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y BONSANG DE BON WEB / L’ÉTOILE BELGE À SHANGHAI / SALAIRES ET PLANS CAFÉTÉRIA / JAN VANDAMME DANSE AVEC LES LOUPS DE MER DESIGN YOUR CAREER JAN VANDAMME PHOTO MIREILLE ROOBAERT

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Bonsang de Bon weB / l’étoile Belge à shanghai / salaires et plans cafétéria / Jan Vandamme danse aVec les loups de mer

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jan vandammePHOTO MIREILLE ROOBAERT

Fondateur de l’Essentiel à Temploux, qu’il a remis pour reprendre la Plage d’Amée à Namur, le chef étoilé Benoît Gersdorff chapeaute jusqu’en octobre prochain la restauration du pavillon belge à l’Expo universelle de Shanghai. Assisté à tour de rôle par 12 autres chefs belges, il n’est pas pour rien (avec les diamants et le chocolat…) dans le succès de ce pavillon qui est l’un des plus fréquentés de l’Expo. Né en 1963 à Namur, il étudie l’hôtelle-rie à Libramont avant d’entamer sa carrière professionnelle au Sanglier des Ardennes (Durbuy). La suite de son parcours est faite d’expériences variées

sur un paquebot, chez Gaston Lenôtre (Paris), entre autres, avant de se lancer à son propre compte. Mon Meilleur souvenir Ce défi que je relève actuel-lement à Shanghai, qui est absolument hors du commun : nous servons jusqu’à un millier de couverts certains jours ! La gestion logistique de l’approvision-nement est elle aussi à hauteur du défi puisque les produits frais sont locaux : les asperges par exemple n’ont pas le même goût que chez nous mais nous ne pouvions tout de même pas en importer de Malines tous les trois jours. Du reste, nous avons dû aussi adapter notre cuisine belge… au goût de nos

visiteurs chinois. Mon Moins bon souvenir Il est lié à ce qui précède : la logistique qui, à la sauce chinoise, peut relever du cauchemar. Tout doit être contrôlé, approuvé, livré, stocké selon des conditions très strictes que nous n’avions pas imaginées en préparant nos menus au départ de la Belgique. Il nous a fallu nous adapter, et parfois dans l’extrême urgence. Ma rencon-tre décisive Christine Weynand, mon épouse, qui représente au moins la moitié de ma réussite profession-nelle alors que c’est moi qui bénéficie de la notoriété (qu’elle ne recherche d’ailleurs pas du tout). Tous les choix,

nous les avons fait ensemble, et c’est elle qui, en Belgique, gère nos affaires alors que je suis occupé ici. Je dois vraiment rendre justice à son travail et ses mérites ! Mon choix décisif La restauration bien entendu, que j’ai dé-couverte par le biais d’un stage. J’ai tout de suite adoré ce mélange de stress immense et de satisfaction qui ne l’est pas moins quand les clients se sont fait plaisir grâce à la qualité de la cuisine et du service. J’ai aussi pu toucher à une autre dimension de la restauration… au sens architectural cette fois, par le biais d’investissements qui ont comblé mon ambition de jeunesse : devenir architec-

te. Mon tuyau Grh La crédibilité, qui induit le respect en retour. Il faut être avec les gens, proches d’eux, sur le ter-rain pour les comprendre, les assister, les aider à progresser. C’est absolument indispensable, comme le prouvent a contrario certains échecs de reprise de restaurants par de purs financiers qui n’y voyaient qu’un investissement. Mais il ne faut pas être trop proche non plus, car la rigueur est indispensable : c’est sans doute pour cela que le tandem formé avec mon épouse est d’une réelle efficacité. Propos recueillis à shanghai par benoÎt July

Benoît Gersdorffchef étoilé du pavillon belge à l’Expo de Shanghai

Si c’était à refaire

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J’ai changé ma vieMireille Bonsang Bonsang de bon Web

