’accélérer la diffusion, à partir de CEP dynamiques

et bien positionnés, de semences et intrants améliorés testés et validés, destinés à booster les

productions en quantité, les rendements/ha et la qualité des produits ; une série de sites pilotes

ont été identifiés tant pour la diffusion des intrants améliorés que pour la production de semences

maraichères par différents acteurs professionnellement bien caractérisés.

Le renforcement des compétences pour la maîtrise des itinéraires techniques passe non seule-

ment par des référentiels techniques testés et validés in situ et donc de la recherche-action, mais

aussi par la mise en place de l’appui conseil en parallèle à trois niveaux : Institutionnel (OVHN,

DRA), ONG, OP à travers les techniciens, en quantité et qualité. En l’absence d’itinéraires tech-

niques actualisés et partagés, les référentiels utilisés au départ de l’action pourraient être issus de

structures reconnues (CDH, CILLS, IER, OHVN) afin de ne pas perdre de temps et d’initier une

dynamique de développement.

La gestion de l’eau et des territoires impactés par les AHA est l’objet d’accompagnement régulier

du PASSIP ; il s’agit de poursuivre l’action en accompagnant les producteurs, dont les maraichers,

dans la définition des priorités dans l’aménagement de leur terroir et notamment sur les volets de

l’affectation des terres, la gestion de l’eau, l’entretien des ouvrages et l’accessibilité des sites de

production.

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4 Accompagnement technico-économique des acteurs de la production marai-

chère d’hivernage

4.1 Elaboration et diffusion de référentiels technico-économiques relatifs aux pra-

tiques innovantes en matière de production maraichère d’hivernage à l’attention

des services techniques des ministères et PTF concernés

De nombreux référentiels technico-économiques et itinéraires techniques ont été élaborés au Mali

sur les cultures maraîchères surtout de contre-saison.

L’IER, l’OHVN, la DNA, les vendeurs d’intrants, les ONG d’appui-conseil disposent tous de docu-

ments relatifs à la conduite des cultures ou aux comptes d’exploitation, mais malheureusement

non actualisés et non harmonisés.

Différents projets sont intervenus avec leur spécificité propre comme le PCDA. Ce dernier notam-

ment a commis en son temps tout un travail de base de test et de validation de référentiels techni-

co-économiques et de conduite des cultures qui garde sa pertinence sur différentes cultures ac-

couplées à différents systèmes d’irrigation (échalote-californien, pomme de terre-GAG, tomate-

GAG).

Plusieurs de ces référentiels sont livrés en annexes 9 (9.1, 9.2, 9.3, 9.4) à titre informatif.

L’abondance cependant de référentiels ne signifie pas qu’on puisse leur associer un haut niveau

de qualité, encore moins d’harmonisation et de diffusion.

Presque tout un chacun parmi les acteurs de référence garde jalousement ce qu’il considère à tort

comme étant un trésor alors qu’un des grands principes d’un référentiel, c’est qu’il est déjà désuet

au moment même où il est écrit, avant même d’être partagé !

Face aux lacunes informatives en matière de comptes d’exploitation actualisés relatifs aux cultures

maraichères d’hivernage, la mission s’est investie dans la recherche de données auprès

d’exploitants devant permettre d’extrapoler les postes de dépenses les plus prégnants lors de la

mise en production d’une spéculation maraîchère d’hivernage. Les spéculations investiguées en

régions de Sikasso et Koulikoro sont la tomate, le concombre, le jaxatou, le piment, l’aubergine et

la laitue sur Bamako sur des superficies de 0,25 à 0,5 ha (excepté pour le piment 1ha).

Les enseignements sont parlants et peuvent être résumés comme suit :

1) La très grande majorité des cultures maraichères d’hivernage retenues procurent un béné-

fice unitaire de minimum 100 FCFA/kg ; la laitue en hivernage peut apporter un bénéficie

par ha supérieur à 5 millions de FCFA pour deux mois de culture (cfr annexe 11) ;

2) La très grande majorité des cultures maraichères d’hivernage retenues ont un coût de re-

vient inférieur à 50 FCFA/kg (laitue et piment exclus) ;

3) Les deux postes de dépenses principaux sont les intrants et la main d’œuvre respective-

ment de l’ordre de 35 à 45 % et de 40 à 50 % du coût de production ;

4) Les dépenses en semence sont en général comprises entre 5 et 15 % du coût de produc-

tion total.

Deux comptes d’exploitation relatifs au concombre et à la tomate sont présentés à la suite. Les

autres spéculations sont livrées en annexe 10.

