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pour des raisons precises, immunitaires notamment : des 65 ans, la grippe peut avoir des complications pulmonaires, cardiaques et neurologiques s&&es. En 1999, 71,2 % seulement des 70 ans et plus se sont faits vacciner, alors qu’une pro- portion d’au moins 95 a 97 O/o de la population-cible doit etre immunisee pour interrompre la circulation du virus, voire l’eradiquer. D’une annee sur I’autre, les virus dominant l’epidemiologie saisonniere changent, tandis que I’immunite vaccinale conferee I’annee d’avant tend a s’attenuer. La composition du vaccin de I’annee est en fait un compromis a partir des trois souches majoritairement responsables des cas de grippe dans I’hemisphere sud pendant I’hiver austral. De ce fait, la protection conferee avec le vaccin de I’annee est de 60 a 90 O/o. La decision de se faire vacciner depend de la perception individuelle de son etat de Sante, note le Dr Baudier : les 65-69 ans risquent d’etre encore moins motives ! Dans I’etat actuel des therapeutiques, seul le vaccin** est efficace, compte tenu de I’appa- rition plus ou moins soudaine de la grippe, plus ou moins intense selon la virulence de la souche et l’etat de Sante du patient. D’autres classes d’age doivent-elles se faire vacciner contre la grippe, pneumonie virale a laquelle toutes les autres classes d’age, y compris les enfants, resistent bien, immuno- logiquement parlant ? Le debat sur I’opportunite d’une vaccination antigrippale universelle reste ouvert : pour certains, elle se justifierait dans I’hypothese d’une nouvelle c( grippe du siecle ‘1, un virus ayant effect& une cassure des antigenes qui risquerait de prendre de vitesse les fabricants de vac- tin... si le reseau mondial de LABM-sentinelles de surveillance de la grippe l’etait lui-meme. Hypothese. +!?$iD Pn;.j v*~cL{~r*:L~$ Copportunite de se vacciner, hors prise en charge, est une decision individuelle ou d’entreprise. Dans les entreprises ou les ser- vices publics, les hbpitaux, cli- niques, LABM, la vaccination doit eviter la desorganisation et la bais- se d’activite. Les adultes en bonne Sante 8 La vaconahon offer& d&s 65 ans cotoyant des personnes Bgees ou vulne- rables ont ete incites, lors de precedentes campagnes, a se faire vacciner pour eviter d’etre contaminants au moment de la vague epidemique, I’immunite s’installant en 15 jours en moyenne. La vaccination des ayants droit pourrait eviter chaque an&e 250 000 episodes de grippe, 39 000 hospitalisations et 7 200 deces. Une grippe c( coQte 1) a la collectivite plus de 3,l milliards de francs, dont 2,3 milliards a la charge de l’assurance maladie. Les professionnels de Sante peuvent/doivent inciter les 65 ans et plus et les sujets en ALD*** a se faire vacciner. Pour ces derniers, un score catastrophique : moins de 50 O/o de vaccines. J.-M. M. ‘&de Cemka-Eva/ pour le compte de /a Cnamts SW le ccxWb6n6fice de /‘extension de /a pnse en charge de /a vaccinahon antigrippale, awl 2000. *‘Vaccins pris en charge : SmithKline Beecham (Fluarix) ; MBddva fFluvmne) ; Pierre-Fabre Mddicaments (Immugrip) ; Solvay Pharma (Influvac) ; Avenbs Pasteur et Aventis Pasteur MSD (Mutagrip, Tetagrip, Vaxigrip) ; Chrron Therapeutics (Pre vignp). “‘Diabete de type 1 ou de type 2 non Bquilibre! par /e regime ; accident vasculaire c&&bra/ invalidant ; nephropathie chronique grave et syndrome n&phro- tique pur primitff ; forme grave dime affection neuro- musculaire (dent myopathic) ; mucoviscidose ; car- diopathie congtinitale ma/ to/&&, msuffisance car- diaque grave et valvulopathte grave ; msuffisance respiratoire chronique (dent asthme mscrit en ALD 30) ; deficit ,mmumtaire primibf grave ndcessi- tant un traitement prolong6 dont V/H) ; drhpanocy- toses homozygotes. La rouge&, menace Wale pour /es F non vaccin& du ROR n France, l’assurance mala- die est contrainte de lancer une nouvelle campagne d’incita- tion au ROR... en precisant aux familles que la vaccination est gratuite ! Globalement, 83,4 % des enfants de 2 ans sont vacci- Dix ans apr& le lancement par I’OMS d’un programme de vaccination ROR A /‘intention des enfants de 2 ans et moins, la France est encore loin de I’objectif de 95 % de couverture vaccinale permettant d’envisager I’bradication de trois maladies de l’enfance : rubdole, oreillons, rougeole. L’kradication est d6jA obtenue en Suede et en Finlande. La Grande-Bre- tagne, les Pays-gas, le Danemark... en sont proches. n&s contre ces trois maladies, l’un des taux de couverture les plus bas d’Europe. En fait, un parent sur dix n’a pas fait vacci- ner son enfant. Et tant que 95 010 au moins des enfants-cibles ne seront pas triplement vaccines, les risques d’epidemies et de morbi-mortalite persistent (prin- cipalement pour la rougeole). La vaccination n’immunise pas 100 ‘J/o des enfants, on le sait. Or, rien n’existe et nest organise pour verifier la seroconversion et evaluer le titre d’anticorps obte- nu. Dans certains cas, une sero- conversion nulle ou insuffisante justifierait une seconde vaccina- tion, comme on le fait frequem- ment pour la grippe. Malheureusement, les estima- tions tendent a confondre les non vaccines avec les non sero- convertis (15 a 20 O/o ?). Cela est surtout vrai pour la rou- geole (environ 17 000 cas en 1999), seule maladie mortelle du tryptique ROR. On a decouvert, au tours de la derniere decen- nie, la nature latente du virus Revue Franp~se des Laboratoires, octobre 2000, N” 326 9

