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1 Réunion du réseau Loutre Rhône-Alpes - 27 avril 2009 compte-rendu version du 8 avril 2010 Présents (par ordre alphabétique de structure) : ASTERS Mlle Marie ZIMMERMAN Conseil Général de l’Isère M. Cyril CAVILLON Conseil Général de la Loire M. Laurent RUSSIAS CORA Ardèche M. Florian VEAU CORA Faune Sauvage Mme Marie-Paule de THIERSANT CORA Faune Sauvage M. Lionel JACOB CORA Faune Sauvage Mme Véronique LE BRET CORA Faune Sauvage M. Christian ROLLAND CORA Faune Sauvage M. Gwenaël JACOB CORA Rhône M. Jonathan JACK CORA Rhône M. Patrice FRANCO DIREN Rhône-Alpes Mme Carole RAY-BARMAN FRAPNA Rhône M. Julien BOUNIOL FRAPNA Région Mlle Florie JOHANNOT LPO Drôme M. Jean-Jacques PEYRARD LPO Haute-Savoie Mlle Anne DEJEAN LPO Isère M. Rémi FONTERS LPO Loire M. Sébastien TEYSSIER SFEPM Mlle Rachel KUHN c/o Muséum d’Histoire Naturelle 18 000 Bourges Tél : 02.48.70.40.03 [email protected] SFEPM / CORA Faune Sauvage M. Jacques BOUCHE Excusés : Région Rhône-Alpes (Mme la Vice-Présidente à l’Environnement Hélène Blanchard, Mlle Claire CRASSOUS service patrimoine naturel), le PNR des Monts d'Ardèche, la DR et le CNERA PAD de l'ONCFS, le GRIFEM, le CORA Ain, la CNR, Lo Parvi, le CREN, les Conseils Généraux de l'Ain, de l’Ardèche et du Rhône. Un tour de table permet à chacun de se présenter, et notamment Rachel KUHN chargée de mission pour la rédaction du plan d’actions Loutre à la SFEPM. Elle travaille depuis de nombreuses années sur cette espèce (avec René Rosoux, études sur le Marais Poitevin, puis association de conservation de la loutre en Allemagne, siège du Groupe Loutre de l'UICN, thèse sur le pelage des loutres…). Présentation du fonctionnement du réseau Loutre en Rhône-Alpes Il y a 2 référents au niveau régional : * Lionel JACOB (Administrateur référent au titre du CORA FS, Vice-Président du CORA FS, coordinateur du programme "politique" du Réseau Loutre en Rhône-Alpes). Il est chargé de donner

Réunion du réseau Loutre Rhône-Alpes - 27 avril 2009 ... · 1 Réunion du réseau Loutre Rhône-Alpes - 27 avril 2009 compte-rendu version du 8 avril 2010 Présents (par ordre

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Réunion du réseau Loutre Rhône-Alpes - 27 avril 2009 compte-rendu

version du 8 avril 2010 Présents (par ordre alphabétique de structure) : ASTERS Mlle Marie ZIMMERMAN Conseil Général de l’Isère M. Cyril CAVILLON Conseil Général de la Loire M. Laurent RUSSIAS CORA Ardèche M. Florian VEAU CORA Faune Sauvage Mme Marie-Paule de THIERSANT CORA Faune Sauvage M. Lionel JACOB

CORA Faune Sauvage Mme Véronique LE BRET

CORA Faune Sauvage M. Christian ROLLAND

CORA Faune Sauvage M. Gwenaël JACOB CORA Rhône M. Jonathan JACK CORA Rhône M. Patrice FRANCO DIREN Rhône-Alpes Mme Carole RAY-BARMAN FRAPNA Rhône M. Julien BOUNIOL

FRAPNA Région Mlle Florie JOHANNOT

LPO Drôme M. Jean-Jacques PEYRARD

LPO Haute-Savoie Mlle Anne DEJEAN

LPO Isère M. Rémi FONTERS

LPO Loire M. Sébastien TEYSSIER

SFEPM Mlle Rachel KUHN c/o Muséum d’Histoire Naturelle 18 000 Bourges Tél : 02.48.70.40.03 [email protected]

