Sénateurs AFS-JCI des Hauts-de-France

Rencontre à Gravelines

Le « Jean-Bart » Vaisseau de premier rang du XVIIe siècle

Michel Verhaeghe (# 28363), Jean-Claude Renaux (# 31540), Jean-Marie Devin (# 27496), Philippe Degaey (# 57402), Dominique Bogaert (# 54682), Marie-Christine Bogaert (# 61228) et Reynold Dumalte (# 38826) se sont retrouvés le mardi 25 avril à Gravelines, près de Dunkerque.

Léonce Deprez (# 08435) et Marlène s’étaient inscrits mais un empêchement de dernière minute nous a

privé de leur compagnie. Jean-Pierre Brunet (# 43705), Francis Casteleyn (# 40321), Aude Derudder (# 34734), Johann Duhoo (# 71040), Benoît Gires (# 48448), Jean-Claude Gruson (# 45432), Marc Magnier (# 65124) et Claude Marcotte (# 37080) n’étaient pas disponibles ce mardi.

Après avoir savouré un café, pris des nouvelles des uns et des autres et fait connaissance avec notre hôte Christian Cardin (à droite sur la photo), nous avons commencé la très instructive visite.

Le projet de construction d’un vaisseau de ligne représentatif de la grande Marine de Louis XIV trouve ses

racines dans les années 1982-1985, lorsque Christian Cardin déclare aux affaires maritimes de Cherbourg la découverte de six épaves de vaisseaux gisant au large du port de Saint-Vaast-la-Hougue, à quelques encablures de la côte Est du Cotentin. Ces épaves sont les vestiges d’une partie de la flotte de l’Amiral Tourville qui avait été armée par Louis XIV au printemps 1692, afin de rétablir son cousin catholique Jacques II Stuart sur le trône d’Angleterre.

Christian Cardin mûrit ensuite le projet de reconstruire l’un de ces grands vaisseaux qui ont fait la gloire

de la Marine Française et crée en 1992 l’association Tourville qui se donne pour objectif la construction d’un vaisseau de premier rang du XVIIe siècle. Il sera le centre d’intérêt d’un village artisanal, lui-même intégré dans un parc historique et de loisirs mettant en scène les corsaires et la Marine de Louis XIV.

L’association Tourville compte aujourd’hui près de 3500 membres et envisage d’accueillir à terme de 250 000 à 300 000 visiteurs chaque année, grâce à cette construction et ses animations périphériques : atelier des maquettes et des sculptures, forge, saurisserie, boulangerie… L’attraction principale du village artisanal s’attachera à recréer l’ambiance des vieux métiers qui accompagnaient la construction des vaisseaux du Roi Soleil.

La construction navale du XVIIe siècle était réglée par le compagnonnage. Le savoir-faire était transmis

oralement entre les maîtres charpentiers de marine, les compagnons et leurs apprentis. Il n’existe donc que très peu de documents écrits, excepté un document commandé en 1670 par Colbert,

ministre de la Marine, qui montre à travers 50 planches de dessins toutes les étapes de la construction d’un vaisseau de premier rang armé de 84 canons sur l’arsenal de Toulon.

Les plans du Jean-Bart sont élaborés par Michel Daeffler (historien) et Philippe Tomé (architecte naval) à

partir d’une compilation de l’Album de Colbert, des données architecturales provenant de deux épaves des vaisseaux de La Hougue identiques à celui décrit dans l’Album de Colbert. L’ensemble a permis d’élaborer des plans exploitables par des charpentiers de marine contemporains.

Afin de légitimer l’implantation du site de construction du vaisseau, il s’est avéré nécessaire de donner à

ce dernier un nom emblématique en l’honneur d’un grand marin de la Marine de Louis XIV. Les membres de l’association Tourville ont tout naturellement choisi celui de Jean Bart, corsaire et officier de marine ayant terminé sa carrière anobli et dans les plus hauts grades de la marine royale en qualité de commandant de l’Escadre de la mer du Nord à Dunkerque.

Le chantier de construction du Jean-Bart a été engagé en décembre 2002 sur un terrain privé aménagé à

cet effet en bordure du port historique de Gravelines. Ce site a été choisi car Dunkerque était l’un des cinq grands arsenaux sous Louis XIV, destinés à la construction des navires de guerre du royaume.

