Recensement 2018 des goélands et suivi des opérations de ......En 2018, comme en 2014, 2016 et 2017, différentes périodes de l’année ont été suivies et les suivis ont pu débuter

Recensement 2018 des goélands et suivi des opérations de régulation sur les toits du Centre

Nucléaire de Production d’Électricité de Penly

(Seine-Maritime)

Gunter DE SMET & Franck MOREL

Étude réalisée par le

Groupe ornithologique normand (GONm) Siège social : Université de Caen

Adresse : 181 rue d’Auge 14000 Caen

À la demande du CNPE de Penly

Novembre 2018

Suivis des goélands sur la centrale de Penly Page 1

! Sommaire

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Correction : Philippe Gachet Validation : Gérard Debout


Résumé

Depuis quelques années, à la demande d’EDF, le Groupe ornithologique normand (GONm) réalise un suivi de la population de goélands sur le CNPE de Penly, en particulier en période de reproduction. En 2018, comme en 2014, 2016 et 2017, différentes périodes de l’année ont été suivies et les suivis ont pu débuter dès le mois de février après que tous les documents administratifs d’accès au site aient été validés.

Cette présente étude avait aussi pour objectif d'évaluer l'impact des opérations d'effarouchement et de suivre la campagne de stérilisation pendant la période de reproduction. En 2018, l’Entreprise Générale d’Effarouchement et Fauconnerie (EGEF) a mené ces campagnes. Nous n’avons que très peu d’informations sur les effarouchements effectués en 2018, ce qui est dommage vu l’important travail de terrain qui est effectué par EGEF.

Les décomptes du GONm ont permis d’obtenir à la fois des informations sur l’exploitation des différentes parties du site par les goélands aux différentes saisons et sur le nombre de couples nicheurs ayant produit des poussins, malgré les opérations de stérilisation des œufs menées sur le site.

Les suivis du GONm ont montré que les effectifs de goéland argenté nicheur ont été nettement plus faibles en 2016, 2017 et 2018 que lors des années 2010 à 2015. La population nicheuse de goéland marin (espèce strictement protégée ne devant pas faire l’objet de traitement de ses œufs) a progressé jusqu’en 2017 pour arriver à 14 couples mais a régressé à 9 couples en 2018.

I - Introduction

La présente étude a pour objectif principal de suivre la population de goélands en période de reproduction sur le CNPE de Penly, d'évaluer l'impact des opérations d'effarouchement qui ont été reconduites pour la 9ème année ainsi que de suivre la campagne de stérilisation et d’en mesurer les effets sur la reproduction des goélands.

Dans un second temps, il s’agit d'effectuer un suivi des populations de goélands en période internuptiale.

Le GONm, en tant qu’organisme agréé au titre de la protection de la nature, a également été sollicité pour veiller à ce que ces opérations de régulation soient effectuées en conformité avec la réglementation et notamment de vérifier que les œufs des deux espèces strictement protégées (goélands marin et brun) ne sont pas traités. En début de saison, le GONm a accompagné l’équipe de stérilisation afin de montrer la localisation exacte des nids de goéland marin sur le terrain. Ainsi, ces nids ont été efficacement protégés.

Précisons qu’à la demande d’EDF, nous avons dû effectuer ce rapport en novembre alors qu’il restait un suivi à faire en décembre 2018 ; les données complémentaires qui seront récoltées durant ce dernier mois de l’année seront envoyées sous format Excel à EDF en fin d’année 2018 ou au début de 2019. !


II - Méthodes de recensement En 2018, une fois tous les documents administratifs complétés et signés, l’observateur du

GONm a pu accéder au site à partir du mois de février. Une fois les autorisations validées, les recensements ont pu être effectués comme les

années précédentes, en précisant le nombre de goélands, de couples et/ou de nids présents sur les 8 secteurs définis sur la figure 1 et le tableau 1. Cette sectorisation permet de mieux cerner les éventuels déplacements des goélands reproducteurs face aux opérations de régulation, d’une année à l’autre.

A la date de rédaction de ce rapport, neuf des dix suivis prévus en 2018 ont été effectués entre le 23 février et le 18 octobre 2018, dont quatre entre le 25 avril et le 2 juillet, en période de présence de couples nicheurs, de nids ou de poussins.

Le recensement des nids en milieu bâti s’effectue généralement depuis des points hauts, stratégiquement définis pour couvrir au mieux l’ensemble des installations. Ces postes d’observation sont réutilisés d’une année sur l’autre afin d’avoir une couverture identique année après année. Cela nous permet d’avoir un indice fiable de l’évolution de la population des goélands sur le CPNE.

En période de reproduction, la méthode la plus fréquemment utilisée consiste à recenser à distance (à l'aide d’une longue-vue grossissement 40x) les nids occupés ou les adultes cantonnés (comportement indiquant un statut de reproducteur certain ou quasi certain). Sont exclus de ce recensement les rassemblements constitués d’adultes en année sabbatique (non reproducteurs) et/ou d’immatures.

Figure 1 : Sectorisation du CNPE Penly (fond de carte IGN au 1 : 25 000, modifié)


Tableau 1 : Détail des secteurs (les principaux bâtiments ou ensembles de bâtiments sont mentionnés) Secteur A - Station de pompage de la tranche 1

- Station de pompage de la tranche 2 - Timonnerie - SUC et SUC GT TAC, passerelles, ALGECO

Secteur B - Tous les bâtiments de traitement des effluents, y compris les bacs - Déminée

Secteur C - SUT - SUT ateliers et coursives - Tour DMK - MIF - BED

Secteur D - Ensemble des bâtiments de la tranche 1 à l'exception de la station de pompage dédiée Secteur E - Ensemble des bâtiments de la tranche 2 à l'exception de la station de pompage dédiée Secteur F - Enrochements en contre-bas de SUC (entre les 2 stations de pompage) Secteur G - Secteurs III et IV et plan d’eau situés en dehors de la partie exploitée de la centrale, au niveau de la zone

prévue pour le projet d’EPR Secteur H - Plage située au sud-ouest du site

Le tableau 2 présente les points d’observation utilisés en 2018 et les différentes zones

observées à partir de ces points. Les nids situés sur les points d’observation ont été comptés directement. Les mêmes points avaient été utilisés entre 2012 et 2017. Tableau 2 : Points d’observations utilisés en 2018

