RÉFÉRENTIEL DE NAISSANCE - Editions Dangles · RÉFÉRENTIEL DE NAISSANCE 10 Ces trois Guides pratiques constituent un résumé de mon livre Le Référentiel de Naissance –Tarot

RÉFÉRENTIEL DE NAISSANCE

APPLIQUÉ À LA GÉNÉALOGIE ET AUX PROCESSUS TRANSGÉNÉRATIONNELS

GUIDE PRATIQUE N° 3

Georges Colleuil

Préambule

De la rupture à la reliance

On est loin aujourd’hui des années soixante-dix claironnant le « Famille, je vous hais ! » d’André Gide, fondement de toute une génération caractérisée par les conflits et le rejet de l’entité familiale.

Une bascule s’est produite dans les années quatre-vingt-dix durant lesquelles un courant réhabilitant la structure familiale met au goût du jour thérapie familiale et décodage de l’arbre généalogique.

Freud disait : « La généalogie est la psychanalyse des pauvres. » Ce qui n’était pas forcément péjoratif car autant pensait-il au début que la psychanalyse s’adressait à une élite intellectuelle et financière, autant est-il revenu sur ce principe et a-t-il souhaité que la psychanalyse s’adresse au plus grand nombre, et notamment aux personnes les plus pauvres.

Aujourd’hui on est plus proche d’un « Famille, je vous aime », ferment des thérapies systémiques qui se sont développées à partir des années 1980-1990 : constellation familiale, généalogie thérapeutique et autres approches dans lesquelles on travaille essentiellement sur le principe d’interaction entre le MOI et le NOUS.

Cet ouvrage est le troisième volet d’un triptyque composé d’un premier ouvrage consacré au Référentiel de Naissance proprement dit, un deuxième volume consacré aux Référentiels d’alliance et celui-ci consacré aux Référentiels généalogiques et collectifs.

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Ces trois Guides pratiques constituent un résumé de mon livre Le Référentiel de Naissance – Tarot l’île au trésor. Les deux derniers Guides pratiques sur les Référentiels d’alliance et généalogiques apportent néanmoins des précisions supplémentaires absentes de l’ouvrage de référence.

La connaissance des bases du Référentiel de Naissance est nécessaire à la compréhension fluide de cet ouvrage. Toutefois, pour ne pas priver de nouveaux lecteurs de l’intérêt de cette étude, j’ai décidé de reproduire au chapitre 4 un résumé expliquant ce qu’est un Référentiel de Naissance et comment on le calcule.

Le lecteur qui ne connaît pas du tout le Référentiel aura intérêt à lire ce chapitre en premier, les autres pourront s’en dispenser.

I

La mythologie, une histoire de famille

L’étude des grands récits mythologiques, que ce soit dans la culture grecque, égyptienne, indienne, etc., nous conduit toujours vers ce constat d’ignorance : quelle est l’origine du monde et des êtres ? Si on sait peu de chose sur l’origine des mythes eux-mêmes, les mythes en revanche sont bavards sur l’origine de tout ce qui existe.

Aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de mythologie pour expliquer pourquoi il y a de l’orage – non ce n’est pas Zeus qui est en colère –, nous avons des explications dites « scientifiques ». Mais l’intérêt du mythe réside en cela qu’il constitue une métaphore très pertinente de l’origine de nos pulsions inconscientes. Pour le coup, le mythe ne nous livre plus l’origine des choses mais nous conduit vers la connaissance et la fine compréhension de ce que nous sommes en profondeur et que nous ignorons. Comme le disait en substance en son temps Paul Diel, les combats, les alliances qui se jouent dans les histoires mythologiques sont des projections des conflits inconscients qui se jouent à l’intérieur de nous.

Ainsi, comme chacun le sait, le mythe d’Œdipe a offert à Freud un matériau et une métaphore exceptionnels pour lui permettre d’expliquer la construction du psychisme et du désir dans l’inconscient de l’enfant de 0 à 6 ans. Tout le monde connaît le complexe d’Œdipe mais nous sommes bien moins nombreux à connaître le complexe d’Électre, qui a évoqué un temps le fantasme du meurtre de la

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mère, notamment chez les jungiens, les complexes d’Héraclès ou de Thésée sur le besoin de reconnaissance, les complexes d’Antigone, de Dionysos ou de Persée.

On peut faire correspondre à chaque mythe une métaphore de la condition humaine. Tout est question d’ouverture d’esprit, de capacité à se projeter et à identifier avec précision ce qui se joue exactement dans la dévoration d’un enfant par son père (mythe de Cronos), dans l’orgie meurtrière (mythe d’Héraclès), dans les tromperies sans fin qui émaillent la vie des dieux et des héros, dans l’inceste permanent, la violence infinie, l’infanticide, le cannibalisme et plus si affinités.

N’oublions pas non plus la modernité et l’actualité de nombreux actes tels que l’enlèvement de jeunes filles dans certaines régions d’Afrique ou du Moyen-Orient, histoires déjà largement relatées dans des légendes ancestrales telles que l’enlèvement des Sabines par exemple.

L’histoire des dieux et des héros revient essentiellement à l’histoire de leur origine et de leur transmission. Cela m’amène à réfléchir sur la notion d’héritage et de testament. J’ai pu constater que ces deux notions sont relativement permanentes dans les récits mythiques. Notamment en ce qui concerne le pouvoir. Que fait-on du pouvoir ? Si on veut le garder pour soi, et en priver ses héritiers, on est sûr de le perdre. L’exemple est aussi clair chez Ouranos que chez Cronos dans la mythologie grecque. Zeus brisera cette malédiction en partageant le pouvoir avec ses frères, ses sœurs et ses enfants. La meilleure façon de garder le pouvoir reste encore d’accepter de le partager.

Il est curieux d’observer les différences de relation existant entre les dieux, les héros et la notion de testament : que reçoivent-ils ? Que transmettent-ils ?

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LA MYTHOLOGIE, UNE HISTOIRE DE FAMILLE

Le mythe de Persée est à cet égard très intéressant :

D’abord parce qu’il constitue le fondement même de l’esprit de chevalerie tel qu’il va se développer dans tout l’Occident chrétien pendant des siècles, notamment avec saint Georges, pourfendeur de dragons.

Ensuite parce qu’il est une illustration assez étonnante de deux grandes problématiques psychologiques auxquelles on est souvent confronté dans le travail thérapeutique, et pour lesquelles on manque cruellement d’outils :

1 - la problématique qui met en scène un enfant et un de ses grands-parents, à savoir comment se gère la transmission en sautant une génération ;

2 - puis une sorte d’Œdipe symétrique où ce n’est plus le père qui interdit la fusion entre l’enfant et sa mère, mais l’enfant qui interdit la fusion entre sa mère et un prétendant lorsque le père est absent.

Cette histoire commence bien avant la naissance de Persée.Acrisios et Proétos sont frères jumeaux. Ils se détestaient tellement

qu’ils se disputaient déjà dans le ventre de leur mère1. Acrisios, roi d’Argos, avait une fille du nom de Danaé. Perturbé de ne pas avoir de garçons, il consulta l’oracle de Delphes qui lui annonça qu’il mourrait de la main de son petit-fils.

Effaré par l’oracle, il décida alors d’enfermer Danaé dans une tour inaccessible pour empêcher quiconque de s’en approcher, éloignant tout prétendant, et garantissant ainsi la virginité de sa fille. Mais la meilleure façon de subir son destin c’est encore de vouloir s’y opposer. Danaé fut fécondée par Zeus, qui, pour l’occasion, se transforma en pluie d’or et pénétra par tous les pores de la jeune femme. Elle en conçut un fils, Persée.

1. Au contraire d’Isis et Osiris qui s’aimaient tellement qu’ils faisaient déjà l’amour dans le ventre de leur mère.


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Acrisios hésita à tuer l’enfant et sa mère par crainte de la vengeance des dieux, alors il les expulsa du royaume en les enfermant dans un coffre qu’il jeta dans la mer. Le courant les amena jusqu’à l’île de Sérifos où ils furent recueillis par un pêcheur et conduits auprès du roi Polydectès qui régnait sur l’île. À l’instar de Moïse – ô la force de l’inconscient collectif – Persée, sauvé des eaux, fut élevé dans la famille royale.

Au fil des années, les avances du roi Polydectès pour Danaé furent de plus en plus pressantes. Elle se refusait à lui mais subissait un harcèlement violent. Persée, enfant, puis adolescent, se dressait régulièrement contre le roi pour protéger sa mère.

Celui-ci usa d’un stratagème pour se débarrasser de l’enfant. Au cours d’une cérémonie où il simula son mariage avec Hippodamie, il demanda à tous les membres de sa cour de lui offrir un cheval. Persée qui n’avait pas les moyens d’acheter un cheval lui proposa dans un accès d’orgueil de lui ramener la tête de Méduse, la Gorgone qui transformait en pierre tout être qui la regardait.

Persée partit à la recherche de Méduse, avec l’aide d’Athéna qui le protégea et le conseilla.

Il réussit à s’approcher de la Gorgone en reculant et en lui tendant le bouclier que la déesse lui avait confié. Lorsque Méduse se vit dans le reflet du bouclier, elle se pétrifia elle-même, Persée put ainsi lui couper la tête. Il attacha la tête de Méduse sur son bouclier qui devint alors une arme redoutable. C’est ainsi qu’à son retour il réussit à se débarrasser de Polydectès et sauva sa mère de ses griffes.

Il sauva également Andromède de la mort, l’épousa et partit avec elle et Danaé pour rejoindre Argos. Apprenant le retour de sa fille et de son petit-fils, Acrisios s’éloigna le plus loin possible du royaume d’Argos, inquiet de voir l’oracle se réaliser, et se réfugia à Larissa où se tenaient des jeux funèbres.

Or Persée se laissa convaincre de se détourner de la route d’Argos pour se rendre également à Larissa et y participer aux jeux.

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C’est en lançant le disque que l’inévitable se produisit. Pour des raisons que seuls les dieux connaissent, le vent changea à ce moment de direction et le disque alla décapiter le roi Acrisios. Tout était accompli.

De nombreux symboles viennent émailler ce mythe. Si l’on regarde du côté du Référentiel de Naissance, on peut renommer la maison 6, habituellement considérée comme la maison des ressources, « la maison de Persée » ; et la maison 7, maison des défis et de l’ombre « la maison de Méduse ».

En effet, Méduse représente notre chaos intérieur, nos ombres les plus destructrices capables de nous « pétrifier » si on les regarde en face. Le symbole du bouclier est aussi intéressant car il s’agit de montrer à l’autre sa propre horreur. Méduse se voit dans le bouclier et se pétrifie elle-même. On a affaire ici à un jeu de projection. Tu me montres ce que je suis et j’en crève.

L’histoire du bouclier est transgénérationnelle. En effet, c’est pendant la guerre de succession que livra Acrisios à son frère que fut inventé le bouclier rond. On disait à l’époque que Protéos faisait fuir ses adversaires rien qu’en montrant son bouclier. Ce bouclier est également représenté dans le disque des jeux funèbres qui parachève l’oracle et clôture le mythe tout en nous suggérant une hypothèse sur l’origine du miroir.

Toutes ces transmissions générationnelles, que l’on observe autant dans les mythes que dans les réalités sociales et familiales de notre temps, nous amènent à réfléchir sur les notions de testament et d’héritage.

Les exemples sont nombreux : Persée refuse l’héritage de son grand-père ; Dionysos revendique l’héritage qui lui a été refusé par les dieux et finit par l’obtenir ; Zeus déconstruit l’héritage de ses ancêtres et renouvelle la notion de transmission dans le panthéon grec ; Œdipe est inconscient de son héritage ; Thésée réclame son héritage avec vigueur ; Héraclès désespère de devenir l’héritier des dieux.


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Bien sûr tous ces dieux ou héros n’ont jamais existé. Œdipe, Thésée, Dionysos ne vivent pas dans le temps de l’histoire. Mais cela ne les empêche pas d’exister en nous. Il se passe en chacun d’entre nous, à notre insu, des voyages qui ressemblent à ceux d’Ulysse, des passions qui ressemblent à celles d’Aphrodite, des amours interdites comme celles d’Œdipe et Jocaste, des pulsions destructrices, des quêtes impossibles, des ambitions démesurées qui, faute d’être vécues, sont projetées dans nos rêves et nos fantasmes.

Toute histoire mythologique peut être réinterprétée comme une partie de notre histoire personnelle qui nous montre, grandeur nature, sous la forme d’un amplificateur et d’un projecteur, ce que nous ne sommes pas capables de voir en nous-mêmes.

Mythologies – familles et entreprises

Il peut être très amusant de décoder une famille comme un espace scénique où chaque fonction serait exercée par un dieu, une déesse ou un héros d’une mythologie grecque ou d’une autre civilisation. Dans les années quatre-vingt, Charles Brian Handy et Sophie Marnat, dans son étonnant ouvrage L’Olympe des managers2, avait classé les entreprises en quatre types mythologiques spécifiques.

Les entreprises de type Zeus sont organisées de manière circulaire, le patron occupant la place centrale. L’influence du chef d’entreprise, bon père de famille, s’exerce auprès de ses subalternes, dans un mélange d’autorité et de bienveillance. Handy décrit ce type d’organisation comme appartenant à la culture de club. À l’instar du dieu grec Zeus, roi des dieux, autant craint que respecté, Handy voit dans cette sorte d’entreprise la tradition patriarcale. Il met en évidence ce type d’organisation dans les petites entreprises plutôt familiales. En tout cas, à leur début : « Le fanatique de navigation qui,

2. L'Olympe des managers : culture d'entreprise et d'organisation, Charles Brian Handy et Sophie Marnat, Les Éditions d'Organisation, 1986.

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découvrant qu’il peut vendre les bateaux qu’il construit, engage son fils à l’aider à les fabriquer, son neveu à les vendre, son cousin à tenir les comptes, est un Zeus, et c’est ainsi que Zeus construit lentement sa toile d’araignée. »

La culture de club, de type Zeus, est donc symbolisée par la toile d’araignée dans laquelle les lignes les plus importantes sont les lignes circulaires qui entourent l’araignée. Les décisions viennent de l’araignée et son influence diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre.

On peut également parler de familles de type araignée, celles dans lesquelles le chef de famille ramène tout à lui : « Vous m’appartenez », pense-t-il et exprime-t-il de manière plus ou moins explicite. La métaphore semble efficace. L’araignée vit dans un monde créé par sa propre substance, contrairement à la fourmi qui constitue son univers en glanant autour d’elle les matériaux qui finiront par constituer les fondements empiriques de son univers. Les chefs de famille de type fourmi sont ceux qui font valoir tout ce qu’ils ont apporté pour nourrir leur famille et n’hésitent pas à le revendiquer dans un besoin de reconnaissance parfois malsain et culpabilisateur pour les autres : « Regardez tout ce que j’ai fait pour vous ! » semble être sa pensée obsessionnelle.

La réalité de l’araignée n’a pas de réalité hors l’araignée. C’est dans cette substance – la toile – qu’elle exerce son influence, affirme sa domination et dévore ses proies. Les fils de soie secrétés par l’araignée ne constituent pas un réseau au sens d’un organigramme où chacun aurait sa place et fonctionnerait en interdépendance avec chacun, mais une influence de réseau autoritaire.

Les entreprises de type Apollon, selon Charles Handy, contrairement aux cultures de type Zeus qui se développent à partir de la personnalité du chef, se fondent sur la culture de fonction. Le dieu Apollon est le dieu des règles et de l’ordre. Les temples grecs représentent bien ce type de culture. Les piliers du temple sont


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apparemment indépendants mais convergent tous vers le sommet. Tout est prévisible, stable, organisé, chacun à sa fonction, sait ce qu’il a à faire, le réseau est pyramidal, le pouvoir se situe au sommet et non au centre comme chez Zeus.

Les organisations de type apolliniennes sont des structures d’organigrammes, de bureaucratie, de règles, de description de fonctions, de business plan, de planification, etc. Rien de tel chez Zeus.

« Dans une culture de rôle, dit Charles Handy, les individus sont donc une partie de la machine. »

Ce type de culture d’entreprise me fait penser aux familles très bien organisées où chacun a son rôle et s’y tient.

Le troisième type d’organisation, de type Athéna, se définit comme une culture de projet. Le fonctionnement repose sur la conquête de marchés, la résolution des problèmes, l’attente de solutions. Seul le résultat compte. Athéna est à la fois une déesse guerrière mais également une force de sagesse, d’intelligence et de protection, donnant les bons conseils, que ce soit à Ulysse, à Persée, à Héraclès, à Oreste, etc. Elle est également la déesse protectrice de la cité d’Athènes. Charles Handy définit ces organisations en termes de « commandos, liés de façon informelle, chaque unité étant largement autonome mais dotée d’une responsabilité spécifique au sein d’une stratégie globale ». Dans cette organisation il y a peu de conflits personnels car l’objectif commun favorise le respect mutuel et le travail d’équipe.

Dans les entreprises de type Dionysos, on parle davantage de culture existentielle. En fait, on a affaire à des « non-organisations » dans la mesure où l'on n’est pas subordonné à la structure contrairement aux trois types précédents. Dionysos, dieu du vin, de l’ivresse, mais aussi d’une forme de liberté et de rébellion, agit souvent comme un franc-tireur. Il est responsable de sa propre existence. L’organisation peut toutefois aider l’individu à réaliser ses objectifs mais sans qu’il en soit dépendant. On voit le cas par exemple lorsque des avocats, médecins ou autres professions libérales s’associent en groupe d’intérêt économique pour partager les frais de secrétaire, local, etc. Tout le monde est indépendant et en quittant la structure le système ne s’effondre pas. « C’est la culture

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que préfèrent les professionnels. Ils peuvent y préserver leur propre identité et leur liberté sans avoir le sentiment d’appartenir à qui que ce soit. Et ils peuvent tout de même faire partie d’une organisation et bénéficier de la présence de collègues3… »

Dionysos, un dieu libéral… Voilà qui laisse à méditer…

Dans les RUCHES (Référentiels d’unité collective héraldique et énergétique), les Référentiels de famille ou de pays, on retrouvera ce type de classification. On l’a vu, dans une famille de type Zeus, patriarcale, le chef de famille (père ou mère) autoritaire ramène de façon circulaire tout à lui. Dans les RNP (Référentiels de Naissance planétaires), on pensera aux États entièrement organisés autour d’un leader à l’image paternelle, individu de réseau, investi de quasiment tous les pouvoirs et maniant d’une main charisme et affection et de l’autre violence et répression. On analysera par exemple dans les Référentiels de ces individus ou de ces nations la présence d’aspects tels que le miroir puissance/pouvoir (Diable/Chariot), le trou noir enfant/adulte (Bateleur/Maison Dieu), la présence de L’Empereur ou du Jugement4.

Le Jugement est très intéressant de ce point de vue.

3. Op. cit.

4. Le Référentiel de naissance - Tarot l'île au trésor.


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Cet arcane est statistiquement souvent présent dans les Référentiels des tyrans et des dictateurs.

Dans son aspect le plus bénéfique, Le Jugement nous appelle à un éveil, à une transformation intérieure et à beaucoup d’intuition. Cependant, lorsqu’il est mal vécu, il semble exprimer des comportements infantiles chez l’adulte.

Dans un premier sens, l’arcane évoque les jugements que l’on porte sur les autres ou sur soi-même pouvant ainsi déboucher sur le sentiment de culpabilité, voire de frustration. Si Le Jugement était un prototype humain, on pourrait y voir l’image de celui qui parle avec son cœur pour aider les autres à sortir du tombeau. Sur un autre registre, on pourrait également y reconnaître celui qui se prétend missionné pour éveiller l’humanité, multipliant les « coups de semonce », sermonnant sans relâche, tentant de convaincre – parfois avec violence –, jugeant et accusant.

La récurrence de cet arcane dans de nombreux thèmes m’a conduit à approfondir sa symbolique en cherchant à comprendre l’impact de ses sept fonctions dans les comportements, les motivations et les prises de position chez les personnes ayant des responsabilités politiques. Les impacts étant plus ou moins forts chez les sujets, on peut établir une sorte de baromètre :

• coup de semonce ;• jugement sur soi-même – culpabilité, mauvaise conscience ;• désir ou besoin d’éveiller les consciences (avec risque de

« pathologie du sauveur ») ;• jugement sur les autres ou réactivité au jugement d’autrui

(avec risque de paranoïa et « pathologie de la victime ») ;• écoute intuitive ;• transmission – partage ;• présence spirituelle.

La présence de l’arcane XX dans les Référentiels de Naissance qui suivent m’a particulièrement interpellé.

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Observons :

Mussolini : Jugement en maison 4 et maison 3 ; Saddam Hussein : Jugement en maison 3 ; George Bush, Jr. : Jugement en maison 3 ; Franco : Jugement en maison 3 : Pol Pot : Jugement en maison 3 ; Lénine : Jugement en maison 9 ; Hitler : Jugement en maison 1 ; Ahmadinejad : Jugement en maison 6 ; Milosevic : Jugement en maison 1 ; Mao Zedong : Jugement en maison 6. Kim Jong-un Jugement en maison 7 (mais également miroir de La Force dans son obscurité et sa lumière, miroir royal de l’autodévalorisation) ; Kadhafi Jugement en maison 6 (et également miroir royal de La Force dans son obscurité et sa lumière) et bien d’autres encore.

Mais soyons prudents ! Ce Jugement peut aussi exprimer, on l’a vu, l’écoute intuitive, le partage et la présence spirituelle authentique. Tout dépend du niveau d’intégration de l’arcane et de la manière dont le sujet l’incarne dans son existence. Les personnes ayant des configurations identiques à celles énoncées ci-dessus ne les vivront pas de la même manière.

Dans les Référentiels de type Apollon on sera attentif à la présence d’arcanes tels que L’Impératrice (l'un des meilleurs organisateurs du Tarot), L’Amoureux (qui met en lien), La Justice (qui mesure, comptabilise, équilibre), Le Monde (qui structure l’univers).

Dans les Référentiels de type Athéna on passera au fil d’une analyse détaillée la présence du Chariot, du Diable, et dans les Référentiels de type Dionysos, les arcanes tels que Le Mat, Le Pendu, voire L’Hermite, retiendront notre attention.

« Autrefois, le paterfamilias régnait à table comme un Zeus. Il était le maître et tout le monde le savait. La famille faisait ce qu’il ordonnait de faire quand il l’ordonnait.Puis Apollon est devenu à la mode. À chacun ses devoirs et son statut. Les hommes gagnaient l’argent, les femmes faisaient la cuisine et les enfants faisaient leur lit.


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La démocratie a amené Athéna dans la famille. Il n’y a plus de devoirs mais des tâches, des projets et des activités en petits groupes…Et maintenant Dionysos ? Une liaison temporaire entre les individus. Si les intérêts individuels commencent à diverger, la liaison ne peut pas être maintenue par la force. Les activités communes, comme les vacances, ne peuvent pas être imposées ou considérées comme un fait acquis, mais seulement négociées. »

Pour en revenir au Référentiel de Naissance et en ce qui concerne la particularité de la maison 11, qui constitue l'un des fondements de l’individu ou de la famille, on pourrait classer 4 grandes catégories d’héritage en s’inspirant des mythes grecs :

• La maison 11 de type Zeus : destruction de l’héritage et reconstruction à partir de rien. Arcane XIII par exemple.

• La maison 11 de type Persée : peur et refus de l’héritage. Pendu ou Hermite.

• La maison 11 de type Œdipe : héritage inconscient. Amoureux ou Lune.

• La maison 11 de type Dionysos : héritage volé et revendiqué. Diable ou Mat.

Il existe bien d’autres types de maisons 11 liées à l’héritage en fonction de la mythologie grecque, mais cela demanderait un ouvrage entier consacré à ce sujet.