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Tableau 4 : Compte d’exploitation du concombre à Tienfala sur 0.5 ha

Source : Mission E3 septembre 2019

Compte d'exploitation financier (0,50 ha)

Spéculation: Concombre

Exploitation individuelle: Sibiri Diarra

Site Dafourou/Tienfala/Koulikoro

Désignation PU Qté Valeurs F CFA

I- CHARGES

1.1 Intrants agricoles

1.1 .1 Semences 15 000 1 15 000 3%

Semences

1.1.2 Engrais

DAP (sac) 20 000 5 100 000

Urée (sac) 16 000 2 32 000

Fumier (charrêtée) 1 500 30 45 000

1.1.3 Produits phytosanitaires 6 000 4 24 000

Sous total intrants 216 000 44%

1.2 Irrigation

1.2.1.Redevance hydraulique 600 80 48 000

sous total irrigation 48 000

1.3 Autres charges

1.3.1.Amortissement petits matériels 1 16 000 16 000

1.3.2 Sac emballage 150 354 53 100

Sous total autres charges 69 100

1.4. Frais financiers

1.4.1 Coûts financiers - - -

Sous total frais financiers -

1.5. Main d'œuvre

Entretien des ouvrages 1 500 7 10 500

Pépinière 1 500 10 15 000

Labours, préparation des planches 1 500 20 30 000

Semis/repiquage 1 500 15 22 500

Entretien, desherbage,épandage engrais 1 500 12 18 000

Arrosage 1 500 20 30 000

Récolte et conditionnement 1 500 50 75 000

Sous total main d'œuvre 201 000 41%

TOTAL CHARGES 486 100

II- PRODUITS

Concombre 150 14 160 2 124 000

TOTAL PRODUITS 2 124 000

-

BENEFICE D'EXPLOITATION 1 637 900

Coût de revient 34

Bénéfice 116

Ces données concernent celles d'une double production de concombre sur la même parcelle

(Juin à Décembre)

FCFA/Kg

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Tableau 5 : Compte d’exploitation de la tomate sur 0,25 ha à Diladié

Source : Mission E3 septembre 2019

Compte d'exploitation financier 0,25 ha

Spéculation: Tomate

Site Diladiè/Koulikoro

Désignation PU Qté Valeurs F CFA

I- CHARGES

1.1 Intrants agricoles

1.1 .1 Semences 25 000 1 25 000 16%

Semences

1.1.2 Engrais

DAP (kg) 400 25 10 000

Urée (kg) 325 25 8 125

Fumier (charretée) 1 000 14 14 000

1.1.3 Produits phytosanitaires 5 000 2 10 000

Sous total intrants 67 125 42%

1.2 Irrigation

1.2.1.Redevance hydraulique

sous total irrigation

1.3 Autres charges

1.3.1.Amortissement petits matériels 1 9 400 9 400

1.3.2 Sac emballage 150 50 7 500

Sous total autres charges 16 900

1.4. Frais financiers

1.4.1 Coûts financiers - - -

Sous total frais financiers -

1.5. Main d'œuvre

Entretien des ouvrages 1 500 3 4 500

Pépinière 1 500 1 1 500

Labours, préparation des planches 1 500 5 7 500

Semis/repiquage 1 500 4 6 000

Entretien, deshebage,épandage engrais 1 500 6 9 000

Arrosage 1 500 25 37 500

Récolte et conditionnement 1 500 6 9 000

Sous total main d'œuvre 75 000 47%

TOTAL CHARGES 159 025

II- PRODUITS

Tomate 188 3 942 741 096

TOTAL PRODUITS 741 096

-

BENEFICE D'EXPLOITATION 582 071

Coût de revient FCFA/Kg 40

Bénéfice par kg 148

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4.2 Identification des besoins en formation des exploitants et de recherche action

éventuelle

Les besoins en recherche action, en formation et en appui-conseil pour les exploitants ont été col-

lectés à partir des enquêtes et des rencontres avec les acteurs de la filière. Ils sont repris ci-après

par ordre d’importance.

En termes de formation proprement dite :

1) La formation sur les itinéraires techniques de production des cultures maraîchères

d’hivernage ;

2) La formation sur les bonnes pratiques de compostage et la restauration de la fertilité des

sols maraîchers ;

3) La formation sur les techniques de stockage, conservation et conditionnement des produits

maraîchers et gestion post récolte ;

4) La formation sur l’utilisation raisonnée des pesticides sur les cultures maraîchères ;

5) La formation sur les techniques d’irrigation des cultures maraîchères ;

6) L’agrobusiness et l’entreprenariat rural ;

7) La formation sur l’éducation financière et la tenue des comptes.

Il est à noter que plusieurs formations ont déjà été données par le passé par les services étatiques

ou les ONG. Elles sont reprises dans le tableau ci-après. On remarquera que certaines répétitions

existent quant aux formations demandées et celles effectuées, sans doute parce que les exploi-

tants n’en ont que partiellement ou insuffisamment bénéficié.

