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LA POLITIQUE, MODE D’EMPLOIS/ ENCEINTE OUI, MALADE NON !/ CAROLE BONNET: J’AI CHANGÉ MA VIE / UNE FORMATION QUI DÉCOLLE DESIGN YOUR CAREER PHOTOS SYLVAIN PIRAUX, OLIVIER PAPEGNIES, BELGA

Références 12062010

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la politique, mode d’emplois/ enceinte oui, malade non !/ carole bonnet: J’ai changé ma vie / une formation qui décolle

Design your career

PHOTOs sylvain Piraux, Olivier PaPegnies, belga

Référencé par Voutch

MON PREMIER EMPLOI après des études de philosophie, j’ai entamé une formation en thérapie familiale sys-témique à Paris, auprès du neuropsy-chiatre Mony elkaïm. a l’issue de cette formation, en 88, j’ai sollicité un stage dans le service de psychiatrie adulte du professeur souris au CHu st-Pierre : ce stage comportait des consulta-tions, de la psychiatrie de liaison pour des patients psy hospitalisés pour d’autres pathologies et une présence aux urgences. C’est là que j’ai eu cette idée de mettre sur pied un service

d’urgences psychiatriques et de crise, basé sur les théories de l’antipsychia-trie qui se voulait résolument contre une hospitalisation systématique. grâce aux professeurs et chefs de service nicole Dopchie, Michel souris et Jacques Flamand, j’ai pu créer ce service qui avait pour vocation d’aider le patient en souffrance au plus fort de la crise, en mobilisant la personne et son entourage et en évitant ainsi toute hospitalisation abusive.MON PREMIER SALAIRE après un stage bénévole d’un an, j’ai été

engagée à mi-temps. Je devais gagner environ 800 euros. Tout en travaillant, j’ai effectué une licence et un doctorat en psychologie.MES PREMIERS ACQUIS PROFES-SIONNELS les urgences sont un lieu où l’on est confronté à tous les milieux, à toutes les souffrances, à toutes les pathologies, à la violence aussi : je suis rentrée dans l’univers de l’expertise, d’abord des victimes, puis des auteurs. le fait d’avoir été suivie dans ce projet d’urgences psychiatriques m’a aussi convaincue qu’il est possible de ‘faire

autrement’. Dans ce contexte, j’ai été confrontée aux viols des femmes et à leur prise en charge aléatoire : j’ai travaillé avec la police, le parquet, le corps médical pour améliorer cette situation et c’est dans ce cadre que j’ai été mise en contact avec roy Ha-zelwood, profileur du Fbi. Je dois dire que je l’ai sollicité à plusieurs reprises avant qu’il accepte de me former. Mon premier dossier en belgique remonte à 2005 où j’ai été amenée à déposer en Cour d’assises présidée par Karin gérard.

MA FIN DE CARRIERE RÊVÉE Continuer à avoir des activités qui me passionnent, innover jusqu’à mon dernier souffle et s’il me reste un peu de temps, travailler ma voix, le chant.MES CONSEILS AUX PLUS JEUNES apprendre à apprendre : à la sortie des études, beaucoup pensent qu’ils savent. Or ce qu’il faut, c’est rester ouvert et accepter d’apprendre encore et toujours. si l’on croit tout savoir, on est déjà mort.

Propos recueillis par NAthALIE CObbAUt

Formée aux techniques de profiling par le Fbi, Danièle Zucker a tiré le portrait des tueurs du brabant, à la demande de la cellule du même nom. elle a débuté son parcours à l’hôpital st-Pierre en y créant un service d’urgences psychiatriques.

Mon premier emploi Danièle ZuCKer, docteur en psychologie et profileuse

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J’ai changé ma vieCarole Bonnetau Pays des Rêves

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Présentation. Le mari : Eric Cluny. Assurément la locomotive. Incontournable comme le point sur le i. Audacieux. Les pieds bien sur terre et la tête vers l’infini et au-delà… « ll suffit de lui dire quelque chose et c’est parti, souffle Carole. En fait, nous sommes complémentaires. Mon mari voit un succès planétaire, moi j’ai du mal à l’imaginer. Mais il me donne du cran. » Ensuite les enfants: Léo, Charly, Eliot. Les personnages des Aventurêves sont directement inspirés des propres fils de Carole et Eric (les prénoms ont d’ailleurs été conservés). Trois garçons très différents, dans lesquels beaucoup de lecteurs en herbe peuvent s’identifier. C’est le but : rendre la littérature accessible et (re)donner l’envie de lire et d’écrire. « Je prends en compte l’avis de mes enfants car ils ont toujours un autre regard que le nôtre, confie Carole. Les Aventurêves, je n’ai pas envie que ça soit Carole Bonnet, mais Eliot, Léo et Charly. C’est une aventure familiale.» Et enfin Carole Bonnet, 34 ans. Réservée, un peu, beaucoup. Imaginative, passionnément. Son univers est riche de mille et un manuscrits. « Mais le monde des enfants est celui dans lequel je me sens le mieux. » Elle se consacre donc, pour l’instant, aux Aventurêves. Ses compétences en élixirs magiques datent peut-être de son passé de bio-esthéticienne? Ce métier, elle l’a exercé pendant sept ans.