Points d’observations utilisés Zones observées à partir du point Nids directement comptés sur site Haut du funiculaire Zones B et C Haut SDM 1 Station de pompage, Zones B, C, D et

H SDM 1

SDM 2 Zones E, station de pompage SDM2 SUC Zones A, SUC GT, et divers bâtiments

entre les SDM 1 et 2 Zone F

SUC

SUT Bureau SUT Bureau Parcours entre haut du funiculaire et SDM1

Parties arrière et périphériques des bâtiments réacteurs 1 et 2

Haut de falaise Zone G : Tanches III et IV SDM : Salle des machines


III - Description et statut des trois espèces de goélands nichant régulièrement sur les villes en Normandie ! Le goéland argenté est l’espèce la plus commune : Longueur : 55-60 cm Envergure : 120-140 cm Poids : ± 1 kg Ailes : gris clair à pointes noires et blanches Pattes : couleur chair Il est considéré comme « quasi-menacé » dans la liste rouge nationale des nicheurs (UICN,

2016) et comme « vulnérable » dans la liste rouge régionale (Debout, 2016). C’est la seule espèce dont l’arrêté délivré par la DREAL autorise la stérilisation des œufs. Contrairement à une opinion couramment répandue, cette espèce n’est pas en progression mais en régression. En effet, la population nicheuse en France, estimée entre 53000 et 56000 couples en 2012 a diminué de 30% par rapport à celle de 1999 (Issa & Muller, 2015) et elle a également nettement régressé en Normandie où la progression des nicheurs urbains ne compense pas la baisse importante sur les sites naturels (Debout, 2013).

Photo de goéland argenté (Gilles Le Guillou)

Le goéland brun :

Longueur : 48-56 cm. Envergure : 117-130 cm Poids : ± 900 g

Ailes ; gris foncé Pattes jaunes Il est considéré comme en danger dans la liste rouge

régionale (Debout, op. cit.). Un peu plus de 1200 couples nichaient en Normandie en 2012 (Debout, op. cit.)

Photo de goéland brun (Tony Le Huu Nghia)

Le goéland marin (le plus grand laridé du Monde) Longueur : 60-75 cm. Envergure : 145-165 cm Poids : ± 1,6 kg Ailes : noires Pattes : couleur chair pâle La population nicheuse de goéland marin est en progression en Normandie avec une population d’au moins 1740 couples en 2012 (Debout, op.

cit.). C’est un prédateur régulier des nids des autres espèces de goélands, sa présence peut donc conduire à la régression des autres goélands à sa proximité.

Photo de goéland marin (Gilles Le Guillou)


IV - Résultats des observations de 2018

1)! Effectifs de goélands présents lors des différents suivis

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La figure 2 présente le nombre de goélands argentés présents sur les différentes parties du site aux différentes périodes suivies.

Figure 2 : Nombre de goélands argentés recensés par date sur les différents secteurs entre février et octobre 2018

Tableau 3 : Effectifs cumulés de goélands argentés par date sur l’ensemble des secteurs en 2018

Dates 24-févr 16-mars 26-mars 26-avr 25-mai 19-juin 03-juil 29-août 19-oct Nombre total de goélands argentés 1097 1172 1295 676 728 502 584 194 286

En 2018, c’est en février et mars que les effectifs les plus importants ont été observés

(± 1100 à 1300), puis en avril et mai (702 ± 26). Les effectifs sont plus faibles en août (- de 200) et octobre (- de 300).

En période internuptiale, il est probable que le site accueille parfois des effectifs supérieurs à ceux que l’on a pu observer, notamment lors des marées hautes de forts coefficients.

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Figure 3 : Proportions de goélands argentés recensés sur les différentes parties du site selon les dates en 2018

C’est sur le secteur F (enrochements en contre-bas de SUC) que les effectifs ont été les plus importants chaque mois (proportion mensuelle variant entre 17 et 100 %, pour une moyenne de 31 %). Même si les proportions sont variables selon les dates, c’est sur le secteur H (plage située au sud-ouest du site) que les oiseaux sont le moins présents (7 % en moyenne et secteur non exploité en mai et octobre), puis sur les secteurs E, D et C (8 à 9 %).

En période de reproduction (avril à juillet), les goélands se répartissent sur tous les secteurs avec des proportions souvent plus faibles sur le H (plage située au sud-ouest) et plus fortes sur les secteurs F (enrochements) et G (zone prévue pour le projet d’EPR).

Pendant la visite du 19 octobre, aucun goéland n’était posé sur la plage suite aux travaux de désensablement en cours. La majorité des goélands était posé en mer, au niveau de l’exutoire de la CNPE. D’autres goélands se trouvaient au niveau des enrochements (secteur F).

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Figure 4 : Effectifs cumulés de goéland argenté par secteur lors des 9 suivis effectués entre février et octobre 2018

En cumulant les effectifs par secteur (sans considérer les poussins), c’est au niveau des

enrochements (secteur F) et du site du projet d’EPR (secteur G) qu’il y a eu le plus d’oiseaux (respectivement 30,8 et 14,3 % de l’ensemble). C’est sur la plage (secteur H) et la tranche 2 (secteur E), que les effectifs cumulés ont été les plus faibles (6,6 % et 8,2 % de l’ensemble des oiseaux). Les effectifs sur la plage dépendent toutefois des marées et du dérangement (notamment avec les travaux de désensablement en arrière-saison).

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Même si quelques goélands bruns ont été observés en février, mars, avril, mai, juillet et

août, nous n’avons pas observé de comportement reproducteur pour cette espèce en 2018, ce qui était également le cas en 2017. Le dernier cas de nidification documenté du goéland brun à Penly date de 2014. En milieu naturel, plus aucun nid de goéland brun n’est connu sur les falaises de Seine-Maritime en 2018.

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Figure 5 : Effectifs de goéland marin par secteur selon les dates en 2018

Les effectifs de goéland marin ont été très fluctuants d’une date à l’autre avec deux maxima observés en juin (65) et avril (46) et des minima au milieu du mois de mars (3) et en octobre (3).

C’est la plage située au sud-ouest du site (secteur H) qui est la plus exploitée (la moitié des oiseaux observés), mais en période de reproduction le secteur A (stations de pompage tranche 1 et 2 et SUC, notamment) est bien fréquenté et, en période internuptiale, les enrochements (secteur F) le sont également.