Tableau 6 : Formations reçues par les exploitants et structures en charge

FORMATIONS RECUES STRUCTURES

Identification des ennemis et maladies de

culture et moyens de lutte

DRA/ CRA Sikasso

Formation sur les techniques de conserva-

tion et transformation des produits agricoles

AOPP/ CRRA

Formation en alphabétisation DRA/ CRA Sikasso

Formation en techniques de productions

maraichères

CRRA (centre de recherche agricole de Si-

kasso)

Utilisation des nouvelles variétés de lé-

gumes

CRRA

Formation sur les itinéraires techniques GRADECOM

Formation sur la mise en valeur des AHA GRADECOM

Formation en traitement phytosanitaire des

plantes

Service d'agriculture Sikasso

Formation sur le calendrier des cultures ma-

raichères

Service d'agriculture Sikasso

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FORMATIONS RECUES STRUCTURES

Formation en technique de production de

fumure organique

Service d'agriculture Sikasso

Formation en alphabétisation ONG Niéta

Formation en techniques culturales ONG Niéta

Formation en technique culturale, de con-

servation et transformation des produits

agricoles

Centre régional de recherche agronomique

de Sikasso

Formation en techniques culturales des pro-

ductions maraichères

Service d'agriculture de Koulikoro

Méthode de conservation des produits ma-

raichers

Service d'agriculture de Koulikoro

Formation en technique d’aménagement des

terres agricoles

Service génie rurale de Koulikoro

Formation en traitement phytosanitaire des

plantes

Service d'agriculture de Koulikoro

Formation en technique de production de

fumure organique

Service d'agriculture de Koulikoro

Formation sur le calendrier des cultures ma-

raichères

Service d'agriculture de Koulikoro

En termes de recherche-action en milieu paysan, les étapes suivantes devront être implémentées :

1) Identification des exploitants pilotes maraîchers volontaires pour les essais variétaux (avec

la recherche), la diffusion et la production de semences (CEP, avec la recherche, PPP

avec les vendeurs d’intrants) ;

2) Mise en place des champs d’essais de variétés de cultures maraîchères (PPP avec les

vendeurs d’intrants et la recherche) ;

3) Production/multiplication des semences maraîchères améliorées passées dans le domaine

public (avec la recherche) ;

4) Diffusion en milieu paysan des semences maraîchères améliorées (PPP avec les vendeurs

d’intrants) ;

8) Renforcement de la mise en relation d’exploitants maraîchers avec les fournisseurs

d’intrants, les commerçants, les institutions financières, les ONG d’appui-conseil.

En termes de recherche en milieu scientifique (structures de recherches, de multiplica-

tion/diffusion/vulgarisation), il sera opportun de réaliser le :

1) Criblage de variétés adaptées aux régions de Koulikoro/Sikasso appartenant aux espèces

tomate, gombo, chou, carotte, oignon (PPP avec les fournisseurs d’intrants) ; recherche

d’adaptabilité des variétés d’échalote locale ;

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2) Mise en place d’essais variétaux (hybride F1) en relation avec des fournisseurs d’intrants

privés (PPP) participants ;

3) Accompagnement des exploitants maraichers dans la production de semences de variétés

maraîchères passées dans le domaine public (épuration, sélection, certification avec Labo-

sem) sur les espèces tomate, gombo, chou, carotte, jaxatou ;

4) Actualisation, communication et diffusion des supports techniques sur les cultures, fiches

technico-économiques, essais variétaux… des spéculations maraîchères intéressantes :

tomate, gombo, chou, carotte, jaxatou, oignon/échalote.

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5 Programme d’introduction des innovations technologiques dans le milieu

5.1 Elaboration d’une méthodologie pour l’introduction test des innovations techno-

logiques à différents niveaux dans les zones d’intervention du PASSIP

La diffusion des technologies innovantes, durables et appropriées en matière de maraîchage

d’hivernage passe par :

1) L’élaboration et la mise en œuvre d’un projet de diffusion de technologies innovantes dans la

thématique maraichage d’hivernage dans le contexte de l’IP dans les deux régions de Kouli-

koro et Sikasso pour une période minimale de 5 ans ; A réaliser par le PASSIP dans le cadre

de la valorisation des AHA ;

2) La mise en place de tests de variétés, de fertilisation, de produits phytosanitaires, de fumure

organique pour les cultures maraichères principales d’hivernage : gombo, solanacées, ca-

rotte, chou, oignon, cucurbitacées ;

3) La mise à niveau et l’actualisation des référentiels technico-économiques les plus pertinents

et les mieux adaptés aux conditions économiques et agro-écologiques maliennes (démarche

dynamique, recherche-action) ; la capitalisation et la diffusion grand public de ces référen-

tiels ;