SFEPM / CORA Faune Sauvage M. Jacques BOUCHE

Excusés : Région Rhône-Alpes (Mme la Vice-Présidente à l’Environnement Hélène Blanchard, Mlle Claire CRASSOUS service patrimoine naturel), le PNR des Monts d'Ardèche, la DR et le CNERA PAD de l'ONCFS, le GRIFEM, le CORA Ain, la CNR, Lo Parvi, le CREN, les Conseils Généraux de l'Ain, de l’Ardèche et du Rhône. Un tour de table permet à chacun de se présenter, et notamment Rachel KUHN chargée de mission pour la rédaction du plan d’actions Loutre à la SFEPM. Elle travaille depuis de nombreuses années sur cette espèce (avec René Rosoux, études sur le Marais Poitevin, puis association de conservation de la loutre en Allemagne, siège du Groupe Loutre de l'UICN, thèse sur le pelage des loutres…). Présentation du fonctionnement du réseau Loutre en Rhône-Alpes

Il y a 2 référents au niveau régional : * Lionel JACOB (Administrateur référent au titre du CORA FS, Vice-Président du CORA FS, coordinateur du programme "politique" du Réseau Loutre en Rhône-Alpes). Il est chargé de donner

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au CA du CORA FS des objectifs en terme de : financements, subventions, lancement des études, suivi du fleuve Rhône, partenariats avec la CNR. * Jacques BOUCHE (Coordinateur pour Rhône-Alpes du Groupe Loutre national de la SFEPM). Il est chargé du suivi des données, de l’élaboration de synthèses et de cartographies avec Christian ROLLAND, il est garant du protocole, fixe les priorités de prospections, …).

Réseau loutre Rhône-Alpes Administrateur référent

Lionel Jacob Coordinateur programme (CORA FS)

Coordinateur réseau régional Jacques Bouché

Coordination données, terrain (SFEPM)

Coordination « fonctionnement » Véronique Le Bret

(Directrice CORA FS)

- Financements, subventions - Lancement et suivi des études (génétiques, autres) - Suivi du Rhône et contacts CNR

- Garant du protocole - Priorités de prospections - Collecte des données - Cartographie - Suivi des études - Représentant Rhône-Alpes au Groupe loutre national de la SFEPM

Publications et documents d’information et pédagogiques Relations avec les autres associations et structures Organisation et participation aux stages de formation

Ensuite, le Réseau loutre essaie de se doter d’un référent par département, qui est l’interlocuteur du réseau régional et qui coordonne les actions Loutre dans le département. A ce jour, la situation est bien calée sauf dans l’Ain, où les CA des associations concernées doivent se positionner officiellement, ainsi qu’en Savoie (pas d’information).

8 départements, 8 représentations/coordinations locales + partenaires actifs

01 Ain Pas de référent

CORA 01 Benoît Feuvrier FRAPNA 01 Rémi Ruffers

+ Cyrille Cavillon ?

07 Ardèche CORA 07 Florian Veau PNR des Monts d’Ardèche Nicolas Dupieux "Bassin Eyrieux Environnement Développement" Jean-Paul Thomas

26 Drôme LPO 26 J-Jacques Peyrard

38 Isère LPO 38 Jacques Bouché Rémi Fonters Lo Parvi Gère Vivante Denis Deloche

42 Loire LPO 42 Sébastien Teyssier FRAPNA 42 André Ulmer

69 Rhône CORA 69 Patrice Franco

73 Savoie Pas de référent

CORA 73 ?

74 Hte-Savoie ASTERS Marie Zimmerman LPO 74 Anne Dejean GRIFEM Jean-François Desmet

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Présentation des missions du réseau Loutre en Rhône-Alpes

Marie-Paule de Thiersant rappelle que le Réseau Loutre a pour vocations principales de :

- Former les naturalistes bénévoles de terrain

- Organiser les prospections en partenariat avec les autres structures intéressées

