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Jean-Pierre BassetPatrice CartraudChristian JacquotAntoine LeroyBernard PeseuxPierre Vaussy
Introduction larsistance desmatriaux
cole Centrale de Nantes cel-0
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Ce document est sous licence Creative Commons: paternit; pas dutilisation com-
merciale; partage des conditions initiales lidentique; . France
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/./deed.fr
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Table des matires
Gnralits Concepts gnraux Reprsentation et repre Description lagrangienne
Petites dformations dun milieu continu Dplacement et transformation Interprtation gomtrique de la transformation Dformation autour dun point Variation dangle entre deux axes de rfrence Variation angulaire de deux directions quelconques Dilatation cubique lments propres de la matrice des dformations Invariants du tenseur des dformations Conditions dintgrabilit Reprsentation de Mohr
Contraintes dans un milieu continu quilibre dun domaine solide Notion de contraintes tat de contrainte en un point Proprits de la matrice des contraintes Reprsentation gomtrique des contraintes
Relation de comportement en lastostatique Coefficients lastiques Essai de torsion Critres limites de dimensionnement
nergie de dformation dun milieu continu lastique nergie de dformation Potentiel lastique
lasticit linaire Position du problme Rsolution Principe de Saint-Venant Applications
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Introduction la thorie des poutres Introduction Problme de Saint-Venant Une thorie approche des poutres
Treillis Dfinition Effort normal Contraintes et dformations quations cinmatiques nergie de dformation Rsolution
Thormes nergtiques Thorme de rciprocit de Maxwell-Betti Thorme de Castigliano
Flexion des poutres droites Poutre droite et notations gnrales quations locales Flexion plane
Assemblages hyperstatiques de poutres Hyperstaticit des systmes plans Applications Poutre sur appuis dnivelables Mthode des trois moments
Effort tranchant Position du problme Contraintes de cisaillement et effort tranchant dans une section droite Solution approche et formule de Bredt Centre de cisaillement
Torsion des poutres Centres de torsion et de cisaillement Poutres de section pleine Section pleine admettant un centre de symtrie Poutres de section paroi mince ferme
Stabilit de lquilibre des poutres lastiques longues Formulation du problme Modlisation linaire du flambement Flambement des pices longues Influence de leffort tranchant Calcul de la charge critique dEuler Dversement des poutres en flexion simple Torsion et traction/compression Stabilit des arcs et anneaux
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A Problme de Saint-Venant Mthode des dplacements Mthode des contraintes Comparaison des deux mthodes
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Gnralits
. Concepts gnraux
La rsistance des matriaux, appele galement mcanique des corps dformables,
fait appel aux notions dquilibre de la mcanique statique, aux notions de dplace-
ments tudies en cinmatique et aux proprits des matriaux, auxquelles on a re-
cours pour valuer les dimensions de pices structurales ou dlments de machines.
Lobjet de cet enseignement est ltude statique des milieux continus dformables.
La rsistance des matriaux est une partie de la mcanique qui a pour objectif le
dveloppement de modles permettant de dimensionner les structures. Ces modles
sont labors dans le cadre dhypothses simplificatrices. Ils constituent le premier
niveau des mthodes de calcul des structures. Ils se rapportent en gnral des corps
gomtriquement simples qui constituent les lments de base de la construction
mcanique et du gnie civil :
les corps lancs pour lesquels une dimension est beaucoup plus grande que
les deux autres et qui sont appels poutres ;
les corps minces, plaques et coques, pour lesquels une dimension, lpaisseur,
est beaucoup plus petite que les deux autres.
Ltude de la rsistance des matriaux a pour but dassurer quon utilise dans une
pice donne, une quantit minimale de matriau, tout en satisfaisant aux exigences
suivantes :
Rsistance la pice doit pouvoir supporter et transmettre les charges externes
qui lui sont imposes ;
Rigidit la pice ne doit pas subir de dformation excessive lorsquelle est solli-
cite ;
Stabilit la pice doit conserver son intgrit gomtrique afin que soient vites
des conditions dinstabilit (flambement, dversement) ;
Endurance la pice, si elle est soumise un chargement cyclique (rpt), doit
pouvoir, sans rupture, supporter un certain nombre de cycles (fatigue).
Dans les problmes traits, nous supposerons que les matriaux satisfont un cer-
tain nombre dexigences. Cela nous permettra la fois de rduire la complexit des
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. Gnralits
dveloppements mathmatiques et de conserver cependant une certaine gnralit.
Les hypothses de base que nous posons sont les suivantes :
. lchelle microscopique, la matire a une structure granulaire avec des liai-
sons rsultant dactions distance. On sintressera unmatriau idal continu,
sans fissure ni cavit. Cette hypothse de continuit du matriau permet diso-
ler une partie infinitsimale de celui-ci et dexprimer son comportement selon
un systme de coordonnes, laide de fonctions mathmatiques continues ;
. Pour des lments de machines ou de constructions, il est commode de tra-
vailler lchelle macroscopique. On peut alors, dans nombre de cas, repr-
senter la matire par un modle idalis homogne, isotrope, continu. Un ma-
triau continu prsente des proprits physiques et mcaniques qui peuvent
tre variables mais suivent des lois continues et drives continues en fonc-
tion des coordonnes des points. Un matriau homogne a les mmes propri-
ts en tout point. La plupart des matriaux dingnierie satisfont ce critre,
du moins lchelle macroscopique. Mme des matriaux qui sont peu homo-
gnes (bton, bois, matriaux composites. . . ) peuvent tre considrs comme
homognes pour des calculs simplifis.
Un matriau isotrope a, en un point donn, les mmes proprits dans
toutes les directions. Les matriaux qui ont des orientations prfrentielles
(bois, matriaux lamins. . . ) ne sont pas isotropes et ils font lobjet de m-
thodes de calcul spcialises ;
. Les transformations correspondent des petits dplacements et des petites
dformations, en statique, et sans change de chaleur ;
. Les hypothses lies la gomtrie des poutres, des plaques ou des coques
permettent de ramener les quations de la mcanique des milieux continus
des quations diffrentielles ordinaires auxquelles on peut associer une forme
gnrale de solution correspondant aux sollicitations type. La linarit des mo-
dles dvelopps permet la superposition des solutions lmentaires en vue du
traitement dun problme pratique ;
. Les liaisons internes la matire sont reprsentes par des forces de surface
que lon appelle contraintes. Lquilibre dun lment courant lintrieur de
la matire est assur sous laction des contraintes et des forces extrieures di-
rectement appliques dont celles des liaisons mcaniques du systme son
environnement.
. Reprsentation et repre
Sous laction de forces externes ou de changements de temprature, un corps dfor-
mable ragit de telle sorte que chacun de ses points se dplace dans lespace. On
cherchera prciser la position des particules (ou points matriels) qui constituent
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. Description lagrangienne
le corps dformable chaque instant. Pour tudier lvolution dun systme il est
M
O
(D)(D0)
x
X
M0
(R)e1e2
e3
Figure . Repre et configurations initiale et dforme du systme tudi
ncessaire de procder sa description et son reprage. Le solide est tudi dans
un rfrentiel absolu ou galilen de repre orthonorm, centr en O : R(O,e1,e2,e3).
Lensemble des particules constituant le corps dformable occupe chaque ins-
tant t, un ensemble de positions dans lespace euclidien : cest la configuration ac-
tuelle (D) du systme linstant t. Le reprage de la configuration peut se faire aumoyen du vecteur position OM. On pourra dfinir ce vecteur par ses coordonnes
(X1,X2,X3) dans (R). On introduit aussi la notion de configuration de rfrence (ou
configuration initiale) : cest la configuration particulire (D0) du systme lins-tant initial t0. Les coordonnes des vecteurs positionsOM0 dans le repre (R) seront
notes (x1,x2,x3). Ainsi, on note OM0 = x de coordonnes (x1,x2,x3) et OM = X de
coordonnes (X1,X2,X3).
. Description lagrangienne
Pour dfinir le mouvement dun corps dformable dans le rfrentiel (R) on peut,
ayant choisi une configuration de rfrence (D0), se donner chaque instant lex-pression du vecteur position OM de la particule situe enM0 dans (D0) :
OM =(OM0, t) (.)
ou encore :
X =(x, t) (.)
o est une fonction vectorielle qui vrifie :
x =(x,0), M0 (D0), t (.)On dit que lon se donne une description lagrangienne du mouvement du corps d-
formable puisque lon suit le mouvement dune particule que lon identifie sur la
configuration initiale. Pour que cette description reprsente effectivement un mou-
vement de milieu continu, on impose la fonction de satisfaire les conditions
mathmatiques suivantes :
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. Gnralits
doit tre une bijection de (D0) sur (D) pour tout t. On dsigne par safonction rciproque telle que t, M0 (D0) et M (D) :
OM0 =(OM, t)
x =(X, t)
OM =(OM0, t)X =(x, t) (.)
et sont continues par rapport lensemble des variables despace et de
temps.
et sont en rgle gnrale supposes de classe C1, voire C2.Des hypothses ci-dessus, introduites pour formaliser les concepts demilieu continu,
rsultent les consquences suivantes :
. Deux points matriels qui occupent dans (D0) des positions infiniment voi-sines, restent infiniment voisins dans toute configuration ;
. Des points matriels qui occupent dans (D0) un domaine connexe, occupentdans (D) un domaine connexe de mme ordre (volume, surface, courbe). Cedomaine, transport par le mouvement, est appel domaine matriel ;
. Les points matriels qui se trouvent dans (D0), lintrieur dune surface fer-me, restent tout instant t lintrieur de la surface transporte (surface
matrielle) ;
. Les points matriels situs sur la frontire (D0) dans (D0), demeurent surcette frontire tout instant. Autrement dit, la frontire du systme est une
surface matrielle ;
. On dsigne par J(x, t) le jacobien de linstant t en (x1,x2,x3), cest--dire le
dterminant de la matrice jacobienne des drives premires des Xi par rap-
port aux xj :
J(x, t) =D(X1,X2,X3)D(x1,x2,x3)
(.)
et tant continment drivables, on en dduit que J(x, t) est continu par
rapport x et t. De plus il ne peut tre ni nul ni infini, les matrices jacobiennes
de et devant tre inversibles. Il conserve donc un signe constant sur (D0)et au cours du mouvement. En consquence puisque J(x,0) = 1, M0 (D0),J(x, t) est positif et :
0 < J(x, t) < +, M0 (D0), t (.)