« Mais je n’ai jamais aimé le côté mercantile, avoue-t-elle sans vraiment surprendre. J’ai toujours aimé écrire. Mais c’était pour moi quelque chose de plutôt personnel, libératoire. Jamais je n’ai pensé qu’un jour on allait me lire. » Vers quinze ou seize ans, elle a un jour émis « l’éventualité que peut-être elle pourrait étudier l’esthétique. » Pour ses parents, c’était décidé. « Mes professeurs de français étaient outrés. Mais je n’ai pas écouté. » Après son premier enfant, elle a ensuite travaillé un temps comme assistante maternelle. Un emploi qui la comblait au plus haut point. Aussi, lorsque le contrat a pris fin, Carole s’est demandé comment elle allait réussir à être aussi épanouie. C’est son mari qui l’a encouragée à écrire. Et à réaliser un autre rêve : animer des ateliers d’écriture dans les écoles. « Qu’est-ce qui pouvait lui arriver, à part un refus ? » C’était en 2008, un an avant la sortie du premier épisode des Aventurêves. Et au bout du compte, des refus, il n’y en a pas eu tant que cela. « Le premier manuscrit a été envoyé à une quinzaine de maisons d’éditions. Dix ont été intéressées. C’était un peu flippant et on a vite constaté que c’est un monde de requins. » Carole et son mari ont donc décidé de s’entourer de personnes de confiance et de créer, après ce premier livre édité par la maison Volpilière, leur propre maison d’édition près de Tournai.

La SA Les Aventurêves vient de sortir le deuxième épisode, qui ne manque pas de piquant… Et cette fois, c’est le mari qui a pris les choses en (bonnes) mains : « Avant un distributeur, j’ai commencé par convaincre les centrales d’achats, comme chez Carrefour, qu’ils ne pouvaient pas rater Les Aventurêves. Pour la Belgique, on a réussi à placer 15.000 exemplaires. Dont presque un tiers est déjà vendu à l’heure actuelle. C’est exceptionnel quand on sait qu’un best-seller, c’est 5.000. » Le concept s’accompagne également de tas de projets dérivés. Comme les Cartorêves. Ces cartes distribuées avec le livre contiennent un code personnel qui permet aux lecteurs d’écrire une histoire sur le site des Aventurêves. Avec publication à la clé. L’équipe prépare également la sortie d’une bande dessinée, d’un dessin animé, d’un spectacle vivant… « Certains nous reprochent un peu le côté marketing du produit. Mais comment faire face aux grands autrement ? », souligne Eric Cluny. Carole avoue être souvent surprise de tout cet engouement pour ses livres. « Pour moi c’est un grand rêve qui se réalise, et si ça devait s’arrêter demain, je n’aurais aucun regret. » Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? « En tout cas, notre famille est prête pour partir un an en tournée », confie son mari. LILIANE FANELLOwww.lesaventureves.com

- J’ai un problème, Daphné : trouvez immédiatementune solution et apportez-la moi dans mon bureau.

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« il était une fois trois garçons, eliot, Charly et léo, qui pendant leur sommeil partaient à la recherche de l’élixir magique capable de rendre à leur chat simba sa véritable apparence. » autour de Carole bonnet, auteure de romans pour enfants, cela fait sans doute longtemps que tout le monde carbure à l’élixir magique…

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Olivier HAller,administrateur délégué

CE QUI NOUS DIStINgUE DE NOS CONCURRENtSDes hypermarchés qui attirent cha-que semaine les clients à plus de 30 minutes de voiture par le bais de pro-motions hebdomadaires percutantes et d’un choix extrêmement vaste de produits alimentaires et non alimen-taires. nos magasins s’intègrent dans des centres commerciaux modernes conviviaux que nous exploitons nous-mêmes. nos hypermarchés sont un succès car nous ne faisons pas de concessions au concept. Cora est une société extrêmement décentralisée. Moins de 2,5 % de nos collaborateurs travaillent dans les services centraux. Tous les autres se trouvent dans nos magasins, tournés vers les clients.

EN QUOI NOUS DÉSIRONS PROgRESSERaméliorer et valoriser l’image du travail dans la distribution et dans nos hypermarchés en particulier. la richesse et l’étendue des contenus de

fonctions de nos managers sont sans équivalent. Malheureusement, peu de personnes soupçonnent la diver-sité des fonctions et le nombre des collaborateurs qui œuvrent chaque jour en coulisses à la satisfaction de nos clients.

CE QUE NOUS APPORtONS à NOS COLLAbORAtEURS nous croyons plus dans les hommes que dans les systèmes. notre décen-tralisation inclut une large délégation de pouvoirs. les sites Cora ont pour vocation d’être parfaitement adaptés à leur zone de chalandise. nos Managers de rayon se voient confier dès leur entrée en fonction les clés d’une véritable entreprise pour la commercialisation des produits dont ils ont la charge. ils disposent d’une large autonomie par rapport à leur assortiment, à leur marketing, à leurs ressources humaines. Ce mode de fonctionnement nous permet d’offrir des jobs passionnants. l’innovation y joue un rôle clé car le marché est en perpétuelle mutation et les besoins des clients changent.

