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Sommaire – Avant-propos ............................................... 2 DIP (INFORMATIONS OFFICIELLES) – Rubrique télématique .................................. 3 ENSEIGNEMENT PRIMAIRE – Narrativa ...................................................... 7 CYCLE D’ORIENTATION – Un déménagement télématique ................... 9 ENSEIGNEMENT SECONDAIRE POSTOBLIGATOIRE – Gödel, Escher, Bach .................................. 11 UNIVERSITE – Nouvelles technologies ou technologies émergentes ? (2e partie) ............................. 17 L’ECHO DES PUCES – Domptez la 4ème vague ........................... 24 – Le SIPO est également au service des enseignants ......................................... 28 – Quel avenir pour les technologies nouvelles dans l’enseignement des langues ? .............................................. 30 – Projet SYMPHONIE .................................... 37 matique mations Publication du Département de l’instruction publique de Genève octobre 1995 N° 28 INFOR RÉPUBLIQUE ET CANTON DE GENÈVE Editorial La fascination des nouvelles technologies est loin de s’éteindre. Télécom à Genève permet de mettre en évidence les progrès rapides qui nous ouvrent, en matière de communication, des horizons insoupçonnés. Il est bon de s’intéresser à cette évolution. Il est néces- saire aussi d’en comprendre les principales ten- dances et les conséquences sur notre vie quotidienne et celle des habitants de la planète. Mais il est peut-être temps aussi de rappeler que les instruments de communication, aussi puissants soient-ils, aussi pleins de ressources soient-ils, restent des outils et non des objectifs. Utiliser Internet pour communiquer avec le monde entier est certes fabu- leux. Mais il reste toujours la vraie question : com- muniquer avec qui ? pourquoi ? Puiser des informa- tions sur Internet constitue une richesse formative potentielle précieuse. Encore faudra-t-il que cette abondance d’informations soit maîtrisée par ses des- tinataires. Apprendre à chacun à discerner l’essentiel, à distin- guer l’important et l’accessoire, à séparer ce qui est du domaine de l’information, de l’opinion person- nelle ou de la publicité, à prendre du recul et à remettre les éléments dans leur contexte, toutes ces démarches sont indispensables si l’on ne veut pas que notre société surinformée devienne complète- ment désinformée. Permettez ainsi à une passionnée de l’informatique d’en rappeler ici les limites. La mission de l’école est aussi d’apprendre aux élèves à donner à la tech- nique sa réelle dimension, celle d’être au service de l’Homme. Les jeunes peuvent apprendre très rapide- ment à maîtriser des outils qui restent mystérieux à nombre d’adultes. Nous avons moins à nous soucier de cela qu’à veiller à leur donner les moyens de rester maîtres de leur pensée, de leur raisonnement, de leurs sentiments. Martine Brunschwig Graf

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Sommaire– Avant-propos ............................................... 2

DIP (INFORMATIONS OFFICIELLES)

– Rubrique télématique .................................. 3

ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

– Narrativa ...................................................... 7

CYCLE D’ORIENTATION

– Un déménagement télématique ................... 9

ENSEIGNEMENT SECONDAIREPOSTOBLIGATOIRE

– Gödel, Escher, Bach .................................. 11

UNIVERSITE

– Nouvelles technologies ou technologiesémergentes ? (2e partie) ............................. 17

L’ECHO DES PUCES

– Domptez la 4ème vague ........................... 24

– Le SIPO est également au servicedes enseignants ......................................... 28

– Quel avenir pour les technologiesnouvelles dans l’enseignementdes langues ? .............................................. 30

– Projet SYMPHONIE .................................... 37

matiquemations

Publication du Département de l’instruction publique de Genève octobre 1995 N° 28

INFOR

RÉPUBLIQUE ET CANTON DE GENÈVE

Editorial

La fascination des nouvelles technologies est loin des’éteindre. Télécom à Genève permet de mettre enévidence les progrès rapides qui nous ouvrent, enmatière de communication, des horizons insoupçonnés.

Il est bon de s’intéresser à cette évolution. Il est néces-saire aussi d’en comprendre les principales ten-dances et les conséquences sur notre vie quotidienneet celle des habitants de la planète.

Mais il est peut-être temps aussi de rappeler que lesinstruments de communication, aussi puissantssoient-ils, aussi pleins de ressources soient-ils, restentdes outils et non des objectifs. Utiliser Internet pourcommuniquer avec le monde entier est certes fabu-leux. Mais il reste toujours la vraie question : com-muniquer avec qui ? pourquoi ? Puiser des informa-tions sur Internet constitue une richesse formativepotentielle précieuse. Encore faudra-t-il que cetteabondance d’informations soit maîtrisée par ses des-tinataires.

Apprendre à chacun à discerner l’essentiel, à distin-guer l’important et l’accessoire, à séparer ce qui estdu domaine de l’information, de l’opinion person-nelle ou de la publicité, à prendre du recul et àremettre les éléments dans leur contexte, toutes cesdémarches sont indispensables si l’on ne veut pasque notre société surinformée devienne complète-ment désinformée.

Permettez ainsi à une passionnée de l’informatiqued’en rappeler ici les limites. La mission de l’école estaussi d’apprendre aux élèves à donner à la tech-nique sa réelle dimension, celle d’être au service del’Homme. Les jeunes peuvent apprendre très rapide-ment à maîtriser des outils qui restent mystérieux ànombre d’adultes. Nous avons moins à nous soucierde cela qu’à veiller à leur donner les moyens de restermaîtres de leur pensée, de leur raisonnement, deleurs sentiments.

Martine Brunschwig Graf

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Informatique-Informations n° 28 — octobre 1995

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Ces dernières semaines, les nouvellestechnologies de l’information et lacommunication ont fait les titres desjournaux, le salon des Télécoms vientde s’achever à Genève et l’on parle deréformes de l’informatique de l’Etat.Vous trouverez dans l’Echo des Pucesle texte de la conférence de presse queMadame Brunschwig Graf (présidentedu comité de pilotage de l’informa-tique de l’Etat) a tenue à ce sujet.

La rubrique télématique comme à sonhabitude vous tient informés des der-nières nouveautés sur Swiss Online ousur le Web.

Paulette Magnenat a gagné un prixau dernier concours Supor organisépar l’IRDP et présente “Narrativa”, unmultimédia pour l’enseignement auprimaire.

Les professeurs d’allemand du cycled’orientation “déménagent” avec latélématique, et lors d’un séminaire aupostobligatoire, on a réuni un mathé-maticien, Gödel, un graveur et dessi-nateur, Escher et un musicien, Bach.

Dans ce numéro, vous trouverez égale-ment la suite de l’article de DanielPerraya sur le rôle des NTIC et leur effi-cacité dans la formation à distance.

L’écho des puces regroupe des textesfort divers, des informations sur la 4evague informatique, une présentationdu SIPO, un service à disposition desenseignants et un article de fond deMadame Robert de Paris sur l’avenirdes technologies dans l’enseignementdes langues.

Une fois de plus, tous les ordresd’enseignement et tous les domainessont représentés, alors bonne lecture !

Claudeline Magni

Avant-propos

DIP

Claudeline Magnirédactrice

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DIP

Claudine Charlierdirectrice adjointe du CIP

Les initiateurs se préoccupent des problèmes liés à la sécurité des réseaux

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Préambule

Cybernautes, attachez vos ceintures !

Depuis quelques mois, nous avons prisl’habitude de vous parler INTERNET,World Wide Web, serveurs, etc. Au-jourd’hui nous aimerions vous présen-ter l’“INTERNET SOCIETY, Internauts”1,une organisation internationale etnon gouvernementale pour la coopé-ration et la coordination d’INTERNET,le développement des technologies etdes applications. Elle comprend aussibien des membres individuels que desentreprises, des fondations ou desorganisations gouvernementales. Unconseil d’administration élu par lesmembres préside aux destinées de lasociété.

Les 22 et 23 février 1996 un symposiumsera organisé à San Diego, Californie :

“Symposium on Networked and distributed system security”.

Les initiateurs se préoccupent des pro-blèmes liés à la sécurité des réseauxsur le plan tant du hardware que dusoftware. Le symposium est plus parti-culièrement destiné aux échangesd’informations techniques.

Quelques thèmes choisis :– identifications et confidentialité ;– validité de l’information ;– accès et disponibilité de l’informa-

tion ;– systèmes commerciaux..., licences,

payements, assurances ;

Rubrique télématique

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– ressources humaines, coûts dedéveloppement ;

– exigences de normes de sécuritédans les télécommunications, etc.

En ce qui concerne la Suisse, sur leplan genevois :

INTERNET SOCIETY –GENEVA WEB SERVER

offre un certain nombre de réunions etdes groupes de travail 2 dont vous pou-vez obtenir le détail en vous adressantau secrétariat de la société. Citonscependant :• Business SIG (applications commer-

ciales) ;• Development SIG (développement /

promotion des infrastructures etleur utilisation) ;

• Web SIG (utilisation du WorldWide Web) ;

• Educational SIG qui devrait intéres-ser plus particulièrement notremilieu puisqu’il s’agit du dévelop-pement d’applications et de la pro-motion de l’usage d’INTERNETdans le cadre des départements del’Instruction publique de Suisseromande.

On constate au vu de ce qui précèdeune volonté d’organisation d’INTER-NET. Cependant les questions d’éthi-que ne sont tou-jours pas réellementrésolues même sil’on observe que cer-taines autorités poli-tiques envisagentdes filtres ou desinterdictions. D’unepart, la législationinternationale ap-propriée fait défaut,et d’autre part, quel-le limite mettre à laliberté d’expression?Toutefois, si l’on n’yprend garde, les con-ditions sont réuniespour des dérapages

lorsqu’on peut consulter par exemplele manuel du terroriste sur le réseau. Ily a quelques années nous pouvionsacheter des boîtes de construction “lepetit chimiste” (ou électronicien) maisnous n’aurions jamais trouvé, à portéede tous les âges, des formules pourcommettre des attentats. Vous com-prendrez certainement que je nedonne pas d’adresse !

* Le serveur télématique du CIP

• Les adresses de 465 services etécoles peuvent être consultées dansl’annuaire du département de l’ins-truction publique qui vient être mis àjour en fonction des données commu-niquées par les écoles à fin août(3# écoles et services puis 1# annuairedu DIP).

* Kalimera

• Kali-Cracks :Dès le début de l’année scolaire, uncasse-tête est proposé chaque semaineaux classes et aux amateurs de ce typed’exercice intellectuel (4# Kali-Cracksaprès 7# Kalimerages). Le casse-têten’est pas trop difficile : des élèves de5ème primaire doivent pouvoir trou-ver la réponse.

On constate au vude ce qui précèdeune volontéd’organisationd’INTERNET

Rubrique télématique (suite)

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• Kalindices :Ce concours destiné à tous les utilisa-teurs de l’application qui consistait àfaire découvrir un personnage ou unlieu avec chaque jour de la semaineun indice supplémentaire a rencontréun tel succès que les organisateursenvisagent de le reprendre dans lecourant de l’automne.

* 4e de couverture

Le projet télématique a été primé lorsde la Conférence “Computers in Edu-cation”, organisée par l’IFIP 3 à Bir-mingham du 23 au 28 juillet 1995.Nous félicitons Claudeline Magni quia été récompensée par un prix d’excel-lence bien mérité dans le cadre del’opération “Success Stories”, version2.0.