Retard français important dans l'éradication vaccinale de la rougeole

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pour des raisons precises, immunitaires

notamment : des 65 ans, la grippe peut avoir

des complications pulmonaires, cardiaques

et neurologiques s&&es.

En 1999, 71,2 % seulement des 70 ans et

plus se sont faits vacciner, alors qu’une pro-

portion d’au moins 95 a 97 O/o de la

population-cible doit etre immunisee pour

interrompre la circulation du virus, voire

l’eradiquer.

D’une annee sur I’autre, les virus dominant

l’epidemiologie saisonniere changent, tandis

que I’immunite vaccinale conferee I’annee

d’avant tend a s’attenuer.

La composition du vaccin de I’annee est en

fait un compromis a partir des trois souches

majoritairement responsables des cas de

grippe dans I’hemisphere sud pendant I’hiver

austral. De ce fait, la protection conferee

avec le vaccin de I’annee est de 60 a 90 O/o.

La decision de se faire vacciner depend de la

perception individuelle de son etat de Sante,

note le Dr Baudier : les 65-69 ans risquent

d’etre encore moins motives ! Dans I’etat actuel des therapeutiques, seul le

vaccin** est efficace, compte tenu de I’appa-

rition plus ou moins soudaine de la grippe,

plus ou moins intense selon la virulence de la

souche et l’etat de Sante du patient.

D’autres classes d’age doivent-elles se faire

vacciner contre la grippe, pneumonie virale a

laquelle toutes les autres classes d’age, y

compris les enfants, resistent bien, immuno-

logiquement parlant ?

Le debat sur I’opportunite d’une vaccination

antigrippale universelle reste ouvert : pour

certains, elle se justifierait dans I’hypothese

d’une nouvelle c( grippe du siecle ‘1, un virus

ayant effect& une cassure des

antigenes qui risquerait de prendre

de vitesse les fabricants de vac-

tin... si le reseau mondial de

LABM-sentinelles de surveillance

de la grippe l’etait lui-meme.

Hypothese.

+!?$iD Pn;.j v*~cL{~r*:L~$

Copportunite de se vacciner, hors

prise en charge, est une decision

individuelle ou d’entreprise.

Dans les entreprises ou les ser-

vices publics, les hbpitaux, cli-

niques, LABM, la vaccination doit

eviter la desorganisation et la bais-

se d’activite.

Les adultes en bonne Sante 8 La vaconahon offer& d&s 65 ans

cotoyant des personnes Bgees ou vulne-

rables ont ete incites, lors de precedentes

campagnes, a se faire vacciner pour eviter

d’etre contaminants au moment de la vague

epidemique, I’immunite s’installant en

15 jours en moyenne.

La vaccination des ayants droit pourrait eviter

chaque an&e 250 000 episodes de grippe,

39 000 hospitalisations et 7 200 deces. Une

grippe c( coQte 1) a la collectivite plus de

3,l milliards de francs, dont 2,3 milliards a la

charge de l’assurance maladie.

Les professionnels de Sante peuvent/doivent

inciter les 65 ans et plus et les sujets en

ALD*** a se faire vacciner. Pour ces derniers,

un score catastrophique : moins de 50 O/o de

vaccines.

J.-M. M.

‘&de Cemka-Eva/ pour le compte de /a Cnamts SW

le ccxWb6n6fice de /‘extension de /a pnse en charge

de /a vaccinahon antigrippale, awl 2000.