II

De la horde à la philia, la voie de la famille

Quels sont les liens qui unissent le Tarot à l’histoire familiale ? Il s’agit de lancer des passerelles symboliques entre les images du Tarot et les grands moments de l’aventure humaine.

Plusieurs lames du Tarot illustrent cette démarche :• L’ Amoureux, passage de la matrice d’où je viens à la matrice où je vais.• La Roue de Fortune, qui évoque les schémas familiaux répétitifs.• Le Soleil, joie d’un humanisme retrouvé, mais aussi conflit de

fraternité.• Le Monde, image de la famille humaine et de la famille universelle.

La voie de la famille : La Force – Le Soleil – Le Monde

Rappel : une voie est constituée de trois arcanes qui reposent sur un dénominateur commun que l’on peut décliner sur différents niveaux.

Exemple : la voie du père avec Le Pape, L’Empereur et L’Hermite décline le thème du père sur trois niveaux différents : L’Empereur comme père géniteur, Le Pape comme père nourricier et L’Hermite comme père spirituel.

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Précisons que L’Empereur ne se limite pas au statut de père géniteur. Il remplit aussi une fonction symbolique aidant l’enfant à se constituer une structure.

On connaît 1 540 voies, c’est-à-dire 1 540 combinaisons possibles de trois arcanes différents dans un ordre indifférent.

Une voie se compose donc de trois arcanes, mais elle peut aussi s’élargir avec un 4e arcane, sorte de clé supplémentaire apportant un meilleur éclairage à la compréhension de la voie.

Par exemple, dans la voie du père, Le Mat élargit la compréhension ; dans la voie de l’ange, c’est Le Diable ; dans la voie du guérisseur, Le Jugement.

La voie de la famille est éclairée également par La Roue de Fortune ou par L’Amoureux.

Une voie composée de quatre arcanes est appelée « voie carrée ».

• La Force : premier arcane de la voie de la famille.

Voici la glue sociale, le ciment invisible qui relie les êtres entre eux. Aristote développe la notion de philia, mal traduite par « amitié ». Il s’agit plutôt de la force, au sens nucléaire et énergétique du terme, qui tient reliés ensemble, à l’intérieur de l’atome, protons et électrons, tout comme dans l’univers les planètes « tiennent » autour du Soleil.

La Force, c’est ce qui fait que « ça tient ». Quand La Force n’est plus en moi, alors je perds mon centre et me désaxe. La Force est le seul arcane du Tarot de Marseille dans lequel il n’y a ni paysage, ni d’autres personnages, ni constructions, ni symboles accessoires. Le ciel est vide, il n’y a pas de sol. Quant à l’animal présent dans l’image, il semble davantage faire partie intégrante du personnage que représenter un élément extérieur, comme cela peut être le

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DE LA HORDE À LA PHILIA, LA VOIE DE LA FAMILLE

cas avec le chien du Mat ou les loups de La Lune. Le personnage de La Force (homme ? femme ?) repose sur lui-même, sur un pied qui semble sortir de sa tunique et qui porte sept orteils. Comme s’il était en lévitation, comme si en réalité il n’avait pas d’autres appuis que lui-même, évoquant en cela la notion d’autoréférence, d’autonomie.

Cet arcane qui par sa valeur numérique se situe au centre des arcanes majeurs (valeur 11 dans un jeu de 22 arcanes) nous parle bien entendu de centrage, de reliance à soi-même ; cette reliance à soi-même, garante de notre lien avec autrui, et, par conséquent, première pièce de notre fonction sociétale. Relié à moi-même je pourrai me relier à l’autre, le partenaire, et former ainsi le premier degré d’une société en devenir.

De nombreux philosophes, Aristote entre autres, plus tard Kant ou Papus, ont mis en évidence cette architecture sociale historique qui fait de la famille la première unité sociale. Puis les familles se réunissent ensuite en clans (communautés de familles) qui eux-mêmes peuvent s’associer pour des raisons économiques et constituer des villages. Les villages se réunissent ensuite et finissent par créer des cités, comme c’était le cas en Grèce au cours de l’Antiquité : la cité d’Athènes, la cité de Sparte, etc., communautés de villages parlant la même langue, observant les mêmes cultes. L’étape suivante consiste en la création de nations qui tendent, naturellement, vers des fédérations de nations (Europe, Fédération de Russie, États-Unis) pour aspirer légitimement à une société des nations. Nous n’en sommes pas encore là. Mais dans la logique des choses, si tant est que l’histoire soit logique, lorsque nous aurons atteint la société des nations, voire une Europe des consciences qui déboucherait sur une planète unifiée, les prochaines étapes seront les alliances de planètes, puis les fédérations des systèmes et les empires galactiques.

Ce que nous observons, c’est que chaque fois que l’on passe d’un état à un autre, il y a de grandes catastrophes. Les familles se déchirent avant d’avoir l’idée de se réunir face à l’adversité ; il en est de même des villages et des cités. Les cités grecques se livrent


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des guerres fratricides et la nation grecque ne s’est pas faite en un jour. Quant aux nations, combien de millions de morts aura-t-il fallu pour parvenir à imaginer des nations fédérées en Europe, aux États-Unis, ailleurs ? Aujourd’hui beaucoup de blocs sont en conflits et lorsque nous atteindrons l’unité des fédérations dans une « société des nations » telle qu’elle a pu être décrite par Kant, alors commenceront les conflits interplanétaires, puis, dans la foulée, les guerres intergalactiques. La Force jouera alors ce double rôle paradoxal d’une exigence de lien avec soi-même pour tisser le lien avec autrui et de violence dirigée vers autrui pour le détruire et finalement l’absorber et l’intégrer à l’échelon supérieur du village, de la cité, de la nation, de la fédération, etc.

Dès lors, la violence jaillit quand il n’y a plus de Force et le même arcane, dans un Référentiel, peut aussi bien illustrer les aspects totalement opposés du lien et de la paix d’un côté et la violence, la démesure et la colère de l’autre. Une Force en maison 6 ou 12 peut suggérer le premier cas, une Force en maison 7 ou 10 laisse craindre le second.

Il en est de même dans la nature : prenons l’exemple d’un flocon de neige dont on peut observer la structure au microscope. Si on le fait fondre, on constate la disparition progressive de cette structure au fur et à mesure qu’il se transforme en eau puis en vapeur. Plus on chauffe, moins il y a de structure.

À l’origine de l’univers, dans le magma fusionnel d’une température aussi intense, aucune structure n’est possible. Puis l’univers, en se refroidissant, permet aux quarks de se rassembler en obéissant aux forces gravitationnelles jusqu’à la formation de l’atome d’hydrogène.

Ainsi, pour résumer, Aristote explique l’origine de la société humaine en montrant que les hommes se réunissent en familles, échappant ainsi à l’état de « horde ». Les familles forment des tribus. Les tribus se réunissent pour former des villages qui eux-mêmes

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se regroupent en cités. La Grèce antique s’en tient à cet état, le concept de nation ou de fédération de cités n’existe pas encore ; il se développera plus tard.

Aujourd’hui les nations sont constituées et aspirent à réaliser ce que le philosophe Kant appelait la « société des nations ». La constitution de l’Europe participe de ce concept.

La Force est donc un ciment, et quand le ciment se met à fondre (Yougoslavie 1990) l’arcane XI se « balkanise » : on sort alors les tanks et les canons et toute cohésion se dissout. C’est l’absence d’arcane XI qui génère la violence.

Dès que l’on entre dans la fusion les structures fondent, la force disparaît et la violence prend le pouvoir, l’Empire contre-attaque. Et l'on ne sait plus très bien de quel côté de la force on se trouve, lumineux ou obscur.

• Le Soleil : deuxième arcane de la voie de la famille

L’arcane du Soleil comporte treize gouttelettes. Treize est le nombre de la structure et de la transformation.

L’arcane XIX évoque la symbolique du « mur » si présente dans l’esprit humain comme dans les territoires en guerre. Berlin, Palestine, Grande Muraille de Chine… On connaît deux sortes de murs, ceux qui ont été bâtis pour créer des cités, et ceux dont le but est d’empêcher les migrants de franchir les frontières.

Israël est séparé de la Cisjordanie par un mur, dont la construction se poursuit depuis 2002. Mais également de l’Égypte. Les deux Corées sont séparées par un mur. Le « mur de sable » sépare le Sahara marocain en deux. On trouve un mur entre le Mexique et les États-Unis, entre l’Inde et le Bangladesh. On compte aujourd’hui une cinquantaine de murs (lefigaro.fr, 18 juin 2015) sur la planète.


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Le mot hébreu « shalom » qui signifie « paix » a pour étymologie le verbe « compléter » : la paix devrait donc rassembler et ne peut perdurer que si les murs s’effondrent. L’arcane XIX a pour but de se « désemmurer » les uns les autres.

Le Soleil en maison 7 est, jusqu’à un certain point, un « interdit » de briller. Il caractérise la difficulté que l’on a pour trouver sa place dans la famille. C’est aussi un défi de fraternité. Le Soleil nous montre que, pour construire une famille, on ne peut pas rester uniquement centré sur soi-même.

Le Soleil en maison 4 correspond en numérologie à un chemin de vie 1. Dur apprentissage de la réalité ! Il existe d’autres êtres que soi sur Terre !

Le Soleil en maison 7, au contraire, m’apprend que je dois sortir de l’autodévalorisation pour diffuser ma lumière autour de moi et ne pas rester en retrait du monde. L’arcane Le Monde en maison 7 pourrait avoir un sens analogue.

Les deux enfants solaires symbolisent l’amitié.Le Soleil est donc surtout un arcane de construction.

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• Le Monde : troisième arcane de la voie de la famille.

Voilà l’arcane par excellence de la famille, humaine ou universelle, de la société, voire de l’univers. Il nous pose la question : de quel monde viens-tu ? Dans quel monde vas-tu ?

On observe également ce passage d’un monde à l’autre dans L’Amoureux. On quitte la famille d’origine pour aller en fonder une autre.

Le Monde est toujours là où on choisit de s’inscrire. Mais il peut être aussi la communauté dans laquelle on étouffe. En effet, un Monde en maison 3 évoque souvent des thèmes d’enfermement et d’étouffement.

Cette carte figure l’accomplissement, la totalité, la globalité, l’harmonie et l’universalité. Nous sommes en présence de l’arcane holographique du Tarot de Marseille. Il contient la totalité du jeu dans une sorte de mise en abîme de l’ensemble. Aucune autre lame ne montre à ce point comme tout est relié. Les éléments sont à leur place pour évoquer une perfection d’ordre cosmique, redoutable pléonasme puisque le mot cosmos signifie en grec « ce qui est en ordre », et pour un Grec de l’Antiquité, est beau ce qui est en ordre. Pythagore en son temps inventa ce terme pour définir l’univers. Pythagore, grand inventeur de mots, à qui l’on doit aussi le terme « philosophie » par lequel il désignait son activité favorite : l’amour, et la recherche de la sagesse ! Dans l’arcane XXI, quelque chose s’est mis en ordre, une harmonie s’est installée. À l’instar de l’arcane de La Force, Le Monde est un état particulier de l’évolution de la famille vers la société des nations.

Ainsi, de la même façon que la pensée cartésienne née des travaux mécanistes nous a dit que l’homme était séparé du monde, l’esprit du corps, et que l’un pouvait modifier l’autre par action mécanique, la pensée philosophique aujourd’hui, née des travaux et des découvertes de la physique contemporaine, nous dit que l’homme n’est pas séparé de l’univers, l’un et l’autre étant l’expression indissociable d’une « réalité ailleurs ». Quand l’homme


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agit sur lui-même, il interfère avec le monde. « Tout est dans tout », proclamait l’ancienne devise hermétique. « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux », nous rappelle cette phrase inscrite au fronton du temple de Delphes. Cet aphorisme prend ici toute sa portée. Cette nouvelle perspective, les physiciens-philosophes d’aujourd’hui l’ont appelée « holistique ». Le nombre deux, caractéristique de l’ancien modèle, doit être remplacé ici par le nombre trois. Il faut en effet un troisième élément pour ramener la dualité à l’unité. Pour équilibrer deux notions apparemment séparées, un troisième facteur qui serait à la fois en nous et hors de nous. Quelque chose concernant à la fois le corps et l’esprit et qui permette à corps et esprit de ne plus faire qu’un.

Il faut un troisième élément qui unisse les opposés, qui autorise le paradoxe, qui soit en dehors et au-delà de la causalité et du raisonnement, du déterminisme et de la logique. Ne sommes-nous pas en train de parler de l’amour ?

L’amour effectivement lève les paradoxes puisqu’il unit les contraires. Il est la troisième voie, la voie du milieu, car, en unissant les deux premières voies, il rend caduque leur opposition. Fions-nous à la langue des oiseaux. L’amour, c’est A-MOR (suppression de la mort). L’amour supprimant la mort donne la vie, voilà le troisième terme, voilà le médiateur capable de réaliser l’union des deux courants. L’amour est là pour que nous fassions l’expérience de l’être total. Comprenant encore une fois qu’il n’y a pas de différence entre Moi et le Monde, entre l’observateur et l’observé, comme ma main « réalise » bien qu’elle fait partie de mon corps, comme toutes les cellules de ma main « savent » qu’elles doivent faire ma main.

Ainsi sommes-nous liés les uns aux autres. En moi se trouve tout l’univers, dans chaque grain de sable… l’éternité.

Une goutte d’eau contient tous les éléments constitutifs de l’océan, qui lui-même est constitué de milliards de gouttes assemblées, comme toutes les cellules de mon corps sont mon corps, comme tous les individus de cette planète font l’humanité et que dans chaque individu vibre l’humanité.

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Il n’y a pas de séparation entre l’observateur et la chose observée.C’est la pensée, l’intelligence et le mental qui créent la division, la

séparabilité… qui transforment la goutte d’eau en goutte d’huile, séparée de la flaque d’eau sur laquelle elle surnage.

Tout est relié, interconnecté, et en moi se trouve enregistré l’ensemble de l’univers. Chaque fois qu’une étoile explose dans le cosmos, quelque chose implose au fond de moi. Tout changement dans mon être résonne avec un changement dans le monde. Cette interconnexion de tout avec tout devrait nous amener à faire l’expérience de l’humilité et de la responsabilité.

Cessons d’accuser les autres de tout ce qui trouble le monde, cessons de chercher des boucs émissaires à la crise, hier les juifs… aujourd’hui les migrants, demain qui ? Et regardons plus humblement en nous ce qui en nous est responsable : orgueil, égoïsme, ambition, jalousie, possessivité, lâcheté… Tout ce que crée le Moi, émanation du mental, pour introduire la différence entre l’observateur et la chose observée.

Quand les cellules de mon corps « oublient » qu’elles doivent agir dans le sens de mon corps, mon corps tombe malade. De même, nous pouvons penser que si aujourd’hui l’humanité est malade, rongée, cancérisée par l’injustice, la misère, la haine, la guerre, la violence, la torture, l’infamie c’est que, précisément, les unités qui constituent cette humanité, cet univers, ont oublié qu’elles devaient agir dans le sens de l’humanité, qu’il n’existe aucune différence entre les hommes autre que celle introduite par la pensée. Une des plus importantes découvertes du xxe siècle, révolutionnaire pour le moins et bouleversante sur bien des points, illustre au mieux ces propos.

Il s’agit de l’hologramme.

L’hologramme est un procédé photographique sans lentille réalisé en 1965, et qui fonctionne grâce au laser.


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La photographie holographique a une double particularité qui repose sur le décodage d’un ensemble de fréquences. D’abord, la photographie holographique est en trois dimensions et la rencontre avec un personnage photographié selon cette technique devient une impressionnante rencontre du troisième type.

Seconde caractéristique : dans chaque partie de l’hologramme se trouve imprimée la totalité de l’hologramme ! Dès lors, si j’agrandis une partie de la photo (l’œil du personnage par exemple), j’obtiendrai la reconstitution totale du personnage. Si je casse une partie de l’hologramme, la partie brisée reconstituera le tout. Nous possédons un exemple similaire avec les cellules humaines qui contiennent l’information au sujet de tout le corps.

On a ici un modèle étonnant de compréhension de l’univers. Pour deux raisons au moins. Première raison, selon le neurologue Karl Pribam et le physicien David Bohm, l’univers serait un hologramme, c’est-à-dire qu’il serait reconstitué en trois dimensions par notre cerveau à partir d’un univers de fréquences brouillées, non manifestes, appartenant à un plan implicite. On reconnaîtra ici le point de vue oriental pour lequel le monde que nous percevons et comprenons est illusoire, Maya5 ! Mais cet aspect du problème concerne surtout la métaphysique. Quoi qu’il en soit, la preuve scientifique est donnée ici que d’autres réalités existent et que l’homme est le pivot entre toutes ces réalités que sa conscience lui permet de décoder. Voilà un fait nouveau pour la pensée occidentale.

La deuxième raison nous rapprochera peut-être davantage de préoccupations plus quotidiennes. Si dans l’hologramme le Tout se trouve dans chaque partie, et si, comme le pensent Karl Pribam ou David Bohm, le monde est un hologramme, nous avons affaire encore une fois à un modèle mettant en évidence la nécessaire interpénétration des parties.

Les applications sont multiples, et ce dans bien des domaines. En médecine, par exemple, où selon Ken Wilber « la responsabilité

5. Le terme Maya semble s’appliquer à ce qui est en perpétuelle transformation et mouvement. Il s’agirait donc d’illusion philosophique du fait que « ce qui est n’est pas, puisque en constant devenir ».

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individuelle envers la santé apparaît à chacun quand on prend conscience qu’il existe un domaine primaire de la réalité qui crée la maladie ou le bien-être ».

De plus, nous connaissons des médecins qui travaillent selon le principe holographique. L’auriculothérapie, par exemple, qui considère que l’ensemble de l’organisme est représenté dans l’oreille ou l’homéopathie qui base son principe thérapeutique sur l’Être Total. On parle d’ailleurs aujourd’hui, de plus en plus, de médecine holistique.

Si le monde est un hologramme et si en chaque homme est enregistré l’ensemble de l’univers, si nos cerveaux décodent un univers de fréquences brouillées sur un plan implicite, intangible, pour le reconstituer en trois dimensions, si l’observateur n’est plus séparé de la chose observée, et si tout dans ce monde est interrelié, interconnecté, comment se fait-il que nous ne le voyions pas ?

D’où vient ce morcellement ? Nos croyances, nos préjugés, nos structures mentales y sont pour beaucoup ! Tout ce qui peut nous aider à faire l’expérience de l’unité, de la transparence, de la symbiose entre l’homme et le monde est bienvenu.

Cette image du Monde est aussi très vivante dans l’iconographie chrétienne. On la trouve sous la forme d’une Vierge ou d’un Christ en gloire, entouré de lauriers, sur les tympans des cathédrales, à Chartres par exemple, mais aussi dans certains monastères tels que l’abbaye de Sénanque. Aux quatre angles de ces tympans, comme à ceux de l’arcane XXI dont Chagall s’est inspiré dans un célèbre tableau, on reconnaît les quatre évangélistes sous l’apparence des quatre personnages sacrés du sphinx initiatique de la tradition hermétique. Saint Jean représenté sous les traits d’un aigle, saint Marc sous ceux d’un lion, saint Luc sous les traits d’un bœuf, et saint Mathieu sous ceux d’un ange. Chacun d’eux tient le livre de la « Bonne Nouvelle » dont il est supposé être l’auteur.

Il s’agit là d’un des symboles les plus importants que nous connaissions dans un chemin de croissance personnelle, puisque le message du sphinx, toujours le même depuis des millénaires, se


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traduit par un redoutable : « Qui es-tu ? » Face au sphinx, la seule question que l’initié doive se poser est précisément : « Qui suis-je ? » Le sphinx, miroir de soi, est une chimère composée des quatre parties d’une image éclatée dans laquelle on reconnaît le corps du bœuf, les ailes de l’aigle, le visage de l’homme et les griffes du lion. En son centre une jeune femme, les jambes disposées en équerre, un pied posé sur un socle, les bras ouverts comme pour marquer à la fois la libération et l’accueil.

« La femme est l’avenir de l’homme », disait Aragon. Il est en quelque sorte prophétique que les auteurs anonymes du Tarot de Marseille aient choisi pour illustrer la notion d’accomplissement divin une représentation féminine. Cela nous rappelle un sens oublié du mot grec « sophia » et du prénom Sophie : « la partie féminine de Dieu ». Dans l’arcane XXI, Le Bateleur a terminé sa quête, accompli son chemin. Du moins en apparence.

L’arcane XXI peut aussi suggérer un sentiment d’enfermement. Il y a des mondes dans lesquels on se sent prisonnier, des œufs dont on ne parvient pas à s’extraire, des portes bien trop lourdes à ouvrir, inexorablement fermées, des cages dorées. Par de nombreux aspects, l’arcane XXI cristallise une grande difficulté à prendre notre place dans le monde.

Cette image évoque aussi l'un des mythes fondateurs de notre univers : le mythe grec de Gaïa.

Gaïa, la Terre (comprenons ici la Terre comme l’univers primordial), a surgi du néant. Dans l’effroyable vacarme qui accompagna sa naissance, elle réveilla le serpent Ouroboros. Celui-ci se lova autour de la déesse pour la protéger du froid. Ils se mirent à danser, à tourner et virevolter, suscitant ainsi l’émergence du vent du Nord. Le vent souffla si fort sur les deux corps enlacés qu’ils dansèrent plus vite, tournèrent plus fort, ce qui excita d’autant plus le vent du Nord qui souffla encore plus intensément. De cet étourdissement vertigineux naquit l’œuf primordial, l’œuf cosmique. De cet œuf, germe de l’univers, sortirent les mondes, les dieux et les hommes.

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L’œuf symbolise cette globalité, cette totalité qui n’a pas encore développé toutes ses potentialités mais qui les contient toutes à l’état latent. Selon Marie-Louise von Franz, la disciple de Carl Gustav Jung, l’œuf symbolise la concentration d’une chose, la naissance de l’intelligence, la méditation.

Dans toutes les mythologies le symbole de l’œuf est très important. En Égypte, il est le sanctuaire du dieu Ra, dieu de la Lumière. Mais on dit aussi que le dieu de la Lumière est né du dieu du Temps, tout comme certains textes grecs disent que Zeus est né de l’œuf que pondit son père Chronos. Même dans la culture indienne, le Soleil est appelé « fils de l’œuf » ; quant au soixante et unième hexagramme du Yi King, il caractérise la sagesse évoquée par un oiseau protégeant un œuf de sa patte.

Dans la tradition chrétienne, l’œuf symbolise la fête de Pâques. On dit que Marie-Madeleine se précipita au-devant de l’empereur Tibère en lui tendant un œuf rouge et en criant : « Christ est ressuscité ». La couleur rouge fait référence au grand œuvre alchimique. Dans l’iconographie traditionnelle de l’alchimie occidentale, on peut voir l’adepte tenant très haut son sabre et s’apprêtant à couper un œuf.

Le Graal aussi évoque un œuf, un œuf coupé en deux. Il y aurait en fait deux Graals : un Graal intérieur et un Graal extérieur. La quête du Graal consiste à unir son Graal intérieur au Graal extérieur. Cette réunification se fait pendant l’eucharistie lorsque l’officiant lève son calice vers la voûte céleste, matérialisée par le dôme de la basilique, de façon que le concave et le convexe, en s’unifiant, rétablissent l’œuf primordial.

L’arcane XXI du Tarot de Marseille est une image de l’œuf du monde et l’arcane du Monde recoupe toutes les réalités humaines que l’on peut analyser dans une famille, une association, une entreprise, un pays, etc.