Elle a travaillé vingt-cinq ans dans une grande entreprise de l’agro-alimentaire. Quinze ans comme commerciale de terrain, et dix ans en tant que webmaster. Autant dire un bail. Bonne situation, travail valorisant, première femme cadre de l’entreprise, avec de hautes responsabilités et une position directement en lien avec le directeur général et le comité de direction. Pourtant, à 46 ans, elle est repartie

de zéro. C’était il y a un an. « Dans une société internationale comme celle où je travaillais, il y a énormément de procédures à respecter. À la longue, cela faisait perdre beaucoup de temps et freinait la motivation des gens. J’ai cru, à tort, qu’en changeant de services j’allais rencontrer des situations différentes. Moi qui suis d’un genre battant, je ne supportais plus les procédures. Pour finir, je ne percevais même plus l’utilité de

mon travail. » À côté, elle s’initie à la philosophie tibétaine. « Cela me donne des repères humains. Quelque part j’en avais besoin car j’avais l’impression d’être prisonnière d’une bulle, d’un microcosme. » Elle a d’ailleurs créé un blog (www.attitudezen.org), dont le slogan est « vivre l’instant présent sereinement ». Elle y précise qu’elle s’intéresse à cette philosophie « depuis plusieurs années, sans savoir trop pourquoi ». Presque comme si elle voulait s’en excuser… Il faut dire que lorsqu’on est face à cette femme énergique, on a du mal, a priori, à l’imaginer en train de méditer. « C’est vrai que j’ai un caractère entier et franc. Pour moi, ne pas dire les choses de façon franche est vite engluant. Étonnamment, cela passe bien. » Par ailleurs, l’éthique et la déontologie sont des valeurs importantes qu’elle veut appliquer tant dans sa vie privée que professionnelle. « J’ai suffisamment de bagou pour vendre, mais c’est contre mes principes de proposer une Roll’s à quelqu’un qui n’en a pas besoin. » Son caractère marqué, elle le considère donc comme un atout lui permettant de prendre des décisions. « Quand je me suis fixé un objectif, je l’atteins toujours. C’est d’ailleurs pour cela que je m’épuisais en vain dans mon entreprise. » Pas étonnant, dès lors, qu’entre le moment où elle a vraiment pris la décision de partir et le démarrage de sa nouvelle activité, quelques semaines à peine se sont écoulées. « En juin 2009, mon poste a été supprimé. J’ai saisi cette opportunité et trois semaines après, je me suis mise à mon compte. » Son projet était déjà mûrement réfléchi. « Les deux dernières années, j’ai assumé également le rôle de responsable de la communication interne. C’est grâce aux

interviews que je réalisais pour le journal d’entreprise, notamment, que l’envie de faire autre chose est venue. » Le chemin le plus direct était de capitaliser les compétences acquises durant son parcours : langues, webmaster, vente, communication… « Beaucoup de gens venaient me demander de l’aide ou des conseils, notamment en informatique, bureautique et traductions. Alors je me suis dit : si je suis capable de les aider, je suis capable de me mettre à mon compte. » Mireille Bonsang a donc créé ÊTRE VU, une agence-conseil spécialisée dans la création et le référencement de sites internet. « En 10 ans de métier, de formations spécifiques, de tests…, j’ai mis au point ma propre méthodologie de référencement naturel et durable de sites web. Une méthodologie qui porte ses fruits. » Aujourd’hui, la mayonnaise commence à prendre. « Le plus difficile dans mon changement, ce sont les incertitudes quant à la régularité des rentrées. Et puis aussi celles sur la façon dont je vais être perçue sur le marché. Tant que j’étais dans mon entreprise internationale, je bénéficiais de la notoriété de celle-ci. Seule, je me retrouve comme une fourmi. Mais bien décidée à être vue et reconnue pour son expertise et la qualité de ses services ! » liliane fanello

www.etrevu.be

Mireille Bonsang avait une carrière toute tracée : un graduat en sciences économiques et langues, vingt-cinq ans de promotions dans une entreprise internationale… Son caractère bien trempé laisse supposer qu’elle n’aime pas tourner autour du pot. Et encore moins tourner en rond. Aussi, lorsque le costume de cadre-supérieur-cousu-de-procédures a commencé à l’étouffer, elle n’a pas hésité à opérer un virage à 180 degrés. Net et direct.