Le jacobien sinterprte comme la dilatation volumique dans le mouvement
entre les configurations (D0) et (D).
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Petites dformations dun milieu
continu
Nous travaillerons, comme il a t mentionn au chapitre , sur le problme quasi
statique, sans change de chaleur avec lextrieur, du comportement dun milieu
continu soumis des charges extrieures appeles sollicitations.
Les petites dformations dun milieu continu (D0) limit par une surface (D0)munie en tout point dune normale extrieure sont connues quand, tant donn un
point courant M0 appartenant (D0), on sait calculer les dplacements de M0, lesvariations de longueur et dangle de deux segments de droite quelconques issus de
M0 et la variation de volume dun lment courant en M0.
. Dplacement et transformation
.. Vecteur dplacement
Dans un repre fixe, on note M0(x) ou M0(x1,x2,x3) un point dans la configuration
initiale et M(X) ou M(X1,X2,X3), le point correspondant dans la configuration d-
forme. Le vecteur dplacement de M0 estM0M, il est not U(M0) :
U(M0) = u1(x1,x2,x3)e1 +u2(x1,x2,x3)e2 +u3(x1,x2,x3)e3 (.)
Nous supposerons que les dplacements ui sont petits devant les dimensions du do-
maine (D) tudi. Les Xi seront reprsents par des fonctions uniformes et continuesdes xj , en consquence :
sont exclus les problmes de chocs, de fissuration et de glissement qui corres-
pondent des discontinuits de la transformation ;
un point initial M0 correspond un seul point matriel M aprs dformation :
il sagit dune transformation bijective ;
seuls les cas o les ui et les ui /xj peuvent tre reprsents par des fonctions
continues qui restent des grandeurs du premier ordre sont considrs.
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. Petites dformations dun milieu continu
.. Transformation gomtrique
Dans la configuration initiale, considrons deux points voisinsM0(x1,x2,x3) et P0(x1+
dx1,x2 + dx2,x3 + dx3). Le vecteur M0P0 se transforme en MP comme dcrit sur la fi-
gure ..
M0
P0
M
Pdx
dX
x
X
O
e1e2
e3
U+dU
U
Figure . Champ de dplacement
M
X1 = x1 +u1(x1,x2,x3)
X2 = x2 +u2(x1,x2,x3)
X3 = x3 +u3(x1,x2,x3)
P
X1 +dX1 = x1 +dx1 +u1(x1,x2,x3) + du1
X2 +dX2 = x2 +dx2 +u2(x1,x2,x3) + du2
X3 +dX3 = x3 +dx3 +u3(x1,x2,x3) + du3
(.)
On a :
MP = dX = dx+dU (.)
et aprs diffrentiation, on obtient :
dXi = dxi +uix1
dx1 +uix2
dx2 +uix3
dx3 (.)
autrement dit, sous forme matricielle :
dX1dX2dX3
=dx1dx2dx3
+1u1 2u1 3u11u2 2u2 3u2
1u3 2u3 3u3
dx1dx2dx3
avec jui =uixj
(.)
soit, en criture contracte :
dX = dx+Hdx = (I+H)dx (.)
ou encore sous forme tensorielle :
dX = (I +H) dx (.)
avec H tenseur gradient des dplacements et H, sa matrice dans la base (e1e2e3). La
transformation est linaire et bijective.
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. Interprtation gomtrique de la transformation
.. Dcomposition du tenseur des gradient des dplacements
En tout point M0 de (D0), nous allons dcomposerH en une somme de deuxmatrices,lune symtrique, lautre antisymtrique. Posons :
(M0) =H (M0) +H (M0)
t
2; (M0) =
H (M0)H (M0)t2
(.)
les deux matrices dont les composantes sont :
ij =12
(uixj
+uj
xi
); ij =
12
(uixj
ujxi
)(.)
Lquation (.) devient alors :
dX = (I+ + )dx (.)
Nous montrerons que (M0) est la matrice des dformations pures et (M0), la ma-
trice de rotation.
. Interprtation gomtrique de la transformation
La relation (.) permettant de passer dun vecteur lmentaire quelconque M0P0 son transformMP peut tre compose en une somme dapplications linaires :
une translation (on retrouveM0P0) ;
une rotation de vecteur = 1/2rotU reprsente par la matrice ;
une dformation pure dfinie par la matrice .
Le rotationnel sinterprte comme une rotation densemble daxe rotU autour du
point M0 condition que le dplacement rsultant dU soit infiniment petit devant
dX. Il nintroduit pas de dformation au voisinage de M0 si :
uixj
1 (.)
Cette hypothse est trs forte, elle limite ltude des dformations des milieux conti-
nus tudis ici celles des dformations infinitsimales. Si elle nest pas respecte, il
faut faire appel la thorie des grandes dformations.
(D0)
M0
+
Figure . Transformation par composition dune translation, dune rotation et
dune dformation
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. Petites dformations dun milieu continu
. Dformation autour dun point
.. Variation de longueur dun segment et dilatation linique
Le vecteur MP est de longueur dX, de mme, le vecteur M0P0 est de longueur dx et
son vecteur unitaire est l0 de cosinus directeurs (1,2,3) et on peut crire :
M0P0 = dx = dxl0 (.)
on a donc :
dX2 = dXt dX = dxt(I+Ht)(I+H)dx = dxt(I+ (Ht +H) +HtH
)dx (.)
Avec lhypothse des petites transformations, cest--dire lorsque les termes de H
sont petits devant lunit, on peut ngliger le terme quadratique HtH devant H et il
vient :
dX2 ' dxt(I+2)dx (.)
avec :
=H+H2
t(.)
et en dveloppant :
dX2 ' dx2lt0(I+2)l0 = dx2(1 + 2lt0l0) (.)
La matrice est, dans la base (e1e2e3), la matrice du tenseur des petites dformations
(partie symtrique du tenseur gradient des dplacements) et donc les composantes
de cette matrice symtrique sont :
ij =12
(uixj
+uj
xi
)(.)
La dilatation linique dans la direction l0, note l , est dfinie par :
l =dX dxdx
(.)
En exprimant :
dX2 dx2dx2
=(dX dx)(dx +dX)
dx2(.)
et compte tenu de lhypothse des petites dformations, on peut crire :
dX2 dx2dx2
' (dX dx)(dx +dx)dx2
= 2(dX dx)
dx= 2l (.)
et partir de (.), en calculant (.), on dduit quavec lhypothse des petites
perturbations, la dilatation linique dans la direction l0 est donne par :
l = lt0l0 =
2111 +
2222 +
2333 +21212 +22323 +23131 (.)
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. Dformation autour dun point
Elle sexprime donc en fonction des six composantes de la matrice des dformations
et des cosinus directeurs de la direction l0. Les ii sont les dilatations liniques dans
chacune des directions des axes du rfrentiel. Pour vrifier cette proposition, consi-
drons successivement e1 = (1,0,0)t, e2 = (0,1,0)t et e3 = (0,0,1)t. Il vient par identi-
fication :
11 = e1 22 = e2 33 = e3 (.)
La dilatation linique dans la direction l0 peut tre obtenue par une autre dmarche.
Compte tenu de lexpression du tenseur des dformations et de lhypothse sur
lordre de grandeur des termes de H, on en dduit que les termes de la matrice des
dformations sont petits devant lunit, l0 tant lunitaire, il sensuit que :
dXdx
=1+2lt0l0 1+ lt0l0 (.)
et donc que :
lt0l0 =dX dxdx
(.)
Il apparat ainsi que lt0l0, caractrise la variation relative de longueur l (dilatation
linique) dans la direction l0, au point considr.
.. Vecteur dformation
Un vecteur courantM0P0 = dxl0 se dforme enM0P dunitaire l. Le vecteur P0P not
M0P est le vecteur dformation tel que P0P =D(M0, l0)dx avec D(M0, l0) = l0. Ona D(M0, l0) = (D l0) l0 + l0 (D l0), soit D(M0, l0) = lt0 l0l0 + gt0 o g = tt0l0. En
M0 P0 N
P
l0
lt0
dx
Figure . Dcomposition du vecteur dformation
projetant M0P sur l0 et sur t0, vecteur directement perpendiculaire l0, la dfor-
mation se traduit dans le plan M0P0P pour M0P0 par deux composantes, celle sur l0correspondant lallongement, celle sur t0 correspondant la dviation angulaire
de la direction l0 :
P0P = M0P = P0N+NP =M0P0(M0, l0)l0 +M0P0g(M0, l0)t0 (.)
soit :
D(M0, l0) = (M0, l0)l0 + g(M0, l0),t0 (.)
o P0N est lallongement deM0P0 donc (M0, l0) = l est lallongement relatif suivant
l0 et NP = tan() est la dviation angulaire de l0, note g(M0, l0).
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. Petites dformations dun milieu continu
. Variation dangle entre deux axes de rfrence
Nous allons montrer que la diminution de chaque angle droit du rfrentiel sex-
prime en fonction des quantits 2gi appeles glissements et nots :
12 = 2g3 = 12 13 = 2g2 = 13 23 = 2g1 = 23 (.)
Considrons deux unitaires e1,e2 de la base locale. Compte tenu de la dcomposition
du vecteur dformation pure ( (M0, `0) ,g (M0, `0)) de lquation (.), nous allons
tudier la variation de langle droit (e1,e2) avec lhypothse des petites perturbations.
On a :
g (M0,e1) = e1 (D(e1) e1) g (M0,e2) = e2 (D(e2) e2) (.)
Dans le plan (e1,e2), on a pour la diminution de langle (e1,e2) :
12 = g(M0,e1)e2 + g(M0,e2)e1 = (e1,D(e1) e1,e2) + (e2,D(e2) e2,e1)= (D(e1) e1) e3 + (D(e2) e2) e3 = (e1,D(e1),e3) + (D(e2),e2,e3)=D(e1) e2 +D(e2) e1= 212 = 2g3 = 12
(.)
On trouve des rsultats similaires pour les autres angles entre les axes du rfrentiel.
