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 Reconquista Reconquista Bulletin catholique antilibéral, luant pour le triomphe et le règne social du Christ. Omnia instaurare in Christo Omnia instaurare in Christo Chers lecteurs, Prévu et quasiment achevé pour le mois d'octobre, ce numéro a malheureusement du attendre plus d'un mois pur être enfin publié, l'équipe de  Reconquist a étant trop peu nombreuse pour effectuer tout le travail qui serait nécessaire. Aussi, puisque le blog  Avec l'Immaculée  a lui aussi annoncé la reprise de son bulletin, nous pensons devoir restreindre la cadence de parution du bulletin pour avoir un peu plus de temps pour notre blog. Les mois d'octobre et novembre ont été marqués par des faits nouveaux importants pour la Résistance : condamnation de l'abbé Pinaud à la suspension de ces pouvoirs d'ordre et de juridiction, sentence dont il a fait appel, annonce de la fondation prochaine d'un prieuré de la Résistance en France par les abbés Faure et Rioult …  Un nouveau forum, Christus Vincit , vient d'apparaître, et les francophones disposent maintenant d'un forum de la résistance, administré par nostre ami canadien Louis. La prolifération des sites et la nécessité du recours à internet pour se tenir informé et lutter conte l'intoxication par les médias de la néo FSSPX ne doivent cependant pas nous faire oublier la nécessité et le caractère irremplaçable de la lecture de bons livres ou revues, véritablement catholiques, seule capable de nous donner une véritable nourriture intellectuelle. Aussi, et nous ne nous le répéterons jamais assez, il nous paraît indispensable dans la crise actuelle de la FSSPX, de revenir aux écrits de son fondateur, et tout particulièrement grâce à l'ouvrage magistral réalisé avec art et zèle par M. l'abbé Pivert, réunissant en un volume les raisons de notre combat et les directives du fondateur de la Fraternité. Expression de la théologie catholique intégrale, la lecture l'évêque de fer ne peut que nous vivifier dans le climat délétère auquel nous sommes soumis contre notre gré. Outre cette lecture, la revue du  Sel de la Terre, éditée par les pères dominicains d'Avrillé, est elle aussi une « valeur sûre » et nous vous invitons à vous y abonner, ou si vous l'êtes déjà à abonner l'un ou l'autre de  vos proches ; le travail de cette excellente revue contribue de manière efficace et suivie à la formation solide et antilibérale de ses lecteurs et mérite par là notre attention et notre intérêt. Enfin, en ce temps de l'Avent, dans lequel nous entrerons d'ici quelques jours, recourons avec plus de vigueur à notre Mère céleste, à qui ce temps est consacré, afin que comme elle et les patriarc hes de l'Ancien Testament, nous nous soumettions en tout à la volonté divine, si incompréhensible qu'elle puisse nous paraître, et que Noël nous trouve prêts à tout ce que Dieu voudrait de nous, comme la Sainte famille ou les Mages. Nous vous assurons à nouveau de notre dé vouement et de nos prières à toutes vos intentions. Sommaire de ce numéro 1 (Octobre Nov 2013): Edito p.1 Spiritualité : Le Christ Roi pp 2-4 Mgr Lefebvre : Pourquoi j'ai refusé de me mettre entre leurs mains pp 5 – 7 De Rome... p 8 Pape François  : à six mois du début du pontificat, un bilan inquiétant  pp 9 – 14 Abbé Hewko : le langage ambigu, sables mouvants du diable  pp 15 à 17 Abbé de Jorna : Critique de la Déclaration doctrinale de Mgr Fellay  pp18 à 20 Le typhon ayant fortement éprouvé certains fidèles et et une chapelle de la Résistance aux Philippines, M. l'abbé Chazal fait appel à notre générosité pour financer les travaux nécessaires aux réparations. D'avance, soyez assurés de la reconnaissance et des prières des fidèles que vous soutiendre ainsi. Plus d'informations : nous contacter. Oct Nov 2013

Reconquista 1 Oct Nov 2013

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  • ReconquistaReconquista

    Bulletin catholique antilibral, lutant pour le triomphe et le rgne social du Christ.

    Omnia instaurare in ChristoOmnia instaurare in Christo

    Chers lecteurs,

    Prvu et quasiment achev pour le mois d'octobre, ce numro a malheureusement du attendre plus d'un mois pur tre enfin publi, l'quipe de Reconquista tant trop peu nombreuse pour effectuer tout le travail qui serait ncessaire. Aussi, puisque le blog Avec l'Immacule a lui aussi annonc la reprise de son bulletin, nous pensons devoir restreindre la cadence de parution du bulletin pour avoir un peu plus de temps pour notre blog. Les mois d'octobre et novembre ont t marqus par des faits nouveaux importants pour la Rsistance: condamnation de l'abb Pinaud la suspension de ces pouvoirs d'ordre et de juridiction, sentence dont il a fait appel, annonce de la fondation prochaine d'un prieur de la Rsistance en France par les abbs Faure et Rioult Un nouveau forum, Christus Vincit, vient d'apparatre, et les francophones disposent maintenant d'un forum de la rsistance, administr par nostre ami canadien Louis. La prolifration des sites et la ncessit du recours internet pour se tenir inform et lutter conte l'intoxication par les mdias de la no FSSPX ne doivent cependant pas nous faire oublier la ncessit et le caractre irremplaable de la lecture de bons livres ou revues, vritablement catholiques, seule capable de nous donner une vritable nourriture intellectuelle. Aussi, et nous ne nous le rpterons jamais assez, il nous parat indispensable dans la crise actuelle de la FSSPX, de revenir aux crits de son fondateur, et tout particulirement grce l'ouvrage magistral ralis avec art et zle par M. l'abb Pivert, runissant en un volume les raisons de notre combat et les directives du fondateur de la Fraternit. Expression de la thologie catholique intgrale, la lecture l'vque de fer ne peut que nous vivifier dans le climat dltre auquel nous sommes soumis contre notre gr. Outre cette lecture, la revue du Sel de la Terre, dite par les pres dominicains d'Avrill, est elle aussi une valeur sre et nous vous invitons vous y abonner, ou si vous l'tes dj abonner l'un ou l'autre de vos proches; le travail de cette excellente revue contribue de manire efficace et suivie la formation solide et antilibrale de ses lecteurs et mrite par l notre attention et notre intrt. Enfin, en ce temps de l'Avent, dans lequel nous entrerons d'ici quelques jours, recourons avec plus de vigueur notre Mre cleste, qui ce temps est consacr, afin que comme elle et les patriarches de l'Ancien Testament, nous nous soumettions en tout la volont divine, si incomprhensible qu'elle puisse nous paratre, et que Nol nous trouve prts tout ce que Dieu voudrait de nous, comme la Sainte famille ou les Mages.

    Nous vous assurons nouveau de notre dvouement et de nos prires toutes vos intentions.

    Sommaire de ce numro 1 (Octobre Nov 2013):

    Edito p.1Spiritualit: Le Christ

    Roi pp 2-4

    Mgr Lefebvre: Pourquoi j'ai refus de me mettre entre leurs mains pp 5 7

    De Rome... p 8Pape Franois: six

    mois du dbut du pontificat, un bilan inquitant pp 9 14

    Abb Hewko: le langage ambigu, sables mouvants du diable

    pp 15 17Abb de Jorna:

    Critique de la Dclaration doctrinale de Mgr Fellay

    pp18 20

    Le typhon ayant fortement prouv certains fidles et et une chapelle de la Rsistance aux Philippines, M. l'abb Chazal fait appel notre gnrosit pour financer les travaux ncessaires aux rparations. D'avance, soyez assurs de la reconnaissance et des prires des fidles que vous soutiendre ainsi.Plus d'informations: nous contacter.

    Oct Nov 2013

  • 34. - Comme il a t dit, lEsprit-Saint nous fait droitement aimer, dsirer et demander ce quil convient daimer, de dsirer, de demander (n 3).

    Cet Esprit produit en nous dabord la crainte, qui nous porte rechercher la sanctification du nom de Dieu.

    Il nous accorde ensuite un autre don : le don de pit. La pit est proprement une affection tendre et dvoue pour un pre et aussi pour tout homme plong dans la misre.

    Comme Dieu est bien notre Pre, nous devons donc non seulement le vnrer et le craindre, mais aussi nourrir pour lui une affection tendre et dlicate. Cest cette affection qui nous fait demander lavnement du rgne de Dieu. La grce de Dieu est apparue..., dclare saint Paul (Tit 11, 11-13), nous enseignant vivre avec modration, justice et pit dans le temps prsent, dans lattente de la bienheureuse esprance et de lapparition glorieuse de notre grand Dieu.

    35. - Mais on pourrait se poser la question : Le rgne de Dieu a toujours exist, pourquoi donc

    demandons-nous son avnement ?Il faut rpondre : cette demande : Que votre rgne arrive peut sentendre de trois manires. a) En

    premier lieu, le rgne de Dieu, sous sa forme acheve, suppose la parfaite soumission de toutes choses Dieu.

    Il arrive parfois quun roi ne possde que le droit de rgner et de commander ; et cependant il ne semble pas encore tre roi effectivement, parce que ses sujets ne lui sont pas encore soumis. Il napparatra vraiment roi et seigneur, que le jour o les sujets de son royaume lui obiront.

    Sans aucun doute Dieu, par lui-mme et par tout ce quil est, est Matre de lunivers ; et le Christ, du fait quil est Dieu, et mme en tant quhomme, tient de Dieu dtre, lui aussi, le Seigneur de toutes choses. LAncien des jours, est-il dit dans Daniel (7, 14), lui a donn la puissance, lhonneur et la royaut. Il faut donc que tout lui soit soumis. Mais il nen est pas encore ainsi ; cela se ralisera la fin du monde. Il est crit en effet (l Co 15, 25) : Il faut quil dploie son rgne, jusqu ce quil ait plac tous ses ennemis sous ses pieds. Voil pourquoi nous demandons et nous disons : Que votre rgne arrive.

    36. - Et ce faisant, nous demandons trois choses, savoir :

    Que les justes se convertissent,Que les pcheurs soient punis etQue la mort soit dtruite.

    Les hommes sont soumis au Christ de deux manires. Ils le sont, ou bien volontairement, ou bien contre leur gr. La volont de Dieu possde en effet une efficacit telle, quelle ne peut pas ne pas saccomplir totalement. Et puisque Dieu veut que toutes choses soient soumises au Christ, il faudra ncessairement, ou que lhomme accomplisse la volont de Dieu, en se soumettant ses commandements - ce que font les justes - ou que Dieu ralise sa volont sur tous ceux qui lui dsobissent, cest--dire sur les pcheurs et sur ses ennemis, en les punissant. Et cela aura lieu la fin du monde, quand il placera tous ses ennemis sous ses pieds (cf. Ps. 109, 1). Et cest pourquoi il est donn aux saints de demander Dieu la venue de son rgne, cest--dire leur totale soumission sa royaut. Mais pour les pcheurs, la demande de la venue du rgne de Dieu est propre faire frmir, puisque cest la demande de leur soumission aux supplices, requis par le vouloir divin. Malheur ceux (des pcheurs) qui dsirent le jour du Seigneur, dit Amos (5, 18).

    Larrive du rgne de Dieu, la fin des temps, sera aussi la destruction de la mort. Le Christ en effet est la vie ; aussi la mort - qui est contraire la vie - ne peut exister dans son royaume, conformment cette parole (1 Co 15, 26) : La mort, son ennemie, sera dtruite en dernier lieu, cest--dire, lors de la rsurrection, lorsque, suivant la parole de saint Paul (Phil 3, 21), le Sauveur transformera notre corps de misre pour le rendre semblable son corps de gloire.