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Deux autres lames du Tarot illustrent cette démarche et trouveraient tout à fait leur place dans la voie de la famille :

• L’Amoureux : passage de la matrice d’où je viens à la matrice où je vais. Contrairement à ce que l’on entend souvent, cet arcane ne représente ni les problématiques liées à la difficulté des choix ni un quelconque tiraillement entre deux voies opposées. L’observation attentive de l’image montre trois personnages reliés par des réseaux d’énergie, connectés à un sol en forme d’ondes telluriques et au ciel par la force d’un ange issu du soleil. Forces cosmo-telluriques donc. Il est davantage question ici de lien et de passage. Le passage de générations, le jeune homme quitte sa mère pour fonder à son tour une famille. Il faut sortir du clan, mélanger ses gènes et ainsi éviter l’inceste. Dans le Tarot de Marrakech, l’arcane 6 appelé « Le Bien Aimé », met davantage l’accent sur le lien entre les générations. Le jeune homme du milieu réunissant de ses bras sa mère et sa promise.

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En psychanalyse, cet arcane est également une évocation de l’œdipe et de la « scène primitive » telle que décrite par Freud, scène primitive privilégiée au cours de laquelle l’enfant a vu ou fantasmé ses parents en train de faire l’amour. L’enfant interprète cette scène en termes de violence, le père se livrant à un acte agressif, voire de viol à l’égard de sa mère. On peut également imaginer le fantasme de l’enfant fusionnant avec ses parents, ce qui pourrait être à l’origine de la notion de « triolisme » dans la sexualité de l’adulte.

• La Roue de Fortune, qui évoque les schémas familiaux répétitifs. Ce que l’on reçoit et que l’on transmet à notre insu. Tous les conditionnements transgénérationnels représentés par cette roue qui tourne et se répète à elle-même depuis longtemps. Répétitions tragiques ? Cycle bipolaire ? Déterminisme ? Mais également libre arbitre avec une manivelle qu’il s’agirait de prendre en main pour changer notre destin. Si La Roue de Fortune représente ce que d’aucuns appellent le karma, elle nous suggère aussi que l’on peut sortir de la chaîne des causes et des effets en acceptant en conscience de devenir à chaque instant la cause de notre futur plutôt que l’effet de notre passé.

III

Brève symbolique des autres arcanes majeurs

D’autres lames du Tarot illustrent cette démarche, en lien avec les fonctions de la parenté ou les valeurs familiales.

Tous les autres arcanes du Tarot peuvent être réanalysés du point de vue de la généalogie, de la voie de la famille et de la transmission6.

Le Bateleur : l’enfant, le patrimoine génétique, les potentiels disponibles. Le benjamin de la famille.

La Papesse : la mère, les secrets de famille, les questions liées à l’accouchement. La grand-mère – la transmission des savoirs ancestraux.

L’Impératrice : les grands-mères, la Grande mère, ou bien encore au niveau psychanalytique la « mauvaise mère » au sens où Mélanie Klein l’entend, ou encore la mère phallique dans la perspective freudienne et lacanienne.

L’Empereur : le père géniteur, mais aussi le père qui dit non. L’Empereur est aussi une représentation de la famille en tant qu’elle est une structure concrète, matérielle, stable.

6. Dans Tarot l’Enchanteur (1999) je les ai expliqués d’un point de vue ésotérique et philosophique, dans Le Référentiel de Naissance – Tarot l’île au trésor (2006) je les ai commentés d’un point de vue psychanalytique. Note de l’auteur.

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Le Pape : le père nourricier, bienveillant. Mais également celui qui consacre l’alliance dans le mariage.

L’Amoureux : un passage transgénérationnel – voir ci-dessus.

Le Chariot : la voie sociale mais aussi toutes les autorisations et les interdits dits et non-dits qui circulent dans la cellule familiale.

La Justice : tous les textes de loi qui régissent les lois de la famille, code de la famille, etc.

L’Hermite : les aïeux, les ancêtres avec leurs parts de sagesse et de mémoires.

La Roue de Fortune : les transmissions des mémoires généalogiques – voir ci-dessus.

La Force : la philia. Voir ci-dessus.

Le Pendu : les liens généalogiques, les attachements, la symbolique de l’arbre généalogique, les thèmes d’abandon, d’adoption.

Arcane XIII : la notion d’identité personnelle et familiale, les divorces.

Tempérance : les familles recomposées – la régulation des émotions dans les familles, la communication en général.

Le Diable : pouvoir et puissance – familles régnantes.

La Maison Dieu : l’enfermement – l’ostracisme – le repli sur soi.

L’Étoile : la lignée des femmes, viol, inceste, soumission, la condition de la femme.

La Lune : le foyer, la grossesse, la naissance.

Le Soleil : les fraternités, collectivité, humanisme. Voir ci-dessus.

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BRÈVE SYMBOLIQUE DES AUTRES ARCANES MAJEURS

Le Jugement : transmission – testaments et héritages.

Le Monde : les collectivités, le Tout – Voir ci-dessus.

Le Mat : toutes les problématiques liées à l’inscription et à la désinscription familiales, pères prodigues, pères absents.

IV

Rappel des fondamentaux du Référentiel de Naissance7

Qu’est-ce qu’un Référentiel de Naissance ?

Le Référentiel de Naissance est un outil de connaissance de soi et des autres, un moyen dynamique d’évolution et de développement personnel, une méthode « d’apprentissage d’être ». Grâce au déchiffrage rigoureux des lames qui le composent, il va permettre le retour sur soi, la cohérence avec soi-même, et donc l’autonomie qui à son tour favorise une meilleure harmonisation de la relation à l’autre.

Le Référentiel de Naissance propose une réinterprétation des arcanes du Tarot de Marseille dans une perspective humaniste, évolutive et thérapeutique, qui permet d’actualiser leurs symboles dans l’expérience individuelle.

Il nous propose un plan de vie, un projet existentiel ; cependant, aucun destin, aucune fatalité n’y est inscrit. Il met en lumière les qualités personnelles auxquelles il est toujours possible de se référer quand il s’agit de développer ses potentiels, de sortir vainqueur d’une rencontre avec sa part obscure, de comprendre le sens des combats que nous menons et de remplir au mieux le contrat que nous avons voulu signer avec nous-mêmes.

7. Les connaisseurs du Référentiel de Naissance peuvent se dispenser de lire ce chapitre.

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Il prendra toute sa dimension si celui qui l’utilise est engagé dans une démarche personnelle, c’est-à-dire qu’il ne craint pas de remettre en question ses savoirs en les interrogeant. Face à « l’indécrottable » préjugé selon lequel le Tarot et les oracles donneraient des réponses toutes faites aux questions que nous lui posons, le Référentiel de Naissance met des questions là où nous croyons avoir des réponses.

Pour résumer, le Référentiel de Naissance est un outil de connaissance de soi et de résolutions de conflits qui s’appuie sur les symboles contenus dans le Tarot. Il a sa place aussi bien dans le travail thérapeutique que dans le coaching, l’accompagnement, la médiation et la communication en général.

Monter son Référentiel – Méthode de calcul

Pour composer son Référentiel, il est nécessaire de faire coïncider quatorze arcanes (treize majeurs et un mineur), obtenus par un calcul numérique, avec les quatorze maisons correspondant à différents aspects de l’existence. Dans le cadre de ce livre, nous n’en étudierons que treize. La signification des maisons du Référentiel de Naissance ne rejoint pas les significations habituelles des maisons astrologiques.

Les lames sont disposées le long de quatre axes formant une croix de Saint-André.

Les lames de Tarot qui occupent ces maisons forment ensemble des aspects (boucles, miroirs, etc.).

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RAPPEL DES FONDAMENTAUX DU RÉFÉRENTIEL DE NAISSANCE

Disposition des maisons dans un Référentiel de Naissance


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• Maison 1 : maison de la personnalité

Cette maison concerne avant tout les forces d’extraversion de l’individu : sa personnalité, son mode de communication avec son environnement, ainsi que la façon dont il est perçu par le monde extérieur. La carte qui occupe cette position est un peu sa carte de visite, plus que sa carte d’identité.

George Clooney a L’Amoureux en maison 1, qui illustre on ne peut mieux le charme, le magnétisme et la séduisante aura de l’acteur. Mais cet arcane, à un autre niveau, nous parle aussi de l’engagement humaniste qui caractérise cet homme.

Barack Obama né le 4 août 1961 donne, avec L’Empereur en maison 1, l’image d’un homme stable, solide, créateur et rationnel. Il donne à voir de l’empire, du territoire, de la force et une forme d’autorité.

Calcul de la maison 1

La maison 1 correspond au jour de naissance.

1/ Dans le cas d’une naissance intervenue entre le premier et le vingt-deuxième jour du mois, on trouve l’arcane majeur par correspondance immédiate.

Exemple : Lady Di ou Marilyn Monroe nées respectivement un 1er juillet et un 1er juin auront Le Bateleur en maison 1.

Jack Nicholson né un 22 avrilArcane correspondant : Le Mat.

Il s’agit ici d’une convention, du fait que Le Mat ne porte pas la valeur 22 mais qu’il est le vingt-deuxième arcane majeur.

2/ Pour les personnes nées entre le 23 et le 31, il s’agit d’additionner les chiffres qui composent ce nombre (réduction théosophique) et de remplacer le résultat obtenu par l’arcane correspondant.

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Exemples :23 = 2 + 3 = 5 = Le Pape29 = 2 + 9 = 11 = La Force

• Maison 2 : maison de la quête

Voici la maison de l’idéal. Celle dans laquelle s’inscrit la lame qui illustre notre quête d’absolu, notre part manquante, notre recherche intérieure. Elle est, en effet, maison de l’intériorité tout comme la maison 1 l’était de l’extériorité. Chaque fois que nous observons cette carte, nous sommes en contact avec nos états internes.


La maison 2 correspond au mois de naissance.

Elle est située bien sûr entre I et XII, soit entre Le Bateleur et Le Pendu. Ici, on conservera la tradition numérologique et celle du calendrier grégorien : à I correspond janvier ; à II, février, etc.

Napoléon Bonaparte, avec La Justice en maison 2, cherche-t-il à compenser un déséquilibre intérieur en élargissant à l’extrême l’espace de sa conquête pour y installer son Empire… qui s’achèvera dans l’un des plus petits territoires de la planète, l’île de Sainte-Hélène ? Nous n’oublierons pas, quoi qu’il en soit, que cette quête de justice débouchera sur le Code Napoléon encore en usage aujourd’hui !

Obama a également La Justice en maison 2…Che Guevara, avec L’Amoureux en maison 2 (il est né un 14 juin),

cherche à concilier amour et liberté.

• Maison 3 : maison de la pensée, siège des désirs et des peurs

Nous sommes ici dans le domaine du verbe « penser ». Cette maison est celle des limitations. La maison 3 évoque les préoccupations constantes de la pensée, les agitations du mental, l’ombre que l’intellect – les exigences de l’analyse et de la dualité – jette sur la


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conscience et sur l’être. La carte qui s’y trouve nous indique selon quel angle nous percevons la réalité.


La maison 3 correspond à l’année de naissance.C’est par réduction théosophique que l’on obtient la valeur de la carte.

Exemples :1960 = 1 + 9 + 6 + 0 = 16 = La Maison Dieu2000 = 2 + 0 + 0 + 0 = 2 = La Papesse

Beethoven avec Le Diable en maison 3, Gandhi avec L’Amoureux, Jeanne d’Arc avec La Justice, Martin Luther King avec Le Monde et Barack Obama avec L’Étoile illustrent parfaitement à travers leurs lames respectives leurs peurs, leurs désirs, la préoccupation de leur pensée, leur vision du monde et leur exigence d’authenticité.

• Maison 4 : maison de l’action - siège de la mission existentielle

La maison 4 est la maison du verbe « faire ». L’arcane majeur qui se trouve en cette position donne des indications sur les choix d’existence qui nous sont proposés. Il nous suggère des orientations, voire des engagements dans les domaines les plus concrets qui soient.

La maison 4 indique aussi nos possibilités de réalisation personnelle.Réfléchir sur cette carte est un excellent moyen de se repérer par

rapport à des objectifs précis, de mieux prendre possession de sa vie et même de s’engager dans des processus créatifs.

Charles de Gaulle avec Le Diable en maison 4 choisit le pouvoir ; Sigmund Freud avec Le Mat en maison 4 fait le choix d’asseoir son empire à la frontière entre sagesse et folie ; Obama avec Le Jugement en maison 4 s’engage dans l’éveil des consciences.

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Bien sûr, la compréhension du message que nous livre la maison 4 n’est pas toujours aisée ; ainsi, la même carte en maison 4 chez deux personnes ne les prédispose pas à la réalisation d’une existence identique ni à l’accomplissement d’un même destin. C’est pourquoi je préfère parler de mandat ou de contrat plutôt que de destin ou de mission. Il est édifiant à cet égard de consulter les Référentiels comparés de l’assassin et de sa victime dans mon livre Le Référentiel de Naissance - Tarot l'île au trésor.


La maison 4 est le résultat de l’addition de l’année, du mois et du jour.Pour Lady Diana Spencer, princesse de Galles, née le 1er juillet 1961 :1er nombre : 1 = Le Bateleur2e nombre : juillet = 7 = Le Chariot3e nombre : 1961 = 1 + 9 + 6 + 1 = 17 = L’Étoile4e nombre : 1961 + 7 + 1 = 1969 = 1 + 9 + 6 + 9 = 25 = 2 + 5 = 7Attention : la réduction ne doit se faire qu’à la fin de l’opération.

Ne pas faire de réduction intermédiaire.

• Maison 5 : maison du passage obligé - la croisée des chemins.

La maison 5 est la quintessence des quatre premiers arcanes. On l’appelle « carte de synthèse » ou « passage obligé ». La maison 5 révèle ce à quoi l’on est toujours confronté dans son existence, ce qui doit être résolu. C’est le passage obligé pour que fonctionne le thème et que s’incarne la maison 4 dans toutes ses potentialités. Pour vivre votre maison 4, vous devez nécessairement passer par votre maison 5 ; les deux maisons sont liées indissociablement : l’une est en quelque sorte déterminée par l’autre.


La maison 5 est le résultat de l’addition des quatre arcanes précédents. Attention : il ne faut pas additionner le jour, le mois, l’année et la maison 4, mais bien les quatre lames.


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Pour reprendre le cas de Lady Diana :Maison 1 : 1Maison 2 : 7Maison 3 : 17Maison 4 : 7Maison 5 : 1 + 7 + 17 + 7 = 32 = 3 + 2 = 5

Passage obligé de Lady Diana, forces auxquelles elle doit se confronter : Le Pape ! C’est-à-dire le Père, qui chez la princesse de Galles prendra une forme d’autorité, habituellement dévolue à L’Empereur ; mais c’est l’aspect dogmatique du Pape qui s’exprime ici. On notera aussi la spiritualité humaine, l’alliance des énergies opposées !

• Maison 6 : maison des ressources et maison 7 : maison des défis

Les maisons 6 et 7 du Référentiel s’étudient ensemble. Elles constituent un couple d’opposés.

Toute exploration approfondie des arcanes de la maison 6, et surtout de la maison 7, nous permet de mieux comprendre le sens des combats que nous menons.

La maison 6, ou maison des ressources, est celle des qualités innées, des dons, des ressources, de tout ce que l’on peut réaliser dans notre existence sans toujours en être conscient. Elle offre la solution ultime aux problèmes en apparence insolubles. Un Hermite en maison 6, par exemple, est une solution pour quiconque éprouve des difficultés de communication ou d’intégration dans sa vie sociale. L’Hermite propose de rentrer à l’intérieur de soi-même comme dans un refuge providentiel grâce à la rêverie ou à la méditation.

La maison 7, ou maison des défis, contient la lame qui symbolise nos manques fondamentaux, nos barrages énergétiques, nos difficultés psychologiques, les obstacles à franchir… bref, les leçons que nous

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avons à apprendre de la vie, faute de quoi nous risquons de passer à côté de nous-mêmes. Un Pendu en maison 7, par exemple, suggérera une grande difficulté à lâcher prise, un manque total de confiance en soi ou en l’existence, une résistance à envisager les choses de la vie sous un angle différent de celui adopté habituellement, mais aussi une réelle cristallisation sur ses propres points de vue et une impossibilité quasi pathologique à inverser ses valeurs !

Bien sûr, ces définitions ne sont pas figées une fois pour toutes ; le Référentiel étant un outil d’évolution, il faut s’attendre à ce qu’un individu conscient des difficultés que lui réserve sa maison 7 les considère comme un défi, il les combattra, et les transformera en qualités. Nombre de grands écrivains, artistes ou créateurs ont L’Impératrice en défi, dont nous rappelons la fonction d’expression et de création. Si tant de créateurs en sont dotés, c’est que précisément ils ont su transformer un obstacle en tremplin en refusant une forme de destin. La chanteuse Madonna, Louis Armstrong, Albert Camus ou Michael Jackson ont L’Impératrice en maison 7. Ce défi d’expression et de créativité qui représente la plupart du temps une difficulté à s’exprimer et à créer quelque chose de concret est surcompensé ici au point de permettre à ces personnalités d’obtenir la carrière que l’on sait.

Que reste-t-il de ce défi de L’Impératrice dans le thème surcompensé de Michael Jackson ? Peut-être une certaine forme de timidité et de réserve, une ambivalence sexuelle, une quête d’androgynat.

De la même manière, si un sujet n’exploite pas les qualités inhérentes à sa maison 6, cette fois les alliés figurés par les symboles de la lame présente dans cette position vont se retourner contre lui, le desservir, réduire son champ d’action, inhiber son énergie. Une Lune en maison 6 donne a priori une personnalité créative, féconde, intuitive et magnétique. Mais si ce caractère est refoulé, étouffé dans l’œuf, cet aspect de La Lune sera désinvesti de sa vibration première et le sujet sera timide, dépassé par ses émotions et souvent stérile.


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Le but d’un travail avec le Tarot est donc de conjuguer avec sagesse les propositions faites par chacune de nos lames, notamment connaître et compenser nos défis et faire appel aux alliés vivant dans notre maison 6.

Le poète romantique français Gérard de Nerval avait dans son Référentiel de Naissance un Hermite en maison 9, signe indiscutable de la richesse de sa vie intérieure et de son intérêt pour l’hermétisme. Son Pendu en maison 7 rappelle le fort sentiment de dualité, à la limite de la schizophrénie, contre lequel il dut se battre une grande partie de sa vie. N’est-il pas troublant de découvrir que Nerval est allé se pendre un matin de janvier… rue de la Vieille-Lanterne à Paris… Mais après tout, Nerval connaissait parfaitement le Tarot et peut-être a-t-il codé sa mort comme il a codé quasiment tous ses textes.


La somme de la maison 1 et de la maison 2.Attention : il ne s’agit pas d’ajouter le jour et le mois de naissance

mais d’additionner les valeurs numériques des cartes obtenues en maison 1 et en maison 2.

Exemple : Bill Gates né le 28 octobre 1955Maison 1 = 28 = 2 + 8 = 10 = La Roue de FortuneMaison 2 = 10 = La Roue de Fortune

Formule :{maison 6 = maison 1 + maison 2}

Maison 6 : maison 1 + maison 2 = 10 (La Roue de Fortune) + 10 (La Roue de Fortune) = 20 (Le Jugement)

Et non pas : 28 + 10 = 383 + 8 = 11 (La Force)

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Puisque la maison 7, maison des défis symboliques, représente un manque, l’opération consistera en une soustraction.

On soustrait la valeur de la maison 2 de la valeur de la maison 3 (ou l’inverse selon l’ordre des grandeurs). On dit que cette soustraction se fait en valeur absolue.

La même remarque que précédemment s’impose au calcul de la maison 7.

{maison 7 = maison 2 – maison 3}ou{maison 7 = maison 3 – maison 2}

Exemple : Elvis Presley né le 8 janvier 1935Maison 1 : 8 = La JusticeMaison 2 : 1 = Le BateleurMaison 3 : 1935 = 1 + 9 + 3+ 5 = 18 (La Lune)Maison 7 : maison 2 – maison 3 = 1 – 18 (ou 18 – 1) = 17 (L’Étoile)

Elvis Presley s’est forgé lui-même sa bonne étoile…

Cas particulier :Lorsque le résultat de la soustraction de la maison 2 et de la

maison 3 donne 0, la lame de Tarot utilisée pour signifier le défi de la maison 7 sera Le Mat.

Pour Krishnamurti, avec un Mat en maison 7 : la leçon qu’il a dû apprendre est « Je suis ce que je cherche… »

• Maison 8 : maison des transformations – la météo

L’arcane présent en maison 8 indique les énergies disponibles tout au long d’une année pour aider à la réalisation de son Référentiel. Il ne s’agit pas d’un destin, au sens événementiel, mais d’une proposition ponctuelle, une invitation à travailler sur un thème donné pendant une période donnée.


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La maison 8 change entre octobre et décembre et donne la coloration de l’année qui suit.


Première étape :On commence par définir la valeur de ce que l’on appelle l’Année

universelle. Il s’agit du nombre obtenu après réduction de l’année pour laquelle on veut connaître la maison 8.

Exemple :1968 = 1 + 9 + 6 + 8 = 24 = 2 + 4 = 6La réduction se fait sur la base 9, contrairement aux autres calculs

du Référentiel où on utilise une base 22.

Exemple :1980 = 1 + 9 + 8 + 0 = 18 = 1 + 8 = 9 et non pas 18 comme cela

aurait été le cas pour le calcul d’une autre maison du Référentiel.

Cas particulier :Si le résultat de la réduction est le 11 ou le 22, on ne procède pas

à une nouvelle réduction et l’on conserve ce nombre appelé en numérologie classique : Maître Nombre.

Exemple :1993 = 1 + 9 + 9 + 3 = 22 et non pas 4Par contre :1992 = 1 + 9 + 9 + 2 = 21 = 2 + 1 = 3

Exemple :1901 = 1 + 9 + 0 + 1 = 11 et non pas 2

Par contre :1902 = 1 + 9 + 0 + 2 = 12 = 1 + 2 = 3

Seuls le 11 et le 22 ne sont pas réduits, tous les autres nombres au-delà de 9 sont réduits.

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Seconde étape :

On ajoute à cette valeur de l’Année universelle la valeur de la maison 6 du sujet.

Maison 8 = maison 6 + Année universelle

• Maison 9 : maison du Soi - maison de la réussite

La maison 9 est la maison du Soi. L’arcane qu’elle contient représente la partie la plus essentielle du sujet, celle qui ne s’exprime que rarement, si ce n’est dans ses rêves ou dans ses créations inconscientes. Cet arcane vibrera à son plus haut niveau chez ceux qui sont parvenus à réaliser leur destin consciemment ou qui ont su rendre leur terrain fertile en développant ses meilleures pousses.

Elle ne peut jamais être interprétée d’une manière négative car chaque lame du Tarot renferme une qualité appelée à se développer, singulièrement dans la maison 9.

Par exemple Nelson Mandela réussit dans Le Soleil « humanisme et fraternité », Gandhi dans La Maison Dieu « Violence transmutée », Martin Luther King dans L’Hermite « Sagesse, éclairage et cheminement ».


Puisque la maison 9 ne peut s’exprimer que chez les personnes qui ont réussi à faire triompher leurs ressources sur leurs défis, on comprendra que le calcul impose la suprématie de la maison 6 (maison des ressources) sur la maison 7 (maison des défis). Ainsi :

Calcul de la maison 9 = la somme de la maison 6 et de la maison 7.