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mode d’emploisPolitique,

Dossier

La politique est un « monde » aux frontières floues. Elle ne peut pas vraiment se définir comme un métier, mais plutôt comme un ensemble de fonctions. Pour la majorité de ceux qui s’y sont risqués, c’est avant tout une histoire d’engagement et de passion. Les jeunes, qui choisissent de se lancer, sont portés par le désir de changer la société. Mais ils n’empruntent pas tous le même chemin. Certains restent dans l’ombre (assistant d’un élu, conseiller dans un cabinet ministériel…), alors que d’autres s’exposent (conseiller communal, adjoint au bourgmestre…). « Il faut différencier la partie élective du reste. Les démarches ne sont pas les mêmes », explique Christophe Derenne, directeur d’Etopia et responsable du recrutement pour le parti Ecolo. « Des candidats se présentent à des scrutins et, en cas de victoire, vivent de leur mandat. Autour de ces élus, gravitent des techniciens, qui sont salariés, et des militants. Mais toutes ces activités restent très éphémères puisqu’elles dépendent exclusivement des suffrages. On peut donc difficilement parler de carrière professionnelle dans ce secteur. » Si aucun des partis francophones ne dispose de cellule de ressources humaines à proprement parler, ils ne se profilent pas pour autant comme des employeurs d’arrière-garde. Les partis fonctionnent à la manière des PME. Avec une GRH discrète, mais décomplexée. Car à gauche, comme au centre et à droite, on adopte volontiers le discours et les tendances managériales du privé. Au siège du MR, les collaborateurs travaillent en « open space ». Au PS, le travail se veut « interactif » et « collaboratif ». Au CDH, on travaille en « mode projets ». Chez Ecolo, on n’hésite pas à vanter les formations, l’évaluation et la mobilité du personnel. Les sièges se sont professionnalisés et font appel autant à des « généralistes » qu’à des experts

confirmés. Parmi les profils les plus recherchés : juristes, économistes, historiens, politologues, licenciés en gestion, ingénieurs, comptables et informaticiens. Qualités appréciées : l’engagement personnel et l’ancrage dans la société civile. « Avant de regarder les diplômes, nous recherchons surtout des personnalités qui sont aux prises avec les réalités socio-économiques », confie Clarisse Albert, bras droit du président du MR. C’est pourquoi tous les partis, sans exception, apprécient les expériences dans le secteur associatif, les animations de quartier, le scoutisme ou les clubs de sport. « Il y a plusieurs façons de travailler en politique, explique Gilles Mahieu, secrétaire général du PS. On peut être un grand spécialiste d’un domaine, ou bien aimer l’action sur le terrain. Les deux sont importants. Mais pour la politique, faire des études en chambre ne sert à rien.» Autre tendance globale : les partis politiques, qui ont besoin de renouveler leurs cadres, comptent de plus en plus sur les jeunes. Les chefs des grandes formations apprécient leur disponibilité et n’hésitent pas à leur confier des responsabilités élargies. Tous souhaitent, à des degrés divers, incarner la relève, avec de nouvelles méthodes portées par une nouvelle vision de la politique. Qu’ils soient étudiants, trentenaires ou quadras, ils jouent déjà des coudes à des postes clés dans leurs partis respectifs ou en assumant des mandats locaux. « Nous voulons une ‘génération terrain’ qui sait écouter, qui va au contact de la population. Ce n’est pas une question d’âge, mais une question d’état d’esprit, de mode de vie », confie Vanessa Matz, secrétaire politique du CDH.

« Âme militAnte » et « Aventure cOllective »Petite piqûre de rappel : même si quelques membres d’organisations de « jeunes » ou de syndicats étudiants sont des permanents, donc indemnisés ou salariés, il ne faut pas confondre engagement partisan et carrière professionnelle. « On se met à la disposition du mouvement à 200 %, mais le temps d’un mandat », précise Vanessa Matz. « Le dénominateur commun des personnes qui composent notre bureau national

