Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    1/28

    MADAGASCAR

    RAPPORT SUR LENVIRONNEMENT

    (COUNTRY ENVIRONNEMENTALANALYSIS - CEA) 2013 :

    LES PRINCIPAUX MESSAGES

    Avril 2013

    Photo:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    2/28

    Ldition 2013 du rapport Madagascar Country Environmental Analysis a t publi en anglais sous le titre Taking Stock and Moving Forward .

    Il a t rdig par une quipe coordonne par Jean-Christophe Carret (Coordonnateur du dveloppement durable, Banque mondiale, R gion

    Afrique) avec lappui dAlison Clausen. Ce rapport peut tre tlcharg sur les sites internet du bureau de la Banque mondiale Madagascar.

    Les documents de travail de la Banque mondiale sont publis pour faire connatre les rsultats des travaux de la Banque mondiale l a commu-

    naut de dveloppement dans les meilleurs dlais possibles. Ce document na donc pas t imprim selon les mthodes employes pour les

    textes ociels. Certaines sources cites dans le texte peuvent tre des documents ocieux qui ne sont pas la disposition du public.

    Les constatations, interprtations et conclusions quon trouvera dans le prsent rapport nengagent que les auteurs et ne doivent tre

    attribues en aucune manire la Banque mondiale, ses institutions alies ou aux membres de son Conseil dAdministration, ni aux pays

    quils reprsentent.

    La Banque mondiale ne garantit pas lexactitude des donnes cites et dcline toute responsabilit quant aux consquences de leur utilisation.

    Le contenu de cette publication fait lobjet dun copyright. La copie et/ou la transmission de passages ou de lensemble de la publication sans

    autorisation peut tre une violation de la loi en vigueur. La Banque mondiale encourage la diusion de ses travaux et accorde normalementcette autorisation sans tarder et, si la reproduction rpond des ns non commerciales, titre gratuit.

    Pour toutes requtes, veuillez-vous adresser au bureau de la Banque mondiale Madagascar .

    Bureau de MadagascarRue Andriamidy L. Razamanantsoa

    Anosy BP 4140

    Antananarivo (101) - Madagascar

    Sites internet : ww w.worldbank.org/madagascar

    et http://www.banquemondiale.org/madagascar.

    E-mail : [email protected]

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    3/28

    e dveloppement durable a t dfinien 1987 par Gro Harlem Brundtland,

    alors Premier ministre du Royaume de

    Norvge, comme un dveloppementqui rpond aux besoins du prsent sans compro-

    mettre la capacit des gnrations futures rpondre aux leurs . Plus de vingt ans aprs,

    cette dfinition continue poser une des probl-

    matiques les plus importantes en matire dedveloppement Madagascar. Reconnue

    internationalement comme tant un sanctuaire

    mondial de la faune et de la flore, la Grande Ilevoit cependant ses ressources naturelles subir la

    pression croissante des activits humaines et

    conomiques.La ncessit de concilier les intrts des hommes

    avec la sauvegarde des ressources naturelles dupays se pose donc avec acuit. La Banque

    mondiale fait sienne cette proccupation, qui

    consiste placer ltre humain comme finalitdes actions de protection de lenvironnement,

    afin que la population, mais aussi les entreprises

    puissent jouir des ressources offertes par lanature, tout en veillant prserver les intrts

    des gnrations futures.

    Le capital naturel de Madagascar doit donc treentretenu, du fait du potentiel conomique quil

    reprsente, pour ne parler que des revenus de

    lcotourisme ou des potentialits offertes par le

    march du carbone. Depuis plusieurs dcennies,notre institution accompagne le secteur environ-

    nement Madagascar, travers les diffrentes

    tapes du Programme environnemental, qui enest actuellement sa troisime phase. Cette

    collaboration sest traduite par des financementsconsquents, mais galement par la production

    dun certain nombre de travaux destins

    enrichir la connaissance sur le secteur, et qui sontune contribution au dialogue entre le Gouverne-

    ment, la socit civile et les partenaires

    techniques et financiers.Le Rapport sur lenvironnement (CEA) fait partie

    de ces travaux. La dernire dition date de 2003,

    do limportance majeure de celle-ci, produite en2013 par une quipe de la Banque mondiale

    coordonne par Jean-Christophe Carret. Cettenouvelle dition met jour les connaissances, les

    dfis, mais propose galement des pistes de

    rflexion pour lavenir. Elle a t produite enanglais, et peut tre intgralement tlcharge

    sur nos sites internet. Toutefois, nous avons jug

    utile den rsumer les principaux messages danscette brochure en franais, afin den faciliter la

    comprhension et la diffusion.

    Je vous en souhaite une bonne lecture.

    LHaleh Bridi

    Country Director

    pour Madagascar

    Banque mondiale

    Photo:NjakaRajaonisaona

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    4/28

    Les principaux messages

    Madagascar fait face plusieurs dfis

    environnementaux, dont certains, commela disparition des espces endmiques, sont

    bien connus, tandis que dautres sontdangereusement ignors : par exemple les

    scheresses dans le Grand Sud, les criquets

    ou encore la pollution de l'air lintrieurdes maisons.

    Depuis 20 ans, la Banque mondiale a pour

    lessentiel financ la conservation de la

    biodiversit Madagascar. Elle souhaite-rait lavenir galement aider le pays

    mieux grer son capital naturel et aider

    les plus vulnrables se protger desalas climatiques et de la pollution.