    Spiritualit: Le Christ RoiLe Christ Roi

    Dernier dimanche d'Octobre

    Commentaire de St Tomas sur la deuxime demande du Pater : Adveniat Regnum tuum

    Reconquista2 N 1 Oct 2013

  • 38. - Trois motifs rendent ce royaume extrmement dsirable.Le premier est la souveraine justice qui y rgne. Parlant du peuple qui habite ce royaume, le Seigneur dclare en Isae (60, 21) quil ne sera compos que de justes. Ici-bas les mchants sont mlangs aux bons, mais l-haut il ny aura aucun mchant et aucun pcheur. 39. - Le deuxime motif qui rend ce royaume dsirable, est la trs parfaite libert (lui y est le partage de tous les lus.Ici-bas tous dsirent la libert sans la possder pleinement ; mais au ciel on jouit dune libert pleine et entire, sans la plus petite servitude. La cration elle-mme, dit saint Paul (Rom 8, 21), sera (alors) affranchie de lesclavage de la corruption, pour connatre la glorieuse libert des enfants de Dieu.Et non seulement tous les lus possderont la libert, mais ils seront rois, selon cette parole de lApocalypse (5, 10), adresse Jsus : De ceux que vous avez rachets, vous avez fait pour notre Dieu un royaume et des prtres, et ils rgneront sur la terre.Ils seront tous rois, parce quils auront, avec Dieu, une seule volont ; Dieu voudra tout ce que les saints voudront et les saints voudront tout ce que Dieu aura voulu. Ils rgneront donc tous, parce que la volont de tous se fera, et Dieu sera leur couronne tous, selon cette parole dIsae (28, 5) : En ce jour le Seigneur des armes sera pour le reste de son peuple une couronne de gloire et un diadme de joie.

    40. - En troisime lieu, le royaume des cieux est on ne peut plus dsirable, cause de la merveilleuse abondance de ses biens. Lil na pas vu, dit Isae au Seigneur (64, 4), hormis vous seul, ce que vous avez prpar ceux qui vous attendent. Dieu, dit de son ct le Psalmiste (Ps. 102, 5), vous comblera de biens selon votre dsir.Et il faut remarquer ceci : Lhomme trouvera en Dieu seul tout, beaucoup plus excellemment et plus parfaitement que tout ce quil cherche en ce monde .Si vous cherchez la dlectation, vous trouverez, en Dieu, la dlectation suprme. Si vous cherchez les richesses, en Dieu, vous trouverez surabondamment tout ce dont vous aurez besoin et tout ce qui est la raison dtre des richesses. Et il en est de mme pour les autres biens. Lme, qui commet cette fornication de sloigner de vous pour rechercher hors de vous des biens, ne trouve ces biens dans toute leur puret et limpidit, que si elle revient vous , reconnaissait saint Augustin dans ses Confessions. 41. - c) Le troisime motif de demander Dieu la venue de son rgne, cest que parfois le pch rgne et triomphe en ce monde.Contre cette calamit, saint Paul slevait.Que le pch, disait-il aux Romains (6, 12), ne rgne pas dans votre cur.Ce malheur arrive, lorsque lhomme est ainsi dispos quil suit aussitt sans rsistance et jusquau bout son inclination au pch.Dieu doit rgner dans notre cur et il y rgne effectivement lorsque nous sommes prts lui obir et observer tous ses commandements.Quand donc nous demandons la venue du rgne de Dieu, nous demandons que ne rgne plus en nous le pch, mais Dieu seul et pour toujours.

    37. - b) En second lieu, le rgne des cieux dsigne la gloire du paradis.Il ny a l rien dtonnant ; car rgne ne signifie rien dautre que gouvernement. Un gouvernement atteint son plus haut point dexcellence, lorsque rien ne vient plus faire obstacle la volont de celui qui gouverne.Or la volont de Dieu est le salut des hommes, car Dieu veut les sauver tous (cf. 1 Tim 2, 4). Cette volont divine saccomplira surtout dans le paradis, o il ny aura rien de contraire au salut des hommes ; car, dit le Seigneur (Mt 13, 41), les Anges mettront hors de son royaume tous les scandales. Dans ce monde, au contraire, abondent les obstacles au salut des hommes.Quand donc nous demandons Dieu : Que votre rgne arrive, nous le prions de nous faire triompher de ces obstacles pour nous donner part son royaume cleste et la gloire du paradis.

    Spiritualit 3

  • 42. - Par cette demande de la venue du rgne de Dieu, nous parviendrons la batitude proclame par le Seigneur (Mt 5, 4) : Bienheureux.les doux.En effet, daprs la premire explication du Que votre rgne arrive (n 35 a), lhomme, du fait quil dsire voir Dieu reconnu Matre souverain de tout, ne se venge pas de lInjure subie, mais rserve ce soin Dieu ; car, en se vengeant, il rechercherait son triomphe personnel et non la venue du rgne de Dieu.Daprs la deuxime explication (n 37), si vous attendez ce rgne de Dieu, cest--dire la gloire du paradis, vous ne devez pas, perdant les biens de ce monde, vous laisser aller linquitude.De mme, si dans la ligne de la troisime explication (n 41), vous demandez que rgnent en vous Dieu et son Christ, comme Jsus fut trs doux, ainsi quil le dit lui-mme (Mt 11, 29), vous devez, vous aussi, tre doux et imiter les Hbreux dont saint Paul a dit (He 10, 34) : Ils acceptrent joyeusement dtre dpouills de leurs biens.

    Trs doux Jsus,Rdempteur du genre humain, jetez un regard sur nous, qui sommes humblement prosterns devant votre autel. Nous sommes vous, nous voulons tre vous, et, afin de vous tre troitement unis, voici que, en ce jour, chacun de nous se consacre spontanment votre Sacr-Cur.Beaucoup ne vous ont jamais connu ; beaucoup ont mpris vos commandements et vous ont reni.Misricordieux Jsus, ayez piti des uns et des autres et ramenez-les tous votre Sacr-Cur.Seigneur, soyez le Roi, non seulement des fidles qui ne se sont jamais loigns de vous, mais aussi des enfants prodigues qui vous ont abandonn ; faites quils rentrent bientt dans la maison paternelle pour quils ne prissent pas de misre et de faim.Soyez le Roi de ceux qui vivent dans lerreur ou que la discorde a spars de Vous ; ramenez-les au port de la vrit et lunit de la foi, afin que bientt il ny ait plus quun seul troupeau et quun seul pasteur.Accordez, Seigneur, votre glise une libert sre et sans entraves ; accordez tous les peuples lordre et la paix ; faites que dun ple lautre, une seule voix retentisse :Lou soit le Divin Cur qui nous a acquis le salut ; Lui honneur et gloire dans tous les sicles. Amen.

    Acte de conscration du genre humain au Sacr Coeur de Jsus

    4. Depuis longtemps, dans le langage courant, on donne au Christ le titre de Roi au sens mtaphorique; il l'est, en effet, par l'minente et suprme perfection dont il surpasse toutes les cratures. Ainsi, on dit qu'il rgne sur les intelligences humaines, cause de la pntration de son esprit et de l'tendue de sa science, mais surtout parce qu'il est la Vrit et que c'est de lui que les hommes doivent recevoir la vrit et l'accepter docilement. On dit qu'il rgne sur les volonts humaines, parce qu'en lui, la saintet de la volont divine correspond une parfaite rectitude et soumission de la volont humaine, mais aussi parce que sous ses inspirations et ses impulsions notre volont libre s'enthousiasme pour les plus nobles causes. On dit enfin qu'il est le Roi des curs, cause de son inconcevable charit qui surpasse toute comprhension humaine (3) et cause de sa douceur et de sa bont qui attirent lui tous les curs: car dans tout le genre humain il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais personne pour tre aim comme le Christ Jsus.

    Note 3: 3. S. PAUL, Ephs. III 19.

    Pouquoi dit on que le Christ est Roi?Quas Primas - Pie XI

    Reconquista4 N 1 Oct. 2013

  • Mgr Lefebvre:

    Controverses : Monseigneur, les sacres que vous avez faits le 30 juin dernier ont suscit beaucoup de remous. Curieusement, ce ne sont pas les fidles silencieux , mais les principaux porte-parole des diverses associations traditionalistes qui ont manifest leur rprobation votre dcision d'assurer l'avenir de la Tradition. Comment expliquez- vous leurs dclarations d'attachement indfectible au sige de Pierre ?

    Mgr Lefebvre : A vrai dire, je ne vois pas trs bien quelles sont ces associations traditionalistes qui ont manifest leur rprobation pour les sacres. En gnral, les personnes qui ont manifest leur rprobation n'taient pas entirement avec nous et ne frquentaient pas nos oeuvres, mais avaient une certaine sympathie pour la Tradition, en mme temps qu'elles professent une soumission inconditionnelle Rome. Il faut absolument savoir qu'aujourd'hui Rome est au service de la rvolution et donc terriblement anti-traditionaliste.

    C'est pourquoi j'ai refus de me mettre entre leurs mains. Ils ne voulaient ni plus, ni moins, qu'en reconnaissant mes erreurs, je les aide continuer leur rvolution dans l'Eglise. Tous ceux qui nous ont quitts ne se rendent pas compte de cette situation et croient la bonne volont et la rectitude de pense des vques ou cardinaux romains. Rien n'est plus faux ! Ce n'est pas possible qu'ils nous entranent dans la rvolution, disent ceux qui rejoignent le pape et ses vques. Eh bien, c'est exactement cela qui se passera !

    Controverses : Dans des journaux comme 30 Jours dans l'Eglise et dans Le Monde , Vie actuelle et d'autres encore, les cardinaux Ratzinger et Oddi ont accord des interviews o ils admettent, pour ne citer que le cardinal Oddi, que vous n'aviez pas eu tort sur toute la ligne . Ce qui fait dire certains qu'il y a un certain changement au sein de la curie romaine. Quel est votre avis ?

    Mgr Lefebvre : Si on lit bien l'interview du cardinal Ratzinger, il faudra dornavant prendre garde de bien appliquer le concile, de ne pas se tromper dans son application et de faire attention de ne pas rpter les erreurs qu'on a pu commettre. Il ne parle pas d'en changer les principes.(1)

    Mme s'il en vient admettre que les fruits du dernier concile ne sont pas ceux qu'il attendait, il opte pour en reprendre les principes de base et faire en sorte qu'ainsi il n'y ait plus de difficult l'avenir. Ils n'ont donc pas compris ce que signifie le retour la Tradition que nous rclamons et ne veulent par consquent pas revenir la Tradition des prdcesseurs de Jean XXIII.

    Controverses : On entend souvent ces derniers temps parler de Tradition vivante . Quel est selon vous le sens de cette expression ?

    Mgr Lefebvre : Eh bien, prenons la condamnation que nous fait le pape dans le Motu proprio (2). Cette condamnation repose sur un mauvais concept de la Tradition. En effet, le pape, dans le Motu proprio, nous condamne parce que nous n'admettons pas la Tradition vivante . Mais la manire dont est comprise cette Tradition vivante a t condamne par saint Pie X dans son encyclique Pascendi contre le modernisme, parce qu'elle comporte une volution lie l'histoire, qui ruine la notion du dogme, dfini pour toujours.

    La Tradition, selon eux, est quelque chose de vivant et qui volue. Cette Tradition vivante , c'est maintenant l'Eglise Vatican II. C'est trs grave et a dnote un esprit moderniste. Cette nouvelle doctrine,

    Pourquoi j'ai refus de me mettre entre leurs mains,(Controverses n 0 de septembre 1988)

    Si je venais enseigner autre chose que cela, il ne faudrait plus me suivre

    La Porte Latine a rcemment publi ces propos de Mgr Lefebvre, initialement parus dans le numro 0 de Controverses.

  • car c'est bien de cela qu'il s'agit, est formellement condamne par le pape saint Pie X. L'Eglise porte avec elle sa Tradition. On ne peut pas dire quelque chose de contraire ce que les papes ont affirm autrefois. On ne peut pas admettre une pareille chose. C'est impossible.

    Controverses : Est-ce que selon vous c'est la raison pour laquelle depuis une vingtaine d'annes il n'y a plus eu d'actes d'infaillibilit ?

