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Remise du rapport IGAS Petite enfance Libération 28.03.2013 A la crèche, les stéréotypes genrés se portent bien 28 mars 2013 à 01:11 Une crèche à Vincennes, le 30 avril 2003. (photo Charles Platiau. Reuters) Au rapport Un rapport de l'Igas, remis ce jeudi matin à Najat Vallaud-Belkacem, préconise un «pacte éducatif pour l’enfance» pour améliorer l'égalité entre les filles et les garçons dès la naissance. Par QUENTIN GIRARD Libération Comment diminuer la perpétuation des stéréotypes entre les garçons et les filles dès la petite enfance? C’est l’enjeu d’un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) remis ce jeudi matin à la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem et que Libération a pu se procurer. Pour les deux auteurs, les inspecteurs généraux Brigitte Grésy et Philippe Georges, à la crèche, «les pratiques, sous couvert de neutralité, confortent les stéréotypes». Si, dans la théorie, «il n’y aucune mention du caractère sexué des enfants dans les documents des collectivités territoriales et une affirmation de neutralité de la part des professionnelles», ils remarquent que des déséquilibres se créent malgré tout dans de nombreuses activités de ces lieux d'accueil. Poupée contre Légo

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Remise du rapport IGAS – Petite enfance

Libération – 28.03.2013

A la crèche, les stéréotypes genrés se portent bien

28 mars 2013 à 01:11

Une crèche à Vincennes, le 30 avril 2003. (photo Charles Platiau. Reuters)

Au rapport Un rapport de l'Igas, remis ce jeudi matin à Najat Vallaud-Belkacem, préconise un «pacte éducatif pour l’enfance» pour améliorer l'égalité entre les filles et les garçons dès la naissance.

Par QUENTIN GIRARD Libération

Comment diminuer la perpétuation des stéréotypes entre les garçons et les filles dès la petite

enfance? C’est l’enjeu d’un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) remis ce jeudi matin à la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem et que Libération a pu se procurer.

Pour les deux auteurs, les inspecteurs généraux Brigitte Grésy et Philippe Georges, à la crèche, «les pratiques, sous couvert de neutralité, confortent les stéréotypes». Si, dans la théorie, «il n’y aucune mention du caractère sexué des enfants dans les documents des collectivités territoriales et

une affirmation de neutralité de la part des professionnelles», ils remarquent que des déséquilibres se créent malgré tout dans de nombreuses activités de ces lieux d'accueil.

Poupée contre Légo

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Les observations menées donnent souvent des résultats déjà connus: les filles sont moins

stimulées et moins encouragées dans les activités collectives, leurs apparences et leurs émotions au contraire sont l’objet de plus d’attention de la part des adultes. Elles participent également moins à des jeux qui favorisent le déplacement et la logique mathématique, comme la construction, les cubes, le sable ou l’escalade.

Les vêtements

Pour les auteurs, les vêtements et leurs couleurs jouent aussi un rôle dans la construction des rôles sociaux. Ils rappellent que «le bleu ne correspond à la couleur des garçons que depuis la fin des

années 70» et jugent que «c’est l’avénement de la poupée Barbie en 1959 qui a contribué à ancrer de son côté, la dictature du rose dans les esprits». Ils regrettent également que «les vêtements féminins pour les très jeunes enfants, comme les robes et les jupes, sont peu propices à l’apprentissage de la marche, voire de l’exploration à quatre pattes».

Les questions de représentation

Le prince charmant et la princesse endormie ont la vie dure. Sur 78% des couvertures des livres pour enfants figure un personnage masculin, il y a deux fois plus d’histoire de héros avec des

garçons et mêmes les animaux s'y mettent, où là, «cette asymétrie s’établit alors dans un rapport de 1 à 10».

Dans la publicité, les auteurs remarquent que «dans toutes les mises en scène d’une relation forte entre un père et son bébé, le sexe de celui-ci, quand il est indiqué, est toujours masculin».

Le personnel encadrant

L’une des questions est aussi la place des hommes dans l’univers de la petite enfance. Ils représentent en moyenne 1% des effectifs, notamment, pour les auteurs, parce que les métiers sont trop conçus sur la base du «paradigme de l’amour maternel». La rémunération et la valorisation de ces professions sont aussi des freins.

