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1 Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques État de la biodiversité ordinaire et remarquable Contexte L’indice de déficit foliaire est un indicateur européen décliné en France par l’étude d’un réseau de « Suivi des dommages forestiers ». Il représente le déficit en feuilles ou en aiguilles des arbres étudiés par rapport à un arbre de référence présentant un état « idéal » dans la station considérée. L’indice correspond à la proportion d’arbres ayant plus de 25 % de déficit foliaire. Il indique ainsi l’état de vitalité des peuplements forestiers et donc la productivité primaire des forêts fran- çaises. L’augmentation de cet indice traduit la dégradation de l’état de santé des peuplements forestiers étudiés. Commentaire D’une manière générale, le pourcentage d’arbres ayant plus de 25 % de déficit foliaire est nettement supérieur chez les feuillus que chez les résineux (écart de 13 % en moyenne). Les conifères n’ayant pas à recons- tituer l’ensemble de leur feuillage chaque année, ils subissent ainsi moins fortement la variation annuelle des pressions qui agissent sur le milieu. Après une amélioration sensible de 1997 à 2000 pour l’ensemble des essences étudiées, l’indice de déficit foliaire n’a ensuite cessé de croître. Cette augmentation générale de l’indice a été plus marquée entre 2002 et 2007 pour les feuillus que pour les résineux. Une légère amélioration est ensuite apparue en 2008 pour les feuillus, leur permettant de présenter un indice de déficit foliaire de 37 % en 2009 contre 27 % pour les résineux. L’augmentation du déficit pour les résineux a quant à elle été régulière depuis 2000. Ainsi, sur la période 1997-2009, l’indice de déficit foliaire a augmenté de 8,3 % toutes essences confondues, de 7 % pour les feuillus et de 10 % pour les résineux. L’augmentation de cet indice traduit donc une lente dégradation de l’état de santé des peuple- ments forestiers étudiés. Bien que les variations annuelles puissent s’expliquer par des varia- tions ponctuelles des conditions climatiques (tempête de 1999, séche- resse de 2003, etc.), le manque général de vitalité des peuplements forestiers depuis 2000 est provoqué par l’interaction de plusieurs facteurs : présence d’insectes ravageurs, de champignons pathogènes, stress hydrique, pollutions atmosphériques ou du sol, déficit en éléments minéraux, âge des peuplements, type de gestion forestière, changement climatique, etc. SNB Évolution de l’indice de déficit foliaire L’état de santé des forêts est suivi par un indice de déficit foliaire calculé chaque année. Sur la période 1997-2009, la tendance est représentée par une augmentation générale de l’indice de 8,3 % ce qui traduit une dégradation de l’état de santé des peuplements forestiers. Bien que l’im- pact du déficit foliaire soit différent chez les résineux et les feuillus, les pressions exercées sur les milieux forestiers sont liées aux variations climatiques ponctuelles ou chroniques, accompagnées des pressions exercées par les activités humaines. Pourcentage d'arbres ayant plus de 25 % de déficit foliaire (y compris arbres morts) Feuillus Toutes essences Résineux 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 En % 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Source : ministère de l’Agriculture, Département de la santé des forêts. Réseau européen de suivi des dommages forestiers, 2010. RéférenceS novembre 2010 Données de synthèse sur la biodiversité

RéférenceS novembre 2010 Données de synthèse sur … · Une légère amélioration ... génétique des races sélectionnées par les éleveurs. ... ainsi que pour les espèces

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Contexte

L’indice de déficit foliaire est un indicateur européen décliné en France par l’étude d’un réseau de « Suivi des dommages forestiers ». Il représente le déficit en feuilles ou en aiguilles des arbres étudiés par rapport à un arbre de référence présentant un état « idéal » dans la station considérée. L’indice correspond à la proportion d’arbres ayant plus de 25 % de déficit foliaire. Il indique ainsi l’état de vitalité des peuplements forestiers et donc la productivité primaire des forêts fran-çaises. L’augmentation de cet indice traduit la dégradation de l’état de santé des peuplements forestiers étudiés.

