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EHESS Réalités et vérité by Friedrich Heer Review by: E. P. Archives de sociologie des religions, 2e Année, No. 4 (Jul. - Dec., 1957), pp. 185-186 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30115295 . Accessed: 11/06/2014 02:13 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.78.60 on Wed, 11 Jun 2014 02:13:00 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Réalités et véritéby Friedrich Heer

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Réalités et vérité by Friedrich HeerReview by: E. P.Archives de sociologie des religions, 2e Année, No. 4 (Jul. - Dec., 1957), pp. 185-186Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115295 .

Accessed: 11/06/2014 02:13

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du ghetto reste ? faire. W.B., plut6t qu'au ghetto, pense g l'inbvitable mondanit6 de l'Eglise. L'ensemble t~moigne d'un mouve- ment de pensge peu connu en France, mais plus vivant qu'assur6 dans ses conclusions.

E. P.

100 HANKE (Lewis). Colonisation et conscience chretienne au XVIe sidcle. Paris, Plon, 1957, 316 p. (T'ra- duit de l'ambricain par Francois Durif. Bibliographie).

L'image de la brutalit6 de la conqufte espagnole du Nouveau Monde est suffisam- ment r~pandue chez nous pour qu'une ten- tative de r~habilitation puisse faire figure originale. Ce que nous montre l'ouvrage, largement document6, c'est, ? toutes les 6poques, une opposition aux m~thodes triste- ment c6lbres des conquistadors et des colons, opposition humanitaire le plus souvent sou- tenue par des religieux. Peut-on en conclure n~anmoins que ((la conquite espagnole en Ambrique fut, bien plus qu'un remarquable exploit militaire et politique, I'une des plus grandioses tentatives historiques pour faire prnvaloir les principes chr~tiens dans les rela- tions internationales , ? (p. III). Le contenu mime de l'ouvrage d~ment une telle assertion ou, pire, ne la rend possible qu'au prix d'&normes confusions. La premiere tient a la m~thode, oh l'on ne peut manquer de voir les dangers de la diffusion de concepts sociolo- giques mal assimilbs. Des notions comme celles de ((courants d'idhe ), de (( conscience collec- tive ) permettent le passage subreptice de cas individuels, ou mime micro-collectifs dont on ne mesure pas la portde, h la soci&th globale. En fait, presque chaque fois que des reactions de masse se font jour, en particulier chez les colons espagnols, ce sont des r6actions domi- natrices et vindicatives. La deuxihme confu- sion est dans l'usage du mot ((justice),, tant6t employd dans le sens distributif et humanitaire, tant6t dans un sens simplement formel et

l1galiste. Que des d~bats entre thbologiens aient pu exister pour savoir si les guerres coloniales 6taient justes et si les Indiens pouvaient 6tre justement rdduits en escla- vage, avec l'inbvitable conclusion que l'on pouvait rdpondre affirmativement dans l'un et l'autre cas, ne concerne 6videmment que le second sens. En corollaire, le terme de (( conscience chr~tienne a revit une ambiguit6 que l'on ne peut s'abstenir de dinoncer: s'agit-il d'exigences de charit6, ou de la forma- lisation et de la justification en termes reli- gieux de comportements de domination ?

F. A. I.

BULLETIN DES OUVRAGES

101 HARDON U(J.A.), s.j. The protestant Churches of America. (Les Eglises protestantes d'Am~rique). West- minster, Maryland, The Newman Press, 1957, 870 p.

L'ouvrage a pour but de compiler, h l'usage du lecteur catholique, les donn~es existantes sur les 6glines protestantes ambricaines. Bien qu'une dizaine d'ouvrages a 6crits par des non- catholiques ,

aient tent6 depuis dix ans une compilation analogue (cit., p. XV), I'auteur ne relive comme ayant 6tA hcrit a d'un point de vue catholique ,, que ceux de Krull (Chris- tian Denominations, 1911) et (en allemand) d'Algermissen.

La presentation est faite en deux parties descriptives (14 dtnominations majeures et 8 denominations mineures du protestantisme ambricain) et une partie statistique (dont les chiffres empru tis au Yearbook de 1957 sont l6gbrement d~cal6s par rapport h ceux fournis dans la partie ant~rieure). De bonnes bibliographies et un index font de l'ouvrage un utile instrument de travail. La sblection des 22 denominations retenues pour la partie descriptive peut naturellement pr&ter h con- testation.

H. D.

102 HEDLEY (George). The minister behind the scenes. (Le ministre du culte dans les coulisses). New York, The Mac Millan Company, 1956, 147 p.

Le ministre du culte est un personnage public aux r6les multiples et divers. Qu'en est-il de sa vie, les moments oh il cesse de se produire ? L'int~r&t des prdsentes conferences vient de ce qu'elles ne reposent pas seulement sur l'exp~rience personnelle de l'auteur, mais aussi sur les reponses h un questionnaire diffush dans les petites villes de la Californie du Nord.

E. P.

103 HEER (Friedrich). R~alit~s et v~rit~. Paris, Descl~e de Brouver, 1957, 164 p. (Coll. Presence Chretienne. Traduit de l'allemand par Claire Champol- lion et Armel Guerne).

