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Recherche clinique Reconstruction en allogreffes art erielles cryopr eserv ees dans les infections de pontages p eriph eriques Yves Castier, 1 Nikos Paraskevas, 1 Jean-Michel Maury, 1 Alexandre Karsenti, 1 Olivier Cerceau, 1 Anne Fiailaire Legendre, 2 Alain Duprey, 1 Pierre Cerceau, 1 Fady Francis, 1 Guy Leseche, 1 Paris et Cr eteil, France L’infection de pontage p eriph erique est une complication redoutable associ ee a un taux elev e de morbi-mortalit e. Le but de cette etude a et e d’ evaluer de fac ¸on prospective les performances des allogreffes art erielles cryopr eserv ees (AAC) dans la prise en charge de cette complication. Entre Avril 1996 et Juin 2008 nous avons recueilli prospectivement les donn ees des patients qui pr esentaient des infections majeures de pontages p eriph eriques et qui ont b en efici e d’une reconstruction par AAC associ ee a l’excision du pontage infect e. Les AAC ont et e pr elev ees chez des donneurs multi-organes et congel ees a e 80 C. La dur ee moyenne de conservation des AAC a et e de 115 jours (±132). Durant les douze ann ees de l’ etude, 36 patients (31 hommes, 5 femmes, ^ age moyen ¼ 68 ans) ont b en efici e d’une reconstruction par AAC pour infections majeures de pontages p eriph eriques. Dix huit patients (50%) avaient un syndrome septique, 5 patients (14%) avaient une isch emie aigue au moment de la reconstruction et 12 patients (33%) avaient eu une rupture anastomotique. La reconstruction avec l’AAC a et e r ealis ee en urgence chez 7 patients (19%). Il n’y a pas eu de d ec es p eriop eratoire, ni d’amputation pr ecoce. Le suivi des patients a et e complet, en moyenne de 42 mois (3e116). Il n’y a pas eu d’infection persistante, ni de r ecidive d’infection. Dix patients ont b en efici e de r evision, d’excision ou de remplacement de l’AAC au cours du suivi. Quinze patients sont d ec ed es au cours du suivi de cause sans rapport avec l’infection initiale. Le taux cumul e de conservation de membre a et e de 87% a 3 ans. Les taux cumul es de perm eabilit e primaire et secondaire ont et e respectivement de 57% et de 78% a 3 ans. La reconstruction avec des AAC associ ee a l’excision du pontage infect e est un traitement efficace des infections majeures des pontages p eriph eriques. Nos r esultats nous encouragent a poursuivre les reconstructions avec des AAC dans cette indication. INTRODUCTION Les infections majeures des pontages p eriph eriques sont des complications rares mais graves de la chirur- gie vasculaire. Ces infections sont associ ees a un taux significatif de mortalit e et d’amputation de mem- bres. 1-3 Les buts de leur prise en charge th erapeu- tique sont clairs, il s’agit d’ eradiquer l’infection et d’assurer la revascularisation du membre inf erieur. Pour eradiquer l’infection, l’excision compl ete du mat eriel infect e est indispensable en cas de syn- drome septique, de complications anastomotiques, d’occlusion du pontage, d’infection de l’ensemble du pontage ou de certaines infections a bacille DOI of original article: 10.1016/j.avsg.2010.01.017. Pr esent ee a la XXIV eme r eunion annuelle de la Soci et e de Chirurgie Vasculaire de Langue Franc ¸aise, La Rochelle, France, Juin 2009. 1 Service de Chirurgie Vasculaire et Thoracique, H^ opital Bichat- Claude Bernard, AP-HP, 46 rue Henri Huchard, 75877 Paris Cedex 18, and Universit e Denis Diderot Paris 7, Paris, France. 2 Site EFS d’Henri-Mondor, H^ opital Henri-Mondor, AP-HP, 51 Avenue du Mar echal de Tassigny, 94000 Cr eteil, France. Correspondance : Yves Castier, Service de Chirurgie Vasculaire et Thoracique, H^ opital Bichat, Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard, 46 rue Henri Huchard, 75877 Paris Cedex 18, E-mail: yves.castier@bch. aphp.fr Ann Vasc Surg 2010; 24: 994-999 DOI: 10.1016/j.acvfr.2011.05.007 Ó Annals of Vascular Surgery Inc. Edit e par ELSEVIER MASSON SAS 1078

Reconstruction en allogreffes artérielles cryopréservées dans les infections de pontages périphériques

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Page 1: Reconstruction en allogreffes artérielles cryopréservées dans les infections de pontages périphériques

