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«Comment préserver la compétitivité de nos entreprises ?» accords bilatéraux, choc du franc, régulations, manque de personnels qualifiés, réforme III BEF Basel Economic Forum 2015 © ruweba kommunikation ag report 2015

report 2015 · 2015. 12. 16. · 11 La réforme III de l’imposition des entreprises : la quadrature du cercle – sur la bonne voie. – Dr. Eva Herzog, BS 12 La compétitivité

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«Comment préserver la compétitivité de nos entreprises ?» accords bilatéraux, choc du franc, régulations, manque de personnels qualifiés, réforme III BEF Basel Economic Forum 2015

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4 Quelle contribution de l’Etat à la compétitivité des entreprises ? – Eveline Widmer-Schlumpf, conseillère fédérale

5 Comment garantir la compétitivité de nos entreprises ? – Winfried Kretschmann, Ministre-président du Land de Bade-Wurtemberg

6 Préfaces des Conseillers d’état Dr. Eva Herzog, BS; Thomas Weber, BL; Dr. Urs Hofmann, AG et par Jörg Lutz, Maire de Lörrach

9 Régler la libre circulation des personnes, maintenir les bilatérales – Ambassadeur Dr. Henri Gétaz, DAE

10 Conserver les accords bilatéraux et renforcer le pragmatisme suisse – Dr. Matthias Leuenberger, Novartis

11 La réforme III de l’imposition des entreprises : la quadrature du cercle – sur la bonne voie. – Dr. Eva Herzog, BS

12 La compétitivité des régions – Prof. Dr. Rolf Weder, Université de Bâle

13 Actelion – le succès international grâce à une implantation régionale forte – Dr. Jean-Paul Clozel, fondateur et CEO de Actelion

15 Pour une mise en œuvre pragmatique de l’IIM – Thomas B. Cueni, Interpharma

16 Pour rester concurrentiel, il faut construire des passerelles et non les détruire – Prof. Dr. Rudolf Minsch, chef économiste economiesuisse

17 Cinq domaines d’action pour maintenir la compétitivité – Peter Dietrich, Directeur Swissmem

18 Le capital n’est pas épargné – Dr. Marco Salvi, Avenir Suisse

19 Le négoce d’électricité accroît la compétitivité – Dr. Suzanne Thoma, CEO BKW

20 BEF Basel Economic Forum par rapport à la compétitivité de nos entreprises – metrobasel

27 La compétitivité, qu’est-ce que c’est ? – Eduard Schmied, Société suisse des entrepreneurs

28 La généralisation des « enfants gâtés » ? – Barbara Gutzwiller, Directrice de l’Union patronale bâloise

29 Accords bilatéraux = énergie vitale pour Bâle – Kaspar Engeli, Directeur du commerce suisse Indispensables : l’innovation et un contexte favorable – Dr. Gabriel Barell, Directeur de la Société bâloise des hôteliers

30 «Que deviendrait notre Région sans les Accords bilatéraux ?» – metrobasel

32 Forum économique de Fricktal : «mobiliser les personnels qualifiés» – metrobasel

34 Devenez membre

35 metrobasel: Projets 2015/2016, Partnernaires, Conseil consultatif, Bureau directeur

Devenez membre de metrobaselL’association metrobasel est conçue comme un think tank, une plateforme, un relais pour les acteurs de la région métropolitaine de Bâle, ouvert à tous. Tous les habitants de la région, entrepreneurs, fédérations et associations, communes et autres collecti­vités territoriales sont les bienvenus et peuvent s’engager à nos côtés. Pour de plus amples informations, consultez la page 34.

Table des matières

Nous remercions pour le soutien

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Département fédéral des finances DFF

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Eveline Widmer-SchlumpfConseillère fédérale

Synonyme d’emplois et de prospérité, la compétitivité des entreprises représente un intérêt vital pour la Suisse. Il incom­be donc aux autorités politiques de créer un cadre favorable au bon développe­ment des entreprises. Les avis divergent évidemment lorsqu’il s’agit de préciser ce cadre et de déterminer les moyens nécessaires. Le débat politique permet aux autorités de trouver des solutions équilibrées, comme elles l’ont fait avec succès par le passé. Différentes analyses montrent notre réussite dans ce domaine et placent la Suisse parmi les pays les plus innovants et les plus compétitifs du monde.

Mais ne nous reposons pas sur nos lau­riers. La Suisse serait très rapidement dis tancée. L’évolution internationale dans le domaine de l’imposition des en­treprises le prouve. L’OCDE a développé durant deux ans le désormais célèbre projet BEPS contre les transferts inter­nationaux de bénéfices. La place écono­mique sui sse est également touchée par ce projet. Les entreprises du pays en res­sentent les effets: de nombreuses ques­tions en suspens entraînent une insécurité juridique et des incertitudes dans la pla­nification. En adoptant la troisième ré­forme de l’imposition des entreprises, le Conseil fédéral a transmis au Parlement un train de mesures destinées à renforcer

l’attrait de la Suisse et à répondre aux in­terrogations. Les réglementations qui ne sont plus acceptées sur le plan interna­tional, telles que les régimes fiscaux can­tonaux pour les sociétés holding et les sociétés d’administration, seront abro­gées et remplacées par des dispositions conformes aux normes internationales en vigueur. La déclaration des réserves latentes permettra de mettre en place de manière systématique une solution parfois déjà connue et prescrite par le droit constitutionnel. L’encouragement des activités de recherche et de dévelop­pement est l’un des piliers de la réforme. Les entreprises innovantes bénéficieront d’un traitement fiscal privilégié grâce à l’introduction d’une patent box et à l’encouragement dit «en amont», qui agit au niveau des charges. La région bâloise en profitera particulièrement à travers son secteur des sciences de la vie. La Confédération entend également allouer des moyens financiers aux cantons afin qu’ils puissent abaisser leurs taux ordi­naires d’imposition du bénéfice à un ni­veau compétitif sur le plan international. Les entreprises individuelles comme les multinationales bénéficieront de cette mesure.

Face à la concurrence fiscale mondiale, la Suisse a besoin de réglementations à la fois compétitives et acceptées sur le plan international. Ce sont pour ainsi dire les deux côtés de la médaille. Les entreprises doivent par ailleurs poursuivre leur con­tribution au financement des tâches de l’État. Des infrastructures de qualité ou des offres de formation de haut niveau favorisent, par exemple, le développe­ment de conditions avantageuses pour les entreprises. La collaboration con­structive qui existe en Suisse entre les milieux politiques, économiques et ad­ministratifs est un atout majeur de notre pays. De nombreux défis nous attendent, tant sur le plan national qu’international. Ce n’est qu’avec une approche unie et volontaire que nous pourrons les relever.

Quelle contribution de l’Etat à la compétitivité des entreprises ?

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Le Bade­Wurtemberg et la Suisse sont liés par des relations économiques ex­trêmement étroites et profitables pour les deux parties. Nous sommes deux voisins à l’économie hautement déve­loppée, axés sur les hautes technologies. En cette qualité, nous sommes soumis aux mêmes défis : nous devons faire face à la concurrence internationale d’états émergeants et de nouveaux marchés en pleine croissance. Et nous devons non seulement faire face à une pénurie de personnels qualifiés, mais aussi nous préparer à gérer une société vieillissante. Dans ce contexte général, il est indéni­able que la coopération entre le Bade­Wurtemberg et la Suisse revêt une impor­tance particulière. Nous avons, dans nos régions frontalières, vu se développer les entreprises et la recherche, pour former des pôles d’excellence reconnus au ni­veau européen et international. Mais il convient également d’évoquer le mar­ché du travail transfrontalier : chaque jour, près de 56.000 personnes résidant en Allemagne se rendent sur leur lieu de travail en Suisse, la plupart venant de Bade­Wurtemberg.

Pour assurer la prospérité de nos régions frontalières, les accords bilatéraux sont une base importante. Or, « l’initiative contre l’immigration de masse » récem­ment adoptée par les électeurs suisses est contraire aux accords de libre circulation conclus entre la Suisse et l’UE – aussi est­on en droit de se demander comment les choses vont pouvoir évoluer. Le Land de Bade­Wurtemberg, ami proche de la Suisse et ardent défenseur de l’Europe, mise sur le dialogue, la liberté de circu­lation et sur une approche bilatérale qui doit profiter à chacun.

En effet, la population des travailleurs frontaliers est un facteur déterminant de la prospérité économique et du dé­veloppement social de nos régions fron­talières. Toute limitation, tout obstacle bureaucratique serait contreproductif.

Dans nos sociétés modernes, basées sur la connaissance, les citoyens sont au cœur de nos préoccupations. La riches­se des échanges et la mobilité sont des facteurs prioritaires de la pérennité de notre société.

Si nous voulons continuer sur la voie du succès économique à l’avenir, il est indispensable de se baser sur la forma­tion, la connaissance. Notre prospérité dépend en grande partie de notre capa­cité à conserver notre avance technolo­gique – nous devons innover plus et plus vite que nos concurrents. Aujourd’hui, l’innovation est plus portée par la sci­ence, la connaissance qu’au siècle der­nier. Mais c’est surtout à l’interface entre les différents secteurs et disciplines que l’innovation se crée, et de plus en plus souvent au­delà des frontières.

L’avant­garde de l’innovation se concen­tre actuellement sur « Internet of Eve­rything », c’est­à­dire la mise en réseau des personnes, des objets, des services et données. Et, dans chaque domaine de notre vie, les données et algorithmes revêtent une importance croissante. La

révolution numérique est entrée dans nos vies privées et se développe dans toutes les directions – que nous le vou­lions ou non. Et notre économie se voit actuellement bouleversée par le concept « d’industrie 4.0 ». Les technologies nu­mériques mettent notre quotidien, notre travail en ligne et les modifient de plus en plus. De plus en plus, software et hard­ware se confondent pour ne former plus qu’un. La vision d’une croissance écono­mique sans exploitation des ressources naturelles devient de plus en plus réalis­te. Elle pourrait devenir une réalité si le concept « d’Industrie 4.0 » se concrétise. Ainsi, on assisterait à une réduction de l’exploitation des ressources naturelles, à une croissance économique intelligente, à l’émergence d’une prospérité durable.

Mais pour y parvenir, il convient d’unir nos forces et d’oser de nouvelles formes de coopération. Depuis longtemps déjà, on assiste à la compétition des idées, des concepts et des marchés. Notre région doit augmenter le rythme de son activité si elle veut vraiment rester dans le pelo­ton de tête et inventer « l’industrie 4.0 ».

Winfried Kretschmann, Ministre­président du Land de Bade­Wurtemberg

Comment garantir la compétitivité de nos entreprises ?

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Vice-présidente du Conseil d’état Dr. Eva HerzogChef du Département des finances, canton de Bâle­Ville

De nos jours, tout le monde parle de « compétitivité ». En ce qui concerne Bâle, on est en droit de prétendre que cet­te ville est compétitive. L’investissement est à l’ordre du jour : entre 2005 et 2013, le Canton de Bâle­Ville a vu le nombre des actifs augmenter de 15.000 équiva­

Thomas Weber, membre du Conseil d’état du Canton de Bâle­Campagne, responsable de la Direction de l’économie et de la santé

En Suisse, le niveau des prix est élevé. Il est donc capital que la Suisse se dis­tingue par le caractère innovant de ses produits, services et processus.

lents temps plein – une tendance qui persiste. Mais ce succès n’est pas une évidence : pensons par exemple au cours du Franc suisse, aux conséquences (en­core incertaines) de l’initiative contre l’immigration de masse et à la Réforme III de l’imposition des entreprises.

Quel est le rôle de la politique fiscale pour un bassin d’emploi ? Il est vrai que si les entreprises internationales se sont implantées chez nous, ce n’est pas uni­quement pour des raisons fiscales. Par contre, il est à supposer qu’un contexte fiscal favorable fait partie des facteurs importants dans la création de 20.000 emplois directs par des entreprises in­ternationales dans la région de Bâle.

Et voici qu’on nous annonce la Réforme III de l’imposition des entreprises. Pre­mière réaction spontanée : notre situa­tion de départ est difficile. 80% des re­cettes fiscales de Bâle­Ville proviennent de sociétés à statut particulier, qui sont privilégiées sur le plan fiscal. Mais à y re­garder de plus près : notre situation de

Si l’on observe en particulier la région de Bâle, on constate que l’on y dispose de nombreux instruments pour encoura­ger l’innovation. J’en veux pour preuve l’étroite collaboration entre les labora­toires industriels et les instituts univer­sitaires. Par contre, il ne s’agit pas de réinventer l’innovation, mais plutôt d’unir nos forces et de mieux coordonner les projets des différents acteurs.

Mais la création d’entreprises producti­ves, innovantes et concurrentielles exige un contexte réglementaire favorable. En conséquence, nos orientations straté­giques doivent se concentrer sur la créa­tion d’entreprises, c’est­à­dire le main­tien et le développement de l’avantage concurrentiel de nos régions. Et pour at­tirer de nouvelles entreprises, il faut bien entendu créer un contexte favorable, conforme aux dispositions administrati­ves et législatives. L’Etat doit bien se gar­der d’influencer les principes de la con­

départ n’est pas si mauvaise que cela. Et nous avons un atout important : les entreprises, les personnels, la base des ressources fiscales, tout cela se trouve directement sur place.

En somme, « il suffit » d’utiliser cette base existante pour conduire une réforme in­telligente. Les contraintes fiscales pour les entreprises concernées, qui représen­tent le poumon de notre économie et de nos recettes fiscales, ne doivent pas être alourdies par la réforme de la fiscalité des entreprises. Et si nous y parvenons, nous garantirons une base solide de nos recettes fiscales. Et si nous parvenons à maintenir à niveau les ressources fisca­les, une réforme durable est possible. Et nous pourrons ainsi conserver intacts les autres avantages de notre région : une in­frastructure d’excellent niveau, une uni­versité de qualité et une vie culturelle de renommée internationale. La réforme ne doit donc pas avoir pour objectif premi­er de réduire les impôts, mais plutôt de garantir un développement raisonnable du système.

currence ou de maintenir des structures inutiles. Les représentants du peuple et leur administration doivent s’attacher à réduire le nombre d’obstacles et à dé­penser les deniers publics de manière efficiente.

En point de mire : L’innovation La stratégie de l’innovation est au cœur des priorités économiques et de for­mation au niveau cantonal. Elle est en étroite relation avec l’encouragement à la création d’entreprises. Les administ­rations des Cantons de Bâle­Campagne, Bâle­Ville et du Jura veulent axer encore plus leur coopération sur les aspects éco­nomiques en général et sur l’innovation en particulier. Voilà pourquoi le soutien à la dynamique innovante de notre écono­mie se trouve au cœur de nos objectifs. En effet, l’innovation est l’élément décisif de l’avenir de notre économie.