* Mailbox

L’application est maintenant dispo-nible tant dans les mondes PC queMAC et permet à chacun de gérer saboîte aux lettres ou envoyer desfichiers avec facilité grâce aux icônes 4,

mais connaissez-vous les “marchés” ?Qu’est-ce qu’un marché? Une casepostale ouverte à un groupe d’utilisa-teurs qui s’intéresse à un domained’intérêt général ou plus spécialisé quisouhaite communiquer des informa-tions, bénéficier d’un serveur defichier, transmettre des “news” ouorganiser un forum à distance... (sanstenir compte ni de l’heure ni du lieu).

On y trouve par exemple :• NTIC, une rubrique d’actualité des

nouvelles technologies ;• le marché MAC : l’information pour

les utilisateurs MAC ;• le marché PC : l’information pour

les utilisateurs PC ;• les adresses WWW qui ont retenu

l’attention de nos correspondants ;• le marché Hypercard (et pas seule-

ment pour échanger des informa-tions dans le cadre du club Hyper-card ! ) ;

• Info aux utilisateurs : émanation dugroupe de travail GT5 de notrecentre qui vous donne des tuyauxintéressants quant à l’utilisationde logiciels par exemple.

Qu’est-ce qu’unmarché ? Une casepostale ouverte à un grouped’utilisateurs

Rubrique télématique (suite)

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Chaque marché est placé sous la res-ponsabilité d’un gestionnaire qu’onpeut aussi comparer à un responsablede rubrique de la presse écrite.Alors cela vous intéresse ? Venezessayer au CIP ou demander des infor-mations !

*GENEVE#

• CIVIC CAFELes personnalités et les jeunes intéres-sés sont conviés à participer à desforums visant à promouvoir concrète-ment, selon leurs initiateurs 5, le civis-me des jeunes.

Thèmes abordés :– Jeunes et création d’emplois– Ecoles et réalités– A 18 ans, je vote– L’Europe et la Suisse, où en est-on ?– Drogue

Vous trouverez plus de précisions dansl’application VTX “en vitrine” sur*GENEVE#. Quinze jours avantchaque réunion, il vous est possible deposer des questions.

_________

1 adresse URL: http://www.eunet.ch/IsocGva/2 adresse URL: http://www.eunet.ch/IsocGva/sig.html3 IFIP : International Federation of InformationProcessing.4 voir précédents numéros d’Informatique-Informations5 Mondial Contact, case postale 314, 1211 Genève 21

Chaque marché estplacé sous laresponsabilité d’ungestionnaire

Rubrique télématique (suite)

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ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

Paulette Magnenatformatrice – éducation aux médias

Narrativa est un logiciel multimédiaqui gère des animations en couleuravec de la sonorisation. Il permet auxenfants d’organiser un dessin animécomplet à partir de séquences donnéeset de travailler à leur sous-titrage endirect ou à partir d’un éditeur detextes. L’enfant peut suivre l’anima-tion telle qu’elle a été prévue par lesconcepteurs du logiciel, ou réinventerlui-même une autre façon de raconterl’histoire. Diverses fonctionnalitésenrichissent ces possibilités de base.

Actuellement, le logiciel comporte uneseule histoire : la légende du roi deBerne, conte du patrimoine suisse quise situe dans les années 800. A cetteépoque, le Château du Nydegg esthabité par un jeune seigneur qui aimesurtout chasser dans les vastes forêtsalentour...

Le logiciel permet d’abord de prendreconnaissance des aventures de cechasseur. La narration est composéede 10 séquences qu’il faut remettredans l’ordre logique. Chaque séquenceest représentée par une image clé.Selon le principe – simplifié – d’unremontage, les séquences serontordonnées puis visionnées ; l’utilisa-teur peut à ce moment créer un texteen s’aidant des images.

Objectifs pédagogiques

Si l’objectif principal est bien de déve-lopper la compréhension de la structu-re du récit, d’autres objectifs entrentaussi en considération : entraîner etstimuler le travail de rédaction, mettreen relation le texte et l’image, faireremarquer la différence d’élaborationd’une histoire selon qu’on a la possibi-lité de recourir au texte et à l’image oudu texte seulement.

Ce logiciel est accompagné d’une mal-lette comprenant une cassette vidéo,une brochure reprenant le texte de lalégende originale, une série de dix dia-positives sur le thème de l’ours et undocument de présentation et de sug-gestions d’activités.

L’ensemble de ce matériel permet des’habituer progressivement à l’utilisa-tion parallèle de plusieurs supportspour traiter un même thème. Il estdonc multimédia à double titre. Pre-mièrement parce que le logicielcontient des images animées, des sonset des possibilités d’agir (ordonner,écrire, consulter), et deuxièmementmultimédia puisqu’il joue sur la juxta-position et la complémentarité de plu-sieurs médias (vidéo, logiciel, diaposi-tive, écrit).

Narrativa

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Multimédiapour l’enseignement primaire.

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Ce logiciel, conçu par Paulette Magne-nat et réalisé par Jean-Luc Bargetzi,avec des illustrations d’André Bande-ret, a reçu le premier prix du concoursde réalisation de logiciels éducatifsSUPOR organisé en 1994 par l’IRDP deNeuchâtel.

La mallette multimédia “La légendedu roi de Berne” est à disposition desenseignants du primaire au CDAV-CDP Liotard ; dans cette mallette setrouve la cassette vidéo, la brochuredu texte de la légende du roi de Berneet le logiciel “Narrativa”. Le logicieltourne sur Macintosh, écran couleur13’ et a besoin de 4 Mb de mémoire.On peut le charger à partir de dis-

quettes compactées. Le logiciel Narra-tiva se trouve également en versiondémo sur le catalogue “Education CD-ROM” 1995-96 de Apple Computer.

Un cours de formation continue del’enseignement primaire (4 périodes lematin du 17 novembre 95 au CIP) pré-sentera de façon détaillée ce logicielque les participants pourront tester àcette occasion.

_________

(Cours n° 307, brochure du service du perfection-nement du corps enseignant primaire genevois).

Ce logiciel a reçu le premier prix du concours SUPOR

Narrativa (suite)

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CYCLE D’ORIENTATION

Claudeline Magniresponsable EAO/CRPP

Nous avons ici souvent fait allusion àla mutation qu’a connue la correspon-dance scolaire, chère à Freinet, grâceaux NTIC. Tous les enseignants duCycle ont maintenant la possibilitéd’utiliser la télématique dans le cadrede leur enseignement, tous les collègesont accès au serveur télématique gra-tuit du CIP, et au réseau pédagogiqueKalimera. Dans plusieurs collèges un“ceptel” est à disposition des élèvesdans la bibliothèque ou au local desconseillers sociaux.

Deux enseignantes du cycle d’orienta-tion, Magdalena Wittwer et DorisRosttock, qui utilisent les NTIC dansleur enseignement, ont proposé à leurscollègues professeurs d’allemand de seformer à l’utilisation de la téléma-tique.

Toutes deux, animatrices de diffé-rentes activités dans le réseau pédago-gique Kalimera, elles ont pensé qu’ilétait préférable de mettre les ensei-gnants en situation de vraie commu-nication, comme il s’agirait de le faireavec des élèves.

En rapport avec une leçon du pro-gramme où l’on étudie le vocabulairede la maison, elles ont proposé un“déménagement télématique”.

Les participants, divisés en 2 groupesdans deux collèges différents, dispo-saient du même matériel : le plan d’unappartement, avec l’indication des dif-férents lieux en allemand (cuisine,salle à manger, salle de bain, etc.) etune série de petits cartons qui figu-raient le mobilier de l’appartement.

Un déménagementtélématique

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Une simple boîte à lettres permet souvent d’animer des activités en classe de langue.

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En utilisant leur boîte à lettres électro-niques (BAL), les participants devaientdemander des renseignements àl’autre équipe pour pouvoir placer lesmeubles au bon endroit. On pourraitimaginer que cette activité est fortsimple et ce fut le cas pour les pre-mières questions lorsqu’il s’agissait dedéterminer dans quelle pièce se trou-vait tel meuble. Puis l’aventure secorsa quand il fallut trouver la disposi-tion exacte du meuble dans la pièce,par rapport à la porte, aux fenêtres oumême à d’autres meubles qui se trou-vaient dans la même pièce.

Cette activité fort simple en apparencemontra aux participants, si l’en étaitbesoin, qu’elle nécessitait pour êtremenée à bien, de pouvoir mettre enjeu des structures langagières quiétaient étudiées lors du cours d’alle-mand.

En utilisant leurboîte à lettresélectroniques (BAL),les participantsdevaient demanderdes renseignement

Un déménagement télématique (suite)

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POSTOBLIGATOIRE

Bernard Vuilleumeravec le concours de

Christian Oestreicher, Piergiogio Quadranti, Claude Renaud et Philip Swann

Du livre à l’idée d’un séminaire

Le livre fut traduit en français en 1985 (D. Hofstadter, Gödel, Escher Bach. Les Brinsd’une Guirlande Éternelle. Paris : InterEditions). Depuis, tout le monde ou presqueen parle ou en a parlé. Mais en réalité, rares sont ceux qui ont lu ce livre. Il fautdire, à la décharge de tous les autres, que l’essai de Hofstadter n’est pas un modè-le de concision – 837 pages sans compter les notes et l’index ! – et que les thèmescentraux qu’il développe ne sont pas «de tout repos» : en bref, il s’agit des limita-tions rencontrées dans les systèmes formels et des relations que ceux-ci entretien-nent avec la vie, l’intelligence, les arts et la conscience.

C’est ce constat qui me donna l’idée de proposer un séminaire de formationcontinue dont les objectifs seraient de :• présenter le concept d’autoréférence et illustrer son rôle

dans différents domaines de la connaissance ;• réunir des participants d’horizons variés ;• éveiller chez eux de l’intérêt pour des domaines qui ne relèvent pas

de leur spécialité.

Cette proposition intéressa suffisamment de personnes pour que le séminaire puis-se être ouvert. Nous dûmes même le dédoubler pour permettre à tous les inscrits depouvoir y participer.

De l’idée à la réalisationLe succès rencontré par la proposition du séminaire « Gödel, Escher, Bach » futencourageant, mais il restait encore beaucoup à faire ! Il fallait notamment trou-ver des intervenants motivés et compétents avec lesquels élaborer le programme.Ce ne fut pas tâche facile, mais, presque toutes les personnes contactées manifes-tèrent assez rapidement leur enthousiasme pour ce projet. En quelques séances detravail, les intervenants firent connaissance, se mirent d’accord sur la façon dontle séminaire devrait se dérouler et élaborèrent les grandes lignes des leurs contri-butions respectives.

Il y a tant d’un livre écrità un livre lu, et d’un livre lu à un livre compris !

Les enseignantscompétents et motivésne manquent pas dans la République

Gödel, Escher, Bach

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Il y a quinze ans, un jeune professeur d’informatique publiait un livreétablissant des liens entre la logique mathématique, les gravures d’Escheret la musique de Bach. Cet ouvrage devint immédiatement un best-seller

international et son auteur remporta le Prix Pulitzer 1980.

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Le déroulement du séminaire

• Une première contribution situa la problématique du livre de Hofstadter dans uncontexte global et historique et l’orateur commenta brièvement les thèmes suivants :logique et fondements des mathématiques, « calculabilité » et ordinateurs,modèles formels de l’esprit et du cerveau, structures musicales et picturales, intelli-gence artificielle, conscience et philosophie de l’esprit, l’autoréférence, une méta-phore unificatrice ? Il présenta ensuite un essai de formalisation de dessind’enfant. Cela permit à chacun de saisir, d’une manière très intuitive, ce qu’on«perd» et ce qu’on «gagne » lorsqu’on formalise.