est d’avoir été actif, souvent très jeune, au sein des fédérations locales. Notre moteur a toujours été l’envie de s’ouvrir sur l’extérieur et de participer à une aventure collective. Nous avons l’âme militante », assure Gilles Mahieu. Faut-il prendre sa carte de militant dans un parti ? Chez Ecolo, au MR et au CDH, cette question ne se pose pas. Les partis recrutent sur une base sociale très large; il n’est pas nécessaire d’être membre pour postuler, ni pour espérer être embauché. « La qualité de membre n’est en aucun cas suffisante pour être engagé. Nous engageons uniquement sur base des compétences. Tout au plus, nous demandons une adhésion intellectuelle à notre projet de société », confie Clarisse Albert du MR. Concrètement, l’identité des permanents s’en trouve profondément modifiée, puisqu’à la figure traditionnelle du militant professionnel, succède celle du collaborateur dépolitisé. « La politique, c’est de l’associatif. Il faut impérativement mettre les mains dans le cambouis. Nous demandons de partager nos valeurs et d’adhérer à notre projet de société. Mais si la carte du parti est un vecteur d’intégration, voire une évolution naturelle, cela reste un choix personnel. Aucune obligation ni aucune pression n’est exercée à cette encontre », confie Christophe Derenne. Au PS, le recrutement des membres est ouvertement favorisé : « Nous avons toujours besoin d’esprits critiques, de Gemini Criquets qui nous fassent sortir du cadre, mais nous recherchons un lien de confiance énorme avec nos collaborateurs. C’est pourquoi, la qualité de membre est indispensable pour garantir le partage des valeurs et des ambitions du parti », explique Gilles Mahieu. Et d’insister : « C’est la seule façon de gagner le respect des autres adhérents (plus âgés) du parti ainsi que celui des électeurs. Et si l’on veut s’implanter et briguer un mandat électoral, la culture du réseau demeure primordiale. » Trajectoire naturelle pour les collaborateurs à « haut potentiel » : les cabinets ministériels. Recrutés par les hommes politiques, ces collaborateurs sont liés à leur mandat et aux aléas de leur carrière. « Si on veut faire carrière au sein d’un cabinet, il faut accepter de prendre certains risques, car il n’y a

pas de parachutes de sortie », explique Christophe Derenne. L’instabilité, voire une forme de « précarité » est donc la caractéristique commune à ces emplois en politique. Les différences entre ces collaborateurs sont nombreuses. La reconnaissance et le statut diffèrent entre les institutions, les reconversions professionnelles également. Les plus visibles et les plus protégés sont les membres des cabinets ministériels. Flexibles et disponibles à souhait, ils travaillent souvent dans des conditions de stress intense. «Au-delà de l’expertise, il faut une bonne résistance physique et nerveuse », souligne Gilles Mahieu. Et Clarisse Albert d’insister : « On y vient aussi pour être décoiffé ». Payés aux barèmes de l’Etat, les « cabinettards » touchent une « prime de cabinet » symbolique, car elle varie de 80 à 300 euros par mois. Enfin, méconnus et isolés, se trouvent les assistants parlementaires. « Hommes de l’ombre », la métaphore plaît aux journalistes pour le mystère qu’elle permet de tisser. Elle est également conforme aux illusions des personnes ainsi nommées pour la part de gloire qu’elle leur octroie. Leur invisibilité sur les avant-scènes politiques (tribunes, salles de séances, salles de conférences...) invite à découvrir les espaces institutionnels dans lesquels ils évoluent. De ce point de vue aussi, les collaborateurs parlementaires sont à part; ne pouvant fréquenter tous les sites de l’institution, ils sont bien éloignés des conseillers bénéficiant de la délégation de signature et des collaborateurs chargés de parler et d’agir en lieu et place de « leur » ministre.Dans ces équipes, les rôles diffèrent selon les postes. Schématiquement, le directeur assure les relations entre le cabinet et son environnement institutionnel. Les chefs de cabinet gèrent et s’occupent de l’agenda du responsable. Les conseillers et les chargés de mission sont les yeux et les oreilles du ministre : ils écoutent, rendent compte, écrivent, notent et participent à l’élaboration des projets qui seront mis en forme et proposés. Enfin, une dernière partie d’entre eux s’occupent des relations avec la presse et des relations institutionnelles (le Parlement, les institutions européennes). RAFAL NACzyk

les partis politiques s’imposent dans la sphère publique, parfois même au détriment des parlements et des gouvernements. les élections anticipées ne font qu’accentuer leur rôle. Mais s’ils sont surtout connus pour leurs positions, leurs chefs de file et parfois leurs esclandres, ils le sont moins en tant qu’employeurs. Comment s’organisent-ils ? Quels métiers drainent-ils ? Comment embauchent-ils ?

mode d’emplois

Témoignages

mAgAli ScHOck 28 ans, attachée de presse au cdH« Journaliste de formation, j’ai travaillé un an au sein de l’agence Belga. Mais j’ai rapidement déchanté par le côté statique de la fonction et le manque de perspectives d’évolution. J’ai postulé au CdH en découvrant une petite annonce. dès le premier entretien d’embauche, j’ai été étonnée par l’intérêt porté à ma personnalité, avant mes compétences. Mon job recouvre une offre très polyvalente : d’une part, j’assiste la responsable de communication du parti; d’autre part, je dynamise l’offre multimédia du site web du parti, à travers des vidéos, des images, les réseaux sociaux, etc. Très vite, je me suis sentie intégrée au contenu. Je suis conviée aux réunions du service politique, ce qui me permet de découvrir les coulisses des pouvoirs décisionnels. Jusqu’à présent, c’est très formateur, très épanouissant.»

