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RECUEIL DE NOUVELLES FANTASTIQUES 4 ème 2018/2019

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RECUEIL DE NOUVELLES

FANTASTIQUES

4ème

2018/2019

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1ère

partie

AUX PORTES DE L’ETRANGE

Classe de4ème 2 / Collège Pablo Picasso / Année 2018-2019

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AUX PORTES DE L’ETRANGE

Le voici devenu fantôme

Le voici s'approchant du seuil

Où il jouait seul, autrefois

Enfant triste au milieu des feuilles

Que semait le brouillard d'automne …

Maurice Carême

Vous allez découvrir des histoires étranges. Laissez l’enfant vous prendre par la main pour vous

amener dans un monde où il n’y a plus de frontière entre le réel et le surnaturel. Le passé et le

présent, le rêve et la réalité sont intimement entremêlés dans ces textes fantastiques. Ne lâchez

pas sa main et ne vous troublez pas ! Il vous entrainera au pied d’un vieux chêne, vous irez ensuite

dans un vieux manoir qui semble plus habité qu’on ne le croit. Vous découvrirez un cambrioleur

pas comme les autres, vous aurez la chance de découvrir un défilé de top model à Paris. Vous

constaterez que certains livres sont dangereux et que parfois il vaut mieux ne pas ouvrir certains

emails ! Pour finir, attention à la chaise maudite…

Quand nos peurs troublent notre raison, comment distinguer le rêve du réel ?

Attention où vous posez votre recueil, peut-être vous entrainera-t-il dans d’autres aventures !

Bonne lecture !

4ème 2 / Collège Pablo Picasso / Année 2018-2019

Aline Bailly, Lisa Grinard, Guillaume Soares,

Emma Vizern, Adèle Pigeon, Enzo Tartaglia, Mme Murcia

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SOMMAIRE

Le merveilleux chêne, Aline Bailly 9

Un Noël pas comme les autres, Lisa Grinard 11

Le braqueur, Guillaume Soares 13

Le défilé, Emma Vizern 15

Un livre mystérieux , Adèle Pigeon 18

Un mail étrange, Enzo Tartaglia 20

La chaise maudite ; Mme Murcia 22

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Le merveilleux chêne

Sur la place, la plus importante et la plus imposante branche du vieux chêne, assise en

tailleur, elle observait le vaste monde qui s’offrait à son regard curieux. Elle n’aurait pu trouver

meilleur observatoire à des kilomètres à la ronde. Là, perché au sommet de la colline, l’arbre

semblait dominer de sa majesté la vallée luxuriante à ses pieds. Elle avait toujours apprécié ces

moments de solitude en parfaite harmonie avec tout ce qui l’entourait : l’écorce au contact de sa

peau, le vent soufflant, le chant des oiseaux murmurer à son oreille, tout lui semblait alors parfait !

Le petit village niché au fond de la vallée était le sien. Elle y vivait depuis toujours mais

c’est ici, sur cette branche, qu’elle se sentait vraiment chez elle. Elle se laissait souvent aller à ses

rêveries, oubliant pour un temps le tumulte de sa vie.

Aujourd’hui, plus que jamais, elle savourait chaque minute, chaque seconde, chaque

caresse du vent, chaque mélodie offerte. Aujourd’hui, elle partait bien au-delà de sa maison, de

son village, de sa vallée, de son arbre... Elle savait que ce jour arriverait mais il avait pointé le bout

de son nez bien plus vite qu’elle ne l’avait imaginé.

Au loin, une voix stridente se fit entendre, l’arrachant définitivement à cette solitude qu’elle

chérissait tant … C’est sa mère qui l’appelait. Il était sans doute temps de quitter son doux refuge.

Elle posa une dernière fois sa main contre l’écorce et elle eut pendant un court instant l’impression

de sentir le cœur du grand chêne battre sous sa paume. Elle arracha délicatement une feuille

qu’elle déposa entre deux pages de son journal qu’elle gardait toujours précieusement avec elle.

« Nous nous reverrons mon vieil ami mais en attendant permets-moi de prendre un peu de toi

avec moi » lui dit-elle. Sa voix se faisait de plus en plus pressante. Elle finit par descendre de son

promontoire puis avança en direction du village, se retournant, une larme coulait à la vue du grand

feuillu. Devant le manoir familial, sa mère l’attendait. Ses mains sur les hanches et son pied droit

tapotant nerveusement le sol trahissaient son agacement. Elle n’avait jamais compris cette enfant

rêveuse, si silencieuse et solitaire, elle, qui ne pouvait passer une seule journée sans inviter une

de ses amies, épouses de notables locaux; elle, qui chaque semaine organisait de grandes fêtes.

Où tous les nobles étaient cordialement invités. Après de brefs adieux d’une grande sobriété,

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offrant un dernier baiser à sa mère et à son jeune frère, un geste de la main à sa gouvernante, elle

l’emmena elle-même au pensionnat Sainte Valérie- fréquenté par tous les membres de sa famille

depuis plusieurs générations. Elle leva une dernière fois les yeux en direction du sommet de la

colline…..Puis elle pensa à son journal. Où était-il?

Elle avait toujours aimé venir ici, au pied de cet arbre Elle s’asseyait invariablement au

même endroit, adossée à son écorce mousseuse. Elle avait une vue à couper le souffle sur les

environs. Elle arrivait même à apercevoir la vieille demeure familiale et les cris de ses frères et

sœurs jouant dans la cour qui semblaient résonner dans toute la vallée.

L’arbre était vieux et avait perdu de sa splendeur .Il ne restait de lui que quelque vieilles

branches mortes sur lesquelles plus personne ne pouvait s’asseoir. Demain il ne serait plus là,

découpé en tronçons par son père et quelques amis du village venus lui prêter main forte.

Elle sortit de sa besace le journal de Manon, son arrière-grand-tante. Elle l’avait un jour

découvert dans une caisse recouverte de poussière dans le grenier du manoir, parmi quelques

jouets, livres et vêtements lui ayant appartenu. Elle avait tout de suite été attirée par la couverture

fleurie du petit cahier qui, semblait ne pas avoir trop souffert malgré le poids des années. Elle

s’était alors plongée dans la lecture de cet ouvrage manuscrit, passionnée par les histoires de

cette aïeule à l’imagination débordante. Elle semblait croire qu’au moment où elle lisait son journal,

elle était là et lui soufflait tous les mots qu’elle lisait au creux de son oreille. Un sentiment étrange

lui parcourait alors tout le corps. Se dissimulait-elle derrière le vieux chêne et jouait-elle avec ses

sens ? Elle ne pouvait détacher ses yeux de ce vieil arbre qui pour elle était attaché à sa tante…

Son dernier écrit, plus mélancolique que tous les autres, fut rédigé alors qu’elle n’avait que

dix ans. Curieuse de connaître la raison de cette soudaine et définitive interruption, elle avait alors

interrogé son grand-père.

A cet instant, là, au pied de l’arbre, elle se souvient alors de sa réponse avec force et

clarté. « Manon était la sœur de mon cher papa. Elle aimait monter sur la colline, assise en tailleur

sur la branche la plus solide du vieux chêne. C’était une fille particulière que personne ici n’a

jamais vraiment compris. » Mon père était jeune quand elle a quitté la maison pour le pensionnat.

Il n’avait que peu de souvenir d’elle. Il se souvenait juste de ce dernier baiser avant de monter

dans la voiture familiale et du gendarme venu le soir-même leur annoncer la triste nouvelle de la

disparition de Manon dans un tragique accident de la route…

Après avoir relu une dernière fois quelques pages du cahier de Manon, elle se leva, posa

sa main contre l’écorce du vieille arbre mourant puis posa sur la pierre tombale à côté du grand

feuiller une feuille séchée déposée entre deux pages il y a bien longtemps de cela par cette

arrière-grand-tante qu’elle chérissait tant.

FIN Aline Bailly 4ème2

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Un Noël pas comme les autres

Le Noël dernier, je fus invité ainsi que mon colocataire Marco à passer cette fête sacrée

dans un vieux et petit manoir situé dans une forêt, en haut d’une montagne enneigée, au fond des

Alpes.

Le temps, qui, à notre départ, promettait d’être superbe, s’avisa de changer tout à coup,

nous peinâmes à rester concentrés sur la route et une fois arrivés, il n’y eut personne pour nous

accueillir, nous nous sentîmes seuls dans cette vieille demeure.

Dans ce manoir se trouvaient un grand hall, une superbe et ancienne cuisine, un ancien

salon, une imposante bibliothèque, une belle salle habitée par un somptueux piano, une

chaleureuse salle de bain et une agréable chambre. Après cette petite visite, nous mangeâmes et

nous allâmes nous coucher.

Pendant la nuit, je sentis un courant d’air frais qui me força à me lever pour aller fermer la

fenêtre qui donnait sur un petit balcon.

Quand j’ouvris les yeux, je ne vis plus Marco à mes côtés, du coup, je me précipitai vers la

fenêtre avec l’intention d’aller le chercher. Mais au moment où je saisissais la poignée de celle-ci,

je sentis une bonne odeur de tarte à la citrouille qui m’attira invinciblement dans la cuisine.

Une fois dans la cuisine, je vis un homme en train de cuisiner, pensant que c’était Marco je

me dirigeai vers lui, lorsqu’il se retourna, je vis un zombie à la peau verte et aux cheveux noirs qui

me fixa avec ses grands yeux rouges. Une peur insurmontable s’empara de moi et je me précipitai

dans le salon où je vis un vieux squelette aux os d’un blanc immaculé, portant un vieil habit

Anglais gris qui se balançait dans un vieux rocking-chair. Pris de peur, je me précipitai dans la

salle de bain. Là se tenait devant le miroir une femme à la longue chevelure dorée qui se

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maquillait. Quand elle me fit face, elle me fixa avec deux lugubres trous noirs qui occupaient la

place de ses yeux. Un frisson incontrôlable parcourut tout mon corps puis j’allai me réfugier dans

la bibliothèque. Une fois sur place, je vis une vieille sorcière, qui n’était pas différente

physiquement des autres, qui lisait un vieux livre, des histoires pour enfants. Je partis rapidement,

de peur qu’elle me jette un sort ! Quand je sortis vite de la pièce, j’entendis la douce mélodie du

piano, pensant que c’était Marco, je me hâtai d’aller dans le salon.

Je vis alors un fantôme à la carrure féminine, aux longs cheveux noirs et vêtue d’une longue robe

blanche qui jouait du piano à la place de Marco. Effrayé, je me hâtai de regagner ma chambre.

Une fois de retour, je me recroquevillai dans mon lit. Dès que je vis ces effrayantes créatures

s’avancer vers moi, je m’évanouis sans me douter que je tombai de mon lit.

