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Revue de presse « Défense » (contact : [email protected] ) Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous pouvez soit contacter directement le responsable de thème de Défense soit réagir en adressant un courriel à l’adresse indiquée ci-dessus. L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues. Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse : http://www.union-ihedn.org/ Un Sukhoï 24 (biplace côte-à-côte) tel que celui abattu hier. . Date : 25 novembre 2015 Sommaire des articles proposés 1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : La France face à la guerre asymétrique La France peut-elle compter sur ses partenaires européens dans sa lutte contre Daech? Dispositions concernant la défense, les anciens combattants et l'action de l'Etat en mer 2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : Entre Paris et Moscou, une coopération tactique plutôt qu'un partenariat stratégique "Nous sommes tous Français", lance Obama à Hollande Géostratégie africaine : entretien avec Jean-Paul Pougala (Partie 1)

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Revue de presse « Défense »

(contact : [email protected])

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adressant un courriel à l’adresse indiquée ci-dessus.

L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance

et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues.

Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse :

http://www.union-ihedn.org/

Un Sukhoï 24 (biplace côte-à-côte) tel que celui abattu hier.

.

Date : 25 novembre 2015

Sommaire des articles proposés

1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : La France face à la guerre asymétrique

La France peut-elle compter sur ses partenaires européens dans sa lutte contre Daech?

Dispositions concernant la défense, les anciens combattants et l'action de l'Etat en mer

2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : Entre Paris et Moscou, une coopération tactique plutôt qu'un partenariat

stratégique

"Nous sommes tous Français", lance Obama à Hollande

Géostratégie africaine : entretien avec Jean-Paul Pougala (Partie 1)

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3) Armements - Industries - Économie : Et voguent les frégates de taille intermédiaire de la Royale..

Une fusée réutilisable réussit l'exploit de se poser en douceur à la verticale

Les attentats coûteraient 2 milliards d'euros à l'économie française

Les BRICS : chronique d'une mort annoncée...mais sans cesse reportée

4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie : Limitation de la décote "Duflot" sur les ventes d'immeubles de la Défense

Renforcement de la coopération franco-américaine contre Daech

"Si je devais partir au combat, c'est avec eux que j'irais"

Opération Chammal : nouvelles configurations pour les avions de l'armée de l'air

5) Zones de conflits : Attentat à la bombe contre la garde présidentielle : la Tunisie de nouveau

ciblée

Berlin envisage de déployer jusqu'à 650 soldats au Mali

Terrorisme djihadiste - Mali : le deuxième choc

Tensions régionales et conflits à découvert

6) Renseignements et menaces : Pourquoi certains veulent "renouer avec les services syriens"

stop djihadisme : "40% de femmes parmi les radicalisations signalées"

Pourquoi les jeunes se tournent vers Daech, selon le chef d'état-major des armées

Lutte contre l'Etat islamique : de la nécessité de définir l'ennemi pour mieux revenir aux fondamentaux de la stratégie militaire

7) Sécurité intérieure : Attentats : les jours d'après dans la police

8) Énergie environnement climat : Ban Ki-Moon : " ce que j'attends de la COP21"

"Vigilance extrême" pour les centrales nucléaires d'EDF

9) Géopolitique de la culture : Rachid Santaki : "La jeunesse ne se projette plus"

Des documents exceptionnels sur l'Holocauste trouvés dans un mur.

10) Géopolitique de l’information : Pour la Free Software Foundation, Windows...est un malware

Pour la sécurité des données : CyanogenMod13 (Android 6.0) livré sur de premiers terminaux mobiles

Les implants médicaux, prochaines cibles des ransonwares

Chiffrement : comment l'Etat islamique sécurise ses communications

L'informaticien libriste Bassel Khartabil condamné à mort en Syrie

11) Jour après Jour : le 25 novembre

12) Revue de presse internationale en langue étrangère :

The Temptation of expanding US Military involvement

S. Korean Lawmakers Claim Top Pyongyang Official Sent for "Re-education"

Cost of replacing UK's nuclear submarines goes up 6bn pounds

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India test fires Advanced Air Defense missile

UK to buy more F-35 jets, boost anti-terror budget - Osborne

Japan backs US South China Sea operations

13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.

***** Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous

pouvez contacter directement le responsable de la revue, en adressant un courriel à :

[email protected], ou au webmaster du site « union-ihedn.org ».

1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS – MISSIONS

THEME 1 - 1 : La France face à la guerre asymétrique Source, journal ou site Internet : Le Monde

Date 25 novembre 2015

Auteurs : Pierre Lelouche Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Deux cent vingt-quatre Russes massacrés au-dessus du Sinaï, une quarantaine de civils

libanais exécutés dans le quartier Hezbollah de Beyrouth, 130 morts et plus de 350 blessés à

Paris vendredi 13 novembre, l’Etat islamique frappe ses ennemis sans pitié. Car le point

commun bien sûr, entre ces trois attaques perpétrées en moins de 15 jours, c’est la guerre en

Syrie et en Irak où, dans une curieuse alliance qui ne dit pas encore son nom, la France, la

Russie et l’Iran (via le Hezbollah) tentent de détruire l’Etat islamique en Irak et au Levant. Là

est la première leçon des attentats de Paris : les guerres du Moyen-Orient sont devenues les

nôtres. Et c’est bien d’un théâtre stratégique unique dont il s’agit désormais de Rakka à

Beyrouth, en passant par Moscou et Paris. Tout le problème c’est que le cancer du salafisme

qui dévore la Syrie et l’Irak depuis quatre ans, loin d’être réduit, s’installe désormais dans

d’autres États arabo-musulmans faillis ou détruits : Yémen, Libye de plus en plus, demain le

Sahel sans doute. Et les métastases de se répandre partout au fil des déplacements –

parfaitement libres – des combattants djihadistes. Ce sont des Européens ou des enfants de

l’immigration en Europe, formés, fanatisés, et aguerris en Syrie et en Irak, qui reviennent tuer

en Europe. Ce sont des Tunisiens, parmi les plus nombreux en Syrie (au moins 5 000) qui

s’implantent pour Daech en Libye, venant d’Istanbul, d’où ils partiront demain frapper

l’Égypte, l’Algérie, l’Europe ou le Sahel. Le problème de ce cancer est qu’il est à ce point

profond en Syrie et dans l’Ouest de l’Irak, que la médecine internationale n’a trouvé à ce jour

aucun traitement. Les docteurs russes et occidentaux se chamaillent encore sur le sort d’un

dictateur (le Syrien El Assad), mais aucun d’entre eux, Américains, Russes ou Européens

n’est prêt à aller jusqu’au bout du traitement et à s’engager dans une guerre au sol

extrêmement risquée au Levant, livré à au moins 300 000 combattants. Abandonnée aux

puissances régionales (Turquie, Arabie saoudite, Iran), la région est devenue la première

fabrique terroriste de la planète, immense chaudron où chacun déploie sa propre stratégie.

Chacune des puissances régionales a toutes les meilleures raisons de détester son voisin

davantage que l’ennemi commun supposé. À Ankara, le Kurde est bien plus l’ennemi que

l’Etat islamique que l’on soutient indirectement en achetant son pétrole et en laissant transiter

les djihadistes venus d’Europe. À Riyad, l’ennemi, c’est l’Iran et non les salafistes sunnites

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que l’on ménage. Quant à l’Iran, l’Etat islamique (EI) est moins le problème que l’obsession

de prendre et de conserver les gages dans un monde arabe affaibli, jadis dominé par les

Sunnites : Liban, Syrie, Irak, Yémen, Bahreïn, ainsi se dessine « l’arc chiite » en marge du

conflit du Levant. Faute d’un règlement, le conflit s’éternise et s’étend désormais au Yémen,

comme il peut s’étendre demain en Libye si la négociation sur le dialogue national devait

échouer. Ces métastases n’ont donc pas fini de se manifester en France et dans toute l’Europe,

ainsi qu’en Afrique du Nord et au Sahel. À mesure que le niveau de violence augmentera, et

les attentats de Paris montrent que pour la première fois l’on importe les techniques de

terrorisme de masse employées au Proche-Orient, ce conflit-là pourra à tout moment

dégénérer. Et peut-être entraîner les grandes puissances dans une escalade que nul ne

souhaite. Ici, l’image de 1914, mais plus encore de la guerre de Trente ans (1618-1648),

s’impose à l’esprit avec leur cortège funèbre de millions de morts.

11 attentats en 11 mois

C’est ici que devrait intervenir l’autre leçon – interne – à la France. Si la violence des attaques

et le deuil imposent l’unité nationale, ils exigent aussi le courage de la lucidité sur les

insuffisances et autres approximations de notre politique de sécurité nationale. Il est d’abord

totalement surréaliste, alors que l’on envoie des soldats faire la guerre au Mali, dans le Sahel,

en Syrie ou en Irak, de faire mine de croire ou de faire comme si notre base arrière, c’est-à-

dire notre territoire national, allait échapper comme par miracle à des représailles au moins

aussi douloureuses. Cette guerre asymétrique que certains redoutaient, et que l’auteur de ces

lignes annonçait depuis des mois, cette guerre a bel et bien commencé. Car si elle n’effectue

jusqu’à présent que 3 % des raids aériens en Syrie, la France paie chez elle le prix fort. Sur la

seule année 2015, il y a eu 11 attentats en 11 mois et 149 morts, les attaques du 7 et 9 janvier,

la décapitation par l’un de ses employés d’un entrepreneur en Isère, les tentatives de Villejuif

ou du Thalys avant bien sûr les attentats de ces derniers jours à Paris, sans compter les cinq

attentats qui ont pu être déjoués par nos services de sécurité. On ne peut pas tous les jours

avoir de la chance : le terroriste de Villejuif qui se tire une balle dans le pied ou l’assassin du

Thalys contré par hasard. Cette fois, plusieurs attaques simultanées ont pu se produire dans

notre capitale, et il aura fallu près de trois heures avant que les forces de l’ordre n’investissent

le Bataclan. Et que dire des tireurs de la rue de Charonne et de la rue Fontaine au Roi repartis

apparemment sans encombre après avoir mitraillé 18 personnes. Il est tout aussi consternant,

qu’une fois de plus, les auteurs de la boucherie du 13 novembre à Paris, aient été connus,

fichés par nos services de sécurité… et laissés libres. Tout comme, avant eux les tueurs de

Charlie, de l’Hyper Casher, du Musée juif de Bruxelles ou de Toulouse…

En finir avec ce mélange de cécité et de résignation

Cette fois, les bons sentiments et les marches symboliques ne suffiront plus. Et le Président

Hollande l’a bien compris qui, après avoir décrété l’Etat d’urgence, a annoncé lundi 16

novembre devant le Congrès réuni à Versailles son double revirement, aussi spectaculaire

qu’indispensable. À l’extérieur, l’abandon du « ni-ni » cher à Laurent Fabius (« Ni Assad, ni

Daesch »), stratégie stérile, que pour ma part, je n’ai cessé de dénoncer depuis deux ans. Et à

l’intérieur, la mise en œuvre, grâce à l’état d’urgence, de mesures d’investigations et de

protection adaptées à la menace. Cette fois, « la France est en guerre » nous dit le Président. Il

était temps, grand temps de s’en rendre compte et d’en finir avec ce mélange de cécité et de

résignation qui longtemps ont semblé tenir lieu de politique sécuritaire. Cécité quant au nom

de discours convenus sur le « vivre-ensemble » et la tolérance, nos frontières restaient grandes

ouvertes alors que, depuis des mois, affluait un million de réfugiés non identifiés sur notre

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continent, parmi lesquels n’importe qui a pu s’infiltrer. Mais le ministre de l’intérieur

imperturbablement, répétait que ce flot va en Allemagne et pas en France. Dormez tranquilles

bonnes gens. Cécité quand nous savons que la prison sert de lieu privilégié de radicalisation,

mais que dans dizaines de milliers de téléphones portables y rentrent sans encombre (28 000

par an !) et ne sont pas écoutés, la pénitentiaire n’en ayant pas le droit et la Garde dans Sceaux

refusant lors de la discussion de la dernière loi antiterroriste d’en faire un maillon dans la

chaîne du renseignement. Cécité quand une installation militaire majeure est braquée dans le

sud de la France et que l’on cherche toujours ceux qui ont volé des centaines de kilos

d’explosifs, de grenades et de détonateurs. Résignation quand on sait que l’on trouve en

banlieue en vente libre des centaines d’armes de guerre. Cécité quand revenus de Syrie, les

djihadistes, faute d’être maintenus dans des centres de rétention, conservent le droit de se taire

et de regagner leurs pénates, tout en bénéficiant de leurs droits sociaux (!), sauf si l’Etat

parvient à apporter la preuve que les intéressés ont effectivement participé à des actions

terroristes. La France est un pays où l’on multiplie les lois antiterroristes, tout en conservant

les règles du temps de paix, confirmant le triste théorème que Churchill appliquait jadis aux

démocraties confrontées à la guerre : « trop peu, trop tard ».

Une « intifada permanente » s’est abattue sur nous

Ce temps, nous dit-on aujourd’hui, est révolu. Après sa mue libérale avec Emmanuel Macron,

la Gauche entamerait sa mue sécuritaire. On reprend les positions émises en vain par

l’Opposition depuis trois ans sur la déchéance de nationalité, la rétention de sûreté pour les

terroristes condamnés à l’issue de leur peine, la rétention ou la résidence surveillée des

djihadistes fichés. Des règles d’engagement et d’armement indispensables aux forces de

sécurité renforcées sont également promises. Tant mieux. Il est temps, grand temps en effet,

qu’après le moment de l’émotion et du deuil, la Nation se réveille. Qu’elle comprenne que

cette guerre ne fait que commencer, qu’elle sera longue et cruelle, qu’une sorte d’« intifada

permanente » s’est abattue sur nous. La Nation a le droit d’exiger de ses dirigeants autre chose

que des mots de compassion et des défilés émotionnels. Et de grâce, qu’on nous épargne des

mois de débats obscurs sur une réforme constitutionnelle qui, à l’évidence, n’est pas

indispensable : la Loi de 1955 et la Constitution de 1958 ne sont-elles pas les filles de la

Guerre d’Algérie ? Et puis, les Français attendent qu’on les protège tout simplement. Ils

attendent aussi qu’on leur parle d’Islam en France, ce que le Président s’est refusé à faire, tout

comme il se refuse à traiter sérieusement de la question de l’immigration. Ces questions-là,

fondamentales, restent devant nous et il n’est pas sûr que le logiciel victimaire d’un Manuel

Valls (le fameux « apartheid ethnique et territorial »soit le plus adapté…). Il n’y a plus de

place pour les demi-mesures, ni pour la résignation, qui nous condamneraient par avance au

statut de victime, à l’image de ces malheureux, sans défense, massacrés au Bataclan ou sur les

terrasses de café.

Pierre Lellouche est député (LR), ancien ministre. Il est délégué des Républicains aux

relations internationales.

THEME 1 - 2 : La France peut-elle compter sur ses partenaires européens dans sa lutte contre Daech? Source, journal ou site Internet : IRIS

Date : 25 novembre 2015

Auteur : interview d'Olivier de France

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Adressé par Jean-François Mazaleyrat et Jean-Claude Tourneur sur un article de Bruxelles

2 : " Pourquoi la France se sent seule ? Pourquoi les Européens sont si lents ?"

En apportant un soutien explicite à François Hollande ce lundi 23 novembre, David

Cameron a exprimé sa « ferme conviction » d’intervenir militairement en Syrie. Cela

augure-t-il un changement stratégique de la position du Royaume-Uni, jusque-là

relativement en retrait, vis-à-vis de Daech ?

Il y a déjà un soutien sur le plan opérationnel. Le destroyer britannique HMS Defender est en

soutien du Charles de Gaulle sur la zone et le Royaume-Uni a autorisé la France à utiliser une

des bases de la RAF à Chypre. Les Britanniques sont également déjà présents en Irak. Ils y

ont effectué une vingtaine de frappes contre Daech depuis les attentats du 13 novembre. Au

regard de l’engagement britannique en Syrie, l’équation est plus délicate. La volonté de David

Cameron d’intervenir en 2013 avait été censurée par le parlement britannique dans un vote le

29 août 2013, ce qui a laissé des traces profondes. Aujourd’hui, après les évènements de Paris,

le consensus politique est plus favorable. Cameron a bon espoir de pouvoir recevoir l’aval de

son parlement dans un vote qui devrait avoir lieu dans les prochaines semaines. Il devrait

présenter ses arguments ce jeudi 26 novembre. Le cas échéant, le Royaume-Uni serait prêt à

envoyer en Syrie, en plus de l’Irak, ses avions Tornado et leurs missiles Brimstone.

Quid des autres partenaires de la France ?

Sur le plan politique, le président français François Hollande essaie de mobiliser sur tous les

fronts. Il effectue une tournée diplomatique cette semaine sur un plan bilatéral pour essayer de

mobiliser les volontés, au niveau américain, allemand, britannique et russe. Au niveau des

ministres des Affaires étrangères, un processus de long terme est engagé et s’est matérialisé

par quelques avancées dans le cadre du processus de Vienne qui s’est tenu le 30 octobre 2015.

Au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies, a été votée vendredi dernier à l’unanimité

une résolution assez ouverte qui permet d’utiliser tous les moyens possibles dans la lutte

contre Daech. Enfin, François Hollande a activé la semaine dernière de manière extrêmement

habile la clause 42-7 d’assistance mutuelle européenne. Cela permet de placer les Européens

devant leurs responsabilités. Plusieurs aspects peuvent être soulignés de ce point de vue. La

première caractéristique de l’article 42-7 est de n’être pas l’article 5 du traité de l’Atlantique

nord. On peut imaginer que les Britanniques auraient davantage souhaité que François

Hollande évoque cet article du traité de l’Otan mais ils se sont ralliés à l’appel du président

français par le biais de l’article 42-7. On ne peut pas en effet chanter la Marseillaise à

Wembley le lundi et refuser une demande de solidarité européenne de la France le lendemain.

C’est finement joué de la part de François Hollande. L’autre aspect est qu’en appeler à

l’article 5 du traité de Washington aurait eu pour désavantage de s’aliéner les Russes. Du

point de vue américain, cela permet pour l’instant de ne pas mettre Obama en porte à faux.

Ces gestes politiques forts reviennent à mon sens à cocher toutes les cases nécessaires pour

mobiliser les volontés. Dire qu’elles sont nécessaires ne veut cependant pas dire qu’elles

seront suffisantes.

Quelles entraves à une réponse européenne subsiste-t-il donc ?

Comme souvent, le problème est celui de la traduction en aval de ces expressions de bonne

volonté en amont. L’usage de la force n’est pas nécessairement dans l’ADN de l’Union

européenne, où il demeure des divisions latentes de perception de la menace entre les pays du

Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest. Celles-ci sont bien connues et sont promptes à refaire

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surface dès lors que des décisions concrètes sont à prendre. La question est de savoir si les

attentats de Paris réussissent à mettre les Européens d’accord, et à faire en sorte qu’ils se

rendent compte qu’ils sont tous dans le même bateau et qu’ils ont une perception convergente

de la menace. En d’autres termes, que chacun considère qu’il est dans son intérêt national de

résoudre le problème. Une autre difficulté concrète réside dans les mécanismes parlementaires

qui font que le déploiement de la force peut prendre beaucoup plus de temps qu’en France.

C’est le cas notamment en Allemagne. La coopération concrète entre Etats européens est donc

difficile à prévoir aujourd’hui. On peut imaginer une répartition des tâches où les Etats

européens soutiennent les efforts français au Sahel par exemple, pas nécessairement du point

de vue des capacités militaires de première ligne mais du point de vue du soutien, de la

formation ou de l’équipement, ce qui permettrait de libérer des ressources pour que la France

fasse autre chose, soit en Syrie, soit sur le plan intérieur. C’est important car la structure des

forces françaises aujourd’hui est quand même mise sous pression par ses différents

engagements sur différents théâtres, extérieurs et intérieur.

THEME 1 - 3 : Dispositions concernant la défense, les anciens combattants et l'action de l'Etat en mer Source, journal ou site Internet : Conseil des ministres

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur et Joël-François Dumont

Le ministre de la défense a présenté une ordonnance prise en application de l’article 30 de la

loi n° 2015-917 du 28 juillet 2015 et portant diverses dispositions concernant la défense, les

anciens combattants et l’action de l’Etat en mer. L’ordonnance permet, tout d’abord,

d’améliorer l’efficacité du contrôle de la fabrication des matériels de guerre en renforçant

l’obligation, faite aux entreprises, d’informer l’autorité administrative de tout dépôt de brevet

relatif à des matériels de guerre, armes et munitions auprès de l’Institut national de la

propriété intellectuelle (INPI). Elle modifie l’article L. 2332-6 du code de la défense afin de

permettre d’étendre aux entreprises fabriquant des matériels assimilés à des matériels de

guerre ou des biens à double usage l’obligation de faire connaître à l’administration les

demandes de brevets ou d’addition à un brevet concernant ces biens et matériels. Cette mesure

permet de mieux préserver les intérêts de la défense nationale dans le domaine de l’innovation

industrielle. Par ailleurs, l’ordonnance supprime, dans une optique de simplification, deux

commissions relatives aux anciens combattants (commission d’experts et commission centrale

relative aux bonifications et avantages de carrière des fonctionnaires ayant accompli des

services dans la Résistance) et transfère leurs attributions au ministre chargé des anciens

combattants ou à la personne qu’il aura habilitée à cet effet. Enfin, l’ordonnance permet

d’optimiser l’emploi des navires de l’Etat dans la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants

par voie maritime. Elle donne en effet aux autorités administratives et judiciaires compétentes

la possibilité de faire procéder, après prélèvement d’échantillons, à la destruction sur le

territoire d’un Etat étranger qui y a consenti ou, lorsqu’une destruction à terre ne peut être

envisagée, en mer, de tout ou partie des stupéfiants saisis. Cette mesure permet d’éviter les

escortes les navires arraisonnés, longues et préjudiciables à l’exercice des missions de défense

et de souveraineté

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2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN :

THEME 2 - 1 : Entre Paris et Moscou, une coopération tactique plutôt qu'un partenariat stratégique Source, journal ou site Internet : Le Monde

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Cyrille Bret

Adressé par Jean-Claude Tourneur

François Hollande accueille Vladimir Poutine à l’occasion d’un sommet sur la situation en

Ukraine auu Palais de l’Elysée, Vendredi 2 octobre 2015 Les efforts de la France pour

constituer un front uni contre Daech viendront-ils à bout cette semaine des compétitions entre

coalitions ? Ou bien la nouvelle crise russo-turque sape-t-elle le marathon diplomatique du

Président Hollande ? L’alliance franco-russe est-elle en voie de résurrection ou bien est-elle

mise à mal par la compétition entre les différentes coalitions qui interviennent en Syrie ?