- Participer aux réflexions nationales menées par le groupe Loutre de la SFEPM. L’action Loutre de l'Observatoire de la faune sauvage du CORA participe à la mise en œuvre des missions du réseau. Elle est financée en 2009 par la Région Rhône-Alpes, la DIREN, la CNR et peut-être par le Ministère « Jeunesse et Sport » pour la formation (en attente). Les actions prévues sont : - le suivi des populations, effectué sur le terrain par des bénévoles et des salariés, selon un protocole commun adapté du standard UICN - la publication d'un cahier technique sur la gestion des cours d’eau, que le CORA souhaite réaliser en collaboration avec Christian BOUCHARDY. Il traiterait notamment des menaces et de l'aménagement concret des milieux en faveur de la loutre (habitat, corridors…). Il serait à destination des acteurs de terrain, présenté sous forme de fiches thématiques. - la formation des naturalistes sous forme de stages (actuellement en Ardèche, avec le PNR des Monts d’Ardèche) une session par an pour les bénévoles. En 2009, une session est prévue en octobre pour les professionnels. Jacques BOUCHE présente le diaporama loutre (disponible sur CD, distribué en séance), sa répartition passée et actuelle (2007), la progression de l'espèce surtout en Ardèche (bassins du Chassezac, de l'Eyrieux, de l'Ardèche), dans la Loire (sur la Semène). En Drôme la Loutre est passée de la haute Drôme à l'aval (confluence avec la Drôme), après la reconquête de l'Eyrieux. Dans l'Ain, la loutre est présente sur la rivière Ain et la confluence avec le Rhône. Dans le Nord Isère, présence rare et diffuse. En Savoie dans les Bauges, découverte d'épreintes (sur le Chéran). Noyau stable en Haute-Savoie sur l'Arve, ancienne population peut-être relictuelle, et empreintes dans la neige trouvées au nord du département par l’ONEMA. L'origine des différentes populations n'est pas connue (d’où l’intérêt d’une étude génétique). Dernières nouvelles de la Loutre 2008-2009 : * Trois nouveaux carrés de présence dont une épreinte sur la Bourne en amont du barrage (été 2008). Il y a eu passage de la Loutre depuis l'Ardèche vers le Lez. La première épreinte a été trouvée le 19 mars 2009. Les loutres ardéchoises recolonisent la Drôme, le Vaucluse sera recolonisé à son tour assez rapidement… * Le 15 janvier 2009 : photos d'empreinte sur le fleuve Rhône côté Isère sur la neige, sortie de l'eau, par Cyril Cavillon (commune des Avenières 38). * Observation en juillet 2007 de Patrice FRANCO le long de l'Izeron, d'une loutre écrasée au bord du Rhône, possible mais non récupérée. Vincent DAMS (FRAPNA, formé au stage) avait vu des épreintes juste à côté sur l'Izeron la semaine précédente. Loutre pionnière possible selon Daniel Ariagno. * Julien Bougniol rapporte que dans le Nord Beaujolais à Polionay, une donnée d’épreinte a été rapportée par garde pêche (appelé par un pisciculteur).

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Programme de suivi génétique : Gwenaël JACOB présente les principes du projet : L’analyse ADN à partir de matériel biologique comme les poils et les épreintes est une méthode non dérangeante pour les animaux. Les analyses permettent de faire des tests de parenté, de suivre la recolonisation de bassins versants, de mettre en évidence des introgressions entre populations, de savoir si des individus sont erratiques ou isolés. … Selon le plan d’échantillonnage, il sera possible d’assigner un individu à une population existante. Le matériel nécessaire à la récolte et au stockage des échantillons sera mis à disposition (achats centralisés par le CORA FS). Présentation du projet de plan d’action national

