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Répertoire du Canon bouddhique sino-japonais, édition de Taishô (Thaisô shinshû Daizokyo)(Fascicule annexe du Hôbôgirin,dictionnaire encyclopédique du bouddhisme d'après les sourceschinoises et japonaises) by Paul Demiéville; Hubert Durt; Anna SeidelReview by: Françoise AubinArchives de sciences sociales des religions, 25e Année, No. 49.2 (Apr. - Jun., 1980), pp. 250-251Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125028 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

fut qu'un demi-succhs, puisque les 6v~ques belges n'intervinrent pas, ou, si I'on pr6fire, une alerte grave pour les disciples de Maurras. Mais Rome y trouva pr6texte plus encore que raison g une condamnation en fait pr6- parse dds avant 1914. Et d'ailleurs, cette d6cision ne rencontra pas en Belgique de r6sistance forte. L'immense majorit6 des ca- tholiques concern&s se soumirent, certains m~me, comme l'abb6 Jacques Leclercq, enta- mbrent une evolution politique de sens contraire. Naturellement l'auteur ne manque pas de s'interroger sur la persistance de ce courant politico-religieux. Ne disparait-il pas en surface que pour mieux couler en profon- deur, puisque Maurras atteint, mais Massis, par exemple, le remplagant, les intransigeants, eux, demeuraient ? Et se rencontraient-ils tou- jours 1 oi on les cherche ? Si Degrelle jeune fut sensible g Maurras, le rexisme trouva mal- gr6 tout dans leurs rangs des adversaires d~termin6s. C'est qu'en Belgique, a la diff6- rence de la France, nationalisme (et quel na- tionalisme, le belge ? le flamand 7) et catho- licisme entraient en concurrence. Contre- 6preuve exemplaire qui permet de bien cerner la vraie port&e des relations entre l'Eglise et I'A.F. Trop souvent a-t-on dbpeint, jusqu' l'invraisemblance des rapports r6els de forces, la seconde se servant de la premiere. Et si l'inverse 6tait aussi juste ? Eric Defoort va jusqu'd parler de connivence. Reste B savoir si cette connivence fut conjoncturelle ou structurelle. Ici, une fois de plus, la probl6- matique chore & Emile Poulat prend tout son sens. Aprbs tout, longtemps diff6r6e, la condamnation romaine ne fut-elle pas rap- portue, dans la plus grande partie, en 1939 ? Le d6bat demeure ouvert, qui n'appartient pas aux seuls historiens, mais auquel E. Defoort verse une piece maitresse dont il faut espirer vivement la prochaine parution en frangais.

Victor Nguyen.

49.401 DELUMEAU (Jean) et al.

Le Diocese de Rennes. Paris, Beauchesne, 1979, 320 p. (Coll. Histoire des dioc6ses de France>>, 10).

Au hasard des dynamismes locaux et des comp6tences disponibles, l'Histoire des dio- ceses de France continue, et c'est d6ji beau- coup! Le genre a ses avantages - fournir une documentation diversifi6e et contribuer ainsi & d6parisianiser les r6f6rences - et ses inconv6nients - pass6 l'engouement des premiers volumes, le lecteur assidu de la collection peut avoir l'impression de ddji vu. Les trois collaborateurs de ce volume, pr6- fac6 par Jean Delumeau, h savoir Andr6 Ch6deville, Michel Lagr6e et Bernard Heu-

dr6e, ont voulu renouveler les approches en privil6giant la longue dur6e et les thbmes au d6triment de l'6v6nementiel, et en cher- chant a restituer le v6cu de la base -

- cl6ricale ou laique - plut6t que l'6volu- tion de I'institution. Peu nombreux, les auteurs ont eu plus de commodit6 & r6aliser ces perspectives. Mais ce que le livre y gagne en unit6, il le perd en pr6cision; n'6tant pas plus encyclop6diste que les auteurs, je me contenterai de relever une erreur (p. 285) dans un domaine que je connais un peu I'A.C.O. n'a pas 6t6 fond6e en 1946 et n'a pas 6ti le prolongement du M.P.F.; au contraire, I'A.C.O. a 6t6 cr6e en mars 1950 pour faire pi&ce a la d6rive du M.P.F. dont la politisation accrue inqui6tait de plus en plus la hi6rarchie catholique (le M.P.F. se transformant d'ailleurs en Mouvement de Liberation du Peuple au congrbs d'octobre 1950).