• Une deuxième contribution introduisit la notion de système formel et précisa lesnotions d’alphabet, de grammaire, d’axiomes et de règles d’inférence. L’orateurdonna quelques exemples de systèmes formels rudimentaires. Il signala qu’unordinateur peut être considéré comme un système formel et que, réciproquement,tout système formel est équivalent à un calculateur numérique convenablementprogrammé ou à une « machine de Turing ». Il indiqua que ce dernier conceptavait été introduit pour tenter de répondre à une question posée par David Hilberten 1900 : « une procédure mécanique peut-elle, en principe, résoudre tous les pro-blèmes mathématiques relevant d’une classe large mais bien définie ?» et que laréponse qu’il avait permis d’obtenir était négative. Il introduisit ensuite le conceptd’autoréférence et montra, en utilisant différents procédés de construction, com-ment il est possible de construire une phrase autoréférente, c’est-à-dire une phrasequi renvoie à elle-même.

Cette phrase comporte 27 signesFig. 2 : exemple de phrase autoréférente

Situer la problématiquedans un contexte globalet historique

« Ça m’a pris une viepour apprendre àdessiner comme un enfant »

Picasso

Introduire les notions de système formel etd’autoréférence

Gödel, Escher, Bach (suite)

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Fig. 1 : a) Dessin d’enfant b) « Formalisation» du dessin

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Il aborda encore le problème de l’interprétation d’un système formel et introduisitune distinction entre vérité et cohérence. Les principales étapes de la démonstrationdu théorème de Gödel furent présentées et commentées. L’orateur signala notam-ment que, pour démontrer son théorème, Gödel avait construit – à l’intérieur del’arithmétique – une expression autoréférente qui signifiait je ne suis pas démon-trable et qu’il avait établi que cette expression était néanmoins vraie, ce qui luiavait permis de conclure que l’arithmétique était incomplète.

• La troisième contribution devait donner aux non-mathématiciens (ou physi-ciens) quelques références quant aux ensembles numériques et à leur articulationavec la logique. On rappelle d’abord le rôle des paradoxes logiques dans lamanière de poser les problèmes et d’essayer de les résoudre ainsi que leurs rap-ports à la formalisation. On explicite le paradoxe des catalogues comme représen-tant d’une classe faisant intervenir l’autoréférence directe ou indirecte. On men-tionne le rôle de Bertrand Russel. On esquisse une histoire de la construction desensembles numériques et de leur formalisation en introduisant d’abord lesconcepts de nombres naturels, cardinal, ordinal, dénombrabilité, nombres ration-nels (fractions et développements décimaux). On met en évidence le conceptd’ensemble infini dénombrable et son importance dans la problématique göde-lienne. On présente ensuite rapidement les concepts de nombres irrationnels,Pythagore et les racines, les algébriques, d’une part, Pi, la quadrature du cercle etles transcendants de l’autre et finalement les nombres réels (comme ensemble« sans trou » !) ; on mentionne les complexes. On insiste sur le foisonnement et larichesse des développements formels entre 1870 et 1930 (de Cantor au cercle deVienne).

Interpréter un systèmeformel et distinguer« vérité » de« cohérence »

Partir des paradoxespour stimuler l’activitélogique et philosophique

Prendre la mesure dutemps qu’il a fallu pouraxiomatiser les nombres

Se rendre compte que la partie est équivalenteau tout !

Construire un ensemblenon dénombrable !

Gödel, Escher, Bach (suite)

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Fig. 3 : «Espace logique» de l’arithmétique : il existe des propositions «vraies» (en clair), des propositions« fausses » (en foncé) et des propositions qui ne sont ni vraies ni fausses (en blanc). Ce sont ces propositions

indécidables qui permettent d’établir que l’arithmétique est incomplète.

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• L’après-midi se termina par des travaux pratiques

Exemple d’exercice proposé : l’énigme MU de Douglas Hofstadter.

Soit le système formel – appelé système MIU – défini par :• l’alphabet M, I, U (les chaînes du système MIU sont toutes composées de ces trois lettres) ;• l’axiome MI• les 4 règles d’inférence suivantes :REGLE ISi vous possédez une chaîne se terminant par I, vous pouvez lui ajouter un U à la fin.REGLE IISupposons que vous ayez la chaîne Mx. Vous pouvez alors ajouter Mxx à votre collection de chaînes.REGLE IIISi la chaîne de symboles III apparaît dans votre collection, vous pouvez former une nouvelle chaîne enremplaçant III par U.REGLE IVSi le groupe de symboles UU apparaît dans l’une de vos chaînes, vous pouvez le supprimer. Munissez-vous de deux feuilles de papier et essayez de produire la chaîne MU en notant sur une feuille toutes leschaînes obtenues mécaniquement et sur l’autre tout ce que vous suggère votre intelligence, vos réflexions,les raisons de tel ou tel essai, etc.

• La quatrième contribution débuta par une classification des illusions visuelles.Chaque type fut abondamment illustré.

L’orateur présenta ensuite une biographie d’Escher avant d’analyser les principes deconstruction de plusieurs œuvres.

Consacrer du temps aux exercices etdécouvrir parsoi-même

Regarder ets’émerveiller...

Puis analyser etcomprendre

Gödel, Escher, Bach (suite)

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Fig. 5 : Exposition d’estampes.

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Il nous montra, en utilisant des moyens informatiques récents (logiciels de mor-phing), d’étonnantes animations de certaines gravures d’Escher.

Escher aurait certainement apprécié la possibilité de transformer ces œuvres sta-tiques en œuvres dynamiques grâce à une animation. C’est aujourd’hui chosepossible à l’aide de moyens informatiques.

• La cinquième contribution présenta le modèle traditionnel utilisé en acous-tique. Ce modèle est généralement interprété ainsi : un son est représenté par unefonction périodique. L’amplitude de la fonction correspond au volume du son ; la fré-quence donne sa hauteur et, s’il y a plusieurs fréquences, on obtient un timbre.

L’orateur se proposa de montrer que ces quatre affirmations étaient aussi répan-

dues que fausses ! Il souligna les limites et les insuffisances de ce modèle, de mêmeque celles du formalisme de l’écriture du solfège et substitua, au concept de son, lanotion d’objet sonore. Il établit, en nous faisant écouter plusieurs séquences, que denombreux objets sonores ne se laissent pas décrire correctement dans le cadre dece modèle. Nous pûmes entendre des illusions auditives variées et fort intéressantes.

Utiliser l’informatiqued’une manière originale

Mettre en doute etécouter

Découvrir quelquespistes nouvelles enintelligence artificiellequi interprètent la musique comme un « bug » de l’espritchez les humains

Gödel, Escher, Bach (suite)

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Fig. 6 : Balcon

Fig. 7 : A gauche : Superposition de trois fonctions périodiques de fréquences ƒ, 2ƒ et 3ƒ ; au centre : enveloppe de la fonction résultante dont l’amplitude donne le volume sonore ; à droite : spectre des fréquences correspondant au timbre du son.

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• La sixième contribution aborda les relations entre autoréférence, cerveau etconscience. Le réductionnisme de Hofstadter fut confronté à la tradition philoso-phique et à d’autres conceptions actuelles. L’orateur rappela que dans la tradi-tion, la notion de conscience est reliée à la fois à la connaissance et à la substan-ce. La connaissance est alors conçue comme une relation (flèche intentionnelle)entre un sujet et un objet, le retour de cette flèche sur elle-même donnant origine àla conscience. Il signala que Descartes est le prototype incontournable de cetteconception avec son fameux dualisme.

L’orateur mit en évidence l’aspect hiérarchique (les niveaux de langage) del’ouvrage de Hofstadter et souligna que l’aspect intentionnel était peu développéet apparaissait sous forme de références. Il montra qu’on retrouve, chez cetauteur, la notion de flèche retournée, soit comme boucle référentielle, soit commeboucle causale (aspect biologique). Il dégagea la thèse réductionniste de Hofstad-ter, qui affirme que le développement de l’individu est lisible dans l’ADN, et qui,soit ramène la conscience à un phénomène du niveau le plus haut, dû à notreignorance des autres niveaux, soit en ramène l’aspect créatif au niveau le plusbas, où règne le déterminisme physique. Il signala qu’Edelman oppose à ce réduc-tionnisme la théorie de la sélection des groupes neuronaux (TSGN), qui introduitun aspect aléatoire dans le développement ontogénétique (darwinisme à l’inté-rieur de l’individu). Il confronta finalement ces deux conceptions à l’échec du pro-gramme empiriste du cercle de Vienne et proposa une amorce pour une autrepiste.

PerspectivesNous envisageons de créer une version informatisée de ce séminaire qui seraitaccessible sur WWW via Internet. Ceci permettrait de mettre à disposition des per-sonnes intéressées non seulement le texte et les images des contributions, maiségalement les animations et les sons qui ont été présentés durant le séminaire. Lesexercices ainsi que les corrigés pourraient également être obtenus sur ce serveur.

La possibilité d’établir des liens avec les sujets abordés permet d’enrichir le conte-nu du séminaire et ouvre des perspectives d’interactivité intéressantes qui pour-raient déboucher sur une nouvelle forme de séminaire et de formation.

RemerciementsJe tiens à remercier tout particulièrement Raymond Morel, directeur de CIP, quim’a témoigné sa confiance en me permettant d’organiser un séminaire « horsnormes». Que mes collègues François Giezendanner, Christian Oestreicher, Pier-giogio Quadranti, Claude Renaud et Philip Swann qui ont accepté d’animer unepartie du séminaire trouvent ici l’expression de ma gratitude. Et merci à tous lesparticipants qui ont manifesté de l’intérêt pour cette réalisation.

Aborder les relationsentre autoréférence,cerveau et pensée

Dégager l’aspecthiérarchique etréductionniste des thèses de Hofstadter

Réfléchir à l’avenir de l’enseignement et de la formation

Gödel, Escher, Bach (suite)

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UNIVERSITÉ

Daniel PerayaTECFA

La médiatisation1 des contenus

La notion de communication médiati-sée suggère une référence implicite àdeux autres concepts qui permettentd’en cerner et d’en comprendre les dif-férentes interprétations. Il s’agit :

• du médium, cet intermédiaire obligéqui rend la communication entre leprofesseur et les apprenants médiate :il s’agit toujours de documents impri-més, d’images, d’illustrations, etc.,donc de représentations matérielles ;l’on ne peut donc parler de communi-cation médiatisée sans se référer auxthéories psychologiques de la repré-sentation d’une part, aux théories dusens et de la signification (la sémio-tique) d’autre part ;

• des médias au sens de moyens decommunication de masse. Cette premiè-re interprétation, quasiment sponta-née, peut se comprendre dans lamesure où la formation à distances’est appuyée très tôt sur des médias,principalement le téléphone, la radioet la télévision, pour atteindre lesapprenants distants et géographique-ment dispersés 2.

Les recherches sur les différentes taxo-nomies des médias pédagogiques ontmontré que le terme média, commed’ailleurs celui de technologie, demeu-re mal défini et sujet à différentes

interprétations. Celles-ci désignent sou-vent des réalités fort différentes, voirecontradictoires : le langage, le type demessage, le système technique de dif-fusion et de réception, etc. (Heidt,1981 ; Sauvé, 1994). Aussi, pour biencomprendre ce qu’est la médiatisa-tion, il nous semble essentiel d’isolerles formes de représentation de l’infor-mation et des connaissances – au sensde formes symboliques et sémiotiques– de tous les autres aspects concernantles médias, à savoir les formes de diffu-sion, de présentation et de réception decelles-ci.