Contexte : Rachel Kuhn explique que le plan de restauration précédent (2000-2004) a été validé mais pas publié. Il n’a pas été animé ni mis en œuvre de manière formelle, bien que certaines actions et certains documents y aient fait référence. Le dernier état des lieux des populations en France fait état de 2 grosses populations : une dans le Massif Central et une sur la façade atlantique. Entre 1999 et 2002, 6 individus ont été réintroduits en Alsace (Hunawhir). Il y aurait eu reproduction mais il ne resterait qu’un à deux individus aujourd’hui. Globalement, la répartition de l’espèce est plus ou moins bien connue selon les régions. Le prochain Plan, sur 5 ans, s’étalera sur 2010-2015. La SFEPM a été missionnée pour la rédaction du plan. Ensuite le MEEDAT nommera un opérateur pour animer le plan. Contenu attendu du nouveau plan : - Un état des lieux (connaissances générales sur l’espèce, statut des populations, actions entreprises dans les régions, liste des sites Natura 2000 désignés pour sa conservation…) - Un diagnostic des enjeux et des besoins en matière de conservation (incluant les stratégies et actions minimales à conduire dans chaque région) - Des actions à conduire au niveau national et régional dans les catégories : études, protection, communication (chaque action fera l’objet d’une fiche descriptive, avec notamment un degré de priorité et un calendrier). Objectifs généraux du plan : - Identifier les paramètres à l’origine de la reconquête par la loutre de certains territoires, mais aussi de la fragilisation des populations dans d’autres, - Améliorer la communication et les échanges, harmoniser les méthodes de collecte des données Gouvernance du plan : Il a été créé un comité de pilotage national composé entre autre de : Ministère de l’Ecologie, 3 DIREN (Bretagne, Midi-Pyrénées, Auvergne) et 1 DIREN pilote dite « coordinatrice » du plan : celle du Limousin, Fédération Française d’Aquaculture, Autoroutes du Sud de la France, Union Nationale des Syndicats et Associations des Aquaculteurs en Etangs et Bassins, Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin, Groupe Mammalogique Breton, Muséum National d’Histoire Naturelle, Réseau Ferré de France, Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques, Agence de l’Eau Loire-Bretagne, Agence de l’Eau Adour Garonne, Fédération des Conservatoires d’Espaces naturels, ONCFS, ONEMA, Fédération Nationale des Chasseurs, Union National des Piégeurs… Ainsi qu’un comité scientifique : Philippe Berny, Christian Bouchardy, Hugo Fourdin, Pascal Fournier, Xavier Grémillet, Patrick Haffner, Xavier Janssens, Jean de Kermabon, Lionel Lafontaine, Charles Lemarchand, Roland Libois, François Moutou, René Rosoux, Thierry Tournebize, Géraldine Veron. En complément, la SFEPM a proposé de réunir les acteurs par région (ou réunions interrégionales).

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Le CORA FS s’interroge sur les modalités de désignation des membres du comité national et regrette de ne pas être représenté. La DIREN Rhône-Alpes précise, que conformément à la méthode générale d’élaboration des plans nationaux d’action/restauration, est nommée une DIREN dite « coordinatrice » en fonction des enjeux et dynamiques de population locales de chaque espèce visée. Pour exemple, la DIREN Rhône Alpes RA est DIREN coordinatrice pour le plan national « cistude » et est associée à l’animation du plan « chiroptères » déclinée de façon opérationnelle en région RA par le CORA FS. La DIREN RA est néanmoins un peu surprise de ne pas avoir été informée (par le MEEDDAT ou les autres DIREN ou le SFEPM) et de ne pas avoir été associée en amont à l’organisation de la réunion de ce jour. Le Conseil Régional a également fait savoir sa surprise sur la méthode. Rachel Kuhn répond que le calendrier très ambitieux et serré d’élaboration du plan avec le souci d’associer cependant les acteurs régionaux a conduit à cette situation. Calendrier de travail :

Discussion sur les principaux thèmes qui seront abordés dans le plan : Impact dans les piscicultures : Anticiper les problèmes comme dans le Limousin en informant les pisciculteurs sur les mesures de protection (Cf. pisciculture pilote de Stéphane Reymond dans le Limousin aménagé avec des financements DIREN, coûteux et resté unique). Marie-Paule de Thiersant met en garde quant au fait d'indemniser une activité économique pour les dommages causés par une espèce qui progresse. On l’a vu pour d’autres espèces, il y a un effet d'engrenage qui devient vite conflictuel. De plus chez nous les piscicultures de Dombes et de Forez sont telles qu’on ne pourra pas grillager tous les étangs. La problématique est très différente de celle du Cormoran (biologie de l’espèce notamment) et pourtant déjà certains en France demandent la régulation de la Loutre. Il faut notamment essayer de faire interdire les pièges non sélectifs en X. La fédération nationale des chasseurs et les piégeurs sont dans le comité de pilotage national. Les fédérations de pêche aussi.