La compétitivité, la politique financière et fiscale

Unir nos forces, coordonner nos actions

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Landammann Dr. Urs HofmannResponsable du Département Economie et Affaires intérieures du Canton d’Argovie

En termes de compétitivité, la Suisse est au top. C’est en tout cas ce qu’affirme le Forum économique mondial, qui l’a dé­signée, pour la septième fois consécutive, comme le pays le plus compétitif. Ainsi, la Suisse se trouve en tête d’une liste de 140 pays. Les raisons de ce succès sont : le haut niveau d’investissement dans la

Jörg Lutz, Maire de Lörrach

L’Allemagne a connu les deux extrêmes : la séparation par le mur de Berlin et les cris de joie lors de sa chute. On compren­dra donc aisément à quel point la liberté de circulation des personnes nous tient à cœur, aussi bien sur le plan politique qu’économique.

recherche et développement, l’étroite coopération entre science et entre prise, la flex ibilité du marché de l’emploi, la qualité de la formation, l’excellente infra­structure et la modernité de marchés financiers. Mais la Suisse est également leader dans l’innovation, que ce soit dans les produits ou les processus de production.

Evidemment, pour rester au top, il faut se battre. Le succès économique ne tombe pas du ciel, et un leader ne doit jamais se reposer sur ses lauriers. Etant donné le contexte général, sur lequel il est difficile d’exercer une quelconque influence, comme le cours du Franc suisse par rap­port à l’Euro ou la conjoncture écono­mique, les entreprises sont contraintes d’innover constamment et d’augmenter leur productivité.

D’autre part, le niveau de prix et de sa­laires n’a jamais fait partie des avantages concurrentiels de la Suisse. Et cela était déjà vrai avant les récentes décisions de la Banque nationale suisse de janvier 2015. C’est grâce à d’autres facteurs

Depuis des siècles, toute ville frontalière est confrontée aux décisions qui sont prises par les autorités du pays voisin. En conséquence, les villes frontalières ont appris la tolérance et le sens de l’accueil, elles sont parfois plus à même de s’adapter aux changements que bien des villes situées à l’intérieur du pays. L’Allemagne et la Suisse sont deux pays distincts – avec des différences dans les contraventions routières, les langues régio nales ou le système scolaire. Mais ce n’est pas tout : ce qui intéresse surtout les entreprises ce sont les différences dans le droit du travail, les impôts, la monnaie – avec leur influence bien connue sur les prix.

Et c’est justement dans des pério­des comme celle que nous traversons aujourd’hui que nous devons recon­naitre l’importance des rapports de bon voisinage. En effet, pour l’économie alle­mande, l’afflux de clients suisses n’est pas forcément que positif. Il faut en effet faire

que la Suisse gagne. Ses points forts sont plutôt : la stabilité politique, la qualité de la formation, des prestations de services et des processus, ainsi que dans sa capacité d’innovation. Les enjeux de la mondialisa­tion nous obligent constamment à com­penser le haut niveau de prix par une quali­té inégalée, l’innovation de nos produits et services. Et pour un canton axé sur la haute technologie comme Argovie, l’innovation est la clé du succès. Si notre canton est ap­précié par l’industrie et les entreprises de haute technologie, c’est grâce à ses struc­tures administratives efficientes, sa situa­tion géographique et ses investissements en faveur de l’innovation. Et l’une de nos principales ressources, c’est la forma­tion. Un canton où l’investissement est bien placé. Par contre, notre canton ne peut pas fournir tous les personnels qua­lifiés dont il a besoin. Au sein des marchés mondialisés, l’ouverture du marché du travail à l’international est inévitable. Et dans la concurrence entre les employeurs pour le recrutement des meilleurs, la po­litique ne doit pas créer des obstacles à l’entreprise.

face à ce mouvement de masse – la qua­lité des prestations de service doit rester au même niveau, les clients de longue date ne doivent pas se sentir rabaissés au rang de clients de deuxième catégo­rie. Les consommateurs suisses veulent faire leurs courses à Lörrach. Dans cette ville, la population active qualifiée veut travailler en Suisse. Le différentiel de sa­laires par rapport au marché suisse est devenu, pour de nombreuses entreprises de Lörrach, une question de compétiti­vité. En effet, elles investissent chaque année dans la formation de jeunes – qui, une fois leur diplôme en poche, sont attirés par les salaires des employeurs sui sses. Et qui pourrait leur en vou­loir ? Une hypothétique remise à niveau des salaires a ses limites : il mettrait en danger la compétitivité de Lörrach par rapport aux autres villes d’Allemagne. Voilà pourquoi, à Lörrach, on s’intéresse de près à la mise en œuvre de l’Initiative populaire contre l’immigration de masse.

La qualité a son prix

La liberté de circulation des personnes

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Dr. Henri Gétaz, Ambassadeur, directeur de la Direction des affaires européennes (DAE)

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Située au cœur de l’Europe, la Suisse est entourée presqu’exclusivement de pays membres de l’UE. Nous partageons avec nos voisins européens les mêmes va­leurs culturelles et politiques. Très sou­vent, nous faisons face aux mêmes défis, comme la migration, le développement économique et l’évolution des taux de change ainsi que la sécurité européenne et la stabilité de notre continent.

Ces relations intenses entre la Suisse et l’UE reposent depuis près de deux décen­nies sur les accords bilatéraux, qui assurent à la Suisse un cadre régulé de coopéra­tion avec ses voisins et lui donnent, ainsi qu’aux États membres de l’UE, un droit d’accès réciproque à leurs marchés secto­

riels. La voie bilatérale permet à la Suisse de conserver une plus large liberté d’action tout en préservant ses intérêts en matière d’économie, de sécurité, de transports et d’environnement ainsi que dans les do­maines de la science et de la culture.

L’adoption de l’initiative « Contre l’immigration de masse » le 9 février 2014 a ouvert une ère d’incertitude. Cette pério de d’incertitude est un frein, voire un obstacle aux nouveaux investisse­ments, pourtant nécessaires, et affaiblit la place économique suisse.

La gestion autonome de l’immigration inscrite dans la Constitution fédérale (art. 121a) constitue, eu égard à l’accord

bilatéral sur la libre circulation des per­sonnes, un énorme défi. Le Conseil fédéral veut prendre en compte les pré­occupations de la population, en propo­sant une solution qui entend contrôler l’immigration des personnes qui relèvent de l’accord sur la libre circulation des personnes conclu avec l’UE au moyen d’une clause de sauvegarde. Il veut égale­ment préserver les intérêts économiques de la Suisse. Dans le même temps, il s’agit de maintenir et développer la voie bilatérale, qui est le fondement des relations avec l’UE. Il faut donc trouver à la fois une solution sur la libre circula­tion des personnes et une solution sur les questions institutionnelles.

Dans les deux cas, la forme que prendra la solution n’est pas encore établie, mais les mois qui viennent devraient appor­ter plus de clarté à ce sujet. Les électeurs suisses seront probablement appelés aux urnes, afin qu’ils se prononcent sur l’avenir des relations entre la Suisse et l’UE. Rien ne permet encore de dire quel sera l’objet exact d’une telle votation. Elle aura pour enjeu non pas de faire le choix d’un retour en arrière, mais de parvenir à une solution sur les questions en suspens, surtout sur celle de la libre circulation.

L’expérience a toujours montré que les votations sur le thème des relations ent­re la Suisse et l’UE ne peuvent être gag­nées que si elles se déroulent dans un climat de confiance. L’important, c’est de trouver une majorité et même une for­te majorité. Cela suppose un consensus politique entre les forces progressistes de ce pays. Les partis qui militent pour des relations régulées avec l’UE doivent donc se retrouver sur une même ligne et faire alliance, tout comme les partenaires sociaux.

Régler la libre circulation des personnes, maintenir les bilatéralesLe partenariat étroit que la Suisse entretient avec l’Union européenne (UE) et ses voisins les plus pro-ches nous apporte de la prospérité, renforce la stabilité et aussi, d’ailleurs, l’autonomie de notre pays. La Suisse a besoin de la voie bilatérale et son économie dépend d’une bonne fluidité des échanges avec les pays de l’UE ainsi que de la sécurité juridique qui en est le corollaire.

Texte: Dr. Henri Gétaz

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Dr. Matthias Leuenberger, délégué de Novartis Suisse

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Le succès économique de la Suisse est en grande partie dû à ses bonnes relations internationales. Dans une période où le contexte politique évolue rapidement, il est particulièrement important de faire progresser les relations avec nos par­tenaires. Si nous souhaitons, à l’avenir, continuer à assurer la prospérité et la croissance, nous n’avons pas d’autre alternative.

Les images des refugiés affluant aux fron­tières de l’Europe, mais aussi les récents attentats de Paris relèguent au second plan le débat sur l’avenir économique de la Suisse en Europe.

Si le nombre de réfugiés augmente con­stamment, la Suisse n’a, jusqu’à présent, pas été concernée de manière frontale par l’afflux de personnes fuyant les con­flits du Proche­Orient. Et pourtant, un débat politique de plus en plus passion­né pourrait mettre en danger la culture du consensus, longtemps pratiquée avec

succès en Suisse. Les positions des uns et des autres se durcissent sur les dossiers politiques ou économiques, comme par exemple sur les accords bilatéraux avec l’Union Européenne.

Un récent sondage de l’institut gfs.bern le montre clairement : 82% des person­nes interrogées souhaitent poursuivre la coopération avec l’UE, sur la base des accords bilatéraux existants. Par contre, à y regarder de plus près, le tableau qui semblait au départ si net, devient de plus en plus flou : l’opinion publique com­mence en effet à trouver toujours plus d’inconvénients à ces accords bilatéraux.

Il s’agit là d’une évolution dangereuse : on peut bien sûr concevoir que les évè­nements récents puissent occasionner des réactions défensives et apporter de l’eau au moulin des tendances les plus conservatrices, mais nous devons veiller à ne pas oublier notre développement économique. La force de l’Europe et de la Suisse se basent en effet en grande par­tie sur leur capacité à créer des réseaux d’échange économique.

Un abandon des accords bilatéraux ent­raînerait inexorablement un affaiblisse­ment du succès suisse et nous renverrait, sur le plan structurel, aux années 90, une époque où la croissance de notre pays était quasi nulle et où le chômage attei­gnait presque 6%. Des acquis tels que la libre circulation des personnes et la réduction des barrières commerciales – et que nous avons obtenu grâce aux ac­cords bilatéraux – appartiendraient alors au passé.

Le rétablissement des contrôles et autres autorisations spéciales génèrerait des coûts supplémentaires, d’importantes pertes de temps – telle serait la consé­

quence directe de l’abandon des accords bilatéraux. Et l’homologation de pro duits accordée par les autorités suisses ne serait plus reconnue automatiquement en UE. L’UE devrait alors remettre en place son propre contrôle des produits. Concernant le seul secteur pharmaceu­tique suisse, les surcoûts pourraient aller de 150 à 350 millions de Francs par an. En outre, les autorisations de fabrication ou d’importation devraient être à nouveau vérifiées dans chaque Etat membre, ce qui ne manquerait pas de grever le prix de nos marchandises.

Enfin, la Suisse rencontrerait d’im­portantes difficultés dans le recru­tement des meilleurs éléments sur le marché européen de l’emploi. En Sui­sse, l’industrie pharmaceutique repré­sente plus de 220.000 emplois directs et indirects. C’est elle qui fait en sorte que la Suisse continue d’intéresser les entre­prises industrielles et c’est justement elle qui a besoin des chercheurs les plus brillants et des personnels les plus qua­lifiés. Il s’agit de la seule possibilité pour l’industrie pharmaceutique de continuer à être le champion des exportations (34% des exportations suisses sont des produits pharmaceutiques) et à générer à l’avenir une valeur ajoutée importante – après tout, le secteur pharmaceutique et ses sous­traitants représentent plus de 7% de l’économie suisse.

La Région Bâloise est un des principaux pôles de l’industrie pharmaceutique suisse. Les activités de recherche, de production et de distribution y sont lar­gement représentées. Et c’est justement cette région qui souffrirait peut être le plus d’un abandon des accords bilaté­raux – ce qui ne manquerait pas d’avoir des conséquences directes sur les sous­traitants qui travaillent aujourd’hui en

Conserver les accords bilatéraux et renforcer le pragmatisme suisseLe succès économique de la Suisse est en grande partie dû à ses bonnes relations internationales. Dans une période où le contexte politique évolue rapidement, il est particulièrement important de faire progresser les relations avec nos partenaires. Si nous souhaitons, à l’avenir, continuer à assurer la prospérité et la croissance, nous n’avons pas d’autre alternative.

Texte: Dr. Matthias Leuenberger

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Vice-présidente du Conseil d’état Dr. Eva HerzogChef du Département des finances, canton de Bâle-Ville

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A l’heure où nous rédigeons cet article, la Réforme III de l’imposition des entre­prises devrait être en cours d’examen au Conseil des Etats. En ce qui concerne les entreprises internationales, la Suisse se doit d’abolir les privilèges fiscaux. Les organisations internationales telles que l’OCDE, le G20 et l’UE exercent une forte pression en ce sens. Et les autorités fédéra­les de Berne l’on bien compris : la vie punit

étroite coopération avec des entreprises comme Novartis ou Roche.

Les défis sont de taille, mais je reste con­fiant en l’avenir. Par le passé, la Suisse a toujours prouvé qu’elle savait rester un pays pragmatique, qui sait rechercher des solutions correspondant à la volonté du peuple, tout en respectant les intérêts du monde économique.

Et c’est justement dans des périodes où la politique, l’économie ou les difficultés sociales semblent s’accélérer qu’il est fortement recommandé de revenir aux

celui qui arrive trop tard. En conséquence, la Suisse s’est attachée depuis longtemps à participer activement à l’élaboration de normes qui exigent de profondes adapta­tions dans de nombreux pays.

Garantir l’égalité des chances dans un processus concurrentiel, harmoniser les points de vue pour obtenir, en Sui­sse, un résultat plus que satisfaisant : aujourd’hui, la Confédération et les Can­tons ont pu converger sur les questions hautement complexes de la réforme. Le Canton de Bâle­Ville s’est doté des instru ments nécessaires pour rester un pôle économique intéressant, construit sur une base financière stable :

• Lessociétésàstatutparticuliersontsupprimées. Ces sociétés représen­tent aujourd’hui plus de la moitié des ressources fiscales de Bâle­Ville. On comprend ainsi l’extrême importance de la réforme – tout en sachant que le financement des infrastructures reste possible, à condition que les recettes fiscales se maintiennent.

• Deuxièmepoint:laPatentboxdéfinieconformément aux normes de l’OCDE permet à nos entreprises innovantes de rester concurrentielles.

fondamentaux. Au cours des dernières années, les accords bilatéraux ont ap­porté la prospérité à notre pays, ils lui ont permis de se développer de mani­ère indépendante. Il serait mal venu de quitter cette voie, de remettre en ques­tion les accords bilatéraux par une ap­plication trop rigoureuse de l’initiative contre l’immigration de masse : cela ne ferait qu’augmenter inutilement les in­certitudes économiques ou politiques. De plus, l’Union Européenne est en train d’étendre ses relations commerciales : l’UE et les Etats­Unis sont en pleines né­gociations pour mettre en place un Par­

tenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP). Et de leur côté, les Etats­Unis ont finalisé les négocia­tions en vue d’un Accord de partenariat transpacifique (TTP).