Recherche clinique

DOI of or

Pr�esent�ee �aVasculaire de

1Service deClaude Bernar18, and Unive

2Site EFSAvenue du Ma

CorrespondThoracique, H46 rue Henri Haphp.fr

Ann Vasc SurDOI: 10.1016/� Annals of V�Edit�e par ELS

1078

Reconstruction en allogreffes art�eriellescryopr�eserv�ees dans les infections depontages p�eriph�eriques

Yves Castier,1 Nikos Paraskevas,1 Jean-Michel Maury,1 Alexandre Karsenti,1 Olivier Cerceau,1

Anne Fiailaire Legendre,2 Alain Duprey,1 Pierre Cerceau,1 Fady Francis,1 Guy Leseche,1

Paris et Cr�eteil, France

L’infection de pontage p�eriph�erique est une complication redoutable associ�ee �a un taux �elev�e demorbi-mortalit�e. Le but de cette �etude a �et�e d’�evaluer de facon prospective les performancesdes allogreffes art�erielles cryopr�eserv�ees (AAC) dans la prise en charge de cette complication.Entre Avril 1996 et Juin 2008 nous avons recueilli prospectivement les donn�ees des patients quipr�esentaient des infections majeures de pontages p�eriph�eriques et qui ont b�en�efici�e d’unereconstruction par AAC associ�ee �a l’excision du pontage infect�e. Les AAC ont �et�e pr�elev�eeschez des donneurs multi-organes et congel�ees �a e 80�C. La dur�ee moyenne de conservationdes AAC a �et�e de 115 jours (±132). Durant les douze ann�ees de l’�etude, 36 patients (31hommes, 5 femmes, age moyen ¼ 68 ans) ont b�en�efici�e d’une reconstruction par AAC pourinfections majeures de pontages p�eriph�eriques. Dix huit patients (50%) avaient un syndromeseptique, 5 patients (14%) avaient une isch�emie aig€ue au moment de la reconstruction et 12patients (33%) avaient eu une rupture anastomotique. La reconstruction avec l’AAC a �et�er�ealis�ee en urgence chez 7 patients (19%). Il n’y a pas eu de d�ec�es p�eriop�eratoire, nid’amputation pr�ecoce. Le suivi des patients a �et�e complet, en moyenne de 42 mois (3e116). Iln’y a pas eu d’infection persistante, ni de r�ecidive d’infection. Dix patients ont b�en�efici�e der�evision, d’excision ou de remplacement de l’AAC au cours du suivi. Quinze patients sontd�ec�ed�es au cours du suivi de cause sans rapport avec l’infection initiale. Le taux cumul�e deconservation de membre a �et�e de 87% �a 3 ans. Les taux cumul�es de perm�eabilit�e primaire etsecondaire ont �et�e respectivement de 57% et de 78% �a 3 ans. La reconstruction avec des AACassoci�ee �a l’excision du pontage infect�e est un traitement efficace des infections majeures despontages p�eriph�eriques. Nos r�esultats nous encouragent �a poursuivre les reconstructions avecdes AAC dans cette indication.

iginal article: 10.1016/j.avsg.2010.01.017.

la XXIV�eme r�eunion annuelle de la Soci�et�e de ChirurgieLangue Francaise, La Rochelle, France, Juin 2009.

Chirurgie Vasculaire et Thoracique, Hopital Bichat-d, AP-HP, 46 rue Henri Huchard, 75877 Paris Cedexrsit�e Denis Diderot Paris 7, Paris, France.

d’Henri-Mondor, Hopital Henri-Mondor, AP-HP, 51r�echal de Tassigny, 94000 Cr�eteil, France.

ance : Yves Castier, Service de Chirurgie Vasculaire etopital Bichat, Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard,uchard, 75877 Paris Cedex 18, E-mail: yves.castier@bch.

g 2010; 24: 994-999j.acvfr.2011.05.007ascular Surgery Inc.EVIER MASSON SAS

INTRODUCTION

Les infections majeures des pontages p�eriph�eriquessont des complications raresmais graves de la chirur-

gie vasculaire. Ces infections sont associ�ees �aun taux

significatif de mortalit�e et d’amputation de mem-

bres.1-3 Les buts de leur prise en charge th�erapeu-tique sont clairs, il s’agit d’�eradiquer l’infection et

d’assurer la revascularisation du membre inf�erieur.Pour �eradiquer l’infection, l’excision compl�ete du

mat�eriel infect�e est indispensable en cas de syn-

drome septique, de complications anastomotiques,

d’occlusion du pontage, d’infection de l’ensemble

du pontage ou de certaines infections �a bacille

Page 2: Reconstruction en allogreffes artérielles cryopréservées dans les infections de pontages périphériques