    Mgr Lefebvre : Pour le Concile Vatican II, le pape Paul VI n'a pas utilis le principe de l'infaillibilit dogmatique. Il s'est content de le dclarer pastoral.

    Les papes conciliaires sont incapables d'employer leur infaillibilit doctrinale parce que le fondement mme de l'infaillibilit, c'est de croire qu'une vrit doit tre fixe jamais et ne peut plus changer : elle doit rester ce qu'elle est.

    Jean-Paul II, plus encore que Paul VI, ne croit pas l'immuabilit de la vrit.L'Assomption de la Trs Sainte Vierge Marie a t dfinie par le pape Pie XII en 1950. C'est

    dsormais un dogme immuable. Pour eux, non ! Avec le temps, il y a des explications scientifiques nouvelles, le dveloppement de l'esprit humain, le progrs qui modifient la vrit. Par consquent, on pourrait ventuellement affirmer autre chose que ce que les papes ont dit. Lors d'une entrevue avec le pape Jean-Paul II, je lui ai demand s'il admettait l'encyclique Quas primas de Pie XI, sur le rgne social de Notre Seigneur Jsus-Christ. Il m'a rpondu : Je pense que le pape ne l'crirait plus de la mme faon . Voil nos dirigeants actuels. On ne peut dcidment pas se mettre entre leurs mains.

    Controverses : Parmi ceux qui ont accept les propositions du pape, il y a Dom Grard. Que pensez-vous personnellement de sa dcision ?

    Mgr Lefebvre : Lors de notre dernire rencontre, il m'a demand s'il pouvait accepter le protocole que j'ai moi-mme refus. Je lui ai rpondu que sa situation n'tait pas la mme que la mienne, que la Fraternit est rpandue dans le monde entier, alors que lui n'est responsable que de son monastre. Vous pourrez peut-tre vous dfendre plus facilement. Mais je ne suis pas pour un accord, j'estime qu'actuellement un accord est mauvais. Et je le lui ai mme crit. Il ne faut plus dialoguer avec les autorits romaines. Elles ne veulent que nous ramener au Concile, il ne faut pas avoir de relations avec elles. Dom Grard m'a rpondu que son cas tait diffrent et qu'il allait quand mme essayer. Je ne l'approuve pas. La dernire fois que nous nous sommes vus, je lui ai dit :

    Dom Grard, vous ferez ce que vous voudrez et moi je dirai ce que je veux. Pour les gens, votre passage sous l'autorit de Rome, c'est votre sparation d'Ecne et de Mgr Lefebvre. Dornavant, vous chercherez votre soutien auprs d'autres vques. Jusqu' prsent, vous vous tes adress moi, eh bien, prsent, c'est fini. Je vous considre comme les prtres qui nous ont quitts. Nous n'aurons plus de relations puisque vous avez des relations avec ceux qui nous perscutent. Vous vous tes mis en d'autres mains.

    Il y a cinq ans dj, Dom Grard a fait une dclaration dans son bulletin pour les bienfaiteurs, dans lequel il disait vouloir s'ouvrir davantage tous ceux qui ne sont pas comme nous, ne plus demeurer dans la critique strile, recevoir tout le monde dans l'espoir de les faire participer la Tradition. C'est ce qu'il a fait, et maintenant il est prisonnier de tout ce monde, de ces crivains, de la presse, des professeurs, comme Bruckberger, Raspail ; il les a prfrs nous. Il est dsormais dans les mains des modernistes.

    Controverses : Comment jugez-vous les propositions faites au pre prieur du monastre du Barroux ?

    Mgr Lefebvre : Pour eux, leur objectif c'est de diviser la Tradition. Ils ont dj eu Dom Augustin(3), ils ont eu de Blignres(4), et maintenant ils ont eu Dom Grard. Cela affaiblit d'autant notre position. C'est leur but : diviser pour nous faire disparatre.

    Le cardinal Ratzinger a dclar dans une interview donne un journal de Francfort qu'il trouve inadmissible qu'il y ait des groupes de catholiques qui s'attachent la Tradition, de telle manire qu'ils ne sont plus en concordance parfaite avec ce que pensent tous les vques du monde. Ils ne veulent pas admettre notre existence. Ils ne peuvent pas nous tolrer dans l'Eglise. Dom Grard ne veut pas croire tout cela.

    Controverses : Marc Dem vient de publier un trs beau livre consacr Dom Grard et son oeuvre. Cette sortie semble mal tomber pour le pre prieur qui y est dcrit comme l'un des piliers de la reconstruction de la chrtient, fidle la Tradition et Votre Excellence.

    6 Reconquista N 1 Oct. 2013

  • Mgr Lefebvre : J'ai flicit Dom Grard pour ce livre et il m'a rpondu : Ne me parlez pas de cela, je ne veux pas en entendre parler, ce n'est pas moi qui l'ai fait, c'est Marc Dem. Tout cela parce que Marc Dem a prsent Dom Grard dans sa premire forme de combattant et de lutteur de la foi.

    Controverses : Les contacts avec Rome ne sont pas rompus. Il paratrait mme que des discussions pourraient reprendre cet automne. Pouvezvous nous en parler ?

    Mgr Lefebvre : Ce sont des inventions. Si jamais il y a de la part de Rome une volont de reprendre les conversations, c'est moi cette fois qui poserai les conditions. Comme l'a dit le cardinal Oddi : Mgr Lefebvre est en position de force. C'est pourquoi j'exigerai que la discussion porte sur des points doctrinaux. Qu'ils en finissent avec leur oecumnisme, qu'ils redonnent son vrai sens la messe, qu'ils redonnent la vraie dfinition de la foi, qu'ils redonnent la vraie dfinition de l'Eglise, qu'ils rendent la collgialit son sens catholique et ainsi de suite.

    J'attends d'eux une dfinition catholique et non librale de la libert religieuse. Il faut qu'ils acceptent l'Encyclique Quas primas sur le Christ-Roi, et le Syllabus (Pie IX). Il faut qu'ils acceptent tout cela, car c'est dornavant la condition de toute discussion nouvelle entre eux et nous.

    Controverses : En conclusion, aprs tous les vnements de cet t, quels conseils donnez-vous vos fidles ?

    Mgr Lefebvre : Le seul objectif que doit avoir devant les yeux le fidle, c'est le rgne universel de Notre Seigneur Jsus- Christ sur les individus, sur les familles, sur les cits ; il n'y a pas d'autre religion qui subsiste devant ce rgne.

    Si je venais enseigner autre chose que cela, il ne faudrait plus me suivre. Comme le dit saint Paul : Si un ange du ciel ou si moi-mme vous enseignons une autre doctrine que celle que je vous ai enseigne autrefois, ne me suivez pas, faites-moi anathme. Le bon sens catholique de nos fidles a fait que 90% et mme plus encore selon moi continuent nous suivre.

    Propos recueillis par Eric Bertinat (Entretien paru dans "Controverses" N 0 septembre 1988)

    Source : Le Rocher n 84 de d'aot-septembre 2013

    Notes du Rocher n 84 d'aot-septembre 2013:

    (1) C'est ce qu'a confirm le pontificat de Benot XVI, qui n'a eu de cesse de dfendre cette mme ligne.

    (2) A la racine de cet acte schismatique, on trouve une notion incomplte et contradictoire de la Tradition. Incomplte parce qu'elle ne tient pas suffisamment compte du caractre vivant de la Tradition qui, comme l'a enseign clairement le Concile Vatican II, "tire son origine des aptres, se poursuit dans l'Eglise sous l'assistance de l'Esprit-Saint : en effet, la perception des choses aussi bien que des paroles transmises s'accrot, soit par la contemplation et l'tude des croyants qui les mditent en leur coeur, soit par l'intelligence intrieure qui'ils prouvent des choses spirituelles, soit par la prdication de ceux qui, avec la succession piscopale, reurent un charisme certain de vrit". Mais c'est surtout une notion de la Tradition, qui s'oppose au Magistre universel de l'Eglise lequel appartient l'vque de Rome et au corps des vques, qui est contradictoire. Personne ne peut rester fidle la Tradition en rompant le lien ecclsial avec celui qui le Christ, en la personne de l'aptre Pierre, a confi le ministre de l'unit dans son Eglise. (Lettre apostolique Ecclesia Dei du pape Jean-Paul II, sous forme de Motu proprio, du 2 juillet 1988, no 4)(3) Dom Augustin-Marie Joly (1917 2006), fondateur de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval, Flavigny, reconnue comme monastre de droit diocsain le 2 fvrier 1988.(4) Le P. Louis-Marie de Blignires a fond la Fraternit Saint-Vincent Ferrier en 1979. En 1987, cette communaut de la mouvance traditionaliste, se rendant compte que leur position doctrinale sur la question de la libert religieuse au concile Vatican II n'tait pas juste , fait des dmarches Rome pour essayer d'obtenir la reconnaissance canonique. A la suite des sacres de 1988, leur petit groupe a t reconnu comme Institut religieux de droit pontifical. (cf. P. Dominique-Marie de Saint Laumer, nouveau prieur de la Fraternit Saint- Vincent Ferrier depuis septembre 2011, in La Nef no 239 juillet-aot 2012)

    ** *

    La Rsistance 7

  • De Rome ... Le pape Franois et la lacit: pas de condamnation; Le rle de l'Eglise: offr[ir] une certaine

    vision de la personne et de sa dignit en vue du bien commun:

    Le Pape Franois a reu un groupe de 45 parlementaires franais, snateurs et dputs de diffrentes sensibilits politiques, samedi 14 juin 2013. Il a soulign la diffrence entre lacit et hostilit la ralit religieuse et les a invits rechercher le bien de la personne en promouvant la fraternit .

    "le principe de lacit qui gouverne en France les relations entre l'Etat et les diffrentes confessions religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilit la ralit religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des dbats qui l'animent. On peut se fliciter que la socit franaise redcouvre des propositions faites par l'Eglise, entre autres, qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignit en vue du bien commun. L'Eglise dsire ainsi apporter sa contribution spcifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complte de la personne et de son destin, de la socit et de son destin. Cette contribution ne se situe pas uniquement dans le dom[...] votre tche, technique et juridique, consiste proposer des lois, les amender ou mme les abroger. Il vous est aussi ncessaire de leur insuffler un supplment, un esprit, une me dirais-je, qui ne reflte pas uniquement les modes et les ides du moment, mais qui leur apporte l'indispensable qualit qui lve et anoblit la personne humaine. En vous assurant de mes encouragements dans la poursuite de votre noble mission, je vous encourage toujours rechercher le bien de la personne en promouvant la fraternit dans votre beau pays".

    Source:http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/des-parlementaires-francais-en-audience-au-vatican-16707.html Selon l'agence ZENIT, une dlgation de lEglise grecque orthodoxe, conduite par le patriarche grec-

    orthodoxe dAntioche et de tout lOrient, Yohanna X Yazigi, tait ces jours-ci au Vatican. Introduisant langlus, le pape sest adress ce frre en ces termes, invitant la foule prier pour la paix au Moyen Orient : Jadresse un salut particulier mon frre Sa Batitude Yohanna X, Patriarche grec orthodoxe dAntioche et de tout lOrient. Sa prsence nous invite prier encore une fois pour la paix en Syrie et au Moyen Orient. . Dans le dialogue entre les orthodoxes et lEglise catholique, nous voulons faire tout notre possible , a pour sa part ajout le patriarche. (Source Zenit, Rome 29 Septembre 2013.)

    Face cet cumnisme rcurrent (voir le discours du pape au patriarche de l'glise syro malankare orthodoxe [= schismatique] dont nous publierons prochainement des extraits), nous vous invitons lire ou relire l'encyclique Mortalium Animos du pape Pie XI, disponible sur le blog Reconquista)

    Le 30 Septembre 2013, le pape Franois a annonc officiellement la date de la canonisation de Jean-Paul II et Jean XXIII : ce sera le 27 avril 2014.