Les formes de représentation peuventêtre définies en termes usuels commeles divers langages auxquels nousrecourrons pour communiquer nos ex-périences, des connaissances ou enco-re de l’information : la langue soit par-lée soit écrite, les langages graphiques(schémas, tableaux, graphes, etc.), lelangage de l’image et de la photogra-phie 3, etc. Il s’agit donc des différentesformes sémiotiques, symboliques, dis-ponibles. Pour illustrer cette notion,nous pouvons nous référer à cetexemple connu que donnent Glass etHoloak (cité par Denis,1989) : le dessind’une tasse peut être représenté par sadéfinition verbale ou par un systèmed’équation plus ou moins complexepuisque la tasse se laisse décrire parl’équation paraboloïde elliptique et lasoucoupe plate par celle du cercle.

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Nouvelles technologies outechnologies émergentes : Vers

une réappropriation pédagogiquedes “nouvelles” technologies ?Tout le monde parle des NTIC, mais a-t-on déjà réfléchi au rôle

des nouvelles technologies et à leur efficacité.

(2e partie de l’article paru dans le n° 27 d’Informatique-Informations)

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Pour notre part, nous ajouterionsvolontiers que le dessin de la tasseconstitue déjà une représentation ana-logique de l’objet, de la tasse... Aussiserions-nous en présence de troisreprésentations différentes de l’«objettasse» : le dessin, la définition verbale,les formules mathématiques.

Par formes de diffusion et de présenta-tion par contre, nous définissons lecanal et le support matériel, soitl’ensemble des dispositifs physiques ettechniques, qui permettent l’appro-priation du message par son destina-taire. Enfin, le contexte de réception dumessage peut être envisagé sous cesdifférents angles : matériel, physique,organisationnel, institutionnel et socio-culturel.

Aussi serions-nousen présence de troisreprésentationsdifférentes del’«objet tasse »

Nouvelles technologies ou technologies émergentes (suite)

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Canal : Vecteur physique et / ou technique de transmission et dediffusion : conduction aérienne, ondes hertziennes, câble,etc. ainsi que les dispositifs annexes de codage /décodage.Il est à noter que le canal peut déterminer certainesconditions matérielles de réception comme l’obscuritéindispensable à la projection cinématographique.

Support de stockage : Support matériel ou logique permettant de conserverl’information : bande magnétique, disque optique,disquette, disque dur, etc.

Support d’affichage : Support matériel à partir duquel il est possible de prendreconnaissance de la représentation : support papier, écrande projection, écran d’ordinateur, etc. Il s’agit de l’objettechnique permettant strictement la restitution, lafonction display.

Contexte de réception : Lieu d’interaction sociale, cadre matériel, humain,institutionnel et socioculturel.

Type de représentation : Forme de représentation, de “langage” qu’il s’agisse designes 4 arbitraires (langage verbal, langage formulairemathématique) ou des différents types de signesanalogiques, fondés sur une relation de ressemblance(photographie, graphique, schéma, etc.)

Tableau 1 : analyse critériée des «médias »

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La distinction entre le média et lareprésentation que nous réintrodui-sons ici n’est pas neuve. En 1969 déjà,des auteurs comme Tosti et Ball (citépar Heidt, 1981) affirmaient que leprincipal facteur d’apprentissagen’était pas le média lui-même maisbien la mise en forme des connais-sances ou encore leur mode de présen-tation. Pour bien faire comprendre cesdifférences, prenons un exemple. Lareprésentation photographique d’unanimal, un dromadaire par exemple,peut être présentée sur un papier posi-tif – la photographie – ou projetée àpartir d’un film positif – la diapositive– ou encore numérisée et affichée surun écran d’ordinateur. Dans ces troiscas, la représentation, la forme sym-bolique, est identique tandis que seulsles « medias» diffèrent. En tant quereprésentation, il s’agit dans les troiscas d’une image photographique donton connaît bien les caractéristiques :en tant que forme sémiotique, toutephotographie est « icône» c’est-à-direune représentation qui, contrairementaux mots du langage verbal, res-semble à ce qu’elle représente. Laphoto de ce dromadaire ressemble àcet animal que je connais par lespaquets de cigarettes 5, par mes souve-nirs de cirque, par mes voyages enAfrique, etc. Cette représentationmatérielle est bien conforme à l’imagementale prototypique que je conserve

de l’animal à travers les multiplesexpériences antérieures que j’en ai.Elle peut donc me paraître conforme àl’animal même. Mais dans ces troiscas, le support de présentation et lesconditions de perception et/ou deréception du message ont radicale-ment changé. Dans le premier cas,l’image fait le plus souvent l’objetd’une lecture individuelle tandis quedans le second, elle est perçue collecti-vement dans une semi-obscurité. Dansle troisième, elle peut faire l’objet demanipulations que seul autorise letraitement informatique de l’image.

Il faut sans doute nuancer l’affirma-tion de Tosti et Ball puisque, on le saitaujourd’hui, la photographie que nousvenons d’évoquer à titre d’exemplesera l’objet de processus de lecture, decompréhension et d’interprétation dif-férents selon le type de média, selon letype de support utilisé et donc aussi, se-lon les conditions de réception. Celles-ci ne sont en effet pas identiques et ilexistera une influence du canal sur laperception, donc sur la compréhensiondu message. Le même film vu dansune salle obscure ou à la télévisionest-il réellement le même film? C’estsans doute en ce sens que l’on peutaussi réinterpréter la formule lapidai-re de Mac Luhan «Le message c’est lemédium» (1967) 6.

...il existera une influence du canal sur la perception, donc sur lacompréhension du message

Nouvelles technologies ou technologies émergentes (suite)

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La médiatisation de la relation

Lorsqu’il est question de relation édu-cative médiatisée, on songe «naturel-lement » au concept d’interactivité.Celui-ci ne ressortit pas au seul champde l’enseignement assisté par ordina-teur même si, pour les enseignants,c’est dans ce domaine qu’il trouve sonprincipal contexte de référence. Ce con-cept renvoie également aux nombreu-ses applications à base d’informatique:programme interactif, scénario inter-actif, vidéodisque interactif, CD-I, nou-velles images interactives, bornes inter-actives, etc.). Pas plus que les termes de«média» ou de «technologie», le conceptd’interactivité ne se laisse circonscrire

facilement ; il entre notamment enconcurrence avec celui d’interaction,développé dans le cadre de la socio-anthropologie interactionniste (essen-tiellement Goffman, Watzlawick etWeakland), avec celui d’interrelation oud’interaction verbale issu de la linguisti-que de l’énonciation et de la pragmatique.Enfin, il entre de plus dans un champsémantique complexe d’oppositions :• « actif » vs «passif » ;• «bidirectionnel» vs «unidirectionel»;• « échange», «dialogue » et « conver-

sation» vs « réception passive»(Rabaté & Lauraire, 1985).

D’après ces auteurs, la définition del’interactivité serait donc la suivante :

Lorsqu’il estquestion de relationéducativemédiatisée, on songe«naturellement» au conceptd’interactivité

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dialogue • interlocuteurs humainscommunication entre • interlocuteurs humains et

machineséchange de message • abonné et tête de réseau

possibilité d’agir sur • le programmed’intervenir dans • le contenu

Tableau 2 : Une définition de l’interactivité

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Le degré de généralité de cette défini-tion permet de rendre compte de situa-tions extrêmes : d’un côté, le lien socialpropre à l’interaction et de l’autre, lesimple échange d’informations entredeux machines 7. D’après Sansot,l’interactivité semble désigner “plutôtune relation instrumentale entrel’homme et des machines asservies àsa demande d’information” (1985,p.87). L’interactivité serait donc del’ordre de la relation homme-machi-ne, la relation entre interlocuteurs res-sortissant alors du domaine de l’inter-relation. Cette répartition rappelle ladistinction introduite entre deuxformes d’interactivité qui intéressentau plus haut point les processus demédiatisation : l’interactivité fonction-nelle et l’interactivité intentionnelle(Barchechath et Pouts-Lajus, 1990).

La première, l’interactivité fonction-nelle, concerne les interactions entrela machine et son utilisateur. End’autres termes, plus techniques, cetteinteractivité gère l’interface homme-machine. Il s’agit de la capacité qu’al’apprenant d’interagir avec la machi-ne et le programme qu’il utilise. Ceuxqui parmi vous sont familiers des logi-ciels ou même des jeux d’arcadessavent que leur degré de liberté etleurs possibilités de navigation à tra-vers les logiciels peuvent varier énor-mément d’un programme à l’autre.Cette forme d’interactivité est définiepar analogie dans le contexte del’enseignement assisté par ordinateurOn objectera donc avec raison quedans tous quatre cas, un documentimprimé ou une émission de télévi-sion, l’interaction fonctionnelle setrouve considérablement réduite. Dèslors quelles formes peut-elle prendre?Il s’agira de toutes les indications quipermettent d’orienter l’apprenantdans le document et l’aider à gérer, àconstruire, sa lecture du documentmédiatisé. Pour un texte écrit et undocument imprimé, il devient évidentqu’une grande partie des ressources del’interactivité fonctionnelle provien-

nent de la mise en page et de la « miseen texte», c’est-à-dire des caractéris-tiques de présentation et de structura-tion typographiques du texte imprimé(Netchine-Grynherg & Netchine, 1991).

La seconde forme d’interactivité, diteintentionnelle concerne quant à ellela communication entre l’auteur etson public. En réalité, il s’agit de lareconstruction d’une situation d’inter-locution entre un auteur physique-ment absent, mais néanmoins présentpar l’empreinte qu’il laisse à travers lelogiciel. Autrement dit, l’interactivitéintentionnelle consiste en la simula-tion d’un dialogue et d’une situationinteractive de communication sanslaquelle la communication différéeparaîtrait totalement anonyme etdésincarnée. Il va de soi qu’il ne peuts’agir d’un vrai dialogue puisque lecours à distance est une communica-tion unidirectionnelle : les destina-taires ne peuvent en effet répondre àl’émetteur. Pourtant, l’empreinte del’auteur, la façon d’interpeller le desti-nataire, de s’adresser à lui et del’impliquer constituent une forme demédiatisation de la relation essentiel-le. Notons enfin que, dans ce cas, leterme d’interaction convient bienmieux que celui d’interactivité. C’estla forme d’interactivité qui restitueréellement la dimension relationnelleet dialogique. Elle permet de recréer lasituation d’intercommunication endéveloppant principalement la fonc-tion conative mais aussi les fonctionsexpressive et phatique de la commu-nication (Jakobson, 1963).

Vues sous l’angle de ces formes d’inter-activité, la télévision est moins inter-active que l’ordinateur au plan fonc-tionnel. Pourtant, une émission detélévision ou un vidéogramme peu-vent être plus interactifs qu’un logi-ciel, au plan intentionnel.

Autrement dit, la télévision peut êtreplus impliquante pour l’apprenant sil’on tient compte de l’activité senso-

L’interactivité seraitdonc de l’ordre dela relation homme-machine, la relationentre interlocuteursressortissant alorsdu domaine del’interrelation

Nouvelles technologies ou technologies émergentes (suite)

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rielle, intellectuelle, affective que cedernier déploie pour interpréter lemessage. L’interactivité intentionnellepeut naître alors de la construction dudispositif d’énonciation télévisuel ausein duquel la relation destinateur /destinataire peut fort bien occuperune place centrale (Meunier & Peraya,1993). Par contre, il existe des logicielsqui présentent une piètre interactivitéintentionnelle même si du point devue fonctionnel, ils paraissent satisfai-sants.

Enfin, il existe des formes d’interactionproches de celles qui caractérisenttoute situation de communication pré-sentielle grâce aux différentes techno-logies de téléprésence, principalementla vidéoconférence.

