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S34 Communications / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 57S (2009) S3–S59 Évaluation du programme de washing pour le traitement du lymphœdème de la filariose lymphatique, au Burkina Faso P. Jullien a , J. d’Arc Somé a , P. Brantus b , R.W. Bougma c , I. Bamba c , D. Kyelem c a Handicap international b Organisation mondiale de la santé, Genève, Suisse c Programme national d’élimination de la filariose lymphatique, ministère de la Santé, Ouagadougou, Burkina Faso Mots clés : Burkina Faso ; Filariose lymphatique ; Lymphœdème ; Washing ; Handicap Objectifs.– Évaluer l’efficacité du programme de washing dans deux régions du Burkina Faso, par l’amélioration de l’état clinique des patients traités pour lym- phœdème secondaire à une filariose lymphatique, dans le contexte du système de soins primaires. Le washing est la pratique, jusqu’à quatre fois par jour, d’un lavage attentif à l’eau et au savon du membre atteint de lymphœdème et des replis de peau et espaces interdigitaux. Méthodologie et population.– Personnes avec manifestations chroniques de la filariose lymphatique à type de lymphœdème. Indicateur principal : présence de crise aiguë de lymphangite dans le mois précédent la consultation. Critère d’inclusion : personne atteinte de filariose lymphatique, présentant une manifes- tation chronique à type de lymphœdème d’un membre inférieur sans distinction du stade, et nouvellement prise en charge par le programme d’éducation à la santé et de pratique du washing. Résultats.– Au total, 1578 personnes ont été incluses, 486 ont été perdues de vue. Avant traitement, 80 % [78,0–82,0 %] d’entre elles présentaient des crises de lymphangite aiguë dans le mois précédent la première consultation. Après quatre mois de traitement, 41 % [38,6–43,5 %] d’entre elles présentaient tou- jours ce type de crise, compte tenu des personnes perdues de vue. Analyse avec appariement. Conclusion.– Nous montrons l’efficacité du washing, dans un contexte de soins de santé primaire au Burkina Faso, par l’amélioration de la moitié des patients atteints de lymphangite secondaire à une filariose lymphatique. Mais il faut ren- forcer ce programme, car il n’apporte pas un bénéfice à l’ensemble des patients, et les résultats sont supérieurs dans des contextes plus favorables (Madagascar, Sri-Lanka, Zanzibar). Il peut cependant déjà être étendu à d’autres régions du Burkina Faso. doi:10.1016/j.respe.2009.02.117 Tabagisme chez les étudiants de la sixième année de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat J. Kasouati , R. Razine , M. El Mrabet , K. Sbai , E. Bouaiti , F. Hassouni , M. Oualine , N. Fikri Benbrahim UFR de médecine sociale, faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Maroc Mots clés : Tabagisme ; Étudiants en médecine ; Dépendance ; Test de Faggerstrom Objectifs.– La présente étude visait à : (i) étudier le comportement tabagique des étudiants en médecine ; (ii) évaluer leurs opinions et attitudes à l’égard du tabac ; (iii) déterminer le degré de dépendance chez les fumeurs. Méthodologie.– L’enquête s’est déroulée à la fin des séances du module de nutrition dont les étudiants de la sixième année de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat ont bénéficié au sein des locaux du département de la médecine sociale du 28 janvier au 1 er février et du 3 au 7 mars 2008. L’enquêteur soumet un auto-questionnaire à chacun des étudiants tout en précisant que c’est anonyme et en expliquant les objectifs de cette enquête. Le logiciel Epi-Info Windows 2000 a été utilisé pour saisir les données et analyser les résultats. Résultats.– Le taux de réponse était de 82,75 % (soit 192 étudiants) dont 60,4 % de sexe féminin. Le pourcentage des étudiants fumeurs était de 14,7 % : (27,6 % de garc ¸on contre 6,1 % des filles). Comme cause d’adoption de ce comportement, 64,4 % pensaient qu’elle leur procure un certain plaisir ; 53,6 % ont commencé à fumer à un âge supérieur à 18 ans. Les étudiants non-fumeurss avaient pris cette décision dans 75,9 % parce qu’ils pensaient que c ¸a représente un danger pour leur santé. Nous avons déterminé le degré de dépendance chez les fumeurs en utilisant le « test de Faggerstrom » et nous avons trouvé que 57,4 % parmi eux étaient dépendants à des degrés variables. Conclusion.