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2) Période de reproduction

! a) Nombre total de couples des deux espèces de goélands nichant sur le site

Les différents suivis effectués par le GONm en période nuptiale ont permis de recenser au moins 306 nids et 86 autres couples nicheurs potentiels de goéland argenté et 9 couples de goéland marin. La nidification du goéland brun n’a pas été prouvée en 2018 sur la zone en exploitation.

! b) Répartition des couples et des poussins par secteur

Le goéland argenté

Si l’on considère l’effectif maximum observé par secteur en période de reproduction, nous avons recensé 306 nids : 86 autres sites semblaient également être occupés par des couples sans que nous puissions observer leurs nids.

Comme sur les autres sites urbains, industriels ou portuaires, les goélands nicheurs occupent aussi bien les toits-terrasses que les toits en pente. Les dômes des bacs sont également utilisés comme support des nids.

Le tableau 4 présente le nombre de nicheurs certains (présence de nids) observés sur les différents secteurs au cours de l’ensemble de la période de reproduction, ainsi que le nombre minimum de poussins et de nichées observés sur chaque secteur en juin et en juillet.

Un recensement exhaustif de la population de goéland argenté à Penly n’est pas un exercice facile. Le GONm a observé 306 nids certains à partir des points hauts (échantillonnage standardisé). Comme d’habitude, le nombre de nids ou sites apparemment occupés est plus élevé : 392 observés par le GONm. Un site apparemment occupé peut être défini comme un couple posé à proximité d’un site de nidification potentiel ou avec un comportement de nicheur sans que le nid soit visible à distance. Si nous croisons les données d’EGEF (293 nids) et celle du GONm (306 nids) en tenant compte au niveau détaillé des zones stérilisées, nous arrivons à un minimum de 408 nids différents. Les données sont complémentaires et le GONm dispose de données sur les principaux secteurs non stérilisés (enrochements, partie occidentale des BTE et le terrain vague destiné aux futures tranches III et IV). La population maximale ne dépasse pas 455 nids ou sites apparemment occupés (données GONm et EGEF combinées).

Tableau 4 : Répartition des couples nicheurs certains de goéland argenté ainsi que des poussins observés en 2018 par le GONm

A B C D E F G H TOTAL Nombre de nids 43 49 58 25 31 62 38 0 306 % du total présent sur site 14 16 19 8,2 10,1 20,3 12,4 0 Nombre de poussins 6 73 12 9 2 47 8 0 157 Nombre de nichées 3 35 6 6 1 27 3 0 81

En 2018, les cinq secteurs de la zone en exploitation (A à E) ont été occupés par des

couples nicheurs et très peu de poussins ont été observés sur les secteurs A, C, D et E, ce qui est sans aucun doute lié au fait que les œufs de goéland argenté sont traités sur ces sites. Les goélands ont également niché sur les enrochements (F) et sur le site de l’EPR (G), deux secteurs où il n’y a pas de traitement des œufs de goéland argenté.

Au total, nous avons observé au moins 157 poussins issus de 81 pontes. Au moins 26,5 % des couples avec nids ont donc produit au moins un poussin. C’est sur les secteurs B et F qu’il y a eu le plus de nichées observées, ces deux secteurs ayant abrité 76,5 % de l’ensemble des nichées visibles à partir des points d’observation.

Lorsque l’on analyse le bilan fourni par la société ayant traité les œufs, nous remarquons que sur certains secteurs les deux passages de traitements des œufs ont été effectués avant le 18


mai (c’est notamment le cas sur les secteurs B et C) : cela a laissé le temps à certains couples ensuite de produire des poussins. En effet pour que la production de poussins soit faible il faut que le premier passage soit effectué avant le milieu du mois de mai et le second trois semaines plus tard donc à la fin du mois de mai ou au début du mois de de juin. Lorsque le traitement est terminé au milieu du mois de mai cela permet aux nicheurs les plus tardifs de produire des poussins.

Sur le secteur A, une très forte majorité (plus de 70 %) des couples se trouvent sur les stations de pompage 1 et 2.

Sur le secteur D, plus de la moitié des nids se trouve sur la salle des machines. Sur le secteur E, plus de 80 % des nids observés se trouvent sur la SDM2.

Les goélands marin et brun

La figure 6 présente l’évolution du nombre minimum de couples nicheurs de goéland marin et de goéland brun sur le site depuis 2010.

Figure 6 : Évolution du nombre minimum de couples nicheurs de goéland marin et de goéland brun

Jusqu’en 2017, le goéland marin était en progression, mais avec seulement 9 couples

observés en 2018 contre 14 en 2017, l’espèce a régressé lors de la dernière année. L’effectif de 2018 est le même que celui de 2013mais est inférieure à ceux des années 2014 à 2017.

Le goéland brun n’est que ponctuel avec 0 à 2 couples nicheurs selon les années. En 2018, les neuf couples de goéland marin ayant niché sur la zone en exploitation ou

à proximité étaient répartis comme suit :

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2

4

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10

12

14

16

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Nom

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Années

Goéland marin Goéland brun


Tableau 5 : Répartition des couples nicheurs de goélands marin en 2018 Secteur Site Nids Poussins Nichées Remarques

A SUC galette technique 1 1 1 Station de pompage T1 3 5 3

B BTE 1 1 1 Déminée 1 3 1

D BW1 1 3 1

E BW2 1 1 1 SDM tranche 2 1 1 1

Total 9 15 9

EGEF signale deux nids de goéland marin non observés par le GONm. Les observations du GONm ne permettent pas de confirmer la présence de goélands marins sur la MIF en secteur C ni sur la station de pompage de la tranche 2 indiquée dans le bilan stérilisation. Si un goéland marin adulte y était posé le 15/3/2018, les travaux sur la toiture le 25/4 et le 24/5 n’ont plus permis de détecter de goélands marins sur la station de pompage de la tranche 2. Un adulte sans nid y a été observé le 18/6 mais plus rien le 2/7. Quant au MIF, le GONm ne dispose d’aucune observation attestant la présence d’un couple de goélands marins. Le nombre de nids de goéland marin est donc de 9 à 11 en combinant les données d’EGEF et celles du GONm.