On pourrait donc accepter de faire, aumoins à titre d’hypothèse provisoire 8,les distinctions suivantes :

Tableau 3 : Les formes de l’interactivité

Formation à distance etfacteurs de communication :une fatale attraction

Vaincre la distance

Vaincre la distance a été, à l’origine,la vocation des premières institutionsd’enseignement à distance. Ce nou-veau mode de formation s’adressaitaux apprenants qui, isolés ou tropéloignés des centres d’apprentissageou des écoles, ne pouvaient avoiraccès à l’instruction classique. Tel étaitpar exemple l’objectif des premierscours par correspondance : dès 1914 à

Melbourne, 1919 à Vancouver, et1922 en Nouvelle Zélande. Des moti-vations du même ordre ont présidé àla création du CNED en France aumoment de la seconde guerre mondia-le : permettre que les élèves éloignés deleur lycée d’origine ou disséminés parl’exode continuent leurs études. Enfin,le développement de l’enseignement àdistance dans des pays tels que laChine, l’Inde ou l’Australie montrebien que la volonté de réduire, voired’annuler, la distance géographiquedemeure encore une composantemajeure de la FAD.

Ainsi les moyens de communicationetde diffusion ont-ils toujours occupé unrôle central dans ce mode de forma-tion : la poste bien sûr, qui en a été lepremier vecteur et plus tard le télépho-ne ou la radiotélévision. Rappeler quel’on a parfois désigné les institutionsd’enseignement à distance classiques– les instituts d’enseignement par cor-respondance des services publics –comme la « conjonction d’une école etd’un bureau de poste » 9 n’a rien d’uneboutade : à la FernUniversität deHagen, par exemple, les frais d’envoispostaux représentent environ un bud-get de trois millions de marks par anpour 50'000 étudiants (Perraya & Häs-sig, 1992).

Historiquement, on considère que levéritable développement de la FAD aété rendu possible au siècle derniergrâce à l’invention du timbre-poste età la généralisation des services pos-taux bon marché (Henry & Kaye,1985). Les cours par correspondanceproposés par Pitman dès 1870 en sontla meilleure illustration puisqu’ils sesont développés à l’époque de cesinnovations. De façon plus générale,on peut dire que le développement dela FAD est donc lié à la transforma-tion des modes de circulation et detransmission de l’information. Il fautcependant ajouter à ces premiers fac-teurs, les progrès des techniquesd’impression et la production d’un

Vaincre la distance a été, à l’origine, la vocation des premièresinstitutionsd’enseignement à distance

Nouvelles technologies ou technologies émergentes (suite)

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Interrelation Interactivitéintentionnelle

Interactivitéfonctionnelle

H / H in presentia H / H in absentia H/M in presentia

Dispositif d’énonciationincluant le destinataire,

relation construite

Téléprésence Manipulations

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papier bon marché qui ont permisd’abaisser les coûts et d’accroître laqualité des produits imprimés. Maisen même temps, cette évolution tech-nologique a profondément modifié lesmodalités de stokage et d’accès àl’information (Curan,1992).

Si cette analyse est fondée, on nedevrait pas s’étonner que la FADconnaisse actuellement un renouveauimportant alors que les télécommuni-cations sont en plein essor et que latélé-informatique bouleverse entière-ment notre façon de conserver,d’exploiter, de diffuser et de faire cir-culer l’information. Nous serions doncentrés dans l’ère des télécommunica-tions et de la «mode de la communi-cation » (Moles 1988) : le village globalde Mac Luhan et Emerec (Cloutier,1973), la société communicationnelle,ne seront peut-être plus pour très long-temps encore une utopie. Par ailleurs,que la FAD connaisse effectivementdepuis quelques années une prodi-gieuse expansion vérifie entièrementcette analyse : le développement queconnaît la FAD paraît bel et bien lié àl’extraordinaire développement destechnologies de l’information. 10

L’article complet ainsi qu’une biblio-graphie détaillée peuvent être obtenussur simple demande auprès de larédaction.

Une information sur les activités deTECFA peut être obtenue dans WorldWide Web à partir de la home page del’Université de Genève URL = htpp : //www.unige.ch

_________

1 En français, le verbe « médiatiser» existe etsignifie “rendre médiat (quelque chose) parl’introduction d’un intermédiaire” (TLF, vol. 11,566, Paris, Gallimard).2 Rappelons à ce propos que l’Open Universityanglaise qui a souvent servi de modèle auxuniversités à distance a porté, au moment de safondation, le nom de University of the Air et que

cette dénomination a été adoptée par la suite parde nombreuses autres institutions, par exemple leCollege of the Airs de l’Ile Maurice.3 On pourrait parler de «pratiques signifiantes ».Ce concept fort usité dans les années ‘70 sembleaujourd’hui tombé en désuétude ; peut-êtreapparaît-il encore trop marqué idéologiquementet politiquement. Pourtant, parce qu’il inscrit laproduction du sens et des significations dans lecadre d’une pratique sociale, il n’a rien perdu desa pertinence.4 Ces différents signes sont repérables sur uneéchelle d’iconicité, allant du plus analogique auplus arbitraire (voir notamment Moles, 1981).5 Curieusement l’image de marque de Camel estle dromadaire qui n’est qu’une espèce dechameau rapide dont l’une des principalescaractéristiques, nous dit le dictionnaire, seraitd’être utilisé pour la course...6 “Ce qui nous préoccupe ici toutefois, ce sontles effets psychologiques et sociaux des modèlesou des produits en tant qu’accélérateurs ouamplificateurs des processus existants. En effet,le «message » d’un medium ou d’unetechnologie, c’est le changement d’échelle, derythme ou de modèles qu’il provoque dans lesaffaires humaines ; le chemin de fer n’a pasapporté le mouvement, ni la roue la route auxhommes, mais il a accéléré et amplifié l’échelledes fonctions humaines existantes, créé denouvelles formes de villes et de nouveaux modesde travail et de loisir.”(Mac Luhan,1967, p.24).7 Remarquons que le concept de communicationa fait l’objet de définitions fort semblables. N’a-t-on pas défini la communication comme “toutévénement qui déclenche une réaction de la partd’un organisme” (Bateson et al, 1987, p.217) ouencore une transaction, un échanged’informations ayant comme conséquence unemodification des états de connaissances initiauxchez les partenaires.8 On devrait encore pouvoir rendre compte desituations où la machine, grâce à un tuteurintelligent, se substitue partiellement audestinateur absent.9 L’expression est de Fr. Duchesnes, Inspecteurauprès du Service de l’Enseignement à distancede la Communauté française de Belgique.10 Une analyse sommaire pourrait faire croire quec’est là le seul facteur. Il n’en est évidemmentrien.

... on ne devrait pass’étonner que la FAD connaisseactuellement un renouveauimportant ...

Nouvelles technologies ou technologies émergentes (suite)

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La maison Industrade AG (AppleComputer Division) avait organisé le27 juin dernier un séminaire à Genè-ve. Sous le titre “DECISION MAKERSUMMER MEETING”, il s’agissait biensûr d’une présentation des nouveauxproduits pour la rentrée, mais aussiune remarquable conférence intitulée :

4th Wave of Computingpar

David M. King 1

L’auteur qui est directeur des services“consultants” et co-fondateur deWORLD MARKET STRATEGIES (Europe)ltd (compagnie de consultants d’entre-prises spécialisées dans tous les aspectsde l’étude des marchés et particulière-ment impliquée dans la stratégieinformatique : client / serveur) a lancéle concept de la “4ème vague informa-tique” qui génère moult débats et dis-cussions sur le rôle des technologiesdans le futur ainsi que sur l’évolutiondes entreprises du secteur des techno-logies de l’information.

C’est avec une expérience de plus devingt ans au cours desquels il a occupédes postes à responsabilité dansl’industrie informatique et aussi biendans les gros systèmes que la fabrica-tion de PC et MACINTOSH qu’il argu-mente tout au long de son exposé,pour un changement des mentalités

aussi bien des décideurs que des cadreset la prise en compte des arguments dela compétitivité induite par les inves-tissements technologies dans les entre-prises de demain.

On trouvera ci-dessous quelques sché-mas et tableaux permettant d’alimen-ter la réflexion des lecteurs. Les abonnésde l’Etat de Genève seront certaine-ment intéressés par la présentation ducas d’entreprise client / serveur puis-qu’il a été largement question, depuisquelques mois, de ce type de modèlepour l’informatique des départementsgenevois.

Pour conclure et puisque notre centre(CIP) est au service de l’instructionpublique genevoise, il ne nous restequ’à souhaiter que les élèves en coursde formation puissent être préparés dela meilleure façon qui soit à toutes cesmutations. Il en va de la qualificationdes jeunes pour assurer l’emploi dedemain !

_________

1 Nous saisissons cette occasion pour remercierDavid M. King d’avoir bien voulu nous autoriserà reproduire ses schémas.

Domptez la 4ème vague !

Le progrès par la technologie...

L’ECHO DES PUCES

Claudine Charlierdirectrice adjointe du CIP

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Domptez la 4ème vague ! (suite)

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Presentation Objectives

– Understand the business and economic frivers which are forcing customers for InformationTechnology to reappraise their corporate strategies, restructure their organisations and insome cases even re-invent themselves.

– Appreciate a new and emerging fole for Information Technology as a direct consequence ofthe business and economic conditions due to globalisation of markets.

– Understand how the IT purchase rationale has been redefined as customers seek measurablegains in efficiency, in ROI, and in overall effectiveness which should result in better customerfocus and greater competitive advantage.

– Discuss the direct linkage between Business Process Re-engineering and the importance ofthe new distributed enabling software technologies.

– Review how distributed business computing solutions lead to decisions on a revised ITArchitecture and where “Open Systems” play in a purchase decision.

– Review the competing processor architectures and establish why the Power-PC Architectureis emerging as the leading Open Distributed Computing Architecture in the Fourth Wave ofComputing ?

Design and Copyright World Market Strategies(Europe)Ltd

Evolution of the Information Technology Industry– Architectural Considerations

Design and Copyright World Market Strategies(Europe)Ltd������������

MainframeERA - IBM-SNA

MinicomputerERA - DEC VAX

PC-EraIntel/Microsoft

Open DistributedComputing –

The Fourth WaveLead Architecture ?

Battle Royal !

SupplyPioneers

“Early Adopters”

Time1960’s 1970’s 1980’s 1990’s 2000+

Value$$$$$

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Domptez la 4ème vague ! (suite)

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Customers are shifting their dependency from centralisedto distributed systems by solving business problems one

re-engineered business application at a time !

Design and Copyright World Market Strategies(Europe)Ltd

Dependencyon Proprietary

CentralisedArchitectures

Purchasing patterns shiftthe balance of dependency

with time

Dependencyon Open

DistributedArchitectures

Time

1980’s 1990’s 2000+

Purchase

Criteria

The Business Case for Client /Server

Design and Copyright World Market Strategies(Europe)Ltd

FacilitatesProcess

Re-engineering

RapidApplication

Developmentat Lower

Cost

“Open Systems” and standards Information, Applications &People closer to the Customer Interface

SUPPLIERS

IntegratesIT

into theBusiness

FacilitatesInformation

Access,Analysis

andCommunication

Integration of “Legacy Systems” User Centric, Distributed Computing

CUSTOMERS

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Domptez la 4ème vague ! (suite)

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IBM, Apple and Motorola influencing decisions on allaspects of future standardisation initiatives.