Dès que l’aube fut levée, Marco se réveilla et me vit allongé sur le sol : «Jean il est l’heure

de se lever ». En entendant sa voix, je me réveillai et je me précipitai vers lui les yeux en larmes:

«Marco où diable as-tu bien pu aller! Je me suis fait un sang d’encre! » et il me répondit: «Nulle

part, certes cette nuit j’ai eu une envie pressante, mais bon, tout va bien.» Je me jetai dans ses

bras en lui souhaitant: «Joyeux Noël». Puis nous allâmes manger et fêter Noël. L’après-midi, nous

partîmes de cette vieille demeure et je vis dans le jardin des statues semblables aux effrayantes

créatures de la nuit dernière, ce qui me donna pour la dernière fois des sueurs froides !

FIN Lisa Grinard 4ème 2

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Le Braqueur

Il était une fois un homme en manque d’argent, qui en avait marre de cette situation, un

jour il eut une idée. Il appela un ami d’enfance pour lui proposer son projet. Son idée était de

cambrioler une banque le soir d’Halloween. Il lui proposa, et son ami accepta car lui aussi était en

difficulté financière.

Nous sommes donc la veille d’Halloween, le 30 octobre 2000. Assis au-devant de leur

camionnette noire, ils enfilèrent leur masque d’Halloween mais l’un des deux hommes a oublié de

charger son téléphone alors qu’il en avait besoin afin de l’appeler pour venir le chercher. La

batterie était à plat. D’un pas lourd, il sortit de sa camionnette puis alla chercher une prise de

courant pas très loin. Soudain, il tomba nez à nez avec une sorte de petite fête très illuminée en

haut d’un immeuble. La porte grande ouverte, il entra dans l’immeuble. Il arriva en haut des

escaliers et sonna à la porte. Personne ne vint lui ouvrir. Il toqua fortement à la porte et une jolie

dame lui ouvrit. Elle lui demanda s’il ne s’était pas trompé d’endroit car il n’était pas sur la liste des

invités. L’homme, assez sûr de lui, dit d’une voix grave qu’il fallait à tout prix le laisser entrer

charger son téléphone. La dame voulut lui fermer la porte au nez mais l’homme mit son pied pour

qu’elle ne puisse pas la refermer. Il poussa violemment la dame, passa et se mit à chercher une

prise de courant. Un homme assez costaud l’attrapa par le col et essaya de le faire sortir de force

de la pièce. Le braqueur énervé sortit une arme et l’homme enleva ses mains de son col. Il cria au

DJ d’arrêter la musique… un long silence régna alors dans la pièce. Il dit d’un air strict et méchant

que tout le monde devait s’allonger par terre à plat ventre et de ne plus faire aucun bruit.

Il alla charger son téléphone et prit une vielle dame en otage, qui ne pouvait pas s’allonger,

et l’emmena dans la pièce d’à côté et brancha son téléphone. La vielle dame n’avait pas l’air

affolée, ni personne d’autre d’ailleurs. Le braqueur trouva ça très étrange et demanda à la dame

pourquoi personne n’avait l’air inquiet ou affolé. Elle ne lui répondit pas. Quelques instants plus

tard, la dame lui dit :

- « Tu sais, mon enfant, tu ne devrais pas être là, ce soir n’est pas un soir comme les autres.

»

- « Ah oui, et pourquoi » dit-il d’un air moqueur.

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- « Car ce soir, c’est l’anniversaire du diable… et cette date arrive tous les 1000 ans et le

diable sera là en personne à minuit pétante ! » affirma la vielle dame.

- « Tais-toi, ne dit pas des sottises ! » dit-il un peu énervé.

- « Vous devriez partir, il est déjà 23h50… » dit-elle en relevant la tête.

- « Mais que va-t-il faire si je suis là ? l’interrogea le braqueur, d’un air moqueur.

- « Il te tuera, t’emmènera en enfer là où tu verras tes proches décapités, et tu y resteras

pour y être torturé toute l’éternité. »

La pièce s’assombrit soudainement, il eut un léger frisson. Puis il regarda à nouveau la

pièce d’à côté, mais quelque chose avait changé mais il ne savait pas quoi. C’était sûrement le

nombre de personnes qu’il y avait dans la pièce. Il regarda toute la décoration, très chargée, elle

était ornée d’or, un peu partout. Les meubles étaient très anciens et les portes très grandes. Le sol

était recouvert d’une moquette très sombre et d’un immense lustre suspendu au plafond.

Le braqueur reprit son téléphone et tenta de repartir par la porte où il était entré. Hélas, la

porte était fermée à double tour. Il demanda si la propriétaire pouvait ouvrir la porte mais personne

ne répondit. Pris de panique, il eut une petite goutte de sueur qui coula le long de sa tempe. Il

essaya toutes les portes et arriva à la dernière, mais en vain ! Il remarqua qu’une fenêtre était

ouverte. Il s’y pencha pour regarder la hauteur mais il constata qu’il se trouvait au quatrième étage,

au-dessus d’une benne remplie de cartons. Ayant le vertige, il se recula très vite. Et plus le temps

passait, plus les gens qui étaient dans la pièce commencèrent à parler entre eux comme si de rien

n’était. Le braqueur cria de toutes ses forces « Silence ! » mais c’est comme si les gens étaient

devenus sourds. Et le braqueur avait l’impression que les personnes se multipliaient, l’atmosphère

était étrange et soudain une lueur rouge surgit en dessous de la porte principale, plus personne ne

parla, ils étaient tournés vers le braqueur et ils étaient presque cent fois plus que quand il était

arrivé. Des pas s’approchèrent de la porte, c’était quelqu’un de très lourd car le sol tremblait à

chaque pas. L’adrénaline, le stress, la peur et l’angoisse montèrent soudainement à son esprit,

son cœur s’accéléra considérablement. Il courut vers la fenêtre qui était ouverte et sans se poser

une seule question, il sauta dans la benne. Il resta allongé quelque instant, mais se releva très vite

et partit en courant…

Le braqueur ayant fait une centaine de mètres, se retourna et s’aperçut que l’appartement

où il se trouvait n’avait en réalité que trois étages…

Il s’arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle et ses esprits. Il continua sa route un peu

sonné. Il arriva chez lui, s’allongea sur son lit et se réveilla tout habillé avec son arme à la main et

à côté de lui, son téléphone n’arrêtait pas de sonner car son ami l’avait attendu toute la nuit dans

la camionnette. Que s’était-il donc passé ? Avait-il oublié de partir ? S’était-il endormi ? Pourtant il

était certain d’avoir voulu le rejoindre ! Mais au fait où était son chargeur de téléphone ?

Guillaume Soares 4ème 2

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Le défilé

Je suis Coralie, jeune mannequin de vingt et un an, originaire de l’île de la réunion. Sans le

savoir, j’allais vivre la plus belle expérience de ma vie. Un matin, l’agence m’appela vers huit

heures trente pour m’informer que je devais faire un défilé à Paris, dans deux jours vers seize

heures. Ayant peu de temps pour me préparer, je commençai par réunir mes affaires, sans oublier

mes robes et mes produits de beauté. Ma valise une fois bouclée, je claquai la porte de chez moi,

mon père m’attendait sur le pas de la porte pour m’accompagner à l’aéroport. Arrivée à l’aéroport

toute excitée, je courus vers la zone d’embarquement et m’enregistrai grâce au billet électronique

que j’avais reçu de mon agence la veille. L’avion allait décoller à dix heures trente de Saint-Denis

pour atterrir à Orly à vingt-trois heures (heure locale). Dans l’avion, je pris place pour onze heures

de vol.

Enfin arrivée à l’aéroport d’Orly, je descendis de l’avion, épuisée par le trajet et je partis récupérer

mes bagages. Je pris un des taxis qui attendaient devant la porte 2 de l’aérogare Sud et demandai

au chauffeur de me déposer à l’hôtel Georges V. Ce merveilleux hôtel cinq étoiles situé 37 avenue

Hoche à Paris a été construit en 1928, et fait partie des plus beaux hôtels parisiens. Enfin devant

l’hôtel, je me dirigeai à l’accueil pour récupérer la clé de ma chambre que mon agence avait

réservé au préalable. On m’annonça que ma chambre se trouvait au dernier étage. Je montai dans

l’ascenseur. J’appuyai sur le bouton et les portes se fermèrent, je me regardai dans le miroir mais

je ne vis pas mon visage, c’était celui de ma grand-mère qui était morte il y a cinq ans. Je décidai

alors de me cacher le visage car cela commençait à me faire peur. Enfin arrivée à l’étage,

l’ascenseur fit un bruit assez étrange et les portes s’ouvrirent. Je traversai l’allée me retournant à

plusieurs reprises pensant que j’étais suivie par ma grand-mère. Devant la porte où était inscrit

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238, numéro de ma chambre je saisis la clé et l’ouvrit. En entrant, j’y trouvai mes valises que le

bagagiste avait entreposées.

Ma chambre était si luxueuse que mon souffle se coupa. Elle était composée d’un fauteuil

de style Louis XVI, d’un magnifique tableau représentant la Joconde faite par Léonard de Vinci et

la chambre était remplie de meubles en bois précieux. Tout ce luxe m’avait fait oublier pendant un

instant ce qui s’était passé dans l’ascenseur. Il était déjà deux heures du matin, il était vraiment

temps pour moi d’aller me coucher pour garder un beau teint pour le défilé. Le matin je me réveillai

avec beaucoup de mal, j’ouvris les rideaux et m’aperçus que la Joconde sur le tableau n’était plus

là, à la place, je vis le visage de ma grand-mère. Je me frottai les yeux pour vérifier que ce n’était

pas un rêve, elle était toujours là. Je décidai donc de prendre une douche pour me remettre les

idées en place, ensuite j’enfilai une robe mi- longue noire serrée ainsi que des talons aiguilles

noirs. Retournant devant le tableau, la Joconde était revenue à sa place mais le fauteuil se mit à

bouger, je tournai la tête et vis ma grand-mère. Je criai d’un son très aigu et sortie de la chambre

pour appeler quelqu’un, mais à priori personne ne m’entendit. Je décidai alors de quitter l’hôtel et

d’aller en direction du Grand Palais pour défiler, en passant par les Champs-Elysées. Je vis ma

grand-mère à chaque coin de rue, mais seulement moi, la voyais. Arrivée au Grand Palais, je fus

accueillie par une couturière qui me fit essayer plusieurs robes. Après plusieurs essayages, je

choisis une longue robe rouge vif avec des strass qui étaient accompagnés de chaussures à

talons hauts. Ensuite, une coiffeuse s’occupa de ma longue et magnifique chevelure blonde, puis

une maquilleuse se chargea de mettre mes traits en valeur. Je commençai à être un peu stressée

pour le défilé à cause de ce qui se passait en ce moment avec ma grand-mère.