    Les ressources naturelles sont un lment

    dterminant de lavenir du pays. Ledveloppement humain proviendra de la

    transformation efficace du capital naturel

    en capital productif et humain. Lefficacitde cette transformation dpend de la bonne

    gouvernance des ressources naturelles.Photo:ErickRabemananoro

    Photo:FelanaRajaonarivelo

    Photo:FelanaRajao

    narivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    5/28

    SommaireIntroduction..................................................................................6

    Gestion du capital naturel pour une croissance durable.............7

    Les dfis de la gouvernance du secteur environnement...........13

    Quatre exemples de dbat de politique publique......................19

    Recommandations du CEA et rle de la Banque mondiale.......23

    Photo:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    6/28

    Introduction

    6

    1 Une note de stratgie intrimaire (ISN) a t approuve par le conseil dadministration de la Banque mondiale au dbut de lanne 2012. Une stratgie complte sera prpare une fois la crise politique rsolue.2 Pour le troisime objectif du CEA, les analyses prsentes dans le rapport qui value le cadre politique, rglementaire et institutionnel du secteur environnement serviront sassurer que le pays a les mcanismes ncessaires pour grer lesventuels impacts environnementaux ngatifs des rformes supportes par laide budgtaire. Par ailleurs, ses dformes importantes en matire de gouvernance environnementales pourraient tre inclues dans laide budgtaire ou faire lobjet si ellessont assez nombreuses dune aide budgtaire spcialement ddie lenvironnement comme cela se fait beaucoup en Amrique latine (Brsil, Mexique, Colombie, Prou).3 Banque mondiale. 2003. Madagascar - revue du secteur rural et environnemental: Rapport No. 26106 MG. Banque mondiale, Washington DC.4 Carret JC, Rajaonson B, Feno PJ & Brand J. 2010. Lenvironnement : un atout prserver, des enjeux matriser. In Madagascar : vers un agenda de relance conomique, World Bank, Antananarivo.http://siteresources.worldbank.org/INTMADAGASCAR/Resources/PolicyNotesJune2010.pdf5 Voir par exemple USAID. 2010. Paradise Lost: Lessons from 25 Years of USAID Programs in Madagascar et KfW / PGM-E. 2009. Etat des lieux sur les transferts de gestion des ressources naturelles: Orientations stratgiques.6 Banque mondiale. 2010. Madagascar Governance and Development Effectiveness Review: A Political Economy Analysis of Governance in Madagascar- Report No. 54277-MG. World Bank, Washington DC.7Armines-Cerna, 2010.Study of the Costs of Environmental Degradation and Genuine Saving8 WRI, ACCESS Initiative and Development and Environmental Law Center. 2012. Evaluation de la dmocratie environnementale: accs linformation, participation publique au processus dcisionnel et accs la justice en matire environnementale.9 Iharimamy Andriamarozaka, 2012. Revue des dpenses publiques dans le secteur de lenvironnement.10Agreco. 2012.Analyse des cots et sources de financement du systme daires protges Madagascar.11 Industrial Economics. 2012. Initial Modeling of Future Climate Risks in Madagascar.

    Cette note prsente les principaux messages et recommandations de ldition 2013 du Rapport sur lenvironnement (Country Environmental

    Analysis, CEA en anglais) de la Banque mondiale Madagascar. Les objectifs du rapport sont pluriels : informer la prochaine stratgie de parte-

    nariat de la Banque mondiale1, identifier les priorits de la Banque mondiale dans le secteur environnement et servir de document de rfrence

    pour la prparation dun appui budgtaire gnral, une des oprations qui pourraient tre finance par la Banque mondiale au moment durengagement si le contexte macro-conomique le permet et si le nouveau gouvernement souhaite s'engager dans des rformes ambitieuses2.

    Par ailleurs, le CEA de la Banque mondiale est une contribution au dialogue entre le Gouvernement, la socit civile et les partenaires du

    dveloppement sur les liens entre lenvironnement et le dveloppement conomique Madagascar.

    Le dernier rapport sur lenvironnement de la Banque mondiale date de 2003. Il avait t crit dans le contexte de la prparation de lappui de la

    Banque mondiale la troisime phase du Programme environnemental (PE3). En ce temps, la Banque mondiale avait mis l accent sur la nces-

    sit de valoriser les ressources naturelles, y compris la biodiversit, pour viter leur destruction3 : autrement dit, trouver des marchs pour les

    produits et les services des cosystmes. Depuis 2003, seule une courte note de politique a t crite sur lenvironnement. Elle figure dans la

    collection de notes de politique publies par la Banque mondiale en 20104. Cette note abordait les questions du financement du rseau des aires

    protges, de limplication des populations locales dans la gestion des ressources naturelles, de la rgulation du secteur minier et de

    lexploitation illgale des ressources naturelles, thmes qui sont largement repris et analyss plus avant dans le prsent rapport sur

    lenvironnement.

    Pour complter ces analyses, le CEA sest galement appuy sur les documents rcents labors par les partenaires au dveloppement

    (notamment l'USAID et KfW5), une analyse de lconomie politique des secteurs minier et forestier prpare rcemment par la Banque

    mondiale6 ainsi que plusieurs tudes de cas ralises spcifiquement pour ce CEA, notamment ltude sur le capital naturel7, la gouvernance par

    le bas8 , la revue des dpenses publiques dans le secteur de lenvironnement9, le cot du systme des aires protges10 et enfin les risques

    climatiques11.

    Enfin, les recommandations du CEA sont cohrentes avec la nouvelle stratgie de la Banque mondiale dans le secteur de lenvironnement

    (2012): Vers un Monde plus vert, plus propre et plus rsilient .

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    7/28

    GESTION DU CAPITAL NATUREL

    POUR UNE CROISSANCE DURABLE

    Photo:FelanaRajao

    narivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    8/28

    Quels sont les problmes

    environnementaux Madagascar ?