Palmtop to Teraflop - One Architecture

Design and Copyright World Market Strategies(Europe)Ltd

Applications Interoperability - DCE ServicesDocument architecture

Multi-media developmentObject Management & Development

Systems and Network Management

Person Person Person

X/OPEN1170 API’s

WorkGroup

DepartmentDivision

CorporateData

Repository

StandardsTommorrow

IBM promotesCommon DesktopEnvironment via theCOSE Alliance

POSIXX/OPEN API’s API’s

StandardsToday

Applications

Skills

Data

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Stations de travail

Souvent, les enseignants sont à la re-cherche d’équipements informatiquesparticuliers qui leur faciliteraient lavie. Pour des raisons d’économies évi-dentes, ces équipements ne peuventêtre acquis par les écoles. En revanche,certains sites facilement accessiblesoffrent ces possibilités. En complémentau Centre informatique pédagogique(CIP, rive gauche), le SIPO (rive droite)met à disposition des enseignants quile désirent ses équipements : lecteur deCD-ROM (pour PC et pour Macintosh),imprimante laser à 600 dpi, impri-mante couleur à jet d’encre (avec pos-sibilité de produire des transparents),scanner noir/blanc et couleur pournumérisation des images, etc.

Ces périphériques sont associés à desmicrosystèmes et à des logiciels spéci-fiques. L’ensemble forme ce que l’onappelle une station de travail. Unestation est plutôt dédiée à la réalisa-tion de documents (textes, images,graphiques). On parle alors de stationde Publication assistée par ordina-teur (PAO) constituée d’un logiciel demise en page, d’un logiciel de recon-naissance des caractères, d’un logicielde numérisation d’images, d’un logi-ciel de conversion de formats de docu-ments, d’un outil de traitement detextes, d’un logiciel de dessin,... ainsique d’un scanner noir-blanc, d’un

écran grand format et d’une impri-mante de qualité.

Une deuxième station est dédiée à laréalisation de documents multimédia(images, séquences animées, vidéo).On parle dans ce cas de station d’info-graphie ; elle est constituée d’un logi-ciel de retouches d’images, de logicielsde dessin, d’un logiciel de productionde séquences animées, d’un logiciel demodélisation 3D,... ainsi que d’une ca-méra vidéo, d’un lecteur-enregistreurpour le son et la vidéo, d’un scannercouleur et d’une imprimante couleur(à jet d’encre).

Matériel de test

Quelques microsystèmes sont égale-ment à disposition des enseignants(PC et Macintosh). Ils sont installés dela même façon que les ateliers infor-matiques des écoles. Ces équipementspermettent de tester les logiciels et lematériel.

Matériel de présentation

Le SIPO dispose d’une salle de confé-rence équipée pour la projectiond’écrans informatiques. Elle est trèsutile lors de démonstrations, de pré-sentations et lorsque les équipementsdes écoles sont occupés.

Le SIPO est également au servicedes enseignants

Ce sont avant tout ses activités de conseils, de tests et d’exploitationdu matériel informatique et du logiciel qui font la réputation du SIPO.

On oublie souvent qu’il est également au service des enseignants.

L’ECHO DES PUCES

Jean-Bernard Rouxresponsable du SIPO

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Pratiquement

L’accès aux équipements du SIPO estoffert à tous. Il est toutefois sage de lesréserver (tél. 949. 05. 00). Les heuresd’ouverture du SIPO sont : de 8h30 à12h00 et de 14h00 à 17h30. Le SIPO setrouve au 9 de la Cité Vieusseux (enface de la discothèque municipale dela rive droite) ; un parking est à dispo-sition à proximité (maximum 1h30) ;accès TPG : bus 10, 14, 15, 23 et 51.

Précaution

Ces équipements ont été acquis depuisplusieurs années et font l’objet demises à jour. Souvent, il s’agit d’exten-sions de matériel existant. Que l’on serassure donc, ces équipements ne sontpas luxueux ; ce qui est essentiel, c’estde permettre aux enseignants unaccès à des équipements informa-tiques qui leur sont utiles.

... permettre aux enseignants un accès à des équipementsinformatiques quileur sont utiles

Le SIPO est également au service des enseignants (suite)

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Et tout d’abord, quel avenirpour les technologiesnouvelles dansl’enseignement?

En France, 25 ans après la premièreintroduction de l’informatique dansl’enseignement, 10 ans après l’opéra-tion IPT, à la veille de l’entrée dans lesecond millénaire, où en sommes-nous?

Quel chemin avons-nous fait ? Qu’est-ce qui freine notre progression?Quelles questions devons-nous nousposer ? Quels virages devons-nousamorcer ? De quoi sera fait demain ?Beaucoup de questions. Aucuneréponse définitive et figée, mais bienplutôt des pistes à parcourir, des che-mins à explorer. Chacun d’entre nous,selon sa propre pédagogie, les élèvesauxquels il enseigne, le contexte dumoment, choisira sa voie, plus proba-blement des voies multiples qui enri-chiront sa pratique de l’enseignement.Nos élèves vivent dans un monde enmutation ; ils sont lourds d’interroga-tions qui sont souvent des angoisses ;ils sont sollicités de toutes parts, et pasenclins naturellement au travail, ilssont souvent en difficulté. Ils doiventse resituer. Les technologies nouvellesdevraient les y aider.

Le fruit de la réflexion desutilisateurs

Si nous sommes loin d’avoir explorétoutes les possibilités d’applicationsdes technologies nouvelles dansl’enseignement, nous avons d’ores etdéjà des leçons à tirer d’utilisationsrégulières et variées dans les classes.Nous pensons que les technologiesnouvelles doivent être :

– naturellement insérées dans notrepédagogie, d’une manière cohérente,régulière, pertinente. En effet, ces tech-nologies dites “nouvelles” 1 ne le sontplus vraiment, les élèves les connais-sent ; elles leur sont familières pard’autres utilisations (jeux surtout...),leurs proches s’en servent et eux-mêmes les trouveront dans leur milieuprofessionnel. Elles ne doivent enaucun cas être un gadget que l’onoffre aux élèves en récompense à lafin du trimestre quand ils ont bien tra-vaillé. Pour avoir un impact réel, ellesdoivent faire l’objet d’une utilisationrégulière et cohérente, qui soit adaptéeà nos besoins et à ceux de nos élèves.Tout cela implique une réflexion soli-de à propos de cette insertion de nou-veaux outils dans notre enseigne-ment, un travail de préparationimportant surtout au début, il ne fautpas le cacher (mais dont l’efficacité àlong terme vaut la peine).

Quel avenir pour les technologiesnouvelles dans l’enseignement

des langues ?

Les technologies dites nouvelles ne le sont pas vraiment pour nos élèves.Elles ne doivent pas être des gadgets mais des outils adaptés

à nos disciplines.

L’ECHO DES PUCES

Claude Robertprofesseur de lettres, formateur en informatique pédagogique à Paris

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Les élèves doivent aussi sentir quenous utilisons ces technologies PARMId’autres outils, d’une manière naturel-le. Il est évident aussi que d’une partles nouvelles technologies ne répon-dront pas à tous nos besoins, qued’autre part elles ne résoudront pastoutes les difficultés de nos élèves.Sachons donc distinguer les utilisa-tions pertinentes et ne nous appuyonsque sur celles-là (voir les exemples quenous donnons plus loin), sous peine den’être pas crédibles.

– multiples : on ne peut plus parlerque de MULTIMEDIA. Nous devonsprofiter de tout ce qui est à notre dis-position : texte, image, son. Pour nosdisciplines, si le texte est primordial,l’image et le son sont des atouts indis-cutables et, dès leur apparition, noussont devenus indispensables. Le lien,dont nous pourrons reparler dans lesexemples, entre l’informatique, latélématique et l’audiovisuel, progressi-vement mis en place, est maintenanttrès performant, et nous offre de nom-breuses possibilités dont nous nedevons pas nous priver. Un des obs-tacles à une utilisation régulière desnouvelles technologies dans notreenseignement a été l’extrême pauvre-té des logiciels – liée aux faibles per-formances et aux limites desmatériels –. Elle a découragé de nom-breux enseignants qui hésitent main-tenant à revenir vers ce qui les adéçus. On les comprend, mais nousdevons les aider à prendre consciencedes progrès réels de ces dernièresannées.

– à la fois spécifiques à chaque disci-pline et facteur d’interdisciplinarité.Certes, chaque discipline a une didac-tique propre, au service de laquelle lesNTIC doivent se mettre. Mais enmême temps il est souhaitable qu’ellesfavorisent l’interdisciplinarité (et aussila continuité entre les différentsniveaux d’enseignement). Elles ontdes atouts pour cela : les élèves vontutiliser les mêmes outils – matériels et

logiciels – au long d’une scolarité, surun ensemble de disciplines. Profitonsde cette cohérence pour travailler enéquipe et utiliser les NTIC d’unemanière optimale au profit des élèves.Notons à ce sujet le rôle important dudocumentaliste de l’établissementqu’on a toujours intérêt à intégrerdans l’équipe pédagogique.

– facteurs d’autonomisation et deresponsabilisation progressivementguidées de l’élève. L’autonomie et laresponsabilité s’acquièrent progressi-vement, sous la conduite de l’ensei-gnant. Ne négligeons pas les NTIC quipeuvent aider nos élèves dans cetteacquisition qui est un de nos objectifsprincipaux. Disons à ce sujet quel’idéal semble être d’avoir recours àdeux types d’utilisation : au sein de laclasse avec le professeur et en libre-service (selon le niveau et les objectifsde chaque élève : certaines écoles ontmême imaginé pour cela un “passe-port” individuel remis à chaque élèveafin qu’il assure un contrat établi enconcertation avec l’équipe pédago-gique).

– facteurs de changements dans :

• le rôle de l’enseignantC’est un préalable important ; si lesenseignants ne l’acceptent pas, ils uti-liseront mal les NTIC. Le conceptd’enseignant, d’équipe pédagogique,évolue très positivement croyons-nous.Non seulement l’enseignant a, pourl’aider dans sa tâche, des machinesperformantes, mais encore et SUR-TOUT d’autres enseignants et desexperts qui sont là à la disposition desélèves d’une manière différente de lui,et en complément à lui. Cela transfor-me aussi :

• les relations enseignant-élèvesun glissement s’opère : le maître, leprofesseur, ne sont plus les seuls dis-pensateurs du savoir. Il y a SIMULTA-NEMENT et DANS D’AUTRES LIEUX(voir les exemples) d’autres gens à qui

Facteursd’autonomisation et deresponsabilisationprogressivementguidées de l’élève

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peuvent s’adresser les élèves. L’ensei-gnant n’en est pas moins respecté,bien au contraire ; et son importancen’en diminue pas pour autant. A sesrôles traditionnels, dont certains sontallégés, s’ajoute celui de la COLLABO-RATION (au sens propre) avec lesélèves, collaboration que ceux-ciapprécient beaucoup.

• les relations de l’élève au savoir etau travailCelles-ci deviennent plus construc-tives, plus souples, plus efficaces, plusenrichissantes.

Comment l’enseignement deslangues 2 se situe-t-il dans toutcela?

Quelle est notre mission?

– Faire lire, écouter et comprendre ;– Faire écrire et parler ;– Ouvrir à une culture.

Mission ambitieuse s’il en fut, passion-nante aussi, difficile en tous cas, peut-être une des plus difficiles de l’ensei-gnement actuellement. Sachonsprofiter pour l’assumer de toutes lesaides qui nous sont offertes. Nousn’avons guère le droit de les refuser.Depuis les temps les plus reculés, lesenseignants ont toujours cherché àaméliorer leur enseignement et pourcela ont toujours utilisé le fruit desrecherches de leur époque. Nous nepouvons pas arrêter ce mouvement etrater notre étape dans l’histoire del’humanité, parce que nous serionssoi-disant réfractaires à la technique.Il faut bien nous dire que d’une partles enjeux sont trop importants pourque nous nous permettions cette miseen marge de nous-mêmes et qued’autre part, de nos jours, point n’estbesoin d’être technicien pour maîtriserl’usage d’un ordinateur. Etes-vousmécanicien pour conduire votre voitu-re, ou électronicien pour regardervotre télévision ?