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Il suffit de tourner le dos aux vertigineux murs de containers qui cachent presque les grues king size, et Zeebrugge abandonne son aspect de Lego géant pour redevenir un port de pêche et de plaisance à taille humaine. Force 4 à 5 avec des grains aujourd’hui, on ne voit pas grand-monde. Le cling cling métallique des drisses sur les mâts d’inox de dizaines de voiliers, à terre et dans les bassins, résonne comme une danse de squelettes sur un toit de zinc. Quand le vent siffle dans la rue du Quai des Chantiers navals, par-dessus les toits des constructions un peu hétéroclites, on apprécie la différence de son, feutré, plus doux, sur les mâts en spruce plein. C’est presque comme la délicatesse d’enceintes haut de gamme comparée à la vulgarité d’une boom box. La façade du chantier de Jan Vandamme, elle aussi, est faite de bois, ça lui donne un look un peu Nouvelle Angleterre. À côté de la porte du hangar, une grande figure de proue, une tête de licorne, semble attendre le trois-mâts dont elle fera la fierté sur l’océan. C’est le patron lui-même qui l’a sculptée en plusieurs pièces, à l’ancienne. Par passion, comme tout ce qu’il fait et qui tourne essentiellement autour du bois et des bateaux en bois. En ce début de saison, il n’y en a plus que quelques-uns dans le chantier, dont l’ancien Dragon du roi Baudouin, Elan : une coque effilée et lisse, d’un blanc immaculé, ceinturée d’une seule ligne de bois poli comme un tableau de bord. « Le bordé est d’une seule pièce », souligne Jan en le caressant du doigt. Il a racheté le bateau en piteux état, l’a restauré pour lui et maintenant, après plusieurs années, l’a revendu à un autre amoureux. Une autre coque, délabrée et éventrée, celle-là, donne une idée du travail de titan qu’est la restauration d’un yacht historique. « Quelles lignes ! On ne croirait jamais que ce bateau a cent ans, c’était le yacht personnel de Charles Nicholson, le fondateur du chantier Camper & Nicholson. » Autant dire l’équivalent, mais lourd de quelques tonnes, d’une Rolls Royce Silver Ghost d’avant 1914. Il faut plus que de la passion, de la patience et de gros moyens, pour rendre vie à un bateau dans cet état, faire d’un fantôme négligé une créature qu’on admire. Il y a encore heureusement quelques hommes qui ont ces moyens-là. Et des institutions soucieuses de sauvegarder un patrimoine historique fragile. Le musée de la Marine d’Anvers, le musée de la Pêche d’Oostduinkerke, le Mercator à Ostende, le projet du Scute à Blankenberge, Jan a travaillé pour eux et d’autres.

Une famille liée à la merSon book déborde de photos « avant » et « après », spectaculaires comme celles du « Jacqueline Denise », le dernier bateau de pêche de Blankenberge à voiles, immatriculé B72. Mis en chantier en 1939, il témoigne d’une époque qui allait disparaître. Aujourd’hui, restauré grâce à la Ville de Blankenberge, c’est une des stars des rassemblements de gréements anciens de l’été, qui drainent un monde fou. On se dit d’ailleurs qu’il doit y avoir une sorte de « gène patrimonial » dans la famille Vandamme : c’est son père, déjà, qui avait racheté la plus petite maison de pêcheurs authentique de Blankenberge, sauvée de la destruction dans les années vingt par une famille francophone, les Franchomme. Mais c’est d’abord la présence dans le clan Vandamme de deux pilotes de mer, son grand-père et son beau-père, qui a donné à Jan la passion des bateaux. Du côté de sa mère, ils étaient tous pêcheurs, alors la voie, le chenal plutôt, était tracée. « Quand j’étais gosse, à Blankenberge, j’ai commencé à faire des modèles réduits, puis des modèles de plus en plus grands, un Flying Dutchman. Des bateaux en polyester, aussi, mais je préfère le bois. Après mes études de design industriel, ma première construction a été un petit bateau de sauvetage pour Blankenberge, un cinq mètres en bois avec un hors-bord de 50 CV. Un bon bateau, on est sortis par Force 7-8 là-dessus. » Il fait encore partie, comme skipper, du service de sauvetage de la ville, dont une part de l’activité est de ramener à terre les surfeurs à la dérive et les plaisanciers, allemands en particulier, qui ont un peu forcé sur le schnaps : « ça donne de l’expérience… » La gueule de bois, ça ne flotte pas terriblement bien. Quand il a annoncé qu’il voulait se lancer dans la construction traditionnelle, ses parents et ses amis lui ont dit qu’il était fou. Pourquoi vouloir revenir vers le passé, au moment où l’Europe entière découvrait la plaisance avec des bateaux à coque polyester, produits en série

comme des baignoires ? À 46 ans aujourd’hui, le « fou » sait qu’il a fait le bon choix, même si les vents sont plutôt contraires pour la plaisance, pour le moment. Car les propriétaires ont un attachement sentimental beaucoup plus fort pour les ponts de teck et les coques d’acajou que pour un plastique qui ne vieillit pas toujours aussi bien qu’on l’espère. Et dont ne sait pas trop comment s’en débarrasser quand il est en fin de vie. « Les hangars, à Nieuport, Blankenberge, Zeebrugge et un peu partout, sont pleins de bateaux qu’il faudra bien recycler un jour… Et puis, amour du bois ne signifie pas amour du passé, au contraire. Avec les techniques dont on dispose aujourd’hui, on fait des bateaux en bois qui sont plus légers que le plastique et pratiquement aussi rigides et solides que le carbone. »