4) La mobilisation des énergies et ressources impliquées dans la production maraichère

d’hivernage en IP dans une approche PPP réunissant les institutionnels (DNA, OHVN, IER,

LABOSEM), projets et PTFS, ONGS, fournisseurs d’intrants privés, établissements finan-

ciers, OP, prestataires de service et commerçants dans une démarche d’utilisation optimale

des ressources, de projet opérationnel en visant l’atteinte des objectifs (Indicateurs Objecti-

vement Vérifiables à la base et approche Gestion Axée Résultat) ;

5) La mise à niveau des agents d’appui-conseil des différentes structures sur le plan technique

en relation directe avec les thématiques, et sur l’approche entrepreneuriale dans l’optique de

la domiciliation des compétences au niveau des OP ; la mise en œuvre d’un accompagne-

ment et suivi technique performant autour des exploitations témoin/CEP (sur la gestion de

l’eau, les différents modules inhérents aux itinéraires techniques) ;

6) Pour les sites de diffusion des technologies innovantes, la sélection, comme bénéficiaires di-

rects, de groupes d’exploitants maraichers dynamiques dans chaque région (Koulikoro et Si-

kasso) sur base de la motivation, du degré de professionnalisme, du leadership technique,

de la capacité à mobiliser de la fumure organique, de l’ouverture aux technologies inno-

vantes, de la capacité de rayonnement géographique et social, de l’aptitude à la coopération

entre exploitants, de l’accessibilité en hivernage ;

7) La mise en œuvre d’une communication efficace et régulière autour des sites de diffusion

avec pour objectif de diffuser et répliquer les modèles proposés et les bonnes pratiques agri-

coles ;

8) Pour les sites de production de semences (inscrites au catalogue, mais passées dans le do-

maine public), la sélection de groupes d’exploitants maraichers dans chaque région (Kouliko-

ro et Sikasso) sur base de la motivation, du professionnalisme et de la rigueur et de

l’isolement des parcelles par rapport aux contaminations possibles ;

9) Le renforcement de capacités des comités de gestion des AHA en lien avec l’aménagement

du territoire, l’accessibilité, les redevances, le parcellaire, la gestion de l’eau et des infrastruc-

tures afin que celles-ci ne deviennent pas « déstructurantes ».

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10) La définition et la mise en œuvre d’une stratégie d’appropriation durable des innovations

technologiques par les bénéficiaires, reposant sur l’épargne préalable, l’utilisation des outils

financiers dont le crédit (banques, vendeurs d’intrants, commerçants), la contractualisation

entre maillons des filières et la structuration des OP vers l’interprofession maraîchère, la ges-

tion de la fertilité des sols et la fumure organique ;

11) La coordination et l’harmonisation étroite avec les programmes, structures, PTFS travaillant

sur les mêmes thématiques (maraichage, fumure organique) et dont le travail et la coopéra-

tion sont susceptibles d’influer sur la réussite du projet ;

12) L’activation d’un lobbying efficace pour arriver à ce que l’engrais maraîcher (type 10-10-20,

12-11-18) et la fumure organique ne soient plus discriminés par rapport aux engrais coton et

céréales ;

13) L’appui à la mise en place de l’interprofession fruits et légumes (hors échalote et pomme de

terre car déjà existantes).

5.2 Proposition d’un programme d’activités et de suivi avec des indicateurs de résul-

tat y relatifs

La diffusion des technologies et pratiques innovantes appropriées passe par :

• L’élaboration d’un projet, à implémenter sur minimum cinq ans renouvelables, centré sur la

mise en place de sites orientés vers la diffusion des pratiques et technologies innovantes en

matière de productions maraichères d’hivernage en IP ; et ce dans un terroir donné pour la

gestion duquel un renforcement des capacités est apporté au comité de gestion de l’AHA ;

• La mise en place de « sites pilotes » et de « Champs Ecole Paysan », dans un premier temps

dans les deux régions retenues, mais extensibles à d’autres régions par la suite. Dans ceux-ci

sont mis en place de façon exemplaire et transparente les différentes innovations au niveau

des variétés et intrants améliorés, mais aussi des itinéraires techniques innovants, actualisés

et validés, et une gestion appropriée de l’eau et de l’espace (terroir) en lien étroit avec les co-

mités de gestion des AHA. Une cinquantaine de sites pilotes ont été pré-identifiés dans les

seules régions de Koulikoro et Sikasso avec le concours de différents acteurs de terrain (cf.