    Le P. Lombardi a aussi rappel que le pape Franois avait approuv un vote positif des cardinaux en vue de la canonisation de Jean XXIII, le 5 juillet dernier, sans qu'il n'y ait de miracle reconnu. Le pape a en effet le pouvoir de dispenser du deuxime miracle, ncessaire aprs la batification, pour la canonisation (cf. Zenit du 5 juillet 2013). Cette dcision, a prcis le P. Lombardi, doit tre comprise dans le contexte du 50e anniversaire de l'ouverture du Concile Vatican II et de la renomme de saintet qui entourait Jean XXIII (cf. Zenit du 17 juillet 2013). Lors d'une confrence de presse dans l'avion qui le ramenait de Rio de Janeiro Rome, aprs les Journes mondiales de la jeunesse, le pape avait laiss entendre que les canonisations de Jean-Paul II et Jean XXIII auraient lieu au printemps (cf. Zenit du 4 aot 2013). Il avait confirm qu'elles auraient lieu ensemble : ces deux canonisation se veulent tre un signe d'apprciation de la saintet de ces grands papes, tmoins de notre temps, lis de faon diffrente au Concile Vatican II: l'un parce qu'il l'a ouvert et mis en chemin ; lautre parce qu'il l'a mis en uvre au cours de son extraordinaire pontificat , a ajout le P. Lombardi. (Source: Zenit, 30 septembre 2013)

    Voil donc canonis avec 1 seul miracle (et quel miracle qui n'est pas scientifiquement prouvable) Jean Paul II, le pape d'Assise, du nouveau Code de droit Canon

    Sur les canonisations post conciliaires, nous vous conseillons la lecture du commentaire leison n 317 du 10 aot 2013, et pour ceux qui veulent tudier plus en profondeur la question, l'tude de l'abb A. Calderon, publie dans le Sel de la Terre n 72 du printemps 2010.

    Reconquista8 N 1 Oct. 2013

  • Pape Franois :

    Aprs six mois de pontificat, un bilan inquitant.

    Bonjour tous. En tant que catholique, me voir en conscience dans lobligation dmettre des critiques vis--vis du Pape constitue pour moi une douleur immense, un vritable dchirement du cur. Et en tant quArgentin, la douleur et langoisse nen sont que plus profondes et plus aiges. Sachez que je me passerais bien volontiers davoir crire ce type de courrier et que je serais bien plus heureux si les choses se passaient tout autrement. Or, il se trouve que Franois, en peine quelques mois de pontificat, a pos un grand nombre de gestes atypiques et dit beaucoup de choses qui sont pour le moins troublantes. Les faits sont tellement nombreux que jai lembarras du choix. Jen ai fait une slection de cinq, prenant ceux qui me semblent tre les plus reprsentatifs du style quil a visiblement dcid de donner lexercice de sa charge apostolique. Je vais les numrer en essayant de montrer brivement en quoi ils peuvent faire lobjet dune critique et je donnerai la fin des liens renvoyant des articles de presse o lon peut vrifier lexactitude des faits voqus. I. La question de lIslam. Le Pape a adress aux musulmans un message de vux pour la fin du ramadan. Jamais lEglise Catholique navait fait cela avant le Concile Vatican II. La raison en est trs simple et vidente pour tout catholique nayant pas encore compltement perdu son sensus fidei : les actes des autres religions nont aucune valeur surnaturelle et ils dtournent leurs adeptes de la seule voie du salut, Notre-Seigneur Jsus-Christ. Comment ne pas frmir dpouvante lorsque le Souverain Pontife dit aux adorateurs dAllah que nous sommes appels respecter la religion de lautre, ses enseignements, ses symboles et ses valeurs ? Jen viens vraiment me demander : a-t-il seulement lu les Actes des Aptres et les ptres de Saint Paul ? Au vu de la teneur de ses propos, on est en droit den douterCar tout de mme, on doit certes respecter les personnes, mais en aucun cas de fausses croyances qui nient la Sainte Trinit des Personnes Divines et lIncarnation du Verbe de DieuMais, sur ce point prcis, il faut convenir que Franois ninnove pas, loin sen faut, il ne fait que poursuivre sur la voie novatrice introduite par Vatican II qui enseigne, dans la dclaration Nostra Aetate sur la relation de lEglise avec les religions non chrtiennes (hindouisme, bouddhisme, islam et judasme), que lEglise Catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint (!!!) dans ces religions. Elle considre avec un respect sincre ces manires dagir et de vivre, ces rgles et ces doctrines () Elle exhorte ses fils pour que () par le dialogue et la collaboration (!!!) avec les adeptes dautre religions () ils reconnaissent, prservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux. Comment pourrait-on collaborer avec des gens qui travaillent activement pour instaurer des croyances et souvent des murs qui sont contraires lEvangile ? Et comment ne pas voir dans ce dialogue tant dclam un vritable dtournement de la seule attitude vanglique, qui est celle de lannonce de la Bonne Nouvelle de Jsus-Christ, qui nous a dit trs clairement ce quil nous incombe de faire en tant que disciples : Tout pouvoir ma t donn dans le ciel et sur la terre. Allez et faites des disciples de toutes les nations, baptisez-les au nom du Pre, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur garder tout ce que je vous ai prescrit. (Mt. 28, 18-20) Cette notion de dialogue avec les autres religions na aucun fondement scripturaire ni magistriel, et il nest quun pige visant dvoyer lesprit missionnaire authentique, qui consiste annoncer aux hommes leur salut en Jsus-Christ, et non pas dans un quelconque dialogue entre deux interlocuteurs placs sur un pied dgalit, recherchant ensemble la vrit et senrichissant rciproquement. Cette pastorale conciliaire novatrice dun dialogue inscrit dans un cadre de lgitime pluralisme , de respect des fausses religions et de collaboration avec les infidles est un leurre qui sent le soufre. A ce propos, il suffit de se rappeler la seule occasion de vritable dialogue que nous livrent les Ecritures, qui plus est au tout dbut, afin den tre dfinitivement prvenus : il sagit de celui auquel se prta Eve dans le jardin dEden avec le Serpent et qui aboutirait la chute du genre humain (Gn. 3, 1-6) On pourrait donner une liste interminable de citations tires du Nouveau Testament, des Saints Pres et du Magistre de lEglise pour rfuter lineptie mensongre selon laquelle les faux cultes doivent faire lobjet dun respect sincre envers leurs manires dagir et de vivre, leurs rgles et leurs doctrines prouvant que, la diffrence des personnes qui malheureusement sy trouvent et qui doivent faire lobjet bien videmment de notre respect, de notre charit et de notre misricorde, en aucun cas les fausses doctrines religieuses ne mritent le respect, que

    Un correspondant nous a adress cete tude particulirement importante, vue la dsinformation que regretait l'abb Chazal dans le numro prcdent.

    De Rome... 9

  • dans ces religions-l il ny a strictement aucun lment de saintet et que les lments de vrit qui sy trouvent sont utiliss au service de lerreur. Mais rassurez-vous, je vous pargnerai ce recueil de citations, qui pourrait tre prolong linfini, par souci de brivet. Il faut reconnatre que Franois est tout fait cohrent dans son message avec ce que le document conciliaire dit propos des musulmans, savoir que lEglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, misricordieux et tout-puissant, crateur du ciel et de la terre, qui a parl aux hommes. Ils cherchent se soumettre de toute leur me aux dcrets de Dieu Or, quelle que puisse tre la sincrit dun musulman dans sa croyance et dans sa pratique, cest parfaitement faux de dire quils adorent le Dieu unique , qui a parl aux hommes et quils cherchent se soumettre aux dcrets de Dieu , etc., du moment o Allah nest pas le vrai Dieu, quIl na pas parl aux hommes par le Coran et que Ses dcrets ne sont pas ceux de lIslam. Un tel langage est indit dans lEglise et prend le contrepied de 2000 ans de magistre et de pastorale. Et une telle pratique htrodoxe a conduit aux aberrations des multiples rencontres inter-religieuses dAssise, o lon a encourag les membres des diffrents cultes idoltres prier leur divinit dintervenir afin de favoriser la paix dans le monde. Fausse paix, bien entendu, puisquelle exclue par principe le seul Seigneur de la Paix et Rdempteur du genre humain, ainsi que son Eglise, seule Arche de Salut. Et elle a conduit aussi aux visites des derniers Papes dans des mosques, des synagogues et des temples protestants o par le geste et la parole ils ont mis en valeur ces faux cultes et nont pas hsit dnigrer publiquement lEglise de Dieu en critiquant lattitude intolrante dont Elle aurait fait preuve par le pass leur gard. Cette nouvelle praxis conciliaire est proprement scandaleuse, et ce un double titre : dun ct elle mine la Foi des croyants confronts tous ces faux cultes mis en valeur par leurs Pasteurs, dun autre ct elle sape les chances de conversion des infidles qui se voient conforts dans leurs erreurs par ceux l-mmes qui devraient les aider en sortir en leur annonant la bonne nouvelle du salut, apporte par Celui qui est le Chemin, la Vrit et la Vie.

    II. La question du Judasme. La premire lettre officielle de Franois, le jour mme de son lection, fut adresse au Grand Rabbin de Rome. Ce fait laisse songeur. La toute premire lettre de son pontificat, envoye aux Juifs ? Serait-ce du moins pour les appeler se convertir et reconnatre Jsus de Nazareth comme leur Messie et Sauveur ? Pas le moins du monde. Le Pape y invoque la protection du Trs-Haut , formule convenue qui dissimule les divergences thologiques, pour que leurs relations progressent dans un esprit dentraide renouvel et au service dun monde pouvant tre toujours plus en harmonie avec la volont du Crateur. Deux questions me viennent lesprit. La premire : comment peut-on sentre-aider avec son ennemi, avec celui qui na quun seul but en tte : votre perte, en loccurrence, et ce depuis bientt 2000 ans, la ruine du christianisme, fond selon eux par un imposteur, par un faux messie, et qui constitue lobstacle qui fait barrage lavnement de celui quils attendent, propos duquel Notre Seigneur les avait mis en garde : Je suis venu au nom de mon Pre et vous ne mavez pas reu ; un autre viendra en son nom et vous le recevrez. (Jean 5, 43) Saint Jrme commente : Les Juifs, aprs avoir mpris la vrit en personne, recevront le mensonge, en recevant lAntchrist. (Epist. 151, ad Algasiam, quest. II) Et Saint Ambroise : Cela montre que les Juifs, qui nont pas voulu croire en Jsus-Christ, croiront lAntchrist. (In psalm. XLIII) Maintenant que lobstacle politique quincarnait la Chrtient a t supprim par le dferlement rvolutionnaire, nous assistons la suppression progressive de lobstacle religieux, savoir la Papaut, gagne quelle est, depuis plus dun demi-sicle, par les ides rvolutionnaires. Et cet obstacle la manifestation de lHomme dIniquit, ce mystrieux katejon dont parle Saint Paul (2 Thes. 2,7) et qui retarde son avnement, me semble tre justement la Papaut, lumire des nations et matresse de vrit. Ce nest que lorsque cet obstacle aura disparu que se rvlera limpie (2, Thes., 2, 8) Et ce nest pas moi qui prend plaisir fantasmer sur la pntration des ides rvolutionnaires Rome. Ceux qui ont travaill activement laggiornamento de lEglise, son adaptation au monde moderne, ce qui a t le but principal recherch par Vatican II, sa ligne directrice (Paul VI, Ecclesiam suam, 1964, n 52), ne sen cachent pas. Ainsi le Cardinal Suenens na pas mch ses mots : Vatican II, cest 1789 dans lEglise (cit par Mgr. Lefebvre, Ils Lont dcouronn, Clovis, 2009, p. 10), a soutenu celui qui fut lune des figures de proue du dernier concile et lun des quatre modrateurs nomms par Paul VI. Le Pre Yves Congar, nomm par Jean XXIII en 1960 consulteur de la commission thologique prparatoire et plus tard, en 1962, expert officiel au concile, dont il fut aussi membre de la commission thologique, a t sans doute le thologien le plus influent du concile, aux cts de Karl Rahner. Le clbre dominicain a affirm, en parlant de la collgialit piscopale, qu Vatican II lEglise avait accompli pacifiquement sa rvolution dOctobre (Vatican II. Le concile au jour le jour, deuxime session, Cerf, 1963, p. 115), a reconnu que la dclaration conciliaire Dignitatis humanae sur la libert religieuse dit matriellement autre chose que le Syllabus de 1864 et mme peu prs le contraire. (La crise dans lEglise et Mgr. Lefebvre, Cerf, 1976, p.51) et a admis que dans ce texte, dans lequel il a travaill, il sagissait de montrer que le thme de la libert religieuse apparaissait