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Exemple : Napoléon né le 15 août 1769Maison 6 : Le Pape : valeur 5Maison 7 : L’Impératrice : valeur 3Maison 9 : maison 6 + maison 7 : 5 + 3 = 8 = La JusticeMaison 10 : maison 9 – 22 = 14 = Tempérance

• Maison 10 : maison des échecs et des expériences

Cette maison est une des maisons de l’ombre.L’arcane qu’elle contient fournit des indications sur les domaines

dans lesquels le sujet connaît habituellement l’échec (L’Empereur, échec dans la matière, La Lune dans l’émotionnel, L’Impératrice dans l’expression, etc.). Mais cette notion d’échec ne doit pas être abordée avec fatalisme. La compréhension pleine et entière de la lame de la maison 10 donne de précieux renseignements sur nos programmes inconscients et nos schémas répétitifs. Une fois que la maison 10 a livré son secret, elle devient le lieu privilégié des expériences et constitue un solide point d’appui pour le sujet.

Comme l’expriment souvent les théoriciens de la PNL (programmation neurolinguistique), l’échec n’existe que si nous croyons en lui. Nos croyances nous limitent. Il n’y a pas d’échec, il n’y a que des résultats inattendus. Un chemin sans attente est un chemin sans échec.

Dès lors, la maison 10 exprime l’échec tant qu’il n’a pas été validé comme expérience ! D’autre part, cette maison est la boîte noire du thème. C’est dans sa symbolique que se trouvent enregistrées toutes les expériences humaines vécues depuis la naissance.


La maison 10 s’obtient en faisant une soustraction entre le nombre de la maison 9 et la valeur 22, quel que soit l’ordre de cette soustraction :

Exemple :14 – 22 = 8 ; 22 – 14 = 8

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L’interprétation maison 9, maison 10 gagne à être construite par hypothèse. Si Napoléon fait triompher ses ressources personnelles sur ses défis, il réussit dans la maison 9, c’est-à-dire dans La Justice. À un certain niveau, cette réussite est attestée puisqu’il léguera à l’humanité le Code Napoléon, toujours d’actualité. Par contre, s’il se laisse dévorer par ses défis – L’Impératrice peut signifier ici son angoisse devant sa stérilité et son impuissance à avoir un héritier –, il échoue dans Tempérance et s’abolit dans la démesure, l’incommunicabilité, la dépendance.

Cas particulier :

Lorsque la maison 9 est égale à 22, on admet que la maison 10 est égale aussi à 22. Ce sont alors les deux aspects très contradictoires du Mat qui seront en conflit :

Sagesse/FolieCheminement/ErranceOriginalité/Marginalité

Le couple maison 9/maison 10 constitue un miroir. Cela suppose que chaque Référentiel contient au moins un miroir et un Mat caché. Voir la liste des miroirs page xxx.

Les deux notions qui occupent les maisons 9 et 10 sont supposées s’exclure mutuellement.

• Maison 11 et maison 12

Ces deux maisons gagnent aussi à être étudiées ensemble car elles contiennent les arcanes mémoires du sujet. Mémoires anciennes pour la maison 11, mémoires du futur pour la maison 12.


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• Maison 11 : capteur-enregistreur des mémoires du sujet

La lame qui occupe cette maison symbolise les acquis du sujet : qualités, dons innés, héritages karmique, génétique ou généalogique avec lesquels il est venu au monde et sur lesquels il peut s’appuyer pour évoluer. Mais paradoxalement, ils peuvent aussi constituer un frein. Nous avons besoin de nos bagages pour voyager mais ceux-ci nous encombrent lorsqu’il s’agit de nous déplacer en flânant !

La maison 11 s’appelle aussi le projet parental inconscient et s’étudie en lien avec la maison 4 et la maison 3.

La maison 4 représentant alors le projet personnel, le travail consiste à passer du projet parental au projet personnel. Pour ce faire, on utilise la maison 3 qui illustre le moyen que l’on peut utiliser pour passer de l’un à l’autre.


On additionne les trois lames de l’hémisphère Sud, à savoir les maisons 7, 3 et 10. Ces trois maisons réunissent les plus grandes difficultés du sujet, son défi, les contenus de son inconscient et ses expériences de l’échec. Leur synthèse en maison 11 fait de cette dernière la source des conflits originels du sujet.

Pour la princesse Diana née le 1er juillet 1961 :maison 11 = 10 (maison 7) + 17 (maison 3) + 4 (maison 10) = 31 = 4 =

L’EmpereurCet arcane représente le territoire de la noblesse britannique,

l’autorité familiale, les racines « impériales » qui constituent le terreau dans lequel a poussé la petite princesse, mais aussi le projet familial qui fera d’elle l’héritière de l’empire.

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• Maison 12 : VPT (Valeur personnelle de transmission)

Ce phare du Référentiel indique les destinations les plus élevées vers lesquelles un sujet peut tendre. Arcane de l’idéal, motivation sublimée, force magnétique considérable, la lame qui concerne cette maison donne l’énergie qui permettra au sujet de se projeter vers l’avenir. Elle représente aussi le patrimoine spirituel et les valeurs que le sujet transmettra à ses descendants.

L’arcane présent en maison 12 est indicatif du destin d’un sujet ou du moins de l’image qu’il laissera de lui-même à la postérité. La puissance de cette lame en fait l’arcane de guérison du Référentiel de Naissance, car toute guérison de l’être vient de ce qui nous transcende.

Quelques exemples frappants : Michael Gorbatchev, né le 2 mars 1931, a L’Hermite en maison 12. Après avoir été l’un des hommes les plus puissants du monde, il est perçu comme un pèlerin, donnant des conférences dans les deux hémisphères, mais solitaire dans son propre pays. Jean-Paul II, avec la même configuration, Hermite en maison 12, figurera pour la postérité l’éternel pèlerin, l’infatigable voyageur.

La Roue de Fortune en maison 12 est un signe fort dans le Référentiel de sujets qui apportent du nouveau à leur descendance ou qui font évoluer l’humanité en recyclant les vieilles valeurs. Nostradamus en est un exemple typique.

L’Empereur en maison 12 caractérise ceux qui laissent une œuvre si bien construite et structurée qu’elle devient le socle de toute une école de pensée. Gandhi, Nelson Mandela, Mozart, Staline ou Barack Obama ont L’Empereur en maison 12 dans leur Référentiel de Naissance !


L’arcane à placer dans la maison 12 s’obtient par la somme des trois arcanes des maisons 6, 2 et 4.


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Pour la princesse Diana née le 1er juillet 1961 :maison 12 = 8 (maison 6) + 7 (maison 2) + 7 (maison 4) = 22 = Le MatGuérison par la liberté, engagement sur des chemins plutôt

marginaux, aspiration ultime à une forme de sagesse humaniste qui échappe aux règles et aux bons usages.

• Maison 13 : maison du paradoxe dite « Le Cœur du Blason »

Treizième arcane du Référentiel, le Cœur du Blason est le lieu des conflits personnels qui, lorsqu’ils ne sont ni résolus ni conscientisés, se projettent sur autrui et colorent le type d’affrontements qui nous opposent à notre entourage.

Le Cœur du Blason représente le paradoxe fondamental de la personne. Il conviendra donc de considérer les deux aspects opposés de l’arcane qui s’y trouvera car, s’il donne des indications précieuses sur le conflit intérieur, il apporte aussi les informations nécessaires pour le dépasser. Une lame est à la fois clé et serrure. Le paradoxe doit être dépassé, sans quoi le conflit se projettera dans nos relations avec les autres.

La lame que nous portons au Cœur du Blason est tout autant l’image de ce qui nous tire vers le bas, en imposant une limitation à notre croissance personnelle, que l’image de ce qui nous élève et nous augmente. Dans ce sens, on peut dire que la lame en maison 13 s’interprète de la même façon qu’une configuration qui présenterait cette lame en maison 6 et en maison 7.

Le Cœur du Blason constitue la problématique fondamentale d’un individu, c’est-à-dire, d’une manière ambivalente, la source de ses difficultés mais aussi sa capacité à les résoudre. Avec cette lame, nous sommes au cœur du problème, nous nous approchons de la nature profonde, essentielle et paradoxale du sujet.

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Le Référentiel est articulé autour de deux axes, l’axe horizontal, appelé aussi la ceinture, et l’axe vertical, appelé l’échelle de Jacob. C’est en additionnant la valeur des lames de chacun de ces axes que l’on obtient la valeur du Cœur du Blason.

Ceinture : {maison 9 + maison 2 + maison 5 + maison 4 = A}Échelle de Jacob : {maison 11 + maison 3 + maison 5 + maison 1 +

maison 12 = B}Cœur du Blason = A + B

Le résultat, bien sûr, se réduit dans la proportion habituelle du nombre 22.

Nous observons que la lame contenue dans la maison 5 est comptée deux fois dans ce calcul.

Exemple dans le thème de Marilyn Monroe née le 1er juin 1926 :Échelle de Jacob : 6 + 18 + 5 + 1 + 11 = 41Ceinture : 19 + 6 + 5 + 16 = 46Cœur du Blason : 41 + 46 = 87 = 8 + 7 = 15 = Le DiableTout le charme, le magnétisme, le pouvoir de séduction, la puissance

d’action de l’artiste, mais aussi sa difficulté à gérer ses passions et sa structure émotionnelle.


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Résumé des modes de calcul :

Maison 1, le jour de naissance.Maison 2, le mois de naissance.Maison 3, l’année de naissance. Maison 4, la somme du jour, du mois et de l’année de naissance. On réduit à la fin du calcul.Maison 5, la somme des maisons 1, 2, 3 et 4.Maison 6, la somme des maisons 1 et 2.Maison 7, la soustraction entre les maisons 2 et 3. Maison 8, la somme de la maison 6 + l’année concernée réduite entre 1 et 9, sauf 11 et 22 qui ne se réduisent pas.Maison 9, la somme des maisons 6 et 7.Maison 10, la différence entre la maison 9 et le nombre 22.Maison 11, la somme des maisons 7, 3 et 10.Maison 12, la somme des maisons 6, 2 et 4. Maison 13, la somme des maisons 12, 1, 5, 3 et 11, constituant l’échelle de Jacob ajoutée à la somme des maisons 4, 5, 2 et 9, formant la ceinture. On ne réduit qu’à la fin. On observe qu’il faut compter deux fois la maison 5.

On appelle « réduction » le nombre formé par l’addition des chiffres qui composent un nombre donné. Exemple : 34 = 3 + 4 = 7.

Les réductions pour le Référentiel se font toujours entre 1 et 22.Seule l’année pour laquelle on cherche la maison 8 se réduit entre 1

et 9 (sauf 11 et 22 qui ne se réduisent pas). La maison 8, elle, se réduit entre 1 et 22.

Quand une soustraction donne 0, on utilise Le Mat.

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Calcul d’un Référentiel collectif

La méthode utilisée pour calculer un Référentiel collectif sera identique à celle utilisée pour un Référentiel de Naissance à une exception près, et de taille. La maison 2 d’une Ruche ou d’un Référentiel collectif doit obligatoirement être comprise entre 1 et 12 et tous les calculs qui se font avec la maison 2 doivent tenir compte de cette particularité. Ainsi, lorsque le calcul donnera un nombre supérieur à 12, il s’agira de faire une réduction. Ce cas particulier est à différencier des Référentiels d’alliance où cette réduction n’est pas nécessaire, on peut effectivement trouver dans la maison 2 d’un Référentiel d’alliance des arcanes compris entre L’Impératrice et Le Mat.

Bien établir qu’un Référentiel d’alliance est composé de deux personnes, et que la maison 2 peut être comprise entre L’Impératrice et Le Mat.

Dès que l’on a plus de deux personnes, on a affaire à un Référentiel collectif (Ruche, entreprise, RNP…), dans ce cas la maison 2 ne doit pas dépasser 12.

Exemple de la Ruche Chedid, composée de la poétesse libano-égyptienne Andrée Chedid (née le 20 mars 1920), de son fils et de son petit-fils les chanteurs Louis et Matthieu Chedid, respectivement nés les 1er janvier 1948 et 21 décembre 1971. La somme des trois maisons 2 individuelles donne 16 dans la maison 2 de la Ruche. Ce nombre 16 doit être automatiquement réduit à 7 (1 + 6), et il faudra par la suite utiliser ce nombre pour tous les autres calculs.

Cette spécificité de la maison 2 d’un Référentiel collectif permet de définir une date d’anniversaire symbolique de la Ruche. En effet, la maison 2 correspondant par définition à la notion de mois et la maison 1 au jour, rien n’est plus facile que d’imaginer, une fois la Ruche montée, une date anniversaire.

Ainsi la deuxième Ruche des Rolling Stones attire notre attention sur la date du 8 août ou du 26 août, ce qui dans les deux cas donne un


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8 en maison 1 et un 8 en maison 2. Dans un entretien ou un coaching du groupe, on sera curieux de demander à chacun des artistes ce que cette date évoque pour lui.

Dans la Ruche des trois Alexandre Dumas, le grand-père Thomas-Alexandre (25/03/1762), le père Alexandre (24/07/1802) et le fils, Alexandre (27/07/1824), on identifie la date du 22 août.

C’est étrangement le 22 août 1796 que le père d’Alexandre Dumas père, général de l’Empire, fut nommé commandant des vallées de la Tarentaise et de la Maurienne. Cette nomination lui valut d’être désigné quelques semaines plus tard pour commander l’armée d’Italie, ce qui eut une grande influence sur la carrière militaire de celui que l’on appelait le « Diable noir ».

Plus subtil, le 22 août 1572 est la date de l’attentat manqué contre l’amiral de Coligny qui déclencha deux jours plus tard les massacres de la Saint-Barthélémy. Cet événement inspira un des romans les plus célèbres d’Alexandre Dumas père : La Reine Margot.

Dans un Référentiel où la maison 2 n’est pas réduite, cas des Référentiels d’alliance, cette transcription n’est pas possible. À partir du nombre 13, on ne peut plus concevoir un mois de naissance ! Quel serait le sens d’une naissance ayant eu lieu un 7/15 ou un 8/22 ?

Cette distinction est pertinente du fait qu’une Ruche s’incarne dans un temps et un lieu donné alors qu’un couple, entité plus abstraite, peut vivre une éternité, même quand il n’existe plus, tant il se reproduit sous forme de modèle dans l’inconscient collectif (le couple de mes parents, le couple idéal, le couple maudit, etc.)

Rappelons à cet égard qu’une Ruche ou une collectivité d’individus réunis dans un but commun ne fonctionne que tant qu’elle existe. En effet, une naissance, un départ, une adoption ou autre modifie la structure de la Ruche et donc son essence.

Le sens des maisons d’une Ruche est sensiblement différent du sens des maisons d’un Référentiel individuel.

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Matrice général Dumas, le grand-père25/03/1762

Matrice d’Alexandre Dumas, père

24/07/1802

Matrice d’Alexandre Dumas, fils

27/07/1824


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Ruche de la famille Dumas

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Les maisons de la Ruche

Dans une Ruche, le sens des maisons est sensiblement différent d’un Référentiel individuel.

M1 : positionnement social de la famille, de la Ruche ou de la collectivité. Son image à l’extérieur, comment elle est identifiée par des tiers.

M2 : un espace d’accomplissement personnel pour chaque protagoniste ou ce que chacun peut accomplir au sein de la famille ou du groupe.

M3 : la pensée collective et ce qui préoccupe chacun des membres.M4 : le destin familial : pourquoi s’est-on mis ensemble ? Existe-t-

il des ressorts inconscients ou transcendants qui justifient ce rassemblement ?

M5 : là où la famille ou le groupe manifeste son expérience spirituelle, point de paix et d’harmonie qui ne peut être atteint que si chacun fait le travail nécessaire.

M6 : les ressources que chacun peut puiser dans la famille ou le groupe.

M7 : les leçons que l’on peut apprendre au sein de la famille ou du groupe.

M8 : les événements que vit la ruche pendant une année donnée.M9 : la signature identitaire de la famille.M10 : quelle expérience chacun de nous peut-il faire au sein de la

famille ?M11 : dans quoi s’enracine la famille ou le groupe ? Dans quel

concept prend-il naissance ? Sur quelles bases s’est-il construit et ces bases sont-elles solides ?

M12 : la transmission familiale. Ce qu’une famille transmet à d’autres familles ; c’est également l’arcane de guérison de la famille. On l’appelle « l’esprit de famille ».

M13 : la problématique de la famille qui, comme toute problématique, présente deux faces : une face ressource et une face défi.


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Quand les M9 et M10 sont inversées entre un Référentiel de Naissance et la Ruche, cela peut signifier que le sujet échoue là où réussit la famille ou inversement que la famille échoue là où le sujet réussit.

L’arcane 13 en M7 évoque une sorte de paralysie, de résistance au changement du fait de la difficulté à savoir qui je suis et à accepter le changement. « Si je change, je meurs », semble penser la psyché.

• Le MAV

Le Minimum affectif vital de la Ruche, donc de la famille, est également un aspect capital. Cette famille a des besoins affectifs essentiels. La question est de savoir si ceux qui la constituent nourrissent ces besoins. Tout dépendra bien sûr de leurs propres besoins qui seront vérifiés dans les Référentiels individuels et comparés avec celui de la Ruche.

Imaginons une Justice comme minimum affectif vital de la Ruche et un Mat comme MAV d’un des membres de cette famille. Dans le premier cas, nous avons une famille qui ressent un besoin vital d’harmonie, d’équilibre et de justesse morale, alors que, dans le second cas, la personne qui a Le Mat a essentiellement besoin d’air, d’indépendance et d’espace de liberté8.

Pour calculer une Ruche ou n’importe quel Référentiel collectif, on doit procéder par étapes.

8. Pour calculer un MAV, il faut faire la soustraction entre l'Arcane de la maison 7 et celui de la maison 4. Exemple, le MAV de la famille Dumas : 7 - Le Chariot

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Première étape

Monter les matrices (les quatre premières maisons) de chacune des personnes partenaires ou protagonistes d’une Ruche donnée. 9

Exemple de la Ruche Rolling Stones

Cette Ruche sera différente à diverses périodes de la vie du groupe, car, contrairement aux Beatles qui sont restés les mêmes de leur création jusqu’à leur séparation, les Stones ont connu de nombreux départs et arrivées.

On considérera trois périodes :1962 – Création du groupe.Mick Jagger, né le 26 juillet 1943 – chanteur.Brian Jones, né le 28 février 1942 – guitariste, premier leader et

initiateur du groupe, décédé le 3 juillet 1969.Keith Richards, né le 18 décembre 1943 – guitariste.Ian Stewart, né le 18 juillet 1938 – pianiste. Il quittera le groupe en

1963, mais continuera à collaborer avec les Rolling Stones comme tourneur et parfois au clavier. Il est décédé en 1985.

Calcul de la première Ruche qui ne dure qu’un an :

1. Matrice de Mick Jagger né le 26 juillet 1943 ;2. Matrice de Brian Jones né le 28 février 1942 ;3. Matrice de Keith Richards né le 18 décembre 1943 ;4. Matrice de Ian Stewart né le 18 juillet 1938.

9. Dans le cas particulier où le nombre de protagonistes d’une collectivité ou d’un groupe est trop important pour calculer une Ruche, on procédera différemment. On choisira la date de création d’une entreprise, par exemple, donnant naissance à cette entité. On préférera la date de signature des statuts fondateurs plutôt que la date d’enregistrement ou de publication dans un journal officiel du pays concerné. Pour les Référentiels de pays, on choisira la date fixant la souveraineté du pays en question. Voir plus loin le chapitre sur les RNP.


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1.Mick Jagger26/07/1943

2.Brian Jones28/02/1942

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3.Keith Richards

18/12/1943

4.Ian Stewart18/07/1938


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Matrice de la Ruche des Rolling Stones 1962

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Mick Jagger Brian Jones


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Keith Richard Ian Stewart

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Matrice de Charly Watts né le 2 juin 1941

Matrice de Bill Wyman né le 24 octobre 1936

En 1963, le bassiste Bill Wyman, né le 24 octobre 1936 et le batteur Charly Watts, né le 2 juin 1941, rejoignent le groupe.


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Matrice de la Ruche des Rolling Stones - 1963 (six personnes)

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En 1969, Brian Jones décédé est remplacé par Mick Taylor. En 1974 le groupe connaîtra son apogée.

D’autres modifications auront lieu de 1969 jusqu’à 1993, des départs, des arrivées, mais le quatuor sacré fondant la structure du groupe reste constitué de Mick Jagger, Keith Richards, Charly Watts et Bill Wyman. Ils étaient là quasiment au départ de l’aventure (Bill Wyman ayant rejoint les Stones en 1963) et ont installé les Rolling Stones au sommet de l’Olympe.

Ils sont encore là aujourd’hui avec la même « pêche », une créativité et une inventivité musicale toujours aussi surprenantes, une dizaine d’artistes sur scène, mais autour d’un trio fondateur, véritable racine du groupe qui malgré les nombreuses difficultés rencontrées (humaines, relationnelles, judiciaires, dépendances à la drogue et

Les Rolling Stones à Stockholm en 1966 (domaine public)


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autres), brille aujourd’hui comme une constellation à trois étoiles au zodiac des rockers.

Deuxième étape :

À partir de la matrice de la Ruche, c’est-à-dire des quatre premières maisons, rien de plus facile que de calculer toutes les autres maisons de la Ruche.

Nous allons donc élaborer la Ruche des Rolling Stones à partir de leur trio-racine.

Mick Jagger, né le 26/7/1943Keith Richards, né le 18/12/1943Charly Watts, né le 2/6/1941

Dans un premier temps, montons leurs trois matrices.

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Mick Jagger26/07/1943

Keith Richard18/12/1943

Charly Watts 02/06/1941


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Matrice de la Ruche trio racine des Rolling Stones

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Référentiel complet du groupe des Rolling StonesMaison 8, Le Jugement, calculée pour 1965, l’année de la sortie de

« Satisfaction » et de la consécration du groupe.


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Inscriptions familiales – On appelle « inscriptions familiales » la correspondance que l’on peut faire entre un Référentiel individuel et un Référentiel collectif.

L’Impératrice : 1 fois chez Keith Richards (maison 6) Le Pape : 2 fois chez Charly Watts (maisons 4, 10) ; 1 fois chez Keith Richards (maison 7) ; 2 fois chez Mick Jagger (maisons 4, 8) L’Amoureux : 1 fois chez Charly Watts (maison 2) ; 1 fois chez Mick Jagger (maison 11)Le Chariot : 2 fois chez Mick Jagger (maisons 2, 9) Aspect ouvert L’Hermite : 1 fois chez Charly Watts (maison 7) ; 1 fois chez Keith Richards (maison 11) ; 1 fois chez Mick Jagger (maison 12) La Roue de Fortune : 1 fois chez Charly Watts (maison 5) ; 1 fois chez Keith Richards (maison 13) ; 2 fois chez Mick Jagger (maisons 5, 7)La Non-Nommée : 1 fois chez Keith Richards (maison 5) Tempérance : 1 fois chez Charly Watts (maison 13) ; 1 fois chez Keith Richards (maison 10) Aspect royal L’Étoile : 1 fois chez Charly Watts (maison 9) ; 1 fois chez Keith Richards (maison 3) ; 1 fois chez Mick Jagger (maison 3)

L’analyse des « inscriptions familiales » permet d’établir des parallèles entre les individus et les groupes qu’ils constituent.

V

L’album photo une méthode projective de travail

Le travail sur la Ruche, tout en proposant une réflexion sur les transmissions généalogiques d’un Référentiel à un autre, pose la question humaniste fondamentale : comment l’autre existe-t-il dans mon Référentiel de Naissance ? Quelle est la part de l’autre en moi ?

L’homme se définit essentiellement par la conscience qu’il a de la relation à l’autre. C’est le relationnel, en effet, qui détermine ce qu’il y a d’humain dans l’homme.