Pour tenter de remédier à ces questions, Brigitte Grésy et Philippe Georges proposent «cinq axes et quinze recommandations». Si on ne sait pas encore ce que va retenir la ministre des Droits des

femmes, la principale proposition est de mettre en place un «pacte éducatif pour l’enfance» nommé PASS-AGE (mais le nom est déjà pris par le conseil général du Bas-Rhin). Cela consisterait à «inscrire dans les orientations de la formation continue du personnel de la petite enfance la proposition de formations relatives à la socialisation différenciée des petites filles et des petits garçons» et à «promouvoir des engagements contractuels avec les professionnels du jouet, des livres pour enfants, des vêtements».

Par ailleurs, ils souhaitent une dizaine d’expérimentation dans des crèches-pilotes, dès 2013, citant en exemple celle de Bourdarias, à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Sensibiliser les parents, notamment les pères, est aussi une priorité.

Si les auteurs insistent sur l’importance d’éviter les stéréotypes dès le plus jeune âge pour éviter un «gâchis de talent et d’inventivité», ils sont également conscients des limites de l’Etat. Avant la

maternelle, «63% des enfants "échappent" à l’influence d’une action publique». Ils rappellent «que la période préscolaire est nichée au sein d’autres systèmes de socialisation que sont au premier chef les parents mais aussi les médias et la société entière».

De plus, pour le personnel encadrant, cette question ne semble pas être une priorité. En Ile de

France, une formation volontaire intitulée «pour une éducation non sexiste» a été retirée au bout de trois ans faute d’inscription.

Si ce rapport est suivi dans les grandes lignes par le gouvernement, il devrait causer la colère de l’opposition qui dénonce régulièrement l’envahissement selon eux de la théorie du genre dans l'éducation nationale.

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ELLE – 28.03.2013

Les stéréotypes filles-garçons se forment dès la crèche

© MaxPPP

La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, avait demandé à Brigitte Grésy

et Philippe Georges, de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), de se pencher sur la

question des stéréotypes filles-garçons. Ce jeudi, les deux inspecteurs ont rendu leur copie. Ils

recommandent un « pacte éducatif pour l’enfance » afin d’améliorer l'égalité entre les filles et

les garçons dès la naissance.

Les inégalités apparaissent bien avant l’entrée à l’école, à la crèche et dans les autres lieux

d’accueil des jeunes enfants, précise le rapport. Les métiers de la petite enfance sont marqués

par « une forte division sexuelle », avec l'attribution aux personnels - majoritairement féminin

- de « caractéristiques féminines », poursuivent Brigitte Grésy et Philippe Georges.

« Les professionnels interrompent plus fréquemment les filles que les

garçons »

L’enquête montre également que « les petites filles sont moins stimulées, moins encouragées

dans les activités collectives tandis que leur apparence est davantage l'objet des attentions des

adultes ». « Les préoccupations pour les activités physiques sont plus prononcées quand il

s'agit des garçons », souligne à l’inverse le texte. Enfin, selon l’enquête, « les professionnels

interrompent plus fréquemment les filles que les garçons ».

Brigitte Grésy et Philippe Georges abordent également la question des vêtements et des

couleurs. « Le bleu ne correspond à la couleur des garçons que depuis la fin des années 70 »,

rappellent-ils ainsi avant d’ajouter : « C’est l’avénement de la poupée Barbie en 1959 qui a

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contribué à ancrer de son côté, la dictature du rose dans les esprits ». Les deux auteurs

expliquent également que « les vêtements féminins pour les très jeunes enfants, comme les

robes et les jupes, sont peu propices à l’apprentissage de la marche, voire de l’exploration à

quatre pattes ». Côté publicité, les deux auteurs constatent que « dans toutes les mises en

scène d’une relation forte entre un père et son bébé, le sexe de celui-ci, quand il est indiqué,

est toujours masculin ».

Un kit de sensibilisation pour l'ensemble des crèches

Pour tenter de mettre fin à ces inégalités et stéréotypes, les inspecteurs proposent « cinq axes

et quinze recommandations ». Ils incitent par exemple de mettre en place un « pacte éducatif

pour l’enfance » qui consisterait à « inscrire dans les orientations de la formation continue du

personnel de la petite enfance la proposition de formations relatives à la socialisation

différenciée des petites filles et des petits garçons » et à « promouvoir des engagements

contractuels avec les professionnels du jouet, des livres pour enfants, des vêtements ». Ils

recommandent également l'élaboration d'un kit de sensibilisation pour l'ensemble des crèches.