Les coefficients ij de la matrice sont appels les demi glissements gk . Ils caract-
risent la variation des angles droits entre les axes du rfrentiel.
. Variation angulaire de deux directions quelconques
Dans la configuration initiale, en un point M0, on considre deux directions quel-
conques M0P0 = dx = dxl et M0Q0 = dx = dxl , qui font entre elles un angle . Cesdirections sont transformes en MP = dX et MQ = dX qui font entre elles un angle +d. Nous allons calculer la variation angulaire +d. On a dune part :
dX dX = dX dXcos( +d) = dXdX cos( +d) (.)
soit encore daprs (.) :
cos( +d) =dX dXdXdX
=dX dX
dx(1 + l)dx(1 + l )(.)
dautre part, en tenant compte de (.) :
dX dX = dxt(I+Ht)(I+H)dx dxt(I+2)dx = dxlt(I+2)l dx (.)
et donc :
cos( +d) =lt(I+2)l
(1 + l)(1 + l )(.)
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. Dilatation cubique
Avec lhypothse des petites dformations, d est petit et :
cos( +d) = cos sind (.)
et dans le cas particulier o les deux directions initiales l et l sont perpendiculaires,la variation angulaire (diminution algbrique) est note +d = pi2 (l, l) et :
(l, l) =lt(I+2)l
(1 + l)(1 + l )(.)
Or, dans lhypothse des petites dformations, (l, l) est petit et en tenant comptede l l = 0, une approximation de la relation prcdente est donne par :
(l, l) = 2ltl (.)
Lorsque les directions l et l concident avec les directions (e1, e2, ou e3) du repre,les relations (.) sont restitues.
. Dilatation cubique
Un paralllpipde lmentaire dcoup dans le solide avant dformation a pour
volume dv0 = dx1dx2dx3 et devient aprs dformation :
dv = dX1(x1,x2,x3)dX2(x1,x2,x3)dX3(x1,x2,x3) (.)
La dilatation cubique relative est :
(M0) =dv dv0dv0
(.)
Les Xj tant des fonctions continues des xi , on a bien sr comme pour tout change-
ment de variables :
dv =D(Xi)D(xj )
dv0 = Jdv0 (.)
Le dterminant J est le jacobien de la transformation dfinie au chapitre . La gn-
ralisation de (.) i = 1,2,3 entrane :
D(Xj )
D(xi )=
1X1 2X1 3X11X2 2X2 3X21X3 2X3 3X3
=1+1u1 2u1 3u11u2 1+2u2 3u21u3 2u3 1+3u3
(.)En dveloppant le jacobien et en ngligeant les termes dordre suprieur un, il
vient :
dv = dv0 (1 +1u1 +2u2 +3u3) = dv0(1 + ) (.)
soit, partir de U(M0) = (u1(M0),u2(M0),u3(M0))t :
= divU(M0) (.)
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. Petites dformations dun milieu continu
. lments propres de la matrice des dformations
La matrice est une matrice hermitienne qui admet trois valeurs propres relles et
trois vecteurs propres perpendiculaires associs. Dans la base propre locale (eIeIIeIII),
la matrice est diagonale :
=
I
II
III
(.)Les directions eI, eII et eIII sont les directions principales des dformations et I, IIet III sont les dilatations liniques principales. Pour les directions principales, les
glissements sont nuls.
. Invariants du tenseur des dformations
Les trois invariants du tenseur des dformations sont dfinis partir de lquation
caractristique :
det( I) = 3 + I12 I2+ I3 (.)
et on obtient :
I1() = divU= trace= I + II + III = 1 + 2 + 3=(M0)
(.)
I2() =12
((trace)2 trace()2
)= III + IIIII + IIII= 12 + 23 + 31 g23 g22 g21
(.)
I3() = IIIIII = det (.)
. Conditions dintgrabilit
Ce sont les conditions que doivent vrifier les composantes de la matrice sym-
trique pour que cette matrice soit celle des dformations infinitsimales. Il faut,
daprs (.) :
=12(H t +H) (.)
oH sexprime en fonction deU champ de vecteur dplacement infinitsimal. Il faut
donc quil existe un champ de vecteur U, dont les neuf drives partielles premiresuiXj
satisfassent aux six quations scalaires (.) o la matrice est donne. Les
conditions cherches sont dites conditions dintgrabilit du vecteur U ou encore
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. Reprsentation de Mohr
conditions de compatibilit des composantes ij de la matrice . Pour les obtenir, on
part de la dfinition (.). En drivant deux fois les six quations qui donnent les
ij , il vient :
2ij
xkxl=12
3uixkxlxj +3uj
xkxlxi
i, j,k, l = 1,2,3 (.)Une combinaison linaire de ces relations conduit aux conditions de compatibilit
des dformations :
2ij
xkxl
2ikxkxi
=2lj
xkxi
2lkxjxi
i, j,k, l = 1,2,3 (.)
On dmontre que ces conditions ncessaires sont galement suffisantes.
. Reprsentation de Mohr
.. Directions perpendiculaires une direction principale
En un point M0, supposons que lon connaisse la direction principale eIII des dfor-
mations[], le plan (e1,e2) perpendiculaire la direction eIII est alors plan principal
des dformations. Dans ce plan, on cherche les deux autres directions principales
et les dformations liniques principales associes ainsi que les directions de glis-
sement maximum. Cette recherche peut se faire dune manire algbrique en cher-
chant les valeurs propres et vecteurs propres de la matrice :
=
11 12 0
12 22 0
0 0 III
(.)Nous allons ici entreprendre cette recherche dune manire gomtrique en utilisant
la reprsentation plane deMohr des dformations en travaillant dans le plan princi-
pal (e1,e2) et en considrant uniquement la matrice 2 2 reprsentative de ltat dedformation dans ce plan comme dcrit sur la figure (.). Si les directions (eI,eII) et
M0 e1 11
12
e2
e1
e221
22
Figure . Plan principal des dformations (e1,e2)
[] Cest le cas lorsquon considre un point M0 de la surface libre dune pice de normale eIII.
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. Petites dformations dun milieu continu
dformations principales (I,II) sont connues, alors la dilatation linique dans une
direction l0 = (cos,sin) est donne par (.) :
l = I cos2 + II sin
2 (.)
La distorsion angulaire entre les directions l0 et t0, perpendiculaires[], scrit :
12(l0,t0) =
12lt = g = (I II) sincos (.)
soit encore, en exprimant ces relations en fonction de langle double :
l =I + II
2+I II2
cos2
g =I II2
sin2(.)
Lorsque dans le plan (eI,eII), ou bien (e1,e2), on fait varier langle de la direction
l0, dans le plan (g), le point Ml reprsentatif de ltat de dformation dans cette
direction dcrit le cercle C(C,R) de centre C = (0, I+II2 ) et de rayon R =III2 . Cest le
cercle de Mohr des dformations du plan principal (eI,eII). Lorsque langle varie
g
g3
g3
D(M,e2)
D(M,e1)
III
2211
(a) Cercle de Mohr dans le plan (eI,eII)
g
g3
g3
2211IIII II
(b) Tricercle de Mohr
Figure . Diffrentes configurations du cercle de Mohr
de pi dans le plan (eI,eII), le point Ml dcrit compltement le cercle C(O,R).
En considrant successivement les trois plans principaux de dformations, on
peut construire trois cercles de Mohr et on obtient ainsi le tricercle de Mohr des
dformations. Dautre part, on peut montrer que pour une direction n quelconque,
le point reprsentatif de ltat de dformation dans le plan (, g) avec = ntn et
g = |n n| se situe dans la partie dlimite par les trois cercles de Mohr corres-pondant aux plans principaux. Sur le tricercle de Mohr, le point o le glissement
g est maximum (gal au rayon du grand cercle de Mohr) est pi/2 des points re-
prsentatifs des directions principales donc, dans le plan (eI,eIII), les directions l
et t de distorsion angulaire maximum sont les directions bissectrices des directions
principales.
[] On rappelle que les directions l0 et t0 sont telles que la base (t0, l0, eIII) est directe.
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. Reprsentation de Mohr
.. Extensomtrie
La dformation en un point peut tre value exprimentalement laide de rosettes.
Description de la rosette
Figure . Jaugede dformation
Une jauge de dformation peut tre assimile une rsistance
mtallique constitue dun fil rectiligne trs fin, que lon colle
sur la surface de la structure tudie. On transmet ainsi au fil
de la rsistance les dformations de la structure, do une varia-
tion de sa longueur, qui produit une variation de sa rsistance,
quon mesure grce un pont de Wheastone. On peut alors en
dduire la dformation du fil, ce qui correspond une mesure
de la dilatation linique dans sa direction. On peut ainsi obtenir avec prcision lal-
longement linique x selon la direction x de la jauge.
Pour mesurer la dilatation linique dans une direction donne, il suffit de coller
une jauge dans cette direction. Cependant dans le cas gnral de dformation dans
un plan (e1,e2), il faut trois mesures de dformations pour connatre exactement
ltat de dformation en un point : 11, 22 et 12 ou bien ltat de dformation princi-
pal comprenant les dformations liniques I,II et directions (eI,eII). Ces mesures se
font laide de rosettes qui donnent les dformations dans les directions a,b,c. Dans
la pratique, on trouve des rosettes et (voir figure .).
a
bc
a
bc
Figure . Rosettes
Dpouillement
partir de a, b et c, les dilatations liniques dans trois directions a, b et c, on peut
dterminer les valeurs principales des dformations. En notant ltat de dformation
principal en un point M0 dune surface par :
(eI,eII) =
I II (.)
la dformation linique dans une direction faisant un angle a, a(cosa,sina), par rap-
port la direction eI, est donne par la relation (.) :
a =I + II
2+I II2
cos2a (.)
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. Petites dformations dun milieu continu
de mme dans les directions b et c, on obtient si est langle de la rosette, soit
= (a,b) = (b,c) :
b =I + II
2+I II2
cos2(a+) (.)
c =I + II2
+I II2
cos2(a+2) (.)
Le systme de trois quations (.), (.) et (.) permet de dterminer les deux
dformations liniques principales I, II et langle not a entre la direction princi-
pale eI et la direction a.