DUvel et casqUette De yachtsmanIl l’a prouvé avec Op Drift, le speedboat de onze mètres qu’il a entièrement conçu et dessiné, en collaboration avec l’architecte navale Anne Vanneste, pour un client très particulier : Pieter Aspe, le plus célèbre auteur flamand de polars – et le seul à faire un carton en traduction française avec ses livres. Aspe habite à la côte. Ses personnages souvent un peu glauques, campés dans la bourgeoisie coincée de la région brugeoise, ont affaire à deux héros atypiques, le commissaire Van In, grand amateur de Duvel, et sa femme… juge d’instruction. Les enquêtes de Van In se vendent comme des petits pains et les droits d’auteur d’Aspe lui ont permis de se faire construire ce beau bateau, dessiné comme une balle de fusil. Entièrement en bois, un beau bois rouge qui a donné son nom au type (Red Rouge), il est propulsé par deux water jets, alimentés chacun par un moteur de 250 CV. Sa coque ronde, rigidifiée par des renforts latéraux, lui permet de surfer sur les vagues sans enfourner, au contraire des speedboats classiques, ceux qu’on entend taper de loin. « Même à trente nœuds, on

peut lâcher le volant », remarque Jan Vandamme, fier de son enfant. Et qui ne peut s’empêcher de déplorer que le roi Albert II soit allé en Italie pour acheter un nouveau yacht, alors qu’une commande à des chantiers belges aurait donné une belle visibilité à la qualité de chez nous.Mais bon, les clients viennent quand même pour cette qualité-là. Et parfois de relativement loin, comme ce Suisse qui lui a confié la rénovation d’un in-board rarissime, un canot à moteur italien conçu pendant la Deuxième Guerre mondiale comme torpille de surface. Son pilote, installé à l’arrière, lançait à pleine puissance de son moteur Alfa Romeo le bateau, bourré d’explosifs. À quelques mètres de la cible, si le feu ennemi ne l’avait pas encore transformé en chaleur et lumière, il sautait à l’eau en priant pour rester vivant. Quelques-uns ont réussi et coulé des navires alliés. Il ne reste plus que deux exemplaires de ce « Barchino esplosivo » de 1943 et Jan met tout son cœur à la restaurer. En freinant un peu, quand même, son propriétaire qui voudrait convertir en une sorte de Riva au poli brillant, cet exemple d’une machine de guerre historique. « Avouez que ce serait dommage d’en faire un Chris-Craft comme il y en a tant… Rien que le moteur huit cylindres est une merveille, qui vaut plus qu’un canot banal ! » De la passion, de la patience et des moyens, on vous disait. Et de chaque côté : on imagine les discussions entre patron de chantier et client… Il n’y a pas à dire, le bois, c’est autrement vivant et prenant que le plastique.Tellement même, que Jan, quand la saison lui en laisse le temps, se distrait en construisant une « spiegeltent », une spécialité flamande, sorte de chapiteau où environ 200 personnes peuvent consommer et danser au son d’un orchestre. Ambiance garantie, paraît-il. Les piliers de soutien et le sommet des parois sont ornés de miroirs (spiegel), d’où le nom. Mais, à part la toile qui forme le toit, vous avez deviné, tout, tout est en bois. What else ? stève Poluswww.scheepsbouw-vandamme.be

Jan VandammeTalent « Tu es fou », lui ont dit ses

proches quand, tout jeune encore, Jan Vandamme a annoncé qu’il construirait des bateaux en bois, à l’ancienne. Ils ont changé d’avis.