    10 Reconquista N 1 Oct. 2013

  • dj dans lEcriture. Or, il ny est pas. (Eric Vatr, La droite du Pre, Guy Trdaniel Editeur, 1995, p. 118) Et daprs le Cardinal Ratzinger le problme du Concile a t dassimiler les meilleures valeurs de deux sicles de culture librale. Ce sont des valeurs qui, mme si elles sont nes hors de lEglise, peuvent trouver leur place -pures et corriges- dans sa vision du monde et cest ce qui a t fait. (Revue Jesus, nov. 1984, p. 72) et il nhsite pas dire au sujet de la constitution pastorale Gaudium et spes sur les relations de lEglise avec le monde moderne, quon peut considrer ce texte comme un anti-Syllabus, dans la mesure o il reprsente une tentative pour une rconciliation officielle de lEglise avec le monde tel quil est devenu depuis 1789. (Les principes de la thologie catholique, Tqui, 1987, p. 427) La seconde question qui se pose propos de la lettre envoye par Franois au Grand Rabbin de Rome est la suivante : comment est-il concevable quune religion qui hait le Christ puisse tre au service du monde toujours plus en harmonie avec la volont du Crateur ? Une telle ineptie se passe de commentairesCela est pourtant en parfait accord avec la modification de la prire pour les juifs du Vendredi Saint, que Jean XXIII sempressa deffectuer en mars 1959, quatre mois peine aprs son lection, en supprimant les mots perfidis et perfidiam appliqus aux juifs, et qui serait par la suite dfinitivement supprime dans le nouveau missel approuv par Paul VI en avril 1969 et promulgu en 1970. Voici la nouvelle prire qui y figure : Prions pour les juifs qui Dieu a parl en premier : quils progressent dans lamour de son Nom et la fidlit de son Alliance. Plusieurs remarques : pas un mot quant leur conversion au Christ, le mot alliance laisse entendre que lancienne aurait toujours cours et, enfin, pour progresser dans lamour de quelquun il faut commencer par laimer, or comment peut-on aimer le Pre si on rejette le Fils ? Et comment pourrait-on progresser dans la fidlit son alliance si on sobstine refuser lAgneau de Dieu qui a scell une nouvelle alliance en simmolant sur la Croix ? Force est de constater que cette nouvelle thologie marque une rupture de fond avec celle qui avait cours dans lEglise depuis ses origines jusqu Vatican II et qui tait exprime de manire lumineuse par lancienne prire pour la conversion des juifs dsormais supprime de la liturgie latine : Prions aussi pour les juifs qui nont pas voulu croire (perfidis judaeis), afin que Dieu notre Seigneur te le voile de leurs curs et quils connaissent, eux aussi, Jsus-Christ notre Seigneur () Dieu ternel et tout-puissant, qui ne rejetez pas non plus de votre misricorde linfidlit juive ( judaicam perfidiam), exaucez les prires que nous vous adressons pour ce peuple aveugl ; donnez-leur de connatre la lumire de votre vrit, qui est le Christ, afin quils soient arrachs leurs tnbres. La diffrence avec la nouvelle prire est saisissante, tout comme elle lest avec le discours de Jean-Paul II la synagogue de Rome en avril 1986 o il vante la lgitime pluralit religieuse et o il affirme quil faut sefforcer de supprimer toute forme de prjug () pour prsenter le vrai visage des juifs et du judasme . Prjugs dont lancienne prire du vendredi saint pour les juifs en exprimait lessentiel, ce qui explique sa disparition de la nouvelle liturgieCest tout de mme trs fcheux, car selon ladage clbre du V sicle attribu au Pape Saint Clestin I : lex orandi, lex credendi, la loi de la prire dtermine la loi de la croyance, cest--dire quen modifiant le contenu de la prire on peut aussi modifier le contenu Foi, et ce qui sest produit au XVI sicle avec les innovations liturgiques de Luther en Allemagne et de Cranmer en Angleterre est l pour le prouver. Mais il ny a hlas pas eu que cette lettre envoy le jour de son lection. Douze jours plustard Franois rcidive avec une lettre adresse au mme Grand Rabbin de la synagogue de Rome loccasion de la Pque juive, lui faisant part de ses vux les plus fervents pour la grande fte de Pessah. En tant que catholique, quelle peut bien tre la nature de ces vux lintention dune fte o lon fait injure Notre-Seigneur, seul et vritable Agneau pascal immol sur la Croix en rdemption de nos pchs ? Ces vux ne peuvent que conforter les juifs dans leur aveuglement spirituel et partant les maintenir loigns de leur Messie et Sauveur. Et le Pape de poursuivre : Que le Tout-Puissant qui a libr son peuple de lesclavage dEgypte pour le conduire vers la terre promise continue de vous librer de tout mal et de vous accompagner de sa bndiction. Mais visiblement Dieu ne les a pas encore librs de tout mal, puisque il ny en a pas de plus grand que dtre des ennemis de lEvangile (Rom. 11, 28) et de faire partie de la synagogue de Satan (Ap. 3, 9) Comment concevoir que Dieu puisse continuer les accompagner de sa bndiction , alors quils continuent obstinment de refuser Celui quIl a envoy ? Je tiens prciser, pour viter tout malentendu, quen aucune faon je ne men prends aux juifs en tant quindividus, il y en a certainement qui sont des personnes excellentes et qui professent leurs croyances en toute bonne foi, cela va sans dire. Non, en parlant des juifs jentends me situer sur le plan des principes thologiques, cest l o lon constate une inimiti irrductible entre lEglise, qui cherche tablir la Royaut de Notre Seigneur dans la socit, et le judasme talmudique, lequel, stant structur par opposition au Christ et son Eglise, essaye logiquement dy faire obstacle, en toute cohrence avec sa thologie, qui ne voit en Jsus de Nazareth quun imposteur et un blasphmateur, un faux messie faisant barrage lavnement du vrai, celui quils attendent en vue de rtablir le Royaume dIsral et de gouverner toutes les nations depuis Jrusalem dans son rgne messianique. Mais revenons la lettre de Franois. Dans celle-ci, il conclut en disant aux juifs : Je vous demande de prier pour moi, et je vous assure de ma prire pour vous, avec la confiance de pouvoir approfondir les liens destime et damiti rciproque.

    De Rome... 11

  • L, force est de le constater, on atteint des sommets dans le domaine de labsurde : en effet, comment la prire de ceux qui sont, selon Saint Jean, sous lemprise de Satan, pourrait-elle tre exauce de Dieu ? Et en toute logique, si jamais les juifs tenaient prier pour le Pape, ils ne pourraient demander pour lui que sa conversion au judasme, seule religion vraie, et par consquent son apostasie du christianisme : le Pape serait donc en train de leur demander de prier Dieu pour quil parvienne rejeter le Christ, linstar des juifs, ni plus ni moins ! Ma foi, si cette affaire ne revtait pas une gravit inoue, ce serait l une histoire mourir de rire tellement cest ubuesquePour ne rien dire propos des liens de lamiti rciproque que le Pape voque la fin de son message : or, il se trouve quun ami est un alter ego, un autre moi-mme, il ne peut donc y avoir de vritable amiti en labsence dune correspondance de penses, de sentiments et dactivits qui rendent possible la communion des mes. Or, les penses et laction de lEglise et de la synagogue sont, on la dj dit plus haut, diamtralement opposes, leurs projets sont incompatibles, lopposition qui existe entre elles est radicale, si bien que tant que les juifs ne se seront pas convertis au Christ linimiti entre Eglise et Synagogue demeurera irrductible, pour des raisons thologiques videntes, tout comme entre la lumire et les tnbres, entre Dieu et Satan, entre le rgne du Christ et celui de lAntchristAvec ce type de vux on rentre de plain-pied dans le domaine de lutopique, de la sensiblerie humaniste, du dni de ralit et, surtout, dans le dtournement du langage et le travestissement des concepts : on est en plein dans lillusion, dans la manipulation des esprits et dans le mensonge. Mensonge dont on sait trs bien qui est le preMonseigneur Jorge Bergoglio, lorsquil tait Archevque de Buenos Aires et Cardinal Primat de lArgentine, avait dj lhabitude de se rendre dans des synagogues pour participer des crmonies inter-religieuses, dont la dernire en date ne remonte pas plus loin quau 12 dcembre 2012, juste trois mois avant son lection pontificale, loccasion de la fte de Hanukkah, celle des lumires, o lon allume chaque soir une bougie dans un chandelier neuf branches durant huit jours conscutifs, liturgie dont la signification est, dun point de vue spirituel, la reprsentation de lexpansion de la foi juive. Le Cardinal Bergoglio participa activement la crmonie du cinquime jour en allumant la bougie correspondante. Cela ne stait jamais vu auparavant dans lhistoire de lEglise, et cest quelque chose dextrmement troublant. Mais ce qui est vrai dire encore plus inquitant, cest que ce type de gestes proprement scandaleux passent compltement inaperus, nattirent plus gure lattention de limmense majorit des catholiques, hbts et assoupis, largement imbus de la pense rvolutionnaire qui mine la Foi et affaiblit le sensus fidei des croyants, pntrs jusqu la moelle de lidologie pluraliste, cumnique, dmocratique et droit-de-lhommiste que leurs Pasteurs leur servent toutes les sauces depuis plus dun demi-sicle, compltement trangre au dpt de la Rvlation et qui est devenue le leitmotiv des discours officiels de la hirarchie catholique depuis Vatican II. Pour conclure cette partie, voici un petit extrait de ce que Franois disait aux juifs dans une autre synagogue de Buenos Aires, Bnei Tikva Slijot, en septembre 2007, lors de sa participation la crmonie de Rosh Hashanah, le nouvel an juif : Aujourdhui, dans cette synagogue, nous prenons nouveau conscience dtre peuple en chemin (???) et nous nous mettons en prsence de Dieu. Nous faisons une halte dans notre chemin pour Le regarder et nous laisser regarder par Lui. On ne peut manquer de sinterroger : que vient faire ici lemploi du pronom nous ? (mais dj, que vient-il faire dans une synagogue !!!) Et que veut-il dsigner en utilisant le mot Dieu ? En tout cas, ce mot, utilis dans ce contexte prcis, ne saurait en aucun cas nommer Dieu le Pre, sans quoi les juifs ne rejetteraient pas le Fils. En effet, Notre-Seigneur leur a dit : Si Dieu tait votre Pre, vous maimeriez, car cest de Dieu que je suis sorti et que je viens () Vous avez pour pre le Diable, et vous voulez accomplir les dsirs de votre pre () Celui qui est de Dieu coute les paroles de Dieu. Vous ncoutez pas, parce que vous ntes pas de Dieu. (Jean 8, 42-47) Fait des plus tonnants, durant son long discours prononc dans cette synagogue de Buenos Aires, celui qui ntait alors que Monseigneur Jorge Bergoglio, Archevque de Buenos Aires et Cardinal Primat de lArgentine, ne daigna pas prononcer une seule fois le Saint Nom de Jsus