Célébrée à Moscou par Nicolas Sarkozy le 29 octobre 2015, invoquée devant le Congrès par

François Hollande le 28 septembre, cette alliance est passée en quelques jours du statut de

cause perdue à celui d’axe stratégique : les chefs d’état-major des deux pays engagent des

discussions et les chefs de l’Etat doivent se rencontrer le 26 novembre. Plusieurs facteurs

annoncent ce rapprochement : les frappes aériennes coordonnées sur Rakka par des chasseurs

français et par des missiles de croisière Kralibr ; le regroupement des capacités navales autour

du porte-avions Charles-De-Gaulle ; coopérations dans le renseignement militaire. Les deux

pays sont en effet frappés par le même fléau, le terrorisme de masse, dans le Sinaï et dans les

rues de Paris. De plus, en Europe, seuls ces deux pays ont les capacités (et la volonté)

militaires et diplomatiques de forger un front uni contre Daech à partir des coalitions

concurrentes. Certains entrevoient une reconfiguration majeure ds réseaux d’alliance

mondiaux : côté russe, on souligne depuis longtemps que la France et la Russie ont les mêmes

intérêts stratégiques puisqu’ils ont les mêmes ennemis ; côté français, soit on se résout à un

mal nécessaire dicté par les attentats du 13 novembre, soit on souhaite réorienter l’action

extérieure de la France dans un sens moins atlantiste. La force des menaces terroristes,

l’ampleur des défis migratoires et l’urgence de l’action militaire, tout conspirerait à aplanir les

différends récents entre France et Russie : annexion de la Crimée, déstabilisation du Donbass,

cycle de sanctions et de contre-sanctions, annulation des contrats sur les deux BPC Mistral,

etc. En somme, les relations franco-russes, retrouveraient leur centre de gravité historique

trouvé en 1901 et réaffirmé par le général De Gaulle : une alliance entre États

complémentaires, soudés par des intérêts communs et soucieux d’autonomie stratégique.

Toutefois, la construction d’une alliance franco-russe risque de butter sur trois pierres

d’achoppement. Dans la conduite des opérations : les règles d’engagement sont bien

différentes (comme vient de le montrer la crise russo-turque), l’interopérabilité des systèmes

d’armes n’est pas garantie car la Russie n’a pas les standards OTAN des coalitions

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internationales ; la tolérance aux pertes civiles est bien différente à Moscou et à Paris ; et

surtout le choix des cibles promet d’être source de dissensions : uniquement Daech ou

d’autres mouvements d’opposition ? Dans la sortie de crise : une fois Daech militairement

affaibli, les divergences structurelles réapparaîtront. Pour Paris, la crise syrienne découle des

révolutions du printemps arabes et seul un changement de régime pourra la résoudre. Pour

Moscou, la guerre résulte d’une insurrection orchestrée par les puissances sunnites via des

mouvements djihadistes. Seul le maintien d’un pouvoir alaouite pro-russe et pro-chiite peut

être source de stabilité. Dans l’animation des alliances régionales : au Moyen-Orient, la

Russie veut profiter de la résurgence de l’Iran et favoriser un axe chiite ; la France, elle, anime

un réseau d’alliance entre monarchies sunnites cimentées par la peur de l’Iran. En Ukraine,

Moscou installe un « conflit gelé » afin d’affaiblir durablement le gouvernement ukrainien et

empêcher une extension de l’OTAN ; à rebours, Paris et Berlin tiennent à bout de bras le

gouvernement de Kiev : il en va de la cohésion avec la Pologne et les États baltes. En cas de

nouvelle crise dans le Donbass, l’axe Paris-Moscou sera éclipsé par le Triangle de Weimar

(Paris-Berlin-Varsovie). L’alliance franco-russe risque de n’être qu’une coopération militaire

provisoire et circonscrite. Il y a loin du rapprochement tactique au partenariat stratégique.

Cyrille Bret enseigne la géopolitique à Sciences-Po Paris et codirige le site de géopolitique

EurAsia Prospective.

THEME 2 - 2 : "Nous sommes tous Français", lance Obama à Hollande Source, journal ou site Internet : L'Orient le Jour

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Irène Mosalli/agences

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

À Washington, le président américain et son homologue français François Hollande ont

affiché leur unité face à l'EI.

Le président français François Hollande et son homologue américain Barack Obama ont

affiché leur unité hier à Washington dans la lutte contre l'État islamique (EI), suite aux

attaques terroristes contre Paris, le 13 novembre dernier. À l'issue de la conférence de presse

donnée par les deux chefs d'État, M. Obama a fermement réitéré sa position sur la Russie,

« qui tant qu'elle ciblera les opposants de Bachar el-Assad et non Daech (acronyme arabe de

l'EI) provoquera ce genre de troubles », en référence au chasseur-bombardier russe abattu par

la Turquie hier à la frontière syrienne. Le président Obama a réservé un accueil des plus

chaleureux au président Hollande, accompagné des ministres français des Affaires étrangères,

Laurent Fabius, et de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et salué la « plus ancienne alliée » des

États-Unis, allant jusqu'à dire, en français, « nous sommes tous français ». Mais les résultats

sont restés dans le cadre de la stratégie obamienne de ne pas s'engager davantage pour mettre

fin à la guerre en Syrie. Ainsi, le président américain a promis d'intensifier les attaques contre

l'EI en Syrie et en Irak et de partager les renseignements américains avec la France. Il a aussi

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exhorté l'Union européenne à partager avec les États-Unis les informations relatives aux

passagers du transport aérien et appelé à un méticuleux screening des réfugiés que l'on

s'apprête à recevoir. De son côté, le président Hollande a martelé que la France

n'interviendrait pas au sol, en Syrie ou en Irak, mais continuerait à « accompagner les forces

locales ». Les efforts diplomatiques déployés par Paris pour mieux coordonner le combat

contre l'EI risquent toutefois d'être durablement mis à mal par le crash d'un avion de combat

russe, abattu hier à la frontière syrienne par la Turquie, pays membre de l'Otan. Cet incident,

le plus grave depuis le début de l'engagement russe aux côtés du président syrien Bachar el-

Assad, a provoqué la colère de Vladimir Poutine, qui a dénoncé un « coup de poignard dans le

dos » porté par les « complices des terroristes ». À l'unisson, MM. Obama et Hollande ont

appelé à éviter toute « escalade ». Le président français, qui doit rencontrer M. Poutine

demain, a appelé ce dernier à reconsidérer son soutien à Bachar el-Assad, ce dernier n'ayant

« pas sa place » dans une transition politique. « Dès lors qu'il a été le problème, il ne peut pas

être la solution », a-t-il martelé. Tant qu'il n'y aura pas de « changement stratégique » de la

part de M. Poutine sur ce point, la coopération sera « très difficile », a mis en garde, en écho,

M. Obama. « Si sa priorité est d'attaquer l'opposition modérée qui pourrait faire partie d'un

futur gouvernement syrien, la Russie n'aura pas le soutien de notre coalition », a-t-il expliqué.

Le président des États-Unis a également assuré que les Américains ne se laisseraient pas

« terroriser », au lendemain d'une alerte mondiale lancée par le département d'État sur les

risques de voyager à l'étranger pour ses ressortissants. Poursuivant son offensive

diplomatique, M. Hollande verra aujourd'hui à Paris la chancelière allemande Angela Merkel

et demain à Moscou son homologue russe Vladimir Poutine. Il recevra dimanche le président

chinois Xi Jinping. Quatre jours avant le meeting de Washington, le président américain avait

téléphoné au président français pour lui suggérer de maintenir sa politique vis-à-vis de la

Russie afin de ne pas miner l'effort international d'isoler M. Poutine pour son agression contre

l'Ukraine. Il a aussi exprimé son inquiétude sur la possibilité que M. Poutine intensifie ses

frappes militaires contre Daech pour amener la France à soutenir la réduction ou même la

levée des sanctions prises contre Moscou. Néanmoins, selon un expert américain de la

politique de l'Hexagone, M. Hollande « va trouver que construire l'alliance qu'il voulait pour

combattre Daech et le terrorisme, et qui pourrait ressembler à celle des alliés de la dernière

guerre mondiale, est plus facile à dire qu'à réaliser ». M. « Hollande est motivé par deux buts,

légitimes mais différents : le premier consiste à protéger la France contre un danger global,

auquel elle n'est pas préparée à répondre toute seule, et le second, protéger la "France

éternelle" contre la percée de l'extrême droite française », ajoute la même source.

THEME 2 - 3 : Géostratégie africaine : entretien avec Jean-Paul Pougala (Partie 1) Source, journal ou site Internet : Sputnik

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Mikhail Gamandy - Egorov

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Jean-Paul Pougala est un spécialiste camerounais de géostratégie. Il dirige l’Institut

d’Etudes Géostratégiques de Douala (Cameroun), il est également enseignant à l’Institut

Supérieur de Management ISMA, toujours à Douala. Il est en outre auteur du livre «

Géostratégie africaine ».

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Sputnik : Vous êtes de ceux qui considèrent que c'est à la jeunesse africaine d'écrire la

nouvelle histoire plus glorieuse du continent africain. En quoi consiste votre théorie?

Jean-Paul Pougala: L'Africain est conditionné dans son âme et son être, victime de 5 siècles

de violence avec l'Europe dont 4 siècles de déportation pour l'esclavage et 1 siècle de violence

de l'occupation coloniale, puis néocoloniale ou impérialiste, des Européens et plus

généralement des Occidentaux. Pour éviter que ces victimes aient une prise de conscience et

de demander des comptes à leurs bourreaux d'hier, le système qui prévaut depuis des siècles

les a maintenu dans une sorte de coma artificiel, fait de misère non seulement comme résultat,

mais aussi comme instrument de domination. Nos ainés formatés dans ce système sont

presque tous irrécupérables. Ils ont été à ce point rabaissés qu'ils recherchent constamment

l'amitié du bourreau pour avoir l'illusion d'exister. Leur vision du monde est sous la lentille

déformante que les bourreaux ont imposée. Ils sont nés à genoux, ils ont grandi à genoux, ils

ont travaillé à genoux, ils sont en train de vieillir à genoux et ils vont mourir à genoux. Ils

connaissent une seule vérité, en toute bonne foi: la supériorité incontestable des anciens

bourreaux. Et par conséquent, ils sont dans la résignation de démarrer la moindre initiative

pour se démarquer, pour s'autodéterminer. Tous ce qu'ils transmettent à leurs enfants, à leurs

descendants, c'est la soumission vue comme une valeur, puisque après tout, elle garantit une

sorte de paix. Peu importe leur place dans cette situation de paix. Mais les nouveaux acteurs

très puissants sur la scène mondiale remettent en discussion l'ancienne première place

incontestée des puissants d'hier. Par exemple, la Chine est devenue première puissance

économique mondiale en 2014, après 142 ans que les Etats-Unis maintenaient cette position.

Pour nos ainés qui n'ont connu que les USA comme première puissance, cette nouvelle est à

peine croyable, mais pour les jeunes, c'est le début d'un nouveau monde, avec de nouveaux

acteurs, avec aussi de nouvelles vérités et de nouveaux défis. Rien n'est donc plus figé comme

avant et c'est en cela que repose mon espoir que les jeunes Africains qui vont subir moins de

conditionnement psychologique visant à les soumettre comme leurs parents, seront plus libres

de penser, de décider et donc d'agir pour les intérêts de notre continent, contrairement à ce

qu'on avait vu jusqu'aujourd'hui. Ma théorie est divisée en deux parties: une communautaire

et l'autre privée. Sur le plan communautaire, nous cherchons à orienter les choix des villages

et de l'État vers les actions plus concrètes pour améliorer la vie des citoyens, notamment par

la création de richesse dans le milieu rural sur la base idéologique de la culture et de la

spiritualité africaines, fondamentalement évolutionnistes. Sur le privé, elle consiste en la

mobilisation des ressources humaines africaines privées vers la création de richesse. Pour y

parvenir, j'ai créé une formation dénommée Rinvindaf (re-Inventer les Industriels Africains de

demain). Son but est de créer une sorte de déclic mental pour passer de la glorification du

salariat vers l'entreprenariat industriel patriotique. Mon but est de partir de ma propre

expérience d'industriel africain sur 3 continents (Europe, Asie et Afrique) pour transmettre

mes connaissances (erreurs et succès), afin que ces jeunes n'aient plus besoin de tâtonner

comme je l'ai fait, pour trouver avec difficulté, au bout de trop d'années la vraie route à suivre.

Je suis convaincu qu'une telle formation leur fait gagner du temps précieux et réduit le taux

d'échec de ceux qui s'y prêtent. Ils sont aujourd'hui 1500 jeunes africains formés à travers le

monde à ce modèle et tous mis en réseau dont environ 1/3 sont opérationnels sur le sol

africain.

Sputnik: Dans une des vidéos où vous faites part de votre vision pour l'Afrique, vous insistez

sur un point important, celui de mettre à un niveau supérieur l'agriculture en Afrique. Quel

serait le but recherché?

Jean-Paul Pougala: Lorsque j'ai décidé de m'impliquer dans la vie publique africaine, j'ai

créé une nouvelle matière d'enseignement qui s'appelle « géostratégie africaine ». Je restais

convaincu que l'Africain devait construire sa souveraineté en partant de zéro et contrôler

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chaque centimètre de son territoire. L'agriculture n'est pas à mes yeux, une simple source de

revenu et de nutrition pour la population africaine, mais la première des activités stratégiques

pour reprendre en main notre territoire, tout notre territoire. Là où les jeunes que je forme ont

aujourd'hui leur champ est appelé à devenir une ville. Mon modèle est partir du secteur

primaire qu'est l'agriculture, pour alimenter un secteur secondaire. Et le tertiaire ne viendrait

qu'en troisième position comme son nom l'indique pour distribuer, gérer et administrer ce

qu'on aura produit des champs et transformé à l'usine. Tous les autres peuples sont passés par

là pour se développer et l'Afrique ne saurait être une exception. Un pays qui importe

l'essentiel de sa consommation alimentaire est un pays qui s'appauvrit toujours plus. Je suis un

économiste africain à qui les économistes européens ont déclaré la guerre. Ils ont réussi à

créer des emplois chez eux en utilisant les populations africaines comme consommateurs. A

moins de déclarer qu'ils sont plus intelligents que moi et donc que je me rende, je suis obligé

de riposter, tout d'abord en menant une résistance, afin d'enseigner à ces jeunes à créer de la

richesse sur notre continent et donc des emplois. Chaque africain qui va mourir en tentant de

traverser la Méditerranée est un fait divers pour les politiciens européens qui l'utilisent pour

secouer leurs opinions publiques, mais pour un économiste africain, c'est une véritable honte,

c'est une insulte à notre intelligence. Tout au moins, c'est comme cela que je le vis dans ma

peau. Et plutôt que d'accuser les autres, je me demande constamment ce que je peux faire pour

changer la donne. Et pour l'instant, l'agriculture me semble le chemin obligé pour repérer les

ressources de nos terres et de nos forêts qui nous serviront pour développer des secteurs

entiers d'industries. Et puis, les enjeux du monde montrent clairement que la Chine qui

aujourd'hui contrôle l'essentiel de la production industrielle mondiale, pour avoir acheté aussi

l'essentiel des entreprises qui lui permettent de sécuriser les approvisionnement en matière

première, comme Rio Tinto, la Chine aura toujours de moins en moins besoin des matières

premières minières africaines. Beaucoup de pays africains ne l'ont pas encore compris et

espèrent toujours qu'ils deviendront prospères (ou émergents comme c'est la mode) en

vendant les produits de leur sous-sol. Mon action sur le terrain, prépare donc déjà l'après

secteur minier en Afrique. Et l'agriculture pour nourrir d'abord les Africains, ensuite les

Asiatiques, me semble absolument incontournable.

3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE THEME 3 - 1 : Et voguent les frégates de taille intermédiaire de la Royale.. Source, journal ou site Internet : La Tribune

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Michel Cabirol Adressé par Jean-Claude Tourneur

Les frégates de taille intermédiaire déplaceront environ 4.000 tonnes, à l'image des frégates de

type La Fayette (ici une frégate saoudienne vendue dans le cadre du contrat Sawari II) Le

ministère de la Défense a donné son feu vert au lancement du programme de frégates de taille

intermédiaire (FTI) lors d'un comité ministériel d'investissement. Le ministère de la Défense

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a donné son feu vert au lancement du programme FTI à l'occasion d'un comité ministériel

d'investissement (CMI), qui s'est déroulé le 11 novembre dernier. Parallèlement, le CMI a

lancé le programme de rénovation des frégates dites La Fayette (FLF) en attendant l'arrivée

des premières FTI à partir de 2023 dans la marine nationale. Le programme FTI permettra en

2029 de constituer, avec les deux frégates de défense aérienne Horizon (FDA) et les huit

frégates multi-missions (FREMM), le format des 15 frégates de premier rang défini par le

Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013. "Le Livre blanc recommande

d'équiper la marine de quinze frégates de premier rang, c'est-à-dire des frégates dotées de

capacités anti-sous-marines et anti-aériennes pour pouvoir se rendre dans n'importe quelle

zone de crise - les frégates La Fayette, qui ne disposent pas de sonar et ne sont équipées que

d'une défense anti-aérienne rapprochée, n'en sont donc pas", a rappelé le 15 octobre à

l'Assemblée nationale le chef d'état-major de la marine, l'amiral Bernard Rogel.

La frégate FTI, un best-seller à l'export?

Dès 2015, les FTI bénéficient d'une autorisation d'engagement de 125 millions d'euros et les

travaux d'études sont prévus pour être financés dès cette année. Le programme, qui concerne

cinq bâtiments, est encore en cours de définition mais le document d'orientation (DOR)

pourrait être signé d'ici à la fin de l'année. Ce que l'on sait aujourd'hui c'est que les FTI

déplaceront 4.000 tonnes environ (contre 6.000 tonnes pour les FREMM). Un format qui

correspond beaucoup plus que les FREMM au marché export à l'image des frégate La Fayette

(6 vendues à Taïwan puis à Singapour et 3 à l'Arabie Saoudite). "Concernant la FTI, nous

avons suggéré au ministre de prendre une décision positive, considérant qu'avec un tonnage

limité à environ 4 000 tonnes, elle serait beaucoup plus exportable que la FREMM.

L'armement sera adapté, sachant que les pays clients veulent une défense aérienne sérieuse",

a expliqué le 7 octobre à l'Assemblée nationale le délégué général pour l'armement, Laurent

Collet-Billon. Le programme de rénovation des frégates La Fayette (FLF), qui sera lancé en

2018 selon l'actualisation de la loi de programmation militaire (LPM), portera sur une

modernisation a minima des bâtiments afin de prolonger leurs capacités opérationnelles. Elle

dotera les FLF d'un sonar de coque, pour compléter leur équipements. Cette modernisation

intervient en biseau de façon à sécuriser la phase de transition qui précède l'arrivée en service

des FTI et permettra d'approcher le format de 15 frégates de premier rang défini par le Livre

blanc sur la défense.

Pourquoi deux programmes lancés?

Le programme FTI revient de très, très loin. Il n'aurait certainement jamais vu le jour si la

France avait souhaité se doter de 11 FREMM. "Si nous avions choisi 11 FREMM en plus des

deux FDA (frégates Horizon, ndlr), il nous aurait fallu deux frégates supplémentaires. or je ne

crois pas à une série de deux unités : la rupture de capacité aurait été définitive", a expliqué

le chef d'état-major de la marine. D'où le plan de 8 FREMM, deux FDA et 5 FTI afin que la

marine dispose de 15 frégates de premier rang. "Le plan que nous avons retenu offre donc la

meilleure solution. Il permet à la fois de respecter l'enveloppe budgétaire, de doter la marine

de quinze frégates de premier rang et d'augmenter la prestation export de l'industrie

française". Pourquoi un programme de modernisation des La Fayette? "Dans la lutte anti

sous-marine, le contrat opérationnel prévoit en effet une capacité de huit bâtiments,

aujourd'hui temporairement réduite de trois", avait expliqué fin mai aux députés l'amiral

Rogel. Une capacité remontée à six bâtiments de lutte anti-sous-marine. D'où l'importance

d'une remontée en puissance de la capacité de lutte anti sous-marine indispensable pour se

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conformer au contrat opérationnel demandé à la marine nationale. Les programmes FREMM

et FTI (qui seront dotées de moyens ASM) le permettront.

Que veut la Marine?

Le chef d'état-major de la marine se satisfait des FTI, qui sont "un enjeu majeur" pour la

Royale. "Oui, elles ont été voulues par la marine. Oui, elles représentent une bonne solution",

a-t-il confirmé. Et selon l'amiral Rogel, la principale menace est sous-marine. "Aujourd'hui -

et c'est inédit, me semble-t-il -, plus de 49 nations disposent de sous-marins modernes. La FTI

doit donc être dotée de capacités anti-sous-marines", a-t-il précisé. Pour autant, les FTI

devront être également équipées de capacités anti-aériennes pour pouvoir s'approcher des

zones de crise. "Car, et c'est la deuxième caractéristique des opérations navales actuelles, dès

lors que l'on s'approche de la terre, on s'expose notamment à la menace aérienne et aux

missiles sol-mer", a rappelé le chef d'état-major de la marine. Dans ce contexte, l'amiral Rogel

souhaite disposer d'un bâtiment, "qui fera entre 4.000 et 4.500 tonnes". Il "doit être d'abord

anti-sous-marin, avec une capacité d'emport NH90, puis il doit disposer d'une capacité anti-

aérienne significative". Pour autant, il a estimé que la taille de la frégate ne permettra pas d'y

installer le missile de croisière naval (MdCN). "Les discussions avec les industriels se

dérouleront sur cette base, qui correspond aux besoins opérationnels minimums de la

marine", a-t-il précisé. Enfin, selon lui, "il faudra s'efforcer de faire le bateau le plus

intelligent possible pour qu'il soit facilement exportable".