Plus que jamais – et on le voit bien avec la problématique des migrants et le nou­veau risque terroriste en Europe – les problèmes doivent être traités dans le cadre d’une coopération transfrontali­ère : dans notre monde moderne, la coo­pération avec nos partenaires, qui per­met d’allier les points forts de chacun, sont la clé du succès.

• Troisième point : les taux réguliersd’imposition sur les bénéfices devront être abaissés. En effet, la Patent box n’aura certainement pas le même effet que les sociétés à statut particulier.

• Quatrième point : la Confédérationapporte son concours au financement de la réforme. Des remboursements compensatoires au profit des cantons, une augmentation de la taxation des dividendes, ainsi qu’une réforme de la péréquation financière sont prévus.

Toutefois, nous ne sommes pas encore arrivés au but. Les débats à l’Assemblée fédérale ne sont pas encore clos. Et la réforme cantonale commence à peine : quel doit être le niveau d’exonération à Bâle­Ville conformément à la Patent box ? Plus il sera réduit, plus le Canton disposera de marge de manœuvre pour abaisser le taux régulier d’imposition des bénéfices – et réciproquement.

Le Conseil d’état est en train d’évaluer les scenarios. Par contre, nous avons une bonne nouvelle : si la réforme fédé­rale arrive comme nous l’espérons, nous aurons une bonne base de départ pour une réforme durable qui sera accepta­ble pour la population, l’économie et l’entreprise.

La réforme III de l’imposition des entreprises : la quadrature du cercle – sur la bonne voie.Texte: Dr. Eva Herzog

Page 12: report 2015 · 2015. 12. 16. · 11 La réforme III de l’imposition des entreprises : la quadrature du cercle – sur la bonne voie. – Dr. Eva Herzog, BS 12 La compétitivité

Prof. Dr. Rolf Weder, Université de Bâle

12

Une région concurrentielle se distingue par deux caractéristiques : elle est d’une part intéressante pour les actifs mobiles et, d’autre part, elle présente une pro­ductivité élevée. Pour y parvenir, il est capital de disposer d’un environnement régional qui encourage le développe­ment de nouvelles idées par ses produ­its, services et processus. Le monde po­litique doit être extrêmement attentif et faire preuve d’une souplesse suffisante pour que les entreprises ne soient pas freinées par un appareil réglementaire trop contraignant.

Des études réalisées sur la création d’entreprises et leur prospérité dans une région montrent que le principal facteur entrant est la disponibilité de personnels spécialisés et hautement qualifiés. Pour la technologie Suisse, les connaissances venues de l’étranger ont régulièrement eu une importance particulière.

Concernant la demande, il est particuli­èrement important de disposer d’accès aux marchés situés en dehors de la Ré­gion (pour Bâle, cela signifie : accès aux régions frontalières de l’UE) et de pro­positions issues de clients exigeants qui sont la base de l’activité des entreprises orientées à l’export. C’est l’accès au mar­ché qui permet à une région de se spécia­liser dans les activités économiques pour lesquelles elle est le plus productive. Le haut niveau de revenu ainsi généré dans la région encourage la demande locale en produits et services de haute qualité, ce qui confère un avantage à l’exportation à de nombreuses entreprises.

Enfin, l’intensité de la concurrence a des effets positifs sur l’innovation et la pro­ductivité d’une région. La compétitivité d’une région, cela signifie aussi que les entreprises les plus productives doivent se

développer, alors que les moins producti­ves doivent réduire ou même mettre fin à leur activité. Un tel processus, les études récentes le montrent, est un élément dé­cisif de la productivité d’une région.

Du fait de ces phénomènes, la Région Bâloise a pu atteindre un haut niveau de compétitivité et donc de prospérité – elle est fortement influencée par le dy­namisme de l’industrie pharmaceutique. Par contre, cette compétitivité doit être remise en question chaque année. En ef­fet, notre région frontalière doit faire face à trois défis majeurs.

La disponibilité de personnels mobiles et hautement qualifiés étant une priorité, les quotas qui devraient être appliqués suite à l’initiative contre l’immigration de masse contraignent la région à s’engager résolument pour une gestion des per­sonnels étrangers (frontaliers compris) « en fonction du prix ». Cela signifie que les personnels qui permettent de géné­rer une plus­value importante devront obtenir un accès privilégié aux emplois. Pour cela, il faudra mettre en place un système de redevances ou de licences. Si le nombre des personnels étrangers doit être limité, il est d’autant plus important que la sélection soit judicieuse.

Les accords bilatéraux I étant potentiel­lement menacés par une limitation de l’immigration, le monde politique devrait réfléchir à des solutions de repli. On pense par exemple à un accord de libre­échange (avec nos voisins du sud), à la préparation d’accords de substitutions avec l’UE ou au renforcement de l’AELE et de l’engagement de la Suisse au sein de l’OMC.

En effet, la relative faiblesse de l’Euro représente un défi particulièrement exi­geant pour la Région Bâloise. Les entre­prises à l’exportation subissent la pres­sion du cours des changes et tentent de maîtriser leurs cours en délocalisant une partie de leur production vers l’étranger. Nombreux sont les résidents suisses qui viennent faire leurs achats à l’étranger, la consommation de produits en pro­venance de l’étranger augmente. Pour alléger partiellement cette pression et servir les intérêts de chacun, une non­augmentation ou même une réduction du montant nominal des salaires (sa­chant que le niveau des prix baisse) se­rait envisageable, tout comme la mise en place durable de salaires en Euros pour les frontaliers.

La compétitivité des régionsLa Région Bâloise est confrontée à des défis majeurs – qui demandent des réponses stratégiques de la part du monde politique et économique.

Texte: Prof. Dr. Rolf Weder

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Dr. Jean-Paul Clozel, fondateur et CEO de Actelion

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L’histoire du succès d’Actelion fait un peu penser à celle d’une start­up améri­caine. On sait bien que les Etats­Unis comptent de nombreux jeunes créateurs d’entreprise. Parmi ces start­ups, rares sont celles qui survivent et que l’on ret­rouve au « top ». Et Actelion est justement une de ces exceptions – et pourtant, la Silicon Valley est bien loin de la Région Bâloise. En quinze ans seulement, nous avons fait d’Actelion un global player avec 2.500 employés à travers le monde.

Tout a commencé en 1997. Quatre cher­cheurs issus de la société Roche – dont votre serviteur – ont décidé de fonder leur propre entreprise. Notre objectif était ambitieux : nous voulions dévelop­per des médicaments pour traiter des maladies qui demandent des traitements complexes et pour lesquelles il n’existait que peu ou pas de traitement. Cet objec­tif, nous y sommes restés fidèles jusqu’à aujourd’hui.

En tant que créateur d’entreprise, en tant que médecin, je considère que le patient doit être au cœur du processus – amélio­rer sa qualité de vie doit être la priorité absolue. J’ai toujours trouvé qu’il y avait un côté magique à développer des médi­caments – un petit comprimé peut chan­ger la vie de nos patients, l’améliorer. Et nous, les médecins savons bien ce que cela représente de découvrir de nou­veaux traitements : en effet, nous ne trai­tons pas une pathologie anonyme – nous soignons des personnes.

La Région Bâloise, pourquoi ?Ceux qui ont créé cette entreprise avaient auparavant fait une belle carrière dans la Région Bâloise. Nous connaissions sa richesse particulière, cette énergie qui nous a tellement aidé pour créer notre entreprise. Et puis, il y avait également

des raisons purement pratiques : Bâle sait accueillir les créateurs d’entreprises, les infrastructures y sont d’excellente quali­té, le contexte juridique favorable. Autant de points importants pour une start­up.

Et aujourd’hui, le siège social d’Actelion à Allschwil compte pas moins de 1.000 employés. Mais pour réaliser un tel déve­loppement, il était indispensable de dis­poser de spécialistes et de chercheurs de renom. Toute entreprise se voit confron­tée au défi du recrutement de personnels qualifiés. Dans ce domaine aussi, la Régi­on Bâloise dispose d’atouts dans sa man­che : la présence d’entreprises comme Roche et Novartis nous permet de dispo­ser d’un bassin d’emploi hautement qua­lifié. En outre, la Région Bâloise exerce une forte attraction sur les chercheurs : aussi bien sur le plan économique que pour son haut niveau de qualité de vie et la richesse de sa vie culturelle. Enfin, les infrastructures de transport y sont bien développées.

Outre ces facteurs externes, il va sans dire que, pour se développer, une entreprise

a besoin de dispositifs réglementaires et fiscaux adaptés – un élément vital pour assurer sa compétitivité. Pour nous qui agissons dans le domaine pharmaceutique, la prospérité à long terme passe toutefois par une innova­tion en continu : nous devons chaque année présenter de nouveaux médica­ments sur le marché. Et si nous avons actuellement autant de thérapies pro­metteuses dans nos cartons, si nous avons pu, dans les dernières années déposer des brevets couronnés de succès, c’est également grâce au sou­tien actif des autorités locales. Si nous n’avions pas eu la possibilité de recru­ter rapidement des personnels issus du monde entier, sans trop d’obstacles bureaucratiques, nous n’aurions pas connu le succès que nous pouvons constater aujourd’hui.

Je considère que si la Région Bâloise arrive à maintenir son avantage con­currentiel, si elle continue à favoriser l’implantation de start­ups sur son sol, le rêve d’une Silicon Valley bâloise deviendra tout à fait réalisable.

Actelion – le succès international grâce à une implantation régionale forteEn quelques années, cette entreprise pharmaceutique d’Allschwil est devenue un global player, un acteur majeur des sciences de la vie dans la Région – grâce aux excellentes conditions qu’elle y a trouvé.

Texte: Dr. Jean-Paul Clozel

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Des paroles aux actes n° 112

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Tandis que les relations de la Suisse avec l’UE n’ont pratiquement joué aucun rôle dans la campagne électorale natio­nale, il semble que cette thématique in­téresse enfin les politiques et l’opinion. C’est heureux car la mise en œuvre de l’initiative contre l’immigration de mas­se (IIM) est probablement la principale décision de politique économique des prochaines années. Indubitablement, son application à la lettre contredit le principe de libre circulation des per­sonnes et, en raison de la clause guil­lotine, entraînerait la dénonciation de l’ensemble des accords bilatéraux avec l’UE. Les conséquences seraient gra­ves pour la place suisse en général et l’industrie pharmaceutique en parti­culier. Nous avons donc besoin d’une mise en œuvre pragmatique de l’IIM, n’entraînant pas une rupture avec les accords bilatéraux. Ceux qui attendent la solution de Bruxelles se font autant d’illusions que les auteurs de l’initiative RASA: avec seulement 45% d’avis fa­vorables avant le début de la campag­ne (étude de gfs), celle­ci mène dans l’impasse d’où elle veut faire sortir.

Dans la difficile recherche de solutions à la quadrature du cercle entre mise en œuvre de l’IIM et maintien des ac­cords bilatéraux, la politique n’est pas seule concernée, mais aussi les milieux économiques. Ainsi l’industrie phar­maceutique s’engage­t­elle pour le maintien des accords bilatéraux. S’ils étaient résiliés, les laboratoires suisses auraient non seulement du mal à recru­ter du personnel qualifié dans l’espace européen, mais aussi des difficultés à l’exportation du fait de la disparition de l’accord sur les obstacles techniques au commerce. Ainsi ne serait­il plus possi­ble que des entreprises suisses réalisent le contrôle de qualité des charges pour

l’exportation. Des contrôleurs étran­gers viendraient inspecter la qualité de la production en Suisse, d’où des coûts supplémentaires. En outre, la dispari­tion de l’accord sur la recherche affaibli­rait le site scientifique suisse. La place pharmaceutique bâloise serait particu­lièrement touchée.

Une enquête représentative réalisée par gfs.bern sur mandat d’Interpharma en octobre auprès de 2 500 électeurs montre que le pragmatisme est seul majoritaire pour les relations avec l’UE: 64% des personnes interrogées se sont prononcées pour une mise en œuvre flexible de l’IIM, 28% seulement pour une application à la lettre, même si cela mène à une résiliation des accords bi­latéraux. Une adhésion à l’UE n’est pas non plus majoritaire. Et voici un résultat préoccupant : ceux qui considèrent les accords bilatéraux comme avantageux représentaient 55% en février 2015, alors qu’ils ne sont plus que 43% actuelle­ment. Ceci doit mettre la puce à l’oreille

des milieux économiques. À eux de mi­eux souligner l’importance des accords bilatéraux. En effet, l’immigration est largement critiquée: plus de la moitié des personnes interrogées la consi­dèrent comme problématique (pression sur les salaires, chômage, hausse des prix du logement, etc.). Les entreprises ont tout intérêt à prendre ces soucis au séri­eux et à s’y atteler activement. Concrète­ment, elles doivent prouver dans les faits qu’elles exploitent mieux que par le passé le potentiel de main­d’œuvre autochtone (jeunes, femmes, plus de 55 ans), réduisant ainsi l’immigration. Mais les politiques doivent aussi prendre des mesures pour amortir les problèmes d’une immigration non limitée (droit d’asile, abus réels ou supposés des pres­tations sociales, etc.).

Du succès de ces deux facettes dépend l’avenir de la Suisse en tant que place économique solide grâce à l’accès simple au marché de l’UE.

Pour une mise en œuvre pragmatique de l’IIMUne mise en œuvre pragmatique de l’IIM s’impose pour ne pas compromettre les accords bilatéraux avec l’UE. Aux milieux économiques et politiques de jouer !

Texte: Thomas B. Cueni

21 41 3

Réintégrer les femmes

Privilégier les Suisses

Maintenir les personnes âgées dans la vie active

Offrir des emplois aux jeunes

Source: gfs.bern, Avenir des accords bilatéraux, 2e vague, octobre 2015 (N=2525)

29 6

13 42 6 33 6

17 35 7 31 10

8 29 9 39 15

très fortement assez fortement ne sais pas / pas de réponse assez faiblement très faiblement

Intégration de la main d‘œuvre autochtone„Le monde économique et les politiques discutent en ce moment de la façon dont on pourrait mieux intégrer la main-d‘œuvre intérieure dans le processus de travail. Plusieurs itinéraires peuvent y conduire. Je vais vous indiquer maintenant quelques uns de ces itinéraires ; dites-moi s.v.p chaque fois si l‘économie, à votre avis, s‘engage très fortement, assez fortement, assez faiblement ou très faiblement dans le sens respectif.“

Pourcentage de votants

Offrir des emplois aux jeunes „Offrir des emplois aux jeunes après leur formation.“Réintégrer les femmes „Réintégrer les femmes dans la vie professionnelle après la pause maternité.“Privilégier les Suisses „Il faut commencer par prospecter en Suisse pour pourvoir un poste.“Maintenir les personnes âgées dans la vie active „Maintenir les personnes âgées plus longtemps dans la vie active.“

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Prof. Dr. Rudolf Minsch, Chef économiste economiesuisse

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Dans un pays doté de hautes montagnes et de nombreux fleuves, il est indispensable de construire des ponts pour avancer. Et l’art de construire des ponts, des passe­relles, est devenu une véritable spécialité suisse. Résident à Prättigau, je peux chaque jour admirer concrètement ces compé­tences sous la forme du Pont de Sunniberg

ponts accompagnent l’histoire du succès économique de notre pays. Ces ponts sont l’expression d’une stratégie de mise en ré­seau et d’échange. Ce réseau d’échange se base sur des passerelles de toute sorte, certaines n’étant pas en ciment ou en acier, mais en papier. En effet, un accord de libre­échange n’est rien d’autre qu’une passerel­le qui permet de s’affranchir d’obstacles à l’échange de produits et services.