    8

    Ceux qui passent inaperus

    ou presque :

    la scheresse qui affecte systmatique-

    ment et chaque anne un demi-million depersonnes dans le grand sud ; les dizaines

    de milliers des maladies respiratoires qui

    ont pour origine lutilisation des fours charbon de bois comme source dnergie

    par la quasi-totalit des mnages

    malgaches.

    Ceux la notorit et au potentiel

    de nuisance croissants :

    la surexploitation des ressources halieu-

    tiques notamment les crevettes ; lrosion

    ctire et linondation des villes ctires ; les

    pollutions dorigine industrielle, en particu-lier minire avec des grands projets

    dilmnite, de nickel ou de fer qui ont vu le

    jour ces dernires annes ; la possibilit

    quun jour des sables bitumineux soient

    exploits dans louest du pays.

    Les plus connus :

    la dforestation ; les espces menaces de

    disparition ; lrosion de sols ; lexploitation

    illgale du bois de rose ; le braconnage des

    tortues terrestres ; les dgts causs par lescyclones.

    Photo:FelanaRajaonarivelo

    Photo:FelanaRajaonarivelo

    Photo:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    9/28

    9

    Le capital naturel de Madagascar, y compris les

    forts, aires protges, terres agricoles et

    ressources halieutiques, reprsente lessentiel de

    la richesse du pays (plus de 50 pourcent sans

    mme tenir compte des ressources minires)12.

    En effet, les infrastructures sont peu

    nombreuses (une des plus faibles densits au

    monde de routes par nombre dhabitants), mal

    entretenues, et la main duvre, bien que repr-

    sentant un potentiel important, est pour le

    moment relativement peu qualifie. Par cons-

    quent, le dveloppement du pays repose pour le

    moment sur la bonne gestion de ce capital

    naturel, afin quil puisse tre efficacement trans-

    form en capital productif et humain.

    Plus de 50%de la richesse du paysrside dans le capital naturel

    Photo:NjakaRajaonisaona

    La dgradation de lenvironnement cote au pays entre USD 450 et 500 millions par an, soit 9 10% du PIB

    Un quart de la population malgache, soit plus de 5 millions de personne, vit dans des zones risque de

    catastrophes naturelles

    Les cyclones de 2008 ont engendr des pertes conomiques slevant 5% du PIB

    Prs de 12,000 dcs par an sont attribus des infections respiratoires provoques par linhalation de lair

    pollu des mnages, dont plus de 10,000 sont des enfants de moins de 5ans

    En 2010, prs de 80% de la population du Grand Sud de Madagascar ont t touchs par linscuritalimentaire due aux scheresses

    La surexploitation des ressources halieutiques sest traduite, entre autres, par une chute de plus de 30% de

    la valeur de lexportation de crevettes entre 2003 et 2008 : une perte de prs de USD 20 millions

    Le chiffre daffaire de lindustrie touristique, qui repose en grande partie sur la renomme mondiale de la

    biodiversit malgache, slve USD 0.5 milliard : un secteur cl en termes d'investissements et de cration

    d'emplois directs et indirects

    QUELQUES

    CHIFFRES

    Les feux de brousse sont un des aux qui ravagent les forts malgaches

    12 Rsultat de ltude sur le capital naturel.

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    10/28

    10

    Comment tablir un ordre de priorit des

    problmes environnementaux pour une crois-

    sance durable ?

    Souvent dicte par la notorit de chaque dfi,

    cette priorisation est discute dans le CEA partir des donnes disponibles et doutils analy-

    tiques, tels que lvaluation montaire des

    problmes environnementaux, et son expres-

    sion en pourcentage du Produit intrieur brut

    (PIB). Bien que les donnes manquent encore

    pour une comparaison exhaustive et quil soit

    difficile dvaluer dun point de vue montaire

    certains services environnementaux, notam-

    ment ceux lis aux services des cosystmes

    forestiers, cette mthodologie permet de

    comparer plus objectivement diffrents

    problmes environnementaux.

    Les rsultats montrent que les effets nfastes de

    la pollution de lair et de leau sur la sant

    publique, bien que peu mdiatiss, lemportent

    nettement sur les problmes de dforestation et

    de dgradation des sols agricoles, qui font

    pourtant la une des mdias nationaux et

    internationaux depuis vingt ans. Par ailleurs, le

    cot des dgts occasionns par les cyclones

    particulirement destructeurs (comme ceux en

    2008) est, pour une anne donne, du mme

    ordre de grandeur que le cot de la pollution de

    leau ou de lair. En effet, Madagascar est lun

    des pays les plus vulnrables au monde auxvnements climatiques extrmes (scheresses,

    cyclones).

    Un autre aspect important est limpact du cot

    cumul de ces diffrents problmes environne-

    mentaux sur les perspectives de croissance du

    pays.

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    11/28

    F

    elanaRajaonarivelo

    Dans le quartier dAnketa-Bas Toliara, de nombreuses maisons construites

    en matriaux traditionnels nont pas rsist au passage du cyclone Haruna (fvrier 2013).

    Photo:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    12/28

    13 World Bank, 2011. The changing wealth of nations: measuring sustainable development in the new millennium. World Bank, Washington DC.

    12

    A Madagascar, le cot de la dgradation de

    lenvironnement est denviron 9 pourcent du

    PIB (en prenant lanne 2005 comme rfrence,

    la seule anne pour laquelle nous disposons de

    lensemble des donnes ncessaires).

    Si on examine limpact de ce cot sur le taux

    dpargne, cest--dire le taux de croissance du

    stock combin de capital productif, humain et

    naturelle, ce taux (toujours pour la mme anne

    de rfrence) est ngatif -6.5 pourcent du PIB.

    Ceci indique que, contrairement ce quun

    dcideur malgache pourrait penser en ne consi-

    drant pour cette mme anne que le taux de

    croissance du PIB de 4.6 pourcent, ou encore le

    taux dpargne brute 10 pourcent pour cette

    anne, la croissance du pays nest pas durable13.

