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RÉPONSE AUX OBSERVATIONS DE M. AD. DE LONGPÉRIER SUR LES DINARS ARABES A LÉGENDES LATINES Author(s): Henri Lavoix Source: Revue Archéologique, 8e Année, No. 1 (15 AVRIL AU 15 SEPTEMBRE 1851), pp. 61-64 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41746013 . Accessed: 21/05/2014 10:03 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.248.157 on Wed, 21 May 2014 10:03:45 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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RÉPONSE AUX OBSERVATIONS DE M. AD. DE LONGPÉRIER SUR LES DINARS ARABES ALÉGENDES LATINESAuthor(s): Henri LavoixSource: Revue Archéologique, 8e Année, No. 1 (15 AVRIL AU 15 SEPTEMBRE 1851), pp. 61-64Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41746013 .

Accessed: 21/05/2014 10:03

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RÉPONSE AUX OBSERVATIONS DE H. AD. DE LONGPÉRIER

SUR

LES DINARS ARABES A LÉGENDES LATINES.

Un des procédés de l'intelligence le plus utile et le plus fécond en résultats dans les recherches scientifiques est sans contredit l'analo- gie ; ce mode de raisonnement est particulièrement pour les sciences archéologiques, la première force, le véritable point d'appui : appli- qué avec une sage méthode , il dirige avec certitude ; mais aussi , employé trop légèrement, il égare. Cette vérité nous a frappé de nouveau en lisant les observations que M. de Longpérier a pu- bliées dans le numéro précédent de cette Revue , au sujet de notre travail sur les monnaies arabo-latines. Ce numismatiste séduit par un rapprochement ingénieux entre ces pièces et deux monnaies de bronze de l'empereur Maurice, s'est laissé trop facilement entraîner à des hypothèses plus vraisemblables que vraies, et de là à des dé- ductions plus spécieuses que justes.

Nos lecteurs seront juges ; qu'on nous permette de reprendre ra- pidement les faits.

Après avoir rappelé dans notre mémoire (i), les lettres adres- sées à M. Reinaud, nous regrettions que l'auteur de ces remar-

quables dissertations, qui le premier avait découvert l'origine et la valeur historique des monnaies latines frappées dans le Moghreb, n'eût pas eu entre ses mains les pièces que le hasard, venait de mettre entre les nôtres , et, en nous excusant de reprendre une tâche que M. de Saulcy avait abandonnée, nous ajoutions que si nous cher- chions à résoudre des difficultés devant lesquelles s'était arrêtée une érudition aussi étendue, c'est que nous avions eu pour aides, d'abord: les propres travaux de ce savant et ensuite des monuments d'une conservation meilleure. Les lectures que nous avons proposées com-

plétaient sous quelques points celles données par M. de Saulcy et en différaient entièrement sous d'autres. Mais M. de Saulcy n'est pas

(l) Voy. Revue Archéologique, vu* année , p. 672.

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62 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. un de ces esprits malheureux qui s'irritent d'une réfutation de leurs idées, qui souffrent du plus humble succès ďautrui et disputent Aux pauvres de la science quelque coin obscur de son domaine : aussi n'avons-nous pas hésité un instant à soumettre notre travail au

public et n'avons-nous pas craint de voir diminuer l'intérêt que le savant académicien veut bien nous porter et dont nous lui sommes sincèrement reconnaissant.

Arrivons maintenant à la discussion scientifique. Une monnaie analogue aux dinars globuleux d'Afrique a été ac-

quise en 1850 par le Cabinet des Médailles (l) ; elle porte les in- scriptions suivantes :

D'un côté en légende circulaire : .... DNINDSNSDSSSN ....

Dans le champ, une étoile. De l'autre, en légende circulaire :

SLDFRTINSPNANNXCINN Dans le champ : iñp cxi, Il nous a semblé naturel de penser que les Arabes en conservant

par une sage politique, la langue et les types en usage chez les peu- ples vaincus, n'avaient pu cependant s'éloigner des légendes qu'un ordre du khalife lui-môme» avait désignées pour tontes lés mon- naies de son empire, et nous avons été conduit à Chercher dans ces caractères latins la transcription des formules employées sur les

pièces des Ommayades; aussi avons-nous cru trouver la profession de foi musulmane :

Au nom de Dieu, il n'y a de Dieu que Dieu ; le seul, il lia point d'associé.

Dans la légende : .... DNINDSN SDSSSN ....

IN Nomine DomiNI Non Deas Ni Si Deus Solus Non deo Socius. Nous avons ensuite été porté à croire que les inscriptions de la

circonférence et du champ de notre pièce devaient reproduire les

légendes de la circonférence et du champ des dirhem6 et des dinars : Au nom de Dieu ; ce dinar a été frappé à l'an .... ( année de

l'hégyre), et nous avons lu :

SoLtDus FeRiîus IN SPa Nia ANNo ici N N. Dans le champ : IN NOMlNe D omiíú ( ahnò ) CXI.

(l) Voir le n» 1 de la pl. 15S, Revue Arch,, vu» Atttiée.