THEME 3 - 2 : Une fusée réutilisable réussit l'exploit de se poser en douceur à la verticale Source, journal ou site Internet : le Fiagro

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Cyrille Vanlerberghe

Adressé par Elie Billaudaz

Après des années d'essais en grand secret, Jeff Bezos, le patron d'Amazon, a annoncé le

succès de son lanceur New Shepard Le patron d'Amazon, Jeff Bezos, a réussi là où son

concurrent Elon Musk, fondateur de SpaceX, se casse encore les dents: dans la journée de

lundi, la fusée New Shepard de sa start-up Blue Origin a décollé, est montée à 100,5 km

d'altitude, la limite symbolique de l'espace, puis est redescendue pour venir se poser

automatiquement à la verticale, près de son pas de tir au Texas. Un exploit dont l'Américain

s'est vanté sur Twitter, en donnant un lien vers la vidéo du vol. Avant d'atteindre son altitude

maximale, la fusée a largué une capsule, qui pourrait à l'avenir accueillir des touristes voulant

passer quelques minutes en apesanteur tout en observant le spectacle de la Terre vue depuis

l'espace. Ce vehicule, qui était inoccupé pour ce vol d'essai, est ensuite redescendu se poser

avec des parachutes, un peu à la manière des très classiques capsules américaines Apollo et

russes Soyouz.

Atterrissage délicat

En revanche, tout le reste de la fusée a fait un retour bien plus spectaculaire. Après avoir

atteint une vitesse maximale de Mach 3,7 (4500 km/h) à la montée, des ailerons et aérofreins

ont permis de contrôler et ralentir la descente jusqu'à un palier de 620 km/h. A 1500 mètres

d'altitude, le moteur principal a été rallumé pour freiner encore un peu la fusée, permettre le

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déploiement du train d'atterrissage puis poser délicatement l'engin à la verticale. Lors d'un

précédent vol d'essai de New Shepard en avril dernier, la fusée avait réussi son ascension,

avait frôlé les 100 km d'altitude, mais s'était ensuite écrasée au sol à la suite d'une perte de

pression dans le système hydraulique de contrôle. Après avoir félicité Jeff Bezos sur Twitter

pour le succès de Blue Origin, Elon Musk, patron de SpaceX n'a pas pu s'empêcher de

préciser l'immense différence entre le petit saut de puce suborbital qui vient d'avoir lieu et une

mise en orbite autour de la Terre comme celle que peut réaliser son lanceur Falcon 9. Pour

aller dans l'espace, il suffit d'atteindre Mach 3 (3 fois la vitesse du son), mais pour aller en

orbite géostationnaire, il faut aller à Mach 30» a-t-il rappelé. Le premier vol suborbital d'une

fusée réutilisable a été réussi en 2004 par SpaceShipOne, le petit vaisseau spatial qui sert de

base au programme de tourisme spatial de Virgin Galactic.

THEME 3 - 3 : Les attentats coûteraient 2 milliards d'euros à l'économie française Source, journal ou site Internet : Le Figaro

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Adressé par Elie Billaudaz

Une note de la direction du Trésor cherche à chiffrer le coût des attentats. Passé le

traumatisme des attaques du 13 novembre, le retour à la normale est difficile. Le commerce et

le tourisme sont à la peine, alors que la période cruciale de Noël approche. C'est RTL qui

révèle l'information: la radio a en effet pu consulter une note émanant de la Direction générale

du Trésor, qui a cherché à chiffrer le coût des attentats du 13 novembre pour l'économie

française. Utilisant une méthodologie consistant à concevoir cette estimation à partir des

données collectées sur les attentats de ces trente dernières années en France, l'organisme

rattaché à Bercy prévoit que les événements du 13 novembre, et la vague de peur ayant suivi

les tueries, coûterait deux milliards d'euros de manque à gagner pour l'économie française.

Soit approximativement 0,1 point de PIB. Le chiffre, représentant une donnée générale, est

cependant à nuancer selon les secteurs. Car si certaines activités n'ont pas été impactées, a

fortiori quand elles ne se trouvent pas en Ile-de-France, d'autres ont souffert bien plus

largement. Dès les premiers jours suivants les actes terroristes, le tourisme et l'hôtellerie ont

subi des effets conséquents de la crainte généralisée qui s'est abattue sur la capitale:

annulation de voyages scolaires, report du Salon des maires et des collectivités locales,

concerts déprogrammés, autant de mauvaises nouvelles en cascade qui ont entraîné selon le

président du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteur

(Synhorcat) «des annulations en cascade» alors que l'hôtellerie parisienne recommençait tout

juste à repartir de l'avant après la précédente vague d'attentats en janvier. Le transport a

souffert également de l'impact sur le tourisme, et de l'inquiétude des Parisiens concernant la

sécurité dans les transports en commun. Si la RATP a enregistré une baisse compréhensible

de 50% de sa fréquentation le samedi 14 novembre, alors que tous ls monuments ouverts au

public étaient fermés, la régie des transports parisiens annonçait une baisse persistante de 10%

du nombre de voyageurs, au moment de l'étude de la Direction générale du Trésor. Le

transport aérien enfin a lui aussi souffert de la crainte que la situation à Paris, première

destination touristique mondiale, a suscité. Alexandre de Juniac le PDG d'Air France avait

déclaré sur la chaîne américaine CNBC, quelques jours après les attentats, «enregistrer

davantage d'annulations de réservations que de nouvelles réservations après les attentats de

vendredi», tout en espérant «une reprise dans les prochaines semaines».

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Le précédent de janvier

Le commerce aussi subit un contrecoup important,avec des baisses de 15% de fréquentations

(et entre 30% et 50% les premiers jours après les attentats) dans les grandes enseignes du

boulevard Haussmann. Même les magasins d'habillement, et pas uniquement à Paris, ont

enregistré une désaffection de l'ordre de 20% à 30%. Tout cela quelques semaines avant Noël,

la période la plus importante de l'année pour le secteur du commerce.C'est l'ensemble de

l'économie française qui attend fébrilement les conséquences à plus long terme du 13

novembre. En janvier, les attentats de Charlie Hebdo et de l'hypercacher n'avaient impacté le

commerce que sur une période assez courte. Interrogé à l'époque par le Figaro, Gérard Atlan,

le président du Conseil du commerce de France (CdCF) estimait que «les choses sont assez

vite revenues à la normale». Alors que les premiers attentats le 7 janvier correspondaient au

début des soldes, faisant chuter la fréquentation, il avait fallu trois semaines pour retrouver

une activité nromale et enregistrer un nombre de visites équivalent à 2014. L'attentisme est

donc, pour l'instant, de rigueur. Selon RTL, le gouvernement lui-même explique que

l'estimation de la Direction générale du Trésor, faite une semaine seulement après les

attentats, est appelée à évoluer.

THEME 3 - 4 : Les BRICS : chronique d'une mort annoncée...mais sans cesse reportée Source, journal ou site Internet : sciencesPo

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

Le scepticisme vis-à-vis des pays émergents se porte bien en Occident, alors

que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont, en un sens,

nés à l’Ouest : Goldman Sachs n’est -il pas à l’origine de ce sigle ? Il est vrai

que bien des pays de cette coalition traversent une zone de turbulence

économique qui a même plongé la Russie dans la crise et le Brésil dans la

récession. La Chine conserve un taux de croissance élevé mais la bulle

spéculative est en train d’éclater et de tirer l a BOURSE DE Shanghai vers le

bas. L’Inde résiste bien mais son insolent taux de croissance – en partie lié à

un nouveau mode de calcul – ne se traduit pas encore par du développement en

termes socio-économiques et des créations d’emplois en nombre suffisant.

Partout, la dynamique des années 2000 est remise en cause et la transition qui

devait faire des « pays émergents » des « pays émergés » mise en doute, faute,

notamment, d’avoir été portée par la construction d’institutions et la définition

de procédures, voire de normes, PROPRES à transformer l’essai. C‘est en tout

cas l’impression qui ressort des scandales à répétition et des atteintes à l’Etat

de droit qui nuisent gravement au climat des affaires et même à la stabilité

politique (cf. les difficultés de Dilma Rousseff au Brésil, les affaires de

corruption en Chine et en Inde ainsi que la criminalisation du politique – et de

l’économie – en Russie). Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain

et considérer que les émergents sont condamnés, non seulement au déclin,

mais aussi à une désunion qui ferait voler la coalition des BRICS en éclat ?

Cette alliance pourrait en fait faire preuve d’une certaine résilience pour deux

raisons. Premièrement, les BRICS viennent de se doter d’ institutions

communes. Outre la Banque asiatique d’investissement en infrastructures

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(BAII) d’inspiration chinoise, 2015 aura également vu naître la « banque des

BRICS », la New Development Bank, dotée de 100 milliards de dollars. Son

directeur – un Indien – a pris ses fonctions au siège de l’établissement à

Shanghai et les premiers FINANCEMENTS devraient être décidés l’an

prochain. De même, un Contingency Reserve Arrangement, fonds de réserves

d’urgence destiné à aider les pays victimes de difficultés financières, a été

inauguré cette année. Deuxièmement, la solidarité des BRICS paraît confortée

par leur méfiance – voire leur hostilité – vis-à-vis de l’Occident. Les

institutions mentionnées plus haut sont d’ailleurs nées du dépit suscité par le

refus du Congrès américain d’accorder aux pays ém ergents la place qui leur

revient au sein du système de Bretton Woods. En 2010, le Président Obama –

comme tous les chefs d’Etat et de gouvernement concernés – avait accepté une

réévaluation de la quote-part des émergents au sein du FMI exprimant ainsi le

poids croissant des BRICS dans l’économie mondiale. La quote -part de la

Chine – et donc ses droits de vote au Conseil d’administration du FMI – devait

passer de 4% à 6,4% du total, ce qui l’aurait placée juste derrière le Japon

mais encore loin derrière les Etats-Unis. De même, tous les BRICS, sauf

l’Afrique du Sud, aurait rejoint le Top ten aux dépens, notamment, du Canada.

Pourtant, et alors que les Etats -Unis n’auraient vu leur quote -part diminuer

que de 17,7% à 17,4%, les Républicains ont refusé de rat ifier l’accord signé

par Obama, au grand dam des BRICS. La résilience de la coalition des BRICS

construite contre l’Occident s’est manifestée à Ufa en juillet dernier lors du

sixième sommet de la coalition. Certes, la rivalité sino -indienne paraît de plus

en plus prononcée et l’agressivité russe indispose les Asiatiques, peu désireux

de s’aliéner un Occident où ils comptent des partenaires économiques (et

parfois stratégiques). Mais en passant en revue tous les problèmes de la

planète, cette réunion a démontré l’investissement des BRICS dans le monde.

Les 77 points du communiqué final ont par exemple permis aux BRICS de

manifester leur « soutien aux initiatives de la Fédération de Russie visant à

promouvoir un règlement politique en Syrie ». Pour Vladimir Poutine, la

bénédiction des quatre autres BRICS n’est pas un acquis mineur : elle atteste

sa capacité à rompre l’isolement de son pays consécutif aux sanctions

économiques occidentales. Les BRICS sont susceptibles de CONTINUER à

agir plus ou moins de concert tant qu’ils éprouveront le besoin de faire front

contre un Occident dont l’hégémonie est à leurs yeux de moins en moins

légitime.

4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie

THEME 4 - 1 : Limitation de la décote "Duflot" sur les ventes d'immeubles de la Défense Source, journal ou site Internet : Sénat

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Communiqué de presse

Adressé par Jean-Claude Tourneur

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Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées

Limitation de la décote « Duflot » sur les ventes d’immeubles de la défense : Le Sénat

préserve les ressources du ministère de la défense

Le Sénat a adopté le mardi 24 novembre l’amendement au projet de loi de finances pour 2016

de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, présidée

par Jean-Pierre Raffarin (Les Républicains - Vienne), tendant à préserver le produit des

ressources immobilières du ministère de la défense. Cet amendement rétablit la limitation à

30 % maximum de la « décote Duflot » sur les immeubles de la défense, adoptée lors de

l’actualisation de la loi de programmation militaire en juillet 2015. L’immobilier vendu par le

ministère de la défense finance en effet les dépenses de la programmation militaire, à hauteur

de 730 millions d’euros sur la période 2015-2019. « Dans le contexte où notre armée est

sollicitée à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières pour assurer notre sécurité, il faut

que les moyens qu’on lui attribue soient en ligne avec les missions qui lui sont confiées »,

affirme Jean-Pierre Raffarin.

THEME 4 - 2 : Renforcement de la coopération franco-américaine contre Daech Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr

Date : 25 novembre 2015

Auteur : CNE Laetitia Périer/Dicod

Adressé par André Dulou

Mardi 24 novembre 2015, le président de la République, François Hollande, s’est rendu à

Washington (Etats-Unis) dans le cadre de l’action de la communauté internationale dans la

lutte contre Daech et le règlement de la situation en Syrie. Ce déplacement a également

permis au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de discuter avec son homologue

américain Ashton Carter des moyens à mettre en œuvre pour lutter contre Daech. Le président

de la République, François Hollande, s’est rendu à Washington mardi 24 novembre dans le

cadre de l’action de la communauté internationale dans la lutte contre Daech et le règlement

de la situation en Syrie. A cette occasion, il s’est entretenu avec le président américain,

Barack Obama, à la Maison Blanche. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui

l’accompagnait, a été également reçu au Pentagone par son homologue américain, Ashton

Carter.

Le secrétaire à la Défense américain, qui a exprimé ses condoléances pour les attaques

terroristes qui ont frappé Paris le 13 novembre dernier, a réitéré l’engagement américain à

renforcer ses efforts dans la lutte contre les terroristes. « La France et les Etats-Unis

partagent désormais des informations et des détails sur les plans opérationnels contre Daech

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jusqu’à la limite autorisée par la loi », a indiqué le porte-parole d’Ashton Carter. « Nos pays

contribuent par ailleurs à un durcissement des opérations aériennes de la coalition avec

désormais des missions partant du porte-avions français Charles-de-Gaulle ». Les deux pays

cherchent désormais à élargir davantage leur coopération

THEME 4 - 3 : "Si je devais partir au combat, c'est avec eux que j'irais" Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Elliot Hume

Adressé par André Dulou

Présentateur de 7 jours BFM, Thomas Misrachi s’invite sur RMC Découvertepour

l’émission Embarqué qui sera diffusé ce soir à 20H45. Une heure durant laquelle le

journaliste se plonge au cœur d’une unité d’élite de l’armée de Terre. Pour ce nouveau

numéro, Thomas Misrachi a vécu une semaine au rythme des commandos montagne du

13e bataillon de chasseurs alpins (13

eBCA). De nuit, malgré des températures extrêmes, il lui

a fallu affronter la réalité de l’entraînement intensif des militaires. Il nous explique comment

s’est déroulé le tournage.

Comment s’est organisée cette nouvelle émission ?

Dans ce nouveau numéro, je suis intégré à un exercice d’entraînement du groupement

commando montagne (GCM) du 13e BCA. Il ne s’agit pas d’une opération montée

spécialement pour la presse mais d’un véritable exercice. Le but de l’émission, c’est de

montrer la réalité de l’armée de Terre et le quotidien des hommes qui la composent. C’est la

raison pour laquelle nous avons décidé de suivre les chasseurs alpins au cours de leur

entraînement.

L’équipe qui vous accompagne est-elle spécialisée dans ce type de tournage ?

Je suis accompagné d’une équipe spécialisée dans les émissions d’aventure. Ce sont des mecs

formidables, capables de filmer en mouvement, dans des conditions difficiles, et de résoudre

n’importe quel problème technique. A l’image des militaires que l’on filme, les hommes de

l’équipe de tournage sont des vrais baroudeurs qui s’adaptent à toutes les situations.

Et vous, comment vous êtes-vous préparé ?

Pas suffisamment ! (Rires). J’essaye de maintenir une certaine condition physique en faisant

de la course à pied et du renforcement musculaire toutes les semaines. A mon âge (44 ans),

c’est déjà pas mal ! Le but est de pouvoir suivre le tournage jusqu’au bout. Celui-ci était

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particulièrement difficile, notamment en raisons des conditions climatiques. Marseillais

d’origine, le froid, ce n’est pas trop mon truc ! (Rires). Mais les hommes du GCM ont été

supers. Ils m’ont soutenu durant toute la durée du tournage.

Comment s’est passée votre intégration au sein des commandos montagne ?

Ce n’est jamais facile de s’intégrer à un groupe de soldats, surtout en cinq jours ! Il faut du

temps pour créer du lien. D’autant plus que ce sont des hommes qui se connaissent bien et qui

forment un groupe très soudé. Ils doivent également gérer un journaliste en plus de leur

entraînement. Cependant, les hommes du GCM ont été formidables. L’accueil fut très bon et

le contact rapide grâce à Loïc, mon binôme sur place.

Qu’est ce qui a été le plus difficile ?

D’un point de vue technique, la principale difficulté du tournage résidait dans le temps sur

place. Il nous fallait produire autant de matière en cinq jours qu’en deux semaines, temps

d’immersion des deux premières émissions (NDLR : sur les légionnaires en Guyane et les

sapeurs en Centrafrique). Nous avons été bien aidés par les hommes du 13e BCA qui on su

adapter leur PROGRAMME d’entraînement à nos conditions afin de ne rien louper. Pour le

reste, le froid, les exercices physiques et le manque de sommeil ont également été difficiles.

Qu’est ce qui vous a le plus impressionné ?

La maîtrise des commandos montagne. Ce sont des hommes calmes, patients qui connaissent

leur métier dans les moindres détails. Ils sont capables, pour cela, de faire et refaire un

exercice jusqu’à ce que le geste soit parfait. On se sent vraiment en sécurité. Si je devais partir

au combat, c’est avec eux que j’irais. De plus, leur équipement est impressionnant de même

que la précision de sa mise en œuvre dans des conditions parfois difficiles.

Une petite anecdote pour terminer ?

Un soir, je dois rejoindre l’équipe de tournage pour visionner les images tournées le jour

même. Dans le cadre de l’émission, je suis habillé en commando, avec une barbe de plusieurs

jours. A mon arrivée dans le bâtiment, je croise quatre jeunes recrues du 13e BCA. Ils se

mettent instantanément au garde à vous, croyant avoir à faire à un véritable membre du

commando. Une petite anecdote, parmi d’autres, de cette expérience inoubliable. Rendez-

vous en janvier 2016 pour découvrir le sujet de la prochaine émission !

THEME 4 - 4 : Opération Chammal : nouvelles configurations pour les avions de l'armée de l'air Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr

Date : 25 novembre 2015

Auteur : armée de l’air

Adressé par André Dulou

Au cours de ces dernières semaines, l’armée de l’air a significativement étendu le spectre de

ses possibilités de frappe dans le cadre de l’opérationChammal. En effet, le 14 octobre 2015,

un Rafale a, pour la première fois, tiré un corps de bombe BLU 126 avec un kit d’armement

air-sol modulaire (AASM) GPS/laser. La mise en service opérationnelle de cette munition

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avait été prononcée le 1er

octobre 2015 par l’état-major de l’armée de l’air, suite aux travaux

d’expérimentation menés par les équipes de marque du centre d’expertise aérienne militaire

(CEAM) de Mont-de-Marsan. Dès le 5 octobre, elle était embarquée pour la première fois en

opération. Dérivée de la MK82, corps de bombe équipant notamment les munitions GBU12,

la BLU 126 est une bombe de 250 kg. Mais alors que la MK82 contient une charge explosive

de 87 kg, la BLU n’en emporte que 13 kg. Cet armement permet notamment de réduire les

risques de dommage collatéral, notamment en zone urbaine, tout en préservant la précision.

En outre, les Mirage 2000N, également fortement engagés dans l’opération Chammal,

bénéficient d’une capacité d’emport de GBU12 doublée. Les avions de chasse français sont

désormais capables d’embarquer jusqu’à quatre munitions de ce type. Après avoir réalisé une

mission initiale dans cette configuration le 13 novembre 2015, des Mirage 2000N armés de

quatre GBU12 ont tiré pour la première fois le 15 novembre 2015, lors d’un raid mené au-

dessus de Raqqah en Syrie.

Depuis le début de l’opération Chammal, le 19 septembre 2014, les avions de l’armée de l’air

française ont réalisé plus de 300 frappes. Lancée le 19 septembre 2014, l’opération mobilise

700 militaires. Elle vise, à la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les

alliés de la France présents dans la région, à assurer UN SOUTIEN aérien aux forces

irakiennes dans la lutte contre le groupe terroriste Daech. Le dispositif complet est

actuellement structuré autour de douze avions de chasse de l’armée de l’air (six Rafale, trois

Mirage 2000D et trois Mirage 2000N) et d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2. Il

comprend également des militaires projetés à Bagdad et Erbil pour la formation et le conseil

des militaires irakiens. Depuis le 24 septembre 2015, la frégate antiaérienne (FAA) Cassard a

rejoint les forces françaises, tandis que le groupe aéronaval (GAN) a conduit ses premières

missions au Levant le 23 novembre 2015.

5/ ZONES DE CONFLITS THEME 5 - 1 : Attentat à la bombe contre la garde présidentielle : la Tunisie de nouveau ciblée Source, journal ou site Internet : El Watan

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Mourra Sellami Adressé par Jean-François Mazaleyrat

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Le terrorisme a frappé un symbole du pouvoir en Tunisie hier. Un bus de transport des

éléments de la Garde présidentielle a explosé tuant douze de ses occupants, selon les

informations disponibles hier en début de soirée. La piste de l’attentat kamikaze n’est pas

écartée par les autorités du pays. Un minibus de la Garde présidentielle a explosé, hier à

17h25, au centre-ville de Tunis, entraînant la mort d’au moins 12 personnes. Un kamikaze

serait derrière cet attentat. La Tunisie a été de nouveau la cible d’une nouvelle attaque

terroriste, perpétrée en plein centre-ville, sur l’avenue Mohammed V, au niveau du local du

Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissous. Le minibus de la Garde

présidentielle a explosé alors qu’il ramassait des agents pour les emmener à leur poste de

travail. Le lieu de l’attentat — une ruelle perpendiculaire à l’avenue Mohammed V — a

toujours servi de point de rencontre des éléments de la Garde présidentielle. Les premières

informations font état de 11 morts et 13 blessés. L’explosion a été entendue à plus de 100

mètres à la ronde. Tout l’avant du minibus a été complètement déchiqueté, reflétant la

puissance de l’explosion. Des voitures stationnées près du minibus ont été également

touchées. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Walid Louguini, a indiqué aux médias,

vers 18h, que 11 décès étaient déjà à déplorer, ainsi qu’un nombre indéterminé de blessés. Ce

nombre a été révisé à la hausse : 14 victimes ont été ensuite dénombrées. L’avocat Bassem

Trifi, dont la voiture était stationnée près du minibus, a raconté que son véhicule a été détruit

suite à l’explosion. «Le bus était stationné en deuxième position ; il venait juste de s’arrêter

pour permettre aux agents de monter. Je privilégie la thèse d’un kamikaze qui serait monté à

bord derrière les agents et se serait fait exploser. C’est pourquoi, c’est l’avant du minibus qui

a été complètement déchiqueté», explique l’avocat. Du côté des officiels, aucune thèse n’a été

encore avancée. «Nous ne pouvons pas nous prononcer à ce niveau de l’enquête», n’a cessé

de répéter le porte-parole du ministère de l’Intérieur. Mais, dans la rue et à travers les médias,

la thèse terroriste ne fait pas de doute, d’autant plus que la cible est le corps de la Garde

présidentielle, symbole de l’autorité. La Tunisie a été confrontée à plusieurs attaques

djihadistes l’année dernière, dont deux attentats sanglants contre le musée du Bardo à Tunis

en mars et contre un hôtel près de Sousse fin juin, qui ont fait 60 morts.