tHibAud WyngAArd25 ans, juriste, chercheur au centre de droit public de l’ulb, conseiller communal ecolo« J’ai ressenti très tôt un intérêt pour la gestion de la chose publique. dès les secondaires, je me suis investi dans des mouvements de jeunesse. Mais c’est au cours de mes études que les choses ont commencé à se préciser : je me suis dirigé vers le droit public. Et au même moment, j’ai rejoint une antenne communale d’Ecolo, qui était dans l’opposition. C’est une excellente formation, car il m’a fallu un certain temps avant d’entrer dans le moule politique. Petit à petit, je me suis ouvert aux assemblées régionales où j’ai commencé à tisser des liens. Après un emploi à temps plein en tant qu’assistant en droit constitutionnel à l’ULB, où je me suis un peu senti comme un rat de bibliothèque, j’ai été recruté par le parti. Après quelques hésitations, j’ai franchi le pas. depuis le 1er mars, j’occupe la fonction de secrétaire politique du groupe parlementaire bruxellois. C’est un boulot très concret à travers lequel je dois veiller aux bonnes relations entre les collaborateurs et les parlementaires du groupe; mais je suis aussi amené à négocier et à m’entendre sur des textes législatifs avec les autres formations de la majorité.»

nicOlAS ledent25 ans, conseiller auprès du vice-premier et ministre des Finances (mr)« Ingénieur de gestion et licencié en sciences politiques à l’UCL, j’ai toujours été impliqué dans la vie sociale, notamment à travers des kots à projets et la FEF (Fédération des étudiants francophones), que dans la vie sportive – j’ai créé un club de mini-foot, l’Elipsa, à Woluwe. Mais c’est grâce à une offre d’emploi que j’ai postulé à l’examen de recrutement du MR en 2008. Cet examen, qui a rassemblé plus de 800 candidats, portait aussi bien sur des questions de culture générale que sur la connaissance de l’anglais et du néerlandais. Il comportait aussi trois questions ouvertes. Je croyais avoir raté les épreuves. Mais j’en suis sorti lauréat. En tant que conseiller du vice-premier et ministre des Finances, je jouis d’une grande autonomie de travail. Mon métier est très technique et porte sur des matières pointues. Mais ce travail dans l’ombre, à l’écart des tentations partisanes, m’oblige à défendre les positions les plus justes pour l’intérêt général. C’est un travail qui offre une grande variété, mais il est très exigeant en termes d’horaires. Il m’oblige souvent à trancher avec des propositions argumentées et me donne la sensation de pouvoir avancer sur des dossiers importants.»

PROPOS RECUEILLIS PAR R.N.

vAneSSA SAmAin32 ans, juriste spécialisée en droit civil, droit du travail et protection de la jeunesse auprès de l’iev (PS)« Licenciée en droit, j’ai exercé pendant 9 ans en tant qu’avocate au Barreau de Bruxelles. Mais j’ai récemment été rattrapée par mon engagement politique fort. Membre du PS depuis 10 ans, j’ai toujours évolué au sein de petites sections communales. Mais c’est par le biais du monde académique que j’ai été recrutée. J’ai dû passer un test écrit et oral, ainsi qu’une mise en situation. Ici, chaque conseiller est spécialisé dans des matières particulières. Mes compétences ont trait à la justice : pour la campagne électorale, je dois rédiger des notes d’information sur les réformes en cours. En période plus stable, je dois suivre les projets législatifs et les analyser à travers le prisme socialiste. J’y trouve une émulation intellectuelle idéale. Je préfère évoluer au sein d’un centre d’études que d’un cabinet ministériel.»

En pratique

cdH75 permanents, 115 attachés de cabinets

MODE DE RECRUtEMENt Formel, avec profils de fonctions et appels à candidatures publiques. recrutements groupés. le CDH puise aussi dans son vivier de militants. en amont, un chasseur de têtes approche les profils plus spécialisés.CRItèRES DE RECRUtEMENt Partage des valeurs humanistes, polyvalence, esprit d’équipe, flexibilité, ancrage dans la société civile, sens politique. Pas de critères linguistiques marqués en interne, sauf pour les fonctions qui le nécessitent. Pour les fonctions au sein des cabinets : une expertise dans un domaine particulier (économique, social ou législatif). Préférence accordée aux diplômés universitaires. PROFILS REChERChÉS Juristes, économistes, chargés de communication.FORMAtIONS accès aux colloques, forums et conférences organisés en interne ou en externe. interface régulière avec différents milieux associatifs et secteurs.RÉMUNÉRAtION Calquée sur les barèmes de l’administration publique. le salaire évolue avec l’ancienneté.

mr30 permanents, 60 attachés de cabinets

MODE DE RECRUtEMENt Formel, avec profils de fonctions et appels à candidatures publiques. en 2008, le Mr a organisé un examen de recrutement avec épreuves écrites et orales, face à un jury. le Mr puise dans cette réserve de recrutement, mais reste ouvert aux candidatures spontanées et favorise aussi la mobilité interne.CRItèRES DE RECRUtEMENt bon ancrage dans la vie sociale, connaissance des enjeux sociaux, économiques et culturels, sens du bien commun, rigueur. bonnes connaissances linguistiques, communication et orthographe impeccables. Pour les fonctions au sein des cabinets : une expertise dans un domaine particulier (économique, social ou législatif), une grande capacité de négociation et de résistance physique et nerveuse. le Mr engage sur base des compétences et talents particuliers. PROFILS REChERChÉS Juristes, économistes, historiens, licenciés en gestion, ingénieurs, chargés de communication, porteurs de projets novateurs,...FORMAtIONS séminaires, congrès, conférences en interne et en externe. Formations techniques. Formations « à la carte » à travers le Centre Jean gol, qui est à la fois le bureau d’études, une cellule de réflexion et de recherche du parti.RÉMUNÉRAtION Calquée sur les barèmes de l’etat.