Article repris dans Yahoo! Actualités

http://fr.news.yahoo.com/st%C3%A9r%C3%A9otypes-filles-gar%C3%A7ons-forment-d%C3%A8s-

cr%C3%A8che-075022556.html$

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France Inter – 6h55 – 28.03.2013

La question du jour

Comment lutter contre les stéréotypes chez les tous petits ?

par Laetitia Saavedra.

Rapport de l'IGAS remis ce matin à Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre des Droits des Femmes.

Selon l'IGAS c'est bien dès le plus jeune âge, entre 0 et 3 ans, que les stéréotypes sexistes se forment.

A la crèche c'est encore trop souvent jeux de construction et sports d'équipe pour les garçons et jeux

de rôles pour les petites filles.

Que propose le rapport de l'IGAS pour lutter contre ces stéréotypes ?

Un kit de sensibilisation à destination des personnels de crèches, la formation de ce personnel, enfin

la sensibilisation des parents ainsi que les représentants des média et des maisons d'éditions (le

héros est de sexe masculin dans 7 livres pour enfants sur 10).

Parmi toutes ces propositions, la ministre des Droits des femmes arbitrera dans les semaines à venir.

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Le Figaro – 28.03.2013

Les stéréotypes garçons-filles s'imposent dès la crèche

Avant même d'entrer à l'école, les enfants sont exposés à de nombreux stéréotypes, selon ce rapport. Crédits photo : PHILIPPE DESMAZES/AFP

L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a remis ce jeudi un rapport à Najat Vallaud-Belkacem qui explique qu'avant 3 ans, les enfants sont déjà assignés à des rôles en fonction de leur sexe. Jolies princesses contre superhéros. Dès la crèche, les enfants sont incités à se conduire en fonction des stéréotypes sexués, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) remis ce jeudi à la ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Les jouets proposés aux enfants, les compliments différents qui leur sont faits, les attitudes qu'on leur demande d'adopter sont autant d'incitations invisibles, expliquent les auteurs, qui s'étaient vus chargés de cette mission par la ministre il y a trois mois. Najat Vallaud-Belkacem va maintenant «étudier avec attention» ce rapport avant de prendre d'éventuelles décisions.

A partir des observations menées, les auteurs ont constaté que “les petites filles sont moins stimulées, moins encouragées dans les activités collectives tandis que leur apparence est davantage l'objet des attentions des adultes”. A l'inverse, «les préoccupations pour les activités physiques sont plus prononcées quand il s'agit des garçons». Au cours des échanges verbaux, «les professionnels interrompent plus fréquemment les filles que les garçons», relève aussi cette enquête. Les jouets utilisés renvoient également à «un monde binaire». Ainsi, ceux des garçons sont «plus nombreux et diversifiés que ceux des filles et sont associés à l'extérieur», alors que ceux des filles «sont plus limités en nombre» et «souvent réduits au champ des activités domestiques et maternelles». Ces jouets renvoient à des compétences

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différentes: plutôt verbales pour les filles, plutôt mathématiques et scientifiques pour les garçons.

«Les filles sont plus fréquemment interrompues»

Les auteurs du rapport de l'Igas

Les stéréotypes sont aussi présents dans la littérature enfantine: ainsi, sur 78% des couvertures de livres pour enfants figure un personnage masculin, peu décrit par un attribut de genre (comme la barbe ou une casquette). A l'inverse, les personnages féminins «ne sont décrits qu'à l'aide d'attributs considérés comme propres à leur sexe» (vêtements, éléments de coiffure...)

Une formation antisexiste n'avait rencontré aucun succès Pour «une éducation à l'égalité entre les filles et les garçons dès la naissance», les auteurs du rapport font une série de recommandations, comme l'élaboration d'un kit de sensibilisation pour l'ensemble des crèches ou l'intégration dans les formations des personnels de la petite enfance d'un enseignement spécifique sur le sujet. Une telle formation, intitulée «pour une éducation non sexiste» existait déjà en Ile-de-France, mais a été supprimée faute d'inscription, indique Libération .

Les auteurs préconisent également l'ouverture d'autres crèches expérimentales sur le modèle de celle mise en place à Saint-Ouen, indique Libération. Le personnel encadrant de cette crèche veille spécifiquement à prodiguer une éducation neutre, en initiant par exemple aussi bien les filles que les garçons au bricolage. Un mode de fonctionnement inspiré de la Suède, où dans certaines crèches plus aucune référence masculine ou féminine n'est autorisée. Plus de petits garçons ou de petites filles, mais rien que des «amis».