Rosette
Langle des directions (a,b) et (b,c) est , donc les relations (.) et (.) scrivent :
a =I + II
2+I II2
cos2a
b =I + II
2+I II2
cos(2a+
pi
2
)c =
I + II2
+I II2
cos(2a+pi)
(.)
soit :
a =I + II
2+I II2
cos2a
b =I + II
2 I II
2sin2a
c =I + II2
I II2
cos2a
(.)
et on dduit par exemple en posant :
d =I + II2
et r =I II2
(.)
que :
I = d + r et II = d r (.)
avec :
d =a + c2
; r =12
(c a)2 + (a + c 2b)2; tan2a =
b dc d
(.)
Rosette
Langle des directions (a,b) et (b,c) est , donc les relations (.), (.) et (.)
scrivent maintenant :
a =I + II
2+I II2
cos2a
b =I + II
2+I II2
cos(2a+
2pi3
)c =
I + II2
+I II2
cos(2a+
4pi3
) (.)
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011
. Reprsentation de Mohr
soit :
a =I + II
2+I II2
cos2a
b =I + II
2 I II
2
(122a+
32
sin2a
)
c =I + II2
+I II2
(12cos2a+
32
sin2a
) (.)
et on dduit :
d =a + b + c
3
r =13
(2a b c)2 +3(c b)2
tan2a =
33c ba d
(.)
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Contraintes dans un milieu
continu
. quilibre dun domaine solide
.. Bilan de forces
Au sein dun solide homogne, isolons par la pense un domaine de volume V et de
frontire S. Ce domaine (D) peut tre sollicit par deux types de forces : les forces de volume qui sexercent sur toutes les particules de (D). Ce sont desactions distance. Si dV est un domaine lmentaire de (D) centr au point M,la force lmentaire volumique peut scrire :
dFv(M) = fv(M)(M)dV (.)
o fv est un vecteur densit de force et (M), la masse volumique locale. La
norme de dFV(M) tend vers zro comme dV ; si on considre une dimension
caractristique du volume lmentaire comme un infiniment petit du premier
ordre, dFV(M) est donc un infiniment petit dordre trois.
les forces de surface qui sexercent uniquement sur les particules de la surface
S frontire de V[]. Elles reprsentent les actions de contact produites par le
milieu environnant contigu S. Si dS est une surface lmentaire de S centre
en M la force lmentaire surfacique peut scrire :
dFS(M) = fs(M)dS (.)
o fs(M) a la dimension dune pression. La norme de dFs(M) tend vers zro
comme dS(M) ; dFs(M) est donc un infiniment petit dordre deux.
R Si, parmi les forces surfaciques, il existe des forces ponctuelles ou descouples, de module fini, on ne peut videmment pas dfinir de vecteur
fs(M) pour ces efforts dits concentrs.
[] Il peut sagir, par exemple, de la pression sur un corps immerg dans un fluide.
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. Contraintes dans un milieu continu
.. quations dquilibre
Conditions dquilibre dun solide
Pour quune position (S0) dun solide (S), dans un espace galilen, soit une position
dquilibre, il faut et il suffit que, au repos, le torseur des efforts extrieurs sur (S)
plac dans la position (S0) soit le torseur nul.
R Les conditions dquilibre dun solide (S) fournissent six quationsscalaires (trois dans le cas dun systme plan). Supposons que le tor-
seur des efforts extrieurs soit la somme dun torseur defforts donns
Td(S) et dun torseur defforts inconnus (de liaison) Tl (S), les conditionsdquilibre du solide S scrivent alors :
Td (S) + Tl(S) = (0,0)
autrement dit, six quations scalaires. Si le nombre dinconnues de
liaison est gal six, ces six quations permettent de les calculer. Lesolide est dit isostatique. Si le nombre dinconnues est suprieur six,
le solide est dit hyperstatique.
Le solide considr tant suppos fixe par rapport un repre galilen de rf-
rence, lquilibre statique du volume matriel V se traduit par les deux quations
vectorielles :
SfS(M)dS+
VfV(M)(M)dV+
i
Fi (Pi) = 0
SOM fS(M)dS+
VOM fV(M)(M)dV+
i
OPi Fi(Pi ) +j
Cj = 0(.)
o
SfS(M)dS reprsente les efforts rpartis sur la surface,
VfV(M)(M)dV, les
forces de volume,
j Fi (Pi) reprsente lensemble des efforts concentrs appliqus en
certains points de la surface et
j Cj , lensemble des moments concentrs appliqus
en certains points de la surface.
. Notion de contraintes
.. Hypothses
Les dplacements du milieu sont faibles devant ses dimensions et les dformations
sont des termes infiniment petits du premier ordre voir chapitre . Il en rsulte
que :
leffet des forces nest pas modifi par les dplacements quelles provoquent ;
le calcul des contraintes est effectu dans la configuration initiale du milieu et
non dans ltat dform.
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. Notion de contraintes
.. Vecteur contrainte
Si un solide est en quilibre sous laction defforts extrieurs, il existe en un point
courant M du solide des forces intrieures qui assurent la cohsion interne de ce
solide. Ces efforts intrieurs sont appels contraintes. On peut mettre en vidence
ces forces en divisant le solide en deux parties (I) et (II) par une surface plane Scquelconque passant par M comme indiqu sur la figure .. Lquilibre du solide
Sc
dSc
M
(II)(I)
ndF
(SI)
Figure . Division par la pense dun solide en deux parties
tant assur, toute partie de ce solide est elle-mme en quilibre. On admet que
les actions de (II) sur (I) (ce sont des actions de contact) sont rparties de manire
continue sur Sc. crivons lquilibre de la partie (I). La section Sc de (I) est munie
dune normale unitaire n, extrieure (I).
La partie (I) est en quilibre sous laction :
des forces extrieures volumiques qui sexercent sur toutes les particules de (I)
ainsi que des forces extrieures rparties ou concentres qui sexercent sur la
surface SI du solide ;
des forces surfaciques sur Sc reprsentant laction de (II) sur (I).
Sur toute surface lmentaire dSc centre en M appartenant Sc, laction de (II) sur
(I) peut tre dfinie par le vecteur force lmentaire dF(M). Cette force lmentaire
est une force extrieure dans les quations dquilibre de la partie (I) mais devient
une force intrieure dans les quations dquilibre de la totalit du solide considr.
On appelle vecteur contrainte en M, relativement la direction n, le vecteur :
T(M,n) = limdSc0
dF(M)dSc
(.)
Le vecteur contrainte est donc dfini en un point du solide et sa dtermination d-
pend de lorientation de la surface lmentaire (ou facette) sur laquelle il sexerce.
Il a la dimension dune pression et sexprime dans lunit lgale le Pascal (Pa =
N/m2) ou lun de ses multiples le mgapascal (MPa).
.. Dcomposition du vecteur contrainte
Le vecteur contrainte en M sur une facette dSc centre en M peut tre projet sur la
normale n la facette et dans son plan.
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. Contraintes dans un milieu continu
T(M,n)
dSC
M
n
Figure . Dcompositiondu vecteur contraintes
On appelle contrainte normale sur dSc :
= T(M,n) n (.)
et contrainte tangentielle ou de cisaillement :
= T(M,n) n = n (T(M,n) n) (.)
Il y a quelques cas particuliers intressants :
si T n = = 0, la facette dSc est soumise uncisaillement pur ;
si = 0, la facette est soumise une traction ou
une compression pures.
. tat de contrainte en un point
Ltat de contrainte en un point M du solide sera parfaitement connu si, en ce point,
et quelle que soit lorientation de la facette centre en M, on peut dterminer le
vecteur contrainte T(M,n).
n
e1
e2
e3
A
B
C
M
Figure . Volume lmentaire
Montrons que la connaissance du vecteur
contrainte sur trois facettes orthogonales deux
deux, de sommet commun M, suffit pour d-
terminer le vecteur contrainte sur une facette
dorientation quelconque (centre en M).
Considrons un volume lmentaire tel que
le ttradre de la figure . o les sommets A,
B et C sont suffisamment proches de M pour
pouvoir supposer que le vecteur contrainte est constant sur chacune de ses quatre
faces. Les trois facettes (MBC), (MAC) et (MAB) sont respectivement de normale
extrieure e1, e2 et e3. Dcomposons le vecteur contrainte sur ces trois facettesen sa composante normale et sa composante tangentielle, elle-mme projete sur la
base (e1,e2,e3), on obtient :
T(M,e1) = T(M,e1) = (11e1 + 21e2 + 31e3)T(M,e2) = T(M,e2) = (12e1 + 22e2 + 32e3)T(M,e3) = T(M,e3) = (13e1 + 23e2 + 33e3)
(.)
La facette (ABC) est de normale extrieure n dont les cosinus directeurs sont ,
et . Soit S son aire. Celle des trois autres facettes sexprime en fonction de S et des
cosinus directeurs de n ; on a SMBC = S, SMAC = S et SMAB = S. La premire des
quations dquilibre du ttradre scrit :
T(M,e1)S+T(M,e2)S+T(M,e3)S+T(M,n)S + fV(M)VMABC = 0 (.)
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2 M
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. tat de contrainte en un point
La force volumique tant un infiniment petit dordre suprieur celui des termes
surfaciques, il vient, lorsque S tend vers zro :
T(M,e1)S+T(M,e2)S+T(M,e3)S+T(M,n)S = 0 (.)
do la proprit annonce :
T(M,n) = T(M,e1) + T(M,e2) +T(M,e3) (.)
Appelons X, Y et Z les composantes du vecteur contrainte sur la facette de normale
extrieure n, on obtient, par projection de lquation dquilibre (.) :
X = 11 + 12 +13
Y = 21 + 22 +23
Z = 31 + 32 +33
(.)
ou sous forme matricielle :
T(M,n) = (M)n avec (M) =
11 12 13
21 22 23
31 32 33
(.)
Pour un point M fix, n est un vecteur arbitraire et T(M,n) un vecteur indpendant
de la base choisie, donc la matrice (M) est la matrice dun endomorphisme.
Exemple Traction pure On considre le barreau de la figure . soumis un effortnormal N. Le barreau est coup en deux parties (I) et (II) spares par une section droite Sc.En supposant la contrainte uniforme sur cette section de normale n e1, la matrice des
(I) (II)e1N
11
Sc
Figure . Essai de traction pure
contraintes en M est :
(M) =
11 0 0
0 0 00 0 0
(.)Le vecteur contrainte en M sur une facette de normale n, dangle avec e1, est :
T(M,n) = 11n = 11 cose1 (.)