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Danse avec les loups de mer

La rémunération, ce n’est pas que du cash. C’est aussi un paquet d’avantages de toute nature, sur lesquels le salarié n’a généralement aucune prise. L’employeur offre à ses collaborateurs un package global, comprenant par exemple une voiture de société, la carte essence qui l’accompagne, 30 chèques-sport par mois, un GSM de fonction et une intervention forfaitaire dans son abonnement téléphonique. Si le salarié n’a que faire de ses chèques-sport ou d’un véhicule trop grand, tant pis pour lui. Pour introduire un peu de flexibilité dans ces packages figés, on a trouvé une parade. Le « plan cafétéria », comme son nom l’indique, permet aux salariés de se confectionner un menu individualisé, sur base annuelle, au gré de leurs besoins et de leurs envies. Un bonus salarial peut ainsi se transformer en jours de congé supplémentaires, une grosse berline en petite

citadine combinée avec des options sur actions, des chèques-repas en connexion internet à domicile. Une créativité sans limites. Mais les habitudes font que ce qui marche toujours bien, ce sont les voitures de fonction de catégorie supérieure et les avantages en nature, par exemple un abonnement à un club sportif ou un BlackBerry à la place d’un GSM. Pour les observateurs du monde RH, la crise a quelque peu changé la donne. Auparavant, les employeurs décidaient de créer un plan cafétéria pour se mettre le staff dans la poche. « Désormais, le but est de permettre aux collaborateurs d’avoir un plus gros salaire net. À coût égal pour l’employeur, le travailleur tirera plus de profits de sa rémunération », explique Harold Vincent, conseiller-juriste chez Indass, cabinet spécialisé dans l’aménagement et la stratégie des salaires. Le fait d’opter pour une voiture de gamme supérieure

permet à l’employé de bénéficier du régime avantageux des voitures de société. Les avantages en nature sont eux aussi plus intéressants. Un simple bonus en cash fera par contre l’objet d’une ponction plus importante au niveau des cotisations sociales et de la fiscalité. Même chose si le salarié choisit des jours de congé supplémentaires, qui ne sont qu’un dérivé de la rémunération. Ce choix de la voie la moins soumise aux cotisations sociales n’est évidemment pas du goût de tout le monde. L’ONSS peut y voir une tentative déguisée de l’entreprise d’échapper aux cotisations patronales sur les salaires. Et les syndicats ne portent pas spécialement le mécanisme dans leur cœur. « Le plan cafétéria, c’est une méthode qu’ont trouvée les employeurs pour diminuer leurs coûts salariaux, tranche Chris Serroyen, chef du service d’études de la CSC. Notre priorité va à l’augmentation des

salaires de base, pour des raisons de solidarité, de simplicité et de libre choix. » Selon le représentant syndical, certaines entreprises feraient aux salariés « une proposition qu’ils ne peuvent pas refuser ». Le choix qui leur est offert serait orienté vers la solution la plus avantageuse pour le patron.

les travailleUrs ont Des besoins DivergentsCertains employeurs prennent conscience de la chose et, confrontés à plusieurs générations au travail, se montrent désireux de trouver des formules permettant de « rémunérer mieux », en proposant des packages répondant davantage aux besoins et aux attentes des travailleurs. D’après certaines études, ces derniers semblent également demandeurs d’une rémunération correspondant mieux à leurs besoins du moment. Les expériences visant à flexibiliser les formules salariales ne sont pas neuves : on parle de « plans cafétéria » depuis de longues années, mais sans qu’il existe de cadre légal offrant la sécurité juridique. Du coup, à peine 8 % des organisations auraient mis en place un tel système. « La méfiance qui règne chez les employeurs, les travailleurs et les pouvoirs publics à l’égard des rémunérations flexibles sur le plan fiscal et social, en a jusqu’à présent entravé la percée sur une grande échelle, observe Dimitri Morel, consultant RH spécialisé en Reward auprès de SD Worx. Beaucoup d’employeurs connaissent trop peu l’éventail complet des possibilités. Ainsi, seuls 30 % des entreprises estiment qu’il est souhaitable que les collaborateurs puissent composer en partie leurs packages salariaux. Le frein est surtout dû à la crainte d’une charge administrative trop élevée. » Reste que les salariés semblent plébisciter une formule leur accordant une certaine marge de manœuvre sur leur rémunération. Selon une étude menée par SD Worx auprès de 3.500 travailleurs, 48 % d’entre eux souhaitent avoir voix au chapitre dans le cadre de la composition de leur package salarial. Et 42 % des travailleurs interrogés seraient, le cas échéant, disposés à échanger de l’argent contre du temps libre ou d’autres avantages. Pour Dimitri Morel, il n’y a rien d’étonnant au fait que les salariés veuillent que l’on tienne compte de leurs besoins. Et de citer des exemples : « Untel n’a pas besoin d’une assurance hospitalisation, s’il en a déjà une par le biais de sa compagne. Tel autre qui a déjà deux voitures dans son garage, ne souhaite pas particulièrement disposer d’une voiture de société et préférera obtenir cet avantage en argent. » Les souhaits diffèrent avec l’âge. Un jeune, frais émoulu de l’école, n’attache que peu d’importance à une assurance groupe, que son collègue plus âgé, pour sa part, apprécie. « Il y a beaucoup de facteurs sociétaux qui font que les besoins de chacun en termes de rémunération diffèrent », estime Dimitri Morel. Des contextes d’entreprises différents ainsi que des situations et choix de vie liés aux générations viennent aujourd’hui renforcer l’intérêt de développer des approches différenciées. A y regarder de plus près, la tendance est plutôt au plan cafétéria version light. Les entreprises qui y ont recours semblent axer leur politique de flexibilité vers un segment particulier de leur package salarial. rafal naczyk