Lire, écouter, comprendre, écrire, par-ler, s’ouvrir à une culture, quelles diffi-cultés nos élèves éprouvent-ils pourcela ? Et comment les NTIC peuvent-elles les aider ?

Lire : nos élèves ne sont pour la plu-part pas de grands lecteurs. Passé leseuil difficile pour certains du simpledéchiffrage, la lecture n’est souventqu’une activité obligatoire, contrai-gnante, sans intérêt. Or, la lecture (ausens très large du terme) est la cléd’une bonne réussite scolaire danstous les domaines (depuis lire et biencomprendre un énoncé de mathéma-tiques, jusqu’à découvrir tous lesaspects d’un poème, en passant par labonne exploitation d’une notice tech-nique) et la lecture, pour être efficacedoit être pratiquée régulièrement, etpas seulement sous la contrainte ! Elledevrait être un plaisir, une secondenature, une habitude ; les élèves quiont compris cela sont sûrs d’accéderau pouvoir que donne le savoir. Or,paradoxalement, et contrairement àce que pensent certains, toujoursl’ordinateur fait revenir au supportécrit ; plus volontiers, plus fréquem-ment, de manière plus efficace (voirles exemples).

Ecouter et parler : l’apparition du sonsur nos ordinateurs a été un fabuleuxbon en avant : le laboratoire delangues a multiplié ses possibilités. Lesélèves peuvent travailler à leurniveau, à leur rythme, l’ordinateurleur propose des activités tout à faitINDIVIDUALISEES. Quelle chancepour les élèves qui sont plus lents queles autres, qui ont des difficultés deprononciation ou d’un autre type !Quel merveilleux terrain d’entraîne-ment pour ceux qui sont déjà bien aupoint et qui n’ont plus à attendre lesautres !

Ecrire : si lire est accéder à un pouvoir,écrire est un bien plus grand pouvoirencore. Avec les outils qui rendentl’écriture (et la réécriture surtout) plus

Quelle est notremission?

– Faire lire, écouteret comprendre ;– Faire écrire etparler ;– Ouvrir à uneculture.

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“confortable”, moins contraignante,qui aident à structurer sa pensée et àvaloriser les productions finales, nosélèves sont moins bloqués devantl’écriture, et parviennent à des résul-tats la plupart du temps plus satisfai-sants qu’à la main.

S’ouvrir à une culture : les élèves, sou-vent, ne sont pas des chercheurs-nés.Les fabuleuses banques de donnéessous forme informatique et téléma-tique, dont la richesse d’informationsest rapidement accessible sont sansaucun doute un monde dans lequel ilsont envie de pénétrer et auquel il nousest simple de leur donner accès, avecquelques consignes qui leur permet-tent d’en tirer le plus grand profit, àcondition d’avoir des objectifs précis(voir les exemples).

Les outils à la disposition duprofesseur de langues(avec le récent et gigantesque bond enavant lié à l’entrée de la carte vocaledans le monde des ordinateurs)

– les didacticiels classiques : ils sontlà pour répondre à des besoins précis(en grammaire, vocabulaire), sont for-cément limités. Nous pouvons les utili-ser, très ponctuellement, en enconnaissant justement les limites.

– toutes les banques de données (télé-matique, CD-ROM...) la plupart dutemps sous la forme d’hypermédia,pour mettre nos élèves en situation dechercheurs, dans le cadre d’un projetpédagogique bien établi ; pour allierrecherche individuelle et collective ;pour apprendre à exploiter les résul-tats de ces recherches.

– les logiciels de lexicométrie : lapuissance de calcul de l’ordinateur auservice de l’élève et du professeur ;l’exemple même d’outil avec lequel lapartie intéressante du travail ne sesitue pas sur l’ordinateur, mais endehors.

– le traitement de texte et la PAO :pour lire et pour écrire, dans tous lessens de ces termes...

Comment combiner ces outils pour lesrendre efficaces ?

Quelques exemples, mais avant cela,quelques remarques préalables indis-pensables : chacun de ces outils quenous venons de citer et qui ont été uti-lisés dans les exemples qui vont êtreprésentés, ne sont rien seuls. Rien sansles autres outils issus des NTIC, riensans les autres supports habituelsd’enseignement, rien sans l’ensei-gnant, rien sans les élèves bien sûr. Ilsne doivent jamais être une fin, maisseulement un MOYEN, parmi d’autres,à notre service.

Pour de plus amples renseignements,vous pouvez lire avec profit les bro-chures qui présentent ce type d’expé-riences 3.

Conclusion — Que faut-il faire ? dit le petit prince.— Il faut être très patient, répondit lerenard. Tu t’assoiras d’abord un peu loinde moi, comme ça, dans l’herbe. Je teregarderai du coin de l’œil et tu ne dirasrien. Le langage est source de malenten-dus. Mais, chaque jour, tu pourrast’asseoir un peu plus près... (Antoine deSaint Exupéry, Le Petit Prince)

L’outil multimédia (informatique,audiovisuel, télématique...) n’est pasresté l’apanage des scientifiques. Pro-gressivement les professeurs des disci-plines littéraires en ont compris la per-tinence dans leur enseignement et sele sont approprié. Maintenant, avecune certaine expérience, un certainrecul, il semble possible de déterminerles utilisations les plus intéressantesdes NTIC, et de les combiner entreelles, avec souplesse et créativité, ensuivant de très près les progrès de latechnique au service de la pédagogie.

Commentcombiner ces outilspour les rendreefficaces ?

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Et pour ceux qui ne seraient pas enco-re convaincus, que la technique rebute– bien que j’aie essayé de dire et demontrer qu’on n’a pas besoin d’êtretechnicien pour utiliser les NTIC –, lemeilleur conseil que je pourrais don-ner, je crois, est d’aller un jour dans laclasse d’un professeur passionné parles NTIC et de simplement OBSERVER :le sérieux, l’enthousiasme des élèves,la qualité des travaux produitsdevraient les attirer sur ce terrainencore inconnu d’eux.

“Mais, si tu m’apprivoises, nous auronsbesoin l’un de l’autre.” (Antoine deSaint Exupéry, Le Petit Prince)

Un exemple est illustré dans les deuxpages suivantes. D’autres exemplespeuvent être obtenus en écrivant à larédaction du journal.

Vous pouvez contacter l’auteur de cetarticle pour tout échange sur les appli-cations pédagogiques des technologiesnouvelles dans l’enseignement deslangues en écrivant à :

Claude Robert7 rue des Blanchards95280 Jouy le MoutierFrance

_________

1 NTIC : Nouvelles Technologies del’Information et de la Communication, selon leurappellation officielle en France.

2 Nous parlerons ici de langue maternelle et delangues étrangères ; s’il existe des spécificités àl’enseignement de chacune d’entre elles, il restede nombreux points communs, notamment dansleur rapport aux technologies nouvelles et dansl’aide que les enseignants et les élèves peuvent ytrouver.

3 Le CARFI de Versailles a publié de nombreuxtravaux sur l’utilisation des NTIC dans lesenseignements littéraires, notamment :

– GUILLEMETS (sur les applications pédagogiques dutraitement de texte dans les classes d’école,collège, lycée).

– “La Vénus d’Ille” (sur le traitement lexicométrique appliqué aune œuvre complète, expérimenté dans uneclasse de collège).

– “La littérature en voyage dans les classes” (sur les applications pédagogiques de latélématique dans les classes d’école, collège,lycée, et à l’université).

Le Ministère de l’Education Nationale a publié“L’informatique au service de l’enseignement des lettres”.

Le meilleur conseilque je pourraisdonner, je crois, est d’aller un jourdans la classe d’un professeurpassionné par les NTIC et desimplementOBSERVER

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Une utilisation de “La littérature en voyage” avec deux classes de 4ème

Chantal Bertagna présente ici un travailcomplet (de la lecture à l’écriture) autourd’un forum.

Présentation

Le forum «Le voyageur inconnu» aété intégré dans un ensemble de coursdont le thème était le voyage etl’objectif final l’initiation à l’argumen-tation en fin de 4ème (argumentationen expression écrite et dans les étudesde textes).Cet ensemble de cours a aussi intégréune expérimentation sur l’intercultu-rel menée dans le cadre de la FIPF(Fédération Internationale des Profes-seurs de Lettres) par trois professeursde lettres du collège en collaborationavec des collègues belges et canadiens.Forum et interculturel ont été desmoyens de motiver les élèves et de leurdonner des idées pour nourrir leurréflexion.

Aperçu du déroulement des travaux

– Exploration de l’article « voyage »dans le dictionnaire électronique«Robert » (sur CD-ROM) : acquisitionde vocabulaire, sources d’idées sur lesformes et les buts de voyages.

– Mise en commun des recherchessur le « voyageur inconnu», d’après lesindices donnés avant le forum: nom-breux échanges entre élèves, attentionattirée sur Jules Verne. Quelques réti-cences devant la difficulté de certainsindices.

– Participation au forum (une heurechaque classe). Moment de grandeactivité, de grande intensité. Participa-tion importante de tous les élèves(aucun ne s’est mis en retrait).

– Travail sur l’argumentation avecrétroprojecteur et traitement de texte :classement d’idées sur différentessortes de voyages (voyages organisés,voyages culturels, voyages-aventures).

– Comptes rendus de lecture : lesélèves ont le libre choix du livre àcondition qu’il ait pour thème le voya-ge. Ils doivent rédiger une fiche de lec-ture sur le modèle de FLECHE (logicielà paraître au CARFI) et répondre àdeux questions : Qu’a apporté le voya-ge au(x) héros de l’histoire ? Que vousa-t-il apporté à vous?

– Rédactions : plusieurs sujets ont étédonnés en classe ou à la maison :• Vous avez gagné un voyage et

vous êtes libre de choisir votre des-tination. Vous justifierez votrechoix. Pour cela, vous vousappuierez sur de la documentation(livres, brochures, service).

• A notre époque où la Terre a étéexplorée, pensez-vous que l’aven-ture soit encore possible ? Sousquelles formes la voyez-vous ? Pourrépondre vous organiserez votredevoir et vous vous servirez de vosconnaissances et de vos lectures.

• Partir, tout quitter pour voyagerou aller vivre ailleurs : seriez-voustenté par un tel dépaysement ?

• Les voyages forment, dit-on, la jeu-nesse. A votre avis, en quoi lesvoyages peuvent-ils vous former,que peuvent-ils apporter à desjeunes de votre âge ou plus âgés ?

Le forum «Levoyageur inconnu»a été intégré dansun ensemble decours dont le thèmeétait le voyage etl’objectif finall’initiation àl’argumentation

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La liste des livres choisis témoigne del’influence du forum: nombreux titresde Jules Verne, auteur souvent évoquépendant la recherche d’indices, LeMarcheur du pôle et quelques titressur les régions du grand froid.

La liste des livreschoisis témoigne de l’influence du forum

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Liste des livres choisis par les élèves en vue d'un compte rendu

Jules Vernes : Cinq semaines en ballon ; De la Terre à la Lune ; Le tour du monde en 80 jours ; Voyage au centre de la Terre ; Michel Strogoff ; Vingt mille lieues sous les mers

J.L. Etienne : Le marcheur du pôle

Saint Exupéry : Vol de nuit

Yann Cameron : Le voilier blanc

B. Clavel : Harricana

Frison-Roche : Premier de cordée

Barjavel : Le voyageur imprudent

Homère : L'Odyssée

H. de Montfried : Les secrets de la Mer Rouge

B. Cendrars : L'Or

Champollion l'Egyptien

La quête du Graal (collection Casterman)

A. Christie : Le crime de l'Orient-Express

Indiana Jones

Steinbeck : Les raisins de la colère

Les chemins secrets de la liberté (collection Travelling, Duculot)

Le mousse du Cap Horn

Conrad : Typhon

Voltaire : Micromégas

FLECHE GESTION DES FICHES Ecrire une fiche ___________________________________________________

Illustration : N Nombre d'illustrations : Définition des illustrations :

Nombre de pages : 313 Nombre de tomes : Typographie :

Temps de lecture : 5 HEURES Fait : Le courage de la famille qui, malgré quelques moments d'abattement, ne renoncera pas.