Vol. 24, No. 8, 2010 Reconstruction en allogreffes art�erielles cryopr�eserv�ees 1079

gram n�egatif virulent tel que Pseudomonas aerugi-

nosa. Pour assurer la revascularisation du membre,

le meilleur mat�eriel reste la veine saph�ene interne

autologue, malheureusement celle-ci est le plus

souvent absente ou non utilisable dans cette popu-

lation de patients. Confront�es �a ce probl�eme et

encourag�es par les bons r�esultats des allogreffes

art�erielles dans les revascularisations en milieu

septique �a l’�etage aortique,4,5 nous avons �evalu�eleur utilisation dans les infections majeures des

pontages p�eriph�eriques.Le but de cette �etude prospective observation-

nelle a �et�e d’�evaluer les reconstructions d’allogreffeart�erielle cryopr�eserv�ee (AAC) dans les infections

majeures de pontage p�eriph�erique dans notre cen-

tre. Nous avons pr�ealablement rapport�e les r�esultatspr�eliminaires de cette �evaluation en 2005.6

PATIENTS & M�ETHODES

D’avril 1996 �a Juin 2008, les donn�ees des patientsqui ont b�en�efici�e d’une ablation compl�ete d’un

pontage p�eriph�erique infect�e associ�e �a une revascu-larisation par AAC ont �et�e recueillies de facon pros-

pective dans notre d�epartement de Chirurgie

Vasculaire et Thoracique (Groupe Hospitalier

BichateClaude Bernard). Le diagnostic d’infection

du pontage p�eriph�erique a �et�e r�ealis�e �a partir de

crit�eres cliniques, �echographiques, scannographi-ques et bact�eriologiques. Les indications d’ablationcompl�ete du pontage infect�e �etaient l’existence

d’un syndrome septique, l’existence d’une compli-

cation anastomotique (pseudo-an�evrisme ou

h�emorragie), l’existence d’une occlusion du pon-

tage, l’existence d’une infection �a germes bacille

gram n�egatif virulent tel que Pseudomonas aerugi-

nosa, l’existence d’une infection de l’ensemble du

pontage ou l’association de plusieurs de ces crit�eres.La d�ecision de revasculariser de facon concomi-

tante les membres des patients a �et�e prise �a partir

des donn�ees de l’examen clinique, de l’indication

du traitement initial et des donn�ees de l’imagerie

art�erielle (art�eriographie ou angioscanner). La

d�ecision d’utiliser une AAC a �et�e prise apr�es avoir

consid�er�e la possibilit�e d’utiliser les veines grande

saph�ene du patient. Les veines du bras et la veine

petite saph�ene n’ont pas �et�e �evalu�ees. Tous les

patients ont b�en�efici�e d’une antibioth�erapie intra-

veineuse d�ebut�ee avant la chirurgie.

Technique chirurgicale

Le pontage infect�e et les tissus p�eriproth�etiques ont�et�e syst�ematiquement mis en culture. L’ensemble

des tissus infect�es a �et�e excis�e. Les art�eres de jambe

et l’art�ere poplit�ee sous-articulaire n’�etaient pas dis-s�equ�ees de facon circonf�erentielle et leur clampage a�et�e r�ealis�e �a l’aidede banded’Esmarch sansutilisation

de clamp. Les allogreffes art�erielles ont �et�e tunne-

lis�ees in-situ ou ex-situ en fonction du sepsis et du

type pontage r�ealis�e.N�eanmoins, pour permettre une

surveillance rapproch�ee de ces allogreffes, nous

avons l’habitude de favoriser les tunnelisation sous-

cutan�ees. Lorsque l’anastomose distale de l’allogreffe

art�erielle a �et�e r�ealis�ee sous l’interligne articulaire dugenou, une art�eriographie perop�eratoire �etait syst�e-matiquement r�ealis�ee. Toutes les incisions ont �et�edrain�ees, nous n’avons jamais utilis�e de syst�eme de

lavage-drainage, la peau a syst�ematiquement �et�ereferm�ee. Des apon�evrotomies de d�echarge ont �et�er�ealis�ees chez des patients qui pr�esentaient une

isch�emie aigu€e au stade IIA.