Pour un pays disposant d’un marché in­térieur de petite taille, c’est la seule straté­gie possible pour générer de la prospérité. Qu’il s’agisse du secteur pharmaceutique, horloger, médical ou des constructions mécaniques, aucun de ces secteurs n’aurait pu prospérer en Suisse sans les fortes re­lations commerciales qu’entretient notre pays avec l’Europe et le monde entier. Mais pour que les échanges commerciaux fonc­tionnent, il est indispensable de disposer d’infrastructures de transport efficaces, de barrières douanières peu élevées, d’une reconnaissance réciproque des normes de sécurité, d’un haut niveau de protection des investissements et de bien d’autres choses encore. Au cours des dernières décennies, la Suisse a bâti beaucoup plus de ces passe­relles que par le passé. Parmi les principales passerelles, on pense bien sûr aux accords bilatéraux avec l’UE. A l’image du Pont du Golden Gate, ces accords relient la Suisse au marché européen et ses 505 millions de clients potentiels. Les accords bilatéraux ont permis de faire passer l’intégration de la Suisse à la vitesse supérieure – et comme lors de l’ouverture du passage du St Gothard au Moyen­Âge, nous en avons énormément profité. Pour l’économie suisse, qui, dans les années 90 allait son petit bonhomme de chemin, la liberté de circulation des person­nes et des biens a été un véritable coup de fouet. Et en quelques années, la Suisse est devenue un des pays les plus compétitifs au monde, un pays qui a pu traverser les

tumultes de la crise financière de 2008 sans trop de dommages.

Il n’y a aucune raison de penser que, à l’avenir, nous devions inverser cette ten­dance à construire des passerelles. Bien au contraire : la mondialisation est une tendance de fond, de nouveaux espaces commerciaux sont créés, certains marchés qui étaient jusqu’à présent fermés, sont en train de s’ouvrir, la mobilité des personnes et des entreprises est en progression cons­tante. En conséquence, il est d’autant plus dangereux que les piliers de nos passerel­les les plus importantes avec l’Europe soi­ent actuellement affaiblis. Depuis le 9 fév­rier 2014, les Accords bilatéraux I ont déjà été fortement ébranlés. Actuellement, des initiatives populaires appellent à signer des pétitions contre Schengen, le cœur des Accords bilatéraux II. Et le 28 février 2016, les électeurs seront appelés à s’exprimer sur cette initiative : il faut bien préciser que cette initiative contraindrait les tribu­naux suisses à s’affranchir du principe de proportionnalité. En cela, elle représente une infraction aux accords sur la libre cir­culation des personnes et à la Convention européenne des droits de l’Homme. En effet, l’initiative pour l’autodétermination ne veut rien moins que placer systémati­quement le droit national au­dessus du droit international, ce qui permettrait, sur la base du droit d’initiative, de réduire en poussière toutes les passerelles patiem­ment érigées au long des dernières décen­nies. Si les entreprises suisses souhaitent rester concurrentielles à l’avenir, il est indispensable de contrer cette tendance dangereuse. Et il est indispensable, par un travail de pédagogie, de faire entendre à nos concitoyens que ces passerelles sont vitales à notre pays. La construction de ponts, de passerelles est une longue tradi­tion suisse dont nous devons être fiers, une tradition qu’il convient d’entretenir.

à Klosters. Dans l’agglomération bâloise aussi, la construction de ponts est riche d’une longue tradition : dès le 13e siècle, un pont sur le Rhin y a été construit, alors qu’à la même époque, dans le Canton d’Uri, il fallait traverser les rivières sur des passerel­les peu stables pour se rendre vers le sud. Ces deux projets ont un point commun : ils sont synonymes de croissance écono­mique, une croissance dont profite la Sui­sse aujourd’hui encore. Tel un fil rouge, les

Pour rester compétitif, il faut construire des passerelles et non les détruireLa Suisse, malgré ses dimensions relativement modestes, est un des pays les mieux connectés au reste du monde. Cette ouverture a apporté innovation et compétitivité à nos entreprises, pour le plus grand bien de notre économie. Autant de vérités qui semblent trop souvent ignorées aujourd’hui.

Texte: Prof. Dr. Rudolf Minsch

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Peter Dietrich, Directeur Swissmem

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Suite aux évènements du 15 janvier 2015, les entreprises de l’industrie des machi­nes, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) ont réagi rapi­dement. Plus de deux tiers d’entre elles ont procédé à une réduction de leurs prix, afin de limiter le recul des com­mandes. En outre, elles ont pris des me­sures pour augmenter leur efficience et réduire leurs coûts. Par contre, de nom­breuses entreprises avaient déjà exploi­té une grande partie de leur potentiel d’optimisation suite à la crise du Franc suisse de 2011. Elles sont donc contrain­tes de recourir maintenant à des mesu­res plus drastiques. Il est donc logique que l’on ait assisté, au cours de l’année, à des délocalisations de production et à des compressions de personnels. Et tout porte à croire que cette tendance devrait se maintenir dans les mois à venir.

Si la situation reste délicate, l’industrie MEM, principalement constituée de PME, détient toutefois tous les atouts pour continuer à rester gagnante au ni­veau international. Pour pérenniser la compétitivité à long terme, nous devons nous attacher à développer cinq champs d’action : l’internationalisation, la pro­ductivité, l’innovation, l’agilité et la qua­lification des personnels.

Pour la plupart des entreprises, l’internationalisation des activités indus­trielles est une nécessité : il s’agit d’être plus proche du client, de profiter des avantages concurrentiels des régions et d’aborder de nouveaux marchés. Et c’est justement dans le contexte actuel qu’une stratégie raisonnée d’industrialisation prend plus d’importance encore. A court terme, cette stratégie va faire perdre des emplois à la Suisse. Par contre, elle aide à pérenniser l’existence des entreprises. Elle lui donne la possibilité de générer les

ressources financières qui lui permettront d’investir dans les nouveaux produits, processus et machines et donc de créer de nouveaux emplois en Suisse.

En Suisse, le niveau des salaires et des prix est élevé. Avec la hausse du franc, la situa­tion s’est aggravée. En conséquence, il est de plus en plus important d’augmenter la productivité. Suite à la première crise du franc en 2011, nombreuses sont les entreprises qui ont optimisé leurs achats, favorisé l’automatisation et, de manière générale, appliqué les principes de la « lean production ». A l’avenir, différents concepts d’optimisation de la productivi­té sont regroupés sous le terme générique « Industrie 4.0 ». Unissant ses efforts à trois autres associations professionnel­les, Swissmem a mis en place en 2015 l’initiative « Industrie 2025 » (www.indus­trie2025.ch) afin de pérenniser le rôle de la Suisse comme réservoir de connaissan­ces, d’idées et de compétences.

De plus en plus, les marchés mondiaux font preuve de volatilité. L’évolution des goûts et préférences, l’émergence des technologies disruptives font que la demande évolue de plus en plus rapidement. L’entreprise doit réagir vite. Elle doit donc orienter son busi­ness model vers une plus grande agilité, et ce, pour l’ensemble de la chaîne de valeur.

Si les produits de fabrication suisse gag­nent dans la concurrence internationale, c’est généralement parce qu’ils offrent une meilleure prestation au client. Et si nous voulons continuer à gagner, il est vi­tal de miser sur l’innovation en continu. Les entreprises doivent gérer activement le processus d’innovation. Par contre, on doit constater que les PME qui profitent des opportunités de coopération avec les universités ou instituts de recherche sont encore trop rares.

Et pour que l’entreprise puisse se lancer dans les champs d’action susmention­nés, elle a surtout besoin de personnels qualifiés. A moyen terme, ce sera le prin­cipal défi à relever – sachant que, dès aujourd’hui, cinq secteurs industriels sur onze enregistrent déjà des problèmes de recrutement. Et si l’on consulte les sta­tistiques démographiques, on constate que les choses ne vont pas s’arranger. En fonction des modalités d’application de l’Initiative contre l’immigration de masse, on peut craindre des difficultés plus gra­ves encore. Et c’est là que nous avons be­soin des décideurs politiques, afin qu’ils recherchent une solution favorable aux entreprises.

Cinq domaines d’action pour maintenir la compétitivitéDu jour au lendemain, le Franc suisse a été valorisé de 20%, et avec lui les produits de l’industrie MEM dans leur exportation vers l’Europe. La conséquence : une baisse très significative des commandes et marges. Pour l’exercice 2015, environ un tiers des entreprises devraient enregistrer des pertes. Pour elles, une seule question se pose : comment garantir leur compétitivité ?

Texte: Peter Dietrich

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Au vu des discussions actuelles sur la ré­forme de la taxation des entreprises (RIE III), l’importance de l’imposition déjà existante sur le capital (et donc de la redis­tribution sociale liée à ces impôts) est sou­vent sous­estimée. En effet, de nombreux Suisses associent «imposition du capital» uniquement avec l’impôt sur la fortune des personnes physiques que chaque mé­nage doit déclarer annuellement sur sa feuille d’impôt. Cette association d’idées est incomplète, et elle ne concerne qu’une exception. Seule une poignée de pays pré­lèvent encore des impôts significatifs sur la fortune. L’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande, la Suède et le Danemark les ont en revan­che complètement abolis. De plus, l’impôt sur la fortune n’est de loin pas le seul impôt qui pèse sur le capital en Suisse. Certains de ces impôts (comme justement l’impôt sur la fortune des personnes physiques) sont calculés sur un stock, c’est­à­dire la valeur du patrimoine mesurée à un jour­clef. D’autres sont perçus sur un flux de revenu (impôt sur le bénéfice des entre­prises), d’autres sur le transfert de patri­moine (droits de timbre, impôts succes­soraux) ou encore sur l’accroissement du patrimoine (imposition du gain foncier).

Au final force est de constater que le capi­tal – qui englobe l’ensemble des actifs su­sceptibles de rapporter des revenus, par ex. entreprises, logements etc. – n’est pas épargné par la fiscalité en Suisse: le total des revenus fiscaux provenant des impôts sur le capital s’est élevé en 2012 à CHF 48,9 mil­liards. Ce montant représente près de 25% de l’ensemble des revenus fiscaux, le reste provenant des impôts et cotisations sociales prélevés sur le revenu du travail ainsi que sur la consommation. La part des impôts sur le capital au PIB est notable en comparaison internationale: avec 7,8 %, elle se situe juste en dessous de la valeur moyenne des pays de l’Union européenne (8,2%); mais elle est

plus élevée que dans des pays voisins, tels que l’Autriche (6,6%) et l’Allemagne (6,2%) ou encore les Pays­Bas (5,6%).

Quel est le taux d’imposition global des impôts sur le capital ? Avenir Suisse a pré­senté il y a peu une estimation de la char­ge fiscale effective et moyenne du capital en Suisse, en se basant sur une méthode développée par Eurostat. Celle­ci calcule pour chaque pays membre de l’UE la tax­ation du travail, du capital et de la consom­mation, en se fondant sur les comptes na­tionaux respectifs. Elle permet ainsi une comparaison internationale de la charge fiscale allant au­delà des barèmes d’impôts officiels; elle prend aussi en compte des pratiques d’amortissement différentes, ainsi que des possibilités divergentes de déductions ou de reports des pertes, tout comme d’autres paramètres d’imposition. Selon cette approche, les impôts payés en 2012 par les entreprises suisses représen­taient 13,5% de leurs bénéfices rapportés. La Suisse appartient ainsi plutôt aux pays à fiscalité modérée, quand bien même les Pays­Bas, l’Irlande ou les pays d’Europe de l’Est ont des taux d’imposition des entre­

prises encore bien plus bas.

La charge fiscale pour un investisseur ou entrepreneur indigène ne se compose pas uniquement d’impôts sur les entreprises. Les revenus du capital sont généralement taxés tant au niveau de l’entreprise que de la personne physique, et ceci plusieurs fois: une première fois par l’imposition du reve­nu, une deuxième par l’impôt sur la fortune, voire même une troisième fois par l’impôt successoral. Le taux d’imposition sur les revenus du capital des ménages est plus élevé, à 26,5%, que celui des entre prises. Le taux d’imposition global du capital – soit le rapport de tous les impôts sur le capital sur l’ensemble des revenus tirés de celui­ci – était de 20,6% en 2012. En comparaison internationale, ce taux n’est pas particulièrement bas. La moyenne des pays de l’Union européenne est de 23,1%. Ainsi, la Suisse est certes l’une des places économiques les plus attractives pour les entreprises, mais la charge fiscale des entre preneurs y est comparativement élevée. Il ne saurait donc en aucun cas être question d’un système privilégiant les capital istes suisses.

Le capital n’est pas épargnéQuelle imposition du capital et du patrimoine en Suisse ?

Texte: Dr. Marco Salvi

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Dr. Suzanne Thoma, CEO de BKW

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En 2014, les entreprises industrielles, ar­tisanales et de services suisses ont con­sommé 33,5 TWh d’électricité. Rapporté au prix moyen de l’électricité sur les mar­chés boursiers, ce volume représente une valeur de 1,5 milliard de francs. En 2008, la consommation était de 35 TWh, pour une valeur de 4,1 milliards de francs. Les entreprises à forte consommation élec­trique sont celles qui profitent le plus des prix bas et du négoce transfrontalier d’électricité. La baisse des prix de gros s’explique par des évolutions interna­tionales: les surcapacités de production en Europe – dues essentiellement au subventionnement du développement des énergies renouvelables –, et la baisse des prix du gaz, du charbon et des per­mis d’émission de CO2. En Suisse, le taux de change joue un rôle­clé, les prix de l’énergie étant déterminés par les pays voisins où les prix sont en euros.

La valeur ajoutée du négoce d’électricité ne réside pas uniquement dans l’«importation» de prix de gros étran­gers, celui­ci permet avant tout de freiner le développement, en Suisse, d’installations de production utilisant des énergies fossiles, et d’éviter ainsi les coûts correspondants pour les consom­mateurs. Compte tenu des conditions géographiques avantageuses du pays, la production suisse repose en premier lieu sur la force hydraulique. La produc­tion hydraulique d’électricité est toute­fois limitée par les influences naturelles: elle diminue en hiver, ce qui impose d’importer du courant d’Europe pour couvrir les besoins. Le négoce trans­frontalier d’électricité permet de com­penser les fluctuations saisonnières de production. Pour être énergétiquement autonome, la Suisse devrait disposer de capacités (fossiles) supplémentaires qui lui permettent de répondre à la deman­

de lorsque la production hydraulique est insuffisante. Les coûts de ces capacités, qui ne seraient guère sollicitées en été, pourraient par exemple être couverts par l’application d’un prix énergétique particulièrement élevé en hiver.