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Mortalité routière : Nous ne sommes pas encore confrontés à ce problème en Rhône-Alpes (davantage connu pour le castor qui est plus répandu). Sébastien Tessier a souligné la nécessité de prospective /anticipation au vu de la problématique « futures infrastructures/suivi/conflits d’usage » La DIREN a souligné l’intérêt de l’outil précurseur « corridors biologique » du conseil régional RA et rappelé l’existence de la réglementation relative aux espèces protégées (dérogation destruction), mais qui, de par son fonctionnement actuel, ne permet qu’un traitement des problèmes, projet d’infra par projet d’infra). Conservation des habitats : Gwenaël Jacob explique qu’une des questions est d’établir une corrélation entre la qualité des milieux et le retour actuel de la Loutre. Par endroits on observe que la loutre recolonise des milieux qui a priori ne sont pas les plus favorables. Sébastien Teyssier cite par contre l’exemple en Loire, où la rivière recolonisée (la Semène) est une des plus belles rivières du département. Il est admis que la préservation de zones refuges de quiétude est un atout pour l’espèce. Dans certaines régions comme en Bretagne, des catiches artificielles sont créées pour favoriser son installation et sa reproduction. La notion de havre de paix et les catiches artificielles sont aussi (surtout ?) des outils de communication pour une démarche de sensibilisation. Dans le Marais Poitevin (René Rosoux), la loutre utilise plus de gîtes à l’air libre dans les secteurs calmes que dans le secteur où le dérangement est important. Les syndicats de rivière sont demandeurs d'aménagements, d'entretien de ripisylve qui laissent des catiches naturelles. Lionel Jacob explique que la loutre qui était sur le plateau ardéchois redescend ailleurs, dans les villes, ce n'était pas sa préférence mais il ne faut pas sanctuariser, il faut laisser partout un milieu accueillant et la laisser progresser comme elle le « souhaite » (exemple du terrier hutte de Castor sous le pont d'arc !). Ne pas privilégier des morceaux de rivière, conserver de manière globale. Utilisation des corridors biologiques : La conception des passages à faune doit être anticipée, ils doivent être adaptés à la loutre même si elle n’est pas encore présente dans la zone concernée. Pour favoriser cette anticipation il faut passer par la formation des aménageurs des routes et demander qu’un naturaliste soit systématiquement associé à la mise en place de ces passages. L’objectif est d’intégrer systématiquement des passages lors de la construction de nouveaux ouvrages (buse, banquette). Les passages à faune et les ralentisseurs sont des outils pour la recréation de corridors, permettant de reconnecter des populations isolées. Le principe est général mais il faut adapter localement les dispositifs, notamment en tenant compte des autres espèces présentes (le grillage à loutre bloque la grande faune). A l’échelle européenne, la question des corridors a été étudiée à dire d'experts et en combinant la densité du réseau hydraulique, routier, humain pour voir les zones de conflit potentiel. L’objectif est ensuite de protéger en priorité ces couloirs de dispersion. Cette étude serait à mener de manière plus précise en France. Attention à l’hypothèse selon laquelle la loutre se cantonne aux zones les plus favorables, en milieux préservés peu habités où il n’y a pas trop de conflits. Lionel Jacob précise qu’en Rhône-Alpes une étude a été menée (comment la loutre peut-elle utiliser tout le Rhône ?), à la demande de la CNR. Cette étude recense les barrages qui font obstacle au déplacement de la loutre et du castor (état des lieux et propositions). Ce rapport sera transmis à la SFEPM pour son travail d’état des lieux. Effet des pollutions, des PCB : La loutre est classiquement le symbole des eaux pures. Elle ne serait pourtant pas si sensible que ça, elle supporte l'eau « sale ». L'impact des polluants n'est pas démontré en France sur la Loutre,