Rappelons que le goéland marin est un prédateur des œufs et poussins du goéland argenté. Aussi, quand le goéland marin s’installe sur un site occupé initialement par le goéland argenté, ce dernier tend à délaisser progressivement ce territoire (Linard et Monnat 1996). De plus, la concentration de goélands marins reproducteurs sur un site est beaucoup plus faible que celle observée chez le goéland argenté. Depuis 2005, le GONm (Le Guillou 2006, 2009b) mène une étude sur la population reproductrice du goéland marin en Haute-Normandie. Un programme de marquage à l’aide de bagues colorées comportant une combinaison alphanumérique permet d’individualiser adultes et poussins et de les identifier à distance. Une femelle de goéland marin baguée comme poussin (bague 12C) le 24 juin 2007 dans la ville du Havre s’est installée en 2011 sur la SDP1. Fidèle à son site de nidification, elle y a niché de 2011 à 2018. Dans ces premières années, cet individu a été observé en 2007 à l’île d’Olonne (Vendée) puis de 2008 à 2010 à Saint-Denis-d’Oléron en Charente-Maritime.

Afin de protéger cette espèce, comme les autres années, le GONm a communiqué les sites

de nidification de 2018 à l’équipe de stérilisation. En début de saison, une visite commune a permis au GONm d’indiquer les emplacements exacts des nids sur le terrain à l’équipe d’EGEF.

En 2018, les 9 couples de goéland marin suivis par le GONm ont produit des poussins.


V - Comparaison entre les résultats obtenus en période nuptiale lors des neuf années suivies Les figures 7 et 8 présentent le nombre de couples nicheurs certains (nids observés par le

GONm) et de poussins recensés chaque année entre 2010 et 2018 sur les cinq secteurs (A à E). Le secteur E n’avait pas pu être suivi en 2010, faute d’autorisation d’accès sur certaines parties du CNPE.

1)! Nombre total de couples

Figure 7 : Nombre de couples nicheurs de goéland argenté sur les 5 secteurs entre 2010 et 2018 (sans considérer les secteurs III et IV et les enrochements situés en dehors de la partie exploitée de la centrale)

En dépit des fluctuations interannuelles, le nombre de couples nicheurs de goéland argenté sur les cinq secteurs est en régression et les effectifs des trois dernières années sont de loin les plus faibles. Par rapport à l’effectif de 2010, celui de 2018 représente une baisse de 57 %.

Rappelons que quelques nids situés sur certains bâtiments ne peuvent pas être observés à partir des points d’observation ; la population nicheuse doit être en réalité légèrement supérieure aux valeurs présentées sur la figure 7 qui ne présente que les couples observés avec un nid. C’est pour cela que le GONm recense chaque année en plus des nids, les couples qui semblent cantonnés mais pour lesquels nous ne pouvons pas observer de nids à partir des points d’observation. En 2018, nous avons ainsi repéré 45 couples supplémentaires sur les secteurs A à E.

Il y a un écart de 14 % entre le nombre de nids recensé par EGEF qui mentionne 293

nids sur les cinq secteurs et celui du GONm (206 nids + 45 couples nicheurs probables).

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Années


Notre recensement ne peut pas être considéré comme exhaustif. L’efficacité de la méthode employée atteint ses limites avec un accès aux toitures parfois restreint. Pour diverses raisons, une sous-estimation est inévitable : avant recensement, un nombre inconnu de nids est déjà abandonné suite aux campagnes d’effarouchement et de stérilisation, travaux d’entretien et autres dérangements. D’ailleurs en 2018, la société EGEF signale des nids détruits sur les stations de pompage et les salles des machines des tranches 1 et 2.

Cette année, comme le demandait le GONm depuis quelques années, EGEF a fourni un fichier Excel avec le nombre de nids et nombre d’œufs par nids traités à chaque passage par bâtiment et par secteur ce qui permet d’avoir des données précises, ce qui n’était pas souvent le cas les années précédentes. Cela nous a permis de connaître le nombre maximum de nids occupés par bâtiment aux deux passages de traitement.

2)! Nombre total de poussins Figure 8 : Nombre de poussins de goéland argenté sur les 5 secteurs entre 2010 et 2018

Alors qu’il n’y avait qu’une centaine de poussins en 2010 et 2011 sur les cinq secteurs,

l’effectif a été nettement plus important entre 2012 et 2015 (entre 228 et 555). En 2016 et 2017, les nombres de poussins (75 et 33) ont été de loin les plus faibles des neuf années suivies. En 2018, même si le nombre de poussins a été supérieur à ceux des deux années précédentes, il reste inférieur à ceux des autres années.

Ces différences sont liées au fait qu’il y a eu peu de stérilisation des œufs en 2012 (problèmes d’accès), aucun traitement en 2013 et un traitement très épars en 2015. En 2014, plusieurs secteurs n’ont pas été traités non plus. Le traitement des œufs a été nettement plus complet et effectué de manière plus sérieuse en 2016, 2017 et 2018, même si comme indiqué précédemment, la stérilisation a été terminée un peu trop tôt sur certains secteurs en 2018.

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2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

No

mb

re d

e p

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ssin

s

Années


3)! Nombre de couples par secteur Figure 9 : Nombre de couples nicheurs certains de goéland argenté recensés par le GONm sur les 7

secteurs entre 2010 et 2018

Les secteurs A à D ont accueilli chaque année depuis 2010 des couples nicheurs et il est probable que ce soit également le cas pour le secteur E qui n’a pas pu être recensé en 2010. En 2016 seulement, les enrochements (secteur F) n’ont pas accueilli de couple nicheur. Cette année-là, l’abandon de ces enrochements par les goélands peut être la conséquence des grandes marées en période de ponte, du 5 au 10 mai 2016, avec un coefficient maximum de 113 le 8 mai. La perte de quelques nids par inondation et le danger de la montée des eaux peuvent dissuader la colonie.

Si la zone prévue pour le projet EPR (secteur G) avait accueilli plus ou moins d’une quarantaine de couples entre 2012 et 2015, aucun ne s’y est a priori installé en 2016, mais il y en avait de nouveau un peu moins d’une quarantaine en 2017 et 2018. La présence du renard roux explique probablement pourquoi les goélands ne nichaient déjà plus dans les friches mais exclusivement sur les bâtiments les années précédentes. En 2016, nous ne pouvons pas exclure quelques tentatives de reproduction puisque les conditions d’observation des secteurs III et IV étaient difficiles, l’accès y étant interdit. En arrêt de tranche, le principal point de vue sur cette zone (le toit de la salle des machines 2) est également inaccessible, ce qui était le cas début mai 2016. Nous n’avons pas observé de dérangement particulier dans cette zone qui n’était d’ailleurs pas incluse dans la campagne de stérilisation 2016. En 2018, l’autorisation a permis d’accéder aux toits des salles de machines, même en arrêt de tranche.