Le négoce d’électricité présente éga­lement un intérêt pour les exploitants des centrales, qui peuvent vendre leurs excédents de production. Compte tenu de la baisse continue des prix moyens de l’électricité sur les marchés de gros, cet intérêt tend toutefois à s’éroder. Le subventionnement des centrales hydro­électriques existantes ne constitue pas une solution durable au problème. D’une part les subventions pèsent sur les consommateurs et les contribuables suisses, d’autre part la force hydraulique ne saurait être soutenue à long terme par des subventions. D’où l’importance de mieux mettre en avant les atouts de la

production hydraulique. De par sa hau­te flexibilité technique, elle peut facile­ment être utilisée pour compenser les fluctuations des productions éolienne ou solaire. L’accroissement de la part des énergies renouvelables dans le mix élec­trique provoque des hausses de prix sur le marché de négoce à court terme. Les centrales hydroélectriques peuvent pro­fiter du marché de gros à la condition de pouvoir y proposer leur production de façon souple et à très court terme. Cela implique toutefois une participation au marché européen de l’électricité.

L’accès libre au marché européen de l’électricité est primordial, pour les ex­ploitants des centrales comme pour les consommateurs. L’industrie en profi­terait également, d’une part via des ef­fets de prix, d’autre part parce qu’elle participerait davantage au système via des technologies intelligentes.

Le négoce d’électricité accroît la compétitivitéL’établissement d’un système efficace de négoce de l’électricité avec les pays européens voisins présente un intérêt pour les producteurs suisses d’électricité, mais aussi pour l’industrie, qui voit sa compétitivité renforcée.

Texte: Dr. Suzanne Thoma

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Regula Ruetz, Directrice metrobasel

Christoph Brutschin, conseiller d’Etat

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Le BEF Basel Economic Forum 2015 a connu un franc succès auprès du pub­lic. Regula Ruetz, Directrice de metro­basel déclare ouvert le deuxième BEF et souhaite la bienvenue aux représentants des entreprises, des sciences et de la poli­tique. Au cours de son discours d’accueil, Mme Ruetz revient sur les défis actuelle­ment posés aux entreprises, étant donné l’incertitude juridique existante : « le suc­cès des entreprises dépend du contexte compétitif et des conditions­cadre dans lesquelles elles évoluent. Il faut toutefois constater que, dans la comparaison in­ternationale, celles­ci ont évolué néga­tivement au cours des derniers mois ». Parmi les défis majeurs pour la compé­titivité des entreprises, elle désigne le cours élevé du Franc, l’application de l’initiative contre l’immigration de masse et le nombre toujours croissant de direc­tives et réglementations. Si les entrepri­

sentera exactement la mise en œuvre de l’IIM, en accord avec l’UE. On con state en conséquence une forte incertitude concernant la disponibilité de person­nels qualifiés. D’autre part, la Réforme fiscale III se prépare – en effet, l’OCDE et l’UE font pression pour que les privilèges fiscaux des holdings soient abo lis. Dans ce contexte, il est important de trouver une solution équilibrée qui évite la fuite des grandes entreprises pour raisons fiscales, tout en permettant à l’Etat de maintenir ses ressources issues de la taxe sur les entreprises.

« Si nous voulons que notre région con­tinue à avoir du succès, il est indispen­sable d’assurer la sécurité juridique et un cadre stable à nos entreprises », telle était la conclusion de son discours de bien venue.

La « compétitivité », qu’est­ce que c’est exactement ? C’est à cette question que Barbara Gutzwiller, Directrice de l’Organisation patronale bâloise, s’est employé de répondre dans son interven­tion : « une entreprise est compétitive à condition qu’elle produise des biens ou des services à un meilleur prix que ses concurrents, ou à un niveau de qualité supérieur. » La concurrence s’exprime donc en termes de prix, de performan­ces et de qualité. Si la Suisse se trouve, depuis des années, dans le peloton de tête de la compétitivité, les récentes dé­cisions menacent toutefois de ralentir le développement économique de notre région et pourraient faire régner un cli­mat d’incertitude. Outre l’initiative con­tre l’immigration de masse et la montée du Franc, Mme Gutzwiller revient sur les obstacles bureaucratiques et les régle­mentations trop pointilleuses comme pour le temps de travail ou les produits alimentaires. Par contre, le Conseil fédé­

ral a su prendre une initiative pour le recrutement de personnels qualifiés et pour mieux utiliser les réserves de per­sonnels à l’intérieur du pays.

Dans son allocution de bienvenue, le Conseiller Christoph Brutschin a traité de la formation. Pour la région, l’Université est un atout important. « Le gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour que l’Université travaille

ses fortement orientées à l’exportation, le commerce de détail et le tourisme ont gravement souffert de la baisse de l’Euro et du choc du Franc le 15 janvier, on con­state aussi que les réglementations inu­tiles constituent un obstacle supplémen­taire et génèrent des coûts. En outre, nul ne sait actuellement comment se pré­

dans de bonnes conditions et reste une institution importante de la région. »

Deuxième question abordée par M. Brut­schin : la faiblesse de l’Euro. Une varia­tion des cours est un phénomène con­nu – par contre, le problème, c’est que le Franc a subitement pris de la valeur : « Dans le monde de l’entreprise, il n’y a rien de pire qu’un choc ».

Mais le tableau n’est pas entière­ment sombre. « Nous avons besoin d’entreprises innovantes », déclare M. Brutschin. Il semble que l’on soit sur la bonne voie : récemment, un site du parc suisse d’innovations a été inau­guré à Allschwil. Dans la région, la re­cherche scien tifique se passe à plusieurs

Comment préserver la compétitivité de nos entreprises ?Le Basel Economic Forum, ou BEF, est le forum économique de la Région métropolitaine de Bâle. Initié par le Think Tank metrobasel, le BEF a été organisé pour la première fois en 2014. C’est le 23 novembre 2015 qu’a eu lieu le deuxième BEF, sur le thème de la compétitivité. Il a donné la pos-sibilité aux décideurs de s’exprimer sur les défis actuels et les solutions proposées.

Texte: metrobasel

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niveaux : Allschwil est spécialisé dans la recherche précompétitive, alors que sur le parc technologique du Stücki, ce sont plutôt les jeunes entreprises.

Et quand il vient à parler de l’initiative contre l’immigration de masse, M. Brut­schin mesure ses paroles : « Si les Accords bilatéraux avec l’UE sont en danger, le jeu n’en vaut pas la chandelle. « Il faut également veiller à ce que la bureaucra­tie ne prenne pas le dessus. Il serait très coûteux en temps de vérifier la dispo­nibilité de personnels nationaux avant chaque recrutement.

Les régions en concurrenceLe Prof. Dr. Rolf Weder, enseignant les relations économiques et l’intégration européenne, est revenu sur la compétiti­vité des régions. En effet, chacune tente d’attirer au maximum les entreprises, d’augmenter sa productivité.Quels sont les facteurs qui influent sur la compé­titivité ? Tous ! Et même le hasard a son importance, comme par exemple pour l’invention de nouveaux colorants, qui deviendront la base de l’industrie chi­mique bâloise. La productivité est la somme de différents facteurs qui per­mettent une productivité élevée : la main­d’œuvre et les connaissances, la lé­gislation, l’accès aux autres marchés et à une demande intérieure de qualité. Pour accroitre la production, il faut également une concurrence au sein des secteurs économiques : en effet, elle encourage le dynamisme. Un bon exemple : les gran­des entreprises pharmaceutique de Bâle. Le point central, c’est le capital humain, les personnels qualifiés. Vient ensuite la possibilité d’accéder aux marchés.

Le cours élevé du Franc a rendu la région de Bâle plus intéressante pour les actifs étrangers : en Euros, les salaires y sont meilleurs. « Dans la recherche des meil­leurs talents, c’est un avantage concur­rentiel. « En principe toutefois, si les prix baissent, le salaire nominal en Francs de­vrait également baisser. Il considère que des salaires en Euros pour les frontaliers constitueraient un atout supplémentaire de la région. Il précise également qu’il n’a, pour lui, jamais été question de ré­munérer en Euros les actifs résidant en Suisse.

Les Accords bilatéraux avec l’UE sem­blant menacés, il serait temps de con­

clure un accord multilatéral de libre­échange : « on pourrait par exemple définir d’échanges frontaliers régionaux – entre le Bade­Wurtemberg et les can­tons du nord de la Suisse », telle est son hypothèse.

Au cours d’une interview condensée, l’économiste Prof. Dr. Urs Müller, Prési­dent de l’Association des banques can­tonales, débat des interdépendances entre productivité et attractivité avec Rolf Weder. Il est certain que, pour Bâle, la richesse culturelle et la proximité de la frontière et du bassin d’emploi sont des atouts. Weder : « le hasard a son rôle à jouer dans l’apparition de nouvelles idées. Par contre, il faut que la ville, la région développe ces idées. En tout état de cause, la politique doit s’efforcer de ne pas freiner la dynamique d’innovation des entreprises. »

La question complexe de la fiscalitéAdrian Hug, Directeur de l’Administration fédérale des contributions confirme que la Réforme III de l’imposition des entre­prises (RIE III) n’est pas une « Lex Basel ». Bâle a su avancer ses arguments lors du débat sur la RIE III.

Quels sont les enjeux ? Pour les entrepri­ses internationales, Bâle est intéressant sur le plan fiscal. De nombreuses entre­prises installées dans la région profitent d’un statut spécial, défini par la loi. En clair, les bénéfices d’un groupe ne sont que partiellement pris en compte dans la taxation suisse. Depuis quelques temps, l’UE, l’OCDE et le G20 critiquent ces pri­vilèges fiscaux au profit des entreprises internationales. Et, une fois de plus, la Suisse se retrouve en ligne de mire. Le

principe doit être le suivant : les béné­fices doivent être imposés dans le pays où ils sont effectivement réalisés. Dans le cadre de l’OCDE, on semble vouloir définir un standard qui est déjà appliqué dans certains pays et largement accepté. La Suisse mettra fin aux statuts spéciaux, par contre les entreprises auront la pos­sibilité de profiter d’une fiscalité privilé­giée pour les bénéfices issus de brevets (ce qu’on appelle les Patentboxes), les dégrèvements fiscaux seront importants pour la recherche et le développement. Sachant que Bâle et le reste de la Suisse comptent de nombreuses sociétés de recherche qui sont dépositaires d’un brevet, la RIE III pourrait être la voie royale pour la Suisse. En contrepartie, la Confédération apporterait assistance aux cantons avec une part plus élevée des impôts fédéraux, avec un montant d’environ un milliard de Francs. Et com­ment les cantons souhaitent utiliser ces financements, cela relève de leur com­pétence. La retenue ­ ou la baisse géné­ralisée des impôts sur les entreprises. À Bâle, le supplément perçu servirait de déduction fiscale pour les entreprises de la recherche. Au plus tôt, la mise en application de la RIE III pourrait être en 2017. Ensuite, les cantons disposeront d’un délai de deux ans pour adapter leur législation locale.

Marco Salvi, économiste auprès du Think Tank Avenir Suisse constate : « Nous allons être chassés du paradis fis­cal » on pourrait également dire : C’est le paradis fiscal qui est chassé de la Sui­sse. En conclusion : Du point de vue de l’économiste, le taux d’imposition en Suisse reste intéressant pour les con­sommateurs. Concernant les impôts sur

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Dr. Felix Brill, CEO de Wellershoff & Partners Ltd.

Dr. Marco Salvi, Avenir Suisse

Breakout Session : Prof. Dr. Rolf Weder, Dr. Peter Herrmann, Dr. Marco Salvi, Adrian Hug

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les salaires, y compris la deuxième colon­ne, le niveau équivaut à peu près à ce­lui pratiqué en France et en Allemagne. Actuellement, la plupart des pays font pression directement sur l’imposition des entreprises. Mais cela pourrait chan­ger. Au cours des 16 dernières années, on constate toutefois que, même si les taux d’imposition baissent, les recettes fisca­les augmentent.

Breakout Session – Débat Sous la direction du Dr. Peter Herrmann, Group Compliance Officer Actelion, Rolf Weder, Adrian Hug et Marco Salvi se demandent « Comment nos entrepri­ses vont­elles rester compétitives – que peuvent faire le monde économique et le monde politique ? » M. Herrmann répond : « Les entreprises doivent avoir du succès opérationnellement sans le soutien de la politique. Cependant, celle­ci se doit de garantir des conditions favorables sur le site d’implantation. » Les personnalités invitées conviennent du fait suivant : le rôle de l’Etat est de

mettre des infrastructures à disposition (les transports, un système fiscal avan­tageux, une législation indépendante, la protection des brevets, la capacité de dia­logue des autorités et leur proximité avec les universités ou hautes écoles). Le point central toutefois, c’est l’accès au marché du travail pour les personnels qualifiés. Si une entreprise ne trouve pas cela sur place, elle ira s’installer ailleurs. Un point qui recueille l’approbation de tous.

Lorsqu’on lui demande ce qui se passera si la RIE III n’est pas appliquée, M. Hug répond : « La pression internationale res­te. Nous serons contraints d’abandonner les privilèges, sinon nos entreprises à l’exportation en pâtiront. »

Selon M. Salvi, il est difficile de prévoir le succès. Il a par exemple fallu dix ans pour se rendre compte que le secteur des ma­tières premières s’était installé à Genève. Il en a été de même avec le secteur de la mode dans le sud du Tessin : personne ne s’y attendait. En conséquence, les po­litiques doivent surtout se concentrer sur les conditions­cadre.

Suite à la session de débat, lors de laquel­le les participants ont pu poser des ques­tions et donner leur avis, les discussions ont pu continuer autour d’un buffet. Si la matinée avait été principalement con­sacrée aux représentants des sciences et de l’administration, dès 13h30, c’était le tour de l’entreprise et de la politique.

Perspectives économiques Felix Brill, PDG de Wellershoff & Partners

Ltd., expose sur le thème «L’économie suisse, entre stabilité et évolution» : après la décision de la Banque fédérale con­cernant l’Euro, d’aucuns ont invoqué un peu vite une prétendue crise. Au lieu de mettre un genou à terre, l’économie sui­sse a montré sa grande résistance et sa robustesse, Sur le marché intérieur, dans le secteur du bâtiment, la demande est à un haut niveau et permet de stabiliser l’économie. Pour l’année prochaine, on s’attend à ce que les exportations appor­tent de nouvelles impulsions. En effet, concernant l’exportation, le « client » le plus important de la Suisse, M. Brill dé­

clare : « Dans la zone Euro, la conjoncture semble se rétablir. « En outre, les effets négatifs du Franc suisse fort devraient s’estomper puisque le cours de notre monnaie semble devoir se normaliser. M. Brill considère de manière positive l’évolution de la conjoncture dans les prochaines années : « Il semble que nous nous en sortions plutôt bien. Le marché intérieur suisse étant de plus en plus sa­

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Thomas B. Cueni et Peter Dietrich

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turé, les marchés à l’exportation revêtent une importance encore plus grande. »

Les PME luttent pour leur survie« Les PME se luttent pour assurer leur compétitivité – et que fait la po­litique ? » Peter Dietrich, Directeur de l’Association Swissmem, représentant environ 1.000 entreprises, revient sur les défis posés par le cours des changes pour le secteur mécanique et électrique : concernant 2015, 35% des entreprises in­terrogées s’attendent à des pertes opéra­tionnelles dues au cours des changes. Il est urgent de réagir. Pour que les affaires continuent à marcher, trois quart des

rich constate que ce contexte n’a pas été amélioré sur les quatre dernières années. Des grands projets comme Stratégie énergétique 2050, la Prévoyance vieilles­se 2020, l’application de l’Initiative con­tre l’immigration de masse ou Swissness comportent des éléments qui peuvent générer des incertitudes. Bien entendu, si les entreprises suisses doivent être les seules au monde à appliquer des régle­mentations strictes, ce n’est pas viable.