Commentaire

D’une manière générale, le pourcentage d’arbres ayant plus de 25 % de déficit foliaire est nettement supérieur chez les feuillus que chez les résineux (écart de 13 % en moyenne). Les conifères n’ayant pas à recons-tituer l’ensemble de leur feuillage chaque année, ils subissent ainsi moins fortement la variation annuelle des pressions qui agissent sur le milieu.

Après une amélioration sensible de 1997 à 2000 pour l’ensemble des essences étudiées, l’indice de déficit foliaire n’a ensuite cessé de croître.

Cette augmentation générale de l’indice a été plus marquée entre 2002 et 2007 pour les feuillus que pour les résineux. Une légère amélioration est ensuite apparue en 2008 pour les feuillus, leur permettant de présenter un indice de déficit foliaire de 37 % en 2009 contre 27 % pour les résineux. L’augmentation du déficit pour les résineux a quant à elle été régulière depuis 2000. Ainsi, sur la période 1997-2009, l’indice de déficit foliaire a augmenté de 8,3 % toutes essences confondues, de 7 % pour les feuillus et de 10 % pour les résineux. L’augmentation de cet indice traduit donc une lente dégradation de l’état de santé des peuple-ments forestiers étudiés.

Bien que les variations annuelles puissent s’expliquer par des varia-tions ponctuelles des conditions climatiques (tempête de 1999, séche-resse de 2003, etc.), le manque général de vitalité des peuplements forestiers depuis 2000 est provoqué par l’interaction de plusieurs facteurs : présence d’insectes ravageurs, de champignons pathogènes, stress hydrique, pollutions atmosphériques ou du sol, déficit en éléments minéraux, âge des peuplements, type de gestion forestière, changement climatique, etc.

SNB

Évolution de l’indice de déficit foliaireL’état de santé des forêts est suivi par un indice de déficit foliaire calculé chaque année. Sur la période 1997-2009, la tendance est représentée par une augmentation générale de l’indice de 8,3 % ce qui traduit une dégradation de l’état de santé des peuplements forestiers. Bien que l’im-pact du déficit foliaire soit différent chez les résineux et les feuillus, les pressions exercées sur les milieux forestiers sont liées aux variations climatiques ponctuelles ou chroniques, accompagnées des

pressions exercées par les activités humaines.

Pourcentage d'arbres ayant plus de 25 % de déficit foliaire (y compris arbres morts)

Feuillus Toutes essencesRésineux

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

En %

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Source : ministère de l’Agriculture, Département de la santé des forêts. Réseau européen de suivi des dommages forestiers, 2010.

RéférenceS novembre 2010 Données de synthèse sur la biodiversité

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L’indice de déficit foliaire est composé de placettes permanentes comprenant chacune 20 arbres installés aux nœuds d’une maille de 16 km². D’autres paramètres sont aussi étudiés, comme la colo-ration des feuilles, la présence de problèmes phytosanitaires, la description de l’état des stations, etc. Ces relevés permettent ainsi de caractériser l’état sanitaire des forêts françaises.

À partir de ces relevés, un pourcentage de déficit foliaire est calculé et plusieurs types d’atteintes du couvert forestier sont définis. L’indice correspond à la proportion annuelle d’arbres présentant un déficit foliaire supérieur à 25 %, en distinguant les résineux des feuillus et en créant une catégorie «  Toutes essences ».

Suite à un changement de méthodologie, seules les données postérieures à 1997 sont comparables.

méthodologieEn savoir plus

Sites Internet•  Ministère de l’Agriculture et de la Pêche sur la santé  des forêts : http://agriculture.gouv.fr/sante-des-forets•  Inventaire forestier national : http://www.ifn.fr

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La chenille processionnaire du pin est présente dans la plupart des pays du pourtour méditerranéen et le long du littoral Atlantique. Son impact socio-économique est important. En se nourrissant des aiguilles des pins, les chenilles, grégaires, occasionnent en effet de sévères défoliations pouvant entraîner des pertes économiques en forêt de production ainsi que des problèmes d’esthétisme pour les parcs de loisirs et les arbres ornementaux. De plus, du fait de leurs poils urticants, ces chenilles sont très allergisantes. Effectuant leur dévelop-pement durant l’automne et l’hiver au sein de nids collectifs, elles sont particulièrement sensibles aux variations des températures hivernales, saison où le réchauffement climatique est le plus marqué en Europe. Cet insecte se révèle donc un indicateur intéressant pour observer l’impact du changement climatique. Le front d’expansion de la chenille processionnaire du pin est d’ailleurs inclus dans le jeu d’indi-cateurs du changement climatique de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc).