    Le manque d'entretien de l'infrastructurephysique a bien entendu une influence majeure

    sur ce rsultat, mais la mauvaise gestion des

    ressources naturelles renforce encore la tendance

    un dveloppement non durable.

    Le cot de la dgradation de lenvironnement

    nest quun exemple parmi dautres dune mthodo-

    logie qui permet dordonner les problmes environ-

    nementaux afin didentifier les priorits. Il nous

    indique entre autres que la politique de

    croissance conomique du pays doit tenir

    compte de la gestion des ressources renouve-lables (et de leurs revenus), de celle de lenviron-

    nement, ainsi que de la prvention des dgts

    ds aux vnements climatiques. Lutilisation de

    cette mthodologie avec les donnes existantes

    illustre par ailleurs que les priorits du secteur

    de lenvironnement Madagascar ne se limitent

    pas seulement aux plus mdiatises.

    Ces rsultats suggrent deux directions pour

    laction : tout dabord, le pays doit ventuelle-

    ment faire plus attention aux problmes

    environnementaux dont personne ne parle,mais qui touchent les catgories de population

    les plus pauvres et les plus vulnrables ; ensuite,

    il est ncessaire de commencer assembler les

    donnes sur les nouveaux problmes environne-

    mentaux qui pourraient surgir.

    La mauvaise gestiondes ressources naturelles

    renforce encore la tendance un dveloppementnon durable.

    Les communauts participent la s urveillance cologique de la Rserve spciale dAnalamazaotra,

    en collaboration avec les agents de Madagascar National Parks.

    Photo:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    13/28

    LES DFIS DE LA GOUVERNANCE

    DU SECTEUR ENVIRONNEMENT

    Dans le village de Mahatsara, Valentinah Randriamihaja, chef de volet appui au dveloppement et ducation

    environnementale du Parc national de Mantadia, forme les membres des Comits locaux de protection mis en

    place par les communauts pour veiller la conservation de laire protge.

    Photo:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    14/28

    14

    Seule la largeur de la route spare le Parc national de Mantadia dune zone non protge. On constate

    la dirence entre les deux cts cause de lexploitation de la zone non protge pour la production de charbon de bois.

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    15/28

    15

    F

    elanaRajaonarivelo

    Lanalyse de la gouvernance du secteur environ-

    nement inclut lvaluation des politiques, des

    institutions, du cadre juridique, de laccs

    linformation et la justice et finalement des

    dpenses publiques.

    Les politiques et le cadre juridique

    Depuis le Sommet de Rio et plus rcemment

    celui de Durban, le pays sest dot de politiquesambitieuses (par exemple le Madagascar Action

    Plan ax sur la vision Madagascar Naturelle-

    ment ou encore la Vision de Durban) qui

    font la part belle aux ressources naturelles,

    notamment la biodiversit, et qui ont aussi t

    un temps considres comme progressistes : par

    exemple le transfert de droits de gestion aux

    communauts locales ou encore la rglementa-

    tion en matire dtudes dimpact environne-

    mental. Cela dit, ces visions nont pas t renou-

    veles depuis quelques temps, le Madagascar

    Action Plan a expir et la vision Durban aurabientt 10 ans. Par consquent, le pays semble

    marquer le pas aprs un dpart ambitieux au

    moment du Sommet de Rio.

    Mais la transcription des politiques en textes

    rglementaires, ainsi que lapplication de la loi,

    sont galement des obstacles majeurs la mise

    en uvre de ces stratgies. La lgislation est

    complexe, compose de nombreux textes

    parfois contradictoires, dvelopps d'une

    manire ad hoc. Le systme judiciaire prsente

    des lacunes majeures, en grande partie lies la

    corruption et au manque de capacit des institu-

    tions, surtout au niveau dcentralis, o par

    ailleurs le manque de ressources financires est

    criant. Ces failles se sont aggraves depuis ledbut de la crise politique de 2009 ; les cas de

    pillages des ressources naturelles se multiplient

    et limpunit semble samplifier et l impunit est

    un problme majeur.

    Les institutions

    Les institutions, comme les politiques et les

    principaux textes de rglementation, datent

    pour la plupart du dbut du Programme

    Environnement, c'est--dire des annes 1990. Le

    Ministre de lEnvironnement et Forts, issu de

    la fusion en 2008 de deux ministres, est dsor-mais compos de deux directions gnrales,

    forts et environnement situation qui est

    source de conflits et dambiguts. La Direction

    du changement climatique, au sein de la Direc-

    tion gnrale de lenvironnement, peine faire

    entendre sa voix.

    Phot

    o:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    16/28

    On estime que US$ 200 millionsde bois prcieux ont t exports

    et lesquels ont rapports environUS$ 20 million au Gouvernement.

    16

    Depuis 20 ans, lexploitation illgale des bois

    prcieux (bois de rose et bois dbne) dfraie la

    chronique et sintensifie chaque crisepolitique. Depuis plusieurs annes, la Direction

    des Forts a entrepris de mettre au point un

    ensemble doutils pour la gestion durable des

    forts naturelles. Cela inclut le zonage forestier ;

    les inventaires ; llaboration de plans

    damnagement dtaills et ladjudication

    publique et comptitive de permis

    dexploitation ; ainsi que la mise au point de

    systmes de traabilit de bois et de certifica-

    tion. En attendant que ce systme devienne

    oprationnel et pour viter que les forts ne

    soient surexploites, l'exploitation forestire debois prcieux a t interdite, il y a dix ans, par la

    lgislation nationale.