SalairesComposer une rémunération

sur mesure

Costume ou jeans ? Chemise ou T-shirt ? Uniforme ou tenue de ville ? Le Groupe RH HDP-AristA a mené une enquête auprès de 450 employeurs et de 1.000 travailleurs sur le code vestimentaire au travail. Que tolèrent les employeurs ? Combien d’entreprises ont un code vestimentaire ? Une tenue inadaptée peut-elle être un motif de licenciement ?Employeurs et travailleurs s’accordent à estimer qu’un code vestimentaire donne l’air plus professionnel, permet d’être reconnaissable, contribue à une atmosphère business et permet d’éviter d’éventuels vêtements inadéquats. Cependant, peu d’entreprises en ont instauré un : elles sont à peine 6 % à l’avoir intégré dans leur règlement de travail. On parle plutôt de

code vestimentaire implicite basé sur le bon sens des collaborateurs. Deux tiers des collaborateurs viennent travailler en tenue de ville et 35 % viennent en tenue décontractée. Du côté des chefs d’entreprises, 32 % s’habillent également en tenue décontractée au travail. Du côté des salariés, le costume et le tailleur font peu recette : à peine 4 % des hommes et des femmes en portent un. C’est plus fréquent chez les employeurs : 9 % des hommes et 15 % des femmes. Le « casual Friday » (soit le fait de venir travailler en tenue plus relax le vendredi) n’a que très peu d’adeptes dans nos entreprises.Les travailleurs vont sans problème au bureau en jeans, habits sportifs et sandales. Par contre, pas de short au boulot ! Ce que les employeurs

tolèrent le moins sur le lieu de travail ? Les attributs religieux et un maquillage ou une coiffure extravagants. Les mini-jupes, shorts, sandales, tatouages et piercing visibles n’ont pas vraiment la côte non plus auprès des employeurs. Qui tolèrent plus facilement le jeans et des tenues plus sportives.Reste que la sévérité n’est pas de mise. Seuls 4% des travailleurs interrogés disent avoir un jour reçu une remarque sur leur tenue vestimentaire. En revanche, 48 % des employeurs disent avoir déjà fait des remarques à leurs travailleurs. Ph.bk.

www.hdp-arista.be/enquete/fr

EnquêtePas de short au boulot !

Rares sont les entreprises qui imposent un code vestimentaire à leurs employés, mais rares sont aussi celles qui tolèrent les tenues trop négligées. Shorts et minijupes n’ont pas la cote. Même en cas de canicule.

Voiture de société, GSM, chèques-culture, voyages… Pour faire la différence entre les salariés, les employeurs ont recours à des avantages traditionnellement bien accueillis. Encore peu répandus, les « plans cafétéria », permettent une rémunération flexible sur mesure pour chaque travailleur. à prendre ou à laisser ?

belgacoma négocié un accord relatif au paquet « mobilité » du salaire de ses employés. Les collaborateurs titulaires d’une voiture de société peuvent depuis 2010 opter pour un véhicule de gamme inférieure, ou carrément rendre leur voiture. Cela leur permet de piocher dans une nouvelle enveloppe, dédiée à d’autres aspects de leur mobilité : abonnement de train en 1re classe, achat d’un vélo, carte essence, etc.

le cabinet Deloittepropose quelques petites options à son personnel. « Mais ce n’est pas un menu complet dans lequel on peut faire son shopping », concède Lieven De Groodt, DRH chez Deloitte Belgique. Première option : une voiture de société ou du cash. Vu les règles fiscales relatives aux voitures de fonction, le véhicule est généralement plébiscité. Deuxième option : pour la partie variable du salaire, le collaborateur peut choisir du cash ou des stock-options, qu’il ne peut pas vendre avant un délai d’un an. « Vu ce délai et le risque inhérent aux stock-options, ce produit ne séduit que 20 % du personnel, plutôt les plus âgés. »

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