Une idée originale consisterait à regarder son Référentiel, mais également un Référentiel d’alliance et surtout une Ruche, comme un album photo. Où donc est mon père dans cette croix symbolique et existentielle ? Est-ce cet Empereur qui réussit dans les affaires et m’impose une autorité rigide, ou bien ce Diable qui me met face à ma propre peur, incapable de régler mes conflits par moi-même ? Ou bien est-ce encore cet Hermite qui me guide sur le chemin et me tend un solide bâton de connaissance sur lequel je sais que je peux m’appuyer ? Et ma mère ? Est-elle aussi sévère qu’une Impératrice ou une Justice ? Ou bien se fond-elle dans la compassion et le sacrifice comme L’Étoile ou Le Pendu ? Et Le Mat que voici ? Est-il à l’image de cet oncle d’Amérique qu’on n’a jamais vu mais qui fit fortune comme chercheur d’or ? Et puis en fait, cet Empereur, cette Étoile, ce Mat, ne font-ils pas foncièrement partie de moi ? Comme les empreintes que mes parents ont laissées dans mon âme ?

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Une fois qu’une Ruche est calculée et montée, plusieurs processus peuvent être enclenchés et plusieurs portes d’entrée sont possibles. Tout dépend de ce sur quoi on veut travailler. En effet, une Ruche n’est jamais définitive car il suffit d’une naissance, d’un décès, d’un départ pour que la Ruche change de nature. Une Ruche moïque (papa, maman et moi) ne fonctionne que pendant le temps où nous vivons tous les trois ensemble. Elle s’arrête à la naissance d’un frère ou d’une sœur, au moment d’un départ, etc.

Une des premières choses à faire quand on a calculé et monté une Ruche, c’est l’exercice de l’album photo. Mais dans un esprit différent de l’album photo réalisé sur son propre référentiel (voir plus loin l'album photo de Michèle), car il s’agit là de représenter subjectivement dans la Ruche les personnes qui en font partie, sans oublier de s’inclure.

Si ma Ruche est composée de mes parents, mes deux frères, ma sœur et moi, je dois pouvoir identifier les six personnes en fonction des arcanes présents dans la Ruche.

Par exemple, je vois bien mon père dans l’image du Mat, lui qui a passé son temps à partir et à revenir ; ma mère dans La Force, elle qui était le socle sur qui tout le monde s’appuyait ; mon frère délinquant, rebelle, dans Le Diable ; mon autre frère un peu mystique dans Le Pape ; ma sœur intello, première de la classe et somme toute un peu distante, dans L’Impératrice ; et moi-même mal compris, carrément rejeté de tous, dans L’Hermite.

Ce simple exercice est très riche d’enseignements car, après avoir identifié les personnages dans les arcanes, il peut être pertinent de les identifier dans les maisons. Ma mère, présente dans La Force en maison 1 de la Ruche, et voilà effectivement le positionnement social de notre famille aux yeux des autres.

En effet, les empreintes des êtres avec lesquels j’ai entretenu une relation de vie sont inscrites en moi. Celle de ma première rencontre avec l’autorité, celle aussi de ma mère, la première personne avec laquelle j’ai eu une relation interhumaine et qui vraisemblablement m’aura donné le modèle de toutes mes relations sociales ultérieures.

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L'ALBUM PHOTO, UNE MÉTHODE PROJECTIVE DE TRAVAIL

Dans un Référentiel de Naissance, on peut toujours chercher la trace, la présence, la mémoire de l’autre : où est le mari, la femme, la sœur, le père, le cousin, ce salaud qui m’a violé quand j’étais enfant, la grand-mère, le grand-père (avec toute sa sagesse)… Est-il en défi, en ressource, en guérison… ? Bien sûr, cette empreinte est entièrement subjective et les conclusions que je peux tirer de tel arcane dans mon Référentiel de Naissance ne seront pas semblables à celles que pourrait tirer une autre personne, même avec des arcanes identiques ! On ne le répétera jamais assez !


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Référentiel de Michèle08/11/1966

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Exemples de partage en atelier :

Michèle est invitée à identifier dans son Référentiel trois personnes qui font partie de son environnement, sans oublier de s‘identifier elle-même. Elle est née le 8 novembre 1966. La séance se déroule sous la forme d’un dialogue.

Michèle : J’ai choisi mon père, ma mère et ma meilleure amie. Elle, je la vois dans Le Soleil et dans Le Pape, toujours lumineuse, bienveillante, un super modèle pour mon évolution. Mon père dans Le Mat, toujours absent, toujours espéré… Le mythe du père qui va revenir… Quand est-ce qu’il reviendra papa ? J’ai répété cette phrase toute mon enfance. Moi, je me vois dans Le Pendu, toujours en attente, un peu victime et sacrificielle. Ça me fait penser qu’enfant j’entendais souvent dire que j’avais la tête à l’envers.

Quant à ma mère, je la vois dans L’Impératrice… Autoritaire, froide, distante, qui devait assumer à la fois le rôle du père et de la mère… Mais aussi parfois un peu dans La Justice, car elle donnait un bon exemple de valeurs de justice, d’honnêteté. Sa rigidité n’était pas toujours négative, car elle nous élevait quand même vers des valeurs…

Accompagnateur : Nous ?M : Oui, je pense à ma sœur et à mon frère…A : Ont-ils également La Justice dans leur Référentiel ? Ont-ils la

même vision que vous de leur mère ?M : On en a déjà parlé… Mon frère a La Justice en maison 7. C’était

difficile pour lui… Délinquance, prison… Ma sœur n’a pas de Justice dans son thème, mais L’Impératrice oui… et puis aussi trois fois L’Hermite et deux fois Le Monde… Je crois qu’elle s’est réfugiée dans son univers, une forme de déni… Elle se cachait, elle n’affrontait pas… Elle réinventait son monde dans une solitude salvatrice.

A : Donc, la justice comme valeur correspond plutôt à votre propre perception de votre mère… Le Référentiel est toujours subjectif. Pour aller vers un peu plus d’objectivité, il faudrait regarder le Référentiel


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de votre mère et vérifier la présence de La Justice10 dans son thème. On parlera alors de trans-subjectivité, c’est-à-dire un peu plus que subjectif mais pas réellement objectif.

M : Je comprends.A : Donc attention à la tendance à vouloir généraliser un aspect

dans un thème en disant « Nous ». C’est votre propre regard sur l’arcane qui fait sens, en fonction de votre propre expérience. Une autre question : votre Justice est en maison 1, qu’en pensez-vous ?

M : C’est l’image que je donne, non ? Selon les lois du Référentiel…A : Oui, mais également ce que les autres vous renvoient de vous-

même, et dans certains cas ce que vous pouvez exprimer dans votre environnement.

M : Une forme de rigidité ?A : Je ne sais pas… que vous disent les autres habituellement ?M : On me reproche parfois d’être un peu moralisatrice…A : Un peu ?M : Un peu beaucoup (rires).A : Or, dans l’exercice de l’album photo, vous identifiez La Justice à

votre mère ? Et cet arcane vous l’avez en maison 1… Donc ?M : Donc ce que j’ai intégré de l’image de ma mère, je le restitue à

ma façon dans ma vie…A : Donc ?M : Elle m’a transmis le sens des valeurs de justice et d’honnêteté,

mais il n’est pas sûr que je sache bien les transmettre à mon tour… J’ai aussi L’Impératrice dans mon thème mais je reconnais que je peux parfois être rigide, mes enfants me le reprochent souvent… Je préférerais transmettre ces valeurs avec sagesse et douceur mais je n’y arrive pas…

10. L’analyse du RN de la mère n’indique pas la présence d’une Justice, mais lorsque l’on fait la soustraction entre l’arcane 12 de la mère et l’arcane 11 de Michèle, on découvre une Justice en arcane navigateur-modérateur, ce qui démontrera tout ce qui est subtilement transmis d’une génération à l’autre. Cette Justice invisible va activer La Justice dans le Référentiel de Michèle.

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A : Aimeriez-vous y parvenir ?M : Oui, bien sûr…A : Qu’est-ce qu’il faudrait pour cela ?M : Que je sois plus zen !A : Votre Pape en maison 4 semble dire que vous êtes autant

capable de bienveillance que de sagesse…M : C’est amusant, car c’est Le Pape que j’ai associé à ma meilleure

amie qui est pour moi un vrai modèle de bienveillance et de sagesse… Et puis je la vois aussi dans Le Soleil, elle est rayonnante, joyeuse, pleine d’entrain et d’engagement. Le contraire de moi.

A : Vous avez Le Soleil dans la maison des ressources… La maison 6…

M : Oui, c’est exactement ça, c’est auprès d’elle que je me ressource quand je suis au trente-sixième dessous…

A : C’est une sorte de combat alors ?M : Un combat ?A : Oui, un combat entre La Justice en maison 1, qui exprime votre

part de rigidité et de moralisme et Le Pape en maison 4 qui manifeste sagesse et bienveillance… Un combat entre ce que vous avez intégré de votre mère et ce que vous intégrez de votre meilleure amie… Deux images de femmes entre lesquelles vous avez du mal à choisir…

M : Ouf… !A : Confirmé par votre Soleil en maison 6 que vous rapprochez

aussi de votre meilleure amie et qui devrait constituer pour vous une ressource…

Sauf que…Il y a un empêchement… Lorsque dans un Référentiel de

Naissance la maison 6 est identique à la maison 10, cela s’appelle « une théorie de l’empêchement ». C’est une dialectique spéciale et un aspect majeur. Tout se passe comme si lorsque l’on s’appuie sur ses ressources (maison 6) on prend le risque de tomber en échec (maison 10). La solution consiste alors à s’appuyer sur la deuxième ressource qui, chez vous, est Le Pendu, car la maison 13 offre à la fois


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un aspect ressource et un aspect défi. Si la deuxième ressource est inopérante, on fait alors appel à la troisième ressource qui se situe en maison 12. Or, Le Pendu que vous avez en maison 13, et qui constitue donc votre deuxième ressource, vous représente vous-même d’après ce que vous avez dit tout à l’heure… et la troisième ressource c’est La Justice que vous avez associée à votre mère… Alors ?

M : On tourne en rond ! Si je ne peux pas m’appuyer sur ma meilleure amie je me sens seule, quant au Pendu j’y crois pas car je n’ai vraiment pas confiance en moi.

Voilà donc un début de conversation autour de l’album photo.

VI

Les transmissions

Le Référentiel de Naissance, outil de connaissance de soi et de croissance personnelle, offre également toute une série de dispositifs et de processus pour travailler l’identité familiale et nourrir la transmission. Testament et héritage étant les deux mots clés d’un Référentiel généalogique.

Parmi les outils de transmission les plus importants du Référentiel, nous mettrons l’accent sur les transmissions générationnelles.

Cet outil s’inscrit dans le cadre d’une analyse verticale, c’est-à-dire : comment on passe d’une génération à l’autre, contrairement aux Référentiels d’alliance, ou aux comparaisons de thèmes, inscrits plutôt dans une analyse horizontale dans laquelle on étudie les aspects croisés qui permettent des parallèles utiles.

Dans la transmission générationnelle, on s’attelle en premier lieu à comprendre comment se connectent deux Référentiels ensemble. Un père et un fils ou une fille, une mère et un fils ou une fille. Donnons l’exemple d’un père et son fils :

Toute la question est de savoir comment la maison 12 du père, appelée maison du Testament, se relie à la maison 11 du fils, maison de l’Héritage. Dans sa maison 11, le fils suppose ce qu’il a reçu en héritage, il peut le considérer aussi bien négativement que positivement, autant une richesse, un patrimoine, qu’un « virus », des dettes, un poids à supporter. On connaît bien l’exemple de cet Hermite en maison 11 qui a fait supposer à beaucoup que, dans l’injonction parentale, ce qui

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ressortait le plus était « tu seras notre bâton de vieillesse » ou bien « tu n’auras jamais d’amis, tu resteras seul ». N’oublions pas qu’il s’agit d’une projection subjective du sujet. L’Hermite étant dans son Référentiel, c’est sa propre perception qui est ici mise en évidence. Ce n’est pas ce qu’on lui a transmis objectivement, que l’on pourra davantage décrypter dans la maison 12 (Testament) du parent transmetteur. Ici surgissent de nombreuses difficultés de communication. Même si la maison 12 du parent contient également L’Hermite, cela ne signifie pas que cet arcane recoupe la même réalité que L’Hermite de la maison 11 de l’enfant. Le sujet interrogé pourra dire qu’avec sa maison 12 son plus profond désir est de transmettre à ses enfants des valeurs spirituelles, une forme de sagesse ou de philosophie. On peut donc avoir le même arcane dans une connexion transgénérationnelle (Hermite dans la maison 11 du fils et Hermite dans la maison 12 du père) et n’avoir aucune compatibilité ni aucune harmonie entre les deux.

Ne nous laissons donc pas séduire par un arcane identique entre la maison 12 d’un parent et la maison 11 d’un enfant, tout va dépendre du niveau de compréhension de l’arcane en question, lui-même défini par le vécu du sujet, ses conditionnements, le contexte social, etc.

Maison 11 de l'enfant

Maison 12 du parent

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LES TRANSMISSIONS

Dans un autre cas, on trouve L’Empereur dans la maison 11 de la jeune fille, et également L’Empereur dans la maison 12 du père.

« Je t’ai apporté tout ce dont j’estimais que tu avais besoin pour réussir, je t’ai payé tes études, tu n’as jamais manqué de rien matériellement, et tous mes biens te reviendront un jour. »

L’Empereur en maison 12 répond bien à ce type de perception.

Réponse de la jeune fille :« Je sais bien que tu me donnes tout le matériel utile, mais ce n’est

pas ça que j’attends de toi. Je ne me suis jamais sentie respectée dans mon territoire et j’ai toujours attendu de mon père qu’il me donne un bon modèle d’homme stable et structuré humainement. »

Dans ce cas de figure, L’Empereur en maison 11 est vécu comme un manque de territoire, de respect, de structure. Ce qui est attendu ne correspond pas à ce qui est transmis. Il peut arriver parfois qu’une harmonie totale s’établisse entre la maison 12 d’un parent et la maison 11 d’un enfant, qui ont le même arcane. Par exemple : un Chariot en maison 12 peut exprimer la transmission d’une indépendance, d’une capacité à gérer sa vie et à se donner les autorisations nécessaires


Maison 12 du parent


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pour avancer sur le chemin. Et ses qualités peuvent être conscientisées chez l’enfant qui a le Chariot en maison 11, qui, en s’appuyant sur ce qu’il a reçu, évolue avec un bon capital de départ.

On retrouve donc ici encore une des règles importantes du Référentiel de Naissance : on ne peut jamais faire de généralités. Un même arcane peut être vécu à un niveau totalement différent selon la maison qu’il occupe et le ressenti que l’on en a.

Prenons le cas maintenant d’une maison 11 et une maison 12 différentes. L’analyse détaillée de chacun des arcanes donnera des indications pour la compréhension. Mais au-delà de cette compréhension, la vraie question demeure pour un enfant comme pour son parent : quels sont les moyens dont je dispose pour me rapprocher de lui ou d’elle lorsqu’il ou elle s’éloigne, ou pour m’en éloigner lorsque je le ou la sens trop proche. Voilà un bel outil de mise à distance de la relation pour une meilleure communication. Cet outil s’appelle l’arcane modérateur transgénérationnel parental (MTP), il s’obtient en faisant la soustraction entre les valeurs de la maison 12 de l’un et de la maison 11 de l’autre.

La soustraction nous intéresse comme opérateur initiatique. En effet, les trois caractéristiques de la notion d’initiation se retrouvent dans la fonction même de l’opération.

- Se soustraire, dans le sens de se retirer du monde profane.- Se dépouiller du superflu.- Cheminer d’un point vers un autre.

Il n’existe pas de métaphore plus précise que la soustraction pour imaginer cette notion de cheminement. Quand on dit 15 moins 5, cela revient à se demander quelle est la distance qui sépare 5 de 15. Si je suis au kilomètre 5 et que je veux aller au kilomètre 15, je suis bien obligé de parcourir 10 kilomètres (15 moins 5).

Prenons le cas d’une situation de type triangulaire dans laquelle le père a un Empereur en maison 12, la mère une Force en maison 12, et l’enfant un Pendu en maison 11. L’AMT père - enfant = 4 - 12 = 8 = La Justice. L’AMT mère - enfant = 11 - 12 = 1 = Le Bateleur.

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LES TRANSMISSIONS

Une des interprétations d’un Pendu en maison 11 est le sentiment d’abandon, la sensation que l’on repose sur des sables mouvants, qu’aucun socle ne nous soutient, que plus on s’élève plus on s’enfonce. C’est la signature des autodidactes, notamment la signature de ceux qui ne veulent, ou ne peuvent accepter l’héritage parental et ont des difficultés à se faire reconnaître.

Dans le cas présent, on note une contradiction avec L’Empereur et La Force des maisons 12 des parents qui semblent bien au contraire vouloir apporter à leur enfant une solidité et une stabilité. Ce cas nous suggère d’utiliser les arcanes modérateurs. Pour que l’enfant puisse se construire en relativisant ou en intégrant ce que son père lui transmet, il peut faire appel à l’arcane 8 La Justice (4 -12 = 8), ou ce que sa mère lui transmet, il peut faire alors appel à l'arcane 1 : Le Bateleur (12-11=1).

Maison 12 du père

Arcane modérateurpère/enfant

Arcane modérateurmère/enfant

Maison 12 de la mère



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MAISON 11 DES ENFANTS

MAISON 12 DES GRANDS- PARENTS PATERNELS

MAISON 12 DES GRANDS- PARENTS MATERNELS

MAISON 12 DE LA MÈRE

MAISON 12 DU PÈRE

MAISON 11 DE LA MÈRE

MAISON 11 DU PÈRE

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LES TRANSMISSIONS

Ce triangle formé par 2 maisons 12 et une maison 11 peut s’élargir dans une arborescence beaucoup plus complexe. Imaginons un couple qui a quatre enfants auquel on ajouterait les maisons 12 des grands-parents. On aurait dix personnes en relation, directe et indirecte. Sachant que la maison 12 d’un des grands-parents se connecte directement à la maison 11 du parent et indirectement à la maison 11 de l’enfant, en passant nécessairement par la maison 12 du parent.

Pour affiner la transmission d’énergie sur trois générations, en plus des arcanes modérateurs, on peut aussi regarder comment s’articulent les échelles de Jacob11 entre elles. Il y aurait dans le cas présent dix personnes, soit cinquante arcanes. Chacun de ces arcanes ayant une polarité réceptive et une polarité émettrice.

Ces échelles de Jacob sont de véritables canaux subtils à l’intérieur desquels circule la quintessence de l’histoire familiale. On est au cœur même de l’ADN familial.

Cette notion de polarités émettrice et réceptrice de chaque arcane est capitale. Il s’agit de comprendre que si l’arcane de la maison 12 a une fonction émettrice il est aussi récepteur. En effet, la maison 12 reçoit par l’intermédiaire de l’échelle de Jacob tout ce qui provient de la maison 11, qui reçoit elle-même ce qui est transmis par la maison 12 de la génération précédente.

On voit bien cette notion réceptrice-émettrice des arcanes quand on regarde la structure même du Tarot de Marseille. La Roue de Fortune, par exemple, a sa fonction réceptrice définie par la notion de cycle, de conditionnements et de récapitulations de mémoires anciennes. La Roue de Fortune (arcane 10) a besoin d’enregistrer toute l’expérience vécue par l’arcane précédent, l’arcane 9, L’Hermite, qui quant à lui transmet quelque chose à La Roue de Fortune. La manivelle de La Roue de Fortune dénote une action plus

11. On appelle échelle de Jacob l’axe vertical d’un Référentiel composé des maisons 12, 1, 5, 3 et 11.


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M3

M12

M1

M5

M11

M11

M12

M1

M5

M3

NAVIGATEUR

MTP

NAVIGATEUR

NAVIGATEUR

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LES TRANSMISSIONS

dynamique, active et donc émettrice. Dans La Roue de Fortune, on identifie les conditionnements, les automatismes, les manipulations dont nous sommes victimes dans le but de pouvoir les désactiver, pour ensuite innover, renouveler l’énergie, transformer une situation. La Roue de Fortune est donc à la fois réceptrice et émettrice. Elle reçoit de L’Hermite parce que L’Hermite est allé au fond de lui-même, pour apprendre à mieux se connaître, mieux se comprendre. L’Hermite a ainsi une fonction aussi réceptrice qu’émettrice. L’Hermite nous permet d’aller au fond de nous-mêmes, La Roue de Fortune nous aide à mieux nous connaître dans le but d’une transformation qui débouchera sur La Force. La Force a une fonction réceptrice parce qu’elle mémorise les expériences précédentes (Roue de Fortune, Hermite, etc.), mais aussi une fonction émettrice parce qu’elle transmet cette énergie à l’arcane suivant, Le Pendu. La Force nous permet de trouver notre centre de gravité intérieure. Le Pendu nous invite à nous appuyer sur cette force de gravité pour nous lâcher en confiance. On définit une filiation temporelle à plusieurs degrés d’interaction : ma maison 11 est un capteur temporel (une antenne) par lequel je récupère quelque chose du passé, alors que ma maison 12 est un transmetteur. Avec ma maison 11, je récupère la maison 12 de mes parents (1er degré), et avec ma maison 12 je transmets à mes enfants ce qu’ils vont récupérer avec leurs propres maisons 11 (2e degré).

La maison 11 est donc un héritage (à ne pas confondre avec l’hérédité) ; la maison 12 est le testament (mot qui a la même étymologie que « testicule » et témoigne de la mémoire du futur).

Le Modérateur transgénérationnel parental est le moyen que l’enfant trouve pour ne pas se couper de ses parents, mais aussi pour s’en couper à certains moments de sa vie. Ce symbole est utilisé pour conserver le lien chaque fois qu’une menace pèse sur la relation : un modérateur aide toujours à trouver un équilibre entre ma maison 11 et la maison 12 de mes parents. Il tempère. C’est une ancre que l’on jette pour revenir en permanence aux ports d’attache parentaux. On y reconnaît la symbolique du cordon ombilical.


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Si, comme on l’a vu, Le MTP – Modérateur transgénérationnel parental – se définit par la soustraction de la maison 11 et de la maison 12, nous établirons par convention que lorsque la maison 11 de l’enfant et la maison 12 du parent sont identiques le MTP sera Le Mat12.

C’est en examinant la Ruche (Référentiel de Naissance généalogique) ou bien les transmissions familiales (passage de la maison 12 des parents à la maison 11 des enfants) que l’on se fait une idée des conséquences qu’a pu avoir le travail d’évolution des parents sur l’équilibre inné de l’enfant.

Un autre outil enrichit cette compréhension : la grande passerelle.

Il s’agit de bâtir une grande colonne en posant l’une sur l’autre les échelles de Jacob de plusieurs générations, en mettant en évidence les MTP permettant les transmissions testament/héritage. On parle ici aussi bien des MTP transgénérationnels que les MTP qui fonctionnent à l’intérieur d’une échelle de Jacob singulière.

Précisons ici encore une fois que le sens d’un arcane ou d’un aspect n’est jamais figé une fois pour toutes, mais qu’il peut prendre des formes variées en fonction des expériences et des prises de conscience. Par exemple, un Empereur peut être dans l’enfance un problème de structure mentale, à l’adolescence un conflit avec le père, à 30 ans une problématique de territoire, à 40 ans une incapacité à s’assumer comme père, etc. Toutefois, si cet arcane est alchimisé, il peut donner à 50 ans, même avant, un sujet structuré, créatif, rationnel, solide et, pour reprendre la phrase de Corneille, maître de lui « comme de l’univers » !

12. Le nombre « 0 » n’existant pas dans le Tarot, chaque fois que l’on obtient ce résultat on utilise Le Mat, qui, ne l’oublions pas, est l’ancêtre du Joker des jeux de cartes.