Sur les secteurs A et E, les effectifs de 2018 sont les plus faibles de la période suivie et

sur les autres secteurs, ce sont souvent les effectifs de 2016 qui le sont. Sur la période suivie, ce sont les secteurs B et C qui ont le plus régressé alors qu’avant la

baisse de 2018, le secteur E était relativement stable. Les autres secteurs connaissent des fluctuations interannuelles. Globalement, à l’exception du secteur F, les effectifs des trois

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de n

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Secteurs

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018


dernières années font souvent partie des plus faibles. Il sera intéressant d’observer si les diminutions se poursuivent ou non dans les années à

venir.

4)! Nombre de poussins par secteur Figure 10 : Nombre de poussins de goéland argenté sur les 7 secteurs entre 2010 et 2018

C’est sur le secteur A que le nombre de poussins était souvent le plus élevé jusqu’en 2015, puis sur le secteur E. Dans les enrochements du secteur F, le nombre de poussins doit être souvent sous-estimé, mais il est probable que les grandes marées y ont limité certaines années le nombre de nids et de poussins à l'envol. Les enrochements sont parfois inclus dans les zones traitées lors de la campagne de stérilisation mais ce n’a pas été le cas en 2017 et 2018.

Il n’y a pas eu de stérilisation en 2013 sur la centrale, d’où un nombre élevé de poussins ; le traitement des œufs n’a également été que ponctuel en 2015, ce qui explique la présence de nombreux poussins. En 2018, le nombre de poussins a été plus important que la moyenne sur les secteurs B et F, mais plutôt faible sur les autres secteurs.

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A B C D E F G

Nom

bre

de n

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Secteurs

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018


VI - Conclusion Les suivis effectués par le GONm au cours de l’année 2018 montrent que plus de 1000

goélands argentés étaient présents sur le site en février et mars. En période nuptiale, d’avril à juillet, les effectifs de goéland argenté étaient compris entre

500 et plus de 700 oiseaux (sans considérer les poussins ou jeunes de l’année). Les effectifs étaient nettement plus faibles à la fin de l’été et début d’automne (moins de 200 ou 300 oiseaux).

Les nombres de couples nicheurs des trois dernières années sont les plus faibles pour la période 2010 à 2018.

Lors des neuf années de suivis, c’est en 2016 et 2017 que le nombre de poussins de goéland argenté a été le plus faible, signe notamment d’une stérilisation plus complète et sérieuse. Le nombre de poussins a été un peu plus important en 2018probablement à cause d’un traitement trop précoce de certains sites.

En ce qui concerne le goéland marin (espèce strictement protégée), les neuf couples repérés par le GONm ont tous produit au moins un poussin, ce qui prouve que les personnes traitant les œufs ont pris en compte les observations produites par le GONm et ont veillé à ne pas traiter les œufs de cette espèce.

Le bilan fourni en 2018 par EGEF en version Excel précise bien toutes les informations recueillies lors du traitement des œufs de goéland argenté (contenu des nids, même lorsqu’ils sont vides, et nombre de nids par bâtiment à chaque passage), ce qui permet de connaître précisément le nombre de couples installés par bâtiment. Dans ce bilan, les localisations de goéland marin sont également indiquées sur une feuille à part ce qui est également une bonne chose.

Vers la mi-mai, EGEF a alerté le CPNE de Penly au sujet de la disparition des œufs de goéland argenté sur les salles des machines et les stations de pompage des deux tranches. Ensuite, le CPNE a prévenu la DREAL et le GONm que des nids de goélands avaient été retirés malencontreusement suite à un nettoyage des toitures. Le 24 mai, le GONm s’est rendu sur place pour faire le constat. En dix jours, les goélands argentés avaient réinvesti les lieux. À cette date, nous avons observé 19 nids de goéland argenté sur chaque station de pompage, 9 nids sur la salle des machines de la tranche 1 et 26 nids sur celle de la tranche 2. L’impact du nettoyage était plus marqué sur la salle des machines de la tranche 1 avec seulement 9 nids contenant16 œufs frais (en moyenne 2 œufs par nid) que sur celle de la tranche 2 (26 nids et 45 œufs, en moyenne 1,7 œuf par nid) ainsi qu’un goéland marin avec 3 œufs. Les interventions humaines à répétition expliquent une occupation anormalement faible par rapport à la superficie de la toiture de la salle des machines de la tranche 1. La pratique de l’enlèvement des œufs est à proscrire puisqu’elle incite les goélands à produire une ponte de remplacement. Quand les œufs stérilisés sont laissés dans le nid, ceux-ci ne seront pas remplacés par des œufs viables et la couvaison prendra fin au bout de plusieurs jours, généralement suivie par l’abandon en absence d’éclosions. Un autre souci avec l’enlèvement des œufs, c’est qu’il est souvent pratiqué par des personnes qui ne font pas la distinction entre le goéland argenté et les espèces protégées. Les pontes des espèces protégées indiquées par le GONm et préservées par l’équipe de stérilisation risquent alors la destruction. Même quand les œufs sont pourris, le GONm déconseille de les enlever pour ne pas inciter les goélands à pondre de nouveau et d’anéantir ainsi les efforts de la campagne de stérilisation. Le GONm a également assisté à un nettoyage en marge de travaux de réfection de la toiture de la station de pompage de la tranche 1 le 2/7/2018. Ce nettoyage a toutefois épargné les poussins de goéland marin. Le CNPE devra donc veiller dans la mesure du possible à ne plus enlever les œufs de goéland pendant la saison de nidification (d’avril à juillet).


VII - Discussions et recommandations Comme nous l’avions suggéré dans les bilans précédents, la régulation des populations

de goéland argenté devrait s'accompagner de mesures compensatoires, telles que l'explicite le code de l'environnement L122-1 à 3 : « ...mesures envisagées pour supprimer, réduire et, si possible, compenser les conséquences dommageables du projet sur l’environnement... ».