THEME 5 - 2 : Berlin envisage de déployer jusqu'à 650 soldats au Mali

Source, journal ou site Internet : zone militaire

Date 25 novembre 2015

Auteur : Laurent Lagneau

Adressé par Jean-François Mazaleyrat et Jean-Claude Tourneur sur un article de l'Opinion

: " Renforts allemands au Mali : pourquoi il faut prendre les chiffres avec prudence"

Cela sera sans doute au menu des discussions entre la chancelière allemande, Angela Merkel

et le président Hollande, qui doivent se rencontrer ce 25 novembre à Paris. Ainsi, le

gouvernement allemand envisage de déployer jusqu’à 650 soldats au Mali afin de « soulager

la France engagée en Syrie contre le groupe jihadiste Etat islamique ». « Nous voulons et

devons être aux côtés de la France et tout faire pour aider dans cette situation difficile », a

ainsi fait valoir Ursula von der Leyen, Mme le ministre allemand de la Défense, lors d’un

réunion de la commission « Défense » du Bundestag (chambre basse du Parlement). Il ne

s’agira pas de relever des unités françaises actuellement engagées sur le fuseau ouest de

l’opération Barkhane mais de renforcer la participation allemande à la Mission

multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), au

sein de laquelle la France est peu impliquée, avec seulement une vingtaine de militaires. « Il

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s’agit principalement de prêter main forte aux Casques bleus, dont quelque 600 soldats

néerlandais, en matière de logistique et de formation », a ainsi précisé Mme Von der Leyen.

En réalité, il s’agit de demander au Bundestag l’autorisation de relever le plafond des effectifs

pour cette participation à la MINUSMA. Actuellement, il est de 150 soldats et seulement

entre 8 et 10 sont sur le terrain. En revanche, l’armée allemande est beaucoup plus impliquée

dans la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), dont elle assure

le commandement depuis juillet dernier, avec un peu plus de 200 cadres. En clair, aussi

louable soit-il, ce projet avancé par Mme Von der Leyen ne changera pas grand chose au

niveau de l’engagement militaire français au Mali dans la mesure où les missions –

antiterroristes – de la Force Barkhane sont différentes de celles menées par la MINUSMA.

L’envoi d’avions de transport ou d’hélicoptères aurait en revanche eu un impact plus

significatif. « Si la contribution allemande renforce la stabilité et le processus de paix dans le

nord du Mali, alors le lien des Français avec cette partie du monde ne sera plus aussi fort,

soulageant Paris dans son combat contre EI [État islamique ou Daesh]« , a expliqué Mme Von

der Leyen. Peu avant de s’envoler vers Paris, Mme Merkel a déclaré, devant les députés du

Bunderstag, que l’Allemagne « reste solidaire aux côtés de la France » et que « si un

engagement supplémentaire s’avère nécessaire », il ne sera « pas exclu d’emblée ». Pour

rappel, suite aux attentats du 13 novembre, à Paris, la France a fait jouer l’article 42.7 du

Traité de l’Union européenne, lequel prévoit une assistance militaire des États membres si

l’un d’entre eux en fait la demande.

THEME 5 - 3 : Terrorisme djihadiste - Mali : le deuxième choc Source, journal ou site Internet : Le Point Afrique

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Claire Meynial Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Deux ans après l'intervention française, l'attaque de Bamako illustre que le pays reste à la

merci d'attaques djihadistes meurtrières.Le visage enfoui dans son bras replié, Penda Cissé

pleure doucement. Elle appuie sa tête coiffée d'un tissu jaune et vert, assorti à son boubou,

contre le stand de cigarettes de son mari, Beïda. "Elle a perdu dans l'attaque une amie qui

faisait le ménage dans l'hôtel", explique sa fille. Beïda et Penda vivent dans la rue qui loge le

Radisson Blu de Bamako. Un emplacement rêvé pour le commerce, avec les hommes

d'affaires descendant dans cet établissement qui se proclame "de luxe". L'architecture a beau

être datée et la façade abîmée par le climat impitoyable de la capitale malienne, il reste ce qui

se fait de mieux ici. À l'aube du vendredi 20 novembre, il est devenu l'endroit où il ne fallait

surtout pas être.

Ce qui est certain, c'est que Bamako a peur

"Ça a commencé un peu avant 7 heures, raconte Beïda. Tout était calme, jusqu'au moment où

j'ai cru entendre un pneu éclater. Il y en a eu un deuxième. Je me suis retourné, j'ai vu un

homme très grand, de teint très noir, au milieu du goudron [la route, NDLR], à pied. Il avait

une mitrailleuse. Il a tiré sur un gardien, qui est tombé, puis sur un autre. Il n'a donné aucune

chance à ces gens, il tirait et tirait." En s'enfuyant, Beïda laisse sa marchandise sur le trottoir,

que sa femme va récupérer. "J'en ai vu trois autres, ils avaient le visage enveloppé dans un

turban, comme des Touareg", se rappelle-t-elle. Beïda pense que le premier homme était en

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uniforme, d'autres assurent qu'il était en jean. Des badauds assistant à la scène, d'une

effroyable violence, sont sûrs de les avoir vus cagoulés, d'autres assurent que leurs visages

étaient découverts. Les versions divergent, la rumeur prend le relais des informations

parcellaires. Ce qui est certain, c'est que Bamako a peur. "Je suis vraiment triste qu'ils aient

tué les gens, on les entendait pleurer, il y en avait un qui criait Où est ma femme ?" raconte

Adama, 14 ans, resté sur place toute la journée. À l'intérieur, jusqu'à l'assaut des forces

spéciales maliennes, assistées des Français et des Américains après la prière du vendredi, vers

13 heures, les assaillants toquent aux portes et abattent ceux qui ouvrent. Bilan : 22 morts.

Dans le groupe de curieux revenus le lendemain, Mamadou Maiga est perplexe : "Ça nous a

surpris, c'est l'hôtel le plus civilisé de la ville, on ne comprend pas comment ça a pu arriver."

L'attaque ? La question était de deviner quand, où et comment ?

Pour quiconque a étudié la situation au Mali, ce genre d'attaque était pourtant plus que

probable. "La question n'était pas de savoir si cela aurait lieu, mais de deviner où, quand et

comment", reconnaît Moussa Kolon Coulibaly, magistrat et expert en contre-terrorisme. Au

lendemain de l'attentat, il se rend à l'hôtel avec le procureur. Dans l'entrée, un écran plat

diffuse des messages devenus totalement incongrus, vantant la "world class hospitality" de

Radisson, devant des images de piscines fabuleuses. Les gants chirurgicaux abandonnés, les

montagnes de verre pilé racontent une autre histoire. Celle d'une attaque d'une sauvagerie à

laquelle Bamako n'est pas habituée. "Dans certains pays, ce type d'attentat pourrait être

considéré comme d'intensité faible, mais pour nous, non, note Soumeylou Boubèye Maïga,

ancien directeur de la sécurité d'État, ministre des Affaires étrangères et ministre de la

Défense. Cela discrédite le pays, d'autant que les journées minières et pétrolières avaient eu

lieu en même temps. Il y avait beaucoup d'investisseurs anglo-saxons, indiens, chinois dans

cet hôtel."

Armée en sous-effectifs

L'horreur semble avoir pris le monde par surprise. Le 24 octobre, lors d'une visite du président

Ibrahim Boubacar Keïta à Paris, François Hollande ne déclarait-il pas que le Mali devait être

"un exemple" ? Il expliquait que l'opération Serval, lancée par la France en janvier 2013, avait

permis de vaincre le terrorisme, de favoriser la réconciliation des Touareg du Nord avec le

pouvoir central, de permettre au pays de retrouver la voie du développement. Début novembre

encore, à Dakar, lors d'un forum de la paix et de la sécurité en Afrique, le ministre de la

Défense, Jean-Yves Le Drian, rappelait le succès de Serval puis de Barkhane, qui a pris sa

suite en août 2014. Si Serval a eu un effet immédiat aussi vital que salutaire, les conséquences

de long terme n'ont pas été maîtrisées. Rappel du contexte : depuis début 2012, l'armée

malienne combat les rebelles touareg du Nord, plus motivés et mieux armés. Le 22 mars, le

président Amadou Toumani Touré est renversé. Le 30, le MNLA (Mouvement national de

libération de l'Azawad) et le groupe djihadiste Ansar Dine, mené par l'ancien combattant

touareg Iyad ag Ghali, prennent Kidal, puis Gao et Tombouctou. Dès lors, les mouvements

indépendantistes sont dépassés par les djihadistes, qui menacent de gagner le Sud et Bamako,

et le Mali appelle à l'aide. L'opération Serval est une victoire militaire à court terme. "Au

début, il y a une concentration des combattants, retrace Julien Gavelle, anthropologue et

politologue basé à Bamako. Cela devient beaucoup plus compliqué chez les Ifoghas, où les

hommes sont éparpillés. La conséquence des frappes est une ventilation des groupes armés

vers la Libye, la Mauritanie, le sud du Mali. Des djihadistes déguisés en femmes ont même

été arrêtés à des checkpoints à Niono." Si l'on ajoute les 7 000 kilomètres de frontière avec

l'Algérie et l'effondrement de l'État libyen, où le chaos après la chute de Kadhafi en fait une

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base arrière idéale pour les groupes djihadistes, on comprend que le pays est, dans les termes

d'Étienne Fakaba Sissoko, directeur du Centre de recherche d'analyse politique, économique

et sociale du Mali, le "maillon faible du Sahel". Parmi les facteurs aggravants, il place la

faiblesse de l'armée : "En 2006, les accords d'Alger ont marqué un tournant, avec la

démilitarisation du Nord. L'armée s'est retranchée dans le Sud, laissant le Nord à des milices

d'autodéfense. Cela a permis aux groupes armés de se livrer aux trafics, comme la drogue. Par

ailleurs, l'armée est pleine de fils de colonel, de lieutenant, qui cherchaient un travail, mais

sans aucune vocation militaire." Le programme de formation par Barkhane, réel, est loin d'être

terminé. Et l'armée est en sous-effectifs, comme toutes les forces de sécurité dans le pays. En

tout, le nombre de policiers, gendarmes et militaires atteindrait à peine 20 000 hommes, pour

18 millions d'habitants.

À la clinique Pasteur, les blessés racontent

Au lendemain de l'attaque, devant la clinique Pasteur, un groupe de jeunes se donne du

courage. "Vous tombez à pic, on vient voir deux collègues du Radisson", dit Cathy Dikal, 25

ans. Très impressionnée, la réceptionniste du spa a tout de même pris le soin de se maquiller

impeccablement. "Bien sûr, nous sommes inquiets. Il faut qu'ils essaient de sécuriser ces

endroits-là, où ils savent très bien qu'il y a des étrangers", ajoute-t-elle. Oui, elle souhaiterait

plus de police dans la capitale. Oui, elle soutient l'état d'urgence déclaré pendant dix jours.

Dans sa chambre, le cou barré par un pansement, Ali Yazbeck, l'assistant-pâtissier, raconte

des scènes d'épouvante. "J'étais en train de préparer le petit déjeuner quand ça a commencé.

On a tenté de faire monter les clients par l'ascenseur, mais il y en avait trop, une vingtaine.

L'ascenseur s'est bloqué. Le type a tiré sur moi, deux balles, une dans le cou et une dans le

dos. Ensuite, il a arrosé tout l'ascenseur. Je me suis échappé en emmenant deux serveuses,

Sara et Awa, dans un bureau. On a bloqué la porte avec un petit frigo. Mais il l'a enfoncée.

Awa a paniqué, il l'a achevée de deux balles. Moi, j'ai fait le mort. Il a vérifié en me touchant

le visage. Sara était cachée sous la table. Elle est dans la chambre à côté, une balle a traversé

son cou", confie-t-il. Il avait "20 à 22 ans", portait un képi, un chèche, un jean et une chemise.

Il était très noir de teint. Et surtout il s'exprimait en tamachek, la langue touareg, et en anglais.

Beaucoup de cadres de Boko Haram ont été formés par Al-Qaïda

Quel rapport avec les djihadistes du nord du Mali, et notamment Al-Mourabitoune, le groupe

de Mokhtar Belmokhtar, qui a le premier revendiqué l'attaque, en collaboration avec Aqmi ?

"Ce n'est pas surprenant, analyse le journaliste Lemine Ould Salem*. Les liens entre Aqmi,

Mokhtar Belmokhtar et Boko Haram sont anciens, et beaucoup de cadres de Boko Haram ont

été formés par Al-Qaïda. Des liens ont aussi pu se développer avec des salafistes du Ghana ou

du Liberia, anglophones aussi." Le Sahel et le nord du Mali sont sillonnés par une nébuleuse

de groupes, aux alliances et allégeances mouvantes. Au surlendemain de l'attaque, le Front de

libération de Macina revendiquait l'attaque. Ce groupe du centre du pays est dirigé par

Amadou Koufa, lié à Iyad ag Ghali, chef d'Ansar Dine... Les divers groupes ont beau se

présenter comme concurrents (si l'attaque de Bamako était le fait d'Al-Mourabitoune, rallié à

Al-Qaïda, elle pourrait être une riposte aux actions spectaculaires de Daech, en Syrie et à

Paris), ils ciblent des ennemis communs. Et en particulier la France qu'il suffit de viser dans

les pays affaiblis du Sahel. D'autant que le recrutement est facilité par la pauvreté de régions

abandonnées par l'État et la radicalisation islamique rampante, même au Sud. De quoi faire

craindre d'autres attaques, au Mali, mais aussi dans tout le Sahel.

Page 26: Revue de presse « Défense - union-ihedn.org€¦Dispositions concernant la défense, les anciens combattants et l'action de l'Etat en mer 2) Relations internationales - Europe de

* Auteur de "Le Ben Laden du Sahara. Sur les traces du djihadiste Mokhtar Belmokhtar" (La

Martinière)

THEME 5 - 4 : Tensions régionales et conflits à découvert Source, journal ou site Internet : L'Orient le Jour

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Scarlett Haddad

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Chaque jour apporte désormais un événement dramatique dans une situation moyen-orientale

déjà bien compliquée. À peine les 35 accords de coopération ont-ils été signés entre le

président russe Vladimir Poutine et le président iranien Hassan Rohani que la riposte turque

est arrivée, frappant de plein fouet un avion russe de type Sukhoï à la frontière syro-turque. La

suite des développements montrera si l'avion a bel et bien été abattu en territoire syrien,

comme l'affirment les Russes, ou non, mais il est certain que la tension dans la région est

désormais montée d'un cran et elle devient de plus en plus inquiétante. Un expert stratégique

libanais affirme ne pas craindre un affrontement direct entre l'Otan et la Russie en Syrie, mais

il n'empêche que désormais, la partie se joue à visage découvert. La Russie ne mâche pas ses

mots en ce qui concerne la Turquie que pourtant elle ménageait il y a quelques semaines

encore, et la Turquie est passée à l'offensive après avoir estimé que l'intervention russe en

Syrie contrecarrait ses plans de créer une zone tampon au nord de la Syrie sur une surface de

100 km de long pour 22 km de large. De plus, l'utilisation par les Russes des avions de type

Tupolev, encore plus performants que les Sukhoï, et leur coordination étroite avec les Iraniens

ont été perçues comme une menace pour les intérêts turcs. Le pouvoir turc veut en effet

absolument concrétiser cette zone tampon afin d'y installer les deux millions de réfugiés

syriens accueillis sur leur territoire et écarter ainsi la menace sécuritaire qu'ils peuvent

représenter pour certaines provinces turques, tout en accordant à la Turquie un rôle direct dans

toute solution au dossier syrien. Selon certains instituts de recherche américains, le pouvoir

turc aurait réussi à convaincre le Pentagone américain de la justesse de son point de vue. Mais

il se heurterait encore au département d'État américain qui continue de rejeter cette

perspective. L'intervention russe en Syrie serait donc venue entraver l'avancée de ce projet.

D'autant qu'il est devenu clair que le plan russe repose prioritairement sur la nécessité de

fermer les frontières de la Syrie pour empêcher l'afflux d'armes et de combattants, avant de

frapper les ressources des terroristes à l'intérieur. Dans l'optique russe, encerclés et privés de

ressources, les terroristes seraient plus facilement vaincus ou neutralisés. La Russie a donc

accompagné son intervention militaire de contacts diplomatiques avec les parties qui

pourraient avoir de l'influence sur les groupes considérés comme terroristes ou qui ont des

frontières avec la Syrie. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'entretien entre Vladimir Poutine et

le roi Abdallah de Jordanie qui a d'ailleurs plus ou moins sécurisé sa frontière avec la Syrie, le

front de Deraa étant plus ou moins stable. En même temps, la coordination entre la Russie et

l'Iran est montée d'un cran, et, selon des informations proches des deux camps, les Russes

auraient demandé aux Iraniens une plus grande implication sur le terrain syrien. Selon ces

mêmes informations, le général Kassem Suleymani serait désormais à Alep avec 6 000

hommes et préparerait une offensive terrestre contre les forces de l'opposition à Alep,

accompagnée de raids aériens russes sur les régions avoisinantes. Or, cette grande ville du

Nord syrien est considérée comme une ligne rouge pour les Turcs qui, depuis le début de la

guerre en Syrie, n'ont jamais caché leur volonté de la contrôler avec les richesses qu'elle

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représente. « La bataille d'Alep » serait donc l'enjeu véritable des derniers développements

comme elle devrait, si elle avait lieu, être déterminante pour la suite des événements en Syrie

et dans la région. Au Liban, certains disent même que l'issue de la bataille d'Alep devrait être

déterminante pour l'élection présidentielle dans ce pays... Il est clair en tout cas que le nord de

la Syrie est devenu une région stratégique où se concentre désormais l'essence du conflit

régional et international. L'attaque turque contre l'avion russe montre que ce pays ne peut pas

renoncer à ses objectifs stratégiques en Syrie, même s'il doit pour cela défier la Russie, avec

laquelle il a un long passé de conflits sanglants. De même, les enjeux sont énormes pour les

Russes et les Iraniens, sans parler d'autres acteurs régionaux comme le Qatar et l'Arabie

saoudite. C'est dire combien la situation en Syrie se complique de jour en jour, ne se limitant

plus à un conflit régional. À ce tableau, il faut désormais ajouter la détermination de la France

à frapper le groupe État islamique après les attentats de Paris le 13 novembre. La France se

veut désormais un acteur de poids dans la guerre contre l'EI, dans une scène pourtant déjà

bondée. Tout le monde veut donc officiellement la peau de Daech, mais non seulement les

agendas diffèrent, les enjeux aussi sont parfois contradictoires. Si l'EI est éliminé, qui va le

remplacer et contrôler son territoire ? C'est la question à multiples réponses, chacune justifiant

une guerre...

6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES : THEME 6 - 1 : Pourquoi certains veulent "renouer avec les services syriens" Source, journal ou site Internet : Le Point

Date : 25 novembre 2015

Auteur : AFP

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

À l'image de Bernard Squarcini, l'ancien directeur du renseignement intérieur, plusieurs ex-

responsables français plaident pour la relance de cette coopération.

"Les services spéciaux sont faits pour dîner avec le diable. Sinon, on n'a pas besoin de nous",

estime Alain Chouet, ancien chef du service de "renseignement de sécurité" à la DGSE. ©

AFP PHOTO/ -

Dans une interview à l'hebdomadaire Valeurs actuelles, Bernard Squarcini affirme qu'il y a

deux ans, après qu'il eut quitté ses fonctions, "les services syriens" lui avaient "proposé une

liste de Français combattant en Syrie". "On m'a opposé un refus pour des raisons

idéologiques, dit-il. C'est dommage, car la proposition était une bonne amorce pour renouer

nos relations et surtout pour connaître, identifier et surveiller tous ces Français qui transitent

entre notre pays et la Syrie. Résultat : on ne sait rien d'eux et on perd beaucoup de temps à

demander des informations aux agences allemandes, qui sont toujours restées sur place, mais

aussi jordaniennes, russes, américaines et turques." Deux anciens responsables de services de

renseignement français, interrogés mardi par l'AFP, vont dans le même sens : certes, le régime

de Damas et ses services, responsables de centaines de milliers de morts, ne sont pas

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officiellement fréquentables, mais le massacre du 13 novembre devrait amener Paris à faire

preuve de pragmatisme et à renouer des liens pouvant peut-être permettre d'empêcher de

nouvelles attaques. "Les services spéciaux sont faits pour dîner avec le diable. Sinon, on n'a

pas besoin de nous", estime Alain Chouet, ancien chef du service de "renseignement de

sécurité" à la DGSE. "On n'est pas là pour parler aux bonnes soeurs. Si on est des services

secrets, c'est pour que ça reste secret et que ça n'engage pas l'État dans une reconnaissance

d'un groupe terroriste ou d'un gouvernement avec lequel on ne veut pas officiellement

discuter. Si c'est un gouvernement avec lequel on veut parler, il y a les diplomates pour ça,

ajoute-t-il. Les services spéciaux sont faits pour discuter avec ceux avec lesquels on ne veut

pas afficher de connivence."

"Notre sécurité est menacée »

Malgré les dénégations officielles, il n'est pas impossible que, sous une certaine forme, des

liens aient été conservés avec Damas, confie l'ancien chef d'un service français de

renseignement, qui demande à rester anonyme. "Le renseignement, c'est un métier pratique,

pragmatique, dit-il. Si on sait qu'un service étranger peut nous amener quelque chose, on peut

être amené à s'affranchir de cette position officielle, sans le dire à personne. (...) Vu le

contexte actuel, une liste des Français combattant en Syrie, on ne devrait pas cracher dessus."