On m’annonça que je devrai passer sur scène dans trente minutes, j’en profitai pour

regarder ma beauté dans le miroir ayant peur de revoir ma grand-mère. Il était enfin temps pour

moi de passer sur scène. En défilant, je jetai un coup d’œil vers le public et vis ma cousine qui

habite en région parisienne et que je n’avais pas vu depuis trois ans, mais également ma grand-

mère… Hypnotisée par ça je marchai sur ma robe et heureusement pour moi je ne suis pas

tombée. Finalement, mon défilé fut très apprécié par l’agence qui souhaitait retravailler avec moi

sur le prochain défilé qui aurait lieu au palais de Monaco. J’allai voir ma cousine Louise et lui

expliquai mes problèmes en ce moment et ce qui venait de se passer. Louise ne comprenait pas

trop ce que je racontais car elle n’avait pas imaginé à quel point cela pouvait encore me troubler.

Elle décida de savoir où tout avait pu commencer et pourquoi je repensais à ma grand-mère en ce

moment.

Impossible de le savoir, j’étais dans ma bulle plus rien autour de moi n’existait jusqu’au moment où

Louise commença à me parler de ma grand-mère. On décida alors de prendre la Mercédès de

Louise et d’aller en direction du cimetière du Père Lachaise ou grand-mère fut enterrée au côté de

sa sœur, pour y déposer des fleurs. Ensuite on alla prendre un café pour discuter. D’après ce que

Louise avait compris, pour elle ce n’était qu’un cauchemar qui m’envahissait énormément. Après

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avoir assez discuté, on décida de se diriger vers l’appartement de Louise, on prit la voiture et on

partit.

Enfin arrivé chez elle, il se faisait déjà tard, j’enlevai mes longs talons aiguilles et me posai

devant la télévision. Je lui demandai d’enlever tous les tableaux et miroirs pour ne pas voir ma

grand-mère. Elle m’avait laissé une chambre pour moi toute seule donc je m’y installai, je me

faufilai dans mes draps et je m’endormis. Pendant la nuit, je n’ai eu aucun problème. Mais le

matin, en allant prendre mon petit déjeuner, je vis à nouveau ma grand-mère assise en face de

moi à la place de Louise. Je me mis à pleurer j’en avais marre, je ne comprenais pas ce qu’il se

passait. Louise me parla mais ce n’était pas elle que je voyais. Elle a compris tout de suite ce qu’il

se passait. Elle me dit que je n’avais toujours pas fait le deuil de ma grand-mère à qui je tenais

énormément et que je souffrais d’hallucination ! Etait-ce vraiment des hallucinations ou ma grand-

mère voulait-elle tout simplement être avec moi pour partager ces moments merveilleux que je

vivais ?

Fin Emma Vizern 4ème 2

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Un livre mystérieux

Je rentre enfin chez moi après une heure passée dans les transports en commun.

Heureusement, que l’on est vendredi, je suis épuisée. Avant d’aller me coucher, je lis un livre,

trouvé dans une vieille librairie. Il raconte l’histoire d’un homme qui tue toutes les femmes tant qu’il

ne retrouve pas sa bien-aimée. Après avoir lu cette histoire qui m’a fait froid dans le dos, je me

suis endormie. Cette nuit-là, vers trois heures du matin, le livre se mit à tourner autour de moi et le

fantôme d’un homme impressionnant en sortit. Je me suis réveillée en sursaut mais tout a disparu.

Je pensai rapidement que j’avais rêvée et je me rendormie trente minutes plus tard.

Le lendemain soir, je me couchais. Aux alentours de deux heures du matin, je sentis une

présence dans ma chambre, quelqu’un était en train de m’observer mais je n’arrivai pas à ouvrir

les yeux. Qui est-ce? Le lendemain matin, troublée par ces deux nuits étranges, je décidai de

mettre le livre dans une autre pièce. La nuit suivante, de nouveau vers trois heures du matin,

quelqu’un me regarda, cette fois- ci je réussis à ouvrir les yeux et découvris avec surprise que

c’était mon chat, India, qui s’était assis à côté du lit. Et si depuis le début je délirais ? Si tout ça

n’était que le fruit de mon imagination ? Je décidai quand même que demain après le travail, je

passerai à la librairie pour trouver des réponses à ces questions.

Lundi, je me dépêchai de quitter mon travail, et, rapidement j’aperçus au loin la librairie. Je

me hâtai, mais arrivée sur les lieux, je ne reconnus rien tant les rayons avaient bougé, les vieux

livres avaient été jetés, et même les vendeurs avaient changé. Je m’approchai de l’un d’entre eux

et je lui demandai s’il savait quelque chose sur le livre « l’homme le tueur » il regarda sur son

ordinateur et à part me dire que je l’avais acheté… ce que je savais déjà, il ne me dit rien d’autre

d’utile. Après cet échec je décidai de chercher sur internet la biographie de l’auteur, mais, encore

Page 19: RECUEIL DE NOUVELLES FANTASTIQUES - over-blog.com

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une fois, aucune trace de ce « Bernard Farshtey », et puis après tous ces échecs, je décidai de

manger, puis d’aller me coucher. Vers trois heures du matin, je sentis encore quelqu’un

m’observer, je pensai d’abord à mon chat, mais quand une voix masculine, forte, et puissante

raisonna dans ma tête je n’avais plus aucun doute le fantôme était de retour ! J’ouvris les yeux,

j’essayai de crier mais rien. L’homme tenait un pistolet, il voulait me tuer, comme toutes les autres

femmes. Il s’approcha déterminé et puis soudain plus rien ! Le lendemain, je pris une semaine de

congé et partis chez mes parents en Bourgogne pour me détendre. Ils furent ravis de m’accueillir.

Mon père rouspéta de me savoir encore seule, tandis que ma mère me prépara de délicieux repas

car selon elle j’étais trop maigre. J’étais très heureuse de les revoir cela faisait plus de six mois

que je ne les avais pas vus. Nous sommes allés nous promener, nous nous sommes baignés dans

une rivière, on a bien ri ! Durant cette semaine, je n’eu aucun mal à dormir et je ne vis plus le livre.

Alors après cette agréable semaine, je rentrai à Paris. Épuisée par la route, je ne tardai pas à me

coucher mais dans la nuit le livre se remit à tourner autour de moi, je voulais tout arrêter alors

j’essayai d’attraper le livre mais je n’y arrivai pas. Le lendemain matin, je voulais que tout

redevienne comme avant ! Je pris le livre, j’allumai la cheminée et je lançai le livre dedans. Depuis,

rien d’étrange ne se manifeste dans ma chambre. Je commence à mieux dormir la nuit, je ne vois

plus le fantôme ! Je suis très contente et je vais plus souvent voir mes parents, et j’ai trouvé

l’amour pour le plus grand bonheur de mon père !

FIN Adèle PIGEON 4ème 2

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Un mail étrange …

Pendant mes années au collège, je vivais une période très difficile de ma vie, j’étais devenu

le souffre-douleur de beaucoup d’élèves à cause de leur meneur, Éric, pour des raisons inconnues

encore aujourd’hui ! Il s’en prenait à moi, insultes, coups en douce pour me ridiculiser, moqueries

quotidiennes, parfois même des coups. Je partais au collège la boule au ventre, paniqué à l’idée

de ce que la journée aller me réserver, je dormais mal, ne mangeais plus, la solitude et la peur

étaient mon quotidien.

Un soir, alors que j’étais dans ma chambre, l’électricité s’est coupée dans toute la maison,

mes parents cherchaient en vain d’où venait le problème, nous étions les seuls concernés dans le

quartier. J’étais allongé sur mon lit, plongé dans le noir, l’air semblait devenir lourd, j’étais mal à

l’aise, je respirais de plus en plus difficilement, quand d’un coup mon ordinateur s’est allumé,

chose impossible sans électricité.

Ma peur grandit, j’étais paralysé mon corps ne répondait plus.

Soudain le son strident d’un mail reçu retentit, au même moment les lumières se sont

rallumées, la vie semblait reprendre dans la maison comme par magie…

Curieux et intrigué, je me levais péniblement, me demandant encore ce qu’il venait de se

passer et surtout d’où venait ce mail. L’expéditeur était inconnu, le mail ne contenait qu’un lien

permettant d’accéder un site : « TODAY IS THE END »

J’étais comme hypnotisé, tout ce que je pouvais lire sur ce site, semblait être mon histoire, mon

quotidien… Après plusieurs minutes une fenêtre s’est ouverte me demandant de raconter mon

histoire, comme un journal intime. Sans réfléchir mes doigts sur le clavier, je racontai tout de mon

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harcèlement, c’était très libérateur de pouvoir se confier, je me sentais plus léger, presque

euphorique.

Mais je m’aperçus rapidement que je ne contrôlais plus ce que j’écrivais, mes doigts

n’écoutaient plus mon cerveau, c’est ainsi que je découvris que mes derniers mots avaient été : «

la mort d’Éric, renversé par une voiture ». J’étais terrorisé par ces mots ! Surtout qu’il m’était

impossible de les supprimer.

Cette nuit-là, impossible de trouver le sommeil, les événements de la soirée n’arrêtaient

pas de tourner dans ma tête, de plus j’avais l’étrange impression de ne pas être seul dans ma

chambre.

Le lendemain à mon arrivée au collège, je fus surpris de voir plusieurs voitures de police,

les pompiers et une ambulance qui partirent à toute vitesse. Curieux, je m’avançai vers d’autres

garçons qui semblaient sous le choc, j’appris avec horreur qu’Éric venait de se faire renverser par

une voiture, son cœur s’était arrêté, mais par chance les secours étaient intervenus rapidement et

ils avaient pu le réanimer. J’étais sans voix, c’était impossible, j’avais écrit exactement la même

scène, je n’y croyais pas, je fus pris de nausées et de vertiges : c’était de ma FAUTE !!!

Je fis alors un malaise. Je me réveillais chez moi, dans mon lit, ma mère à mes côtés, qui me

rassura sur l’état d’Éric, qui se remettrait sans séquelles.

Je voulais comprendre ce qui m’était arrivé, après plusieurs recherches sur internet, je

découvris que je n’étais pas le seul à avoir vécu ce genre d’expérience, mais personne ne semblait

avoir de réponses, que des questions ….

Le site de la veille, ainsi que le mail avaient disparu … Plusieurs personnes racontaient la

même histoire, des étranges esprits vengeurs, aussi fou que cela puisse paraître, j’y croyais. Je

n’avais pas pu tout inventer ou rêver !

Quelques jours plus tard, je reçu un nouveau mail, expéditeur inconnu, pas d’objet juste

ces quelques mots : « Es-tu heureux maintenant ? » Un frisson parcouru mon dos, la peur me

figea, je tremblais… quand soudain le mail disparu ! Je ne saurais pas expliquer ces événements,

mais après cela, je n’ai plus jamais eu de problèmes, et j’évite au maximum d’ouvrir des mails

avec des expéditeurs inconnus.

ARE YOU HAPPY NOW ?