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2 M
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. Contraintes dans un milieu continu
. Proprits de la matrice des contraintes
Rcrivons les quations dquilibre dun domaine de volume V et de surface fron-
tire S :
pour la rsultante :ST(M,n)dS +
VfV(M)(M)dV = 0 (.)
pour le moment :SOMT(M,n)dS +
VOM fV(M)(M)dV = 0 (.)
.. quations dquilibre
Dans lquation (.), lintgrale de surface peut tre transforme en une intgrale
de volume laide de la formule dOstrogradski et devient :ST(M,n)dS =
S(M)ndS =
Vdiv(M)dV (.)
La premire quation dquilibre scrit alors :V(div(M) + fV(M)(M))dV = 0 (.)
Cette quation devant tre vrifie quel que soit le volume choisi, lintgrand doit
tre nul, do :
div(M) + fV(M)(M) = 0 M D (.)
sachant que div(M) = ij ,j(M)ei pour i = 1,2,3, lquation vectorielle peut scrire :
ij ,j + fVi = 0 i [1,2,3] (.)
ce qui conduit aux trois quations dquilibre au point M dans la base (e1,e2,e3) :
11x1
+12x2
+13x3
+ fV1 = 0
21x1
+22x2
+23x3
+ fV2 = 0
31x1
+32x2
+33x3
+ fV3 = 0
(.)
R Les quations dquilibre (.) peuvent aussi scrire en coordonnescylindriques :
rrr
+1r
(r
+ rr )+rzz
+ fVr = 0
rr
+1r
(
+2r
)+zz
+ fV = 0
rzr
+1r
(z
+2rz
)+zzz
+ fVz = 0
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. Proprits de la matrice des contraintes
avec :
(M) =
rr r rz
r zzr z zz
.. Rciprocit des cisaillements
Effectuons maintenant la mme opration sur lquation (.) de faon nous ra-
mener une seule intgrale de volume. En posant T(M,n) = ijnjei , ou pour une
composante k quelconque, Tk = klnl , lintgrale de surface devient :SOMT(M,n)dS =
SijkxjTkei dS = ei
Sijkxjklnl dS
= ei
Vijk(xjkl ),l dV = ei
Vijk(xj,lkl + xjkl,l)dV
(.)
mais xj,lkl = jlkl = kj , do :SOMT(M,n)dS = ei
Vijk(kj + xjkl,l )dV (.)
Dautre part :VOM fV(M)(M)dV = ei
VijkxjfVk dV (.)
En regroupant les deux intgrales de volume, lquation (.) devient :
ei
Vijk(xj,lkl + xj (kl,l + fVk))dV = 0 (.)
qui, compte tenu de lquation (.), se simplifie pour donner :
ei
Vijkxj,lkl dV = 0 (.)
mais xj,lkl = jlkl = kj , donc :
ei
Vijkkj dV = 0 (.)
Cette relation ne peut tre vraie pour toute forme de volume V, que si, en chaque
point ijkkj = 0 soit en dveloppant, et en ne gardant que les termes non nuls :
12332 + 13223 = 0
23113 + 21331 = 0
31221 + 32112 = 0
32 = 23
13 = 31
21 = 12
(.)
Ces trois relations constituent une proprit des contraintes en un point M appe-
le rciprocit des cisaillements. Par exemple, sur deux facettes orthogonales cen-
tres en M, de normales extrieures e1 et e2 et en supposant 13 nulle, les deux
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. Contraintes dans un milieu continu
e1 e1
e2e2
12
21
MM
T(M,e2)T(M,e1)
Figure . Illustration de lgalit 12 = 21
vecteurs contraintes T(M,e1) et T(M,e2) sont tels que 12 = 21, galit illustre sur
la figure .. Plus gnralement, si t et n sont deux vecteurs unitaires orthogonaux
quelconques, alors :
n T(M,t) = t T(M,n) (.)
La matrice des contraintes en un point quelconque M du milieu tudi est donc
symtrique et prend la forme suivante dans une base quelconque (e1,e2,e3) :
[(M)] =
11 12 13
12 22 23
13 23 33
(.)
La figure . rappelle la signification des termes de la matrice (M). Le terme ijreprsente la composante dans la direction ei du vecteur contrainte sur la facette de
normale ej . La connaissance de ltat de contrainte en un point M dumilieu ncessite
23
33
13
32
221221
31
11
e3
e2
e1
Figure . Termes ij avec 12 = 21, 13 = 31 et 32 = 23
donc la dtermination des six grandeurs 11, 22, 33, 12, 23 et 31.
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. Proprits de la matrice des contraintes
.. Contraintes principales
La matrice des contraintes (M) tant symtrique, elle est diagonalisable. Il existe
donc au moins un repre (M;eIeIIeIII) dans lequel la matrice scrit :
(M) =
I 0
II
0 III
(.)
Les valeurs propres de la matrice (M) sont les contraintes normales principales I, II
et III en M, sexerant sur trois facettes orthogonales deux deux, dont les directions
des normales (appeles directions principales des contraintes) sont dfinies par les
vecteurs propres associs aux valeurs propres.
Chaque facette dont la normale est colinaire une direction principale ne subit
donc aucun cisaillement et travaille uniquement en traction ou compression suivant
le signe de la contrainte normale principale associe.
.. Conditions aux limites
En un point M de (S), frontire du domaine de normale extrieure n, le vecteur
contrainte T(M,n) est gal la rpartition surfacique fs(M) :
T(M,n) = n = fs(M) (.)
.. Cas particuliers
Il existe quelques cas particuliers de rpartition des contraintes :
tat non contraint : les trois contraintes principales sont nulles, le vecteur con-
trainte T(M,n) est nul quelle que soit lorientation de la facette centre en M ;
tat anti-plan : deux des trois contraintes principales sont nulles ;
tat plan : une des trois contraintes principales est nulle ;
tat isotrope : les trois contraintes principales sont gales ;
tat axisymtrique : deux des trois contraintes principales sont gales.
.. Invariants scalaires
Lquation caractristique issue de det((M)I) = 0 scrit, aprs dveloppement :
3(11+22+33)2(1122+2233+3311212223231)det(M) = 0 (.)
or les contraintes normales principales ne dpendent que de ltat de contrainte au
point M, ce qui signifie que les racines de lquation caractristique ne dpendent
pas de la base dans laquelle est exprime (M) ou encore que les coefficients de
lquation caractristique sont invariants. On peut donc dfinir (de la mme faon
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. Contraintes dans un milieu continu
que pour les dformations) trois invariants scalaires :
S1 = 11 + 22 + 33 = I + II + III
S2 = 1122 + 2233 + 3311 212 223 231 = III + IIIII + IIIIS3 = det((M)) = IIIIII
(.)
.. Dcomposition en parties sphrique et dviatoire
Posons :
(M) =S13I+D(M) (.)
Le terme D(M) est appel partie dviatoire de (M), elle est de trace nulle et a
mmes directions propres que (M) ; les valeurs propres valent :
I S13; II
S13; III
S13
(.)
Le terme S(M) =S13 I est appel partie sphrique de (M), elle a mme trace que
(M), trois valeurs propres gales S1/3 et admet donc toute direction comme di-
rection propre.
Il sensuit que la partie du vecteur contrainte T(M,n) due S(M) est normale
la facette et que son module ne dpend pas de n (valeurs propres confondues), et
dautre part que la partie dviatoire D(M) est seule responsable du cisaillement et
de la diffrence de avec S1/3.
. Reprsentation gomtrique des contraintes
T(M,n)
t
M
n
Figure . Vecteur T(M,n)
On reprsente le vecteur contrainte T(M,n) en un
point M, dans un plan contenant M et dfini par
les axes n et t, supports respectivement de la com-
posante normale et de la composante tangentielle
du vecteur contrainte T(M,n) = n+ t. Le vecteur
t est tel que :
Si n nappartient pas un plan principal,
alors = t et =T2 2 ;
Si n appartient au plan principal orthogonal
eI alors le triplet (t,n,eI) est une base di-
recte et = T(M,n) t.Dans la base principale des contraintes (M;eIeIIeIII), le vecteur contraintes T(M,n) a
pour expression :
T(M,n) = nIIeI +nIIIIeII +nIIIIIIeIII (.)
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. Reprsentation gomtrique des contraintes
o nI, nII et nIII sont les cosinus directeur de n dans la base principale. On en dduit
immdiatement que :
T2(M,n) = 2 + 2 = n2I 2I +n
2II
2II +n
2III
2III (.)
et enfin :
= T(M,n) n = nII +nIIII +nIIIIII (.)
avec n2I +n2II +n
2III = 1. De ces trois quations aux trois inconnues n
2J , on tire :
n2I =2 + 2 (II + III) + IIIII
(I II)(I III)
n2II =2 + 2 (I + III) + IIII
(II I)(II III)n2III =
2 + 2 (I + II) + III(III I)(III II)
(.)
En supposant I > II > III, pour raliser n2J > 0, il faut donc vrifier :
2 + 2 (II + III) + IIIII > 02 + 2 (I + III) + IIII 6 02 + 2 (I + II) + III > 0
(.)
IIII II
Figure . Vecteur contrainte
sur une facette dorientation quel-
conque dans le plan de Mohr
Lextrmit du vecteur contrainte dans le
plan (,) ne peut donc appartenir qu la
zone grise limite par les trois cercles de
Mohr de diamtres III, IIIII et IIII.La reprsentation dans le plan de Mohr
de lextrmit du vecteur contrainte sur une
facette dorientation quelconque par rapport
la base principale nest pas particulire-
ment simple. Nous nous limiterons dans la
suite au trac dans le plan deMohr de ltat
de contrainte sur une facette dont la normale
est orthogonale une des directions principales. Supposons, par exemple, que la fa-
cette a sa normale orthogonale eI. Dans ce cas nI est nul et la premire inquation
devient une quation. Lextrmit du vecteur contrainte appartient donc au cercle de
diamtre IIIII, et de centre C(II+III2 ,0). En gnral, le problme se pose ainsi : tra-cer les cercles deMohr relatifs ltat de contrainte en M reprsent par la matrice :
(M) =
I 0 0
0 22 320 23 33
(.)connue dans une base (eI,e2,e3) dont une des directions de la base est principale.