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TF1 – 28.03.2013

Les stéréotypes garçons-filles sont mis en place dès la crèche Edité par A.-C. H. avec AFP

La question de la différence sexuelle est absente des programmes de

formation des personnels de la petite enfance. / Crédits : DR

Notre société

Un rapport remis jeudi à la ministre du Droit des femmes pointe la différence sexuée qui s'opère

dans les structures d'accueil collectif des enfants de moins de trois ans.

Du bleu pour les garçons, du rose pour les filles... Des petites voitures pour les petits hommes,

des poupées pour les demoiselles... Les stéréotypes garçons-filles se forment "très tôt", avant

même l'entrée à l'école, souligne un rapport remis jeudi à la ministre des Droits des femmes,

Najat Vallaud-Belkacem. Les jouets et les activités choisis dans les crèches contribuent ainsi

à une différenciation des sexes.

Brigitte Grésy et Philippe Georges, de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas),

s'étaient vu confier l'été dernier une mission sur l'accueil collectif des enfants de moins de 3

ans, période où se joue la construction des identités sexuées. Et leurs observations sont très

nettes : "Les petites filles sont moins stimulées, moins encouragées dans les activités

collectives tandis que leur apparence est davantage l'objet des attentions des adultes". A

l'inverse, "les préoccupations pour les activités physiques sont plus prononcées quand il s'agit

des garçons".

Des jouets différents selon le sexe

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Par ailleurs, au cours des échanges verbaux, "les professionnels interrompent plus

fréquemment les filles que les garçons", relève cette enquête. Les jouets utilisés renvoient

également à "un monde binaire". Ainsi, ceux des garçons sont "plus nombreux et diversifiés

que ceux des filles et sont associés à l'extérieur", alors que ceux des filles "son plus limités en

nombre" et "souvent réduits au champ des activités domestiques et maternelles". Ces jouets

renvoient à des compétences différentes: plutôt verbales pour les filles, plutôt mathématiques

et scientifiques pour les garçons.

Les auteurs font donc le constat que les métiers de la petite enfance sont déjà marqués par

"une forte division sexuelle", avec l'attribution aux personnels --majoritairement des femmes--

de "caractéristiques féminines". Cette question est pourtant "absente des programmes" des

professionnels, et la formation continue, "quasi inexistante sur ce point", poursuit le rapport.

Pour "une éducation à l'égalité entre les filles et les garçons dès la naissance", Brigitte Grésy

et Philippe Georges font une série de recommandations, comme l'élaboration d'un kit de

sensibilisation pour l'ensemble des crèches ou l'intégration dans les formations des personnels

de la petite enfance d'un enseignement spécifique sur le sujet.

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RTL – 12h30 - 28.03.2013

LE RAPPORT GRESY SUR LA DIFFERENCIATION FILLE-GARÇON RTL, C. Ponzio – 12h30 V. Parizot : Tiens voilà une étude qui ne va pas manquer de pimenter le débat sur la théorie du genre et sur les stéréotypes garçons-filles. C’est un rapport publié, ce matin, par l’Inspection générale des affaires sociales, l’IGAS. Ses auteurs ont travaillé notamment dans les crèches et les points d’accueil pour la petite enfance. Et la conclusion, Christophe Ponzio, c’est qu’avant même d’entrer à l’école, les petits garçons ont très bien appris à être des petits garçons et les filles des filles. Commentaire de C. Ponzio : Rien que pour les jeux, par exemple. Officiellement, ils sont neutres dans les crèches, au libre choix de l’enfant mais dans la pratique, ce n’est pas vraiment ça. Brigitte Grésy est co-auteur du rapport de l’IGAS. Brigitte Grésy : Les garçons sont beaucoup plus mobilisés autour de jeux de construction, des Lego, des jeux de manipulation et les petites filles, on les met plus souvent autour d’une table ou à créer des espèces de jeux de rôles ou d’imitation de la vie familiale. On a là tout un gâchis d’énergie du côté des petites filles et un gâchis des émotions du côté des petits garçons. C. Ponzio : Autre stéréotype conforté dès la petite enfance, ceux des vêtements : l’élégance pour les filles dépendantes de leurs rubans roses et boutons fragiles – pas franchement pratiques pour faire de l’escalade -. Tout le contraire chez les garçons en jogging, à l’aise, bien plus autonomes. Dans la littérature enfantine aussi, notez que 4 couvertures de livre sur 5 dans les crèches représentent des personnages masculins. Bref un bilan déroutant pour Brigitte Grésy. Brigitte Grésy : C’est une perte de chance pour les enfants et donc susceptibles de produire des inégalités et seulement à ce titre, une politique publique est sans doute utile pour la petite enfance qui n’existe pas encore à ce jour. C. Ponzio : Rien effectivement, aucune formation des professionnels de la petite enfance sur