Fin TARTAGLIA Enzo

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La chaise maudite

Il y a très longtemps, ma mère me raconta une étrange histoire qu’il lui arriva l’année de

ses dix ans. Elle était allée avec son père rechercher un cadeau pour l’anniversaire de sa mère.

Elle séjournait à Thirsk pour ses vacances, une ville du North Yorkshire au Nord de l’Angleterre.

Tous deux, déambulaient dans les rues de la ville quand elle vit dans une vitrine une chaise. Cette

chaise, en chêne massif, semblait confortable : le dossier était haut et l’assise élargie. La forme

était légèrement cintrée. Le piétement était en bois tourné et donnait à l’ensemble une allure

royale. La chaise avait encore des bras qui semblaient attendre l’heureuse élue qui pourrait ainsi

se reposer. Elle dit alors à son père « Oh papa, ce serait un cadeau magnifique pour maman !

Qu’en penses-tu ? On rentre dans le magasin ? », supplia-t-elle. Celui-ci, avare de mots, se

contenta de franchir le seuil du magasin d’antiquité. Ils furent accueillis par le brocanteur, heureux

de voir enfin des clients, en cette fin de saison automnale. Il proposa la chaise pour un prix

modique de cent neuf livres sterling. Son père discuta le prix et il fut surpris de l’obtenir pour la

moitié de sa valeur ! Satisfait de leur achat, ils repartirent retrouver ma grand-mère.

Cette dernière fut ravie de cette acquisition. Elle eut un anniversaire magnifique où tous ses

amis vinrent l’honorer mais son plus grand plaisir fut cette chaise. Elle n’attendit pas d’ailleurs pour

profiter de ses bienfaits, elle s’installa en bout de table, assise comme une reine. En fin de soirée,

tous les convives repartirent chez eux et ma mère et ses parents allèrent se coucher, satisfaits de

cette excellente fête.

Le froid de la pierre des escaliers en marbre la réveilla tout à fait car elle avait oublié ses

pantoufles, elle marchait pieds nus. Elle découvrit un étrange spectacle : deux hommes étaient en

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train de se disputer la chaise. On la voyait passer d’une main à l’autre. Ce qui l’a surpris, ce fut

leurs habits, ils semblaient d’une toute autre époque. Nous étions alors en novembre 1970, et ces

deux personnages étaient habillés étrangement ! Chaque homme avait un justaucorps, des

culottes courtes, une longue veste, et l’un des deux portait un jabot blanc. Les vestes, de brocart,

étaient très ajustées en haut, et en bas, elles s'évasaient du corps, laissant une place à l'épée pour

descendre jusqu'au genou. Les manches étaient ajustées et ornées de galons. La chemise se

portait avec un gilet aussi long que la veste à boutonnage serré et avec des poches basses. Ces

hommes mettaient, sous leurs culottes serrées juste en haut des genoux, des bas de soie (en

couleur pour le plus riche). Les chaussures plates et noires avec une boucle finissaient la tenue.

Ils continuaient de se disputer, sans avoir pris en compte la présence de l’enfant.

Cependant, ma mère, pris de panique fit volteface pour prévenir ses parents et en partant elle

trébucha et heurta la poignée de la porte de la salle à manger. Les deux fantômes, car il s’agit bien

de cela, s’arrêtèrent, la regardèrent et disparurent. La chaise tomba lourdement sur le sol, se

renversa et gît ainsi, telle la victime d’une lutte infernale.

Réveillée par le bruit, mes grands-parents la rejoignirent et lui demandèrent ce qui venait

de se passer. Celle-ci leur expliqua mais ils ne prirent pas en compte son galimatias et ils lui

demandèrent de se recoucher. Ma mère retourna se coucher, furieuse qu’on ne prenne pas la

peine de l’écouter. Elle s’endormit. Le matin, elle fut réveillée par le chant des oiseaux, elle

retrouva ses parents pour prendre son petit déjeuner. Sa mère, installée sur sa chaise, buvait son

café chaud accompagné de toasts avec de la marmelade. Personne ne parla de l’incident de la

veille.

Elle crut voir l’un des deux hommes belliqueux ! Que pouvait lui vouloir cette ombre

nocturne ? Le vieil homme était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau sur la

nuque. Sous une tignasse noire et frisée, il n’avait qu’un sourcil en deux ondulations au-dessus

d’un nez légèrement tordu vers la droite, et assez fort, mais heureusement raccourci par une

moustache épointée qui cachait sa lèvre ; enfin ses yeux jaunes, bordés de cils sombres, n’avaient

pas un instant de repos, et ils regardaient sans cesse de tous côtés, comme ceux d’une bête qui

craint une surprise. De temps à autre, un tic faisait brusquement remonter ses pommettes, et ses

yeux clignotaient trois fois de suite. Ma mère, prise de panique, osait à peine respirer. Le spectre

s’approcha d’elle, il mit la main à sa poche de sa veste et retira un billet qu’il glissa sous l’oreiller

de la fillette. Celle-ci, à son approche ferma les yeux pour occulter ce moment terrifiant. Sans

qu’elle s’en rende compte, elle s’endormit immédiatement. Quand elle se réveilla le lendemain, elle

crut avoir rêvé. En faisant son lit, au moment de glisser ses doigts sous son oreiller pour le

rajuster, elle trouva le billet de banque ! A cet instant, les souvenirs nocturnes ressurgirent et elle

comprit qu’elle n’avait pas rêvé. Cependant, elle décida de ne pas en parler à ses parents. Elle mit

dans sa boîte à secret ce billet venu d’un autre monde.

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Elle tira par la manche son père qui restait au chevet de sa femme tel un zombie, il

semblait avoir perdu toute joie de vivre, ses yeux cernés gardaient les traces de larmes amères

qu’il avait versées. « Il faut que tu viennes avec moi. » lui dit-elle. Elle l’entraina dans sa chambre

où elle lui montra son billet de banque.

Ce dernier fut surpris de voir dans ses mains un billet d’une livre sterling émis par la

Langbaurgh Old Bank, une monnaie fiduciaire émise à titre privé utilisée comme moyen de

paiement à travers la province du Yorkshire, au XVIIIème siècle. « Comment as-tu eu ce billet ? »

demanda-t-il. Elle lui expliqua son expérience nocturne et lui dit que cette chaise était certainement

la cause de tout leur malheur ! Elle avait peur que son père ne l’écoute pas, elle finit en lui

demandant de retourner voir le brocanteur qui en savait certainement plus sur ce siège maléfique.

Il se dit que cela ne coûterait rien d’aller voir le commerçant. Sitôt dit, sitôt fait.

Ils arrivèrent trente minutes plus tard devant la devanture. Ce n’était plus le siège qui trônait

dans la vitrine mais un masque Guêré de Cote d’Ivoire, ce masque africain était réputé pour

appeler les esprits. Le front était bombé, le nez empâté, les yeux globuleux encadrés d’un trait

sanguinolent qui semblait regarder fixement les deux arrivants. Ma mère se rappelle encore du

frisson qui la parcourut devant cette pièce où une large bouche agrémentée de dents disparates,

semblait lui souffler ce message funeste, « il est trop tard ! » Elle tint fermement la main de son

père et tous deux se dirigèrent vers le brocanteur. Quand il les vit et que mon grand-père posa le

vieux billet, ce dernier blêmit, on aurait dit que tout son sang avait quitté son corps. Ces lèvres

frémirent, se pincèrent mais un son sortit enfin pour raconter une étrange histoire.

« Cette chaise a une sombre histoire » leur dit-il sans oser les regarder dans les yeux. Il

poursuivit : « Thomas Busby, à la fin du XVIIème siècle, tint une taverne. Il y rencontra, un jour,

Daniel Awety, faux-monnayeur et faussaire notoire, qui s’installa près du village, à Danotty hall,

une ferme au sommet d’une colline. Très rapidement les deux hommes devinrent des compères

inséparables. Busby devint rapidement son gendre en se mariant avec sa fille unique, Elisabeth.

Ce dernier était un homme très colérique. Il avait la réputation d’être un tyran, un ivrogne et un

malfaiteur. Un jour, en rentrant dans l’auberge qu’il tenait avec sa femme, il découvrit son beau-

père assis dans son fauteuil préféré. Il rentra dans une terrible colère, et les deux hommes se

disputèrent violemment. Daniel le menaça de reprendre sa fille et de la ramener à Danotty Hall et

le visage de Thomas Busby devint blanc. Il ne répondit rien mais son regard était lourd de

menaces. La nuit même, il alla voir son beau-père pour le raisonner. Mais rien n’y fit, la dispute

reprit son cours et, finalement il défonça le crâne de son beau-père à coups de marteau. Il cacha

le corps dans les bois et reprit le cours de sa vie. La fille de Daniel, très inquiète de ne plus voir

son père, prévint les autorités. Ils finirent par retrouver son corps et son beau-fils fut arrêté et

condamné à être pendu. Thomas était en chemin vers la potence quand avisant son auberge, il

demanda à boire une dernière bière, assis sur sa chaise. Alors, comme il avait le droit à une

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dernière volonté, cette faveur lui fut accordée. Une fois sur place, il s’assit sur son siège, et il

déclara d’une voix forte, pour que tous l’entendent : « Que la mort foudroie tous ceux qui oseront

s’asseoir sur ma chaise ».

Le brocanteur s’arrêta, s’ensuivit immédiatement un silence de mort. Il n’osait affronter le

regard de mon père. Ce dernier finit par exploser « comment avez-vous osé vendre cette chaise ?

Ma femme est malade ! » Le vendeur, balbutia « je ne voulais pas croire à un tel délire ! » Mon

père, mit sa main de telle façon qu’il se taise, il prit sa fille et rentra à la maison. Il laissa ma mère

auprès de ma grand-mère et il repartit avec la chaise chez le brocanteur. Il la lui rendit en lui disant

« priez pour qu’il n’arrive rien à ma femme et qu’elle puisse guérir ! » Son regard noir en disait plus

que toutes les paroles au monde. Le brocanteur, exténué par tant d’émotions, s’assit sur un

tabouret en évitant la chaise fatale !

La petite famille repartit une semaine plus tard à Londres, pour reprendre le cours de leur

vie. Ma grand-mère put guérir, les médicaments jouèrent enfin leur rôle. Ma mère dormit les nuits

suivantes, du sommeil du juste. Elle n’oublia, cependant jamais, ces vacances hors du temps.