    Nanmoins, les plans damnagement durables

    nont jamais t produits, et certains exploitants

    forestiers ont tout de mme russi obtenir,

    titre exceptionnel, des permis pour des produits

    dont lexploitation et lexportation sont

    pourtant interdites. La crise lie au changement

    de pouvoir en dehors des normes constitution-

    nelles en 2009, a permis une ampleur sans

    prcdent : on estime que US$ 200 millions de

    dollars de bois prcieux ont t exports,

    lesquels ont rapport environ US$ 20 millions de

    dollars au Gouvernement. Une telle somme est

    videmment significative pour un gouverne-

    ment en mal de reconnaissance internationale

    et qui ne bnficie pas du soutien des bailleurs

    Deux exemples de dfis en matire de gouvernance des ressources

    naturelles : les bois prcieux et le carbone forestier

    de fonds, mais elle est ngligeable par rapport

    au chiffre daffaires actuel de lindustrie du

    tourisme de nature (1/2 milliard de dollars), quipourtant souffre quand de telles crises

    politiques se produisent. Elle est galement

    ngligeable par rapport aux perspectives de

    lindustrie du carbone naissante, mais qui ne

    pourra toutefois crotre que si lexploitation

    illgale est matrise. Quant la socit civile,

    malgr sa capacit attirer l'attention sur cette

    question dans les forums nationaux et interna-

    tionaux, ses tentatives de poursuivre en justice

    les commanditaires et les contrevenants ont t

    infructueuses. En un mot, les difficults lies la

    gestion des forts de Madagascar font perdredes millions de dollars de recettes fiscales

    directes et indirectes au pays.

    Le cadre rglementaire pour linvestissement

    dans ce secteur du carbone forestier na toujours

    pas t dvelopp, et un appui technique la

    Direction du changement climatique savre

    ncessaire pour quelle puisse effectivement

    contribuer llaboration et la mise en uvre

    dune politique et dune structure lgislative qui

    remplissent les exigences des marchs interna-

    tionaux. Cette situation est aggrave par le fait

    quaucun financement pour la prparation du

    mcanisme REDD + par le Forest Carbon

    Partnership Facility na pu etre accord au

    gouvernement en raison de la crise politique.

    Certaines ONGs internationales ont jou un rle

    important dans le dveloppement de projets

    pilotes, et ont commenc ngocier des ventes

    de carbone avec des acheteurs internationaux

    tels que Mitsubishi, Air France ou Dell. Toute-

    fois, ces transactions ont t largement ralises

    sans un cadre rglementaire national. Parailleurs, compte tenu de lengouement de la

    plupart des pays forestiers pour ce march

    mergent, et malgr lintrt suscit par les

    forts malgaches en raison de leur premium

    atout de biodiversit, labsence de cadre rgle-

    mentaire a probablement dj faire perdre au

    pays dautres investisseurs potentiels. La mise

    en place dun march carbone forestier pourrait

    par ailleurs etre mise en pril par le manque

    dimplication des communauts locales, qui est

    une clef du succs de son mergence au niveau

    international. En effet, lexprience de ces vingt

    dernires annes montre que malgr

    llaboration de politiques ambitieuses, leur

    application travers limplication des popula-

    tions locales dans la gestion des forts na pas

    t une priorit relle Madagascar.

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    17/28

    17

    La protection de la biodiversit a t confie

    Madagascar National Parks (MNP), une Organi-

    sation Non Gouvernementale (ONG), tandis

    que la protection de lenvironnement est du

    ressort de lOffice National de lEnvironnement

    (ONE), un Etablissement Public caractre

    Industriel et Commercial (EPIC). Toutefois, les

    deux institutions se dbattent avec des

    problmes budgtaires pour remplir leur

    mandat, aucune des deux ne recevant de contri-bution financire de lEtat. En outre, leur statut

    ne leur permet pas dexercer pleinement leur

    mandat : par exemple MNP ne peut pas verbali-

    ser les contrevenants, et lONE se fait payer par

    les entreprises quelle est cense rglementer.

    Deux nouvelles institutions ont rcemment fait

    leur apparition : la Fondation pour les aires

    protges et la biodiversit (FAPB) et Tany

    Meva14, qui ont toute deux la particularit de

    grer des fonds fiduciaires destins prenniser

    le financement du secteur. Ces fondations repr-

    sentent une rponse prometteuse au dfi dufinancement durable de la gestion des

    ressources naturelles Madagascar, mais

    manquent encore de vision stratgique, de

    capital humain, et de synergie avec

    ladministration et les autres institutions du

    secteur de lenvironnement.

    lgndes lgendes lgendeslgndes lgendes lgendeslgndes lgendes lgendes14 Cres respectivement en 2005 et en 1996.

    N

    jakaRajaonisaona

    Photo:SofiaBettancourt

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    18/28

    En conclusion la gouvernance environ-nementale Madagascar a besoin

    dtre rforme pour amliorer les

    performances du secteur15: en particu-

    lier, le cadre lgal doit tre simplifi et

    appliqu, les rles des diffrentes

    institutions doivent tre redfinis, et la

    participation de la socit civile dans le

    processus de dcision amliore. Cette

    rforme doit galement aboutir une

    augmentation significative des revenus

    du secteur et lamlioration du ratio

    revenus fiscaux sur revenus non

    fiscaux, en particulier pour MNP.Enfin, cette rforme doit mieux

    intgrer et donner plus de visibilit au

    changement climatique dans le

    paysage institutionnel et politique.