Commentaire

L’aire de répartition de la processionnaire du pin était relativement stable jusqu’au début des années 1990, se rétractant lors des hivers très froids comme ceux de 1986 ou 1994 mais reprenant sa limite maximale lors des hivers les plus doux (par exemple la Loire dans l’Orléanais).

L’espèce franchit la Loire en 1992 et n’a dès lors cessé de progresser vers le nord, atteignant la région Île-de-France au début des années 2000. La forêt de Fontainebleau est touchée au cours de l’hiver 2005-2006, celle de Rambouillet en 2009. Cette expansion est observée partout en France. On note notamment une importante progression en altitude dans les Alpes, les Pyrénées et le Massif central. La hausse des températures hiver-nales en est la première cause.

Des foyers isolés ont été découverts en région parisienne en 2003, 2007 et 2008, ainsi qu’en Alsace en 2008. Des études sur la capacité de dispersion des femelles par le vol ainsi que des analyses génétiques montrent qu’au moins les deux tiers de ces foyers sont probablement la conséquence d’un transport accidentel. Le risque est celui d’une accélé-ration de l’extension de l’aire de répartition de l’espèce.

Expansion de la chenille processionnaire du pin

Les chenilles processionnaires du pin sont allergisantes et occasionnent d’importantes défoliations des arbres. L’espèce progresse vers le nord et en altitude depuis les années 1990, en lien notamment avec la hausse des températures hivernales. Le transport accidentel d’individus constaté en région parisienne et en Alsace accroît le risque d’une expansion plus rapide de l’espèce.

Progression de la chenille processionnaire du pin en France et en régions Centre et Île-de-France

Source : Inra Orléans/URZF – UE-SOeS, CORINE Land Cover, 2006.

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Une surveillance du territoire français a été mise en place dès 1969. Par la suite, des observations systématiques réalisées dans le cadre d’un réseau de plusieurs centaines de placettes – sous la coordination actuelle du Département de la santé des forêts du ministère en charge de l’Agriculture – ont permis de suivre chaque année les fluctuations temporelles de l’insecte et d’anticiper les pullulations. Depuis le milieu des années 2000, l’Inra d’Orléans suit en détail le front de colonisation en France, notamment sa progres-sion au nord et en altitude ; une cartographie du front a été réali-sée durant l’hiver 2005-2006 par localisation des nids sur une grille de 8 km × 8 km.

méthodologieEn savoir plus

•  Robinet C., Rousselet J., Imbert C.-E., Sauvard D., Garcia J., Goussard F., Roques A., 2010. « Le réchauffement climatique et le transport accidentel par l’homme responsables de l’expansion de la chenille processionnaire du pin », Forêt Wallonne, n° 108, septembre/octobre 2010. pp. 19-27.

Sites Internet•  Institut national de la recherche agronomique, Unité de 

zoologie forestière – Centre d’Orléans : dossier sur la processionnaire du pin :

http://www.orleans.inra.fr/orleans/les_unites/ur_zoologie_forestiere/processionnaire_du_pin

•  Observatoire national  sur  les effets du  réchauffement  climatique :

http://www.onerc.org/indicateurs, rubrique « indicateurs »

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Contexte

La biodiversité domestique est actuellement le principal indicateur de l’état et de l’évolution de la « diversité génétique ». Cet indicateur permet de suivre l’évolution du nombre de variétés végétales enre-gistrées en France, ainsi que le nombre de races animales élevées en France et présente dans la Cryobanque nationale. Toutes les races françaises ne sont pas encore répertoriées dans la Cryobanque natio-nale. Ces informations sont importantes pour connaître l’état du stock génétique que nous utilisons pour l’alimentation humaine.