Cette r6serve faite, I'ouvrage est ind6nia- blement une r6ussite, et particulibrement sa deuxibme partie, due & Michel Lagr6e, ( Emergence d'une terre fidele, 1532-1840 ,, oi l'expos6 est tout a fait remarquable. Les originalit6s du diocese? D'abord une diff6- rence pas toujours pr~sente a l'esprit avec le reste de la Bretagne ; Haute-Bretagne et Bretagne bretonnante n'ont pas eu les mimes intr&ts ni les m~mes comportements. Ensuite, I'existence d'un dualisme de longue dur6e entre ( bleus > et ( blancs >, sans que cette diff6rence induise une opposition entre mau- vais et bons pratiquants; au christianisme chouan fait face un christianisme r6publicain qui n'est pas moins fervent. Enfin, l'impor- tance du XIX" sidcle pour la mise en place du < paysage cl6rical ,, contr6le religieux de l'espace par les cur6s bitisseurs qui d6ve- loppent un a discours de pierre ) congu comme a signe tangible de reconstruction re- ligieuse > face a la modernit6 destructrice des valeurs (p. 251). Ce n* 10 prouve i

souhait que la collection m6rite d'&tre pour- suivie.

Yvon Tranvouez.

49.402 DEMIEVILLE (Paul), DURT (Hubert), SEIDEL (Anna).

Repertoire du Canon bouddhique sino-japo- nais, &dition de Taish6 (Thais6 shinshi Dai- zokyo) (Fascicule annexe du H6b6girin, dictionnaire encyclop6dique du bouddhisme d'apris les sources chinoises et japonaises). Paris, Maisonneuve; Tokyo, Maison Franco- japonaise, 1978, 2" bd. r6vis6e et augmentde, 372 p.

Les Ecritures bouddhiques 6dit6es au Ja- pon, thboriquement ' durant l'Are taish86> (1912-1925, d'o& leur nom de <Canon de

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BULLETIN DES OUVRAGES

Taish6 > ou tout simplement << Taish >f), mais en fait de 1924 h 1935, forment depuis un demi-sidcle l'6dition habituelle de rrf&- rence bouddhologique, en raison de leurs multiples qualitis : leur ampleur et leur va- ri6t6 (3 283 ouvrages en 100 volumes), leur appareil critique (notes en bas de page, collation des meilleures 6ditions chinoises anciennes, rifdrence aux variantes indiennes), leur commodit6 de presentation (pagination continue a l'occidentale, proposition de ponc- tuation par signes diacritiques). Afin d'ouvrir I'accbs de cette monumentale collection aux chercheurs occidentaux, le regrett6 Paul De- mi6ville (1894-1979) publiait h Tokyo, en 1931, les tables des 45 volumes alors parus. II appartenait h deux jeunes et talentueux sprcialistes des religions chinoises - Hubert Durt, bouddhologue d'origine belge, et Anna Seidel, taoisante d'origine allemande et de formation frangaise - de poursuivre le tra- vail de ce maitre pour les 1 176 titres parus en 55 volumes apris 1931, refondre et completer son oeuvre. La prrsente 6dition du Rdpertoire est done en grande partie nou- velle, un module de clart6 dans sa concision et de maniabilit6, m~me pour le non-initi6.