La restauration des milieux naturels favorables à l'espèce et/ou la mise en place de financements pour des programmes d'études la concernant pourraient par exemple s'inscrire dans cette ligne de mesures. Pour information, le GONm travaille d'ores et déjà sur des projets similaires en Seine-Maritime.

Dans le cas du site de Penly, les tranches III et IV ou le nord-est de ces tranches peuvent ou pourraient très bien convenir comme site de reproduction pour plusieurs centaines de couples de goélands. D’ailleurs, le goéland argenté a régulièrement niché sur des structures en béton ou sur des portions de quai inaccessibles aux prédateurs des tranches III et IV. Il est important de maintenir une certaine quiétude pour que les oiseaux continuent à y nicher. Pour la zone ouverte au nord-est de III et IV, il serait primordial de créer un endroit clos pour éviter la présence du renard et mener en parallèle une campagne de dératisation.

En effet, ces zones présentent déjà plusieurs critères intéressants : quiétude favorable à l’accueil de la reproduction des goélands, isolement par la mer et absence de fréquentation humaine. Du point de vue éthologique, il paraît irréaliste de vouloir « forcer » la nidification du goéland sans se soucier des paramètres essentiels au succès de l'opération (nourriture, prédation). L'attractivité du site naturel doit pouvoir être obtenue par un succès de reproduction supérieur à celui du milieu urbain (et ceci indépendamment des zones d'alimentation qui sont très proches). Dans ce cas précis, le facteur limitant reste vraisemblablement la prédation par le renard roux et le rat surmulot. La présence avérée de ces deux prédateurs devrait donc être maîtrisée. Une campagne de dératisation serait sans doute nécessaire ; plutôt que des cages pièges, la pose de boîtes sélectives inviolables à appâts empoisonnés serait probablement le dispositif le plus efficace car il limite les interventions sur le site et en réduit le coût. Pour limiter, voire empêcher la venue des renards, le prolongement du grillage déjà existant et la mise en place d’une barrière, aussi infranchissable que possible, au droit de la digue pourrait être envisagée.

Le GONm a constaté que l’installation des nids de goéland argenté est plus précoce sur les sites non traités pendant la saison précédente. Tôt en saison, dès le mois d’avril, ces sites servent de pôle d’attraction aux autres goélands. Il s’agit ici principalement de deux sites semi-naturels : quelques bâtisses sur le terrain vague des tranches III et IV ainsi que les enrochements des jetées du CPNE. Un troisième site non traité concerne la partie ouest des bâtiments de traitement des effluents « avec vue sur la plage ». Ces trois zones se situent en périphérie, à l’écart des principaux bâtiments. La nuisance occasionnée par les goélands y est négligeable. Le GONm recommande de ne pas stériliser les œufs de goélands sur ces deux sites semi-naturels et de ne pas traiter non plus les BTE écartés jusqu’à présent de la stérilisation et difficiles d’accès. L’attirance vers la périphérie en début de saison peut contribuer à une délocalisation des goélands du cœur de la centrale vers les abords.

Pour ce qui est du retour en falaise, il reste très hypothétique, d’autant que cette espèce est en fait peu adaptée à ce type de milieu. La falaise verticale et les pelouses pentues sont déjà des sites secondaires où l’espèce tente, avec difficulté, de se reproduire. L’exiguïté des promontoires et les pentes trop fortes entraînent la chute des poussins. En conséquence, l’absence de succès de reproduction ne retient pas longtemps les reproducteurs.

Les pelouses basses, les dunes et les cordons de galets sont les habitats privilégiés du goéland argenté. Sur le littoral cauchois, les quelques pelouses basses sont trop fréquentées et les dunes inexistantes. Les cordons de galets isolés ont tendance à se raréfier. Ceux qui subsistent sont bien souvent trop fréquentés et/ou subissent une trop forte prédation naturelle


pour retenir les reproducteurs. Tous ces facteurs favorisent le report des goélands vers les sites artificiels.

Notons que l'ensemble des couples reproducteurs de goéland argenté observés entre 2012 et 2018 sur les secteurs III et IV du projet d’EPR sont localisés sur les infrastructures en béton, hors de portée de toute prédation terrestre. Le succès de la reproduction, en grande partie lié à cette absence de prédateurs terrestres, est prépondérant dans la sélection du site de reproduction l’année suivante. La présence du renard roux ou du rat surmulot doit limiter l'installation directement à terre. Les infrastructures (quai / blocs bétons) sont certes attractives puisqu'elles limitent l'accès aux prédateurs. Néanmoins, cet espace est limité en surface, et le potentiel d'accueil de nouveaux oiseaux est, de ce fait, aussi limité.

Le GONm recommande de nettoyer les toitures du CPNE d’août au mois de mars suivant en dehors de la saison de nidification. En aucun cas, il ne faut procéder à l’enlèvement des nids et des œufs d’avril à juillet. Enlever les œufs en période de nidification (même les œufs stérilisés voire pourris) incite les goélands à pondre de nouveau ce qui peut anéantir les efforts de stérilisation. Afin d’éviter les gouttières bouchées et les infiltrations d’eau, il est important de nettoyer les toitures hors saison. Le GONm constate également que les toitures avec des débris de nids de l’année précédente sont davantage occupées que celles sans débris végétaux. La recolonisation est favorisée par la présence d’anciens nids. Ce n’est pas le cas à Penly où l’entretien est correct dans l’ensemble, mais d’après nos observations dans différentes villes et zones industrielles, les toitures les moins bien entretenues avec une végétalisation spontanée attirent le plus de goélands.

En 2018, le bilan de la stérilisation a été présenté comme le souhaite le GONm ce qui permet d’obtenir des résultats plus précis. Si la stérilisation est reconduite dans l’avenir il faudra continuer à présenter les résultats de la même manière.

Par contre, nous n’avons pas de précisions sur les effarouchements. Dans l’avenir, il faudrait au minimum que toutes les dates d’intervention (effarouchement et stérilisation) soient fournies en amont au GONm. En effet, certains mois, la présence de goélands est tellement faible que l’effarouchement est inutile. D’août à octobre, il y a très peu de goélands sur les constructions de la centrale : il n’y avait, par exemple, aucun goéland argenté posé sur les bâtiments principaux le 18 octobre 2018.