    Laccs l'information et la justice

    Laccs l'information et la justice, ainsi que la participation de

    la socit civile sont indispensables la bonne gouvernance du

    secteur de lenvironnement, notamment dans le cas o

    lapplication de la rglementation nest pas garantie par les

    institutions rgaliennes qui en ont la charge. Ce sont les

    lments dits de la gouvernance par le bas , par opposition la gouvernance administrative. Plusieurs tudes de cas

    menes par une coalition dONG nationales ont t finances

    dans le cadre de ce CEA. Elles montrent que malgr les dcla-

    rations dintentions, laccs linformation est difficile, la

    participation est faible et laccs la justice trs faible. En

    revanche, lmergence rcente de la socit civile malgache

    et ses prises de position nombreuses dans les mdias locaux

    sont des facteurs encourageants de lvolution de la

    demande de gouvernance par les citoyens de Madagascar,

    quil est ncessaire de soutenir.

    Les dpenses publiques

    Les dpenses publiques du secteur de lenvironnement

    (restreint au Ministre et aux deux agences cites plus

    haut) sont denviron 10-20 millions de dollars par an, soit

    1 pour mille du PIB depuis la crise, 2 pour mille avant

    cette crise (ou 1 pourcent du budget national). Ce niveau

    est faible, compar la norme de 1 pourcent du PIB, au

    cot de la dgradation de lenvironnement, et surtout

    au fait que le pays possde un vingtime de la biodiver-

    sit mondiale.

    Parmi toutes ces institutions, Madagascar National

    Parks reprsente la plus grande partie des dpenses :

    un tiers des dpenses du secteur, essentiellement

    finances par la Banque mondiale travers le PE3. Parailleurs, si la Banque mondiale contribuait

    50 pourcent de son cot oprationnel avant la crise,

    ce chiffre slve maintenant 80 pourcent en

    raison du retrait des autres partenaires au dvelop-

    pement. Cette dpendance de MNP lAide Publique

    Photo:

    NjakaRajaonisaona

    18

    au Dveloppement (APD) nest pas une situation

    soutenable sur le long terme, et les revenus de

    lensemble du secteur sont insignifiants compars

    au cot des institutions, notamment celui de MNP.

    LONE pour sa part ne reprsente quune partie

    mineure des dpenses du secteur, et cela malgr sonrle essentiel dans le contrle et la rglementation

    de lenvironnement. La seule source de revenus de

    lONE provient des frais dvaluation des dossiers

    des promoteurs selon un taux fix en 2004, et qui

    est loin de couvrir les besoins rels de cette institution.

    15 La performance du secteur de lenvironnement est note chaque anne par la Banque mondiale dans les pays o elle est prsente. Cet exercice appelCPIA(Country Policy and Institutional Analysis) et qui est effectu pour tous les secteurs dtermine en partie le montant de lallocation pour les paysmembres de lAssociation Internationale pour le Dveloppement (AID, IDA en anglais).

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    19/28

    QUATRE EXEMPLES

    DE DBAT DE POLITIQUE PUBLIQUE

    Ph

    oto:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    20/28

    Madagascar National Parks gre environ 2,8 millions

    dhectares daires protges, et depuis la vision

    de Durban, 4 millions daires protges suppl-mentaires sont en cours de cration. Au total, le

    cot du rseau est financ pour MNP par lAide

    Publique au Dveloppement (APD) et pour les

    autres aires protges par les ONG. Daprs

    ltude commande dans le cadre de ce CEA, le

    cot complet du rseau sera rapidement de 20

    voire 30 millions de dollars par an, soit le double

    ou le triple du budget actuel du secteur environ-

    nement depuis le dbut de la crise. De tels

    montants ne pourront pas tre financs par

    lAPD16 ou par les grandes ONG qui collectent

    certes des fonds considrables avec laide de la

    philanthropie amricaine, mais qui peinent

    financer les aires protges au-del de leur

    cration. Si le pays veut financer un tel rseau,

    Le CEA analyse quatre questions de politique publique lies lenvironnement

    (y compris labsence de politique publique) : (i) le financement de la vision Durban ;

    (ii) labsence de politique dadaptation au changement climatique ; (iii) la qualit de

    la rglementation environnementale du secteur minier ; et (iv) labsence de politiquede lutte contre la pollution dans les foyers domestiques.

    Comment financer la vision Durban ?

    il faudra donc recourir de manire agressive aux

    mcanismes de march : les revenus de lco-

    tourisme notamment pour les aires protgesgres par MNP, et les revenus de la vente de

    crdits carbone pour les nouvelles aires prot-

    ges, pour autant quun march du carbone

    forestier se matrialise. Dautres sources

    pourraient inclure des changes dette nature et

    des biodiversity offsets. Compte tenu des

    sommes en jeu, le financement de la vision de

    Durban est loin dtre une mince affaire. Aprs

    une politique dexpansion de la superficie des

    aires protges, il faudrait une vraie

    politique de financement de cette vision. Un

    pays qui dispose de 1/20 de la biodiversit

    mondiale mais reprsente seulement 1/10000 du

    PIB mondial ne pourra pas sen sortir autrement.

    20

    Pho

    to:TokyRajaona

    Une jeune femme participant une action de reboisement dans la rgion de Majunga.

    16 En vingt ans, la Banque mondiale na jamais russi financer plus de 10 millions de dollars par an dans lintgralit du secteur.

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    21/28

    21

    0

    40

    80

    120

    160

    0

    0,4

    0,8

    1,2

    1,6

    2

    1992 1997 2002 2007

    Milliers

    $Millions

    Revenus des droits dentre Nombre de touristes

    Bnces concrets

    de la conservation de la biodiversit :

    tendances de lcotourisme Madagascar

    Lanalyse des priorits environnementales a rvl quen plus des cyclones dont les dgts sur les

    infrastructures sont visibles et mdiatiss, les scheresses et les inondations des villes ctires sont

    des problmes importants qui devraient saccentuer dans les annes venir. Or le pays na pas de

    politique dadaptation digne de ce nom, et continue intervenir sur le mode de lurgence aprs les

    cyclones et les scheresses. Il y a galement un rel manque dinstitutions ayant les capacits et les

    ressources ncessaires pour prparer et mettre en oeuvre les programmes, alors quon dploredautre part que la prise de conscience du public sur les enjeux du changement climatique pour le

    pays est quasiment inexistante. Cest paradoxal si lon compare avec ce qui se passe dans la plupart

    des pays africains qui investissent dores et dj des centaines de millions de dollars dans ladaptation

    au changement climatique dans des secteurs tels que lagriculture, les infrastructures, ou encore la

    protection des villes ctires, alors que Madagascar est parmi les pays les plus vulnrables aux catas-

    trophes naturelles en Afrique, en particulier en ce qui concerne les cyclones.