A vingt ans, elle refit des recherches sur cette chaise maudite. Elle apprit ainsi qu’après la

mort de cet homme, l’auberge de Thomas Busby fut rebaptisée de son nom et de nombreuses

personnes affirmèrent avoir vu son fantôme. Sa chaise, qui était réputée hantée, avait été laissée

à sa place. Elle avait été surnommée « Le Fauteuil de la Mort. » La légende rapporte qu’à la fin du

XVIIIe siècle, la chaise avait été responsable d’une dizaine de morts. En 1894, un ramoneur et son

camarade s’arrêtèrent pour boire au Busby Stoop. Avisant la chaise libre, le ramoneur s’y assit

sans une hésitation, puis il déclara qu’il se sentait parfaitement bien. Après avoir quitté le pub, il se

coucha sur le bord de la route pour y passer la nuit. Le lendemain matin, il fut retrouvé pendu par

le cou à un portail, juste à côté de l’ancien gibet de Busby. L’enquête conclut à un suicide.

Dans les années 1940, en face de l’auberge, se trouvait un aérodrome qui servait de base

à quatre escadrons de la Royal Canadian Air Force. Les militaires avaient l’habitude d’aller boire à

la taverne tout proche, et ils commentaient tous l’histoire de la chaise maudite. Au cours de la

Seconde Guerre mondiale, de tous les aviateurs qui s’y assirent, aucun ne rentra jamais chez lui.

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En 1967, deux pilotes de la RAF décidèrent de tenter le sort. Un peu plus tard, leur voiture heurta

un arbre et les deux hommes perdirent la vie sur le chemin de l’hôpital.

En 1968, Tony Earnshaw, un homme qui n’avait rien de superstitieux, racheta la vieille

auberge. Il connaissait les rumeurs sur la chaise maudite, mais il les jugeait aberrantes. Plusieurs

incidents allaient l’obliger à revoir son jugement. Un jour, un homme décida de s’asseoir sur la

chaise maudite et il mourut d’une crise cardiaque au cours de la nuit suivante. A une autre

occasion, alors qu’elle essuyait le fauteuil, une femme de ménage glissa et tomba dedans. Elle

mourut peu après d’une tumeur au cerveau. Tous les motocyclistes et les cyclistes qui utilisèrent la

chaise de Thomas Busby furent ensuite impliqués dans des accidents mortels.

Tony Earnshaw donna sa chaise au brocanteur du village. Ce dernier, après les

désagréments qu’il eut avec un client décida de donner sa chaise au musée de Think. Il décida

d’offrir la chaise maudite au musée de la ville de Thirsk, à condition que le musée ne laisse jamais

personne s’asseoir dessus, et la promesse lui fut donnée qu’il serait fait selon son souhait. Pour

éviter tout risque inutile, le musée suspendit la chaise au plafond, là où personne ne pourrait plus

jamais tester la véracité de la malédiction de Thomas Busby. Mais même si sa chaise favorite ne

se trouvait plus dans l’auberge, le fantôme de semblait toujours hanter les lieux et il comptait bien

y rester.

Ma mère décida d’oublier cette histoire mais elle se demanda tout de même pourquoi la

chaise avait épargné sa mère. C’est un mystère qui n’aura jamais de réponse. Thomas Busby

aurait-il un faible pour la gente féminine !

Fin Mme Murcia

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2ème partie

L’ENVERS DU DECOR

Classe de 4ème 6/ Collège Pablo Picasso/Année 2018-2019

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L’ENVERS DU DECOR

Le but de ce livre n’est pas de vous donner des réponses, bien au contraire vous vous

poserez des questions :

Les revenants existent-ils ? Notre esprit nous joue-t-il des tours ? Allez dans un musée, est-

ce parfois dangereux ? Enfin bref, malgré tout, notre intelligence est loin d’appréhender tous les

mystères qui nous entourent !

Depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui, les hommes aiment se raconter des histoires pour se

faire peur : des histoires de fantômes, d’objets maléfiques, d’hommes qui se transforment en loup

garou les nuits de pleine lune …

Voici sept nouvelles pour trembler et découvrir plusieurs facettes des nouvelles

fantastiques. Des phénomènes inexplicables, des évènements troublants se multiplient dans ce

recueil comme si quelqu’un ou quelque chose tentait d’intervenir dans les histoires de nos héros.

Allez courage, ouvrez le livre et plongez dans ces histoires qui vous amèneront aux

frontières de l’abîme !

J’avais un fantôme dans le cœur

Sans cesse je murmurais son nom

Une prière pour nous exorciser

Je le traînais tout le temps

Du lit au bar j’essayais en vain

De le noyer dans l’alcool la fête

La luxure les voyages

Il restait toujours là

De l’autre côté du miroir

À me narguer…

Jean-Paul Daoust

Classe de 4ème 6/ Collège Pablo Picasso/Année 2018-2019

May Ly Coursan, Mathéo Fontaine, Maxence Guyart, Ilyes Mehnana,

Baptiste Faiderre, Thomas Lopez, Knis Meyriam, Sarah Murcia.

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SOMMAIRE

Une rencontre d’outre-tombe, May Ly Coursan 33

Un Etrange Rêve! , Mathéo Fontaine 35

Le tableau maléfique, Maxence Guyart, Ilyes Mehnana 36

Le LYCAN, Baptiste Faiderre 37

La Maison Hantée, Thomas Lopez 39

La chambre maudite, Knis Meyriam 41

Une Semaine Troublante, Sarah Murcia 42

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Une rencontre d’outre-tombe

C’était un soir de décembre, à Hanoï au Vietnam. Je venais d’avoir dix ans et les journées

d’été avaient laissé place à un hiver rigoureux. Les jours pluvieux rendaient le ciel plus sombre, et

un brouillard humide se déposait sur nos cheveux et nos manteaux. Malgré ces conditions, nous

nous enfoncions dans les entrailles de la vieille ville pour nous rendre au domicile de mon grand-

père, décédé quelques jours plus tôt. Soudainement, au détour d’une rue, nous nous glissâmes

dans un long couloir sombre menant à l’entrée de son petit appartement. Plus nous avancions,

plus cet endroit commençait à m’effrayer et à m’intriguer. Tout au fond, je commençai à

distinguer des ombres menaçantes créées par une faible lumière.

Arrivés devant l’entrée; je vis soudainement des hommes et des femmes se précipiter vers

nous. Ils nous parlaient dans une langue à laquelle je ne comprenais pas un mot. A ce moment

précis, j’étais pétrifiée, paralysée, nous étions cernés par des personnes qui m’étaient toutes

étrangères. Nous entrâmes alors dans la pièce principale. Un voile de fumée alimenté par la lente

combustion de bâtons d’encens, avait envahi la pièce. Les odeurs fortes d’encens mélangées à un

brouhaha ambiant me donnaient mal à la tête. Je me sentais fiévreuse. Nous fûmes alors tous

invités à nous asseoir par terre, à même le sol, sur le carrelage blanc albâtre de cette pièce vide de

décorations. Je distinguais au fond un autel, recouvert d’un drap rouge et au pied duquel des

offrandes avaient été déposées.

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Tout à coup, le son lugubre et solennel d’un grand gong de bronze retentit dans la pièce.

Un silence de mort s’installa. Un homme vêtu d’une longue tunique blanche surgit alors à l’entrée

de la pièce. Son visage était rond comme la lune, ses cheveux sombres comme la nuit. Il tenait

dans sa main droite une sorte de pendule au bout duquel se trouvait un encensoir d’où

s’échappaient de petits nuages qui hypnotisaient. L’homme commença à s’installer devant l’autel

où trônait un cadre photo de mon grand-père. Il y apparaissait souriant, les cheveux

soigneusement peignés, debout, au bord d’un lac, dans un décor naturel époustouflant. L’homme

commença à réciter de longues prières lorsqu’un second coup de gong retentit. A ce moment

précis, il s’empara de la photo de mon grand-père, la positionna au niveau de son front, leva les

yeux au plafond et se lança dans une longue tirade. Ses jambes commencèrent à trembler, ses

bras et ses mains également, puis soudainement sa tête partit en arrière et un silence suivi.

Lorsqu’il redressa sa tête l’audience ne put cacher sa stupeur en découvrant ses yeux révulsés et la

raideur de son corps, comme s’il était habité par une âme extérieure. Je compris qu’il agissait

comme si l’âme de mon grand-père était venue en lui pour que ce dernier s’adresse une dernière

fois à ses amis. Je commençai à trouver cette situation assez ridicule et je vis là plus un charlatan

que mon grand-père revenu d’outre-tombe. Mais, en portant mon regard sur le cadre photo, mon

sang se glaça. Il avait disparu de la photo. J’étais sans voix. Par réflexe, je fermai mes yeux

longuement afin de retrouver mes esprits. En les ouvrant à nouveau, je sentis un sentiment de

bien-être m’envahir. J’étais comme chez moi. J’avais l’impression d’être entourée de mes proches.

Tous ces gens, qui m’étaient étrangers quelques minutes auparavant, ne l’étaient plus. En

tournant la tête je reconnus immédiatement à ma gauche «Truong», mon ami d’enfance avec qui

nous avions scellé un pacte : Vivons nos vies, vivons nos rêves sans jamais ne rien regretter.

Devant lui il y avait «Phuong», une voisine qui venait régulièrement boire le thé à la maison. A ma

droite je reconnus Mary cette expatriée anglaise avec qui j’avais noué une relation d’amitié.

C’était incroyable. Tout prenait un sens, c’était comme si j’étais habitée, la barrière de la langue

avait disparu. Je comprenais désormais chacun des mots prononcés par l’homme au pendule.

J’avais le sentiment étrange que mon corps abritait désormais deux personnes à la fois moi et mon

grand-père. En voyant le visage triste et le regard vide de «Truong», je pris sa main et il me

regarda du haut de mes dix ans avec un sourire compatissant. Je lui souris et lui soufflai ces

quelques mots au creux de son oreille dans sa langue natale: «Est-ce le spectacle navrant de ce

pantin qui te rend si triste? Souviens-toi, vivons nos vies, vivons nos rêves sans jamais ne rien

regretter. Truong ouvrit alors grand ses yeux, serra fort ma main et je le sentis à la fois pétrifié et

soulagé. Il était abasourdi.

Tout à coup, un puissant coup de gong retentit et j’eus l’impression de me réveiller. La

cérémonie était terminée, les gens quittaient progressivement la pièce en saluant une dernière

fois la photo de mon grand-père. Est-ce que je m’étais assoupie ? Tout ceci n’était-il qu’un rêve?

En me dirigeant vers la sortie, je sentis le regard insistant d’un homme qui ne me quittait pas des

yeux. En me retournant je reconnu «Truong» qui avait le visage apaisé et souriant, il me fit un

signe de la main pour me dire au revoir.

Fin ,Coursan May Ly 4ème 6

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Un Etrange Rêve!

Tout commença un samedi soir.

Comme à mon habitude, j’étais encore dans ma chambre dans l’appartement de mes

parents, le coucher du soleil s’était manifesté plus tôt que d’habitude. De ma fenêtre, j’aperçus

des enfants déjà occupés à ramasser des feuilles près de la rivière et des mères en train de

discuter tout en les surveillant.