PS40 permanents, 100 attachés de cabinets

MODE DE RECRUtEMENt Formel, avec profils de fonctions et appels à candidatures publiques. Par cooptation, à travers le réseau des membres du parti. en externe, par approche directe des profils plus spécialisés.CRItèRES DE RECRUtEMENt Partage des valeurs sociales et solidaire, culture associative, altruisme, sens des réalités et des responsabilités, esprit critique, volonté d’aller au fond des choses, libre examen et discrétion. Pas de critères linguistiques marqués en interne, sauf pour les fonctions qui le nécessitent. Pour les fonctions au sein des cabinets : une expertise dans un domaine particulier (économique, social ou législatif), une grande capacité de négociation et de résistance physique et nerveuse. le Ps privilégie les compétences et l’expérience aux diplômes. PROFILS REChERChÉS economistes, juristes, politologues, scientifiques, chargés de communication, attachés de presse, comptables,...FORMAtIONS encadrement fort à travers un mentorat avec des cadres expérimentés du parti et formation générale aux sciences politiques à travers l’institut emile vandervelde, le centre d’études du Ps. l’iev se consacre à l’analyse prospective de questions d’ordre économique, social, financier, administratif, politique, éthique et juridique. RÉMUNÉRAtION Calquée sur le marché.

ecOlO200 permanents, 250 attachés de cabinets

MODE DE RECRUtEMENt Formel, avec profils de fonctions et appels à candidatures publiques. l’examen est constitué d’épreuves écrites et orales, devant un jury. en amont, un chasseur de tête approche les profils plus spécialisés. ecolo recrute aussi sur base de candidatures spontanées – qu’il reçoit massivement - et favorise la mobilité interne.CRItèRES DE RECRUtEMENt Partage des valeurs de l’écologie politique, goût du risque, culture associative, investissement personnel. Pas de critères linguistiques marqués en interne, sauf pour les fonctions qui le nécessitent. Pour les fonctions au sein des cabinets : une expertise dans un domaine particulier (économique, social ou législatif), une grande capacité de négociation et de résistance au stress. sauf pour les fonctions où la loi l’impose, les diplômes jouent peu par rapport aux compétences et à l’expérience. PROFILS REChERChÉS logisticiens, administrateurs de haut niveau, conseillers politiques, économistes, animateurs, chargés de communication, attachés de presse, comptables,...FORMAtIONS initiation à l’écologie politique à travers les conférences et séminaires pilotés par etopia, le centre d’animation et de recherche en écologie politique du parti. Outre les formations du personnel aux outils informatiques et aux techniques de documentation et d’archivage, ecolo organise aussi des formations ciblées pour les cadres du parti à travers son « académie verte ».RÉMUNÉRAtION Calquée sur les barèmes de l’etat. Particularité : 40 % du salaire est rétrocédé au parti.

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CampagneNon, être enceinte n’est pas une maladie

l’institut pour l’egalité des Femmes et des Hommes (ieFH) lance une offensive médiatique contre les discriminations liées à la grossesse. la campagne part des conclusions plutôt édifiantes d’une des rares études menées en belgique en la matière : 76,6 % des femmes ont été confrontées à au moins une forme de discrimination liée à la grossesse.

Lorsque l’on sait que la loi luttant contre toute forme de discrimination entre les femmes et les hommes date seulement de mai 2007, on n’est que moyennement étonné des résultats de l’étude présentée récemment par l’IEFH. Ni par le nombre de plaintes concernant des discriminations liées à la grossesse : 20% en 2009. L’étude (téléchargeable sur le site de l’IEFH) a quantifié et qualifié les différents types de discriminations rencontrées : celles qui affectent directement la situation professionnelle des femmes, les traitements désobligeants de la part des collègues et employeurs, et le non-respect des dispositions relatives à la sécurité et à la santé. Quelques chiffres qui interpellent : 62 % des travailleuses ont signalé l’absence – ou la rareté – de l’analyse des risques. 18 % ont dû travailler dans des conditions inadaptées et 17,8 % ont subi des discriminations sur le plan de la rémunération et de la carrière. 13,8 % ont rencontré des problèmes dans le cadre de leur évaluation (sanctions plus strictes, par