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LES TRANSMISSIONS

Le Référentiel est un outil de transmission. Il est un merveilleux miroir de ce que l’on nous a transmis et de ce que l’on peut transmettre à notre tour. Par exemple, la maison 1 évoque ce que nous avons à transmettre à nos contemporains, notre voisinage ; la maison 12, elle, évoque ce que nous avons à transmettre aux générations futures. La maison 11 enfin, évoque l’ensemble de ce qu’on nous a transmis.

Le Référentiel nous indique comment concilier, dans notre vie, les valeurs transmises par les générations précédentes et les expériences vécues. C’est dans ce jeu de relation entre la valeur et l’expérience que se joue ma liberté. Le Mat, par exemple, n’a plus de valeur, il s’en est libéré dans un processus de dépouillement radical : il est dans la pure expérience, où chaque seconde est une nouvelle aventure. Le Bateleur, en revanche, a encore très peu d’expérience, mais il est nourri des valeurs que ses « parents » lui ont transmises. Le chemin entre Le Bateleur et Le Mat consiste à inverser le rapport Valeur/Expériences. De moins en moins de valeurs apprises, de plus en plus d’expériences conquises. Ainsi, les nouvelles valeurs seront contestées ou validées par l’expérience.


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Triangle de la filiation

Dans le Référentiel de Naissance, il existe un autre aspect, toujours lié à la transmission : le triangle de la filiation. Cet aspect correspond aux maisons 11, 3 et 4. Dans ce système, le protocole dit que la maison 11 évoque le projet parental, la maison 4 le projet personnel et la maison 3 la manière de passer du projet parental au projet personnel13.

13. Voir l’exemple de Natalia dans le Guide pratique n° 2 appliqué à l’alliance, au couple et au partenariat, Éditions Dangles, 2015.

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LES TRANSMISSIONS

Triangle de la filiation

PROJET PARENTAL

PROJET PERSONNEL

MOYEN DE PASSER DU PROJET PARENTAL

AU PROJET PERSONNEL

M4

M3

M11

VII

Exemples de transmission parentale : La grande passerelle

« Ce siècle avait deux ans… »

Nous sommes en 1802. Un enfant vient au monde dont personne n’aura oublié l’année de naissance. Un immense poète qui occupera tout son siècle, laissant dans l’inconscient collectif d’une très grande partie de l’humanité l’archétype même de la poésie, de la résistance et de l’engagement : Victor Hugo. La même année vient au monde une autre pointure de la littérature que la postérité n’aura pas associée à cette fameuse année 1802… An X de la République, mais dont l’œuvre, si elle n’est pas aussi considérable, aura néanmoins marqué des générations de lecteurs et plus tard de spectateurs… que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la télévision : Alexandre Dumas.

La seule évocation de ce nom peuple notre imaginaire de personnages tous aussi extraordinaires les uns que les autres. Le comte de Monte-Cristo, d’Artagnan et les trois mousquetaires, Milady, le vicomte de Bragelone, la reine Margot, Joseph Balsamo, le chevalier de Maison-Rouge, etc.

Alexandre Dumas s’inscrit dans la lignée des pères prodigues dont les enfants, sans perpétuer en aucune façon l’œuvre de leur père, ont réussi à s’imposer dans une autre forme de génie en affirmant une identité parfois rebelle, parfois moins, mais toujours exceptionnelle.

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C’est le cas de la famille Bach, des Strauss, Johann père et Johann fils, et plus proche de nous, de la famille Chedid (la poétesse libano-égyptienne Andrée Chedid, mère du chanteur Louis Chedid, lui-même père de Matthieu Chedid plus connu sous le nom de M).

Lorsque l’on parle de Dumas, il faut en effet spécifier Dumas père ou Dumas fils ! Si l’auteur de La Dame aux camélias est moins connu que son père, son œuvre n’en est pas moins considérable.

Alexandre Dumas père est né le 24 juillet 1802 (15 thermidor de l’an X de la République). Son père Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie, dit le général Dumas, est né à Saint-Domingue le 25 mars 1762 d’une esclave noire et d’un petit marquis blanc qui avait tenté sa chance aux Antilles. Il était donc lui-même métis. Curieux destin pour cet intrépide général de l’armée napoléonienne qui tomba en disgrâce après s’être brouillé avec Bonaparte en refusant de mater une révolte d’esclaves noirs à Haïti. Il meurt en 1806, alors que son fils a quatre ans. Dumas père, qui hérita notamment de Thomas la couleur de sa peau, ses cheveux crépus et ses lèvres charnues, ne se souvient pas de lui mais garde au fond de son cœur la force d’un personnage hors du commun dont il s’inspirera, paraît-il, pour le personnage de Porthos.

Dumas père mène une vie assez libertine, multiplie les conquêtes féminines.

Lorsqu’il arrive à Paris en 1822, il vit dans une toute petite chambre dans le 13e arrondissement. Il séduit sa voisine de palier, une jeune couturière, Marie Catherine Laure Labay, et le 27 juillet 1824 elle mettra au monde un garçon qu’elle prénommera Alexandre. Encore très jeune, manquant de maturité et de responsabilité, Dumas, devenu père, ne reconnaît pas l’enfant.

En 1830, il a une liaison avec une comédienne qui lui donnera une fille. Au moment de reconnaître sa fille il décide, sous l’influence de sa maîtresse, de reconnaître également son fils alors âgé de sept ans, dont la justice lui confiera la garde. L’enfant est enlevé à sa

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EXEMPLE DE TRANSMISSION PARENTALE : LA GRANDE PASSERELLE

mère et son père le place en pension pour une dizaine d’années. Toutes ces circonstances qui font de lui un enfant bâtard – fils d’une mère célibataire et d’un père séducteur – vont vraisemblablement former le caractère de celui que la postérité retiendra sous le nom d’Alexandre Dumas fils. L’œuvre de Dumas fils tournera en effet autour de thèmes plus proches du drame social, du naturalisme à la Zola, et se démarquera ainsi nettement de l’œuvre de son père.

Voici ce que son père disait de lui à ce propos :

« Je prends mon sujet dans le rêve, il prend le sien dans la réalité. Je travaille les yeux fermés, il travaille les yeux ouverts, je m’éloigne du monde que je coudoie, il s’identifie à lui, je dessine, il photographie. L’œuvre se présente à moi par l’idée, elle se présente à lui par le fait. »

La relation entre Dumas père et Dumas fils est à la fois riche, complexe et contradictoire. Une quasi-relation de couple. Des moments passionnels d’amour partagé, d’autres moments plus conflictuels. L’Empereur en arcane modérateur transgénérationnel parental (MTP) entre le père et le fils met l’accent chez l’un comme chez l’autre sur l’importance de nommer et d’assumer ce que signifie être un père. Dans les nombreuses lettres que le père a écrites à son fils, on peut lire ces perles rares : « Mon cher enfant sois tranquille, ce n’est pas six mois, ce n’est pas un an, ce n’est pas deux ans, c’est toujours que j’aurai soin de toi jusqu’à ce que tu puisses te tirer d’affaire seul. » « Quand tu auras à ton tour un fils, aime-le comme je t’aime, mais ne l’élève pas comme je t’ai élevé. »

« Tu devrais, au lieu de signer Alex. Dumas comme moi, ce qui peut avoir pour nous deux un jour un grave inconvénient, puisque nos deux écritures sont pareilles, signer Dumas-Davy ; mon nom est trop connu, tu comprends, pour qu’il y ait doute, et je ne puis ajouter père : je suis encore trop jeune pour cela14. »

14. Alexandre Dumas, Lettres à mon fils, « Le Temps retrouvé », Mercure de France, 2008.


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L’Empereur en MTP a été obtenu par la soustraction de la maison 12 du père (La Justice) et de la maison 11 du fils (Le Pendu). La soustraction suggérant un chemin, on ressent bien à travers cet Empereur comment la fonction paternelle a toujours donné du sens à la relation. D’un côté comme de l’autre. Le respect du territoire, l’argent et même la transmission littéraire, le père ayant été aussi un mentor pour le fils.

Le Pendu en maison 11 du fils est également une signature étonnante. Cet aspect s’appelle dans un Référentiel un nœud d’abandon ! Stupéfiant dans le cas d’Alexandre Dumas fils, deux fois abandonné par son père, une fois à la naissance, une deuxième fois lorsqu’à l’âge de sept ans il le reconnut et le mit aussitôt en pension pour de nombreuses années. Il se rattrapa néanmoins plus tard en lui apportant un amour presque démesuré.

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EXEMPLE DE TRANSMISSION PARENTALE : LA GRANDE PASSERELLE

A. Dumas fils27/07/1824


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A. Dumas père24/07/1802

VIII

Exemple d’analyse d’une Ruche

Je connaissais déjà Arthur d’un précédent travail sur les Référentiels d’alliance15 lorsqu’il m’a demandé un rendez-vous pour « nettoyer », disait-il, une relation qu’il définissait comme toxique avec les membres de sa famille. La séance que nous avions menée un ou deux ans auparavant l’avait beaucoup aidé au niveau de son couple, mais avait également révélé un ensemble de problèmes en amont avec ses parents qui, n’étant pas résolus à ce jour, pouvaient générer à chaque instant de nouvelles crises à l’intérieur de son couple.

Il formula sa question ainsi : « Peut-on, à l’aide d’une Ruche, résoudre une problématique familiale ? »

Ma réponse fut nuancée :« Oui, mais sous certaines réserves :1. On peut toujours trouver un remède symbolique à la crise.2. Il faut pour cela avoir bien établi le diagnostic.3. La solution ne peut être valable que pour celui des membres de

la Ruche qui en a fait la demande4. On ne peut pas dire grand-chose des autres membres de la Ruche

s’ils n’en font pas la demande à leur tour ou s’ils ne participent pas aux séances. »

15. Op. cit.

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Max, le père

04/10/1945

Monique, la mère

15/12/1949

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EXEMPLE D'ANALYSE D'UNE RUCHE

Yvonne, la grand-mère

03/08/1930

Arthur02/01/1968


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Contrairement aux séances de Référentiels d’alliance auquel il avait participé avec son épouse Jessica, aucun des membres de sa ruche n’était prêt, à l’entendre, à participer à une séance qui aurait ressemblé peu ou prou à une thérapie de groupe.

Rappel de la méthode

Ceci étant posé, j’ai calculé le Référentiel de chaque personne et monté le Référentiel complet de la famille, composée de quatre personnes, son père, sa mère, sa grand-mère maternelle et lui-même. Il me donne les dates de naissance et je pose les quatre matrices, c’est-à-dire les quatre premières maisons de chaque Référentiel.

Puis j’ajoute les quatre maisons 1, les quatre maisons 2, les quatre maisons 3 et les quatre maisons 4 pour obtenir ainsi la matrice de la Ruche.

À partir de la matrice de la Ruche, je complète la totalité des maisons de la Ruche en appliquant les règles habituelles de la construction d’une Ruche.

Puis, je liste tous les aspects importants, visibles et invisibles, sur lesquels je pourrais éventuellement m’appuyer pendant la séance.

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Matrice de la Ruche d’Arthur


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Référentiel complet de la famille d’Arthur

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Je lui ai ensuite demandé de me décrire en quelques mots les personnalités de chacun et de les situer dans la Ruche complète selon la Règle de l’album photo déjà vue16.

Max : Le père, légèrement plus âgé que la mère, il a travaillé toute sa vie et compte sur son fils pour reprendre l’entreprise familiale. Il est animé d’un désir profond de faire plaisir à son fils, mais ne parvient pas à l’écouter et à entendre ses réels besoins.

Monique : La mère, elle, n’a qu’une idée en tête, et ce depuis longtemps : que son mari se débarrasse de l’entreprise pour qu’il puisse prendre sa retraite et s’offrir avec elle des voyages et des vacances. Elle n’est pas consciente qu’en faisant une telle pression sur son mari, elle projette sur son fils une vie aussi désastreuse que celle qu’elle mène depuis des dizaines d’années. D’autre part, elle a une relation également toxique avec sa propre mère qui fait écran entre elle et son mari.

Violette : La grand-mère maternelle vit avec sa fille et son gendre, mais nourrit une véritable relation possessive à l’égard de sa fille, lui reprochant en permanence le mari qu’elle a choisi.

Arthur voit son père dans L’Amoureux, coincé entre deux femmes, en conflit permanent avec sa belle-mère. Il le définit également comme un homme généreux et plein d’amour, un homme qui aime les gens.

Dans la Ruche, L’Amoureux est en maison 1 et La Justice en maison 4. Il identifie sa mère à La Justice, exigeante, sévère, égoïste, développant une sorte de sentiment de victime éternelle et exigeant de son mari qu’il lui rende justice.

La grand-mère est identifiée à L’Hermite. D’après Arthur, elle ne supporte pas la solitude. Égoïste elle aussi, elle fait suffoquer son entourage.

16. Voir page 83.


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Arthur : Comment faire pour pacifier cette famille si égoïste ? J’aimerais tellement que chacun d’entre eux soit un peu plus attentif aux autres et pas seulement à nourrir ses propres besoins.

Le Facilitateur : Je ne suis pas sûr que la Ruche joue un rôle dans cette question. Ne s’agit-il pas plutôt d’une question psychologique propre à chacun d’entre eux ?

Arthur : Non, je ne crois pas. Quand on les prend individuellement, ils savent se montrer bienveillants, généreux et vraiment à l’écoute des autres. Mais dès qu’ils sont ensemble, on se croirait dans la cour de récréation d’enfants caractériels.

Le Facilitateur : Vous pensez donc que c’est le fait d’être ensemble qui détermine cet égoïsme et cette violence ?

Arthur : Oui, j’en suis sûr, mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi.

Le Facilitateur : Sans entrer de plain-pied dans l’analyse de la Ruche, on peut quand même constater que la présence permanente de votre grand-mère dans la famille est déjà sujette à questionnement.

Arthur : J’y ai bien sûr pensé. Mais est-ce une cause ou un effet ? Si c’est une cause, l’étude de la Ruche n’est pas vraiment pertinente, mais si c’est un effet, alors là on est en droit de s’interroger ! Qu’est-ce que cette famille génère comme névrose à l’intérieur de sa propre cellule ?

Le Facilitateur : On va malgré tout étudier les deux cas, mais avant tout j’aimerais que vous vous placiez vous aussi dans l’album photo.

Arthur (après une longue réflexion) : Je me situerai volontiers dans « le Chariot ». On a déjà longuement parlé de cette carte dans mon propre Référentiel quand nous avons travaillé sur le sens de mon alliance avec mon épouse17. Il y était question des autorisations que

17. Référentiel de naissance appliqué à l’alliance, au couple et au partenariat, op. cit.

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j’ai du mal à me donner. Mais maintenant, je vois plutôt dans cette image un personnage qui est tiraillé d’un côté et de l’autre et qui ne parvient pas à se situer, se positionner et choisir les bonnes attitudes. Une sorte d’éternelle double contrainte. Pour me rapprocher de ma mère, je dois éloigner ma grand-mère, pour me rapprocher de mon épouse je dois éloigner mon père et ainsi de suite.

Le Facilitateur : Parfait. Revenons à notre conversation. Vous diriez que l’égoïsme est la caractéristique principale de cette famille ?

Arthur : Oui.

Le Facilitateur : Regardez bien les arcanes présents dans la Ruche. Quel est celui qui, selon vous, symboliserait le mieux l’égoïsme ?

Les 13 arcanes majeurs sont disposés devant lui sur une table. Il observe avec beaucoup d’attention, prenant parfois une lame en main pour la regarder sous différents angles. Après avoir pris et reposé L’Hermite et Le Chariot, Arthur s’arrête sur Le Mat.

Arthur : Le Mat. Il fait sa route tout seul sans se préoccuper des autres. Quand je regarde cette carte et que je pense à ma famille, je comprends très bien leur façon de fonctionner. Mon père veut faire plaisir à ma mère de peur qu’elle ne le quitte, ma mère veut que mon père s’arrête de travailler pour qu’il s’occupe d’elle, ma grand-mère aimerait bien se débarrasser de mon père pour avoir sa fille pour elle toute seule.

Le Facilitateur : Et vous ?

Arthur : Quoi moi ?

Le Facilitateur : N’oubliez pas que la Ruche est montée pour vous quatre, vous en faites donc partie…


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Arthur : Mouais… L’égoïsme est la chose du monde la mieux partagée…

Le Facilitateur : Cet arcane, Le Mat, qui dans votre perception représente l’égoïsme, est placé dans le Référentiel de famille en maison 12. Cette maison est une des plus évoluées du Référentiel. Elle représente entre autres la maison de guérison de la famille. On l’appelle aussi « l’esprit de famille ». J’y perçois donc une sorte de paradoxe, le même arcane symbolisant à la fois la cause du problème et la solution…

Arthur : C’est bien ce que je pensais, on est une famille tordue…

Le Facilitateur : Le Mat a aussi ce caractère ambivalent, car si dans de nombreux cas il représente un personnage atypique, asocial, en marge du système et hors caste, il est aussi une évocation de la sagesse, d’une certaine forme de génie apte à faire bouger les lignes…

Arthur : Je vois mal nos égoïsmes singuliers s’unir pour devenir un acte salutaire…

Le Facilitateur : À moins que l’on ne sublime l’égoïsme, qu’on le considère comme l’occasion de faire un retour sur soi pour mieux se connaître. Alors il peut se transformer en quelque chose d’autre. J’ai l’impression que c’est un peu ce que vous faites. Vous êtes Le Mat car vous avez choisi des voies difficiles qui vous ont obligés à vous démarquer par rapport au projet paternel, vous avez développé au moins deux formes d’égoïsme en vous…

Arthur : Que voulez-vous dire ?

Le Facilitateur : Lorsque vous êtes venu me voir la première fois avec votre épouse, la question qui se posait relevait bien de votre égoïsme n’est-ce pas ? Vous étiez même prêt à prendre le risque de perdre votre épouse pour ne pas perdre l’estime que vous aviez de

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vous-même. Cette estime était le résultat de la confiance que votre père avait mis en vous. À moins que vous n’ayez agi avec une autre forme d’égoïsme ? Imaginez que vous ayez refusé cette offre, votre père n’aurait pas pu quitter son travail, votre mère serait peut-être partie, et alors que penser de ce qui serait arrivé à votre grand-mère ? Vous avez donc choisi entre deux égoïsmes. C’est ce qu’on appelle effectivement une double contrainte. Finalement, vous n’aviez pas le choix et l’égoïsme représenté par Le Mat en maison 12 s’avère être la solution à la névrose familiale.

Arthur : Je comprends bien le raisonnement, même si je le trouve un petit peu tordu, mais concrètement, je ne vois pas de solution dans ce que vous appelez une double contrainte.

Le Facilitateur : Il n’y a jamais de solution dans une double contrainte, puisque la double contrainte est la solution et elle n’est jamais satisfaisante.

Arthur : Qu’est-ce qui serait satisfaisant selon vous ?

Le Facilitateur : Vous m’avez demandé si, dans une Ruche, on pouvait trouver une solution à une problématique familiale. Je crois que je peux vous répondre que l’égoïsme est une solution à condition qu’il soit sublimé. Je vous ai dit aussi que cette méthode ne pouvait fonctionner que pour la personne qui l’a demandée, vous en l’occurrence. Alors oui, la solution pour vous à ce conflit familial c’est une forme d’égoïsme transcendant dans lequel vous retournez à vous-même et prenez les bonnes décisions à partir de votre centre et non pas à partir des autres.

Arthur : Admettons, mais quelle incidence cela pourrait-il avoir sur la Ruche ?

Le Facilitateur : Que vous assumiez votre égoïsme ?

Arthur : Oui.


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Le Facilitateur : Eh bien ! Regardons la « Charte sociale ». Elle devrait nous éclairer. La problématique fondamentale de cette famille est représentée par Le Pendu. Une problématique est toujours un paradoxe, donc Le Pendu a ici une double fonction contradictoire : positive et négative. Qu’avez-vous envie d’en dire ?

Arthur : Je vois bien l’aspect négatif du Pendu. Une notion sacrificielle. Cette famille est une véritable machine à fabriquer du sacrifice. J’accepte la proposition de mon père, je perds ma femme, je la refuse, je perds ma mère. Ma mère sacrifie son désir de voir son mari prendre sa retraite, elle le perd à terme. Mon père accepte de prendre sa retraite, il sacrifie la grand-mère, c’est un vrai chaos !

Le Facilitateur : Et l’aspect positif du Pendu ?

Arthur : Ma foi j’en sais rien. Je ne vois que la notion de sacrifice.

Le Facilitateur : Il y a bien d’autres aspects dans cet arcane, mais soit, restons-en à la notion de « sacrifice ». Qu’êtes-vous prêt personnellement à sacrifier pour remettre de l’harmonie dans cette famille…

Nos échanges se sont prolongés ainsi pendant trois séances. Arthur a fini par admettre qu’il n’avait aucun pouvoir sur sa famille comme il n’avait aucun pouvoir sur sa femme. Il a eu beaucoup de mal à admettre qu’il avait par contre un grand pouvoir sur lui-même.

Cela a demandé de sa part de nombreux efforts, mais le résultat s’est fait tout de suite sentir lorsque, abandonnant son Référentiel d’alliance et lâchant prise sur le Référentiel de sa famille, il a accepté de travailler sur son propre Référentiel de Naissance.

C’est une des conclusions à laquelle j’arrive assez souvent, à savoir qu’un Référentiel collectif peut être un prétexte pour revenir à soi.

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IX

Casting familial ou le rang dans la famille

On appelle rang dans la famille la position qu’occupe un enfant par rapport à la chronologie des naissances. La question de savoir si cet ordre chronologique parmi les frères et sœurs a de l’importance dans le développement psychologique et social de l’enfant n’est pas vraiment résolue. Le psychanalyste Adler, concepteur du « complexe d’infériorité », s’est intéressé à ces questions et a émis l’hypothèse qu’il y avait un lien entre l’ordre de naissance et la personnalité d’un enfant. Il faut, quoi qu’il en soit, tenir compte de nombreux autres éléments, dont la classe sociale et le nombre d’enfants dans la famille. Adler explique également que la fonction génétique n’est pas la seule susceptible de déterminer des développements psychologiques différents. Il précise que chaque fois qu’un enfant vient au monde, l’environnement familial change et donc les interactions sociales sont différentes.

D’autre part, il est important de constater que les enfants peuvent également choisir la place qu’ils souhaitent occuper dans une famille. Notamment un cadet qui prendra la place de l’aîné lorsque celui-ci, pour une raison ou une autre, n’assume pas sa fonction. On le voit également dans le cas de jumeaux ou de triplés, lorsque chaque enfant se positionne tant au niveau du caractère que du rôle social.


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Ces réserves étant posées, on peut maintenant examiner les différences fondamentales observables selon le rang de naissance, et ceci en lien avec la symbolique du Tarot.

Casting tarologique avec, par ordre d’entrée en scène : L’Hermite, La Roue de Fortune, Le Mat, Le Bateleur, L’Amoureux, l’arcane XIII

L’Hermite, l’enfant unique qui conservera son statut autant de temps que ses parents le lui conserveront. L’Hermite, image improbable pour évoquer un enfant.

On imaginerait plutôt représenté ici l’archétype du vieil homme sage. Il y a en effet quelque chose du vieillard sage chez l’enfant unique, car, après tout, c’est lui qui a créé ses parents, non pas seulement en tant qu’enfant unique, mais en tant que premier enfant, voire enfant aîné, ce qu’il deviendra lorsqu’il assistera éperdu à la naissance d’un frère ou d’une sœur car la roue tourne. D’ailleurs, si L’Hermite représente l’enfant unique, La Roue de Fortune est une représentation parfaite de l’enfant aîné, caractérisé par un certain

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CASTING FAMILIAL OU LE RANG DANS LA FAMILLE

nombre de traits assez proches de la symbolique de l’arcane X, notamment le pouvoir de prendre en charge actions et événements en s’opposant à la tragédie de l’existence.