    Quelle politique dadaptation ?

    Nue de criquets sabattant sur le village de Manombo,

    Ilakaka (Sud de Madagascar).

    Photo:MialisoaRandriamampianina

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    22/28

    Quelle politique de rduction

    de la pollution des foyers

    domestiques ?

    Etant donn lampleur des effets nfastes de lapollution de lair des foyers domestiques sur la

    sant publique, il est primordial de dvelopper

    une stratgie pour lintroduction dune

    alternative aux fours charbon de bois.

    Lanalyse cots bnfices de lintroduction de

    fourneaux thanol, par exemple, montre

    trs clairement que les bnfices en termes de

    sant et de rduction de la dforestation sont

    beaucoup plus importants que le cot de la

    subvention de lthanol. Il est surprenant que,

    compte-tenu de limpact en termes de sant

    publique, le pays nait pas encore de politiquepublique en matire de promotion dalternatives,

    thanol ou autres. Faut-il les financer par les

    projets lis la lutte au changement clima-

    tique? Faut- il demander aux responsables des

    secteurs sant ou protection sociale de sen

    occuper ?

    Lexpansion actuelle du secteur minier Mada-

    gascar sapparente un dbut dindustrialisation

    et en cela est primordiale pour le dveloppement

    du pays. La rglementation du secteur minier a

    enregistr des progrs rapides au cours des

    dernires annes, sauf en matire

    denvironnement. Si les grandes entreprises du

    secteur minier appliquent dj des normes

    environnementales de niveau international, le

    cadre rglementaire et les institutions capables

    dassurer que toutes les entreprises soient

    soumises la mme rglementation nexistent

    pas encore. Par ailleurs, il nexiste aucun moyen

    de rglementer ni le secteur artisanal, ni les

    phnomnes de rues qui se manifestent

    chaque fois que de nouveaux gisements dor ou

    de pierres prcieuses sont dcouverts, souvent

    dans les forts et les aires protges, ou proxi-

    mit. Une autre question concerne les lments

    ncessaires pour mettre en place un systme

    national de compensation de la biodiversit(biodiversity offset). L'enjeu est crucial pour

    l'exploitation minire, mais est d'une importance

    d'autres secteurs conomiques

    Comment construire un cadrepour rglementer les impacts

    environnementaux du secteur minier ?

    22

    Photo:FelanaRajaona

    rivelo

    Pho

    to:FelanaRajaonarivelo

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    23/28

    RECOMMANDATIONS DU CEA

    ET RLE DE LA BANQUE MONDIALE

    Photo:NjakaRajaonisaona

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    24/28

    17 En raison de la nature de bien public mondial de la biodiversit malgache, un financement additionnel au PE3 a t obtenu en juin 2011 en exception la politique qui rgit lengagement de la Banque mondiale dans les pays o un changement non constitutionnel de gouvernement a eu lieu.

    24

    F

    elan

    aRajaonarivelo

    Depuis 20 ans, dans le cadre de son appui au secteur de lenvironnement, la Banque mondiale a financ essentiellement la protection de la

    biodiversit, se focalisant au dpart sur la cration des parcs puis en appuyant la gestion des parcs eux-mmes, une fois ceux-ci crs. Cette

    stratgie suit en quelque sorte un mouvement imprim par les grandes ONG de conservation qui ont su mdiatiser les dcouvertes de

    nouvelles espces (notamment de lmuriens, lespce emblmatique de la Grande le), ainsi que les dangers lis la destruction des cosys-

    tmes et la perte des espces.

    Depuis la revue mi-parcours du PE3 en 2007, les populations riveraines font lobjet dune attention plus grande de la part du projet parce

    que lexprience des premires phases a montr quelles sont essentielles la gestion des ressources naturelles. A travers son nouveau projet

    daide la conservation de la biodiversit mis en uvre depuis mars 201217, la Banque mondiale continue de financer la conservation de la

    biodiversit, tout en augmentant son appui aux communauts locales et en dveloppant les mcanismes de march pour financer la conser-

    vation de biodiversit. Par ailleurs, la Banque mondiale a galement introduit une clause suspensive au projet avec pour but de faire respecter

    la gouvernance environnementale. En consquence, ladministration forestire entreprend des efforts, notamment pour limiter le pillage des

    bois prcieux ou le braconnage des tortues. Voil pour le prsent. Pour lavenir, le CEA recommande que la Banque mondiale sengage sur

    trois thmes : le dveloppement des mcanismes de march, lamlioration de la gouvernance environnementale et lappui aux populations

    les plus vulnrables.

    I. Amliorer lvaluation montaire

    de la valeur du capital naturel et dve-

    lopper des mcanismes de marchLes ressources naturelles de Madagascar

    reprsentent une partie importante de sa

    richesse totale. Il nexiste pas de mesure de

    cette richesse lchelle nationale et par

    consquent, pas de prise en compte de cette

    richesse naturelle dans les politiques

    publiques. Par exemple, il existe un cart

    considrable entre la valeur suppose des airesprotges et les revenus financiers quelles

    engendrent. Elles souffrent donc dun dficit

    chronique de financement que leur prolifra-

    tion ne fait quexacerber.