    III. Franois et la lacit de lEtat. Il convient davoir prsent lesprit que le principe de lacit est la pierre dangle de la pense illuministe, celle par laquelle Dieu est banni de la sphre publique, lEtat ne tenant plus compte de la loi divine ni du magistre ecclsial dans lexercice de ses fonctions, agissant dsormais de faon totalitaire car refusant de reconnatre toute instance morale au-dessus de lui-mme susceptible de lclairer intellectuellement et de lorienter moralement dans son action : loi divine, loi naturelle, loi ecclsiastique. LEtat moderne entend alors devenir absolument indpendant de toute transcendance dans son action, la seule source de lgitimit reconnue par lui tant la volont gnrale et, par consquent, la loi positive que les hommes se donnent eux-mmes. La sparation de lEglise et de lEtat est laboutissement logique de ce principe, selon lequel lEtat, cest--dire, la socit politiquement organise, na pas rendre Dieu le culte public qui lui est d, ni respecter la loi divine dans sa lgislation ni se soumettre aux enseignements de lEglise en matire de foi et de murs. Il va sans dire que cela na rien voir avec la lgitime autonomie dont la socit civile jouit lendroit du pouvoir religieux dans sa propre sphre daction, savoir, celle de la recherche du bien commun temporel, sachant que celui-ci est essentiellement ordonn celle du bien

    Reconquista12 N 1 Oct 2013

  • commun surnaturel, savoir, le salut des mes : cest la doctrine catholique traditionnelle de la distinction des pouvoirs spirituel et temporel et de la subordination indirecte de ce dernier au premier. La lacit soppose cet ordre naturel des choses et constitue une machine de guerre en vue de la dchristianisation des institutions, des lois et de la socit dans son ensemble. Le grand artisan de la prtendue neutralit religieuse de lEtat, lidologue de la non-confessionnalit du pouvoir politique est la franc-maonnerie, ennemi jur de la civilisation chrtienne. Mais ladite neutralit nest quun leurre, car le pouvoir temporel ne saurait en aucun cas se passer dune instance morale o il puise les principes dordre moral qui rgissent son activit. La Rpublique Laque nest neutre en matire spirituelle et morale quen apparence, puisquelle reoit ses principes de la Contre-Eglise, savoir, de la Franc-maonnerie : La lacit est la pierre prcieuse de la Libert. La Pierre nous appartient nous, maons. Nous la recevons brute, nous la taillons au fil du temps, elle nous est chre parce quelle nous servira btir le Temple idal, le futur heureux de lHomme dont nous voulons quil soit le seul matre. (La lacit : 1905-2005, Edimaf, 2005, p.117, livre collectif publi par le Grand Orient de France loccasion du centenaire de la loi de sparation de 1905.) Cette prcision ayant t faite, voyons la position de Franois lgard de cette question. Dans un discours tenu au Brsil le 27 juillet dernier, durant les dernires JMJ clbrs Rio de Janeiro, le nouveau Pape a fait rien moins que lloge de la lacit et du pluralisme religieux, allant jusqu qualifier les grandes traditions religieuses, qui exercent un rle fcond de levain de la vie sociale et danimation de la dmocratie (!!!) Le nombre derreurs philosophiques et thologiques contenus dans ces quelques mots est tellement grand et leur gravit dune telle envergure, quil faudrait de trs longs dveloppements pour en faire le point. Mais nayant pas prsent le temps de le faire (et peut-tre vous non plus de le lire !), pour tous ceux qui souhaiteraient approfondir la doctrine catholique en la matire, vous trouverez ci-dessous les liens renvoyant aux documents pontificaux suivants : Mirari vos (Grgoire XVI, 1832), Quanta cura, avec le Syllabus (Pie IX, 1864) ; Immortale Dei et Libertas (Lon XIII, 1885 et 1888) ; Vehementer nos et Notre charge apostolique (Saint Pie X, 1906 et 1910) ; Ubi arcano et Quas primas (Pie XI, 1922 et 1925) ; Ci riesce (Pie XII, 1953) Voici, en guise dexemple, un passage de lencyclique Quas primas, par laquelle Pie XI instituait le solennit du Christ-Roi : Les Etats, leur tour, apprendront par la clbration annuelle de cette fte que les gouvernants et les magistrats ont lobligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et dobir ses lois. Les chefs de la socit civile se rappelleront, de leur ct, le dernier jugement, o le Christ accusera ceux qui lont expuls de la vie publique, mais aussi ceux qui lont ddaigneusement mis de ct ou ignor, et punira de pareils outrages par les chtiments les plus terribles, car sa dignit royale exige que lEtat tout entier se rgle sur les commandements de Dieu et les principes chrtiens dans ltablissement des lois, dans ladministration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse. Pour ceux qui nauraient pas le temps de lire tous ces documents, la lecture de ceux qui sont souligns devrait suffire saisir lessentiel. La lecture de ces textes du magistre permet de comprendre que lEtat lac , prtendument neutre en matire religieuse, non-confessionnel , incomptent en matire religieuse , et autres sophismes semblables, est uneaberration philosophique, morale et juridique moderne, une monstruosit politique, un pur mensonge idologique qui bafoue la loi divine et lordre naturel. La distinction (et non pas la sparation) des pouvoirs temporel et spirituel est une chose, la prtendue autonomie du temporel vis--vis de Dieu, de son Eglise, de la loi divine et de la loi naturelle en est une autre : cela sappelle lapostasie des Nations. Rejet de Dieu, de la Rvlation, du Magistre de lEglise et enfin, des principes les plus lmentaires de loi naturelle. Cette apostasie est le fruit mr des Lumires , de la Franc-maonnerie, de la Rvolution dite Franaise et de toutes les sectes infernales qui en sont issues (libralisme, socialisme, communisme, anarchisme, etc.) Ce sont l les ennemis impitoyables de Dieu et de son Eglise, qui ont atteint leur objectif diabolique de dtruire de fond en comble la socit chrtienne et driger sa place la cit de lhomme sans Dieu, crature dsormais enivre par lautonomie fallacieuse et insense dont elle serait cense jouir lgard de son Crateur : cest en cela que rside lessence de ce quil est convenu dappeler la modernit , en dpit de ses visages varis et multiformes, laquelle ne peut aboutir, terme, qu lavnement du royaume de lAntchrist, figure eschatologique de lhomme impie qui rejette tout ce qui est au-dessus de lui-mme et de sa propre volont souveraine, savoir la Rvlation, lenseignement de lEglise, la loi divine et enfin, en toute logique, et pour sa plus grande honte, la loi naturelle elle-mme. Pensons, par exemple, ces vrais dlires, ces aberrations proprement inimaginables que sont le mariage homosexuel, ladoption homo-parentale , le droit lavortement, la soi-disant industrie pornographique, lcole-sans-Dieu mais avec lintervention du Planning-Familial et lenseignement officiel de la thorie du genre, le droit au blasphme, et jen passePersonnification effroyable de la crature qui prtend faire de sa libert, dsormais considre comme absolue, la seule et unique source de la loi et de la morale, crature imbue delle-mme et aveugle par son arrogance drisoire qui entend en dfinitive prendre la place de Dieu. Quand je dis que cest dans la prtention insense de la crature de se passer de son Crateur que rside le trait essentiel de la modernit, je ne veux bien entendu pas dire que tous les hommes qui au long de lhistoire ont contribu dvelopper et incarner les principes recteurs de la modernit sont tous des

    De Rome... 13

  • ennemis conscients et dclars de Dieu, mais il se trouve que cest l laboutissement logique de ce qui est la racine du mal moderne, savoir, une attitude de repli de lindividu sur sa propre subjectivit, double dun refus de reconnatre un ordre objectif qui le dpasserait et auquel il devrait se soumettre, quil sagisse de la connaissance des universaux, de lenseignement de lEglise, de lordre surnaturel de la grce, de la Rvlation divine, de la primaut du bien commun sur le bien individuel, etc. Ce sont l les multiples facettes de ltat desprit moderne : nominalisme, volontarisme, subjectivisme, individualisme, rationalisme, naturalisme, libralisme, relativisme, utopisme, fminisme, homosexualisme, etc., dont la racine est toujours la mme : le sujet autonome voulant smanciper de lordre objectif des choses, et dont la consquence inluctable est le projet insens de chercher btir une civilisation nouvelle qui, ayant exclu Dieu de la vie de la Cit, veut tout fonder sur le libre arbitre souverain de lhomme, devenu la source de toute lgitimit. Le principe de la lacit de lEtat en est la plus parfaite incarnation et sa figure emblmatique. Le jour o vous mangerez (le fruit dfendu) vos yeux souvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal (Gn. 3, 5), suggrait le Serpent Eve, laquelle, faisant preuve dune ouverture desprit remarquable et dun sincre respect envers le lgitime pluralisme religieux, trouva le dialogue avec son respectable interlocuteur fort enrichissant. Vous connaissez la fin de lhistoire : Eve et Adam finirent par en manger, se retrouvrent nus, furent punis par Dieu et chasss du Paradis. Les vieilles nations europennes qui conformaient la Chrtient en mangrent galement, les mets sappelant cette fois-ci Droits de lHomme, Dmocratie et Lacit. Elles se retrouvent nues prsent. Quant au chtiment, inluctable, il finira par arriver, tt ou tard : Je vis monter de la mer une bte qui avait dix cornes et sept ttes, et sur ses cornes dix diadmes, et sur ses ttes des noms de blasphme () Il lui fut donn de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donn pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. (Ap. 13, 1 et 7) Mais lAntchrist, lhomme impie, le fils de perdition (2, Thes. 2, 3) sera prcd par un faux prophte, singerie diabolique du rle de prcurseur tenu jadis par Saint Jean-Baptiste disposant les esprits larrive imminente du Messie : Puis je vis monter de la terre une autre bte. Elle avait deux cornes, semblables celles dun agneau, mais elle parlait comme un dragon. (Ap. 13, 11) Les deux btes, celle de la mer et celle de la terre, lAntchrist et le Faux Prophte, sont indissociables, tout comme le sont le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel dans la socit humaine. En rgime de Chrtient, les deux pouvoirs coopraient en vue de faire respecter la loi divine dans la socit. Mais dans le cas qui nous occupe, les deux pouvoirs ont chang de signe et sont au service de Satan, la deuxime bte -le pouvoir religieux prvaricateur- frayant la voie de la premire et induisant les hommes se soumettre elle : Elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la premire bte. (Ap., 13,12) La premire bte reprsente, en premier lieu, le pouvoir temporel apostat, ennemi de Dieu, mais qui sera un jour dtenu par une personne concrte, lAntchrist. La deuxime bte, de son ct, reprsente le pouvoir religieux dvoy, la tte duquel se trouvera un jour aussi une personne concrte, le Faux Prophte ou Antchrist religieux. Les temps o lon verra ces prophties saccomplir, sont-ils proches ? Il est difficile davoir des certitudes dordre concret dans ce domaine et de donner une rponse catgorique ; en revanche, on peut affirmer sans hsitation possible que lorsque le nouveau Pape fait lloge de la lacit de lEtat, linstar de ses prdcesseurs rcents dans le Pontificat et du magistre post-conciliaire, la ncessit de porter un regard attentif sur les prophties apocalyptiques de Saint Jean que nous venons dvoquer devient de plus en plus manifeste.

    suivre dans le numro de Novembre...

    Si vous le dsirez, nous vous enverrons la totalit de cette tude au format pdf ou Word, sur simple demande de votre part l'adresse suivante: [email protected] ailleurs, les rfrences de ce document tant considrables, elles ne sont disponibles que sur notre blog Reconquista et sur le fichier pdf.

    Enfin nous vous rappelons que nous recherchons quelques collaborateurs pour notre blog et notre bulletin.D'avance soyez remercis de votre gnrosit pour notre combat.

    Viva Cristo Rey!

    14 Reconquista N 1 Oct 2013

  • Et la lumire luit dans les tnbres et les tnbres ne l'ont point reue (St Jean I,5).