*‘Vaccins pris en charge : SmithKline Beecham

(Fluarix) ; MBddva fFluvmne) ; Pierre-Fabre

Mddicaments (Immugrip) ; Solvay Pharma

(Influvac) ; Avenbs Pasteur et Aventis Pasteur MSD

(Mutagrip, Tetagrip, Vaxigrip) ; Chrron Therapeutics

(Pre vignp).

“‘Diabete de type 1 ou de type 2 non Bquilibre! par

/e regime ; accident vasculaire c&&bra/ invalidant ; nephropathie chronique grave et syndrome n&phro-

tique pur primitff ; forme grave dime affection neuro-

musculaire (dent myopathic) ; mucoviscidose ; car-

diopathie congtinitale ma/ to/&&, msuffisance car-

diaque grave et valvulopathte grave ; msuffisance

respiratoire chronique (dent asthme mscrit en

ALD 30) ; deficit ,mmumtaire primibf grave ndcessi-

tant un traitement prolong6 dont V/H) ; drhpanocy-

toses homozygotes.

La rouge&, menace Wale pour /es

F non vaccin& du ROR

n France, l’assurance mala-

die est contrainte de lancer

une nouvelle campagne d’incita-

tion au ROR... en precisant aux

familles que la vaccination est

gratuite ! Globalement, 83,4 %

des enfants de 2 ans sont vacci-

Dix ans apr& le lancement par I’OMS d’un programme de vaccination ROR A /‘intention des enfants de 2 ans et moins, la France est encore loin

de I’objectif de 95 % de couverture vaccinale permettant d’envisager

I’bradication de trois maladies de l’enfance : rubdole, oreillons, rougeole.

L’kradication est d6jA obtenue en Suede et en Finlande. La Grande-Bre-

tagne, les Pays-gas, le Danemark... en sont proches.

n&s contre ces trois maladies,

l’un des taux de couverture les

plus bas d’Europe. En fait, un

parent sur dix n’a pas fait vacci-

ner son enfant. Et tant que 95 010

au moins des enfants-cibles ne

seront pas triplement vaccines,

les risques d’epidemies et de

morbi-mortalite persistent (prin-

cipalement pour la rougeole).

La vaccination n’immunise pas

100 ‘J/o des enfants, on le sait.

Or, rien n’existe et nest organise

pour verifier la seroconversion et

evaluer le titre d’anticorps obte-

nu. Dans certains cas, une sero-

conversion nulle ou insuffisante

justifierait une seconde vaccina-

tion, comme on le fait frequem-

ment pour la grippe.

Malheureusement, les estima-

tions tendent a confondre les

non vaccines avec les non sero-

convertis (15 a 20 O/o ?).

Cela est surtout vrai pour la rou-

geole (environ 17 000 cas en

1999), seule maladie mortelle du

tryptique ROR. On a decouvert,

au tours de la derniere decen-

nie, la nature latente du virus

Revue Franp~se des Laboratoires, octobre 2000, N” 326 9

morbilleux (comme le VZV), non

elimIne lors d’une primo-infection

(ou s’il y a eu echec d’une sero-

conversion vaccinale non recher-

thee). Les raisons de la reactiva-

tion du virus chez certains

enfants ou adolescents, a distan-

ce variable de la primo-infection,

demeurent pour I’instant une

Qnrgme biologique. On evoque

une modification antigenique

trompant les anticorps speci-

fiques form& lors de la primo-

infection et I’immunodepression

due a la rougeole.

6U Fe e

Ce phenomene virologique est

cause chaque annee en France

d’un certain nombre de PESS,

panencephalites sclerosantes

subaigues, qui confinent dans un

handicap profond des enfants et

des jeunes, dont la secunte

sociale est en peine d’assurer la

prise en charge, car elles n’en-

trent pas dans la nomenclature

des maladies. La rougeole fut

longtemps consideree comme

maladie orpheline sous le nom

de maladie de Van Bogaert.

Ici, des statistiques fiables font

defaut : 212 cas rapport& entre

1980 et 2000 apres des cas de

rougeole <( banale “, dont cer-

tarns dus a une primo-infection

survenue avant I’age de la vacci-

nation fixe a 1 an : avant cet age,

le vaccin risquerait d’etre inacti-

ve par les anticorps maternels.

Or, il serait possible de vacciner

efficacement avant un an (a 5 ou

6 mois), car la persistance d’an-

ticorps maternels ne serait pas

systematique.

Ce comportement du virus mor-

billeux Justifieralt la pratrque du

diagnostic serologique d’une

rougeole et de la reactivation du

virus en cas de PESS. Mals la

question est encore trop nouvel-

le pour le budget de la Cnamts.

Par ailleurs, la ribavirine, antivlral

a large spectre, peut nettement

ameliorer I’etat general dans la

PESS. Mais le sujet n’interesse-

rait pas le laboratoire producteur,

du fait de la petite taille de la

cible. PESS. maladre orpheline : une centalne de cas est actuelle-

ment repertonee par I’associa-

tion L’Oiseau Bleu*.