Afin de se fournir en chênes pluri centenaires de dimensions hors normes, un partenariat a été élaboré avec l’Office National des Forêts (agence Picardie). Une fois repérés dans les coupes, les chênes sont abattus puis, après validation, envoyés en scierie en Belgique pour être équarris sur deux faces et transportés pour façonnage sur le chantier Tourville.

Les assemblages des structures du vaisseau étant réalisées au moyen de clous et chevilles de grandes

dimensions (de 15 cm à 1.60 m), il a été nécessaire de construire une forge pour réaliser ces éléments métalliques sur place selon les méthodes de l’époque.

L’assemblage des premiers éléments de la quille a été réalisée en décembre 2002 à partir de quatre

chênes provenant de la forêt de Mormal (région de Maubeuge). Depuis, les travaux de construction du Jean-Bart ont progressé avec le façonnage de l'assemblage de

nouvelles structures dont les plus spectaculaires (étrave, étambot et arcasse avec ses allonges) ont fait passer le vaisseau dans sa troisième dimension.

Vingt ans seront nécessaires pour voir la réalisation finale de cette cathédrale maritime.

Informations du Jean-Bart Longueur : 57 m de l'éperon à l'étambot - Largeur : 15 m - Hauteur : 17 m au château arrière Tirant d’eau : 6 m - Jauge : 1400 tonneaux - Armé de 84 canons (vaisseau de premier rang) Construction : environ 1800 m3 de chêne, soit 3600 chênes sur pied Équipage : jusqu'à 700 membres à bord

Le chantier d'insertion En juillet 2005, un partenariat est signé avec le Conseil général du Nord et l’Association AGIR (association

d’insertion portée par la ville de Gravelines) afin de contribuer au financement d’un poste de charpentier de marine professionnel et expérimenté encadrant un chantier d’insertion pour 12 à 15 allocataires du Revenu Minimum d’Insertion (RMI-RSA).

Le chantier d’insertion démarre en mars 2006. Les personnes recrutées doivent accepter les travaux

menés sur le chantier Tourville et correspondre également au profil recherché. Il s’agit pour ces stagiaires d’aller vers l’apprentissage d’un métier, le retour à l’emploi, en alliant une logique économique à une dimension sociale.

Afin de valoriser les copeaux et la sciure de bois de chêne issus de la construction du vaisseau, la

saurisserie artisanale est construite et permet de fumer selon les méthodes traditionnelles du saumon d’Ecosse label rouge et des poissons de la pêche locale.

Dans le même ordre d’idée, un projet prévoit de construire une boulangerie artisanale qui utilisera

également les copeaux et les sciures. Environ 250 000 heures de travail seront nécessaires pour réaliser le « Jean-Bart », ce qui représente une

centaine d’emplois pour une période d’au moins vingt ans. Informations complémentaires : http://www.tourville.asso.fr/

La visite s’est bien sûr terminée autour de la table de « La taverne du Jean-Bart ». Nous avons pu y savourer les spécialités locales, en particulier le saumon fumé dans la saurisserie locale. Un excellent moment de convivialité et de discussion après une découverte du chantier très enrichissante. Un endroit qui mérite réellement le détour et un projet humain digne de notre mouvement.

Tous les participants ont promis de se retrouver lors d’une prochaine manifestation. Les prochaines rencontres des sénateurs AFS-JCI des Hauts-de-France, présentées dans mon mail du

lundi 24 avril, sont les suivantes : Lundi 15 mai au Louvre-Lens avec visite de la Galerie du temps sur le thème « Gardons le sourire » et

déjeuner au « Hurricane Bar », le restaurant de l’aérodrome de Lens-Bénifontaine. Mardi 6 juin à Estrées-Mons avec visite de l’usine « Bonduelle » et déjeuner au « Bistrot d’Antoine »

à Péronne. Lundi 19 juin à Bouchain ave visite de la centrale EDF et déjeuner au restaurant « Le Vauban ».

N’oubliez pas de vous inscrire ou de signaler votre indisponibilité sur les Doodle correspondants aux

événements. Au grand plaisir de vous retrouver très prochainement. Reynold R. Dumalte # 38826 Président AFS-JCI 2015-2016 Past-président 2017-2018