5.3). Implémenter une quarantaine de sites d’environ 2 ha/site bien positionnés et rayonnant,

sur les 5 ans serait déjà un bon résultat. Les différents modes d’organisation seraient ciblés

avec cependant un focus plus accentué sur l’exploitation familiale et individuelle. Le noyau de

bénéficiaires serait constitué de 5 à 10 exploitants par site ;

• Le recrutement, la formation et la mobilisation de ressources humaines d’appui-conseil pour la

mise en œuvre d’un accompagnement et suivi technique performant au sein des sites témoin

(sur la conduite des cultures notamment dont le respect des itinéraires techniques, mais aussi

sur les autres modules de formation partiellement présentés en 4.2). Il pourrait être envisagé

de domicilier au sein de la structure du projet cet appui-conseil tout en l’ouvrant également à

des prestataires d’encadrement recrutés par les fournisseurs d’intrants pour assurer une cer-

taine durabilité post-projet (PPP). Les prestataires en charge de l’appui-conseil idéalement

devrait avoir des compétences techniques bien identifiées et spécifiques plutôt que transver-

sales de façon à pouvoir développer une expertise utilisable sur plusieurs sites et dans diffé-

rentes régions (par exemple la fumure organique et la fertilité des sols). En première analyse

on pourrait attribuer pour chaque prestataire 5 modules de compétence (par exemple : pépi-

nière, irrigation d’appoint et drainage, gestion de la fertilité des sols, traitements phytosani-

taires) et compter au total au maximum 15 modules comme support de formation pratique ;

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• La mobilisation d’un accompagnement régulier et rapproché (coaching) dont l’objet est le ren-

forcement des capacités organisationnelles (notamment sur le volet coopération) et de gestion

de l’exploitation au niveau des sites pilote d’une part. Et la structuration des OP maraîchères

vers l’interprofession et le renforcement des capacités des comités de gestion des AHA

d’autre part. Le développement de la compétence serait plutôt ici transversal et viserait princi-

palement le renforcement durable des capacités organisationnelles. On pourrait envisager à

ce niveau un animateur avec un profil socio-économiste pour 5 sites pilote ;

• La mise en œuvre d’une communication efficace et régulière autour de ces sites pi-

lotes/témoin avec pour objectif de diffuser et répliquer les modèles et réussites proposés ;

• La définition et la mise en œuvre d’une stratégie de sélection des exploitants primo bénéfi-

ciaires, et d’une stratégie d’appui-conseil et financier aux bénéficiaires des sites témoin. Et

puis par la suite d’une stratégie pour les nouvelles exploitations dotées en deuxième vague

(implication des banques, achat à coût partagé) ; le PPP est ici essentiel en associant les

fournisseurs et les institutions de recherche appliquée ;

• La contractualisation entre le projet et les exploitants bénéficiaires quant au respect des enga-

gements notamment sur l’application des itinéraires techniques et l’ouverture et communica-

tion au public ;

• La coordination étroite avec les programmes et structures type CIV, AVRDC ou IER travaillant

sur les mêmes thématiques (recherche-action) ou encore avec les PTFS/institutions et ONG

actifs dans les filières maraichères et dont le travail est susceptible d’influer sur la réussite des

projets réalisés dans le cadre de l’IP (subvention, financement à coup partagé) ; l’approche à

ce niveau pourrait être de type « contrat de mission » qui définit clairement les résultats atten-

dus, un planning et un budget ;

• La mise en œuvre d’une politique lobbyiste (plaidoyer) ciblée sur l’organisation des OP et la

structuration des filières maraichères vers l’interprofession afin de pouvoir loger les compé-

tences et assurer une durabilité minimale des actions et des appuis à la fin du projet. Le plai-

doyer doit aussi simultanément être développé sur les thématiques en rapport avec l’accès fa-

cilité et non discriminant aux engrais maraichers, le contrôle régalien de l’Etat en matière de

commerce d’intrants et semences améliorés (OGM), le renforcement des capacités organisa-

tionnelles et de représentativité des comités de gestion des AHA ;

• La conception et la mise en œuvre du projet autour de l’approche PPP pour associer au

maximum les opérateurs privés en amont (fournisseurs d’intrants, banques) et en aval (com-

merçants, prestataires d’appui-conseil).

En termes de résultats, on pourrait en première approche, à l’issue des cinq premières années,

envisager d’avoir dans les deux régions ciblées par le PASSIP :

• Quarante sites-pilotes de 2 ha chacun avec 5 à 10 exploitants bénéficiaires et modèle par site.