    > Rle de la Banque mondialeLa Banque mondiale finance linitiative

    WAVES pour aider les dcideurs malgaches

    intgrer les valeurs conomiques du sous-sol,

    des ressources halieutiques, des ressources en

    eau et des forts, dans leurs politiques

    publiques et ainsi amliorer la contribution

    des ressources naturelles au processus de

    dveloppement. La valeur conomique des

    aires protges fait lobjet dune attentionparticulire. Dans le plus long terme, la

    Banque mondiale souhaite rester un interlocuteur

    du gouvernement malgache pour le dvelop-

    pement de mcanismes de march capables de

    convertir les valeurs conomiques des

    ressources naturelles et des services environ-

    nementaux en revenus pour le secteur de

    lenvironnement, seul moyen selon notre

    analyse davoir un budget pour le secteur

    environnement la hauteur des enjeux dcrits

    dans le CEA.

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    25/28

    25

    II. Amliorer la gouvernance des

    ressources naturellesLes pays qui possdent des ressources naturelles

    abondantes sont bnis ou maudits selon la qualit de

    la gouvernance de ces ressources : bonne,

    lexploitation des ressources naturelles nourrit le

    dveloppement ; mauvaise elle est source

    dinstabilit, de conflit et dingalit. A Madagascar,le CEA montre que les ressources naturelles ne sont

    pas gres de manire optimale. Cette mauvaise

    gestion fait perdre de largent au pays alors quun

    des principaux dfis comme expliqu prcdemment

    est justement de trouver de largent pour grer un

    patrimoine mondial.

    > Rle de la Banque mondialeLa Banque mondiale finance une assistance

    technique pour la liquidation des stocks debois de rose, lesquels sont une vritable

    maldiction pour le pays. Dans le moyen

    terme, quand la crise politique sera termine,

    la Banque mondiale, travers le Forest Carbon

    Partnership Facility, devrait galement

    reprendre son financement pour la mise au

    point dune stratgie sur le carbone forestier.

    Dans le plus long terme, la Banque mondiale

    pourrait envisager de financer un projet de

    gouvernance des ressources naturelles. Ce

    projet pourrait prendre la forme dune aide

    budgtaire, cest--dire un financement qui

    rcompenserait ex post des rformes, au lieu de

    financer ex ante des activits. Le mme instru-

    ment pourrait galement tre utilis pour

    introduire les principes dune politique publique

    en matire de rduction de la pollution dans les

    foyers domestiques ainsi que les premiers fonde-

    ments dune politique publique en matire

    dadaptation au changement climatique.

    Photo:ErickRabemananoro

    Les bcherons qui se livrent aux coupes illicites de bois de rose dans le Parc de Masoala

    construisent des villages provisoires partir desquels ils ratissent la zone (photo prise dhlicoptre).

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    26/28

    26

    III. Rduction de la vulnrabilit des plus

    pauvres aux chocs climatiques.Madagascar est un pays o la pauvret en milieu rural

    est encore endmique. Ces pauvres dpendent des

    ressources naturelles et sont donc sensibles aux chocsclimatiques. A chaque cyclone mais aussi chaque

    scheresse, des populations dj trs pauvres perdent

    leur outil de travail et donc leurs moyens de subsis-

    tance. Or, le changement climatique va notamment

    augmenter les scheresses, au sud mais aussi louest

    du pays et rendre les petites villes ctires plus vuln-

    rables aux temptes tropicales, surtout les quartiers

    o vivent les plus pauvres.

    > Rle de la Banque mondialeLa Banque mondiale apporte depuis plusieurs

    annes une assistance technique la gestion

    des risques naturels et compte poursuivre cette

    assistance. Elle a aussi prvu de financer

    certains investissements notamment dans le

    systme dalerte prcoce dans lopration

    durgence qui a t approuve par son Conseil

    dadministration la fin de lanne 2012. Dans le

    plus long terme la Banque mondiale pourrait

    financer une opration multisectorielle

    damlioration de la rsilience des populations

    du Grand sud de Madagascar au phnomnercurrent de la scheresse.

    Ces volutions stratgiques ainsi que les recomman-

    dations pour des nouvelles oprations finances par

    la Banque mondiale seront discutes et ventuelle-

    ment entrines quand la Banque mondiale et le

    Gouvernement de Madagascar sattelleront la

    dfinition dune nouvelle stratgie de partenariat,

    lorsque le contexte aprs la fin de la prsente crise

    politique sy prtera.

    Lasschement du euve Mandrare rend leau rare pour les animaux et les hommes.

    Photo:NjakaRajaonisaona

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    27/28

    Photo:NjakaRajaonisaona

  • 7/30/2019 Rapport sur l'Environnement (Country Environnemental Analysis - CEA) 2013: Les Principaux Messages (Banque Mondiale)

    28/28

    Cette brochure en franais rsume le rapport Madagascar Country Environmental Analysis publi e n avril 2013 par la Banque mondiale.

    Texte : Jean-Christophe Carret, AFTSD, avec la collaboration dAlison Clausen.

    Design graphique : Toky Rajaona

    Photos : Felana Rajaonarivelo, Njaka Rajaonisaona, Erick Rabemananoro, Toky Rajaona

    Appui administratif : Her y Rakotondrazaka, Iolinjaka Razamahefa, Miora Raberahona, Jrmie Rakotonatoandro

    Production : Unit Communication, AFRSC, Banque mondiale (Madagascar)

    Coordination : Erick Rabemananoro, avec la collaboration dOlivia Rakotomalala

    Photo de couverture : Production de charbon de bois dans la rgion de Moramanga

    Banque mondiale Avril 2013

    Photo:FelanaRajaonarivelo