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seulement sur les poissons. Les mesures généralement préconisées pour la qualité de l’eau sont : garder des bandes non cultivées sur les rives, pas de pesticides au bord de l'eau. Laurent Russias précise que les pêches électriques permettent de connaître les stocks de poissons Mais des études sur l’impact des polluants restent à faire. Lionel Jacob précise que sur le Rhône ardéchois, le taux de PCB des poissons et celui des épreintes ont été comparés (thèse d’Alexandra Mazet), et sur le Drac une étude ancienne sur les polluants et métaux lourds avait été menée. Collecte des cadavres : Actuellement il existe le réseau de l'ONCFS (SAGIR + programme spécifique). Mais côté groupe Loutre, aucune directive nationale n’est donnée pour l’instant. Le Groupe Mammalogique Breton1 stocke des cadavres et fait des autopsies selon un protocole adapté, collecte d'organes (parasitologie, écotoxicologie, génétique), avec des autorisations de transport et de stockage. En Bretagne, 40 cadavres, collectés sur une période de 20 ans ont été autopsiés en 2007, 18 autres (dont certains collectés postérieurement à 2007) ont été autopsiés en 2009. En Rhône-Alpes un partenariat pourrait être recherché avec l’école vétérinaire de Lyon pour le stockage et l’analyse. Entre 2003 et 2008 en Ardèche, 4 écrasements ont été recensés… nous ne savons pas dire ce que sont devenus ces cadavres ni si des prélèvements ont été faits… Parmi les études génétiques déjà réalisées, il y a celle des populations des Cévennes par Xavier Jensen. Gwenaël Jacob précise que la collecte des cadavres est importante car l'analyse génétique est plus facile avec de la viande qu’avec des épreintes. Enfin, le système sanguin de la loutre n'est pas très connu, il demeure aussi des questions sur son anatomie ... Les sujets d’étude ne manquent pas. A l’époque de sa thèse Alexandra MAZET n'a pas eu accès aux cadavres de loutre dont elle avait besoin. D’où l’intérêt de valider un réseau unique et de donner des directives nationales pour la récolte et le stockage des cadavres. Homogénéisation des protocoles de terrain : Rachel Kuhn explique qu’un des objectifs du plan est d’homogénéiser le protocole de prospection (UICN). Une mise à jour de la carte nationale de répartition doit être réalisée en 2009, sur le maillage Lambert 93 (puis UTM pour l'Europe). L’accent doit être mis sur les fronts de recolonisation. Véronique Le Bret explique que notre stratégie de prospection diffère de celle envisagée par la SFEPM. Lionel Jacob précise que ce protocole ne fonctionne pas dans les zones assez vides de loutre, car trop aléatoire. Il faudra bien distinguer :

- le protocole de terrain (à partir du point de départ de prospection, cf. UICN)

- l’organisation des priorités de prospection (choix des régions ou plus localement)

- les modes de restitution cartographique local et national (qui doivent être compatibles).

Communication intra et extra réseau : En Rhône-Alpes cela fonctionne bien, la preuve en est la réunion d’aujourd’hui et l’ensemble du travail de sensibilisation qui est mené. Pour autant d’autres acteurs comme l’Agence de l’Eau et les pêcheurs restent à intégrer au réseau, dans des modalités restant à définir. Au niveau national l’objectif est de reconsolider le réseau loutre de la SFEPM, qui souhaite poursuivre la centralisation des données.

1 Lionel LAFONTAINE n'y est plus salarié.

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Résumé du travail en cours et à venir pour la rédaction du Plan: La phase actuelle est le diagnostic préalable : l'état des lieux, la bibliographie, la consultation des acteurs, les rencontres locales. La SFEPM examinera le statut des populations, les sites Natura 2000 pour la conservation, les actions à conduire (étude, protection, communication) sous forme de « fiches actions techniques » avec priorisation et calendrier, budget, financeurs, liens entre actions. Le plan sera visible en 2010 sur le site du ministère en charge de l’écologie. Le plan s'inspirera du précédent mais réactualisé compte tenu de la nouvelle répartition, de la génétique... et de l’abandon de tout projet de réintroduction. Rachel demande au CORA FS de remplir le questionnaire et de le rendre, complété par les autres acteurs, avant le 20 mai au plus tard. Le plan prendra la forme d’une série de fiches actions, par thèmes, approuvées par le CNPN, et mises en œuvre ensuite par le MEEDAT, « s'il y a des associations derrière pour faire avancer le plan d'actions » ! Rédiger nos fiches actions locales et les faire remonter. La DIREN précise qu’en sus des études et actions ponctuelles qu’elle a financées récemment en RA , elle contribue financièrement depuis cette année 2009 à la dynamique régionale « loutre » (via la subvention annuelle pour le programme d’actions du CORA FS). La DIREN souhaite voir se poursuivre des actions de sensibilisation, l'identification des points noirs de franchissement des cours d'eau et leur résorption, des actions liées aux conflits d’usage, l’amélioration de la qualité de l’eau (en lien avec les contrats de rivière). Elle précise, que le plan « loutre » étant une priorité nationale du MEEDDAT, alors la DIREN RA (non coordinatrice) sera présente, à minima, pour accompagner sa déclinaison opérationnelle en région RA.