ces questions. C’est donc le principal axe des recommandations faites par l’IGAS. La ministre

des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem a désormais le rapport sur son bureau.

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MagicMaman.fr – 28.03.2013

Les bébés « stéréotypés » dès la crèche

Un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales remis jeudi 28 mars à la

Ministre du Droit des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem, pointe du doigt les

stéréotypes de genre véhiculés au sein des écoles maternelles. Les auteurs du

document émettent plusieurs recommandations pour lutter contre les clichés dès

la petite enfance.

Les enfants seraient-ils conditionnés à leur insu dès le plus jeune âge ? Très certainement,

selon Brigitte Grésy et Philippe Georges de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas)

qui ont remis jeudi matin un rapport à la ministre du Droit des Femmes, Najat Vallaud-

Belkacem. Dans ce dossier, les deux auteurs ont fait l'état des lieux des clichés qui entourent

les enfants de moins de 3 ans à la maternelle. Parmi eux, la division sexuelle des activités,

bien souvent en faveur des petits garçons.

Les filles, moins stimulées que les garçons Les petites filles sont moins stimulées que leurs homologues masculins par les adultes,

indique le rapport : "à partir des observations menées, les petites filles sont moins stimulées,

moins encouragées dans les activités collectives tandis que leur apparence est davantage

l'objet des attentions des adultes". En outre, les fillettes sont plus souvent interrompues que

les garçons et les jouets utilisés seraient déjà marqué par une division des sexes : "les jeux de

garçons sont plus nombreux et diversifiés que ceux des filles plus limités en nombre et souvent

réduits au champ des activités domestiques et maternelles". Des compétences qui ne seraient

pas valorisées de la même manière : verbales pour les filles, logiques et scientifiques pour les

garçons.

Une littérature enfantine sexuée Les livres pour enfants ont également leur part de responsabilité dans cette distinction. Ainsi,

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le rapport montre clairement que sur 78 % des couvertures de livres pour enfants figure un

personnage masculin, et deux fois plus d'histoires sont vécues par un héros et non une

héroïne. La plupart sont cantonnées au rôle de princesse endormie... en attente du prince

charmant.

Le personnel encadrant : minorité flagrante pour les hommes A l'heure où certains députés s'interrogent sur l'utilité de conserver le terme "maternelle" pour

désigner l'école des tout-petits, Brigitte Grésy et Philippe Georges constatent que les hommes

représentent en moyenne 1 % des effectifs. Les auteurs expliquent ce faible taux par le fait

que ce métier est trop conçu sur la base du paradigme de l'amour maternel. Qui plus est, le

métier serait délaissé par les hommes en raison, notamment, du manque de valorisation et du

faible salaire.

Quelles solutions ? Les pistes dégagées par les auteurs du rapport sont les suivantes : tout d'abord, mettre en place

un «pacte éducatif pour l’enfance» nommé PASS-AGE, inscrire dans les orientations de la

formation continue du personnel de la petite enfance la proposition relative à la socialisation

différenciée des petites filles et petits garçons. Enfin, il sera nécessaire de promouvoir des

engagements contractuels avec les professionnels du jouet, des livres pour enfants, des

vêtements. Enfin, le gouvernement est appelé à mettre en place dès 2013, d'autres structures

comme celle de la crèche Bourdarias, à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis qui lutte au

quotidien contre les stéréotypes de genre. Si la ministre du Droit des Femmes n'a pas encore

formulé d'engagement à la réception de ce rapport, elle a tout de même indiqué que beaucoup

d'idées lui plaisaient et que "Pour citer Einstein, il est plus facile de désintégrer un atome

qu'un préjugé ou un stéréotype !".