Trente à trente-cinq sites orientés vers la diffusion de technologies et pratiques innovantes,

cinq à dix sites orientés vers la production de semences (jaxatou, oignon et autres) ;

• Vingt variétés de cultures maraichères issues des fournisseurs de semences privés testées et

évaluées en conditions réelles paysannes au niveau des sites de diffusion (tomate, gombo,

chou, jaxatou, aubergine, oignon) ; dix itinéraires techniques actualisés et validés ;

• 10 contrats de mission conclus, réalisés et évalués dans le cadre des PPP avec les fournis-

seurs privés, commerçants, prestataires de service (ONG, Banque, etc.) et organismes de re-

cherche (IER, AVRDC et autres) ;

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• 15 modules techniques de formation pratiques sur la conduite et l’environnement des cultures

élaborés, validés, diffusés et évalués au sein des quarante sites-pilotes ;

• 12 agents d’encadrement formés sur ces 15 modules techniques (5 modules/agent) et opéra-

tionnels ;

• 15 animateurs au profil socio-économique pour animer les comités de gestion des AHA et ac-

compagner les OP maraichères vers l’interprofession (5 sites/animateur), renforcer les capaci-

tés organisationnelles. Les thématiques d’animation sont relatives à : statut des associations

(GIE/coopérative/OP), gestion et comptabilité de base, tenue d’un livre de caisse, tenue et

animation des réunions, Règlement d’Ordre Intérieur, organisation des tontines et cotisations,

amortissement des équipements, organisation de la trésorerie et des finances, modules

d’alphabétisation, charges et marge bénéficiaires d’une production agricole, commercialisation

des produits agricoles, éléments de sécurité alimentaire, gestion et aménagement du parcel-

laire et du bassin versant ;

• 10 plans d’aménagement du terroir élaborés et réalisés ou sous-traités par le comité de ges-

tion de l’AHA et validés par l’Administration ;

• 10 reportages « YouTube » relatifs au success stories et aux actions de plaidoyer ;

• 2 cadres de concertation interprofessionnelle « filières maraîchères » régionaux mis en place

et opérationnels (Sikasso et Koulikoro).

5.3 Proposition de sites pilote pour la mise en œuvre du programme test

La mission s’est attachée au cours de ses rencontres avec les acteurs de la filière maraichère à

collecter les suggestions proposées pour la localisation des sites pilote de diffusion des technolo-

gies améliorées et de production de semences.

Les critères de choix des sites à la base ne sont pas les mêmes. Les sites de diffusion devant être

au départ accessibles toute l’année et pas trop éloignés des grands axes pour permettre des vi-

sites et un effet de vitrine certain. Les sites de production de semences exigent quant à eux un

certain isolement notamment par rapport aux contaminations possibles et aussi un plus grand pro-

fessionnalisme dans le chef des exploitants lié à une technicité et rigueur plus pointues.

Les propositions ci-après reprises constituent un document référentiel de base qui devra bien sûr

être amendé à partir de visites de terrain et d’un cahier des charges pour sélectionner les bénéfi-

ciaires les plus motivés, les plus professionnels et les plus enclins à faire réussir le projet.

Tableau 7 : Propositions de sites pilote : localisation, types, sources et appréciation

N° Localisation Types Source Avis

(1……..5) Production Diffusion

Région de Sikasso

Cercle de Sikasso

01 Molasso (Commune de

Kapolondougou

x PASSIF/IRRIGAR

ONG GRAADECOM

5

02 M’Pègnesso (C. Diomatè-

nè)

x 5

03 Trakasso (C. Kapala) - x 5

04 Kaboïla (C. Kaboïla) x Collectif des femmes vendeuses de

produits maraîchers du marché

central de Sikasso (Benkadi)

5

05 Pimperna (C. Pimperna) x 5

06 Natie (C. Natien) x 5

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N° Localisation Types Source Avis

(1……..5) Production Diffusion

07 Missirikoro

(C.Missirikoro)

x Groupement des commerçants de

produits maraîchers de Sikasso

5

08 Kapala (C. Kapala) x 5

09 Finkolo Sikasso (C. Fin-

kolo Sinkasso)

x 5

10 Sidaribougou (C. Pimper-

na)

x ONG GRAADECOM 5

11 Ziguéna (C. Doumanaba) x 5

12 Tabakoro (C. Kaboïla) x Société Mali Semences 5

13 Zanférebougou (C. Zanfé-

rébougou)

x 5

14 Kouoro Barrage (C. Kouro

Barrage)

x 5

15 Sanasso (C. Kapala) x IPRO Sikasso 5

16 N’golokinasso (C. Lobou-

goula)

x 5

17 Lobougoula (Lobougoula) x FENAJER/FENAJER 5

18 N’Golokasso (C. Lobou-

goula)

x 5

19 Toromasso (C. Kléla) x 5

20 Sanougoubou Sikasso

(C.U. Sikasso)

x DRA/ONG CRADER 5

21 Katiorni (C. Kapala)) x 5

Cercle de Koutiala

22 N’Tosso (C. Zangasso) x ONG GRAADECOM 5

23 Sougoumba (C. Kolonin-

gué)

x 3

Cercle de Kadiolo

24 Loulouni (C. Loulouni) x Collectif des femmes vendeuses de

produits maraîchers du marché

central de Sikasso (Benkadi)