Citation : "Alban soupira : – Recommencer à zéro, ça fait trois fois. – Ce coup-ci, affirma Raoul avec entrain, c'est le bon. Je peux te le dire." Page 117

––Fiche 2/5––––––––––Page 2/4––––––––––––––––––––––––– Entrer des caractères ... ¬

FLECHE GESTION DES FICHES Ecrire une fiche ___________________________________________________

Passage : "Chaque soir il fallait répéter ... un double sentier de lumière." La famille part, elle quitte tout en espérant trouver mieux ailleurs. Ce voyage représente beaucoup pour elle. Mais, il va être semé d'embûches.

Intérêt : 1- Histoire intéressante : sorte de suspense qui pousse à lire jusqu'au bout. 2- Style : vocabulaire pas trop technique mais riche et varié. Récit écrit dans un français correct et dialogues dans un langage familier. Descriptions fluides et rythme agréable. 3- Le lieu : Grand Nord canadien au début du XIX ème.

Difficulté :

––Fiche 2/5––––––––––Page 3/4––––––––––––––––––––––––– Entrer des caractères ... ¬

FLECHE GESTION DES FICHES Visualiser une fiche ___________________________________________________

Public : adultes et adolescents de toutes classes.

Conseil : 0

Opinion : Date de saisie : 03/07/91

––Fiche 2/5––––––––––Page 4/4––––––––––––––––––––––––– Créer Ecrire sauVer oTer Raser Quitter

FLECHE AFFICHER LA SELECTION ___________________________________________________

Nom du lecteur : LONGUEVILLE Age : 14 Titre : HARRICANA Sous-titre : Volume : Auteur : CLAVEL Prénom : BERNARD Siècle de l'oeuvre : 20 Année de l'oeuvre : 1982 Edition : Albin Michel, collection J'ai Lu Genre : ROMAN SOCIAL Thème : EPOPEE D'UNE FAMILLE DE PIONNIERS : FONDER UN NOUVEAU VILLAGE

––Fiche 2/5––––––––––Page 1/4–––––––FLECHE : 5 fiches–– : Visualiser I : Imprimer

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L’ECHO DES PUCES

Madame Martine Brunschwig GrafCheffe du Département de l’instruction publique

Projet SYMPHONIERéforme de l’informatique

de l’Etat de Genève

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Pour mieux servir les citoyens :

maîtriser l’informatique et en tirer le meilleur parti

L’informatique n’est ni un monstresacré ni la panacée à tout problème.C’est un outil précieux, indispensable,qu’il faut savoir maîtriser pour en tirerle meilleur parti.

Les instruments informatiques doiventpermettre de mettre en œuvre des déci-sions politiques et des stratégies admi-nistratives.

Durant longtemps, l’informatique aété le domaine réservé aux informati-ciens. Aujourd’hui, elle appartient auxutilisateurs qui doivent apprendre àdéfinir leurs besoins et mettre en routeles projets destinés à y répondre. Ilrevient ensuite aux informaticiensd’apporter les compétences techniquesaptes à réaliser les projets, à en suivrela mise en œuvre et la maintenance.

Une réforme ambitieuse En marge de Télécom 95, le Conseild’Etat engage la réforme administrati-ve la plus vaste et la plus ambitieusede ces trente dernière années. Au centredes préoccupations du gouvernement,le public, les citoyens, vous et moi,mais aussi l’économie des moyens et

la cohérence du système d’informa-tion de l’Etat.

La réorganisation de l’informatique,tant de fois réclamée, sert, en fait, defer de lance d’une transformation quiva concerner tous les services de l’Etat.

Symphonie : un symbole, une démarcheLa réforme porte le nom de Sympho-nie*. Le Conseil d’Etat a délégué unmembre du gouvernement pour ladiriger.

Une réforme de cette ampleurimplique un grand nombre d’acteursau sein de l’administration. Elle adop-te successivement différents tempossuivant les étapes de réalisation.L’objectif est d’opérer une mutationdans l’harmonie.

*Symphonie : (cf. petit Robert)composition musicale symphoni-que assez ample, à plusieursmouvements, exécutée par unnombre important d’instruments.

Le contact humain libéré desembûches administratives

L’informatique ne remplacera jamaisle contact humain. Pour mieux ré-pondre aux attentes de la population.

Conférence de presse de

Madame Martine Brunschwig GrafConseillère d’Etat

Présidente du comité de pilotage de l’informatique de l’Etat

Dossier de presseVendredi 6 octobre 1995 à 11h00

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Il ne s’agit donc pas de supprimer lesguichets traditionnels – points de ren-contre entre les fonctionnaires et lescitoyens – mais d’assurer, sur le plantechnique et informatique – les moyensnécessaires qui permettent : la simpli-fication des démarches, évitent lesdéplacements inutiles, assurent lesrenseignements les plus précis.

La culture de l’entreprise doit évoluerAu plan humain, comme au plantechnique et administratif, il s’agitd’accompagner et de faciliter cetteprofonde mutation. C’est la culture del’entreprise publique qui a bien deségards va devoir évoluer. Pour condui-re ce projet, le Conseil d’Etat s’est asso-cié, pendant les 20 mois cruciaux dela réforme, les services d’une sociétéspécialiste des processus de transfor-mation. Son choix s’est porté sur lasociété Gemini Consulting SA.

1er niveau, mieux servir le publicLa réforme va déployer ses effets àtrois niveaux.Premier niveau le public. But servir lescitoyens plus rapidement, plus simple-ment, toujours complètement, les gui-der dans les méandres de l’Etat, lesrenseigner toujours davantage, toujoursen préservant évidemment la confi-dentialité et la sécurité des données.

2e niveau, mieux mesurer les projetsDeuxième niveau, les directions admi-nistratives. Celles-ci assurent la maî-trise d’ouvrage. Elles sont responsablesdes données. But, perfectionner l’éla-boration et la sélection des projetsinformatiques qui sont le plus souventun segment de projets administratifs,mieux en mesurer les impacts économi-ques et les coûts, améliorer la cohéren-ce du système d’information de l’Etat.

3e niveau, gérer les ressourcesen fonction des résultats etdes prixTroisième niveau les informaticiens.

Au terme de la réforme, un certainnombre d’informaticiens – aujourd’huiattachés à un service départemental –œuvreront au sein d’une des deux uni-tés de gestion nouvelles, l’une dédiéeau développement, un métier desprinter, et l’autre dédiée à l’exploita-tion des systèmes informatiques, unmétier de marathonien.

Objectif : mettre à disposition del’ensemble des services de l’Etat descompétences aujourd’hui cantonnéesau niveau départemental.

Les relations entre ces deux entités etles services de l’Etat seront réglées pardes contrats fondés sur des critères deperformance comparables à ceux dumarché (prix, qualité, délais).

Savoir travailler en commun, sanscloisonnements administratifs pourdes projets intéressant l’ensemble del’Etat, voilà l’un des grands enjeux decette réforme.

Des produits nouveaux...pour les députésParmi les nouveaux produits annon-cés, le développement des accès télé-matiques vient en tête. Les députésseront les premiers servis. Ils pourrontdès le début de l’an prochain se bran-cher sur le mémorial électronique et leconsulter depuis leur domicile pour lesdéputés.

... pour le publicLa législation genevoise deviendra unebase de données informatisées, acces-sible à tous. Les professionnels et lesamateurs de cette littérature n’aurontplus besoin de compulser les 16 vo-lumes du recueil systématique des lois.

... pour les entreprisesSuivront toute une série de produitstels l’annuaire électronique de l’Etat,l’accès pour les géomètres, notaires,ingénieurs civils et les communes auxdonnées informatisées du cadastre,une disquette facilitant la déclarationfiscale. Des liaisons télématiques di-

Au plan humain,comme au plantechnique etadministratif, il s’agitd’accompagner et de faciliter cette profondemutation

Projet SYMPHONIE (suite)

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rectes seront progressivement ouvertesavec certains services.

Sécurité et confidentialitéLes citoyens qui n’ont pas d’ordina-teur pourront toujours s’adresser àl’administration par les canaux tradi-tionnels, le guichet ne disparaîtra pas,mais les fonctionnaires pourront répon-dre plus rapidement, car ils serontreliés aux principaux systèmes d’infor-mation de l’Etat. La sécurité, l’intégritéet la confidentialité des données per-sonnelles sont une obsession de tousles instants.

Un système plus rationnel,plus économiqueLe système d’information sera, à ter-me également et par étapes, accessibleaux communes. Ces liaisons sont gagesde nombreuses économies. Faute detelles liaisons, nombre de données doi-vent aujourd’hui être saisies à double,voire à triple. Autant de temps perdupour les citoyens qui doivent fournirtrois fois, dix fois la même informa-tion (pensons au changement d’adres-se), autant de temps perdu pour lesfonctionnaires, autant de risquesaccrus enfin d’erreurs de saisie, géné-ratrices de tracasseries ultérieures.

Le coût de la réformeLe jeu en vaut-il la chandelle ? En fait,il n’y a pas d’autre issue. L’Etat,comme les particuliers, comme lesentreprises, doit s’adapter à l’ère destechnologies de l’information. Faut-ilengager sept millions dans cette entre-prise ? C’est indispensable, car l’Etatest une lourde machine. Plus de millemétiers et fonctions s’y côtoient. Aucu-ne entreprise du secteur privé ou dusecteur public n’a réussi une tellemutation sans aide extérieure.

Cofinancement de l’auditLe Conseil d’Etat lie la réalisation dela réforme informatique à l’exécutionde l’audit global de l’Etat. Les deuxprojets n’ont pourtant pas la mêmeportée, la réforme de l’informatique estun projet de transformation, l’audit

global un diagnostic principalementde type financier.

Pourtant l’audit n’a de sens que si lesprocessus administratifs sont efficaces,simplifiés, rationalisés, non redon-dants, c’est là aussi le but du voletadministratif de la réforme informa-tique. Il est essentiel que les deux pro-jets s’épaulent l’un l’autre.

L’engagement de retour surinvestissementLes collaborateurs extérieurs appor-tent leurs compétences, leurs expé-riences, ils impriment un rythme etune rigueur indispensables, unegarantie aussi que les résultats annon-cés seront atteints dans les délais.

Le contrat signé entre l’Etat et la socié-té, sous réserve de l’approbation de laloi par le Grand Conseil, contient unelongue liste d’engagements, aunombre desquels figure un retour surinvestissement qui devra être dûmentenregistré.

La structure du projetLe comité de pilotage de la réforme estdirectement placé sous la responsabili-té d’un membre du Conseil d’Etat. Laprésence du Chancelier, président ducollège des secrétaires généraux, et detrois d’entre eux dans le comité depilotage signalent bien que la réformede l’informatique est indissociabled’une adaptation des processus admi-nistratifs associés.

Dernier messageL’informatique doit être au service dupublic. C’est un outil qui permet auxfonctionnaires de remplir encoremieux leur mission. Savoir en tirer lemeilleur parti permet d’économiserdes deniers publics et assure une ges-tion plus rationnelle.

L’informatique doitêtre au service dupublic. C’est unoutil qui permetaux fonctionnairesde remplir encoremieux leur mission

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