Allogreffes art�erielles

Nos techniques de pr�el�evement, de pr�eservation et

de pr�eparation des allogreffes art�erielles ont d�ej�a�et�e d�ecrites dans des �etudes cliniques pr�ec�eden-tes.5-7 Toutes les �etapes du processus ont �et�e faites

en accord avec la loi Francaise. Bri�evement,

l’ensemble des allogreffes ont �et�e cryopr�eserv�ees �a�80�C en pr�esence de dym�ethylsulfoxyde. Ces

allogreffes ont �et�e pr�eserv�ees pendant une dur�eemoyenne de 115 jours (±132 jours). Du fait du

nombre limit�e d’allogreffe art�erielle disponible, la

compatibilit�e ABO entre le receveur et le donneur

n’a pas �et�e possible dans tous les cas. La com-

patibilit�e ABO a �et�e respect�ee chez 25 patients

(69%). Aucun patient n’a recu de traitement

immunosuppresseur.

Management postop�eratoire et suivi

Une antibioth�erapie par voie intraveineuse �etaitsyst�ematique administr�ee pendant 7 jours et la

dur�ee totale du traitement antibiotique �etaitmainte-

nue pendant au moins 4 semaines. En l’absence de

traitement antiagr�egant plaquettaire pr�eop�eratoire,celui-ci �etait prescrit d�es le lendemain de l’inter-

vention chirurgicale. Les patients ont b�en�efici�e d’unsuivi par examen clinique et �echographie-doppler �a1 mois, 6 mois, 1 an puis tous les ans. En cas

d’anomalie d�etect�ee, nous privil�egions l’examen

angioscanner.

R�ESULTATS

Patients et proc�edure initiale

Durant les 12 ans de l’�etude, 36 patients (31 hom-

mes, 5 femmes, age moyen 68 ans) ont eu une

Page 3: Reconstruction en allogreffes artérielles cryopréservées dans les infections de pontages périphériques

Tableau I. Caract�eristiques cliniques des 36patients avec une infection de pontage

p�eriph�erique

Caract�eristiques cliniques Nombre (%)

Age (ans)

Moy ± SD 68 ± 9,6

Extremes 50 - 85

Homme 31 (86%)

Femme 5 (14%)

Tabagisme 31 (86%)

Hypertension art�erielle 22 (61%)

Dyslipid�emie 10 (28%)

Cardiopathie isch�emiquea 20 (55%)

Ev�enement c�er�ebro-vasculaireb 5 (14%)

Ob�esit�e 7 (19%)

Diab�ete 12 (66%)

N�eoplasie 4 (11%)

Corticoth�erapie au long cours 2 (5%)

D�enutrition 6 (16%)

aHuit patients ont eu un pontage aorto-coronaire.bEv�enement c�er�ebro-vasculaire d�efini comme un ant�ec�edentd’accident isch�emique transitoire, d’accident vasculaire c�er�ebral

ou d’endart�eriectomie carotidienne.

1080 Castier et al. Annales de chirurgie vasculaire

infection majeure de pontage p�eriph�erique et ont

b�en�efici�e d’une excision compl�ete du pontage

associ�e �a une revascularisation par AAC. Les

caract�eristiques principales des patients sont

r�esum�ees dans le Tableau I.

Des facteurs de risque d’infection incluant

diab�ete, existence d’une n�eoplasie, corticoth�erapieau long cours et mal nutrition �etaient pr�esentschez 22 patients (61%). L’indication pour la

r�ealisation du pontage p�eriph�erique initial �etaitl’isch�emie critique chez 23 (64%) patients, une

claudication chez 8 (22%) patients et un an�evrisme

poplit�e chez 5 (14%) patients.

Le type, le mat�eriel de la reconstruction

p�eriph�erique initiale et l’indication sont d�ecritesdans le Tableau II. Le pontage infect�e �etait de type

proth�etique chez 32 patients et il s’agissait d’une

veine saph�ene chez 4 patients. Les types de pontage

le plus souvent infect�es �etaient les pontages f�emoro-

jambiers (12 cas) suivis par les pontages f�emoro-

poplit�e sous-articulaire (9 cas).

Le d�elai moyen entre la mise en place du pontage

infect�e et la reconstruction d�efinitive en allogreffe

art�erielle �etait de 30 jours (10 jours �a 72 mois). Dix-

sept patients (47%) ont �et�e trait�es initialement dans

notre centre alors que 19 patients (53%) nous ont �et�eadress�es. Durant la p�eriode de l’�etude nous avons

trait�e 11 infections majeures de pontages p�eriph�e-riques �a l’aide de la veine saph�ene autologue du

patient (patch veineux du tr�epied f�emoral exclus).