Qu’est-ce qu’un enfant aîné ? C’est un enfant unique qui a perdu son statut.

Peut-on dire la même chose d’une Roue de Fortune ? Un Hermite qui aurait perdu son statut et qui aurait trouvé au plus profond de lui-même, dans une recherche quasiment spéléologique, le pouvoir de transformer son environnement ?

Voilà bien le pouvoir de La Roue de Fortune, pour autant qu’on prenne en main la manivelle et que l’on décide en conscience de son propre destin.

Être un enfant unique, un enfant aîné, un enfant sandwich, un enfant cercueil, un petit dernier, etc., ce n’est pas qu’une fonction biologique ou chronologique, c’est bien évidemment une fonction sociale.

Donc voici en première position l’enfant unique Hermite, au statut plus qu’incertain (combien de temps faut-il avant de devenir un aîné ?) ; une autre possibilité existe dès le lever de rideau, c’est la naissance d’enfants jumeaux ou « trumeaux » comme aurait dit Boris Vian. Le Tarot a prévu cette éventualité. Il s’agit du Soleil, ou du Diable, ou même de la Maison Dieu, qui illustrent la thématique du double mais dans des perspectives variées. Le Diable et la Maison Dieu mettent d’ailleurs l’accent sur le caractère sacré de la gémellité, et donc la malédiction qui pèse sur les jumeaux de toute éternité et probablement dans toutes les civilisations de la terre18.

Le Soleil est probablement l’arcane qui figure le mieux la gémellité et par conséquent l’indifférenciation. Deux enfants quasiment nus qui se touchent au niveau des plexus sacrés évoquant à la fois le transfert d’une énergie tactile subtile mais également un esprit fraternel et social.

18. Voir les travaux de René Girard, La Violence et le Sacré, Pluriel, 2011.


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Le Soleil, photo instantanée de Romulus et Rémus, dessinant et bâtissant la première cité de Rome, ou bien l’image de Caïn et Abel, d'Etéocle et Polynice (les fils d’Œdipe), de Jacob et Ésaü, de Castor et Pollux, et d’autres frères, frères aimés ou mal-aimés, le plus souvent en rivalités pour obtenir un regard, un encouragement, en un mot l’amour des parents ; vaines tentatives vouées à l’échec et auxquelles on ne renonce que très rarement, même quand les parents sont décédés depuis longtemps.

Donc le rideau s’est levé, un enfant unique, au statut d’Hermite, ou bien des jumeaux au statut de Soleil qui vont mener tambour battant l’éducation de leurs parents. Eh oui, il faut apprendre le métier. Par définition, les parents n’ont pas d’expérience dans ce domaine, enfin pas encore ! Dès la naissance d’un nouvel enfant, notre Hermite-Soleil assumera le statut de Roue de Fortune et passera de l’enfant éducateur des parents à l’enfant premier assistant des parents. Ma foi, bien difficile d’être juste un enfant.

L’enfant aîné Roue de Fortune vient transformer ses parents en parents. Il est le vrai créateur de la famille. Il prend une très grande responsabilité jusqu’à ressentir au plus profond de lui un besoin de performance. Ses parents ont beaucoup investi sur lui et il va falloir être à la hauteur. D’autre part, il a une plus grande soif de plaire que les autres frères et sœurs, car une de ses problématiques fondamentales est d’être conforme au désir de l’autre. Cette problématique du désir fait également de l’enfant aîné « Roue de Fortune » un amant symbolique de la mère. Il est inconsciemment marqué par la mission de participer à la croissance ou à l’éducation de ses frères et sœurs. Quitte à se substituer au père en cas d’absence de celui-ci. L’aîné(e) ressent en lui l’exigence d’assumer le rôle de protecteur, tant vis-à-vis de sa fratrie que de ses parents. Cela peut le conduire à développer des notions sacrificielles. Pour développer ses qualités protectrices, l’aîné(e) est souvent amené(e) à refouler sa jalousie bien naturelle et à devenir un ultra-perfectionniste, allergique à l’erreur et dans un grand besoin de reconnaissance. Il est donc « sous contrainte ». Lorsqu’il entrera dans la vie sociale, il sera souvent conduit à choisir des professions bien structurées, reconnues socialement,

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« conformes » à ce que l’on peut attendre de lui. Les aînés deviendront vraisemblablement des leaders. La majorité des présidents des États-Unis sont des frères aînés. Le rang dans la famille a souvent une grande influence sur les choix professionnels que l’enfant fera à l’âge adulte. La charge d’enfant aîné est donc lourde à assumer, l’héritage difficile à accepter.

L’enfant aîné a des devoirs mais dans nos sociétés modernes il n’a plus de droits. Jusqu’en 1848, date à laquelle il a été définitivement aboli, le droit d’aînesse accordait la grande majorité (parfois la totalité) des biens d’une famille au premier-né. Le droit d’aînesse a perduré au Japon jusqu’en 1948.

La Roue de Fortune illustre assez bien la dynamique propre à un enfant aîné. Le plus difficile, mais le plus salutaire, sera donc de passer de la mission qui lui a été insidieusement confiée de par son statut d’aîné à une mission pleinement assumée où il se réalisera parfaitement. L’étude du « triangle de la filiation », passage entre sa maison 11 (projet parental) et sa maison 4 (projet personnel) donnera un éclairage pertinent sur ce passage.

L’étude des arcanes navigateurs entre la maison 12 de ses parents (ce qu’ils transmettent) et sa propre maison 11 (ce qu’il reçoit) sera tout aussi éclairante.

Qu’en est-il alors du deuxième enfant ? On l’appelle habituellement le cadet. Terme ambigu qui signifie tout autant l’enfant qui est né après un aîné qu’un enfant plus jeune qu’un autre. Le dernier enfant d’une fratrie s’appelle également un cadet, même si on a plutôt l’habitude de le désigner comme le benjamin. Ce terme cadet est très ambivalent. D’une part, il évoque un « plus petit » et on le retrouve dans la version péjorative présente dans l’expression « le cadet de mes soucis », mais il exprime aussi un grade militaire élevé – capitaine – comme on le voit chez les « cadets de Gascogne »19.

19. Les cadets de Gascogne forment un des nombreux régiments des troupes du roi Louis XIII.


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Nous préférons parler ici du « deuxième » ou du « second ». Sachant que le second sera le dernier de la fratrie et assumera la place de benjamin, alors que le deuxième peut jouer plusieurs rôles : l’enfant sandwich, intermédiaire entre deux enfants, dans le cas d’une fratrie de trois, ou alors dans les familles nombreuses un rôle variable selon les situations.

Tout dépend de la façon dont la fratrie s’organise au fur et à mesure de la naissance d’un nouvel enfant, notamment dans les familles nombreuses ou les familles recomposées. L’aîné devrait normalement garder sa place, sauf si pour une raison ou une autre il refuse de l’assumer, alors que le benjamin a un statut instable. Dans une fratrie de quatre, les enfants peuvent s’organiser en deux couples ou bien en une configuration 3 + 1, ou bien encore un couple et deux enfants solitaires. Les raisons de ces variations de structure sont multiples et difficiles à prévoir par la théorie : rejet d’un des enfants, statut particulier (handicapé) ou bien encore très grande différence d’âge. Dans une famille de cinq enfants, celui du milieu peut assumer la fonction d’enfant sandwich, médiateur entre deux clans, mais le rôle est difficile à tenir car il arrive souvent qu’il soit le benjamin des trois premiers ou l’aîné des trois derniers. Dans les familles vraiment nombreuses, si les enfants s’entendent bien, le benjamin est souvent pris en charge par l’ensemble de la fratrie ; les places de chacun se déterminent assez spontanément et les personnalités s’affirment aisément. Il est aussi très éclairant de regarder quels rangs occupaient les parents dans leurs propres familles. Un père « frère aîné », une mère « sœur benjamine » auront tendance à projeter consciemment ou inconsciemment sur leurs enfants l’idée qu’ils se font de leurs propres places.

Dans d’autres configurations de famille nombreuse, le rôle de chacun tiendra davantage d’un jeu de chaises musicales que d’une destinée biologique déterminée.

Le deuxième enfant occupe et expérimente plusieurs places. La première de ces places est bien entendu celle de « petit dernier ». Jusqu’à ce qu’un autre enfant vienne au monde.

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Cette place est loin d’être la plus confortable, malgré les apparences : le « petit-dernier-à-qui-on-passe-tout ». C’est très souvent un mythe. Dernier oui, mais jusqu’à quand ?

Le « dernier » ou « benjamin » est le plus souvent dans une position douloureuse étouffant sous l’action alliée des parents et des frères et sœurs qui le précèdent, constituant un fardeau parfois pesant. Par conséquent, le « dernier » a du mal à devenir autonome, il manque clairement de confiance en lui. Dans certains cas, il est obligé de se rebeller pour exister. Les « derniers » sont très souvent protégés par les autres, et cette situation, induite par leur position, ne leur permet pas de se confronter à la réalité. On observe alors deux types de résultats : soit l’enfant se laisse prendre en charge et lâche sur sa propre individualité en faisant confiance aux autres pour régler ses problèmes, soit il réagit et entre dans la rébellion, voire la délinquance. Exister c’est se faire remarquer, attirer l’attention au prix de comportements parfois violents et souvent antisociaux. Exister à tout prix dans une structure où la place est si difficile à prendre, voilà qui va donner au « benjamin » un caractère proche du Mat dans le Tarot. Le Mat qui au demeurant symbolise une fin d’un chemin et non pas la fin du chemin. On peut aussi penser au Bateleur qui, dans le jeu de Tarot, est parfois désigné sous le terme du « petit ».

Le statut de petit « chouchou » que confère le statut de « benjamin » n’est souvent qu’une illusion nourrie de contradiction. D’un côté les parents tendent à le surprotéger estimant qu’il est le plus faible, d’un autre côté son statut de « chouchou » l’expose à la jalousie de ses aînés et déclenche nombre de conflits difficiles à gérer.

Le cadet peut également occuper le rang de deuxième dans une fratrie de trois ou plus.

Il aura davantage de difficultés à trouver sa place, car là aussi le problème de reconnaissance sera aigu. Tout dépendra bien sûr de la différence d’âge entre les enfants, de leurs sexes, de la manière dont les parents les différencieront et leur apprendront le partage, mais les faits sont là. Le deuxième, lorsqu’il n’est pas le dernier, devra faire preuve d’audace pour exister et cela lui demandera beaucoup


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d’énergie. Il risque de s’épuiser vite, de se fragiliser, de développer un sentiment d’autodévalorisation, de se sentir médiocre, dénué d’intérêt. Cela implique également des difficultés dans ses relations avec autrui. Souvent, à l’âge adulte, les cadets choisiront des professions un peu atypiques, artistes, comédiens, créateurs, ce qui est également le cas des benjamins. On reconnaît bien ici le statut du Mat ou du Bateleur dans le Tarot, le premier suivant des voies non conventionnelles, voire marginales, le second attestant de qualités multiples et de talents éclectiques. À moins qu’il n’assume pleinement sa part d’enfant « sandwich », situé entre deux autres enfants et jouant le rôle de tampon. Rôle néanmoins pervers, car il peut arriver que, jouant le rôle d’aîné par rapport au benjamin et de petit par rapport à l’aîné, il ne parvienne pas non plus à trouver sa place.

Quand un troisième enfant vient au monde, ou du moins quand une troisième place se libère, les statuts sont à nouveau bousculés. L’aîné reste toujours l’aîné, responsable, moralisateur, inquiet d’être dépassé… Mais le cadet n’est plus le petit dernier, il devient l’enfant sandwich, situé entre un grand qui sait tout mieux que lui et un petit à qui on passe tous les caprices. Il va falloir apprendre à négocier. Les enfants du milieu deviendront le plus souvent à l’âge adulte de bons négociateurs. C’est souvent parmi eux que l’on rencontre les conseillers, les médiateurs, les psychologues. Il est néanmoins difficile, voire douloureux de s’affirmer dans une position vraiment personnelle puisque, dans certains cas, étant le petit du grand, il n’a pas accès au privilège du royaume et étant le grand du petit, il ne peut se permettre de se laisser aller à ce qu’il peut y avoir de délicieux dans l’irresponsabilité.

« T’es trop grand, t’es trop petit ! », voilà ce qu’alternativement l’enfant du milieu reçoit comme injonctions parentales. Et il va bien falloir en faire son miel.

L’Amoureux semble évoquer à merveille cet enfant du milieu. Au milieu de qui, au milieu de quoi ? Juste un milieu ? Un juste milieu ? Un milieu juste ?

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Dans L’Amoureux, le personnage central fait le lien entre deux générations. On retrouve, comme dans Le Soleil, ces connexions tactiles entre les personnages. Et on peut se poser la question de la place : comment trouver sa place lorsque l’on est à cheval entre deux générations, deux âges, deux sexes ? C’est une question que l’on ne se pose pas assez souvent avec L’Amoureux. On y voit un personnage en quête de choix, alors que la vraie question de cet arcane est la question de l’engagement, de la place et du passage.

Il existe un statut particulier, celui des enfants de remplacement que l’on désignera ici sous le terme d’« enfants-cercueil ».

Quelle que soit la place de l’enfant, son rang peut changer en cas de décès d’un membre de sa fratrie. Un cadet peut devenir du jour au lendemain un aîné ou un benjamin. Il peut arriver qu’un « enfant-cercueil » échoue dans la construction de son identité pour plusieurs raisons. Place usurpée, sentiment de culpabilité du survivant, autodévalorisation de l’enfant qui n’est pas aimé pour ce qu’il est mais comme un « remplaçant » de celui sur lequel on ne peut plus investir son amour. L’arcane XIII, dit la « Non-Nommée » en est une belle représentation. Comment se structurer, se reconstruire, voire renaître de la mort d’un autre si son identité n’est pas reconnue et nommée.

X

Les Référentiels de Naissance Planétaires : RNP

Dans le cas d’études de Référentiels collectifs, on ne peut pas faire l’impasse sur les Référentiels des nations. Il sera donc toujours possible de s’interroger sur la fonction symbolique de grands événements nationaux ou planétaires en fonction de la date à laquelle ils se produisent.

Il ne s’agit pas simplement de s’amuser avec les Référentiels, mais d’imaginer un outil qui poserait un regard neuf sur l’esprit du temps comme sur l’esprit du lieu. En abordant une nation comme un ensemble de 14 symboles vivants, il devient possible d’établir un lien porteur de sens entre un individu et son pays d’origine. La question était posée depuis des années, peut-être trouvera-t-elle un embryon de réponse dans ces travaux : quel sens a pour nous le fait d’être né à tel endroit, d’y avoir vécu, de s’y être marié, d’y avoir traversé des expériences fondatrices et des émotions fortes ? Ceux qui ont créé des nations y ont laissé leur empreinte. Mais ils sont eux-mêmes marqués par l’histoire des pays dont ils sont originaires. Ce qui est vrai de la relation que l’on peut établir entre le Référentiel de Naissance d’un chef d’État et celui de son pays l’est également de la relation de quiconque avec son pays ou sa culture d’origine.

Certaines dates ont marqué les esprits et se sont gravées dans les inconscients. Le 11 septembre 2001, avec ses quelque 3 000 morts, n’a laissé personne indifférent, mais qui se souvient du 11 septembre

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1973, date du coup d’État au Chili et de la mort de Salvador Allende, prélude à 17 ans de dictature (plus de 3 000 assassinats ou disparitions, 150 000 personnes emprisonnées pour raisons politiques, 1 million d’exilés dont 100 000 exilés politiques) ? Qui a fait le lien avec la Diada, jour de la fête nationale de la Catalogne qui commémore les événements du 11 septembre 1714 ? Les Jugements présents en maison 6 dans les deux événements préfigurent le coup de semonce que symbolise l’arcane XX ! Ce jour-là, le Chili était enterré vivant dans sa propre tombe. L’étude parallèle des trois Référentiels établis pour ces trois dates est très parlante. Surtout lorsque l’on connaît l’implication des États-Unis dans le coup d’État perpétré par le général Pinochet.

Préalable : définition des concepts qui suivent

RNP : Référentiel de Naissance Planétaire (on peut aussi lire le P comme Pays). Il s’agira la plupart du temps du Référentiel établi à partir de la date d’indépendance d’une nation.

RNI : Référentiel de Naissance Individuel, tel qu’on le pratique habituellement. Ici on apportera cette précision pour distinguer les Référentiels Individuels des Référentiels d’une nation. Par défaut les deux lettres RN indiquent un Référentiel de Naissance individuel.

AM : Arcane Modérateur (obtenu par la soustraction de deux maisons).

ANC (en hommage à Nelson Mandela) : Acte de Naissance Circulaire. Il s’agit de la date qui est réactivée chaque année par sa propre célébration, mais parfois les célébrations ne réactivent pas un acte fondateur. Le 14 juillet, par exemple, ne réactive pas une « naissance » de la France. L’indépendance de notre pays s’est constituée peu à peu, de manière cumulative au cours des siècles. Depuis Hugues Capet, on connaît de multiples événements qui ont participé à la création de la France. Celle-ci a connu plusieurs naissances.

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LES RÉFÉRENTIELS DE NAISSANCE PLANÉTAIRES : RNP

En revanche, le 4 juillet réactive la date anniversaire de la déclaration d’indépendance des États-Unis, à savoir le 4 juillet 1776. Ce RNP est donc un ANC (jargon pour dire que le Référentiel de Naissance planétaire des États-Unis est aussi son Acte de Naissance Circulaire). Nous rencontrerons de nombreux exemples de cet ordre dans l’histoire de l’indépendance des pays.

Le choix d’une date pour monter le Référentiel de Naissance d’un pays est bien sûr arbitraire et contiendra une grande part de subjectivité. Comme il est impossible de déterminer avec précision la date de naissance d’une nation, on posera un certain nombre de conventions et de protocoles. Le but de ce travail n’est pas à proprement parler géopolitique. Il s’agit plutôt de poser les fondements d’une réflexion sur les notions de souveraineté, d’indépendance, d’unification, etc., autant de concepts qui guideront le lecteur lorsqu’il voudra monter un Référentiel à partir de la date de naissance de son pays afin d’établir des liens avec sa vie personnelle. Cette démarche est plus importante que le résultat proprement dit. Il posera lui-même ses choix en fonction de sa propre connaissance de l’histoire de ses origines géographiques, culturelles et politiques. De la même manière qu’il a appris à connaître, dans une thérapie personnelle, les moments charnières de sa vie, porteurs de sens depuis son enfance, il pourra mener la même enquête sur son pays d’origine. La tâche est ardue et ne se présente pas comme indispensable à l’étude d’un Référentiel, mais cette démarche pourra apporter énormément sur le plan personnel et humain.

Rappelons à ce sujet cette précaution d’usage : les seuls éléments qui soient déterminés dans un Référentiel sont notre date de naissance et le fait qu’à chaque nombre obtenu à partir de calculs sur la date de naissance correspondent des arcanes donnés. Et tout cela en fonction du protocole du Référentiel. Tout le reste est laissé au libre arbitre du praticien ou du consultant. Sa sensibilité, son intuition et son intelligence feront la part des choses.


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Dates de l’acquisition de souveraineté

La naissance d’un pays est d’une très grande force symbolique. Le premier acte que pose une nation, lorsqu’elle accède à l’indépendance, consiste à créer ou à nationaliser la radio. Elle prend la parole ! Dire, se dire, devient le « verbe » qui scellera le socle de son indépendance. Puis, elle s’attache à peaufiner ses symboles : drapeaux, blasons, hymnes, protocoles et rituels.

Le choix d’une date pour monter le Référentiel d’un pays reste LA question incontournable.

Quelle date prendre en compte ? Celle d’un référendum déclarant l’indépendance du pays ? Celle d’un traité ? La date de la Constitution ? Ce n’est pas évident. La Bosnie, par exemple, a déclaré son indépendance le 1er mars 1992, mais cette indépendance a été reconnue par la communauté internationale le 6 avril 1992. Quelle date retenir ?

La Croatie et la Slovénie ont déclaré leur indépendance le même jour, le 25 juin 1991 ; est-ce à dire que les deux pays ont le même destin ?

Concernant la Croatie, doit-on choisir la déclaration au Sabor le 8 octobre 1991 ? Ou bien l’adoption de la Constitution du 23 décembre 1991 ?

Si l’on hésite entre plusieurs dates, on étudiera la possibilité d’une confirmation par la date choisie pour la fête nationale du pays. En tout état de cause il faudra choisir ! L’analyse du Référentiel de Naissance du pays, calculé sur une date donnée, donnera de toute manière des informations utiles. Mais plus la date sera pertinente, plus les messages contenus seront forts et donc audibles.

Dans certains cas, on parlera plutôt de dates de rupture, de déchirure symbolique marquant un changement d’énergie entre un régime et un autre. Et de fait un changement de symbole. Il peut s’agir d’une déclaration d’indépendance ou de la publication d’une Constitution, d’un acte de souveraineté, d’un discours fondateur – par exemple, il est largement admis que l’Europe est née le jour du

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discours de Robert Schumann, le 9 mai 1950. Mais il peut tout aussi bien s’agir d’une victoire militaire, d’une scission, d’une réunification. L’exemple de l’Allemagne est intéressant à cet égard.

L’Allemagne est-elle née le 18 janvier 1871, le 7 octobre 1949 ou le 3 octobre 1990 ? En effet, il existe trois Allemagnes : celle d’avant 1945, celle d’avant la séparation du territoire, puis celle d’après la réunification à la suite de l’effondrement du mur de Berlin.

D’autre part un acte de naissance, une déclaration d’indépendance, le vote d’une Constitution, etc., ne sont pas forcément des moments populaires forts et ne seront donc pas forcément célébrés chaque année par une commémoration publique. La date du référendum ayant précédé le vote de notre Constitution a peut-être été oubliée, cependant la symbolique de ce référendum contenait toute une volonté populaire bien plus puissante que celle exprimée dans le vote lui-même.

La date d’indépendance de chaque pays est à peu près admise par tous. Faute d’un choix subjectif et partisan, on admettra par convention que cette date est pertinente pour l’élaboration d’un RNP.

Les Référentiels de Naissance individuels présentent de nombreux cas où l’on peut se poser des questions similaires. Victor Hugo, par exemple, est né le 26 février 1802. « Ce siècle avait deux ans… » Oui, mais voilà ! À l’époque de la naissance de Victor Hugo, le calendrier en usage était le calendrier républicain. Une deuxième date de naissance est donc possible. Victor Hugo serait alors né le 7 ventôse de l’An X. Ventôse étant le sixième mois de l’année, le Référentiel de Naissance de notre poète national changerait du tout au tout20 !

Après la prise de la Bastille, les révolutionnaires, conscients qu’une nouvelle ère était en train de commencer, confièrent à une commission de scientifiques la tâche de réformer le calendrier, exigeant dans une déclaration solennelle : « Un calendrier civil, qui convient à tous les citoyens sans distinction de culte, qui substituera aux saints les réalités de la Raison et la vérité de la Nature. »

20. Voir également le chapitre sur Alexandre Dumas page 105.


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Ce calendrier ayant duré douze ans, on imagine le nombre de personnes avec deux dates de naissance ! Mais avoir deux dates de naissance est possible dans de nombreux autres cas.

Si je devais étudier le Référentiel de Naissance de François d’Assise, devrais-je utiliser le calendrier grégorien ou le calendrier julien ? Et chez un Arabe musulman né au xxe siècle de l’ère chrétienne, ne serait-il pas plus logique de monter son Référentiel selon le calendrier de l’Hégire ? Un Juif ne verrait-il pas d’un bon œil un Référentiel monté à partir du calendrier juif ? Et concernant toutes ces personnes nées à minuit, entre deux dates de naissance, ou celles qui ne connaissent pas du tout leur date de naissance, que doit-on faire ?