– Cette enquête pourra servir de point de comparaison pour de nouvelles recherches ultérieures chez les étudiants en médecine pour mieux appréhender l’évolution du phénomène tabagique dans cette population appelée à jouer un rôle actif en tant que futurs éducateurs de santé. doi:10.1016/j.respe.2009.02.118 Rédiger un article original J. Kasouati , R. Razine , M. El Mrabet , K. Sbai , E. Bouaiti , F. Hassouni , M. Oualine , N. Fikri Benbrahim UFR de médecine sociale, faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Maroc Le souci de tout scientifique est de participer à l’amélioration du niveau géné- ral de connaissances en diffusant ses propres travaux et ceux de son service. L’article original appelé aussi article scientifique constitue une forme principale des publications médicales. Il doit être clair, précis et concis. Sa structure, qui suit souvent un plan appelé IMRAD (I pour Introduction ; M pour Method ;R pour Results ; A pour And ; D pour Discussion), permet de le comprendre, d’en faciliter la lecture et l’exploitation. Introduction.– Définit le cadre général du sujet et énonce clairement les buts ou objectifs de l’étude. Matériel et méthodes.– Ce chapitre doit décrire la population sur laquelle l’étude a porté, ce que l’on a cherché à évaluer et les critères de jugement sur lesquels cette évaluation a porté. Résultats.– Doivent exposer tous les résultats du travail et rien que les résultats. Discussion.– Permet de garantir au lecteur la validité des résultats avant d’en proposer une interprétation scientifique en tenant compte des études publiées antérieurement. Références.– Sont données à la fin sous forme de liste pour justifier tout fait énoncé. Titre.– Élaboré au début et rectifié à la fin, doit être court, informatif et centré sur le point fort de l’article. Résumé.– Doit contenir de manière abrégée toutes les données décisives de l’article. La structure de l’article scientifique n’est essentielle que parce qu’elle est au service du fond, elle peut paraître contraignante, mais constitue une néces- sité pour que le lecteur comprenne le développement conceptuel et intellectuel de l’auteur. doi:10.1016/j.respe.2009.02.119 Caractéristiques de la prescription au Maroc. Enquête nationale 2007 A. Khabatti a,c , R. Benkirane a , S. Achour a,b , C. Nejjari b , R. Souleymani-Bencheikh a a Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc, Maroc b Faculté de médecine et de pharmacie de Fès, Maroc c Faculté des sciences Ibn Tofail, Kenitra, Maroc Mots clés : Prescription ; Enquête nationale ; Coût ; Recommandations thérapeutiques ; Maroc Objectif.– Connaître le profil de la prescription médicamenteuse au Maroc en termes de coût et de recommandations thérapeutiques. Matériels et méthode.– C’est une enquête transversale, réalisée au comptoir des officines en 2007 par le Centre marocain de pharmacovigilance avec l’appui de l’Organisation mondiale. Il s’agit d’un échantillonnage en grappe avec stra- tification sur la zone géographique et le niveau socioéconomique. Le recueil des données a été fait à l’aide d’une fiche standardisée complétée à partir des ordonnances. Résultats.– Au total, 1768 ordonnances comportant 4499 médicaments ont été analysées. Nous avons enregistré 959 spécialités prescrites, réparties en 479 DCI et regroupées en 181 familles thérapeutiques. Les spécialités les plus prescrites étaient respectivement, Doliprane ® , Augmentin ® , Célestène ® . Les DCI les plus prescrites étaient amoxicilline, paracétamol, dextro-propoxyphène. Les familles thérapeutiques les plus prescrites étaient les N02B (analgésique non narcotique antipyrétique), M01A (antirhumatismal non stéroïdien) et les J01C (pénicilline à large spectre). La proportion des génériques était de 31,4%. L’âge moyen des patients était de 36 ans ± 21 ans (minimum 2 jours ; maximum 86 ans), le sex-ratio était de 0,7 ; 27 % des patients avaient une couverture médicale. Les