Diagnostic pr�eop�eratoire

L’infection �etait localis�ee au niveau de l’anasto-

mose proximale chez 7 patients (19%), au niveau

de l’anastomose distale chez 10 (28%), et

int�eressait l’ensemble du pontage chez 17 (47%).

Deux patients (5%) avaient une infection de la

portion m�ediane du pontage sans atteinte du site

anastomotique. Dix-huit patients (50%) pr�esen-taient un sepsis, douze patients (33%) pr�esentaientune rupture anastomotique (8 h�emorragies, 4 faux

an�evrisme). Neuf (25%) patients ont �et�e op�er�es enurgence du fait d’une h�emorragie aigu€e (n ¼ 3),

d’une isch�emie aigu€e s�ev�ere (n ¼ 5) ou d’un d�eficitneurologique secondaire �a la compression du nerf

tibial par un faux an�evrisme poplit�e (n ¼ 1).

Traitement

Les cultures bact�eriologiques ont �et�e positives dans

tous les cas et sont r�esum�ees dans le Tableau III.

Un organisme unique a �et�e retrouv�e dans 21 cas

(58%) et des organismes multiples dans 15 cas

(42%). Les germes les plus fr�equemment retrouv�es

�etaient Staphylococcus aureus suivi par Pseudomonas

aeruginosa.

L’excision compl�ete du pontage infect�e a �et�er�ealis�ee chez 100% des patients ayant une infection

d’un pontage proth�etique, deux des quatre patients

qui avaient une infection d’un pontage veineux ont

b�en�efici�e d’une ex�er�ese incompl�ete, la partie distaledu pontage ayant �et�e conserv�ee et utilis�ee comme

coiffe veineuse. L’anastomose distale a �et�e r�ealis�eeau meme niveau chez 22 patients (61%) et a �et�er�ealis�ee �a un niveau diff�erent dans 14 cas (39%).

L’anastomose proximale a �et�e r�ealis�ee au meme

niveau chez 24 patients (66%) et a �et�e r�ealis�ee �aun niveau diff�erent dans 12 cas (33%). La recon-

struction a �et�e r�ealis�ee in-situ chez la moiti�epatients (50%) et ex-situ chez l’autre moiti�e. La

tunnelisation a �et�e sous-cutan�ee chez 24 patients

(66%). Les types de reconstruction en AAC qui ont�et�e r�ealis�ees sont r�esum�es dans le Tableau IV.

Les autres proc�edures associ�ees ont inclus des

apon�evrotomies de d�echarge chez 4 patients, l’utili-

sation d’une fibrinolyse locale pendant la proc�edurechez 2 patients, le drainage d’une arthrite suppur�eedu genou chez un patient. Nous n’avons pas r�ealis�ede myoplastie de premi�ere intention. La dur�eemoyenne de l’intervention a �et�e de 305 minutes

(extreme 180 �a 420 minutes).

Suivi pr�ecoce (<3 mois)

Il n’y a pas eu de d�ec�es p�eriop�eratoire, pas d’occlu-sion de reconstruction en allogreffe art�erielle ni

Page 4: Reconstruction en allogreffes artérielles cryopréservées dans les infections de pontages périphériques

Tableau II. Types et indications des revascularisations initiales infect�ees chez 36 patients

Reconstruction Mat�eriel N� Indication

Axillo-f�emorale Dacron 1 Isch Crit

PTFE 3 Isch Crit

F�emoro-f�emorale PTFE 2 Claudication

Ilio-f�emorale Dacron 1 Claudication

PTFE 1 Claudication

Angioplastie ilio-f�emorale Patch Dacron 1 Claudication

Angioplastie ilio-f�emorale + f�emoro-poplit�esus-articulaire

Dacron 1 Isch Crit

PTFE 1 Isch Crit

Ilio-poplit�ee sus-articulaire PTFE 1 Isch Crit

Dacron 1 Claudication

F�emoro-poplit�ee sus-articulaire PTFE 2 Claudication

F�emoro-poplit�ee sous-articulairea PTFE 8 Isch Crit (6) /an�evrisme (2)

GVS 1 Isch Crit

F�emoro-jambi�erea PTFE 9 Isch Crit (6) /an�evrisme (3)

GVS 3 Isch Crit

Isch Crit, sch�emie critique ; PTFE, polyt�etrafluoro�ethyl�ene ; GVS, grande veine saph�ene.aLe site de l’anastomose proximale �etait un pontage aorto-f�emoral.