A lire également - Interview de Najat Vallaud-Belkacem : "Une partie du congé parental doit être offerte aux

pères"

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Terrafemina - 28.03.2013

Stéréotypes fille-garçon : tout se joue avant 3 ans

© Thinkstock

C'est jeudi matin que Brigitte Grésy présentait à la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-

Belkacem son rapport sur « l'égalité entre filles et garçons dans les modes d'accueil de la petite

enfance ». L'objectif : trouver des pistes pour lutter contre les stéréotypes sexués qui s'imposent aux

enfants dès leur plus jeune âge.

Dictature du rose pour les filles et bleu pour les garçons, hégémonie des personnages masculins dans les livres et dessins animés pour enfants, distribution partiale des jouets, avec des cantines, dinettes et autres poupées d’un côté qui favorisent les jeux d’imitation pour les fillettes, tandis que les petits garçons sont invités à se servir de leur imagination avec des jeux de construction… En arrivant en maternelle, à peine âgés de 3 ans pour la plupart, les enfants ont déjà intégré malgré eux nombre de stéréotypes de genre. D’où l’idée de la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem d’étudier les pistes possibles afin de s’attaquer à la question de l’égalité entre filles et garçons dès la petite enfance. L’objectif de la ministre : « faire en sorte que les petites filles et les petits garçons soient traités de façon égale, avec des opportunités et des perspectives et des champs des possibles égaux ». C’est dans ce cadre que Brigitte Grésy, inspectrice générale à l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales), a rendu jeudi matin Mme Vallaud-Belkacem son rapport sur le sujet, visant à comprendre comment « les stéréotypes s’installent dans le quotidien des enfants et forment cette division sexuée du monde » et comment développer des outils utiles pour les professionnels de la petite enfance et aux parents.

« Les petites filles sont moins stimulées que les garçons »

Brigitte Grésy est donc « allée voir du côté de la petite enfance », étudier les pratiques des professionnels mais également les formations qui sont dispensées. Conclusion : absence de la question dans les formations et « aucune mention du caractère sexué des enfants et des conséquences que cela peut entraîner sur les modes d’apprentissage ». Si en théorie l’égalité de traitement entre filles et garçons est la règle, en pratique les stéréotypes ont la

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vie dure. « Les activités menées avec les enfants contredisent la neutralité affichée » rapporte Mme Grésy, qui l’explique : « les petites filles sont moins stimulées, moins encouragées dans les activités collectives, tandis que leur apparence est d’avantage l’objet des attentions des adultes ». « En revanche les préoccupations pour les capacités physiques sont plus prononcées quand il s’agit des garçons », note-t-elle par ailleurs. Autant de dissymétries que l’on retrouve également dans les jouets vers lesquels les enfants sont guidés, leurs vêtements, les sports qu’on leur fait pratiquer… « Ceci pose la question d’une perte de chances pour les enfants en termes d’estime de soi, d’apprentissage… », souligne Brigitte Grésy, qui insiste : « une politique d’égalité s’avère utile ».

Sensibiliser les professionnels

Parmi les pistes évoquées par le rapport, cinq axes et quinze recommandations pour mettre en place une éducation à l’égalité entre les filles et garçons dès la naissance, à travers le programme baptisé « PASS-ÂGE ». L’idée est « d’accompagner la découverte de la différence des sexes » chez les enfants mais également de sensibiliser les professionnels à la lutte contre les stéréotypes. D’abord, en élaborant un kit de sensibilisation de l’ensemble des crèches, dès 2013, à utiliser durant une journée pédagogique, et en proposant en parallèle un DVD de sensibilisation pour les parents. Il faudrait également « inscrire la démarche dans un réseau d’acteurs », en instituant un « pacte éducatif pour l’enfance », tout en veillant à enrichir les formations initiales et continues des professionnels et en « améliorant la mixité du personnel » de la petite enfance. Autre piste : consolider les bases théoriques en développant des études sur la déconstruction des stéréotypes. Enfin, Brigitte Grésy recommande de « mener une politique de communication et sensibilisation pour le grand public ». Autant de recommandations à étudier que la ministre des Droits des femmes propose de confier au Haut conseil à l’égalité hommes-femmes, sous la houlette de Danielle Bousquet. Avec à la clef des « pistes concrètes d'ici la fin de l'année ».

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La Croix – 29.03.2013

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20 minutes – 29.03.2013