"Souvent, l'autorité politique ne veut pas vraiment savoir. Il n'y a jamais de consigne écrite.

Tout se fait au téléphone. Je n'ai jamais rendu compte à mes autorités de tutelle des services

avec lesquels j'entretenais des relations, et on ne m'a jamais rien demandé. C'est un exercice

permanent de corde raide", ajoute-t-il. Il cite l'exemple d'un "pays du Maghreb", sans

davantage de précision, avec lequel consigne avait été passée de couper les ponts. "Certains

services ont dit non, on continue avec eux parce qu'il y a trop de choses en jeu." "Dans ce

cas, tout dépend des relations entre le chef de service et son autorité de tutelle. Parfois, il a

l'oreille des plus hautes autorités de l'État", ajoute-t-il, rappelant en souriant que le directeur

actuel de la DGSE, Bernard Bajolet, avait rencontré à l'ambassade de France à Alger, en

1978, un stagiaire de l'Ena nommé François Hollande. Alain Chouet précise : "Si cette

histoire de liste de Français en Syrie est vraie, à mon sens, ce n'est pas une bonne idée d'avoir

refusé. (...) La République n'a rien à gagner à rompre complètement les ponts. Qu'on ne

veuille pas afficher une connivence publique avec Damas, c'est compréhensible, mais si on a

des services spéciaux, c'est pour contourner ce genre de chose, quand on en a besoin et que

notre sécurité est menacée. Là, c'est le cas. Je ne sais pas s'ils nous auraient été d'une grande

aide dans l'histoire du 13 novembre, mais en tout cas, en ne faisant rien, on était sûr de ne rien

avoir..."

THEME 6 - 2 : stop djihadisme : "40% de femmes parmi les radicalisations signalées" Source, journal ou site Internet : Le Monde

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Anne-Aël Durand

Adressé par Elie Billaudaz

Depuis les attentats du 13 novembre, la cellule Stop djihadisme « fonctionne sans relâche »,

sept jours sur sept : les appels au numéro vert 0 800 00 56 96 ont permis de repérer 112 cas en

sept jours, contre une moyenne de 200 par mois, selon le ministère de l’intérieur. Depuis son

lancement en avril, ce service n’a cessé de s’étoffer, face à une augmentation très nette des

signalements de radicalisation. Après vingt mois d’existence, les premiers chiffres donnent

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quelques indications sur le profil de ces aspirants au djihad. Comment fonctionne le numéro

vert Stop djihadisme ? Mise en place le 29 avril 2014, cette plate-forme téléphonique est

ouverte du lundi au vendredi, de 8 heures à 18 heures. Le soir et le week-end, un formulaire

permet de faire une première déclaration en ligne. Il n’est pas nécessaire de fournir son

identité, mais le signalement doit être étayé et sérieux. Selon le ministère de l’intérieur, la

plupart sont « pertinents » et correspondent à des cas préoccupants. En permanence, huit

personnes sont disponibles pour répondre aux appels. Ces « écoutants » sont appuyés par deux

psychologues. Au total, dix-neuf personnes travaillent dans ce service.

La grande majorité des appels émane des familles, inquiètes des signes de radicalisation de

leur proche ou de leur enfant (changement de comportement, conversion, fréquentation de

sites djihadistes…). Les enseignants ou éducateurs utilisent en priorité d’autres canaux

(rectorat, préfecture) pour remonter les informations.

Combien de radicalisations signalées ?

3 645

En enlevant les doublons et les dénonciations imaginaires, le service a permis de repérer

3 645 individus en vingt mois, avec une forte tendance à l’augmentation ces derniers mois.

Des « pics » d’appel sont constatés dans les jours qui suivent les attentats djihadistes en

France (Charlie Hebdo, Hyper Cacher, Saint-Quentin-Fallavier) ou les tentatives déjouées

(Villejuif, Thalys).

Quel est le profil des personnes signalées ?

Un premier bilan réalisé après un an d’existence du service avait permis de dresser un petit

portrait type des aspirants djihadistes. Il faut prendre ces données avec précautions : elles ne

concernent que les personnes qui ont appelé pour signaler quelqu’un de leur entourage, ce qui

limite la qualité de « l’échantillon ». Elles permettent cependant quelques observations.

Première surprise : alors que la propagande de l’Etat islamique met en avant des guerriers, et

que les auteurs des récents attentats sont toujours des hommes, 40 % des cas préoccupants

concernent des femmes, le plus souvent très jeunes.

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En effet, tous sexes confondus, la propagande djihadiste attire majoritairement des jeunes,

voire de très jeunes gens, puisqu’un signalement sur cinq est réalisé pour une personne de

moins de 18 ans.

L’analyse des chiffres de la cellule Stop djihadisme montre également ce que l’on percevait à

travers les profils comme ceux de Maxime Hauchart ou de Fabien Clain : le basculement dans

l’islamisme radical n’est pas lié à la pratique de l’islam. Plus de la moitié des aspirants

djihadistes sont des convertis, qui parfois n’ont découvert la religion que très peu de temps

avant de se radicaliser.

Le numéro vert, présenté comme une mesure préventive contre la radicalisation, arrive parfois

trop tard : dans 10 % des cas, les familles appellent quand leur enfant a déjà pris la voie du

djihad et est parti vers la Syrie.

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A quoi aboutissent ces signalements ?

Chaque appel doit donner lieu à une prise en charge spécifique. En principe, les coordonnées

des familles sont transmises au préfet de leur département, qui reprend contact avec elles,

dans le cadre de cellules de prévention du djihadisme. L’objectif est d’avoir une réponse

adaptée : suivi psychologique, aide à la recherche d’emploi, lutte contre le décrochage

scolaire… A la suite des attentats du 13 novembre, le gouvernement envisage d’ouvrir

plusieurs centres de « déradicalisation », alors qu’il n’y en avait jusqu’à présent qu’un seul de

prévu en France.

THEME 6 - 3 : Pourquoi les jeunes se tournent vers Daech, selon le chef d'état-major des armées Source, journal ou site Internet : La Tribune

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Michel Cabirol Adressé par Jean-Claude Tourneur

Tous les jeunes "cherchent un cadre et des valeurs qu'ils ne trouvent plus dans la société. Les

uns vont dans une direction morbide, chez Daech, croyant se rassurer, espérant trouver un

sens à leur vie. Les autres choisissent l'armée pour défendre et servir la France". (Crédits :

ministère de la défense) Pour le général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées, les

jeunes, qui se tournent vers Daech "cherchent un cadre et des valeurs qu'ils ne trouvent plus

dans la société". Du coup, ils vont dans "une direction morbide (...) espérant trouver un sens à

leur vie. Un mois avant les attaques terroristes simultanées à Paris du 13 novembre, le chef

d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, s'interrogeait à haute voix devant les

députés de la commission de la défense sur le pourquoi de l'engagement d'une "partie de la

jeunesse de France" vers Daech. Une "question de fond à laquelle nous devons réfléchir",

estimait alors le général Pierre de Villiers, qui était frappé "par le pessimisme ambiant et la

morosité générale" en France. "Pourquoi une partie de la jeunesse de France s'engage-t-elle

chez nous et une autre chez Daech?" Selon le général Pierre de Villiers, "tous cherchent un

cadre et des valeurs qu'ils ne trouvent plus dans la société. Les uns vont dans une direction

morbide, chez Daech, croyant se rassurer, espérant trouver un sens à leur vie".

Heureusement les autres, la plus grande partie, "choisissent l'armée pour défendre et servir la

France". Tout comme ceux qui choisissent Daech, ils le font pour trouver un sens à leur vie.

"Ils nous le disent comme ça, quels que soient leur niveau d'études et leur catégorie

socioprofessionnelle. C'est assez exceptionnel", avait expliqué le général Pierre de Villiers.

Les soldats français prêts à aller au bout de leur mission

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En dépit d'une situation compliquée, le chef d'état-major des armées voulait voir des "signes

d'espérance". "Les jeunes dont je vous parle ne comprennent pas ce pessimisme, ils sont d'un

enthousiasme incroyable ! Pensez-vous que les trois jeunes que nous avons rapatriés cette

nuit du Mali (trois militaires des forces spéciales déployées au Mali ont été blessés la semaine

du 12 octobre par une mine, ndlr) se posent ces questions ? Ils sont allés jusqu'au bout de leur

mission au service de la France, pour leur chef de section, pour leur capitaine, pour leur

colonel. C'est ainsi qu'ils voient les choses". L'armée de Terre est d'ailleurs actuellement en

pleine campagne de recrutement pour faire remonter à fin 2016 les effectifs de la force

opérationnelle terrestre (FOT) de 66.000 à 77.000 militaires. En 2015, les objectifs

quantitatifs (5.600 militaires recrutés et 1.170 fidélisés) seront atteints, a assuré début

novembre au Sénat le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser.

"Pour 2016, en revanche, le défi reste devant nous, l'armée de terre devant notamment

recruter 14.000 militaires du rang, soit 16 % de plus qu'en 2015. La fidélisation apparait

donc comme l'indispensable complément du recrutement", a-t-il estimé. Enfin, le taux de

sélection (2 candidats pour 1 recrue) demeure "tout à fait acceptable et conforme à ce qu'il

était précédemment", a affirmé le général Jean-Pierre Bosser. Mais la capacité de recruter de

l'armée de Terre, a-t-il expliqué, "butte sur des contraintes en termes de formation,

d'équipement, d'habillement, d'infrastructures, de soutien médical... Recruter 11.000 hommes

supplémentaires dans un délai aussi réduit met en lumière la notion de seuil critique. On ne

peut évidemment pas remonter en puissance une armée en un claquement de doigts".

THEME 6 - 4 : Lutte contre l'Etat islamique : de la nécessité de définir l'ennemi pour mieux revenir aux fondamentaux de la stratégie militaire Source, journal ou site Internet : IRIS

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Jean-Claude Allard

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

L’État islamique (EI), ayant été enfin reconnu comme ennemi par la France, des voix

belliqueuses s’élèvent, à juste titre : la guerre contre l’islamisme impose en effet de vaincre

son plus beau fleuron. Mais, avant de lancer la France dans une opération aéroterrestre en

Syrie, qui ne serait en fait qu’un épisode de type conventionnel d’une guerre asymétrique plus

large, réfléchissons : « La guerre est affaire d’importance vitale pour l’État, la province de la

vie et de la mort, la voie qui mène à la survie et à l’anéantissement », nous avertit Sun Tzu.

En effet, ce n’est pas d’une vengeance dont nous avons besoin mais d’une guerre conduite

jusqu’à la victoire. Conduire une guerre victorieuse, c’est satisfaire plusieurs exigences : la

désignation de l’ennemi, de l’effet final recherché, de la stratégie militaire et diplomatique et

la mise en œuvre des moyens nécessaires. Certes le discours du président de la République

devant le Congrès, tente de répondre à ces exigences, mais de façon incomplète. Désigner

comme ennemi le seul l’État islamique, comme l’a dit le Président de la République, et

comme le prévoit le projet de résolution à présenter au Conseil de sécurité par la France, c'est

sous-estimer la réalité de la menace islamiste qui est bien plus large, et oublier que nos armées

se battent depuis janvier 2013 en Afrique sahélienne contre d’autres groupes tout aussi

violents avec d’autres affiliations, mais un commun dénominateur, l’islamisme [1]. L’attentat

de Bamako du 20 novembre 2015 nous le rappelle. Une première erreur stratégique, mais qui

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pourrait opportunément être corrigée par la vision plus élargie du projet de résolution russe.

En effet, cette vision étriquée de l’ennemi laisse dans le vague le sort réservé, notamment au

groupe Al Nosra [2] (branche d’Al-Qaïda) et à tous les autres groupes islamistes, tant en Syrie

qu’ailleurs dans le monde, qui pourraient bien, ensuite, profiter de l’espace laissé vide. À

moins que, en Syrie, qualifiés « d’islamistes modérés » et « d’opposition légitime », comme la

France l’a fait un temps, il ne soit décidé, de guerre lasse, de les laisser prendre le contrôle du

pays. Car, pour l’instant, de trop nombreux esprits paraissent ou feignent d’être obscurcis par

l’épouvantail Bachar al-Assad, certes tyran sanguinaire qui devra partir. Et la Russie, comme

l’Iran, n’insisteront pas pour le garder si l’on sait comprendre leurs positions. Mais les vrais

problèmes à résoudre sont ceux qui ont conduit à une situation de chaos dans tout le Proche

Orient. Il y a d’abord la compétition entre les trois puissances régionales - Turquie, Arabie

saoudite et Iran - qui puise ses racines dans un mélange complexe de ressentiments entre eux

et envers l’Occident, en regret de leur grandeur perdue, d’antagonismes ethniques,

d’oppositions religieuses, de compétitions politiques pour la recherche de puissance et

d’intérêts économiques pour les richesses du sous-sol. Il y a le destin du peuple kurde, partagé

entre quatre pays et de multiples partis et ambitions qui ne manqueront pas d’exiger de justes

retours pour leurs engagements. Il y a la main lourde de Washington, dont les projets de

remodelage de la région ne sont pas morts et dont la stratégie d’opposition à la Russie, et

encore plus à la Chine, se satisfait fort bien du chaos ambiant pour tenir cette dernière

éloignée des champs de pétrole irakien. Il y a, de façon plus large, le ressentiment d’une partie

des populations contre un Occident vu comme un oppresseur (épisode colonial d’abord,

interventions militaires récentes ensuite et leurs conséquences). Voir dans le conflit syrien une

guerre civile qui se réglera par le départ de Bachar al-Assad est donc une deuxième erreur

d’analyse qui néglige tout autant la volonté de conquête des islamistes que les ambitions

cachées des acteurs régionaux et internationaux. Il s’agit avant tout d’un conflit régional parce

que manipulé par des acteurs extérieurs pour faire main basse sur un État convoité. Il y a aussi

la volonté des islamistes de se venger des alaouites, chrétiens et sunnites ayant soutenu le

régime. Les écrits de l’EI sont clairs à ce sujet et, si l’on ne veut pas les comprendre, le sort

des Yézidis de Sinjar en août 2014 les explicite. Dans ce maelström indéchiffrable, les

demandes russe et iranienne paraissent les plus claires : avoir à Damas un gouvernement qui

leur assure la jouissance d’un port et d’un aéroport et protège les minorités pour les premiers ;

conserver l’influence de l’arc chiite qui, pensent-ils, les prémunira contre une nouvelle

attaque des Arabes sunnites telle qu’ils l’ont vécu de 1980 à 1988, pour les seconds.

L’aggiornamento de la politique étrangère française est bien parti, ira-t-il jusqu’au bout ?

La troisième question est celle de la stratégie militaire à déployer sur le terrain contre un

ennemi suffisamment fluide pour échapper aux coups, disposant de circuits

d’approvisionnement et d’une aura exceptionnelle lui permettant de régénérer ses ressources

humaines. Il faut le « fixer, l’encager puis le frapper », et l’on voit se dessiner la manœuvre :

interdire la frontière syro-turque entre Kobané et Alep (couper approvisionnements et

renforts) ; faire barrage à l’Ouest et au Sud avec les armées jordanienne et saoudienne ;

coordonner sur un axe ouest-est les offensives de la coalition russo-syrienne complétées du

Hezbollah et des Pasdarans pour écraser les islamistes sur le butoir constitué par les Kurdes

(qui n’iront toutefois pas au-delà de la limite du « Grand Kurdistan ») ; remonter depuis le sud

de l’Irak jusqu’à la frontière nord avec l’armée irakienne (de nouveau rééquipée par les États-

Unis), les milices chiites et les Pasdarans. Car pour vaincre l’EI, il faudra une campagne

aéroterrestre.

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Quelle serait la place de la France dans tout cela ? Celle que les alliances diplomatiques et les

moyens pourraient lui permettre.

Pour les alliances : au Nord, les Turcs, qui ont permis le ravitaillement de l’EI et ont profité

du blanc-seing européen pour aller bombarder les Kurdes au lieu de lutter contre l’EI, forts de

la réélection d’Erdogan et de son voyage, en forme de satisfecit pour sa politique, à

Strasbourg et à Bruxelles en octobre 2015, ne feront rien pour fermer leur frontière. L’Arabie

saoudite, ainsi que le Qatar (dans certains cas les États, plus souvent leurs ressortissants et les

ONG), diminueront leurs soutiens aux divers groupes islamistes qui gravitent dans «

l’opposition », opposition qui a une extrême porosité avec Al Nosra et l’EI. Encore faudra-t-il

l’exiger, ce qui est rien moins qu’évident, de nombreux membres de la coalition étant

dépendant de leurs fournitures en énergie et de leurs investissements. Au Sud, les États-Unis,

comme ils l’ont fait depuis un an, s’ils ne peuvent empêcher l’engagement des milices chiites

et des Pasdarans, ne feront rien pour les soutenir (voir la reprise de Tikrīt mars-avril 2015). En

somme, les attentats de Paris ne changeront rien à la fragilité de la coalition et aux tensions

divergentes, sinon antagonistes de cette coalition occidentale. D’autant plus que, pour

renforcer cette coalition, l’appel à la mise en œuvre de l’article 42-7 doit encore trouver une

réponse et surtout, il faut y inclure Russes, Iraniens et … Syriens. Dans ces conditions, sans

alliés déterminés, les moyens que la France devrait engager pour une intervention terrestre

dépassent largement ses capacités actuelles. Rappelons qu’il y avait en Afghanistan 130 000

soldats dans la coalition en 2012 pour lutter contre un ennemi bien inférieur en nombre et en

capacité par rapport à l’EI. Les effectifs de l’armée de terre française s’élèvent aujourd’hui à

111 628 militaires avec lesquels elle doit entretenir les opérations en cours au Liban, dans la «

bande sahélo-saharienne » (opération Barkhane), en Centre Afrique et sur le territoire national

(notons aussi au passage qu’elle contribue au service militaire adapté… !). Enfin, souvenons-

nous que pour conduire une guerre il faut une direction politique ; comme Churchill ou de

Gaulle, tous deux vétérans de la première guerre mondiale, conduisant avec une vision

stratégique sans faille leurs pays à la victoire. Aucune des exigences impératives minimales

ne sont satisfaites pour permettre de faire de l’engagement aéroterrestre une victoire, même

tactique. Pour autant, ne peut-on rien faire ? Si, construire une stratégie adaptée au défi posé

par l’EI, et par tous les groupes islamistes dans le monde qui tôt ou tard se coordonneront

avec lui (exprimons ici notre désaccord avec les analystes qui voient dans l’attentat de

Bamako le début d’une compétition entre EI et Al-Qaïda. Il faut juger les actes par leurs

conséquences et, pour nous Occidentaux, les conséquences sont une conjugaison d’attaques

contre nous et non une compétition que nous observerions de notre tribune).

Sortir de la « drôle de guerre »

Il s’agit donc de sortir enfin de la « drôle de guerre » et comprendre que la mouvance

islamiste, conduite par son phare l’EI a ouvert les trois fronts que promettait le Calife Ibrahim

en juin 2014 : « Reconquérir le territoire de Cham - et sa capitale Damas - ; rassembler les

terres de l’islam dans un Califat ; conquérir Rome ». La coalition unique doit donc être

dirigée contre toute la mouvance islamiste et couvrir ces trois fronts sur lesquels la France

s’est engagée. Mais pour ce qui la concerne, l’équation a changé du tout au tout et elle doit

désormais choisir et se concentrer sur la défense des « centres de gravité » dont la chute

entrainerait la défaite absolue. Il y en a deux. Le front africain est primordial, parce que la

France s’y est engagée dès 2013 et assure là, avec des pays qu’elle connait bien et qui

l’estiment en retour, une indispensable ligne de défense que peu d’autres pays veulent tenir

face à la montée en puissance de l’islamisme en Libye, à la menace jamais jugulée de Boko

Haram au Sud et, enfin, au feu qui couve en Algérie et dont le déclenchement pourrait être

dévastateur. Le front français est capital, tant pour le sort de la France que de l’Europe, il lui

faut donc se ressaisir. Car, si la France a été attaquée c’est, nous dit la propagande de l’EI,

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parce qu’elle combat l’islamisme dans le monde, certes. Mais en réalité, c’est aussi parce que

les stratèges de l’EI voient en elle un colosse aux pieds d’argile. Dans le dialogue stratégique

que Lucien Poirier définissait comme « la dialectique des volontés, des libertés d’action et

des moyens », la France, apparente puissance et donc objectif symbolique, parait bien faible.

Ses moyens de défense (armée) et sécuritaire (gendarmerie, police) sont en recul constant (3%

de la totalité de la dépense publique pour chaque pôle), somme dérisoire comparée aux enjeux

et à la masse des dépenses financées par les impôts et la dette, qui ne permet ni d’avoir une

force humaine suffisante, ni d’équiper de façon correcte les faibles effectifs actuels. Sa liberté

d’action est bridée par un droit international (droit des conflits armés et droit international

humanitaire) qui part du postulat, daté de la révolution de 1789 et de la fin du second conflit

mondial, que l’État oppresse l’individu et la Nation. Désormais, ce sont les individus

regroupés en organisations violentes, agissant hors du champ du droit, qui menacent l’État et

la Nation. Cette dernière est comprise comme la communauté d’individus se soumettant au

Droit et à l’impôt et ayant consenti en échange le « monopole de la violence » à l’État pour

qu’il la défende. Si l’État ne remplit pas ses obligations, l’on voit monter le danger que le

pacte démocratique qui fonde notre République ne se délite. Plus qu’une correction de la

Constitution française, c’est d’une adaptation des normes internationales aux nouveaux défis

qui se présentent aux États dont nous avons besoin. À cet égard, reconnaissons que le rappel

de l’article 2 de la déclaration des droits de l’homme par le Président est une bonne chose et,

en corollaire, que la déclaration de l’état d’urgence ne semble pas avoir réellement rogné nos

libertés. Au regard des résultats qu’elle a permis d’engranger, elle les a plutôt élargi en

diminuant la menace (arrestations) et en diminuant donc sa perception par la population.