Tableau III. Bact�eriologie des pontages p�eriph�eriques infect�es chez 36 patients

Un organisme Organismes multiples

Nombre de patients (%) 21 (58%) 15 (42%)

Organismes (Nombre) Staphylococcus aureus (16) Staphylococcus aureus (9)

Staphylococcus epidermidis (3)

Pseudomonas aeruginosa (9)

Streptococcus A (1) Proteus mirabilis (4)

Bacteroides fragilis (2)

Pseudomonas aeruginosa (1) Enterobacter cloacae (2)

Enterobacter faecalis (4)

Morganella morganii (1)

Klebsiella pneumoniae (1)

Serratia marcescens (2)

Klebsiella oxytoca (1)

Vol. 24, No. 8, 2010 Reconstruction en allogreffes art�erielles cryopr�eserv�ees 1081

d’amputation pr�ecoce dans cette s�erie. Dix patients

(28 %) ont eu des complications qui n’ont pas �et�edirectement li�ees �a l’allogreffe art�erielle et qui ont

prolong�e la dur�ee d’hospitalisation : insuffisance

r�enale (n ¼ 3), delirium tremens (n ¼ 2), d�eficitneurologique post-isch�emique (n ¼ 2), �episoded’insuffisance cardiaque aigu€e (n ¼ 3), trouble du

rythme cardiaque (n ¼ 1) et une pneumopathie

infectieuse (n ¼ 2).

Deux patients ont eu une rupture d’allogreffe

art�erielle au niveau du Scarpa au 20�eme et au

45�eme jour postop�eratoire par des d�efauts de cou-

verture de l’allogreffe art�erielle (les d�etails con-

cernant ces deux patients ont d�ej�a �et�e rapport�es6).Les transfusions sanguines ont �et�e n�ecessaireschez 24 patients (66%) avec une moyenne de 4,1

culots globulaires (extreme 2 �a 10 unit�es) par

patient. La dur�ee d’hospitalisation moyenne a �et�ede 22 ± 11,3 jours.

Suivi �a long terme (>3 mois)

Tous les patients ont �et�e suivis sans perte de vue

(moyenne ¼ 42 mois, extreme 3 �a 116 mois).

Quinze patients sont d�ec�ed�es durant le suivi, aucun

n’est d�ec�ed�e de cause infectieuse en rapport avec

l’infection du pontage p�eriph�erique trait�e. Les cau-ses de d�ec�es les plus probables ont �et�e cardiovascu-

laires dans 10 cas, une n�eoplasie dans 4 cas et une

embolie pulmonaire dans 1 cas.

Nous n’avons not�e aucune infection persistante

ou r�ecurrente, aucun des patients n’a recu une

antibioth�erapie �a long terme. Quatre patients ont

pr�esent�e des d�eg�en�erescences an�evrysmales de

Page 5: Reconstruction en allogreffes artérielles cryopréservées dans les infections de pontages périphériques

Tableau IV. Types de reconstruction en

allogreffe art�erielle chez 36 patients

Reconstruction N�

Subclavio-hum�erale + axillo-f�emorale 1

Axillo-f�emorale 4

F�emoro-f�emorale 2

F�emoro-f�emorale + ilio-f�emorale +

f�emoro-poplit�ee sous-articulaire

1

F�emoro-f�emorale + f�emoro-jambi�ere 2

Ilio-f�emorale 1

Ilio-f�emorale + f�emoro-poplit�ee sus-articulaire 1

Ilio-f�emorale + f�emoro-poplit�ee sous-articulaire 1

Ilio-f�emorale + f�emoro-jambi�ere 3

Iliaque commune - poplit�ee sous-articulaire 1

Ilio-jambi�ere 2

F�emoro-poplit�ee sous-articulaire 3

F�emoro-jambi�erea 14

Ilio, Art�ere iliaque externe.ale site de l’anastomose proximale �etait un pontage aorto-

f�emoral dans un cas.

1082 Castier et al. Annales de chirurgie vasculaire

l’allogreffe et ont �et�e r�eop�er�e avec succ�es. Deux

d’entre eux ont b�en�efici�e d’un traitement endo-

vasculaire avec mise en place d’une endoproth�esecouverte.8 Deux patients ont b�en�efici�e d’un rem-

placement segmentaire chirurgical de l’allogreffe

par une proth�ese en PTFE. Au cours du suivi, huit

patients ont pr�esent�e des thromboses des recon-

structions en allogreffe. Les taux cumul�es de

perm�eabilit�e primaire et secondaire ont �et�e res-

pectivement de 57% et de 78% �a 3 ans. Le taux

cumul�e de conservation de membre a �et�e de 87% �a3 ans.