Thomas Cueni, Secrétaire général d’Interpharma, interroge Peter Dietrich sur les accords de libre­échange. « Si l’on considère le volume des échan­

M. Dietrich s’inscrit en faux et faire réfé­rence à la campagne lancée contre l’IIM. Par contre, il semble que les syndicats et le PS n’aient pas été assez actifs, car ils ont peut­être sous­estimé l’initiative.

Baisse des prix chez CoopDans son intervention « Comment Coop réussira dans un environnement con­currentiel mouvementé ? » Reto Con­rad, Directeur financier Coop et CFO de l’année 2011 en Suisse revient tout d’abord sur la situation du commerce de détail : « Notre niveau de prix est le même qu’il y a 25 ans. « Si l’on considère les 15 dernières années, les produits nonfood ont baissé de 19,2%, les produits food augmenté de 8,8%. Au total donc ­6,6%. En même temps, le niveau nominal des salaires a augmenté de 30%. On constate avec étonnement combien de résidents suisses viennent faire leurs courses en zone Euro. D’après le Conseiller fédéral M. Schneider­Ammann, ces achats à l’étranger ont déjà coûté 6.000 emplois et 11 milliards de Francs.

Malgré tout, Coop investit : le pôle lo­gistique de Jegenstorf ou le nouveau site de production de Pratteln. Les ventes en ligne continuent de progresser forte­ment. Suite à la question de M. Cueni de savoir si on peut lutter contre la ten­dance « Radin c’est plus malin », M. Con­rad répond : « Coop a réduit ses prix sur plus de 13.000 produits. En outre, nous voulons renforcer notre positionnement sur les aliments de production locale ». Et M. Conrad d’exiger : « Les importations directes doivent être rendues possible, sans restrictions légales. »

Le pharmaceutique est la locomotive« Comment maintenir l’intérêt de la ré­gion pour l’industrie pharmaceutique ? » C’est la question que le Dr. Stephan Mu­menthaler, Head Economic & Swiss Pu­blic Affairs Novartis a abordé lors de sa présentation.

Et dès le début de son intervention, il cite un point important : L’innovation est la clé de l’attractivité de la Suisse en géné­ral et de notre région en particulier. En principe, le contexte y est favorable au secteur pharmaceutique. Le nord­ouest de la Suisse représente environ 40% de la recherche et développement de tout le pays. Au cours des 15 dernières années, les exportations pharmaceutiques ont

entreprises ont baissé leurs prix. 30% des entreprises prévoient un allongement du temps de travail, 21% l’envisagent et 22% réfléchissent à une délocalisation de postes dans la zone Euro ou à des inves­tissements à l’étranger. Que peut faire la politique dans ce contexte ? Mettre en place un contexte favorable. Et M. Diet­

ges, un accord avec les Etats­Unis serait très intéressant. S’il semblait perdu au cours des dernières années, cela ne doit pas nous empêcher de le reprendre en main » propose M. Dietrich. M. Cueni est assez critique envers l’industrie qui n’avait pas exprimé clairement son point de vue avant la votation sur l’IIM.

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Dr. Suzanne Thoma Susanne Leutenegger-Oberholzer, CNDr. Stephan Mumenthaler

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été multipliées par trois, passant de 20 à 75 milliards de Francs. Toutefois, le dé­veloppement de nouveaux médicaments est très coûteux, les délais de mise sur le marché sont très longs. « Il faut de la sta­bilité, un bon système de formation, une protection des brevets et la possibilité de recruter à l’étranger les meilleurs spécia­listes. « Par contre, l’incertitude juridique semble être croissante. Et l’IIM représen­te une épée de Damoclès pour les entre­prises. « Il ne faut pas mettre en danger les Accords bilatéraux, ils sont impor­tants. « Grâce à l’Accord sur les obstac­les techniques au commerce, il n’est par exemple plus nécessaire de faire certifier chaque usine dans chaque pays.

Thomas Cueni demande quelle est l’importance pour Novartis du dossier Pfizer­Allergan. M. Mumenthaler précise que ce dossier montre l’importance des aspects fiscaux : la prise de contrôle d’Allergan est surtout motivée par ce point. Etant donné le haut niveau d’impôts sur les sociétés aux Etats­Unis, Pfizer délocalise vers l’Irlande.

La chute du prix de l’electricité« L’énergie est un facteur concurrentiel », présentation du Dr. Suzanne Thoma, PDG de BKW. Le secteur énergétique a besoin de la sécurité juridique pour pou­voir investir à long terme. Depuis 2010, les prix de l’électricité ont été divisés par deux. En même temps, les producteurs d’électricité investissent dans les infra­structures de production afin d’éviter toute coupure d’électricité qui pourrait coûter des millions à notre économie. En outre, les investissements dans le réseau doivent faire face au défi d’une production décentralisée et fluctuante (solaire, éolien). À court terme, la sécuri­

té d’approvisionnement est garantie. Par contre, à moyen et long terme, il faut un contexte stable et la sécurité des inves­tissements.

Mme Thoma considère que la solution se trouve dans l’efficience énergétique. « Dans le monde entier, c’est un moteur de la croissance, très lucratif. La situa­tion concurrentielle peut être amélio­rée s’il existe des solutions pour utiliser l’énergie de manière plus efficiente. »

« Too big to fail » ou à la réforme des recours à l’étranger en matière fiscale. L’adaptation de nos règles aux normes OCDE nous obligera à revoir de nom­breuses conventions de double impo­sition. Et voilà que l’échange automa­tique d’informations avec l’étranger s’annonce. Là aussi, des adaptations seront inévitables. Dans cette course législative, la Conseillère PS convient que « le temps a manqué pour engager des réformes dans l’industrie. » On n’a par exemple pas osé réformer profon­dément la politique agricole. Il y avait trop de « vaches sacrées » dans les dossiers. Les agriculteurs devraient alors percevoir trois milliards de sub­ventions et les consommateurs dépen­ser deux milliards supplémentaires à cause de prix surévalués. La révision de la loi sur les cartels a été bloquée. De la part des politiques, pas de ré­ponse. Et concernant l’intégration des femmes et des seniors sur le mar­ché du travail, « nous ne sommes pas encore au but. » Un but d’autant plus important, étant donné la probléma­tique de l’immigration. La politique n’a pas non plus apporté de réponse à la question du Franc fort qui exerce la pression sur nos entreprises, me nace nos emplois et entraine des délocali­sations. La décision de la Banque na­tionale suisse de ne plus soutenir le cours minimal de l’Euro par rapport au Franc a été acceptée par les poli­tiques comme un fait évident.

Débat des personnalités invitéesPour terminer, un débat a eu lieu ent­re les personnalités, animé par Olivia Kühni. Y ont participé : Dr. Felix Brill, Peter Dietrich, Dr. Suzanne Thoma, Reto Conrad, la Conseillère Susanne

« Et l’accord avec l’UE, ou en sommes­nous ? Question de M. Cueni. « La ques­tion qui se pose, ce n’est pas : y­a­t­il un accord, mais plutôt avons­nous l’accès au marché ? Et pour cela, l’incertitude persiste.

Le temps manque pour les réformesDans sa présentation, Susanne Leu­tenegger­Oberholzer, Conseillère nati­onale, Vice­présidente de la Commis­sion de l’économie et des redevances (CER), demande si « La politique ac­compagne ou freine la compétitivité ?»

« Lors de la dernière législature, la Commission CER a dû répondre fré­quemment à des problématiques con­cernant les finances et l’étranger. » On pense au x dif f icultés avec les Etats­Unis, au problème des banques

Prix de l’éléctricité en Allemagne Cal16 Base

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Barbara Gutzwiller, Dr. Suzanne Thoma et Regula Ruetz

Débat: Dr. Felix Brill, Reto Conrad, CN Susanne Leutenegger-Oberholzer, Olivia Kühni, Jürg Erismann, Dr. Suzanne Thoma, Peter Dietrich

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Leutenegger­Oberholzer et Jürg Eris­mann, Directeur du site Roche Basel/Kaiseraugst.

Pour Jürg Erismann, les personnels qua lif iés sont au cœur du débat : « Il nous est indispensable de pou­voir recruter, à l’étranger comme en Suisse. »

Suzanne Thoma : « Les conséquences du haut niveau de prix sur le secteur éner­gétique sont souvent très sous­évaluées. Le marché de l’électricité facture en Eu­ros, alors que la production suisse se fait en Francs. Et il est impossible de déloca­liser un barrage comme celui du lac de Grimsel. »

« De nombreuses réglementations, an­ciennes ou nouvelles, sont des freins au commerce » précise Reto Conrad. À l’avenir, il faudra toujours indiquer la provenance, même sur une soupe en sachet.

À la question de savoir où se trouvent les potentiels de croissance, M. Brill répond : « Nous devons nous considérer comme une partie de l’Europe !“

Roche construit des bâtiments à Kai­seraugst, Canton d’Argovie. Et non pas à Bâle­Campagne. « Bâle­Campagne a­t­il fait une erreur ? » demande Mme Leuten­egger­Oberholzer.

Erismann : « Les raisons sont plutôt histo­riques. Les racines de Roche sont à Bâle. Dans les années 70, des terrains ont été achetés à Kaiseraugst pour une deuxième usine. La décision n’a rien à voir avec le canton.

Suite à une question du public, M. Erismann prend position au nom de Roche sur la définition des conditions­cadre au profit des entreprises : « Nous avons certaines attentes : l’Initiative contre l’immigration de masse doit être appliquée de manière mesurée. Ici, notre message est clair : il nous est impossible de travailler sans person­nels étrangers. »

Mme Leutenegger­Oberholzer de ré­pondre que les craintes de la popu­lation doivent être prises au sérieux, i l faut y répondre. Le logement est de plus en plus coûteux, on craint de perdre son emploi au profit de person­nels étrangers, moins rémunérés. Ce sont des problèmes sérieux.

Concernant la parité entre le Franc suisse et l’Euro, la Conseillère est sur­prise que ce fait soit considéré presque par tous comme un avantage. Étant donné les critiques croissantes à la Banque nationale, on est en droit de se

demander si une parité pourrait don­ner une plus grande sécurité juridique et empêcher la désindustrialisation de la Suisse. Par contre, les salaires en Euros ne sont pas une bonne solution : ils ne réduiront pas la pression sur les salaires. Cela ne ferait que générer un sentiment anti­UE et mettre encore plus en danger les Accords bilatéraux. Pour terminer, le débat porte sur la disponibilité de personnels qualifiés. M. Conrad souligne qu’il faut se garder de surestimer le potentiel du marché du travail intérieur. « Il faut bien être réaliste. Le taux d’emploi est déjà éle­vé, chez les femmes comme chez les hommes, le chômage est bas. »

Pour répondre à la question de Mme Kühni, pourquoi l’emploi des femmes est encore assez bas, Mme Thoma répond : « Etant donné la catégorie d’imposition des femmes, leur salaire est souvent insuff isamment élevé pour justifier qu’elles travaillent, con­naissant les coûts de garde d’enfants. »

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Eduard Schmied, Président de la Société suisse des entrepreneurs

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Pour répondre à cette question, il con­vient de considérer deux angles de vue : d’une part, celui de l’entreprise, sans in­fluences extérieures. Dans ce premier cas, la réponse semble simple. 1. Les dépenses doivent être à la mesure des recettes. 2. Le marché doit être ouvert. 3. Les prestations doivent être réalisées de manière efficien­te. 4. Il faut s’entourer de spécialistes. 5. L’objectif global doit être clairement dé­fini. Cela ressemble fortement à un plan en 5 point, issu d’un manuel de manage­ment. Certains résumeront cela par la formule classique « moins de réglementa­tions, moins de lois », sans toutefois savoir concrètement ce que cela signifie.

Pour répondre au deuxième aspect de la question, il convient de situer l’entreprise au sein de son environnement concurren­tiel. Et là, une seule réponse : tant qu’une disposition législative est utile, elle ne re­présente pas un obstacle supplémentaire. Personne ne craint l’application de régle­mentations utiles. Leur qualité s’exprime à partir du moment où elles semblent évidentes. Par contre, pour évaluer la véritable utilité d’une réglementation, il convient d’appliquer des critères priori­taires : la sécurité, la santé et l’écologie. Mais là encore, chacun de ces critères peut être appliqué de manière très vague. Il convient donc de retenir deux critères de niveau supérieur : la proportionnalité et la rentabilité.

Bien sûr, rien n’est possible sans contrôle, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des entreprises. Mais au­delà de cela : si aucu­ne solution ne reste valable indéfiniment, cela doit également s’appliquer aux rég­lementations. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise, les réglemen­tations doivent faire l’objet d’une évalu­ation régulière. La société, la technologie évoluent et peuvent les rendre obsolètes.

On pourrait donc tout à fait concevoir qu’un groupe de travail évalue régulière­ment le degré d’utilité d’une réglemen­tation. Et ce groupe de travail pourrait – à l’image des Think­tanks – être intitulé « Sense­tank ». Tout ce qui ne fait pas sens est nuisible, représente un ballast, un poids mort inutile.

A bord d’un navire, c’est plus simple : plus le chargement est lourd, plus la ligne de flottai­son s’approche de la flottaison d’exploitation. Ensuite, le chargement est considéré comme terminé. Par contre, au sein d’une entrepri­se, il est plus difficile de savoir si la flottaison d’exploitation est atteinte – il faut pour cela inspecter les comptes.

D’autre part, on exige d’une entreprise qu’elle s’adapte à son époque. Cet argu­ment n’est, au fond, pas si déterminant car il s’applique automatiquement : une entreprise qui ne s’adapte pas est, à terme, condamnée à disparaitre. Une entreprise ne peut fonctionner sans marché. Nous connaissons hélas tellement de réglemen­tations ou lois inutiles, qui contraignent les entreprises à déployer des efforts inutiles et qui ne dégagent aucune plus­value, ni

pour les entreprises, ni pour l’économie du pays. De telles réglementations doivent être adaptées ou tout simplement abolies.Nombreux sont les pays, et la Suisse ne fait pas exception, qui ont tenté de décom­plexifier leur appareil législatif. Hélas, les résultats n’ont été que rarement probants. Les tentatives fructueuses sont régulière­ment citées en exemple à l’occasion de for­mations ou de présentations. Par contre, quand on y regarde de plus près, on con­state hélas que les exemples les plus fré­quemment utilisés datent un peu – comme la charrette à cheval ou le pigeon voyageur. Il ne s’agit donc pas de réels exem ples d’amélioration, mais plutôt de pirouettes rhétoriques. Force est de constater que les tenants du pouvoir législatif ne disposent que très rarement d’expérience au niveau opérationnel. Bien plus encore : le manque d’expérience professionnelle des membres du corps législatif les incite à aborder des thématiques pour lesquelles on peut se demander si elles relèvent du bon sens. Il en résulte un double comportement de méfiance : le monde de l’entreprise taxe l’Etat d’incompétence et les fonctionnaires croient déceler un comportement con­traire aux lois, alors que les recettes fisca­les proviennent en premier lieu du secteur privé. Et cela relève de la compétence des entreprises.