Des deux autres maladres

concernees par la nouvelle cam-

pagne d’incitation de l’assurance

maladie, c’est la rubeole qui

pose egalement probleme.

Numeriquement. ce n’est pas

inquletant : 27 femmes encein-

tes contamlnees en 1998 (trois

naissances d’enfants malformes,

un avortement d’origine malfor-

matlve). Or, certaines de ces

femmes n’en sont pas a leur pre-

miere grossesse : ce qui veut

dire qu’on n’a Jamais cherche a

leur conferer une protection vac-

cinale lors des grossesses pre-

cedentes.

Les donnees concernant la

rubeole proviennent du reseau

Renarub, compose de labora-

toires d’analyses de ville et hos-

pitaliers.

En conclusion, un fait epidemio-

logrque est rapporte : au cows

des dix dernieres annees, on a

constate le vieillissement du

groupe d’enfants ayant echappe

a la vaccination ROR : I’age

moyen des enfants atteints est

passe de 4 a 9 ans (1987-

1997). Les enfants non vaccines

restent plus longtemps vulne-

rables, et risquent davantage de

complications des trois infec-

tions plus ils avancent en age, de

meme qu’ils restent plus long-

temps dangereux, non vaccines

contre la rubeole, pour les

femmes enceintes.

J.-M. M.

D’aprBs une table-ronde de I’assuran-

ce m&die sui /a vaconat/on ROR,

avec notamment /es Drs Fran~o~s

Baud& (Cnam) et Jean-Marc O/iv4

(OMS), le Pr Ph,l,ppe Reinert (CHI de

G&,/J, Ekabeth Bonneau-B&ant

R’Oiseau Bleu)

‘91250 Tgery : td. : 07 60 75 37 90 ; Web http:Nwww.oiseaubleu.org ; E-mail : oiseaubl@cfub-lnterneth

. ..._”

lJn test sanguin non spkifique (dktection hkmatologique de la stimulation artificielle de /‘&ythro-

poi’kse) cornpI. par un test direct (dgtection urinaire de I’EPO d’origine recombinante).

Telle &tait la logistique instaKe aux Jeux Oiympiques i Sydney pour faire khec au dopage par

kythropoi’ktine issue de la recombinaison g&Gtique.

e test hematologique etait realise sur

I’automate Advia 120 de Bayer Diagnos-

tics a partir du 2 septembre. Le test urinaire

etait celui developpe par l’equipe du Pr Jac-

ques de Ceaurriz au Laboratoire national

antidopage (Chatenay-Malabry).

On peut definir l’erythropoi’ese comme la

vitesse de renouvellement des globules rou-

ges CEPO recombinante, souvent abregee

en r-HuEPO, augmente artiftciellement cette

vitesse. II en resulte la possibilite, avec un

automate d’hematologie, de reperer dans le

sang des globules rouges natifs, de grosse

taille et pourvus d’un noyau, reticule pour

certains (reticulocytes).

La stimulation de I’erythropoiese par I’EPO

recombinante est possible depuis 1990

pour des situations ou l’erythropd’ese natu-

relle est en defaut (anemies, cancers, leuce-

mies, naissances prematurees).

Tres rapidement, est apparue la possibilite

d’utiliser I’EPO de faGon large chez les spor-

tifs pour ameliorer la rentabillte de I’entraine-

10

ment et les perfor-

mances en competi-

tion, en augmentant de

faqon artificielle la

capacite de transport

d’oxygene par aug-

mentation de I’hemato-

trite au profit des ery-

throcytes (hematies).

Ainsi, des 1990, la r-

HuEPO etait placee

par le Comite interna-

tional olymprque sur la

liste des substances , interdites, mais il a fal-

c . _.-.....-!K’111

Iu attendre le develop- ! LAdvia 120 BUY Jeux Oiympques

pement d’automates detectant et denom- Lasne presentaient enfin dans la revue

brant les reticulocytes et les hematies imma- Nature un test de separation des isoformes

tures, et evaluant leur taux d’hemoglobine d’EP0 en electrophorese permettant de

(CHr de I’Advia 120) pour disposer d’une detecter I’origine recombinante de I’EPO,

premiere approche de suspicion de dopage par ses differences avec I’EPO naturelle, et

a I’EPO. Les dosages sanguins ne permet- propre aussi a kiter egalement les eventuels

taient cependant pas de distinguer entre faux positifs de I’analyse sanguine

EPO naturelle et r-HuEPO. (1 /lOO 000).

En juin dernler, le Pr de Ceaurriz et FranCoise J.-M. M.

Revue Franqa~se des laboratows, octobre 2000, N” 326