DISCUSSION

Notre exp�erience des reconstructions par AAC dans

la prise en charge des infections majeures de ponta-

ges p�eriph�eriques sugg�ere que c’est une alternative

th�erapeutique sure et efficace.

Les patients de cette s�erie repr�esentaient un sous-

groupe particuli�erement grave des infections de

pontages p�eriph�eriques. Dix-huit patients (50%)

pr�esentaient un syndrome septique, 5 patients (14%)

pr�esentaient une isch�emie aigue au moment de la

reconstruction avec l’AAC, douze patients (33%)

avaient une rupture anastomotique et 42% des

patients avaient une infection pluri-microbienne. En

d�epit de ces difficult�es nous n’avons observ�e aucun

d�ec�es ni amputation pr�ecoce dans cette s�erie. Le tauxde comorbidit�es �elev�e associ�e �a l’age des patients

explique le nombre important de d�ec�es que nous

avons observ�e au cours du suivi (15 d�ec�es pour unsuivi moyen de 42 mois).

La prise en charge optimale des infections de

pontages est toujours l’objet de controverses.

Cependant, il est admis que l’ablation compl�etedu pontage est n�ecessaire dans les conditions sui-

vantes : 1) syndrome septique ; 2) rupture anasto-

motique ; 3) infection �a germes gram n�egatifvirulent type P. aeruginosa ; 4) infection de l’en-

semble du pontage ; 5) thrombose du pontage

infect�e. Tous les patients de cette s�erie pr�esentaientune ou plusieurs de ces conditions et ont b�en�efici�ede l’ablation compl�ete du pontage. N�eanmoins,

dans deux cas la partie distale jug�ee non infect�eed’un pontage veineux a �et�e conserv�ee avec succ�escomme coiffe veineuse, facilitant l’anastomose

distale de la reconstruction en AAC. Aucun des

patients de cette s�erie n’a pr�esent�e d’infection

persistante, ni de r�ecidive d’infection et aucun

patient n’a recu d’antibioth�erapie d’une dur�eesup�erieure �a 6 semaines. De plus, aucun des quatre

patients qui ont b�en�efici�e d’une r�einterventionpour d�eg�en�erescence an�evrysmale par mise en

place chirurgical ou endovasculaire d’un nouveau

mat�eriel proth�etique n’a pr�esent�e de r�einfection.Les reconstructions en AAC associ�ees �a un d�e-bridement soigneux des tissus, une antibioth�erapieadapt�ee et une excision compl�ete de la proth�eseinfect�ee ont �et�e une strat�egie efficace pour traiter

l’infection dans notre population.

Nos patients �etaient �a haut risque d’amputation

de membre puisque (86%) pr�esentaient une patho-

logie occlusive et 5 patients avaient une isch�emie

aigue au moment de leur prise en charge. Il est

donc important de noter les taux satisfaisants de per-

m�eabilit�e secondaire et de sauvetage de membre de

78% et 87% respectivement �a 3 ans que nous avons

observ�es.En d�epit des r�esultats satisfaisants que nous avons

obtenus avec les AAC, celle-ci pr�esentent plusieursd�esavantages : 1) risque de d�eg�en�erescence an�e-vrysmal, un suivi plus important augmenterait cer-

tainement leur taux ; 2) performances des AAC en

terme de perm�eabilit�e inf�erieures �a ce que l’on

obtient avec un mat�eriel veineux autog�ene9 ; 3)

possibilit�e de rupture des AAC qui est une compli-

cation grave et potentiellement mortelle.

Les fracturespendant leprocessusdecryopr�eserva-tion ou de d�econg�elation, une mauvaise manipula-

tion par l’�equipe chirurgicale au moment de la

d�econg�elation, l’exposition secondaire de l’allogreffe

par absencede couverture suffisante (essentiellement

au niveau de la r�egion f�emorale) et l’infection par des

germes multiples et virulents (mis en cause dans les

ruptures des allogreffes aortiques mise en place pour

fistule proth�eto-digestive) sont autant de facteurs

qui ont �et�e mis en cause les ruptures des AAC.6,10-16

Page 6: Reconstruction en allogreffes artérielles cryopréservées dans les infections de pontages périphériques

Vol. 24, No. 8, 2010 Reconstruction en allogreffes art�erielles cryopr�eserv�ees 1083

Les AAC ont �et�e utilis�ees chez des patients qui

n’avaient pas de veine grande saph�ene utilisable.