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. Contraintes dans un milieu continu
Convention de Mohr Pour chaque facette dont la normale est orthogonale une
direction principale, on dfinit une base directe (t,n,eI). Dans le plan de Mohr,
T(M,n) sera reprsent par :
= n T(M,n) et = t T(M,n) (.)
.
e3
T(M,e2)e2 = n
M
e1
32
22
t
(a) = 22, = 32
.
e3
T(M,e3) e2 = n
Me1
33 23
(b) = 33, = 23
Figure . Vecteur contrainte dans une base locale
Sur une facette de normale n quelconque faisant un angle avec e2, le vecteur
contrainte T(M,n) de composantes et est donn par :
T(M,n) =
I 0 0
0 22 230 23 33
0
cos
sin
=
0
22 cos + 23 sin
23 cos + 33 sin
(.)do :
= n T(M,n) = 22 cos2 +223 sincos + 33 sin2 = t T(M,n) = 22 sincos + 23 sin2 23 cos2 33 sincos
(.)
avec t = n eI = sine2 cose3, soit, en passant larc double :
=22 + 33
2+22 33
2cos2 + 23 sin2
=22 33
2sin2 23 cos2
(.)
On obtient lquation du cercle de Mohr dans le plan principal (e2,e3). La connais-
sance des deux vecteurs, T(M,e2) et T(M,e3) indiqus sur la figure . suffit pour
tracer le cercle reprsentant ltat de contrainte sur toute facette centre en M et de
normale orthogonale eI. Les extrmits des deux vecteurs sont des points diam-
tralement opposs du cercle. Ce cercle est centr sur laxe des abscisse (22 + 33)/2
et son rayon vaut :
R =
(22 33
2
)2+ 223 (.)
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. Reprsentation gomtrique des contraintes
23
32
2233
III III
T(M,e3)
T(M,e2)
Figure . Diffrentes configurations du cercle de Mohr
Exemple On considre ltat de contrainte en M, dont la matrice dans la base (e1e2e3)scrit :
(M) =
1 0 2
0 2 02 0 5
(les composantes sont en hbar) (.)Il a pour reprsentation dans le plan de Mohr de la figure .. On trouve III = 3+ 2
2 =
5,8 hbar, I = 3 22 ' 0,171 hbar, II = 2 hbar et max = 2,5 +
2 = 3,9 hbar. On rappelle
que 1 hbar = 10 MPa.
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. Contraintes dans un milieu continu
III
II
I
3
n
t
(a)
IIII II
23
(b)
I
II
III
1
n
t
(c)
IIII II
21
(d)
I
II
III 2
n
t
(e)
IIII
II
22
(f)
Figure . Reprsentation dans le plan de Mohr de lextrmit du vecteur
contrainte sur une facette dorientation quelconque
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. Reprsentation gomtrique des contraintes
max
M(e1)
M(e3)
I IIIIIM(e2)
-
-
-
-
--
Figure . Extrmit du vecteur contrainte sur une facette dorientation quel-conque dans le plan de Mohr
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Relation de comportement en
lastostatique
Base sur lhypothse des petites perturbations, la thorie des dformations du cha-
pitre a t dveloppe partir dune formulation linarise en fonction des com-
posantes du gradient des dplacements. Cette premire linarit dite gomtrique
a permis de scinder la transformation du milieu sous laction du champ de dpla-
cement U en une dformation et une rotation reprsentes respectivement par les
oprateurs ij et ij en tout point du milieu.
En faisant lhypothse dun tat de contrainte indpendant de la rotation, ce der-
nier ne dpend plus que de ltat de dformation ij . Lorsque les dformations nex-
cdent pas une valeur de lordre de %, on met en vidence un deuxime type de li-
narit concernant les relations entre contraintes et dformations. Dans un domaine
restreint, la relation entre contraintes et dformations est linaire : cest la linarit
de comportement. Ces deux linarits vrifies simultanment sont lorigine du
chapitre dtaillant llasticit linaire.
. Coefficients lastiques
Les solides sont caractriss par le fait que des dformations ne peuvent exister que
si des contraintes sont, ou ont t, appliques. Si on se restreint aux matriaux m-
talliques, dans un domaine limit en contraintes, les dformations sont rversibles,
cest le domaine dlasticit. Pour des contraintes plus leves, des dformations irr-
versibles (plastiques) apparaissent. Enfin, il existe un troisime phnomne extrme-
ment important engendr par les sollicitations, cest lendommagement qui conduit
la rupture. Les relations liant contraintes et dformations sont fondes sur lexp-
rimentation et principalement sur les essais mcaniques de traction/compression et
de torsion.
Nous nous limitons ici aux essais mcaniques appliqus des matriaux iso-
tropes. Signalons galement que les relations contraintes-dformations sont formu-
les dans un cadre thermodynamique cohrent et en accord avec diffrents principes
de la physique.
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. Relation de comportement en lastostatique
.. Essais mcaniques et caractristiques mcaniques
Lobjet des essais mcaniques est dobtenir une relation entre contraintes et dforma-
tions. Le rve du praticien de lidentification serait un appareil ralis autour dun
petit cube reprsentant llment de volume et permettant dappliquer indpendam-
ment les six composantes du tenseur des contraintes ou les six composantes du ten-
seur des dformations. Dans la ralit, ce sont des machines de traction-compression
ou des machines de traction-torsion ou plus rarement des machines dessais bidi-
mensionnelles et tridimensionnelles. Ajoutons la possibilit de faire des essais en
temprature et lon aura la panoplie complte de lexprimentateur en lois de com-
portement.
.. prouvettes dessais
Figure . prou-vettes de traction
Dune faon gnrale, on appelle prouvette la pice qui
permet disoler un lment de volume reprsentatif ser-
vant identifier le comportement du matriau considr.
Sa gomtrie est laboutissement dune rflexion, issue
dun certain nombre de critres. La norme europenne EN
reprend la norme internationale ISO et fixe
les modalits dessai de traction pour les matriaux mtal-
liques comme celle indique sur la figure .. La principale
rgle est le respect de la taille du volume lmentaire re-
prsentatif (V.E.R.). La dimension de llment de volume
reprsentatif (V.E.R.) devra tre gale fois la di-
mension de lhtrognit lmentaire du matriau considr.
.. Essai de traction simple
La figure . reprsente unemachine de traction et son dispositif dacquisition. Cette
machine permet de caractriser le matriau considr en traction ou compression
Figure . Machine de traction M.T.S. avec son systme dacquisition
jusqu la phase ultime de la rupture. Durant lessai mcanique de traction, lprou-
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011
. Coefficients lastiques
vette est sollicite par une force cre par un vrin hydraulique. Durant lessai, on
tudie comment varie la contrainte normale dans laxe de lprouvette 11 en fonc-
tion de la dformation normale axiale 11. Dans le cas dune prouvette constitue
dun matriau homogne isotrope, on peut dterminer le module dYoung E et le
coefficient de Poisson du matriau considr. Ces deux coefficients caractrisent le
matriau dans son domaine dlasticit.
.. Mesure de la dformation
On utilise un extensomtre mcanique ou optique qui mesure le dplacement relatif
de deux repres distants dune longueur L0 tracs sur lprouvette. Au dpart, la
longueur entre les deux repres est L0, aprs sollicitation de lprouvette la longueur
entre les deux repres devient L. La dformation 11 dans laxe de lprouvette est la
quantit scalaire suivante :
11 =L L0L0
(.)
Un autre moyen pour la mesure de dformation est la jauge de dformation fil
rsistant colle sur lprouvette dessai. La jauge se dforme de manire proportion-
nelle lprouvette. La jauge ne peut pas tre dcolle pour une autre utilisation.
.. Mesure de la contrainte
La contrainte est inaccessible la mesure directe. Un systme dynamomtrique per-
met dobtenir la force F cre par la machine dessai. La contrainte axiale uniform-
ment rpartie dans la section S de lprouvette est dfinie par :
11 =FS
(.)
Courbe dcrouissage
La courbe dcrouissage reprsente la contrainte axiale 11 en fonction de la dfor-
mation axiale 11. Elle est le rsultat de lessai de traction ou de compression simple.
La figure . reprsente la courbe dcrouissage pour diffrents matriaux.
11 1111
e
e
e
IJ
IJ
IJ
1111 11
Figure . Courbes dcrouissage obtenues avec une machine de traction
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. Relation de comportement en lastostatique
Domaine dlasticit
Tant que la contrainte reste infrieure une certaine valeur e, le phnomne de
dformation ne met en jeu que des mouvements relatifs datomes rversibles et li-
naires par rapport la contrainte. On dfinit :
E, le module dYoung () qui exprime la raideur de lprouvette ;
, le coefficient de Poisson. Une jauge place normalement laxe de traction,
mesure la dformation de contraction transversale. Son rapport avec la dfor-
mation longitudinale est constant et permet de dfinir le coefficient de Pois-
son :
= 2211
(.)
Dans le domaine dlasticit |11| 6 e, la loi dlasticit unidimensionnelle est dfi-nie, dans la base (e1,e2,e3), par :
11 =11E
; =
11 0 0
0 0 0
0 0 0
; =11 0 0
0 11 00 0 11
(.)On peut montrer que dans le cas des matriaux isotropes, seuls deux coefficients
sont ncessaires pour caractriser le comportement du matriau dans le domaine
lastique. Certaines valeurs sont listes dans le tableau ..
matriaux E (MPa) T (C)
acier XC ,
acier inoxydable A , , ,
T/ fibre car-
bone et rsine poxy ,
duralumin AUG ,
bton ,
bois (sens fibre) ,
rsine poxy ,
polymre araldite ,
caoutchouc ,
Tableau . Caractristiques de quelques matriaux
.. Limite dlasticit
Les mcanismes responsables des non linarits de la courbe dcrouissage sont d-
pendants des matriaux. Les propos suivants sont relatifs auxmatriauxmtalliques.
partir de e, il apparat des dformations permanentes ou plastiques dues des
dplacements de couches datomes par glissements. Les dformations lastiques e
continuent dexister lchelle des atomes, les dformations plastiques prennent
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011
. Essai de torsion
naissance lchelle plus grande des assemblages datomes ou plutt des dfauts
dempilement des atomes. Au lieu dtre bien organiss en maille gomtrique, les
mtaux contiennent des lignes de dfauts dempilement dues aux champs lectroma-
gntiques locaux irrguliers, les dislocations. Lors de sollicitations lasto-plastiques
du matriau, la dformation totale est = e + p. Si ces dislocations nexistaient pas,
les mtaux seraient environ cent fois plus rsistants mais on ne pourrait pas les
mettre en formes, ils seraient lastiques mouvement relatif datome et fragiles
dcohsion des atomes. Ces dislocations permettent le glissement des couches
datomes dans des plans. Les dformations plastiques saccompagnent dune consoli-
dation du matriau, cest le phnomne dcrouissage. Hors du domaine dlasticit,
la courbe est non linaire et la contrainte monotone croissante. Cette courbe est la
caractristique de plasticit du matriau.