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. Jullien a, J. d’Arc Somé a, P. Brantus b, R.W. Bougma c, I. Bamba c,. Kyelem c

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a Santé, Ouagadougou, Burkina Faso

ots clés : Burkina Faso ; Filariose lymphatique ; Lymphœdème ; Washing ;andicapbjectifs.– Évaluer l’efficacité du programme de washing dans deux régions duurkina Faso, par l’amélioration de l’état clinique des patients traités pour lym-hœdème secondaire à une filariose lymphatique, dans le contexte du systèmee soins primaires. Le washing est la pratique, jusqu’à quatre fois par jour, d’unavage attentif à l’eau et au savon du membre atteint de lymphœdème et deseplis de peau et espaces interdigitaux.

éthodologie et population.– Personnes avec manifestations chroniques de lalariose lymphatique à type de lymphœdème. Indicateur principal : présencee crise aiguë de lymphangite dans le mois précédent la consultation. Critère’inclusion : personne atteinte de filariose lymphatique, présentant une manifes-ation chronique à type de lymphœdème d’un membre inférieur sans distinctionu stade, et nouvellement prise en charge par le programme d’éducation à laanté et de pratique du washing.ésultats.– Au total, 1578 personnes ont été incluses, 486 ont été perdues deue. Avant traitement, 80 % [78,0–82,0 %] d’entre elles présentaient des crisese lymphangite aiguë dans le mois précédent la première consultation. Aprèsuatre mois de traitement, 41 % [38,6–43,5 %] d’entre elles présentaient tou-ours ce type de crise, compte tenu des personnes perdues de vue. Analyse avecppariement.onclusion.– Nous montrons l’efficacité du washing, dans un contexte de soinse santé primaire au Burkina Faso, par l’amélioration de la moitié des patientstteints de lymphangite secondaire à une filariose lymphatique. Mais il faut ren-orcer ce programme, car il n’apporte pas un bénéfice à l’ensemble des patients,t les résultats sont supérieurs dans des contextes plus favorables (Madagascar,ri-Lanka, Zanzibar). Il peut cependant déjà être étendu à d’autres régions duurkina Faso.

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abagisme chez les étudiants de la sixième année de laaculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Kasouati , R. Razine , M. El Mrabet , K. Sbai , E. Bouaiti , F. Hassouni ,

. Oualine , N. Fikri BenbrahimUFR de médecine sociale, faculté de médecine et de pharmacie de Rabat,

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ots clés : Tabagisme ; Étudiants en médecine ; Dépendance ; Test deaggerstrombjectifs.– La présente étude visait à : (i) étudier le comportement tabagiquees étudiants en médecine ; (ii) évaluer leurs opinions et attitudes à l’égard duabac ; (iii) déterminer le degré de dépendance chez les fumeurs.

éthodologie.– L’enquête s’est déroulée à la fin des séances du module deutrition dont les étudiants de la sixième année de la faculté de médecine ete pharmacie de Rabat ont bénéficié au sein des locaux du département de laédecine sociale du 28 janvier au 1er février et du 3 au 7 mars 2008. L’enquêteur

oumet un auto-questionnaire à chacun des étudiants tout en précisant que c’estnonyme et en expliquant les objectifs de cette enquête. Le logiciel Epi-Infoindows 2000 a été utilisé pour saisir les données et analyser les résultats.