Soudainement une lumière verte passa devant ma fenêtre, intrigué, je suis sorti pour voir

ce que c’était : je vis une étrange lueur apparaître devant moi. Je n’osai pas me rapprocher d’elle,

je sentis des gouttes de sueur couler sur mon front et mon cœur battre la chamade ! Je voulais

crier mais il n’y avait plus personne : ni enfants, ni mamans ! J’aperçus alors une forme humaine

qui se détachait de la lumière pour avancer vers moi et je finis par distinguer mon grand-père.

Je fus extrêmement soulagé et m’empressai de lui demander ce qu’il faisait et il ne me

répondît pas : il me souriait et me dit juste qu’il m’aimait. Je ne comprenais plus rien. Mon

portable sonna et tout disparut … Je décrochai, c’était ma mère au téléphone, elle m’annonça que

mon grand-père venait de décéder. J’ai alors lâché mon portable fou de chagrin et je compris alors

que mon grand-père était venu me dire au revoir. Du moins je le pense mais peut-être que la

fatigue de la journée m’a joué un vilain tour !

FIN Fontaine Mathéo

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Le tableau maléfique

l y a deux mois, j'étais parti en vacances, dans une très grande maison avec ma famille. Elle

était située au calme, près d'une falaise, avec vue sur la mer. Nous avions décidé de visiter le

célèbre musée de la ville voisine. Nous nous y sommes rendus en vélo afin d'en profiter pour faire

une balade et admirer le paysage.

Arrivés près du musée, nous attachâmes nos vélos à un poteau. L'extérieur du musée était

magnifique. Ses pierres lisses reflétaient le soleil.

Nous rentrâmes dans le musée. L'entrée était immense, le haut plafond brillait de mille

feux, les fenêtres étaient ornées d'or. Nous étions excités de commencer la visite. Nous avons

observé plusieurs œuvres jusqu'à ce tableau…

Ce tableau était bizarre, sur celui-ci, il y avait une femme étrange dotée des couleurs

sanglantes, ce tableau s'intitulait la femme ensorcelante. De plus il était mal accroché au mur, et

une impression étrange de balancement me troublait. Mon regard ne pouvait plus quitter ce

tableau, j'étais comme hypnotisé. Son mouvement de pendule était de plus en plus rapide, je n'y

voyais plus qu'une tâche rouge, le personnage avait disparu.

Tout autour de moi le silence s’installa, on aurait dit que les visiteurs étaient partis et que

j'étais seul, abandonné. Cette illusion d'optique apaisante me paralysait. Cette solitude

m'apeurait mais il m'était impossible de bouger, le temps me semblait long.

Tout à coup les chuchotements reprirent, les visiteurs déambulaient autour de moi, mon

regard se détachait peu à peu du tableau, je n'étais plus envoûté. On pouvait lire comme titre sous

le tableau le tourbillon ensorcelant, la femme avait disparu laissant place à un géant tourbillon

rougeâtre.

Que c’était-il donc passé ? Il me semblait que j’étais parti dans une troisième dimension. Je

ne dis rien à personne de peur que l’on se moque de moi et je repris mon vélo avec l’étrange

impression que je venais de vivre un moment surnaturel.

Fin Maxence Guyart / Ilyes Mehnana 4è6

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Le LYCAN

Un matin je me baladais dans les rues de Paris, j’aperçus une brocante qui attira mon

attention. J’étais depuis quelques années un collectionneur de vieilles « croûtes » et de vieilles

sculptures de la fin du XIX siècle. Je me décidai de rentrer dans la boutique. A l’intérieur, il y avait

des peintures, des statues, un vrai capharnaüm, on ne savait plus où poser le regard.

J’entendis au loin dans l’arrière-boutique une voix qui me dit «Bienvenue» monsieur, je vous laisse

regarder.» En cherchant dans la boutique la perle rare qui allait compléter ma collection je fus

vite attiré par une statue. Elle représentait un jeune homme assis sur une pierre, la tête regardant

en l’air. Je demandai au vendeur son prix, il me dit «Elle est au prix que vous souhaitez, vous

n’allez pas être déçu. Le vendeur ajouta, « Afin de ne pas l’abîmer ne la mettez pas prêt d’une

fenêtre les soirs de pleines lunes.»

J’acquiesçai sans chercher à comprendre. En arrivant à la maison, je m’empressai de

déballer ma trouvaille. Elle était poussiéreuse, je pris un chiffon et la frottai. J’aperçus sur son

socle une inscription le lycaon. Qu’est-ce que cela pouvait signifier? En attendant de trouver une

explication, je décidai de la mettre dans ma bibliothèque

Le lendemain en cherchant dans les vieux livres, je retrouvai la signification du mot lycaon :

cela voulait dire mi- loup, mi-homme. Je me suis dit quel rapport avec cette statue?

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Le soir en allant me coucher, je m’aperçus que la lune était pleine, la lumière éclairait la

statue, des poils avaient poussés sur son torse. Je décidai d’aller me coucher, j’étais fatigué et

avait pris quelques verres de vins qui devaient me faire délirer.

Je n’arrivais pas à dormir, ma nuit étais agitée. Soudain, j’entendis la porte de ma chambre

s’ouvrir et je vis une ombre. Elle ressemblait à la silhouette d’un homme, mais je ne discernai pas

grand-chose de lui, à part des yeux rouges qui me transperçaient. J’étais terrorisé ! La silhouette

s’approchait de moi, je sentis son souffle sur mon visage. J’entrouvrais les yeux, ce n’était pas un

homme mais une bête recouverte de poil de la tête au pied. Il avait un long museau, des dents

acérées. Cette chose prête à me dévorer était un loup-garou.

J’étais tétanisé par la peur ! J’étais seul devant cette créature. Je lui dis « Je vous en prie,

laissez-moi, partez. » La bête grogna, m’attrapa, elle ouvrit la gueule pour me dévorer puis me jeta

au sol. Elle se mit à hurler et cassa d’un coup de patte la fenêtre pour s’enfuir. Je me relevai et

m’enfermai dans une autre pièce avec un couteau que j’avais dans ma cuisine.

Le lendemain matin, je fus réveillé par ma femme de ménage qui essayait d’ouvrir la porte

de la pièce où je m’étais barricadé. « Monsieur, qu ‘avez-vous encore fait ? » me dit-elle.

L’appartement était tout retourné. Je lui répondis « Emilia, j’ai été agressé par un loup garou. »

elle me regarda, étonnée, elle se mit à rire. Je continuai, exaspéré, de lui dire « Emilia, la statue

s’est transformée en loup-garou » Surprise, elle continua « Monsieur votre statue est dans la

bibliothèque à sa place. Vous avez dû faire un mauvais rêve. J’acquiesçai et en même temps, je

regardai la fenêtre de ma chambre qui était intacte ! En relevant ma manche de pyjama j’aperçus

toutefois une griffure qui était bien celle d’un animal et que je n’avais pas auparavant !

Je pris la statue et décidai de la ramener au brocanteur qui ne me demanda aucune

explication. Je n’en fus pas surpris. Son regard entendu me fit comprendre qu’il savait ! Je

retournai chez moi, heureux d’être délivré de cet objet maudit.

Fin Faiderre Baptiste 4ème 6

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La Maison Hantée

Il était une fois une maison hantée, dans un petit village, là où personne n’était rentré

depuis 1943…

Tous les mercredis entre « potes », on sortait dehors pour s’amuser, et on passait toujours

devant cette maison hantée. Entre nous, on n’y croyait pas, on pensait que c’était des rumeurs…

On s’imaginait que ça ne nous ferait pas peur ! Un jour, on s’est réuni à quatre pour aller voir cette

maison hantée. Nous nous sommes rendu à l’endroit le plus proche de la maison. De près, il y avait

des vitres cassées. Nous pouvions percevoir la salle de bain, il semblait y avoir du sang sur le long

du mur près du lavabo ! Des bruits étranges, nous parvenaient du premier étage. Etait-elle

occupée ? Nous nous décidâmes à rentrer dans la maison par une porte grinçante. Elle semblait

par ce son sinistre nous prévenir de ne pas aller plus loin. Nous marchâmes vers la prochaine porte

qui s’était ouverte devant nos yeux, sans notre intervention ! Nous étions effrayés mais on se

disait que cela n’était que le vent certainement. Nous continuâmes notre visite et nous vîmes des

meubles par terre, des miroirs cassés et retournés et il y avait des toiles d’araignées, un canapé de

travers ! Nous continuâmes et nous montâmes à l’étage et on entendit encore des bruits étranges

et un lit bouger…

Nous continuâmes notre introspection et nous vîmes une ombre au fond de la chambre

avec des yeux rouges. Nous nous approchâmes et nous avions l’impression d’avoir un monstre

devant nous ! Il avait des yeux rouges, effrayants, ornés de deux cornes sur le front, des dents

tranchantes comme des lames de rasoir, une batte avec des pics aussi pointus qu’une aiguille près

à nous transpercer, la tête pleine de sang ! On était effrayé, nous commençâmes à partir

doucement mais le sol grinça, nous partîmes discrètement, mais le sol grinça de plus en plus et le

monstre commença à se retourner et à nous regarder ! Nous partîmes alors en courant vers la

sortie, nous descendîmes les escaliers le plus vite possible pour sortir. Le monstre commença à

nous poursuivre et nous jeta une petite hachette. Elle se planta brutalement contre la porte. Nous

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nous regardâmes en pensant qu’heureusement ce n’était pas notre crâne qui l’avait reçue ! Nous

sortîmes et le monstre remonta au premier étage.

Nous courûmes à en perdre haleine ! Pour rentrer chez nous, nos jambes volaient

plus qu’elles ne nous portaient et nous étions effrayés. Nos mâchoires claquaient de peur sans

qu’on puisse les contrôler. Après cette course effrénée, en retrouvant notre calme, nous avons

tout raconté à nos parents, tout ce qui s’était passé. Mais ces derniers n’ont pas cru un seul mot

de notre histoire. Si nous la racontions en classe, dans notre école, il est certain que les élèves ne

nous croiraient pas non plus !

FIN Lopez Thomas 4ème 6

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La chambre maudite

C’était il y a trois mois en Thaïlande, j’avais loué une chambre d’hôtel, sur la photo

d’internet, elle paraissait grande, spacieuse, lumineuse et plutôt dans un style moderne. Le lundi

trente novembre 2015 à 18h30, je suis arrivée devant l’hôtel, je suis monté dans ma chambre, j’ai

ouvert la porte et…...Là!! Je suis resté bouche bée, la chambre était petite, un style complètement

ancien et sombre. Je suis rentré, je me suis couchée directement car le voyage m’avait épuisée.