.. Endommagement et rupture
Lessai de traction se poursuivant, des micro-cavits ou micro-fissures samorcent
par dcohsion datomes au voisinage de dfauts ou impurets l o les sollicita-
tions extrieures crent des concentrations de contraintes. Cest le phnomne den-
dommagement. Il se situe une chelle plus grande que la plasticit, lchelle des
cristaux (/ /mm). Des micro-fissures se rejoignent pour former une ma-
cro fissure qui se propage jusqu rupture de lprouvette en deux parties pour la
contrainte ultime e ou la dformation rupture r . La dgradation d du matriau
peut tre mise en vidence par le changement du module dYoung lors du charge-
ment :
d = 1 E
E(.)
On distingue classiquement lendommagement fragile qui conduit la rupture sans
dformation plastique apprciable (bton), lendommagement ductile qui saccom-
pagne de grandes dformations plastiques (aciers faiblement allis), lendommage-
ment de fatigue qui est provoqu par la rptition de sollicitations durant un grand
nombre de cycles.
. Essai de torsion
Dans le cas des matriaux isotropes, cet essai est utilis pour dterminer le module
de cisaillement du matriau considr. Lprouvette est rigidement maintenue une
extrmit et sollicite sur lautre extrmit par un couple appliqu perpendiculai-
rement laxe du barreau. La figure . reprsente un essai de torsion. Le rapport
de la contrainte de cisaillement la dformation de cisaillement reprsente le mo-
dule dlasticit de cisaillement. Si on dveloppe en plan une surface cylindrique de
rayon r de lprouvette en dcoupant cette surface suivant une gnratrice dforme,
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. Relation de comportement en lastostatique
analogue celle tudie pour introduire le cisaillement. La distorsion angulaire est
reli la contrainte tangentielle par la loi de Hooke :
G =
avec G=
E2(1 + )
(.)
On constate que :
=r
Lavec
L= (.)
avec , angle unitaire de torsion. Lexpression de la contrainte est = Gr.
T
T
L
21
(a)
2pir
r
L
(b)
e1 e2
e3
(c)
Figure . Essai de Torsion
.. Loi dlasticit linaire tridimensionnelle
Tant que la contrainte reste infrieure la limite dlasticit caractrise par , les
dformations sont rversibles et le plus souvent linaires. La loi de Hooke ()
traduit ces proprits dans le cas de sollicitations unidimensionnelles tendues plus
tard aux cas tridimensionnels. La loi de Hooke sapplique tous les solides dans
leur domaine dlasticit pour rendre compte de leur dformation lastique qui ne
dpassent jamais 0,2%, 0,5% ou au plus % (sauf le caoutchouc). Un matriau est
isotrope sil possde les mmes proprits mcaniques lastiques dans toutes les di-
rections en un point quelconque du corps. Un matriau isotrope est caractris par
deux constantes lastiques indpendantes. Lorsque le matriau ne prsente pas une
forme quelconque de symtrie lastique, il est dit anisotrope. Un matriau aniso-
trope est caractris par constantes lastiques indpendantes. Lorsquun mat-
riau possde trois plans perpendiculaires de symtrie lastique, il est dit orthotrope
(neuf constantes lastiques indpendantes). Un matriau est dit lastique linaire
sil existe une relation linaire bi-univoque entre le tenseur des contraintes et le ten-
seur des dformations :
ij = Cijklkl et ij = Sijklkl (.)
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2 M
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. Essai de torsion
o les tenseurs des modules Cijkl et des complaisances Sijkl dlasticit sont inverses
lun de lautre. Le respect des symtries matrielles impose :
Cijkl = Cjikl car est symtrique
Sijkl = Sijlk car est symtrique(.)
Le tenseur desmodules est donc dfini par composantes indpendantes. La convexit
de lnergie libre impose la relation suivante :
Cijkl = Cklij (.)
Le tenseur des modules Cijkl est donc compos de constantes lastiques indpen-
dantes pour un matriau anisotrope.
.. Matriaux isotropes et loi de Hooke
Un matriau pour lequel les composantes du tenseur Cijkl sont identiques dans
toutes les directions en un point quelconque est fonction de deux paramtres et
est dit isotrope. Le tenseur des modules se dcompose sous la forme suivante :
Cijkl = (ikjl + iljk) +ijkl (.)
Les coefficients et reprsentent les coefficients de Lam. Le tenseur des complai-
sances Sijkl dlasticit scrit aussi en fonction du module dYoung et du coefficient
de Poisson. En fonction des coefficients de Lam et ou des constantes dlasticit
E et , les relations contraintes dformations scrivent :
ij = 2ij +kkij et par inversion ij =1+ E
ij
Ekkij (.)
soit :
11 = (+2)11 +(22 + 33)
22 = (+2)22 +(11 + 33)
33 = (+2)33 +(11 + 22)
(.)
ou :
11 =1E(11 (22 + 33))
22 =1E(22 (33 + 11))
33 =1E(33 (11 + 22))
et
12 =12G
=3G
23 =23G
=1G
31 =31G
=2G
(.)
Les relations entre les coefficients et et le module dYoung et le coefficient de Poisson
sont :
=E
2(1 + ); =
E(1+ )(1 2) (.)
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. Relation de comportement en lastostatique
.. Cas particuliers
tat de dformations planes
Un tat de dformations planes, est caractris par un champ des dplacements bi-
dimensionnel (composantes non nulles suivant e1 et e2) et tel que 33 = 13 = 23 = 0.
Dans ces conditions :
11 =1E(11 (22 + 33))
22 =1E(22 (33 + 11))
12 =12G
=3G
(.)
et 33 = (11 + 22). Les coefficients de Lam sont dfinis par la relation (.).
tat de Contraintes planes
Un tat de contraintes planes, est caractris par un champ des dplacements bi-
dimensionnel (composantes non nulles suivant e1 et e2) et tel que 33 = 13 = 23 = 0.
Dans ces conditions :
11 =1E(1122); 22 =
1E(2211); 12 =
3G; 33 =
E(11+22) (.)
Dans ce cas, les coefficients de Lam deviennent :
=E
2(1 + 2); =
E(1+ )(1 2) (.)
. Critres limites de dimensionnement
Les critres limites de dimensionnement, ou critres de rupture, sont utiliss lorsque
lon cherche concevoir une pice, pour sassurer que celle-ci est capable de rsister
aux sollicitations quon lui fait subir. Ils reposent sur lhypothse dun comporte-
ment lastique fragile. Ils sont en gnral dduits des critres de limite dlasticit
utiliss notamment pour lanalyse du comportement en plasticit des matriaux m-
talliques. Dans le cas unidimensionnel (traction) cette vrification se rduit assurer
que |11| 6 e avec e, la limite lastique en traction. Dans le cas tridimensionnel, ilfaut vrifier un critre de limite dlasticit qui scrit :
f () 6 e (.)
o f () est une fonction relle, la fonction seuil lastique. Il existe un grand nombre
de critres, certains sont valables pour des matriaux isotropes fragiles (fontes, b-
ton), dautres pour des matriaux ductiles (alliages cuivreux, alliages daluminium,
aciers doux). Il nexiste pas de critres universels valables pour tous les matriaux.
.. Critre de Coulomb
Ce critre est dfini par une relation linaire entre la contrainte normale et le ci-
saillement. Il est applicable aux sols mais pas aux mtaux.
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. Critres limites de dimensionnement
plastique
lastique
(a) sable
plastique
lastique
(b) argile
Figure . Critre de Coulomb
.. Critre de Tresca
Ce critre sapplique plutt auxmatriaux ductiles. Des essais sur des matriaux duc-
tiles confirment que le dbut de la plastification en traction a lieu suivant des plans
inclins par rapport la direction de chargement. Cette direction correspond
un tat de contrainte de cisaillement maximum et e est la contrainte tangentielle
de cisaillement :12sup |I III| 6 e ou sup |I III| 6 e (.)
e
IIII
Figure . Critre de Tresca
.. Critre de Mohr-Cacquot
Si on considre une prouvette et son tat de contrainte en un point quelconque (M)
associ un chargement donn, si lon trace pour chaque chargement le plus grand
cercle de Mohr correspondant au passage dans le domaine plastique, on constate
quils admettent une enveloppe suppose unique ne dpendant que du matriau :
la courbe intrinsque. Cest une courbe souvent ouverte obtenue partir dessais
simples : traction, compression cisaillement. On peut approcher la courbe intrin-
sque par deux droites tangentes aux cercles de Mohr de traction pure et de com-
pression pure.
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. Relation de comportement en lastostatique
plastique
point de dcohsion
lastique
(a) sable (b) argile
Figure . Critre de Mohr-Cacquot
R Si la limite lastique en traction e est gale la limite lastique encompression e on retrouve le critre de Tresca.
On peut galement approcher la courbe intrinsque par une parabole. Dans le
plan (,), lquation gnrale est :
= A2 + B (.)
les constantes A et B dpendent du matriau. Si on choisit la parabole tangente aux
cercles deMohr de traction et compression, on a :
= 22
e + e e
e
8(e + e)
(.)
et le critre de plasticit scrit :
(I III)2 (e + e)(I + III) 6 ee (.)