ésultats.– Le taux de réponse était de 82,75 % (soit 192 étudiants) dont 60,4 %e sexe féminin. Le pourcentage des étudiants fumeurs était de 14,7 % : (27,6 %e garcon contre 6,1 % des filles). Comme cause d’adoption de ce comportement,4,4 % pensaient qu’elle leur procure un certain plaisir ; 53,6 % ont commencé à

umer à un âge supérieur à 18 ans. Les étudiants non-fumeurss avaient pris cetteécision dans 75,9 % parce qu’ils pensaient que ca représente un danger poureur santé. Nous avons déterminé le degré de dépendance chez les fumeurs entilisant le « test de Faggerstrom » et nous avons trouvé que 57,4 % parmi euxtaient dépendants à des degrés variables.

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onclusion.– Cette enquête pourra servir de point de comparaison pour deouvelles recherches ultérieures chez les étudiants en médecine pour mieuxppréhender l’évolution du phénomène tabagique dans cette population appeléejouer un rôle actif en tant que futurs éducateurs de santé.

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édiger un article original. Kasouati , R. Razine , M. El Mrabet , K. Sbai , E. Bouaiti , F. Hassouni ,

. Oualine , N. Fikri BenbrahimUFR de médecine sociale, faculté de médecine et de pharmacie de Rabat,

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e souci de tout scientifique est de participer à l’amélioration du niveau géné-al de connaissances en diffusant ses propres travaux et ceux de son service.’article original appelé aussi article scientifique constitue une forme principalees publications médicales. Il doit être clair, précis et concis. Sa structure, quiuit souvent un plan appelé IMRAD (I pour Introduction ; M pour Method ; Rour Results ; A pour And ; D pour Discussion), permet de le comprendre, d’enaciliter la lecture et l’exploitation.ntroduction.– Définit le cadre général du sujet et énonce clairement les buts oubjectifs de l’étude.atériel et méthodes.– Ce chapitre doit décrire la population sur laquelle l’étudeporté, ce que l’on a cherché à évaluer et les critères de jugement sur lesquels

ette évaluation a porté.ésultats.– Doivent exposer tous les résultats du travail et rien que les résultats.iscussion.– Permet de garantir au lecteur la validité des résultats avant d’enroposer une interprétation scientifique en tenant compte des études publiéesntérieurement.éférences.– Sont données à la fin sous forme de liste pour justifier tout faitnoncé.itre.– Élaboré au début et rectifié à la fin, doit être court, informatif et centréur le point fort de l’article.ésumé.– Doit contenir de manière abrégée toutes les données décisives de

’article. La structure de l’article scientifique n’est essentielle que parce qu’ellest au service du fond, elle peut paraître contraignante, mais constitue une néces-ité pour que le lecteur comprenne le développement conceptuel et intellectuele l’auteur.

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aractéristiques de la prescription au Maroc. Enquêteationale 2007. Khabatti a,c, R. Benkirane a, S. Achour a,b, C. Nejjari b,. Souleymani-Bencheikh a

Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc, MarocFaculté de médecine et de pharmacie de Fès, MarocFaculté des sciences Ibn Tofail, Kenitra, Maroc

ots clés : Prescription ; Enquête nationale ; Coût ; Recommandationshérapeutiques ; Marocbjectif.– Connaître le profil de la prescription médicamenteuse au Maroc en

ermes de coût et de recommandations thérapeutiques.atériels et méthode.– C’est une enquête transversale, réalisée au comptoir des

fficines en 2007 par le Centre marocain de pharmacovigilance avec l’appuie l’Organisation mondiale. Il s’agit d’un échantillonnage en grappe avec stra-ification sur la zone géographique et le niveau socioéconomique. Le recueiles données a été fait à l’aide d’une fiche standardisée complétée à partir desrdonnances.ésultats.– Au total, 1768 ordonnances comportant 4499 médicaments ont éténalysées. Nous avons enregistré 959 spécialités prescrites, réparties en 479 DCIt regroupées en 181 familles thérapeutiques. Les spécialités les plus prescritestaient respectivement, Doliprane®, Augmentin®, Célestène®. Les DCI les plusrescrites étaient amoxicilline, paracétamol, dextro-propoxyphène. Les familles

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es patients était de 36 ans ± 21 ans (minimum 2 jours ; maximum 86 ans), leex-ratio était de 0,7 ; 27 % des patients avaient une couverture médicale. Les