Et encore, nous n’avons même pas encore évoqué le secteur d’activité où les régle­mentations sont omniprésentes : le secteur du bâtiment. C’est là que l’on retrouve le plus grand nombre de réglementations, une grande partie étant devenue inutile et n’ayant, semble­t­il, d’autre objectif que de créer des emplois administratifs. Après tout, le secteur du bâtiment n’est rien d’autre que le miroir du développement de notre société : quand certains souffrent, nous souffrons aussi. Et la réciproque est – heureusement – vraie !

La compétitivité, qu’est-ce que c’est ?La compétitivité est une obligation interne à toute entreprise, elle relève de sa seule responsabilité. Et rien n’est plus nuisible à la compétitivité que les tentatives venant de l’extérieur, prétendument destinées à la « dynamiser ».

Texte: Eduard Schmied

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Barbara Gutzwiller, Directrice de l’Union patronale bâloise

Aux Etats­Unis une entreprise informa­tique qui veut tirer son épingle dans le jeu du recrutement des « high potenti­als », c’est­à­dire des personnels parti­culièrement qualifiés, doit faire preuve d’imagination. Si les idées sont origina­les, elles peuvent parfois surprendre : vols en hélicoptère, cocktails, cours de

sport de combat, machine à sous, service de coiffeur, tout cela gratuit bien enten­du. Certains vont même jusqu’à rem­bourser la congélation d’ovules de leurs employées. Nous ne parlons même pas des repas à la carte, des blanchisseries, centres de sport gratuits, des soins mé­dicaux ou conseils juridiques qui font pra­tiquement partie des prestations de base. Les bâtiments deviennent de plus en plus luxueux, les entreprises laissent même leurs personnels travailler où bon leur semble car ils n’ont plus de bureau attitré.

Mais en Europe aussi, nous pouvons constater que cette tendance arrive : plus le recrutement de personnels quali­fiés est problématique, plus les entrepri­ses déploient des efforts pour rafler les meilleurs. Et, logiquement, plus les en­treprises sont généreuses, plus les futurs employés sont exigeants, ce qui entraine une spirale vers le haut.

Suite à un sondage réalisé en Allemagne, on a constaté que, outre le niveau de salaire, les candidats à un poste consi­dèrent avec grand intérêt les prestations annexes. Nombreux sont ceux qui consi­dèrent que l’implantation de l’entreprise (par exemple à proximité de restaurants, bars ou cinémas) est un facteur impor­tant de la « Work­Life­Balance » (c’est­à­

dire la possibilité de mieux combiner vie professionnelle et vie privée). En outre, la flexibilisation du temps de travail est de plus en plus appréciée.

Par contre, cette surenchère des pres­tations annexes issue des Etats­Unis commence à être considérée d’un œil critique. D’une part, on reproche aux entreprises de faire disparaitre la li­mite entre vie professionnelle et vie privée. Mais d’autre part, ces entre­prises doivent se demander comment elles pourraient réduire ces prestations annexes si leur situation financière de­vait se détériorer. Souvent, les emplo­yés de Google sont considérés com­me des « enfants gâtés » qui devraient avoir toutes les difficultés du monde à s’habituer à des conditions de travail « normales ».

Sur le marché du travail suisse, nous n’en sommes pas encore là. Et pour­tant, nombreux sont ceux qui consi­dèrent les avantages en nature comme une évidence et les employeurs ont bien du mal à réévaluer ces prestations à la baisse. Il est donc, à plus forte rai­son, important de bien réfléchir aux prestations que l’on souhaite propo­ser à ses personnels pour augmenter l’attractivité de l’entreprise.

La généralisation des « enfants gâtés » ?Avec un Franc fort, les entreprises suisses doivent redoubler d’efforts. Mais en même temps, elles veulent rester le plus « attrayantes » possible. Mais jusqu’où faut-il aller ?

Texte: Barbara Gutzwiller

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Il est toujours impressionnant de voir à quelle vitesse le contexte dans lequel évolue l’hôtellerie peut changer. Et de­puis les décisions de la Banque fédérale, les hôteliers doivent faire face à une si­tuation délicate sur le front des devises. Le problème, c’est que les propriétaires d’établissements hôteliers n’ont aucune influence sur de tels facteurs. Voilà pour­quoi ils se concentrent encore plus sur les éléments qu’ils peuvent réellement influencer : la qualité de la prestation, l’accueil du client et l’innovation, encore l’innovation.

C’est ainsi que les hôteliers arrivent à fai­re face aux défis qui se posent à eux. C’est ainsi qu’ils arrivent à confirmer les succès des dernières années. En effet, si l’on ob­serve les statistiques, le nombre de nuitées

ne connait qu’une seule tendance depuis l’an 2000 : la croissance. Un tel résultat est loin d’être une évidence, il est plutôt le révélateur du haut niveau de qualité de l’hôtellerie de notre région. Et si le cours des changes continue de nous être défavo­rable, la qualité de l’accueil de nos clients revêtira une importance plus grande encore. Le sens de l’accueil, ce sont des prestations spécifiques, des petits gestes personnalisés ou des séjours culturels.

Toutefois, pour garantir un succès à long terme, il est important que les hô­teliers puissent disposer de la marge de manœuvre nécessaire et que le contex­te réglementaire soit amélioré de façon continue. Toute réglementation ou res­triction supplémentaire (nous prendrons l’exemple de la déclaration des produits

alimentaires ou des horaires de travail) est un véritable poison pour le secteur hôtelier, surtout étant donné le défi re­présenté actuellement par le cours des changes.

Ce qui est nécessaire, c’est la libéralisa­tion et la simplification bureaucratique. En outre, il est également nécessaire d’adapter les réglementations au besoin des clients : nous pensons en particulier aux autorisations d’ouvrir le dimanche, ou à la meilleure accessibilité de notre ré­gion pour les transports individuels.

Dans notre région, le secteur hôtelier sait développer des initiatives pour répon dre aux défis de l’avenir. Par contre, il faut aussi lui laisser suffisamment le champ libre.

La Suisse réalise 50% de ses bénéfices à l’étranger. Et plus de 50% des exporta­tions sont à destination de l’UE. En consé­quence, deux tiers de notre prospérité sont réalisés dans le commerce extérieur avec l’UE. Nous avons besoin de pérenniser ces revenus, de conserver leur stabilité à l’avenir. Plus de 130 accords bilatéraux sont les garants de cette stabilité. C’est une as­sociation gagnant­gagnant, pour l’Union Européenne comme pour la Suisse. Par contre, l’actualité nous montre que cer­tains semblent vouloir remettre certains aspects en question et, ainsi jouer avec le feu. « Fermeture oui, ouverture non », tel est le mot d’ordre à la mode. Vive le pro­tectionnisme, la fermeture des frontières.

Par contre, il faut être bien conscient du fait que la liberté de commercer est absolument vitale à l’économie suisse. Les accords bila­téraux permettent à notre industrie exporta­trice d’accéder librement aux marchés, grâce à la reconnaissance réciproque des normes. Dans ce contexte, il ne s’agit pas seulement de conserver l’appareil de production sur notre sol, il s’agit surtout de maintenir l’emploi en Suisse, étant donné le niveau élevé du cours de notre monnaie. En 2013, les exportations suisses vers l’UE ont rapporté 30 milliards de Francs de plus qu’en 2001. En 2012, le PIB par habitant était de 13.000 Francs plus élevé qu’en 2002. Avec les accords bilatéraux, de nombreuses entreprises suisses ne sont plus contraintes de faire certifier deux fois leurs produits, ce qui leur permet d’économiser en tout près de 500 millions de Francs par an.

Le fait que de nombreux résidants suisses aillent faire leurs achats à l’étranger, une réalité bien connue de notre région, n’est qu’un épiphénomène de la baisse relative de l’Euro. La suppression d’accords bilaté­raux n’y changerait absolument rien. Par contre, c’est grâce à ces accords que nous pouvons acheter à bon prix des marchan­dises à l’étranger et réaliser aisément nos exportations vers l’UE. Commerce Suisse approuve les efforts de diplomatie ciblée dans le domaine du commerce. Parallèle­ment, nous militons pour la réduction des obstacles commerciaux et pour une éco­nomie suisse plus ouverte. En effet, nous sommes bien conscients que la prospérité, l’innovation et la stabilité de notre pays en dépendent.

Accords bilatéraux = énergie vitale pour BâleTexte: Kaspar Engeli, Directeur du commerce suisse

Indispensables : l’innovation et un contexte favorableTexte: Dr. Gabriel Barell, Directeur de la Société bâloise des hôteliers

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Regula Ruetz, Directrice metrobasel

Ambassadeur Dr. Henri Gétaz

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Quelles seraient les conséquences pour notre région si les Accords bilatéraux étaient dénoncés ? Telle était la ques­tion traitée lors d’un débat public à l’EuroAirport Basel­Mulhouse­Freiburg en août dernier.

L’adoption de l’Initiative contre l’immi­gration de masse (IIM) du 9 février 2014 représente un défi majeur pour la poli­tique : comment mettre en œuvre la mo­dification de la Constitution sans céder du terrain sur le plan de la liberté de cir­

tifique ou de la santé. Avec un taux de chômage oscillant entre 3 et 4%, cette région connait quasiment le plein­em­ploi. En outre, avec le vieillissement de la population, le nombre des actifs qua­lifiés est appelé à se réduire encore. Si nous ne voulons pas mettre en danger la prospérité de la région, il est impératif d’appliquer l’IIM avec mesure, en tenant compte des intérêts économiques. Com­me l’a démontré de manière convain­cante Regula Ruetz, Directrice du Think Tank metrobasel, il est indispensable de conserver l’intégrité des Accords bilaté­raux I. Sa présentation des Accords bila­téraux I entre la Suisse et l’UE a permis de détailler les thèmes traités par les sept dossiers qui constituent ces accords :

• Lalibertédecirculationdespersonnes• Lesobstaclestechniquesaucommerce• Lesmarchéspublics• L’agriculture• Larecherche• Letransportaérien• Letransportterrestre

D’après Barbara Gutzwiller, Directrice de l’Organisation patronale de Bâle, la dé­nonciation des Accords bilatéraux I pla­cerait la Suisse devant des défis majeurs. D’autre part, la Suisse ne pourra pas ac­cueillir de manière durable une immi­gration nette équivalente à la population de la ville de St. Gall chaque année. En conséquence, elle considère nécessaire d’appliquer un système de clause de sauvegarde avec des contingents tem­poraires – l’ultime recours étant, en cas de besoin, l’arrêt de l’immigration. En ce qui concerne les frontaliers, elle souhai­te que chaque canton dispose d’une plus grande autodétermination.

M. l’Ambassadeur Dr. Henri Gétaz, Directeur de la Direction des affaires

européennes (DAE) au sein du DFAE, a souligné l’importance d’une relation apaisée avec l’UE. On sait par exemple que la Suisse échange les mêmes volu­mes avec le Land de Bade­Wurtemberg qu’avec les USA. Il est donc évident que toute entrave aux échanges avec nos voisins français ou allemands aurait des conséquences particulièrement graves pour la région métropolitaine de Bâle. En

culation des personnes. En effet, les Ac­cords bilatéraux I présentent une clause d’exclusion : si une partie des accords est dénoncée, les six autres accords bi­latéraux I deviennent automatiquement caducs. Pour l’UE, la liberté de circula­tion des personnes, principe de base de l’Union, n’est pas négociable.Si l’on considère plus spécifiquement la Région Bâloise, il s’agit là de 65.000 frontaliers, ressource indispensable à l’économie, qui devront également se soumettre aux quotas de l’IIM Tout cela dans un contexte de difficultés de recru­tement des personnels qualifiés, que ce soit dans le monde économique, scien­

outre, la Confédération a bien compris quelle était l’importance des frontaliers pour notre région, ou pour notre AVS et AI. Il faut bien savoir qu’en 2012, 23.8 % des cotisations sociales AVS et AI étaient versées par des ressortissants de l’UE travaillant en Suisse. Par contre, pour le moment, seuls 15,2 % des retraites AVS/AI sont versées à des ressortissants UE/AELE.

«Que deviendrait notre Région sans les Accords bilatéraux ?» Quelles seraient les conséquences pour notre région si les Accords bilatéraux étaient dénoncés ? Telle était la question traitée lors d’un débat public à l’EuroAirport Basel-Mulhouse-Freiburg en août dernier.

Texte: metrobasel

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* Le débat: Kaspar Engeli, Dr. Brigitte Guggisberg, Maire de Lörrach Jörg Lutz, modérateur Frank Linhart, conseiller d’Etat Christoph Brutschin, Dr. Matthias Leuenberger, Ambassadeur Dr. Henri Gétaz

Légende en bas de la page *

Débat des personnalités invitéesDes représentants du monde écono­mique, scientifique et politique ont dé­battu devant le public des conséquences d’un éventuel abandon de la liberté de circulation des personnes et des Accords bilatéraux I pour l’économie de notre régi­on. Le débat était animé par Frank Linhart.

Le Conseiller bâlois Christoph Brutschin considère que les Accords bilatéraux ap­portent à la Suisse des avantages con­sidérables, qu’il est indispensable de conserver. Il exprime toutefois tout sa compréhension pour les craintes ressen­ties au sein de la population. Le Conseil­ler Brutschin souhaiterait que la politique suisse soit plus disposée à rechercher des compromis, des solutions pragmatiques.

Pour le Dr. Brigitte Guggisberg, Secrétaire générale du Forum WWZ de l’Université de Bâle, la Suisse doit impérativement conti­nuer à avoir accès aux programmes inter­nationaux de recherches. Cela n’est pas seulement vrai pour les universités, avec un accès limité au programme « Horizon 2020 », mais aussi pour les entreprises.

Le Dr. Matthias Leuenberger, Délégué Novartis Suisse précise que les échanges

internationaux sont extrêmement im­portants pour la recherche de pointe. S’il devait devenir difficile, voire impossible de recruter des spécialistes étrangers, les pertes pour la région seraient énormes. En conséquence, une délocalisation pro­gressive des activités de recherches ne serait pas à exclure.

Kaspar Engeli, Directeur de Commerce Suisse, insiste sur le fait que les entrepri­ses ont besoin de marges de manœuvre, d’un marché du travail ouvert et de sécu­rité juridique. Et de conclure que la dé­nonciation des Accords bilatéraux serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de l’économie.