Un plan d’action nationalUn Réseau régionalUn Réseau régional

LOUTRE

Organisée par :

Réunion du 27 avril 2009

pour la

Ordre du jour

I - Présentation du suivi de la Loutre en Rhône-Alpe s (CORA FS / SFEPM)Présentation du Réseau LoutrePrésentation du Réseau Loutre

Fonctionnement, partenairesPrésentation de l’Observatoire de la Faune Sauvage du CORA : action loutre

Les financeursLes prospectionsLes formationsUn projet de cahier techniqueUn projet de suivi génétique des populations

II - Présentation du plan national d’actions pour la Lou tre (SFEPM)II - Présentation du plan national d’actions pour la Lou tre (SFEPM)Bilan plan de restauration précédent (2000)Rédaction du plan d’action 2009Comité scientifiqueCalendrier

III - Discussions sur les besoins régionaux à intégr er au plan national

L'idée du réseau est née en 1997 d'unecollaboration CORA / FRAPNA Isèreétendue à la région.

Loutre

I – Présentation du suivi en Rhône-Alpes

Le réseau

étendue à la région.

Depuis 2005, le réseau Loutre inscritson activité dans le réseau de laSFEPM.

En 2008, le réseau Loutre a demultiples acteurs : les sections CORA,multiples acteurs : les sections CORA,les délégations LPO, certaines FRAPNA,Lo Parvi, Gère Vivante, le GRIFEM,ASTERS et des naturalistesindépendants.

Son fonctionnement

LoutreLe réseau

- Un coordinateur régional

- 8 référents départementaux

- Une réunion annuelle

Son fonctionnement

- Une réunion annuelle

- Une page internet sur le site du CORA FS

Grâce au partenariat entre la Région Rhône-

Loutre

L’Observatoire de la faune

L’action

Grâce au partenariat entre la Région Rhône-Alpes, l’Etat, la CNR, le PNR des monts d'Ardèche et le CORA FS sur la période 2008-2010 :

1. former des naturalistes et les acteurs du terrain

2. renforcer la prospection de terrain

3. réaliser un cahier technique Loutre3. réaliser un cahier technique Loutre

4. entreprendre un suivi génétique

La formation

Tous les ans : stage Loutre mars-avrilpour les naturalistes en Ardèche

1.Le réseauL’observatoire

Loutre

pour les naturalistes en Ardèche (en projet dans l'Ain).

A la demande : formation des techniciens de rivière, de la CNR, et autres partenaires...

Ⴋ Voir l’outil de formation (CD)

2009 : - Avril : - Avril : une session pour les bénévoles du réseau- Octobre : une session pour les professionnels

2010 : - Au moins une session pour les professionnels : « gestion du milieu, aménagements favorables à la Loutre »

La prospection terrain2. Loutre

Le réseauL’observatoire

La méthode d'inventaire découle dustandard préconisé par l'UICN.

Stratégie : présence/absence sur cours d'eau identifiés

• point de départ• point de départ• distances de prospection• périodicité• périodes favorables• données référencées

La prospection terrain2. Loutre

Le réseauL’observatoire

Le cahier technique3. Loutre

Le réseauL’observatoire

En complément de la plaquette et du diaporama, il s'agit de réaliser un cahier technique.

L’accent sera mis sur :- les menaces- les actions de restauration - les actions de restauration de l’habitat (qualité, connexions, …)- la présentation d’exemples concrets.

Principe : - Poils, épreintes = sources potentielles

Le suivi génétique4. Loutre

Le réseauL’observatoire

- Poils, épreintes = sources potentielles d’ADN- Marqueurs génétiques = loci microsatellites, fort polymorphisme [probabilité faible que 2 individus non apparentés possèdent les mêmes allèles]

Objectifs :- Analyse des liens entre populations- Analyse des liens entre populations- Analyse du degré d’isolement d’une population- Analyse des mouvements migratoires des adultes et des jeunes…

Partenariats scientifiques :- à rechercher avec une école vétérinaire

Le suivi génétique4. Loutre

Le réseauL’observatoire

- à rechercher avec une école vétérinaire et un laboratoire de recherche pour l'analyse des échantillons.

Concrètement sur le terrain :- récolte d’épreintes- tubes 50 ml + gel silica- glacières puis congélation des - glacières puis congélation des échantillons.

+ faciles à trouver en période de basses eaux.

I I – Présentation du plan national

Présentation Rachel Kuhn, SFEPM

I I I – Discussion

Articulation régional / national

Crédits photographes : Nicolas Dupieux, Pascale Bellier, Lionel JacobRéalisation : CORA Faune Sauvage 2008-2009Conception graphique : Pascale Bellier.