.. Critre de Von Mises
Ce critre sapplique galement aux matriaux ductiles et met en uvre lnergie
de distorsion. Notant quun tat de contrainte hydrostatique change seulement le
volume et non la forme du matriau, le critre scrit :32Tr(DD) 6 e avec Dij = ij
13Tr()ij (.)
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nergie de dformation dun
milieu continu lastique
. nergie de dformation
.. Expression gnrale et relation avec le travail des forces
Isolons un corps (D) lastique auquel nous ferons subir une transformation quasi
statique et sans change de chaleur le faisant passer dun tat initial (i) un tat
final (f ) sous laction de forces extrieures directement appliques. Si on note :
dQ, la quantit de chaleur fournie (nulle ici) ;
dTe, le travail des forces extrieures ;
dTi , le travail des forces intrieures ;
dEc, la variation dnergie cintique (nulle ici) ;
dU, la variation dnergie interne,
alors, lquation de conservation qui scrit :
dQ +dTe = dEc +dU (.)
et le thorme de lnergie cintique :
dEc = dTe +dTi (.)
vont nous permettre dexprimer le travail des forces intrieures en ngligeant la
quantit de chaleur fournie et la variation dnergie cintique :
dTe +dU dTi (.)
Le travail des forces extrieures appliques un milieu continu se dformant trs
lentement en restant une temprature voisine de lambiante est gal sa variation
dnergie interne (potentiel lastique). Il est gal et oppos au travail des forces in-
trieures (forces rsistantes). Il ne dpend que de ltat final et de ltat initial tant
donn la rversibilit de la transformation.
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. nergie de dformation dun milieu continu lastique
.. Potentiel lastique en fonction des contraintes et dformations
Compte tenu de la loi de comportement linaire, lnergie de dformation :
ne dpend que de ltat initial et de ltat final ;
peut sexprimer partir des paramtres de la dformation. Ceux de la transla-
tion et de la rotation ninterviennent pas ;
est un scalaire, nous pourrons travailler avec nimporte quels axes, en particu-
lier avec des axes locaux et principaux.
On peut par un raisonnement simple, calculer lnergie de dformation en fonction
des contraintes et des dformations et ramener le rsultat une expression en fonc-
tion des seules contraintes ou des seules dformations en utilisant la loi de com-
portement. Lnergie de dformation sexprime en fonction des sollicitations et des
dplacements. En un point courant dun solide, considrons un paralllpipde l-
mentaire principal, de cts dXI, dXII, dXIII. Les faces sont soumises respectivement
des contraintes principales qui prennent pour valeur I, II, III en fin de trans-
formation. Par hypothse de comportement lastique, au cours de la transformation
les forces extrieures et les contraintes qui en rsultent voluent progressivement.
Supposons qu tout instant, lors de leur application, les forces extrieures soient
proportionnelles un paramtre voluant lentement, et tel que partant dune va-
leur nulle avant application, il atteigne lunit en fin de dformation. un instant
courant les contraintes principales valent I, II et III. Les dformations qui en
rsultent sont I, II et III. On peut reconstituer le processus de dformation en
imaginant quau voisinage dune valeur courante si lon donne une variation d,
les contraintes ont pour valeurs ( + d)I, ( + d)II, ( + d)III. Les forces corres-
pondantes appliques sur chaque face, vont travailler dans des dplacements l-
mentaires, soit dIdXI, dIIdXII, dIIIdXIII. Le travail fournir pour obtenir la
dformation est la somme des travaux effectus par les contraintes rparties respec-
tivement sur les facettes perpendiculaires XI, XII, XIII lorsque passe de 0 1[] :
dW(4) =
IdXIIdXIIIIIdXIdXIIIIIIdXIdXII
T
IdXIIIdXIIIIIdXIII
d (.)Pour un volume lmentaire dv = dXI dXII dXIII on a[] :
dW(3) = 10d
(II + IIII + IIIIII
)dXIdXIIdXIII avec
10d =
12
(.)
donc par unit de volume :
dWdv
=12
(II + IIII + IIIIII
)(.)
[] Dans lquation (.), lexposant (4) indique que dW est une diffrentielle du quatrime ordre[] Dans lquation (.), lexposant (3) indique que dW est une diffrentielle du troisime ordre
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. Potentiel lastique
Lnergie est linvariant linaire du tenseur associ , cest--dire dans des axes
quelconques :
dWdv
=12trace() =
12(1111 + 2222 + 3333) + 1212 + 1313 + 2323 (.)
En utilisant la loi de Hooke pour liminer les dformations ou les contraintes, on
remarque que :
lnergie de dformation sexprime en fonction des contraintes seules :
dWdv
=12E
(I21() 2(1 + )I2()
)(.)
avec (cf chapitre ) :
I1() = I + II + III = 11 + 22 + 33
I2() = 1122 + 2233 + 3311 212 213 223(.)
lnergie de dformation sexprime en fonction des dformations seules :
dWdv
=12
((+2)I21() 4I2 ()
)(.)
avec (chapitre ) :
I1() = 11 + 22 + 33
I2() = 1112 + 2233 + 3311 212 231 223(.)
et les coefficients de Lam (chapitre ) :
=E
(1 + )(1 2) ; =E
2(1 + )(.)
Lnergie totale de dformation dun solide est gale :
W =12
D
(1111 + 2222 + 3333 +2(1212 + 2323 + 1313)
)dv (.)
autrement dit :
W =12
Dtdv (.)
avec :
= {11,22,33,12,23,31} vecteur contrainte = {11,22,33,12,23,31} vecteur dformation
(.)
. Potentiel lastique
.. Travail des sollicitations extrieures
Soit un systme matriel lastique initialement en quilibre. Appliquons lui progres-
sivement un systme de sollicitations (forces et couples) lamenant jusqu un nouvel
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. nergie de dformation dun milieu continu lastique
tat dquilibre. Les forces extrieures (charges et forces de liaison) qui constituent
tout instant un systme en quilibre, effectuent un travail non nul indpendant du
repre choisi.
Ce travail se retrouve bien sr intgralement en travail des forces lastiques
puisque nous avons suppos que pour toutes ces transformations, il ny avait pas
dnergie cintique, dnergie dissipe sous forme de chaleur et que nous suppose-
rons toujours que les ractions des liaisons intrieures ne travaillent pas.
.. nergie interne en fonction des forces extrieures
Mj
Mj
Fj
Fini
nj
MiMi
Figure . Application des efforts extrieurs
Soient Mi et Mj deux points courants du solide o sont appliques les forces
Fi ,Fj de supports dfinis respectivement par les vecteurs unitaires ni ,nj , comme
indique sur la figure .. Nous noterons vi la composante sur ni , du dplacement
de Mi . On lappelle flche.
La linarit des dformations en fonction des efforts nous permet dobtenir les
dplacements en un point Mi sous la forme gnrale :
vi =j
AijFj (.)
Les coefficients Aij reprsentent la flche cre en Mi par une force unit applique
en Mj . On les appelle coefficients dinfluence. Considrons un paramtre dapplica-
tion progressive des efforts. Au voisinage de pour une volution d :
Fi passe de Fi (1 +d)Fi ;
vi passe de vi (1 +d)vi ,
do un accroissement du dplacement suivant ni de dvi . Le travail lmentaire
correspondant est dT = Fivid et pour toute la transformation et pour toutes les
forces :
T =12
i
Fivi =12
j
i
AijFiFj (.)
donc :
T =DtdV =
12
j
i
AijFiFj (.)
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. Potentiel lastique
R Les efforts extrieurs peuvent tre des forces ou des couples ; avec cesderniers, les dplacements sont dfinis, par analogie aux flches, de lamanire suivante : en un point courant Mi , le vecteur rotation local d
toutes les forces et tous les couples appliqus donne la rotation i ,analogue de vi , par projection sur laxe dumoment du couple appliqu
en Mi :
i =j
Bijj T =12
i
ii =12
i
j
Bijij
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lasticit linaire
Ce chapitre sintresse lvolution dun systme mcanique qui, partir dun tat
initial non charg (les contraintes sont nulles en tout point), va atteindre un nouvel
tat dquilibre sous laction de sollicitations extrieures. On propose de dterminer
ce nouvel tat, la connaissance des contraintes dans le systme permettant lanalyse
de sa tenue aux sollicitations, laide des critres vus prcdemment.
Ltude est limite un systme constitu dun matriau homogne et isotrope,
comportement lastique linaire[], subissant des dformations isothermes, sous
laction de sollicitations extrieures appliques trs progressivement.
La prsentation comprend le systme dquations rsoudre ainsi que des m-
thodes utiles la la recherche dune solution analytique, cur de la thorie de llas-
ticit linaire.
Il convient de prciser quune solution analytique nest accessible que dans des si-
tuations relativement simples, et que pour traiter un problme pratique, lingnieur
doit en gnral avoir recours des mthodes numriques. Cependant, il est sou-
vent possible dapprocher un problme complexe par un problme simplifi, dont
on connat la solution analytique, ce qui permet une analyse critique des rsultats
obtenus par des mthodes numriques. Dautre part, la thorie de llasticit peut r-
soudre une grande varit de problmes et est la base de thories simplifies telle
que la thorie des poutres utilise en Rsistance des Matriaux.
. Position du problme
.. quations de champs
On a vu, au chapitre , que les contraintes sont caractrises par six composantes, et
rgies par trois quations dquilibre :
div + f = 0 (.)
ce qui donne en coordonnes cartsiennes :
ij ,j + fi = 0 (.)
[] Ce comportement suppose lhypothse des petits dplacements et des petites dformations.
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. lasticit linaire
Il est vident que ces quations sont insuffisantes pour dterminer compltement
les contraintes. Comme le suggre lexprience[], le matriau constitutif joue un
rle dans la rponse du systme, il faut donc faire intervenir sa loi de comportement.
Celle-ci scrit dans le cas dun matriau isotrope (chapitre ) :
ij = kkij +2ij (.)
o et sont les coefficients de Lam. Si on ajoute la relation dformations-dpla-
cements, qui scrit en coordonnes cartsiennes :
ij =12
(ui,j +uj,i
)(.)
on dispose de 3 + 6 + 6 = 15 quations de champs aux drives partielles pour 15
inconnues correspondant aux composantes des contraintes, des