Le Dr Henri Gétaz revient sur l’importance et les avantages des Accords bilatéraux. Il émet l’hypothèse que la population n’a pas été suffisamment informée des con­séquences, en préparation de la votation sur l’IIM. L’application de l’IIM doit ce­pendant avoir lieu, sans toutefois mettre les Accords bilatéraux en danger.

Jörg Lutz, Maire de Lörrach, redoute des conséquences graves si les quotas devai­ent être appliqués aux frontaliers, ainsi qu’un ralentissement du dynamisme de la

région. Pour la seule ville de Lörrach, cela concernerait environ 6.000 frontaliers. En ce qui concerne l’UE, M. Lutz craint qu’il y ait peu de possibilités de négocier sur la liberté de circulation des personnes.

Tous les intervenants s’accordent pour constater que les Accords bilatéraux sont la seule solution.

*Nota : Le 4 décembre 2015, le Conseil fédéral a décidé de mettre en place une clause de sauvegarde avec l’application de contingents sur l’immigration en provenance d’UE. Dans le cadre des négociations avec l’UE, il s’agit de réa­liser une nouvelle interprétation de la clause de sauvegarde de l’Accord sur la libre circulation des personnes. Con­formément au Conseil fédéral, cette solution technique serait compatible avec l’Accord sur la libre circulation des personnes et l’amendement à la Constitution. Si par contre, la Suisse ne parvient pas à trouver un accord avec ses partenaires européens, le Conseil fédéral devra prendre des mesures uni­latérales. Dans un tel cas, nul ne sait actuellement quelle sera la réaction de l’UE et quelles seraient les sanctions éventuelles.

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Conseillère d’Etat Susanne Hochuli, Matthias Pohl, Mirjam Jauslin, Regula Ruetz, Raphael Jehle

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Cette année, le Forum économique Fricktal a eu lieu à Wil, sur invitation de la Commune de Mettauertal. En pré­sence d’environ 200 personnes, des informations, des propositions ont été communiquées pour faire face au pro­blème de recrutement de personnels qualifiés.

Regula Ruetz, Directrice de metrobasel a, dans son introduction, détaillé les origines et conséquences de la pénurie de personnels. Parallèlement, elle pro­pose des solutions pour mobiliser les personnes qualifiées :

« La population résidente suisse est d’environ 8,3 millions d’habitants. L’immigration nette est d’environ 80.000 personnes par an. Il faut y ajou­ter les quelques 300.000 frontaliers. Le nord­ouest de la Suisse : 65.000, Fricktal, environ 6.000. Et même si tous les chômeurs et ceux qui perçoi­vent l’aide sociale devaient trouver un emploi – hypothèse théorique – il y au­rait toujours pénurie. Bien sûr, il s’agit d’utiliser les ressources du marché du travail national, mais il n’est pas possi­ble de se passer des personnels qualifiés de l’étranger.

Moins d’employés de l’ÉtatEn 2015, le secteur public emploie près de 25% des actifs – donc plus d’un mil­lion de personnes (administration, édu­cation, professions médicales et sociales, armée, etc.). Chaque mois, entre 300 et 500 emplois, souvent peu qualifiés sont créés. Et si l’État emploie autant de per­sonnels, c’est également un peu de notre faute : nous avons des attentes élevées envers les services de l’État. De plus, les députés que nous avons élus légifèrent chaque jour et définissent des nouvelles réglementations qu’il faut appliquer et contrôler. Une réduction du nombre de réglementations, du degré de service et de notre perfectionnisme dans le con­trôle par les administrations, il serait certainement possible d’endiguer la bu­reaucratie. Ainsi, les entreprises privées pourraient disposer de plus de person­nels qualifiés.

Beaucoup de femmes en temps partiel Aujourd’hui, 78% des femmes exercent une profession. Par contre, la moitié de ces femmes seulement dispose d’un poste à 90­100%. Pour mobiliser les 50% restants, il est nécessaire de disposer de meilleurs services à l’enfance, des struc­

tures d’accueil des enfants scolarisés, des heures de travail souples, le télétravail ou des incitations fiscales. En effet, travail­ler plus doit permettre de gagner plus. Chaque ménage fait ses calculs : si le salaire le moins élevé est entièrement absorbé par les frais de garde d’enfants et les impôts (plus élevés si les deux parents travaillent), les femmes auront peu de raisons financières de travailler – un contexte qui favorise aussi le tra­vail à temps partiel des femmes.

Les séniors qualifiésIl est indispensable d’utiliser le po­tentiel des séniors sur le marché du travail. Or, on constate que les per­sonnes de plus de 55 ans ne trouvent pratiquement pas de nouvel emploi : l’employeur est rebuté par les coûts salariaux et annexes (en particulier la prévoyance professionnelle). Cela est regrettable, car ils sont généralement dégagés des obligations familiales. Est­ce bien justifié ? Peut­être serait­il envi­sageable de geler les salaires de person­nels restés un grand nombre d’années dans la même entreprise. Avons­nous besoin de nouveaux modèles de rému­nération qui permettraient d’activer ces potentiels ?

Forum économique de Fricktal : «mobiliser les personnels qualifiés»Que peut faire le Fricktal pour mobiliser les personnels qualifiés dont il a besoin? C’est la question à laquelle a tenté de répondre le Forum économique Fricktal du 9 septembre 2015 à Wil.

Texte: metrobasel

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Les réfugiés et les allocataires de l’aide socialeL’entreprise recherche des personnels, alors que des milliers de réfugiés recher­chent au plus vite un emploi. Toutefois, ces personnes ne disposent pas toujours des qualifications nécessaires : une par­tie des réfugiés n’a pas de qualifications ou celles­ci ne sont pas reconnues. De plus, le niveau linguistique est variable.

Au lieu de laisser les réfugiés dans l’aide sociale, il est important de leur permet­tre d’entrer sur le marché de l’emploi. On doit par exemple permettre à des person­nels qualifiés (exemple : médecin syri­en) d’acquérir rapidement un diplôme équivalent sur le sol suisse.

Les allocataires de l’aide sociale repré­sentent aussi une ressource importan­te du marché du travail : permettre aux personnes sans qualification d’acquérir une formation pour exercer une activité professionnelle, avec un caractère ob­ligatoire. Un grand nombre des alloca­

taires de l’aide sociale, pas tous, pourrait exercer une profession, par exemple dans l’entretien des voiries, les mé­tiers de santé et d’accompagnement, l’agriculture ou le bâtiment. L’objectif étant qu’un allocataire ne reste pas toute sa vie dépendant de l’aide sociale.

Susanne Hochuli, Conseillère d’État, Argovie, présente la stratégie de son Canton pour alimenter le marché du travail. D’une part, la formation et la formation continue doivent être en­couragées, afin d’élever le niveau de qualification. En outre, il faut égale­ment optimiser les conditions­cadre qui permettront aux personnes dispo­nibles d’exercer une activité rému­nérée. On prend l’exemple des places de crèche pour enfants. En parallèle, le Canton s’efforce d’intégrer les alloca­taires de l’aide sociale sur le marché du travail. On pense par exemple aux soins à la personne et à d’autres domaines souff­rant de pénurie.

Un débat a ensuite lieu, animé par Mirjam Jauslin, avec Susanne Hoch­uli, Conseillère d’État, Raphael Jehle, directeur de l’entreprise Jehle SA (ou­tillages de précision), Regula Ruetz de metrobasel et Matthias Pohl de Novar­tis Pharma Stein SA. Les intervenants s’accordent pour dire que le marché du travail a besoin de plus de parti­cipation des femmes, de modèles de travail plus souples, de télétravail, de plus de services de garde d’enfants, de plus de poste d’apprentissage dans l’Administration, d’une durée de tra­vail plus longue, de postes mieux ada­ptés aux séniors, d’autres modèles de salaires pour les séniors, d’une non­augmentation du nombre de postes dans l’administration et une meilleure intégration des actifs, chômeurs et al­locataires de l’aide sociale.

En effet, c’est de la mobilisation des personnels qualifiés que dépend la prospérité de notre pays dans les an­nées à venir.

à bientôt. bis bald.

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Le Conseil consultatif metrobasel 2015/2016Prof. Dr. Crispino Bergamaschi, Président de la Direction, Haute école spécialisée de la Suisse du Nord­Ouest FHNW; Jürg Eris­mann, Head of Basel/Kaiseraugst Site, F. Hoffmann­La Roche SA; Prof. Dr. Madeleine Herren­Oesch, Directrice, Institut européen de l’Université de Bâle; Prof. Dr. Antonio Loprieno, ancien Recteur, Université de Bâle; Prof. Dr. Urs Müller, Président, Union des Banques cantonales suisses; Prof. Dr. Rudolf Minsch, Chef économiste, economiesuisse; Dr. Stephan Mumenthaler, Head Eco­nomic & Swiss Public Affairs Novartis Pharma SA; Regula Ruetz, Directrice metrobasel; Dr. Gerhard Schwarz, PDG avenir suisse; Prof. Dr. Theodor Karl Sproll, Recteur, Haute école duale du Bade­Wurtemberg, Lörrach; Dr. Andreas M. Walker, Co­Président, swissfuture

Le Bureau directeur metrobaselDr. Uwe H. Böhlke, Président, metrobasel; Regula Ruetz, Directrice, metrobasel; Dr. Jean­Daniel Bonny, Head of Research & Deve­lopment Acino Pharma SA; Rolf Brugger, consultant, Président du Conseil d’administration, Top Consult & Capital SA; Christian Egeler, membre du Grand conseil, Bâle­Ville, Ingénieur dipl. ETH, RappTrans SA; Prof. Jacques Herzog, Herzog & de Meuron Architectes; Jörg Lutz, Maire de Lörrach; Franco Mazzi, Maire de Rheinfelden; Prof. Dr. Urs Müller, Président de l’Association des Banques cantonales suisses; Nicole Nüssli­Kaiser, Maire d’Allschwil; Rudolph Schiesser, Président du Conseil d’administration, Airport Hôtel et Grand Casino Basel, Président du Conseil d’administration, Grand Hôtel Les Trois Rois; Samuel Schultze, PDG Burckhardt+Partner SA; Alexandre F. Stotz, Consulting Services

Partenaires metrobaselAcinoPharmaAG•ActelionPharmaceuticalsLtd.•AngestelltenvereinigungRegionBaselarb•ArbeitgeberverbandBasel•BASFSchweizAG•BaslerKantonalbankBKB•Bider&Tanner•BlochThomas,DruckereiBlochAG•Bönzli+FeuzIT•BRBBauunternehmerRegionBasel•BrenntagSchweizerhallAG•BuchsMelchior,CEOBusinessParcReinach•BSABasel•Burck­hardt+PartnerAG•BruggerRolf,TopConsult&CapitalAG•BVBBaslerVerkehrs-Betriebe•ClariantProdukte(Schweiz)AG•ChristophMerianStiftungCMS•DatalynxAG•DegeloArchitekten•DeloitteAG•DSMNutritionalProducts•E.Gutzwiller&CieBanquiers•economiesuisse•EuroAirportBasel-Mulhouse-Freiburg•F.Hoffmann-LaRocheAG•fadeout•FallerAndreas,Advokat•FHNWHochschulefürArchitektur,BauundGeomatik•ffbkArchitektenAG•ForumSchwarzbubenland•FricktalRegioPlanungsverband•GebäudeversicherungKantonBasel-Stadt•GemeindeAesch(CH)•GemeindeAllschwil(CH)•Ge­meindeArisdorf(CH)•GemeindeBettingen(CH)•GemeindeBinningen(CH)•GemeindeBlauen(CH)•GemeindeGrenzach-Wyhlen(D)•GemeindeLangenbruck(CH)•GemeindeReinach(CH)•GrandHotelLesTroisRois•GroupeMutuel•gsiBau-undWirtschaftsingenieureAG•HandwerkskammerFreiburg•HechtImmoConsultAG•HelvetiaVersicherungen•Herzog&deMeuronArchitekten•HIAGImmobilienSchweizAG•HochschulefürGestaltungundKunstderFHNW•InnocelInnovations-CenterLörrachGmbH(WirtschaftsförderungderStadtLörrach)•IPTBeiderBasel•JakobMüllerHoldingAG•Konnex•Kraft­werkBirsfeldenAG•LonzaGroupAG•MeinickeMartina,ProductManagerin•MerianIselin•NovartisPharmaAG•PlanzerTransportAG•PricewaterhouseCoopersPwC•ReinprechtHarald,Ethiker•PeterRiedelMetallbauundSchlossereiAG•SchoberBoninaAG•SparkasseLörrach-Rheinfelden•StadtLörrach(D)•SturmWerner,CEOArnoldAG•SyngentaCropProtectionAG•VanWezemaelJoris,Prof.Dr.•VISCHERAnwälteundNotare•VSUD,VereinigungSchweizerUnternehmeninDeutschland•VTUEngineeringSchweizAG•WeledaAG•WidmerAndreas,WidmerBeratungen•WirtschaftsregionSüdwestGmbH•WohnstadtBau-undVerwaltungsgenossenschaft•Wüest&PartnerAG

Notre société est vieillissante, l’espérance de vie augmente, la natalité est en baisse. Il est de la responsabilité des entreprises, de la politique et de la société de dévelop­per des stratégies durables pour demain. Sur la base de trois études, metrobasel aborde la thématique du vieillissement. Ces études seront présentées en 2016, à l’occasion de différents évènements.

Le vieillissement et le monde du travailSans immigration, les entreprises man­quent de personnels qualifiés. Pour com­penser la pénurie, il s’agit de mieux utiliser les ressources existantes d’actifs plus âgés.

Dans le cadre d’un projet CTI, la HTW de Coire réalise en coopération avec la ZHAW une étude metrobasel sur le « vieillissement de la population active ». Les partenaires de cette étude sont, outre metrobasel, Novartis et les CFF.

Le vieillissement et les infrastructuresL’étude metrobasel évalue si la région dispose de suffisamment de logements adaptés et abordables pour la populati­on vieillissante. L’étude est réalisée par la FHNW, en coopération avec metrobasel. Wüest & Partner, ainsi que le sociologue Prof. Dr. Joris van Wezeamel ont apporté

un soutien à cette étude sur le plan des méthodes.

Le vieillissement et la dépendance Pour faire face au défi de la dépendance dans notre société vieillissante, les per­sonnels qualifiés et les ressources finan­cières risquent de manquer à l’avenir. L’étude metrobasel a pour objet de dé­gager des éléments de réponse pour ré­pondre de manière adéquate à la dépen­dance des seniors, pour leur permettre une bonne qualité de vie dans leur envi­ronnement habituel.

Projets metrobasel 2015/2016

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De meilleurs médicaments grâce à l’innovationChez Novartis nous voulons découvrir, développer et mettre à disposition des solutions thérapeutiques de qualité pour répondre aux besoins en constante évolution des patients et des sociétés dans le monde entier.

Nous sommes convaincus que notre portefeuille de santé varié, notre engage- ment en faveur de l’innovation et notre sens concret des responsabilités nous permettent d’accomplir notre mission : prévenir les maladies, guérir, atténuer les souffrances et améliorer la qualité de vie.

Présent dans plus de 140 pays, Novartis, l’un des leaders mondiaux du domaine de la santé, garde des liens privilégiés avec la Suisse.

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