    Quand le Divin Sauveur tait entour par la meute de loups des pharisiens, comme ils essayaient de le coincer dans son discours, Notre-Seigneur leur rpondit: Si je vous dis la vrit, pourquoi ne me croyez-vous pas ? ... Je vous l'ai dit et vous ne me croyez pas : les uvres que je fais au nom de mon Pre rendent tmoignage de moi, mais vous ne croyez point, parce que vous n'tes pas de mes brebis (St Jean X,25). . Saint Paul appelle Notre-Seigneur Gloriae Splendor : le rayonnement de la gloire du Pre (Hbreux I,3) en qui il n'y a aucun changement, ni ombre de changement , ni confusion. Le Saint-Esprit relgue l'tat de confusion aux ennemis de Dieu qui aiment et pratiquent le mensonge comme une punition pour avoir refus obstinment la lumire de la vrit (Apoc. XXII,15) .

    Ambigu dsigne quelque chose qui peut tre interprt de deux faons. Lorsque ce langage est utilis dans le domaine de la foi, cela provoque une immense confusion ! Saint-Pie X dans son encyclique " Pascendi " expose la tactique du clerg moderniste qui a recours un langage ambigu afin de prsenter ses pernicieuses nouveauts. Il condamne cette ruse dlibre destine brouiller le sens d'une doctrine, ou pire, conduire la perte de la foi !

    De telles tactiques dviantes ont triomph dans tous les documents du Concile Vatican II, comme Mgr Lefebvre en a lui-mme t tmoin et Michael Davies le dit en les traitant de bombes retardement liturgiques. Mgr Lefebvre fait rfrence ceci au cours du Concile libral lorsque le moderniste Schillebeeckx lui-mme a crit : Nous savons trs bien ce que nous faisons en plaant des PHRASES EQUIVOQUES dans les schmas du Concile. Nous procderons partir de l APRES le Concile [ Les majuscules sont de moi ]. Rcemment, un archevque moderniste, le cardinal Kasper, a tmoign de cet usage dlibr du double discours dans les documents du Concile. Il a dit: Dans de nombreux endroits, les [ Pres conciliaires ] ont d trouver des FORMULES DE COMPROMIS, o, souvent, les positions de la majorit sont situes immdiatement ct de celles de la minorit, qui doivent les limiter. Ainsi, les textes conciliaires eux-mmes ont un norme potentiel de conflit, car ils ouvrent la porte une rception slective DANS LES DEUX SENS [j'insiste par ces majuscules] .

    Le langage ambigu est l'ambiance propice aux hrsies et au modernisme ( la synthse de toutes les hrsies - Saint-Pie X ) pour prendre racine et s'panouir. C'est pourquoi l'Eglise catholique dans sa tradition dfend vigoureusement la scolastique, la philosophie et la thologie de saint Thomas d'Aquin , et la langue immuable du latin. Pour le clerg, fidle la tradition, la clart de la doctrine est cruciale dans ce combat pour la foi et rien ne peut tre plus rpugnant et odieux l'esprit catholique que l'utilisation d'un langage ambigu. Il n'a pas sa place dans les crits, les documents ou les sermons de tout catholique, en particulier des prtres, des vques , .... et des papes !

    Saint Athanase a vu l'ensemble de la foi catholique dpendre d'une dipthongue grecque ! Tout l'avenir de la survie de la foi catholique tenu deux lettres ! Le mot Homoousion signifiait : Le Christ est de mme nature que le Pre ( c'est dire : consubstantiel ), et l' hrtique : Homoiousion du prtre Arius pouvait tre interprt de deux faons diffrentes , catholique ou hrtique. Soit le Christ est de MEME substance, ou de substance SEMBLABLE A CELLE du Pre. Combien de martyrs sont morts pour dfendre la vrit de la doctrine catholique claire de homoousion ! Les mots, comme le verre qui dtient le vin, dtiennent le sens des choses. Si le verre est bris ou fissur, le vin est perdu. De mme, l'utilisation abusive des mots peut briser ou modifier le sens des mots .

    Venons-en aux faits de la crise actuelle dans la Tradition. Au moment du Concile Vatican II, les libraux ont d inventer des chappatoires dans les documents pour rendre possible leur dsir que l'Eglise se compromette et soit accepte par le monde . N'est-il pas moins vrai que les esprits libraux dans la tradition voulaient compromettre la clart du langage afin de devenir plus acceptables par l'glise conciliaire ? Cela est devenue officiel en Juillet 2012 avec une toute nouvelle orientation de normalisation avec la Rome moderniste. Ignorant les avertissements et la direction du fondateur (qui a une grce d'tat spciale en tant fondateur !) , les chefs de la Fraternit Saint-Pie X ont d redfinir la conversion de Rome , faire une fausse sparation entre les principes de prudence et les principes de la foi dans l'application des questions de normalisation canonique avec la Rome moderniste, et

    Le langage ambigu, sables mouvants du diable...Abb David Hewko, fsspx-mc *

    La Rsistance 15

  • utiliser un langage ambigu pour atteindre leurs objectifs . Pour dmontrer cela, essayez de comprendre ce que certains des textes et des interviews cits ci-dessous signifient vraiment :

    1 . Beaucoup de choses que nous aurions condamnes comme issues du Concile, en fait ne sont pas issues de lui mais de la commune interprtation qu'on en a fait.... Le Concile prsente une libert religieuse qui est en fait trs, trs limite. Trs limite. Dans nos pourparlers avec Rome, ils ont clairement dit que signifier qu'il y aurait un droit l'erreur ou un droit choisir sa religion, c'est faux . (CNS interview du Suprieur gnral de mai 2012).

    2 . Au sujet du Concile, lorsquon ma pos la question : Est-ce que Vatican II appartient la Tradition ? , jai rpondu : Jaimerais esprer quil en soit ainsi . ( propos du Suprieur Gnral, dans DICI du 6-8-12 )

    3 . La tradition est la transmission vivante de la rvlation usque ad nos et l'Eglise dans sa doctrine, dans sa vie et dans son culte perptue et transmet toutes les gnrations ce qu'elle est et tout ce qu'elle croit. La tradition PROGRESSE dans l'Eglise avec l'assistance du Saint-Esprit, non comme une nouveaut contraire, mais grce une meilleure comprhension du depositum fidei. (Prambule doctrinal, III, 3). [ majuscules idem]

    4. Lentire Tradition de la foi catholique doit tre le critre et le guide de la comprhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel son tour claire cest--dire approfondit et explicite ultrieurement certains aspects de la vie et de la doctrine de lEglise, implicitement prsents en elle ou non encore formuls CONCEPTUELLEMENT. (Prambule doctrinal, III, 4). [ majuscules idem]

    5. Nous dclarons reconnatre la validit du Sacrifice de la Messe et les Sacrements ... LGITIMEMENT promulgus par les papes Paul VI et Jean-Paul II (Prambule doctrinal, III, 7). [ majuscules idem] .

    6. A propos de la rponse que j'ai envoye (...) Rome. (...) D'aprs ce que je peux savoir de sources prives, j'ai l'impression que cela convient. Chez nous je pense qu'il faudra l'expliquer comme il faut, parce qu'il y a (dans ce document) des expressions ou des dclarations qui sont tellement sur la ligne de crte que si vous tes mal tourns ou selon que vous mettez des lunettes noires ou roses, VOUS LES VOYEZ COMME CECI OU COMME CELA, donc, il faudra qu'on vous explique bien que cette lettre ne change absolument rien notre position..., mais que si on veut la lire de travers, on arrivera la comprendre de travers. (Suprieur gnral de la FSSPX, Brignoles, mai 2012 - Nouvelles de Chrtient n135).

    7 . Quil soit not au passage que NOUS NAVONS PAS CHERCHE un accord pratique. Cela est faux. Nous navons pas refus a priori, comme vous le demandez, de considrer loffre du pape. Pour le bien commun de la Fraternit, nous prfrerions de loin la solution actuelle de statu quo intermdiaire, mais manifestement, Rome ne le tolre plus ( Lettre du Suprieur gnral et de ses deux adjoints, date du 14 Avril 2012).NB : Le Prambule doctrinal pour un accord pratique a t envoy le lendemain!

    Comment est-il possible que des personnes formes rfuter le Modernisme et dnoncer la tactique des modernistes puissent ventuellement recourir l'utilisation de ces mmes moyens pour atteindre leur nouvel objectif; d'tre reconnus tels que nous sommes et d'obtenir que justice soit faite de peines injustes? Qu'est-il arriv la primaut de la foi ? Qu'est-il arriv au pas d'accord avant que Rome ne se convertisse la tradition ? Qu'est-il arriv la preuve de Mgr Lefebvre pour savoir si le moment tait venu de la conversion de Rome, savoir la profession de tous les enseignements et des condamnations papales du Concile de Trente Humani Generis de Pie XII? Quelques miettes de reconnaissance certains aspects de la tradition sont loin d'tre des preuves de la conversion de Rome ! Summorum Pontificum et la soi-disant leve d'excommunications qui n'ont jamais exist, ne sont que des tactiques et des manuvres - c'est ainsi que Mgr Lefebvre lui-mme nommait d'autres supposs changements de la part du Saint-Sige - et ne sont rien d'autre que des tentatives pour prcipiter la FSSPX dans l'glise conciliaire. Encore et toujours, la preuve s'en trouve dans les consquences qu'on observe chez toutes les communauts catholiques traditionnelles qui ont fait des accords avec Rome. La preuve en est l'inbranlable adhsion des autorits romaines Vatican II !

    Les hommes de la Tradition ont-ils oubli les paroles divines de l' unique Sauveur ; Prends ta croix et suis-moi ? Les dfenseurs du dpt de la foi se sont-ils lasss de cette longue bataille ?

    "Quand ceux qui sont choisis pour dfendre la Foi ne veulent plus porter cette croix , et choisissent

    Reconquista16

  • d'changer la rsistance et le sacrifice de soi pour le compromis et la reconnaissance au nom d'une unit utopique, alors, qu'advient-il de la vrit ? Qu'advient-il de la seule vraie foi ? Qu'advient-il des mes?

    Le Prambule doctrinal du 15 Avril 2012, OFFICIELLEMENT sign et soumis Rome par les suprieurs de la Fraternit, est un tmoignage de la volont de mener la lutte pour la foi travers des expressions explicites de l'ambigut. Cette ambigut (similaire celle que pratiquent des francs-maons, marranes et infiltrs de l'ennemi ) justifie la Rsistance ! Les faits parlent d'eux-mmes : depuis la dclaration du chapitre gnral et ses 6 conditions, la lettre de rponse aux 3 vques (14 Avril 2012) , et le fameux Prambule doctrinal, il y a eu un affaiblissement de la doctrine, une perte des mes et de la confusion. La crise devient plus svre . Une clarification devient indispensable! " (Dom Daniel Joaquim Maria de Santana, FBVM ) .

    " Affirmer la vrit ! " disait Monseigneur aux jeunes prtres . Pourquoi ? Parce que, comme Mgr Williamson a l'habitude de le dire: La vrit tient debout toute seule. Saint-Jean l'appelle la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi ! (1 Jn V: . 4) Il ne nous appartient pas de la modifier ou de la moderniser, car elle ne provient pas de nous, mais elle est le dpt sacr qui doit tre transmis de gnration en gnration ( tradere signifie lguer , en latin, d'o le mot tradition est driv). N'est-ce pas la gloire de la Tradition catholique, qui, comme son fondateur sacr Lui-mme, est toujours la mme, victoire sur les dmons et les hommes, sur les hrsies, et toujours belle ? Jsus Christ, hier et aujourd'hui , et le mme pour toujours! (Hbreux XIII, 8)

    C'est sur le champ de bataille de la doctrine que les batailles sont gagnes ou perdues , et c'est ce qui dcide de l'avenir , a dclar le grand cardinal Pie de Poitiers. Si la Fraternit reprend son ancienne dfense claire de la doctrine catholique, qui, son tour, exige le rejet et la rpudiation publique de la langue de compromis utilise dans certains documents rcents et interviews , alors Dieu pourra laisser la veilleuse allume. Sinon, on poursuivra la voie du compromis vers les mchoires ouvertes du modernisme conciliaire et de sa reconnaissance officielle au prix de la vrit sans ambigut et au prix d'mes innombrables ! Que faire alors ? ... Notre Seigneur a dit ceci : Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront ! " ( Saint- Luc XIX: 40. ) La foi sera conserve, mme si nous serons rduits une poigne !