L'essentiel (p. 19-231) est constitu6 par la liste num6rotre dans l'ordre des 3 283 titres du Taish8 avec titre en sino-japonais, chinois, sanscrit ou pili; identification des auteurs, commentateur, traducteur, 6diteur; concor- dances diverses par sigles et chiffres. Puis, table des auteurs et traducteurs (selon les noms en transcription sino-japonaise) avec des notices faisant office de dictionnaire bio- graphique (p. 235-87; et p. 355-61 table selon les noms en transcription de l'Ecole frangaise d'Extr~me-Orient pour le chinois); index des titres par caractbres chinois (p. 289-343) et par traduction en sanscrit et pali (p. 345-54). Enfin, des listes compl6mentaires d'informa- tions utiles pour le chercheur professionnel ou occasionnel : chronologie des dynasties chinoises (partie la plus criticable de l'ou- vrage), toponymie chinoise et japonaise, sectes et 6coles bouddhiques d'Extr~me- Orient, collections privies ou publiques d&- tenant des pinces 6ditres dans le Taish6.

Frangoise Aubin.

49.403 DEPPERMANN (Klaus). Melchior Hoffman. Soziale Unruhen und apokalyptische Visionen im Zeitalter der Reformation. Gbttingen, Vandenhoeck et Ruprecht, 1979, 376 p.

Le titre l'indique implicitement : on a affaire ici h une histoire des idees combinde avec une recherche d'histoire sociale. Il ne s'agit pas pour autant d'un exercice en socio-

logie de la connaissance, mais bien d'un ouvrage d'historien h l'afffit de l'individuel historique. Devant toute r6ussite ou tout dchec d'un message iddologique, cet historien pose la question du << pourquoi > et cherche puis trouve la r6ponse dans les conditions socio-politiques du lieu et du temps concernms. Cette fagon de faire se donne pour consciem- ment et volontairement critique d'une socio- logie comparative des ph6nomrnes religieux trop drpendante, selon Klaus Deppermann, de ses sch6mas thboriques et pas assez sou- cieuse des situations concretes. L'A., on doit le reconnaitre, a tout fait pour ne pas tomber dans le m~me travers, et l'on doit louer son 6rudition, tant dans le domaine hoffmanien proprement dit (connaissance des archives concernant le hrros du livre, de ses 6crits), que dans celui des debats d'id~es au XVI' si~cle, et, enfin, dans celui des conditions sociales dans les diffrrents pays ois Hoffman a port6 ses pas.

Hoffman a beaucoup voyag6 : Souabe d'ori- gine, artisan fourreur de son m6tier, ce pr&- dicateur laic improvise, d'abord encourag6 et recommand6 par Luther, a port6 le mes- sage de ce dernier en Lituanie, puis en Schleswig-Holstein, ois il rompit avec le luth6ranisme, laissant disormais libre cours Sson mysticisme apocalyptique; il sdjourna par deux fois en Frise, rebut le bapt8me sur profession de foi dans une Assemblie anabap- tiste de Strasbourg, sans se sentir li6 qu'avec ceux qui partageaient ses iddes; il mourut dans la capitale alsacienne (1543), emprisonni Ssa demande, pour demontrer aux autorit~s qu'il ne serait pas responsable des 6vrnements eschatologiques dont il prrdisait I'imminence et qui seraient sanglants. Hoffman cr6a des Assemblies anabaptistes dans la vallre du Rhin; en Frise, il fut responsable des debuts d'un mouvement religieux d'une grande por- tue, dont une partie s'Cmancipa de lui - qui 6tait pacifique - et devint rrvolutionnaire, inspirant diverses rdvoltes urbaines; les ana- baptistes du < Royaume de Dieu a Miinster > (1533-1535) itaient aussi des disciples four- voyds de Hoffman. Celui-ci desapprouva tou- jours fermement leur rrvolte.

Cette figure pittoresque a peu retenu P'atten- tion des historiens. L'ouvrage de I'A. comble done une lacune et il le fait d'une manibre particulibrement inturessante. Hoffman a ren- contr6 un certain succhs et attir6 des disciples h chaque 6tape de sa carribre. Quelle expli- cation donner & ce ph6nomhne ? Pour 1'A., Hoffman a toujours pr~ch6 - Strasbourg mis a part - dans des pays ou des r6gions d~jh p6nitr6es par la R6forme, mais oi elle n'avait pas encore rdussi h s'imposer. Les incertitudes de la situation politique (opposition des ma- gistrats et de la noblesse urbaine contre la

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