Dans la nuit, j’ai cru entendre un meuble se déplacer, j’ai ouvert délicatement mes yeux et j’ai vu

l’armoire disposée à côté de la fenêtre devant mon lit. Je regardais autour de moi et j’apercevais la

fenêtre s’ouvrir et se fermer. Je me suis levée, doucement, sans faire de bruit pour sortir de la

chambre mais la porte était verrouillée. Je commençais à stresser, et, soudain, Je vis une ombre

féminine s’approcher de moi avec un long couteau pointu derrière le dos. Alors je me retournai,

rien n’était derrière moi donc je pensai que ce n’était que le fruit de mon imagination.

Je me suis ainsi couchée en mettant la couette sur mon visage et je commençais à penser à

autre chose jusqu’à ce que mon téléphone sonne, je le pris et je vis que c’était mon réveil de

minuit pour aller me laver. Je partis directement dans la salle de bain et je lavai mon visage. Je

retournai dans ma chambre, j’ouvris la porte, et, devant moi, je vis une femme avec une longue

robe blanche couverte de sang, elle avait les cheveux bruns, lisses, longs, avec pleins de nœuds,

elle tenait un couteau rempli de sang et sa tête était défigurée. Elle me souriait avec un regard

malicieux. Je commençais à reculer mais elle avançait et d’un coup, elle me planta le couteau dans

le coin gauche de mon ventre et je m’évanouis juste après...

Je sentis quelqu’un me réveiller, j’ouvris mes yeux et je vis que c’était mon hôte. Il me

demanda ce qui s’était passé car la chambre était sans dessus dessous, mais je ne me souvenais

de rien ! Je n’ai rien dit, mais je me suis demandée pourquoi toutes mes affaires étaient-elles

éparpillées sur le sol. Une impression qu’il s’était passé un évènement peu ordinaire trottait dans

mon esprit fatigué. J’ai pris mon petit déjeuner et j’ai repris le cours de ma vie …

Fin Knis Meyriam 4ème 6

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Une Semaine Troublante ou L’histoire Etonnante De

Miss Désirée

Ce matin, est un triste jour. Ma grand-mère est morte il y a trois jours et c’est aujourd’hui

son enterrement. Elle était comme une deuxième mère pour moi car elle s’occupait de ma petite

personne, enfant, chaque fois que maman était au travail.

Nous sommes partis, il y a trois heures déjà, en direction de Châteaulin en Bretagne (c’était

la ville natale de grand-mère). Toute la famille s’est retrouvée dans l’église du village pour honorer

sa mémoire. A la sortie de la cérémonie, mes parents ont préparé un buffet dans l’ancienne ferme

de mamie pour remercier tous ceux qui étaient venus.

J’avais du mal à rester parmi toutes ces personnes et à refouler mes larmes en servant les

douceurs aux invités. Dès que je pus, je me faufilai et décidai de me réfugier au grenier. Je me

repliais sur moi-même dans un coin obscur pour faire éclater ma peine. Les larmes brouillaient ma

vue et pourtant je distinguais dans le bric-à-brac de ma grand-mère un objet rectangulaire coiffé

d’un vieux tissu illuminé par les dernières lueurs du soleil couchant. Je m’approchais, dévoilais

l’objet et découvris le portrait d’une jeune femme. La curiosité m’incita à prendre une lampe dans

cet endroit hétéroclite. Armée de cette lampe, je distinguais enfin les traits de cette jeune

inconnue.

Elle était d’une beauté remarquable. Son visage pâle était accompagné de longs cheveux

roux flamboyants. Son sourire avait quelque chose de rêveur et de souffrant. Elle semblait

sérieuse et mystérieuse à la fois et nous fixait de son regard de vestale. Elle était habillée d’une

robe noire, stricte et puritaine. Ce tableau, de par sa technique, rappelait la grande peinture

flamande, mais aussi les photographes pictorialistes, symbolistes de la fin du XIXème siècle.

Il n’y avait plus de bruit dans le salon, les invités semblaient être partis pour rejoindre le

cours de leur vie. Comme le dit maman : « Il suffit d’un deuil pour réunir la famille ! ».

Je rejoignis mes parents et demandai à ma mère si je pouvais récupérer un portrait

découvert dans le grenier. Celle-ci acquiesça du regard sans prendre grande attention à mes

propos, plus préoccupée par les démarches liées au décès.

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Nous reprenions le chemin du retour silencieusement après avoir installé le portrait dans

le coffre. Je laissai mes parents au seuil de leur maison à Versailles pour retrouver mon petit

studio d’étudiante à Paris. En effet je n’avais pas envie de partager ma peine avec eux malgré leur

gentillesse. Ce soir-là je retrouvais mon chat Malow et j’installai rapidement le portrait sur le mur

mansardé face à mon lit. Fatiguée de toutes ces émotions je me glissais sous ma couette pour un

sommeil que j’espérais réparateur.

Quelques heures plus tard, j’entendis Malow miauler près du mur. Je me levai pensant qu’il

avait faim mais il ne me suivit pas. En m’approchant de lui, j’aperçus une lueur blanche dans ses

yeux et me retournai. La stupéfaction fut ma seule réaction à ce moment-là. Une ombre blanche

difforme flottait au-dessus du tableau. Je crus rêver. Je me frottais les yeux puis plus rien. Je

retournai dans mon lit tout en me disant que je n’étais juste pas bien réveillée.

Le lendemain matin, mon réveil sonna vers six heures. Je me dépêchais pour ne pas être en

retard mais mes paupières étaient lourdes comme si j’avais passé la nuit à veiller, ce qui n’était

pas le cas. Après un petit-déjeuner rapide je me retrouvais assise sur les bancs de la faculté à la

Sorbonne à écouter monsieur Durand sur le surréalisme. J’eus beaucoup de mal à fixer mon

attention, un seul tableau m’obsédait et ce n’était pas celui que le professeur nous présentait mais

celui de cette jeune femme qui trônait dans ma chambre.

L’après-midi se poursuivit trop lentement à mon goût, une idée m’obnubilait, retourner

chez moi. Je retrouvai enfin Malow allongé près du lit. Je m’assis à côté de lui, mon chocolat chaud

dans les mains et je regardais longuement le portrait. En le fixant avec attention, j’aperçus une

signature rouge. Je m’approchais, j’observais bien et distinguais un nom, « Doltron ». Je supposais

que c’était le nom du peintre mais j’en doutais. Ma première réaction fut alors de rechercher sa

biographie sur Internet. J’attrapais mon ordinateur et je saisis son nom : «E. Doltron ». Il n’y avait

qu’une seule possibilité. Je cliquais dessus et je pus lire sa vie :

Le XIXème siècle regorge d’artistes et d’écrivains novateurs. L’un d’entre eux, Edward

Doltron s’est illustré en tant que peintre mais aussi que sculpteur. De son vrai nom, Edward Hilaire

Germain Doltron est né à Paris le 19 juillet 1834. Il est issu d’une famille bourgeoise d’origine

napolitaine. Ce n’est que plus tard, en 1873 qu’il signera de son nom d’artiste : Doltron. […] Tout au

long de sa vie il sera entouré de femmes dont trois seront ses muses : Camille Delavallière,

Elisabeth Dutin et Désirée Le Dru. Cette dernière tentera par trois fois d’empoisonner son amant.

D’ailleurs son procès aura un retentissement important à la fin du XIXème siècle. […]

Après avoir lu cette biographie et vu les portraits des trois muses, je fus surprise de

retrouver une telle ressemblance entre madame Le Dru et la jeune femme représentée dans mon

tableau et je décidais dès le lendemain de faire des recherches sur cette jeune femme. Le temps

était passé vite sur la toile ; il était déjà vingt-trois heures quand je décidai de me coucher après

avoir mangé rapidement.

Tout en préparant le repas, je me sentis fixée. Instinctivement je retournais près du portrait

pour examiner ses yeux et j’aperçus avec beaucoup d’effroi qu’ils m’observaient. Je bondis en

arrière et tentai de crier mais je me retins car je me dis qu’il était tout bonnement impossible

qu’un tableau soit vivant. Je retournais aux fourneaux mais je me sentais toujours mal et je

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pensais que quelqu’un allait se mettre à me suivre. Je m’assis dans un coin mais je craignais qu’un

inconnu se penche sur mon épaule et me dévisage. Je mangeai rapidement et je me dirigeai vers

mon lit et me couchai. Les yeux de cette jeune femme me fixaient toujours et étaient de plus en

plus terrifiants. Haletant d’angoisse, je me suis levée, j’ai attrapé un drap et j’ai recouvert le

portrait. Je m’endormis sans trop de mal mais quelques heures plus tard une petite brise de vent

me fit frissonner. Je me cachais le visage pour ne pas avoir froid mais je sentis d’un coup comme si

quelque chose ou plutôt quelqu’un s’asseyait sur le lit. Je supposais que c’était Malow mais je

l’aperçus, du coin de ma couette, dans la cuisine. Un grand frissonnement m’envahit soudain.

Finalement, je m’endormis terrassée par la fatigue.

Le lendemain, je décidais d’aller à la bibliothèque de la faculté pour retrouver des

informations sur madame Le Dru. Je me dirigeais vers les archives et je feuilletais le journal

quotidien du XIXème siècle L’Illustration.

Après une heure et demie de recherche, je finis enfin par trouver ce que je cherchais. En

couverture apparut le titre : Miss arsenic. Je pus le lire plusieurs fois et je distinguais vers la

dixième ligne ceci : Désirée Le Dru, surnommée Miss arsenic, a essayé d’empoisonner à plusieurs

reprises son amant (le peintre E. Doltron) en lui distillant du poison (trois gouttes d’arsenic) dans

son petit déjeuner, chaque matin.

[…]. Son procès fut retentissant car ce fut la première femme à être condamnée aux bagnes

à Toulon […].

E. Doltron habitait à Paris dans le studio d’art de Montmartre.

Excitée par toutes ces découvertes je repartais très heureuse mais il me restait une seule

préoccupation : que s’était-il passé la veille au soir dans mon lit ?

De retour chez moi, le téléphone sonna. Je décrochai et je reconnus la voix de ma mère.

Elle m’appelait pour me rappeler de venir chez eux pour le dîner. C’était une habitude que nous

avions prise pour garder contact, nous nous retrouvions tous les mardis soir.

Après avoir fini d’étudier mes cours, je pris ma voiture et roulais en direction de Versailles.

Mes parents me reçurent chaleureusement et nous nous installâmes près de la cheminée. Je

commençais à lancer le sujet du tableau, sans faire partager ma mésaventure, quand soudain ma

mère se leva brusquement. Elle avait cet air apeuré et me dit : « Surtout ramène ce maudit

tableau d’où il vient et ne le retouche plus jamais. Tu m’entends bien ? ». D’un hochement de tête,

j’acquiesçai sans trop demander d’explication pour ne pas la bouleverser davantage ! Elle

s’approcha de moi et me chuchota à l’oreille que cette personne représentée sur le portrait était

plus proche de moi que je ne le croyais. « En effet, cette jeune Désirée Ledru « me dit-elle «

n’était en fait que la sœur de ton arrière-arrière-grand-mère ! « Sur le chemin du retour, je décidai

que le lendemain j’irais sur les lieux où avait vécu ce peintre pour plus d’informations. J’espérais y

trouver ce que je cherchais.