Commentaire

La Cryobanque nationale permet de conserver le patrimoine génétique des races domestiques utilisées dans l’élevage en France. En 2009, le catalogue contient le code génétique de 18 races de bovins, 8 de caprins, 16 d’équins, 27 d’ovins et 6 de porcins. Les recherches pour la création et la sélection de races adaptées aux besoins humains n’ont pas cessé de s’intensifier au cours des siècles. Il existe cependant de fortes menaces de disparition pour les races désormais les moins utilisées. Le nombre de races enregistrées pour chacun de ces groupes a augmenté sur la dernière décennie, preuve d’une volonté de sauvegarde du patrimoine génétique des races sélectionnées par les éleveurs.

Nombre de races animales et de variétés végétales enregistrées

La diversité génétique des espèces animales et végétales peut en partie être appréhendée au travers de la biodiversité domestique utilisée par l’homme dans son alimentation. Ainsi, la Cryobanque nationale stocke le matériel génétique des races animales élevées en France. En 2009, ce catalogue contient le code génétique de 18 races de bovins, 8 de caprins, 16 d’équins, 27 d’ovins

et 6 de porcins. De plus, la liste des variétés végétales commercialisées en France permet de connaître l’utilisation des 7 336 variétés actuellement répertoriées. Avec 51 % du total enregistré, les variétés

des grandes cultures sont désormais les plus nombreuses, signe d’une homogénéisation des semences pour l’utilisation des variétés les plus adaptées aux cultures intensives.

Évolution du nombre de races en Cryobanque nationale

0

5

10

15

20

25

30

Bovins Caprins Équins Ovins Porcins

2001 2002 2003 2004 2005 2008 2009

Source : Cryobanque nationale, 2010.

SNB

Le nombre de variétés végétales enregistrées n’a cessé de croître de 1970 à 2000 pour tous les groupes de végétaux étudiés. Ainsi, sur cette période, le nombre total de variétés enregistrées a été multiplié par 5. Depuis près de dix ans, le nombre de variétés semble se stabi-liser, voire même se réduire pour les espèces des grandes cultures qui ont perdu 294 variétés de 2000 à 2009, ainsi que pour les espèces fruitières qui en ont perdu plus de 200. Ainsi en 2009, un total de 7 336 variétés était répertorié. Ces chiffres cachent cependant de fortes disparités, car les grandes cultures dominent largement les espèces potagères et fruitières. Bien qu’elles fussent très peu nombreuses au

début des années 1970, en ne représentant que 28,5 % des variétés répertoriées, celles-ci sont devenues largement prépondérantes avec 51 %, soit 3 725 variétés, en 2009. Les espèces potagères ne repré-sentent plus que 32 %, pour 2 335 variétés (contre 45 % en 1970) et les espèces fruitières 17 %, pour 1 276 variétés (contre 26 % en 1970).

Malgré l’augmentation du nombre de variétés, la tendance est à une homogénéisation des cultures avec l’utilisation de quelques variétés adaptées aux cultures intensives.

RéférenceS novembre 2010 Données de synthèse sur la biodiversité

2 Commissariat général au développement durable • Service de l'observation et des statistiques

Les nouvelles variétés végétales commerciales utilisées en France sont répertoriées dans le catalogue national des obtentions végétales.  Pour  les  races animales élevées,  la  Cryobanque  nationale prend en charge le stockage de l’information génétique de ces animaux.

méthodologieEn savoir plus

Sites Internet•  GIS Cryobanque nationale : http://www.cryobanque.org•  Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences : http://www.geves.fr•  Groupement national interprofessionnel des semences et

plants : http://www.gnis.fr

Évolution du nombre de variétés végétales inscrites au catalogue français

Ensemble des variétésEspèces fruitièresEspèces potagères Grandes cultures

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1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

1970 1980 1990 2000 2004 2008 2009

Source : Geves, 2010.

RéférenceS novembre 2010 Données de synthèse sur la biodiversité