exemple). Près de 11 % ont connu des tensions avec leurs collègues en raison de leur grossesse. 5,1 % auraient été licenciées en raison de leur grossesse, ou auraient démissionné suite à la manière dont elles ont été traitées durant leur grossesse… « Les conséquences professionnelles de la discrimination peuvent être directes, souligne le rapport, dans le sens où, par exemple à la suite d’un licenciement, les travailleuses perdent leur revenu, sont privées d’une promotion ou doivent chercher un autre emploi moins bien rémunéré ou un poste qui offre moins d’avantages. Par ailleurs, la discrimination peut aussi exercer un impact indirect sur la carrière des travailleuses, notamment à cause d’un changement de leur positionnement sur le marché de l’emploi ou parce qu’elles vont elles-mêmes adopter une attitude négative par rapport au travail. » En choisissant la voie de la sensibilisation, l’IEFH s’attaque à une des causes les plus tenaces : les stéréotypes. Une série d’employeurs considèrent toujours les travailleuses enceintes comme « moins dévouées, qualifiées,

motivées et fiables, ou comme plus émotives, irrationnelles, indisciplinées et trop dépendantes. Les grossesses sur le lieu de travail sont en outre perçues comme inappropriées, gênantes, car elles semblent franchir les barrières entre le privé et le public et vont à l’encontre du modèle de rôles homme-femme traditionnel. Certains stéréotypes relatifs à l’état physique des travailleuses enceintes peuvent aussi favoriser la discrimination ; il n’est pas rare qu’elles soient perçues comme invalides ou limitées physiquement. » La culture d’entreprise et sa structure jouent un rôle important dans ces (fausses) perceptions. « La présence de femmes à des postes dirigeants est un gage d’adaptation des conditions de travail, tandis que les dirigeants masculins seraient bien moins compréhensifs vis-à-vis des femmes enceintes. » LILIANE FANELLO

Plus d’infos sur la campagne : www.egalitehommesfemmmes.be

Physicien et informaticien, Joël De-marteau, 64 ans, est connu comme l’inventeur de la « boule à vagues », qui équipe plus de 500 piscines dans le monde. après avoir fondé et revendu une société informatique, il développe WOW qui se concentre sur la fameuse boule, brevetée, avant d’en faire le point de départ de l’extension des activités dans l’ingénierie industrielle. l’entre-prise, située près de namur, génère quelque 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 45 personnes,

essentiellement des ingénieurs, techni-ciens et ouvriers (très) qualifiés. MON MEILLEUR SOUVENIR la réussite d’une expérience réalisée pour la fusée ariane 5, il y a une douzaine d’années. il s’agissait de calculer et puis de valider les vibrations de l’huile hydraulique em-barquée dans le réservoir des boosters de la fusée, pour le compte de la sabca. nous y avions mis toutes nos ressour-ces, jusqu’à construire un bâtiment et une centrifugeuse ad hoc, afin de valider expérimentalement les résultats de nos calculs. Ce fut évidemment un projet fortement mobilisateur puisque nous n’avions pas droit à l’erreur – qui aurait été fatale pour le lanceur. Ce fut aussi une référence exceptionnelle qui validait notre expertise dans les problèmes de vibrations et de résonance, acquise lors de la mise au point de la boule à vagues.

MON MOINS bON SOUVENIR un véritable cauchemar qui a eu lieu chez nous il y a 10 ans, lorsqu’un conducteur de clark a accidentellement tué un informaticien. après l’avoir annoncé personnellement à sa jeune épouse, j’ai pensé tout laisser tomber. Même si tous les collaborateurs se sont per-sonnellement engagés pour soutenir la famille, c’était le projet d’une entreprise heureuse, où il faisait bon travailler, qui s’écroulait face à ce drame qui laissait une veuve et un orphelin. Ce souvenir me hante encore aujourd’hui. MA RENCONtRE DÉCISIVE Dans une en-treprise familiale, il est vraiment crucial que le fondateur puisse compter sur le soutien de ses proches. C’est pourquoi la rencontre de mon épouse, anne-Marie, fut décisive. Psychologue, elle m’a aidé pour la gestion des ressources

humaines, m’a soutenu en cas de coup dur et m’a permis de relativiser quand il le fallait. actuellement, elle joue un rôle fondamental dans le cadre de la reprise progressive de mes activités par mon fils, ingénieur en électronique, qui a décidé il y a 8 ans de quitter une belle carrière chez Procter & gamble pour me rejoindre. nous sommes fort complices dans la gestion et je me réjouis que la reprise soit brillamment assurée… même s’il n’est jamais facile de se retirer. MON ChOIX DÉCISIF Je l’ai posé en 1995 en obligeant mes équipes à diminuer leur investissement dans le développement de la bulle à vagues pour se tourner davantage vers les besoins du marché. sur base de cette référence, nous nous sommes positionnés dans l’étude, la réalisation, la validation et la maintenance de ma-

chines industrielles sur mesure. nous trouvons pour nos clients des solutions qui ne relèvent pas de leur cœur de mé-tier mais sont fondamentales pour eux, que ce soit dans l’industrie aérospatiale, verrière ou automobile, entre autres. C’est ce choix qui a assuré l’avenir de la société. MON tUyAU gRh entretenir la passion et la créativité de mes colla-borateurs afin qu’ils puissent continuer à rêver en s’investissant dans l’inven-tion de solutions. Cela demande de la flexibilité – permettre à un ingénieur, s’il le souhaite, de concevoir des projets en mécanique puis en électronique par exemple – et du doigté : je préfère pren-dre les baffes au nom de mes collabo-rateurs, le cas échéant, mais laisser les clients les féliciter personnellement… le plus souvent. Propos recueillis par bENOÎt JULy