Constatons aussi que la désignation de l’ennemi islamiste permet d’entrevoir la fin des

funestes théories de l’islamophobie et de l’amalgame qui divisent notre Nation. L’islamisme

est une idéologie de conquête politique qui utilise la religion, ici l’islam, comme carburant et

régulateur. La menace ainsi clairement énoncée, la Nation dans sa totalité peut se retrouver

dans ce combat qui nous concerne tous et écarter les risques d’une scission au sein de la

population française et européenne. Notons ici aussi que ce que recherche l’EI est moins de

diviser la population que d’attirer à lui des soutiens inconditionnels et des combattants, car ses

stratèges ont bien compris que, pour faire une révolution, une poignée d’hommes déterminés

face à des gouvernements débordés et hésitants valait mieux qu’une foule sans énergie. Enfin,

en termes de volonté, l’incapacité de l’État jusqu’à présent à sécuriser pleinement la totalité

de son territoire et à juguler la criminalité a fourni les « soldats perdus » et les « bases

d’assaut » nécessaires aux stratèges islamistes et à leurs cadres pour préparer les attentats de

Paris. Si cette carence d’autorité perdure après les opérations en cours au cœur de nos

départements, les attaques auront encore un environnement favorable demain. Pour tenir ces

deux fronts sur lesquels elle est en première ligne, la France devra concentrer tous ses efforts

en moyens militaires, policiers, judiciaires et pénal. Il ne faut plus commettre une seule faute

stratégique.

Ce que nous devons obtenir c’est :

• L’élargissement du combat à la menace désormais mondialisée que représente l’islamisme

conquérant. Il nous faut une résolution du Conseil de sécurité qui couvre l’ensemble du

champ de ce conflit mondialisé et qui fasse la place à tous les acteurs de résolution fiables et

efficaces, et à tous les moyens et non les seuls moyens militaires ;

• Il faut en conséquence aider à ce que le combat soit engagé contre tous les « maquis

islamistes » dans le monde. Car la France ne peut prétendre être la seule à être victime de ce

terrorisme ;

• Sur le théâtre syrien, il faut obtenir l’engagement des forces régionales (sunnites et chiites ;

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arabes/turques) dans une manœuvre aéroterrestre coordonnée contre tous les groupes

islamistes, et tirer immédiatement et drastiquement les conséquences de toute expression de

mauvaise volonté ;

• Les pays « occidentaux » sur ce théâtre doivent se limiter à fournir une aide aérienne

nécessaire mais mesurée pour contenir tous les groupes islamistes et non le seul EI et soutenir

l’effort des puissances régionales. Ainsi, la présence française sur le front syrien aux niveaux

actuels (hors porte-avion) et d’une participation, avec une vision réaliste et non partisane, aux

conférences de résolution de ce conflit est suffisante ;

• Sur ce théâtre nous devons seulement être attentifs à la protection de Damas, objectif

stratégique majeur des islamistes qui, s’ils peuvent s’emparer de cette ville symbolique,

première capitale du Califat [3], auront prouvé à ceux qui les observent que leur objectif de

conquête mondiale est réaliste. On aura beau parler de Daech pour édulcorer la menace, le

concept d’État islamique et de Califat sera une réalité tangible et enthousiasmera à travers le

monde. La « bataille des représentations » passe aussi, sinon avant tout par Damas ;

• Au-delà, il nous faut profiter de cette « guerre » pour mettre en place une véritable

régulation multipolaire du monde et contribuer à un développement harmonieux de tous les

États. Car la gestion unipolaire du monde implique nécessairement la défense des seuls

intérêts du pôle dominant et son lot d’oppositions.

Pour l’instant, au-delà des effets d’annonce, certes positifs, de recherche d’une grande

coalition comme le demandait déjà Vladimir Poutine le 28 septembre à la tribune de

l’Assemblée générale de l’ONU, les objectifs politiques que poursuivra cette « grande

coalition » et surtout la stratégie militaire qu’elle mettra en œuvre paraissent bien flous. C’est

pourquoi il apparait souhaitable que l’on en vienne aux fondamentaux de la stratégie : « fixer

l’ennemi, se couvrir, le déborder pour donner l’assaut et le neutraliser ». Les opérations

actuelles en Syrie paraissent suffisantes actuellement pour le « fixer », l’optimum serait

d’arriver à « l’encager », c’est-à-dire à fermer la frontière turque. Pour cela deux options : soit

l’armée turque se déploie à la frontière syro-turque et ferme hermétiquement la nasse, ce qui

est fort improbable. Soit on accepte et on soutient l’offensive que la Russie essaye

actuellement de conduire avec l’armée syrienne vers Alep pour ensuite se prolonger jusqu’au

réduit kurde afin d’interdire cette frontière. En revanche, il est impératif de « se couvrir »,

c'est-à-dire d’éviter que l’ennemi, de son côté, ne nous « déborde ». Et c’est sur les théâtres

français, européen (mesure-t-on bien l’image que donne Bruxelles, capitale de la Belgique

certes, mais aussi de l’Union européenne, totalement paralysée par les menaces d’attaques ?)

et sahélo-saharien que cet ennemi tente et tentera de nous déborder. Et sur ces deux théâtres,

la tâche est urgente, immense et vitale. Ensuite viendra naturellement l’assaut final à partir de

bases solides, soutenu par des populations enfin sécurisées et confiantes dans les capacités des

politiques de conduire la bataille. En attendant, bien entendu, sur le théâtre irako-syrien

même, il est toujours bon de couper les circuits financiers, de maintenir la pression aérienne,

de bombarder les convois de pétrole, de faire contribuer tous les pays ; en somme de ne pas

relâcher la pression. Attention, enfin, aux déclarations enflammées sur la « grande coalition »

qui se noieront dans les sables des tortueuses politiques proches-orientales ou sahélo-

sahariennes, ou se déliteront sous les coups de boutoir de quelques kalachnikov semant la

terreur dans les capitales des coalisés.

[1] Voir plus loin la définition du terme islamiste sur laquelle se battent les experts pendant

que les kalachnikov crachent le feu dans Paris.

[2] Il est vrai que le ministre français des Affaires étrangères considérait qu’Al Nosra faisait

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un bon boulot. Il faut rappeler que cette organisation islamiste est la filiale syrienne d’Al-

Qaïda.

[3] Damas est la première capitale du Califat hors de la péninsule arabique et donc le

symbole de l’islam conquérant auquel se réfère l’EI.

7/ SECURITE INTERIEURE THEME 7 - 1 : Attentats : les jours d'après dans la police Source, journal ou site Internet : Marianne

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Frédéric Ploquin

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Les attentats du 13 novembre ont mis au grand jour les manques de la police. Bernard

Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, dit avoir pris la mesure de la crise. Son administration

suivra-t-elle ? Bercy ouvrira-t-il les lignes de crédit nécessaires ?

Des policiers à Saint-Denis le 19 novembre - Christophe Ena/AP/SIPA

Dans la police, on parle de retour d'expérience. L'heure des comptes et des mécomptes.

La nuit où le RAID est intervenu à Saint-Denis, contre le quartier général des terroristes qui

ont frappé la capitale, le service s'est retrouvé à court de munitions. Appellée en renfort, la

BRI de la préfecture de police avait heureusement son stock. Au total, ce sont bien 5 000

balles qui auront été tirées. Pour l'heure, on recherche toujours dans les décombres la trace des

armes de guerre utilisées pour retarder l'assaut policier. Dans tous les services, on cherche à

savoir ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné, et le moins que l'on puisse dire, c'est

que le ministère de l'Intérieur et la Place Beauvau vont devoir entrer dans une nouvelle ère. La

BRI, qui est intervenue au Bataclan va problablement changer de dimension. Forte d'une

quarantaine de membres, elle pourrait doubler de volume pour atteindre quelque 80

fonctionnaires. En attendant, le système d'astreinte devrait être revu pour améliorer la

réactivité du service : une permanence pourrait être installée au Quai des Orfèvres, 24 h sur

24, pour raccourcir le délai d'intervention. Côté matériel, le préfet de police de Paris sait aussi

qu'il y aura un effort à fournir. A a différence du RAID, la BRI ne dispose en effet pas de ces

véhicules légers blindés permettant d'approcher au plus près du lieu d'intervention. Des armes

automatiques avaient également été annoncées après les attentats de janvier dernier contre

Charlie et l'Hyper casher, mais les règles de la comptabilité publique n'ont pas permis de

passer la commande : les crédits étaient gelés jusqu'au mois de janvier 2016. La police du

quotidien, celle qui intervient sur les lieux la première en cas de crise, est encore moins bien

lotie. Chacun loue le sang-froid des agents sur le terrain et la réactivité de la préfecture de

police de Paris. Mais les fonctionnaires de la BAC du Val de Marne qui se sont retrouvés près

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du Bataclan, dans la soirée du 13 novembre, n'ont pas pu faire grand-chose avec leurs fusils à

pompes contre le fusil mitrailleur Kalachnikov du terroriste qui leur a fait face. Difficile dans

ces conditions de figer la scène, comme le voudrait la règle. Des appels d'offres auraient été

lancés en janvier dernier, pour équiper ces services d'armes collectives, mais le gel des crédits

est aussi passé par là. Et quand la commande a été passée, elle ne l'a pas toujours été avec

circonspection : les CRS ont reçu une cargaison de gilets pare balles "lourds", mais il n'y avait

qu'une seule taille : L. Pas de quoi satisfaire tous les gabarits. Restrictions budgétaires,

lourdeurs administratives et conservatismes seront au menu de la prochaine réunion entre le

ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et les syndicats. Nicolas Comte, pilier du syndicat

Unité SGP Police, promet notamment de s'en prendre à ce travers de l'administration qui veut

que "personne ne prenne ses responsabiltés". A situation inédite, ministre inédit ? Des

annonces ambitieuses seraient dans les tiroirs. Bernard Cazeneuve devra fendre l'armure s'il

veut des troupes en ordre de bataille. D'autant que Nicolas Sarkozy n'a pas dit son dernier mot

: non content d'avoir envoyé son bras droit, Frédéric Péchenard en éclaireur au Quai des

Orfèvres (dont l'ancien flic fut l'un des patrons), il doit à nouveau recevoir les représentants

syndicaux de la police le 26 novembre au siège de l'UMP. Comme il l'avait fait après Charlie.

8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT THEME 8 - 1 : Ban Ki-Moon : " ce que j'attends de la COP21" Source, journal ou site Internet : Le Monde

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Ban Ki-Moon*

Adressé par Jean-Claude Tourneur

*Ban Ki-moon (Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies)

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, 18 novembre 2015.

Depuis bientôt neuf ans que je suis Secrétaire général de l’ONU, mes voyages m’ont mené sur

les lignes de front du changement climatique, et m’ont permis de m’entretenir à maintes

reprises avec des dirigeants mondiaux, des hommes et femmes d’affaires et des citoyens au

sujet de l’urgence d’une réaction mondiale. Pourquoi cette question est-elle si chère à mon

cœur ? Tout d’abord parce qu’en tant que grand-père, je souhaite que mes petits-enfants

puissent profiter de la beauté et de la générosité d’une planète en bonne santé, et qu’en tant

qu’être humain, je suis peiné de constater que les inondations, les périodes de sécheresse et les

incendies se multiplient, que les nations insulaires vont être rayées de la carte et que

d’innombrables espèces sont vouées à disparaître. Comme nous l’ont rappelé sa sainteté le

pape François et d’autres chefs religieux, nous avons le devoir moral de nous montrer

solidaires des pauvres et des plus vulnérables qui, bien qu’ils n’aient que très peu contribué

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aux changements climatiques, sont les premières victimes de leurs effets. Ensuite, parce qu’en

tant que Secrétaire général, j’ai fait de la lutte contre les changements climatiques une

priorité, conscient qu’aucun pays du monde ne peut relever seul un tel défi. Les changements

climatiques n’ont pas de nationalité : les émissions, d’où qu’elles proviennent, aggravent le

problème partout dans le monde, et menacent les moyens de subsistance et la vie de tous.

Limiter la hausse de la température à 3° d’ici la fin du siècle

La stabilité économique et la sécurité des nations sont elles aussi menacées. Nous ne pouvons

lutter contre ce phénomène, mondial par nature, que par une action collective coordonnée par

l’Organisation des Nations Unies. Les négociations ont été lentes et fastidieuses, mais elles

ont porté leurs fruits. En réponse à l’appel lancé par l’ONU, plus de 166 pays, collectivement

responsables de plus de 90 % des rejets dans l’atmosphère, se sont dotés de plans nationaux

de lutte contre les changements climatiques, assortis de cibles claires. Si ces plans sont menés

à bien, ils permettront de ralentir l’augmentation des émissions et de limiter la hausse de la

température mondiale à environ 3 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle, selon les prévisions.

C’est un progrès considérable, mais insuffisant. Il nous faut à présent aller plus loin, et plus

vite, pour réduire les émissions mondiales de manière à maintenir la hausse des températures

en dessous de la barre des 2 degrés Celsius, tout en aidant les pays à s’adapter aux

conséquences inévitables des changements climatiques, auxquelles nous devons d’ores et déjà

faire face. Plus vite nous agirons, plus les bénéfices seront, pour nous tous, importants : plus

de stabilité et de sécurité, une croissance économique plus forte et plus durable, une meilleure

résistance aux chocs, un air et une eau plus purs, une santé améliorée. Nous n’y parviendrons

pas du jour au lendemain. La conférence de Paris sur les changements climatiques n’est pas la

ligne d’arrivée, mais la ligne de départ de notre ambitieuse course contre les changements

climatiques. Elle doit marquer un tournant décisif vers un monde moins pollué et moins

vulnérable face aux changements climatiques. Partout dans le monde, le mouvement

s’accélère. Les villes, les entreprises, les investisseurs, les chefs religieux et les citoyens

agissent pour réduire les émissions et renforcer la résilience. Il incombe désormais aux

gouvernements de conclure à Paris un accord substantiel et contraignant, qui pose clairement

les jalons pour une action mondiale plus ambitieuse. Il faudra, pour ce faire, que les dirigeants

donnent aux négociateurs des orientations claires. Je pense que ce sera le cas.

À Paris, malgré les attentats

Les dirigeants des pays du G20, qui se sont réunis ce mois-ci à Antalya, en Turquie, se sont

montrés très déterminés à agir. Et plus de 120 chefs d’État et de gouvernement ont confirmé

qu’ils seraient présents à Paris, malgré les préoccupations que suscitent les conditions de

sécurité depuis les attentats. Pour porter des fruits, l’accord de Paris devra, à mon sens,

répondre aux quatre critères suivants : s’inscrire dans la durée, être souple, reposer sur la

solidarité et être crédible. Premièrement, il doit offrir un plan à long terme qui permette de

maintenir en-deçà de deçà de 2 degrés la hausse de la température planétaire, et ne laisser

aucun doute sur le fait qu’une transformation de l’économie mondiale fondée sur le passage à

des modes de fonctionnement sobres en carbone est inévitable, bénéfique, et déjà en cours.

Deuxièmement, il doit être suffisamment souple pour ne pas devoir être constamment

renégocié au gré de l’évolution de l’économie mondiale. Et il doit refléter un juste équilibre

entre le rôle moteur des pays développés et les responsabilités croissantes des pays en

développement. Troisièmement, il doit reposer sur la solidarité, c’est-à-dire, notamment,

prévoir des transferts de fonds et de technologies aux pays en développement. Les pays

développés doivent tenir l’engagement qu’ils ont pris de dégager 100 milliards de dollars par

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an, d’ici à 2020, pour les mesures d’adaptation aux changements climatiques et de réduction

des effets de ces changements. Quatrièmement, il doit prévoir des mesures crédibles pour

parer aux effets de plus en plus marqués des changements climatiques. Il doit instituer des

cycles quinquennaux pour que les États soient amenés à évaluer régulièrement leurs plans

d’action et à les renforcer en fonction des dernières données scientifiques. Et il doit établir des

mécanismes transparents et robustes de suivi et de mesure des progrès, ainsi que de

communication de l’information s’y rapportant. L’ONU est prête à aider les pays à appliquer

un tel accord. Un accord substantiel sera le garant d’un présent et d’un avenir meilleurs. Il

nous aidera à éliminer la pauvreté. À assainir l’atmosphère et à protéger les océans. À

améliorer la santé publique. À créer des emplois et à promouvoir l’innovation dans le respect

de l’environnement. Et il nous aidera à nous rapprocher plus vite de tous les objectifs de

développement durable. C’est pourquoi l’action climatique me tient tant à cœur. Mon

message aux dirigeants des pays du monde est simple : le succès de la Conférence de Paris

dépend de vous. Faites preuve de bon sens, soyez ouverts au compromis et recherchez le

consensus. Il est temps de regarder au-delà des horizons nationaux et de faire passer l’intérêt

commun avant tout. Les habitants de la planète, et les générations à venir, comptent sur vous :

ayez la hauteur de vues et le courage nécessaires pour saisir ce moment historique.

THEME 8 - 2 : "Vigilance extrême" pour les centrales nucléaires d'EDF Source, journal ou site Internet : le Monde

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Jean-Michel Bezat

Adressé par Elie Billaudaz

Enceinte de la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche. KENZO TRIBOUILLARD

/ AFP

Les centrales nucléaires sont-elles vulnérables à une attaque terroriste ? EDF est dans une

situation de « vigilance extrême » sur la sécurité de toutes ses installations, notamment ses

19 centrales nucléaires françaises (58 réacteurs), a répondu son PDG, mardi 24 février, sur

France 2. Jean-Bernard Levy a précisé que le groupe était déjà « en alerte maximale »depuis

les attentats qui ont frappé Paris en janvier 2015. « Nous faisons, en liaison avec les services

de police et de gendarmerie, des enquêtes systématiques sur toutes les personnes qui rentrent

dans les centrales nucléaires et, bien évidemment, s’il y a des obstacles à ce que les gens

puissent rentrer, et bien ils ne rentrent pas », a expliqué M. Lévy. Il a néanmoins précisé

qu’EDF n’a « pas accès au fichier S » de renseignement, qui recense en France environ

10 000 personnes, dont des islamistes radicaux et des personnes en voie de radicalisation.

L’infiltration d’un djihadiste dans les agents d’EDF ou d’un de ses sous-traitants est toujours

possible. Chaque année, quelque 100 000 enquêtes sont réalisées sur le personnel amené à

travailler dans les centrales nucléaires. Selon une source proche du dossier, environ 700

personnes ne sont pas autorisées à y pénétrer, parfois pour islamisme radical, mais aussi pour

bien d’autres prétextes. Les raisons du refus ne sont jamais communiquées par la préfecture.

Installations très sensibles

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Les visiteurs extérieurs des centrales doivent, eux, être munis d’une autorisation délivrée par

la préfecture. Et les barrières de sécurité sont très importantes à l’intérieur du site. Il est

pratiquement impossible à un visiteur d’accéder au bâtiment réacteurs, qui reste sécurisé par

des sas, des tourniquets métalliques et des caméras de surveillance. Chez Areva, on juge que

le niveau de vigilance était aussi « au plus haut » depuis les attentats de janvier. Le groupe

exploite, en effet, des installations très sensibles, comme le site de La Hague (traitement-

recyclage des déchets), l’usine Melox dans le Gard (fabrication de combustible à base de

plutonium) et celle du Tricastin dans la Drôme (enrichissement de l’uranium). Son directeur

de la protection, Jean-Michel Chereau, est un général à la retraite, qui était auparavant

numéro 2 du renseignement militaire. Les entreprises sensibles échangent fréquemment avec

la défense nationale, notamment la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), et les

services du ministère de l’intérieur, en particulier la Direction générale de la sécurité

intérieure (DGSI), indique-t-on chez EDF et Areva. Mais une « attaque » récente continue

d’intriguer. Au début du mois d’août, en Belgique, une personne avait ouvert une vanne et

laissé s’échapper 65 000 litres d’huile dans la turbine à vapeur de la centrale de Doel

exploitée par Electrabel (Engie), un équipement situé dans le bâtiment adjacent au réacteur

nucléaire. Les enquêteurs ont acquis la conviction qu’il s’agit d’un sabotage, et non d’une

erreur de manipulation. Le coupable n’a pas été découvert et ses motivations restent

inconnues. Rien n’indique qu’il s’agit d’un acte terroriste, mais la centrale avait subi un arrêt

de quatre mois et demi.

9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE : THEME 9 - 1 : Rachid Santaki : "La jeunesse ne se projette plus" Source, journal ou site Internet : Marianne

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Clotilde Cadu Adressé par Jean-François Mazaleyrat

L’écrivain touche-à-tout, né en Seine-Saint-Denis, insiste sur l’importance des modèles pour

raccrocher à la société une jeunesse qui a perdu ses espoirs.

L'écrivain Rachid Santaki en mars 2015. SIMON ISABELLE/SIPA

Le foot, le rap. Benzema, Booba. Ce sont généralement les réponses qui sont faites lorsqu’est

posée la question : quels sont les modèles des jeunes ? « Vous n’entendez jamais le nom d’un

politique, d’un entrepreneur », souligne Rachid Santaki, 42 ans, auteur de polar et de séries.

Depuis des années, ce touche-à-tout hyperactif se démène pour démontrer que d’autres

chemins sont possibles - et, eux, accessibles. Au lendemain de la vague d’attentats qui a

endeuillé la France le 13 novembre dernier, l’écrivain, né en Seine-Saint-Denis, plaide plus

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que jamais pour des actions en faveur d’une jeunesse en proie au désespoir. Il insiste sur le

rôle des « modèles », ces exemples de réussite qui prouvent que rien n’est impossible. « La

jeunesse n’a plus d’espoir, elle ne se projette plus, ne s’identifie plus. Elle se cherche. C’est le

symptôme d’un malaise », constate-t-il. « On entend beaucoup de “French bashing” en ce

moment, la France n’est pas sexy pour les jeunes, qui parlent plutôt des Etats-Unis, de Dubaï.

C’est important de construire des modèles qui permettent de s’identifier. Un modèle, c’est ce

qui va réveiller le meilleur chez un individu. » Régulièrement, Rachid Santaki organise des

rencontres avec des actifs qui racontent leur parcours, leur rage d’y arriver : athlète

handisport, chef étoilé, tatoueur… Lui aussi détaille le sien, celui d’un gamin de Saint-Ouen

fâché avec l’école, qui, à force de curiosité et d’envie, est devenu scénariste et écrivain. Pour

lui, ces échanges « obligent à réfléchir à ce que tu veux, quel projet tu veux mener. Cela

développe l’esprit critique, tu es moins influençable. L’idée, c’est de poser une graine,

susciter quelque chose », poursuit Rachid Santaki, persuadé que « la vie, ce sont des

rencontres ». « Proposer d’autres modèles que les rappeurs, les bécanes de cross, l’industrie

des stupéfiants »En mars 2015, dans un ouvrage* co-écrit avec Brahim Chikhi, enseignant et

élu de Seine-Saint-Denis, il développait déjà cette idée du modèle : « Plus que jamais, nos

quartiers et les forces vives ont besoin d’appuis, de proposer d’autres modèles que les

rappeurs, les bécanes de cross, l’industrie des stupéfiants, les acteurs authentiques d’un

quartier ne peuvent les égaler en argent, en richesse. Ces bons modèles offrent d’autres

perspectives et également des référents pour réaliser des projets, prendre part à la

construction de nos jeunes, l’équilibre du quartier et ainsi les faire participer, les rendre

acteurs du territoire car ils sont l’un des leviers ».