Bibliographie BOSCH M., ORO D., CANTOS F.J. & ZABALA M. (2000) - Short-term effects of culling on the ecology and population dynamics of the yellow-legged Gull. Journal of Applied Ecology, 37 : 369-385. CADIOU B. (1997) – La reproduction des goélands en milieu urbain : historique et situation actuelle en France. Alauda, 65 (3) : 209-227. DE SMET G. et MOREL, F. (2017) - Recensement 2016 des goélands nicheurs et suivi des opérations de régulation sur les toits du Centre Nucléaire de Production d'Électricité de Penly. Rapport du GONm à la demande du CNPE de Penly. DE SMET G. et MOREL, F. (2018) - Recensement 2017 des goélands nicheurs et suivi des opérations de régulation sur les toits du Centre Nucléaire de Production d'Électricité de Penly. Rapport du GONm à la demande du CNPE de Penly. DEBOUT G., LE GUILLOU G. & MOREL F. (2008) - Les goélands nicheurs urbains en Normandie (historique du peuplement, résultats de l’enquête menée en 2007). Le Cormoran, 16 : 115-124. DUHEM C. (2004) - Goélands surabondants et ressources alimentaires anthropiques : cas des colonies insulaires de goélands leucophées du littoral provençal. Thèse de doctorat, Université Paul Cézanne, Aix-Marseille III, 181 p. JACOB, Y. et MOREL, F. (2016) - Recensement 2015 des goélands nicheurs et suivi des opérations de régulation sur les toits du Centre Nucléaire de Production d'Électricité de Penly. Rapport du GONm à la demande du CNPE de Penly. JACOB, Y. et MOREL, F. (2015) - Recensement 2014 des goélands nicheurs et suivi des opérations de régulation sur les toits du Centre Nucléaire de Production d'Électricité de Penly. Rapport du GONm à la demande du CNPE de Penly. JACOB, Y. et MOREL, F. (2014) - Recensement 2013 des goélands nicheurs et suivi des opérations de régulation sur les toits du Centre Nucléaire de Production d'Électricité de Penly. Rapport du GONm à la demande du CNPE de Penly. LEFEIVRE B. (1985) - Goélands urbains nicheurs de Cherbourg. GONm, 77 p. LE GUILLOU G. (2006) - Suivi de la population de goélands marins de l’agglomération havraise. Eléments de biologie. Évolution comparée avec les autres colonies de Haute-Normandie. Saisons de reproduction 2005 & 2006. GONm / Conseil Régional de Haute-Normandie / Ville du Havre, 49 p. LE GUILLOU G. (2008) - Suivi de la population de goélands marins de la ville du Havre et des autres colonies de Haute-Normandie. GONm / Ville du Havre, 47 p. LE GUILLOU G. (2009a) - Recensement 2009 des goélands nicheurs sur les toits de la ville de Fécamp. Rapport GONm à la demande de la Ville de Fécamp, 17 p. LE GUILLOU G. (2009b) - Suivi de la population de goélands marins de la ville du Havre, des autres colonies de Haute-Normandie et de l’îlot du Ratier. GONm / Ville du Havre, 27 p. LE GUILLOU G. (in prep.) - Suivi de la population de goélands marins de la ville du Havre, des autres colonies de Haute-Normandie et de l’îlot du Ratier. Saison de reproduction 2010. GONm / Ville du Havre. LE GUILLOU G. & CASAUX B. (2007) - Suivi de la population de goélands marins de l’agglomération havraise. Éléments de biologie. Évolution comparée avec les autres colonies de Haute-Normandie. Saisons de reproduction 2007. GONm, 21 p. LE GUILLOU G. (2010) - Recensement 2010 des goélands nicheurs et suivi des opérations de régulation sur les toits du Centre Nucléaire de Production d'Électricité de Penly. Rapport GONm à la demande du CNPE de Penly. LINARD J.-C. & MONNAT J.-Y. (1991) - Fonctionnement d’une population de goélands marins. Relation avec les populations de goélands argentés et bruns. SEPNB, Travaux des réserves. Tome VIII, 106 p. MOREL F. (2007) - Inventaire et recensement des goélands nicheurs sur les toits de la ville du Havre. Rapport GONm à la demande de la Ville du Havre, 28 p. MOREL F. & PICAUD F. (2009) - Reproduction de la colonie de goélands argentés de la ville de Dieppe en 2009. Groupe Ornithologique Normand / Ville de Dieppe, 22 p. MOREL F. & LE GUILLOU G. (2010) - Inventaire et recensement des goélands nicheurs sur les toits de la ville du Havre. Rapport GONm à la demande de la Ville du Havre, 31 p.

1.

2.

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4.

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6.

1.

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3.

4. Comptes rendus stérilisation et effarouchement goélands saison 2018.

Compte rendu de la semaine 17, à savoir du 23 au 27 avril 2018 :

Nos intervenants ont effectué un recensement des nids sur les bâtiments :

SUC

VIGIE

TIMONERIE

SUT

VESTIAIRES

MIF

SDM TR1

SDM TR2

SUC GT

ATELIER

MAGASIN

Un recensement des goélands marins a été effectué avec M. Gunter de Smet du GON.

Sur l'ensemble de la semaine les intervenants ont effarouché avec leurs Buses de Harris autour des bâti-

ments.

Compte rendu de la semaine 18, à savoir du 2 au 5 mai 2018 :

:

DEMINEE

SUC

SUT

TIMONERIE

SUC GT

VESTIAIRES

SDM TR1

ATELIER

MAGASIN

ATELIER CHAUD

LAVERIE / HUILERIE

SDP TR1 ET TR2

SDM TR2

MIF

Accès impossible sur le BTE car la porte était bloquée par la rouille.

Sur l'ensemble de la semaine les intervenants ont effarouché avec leurs Buses de Harris autour des bâti-

ments.


SUC

SUT

SUC GT

VESTIAIRES

ATELIER

MAGASIN

ATELIER CHAUD

LAVERIE / HUILERIE

SDP TR1 ET TR2

MIF

« Salles des Machines » en tranche 1 et 2, ont remarqué la disparition de la totalité des nids de goélands,

dont 1 de goélands marins. En cause une société de nettoyage qui aurait retiré les nids, nos intervenants

se sont rapprochés dans l'urgence de leur contact EDF pour l'informer de l'interdiction de destruction des

nids de goéland et vous ont également fait part de leur constatation dès le vendredi 11 mai. Nous vous

remercions d'avoir remonté l'information à votre tour.