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Si c’était à refaireJoël Demarteauadministrateur délégué de WOW Company

Formation

C’est la quadrature du cercle depuis des années en Wallonie comme dans nombre de régions industrialisées : comment inciter les plus jeunes à s’inscrire dans un cursus technique ou scientifi-que alors que ces filières, pourtant assurément créatrices d’emplois, subissent la désaffection ? « Le discours rationnel visant à convaincre est indispensable mais insuffisant, constate georges Campioli, président de Technifutur, ce centre de formation situé sur les hauteurs de liège, au sart-Tilman. Il faut avant tout séduire les jeunes et, pour cela, il faut les faire rêver ! » vous avez dit « rê-ver » ? Dites plutôt « voler » ! D’où l’idée d’acheter aux etats-unis, où la chose est plus courante que chez nous, un avion en kit, en pièces détachées, dont l’assemblage relèverait de la responsabilité des étudiants. initié en 2005, le projet vient

d’aboutir il y a peu sous la forme de l’inaugura-tion du « spirit of liège », un coucou dont le prix d’achat fut de l’ordre de 80.000 euros et dont le montage a nécessité pas moins de 3.200 heures de travail. Plus d’une centaine d’étudiants, essen-tiellement en maintenance aéronautique, ont été directement formés sur cet avion et ont trouvé du travail dans la foulée, certains à liège airport, d’autres à Toulouse, Hambourg ou ailleurs. Mais l’engin, un « rv9a », a aussi servi de support à d’autres formations techniques, ainsi qu’à plu-sieurs travaux réalisés par de futurs ingénieurs de l’université de liège. enfin, la totalité du travail a permis à Technifutur d’obtenir l’agrément aux normes aéronautiques internationales « Part 147 » par le biais duquel il est reconnu comme centre de formation continue pour techniciens

de maintenance d’avions et d’hélicoptères. les spécialistes n’auront cependant pas manqué de relever que le montage aura pris 3.200 heures… alors qu’un avion de ce type n’en exige en princi-pe que la moitié. Mais c’est le fruit de l’originalité de la démarche et de ses difficultés : comment fait-on par exemple pour placer des centaines de rivets sans faite la moindre faute sous peine de non-réception du montage, quand on n’a jamais vu de près ni un rivet aéronautique ni une tôle de carlingue d’avion ?

PAS queStiOn de bricOler« Il n’était évidemment pas question de bricoler, souligne georges Campioli. En aéronautique, la précision est absolue, la rigueur impérative et l’erreur impensable ! Toutes les questions qui se sont

posées en cours de montage ont donc été réso-lues dans le cadre de procédure très strictes. » au moment de rédiger ces lignes, deux incertitudes demeuraient cependant. D’abord, cet avion allait-il réellement voler ? il devait revenir à un pilote d’essai de faire décoller l’engin des pistes de liège airport – frissons garantis ! ensuite, quelle idée germera chez les responsables de Techni-futur avant de poursuivre l’élan, étant entendu que le « spirit of liège » ne sera pas remonté une deuxième fois – il sera au contraire revendu en l’état, les bénéfices de l’opération étant totale-ment dédiés au soutien d’une structure scolaire dévastée en Haïti. « L’avenir est ouvert, conclut Georges Campioli. Qui sait si nous ne monterons pas un jour un hélicoptère ?… » bENOÎt JULy

Le Spirit of Liège sur la piste d’envol

le centre de compétences « Technifutur », à liège, a finalisé le montage d’un avion acheté en kit il y a 4 ans. le projet, destiné à séduire les jeunes en les faisant rêver, a généré plusieurs milliers d’heures de formation qualifiée.

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FocustEChNIFUtUR EN bREFtechnifutur est un centre de compétences qui unit à la fois des instances publiques et privées, le monde syndical et patronal, et dont le core-business est la formation dans des domaines tels que l’aéronautique, l’automatisme, l’électronique, l’informatique, la mécanique et l’usinage, les surfa-ces et matériaux, la maintenance, entre autres. doté de responsabilités sur le plan de la formation, technifutur s’investit également dans la sensibilisation des plus jeunes aux métiers techniques, dans le conseil et le soutien à la r&d et à la pré-industrialisation, dans le conseil et la validation des com-pétences, entre autres. en 2009, ce centre a donné plus de 710.000 heures de formation auprès de 14.000 personnes et a accueilli quelque 8.000 visiteurs dont 2.000 enfants sensibilisés aux métiers techniques et scientifiques au cours des journées « technikid’s ».

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