Groupement des commerçants de

produits maraîchers de Sikasso

5

25 Soroblé (C. Loulouni) x 5

Cercle de Yorosso

26 Ourikéla (C. Ourikéla) x ONG GRAADECOM

Mali Semences Sikasso

4

27 Tandio (C. Koury) x 4

Région de Koulikoro

Cercle de Kati

28 Diffemou (C. Kambila) x IPRO Bko/Kkro/Consultants 4

29 N’Gorogodji (C. Kambila) x IPRO Bko/Kkro/consultants 5

30 Kognan (commune de

Yelekebougou)

x IPRO Bko 5

31 Sognebougou x 5

32 Baguineda (C. Baguinéda) x ONG AMSD Bko 5

33 Kolimba (C.U. Koulikoro) DRA Koulikoro 5

34 Kaban (C.U. Koulikoro) 5

35 Toya (C.U. Koulikoro) 5

36 Dio-Ba (C. Kati) x IER-Sotuba/Programme Fruits et

Légumes

OHVN

5

37 Sedjebougou (C. Kati) x 5

38 Kalifabougou (Commune

de Kalifabougou)

x OHVN 5

39 Kababougou Commune de

Kalifabougou)

x 5

40 Fanafiyèbougou (Com-

mune de Kambila)

x 5

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N° Localisation Types Source Avis

(1……..5) Production Diffusion

41 Sikorobougou (Commune

de Kambila)

x 5

42 Banabani (Kati) x 5

43 Doneguebougou (Com-

mune de Safo)

x 5

44 Moutoukoula (Commune

de Moutoukoula)

x 5

45 Kolimba (Commune de

Tièlè)

x 5

46 Mounzou (Commune de.

Baguineda)

x 5

47 Tièlè (C. Tièlè) x 5

48 Korkabougou (C. Kati) x Conseiller OP /PASSIF/Bko 5

49 Koba (C. Kati) x 5

Cercle de Koulikoro

50 Dafourou (Commune de

Tienfala)

x DRA/Koulikoro 5

51 Semba (Commune de

Tienfala)

x 3

52 Tienfala(Commune de

Tienfala)

x 5

53 Diladiè (C. Koulikoro) x 5

Cercle de Kolokani

54 Pentiérébougou (Com-

mune de Nionzombougou)

x ONG AMSD Bko 5

Cercle de Dioila

55 Gonido (C. Kerela) x DRA Koulikoro 5

56 Douatien (C. Zan Cou-

libaly/Markakoungou)

x 5

57 Falakono (C.

N’Golobougou)

x 5

58 Nonfoura (C. Tènèdou-

gou)

x 5

59 Falani-wolokoro (C. Ban-

ko)

x 5

Légende

- avis : 1 = peu positif , 5 = très positif

- site de diffusion = site de diffusion de technologies améliorées

- site de production = site de production de semences

- La source indique l’origine de l’information/recommandation

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6 Conclusions et recommandations

6.1 Conclusions

A partir des enquêtes et des nombreux échanges réalisés par la mission, un état des lieux de

l’existant, des FP et des potentialités des cultures maraîchères d’hivernage et des conditionnalités

de leur développement a été dressé dans les deux régions de Sikasso et Koulikoro, en liaison

avec les AHA correspondants.

L’analyse SWOT réalisée avec les personnes et structures ressources impliquées dans la « filière

maraîchère » d’hivernage, tant institutionnelles que privées (y compris les producteurs et commer-

çants) donne les traits marquants suivants :

✓ Atouts : l’eau est disponible et gratuite (pluies) et seule l’irrigation d’appoint est parfois né-

cessaire, les prix de vente des produits maraichers sont attractifs de même, les marchés

sont non saturés, les produits maraichers constituent un complément nutritionnel d’autant

plus appréciable qu’en période de soudure, existence de fournisseurs d’intrants dyna-

miques, d’intrants améliorés, d’organismes et dispositifs de recherche-action et d’appui

conseil, d’AHA (favorisant la remontée des nappes et permettant l’extension des surfaces

cultivées) ;

✓ Faiblesses et contraintes : pluies et climat imprévisibles et parfois violents, drainage parfois

nécessaire, itinéraires techniques non actualisés, non harmonisés, non diffusés et non ca-

pitalisés, faible utilisation et absence de financement des intrants améliorés, maladies et

qualité des produits, fumure organique insuffisante, subvention discriminante des intrants

appropriés, structuration des OP, faiblesse des comités de gestion des AHA, marché des

intrants anarchique, coopération entre producteurs quasi inexistante, réflexe « vivrier »

conservateur des exploitants, disponibilité de la main d’œuvre faible en hivernage ;