    Laissons au grand Mgr Lefebvre le mot de la fin au sujet des libraux et de leur amour des mots ambigus - des sables mouvants du diable !...

    Les libraux catholiques nont cess de rpondre quils ont une volont dorthodoxie gale celle des plus intransigeants. La conciliation quils ont cherche nest pas thorique mais pratique. ils en reviennent toujours cela. Ils nous disent : vous voyez, nous sommes des pasteurs. Nous, nous sommes dans la ralit, nous sommes des gens concrets, nous sommes des gens pratiques ! Quest-ce que la pratique ? La pratique, cest lapplication des principes par la vertu de prudence, ce nest pas autre chose. Quest-ce que la pratique sil ny a plus les principes ? oui oui oui, nous sommes daccord, nous avons le mme Credo que vous, etc. Oui, mais quand nous sommes dans le monde alors l, il faut se mettre au niveau des autres, se mettre avec les autres, sans quoi vous ne les convertirez jamais. Erreur complte ! Les papes ont senti ce danger de ces catholiques qui sont presque insaisissables parce quils affirment lorsquon veut les saisir : Non, non, je suis daccord. Mais aprs, ils font des pactes avec les ennemis de lEglise Ce sont des tratres plus funestes que des ennemis dclars ils divisent les esprits, dchirent lunit, affaiblissent les forces quil faudrait runir toutes ensemble contre lennemi On vous le dira, cest vous qui divisez, mais on ne peut pas diviser quand on sattache la vrit ceux qui divisent sont ceux qui essayent de diminuer la vrit pour sentendre avec tout le monde Ceux qui sont dans lerreur doivent se convertir la vrit et non pas essayer de trouver un terrain dentente entre la vrit et lerreur

    ( Mgr Lefebvre, confrence spirituelle, Ecne, janvier 1974).

    * Traduction effectue pour le blog Reconquista.

    La Rsistance 17

  • / II. Il faudrait faire les distinctions absolument ncessaires sur le magistre. Nous acceptons tout le magistre de lglise jusqu Vatican II. Mais depuis, il y a un nouveau magistre, pour une bonne part oppos au magistre antrieur. Nous ne pouvons donc pas dclarer accepter ce nouveau magistre comme magistre de lglise. Ou bien nous sommes avec ses prdcesseurs qui ont proclam la vrit de toujours, qui sont en concordance avec lglise depuis les aptres jusquau Pape Pie XII. Ou bien nous sommes avec le Concile et alors nous sommes contre les prdcesseurs des papes actuels. Il faut choisir, il y a un choix faire. Il est vident que la Tradition se trouve avec les 250 papes qui ont prcd le pape Jean XXIII et le concile Vatican II. Cest clair. Ou alors lglise sest toujours trompe. Voil la situation dans laquelle nous nous trouvons. Il faut tre ferme, clair, dcid et ne pas hsiter. (Mgr Lefebvre, 14 mai 1989, in Vue de haut n. 13 p. 70). Cette distinction dautant plus importante que Benot XVI a dclar son intention : Les problmes traiter maintenant sont essentiellement de nature doctrinale, en particulier ceux concernant lacceptation du concile Vatican Il et le magistre post-conciliaire des papes On ne peut pas geler lautorit du magistre de lEglise en 1962 et cela doit tre trs clair pour la Fraternit. (10 mars 2009, in DC 2421, p. 319-320). Dautre part la profession de foi de 1989 a toujours t refuse par notre Fondateur parce quelle impose ladhsion Vatican II. / III, 1. Nous ne pouvons pas accepter la doctrine de LG III. Mme compris la lumire de la Nota prvia, le n. 22 de LG garde toute son ambigut car il laisse encore entendre quil y a dans lglise un double sujet du primat et ouvre ainsi la porte la ngation de lenseignement de Vatican I (DS 3054). Mgr Lefebvre a insist sur cette erreur loccasion de la publication du nouveau code de 1983 (14 mai 1989, Vue de haut n. 13 p. 69-70). Ce III, 1 nvite pas une grave ambigut du fait quil dclare accepter la fois lenseignement de Vatican I sur le primat du pape et celui de Vatican II sur la collgialit, alors quil est au moins srieusement contestable que ce soit possible. Et le saint sige ne manquerait dy voir la possibilit et mme le devoir dinterprter Vatican I en fonction de Vatican II. Mgr Lefebvre naurait jamais sign les affirmations contenues dans ce n. Dans le protocole de 1988 on ne trouve aucune allusion au ch. III de LG. / III, 2 et 3. La tradition peut sentendre en trois sens (le sujet, lacte et lobjet) et les modernes jouent sur lambigut de cette pluralit de sens. Seule la Tradition au sens du sujet et de lacte peut tre dite vivante, non la Tradition au sens de lobjet. Celle-ci est immuable dans sa signification. Il eut mieux valu reprendre les expressions de nos discussions doctrinales et ne parler que de Tradition constante. Le serment anti-moderniste (DS 3548-3549) rejette clairement la fausse notion de la nouvelle Tradition vivante en voquant la vrit absolue et immuable de la Tradition divine. Ces clarifications sont dautant plus indispensables que Benot XVI dveloppe une ide fausse de la Tradition au sens volutionniste. Dautre part dire que lglise perptue et transmet tout ce quelle est et tout ce quelle croit nest pas sans ambigut. Dune part parce que pour Benot XVI et Vatican II, le sujet fondamental qui transmet la Tradition cest lglise au sens de Peuple de Dieu tout entier, sujet vivant qui chemine travers lhistoire ; dautre part parce que le magistre de lglise ne transmet pas ce que lglise est et croit , il transmet conserve et dfend le dpt objectif de la foi, reu du Christ et des aptres, lensemble des vrits rvles par Dieu, gardant toujours le mme sens. Pour Benot XVI, lglise Peuple de Dieu transmet sa croyance et il faut entendre par l une exprience au sens immanentiste. Il vaudrait mieux dire que le magistre de lglise enseigne avec autorit au nom de Dieu la signification dfinitive et immuable de la vrit rvle, en recourant des expressions normatives qui sont les dogmes.

    Critique de la dclaration doctrinale prsente par Mgr Fellay le 15 avril 2012

    la Congrgation pour la Doctrine de la Foi pour servir de base doctrinale un ventuel accord pratique

    Abb Benoit de Jorna, fsspxDirecteur du sminaire d'Ecne

    Ce document est le support de l'intervention de M. l'abb B. de Jorna au Chapitre Gnral de juillet 2012. Il a t distribu tous les capitulants au dbut du Chapitre. Voir le commentaire de la Sapinire, la suite de la critique.

    Reconquista18 N1 Oct 2013

  • / III, 4 et 5. Nous [Mgr Fellay] ne pouvons pas dire sans plus de prcision que Vatican II claire, approfondit et explicite certains aspects de la vie et de la doctrine de lglise. Car dans lesprit de Benot XVI, Vatican II a voulu redfinir la relation entre la foi de lglise et certains lments essentiels de la pense moderne. Cela a conduit contredire ou remettre gravement en cause lenseignement constant de la Tradition catholique sur plusieurs points essentiels. La libert religieuse est en contradiction avec la Tradition. Lcumnisme et la collgialit sont aussi en rupture avec la Tradition. Rappelons ce que disait Mgr Lefebvre en 1978 : Nous professons la foi catholique intgralement et totalementNous rejetons et anathmatisons de mme tout ce qui a t rejet et anathmatis par lgliseCest dans la mesure o les textes du concile Vatican II et les rformes post conciliaires sopposent la doctrine expose par ces papes davant Vatican II, et laissent libre cours aux erreurs quils ont condamnes que nous nous sentons en conscience obligs de faire de graves rserves sur ces textes et sur ces rformes. (in Itinraires n. 233, mai 19 p. 108-109). Il faut redire ce que notre fondateur a toujours rpt : dire que lon voit, que lon juge les documents du concile la lumire de la Tradition cela signifie videmment que lon rejette ceux qui sont contraires la tradition, que lon interprte selon la Tradition ceux qui sont ambigus et que lon accepte ceux qui sont conformes la Tradition. (in Vue de haut n. 13, p. 57). Prcisions dautant plus ncessaires que les autorits romaines jouent sur le mot tradition. Dans la pense du Saint Pre et dans la pense du cardinal Ratzinger, si jai bien compris, il faudrait arriver intgrer les dcrets du Concile dans la Tradition, sarranger pour les y faire rentrer tout prix. Cest une entreprise impossible. (in Vue de haut, n. 13, p. 57). Nous ne pouvons pas laisser supposer quil serait possible et ncessaire de concilier Vatican II et la Tradition ; nous perdrions la libert de dnoncer les erreurs et serions mis dans la cage dore des espaces de libert thologique dont parle Mgr Ocariz. / III, 7. On ne peut se contenter daffirmer que le NOM est valide. La nouvelle messe est mauvaise en soi. Elle reprsente une occasion de pch dinfidlit. Cest pourquoi elle ne peut pas constituer matire obligation pour sanctifier le dimanche. A lheure o Rome reconnat les deux rites il est ncessaire de rappeler : au sujet de la nouvelle messe, dtruisons immdiatement cette ide absurde : si la nouvelle messe est valide, on peut y participer. Lglise a toujours dfendu dassister aux messes des schismatiques et des hrtiques, mme si elles sont valides. Il est vident quon ne peut participer des messes sacrilges, ni des messes qui mettent notre foi en danger. (in Troadec, Clovis 2005 p. 391) / III, 8. Nous avons toujours refus le nouveau code de 1983. Il est imbu dcumnisme et personnalisme, il pche gravement contre la finalit mme de la loi (Mgr Lefebvre, Ordonnances de la FSSPX p. 4). De plus ce nouveau code vhicule lesprit de la nouvelle ecclsiologie, dmocratique et collgialiste.

    Conclusion. Cette dclaration est donc profondment ambigu et pche par omission contre la dnonciation claire et nette des principales erreurs qui svissent encore lintrieur de lglise et dtruisent la foi des fidles. Cette dclaration, telle quelle se prsente laisse supposer que nous accepterions le prsuppos de lhermneutique de la continuit . Un tel document, principe dun accord, rendrait celui-ci ds son dpart quivoque et favoriserait toutes les drives subsquentes.

    Le document que vous allez lire a t distribu tous les membres du Chapitre en juillet 2012.Son expos na provoqu aucune objection daucun membre.M. labb de Jorna y prouve que la Dclaration de Mgr Fellay ntait rien dautre que lhermneutique de la continuit de Benot XVI.De plus ce document manifeste deux choses : La pourriture intellectuelle de Mgr Fellay, pour reprendre une expression de M. labb de La Rocque, en mme temps que sa malhonntet comme nous la rvl M. labb Faure tmoin des faits :Aprs lexpos de M. labb de Jorna, M. labb Pagliarani sest lev (probablement de concert avec la Maison Gnrale) et a rompu le silence en faveur de Mgr Fellay par ces termes : Chers confrres ! Nous nallons quand mme pas infliger une gifle notre suprieur en exigeant de lui une rtractation ; cela se fera implicitement par la Dclaration finale du Chapitre. Puis on passa un autre sujet Laffaire tait close.On venait de manuvrer le Chapitre. La Maison Gnrale venait de tromper les capitulants en leur laissant croire que la Dclaration tait retire avec une dsapprobation implicite de son auteur. Mgr Tissier fut tromp comme les autres.Dans une lettre du 29 mars 2013, il raconte quil a t conclu tacitement quil ny avait pas lieu dinsister sur ce sujet, vu quil tait vident que le Suprieur gnral regrettait son faux pas et tait rsolu ne pas le refaire. (B.O. n 251, Annexe la lettre Circulaire n 2013-04)