* La France de demain. Rachid Santaki, Brahim Chikhi. Editions Wildproject

THEME 9 - 2 : Des documents exceptionnels sur l'Holocauste trouvés dans un mur. Source, journal ou site Internet : Le Monde

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Blog Big Browser

Adressé par Elie Billaudaz

Soixante-et-un kilos de documents sur le recensement des Juifs par les Nazis ont été

découverts dans le mur d'un appartement du centre de Budapest. ATTILA KISBENEDEK /

AFP PHOTO La trouvaille est tellement conséquente qu'on la chiffre en kilos. Soixante-et-un,

très exactement, constitués par près de 6 300 fiches de renseignements sur des Juifs de

Budapest, en Hongrie. Elles ont toutes été rédigées en mai 1944 par les autorités hongroises,

en vue de leur déportation massive. Ces documents, exceptionnels par leur état de

conservation et leur nombre, ont été retrouvés en septembre dans le mur d'un appartement du

centre de Budapest, dissimulés derrière des briques. C'est lors de travaux de rénovation que

Brigitte Berdefy et son mari Gabor ont découvert l'amas de papiers, recouvert de plâtre et de

poussière. "J'ai cru qu'on avait saccagé le papier peint des voisins", a-t-elle raconté à l'AFP.

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Formulaires de recensement

Istvan Kenyeres, le directeur des archives de la ville, se félicite d'une telle trouvaille,

essentielle pour "compléter des lacunes dans l'histoire de l'Holocauste à Budapest". En effet,

la mauvaise qualité du papier utilisé pendant la guerre a rendu la plupart des documents

d'époque "plus abîmés que ceux des archives médiévales", et donc difficilement exploitables.

Sur ces nombreux de formulaires de "recensement", remplis "honnêtement par les Juifs,

refusant de croire au pire", précise Istvan Kenyeres, étaient reportés le nom des habitants, leur

adresse et leur confession, juive ou chrétienne. Ces informations auraient largement servi à la

déportation de dizaines de milliers de Juifs dans le ghetto de Budapest. La moitié de la

population du ghetto, qui s'élevait à près de 70 000 prisonniers en 1944, a été envoyée dans

les camps de concentration. Au total, près de 600 000 Juifs hongrois ont péri dans les camps

de la mort.

D'autres documents probablement cachés

Il manque toujours une grande partie des archives concernant la capitale hongroise durant la

Seconde Guerre mondiale. Il se pourrait que d'autres documents se trouvent encore camouflés

dans des vieux murs ou planchers. "Les gens devraient regarder derrière les murs de chez eux,

on ne sait jamais ce qu'on peut trouver", a conseillé, amusé, l'historien. En 2010, un document

rarissime daté du 1er octobre 1940, annoté de la main du maréchal Pétain et redéfinissant le

statut des Juifs, avait mystérieusement resurgi, probablement retrouvé dans les archives

personnelles de la famille de l'un des signataires du projet de loi. En 2014,d'autres documents,

ayant cette fois appartenu à Heinrich Himmler en personne et constitués de lettres privées, de

notes et de photographies, avaient été exhumés d'un coffre-fort d'une banque de Tel-Aviv.

Mais le légendaire "trésor nazi", qu'on raconte être stocké dans un train blindé, lui-même

enfoui dans la région de Walbrzych, au sud-ouest de la Pologne (en août dernier,deux

Polonais avaient affirmé l'avoir découvert) n'a, quant à lui, toujours pas vu la lumière du jour.

10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : THEME 10 - 1 : Pour la Free Software Foundation, Windows...est un malware Source, journal ou site Internet : Silicon

Date : 25 novembre 2015

Auteur : David Feugey

Adressé par Elie Billaudaz

La Free Software Foundation n’y va pas par quatre chemins : Windows est un malware qu’il

est urgent de désinstaller des ordinateurs. Nouvelle provocation de la part de la FSF (Free

Software Foundation), l’organisation fondée par Richard Stallman pour promouvoir le logiciel

libre, qui lance une campagne virulente contre l’OS de Microsoft, Windows. L’organisation

accuse Windows d’être ni plus ni moins qu’un logiciel malveillant. Plusieurs arguments sont

donnés pour étayer ces propos, dont certains sont particulièrement pertinents. Sur le terrain

des portes dérobées tout d’abord, Windows laisse ouverte une porte permettant à Microsoft

d’imposer des mises à jour, voire de supprimer des logiciels à distance. La dernière grosse

mise à jour de Windows 10 désinstalle ainsi certains outils des machines des utilisateurs, sans

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qu’ils en soient avertis. « Vous pouvez parfaitement décider de laisser un service de sécurité

en qui vous avez confiance désactiver les programmes qu’il considère comme malveillants.

Mais il n’y a aucune excuse pour les supprimer, et vous devez avoir le droit de décider si vous

devez vous en remettre à quelqu’un pour cela, et à qui », explique la FSF.

Obsolescence imposée

Second thème, un sabotage du support technique : arrêt du support de Windows XP, malgré

un nombre encore conséquent d’utilisateurs ; mise au rebut des vieilles versions d’Internet

Explorer ; relances régulières pour forcer les utilisateurs à adopter Windows 10 (y compris

ceux ayant clairement exprimé leur volonté de ne pas basculer vers cet OS)… « Une personne

ou une entreprise a le droit de cesser de travailler sur un programme particulier. Ce qui est

mal, dans ce cas, c’est que Microsoft le fasse après avoir rendu les utilisateurs dépendants de

sa société, car ils ne sont pas libres de demander à quelqu’un d’autre de travailler pour eux

sur ce programme. »

Surveillance par défaut

Troisième argument, la protection des données personnelles. « Windows 10 est livré avec des

réglages par défaut qui ne montrent aucune considération pour la vie privée de ses

utilisateurs. Ils donnent à Microsoft le « droit » de fouiner dans les fichiers de l’utilisateur,

les textes qu’il saisit, ses infos de localisation, ses contacts, son agenda et l’historique de sa

navigation », commente la FSF. Il est vrai que Windows 10 va particulièrement loin dans le

secteur de la ‘télémétrie’ (l’autre nom donné à l’espionnage de masse des utilisateurs opéré

par un logiciel). Certes, il existe des méthodes pour réduire le volume de données transmises à

Microsoft, mais aucune(officiellement) permettant de bloquer totalement cette pratique. Et la

firme prend régulièrement des contre-mesures visant à réinstaller les mouchards sur les

machines où les utilisateurs les ont supprimés.

Un privateur de liberté

La FSF poursuit avec d’autres thèmes qui lui sont chers : la présence de DRM, le filtrage des

applications via les stores applicatifs, la non-possibilité d’installer des OS alternatifs sur les

machines Windows, etc. Des arguments justes, mais qui ne sont pas neufs pour les

utilisateurs, et dont certains s’accommodent sans peine. Et l’organisation de conclure : « si

vous voulez débarrasser votre ordinateur des logiciels malveillants, le premier à supprimer

est Windows. »

THEME 10 - 2 : Pour la sécurité des données : CyanogenMod13 (Android 6.0) livré sur de premiers terminaux mobiles Source, journal ou site Internet : Silicon

Date : 25 novembre 2015

Auteur : David Feugey

Adressé par Elie Billaudaz

Basé sur le code source d’Android 6.0, CyanogenMod 13 est maintenant accessible en version

de test sur certains smartphones et tablettes. Les premières moutures de CyanogenMod 13 ont

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fait leur entrée sur le serveur du projet. Cette offre communautaire, basée sur le code source

d’Android, s’appuie ici sur Android 6.0 Marshmallow, dernière version en date de l’OS de

Google. Une mouture expurgée des applications du géant de la recherche et augmentée

d’outils renforçant la sécurité des données, comme il se doit avec l’offre CyanogenMod. La

liste des terminaux mobiles concernés s’accroit à toute vitesse, plusieurs ayant été ajoutés

depuis l’annonce initiale faite sur le blog de CyanogenMod.

Sont concernés, les smartphonessuivants :

Le LG G2 version T-Mobile (d801)

Le LG G3 versions Verizon (vs985), T-Mobile (d851) et Canada (d852)

Le LG G4 en version internationale (h815)

Le Motorola Moto X de 2014 (victara)

Le OnePlus One (bacon)

Mais aussi des tablettes…

Certaines tablettes sont aussi concernées :

La LG Gpad 7 classique (v400) et LTE (v410)

La Nexus 7 de 2013 Wi-Fi (flo) et 4G (deb)

La Samsung Galaxy Tab Pro 8.4 (mondrianwifi)

Carton plein donc pour les offresLG. Pour ceux qui ne veulent pas se lancer dans l’installation

de CyanogenMod, opération qui n’est pas toujours triviale, l’offreCyanogen OS permet de

disposer de smartphones directement préinstallés avec l’offre Cyanogen. Il faudra toutefois se

contenter pour le moment de la version 12.1 de l’OS, calquée sur Android 5.1. Une offre

accessible en France sur plusieurs smartphones.

THEME 10 - 3 : Les implants médicaux, prochaines cibles des ransonwares Source, journal ou site Internet : Silicon

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Ariane Beky

Adressé par Elie Billaudaz

Les « rançongiciels » qui chiffrent les données et verrouillent les terminaux d’utilisateurs

appelés à payer pour en reprendre le contrôle, menacent le secteur de la santé. Le chantage à

l’ère numériqueest une activité florissante. Et le secteur de la santé est lui aussi menacé par

l’utilisation croissante des ransomwares, ces programmes qui chiffrent les données et

verrouillent l’accès de terminaux d’utilisateurs appelés à payer pour en reprendre le contrôle,

selon l’analyse de Forrester Research, dontMotherboard s’est fait l’écho. D’après

les prévisions 2016 de Forrester Research, les ransomwares ciblant des dispositifs médicaux

constituent une des grandes menaces à venir en matière de cybersécurité. Comment expliquer

la tendance ? Les données de santé sont une manne sur le marché noir pour des hackers qui

peuvent mener leurs actions en modifiant simplement des logiciels malveillants existants,

selon l’étude. De plus, le secteur de la santé est « à la traîne [d’autres industries] en matière

de sécurité informatique », alors qu’il traite un volume considérable de données sensibles,

Page 46: Revue de presse « Défense - union-ihedn.org€¦Dispositions concernant la défense, les anciens combattants et l'action de l'Etat en mer 2) Relations internationales - Europe de

selon la société de conseil JAS Global Advisors. Lesstimulateurs cardiaques et d’autres

dispositifs sanitaires vitaux sont les premières cibles potentielles, d’après Forrester. Les

attaquants pourraient tenter d’accéder à ces systèmes et exiger une rançon d’utilisateurs dont

la vie dépend du bon fonctionnement de ces outils.

La bourse ou la vie ?

L’utilisation des ransomwares s’est diversifiée. Les cyberattaques par « rançongiciel »(la

prise de contrôle du dispositif et le chiffrement des données par un tiers malintentionné, suivis

d’une demande de paiement le plus souvent dans une crypto-monnaie comme Bitcoin)

ciblaient les utilisateurs deWindows à l’origine, avant de gagner les plateformes Mac et

Android. Désormais, les dispositifs médicaux et d’autres appareils connectés sont dans le

viseur des attaquants. « C’est tout à fait faisable d’un point de vue technique », a expliqué

àMotherboard Billy Rios, ingénieur en sécurité et créateur du service WhiteScope. Joshua

Corman, fondateur de l’organisation ‘I am the Cavalry’, est plus alarmiste encore. « Nous

avons traversé une période de défaillances aux faibles conséquences. Cette époque est

maintenant terminée », estime-t-il en référence aux cyberattaques et vols de données des

studios Sony Pictures, de l’assureur Anthemou encore du site Ashley Madison. À ses yeux, la

sécurité publique et la vie humaine seront les prochaines cibles de cyberattaques.

THEME 10 - 4 : Chiffrement : comment l'Etat islamique sécurise ses communications Source, journal ou site Internet : ZDnet

Date : 25 novembre 2015

Auteur : La rédaction

Adressé par Elie Billaudaz

Dans un guide de 34 pages, l’Etat Islamique détaille les mesures et outils de sécurisation des

communications qu’il préconise. Une récupération des conseils classiques habituellement

adressés aux journalistes et opposants politiques. Le magazine Wired publie un guide de 34

pages détaillant les mesures de protection des communications que l’Etat Islamique (EI)

conseille à ses affidés. Mis au jour par des chercheurs du centre de combat contre le

terrorisme de l’académie militaire américaine de West Point, qui ont exploré les forums, les

réseaux sociaux et les canaux de chat de l’EI, le document, à l’origine en arabe, a été produit

voici un an par une société du Koweït, Cyberkov, afin de protéger des journalistes et activistes

à Gaza. Ce guide détaille les bonnes pratiques permettant de protéger les contenus de ses

communications et sa localisation et compile un grand nombre d’applications et de services

connus pour offrir un haut niveau de confidentialité à leurs utilisateurs. On y retrouve le

navigateur Tor (anonymat sur Internet), Tails (OS), des services de messagerie chiffrée

(Cryptocat, Wickr, SureSpot, Sicher ou encore Telegram), des services d’e-mails sécurisés

(Hushmail ou ProtonMail), des moyens de protéger les communications mobiles

(BlackPhone, LinPhone, Silent Circle), du chiffrement de volumes (TrueCrypt) ou encore du

stockage de données dans le Cloud (Mega, SpiderOak). Y figure également une application

(Mappr) pour falsifier ses données de géolocalisation. Le guide avertit également des risques

liés aux usages de Gmail, Dropbox ou d’Instagram, des faiblesses du chiffrement des

communications GSM ou encore des techniques d’interception de type Man-in-the-middle

(permettant à un service de renseignement de dégrader le chiffrement pour intercepter des

Page 47: Revue de presse « Défense - union-ihedn.org€¦Dispositions concernant la défense, les anciens combattants et l'action de l'Etat en mer 2) Relations internationales - Europe de

informations). Notons que le manuel considère Android et iOS sûrs uniquement si les

communications sont routées via Tor.

Une veille djihadiste sur le sujet

Globalement, le guide affiche sa défiance vis-à-vis des technologies américaines,

déconseillant ainsi l’usage de VPN fournis par des sociétés d’outre Atlantique. Et de

recommander l’emploi de services de messagerie proposés par des sociétés allemandes

(Telegram et Sicher) ou le service de VPN du Finlandais F-Secure (Freedome). Bref,

une panoplie de conseils classiques qu’on retrouve dans d’autres documents guidant les

journalistes, activistes ou lanceurs d’alerte dans la sécurisation de leurs communications. Les

analyses des chercheurs de West Point montrent toutefois que l’Etat Islamique a mis en place

une véritable veille sur ces sujets, afin de maintenir à jour leur liste de services et applications

en fonction des dernières vulnérabilités découvertes. C’est ainsi que Whatsapp, qui souffre

d’un défaut d’implémentation selon la société allemande Heise Security, ne figure pas sur la

liste des applications recommandées. Par ailleurs, l’organisation de l’Etat Islamique sur le

sujet transparait également via la mise en place d’un help-desk fonctionnant 24 heures sur 24,

une information révélée par NBC News le 16 novembre.

Cyber Caliphate : un danger croissant ?

Aaron Brantly, un des chercheurs du centre de lutte contre le terrorisme, explique à Wired que

les djihadistes qu’il a rencontrés sur les forums affichent toutefois un niveau de préparation

très hétéroclite sur le sujet. Par contre, il note un intérêt grandissant de la mouvance islamiste

pour les opérations de hacking. Rappelons que le Cyber Caliphate, un groupe de hackers qui

se réclame de l’EI, a revendiqué un certain nombre de piratages, dont celui de TV5 Monde,

même si la paternité de cette attaque reste contestée. « Il existe une section entière dédiée au

hacking sur les forums de l’EI. Ce ne sont pas des hackers très talentueux, mais ils ont un

niveau moyen », affirme le chercheur. Les attentats de Paris ont réveillé le débat sur le

chiffrement, les services de renseignement réclamant un affaiblissement de la technologie

pour favoriser les écoutes. Bizarrement, ce débat a surtout lieu aux États-Unis. Quelques jours

après les attentats qui ont endeuillé la capitale, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur,

indiquait toutefois la volonté de la France d’investir dans des moyens électroniques pour lutter

efficacement contre « des acteurs terroristes qui dissimulent la commission de leurs actes

grâce à des moyens cryptés ». Sans toutefois préciser quelles technologies étaient en cause.

L’enquête sur les auteurs des attaques du 13 novembre a par ailleurs pu avancer notamment

grâce à des traces électroniques laissées par un des terroristes, traces qui ont permis de

remonter à l’appartement de Saint-Denis, pris d’assaut par la police le 18 novembre.

THEME 10 - 5 : L'informaticien libriste Bassel Khartabil condamné à mort en Syrie Source, journal ou site Internet : ZDnet

Date : 24 novembre 2015

Auteur : blogs

Adressé par Elie Billaudaz

Palestinien vivant en Syrie, Bassel Khartabil est un informaticien, blogueur et militant qui a

contribué de nombreuses façons aux logiciels libres et au partage d'informations, rapporte la

Page 48: Revue de presse « Défense - union-ihedn.org€¦Dispositions concernant la défense, les anciens combattants et l'action de l'Etat en mer 2) Relations internationales - Europe de

fondation Wikimedia: il a mené le projet syrien des licences Creative Commons, participant à

leur version en arabe, contribué à Wikipédia en arabe, à Ubuntu, à Mozilla et à Openclipart.

Il a participé à la création d'Aiki Lab, hébergeant à Damas un espace dédié à la culture et à la

technologie, qui a contribué à former de nombreux jeunes Syriens à la culture libre.

Arrêté en mars 2012

Son action d'information sur les arrestations arbitraires pratiquées par le régime de Bachar el-

Assad et de diffusion d'infos sur la protection en ligne contre la surveillance l'a placé en ligne

de mire: il a été arrêté le 15 mars 2012, détenu, torturé puis condamné pour "espionnage pour

le compte d'un ennemi de l'Etat". Depuis, l'ONU via le Haut Commissariat aux droits de

l'homme [PDF], des associations comme l'EFF (Electronic Frontier Foundation), Amnesty

International [PDF] et d'autres se sont mobilisées pour sa défense. Mais le 12 novembre, son

épouse Noura Ghazi Safadi a annoncé avoir appris que son mari a été condamné à mort. La

fondation Wikimedia a relayé l'alerte sur le danger d'exécution à tout moment qui pèse sur le

blogueur, transféré récemment vers une destination inconnue. Elle rappelle qu'avant d'être

arrêté, Bassel Khartabil a contribué à la préservation de la mémoire de Palmyre, cité antique

occupée depuis quelques mois par les djihadistes de Daech, qui la détruisent à coups

d'explosifs. Sur Twitter, une campagne avec le hashtag#FreeBassel est menée pour alerter sur

le sort du libriste.

11/ JOUR Par JOUR ... le 25 novembre 2015 THEME 11 - 1 : Evénements dont c’est aujourd’hui l’anniversaire Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Adressé par André Dulou

1174 25 novembre

Saladin unit l'Egypte et la Syrie

Le sultan égyptien Saladin (Salah al-Din en arabe), entre dans Damas et s'empare

de la Syrie. Il rattache les deux pays arabes et devient dès lors sultan de Syrie.

Fondateur de la dynastie sunnite ayyubide, Saladin poursuivra sa conquête du

Moyen-Orient jusqu'à Jérusalem. La dynastie sera supplantée par le sultanat

mamelouk.

1373 25 novembre

Décès de Guy de Boulogne

Guy de Boulogne, de son vrai nom Guy de Montfort, décède à Lérida (Espagne).

Né en 1313 à Boulogne, il est le petit-neveu de Louis IX ainsi que le grand-oncle

du futur pape Clément VII. Il fut incité à mener une carrière ecclésiastique dès

son plus jeune âge, devenant tour à tour chanoine du chapitre de la cathédrale

d'Amiens, archidiacre de Thérouanne puis cardinal-prêtre de Sainte-Cécile. Le

pape Clément VI lui confia également d'importantes missions diplomatiques.

Page 49: Revue de presse « Défense - union-ihedn.org€¦Dispositions concernant la défense, les anciens combattants et l'action de l'Etat en mer 2) Relations internationales - Europe de

1510 25 novembre

Les Portugais prennent Goa

Le navigateur portugais Alfonso de Albuquerque prend possession de la cité de

Goa, à 400 km au sud de Bombay. La ville devient la capitale de l'empire

portugais des Indes orientales jusqu'à sa restitution à l'Inde de Nehru 12 décembre

1961.

1837 25 novembre

Bataille de Saint-Charles.

La bataille de Saint-Charles se déroule le 25 novembre 1837 au Québec. C'est la

bataille finale de la rébellion du Haut-Canada et du Bas-Canada. Elle oppose

ainsi les troupes anglaises dirigées par George Augustus Wetherall à celles

dirigées par Thomas Storrow Brown. Après avoir perdu 56 miliciens sur les 80

qui constituaient la force québécoise, les Anglais gagnent finalement cette

bataille.

1867 25 novembre

Nobel dépose le brevet de la dynamite

Alors que l’Europe a interdit la vente et la circulation de nitroglycérine, jugée

trop instable et donc dangereuse, Alfred Nobel trouve un moyen de la vendre

autrement. En effet, il découvre qu’il peut la mêler à une argile particulière et la

proposer sous forme de bâton. Il décidera avant sa mort que la fortune amassée

grâce à cette invention devra servir à récompenser les personnes ayant rendu un

grand service à l’humanité.