Figure marquante du catholicisme contem- porain et jeune professeur d'histoire h l'Uni- versit6 de Vienne, I'auteur s'efforce de res- saisir la a Chr6tient ,, bimill~naire h travers une

problbmatique neuve: c Christianisation et dichristianisation de l'Europe! Comme cette phrase trahit dbji une vue erronde du pro-

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

blbme ! >. Promenade animbe, trop rapide A notre gre, dont on se souviendra pourtant, mais qui se perd dans un present qu'elle ne r~ussit gubre A ~elairer.

ii. '.

104 HOLBACH (d'). Textes choisis. Tome I. Paris, Ed. sociales, 1957, 200 p. (Coll. Les classiques du peuple. Preface, commentaires et notes explicatives par Paulette Charbonnel).

a II pleut des bombes dans la maison du Seigneur,,, 6crivait Diderot en pensant A l'abondante litt6rature antireligieuse de son temps. L'essentiel de cette edition populaire est constitu6 par une dizaine de chapitres extraits du Christianisme divoild et de La contagion sacrie, ces textes a lances comme une bouteille A la mer,,. L'introduction, claire, contient d'excellentes pages, en particulier sur le caractbre collectif et militant de cette littbrature souvent clandestine. Elle n'6chappe pas cependant A une certaine 6troitesse de perspectives. S'il est vrai que d'Holbach offre

, le seul systhme mattrialiste coherent

de tout son sidcle (p. 8), il reste qu'il eit At6 bon de situer le baron non seulement parmi les philosophes, mais aussi parmi ces 6rudits qui font faire alors ses premiers pas A l'histoire des religions. L'Eglise catholique apparais- sant comme la cl6 de vorte de tout l'6difice d'Ancien Regime, nous dit-on, ccce fut n6cessit6 historique pour la bourgeoisie frangaise de commencer par la critique du ciel ~ (p. 56). N'est-ce pas sous-entendre, comme Jean Pr6vost le reprochait en 1927 A Groethuysen dont on vient de r6diter le grand ouvrage (Arch., III, no 178), que la bourgeoisie s'est a crbe seule son 6tat d'esprit, sans imitation, sans influences extbrieures alors qu'en matibre d'indiff~rence la bour- geoisie n'a fait que suivre de loin la noblesse (Europe, XIV, 282-5), dont I'intbr~t de classe 6tait pourtant bien de soutenir le regime. Ce n'est pas sous l'Ancien Regime que la bourgeoisie est c voltairienne ; les querelles du gallicanisme et du jans~nisme, thbologiens contre thbologiens, semblent avoir eu pour elle (dans la mesure oh elle est une) un enjeu infiniment plus concret que la bataille philoso- phique contre la theologie, et c'est peut-~tre ce qui explique son ralliement progressif A l'ultramontanisme, quelques g~nbrations plus tard, quand se d~veloppera une mise en cause beaucoup plus radicale de l'ordre social. C'est sans doute aussi ce qui explique l'accord du Tiers et du bas-clerg6, aussi diff~renci~s l'un que l'autre et permbables aux mimes influences. Mais les curbs dans leur ensemble

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ne sont plus (p. 54) cette plebe en soutanes que connurent les sidcles precedents, et pas encore ces salaribs de l'6vich ,, qu'ils sont devenus aujourd'hui. On regrette que cette sch~matisation semble le fruit d'une dialecti- que cependant plus attentive par vocation A la complexith des processus historiques qu'au jeu de quelques idles simples: d'autant qu'il s'agit de probltmes centraux dans notre his- toire et pour notre societY.

E. P.

105 HONDERS (J.). La vie religieuse aux Etats-Unis. Bruxelles, La Pens~e catholique, 1957, 64 p. (Coll. Etudes Religieuses).

Conqu comme un livre de vulgarisation, il 6tait difficile A un opuscule aussi r~duit de d~crire sous tous ses aspects la vie religieuse ambricaine. On ne tonnera done pas du caractbre sommaire de la description, mais plutat, malheureusement, des jugements et tentatives d'explication.

F. A. I.

106 IGLEHART (C.W.).

Cross and Crisis in Japan. (La Croix et les problkmes japonais). New York, Friendship Press, 1957, 166 p.

Reportage plut6t qu'6tude pouss~e, ce petit livre voudrait nous introduire aux problkmes poses au Japon par la presence chr~tienne. Ecrit d'un point de vue bien ambricain, il ne traite gubre que des diff~rentes 6glises pro- testantes, se contredit parfois dans ses statisti- ques ou se contente de conclusions bien rapides, mais reste toujours vivant et per- sonnel.

Malgrb tout I'ouvrage pr6sente bien, quel- quefois sans le vouloir, le vrai drame de l'6van- gilisation du Japon. Il y aurait au Japon aujourd'hui 87 ( quartiers g~ndraux ecclhsiasti- ques,,, auxquels il faudrait ajouter les 67 a glises ind6pendantes locales n, avec 2.932 membres, et le groupe beaucoup plus large de a chr6tiens sans 6glise , que l'auteur voit en marche inconsciente vers une forme malgrb tout ecclhsiale. Une poussibre d'6glises dont beaucoup ne groupent mime pas un millier de membres rdpartis en minuscules commu- nautbs, et nous n'arrivons mime pas A 400.000 fiddles: tout cela malgr6 les efforts du kamishibai ou missionnaire aux sucettes et les 10.000.000 de bibles distributes ou jetbes de l'arribre des camions militaires.

Pourquoi done toutes ces petites croix d'aujourd'hui n'arrivent-elles pas A des r&- sultats comparables A ceux obtenus par le

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