Je n’ai pas de réponses définitives sur ces questions. Mais le simple fait d’y réfléchir et de poser le moment venu un choix permettant de monter le Référentiel de Naissance est déjà en soi – me semble-t-il – constructeur. Et rien n’interdit, si nécessaire, de choisir une nouvelle date et d’étudier un autre Référentiel. Quitte à les comparer par la suite.

Jade est née au Vietnam. Adoptée en France, elle découvre à l’âge de dix-huit ans que sa date de naissance biologique n’est pas la même que celle à laquelle elle s’est identifiée depuis toujours. Elle a donc deux dates de naissance. En outre la recherche de ses origines l’amène à admettre qu’elle a aussi deux pères, deux mères, deux pays, deux cultures, deux vies, deux langues et donc deux Référentiels ! Il est curieux de noter qu’aujourd’hui encore, à plus de la moitié de sa vie de femme et de mère, elle navigue encore entre deux jobs, donc deux pays, deux maisons… Deux, le nombre qui unit ou qui divise…

Son sentiment de dualité l’emportera-t-il sur sa recherche d’une identité unique et singulière ? Sur quel chemin la portera sa quête ? Peut-être sur une troisième voie, ou, en réalisant la synthèse des deux, vers la voie du milieu ?

En s’inspirant du Référentiel de couple, elle pourrait, si elle le souhaite, monter un nouveau Référentiel réalisant ainsi l’alliance entre les deux précédents. L’alliance avec elle-même. Deux vies certes, mais un seul être. En établissant les équations de transfert21

21. Le Référentiel de Naissance – Tarot l’île au trésor, op cit.

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avec son pays d’origine et le pays où elle vit, elle affinerait encore plus sa recherche.

Si un doute persiste quant à sa véritable date de naissance, il est habituel de choisir la date où l’on fête son anniversaire. Cela ne répond pas à toutes les interrogations, mais peut constituer une piste de travail. Parfois le Référentiel de l’anniversaire a une plus forte pertinence que la date de naissance inscrite à l’état civil. On admet toutefois qu’il n’existe aucun doute sur l’année de naissance.

Je ne prétends donner ni clé unique ni passe-partout, mais un trousseau. Le seul fait de réfléchir sur ces questions est, encore une fois, plein de sens.

J’ai réfléchi aussi sur le cas des enfants nés prématurément et placés en couveuse. Ne pourrait-on parler d’une seconde naissance ? Le moment de la sortie de la couveuse n’est-il pas, lui aussi, fort de symboles et d’émotion ? Pourquoi ne pas imaginer un deuxième Référentiel pour ce jour-là ?

Revenons aux Référentiels planétaires.On admettra par protocole que chaque fois que l’on saura dater

avec précision l’indépendance d’un pays, notamment lorsque cette indépendance est la marque d’une rupture parricide nécessaire, ferment d’autonomie et de responsabilité, on aura un RNP à forte pertinence. Si de plus l’acte fondant la souveraineté est identique à la fête nationale, on aura également un RNP à forte pertinence. Exemple des États-Unis où la date de l’indépendance est célébrée chaque année par la fête nationale.

On n’hésitera pas à consulter les encyclopédies en ligne sur internet (pages Wikipédia et autres) pour établir la liste des pays dont l’acte de naissance est en lien avec la date de la fête nationale.

Les pays qui se sont lentement constitués au cours de leur histoire, comme la France, ont vécu plusieurs « renaissances » marquées par des constitutions, des changements de régime… des failles et des ruptures. Autant le Référentiel du 14 juillet 1789 peut-il expliquer, donner du sens, clarifier l’événement en soi, autant celui de la Constitution de la Cinquième République est-il signifiant pour les personnes nées après 1948, ou bien vivant aujourd’hui.


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Ainsi, concernant la France, on retiendra trois dates importantes quitte à faire un choix par la suite :

ANC : 14 juillet 1789RNP à pertinence faible : Déclaration des droits de l’homme et du

citoyen, le 26 août 1789RNP à pertinence forte : Constitution de la Cinquième République,

le 4 octobre 1958Si le Référentiel monté à partir de la date de la Déclaration des droits

de l’homme et du citoyen a une pertinence faible pour un Français de souche, il aura une pertinence forte pour un sujet se définissant comme citoyen du monde.

D’autre part, l’étude de l’ANC du 14 juillet 1789 éclairera l’historien amateur.

Tempérance en maison 1 : Nous avons ici l’image de Ganymède, héros de la mythologie grecque. Ce jeune éphèbe originaire de Phrygie devint l’échanson des dieux. Enlevé par Zeus transformé en aigle, il servait à boire l’ambroisie aux divinités de l’Olympe. Quelques gouttes de ce précieux breuvage tombèrent sur la Terre. Les hommes y goûtèrent. Ils mesurèrent alors le privilège des dieux et se révoltèrent. Voilà une origine symbolique possible pour le bonnet phrygien des révolutionnaires ! Cette Tempérance laisse une sensation de partage du pouvoir. Ce thème est consolidé par Tempérance au cœur du blason, problématique de communication.

Chariot en maison 2 : quête d’autonomie et de pouvoir. Diriger soi-même son destin, ramener les chevaux dans la bonne direction.

Chariot aussi en maison 3 ! Préoccupation collective ? Prendre le pouvoir à l’aristocratie ? Abolir les privilèges ? Le SM sur le blason du Chariot n’aura jamais autant signifié Sa Majesté.

Le Chariot est également présent en maison 9, formant un miroir Puissance/Pouvoir avec Le Diable en maison 10. Mais aussi une boucle de Thésée. Quel est donc ce monstre informe qu’il s’agit de vaincre au centre du labyrinthe de l’Ancien Régime ?

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La Roue de Fortune en maison 4 est le plus révolutionnaire des arcanes. Il symbolise le changement de cycle, la bascule historique, l’exigence de prendre en main sa propre destinée et d’innover de nouvelles voies. Amusant de constater que dans la mission de ce Référentiel on sent la présence des grandes thématiques de l’égyptologie antique, si précieuse aux yeux des révolutionnaires de 1789.

Le Monde en maison 6 renforce les ressources, voire les rêves universalistes de cette époque. Les encyclopédistes des années précédentes frappent à la porte de la Révolution française. Rousseau, Diderot, d’Alembert, etc.

La Justice en maison 11 évoque une revanche à prendre ou une réparation face à un sentiment d’injustice.

La Force en maison 12 suggère la guérison par une force authentique ayant transcendé la violence. S’agit-il de la démocratie ? Mais le passage obligé par une autre Force en maison 5 suggère, cette fois, qu’il s’agit plutôt de violence et de terreur.

Le défi du Mat met chacun en garde contre les dangers de l’errance, l’oubli du chemin, l’incohérence, l’intolérance, la marginalisation de la différence.

Référentiel cosmo-tellurique : mieux que le débat entre le sang et le sol, nous assistons dans les RNP à une rencontre entre le sol, terre riche des mémoires historiques mais aussi blessée par les hontes du passé, et le ciel plein des promesses de l’esprit : idéal, espérance, aspiration légitime des peuples aux valeurs universelles de liberté, de bonheur, de justice et de fraternité. Le sol en maison 11, le ciel en maison 12. Bien entendu.

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Quelles sont les questions les plus pertinentes, maison par maison pour un RNP ?

Un RNP montre les ressources, les défis, les passages obligés, les missions, etc. d’une nation. Mieux les comprendre, c’est moins la juger et donc l’aimer davantage. On comprend la vocation humaniste d’un tel travail.

Analyse des 14 maisons d’un RNP : Les 14 maisons d’un RNP s’analysent à partir de 14 questions.

• Question de la maison 1 : Comment se positionne un pays sur la scène internationale ?

L’Inde, en maison 1 : Le Diable. Nécessité de montrer sa puissance et son pouvoir. Quelque chose d’un peu similaire avec Le Chariot de la Croatie, de la Slovénie.

La Tanzanie, avec la Justice en maison 1, s’efforce de réparer des siècles d’injustice et d’instaurer une nouvelle forme de Justice. C’est dans ce pays qu’a été installé le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il fut également le seul pays à ouvrir ses frontières aux Tutsies pendant le génocide rwandais. La Tanzanie semble se présenter comme une nation qui a une responsabilité de justice à assumer devant le monde.

• Question de la maison 2 : Existe-t-il dans un RN un facteur de cohésion ? Quelle maison favorise la cohésion ? Probablement la maison 2. Plus la quête est commune aux individus, plus le pays est cohérent. On examinera aussi le champ de cohérence et le rapport possible entre cohérence et cohésion.

Exemples : dans le Référentiel de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789), on a La Justice en maison 2. Dans le Référentiel de Naissance de la Cinquième République (4 octobre 1958), c’est La Roue de Fortune qui trône en maison 2.


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Ce qui donne de la cohérence à la quête des Français de la Cinquième République, c’est d’abord sortir de l’instabilité de la Quatrième République, puis devenir maître de son destin et protéger sa liberté.

La Tanzanie, avec L’Empereur en maison 2, ne déroge pas à la règle. Créer un territoire unifié (la Tanzanie s’est construite par l’union de deux pays) et aspirer à la stabilité.

• Question sur la maison 3 : Quels sont les croyances et les dogmes sur lesquels les nations se construisent lorsqu’elles parviennent à leur indépendance ? Mais la maison 3, c’est aussi la maison des désirs et des peurs, et il faudra en tenir compte.

La République populaire de Chine (1er octobre 1949) : Le Pape en maison 3. Cet arcane évoque bien le culte de la personnalité voué à la figure de Mao Zedong.

Les États-Unis (4 juillet 1776) : Le Monde en maison 3. La croyance ou le désir d’être les maîtres du monde ?

Israël (14 mai 1948) : Le Mat en maison 3. La quête de la terre promise ?

• Question sur la maison 4 : Un pays a-t-il un projet particulier et spécifique qui, de ce fait, lui donne sa place dans le concert des nations ?

Prenons l’exemple des États-Unis avec Le Pape en maison 4. Ne peut-on supposer que cet État se présente sur la scène internationale comme ayant la mission de moraliser la planète ? Tout comme Le Pape qui « bénit » ou « maudit »…

• Question sur la maison 5 : Quels sont les passages obligés par lesquels une nation doit passer pour accéder à sa souveraineté et à un équilibre géopolitique et humain ? Y a-t-il ici, dans la maison 5, une notion de sacrifice ?

L’arcane XIII en maison 5 dans le Référentiel de Naissance de l’ex-URSS (30 décembre 1922) fait froid dans le dos.

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• Question de la maison 6 : Quelles sont les ressources naturelles, culturelles et humaines susceptibles de favoriser l’accession pleine et entière à la souveraineté ?

Si je regarde par exemple les ressources du Québec ou de la Palestine, je peux projeter ce que sera la future maison 6 de ces États lorsqu’ils seront souverains. Il existe de nombreuses études sur ces sujets. Pourquoi ne pas imaginer une Étoile en maison 6 du futur Référentiel de Naissance de l’État de Palestine ? En effet, l’eau est une des grandes richesses économiques naturelles du pays, même s’ils n’en vivent malheureusement pas. Un Hermite, arcane de la forêt, aurait sa place dans la maison 6 du Référentiel d’un éventuel Québec souverain. On pourrait élargir cette réflexion à la Catalogne, l’Ecosse, l'Irlande, etc.

• Question sur la maison 7 : Quels sont les défis à traverser, les leçons à apprendre ?

Pour l’Afrique du Sud (l’Union sud-africaine devient la République sud-africaine le 31 mai 1961), on retrouve le Pendu. Quel challenge que celui de la confiance, du lâcher-prise, du détachement et surtout de la capacité de changer son regard sur soi-même !

• Question sur la maison 8 : Existe-t-il des champs ou des domaines récurrents au choix de développement que l’on pourrait lister année par année avec la maison 8 ?

Quelle est la maison 8 de la Cinquième République en 1968, alors que la France se révolte contre ses institutions et que la jeunesse du pays s’insurge ? Le Jugement ! Arcane XX : coup de semonce, éveil des consciences, transmission de nouveaux messages…

Quelle est la maison 8 des États-Unis en 2001 ? Tempérance ! Cela peut surprendre si l’on s’arrête à ce simple constat d’une Tempérance, symbole de communication, de mesure, de douceur. Seulement voilà ! Tempérance est aussi le défi de cette immense nation : démesure, dépendance, violence ! Or, lorsque l’arcane de la maison 8 est identique au défi (maison 7), on a ce que l’on appelle un


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« effet loupe ». Ce qui revient à dire que ce n’est pas l’aspect maison 8 qui prend le dessus dans l’analyse mais l’intensification de l’arcane présent en défi. C’est donc le défi qui est activé.

Par ailleurs, dans le Référentiel du 11 septembre 2001 des États-Unis, on retrouve Tempérance en deux endroits clés du thème : en maison 10, maison des échecs et des expériences ; en maison 13, maison du paradoxe. Surprenant !

• Question sur la maison 9 : Quelle est l’identité profonde d’une nation ? Comment se manifeste-t-elle à travers les symboles exprimés dans la maison 9 ?

L’État d’Israël, qui proclame son indépendance le 14 mai 1948, a un Hermite en maison 9. Qui voyons-nous dans cette allégorie de L’Hermite ? Le vieil homme sage et solitaire, le chercheur de lumière ? Le cabaliste, le juif errant ? Celui qui cherche la Terre promise ? En fait, ce Hermite consolide Le Mat déjà présent en maison 3.

Quant à la France de la Cinquième République, avec un Soleil en maison 9, n’a-t-elle pas vocation à développer la notion de fraternité ? Un tiers de sa devise ! Le fait qu’elle ait également le Soleil en maison 4 semble confirmer cette idée… Vaste programme…

• Question sur la maison 10 : Comment une nation peut-elle se construire sur la validation de ses échecs ? De quelle manière est-elle amenée à en tirer des expériences bénéfiques ?

La Belgique (4 octobre 1830) doit expérimenter L’Amoureux ! Qu’est-ce que cela signifie ? Que représentent ces trois personnages dont on ne sait s’ils s’embrassent ou se séparent ? Trois langues ? Trois régions ?

• Question sur la maison 11 : Habituellement appelée la « maison de l’héritage », mais pour un RNP dire « la maison des dépouilles » est beaucoup plus significatif. Est-il possible de porter dans son histoire personnelle les dépouilles d’un peuple qui continuent à « transpirer » ? Un deuil transgénérationnel qui semble impossible à faire.

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Peuple juif, peuple cambodgien, peuple vietnamien, peuple arménien, peuples africains, et tant d’autres. Tous ces pays qui se sont construits sur une guerre civile, sur la dépouille de leurs frères et sœurs, de leurs héros ou de leurs victimes… Toutes ces nations qui ont pris naissance dans le ferment d’une guerre, d’un génocide ou d’une révolution sanglante.

Cependant, la maison 11 a un double caractère. En tant que maison de l’héritage, elle engrange également les richesses, les génies de son histoire, les trésors enfouis, les ressources naturelles et culturelles. Il faudra donc étudier la maison 11 d’un pays à la double lecture du sens réel d’un héritage : un capital qui nous aide à nous construire, mais aussi les poids qui nous tirent vers le bas et dont nous devons apprendre à faire le deuil.

• Question sur la maison 12 : Qu’est-ce que cette nation pourra transmettre à ses enfants pour les aider à se construire en leur donnant assise, sentiment d’appartenance, mémoire spirituelle ?

Pour les enfants de l’Europe, futurs citoyens du monde, un Pendu en maison 12 indique l’espoir de la guérison de toutes les blessures nées des conflits historiques par une confiance immense à s’accorder les uns aux autres, un lâcher-prise sur les travers nationalistes et égocentrés et, peut-être, une acceptation intérieure à renoncer au pouvoir des gouvernements étatiques ? D’ailleurs, la configuration de l’abandon des pouvoirs (Pendu/Étoile dans le thème de l’Europe, par exemple) consolide cette hypothèse. La déclaration Schuman, le 9 mai 1950, est considérée comme l’acte de naissance de l’Union européenne.

• Question sur la maison 13 : Quel est le paradoxe fondamental de cette nation ?

La Force aux États-Unis, la Non-Nommée en Afrique du Sud, l’Étoile en Belgique et dans la Communauté européenne. Cette maison représente la problématique du thème et constitue en


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même temps, de manière ambivalente, ses ressources et ses défis, ses forces d’expansion et ses difficultés fondamentales. Nous trouverons respectivement dans les pays ci-dessus la problématique de la puissance et du pouvoir, la problématique de l’identité, la problématique de l’authenticité.

Analyse des aspects d’un RNP

Tous les aspects connus d’un Référentiel de Naissance sont adaptés à l’étude d’un RNP.

• Exemples d’aspects. Il sera toujours intéressant de lister dans des RNP les aspects qui apportent un éclairage sur la spécificité d’un pays. On peut examiner les MAV (Minimum affectif vital), les rêves de vie (très parlants), les configurations, les trous noirs, les miroirs, etc.

Quelques exemples en vrac

États-Unis : Miroir puissance/pouvoir. Mais aussi le miroir de la force dans son obscurité et sa lumière. Serment du rétablissement de l’énergie. Trou noir : immobilité/mouvement.

Laos : Contrat de fraternité. Rêve de réussite sociale. Configuration de la lumière révélée. Trous noirs : immobilité/mouvement, don/réception, rigueur/miséricorde.

Algérie : MAV La Justice. Huit Mats cachés ! Rêve de Justice. Configuration de la lumière révélée.

Belgique : Serment de l’abandon des pouvoirs (royal en 2010…). Corne d’abondance (configuration du deuil et du pardon). Trous noirs : immobilité/mouvement, don/réception.

Tchécoslovaquie (28 octobre 1918, avant la partition) : Rêve d’alliance. Miroir de la non-action en mouvement. Configuration de la lumière révélée. Trou noir : amour/sexualité reproduits six fois22.

22. Toutes ces questions sont approfondies dans Le Référentiel de Naissance, Tarot l’île au trésor, op. cit.

XI

Devise des Ruches, des RNP ou des Référentiels de groupe

Chaque Référentiel collectif a sa devise. Le voilà le « H » de R.U.C.H.E qui commence le mot « héraldique », la science des blasons.

La Ruche : Référentiel d’Unité Collective Héraldique et Énergétique

Toute devise est un élément constitutif d’un blason. Chaque armoirie a sa devise, comme une pensée sur laquelle on peut s’appuyer pour avancer dans son existence. Pour définir la devise d’une Ruche on identifie la lame qui se trouve en maison 13, soit au cœur du blason.

On trouve les devises dans les cœurs du blason ci-dessous :

Le Bateleur : Vaille que vaille La Papesse : Passe ou trépasse L’Impératrice : Qui s’y frotte s’y pique L’Empereur : Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre Le Pape : L’Union fait la forceL’Amoureux : Aime et fais ce que voudrasLe Chariot : Nul ne s’opposeLa Justice : Ni plus ni moinsL’Hermite : Lentement mais sûrementLa Roue de Fortune : Connais-toi toi-mêmeLa Force : Au centre de soi la force fait l’unionLe Pendu : Je plie mais ne romps point

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L’Arcane XIII : Je meurs ou/où je m’attacheTempérance : Jamais tropLe Diable : Ni Dieu, ni MaîtreLa Maison Dieu : Jamais ne faillirai (devise de Charles VI)L’Étoile : Paix sur la terre pour les hommes de bonne volontéLa Lune : Ne m’oubliez pasLe Soleil : À cœur vaillant rien d’impossibleLe Jugement : Faire et laisser direLe Monde : Tout UnLe Mat : Qui m’aime me suive

Famille je vous ai

Respire…L’arbre a pleuré sous son écorce

Les branches ne donnent plus la vieLes racines ont perdu leurs forces

La cime plonge dans la nuit

Respire…Dépose ton dernier fardeau

Pardonne-toi l’impardonnableAllège un peu ton sac à dos

Liquide ton château de sable

Respire…La crête blanche des montagnesAppelle ton regard vers le haut

Tes châteaux construits en EspagneS’allégeront de leurs fardeaux

Respire…Tes ancêtres aux pieds des montagnes

Ne s’abîment plus dans l’abîmeTu leur tends une main compagne

Tu les ramènes vers les cimes

Respire…Le volcan bout sous le terreau

Le chemin s’est fait à genouLes portes s’ouvrent de nouveau

L’Azur est de moins en moins flou

Respire…La sève fraîche sous l’écorce

Se régénère, vibre et revitLes racines retrouvent leurs forces

Et les oiseaux l’abri du nid

151

Respire…L’étoile pleut toute son eauLe Bien-Aimé s’y désaltère

Un mystérieux hermite éclaireUn clochard fou sous ses grelots

Respire…Et tout respire autour de toi

La lavande et le romarinQui embaumait le cher jardin

Où ton enfance n’aura plus froid

Respire…Je respire enfin avec toi

Sous le soleil et sous la luneUn monde nouveau se déploie

La totalité devient Une

Famille… Je vous aiJe vous retrouve à l’heure d’été

Vous laisse une place en mon nidQue jadis vous m’avez bâti

Famille… Je vous aiFamille de cœur où j’ai grandi

Mes ancêtres, mes enfants chérisJe vous ai enfin réunis

Famille… Je vous aiFamille de cœur et d’esprit

Je suis bien au cœur de la vieEt je n’ai plus peur de la nuit

Poème que je dédieà tous les thérapeutes

familiaux.

Georges Colleuil, 2016

Table des matières

PRÉAMBULE............................................................................................................................................. 9De la rupture à la reliance .................................................................................................... 9

I – LA MYTHOLOGIE, UNE HISTOIRE DE FAMILLE ................................ 11Mythologies – familles et entreprises ..................................................................11

II – DE LA HORDE À LA PHILIA – LA VOIE DE LA FAMILLE ......... 23La voie de la famille : La Force – Le Soleil – Le Monde .......................23

III – BRÈVE SYMBOLIQUE DES AUTRES ARCANES MAJEURS .......39

IV – RAPPEL DES FONDAMENTAUX DU RÉFÉRENTIEL DE NAISSANCE .............................................................................................................................. 43

Qu’est-ce qu’un Référentiel de Naissance ? ............................................................43Monter son Référentiel – Méthode de calcul .......................................................44Disposition des maisons dans un Référentiel de Naissance .................45Calcul d’un Référentiel collectif ..........................................................................................63

V – L’ALBUM PHOTO UNE MÉTHODE PROJECTIVE DE TRAVAIL ...... 83

VI – LES TRANSMISSIONS ................................................................................................... 91Triangle de la filiation ....................................................................................................................63

VII – EXEMPLES DE TRANSMISSION PARENTALE : LA GRANDE PASSERELLE .......................................................................................................................105

Rappel de la méthode ................................................................................................................114

VIII – EXEMPLE D’ANALYSE D’UNE RUCHE ................................................111

153


154

IX – CASTING FAMILIAL OU LE RANG DANS LA FAMILLE .......123Casting tarologique avec, par ordre d’entrée en scène : L’Hermite,

La Roue de Fortune, Le Mat, Le Bateleur, L’Amoureux, l’arcane XIII 124

X – LES RÉFÉRENTIELS DE NAISSANCE PLANÉTAIRES : RNP .....133

XI – DEVISE DES RUCHES, DES RNP OU DES RÉFÉRENTIELS DE GROUPE............................................................................................................................149

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RÉFÉRENTIEL DE NAISSANCE - Editions Dangles · RÉFÉRENTIEL DE NAISSANCE 10 Ces trois Guides pratiques constituent un résumé de mon livre Le Référentiel de Naissance –Tarot