1911 25 novembre

Zapata publie le 'Plan de Ayala"

Dans l'état de Morelos au Mexique, le révolutionnaire Emilo Zapata propose un

projet de réforme agraire qu'il intitule le "Plan de Ayala". Le texte réclame la

restitution aux populations indiennes d'un tiers des territoires communaux spoliés

par les propriétaires terriens. Ce plan révolutionnaire est le premier au monde à

évoquer l'idée d'une réforme agraire et d'une meilleure distribution des terres et

des richesses. Les indiens du Mexique en bénéficieront de manière partielle,

malgré l'assassinat de Zapata, mais ils seront définitivement écartés du pouvoir

par les riches créoles.

1913 25 novembre

Formation de la milice Irlandaise des Irish Volunteers

La milice Irish Volunteers se forme en Irlande pour défendre le projet "Home

Rule" destiné à accorder plus d’autonomie au pays vis-à-vis de la couronne

d’Angleterre. Elle participera aux Pâques sanglantes en 1916 et se fondera en

1919 dans l’IRA.

1915 25 novembre

Naissance d'Augusto Pinochet

Augusto José Ramon Pinochet Ugarte naît le 25 novembre 1915 à Valparaiso, au

Chili. Le 11 septembre 1973, il participe au coup d'État contre le président

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socialiste chilien Salvador Allende, élu trois ans plus tôt. Il devient ainsi

président de la junte militaire et s'autoproclame président de la République. Son

régime est fait de libéralisation et de violation des droits de l'homme. En 1988, il

perd le référendum organisé pour sa réélection et doit laisser sa place à Patricio

Aylwin. En 1998, il est arrêté après une plainte internationale pour « génocide,

terrorisme et torture ». Il décède en 2006 avant que son jugement ne soit rendu.

1922 25 novembre

Mussolini obtient les pleins pouvoirs

Un vote de la Chambre confère les pleins pouvoirs à Mussolini pour un an. Le

futur "Duce" a obtenu ce vote grâce au discours d'intimidation dit "du bivouac" et

quelques violences. Il peut ainsi mettre en place l'Etat fasciste totalitaire. Il

interdira définitivement toute opposition quatre ans plus tard.

1926 25 novembre

Naissance de Poul Anderson, écrivain américain de science-fiction et de fantasy

Né le 25 novembre 1925 à Bristol (États-Unis), Poul Anderson est un écrivain

spécialiste de la science-fiction et de l'heroic fantasy. Il est célèbre pour être

l'auteur du recueil de nouvelles La Patrouille du temps (1960). On lui doit

également les séries Tomorrow's Children (1947), Maurai (1959-1983), King of

Ys (1986-1988), et Harvest of Stars (1993-1997) ainsi que près d'une

cinquantaine de romans. Poul Anderson décède le 31 juillet 2001 à l'âge de 74

ans.

1942 25 novembre

Début de l'Opération Mars

L'opération Mars, également appelée la seconde offensive de Rjev-Sytchiovka, a

opposé l'Allemagne à la Russie entre le 25 novembre et le 20 décembre, à Rjev, à

proximité de Moscou. Elle s'insère dans les combats sur le front de l'Est, une série

d'opérations particulièrement sanglantes qui sont également connues sous le nom

de « boucheries de Rjev ». L'opération s'est soldée par une victoire allemande.

1959 25 novembre

Mort de Gérard Philipe

A 37 ans, le comédien français Gérard Philipe est fauché par la mort en pleine

gloire. Il s'éteint à Paris des suites d'une embolie. L'idole des années cinquante a

été révélée au public en 1945 dans son interprétation de Caligula d'Albert Camus.

Sa carrière compte 20 pièces de théâtre et plus de 30 films. Il restera pour

beaucoup inoubliable dans "La diable au corps", "Les liaisons dangereuses" ou

"Fanfan la Tulipe". Acteur engagé, Gérard Philipe avait été élu en 1957 président

du syndicat français des acteurs.

1970 25 novembre

Mishima se suicide

L'écrivain japonais Yukio Mishima âgé de 45 ans, de son vrai nom Kimitake

Hiraoka, se donne la mort au cours d'un "seppuku" au quartier général du

ministère de la Défense japonais. L'auteur de "Confession d'un masque" (1949)

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est fasciné par la mort. Il choisi de se suicider selon le rite exigé par la tradition

japonaise en s'ouvrant le ventre avec un sabre avant que son ami Morita ne le

décapite. Le suicide de Mishima intervient après la tentative d'un Coup d'Etat

fomenté avec son armée privée: La Société du bouclier, crée en 1968. Il écrira au

matin de sa mort: "La vie est courte mais moi, je voudrai vivre éternellement."

1973 25 novembre

Coup d'Etat militaire en Grèce

Une junte militaire emmenée par le chef de la police Dimitrios Lionnidis,

renverse le régime dictatorial du général Papadhópoulos. La Grèce, gouvernée

par les "colonels' depuis 1967, s'est révolté au début du mois contre la junte

militaire. Mais une junte fait place à une autre et c'est le général Phaedon Gizikis

qui prend la place de l'ancien président. La fin de la dictature militaire grecque

prendra fin en juin 1975.

1975 25 novembre

Indépendance du Suriname

Les Pays-Bas accordent l’indépendance au Suriname. Celui-ci est alors doté d’un

régime parlementaire et l’homme politique d’origine créole Henk Arron devient

premier ministre. Toutefois, environ 100 000 habitants préfèrent conserver la

nationalité néerlandaise et émigrent vers les Pays-Bas. Egalement nommé

Guyane hollandaise, le Suriname était une colonie depuis 1667.

1985 25 novembre

Coluche et Thierry Le Luron se marient "pour le meilleur et pour le rire"

Parodiant le mariage d’Yves Mourousi, Coluche et Thierry Le Luron invitent les

français à assister gratuitement à leur nouveau canular : leur mariage. Le coup

médiatique fonctionne et préfigure le débat sur le mariage homosexuel. Petit

détail de la provocation : c’était Coluche l’épouse.

1995 25 novembre

Mort de Léon Zitrone

Le Journaliste Léon Zitrone s’éteint à Levallois-Perret. Ayant débuté à la RTF en

1959, il présente le journal télévisé deux ans plus tard, activité poursuivie

pendant vingt ans. Il a également animé de nombreux événements de grande

audience tels que le Tour de France, Les Jeux Olympiques ou encore les défilés

militaires du 14 juillet.

1997 25 novembre

Mort de Barbara

Monique Serf, connue sous le nom de Barbara, est victime d’une infection

respiratoire foudroyante. Sa mort intervient juste après la sortie de « Femme

Piano », regroupant ses plus belles chansons. Chanteuse et auteur compositeur,

ses titres « Ma plus belle histoire d’amour » et « l’Aigle noir » l’avaient rendue

populaire malgré son image jugée sinistre et sophistiquée. Elle a également joué

dans "Franz", film de Jacques Brel, et dansé pour Maurice Béjart.

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12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en langue étrangère

THEME 12 - 1 : The Temptation of expanding US Military involvement Source, journal ou site Internet : The Washington Post

Date : 25 novembre 2015

Auteur : Katrina Van den Heuvel Adressé par Jean-Claude Tourneur

Hillary Clinton’s speech last week on the Islamic State at the Council on Foreign Relations

has received more praise than parsing, benefiting from the contrast to the shameless fear-

mongering of Republican presidential candidates. But sounding better than the cacophony

coming out of the GOP ship of fools is a low bar. On the question of whether her strategy

makes sense, the speech falls dramatically short. Clinton pitched the speech as a more

hawkish strategy than President Obama’s, calling for a “new phase” that would “intensify and

broaden our efforts to smash the would-be caliphate.” More planes, more strikes, more

targets, more support for the Kurds. More exhortation to our allies to join the cause. Praying

for a new Sunni awakening. In reality, much of her strategy continues the president’s. Like

the Obama policy, it will fail because it ignores the limitations of the narrow American-led

coalition Washington has assembled. As it fails, the pressures to add more U.S. troops will

grow. Clinton announced her opposition to returning “100,000 American troops in combat in

the Middle East,” but suggested she is open to adding to current forces if needed. The one

clear departure from Obama was her call for no-fly zones in Syria. No-fly zones have been

scorned by then-Chairman of the Joint Chiefs of Staff Martin. Dempsey as a costly nightmare

and an “act of war.” They have nothing to do with defeating the Islamic State or al-Qaeda in

Syria, which have no air force. They are aimed at weakening Syrian forces (which ironically

might even strengthen the Islamic State). With Russia now supplementing the Syrian air

force, the idea of a no-fly zone is even riskier. Clinton understands that it would be folly for

the United States to threaten an air war with Russia over Syria, so she suggests that Moscow

would somehow embrace a concept designed to weaken its ally. An expanded coalition air

campaign can continue to degrade Islamic State forces, but, Clinton admits, can’t defeat them.

That will require troops on the ground — both to take back and hold territory and to help re-

establish workable government institutions. Defeating the Islamic State means little if chaos is

the result. Like Obama, Clinton sensibly rules out a major expansion of U.S. or NATO

forces. So where will the troops come from? Turkey is more concerned about the Kurds.

Saudi Arabia is focused on waging war in Yemen, and more worried about Iran than the

Islamic State. And both countries seem more inclined to continue channeling money and

weapons to groups associated with Jabhat al-Nusra and the Islamic State to weaken the Syrian

government while pretending to be part of the U.S. coalition. The Kurds are effective in

defending their own territories but are more interested in carving out an autonomous region

than they are liberating Raqqa or eastern Aleppo. Thus Clinton’s strategy is highly unlikely to

succeed. The most effective coalition against the Islamic State — indeed, the only coalition

that can defeat it and establish an effective government — is a one that includes not only the

United States, its allies, and Iraq but also Russia and Iran. As Clinton suggested in her

remarks, the focus of the Obama administration in Syria until recently has been on getting rid

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of Syrian President Bashar al-Assad. Toward that end it has worked with Washington’s Sunni

allies to deliver covert and overt aid to various rebel groups, much of which has ended up in

the hands of Jabhat al-Nusra and the Islamic State, fueling the military conflict and producing

ever more refugees. The obvious alternative would be to shelve that effort for now, and build

a unified coalition to defeat the Islamic State, accompanied by an intensive diplomatic and

political effort aimed at establishing local cease-fires between the Syrian government and

local opposition groups to re-establish security in those areas. This might lead to a political

settlement that would eventually result in new elections and a Syrian government (without

Assad). Clinton repeatedly invokes “smart power,” and the need to engage all elements of

U.S. strength in the struggle against the Islamic State and terrorism. But her focus is on

military tactics, not political strategy, and her speech omitted any discussion about how the

United States got caught in the midst of this brutal sectarian civil war, and how U.S. policy –

in Iraq and Libya more recently — has contributed to the region’s chaos. As we have seen

time and again, legitimate, effective state institutions are the only long-term antidote to

terrorism. Order will not be restored in Syria by invading powers leaving chaos in their wake,

particularly from the West. It can only result from a political settlement among groups

interested in preserving Syria as a multi-confessional society. With Islamic State terror

striking Paris, Beirut and the Russian civilian airplane in a matter of days, that coalition

makes even more sense — but not to Clinton. Speaking on the same day at Georgetown

University, Sen. Bernie Sanders (I-Vt.) provided a more balanced view. He warned against

pursuing “reckless adventures abroad,” promising instead to rebuild America’s strength at

home, and he made it clear that defeating the Islamic State requires a grand coalition,

including Russia and Iran. Sanders praised the efforts to create agreement on a process to end

the Syrian civil war and make the transition away from Assad’s brutal dictatorship, but

insisted that “our priority must be to defeat ISIS.” The reluctance of Sanders and President

Obama to get further enmeshed in these internecine conflicts is exactly right. While we surely

should be seeking to build alliances to end the Syrian civil war and quiet the spreading

sectarian conflicts throughout the region, ever-increasing U.S. military involvement is a trap.

Even as she calls for more, Clinton admits that only the countries and peoples in the region

can settle this conflict. It is an admonition she would be wise to consider more deeply.

THEME 12 - 2 : S. Korean Lawmakers Claim Top Pyongyang Official Sent for "Re-education" Source, journal ou site Internet : The Voice of America

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

FILE - Choe Ryong-hae (C), director of the General Political Bureau of the Korean People's

Army (KPA) of North Korea.

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North Korea's leader is believed to have sent one of his top aides to a farm for "re-education"

over the poor construction of a power plant near the North Korean border with China. South

Korean lawmakers gave reporters the news Tuesday after it was reported by South Korea's

National Intelligence Service in a closed session. Choe Ryong-hae, a top advisor to leader

Kim Jong Un, is reported to have been sent away earlier this month. Questions had risen

about his status after his name was left off the attendance list for a state funeral for a military

marshal in early November. Kim earned a reputation for ruthlessness after the execution of his

uncle Jang Song-thaek, a high-ranking official, in December 2013 on charges of treason and

corruption

THEME 12 - 3 : Cost of replacing UK's nuclear submarines goes up 6bn pounds Source, journal ou site Internet : AFP

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

The estimated cost of replacing the submarines which carry Britain's nuclear weapons has

shot up by 6 billion pounds (8.5 billion euros, $9.0 billion), the government revealed Monday.

The latest estimate of 31 billion pounds features in the Strategic Defence and Security Review

(SDSR), the government's five-year strategy for defence. That compares to a previous defence

ministry estimate of 25 billion pounds which was still being quoted earlier this year. On top of

the 31 billion pounds, the SDSR also factors in an extra 10 billion pounds of "contingency"

funding for the project. Britain currently has four submarines in its ageing Trident fleet, at

least one of which is on patrol somewhere in the world 24 hours a day. The government wants

to replace those with four so-called Successor submarines, the first of which would enter

service in the early 2030s. Ministers are due to take the final decision on replacing them in

2016 but the issue is intensely controversial. The leader of the main opposition Labour party,

Jeremy Corbyn, is opposed to nuclear weapons though some of his MPs support them. The

pro-independence Scottish National Party is also fiercely against Trident and is leading a

House of Commons debate on the issue Tuesday. The nuclear submarines are housed at

Faslane naval base west of Glasgow. Most MPs had long assumed they would be given a vote

on whether to replace Trident but Downing Street indicated Monday that that may not be the

case. "We are committing at this stage to a debate," Cameron's spokeswoman told reporters.

"We are not putting a time on it. We are not ruling out that there will be a vote." The Trident

announcement comes as the SDSR confirmed there would be major budget cuts elsewhere in

the Ministry of Defence, including laying off 30 percent of its civilian staff

THEME 12 - 4 : India test fires Advanced Air Defense missile Source, journal ou site Internet : UPI

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

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India test-fired its indigenously developed supersonic interceptor missile from a test range off

the Odisha coast on Monday. The test, part of the Indian Ballistic Missile Defense Program,

was performed by the Defence Research Development Organisation to evaluate the various

parameters of the missile in its flight mode. Defense officials hailed the test as a success. "At

around 12.52 hours, the interceptor hit the target missile successfully at an altitude of about 15

kilometres," DRDO spokesman Ravi Kumar Gupta told ANI News. The Advanced Air

Defense missile is designed to intercept hostile ballistic missiles. The hostile ballistic missile

used in the demonstration off the Odisha coast was a modified surface-to-surface Prithvi,

launched from a mobile launcher. The Advanced Air Defense missile intercepted and

destroyed the hostile ballistic missile within four minutes, following signals from tracking

radars. The interceptor missile is 7.5 meters long, and propelled using a missile-equipped

navigation system in combination with a computer and electro-mechanical activator, the

Indian Express reports. The interceptor's "kill effect" is currently being analyzed by DRDO

scientists by examining multiple tracking sources.

THEME 12 - 5 : UK to buy more F-35 jets, boost anti-terror budget - Osborne Source, journal ou site Internet : Reuters

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

LONDON Nov 22 Britain plans to increase the number of stealth fighter jets it can launch

from aircraft carriers over the next decade and boost anti-terrorism spending by 30 percent,

finance minister George Osborne said on Sunday. Osborne is due to announce on Wednesday

the details of spending cuts which, according to International Monetary Fund data, rank as the

most aggressive austerity plan among the world's rich economies between now and 2020.

Ahead of that, the government will on Monday set out a five-year defence strategy. "We are

going to step up the aircraft carrier punch of the United Kingdom. We are going to make sure

that when these aircraft carriers are available they are going to have planes that can fly from

them in force," Osborne told BBC television. "By 2023, we will be able to have 24 of these

jets, some of the most powerful in the world, the F-35, on the decks of these carriers." Those

will be the first tranche of a total order of 138 of Lockheed Martin's F-35 Lightning II jets, a

spokesman for the Ministry of Defence said. Britain had not previously confirmed how many

it planned to order or a time scale, but the spokesman said the 24 marked a "substantial

acceleration". Osborne denied his overall focus on cutting public spending might hurt

Britain's attempts to prevent attacks like the ones seen in Paris earlier this month, saying

spending on anti-terrorism defences would be increased by 30 percent. "We will make sure

that Britain is properly defended against the terrorist threat," he said. Britain, which said in

July it would commit to NATO's defence spending pledge of 2 percent of GDP for the next

five years, had reduced defence spending by about 8 percent in real terms since 2010 to help

cut a record budget deficit including shrinking the size of the armed forces by around one

sixth. As part of Wednesday's spending cuts announcement, the government will tweak plans

to make big savings in Britain's welfare budget after an original proposal to scale back tax

credits for lower-earning households was rejected in a rare rebellion by the upper house of

parliament. Osborne said on Sunday he was willing to listen to what he described as the

"perfectly legitimate concerns" of those who have argued more must be done to ease the

transition period. He also said he was still aiming to return Britain to a budget surplus by the

end of the decade but declined to confirm he would stick to a target of 10 billion pounds set

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out in July, saying the precise level would be announced on Wednesday. "There is nothing

painful about a surplus, the pain comes if you borrow forever, if you don't fix your national

THEME 12 - 6 : Japan backs US South China Sea operations Source, journal ou site Internet : AFP

Date : 24 novembre 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

Japan on Sunday backed the United States sailing warships close to disputed land in the South

China Sea but said it had no plans to send its own maritime forces to support the operation.

Last month Washington infuriated Beijing when the USS Lassen guided missile destroyer

sailed within 12 nautical miles of at least one land formation claimed by China in the disputed

Spratly Islands chain. Chinese authorities monitored and warned away the vessel, but did not

otherwise intervene, although Beijing later summoned the US ambassador and denounced

what it called a threat to its sovereignty. Reports last week said Japanese Prime Minister

Shinzo Abe told US President Barack Obama on the sidelines of the APEC summit in Manila

he would consider sending his country's ships to back up American operations in the area. But

Defence Minister Gen Nakatani played down the suggestion after bilateral meetings with

Australian counterpart Marise Payne and Foreign Minister Julie Bishop in Sydney. "We have

actively been trying to contribute to stability in the region but as far as we are concerned there

is no plan to be a part of the freedom of navigation operation of the United States," he said.

"At the US-Japan summit (in Manila), I believe Prime Minister Abe conveyed this stance to

President Obama." Foreign Minister Fumio Kishida appeared less decisive, saying "nothing

has been decided yet, no decision has been taken". "The international community must work

in concert to respond to the situation," he said, speaking immediately before Nakatani. "For

the US, conducting operations to ensure the freedom of navigation, this is strictly based on

international law ... and Japan is supporting the US in this regard." Tensions have mounted

since China transformed reefs in the South China Sea into small islands capable of supporting

military facilities, a move the US says threatens freedom of navigation in a region through

which one-third of the world's oil passes. China insists on sovereignty over virtually all the

resource-endowed South China Sea, which is also claimed in part by a handful of other

countries. Washington has repeatedly said it does not recognise the Chinese claims. In a

communique after the talks in Sydney, Japan and Australia called on "all claimants to halt

large-scale land reclamation, construction, and use for military purposes" in the South China

Sea. They also "urged claimants to exercise restraint, take steps to ease tensions and refrain

from provocative actions that could escalate tensions". Two-thirds of Australian trade passes

through the South China Sea and Bishop said freedom of navigation in the area was

imperative. "We have a very deep national interest in maintaining peace and stability in that

region," she said. "We don't take sides on the competing territorial claims in the South China

Sea, but we have acknowledged that land reclamation and construction activity that's

undertaken by China and other claimants raises tensions in the region. "We're particularly

concerned at the prospect of militarisation of artificial islands and structures." Philippine

leader says 'world is watching' China in sea row Kuala Lumpur (AFP) Nov 22, 2015 -

Philippine President Benigno Aquino told an Asia-Pacific summit on Sunday that "the world

is watching" whether China would behave as a responsible power in the simmering standoff

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over maritime territory. Aquino kept up a drumbeat of growing criticism of China's expansion

of tiny atolls into fully-fledged islands, as leaders including Chinese Premier Li Keqiang met

in Malaysia. The issue has increasingly loomed over the regional diplomatic and security

outlook, with China accused of upsetting the status quo by moving to enhance its presence in

the South China Sea. "We are hopeful that China would honour its word and respect the rule

of law," Aquino said, according to a copy of his address to the 18-country East Asia Summit

in Kuala Lumpur. Aquino's comment referred specifically to a dispute with China over

maritime territory, which Manila is bringing before an international court. "The world is

watching and expects no less from a responsible global leader," Aquino said. Beijing has

vowed not to take part in the case, saying the Permanent Court of Arbitration in the Hague has

no jurisdiction over a matter concerning Chinese sovereignty. Heads of government from 18

countries including the United States, China, India, Russia, Japan and nations in Southeast

Asia are meeting for the annual East Asia summit, this year hosted by Malaysia. A Philippine

diplomat confirmed Aquino made the comments in the closed-door meeting. The Kuala

Lumpur diplomatic and political meetings follow a trade-related forum in Manila earlier in the

week that included many of the same leaders. The maritime issue has become the stage for a

big-power confrontation between China and the United States, which warns that Beijing's

actions could threaten freedom of navigation. US President Barack Obama, who also attended

both summits this week, has called on China to halt its land reclamation. China has declared

ownership of virtually all of the South China Sea, conflicting with the various claims of

Vietnam, Malaysia, the Philippines, Taiwan and Brunei. The Philippines has been the most

vocal in challenging China. Aquino said Beijing's island reclamation was "in total disregard

of international law" and its assertiveness had "come to a point wherein we are now no longer

allowed to enter areas within our Exclusive Economic Zone". Manila insists the United

Nations Convention on the Law of the Sea, which the Philippines and China have both

ratified, should be used to settle the bitter row. "The great equaliser is the rule of law. Under

the rule of law, right prevails over might," he told his fellow leaders.

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U.S. Navy aircraft carrier Ike begins training and evaluation

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Christian Science Monitor: Were West's assumptions about Islamic

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