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DINARS ÁRÁfiES À LÉGENDES LATINES. 63

L'analogie, on le voit, était complète et les légendes marchaient parallèlement. M. de Longpérier n'a point soulevé d'objection contre la lecture des deux premières inscriptions; il n'en a point parlé, il est vrai, mais il l'a tacitement approuvée en l'appliquant à ün dinar bilingue de 98 (1). Ses observations et ses critiques portent spé- cialement sur la légende du champ : i»t> ext.

M. de Longpérier pense qu'à ce moment nous nous sommes égaré et qu'il eût fallu lire : indiclione undecimâ.

De là naît un système de chronologie qui conduit son auteur à donner à la pièce frappée en Afrique et portant CindiiiI (i indictione quarta suivant M. de Longpérier) la date 88 de l'hégirè ; à celles sur lesquelles on lit indcxi (pièces d'Espagne) la date 95, enfin à la monnaie de Copenhague (tNDCxni) la date 97.

Premièrement , qu'est-ce qu'une indiction ? « les indictions Sont une révolution de quinze années , qu'on recommence toujours par l'unité, lorsque le nombre de quinze est fini. On ne sait ni l'origine de cétte période, ni quahd, ni pourquoi elle fut établie. Il est certain qu'on ne peut la faire remonter plus haut que le temps de l'empereur Constantin, ni descendre plus bas que celui de Constance.... Les au- teurs ne lui assignent paá la même époque, quelques-uns mettent la première indictiott en 312, le plus grand nombre en 313, d'autres à 314, il s'eh trouve enfiti tpài la placent en 315 (Art de véiifier les dates, p. xij). Le Nouveau traité de Diplomatique (t IV, p. 675), après avoir indiqué l'indiction italique (312), orientale (313), car-

thaginoise (314), africaine (315), ajoute : «Si ces indictions ont

jamais été suivies, leur usage, selon toute apparehee, A été renfermé dans le lVè et Ve siècle. » M. de Wailly ( Éléments de paléographie , t. F, p. 72) s'exprime en ces termes : «Les années qui composent une indiction, se désignent ainsi : indiction 1, 2, 3 jusqu'à 15; mais on ne désigne point pâr Un nombre ordinal les différentes séries d in- dictions ; l'époque à laquelle se rapporte une indiction ne peut donc être fixée en général que par une autre date qüi la précise. »

Ces citations sont plüs que suffisantes pour montrer combien il serait aventureux de chercher à fixer Une date à l'aide d'un moyen

(1) Nous voulons parler de lâ pièce de M. Thomsen, indiquée en tête du pro- gramme de M. de Longpérier et qui porte du côté de l'étoile :

FeRiT ossoti IN SPANAN ; en lisant FeRiTvS Solicíms IN SPANAN nous craigtions que l'auteur n'ait pas été frappé dé ce que l'emploi de cet accusatif SPANAN a d'inolile.

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64 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. aussi difficile pour ne pas dire impraticable ; mais que cette impos- sibilité ne soit pas une objection ; admettons , contre toute vraisem- blance aussi , que les Arabes aient abandonné leur manière habi- tuelle de dater, pour prendre pour base d'une nouvelle méthode de chronologie un fait exceptionnel dans la numismatique byzantine, et ne répondons au système qu'on nous oppose au sujet de ces pièces , qu'en n'interrogeant que les pièces elles-mêmes.

Ains i iňdcxi ( indiclione undecima) donnel'année musulmane. 95 iÑDCxm ( indictione tredecimâ ) 97 ciNDiiii ( indictione quartâ ) 8 s

Or, le Cabinet des Médailles possède une pièce d'Afrique analogue à cette dernière dans le champ de laquelle on voit cindi ; il nous faudrait donc lire nécessairement cusus indictione prima.

Mais la légende circulaire porte sldfrtinafrikanxcv. Dinar frappé en Afrique, l'an 95. . La première indiction d'une série, tomberait donc l'an 95 de l'hé-

gire; ainsi, la concordance établie par M. de Longpérier entre les indictions mi, xi, xiu, et les années arabes, serait complètement fausse d'abord; de plus, si, malgré un premier échec, nous vou- lions rester fidèles au système , il nous faudrait calculer sur la nou- velle base fournie par notre pièce. D'après cette donnée une qua- trième indiction tomberait en avant, en 98 , en arrière en 83. Or, les pièces frappées en Afrique à cette époque , nous sont parfaite- ment connues ; quant aux monnaies d'Espagne, les indictions qu'elles portent , leur donneraient pour date de fabrication, ou l'année 1 05 , époque à laquelle la monnaie était purement arabe (voy. le Programme de M. de Longpérier) ou l'année 90 , époque à laquelle ni Moussa ni Thareq n'avaient encore franchi le détroit.

Nous sommes donc forcés de conclure contre ce système d'hypo- thèse et en revenant aux explications données précédemment, de lire :

Casas In N omine Del , dans la légende cindi ; casas in Nomine Domini ( anno quarto ) (1) dans la légende cindiiii; et In Nomine Domini anno exi) , pour les monnaies d'Espagne.

Henri Lavoix, du Cabinet des Médailles.

(1) On ne s'étonnera pas de voir ici le chiffre centésimal sous-entendu. Noas pour- rions citer de nombreux exemples de ce fait sur les monnaies arabes.

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