Je retournai chez moi et me couchai rapidement. Comme la nuit précédente, je laissais le

drap sur le portrait et m’endormis paisiblement. Cependant je ressentis comme une caresse sur

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ma peau. Il régnait un silence de mort dans la pièce et ma seule envie était de me lever et de

courir hors du studio, mais il était tard et tout le monde m’aurait prise pour une folle !

J’essayais en vain de me raisonner mais ma peur se transforma en terreur. Je distinguais

une forme qui se dirigeait vers le tableau, je vis deux longues mains fines et livides s’appuyer sur le

cadre du tableau et d’un bond ce corps spectral rejoignit le cadre vide. Je n’arrivais pas à donner

de sens à tout cela.

Le lendemain, au réveil, je pensais avoir rêvé mais je ne savais comment expliquer le fait

que le drap soit par terre. Peut-être était-ce Malow, qui dans la nuit avait joué et l’avait fait glisser

!

Sans plus de réflexion, je décidais de profiter de cette belle journée ensoleillée pour visiter

le quartier de Montmartre et tout spécialement la rue de La Fleur Blanche, où vécu le peintre

Doltron. J’espérais, pourquoi-pas découvrir son atelier de peinture ! Quelle étrange idée après

quatre générations ! Mais mon esprit bohême ne pouvait s’empêcher de rêver ! C’est à ce

moment-là que prise dans mes pensées, je bousculais un jeune-homme en train de boire un café.

Le liquide se renversa sur son costume italien et je ne savais comment m’excuser de ma

maladresse. Celui-ci avait l’air de prendre cet incident avec humour ! « Ne vous inquiétez pas, je

connais des recettes de grand-mère pour enlever les tâches de café ». Je voulais récupérer sa

chemise pour la faire nettoyer. Mais il me dit simplement « payez-moi uniquement un nouveau

café et tout sera réglé. » Je me hâtais de l’inviter dans le premier bistrot venu.

Nous avons discuté, à bâton rompu durant deux heures. Ni l’un, ni l’autre n’avions vu le

temps passé. Nous étions sous le charme de la conversation. J’appris qu’il était médecin à l’Hôtel

Dieu, qu’il soignait des enfants. Il me demanda ce que je faisais dans le quartier, je lui répondis

que je cherchais des ateliers de peinture à Montmartre pour faire une étude sur la vie des artistes

au XIX. Il me dit alors : « Vous avez de la chance, je vis dans un atelier d’un ancien artiste dans le

quartier de la Fleur Blanche ». Je n’en croyais pas mes oreilles, j’allais peut-être pouvoir visiter l’un

de ces anciens ateliers ! Il m’invita alors à l’accompagner chez lui dans son loft. Il restait peu de

choses de l’atelier du peintre, quelques toiles sur les murs qui rappelaient sa vie créatrice. Pour le

reste, mon hôte me présenta surtout un lieu épuré et moderne. Une horloge sonna quatorze

heures, il était temps de se retirer, le jeune homme surpris par l’heure tardive me dit alors « j’ai un

rendez-vous, veuillez m’excuser mais il faut que je parte. J’aimerais cependant vous revoir. » Il prit

dans sa poche une carte de visite qu’il me tendit, tout en me souriant.

Je descendis la côte de Montmartre tout en repensant à cette merveilleuse rencontre. Ce

jeune homme dégageait un charme irrésistible. Dans le métro qui me ramenait chez moi, je pris le

temps d’examiner sa carte et je découvris avec surprise que son nom de famille était « Doltron

David ».

Incroyable destin qui venait de nous réunir alors que cent ans plus tôt nos ancêtres se

connaissaient.

Ce soir-là, je m’endormis avec l’espoir de le revoir ! La carte de visite était restée sur le

bord de ma table de chevet. J’avais complètement oublié mes petits tracas de la veille. Et

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pourtant, quelques heures plus tard, je fus réveillée par mon chat qui ne semblait plus tenir en

place, il tournait en rond dans ma chambre ! Que se passait-il ? Un bruit de pas retentit. Je vis

alors ou je crus voir une ombre sortir du tableau et se diriger vers mon lit. Le drap avait encore

disparu ! Mon cœur battait la chamade, j’avais l’impression que le dernier jour de ma vie était

arrivé ! Je m’attendais à voir ce spectre venir me tuer ! Mais non, cette dame blanche, avec ses

yeux perçants scrutait mon studio et plus précisément ma tête de lit. Que cherchait-elle ? Je ne

savais pas et je ne désirais pas vraiment le savoir. Je vis tout simplement qu’elle prit la carte de

David Doltron et elle semblait l’examiner sur toutes ses coutures. Prise de panique, je me cachais

sous ma couette quand elle dirigea son regard sur moi ! J’évitais de respirer en espérant qu’elle

m’oublierait. Derrière ma couverture, je la regardais furtivement et je la vis partir vers mon coin

cuisine mais sans comprendre ce qu’elle y faisait. Je ne désirais plus être en sa présence, je

décidais de faire comme quand j’étais petite, de disparaître en fermant les yeux et en comptant

jusqu’à cent sous ma couette : « un, deux, trois…trente, trente et un… ». Je m’endormis et me

réveillais le lendemain avec les premiers rayons du soleil qui venaient caresser mon visage.

Je pris mon petit déjeuner à la hâte pour partir à la faculté. Je regardais le portrait et je me

moquais de mon attitude ridicule durant la nuit. Comment pouvais-je imaginer qu’un de mes

ancêtres puissent sortir de ce tableau pour venir me voir ? C’était vraiment ridicule ! Je me mis à

rire et je partis au travail. Je remarquais à peine le regard glacial de Désirée qui suivait mes

mouvements dans le studio.

La matinée se passa sans problème. Mais en début d’après-midi, après le déjeuner, j’eu

comme un malaise, je n’avais pas supporté mon repas. Devives douleurs à l’estomac

m’empêchèrent de rentrer chez moi, mes amies me conduisirent alors aux urgences. Après avoir

été examinée, elles me ramenèrent à mon domicile avec une prescription médicale pour soulager

ma digestion.

Couchée, je m’endormis immédiatement jusqu’au lendemain. Je pensais que cette nuit de

repos m’aurait donné l’énergie pour repartir pour une nouvelle journée. Je pris mon thé et mon

jus de fruit préparés la veille par une amie, mais malheureusement, je ne me sentis pas capable de

reprendre le chemin des études. Je me lovais dans mon lit, les tempes brulantes, une douleur

infernale à la tête mais aussi au ventre. Que faire, j’étais désespérée ! C’est alors que mon

portable sonna. C’était David Doltron qui venait prendre de mes nouvelles. Je lui signalais mon

état et nous prîmes rendez-vous dans le quartier latin pour le lendemain. Il se permit de me

prescrire la diète et du Smecta pour me relever. La journée se passa péniblement, avec des

crampes qui me pliaient en deux. Je décidais d’appeler mes parents. Ma mère arriva chez moi,

affolée, en me disant : « pourquoi ne m’as-tu pas prévenu plus tôt ? ». Je ne savais quoi lui

répondre. C’est alors que son regard tomba sur le portrait. Effarée, elle me dit : « tu m’avais

promis que tu ne garderais pas ce tableau, tu ne m’as pas écouté ! ». Elle poursuivit en m’avouant

: « je ne pouvais pas devant ton père te dire certaines choses… » Malgré la douleur, ma curiosité

était vive, que signifiaient ces propos. Elle continua sans me regarder : « il faut que tu saches que

ce tableau est maudit : chaque propriétaire de cette œuvre sont décédés d’une mort étrange. »

Elle finit en me suppliant de le détruire.

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Je pris conscience qu’elle avait certainement raison et que le fameux soir où je vis l’ombre

dans la cuisine, ce devait être Désirée Ledru qui n’avait pas supporté de me voir avec David

Doltron et qui avait décidé de m’éliminer avec de l’arsenic. On nageait en plein délire ! Je ne savais

que penser mais je décidais de me débarrasser de ce portrait.

Avant de retrouver David le lendemain, je pris le portrait et l’emmena chez un ami

souffleur de verre pour qu’il puisse le brûler dans son four. Je repartis soulagée, enfin j’allais

pouvoir suivre le cours de ma vie tranquillement ! Je retrouvais David au quartier latin…

Cependant deux jours plus tard, Philippe le souffleur de verre, m’appela pour me dire qu’il

était ennuyé car deux polissons avaient volé la toile. Où donc était passé le portrait maléfique ?

Qui donc subissait le sort de Miss Arsenic ?

Sarah Murcia

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RECUEIL DE NOUVELLES FANTASTIQUES

Ce spectre singulier n’a pour toute toilette,

Grotesquement campé sur son front de squelette,

Qu’un diadème affreux sentant le carnaval.

Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,

Fantôme comme lui, rosse apocalyptique

Qui bave des naseaux comme un épileptique.

Au travers de l’espace ils s’enfoncent tous deux,

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

Nos élèves de quatrième ont voulu jouer aux apprentis sorciers en écrivant sur le monde de

l’au-delà ou du moins le monde de l’étrange, de l’inexplicable. Ils ont voulu comme Charles

Baudelaire présenter les monstres sortis de leur imagination, de leur placard ou ceux campés sous

leur lit ! Dans ce livre, vous découvrirez deux parties, la première « aux portes de l’étrange » vous

amènera aux frontières de deux mondes : celui du réel où vous croyez tout connaître mais très

rapidement vous verrez que le surnaturel flirte avec ce monde. Chaque personnage semble perdre

la raison et partage aux lecteurs leurs angoisses, leurs peurs. Dans la deuxième partie « L’envers

du décor » les fantômes viendront visiter les vivants pour les tourmenter ou leur faire passer un

message…

Ne vous laissez pas intimider et venez nous rejoindre dans cette lecture troublante qui vous

rappellera que notre vie n’est qu’un instant fugace sur l’échelle de l’humanité. Venez-vous

immerger dans ce monde des ombres où il est parfois difficile d’identifier ce qui s’approche

subrepticement vers vous ! Bonne lecture.

Ces quatorze nouvelles fantastiques ont été écrites par de jeunes gens qui ont su explorer

des univers dangereux et vous rapporter leurs histoires. En lisant êtes-vous bien conscient des

périls qui vous guettent ?

4ème

2018/2019

Aline Bailly, Lisa Grinard, Guillaume Soares, Emma Vizern, Adèle Pigeon, Enzo Tartaglia,

Mme Murcia, May Ly Coursan, Mathéo Fontaine, Maxence Guyart, Ilyes Mehnana, Baptiste

Faiderre, Thomas Lopez, Knis Meyriam, Sarah Murcia.