D’autres mat�eriaux autog�enes comme les veines du

bras et les veines f�emoro-poplit�es constituent une

alternative th�erapeutique int�eressante. D’excellentsr�esultats ont �et�e rapport�es avec ce mat�eriel veineuxdans les infections aortiques17,18 et dans les revas-

cularisations distales pour isch�emie critique.19

N�eanmoins, le pr�el�evement et la pr�eparation de

ces conduits sont longs et difficiles avec la n�ecessit�ede r�ealiser une angioscopie avant l’utilisation des

veines du bras. De plus le pr�el�evement de l’axe

veineux f�emoro-poplit�e en l’absence de veine

grande saph�ene peut conduire �a des s�equelles vei-neuses n�efastes. Finalement, nous consid�erons quel’utilisation de ces conduits est difficile chez ces

patients fragiles et infect�es qui n�ecessitent des traite-ments urgents et parfois des segments importants

de mat�eriel pour effectuer une revascularisation

ad�equate.L’utilisation d’homogreffes veineuses est une

autre alternative th�erapeutique que certaines�equipes ont utilis�e avec succ�es dans les infections

de pontage p�eriph�erique.20,21 Fujitani et al ont

ainsi rapport�e l’�eradication de l’infection et la con-

servation du membre chez 6 patients qui avaient

b�en�efici�e de reconstruction en homogreffe veineuse

cryopr�eserv�ee avec un suivi imit�e �a 6 mois.21

N�eanmoins les taux de perm�eabilit�e de ces allo-

greffes veineuses cryopr�eserv�ees rapport�es dans lesrevascularisations pour sauvetage de membre sont

particuli�erement bas.22,23 Farber et al rapportent un

taux de perm�eabilit�e primaire de 30% et 18% �arespectivement 1 et 2 ans sur un collectif de 240

revascularisations sous-inguinales pour sauvetage

de membre.24 Notre exp�erience a �et�e similaire et

nous a conduit �a abandonner ce type de conduit

pour les revascularisations distales.25

Plusieurs autres �equipes ont utilis�e avec succ�es lesAAC dans revascularisations distales pour infections

de pontages p�eriph�eriques au cours des douze der-

ni�eres ann�ees.14,15,26-30 Les cas rapport�es sont le

plus souvent des cas isol�e26 ou quelques cas inclus

dans des s�eries plus cons�equentes associant une

majorit�e de reconstructions pour des infections �al’�etage aortique.28 Plus r�ecemment Brown et al ont

rapport�e une s�erie cons�equentede39 reconstructionsen AAC pour des sepsis p�eriph�eriques.31 Il s’agissait

d’une s�erie r�etrospective portant sur neuf ans. Les

reconstructions art�erielles ont �et�e domin�ees par desreconstructions de l’�etage ilio-f�emoral (79%), avec

seulement six cas d’infection de pontage f�emoro-

poplit�es et aucun pontage f�emoro-jambier. L’�etio-logie du sepsis p�eriph�erique �etait un an�evrysme

mycotique dans 7 (18%) cas.

La p�eriode postop�eratoire a �et�e marqu�ee par un

d�ec�es (mortalit�e 5,1%) et la survenue d’une

h�emorragie chez 5 patients. Les h�emorragies �etaientsecondaires �a un probl�eme technique de suture chez

trois patients, une rupture anastomotique chez un

patient qui n’avait pas b�en�efici�e de l’ablation

compl�ete d’un pontage synth�etique et une n�ecrosed’un lambeau musculaire chez un patient cachec-

tique SIDA qui avait des ant�ec�edents d’irradiation

inguinale. Apr�es un suivi moyen de 18 mois, les

auteurs n’ont observ�e aucun cas de r�einfection de

l’allogreffe ni de d�eg�en�erescence an�evrysmale des

allogreffes. La comparaison des r�esultats pr�ecocesdes reconstructions en AAC avec les autres types

de reconstructions r�ealis�ees dans leur d�epartement

au cours de la meme p�eriode est en faveur de l’utili-

sation d’AAC.

Les limitations principales de cette �etude non

comparative sont le nombre mod�er�e de patients et

le suivi moyen limit�e. N�eanmoins la reconstruction

avec des AAC associ�ee �a l’excision du pontage

infect�e semble etre un traitement efficace des infec-

tions majeures des pontages p�eriph�eriques. Nos

r�esultats nous encouragent �a poursuivre les recon-

structions avec des AAC dans cette indication en

l’absence de grande veine saph�ene autologue

disponible.

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