✓ Opportunités : grandes potentialités d’extension des cultures maraichères d’hivernage car

marché ouvert et rémunérateur, projet dans la durée basé sur la recherche-action, test et

actualisation des référentiels techniques, PPP, remise à niveau des agents de l’Etat, des

ONG et encadreurs des OP, renforcement des capacités des comités de gestion des AHA,

mise en place d’un maillage de noyaux de producteurs pour la diffusion et la production de

semences, solutions de financement, subvention de l’engrais maraicher, sous-projet

d’embouche (fumure), mise en place progressive de l’interprofession maraichage, plai-

doyer ;

✓ Menaces : absence de contrôle du marché des intrants de l’Etat (RCI, OGM), conflits so-

ciaux et fonciers, accessibilité des sites de production, faible capacité des comités de ges-

tion des AHA, « vulgarisation de bureau et non de terrain », changements et extrêmes cli-

matiques, déclin de la fertilité des sols.

Les principaux résultats des enquêtes réalisées in situ sont présentés (SWOT, référentiels techni-

co-économiques pour la tomate, concombre, laitue, aubergine, chou, traitement des données des

fiches d’entretien) ; ils démontrent notamment l’intérêt économique réel des productions maraî-

chères d’hivernage pour le producteur et l’absence d’harmonisation en matière d’itinéraire tech-

nique.

Une synthèse et analyse des données de production de produits maraichers en hivernage dans

les deux régions sont livrées sur base des rapports de la DNA et des DRA.

Ont été analysés également le calendrier cultural particulièrement étoffé et diversifié, l’accès à la

terre pour les jeunes et les femmes, le taux d’utilisation des semences améliorées par spéculation,

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les besoins constatés et exprimés par les acteurs en termes de formation, le taux

d’autoconsommation des produits maraichers.

Une analyse des prix de consommation par spéculation est présentée pour le marché de Médine à

Bamako. Elle souligne la concordance entre les prix de vente les plus élevés et la présence de

certains produits maraichers sur le marché en hivernage (tomate, chou, oignon, aubergines). La

région de Sikasso, première productrice de produits maraichers avec plus de 50 % des apports

approvisionne la RCI et la Burkina notamment en oignon et tomate.

Les technologies innovantes et les conditions de diffusion et d’appropriation durable sont présen-

tées et reprises dans la proposition méthodologique élaborée pour l’introduction test de pratiques

et technologies innovantes ; trois axes principaux sont à développer : intrants améliorés, itinéraires

techniques et renforcement de capacités des comités de gestion des AHA.

Enfin une proposition de programme d’activités avec des résultats chiffrés à atteindre a été pré-

sentée ; en outre une liste de 59 sites de diffusion proposés par les différents acteurs est égale-

ment fournie ; il sera opportun lors de la mise en œuvre du projet de sélectionner les plus appro-

priés pour arriver aux résultats escomptés.

6.2 Recommandations (à l’attention du PASSIP)

Mettre en place un cadre harmonieux et efficient autour de la « filière » maraichère d’hivernage

dans l’objectif de tester, d’actualiser, valider, harmoniser, partager, capitaliser et diffuser les tech-

nologies innovantes, autrement dit une table ronde où communiquent et collaborent les acteurs

institutionnels et privés pour dynamiser cette filière ; et ce à partir de la formulation de projets bien

définis et bien élaborés, dans une approche Gestion Axée sur les Résultats et avec des Indica-

teurs Objectivement Vérifiables pertinents.

Poursuivre et développer l’appui aux compétences (renforcement de capacités) des comités de

gestion des AHA sur les volets suivants : aménagement du territoire villageois, gestion de l’eau et

du parcellaire, entretien des ouvrages et des axes routiers, formulation de projets.

Développer à partir des études thématiques (E1 à E6) des projets opérationnels qui s’inscrivent

dans la durée afin d’optimiser la mise en valeur des AHA.

Se coordonner avec les autres projets et PTFS en charge de la diffusion d’innovations technolo-

giques dans la thématique maraîchage d’hivernage pour harmoniser les démarches notamment

quant à la stratégie d’intervention et aux critères d’éligibilité et de choix des bénéficiaires ;

Renforcer le rôle régalien de l’Etat malien dans ses prérogatives en matière de santé publique,

d’agrément et de commerce de produits phytosanitaires.

Exercer à travers l’appui aux faitières dans le domaine du maraichage, un plaidoyer appuyé pour

une non-discrimination de l’engrais maraicher type 1-1-2 par rapport aux autres engrais coton et

céréales subventionnés.

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7 Annexes

Les annexes sont envoyées en fichiers séparés !