Sur les 3 jours les intervenants ont effarouché avec leurs Buses de Harris autour des bâtiments.


DEMINEE

BTE

ATELIER

MAGASIN

ATELIER CHAUD

LAVERIE / HUILERIE

TIMONERIE

BAN A-B-C TR1

BW 1 TR1

DB + PTR TR1

VESTIAIRES

SUT

BAN A-B-C TR2

BW 2 TR2

DB + PTR TR2

SUC

SDP TR2

SUC GT

MIF

SDP TR1

toiture du BTE avaient été retirés, les nids étaient quasiment tous vides.

Sur la semaine les intervenants ont effarouché avec leurs Buses de Harris autour des bâtiments.

Compte rendu de la semaine 22, à savoir du 28 mai au 1er juin 2018 :

ments.

Sur la semaine les intervenants ont effarouché les goélands argentés avec leurs Buses de Harris autour

des bâtiments.

Compte rendu de la semaine 24, à savoir du 11 au 15 juin 2018 :

Lundi 11 juin : Inspection des toitures SUC / SUC GT et VESTIAIRES

Effarouchement avec les Buses autour des bâtiments.

Mardi 12 juin : Session de sensibilisation au métier de fauconnier avec démonstration d'effarouchement

et découverte de la stérilisation de

Inspection des toitures Station de Pompage TR1 et 2 / MIF

Effarouchement avec les Buses autour des bâtiments

Mercredi 13 juin : Session de sensibilisation au métier de fauconnier avec démonstration d'effarouche-

Inspection des toitures Salles des Machines TR1 et 2


Jeudi 14 juin : Inspection des toitures BTE / TIMONERIE / VIGIE ET SUT


Vendredi 15 juin : Effarouchement avec les Buses.

5.

1 2 3 1+1 2+1 1+2 1 2 3 1 2 3 1+1 2+1 1+2 1 2 3

déterminée 2 2 1 11 37 14 0 2 1 14 46 17 17

BTE zone D 1 4 1 1 9 6 2 0 3 5 21 8 10

Atelier 6 4 2 3 17 9 3 0 2 8 28 10 13

Magasin 6 2 3 2 14 7 5 1 0 7 22 8 13

Atelier chaud 2 3 3 5 24 11 0 0 5 10 40 15 15

Laverie 0 3 3 4 21 10 0 1 0 9 28 10 10

Huilerie/mgrp 0 3 1 1 8 5 0 0 1 3 11 4 4

BTE 0 3 1 5 20 9 7 1 0 1 4 2 9

MIF 6 3 1 1 8 5 4 0 1 7 23 8 12

Timonerie 4 0 0 0 0 0 0 0 1 1 5 2 2

sut/vest 3 4 3 3 19 10 0 0 2 8 29 10 10

Vestiaire 1 2 2 2 12 6 0 1 0 6 19 17 17

SDM TR1 5 4 2 3 17 9

SDM TR2 8 3 10 10 53 23

SDP TR1 5 3 3 3 18 9

SDP TR2 14 6 5 6 34 17

SUC 4 3 4 3 20 10 0 0 1 13 41 14 14

SUC GT 0 1 1 1 6 3 0 0 0 4 12 4 4

TOTAL 67 53 46 64 337 163 21 6 17 96 329 129 150

Nids détruits pas de 2 eme passage

Nombre de nids vides

par nid+ poussin)

Nids avec poussins (nombre

de poussins) Nombre de nids vides

par nid

Contenu des nids

Nombre

traités

Nombre de nids avec

Nombre de nids

non traités

(**)

Nombre total de

nids construit

s

Nombre de

jeunes à + poussin)


de poussins)

GOÉLAND ARGENTES

1er passage (date) 02/05 AU 05/05/18 2è passage (date) 15/05 AU 18/05/18 Bilan (***)

Contenu des nids

Nombre

traités

Nombre de nids avec

Nombre de nids

non traités

(**)

1 2 3 1+1 2+1 1+2 1 2 3 1 2 3 1+1 2+1 1+2 1 2 3

DB+PTR+TR1 0 0 0 4 12 4 0 1 0 5 16 6 6

BW2 0 0 1 5 16 6 0 0 1 4 17 5 5

BAN A,B,C TR2 1 0 1 4 13 5 1 0 1 4 17 5 6

DB+PTR+TR2 1 0 1 4 13 5 1 0 1 5 20 6 7

BW1 0 0 2 7 25 9 0 0 3 8 30 11 11

BAN A,B,C TR1 1 0 1 33 100 34 1 0 1 32 1 98 33 34 1

SDM TR1 1 2 4 4 22 10 11

SDM TR2 0 6 12 12 66 30 30

SDP TR1 0 1 4 8 33 13 13

SDP TR2 1 4 16 25 111 45 46

TOTAL 3 0 6 57 179 63 5 14 43 107 1 430 164 169 1

Nids en construction pour 2 eme ponte


par nid+ poussin)



par nid

Contenu des nids

Nombre

traités

Nombre de nids avec

Nombre de nids

non traités

(**)

Nombre total de

nids construit

s

Nombre de



de poussins)

GOÉLAND ARGENTES


Contenu des nids

Nombre

traités

Nombre de nids avec

Nombre de nids

non traités

(**)

1 2 3 1+1 2+1 1+2 1 2 3 1 2 3 1+1 2+1 1+2 1 2 3

SUC G.T 1 1 1 1 1

SALLE M.TR.2 1 1 1

SDP TR.2 1 1 1 1 1

BTE ZONE D 1 1 1 1 1

DEMINEE 1 1 1 1 1

BW.1 1 1 1

MIF 1 1 1

SDP TR.1 2

TOTAL 1 4 5 2 6 6 7


par nid+ poussin)



par nid

Contenu des nids

Nombre

traités

Nombre de nids avec

Nombre de nids

non traités

(**)

Nombre total de

nids construit

s

Nombre de



de poussins)

GOÉLANDS MARINS


Contenu des nids

Nombre

traités

Nombre de nids avec

Nombre de nids

non traités

(**)

Documents

Recensement 2018 des goélands et suivi des opérations de ......En 2018, comme en 2014, 2016 et 2017, différentes périodes de l’année ont été suivies et les suivis ont pu débuter