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ASSOCIATION DES
PARENTS ET AMIS
DE LA PĂDAGOGIE
STEINER
R E V U E S E M E S T R E L L E D E L ' A P A P S
14D Ă C E M B R E 2 0 0 8
E D I T O R I A L
PAGE 11.2.3. SOLEIL âą REVUE DE LâAPAPS
La Rencontre : thĂšme cent fois traitĂ© sans doute, mais tou-jours neuf et Ă construire, Ă lâimage de lâhomme. ThĂšme Ă la fois central et multiple comme lâhumain. ThĂšme par excellence mĂ©diateur dont la culture est nĂ©cessaire au plus haut point dans le monde dâaujourdâhui. Ren-contre tout dâabord de lâhomme avec lui-mĂȘme, et au contact de "lâAutreâ que lâon aimerait pouvoir qualifier aujourdâhui de "prochain". Car dans un monde paradoxalement taraudĂ© par les divisions, Ă lâheure de la mondiali-sation, et exacerbĂ© par les Ă©goĂŻs-mes, câest vers lâHomme et donc vers la jeunesse quâil convient de porter ses regards. Le monde a besoin de valeurs qui ne soient pas seulement boursiĂšres.
LâApaps a fĂȘtĂ© son 7Ăšme anniversaire en mai 2008, et câĂ©tait dĂ©jĂ une rencontre avec le projet que nous portons. Ren-contre amicale et chaleureuse Ă©galement avec celles et ceux qui soutiennent notre travail. Ce fut aussi la trĂšs belle confĂ©ren-ce donnĂ©e Ă cette occasion par Jean Pierre Ablard sur "lâart de la rencontreâ, dont nous donnons ici un extrait concernant le tra-vail des professeurs. En effet, ce thĂšme de la Rencontre se situe au cĆur de lâaction de lâApaps : rencontre annuelle des parents et des professeurs animĂ© par un travail Ă©troit entre lâApaps et la FĂ©dĂ©ration, liens tissĂ©s avec des associations de parents dâĂ©coles Waldorf au niveau europĂ©en, mais aussi rencontre entre les parents et la pĂ©dagogie par des articles de "fondâ dans la revue, lâĂ©dition de
confĂ©rences, et des tĂ©moignages sur la vie des Ă©coles âŠ
La cĂ©lĂ©bration de nos 7 ans a Ă©tĂ© lâoccasion de rappeler la nĂ©cessitĂ© de placer lâEducation au cĆur de la citĂ©. Il sâagit lĂ dâun devoir qui devrait sâimposer aujourdâhui aux responsables po-litiques, comme Ă lâensemble des dĂ©cideurs du monde de lâĂ©duca-tion, de la culture et de lâĂ©conomie. Mais cette prioritĂ© doit pouvoir sâexercer dans le cadre dâune rĂ©elle libertĂ© pĂ©dagogique. La crĂ©ativitĂ© ne peut fleu-rir que dans un climat de libertĂ© culturelle. Et quoi de plus culturel que lâEducation? La diversitĂ© culturelle constitue un fait majeur de nos sociĂ©tĂ©s. Elle est gĂ©nĂ©ratrice de paix et dâhumanisme. Elle consti-tue un socle pour une citoyennetĂ© adulte et respectueuse des choix dâautrui. Câest sur ce terreau de la diversitĂ© que lâEurope sâest construite.
Câest dans cet esprit que la revue 1, 2, 3 Soleil se fait lâĂ©cho de rĂ©alisations et dâinitiatives de la pĂ©dagogie Waldorf en Europe et dans le monde. Certes, lâEduca-tion ne relĂšve pas actuellement de la compĂ©tence europĂ©enne. Elle demeure mĂȘme nationale Ă lâexcĂšs ⊠Mais cet Ă©largissement de lâhorizon est indispensable. Plusieurs articles du prĂ©sent nu-mĂ©ro de 1, 2, 3 Soleil tĂ©moignent des prĂ©occupations europĂ©ennes de lâApaps qui soutient lâinitiative Eliant destinĂ©e Ă peser sur les instances europĂ©ennes, afin de prĂ©server les rĂ©alisations issues de lâanthroposophie et respec-
tueuses de la nature humaine : mĂ©decine et santĂ©, agriculture biodynamique, pĂ©dagogie Waldorf notamment⊠Rappelons quâun grand "rendez-vousâ europĂ©en aura lieu en juin 2009, puisque lâEurope Ă©lira ses reprĂ©sentants pour 5 ans.
On a parfois le sentiment que les valeurs qui fondent la pĂ©dagogie Waldorf se situent Ă "contre-courantâ face au flot de lâuniformisation qui nivelle tout sur son passage. Mais le
Saumon de la Sagesse de la My-thologie celtique ne remonte-t-il pas le courant pour retrouver la Source ? Pour terminer notre propos, et pour que lâespĂ©rance dâaujourdâhui soit la rĂ©alitĂ© de de-main, partageons ces quelques mots de Saint-ExupĂ©ry :
" Il nous semble Ă nous, que notre ascension nâest pas ache-vĂ©e, que la vĂ©ritĂ© de demain se nourrit de lâerreur dâhier, et que les contradictions Ă surmonter sont le terreau mĂȘme de notre croissance. Nous reconnaissons comme nĂŽtres ceux mĂȘmes qui diffĂšrent de nous. Mais quelle Ă©trange parentĂ© ! elle se fonde sur lâavenir, non sur le passĂ©. Sur le but, non sur lâorigine. Nous sommes lâun pour lâautre des pĂšlerins qui le long de chemins divers, peinons vers le mĂȘme rendez-vous â.
Bonne lecture Ă tous Jean POYARD
Rencontresau cĆur de la pĂ©dagogie AIX-EN-PROVENCE
Ecole maternelle Rudolf SteinertĂ©l.: 04 42 24 14 18Mars : Portes ouvertesMai : FĂȘte de Printemps
ALĂS
Ecole CaminaremtĂ©l.: 04 66 83 20 4317/12 : Jeux de NoĂ«l21/03 : Portes ouvertes01/05 : FĂȘte de mai
AVIGNON
Ecole Rudolf Steiner de SorguesTĂ©l/Fax : 04 90 83 37 0720/12 : Jeux de NoĂ«l 12-13/02 : PiĂšce de 11e : La tempĂšte, de Shakespeare28/03 : Portes ouvertes8-9/05 : Travaux de fin de cycle (chefs d'Ćuvres de 11e cl)
CANNES MOUGINS
Ecole maternelle internationale de ValbonneTĂ©l.: 04 92 98 19 08Se renseigner
CARPENTRAS/MAZAN
Jardin dâenfants "Le petit princeâTĂ©l./Fax : 04 90 69 50 136/12 : MarchĂ© de NoĂ«lPortes ouvertes (date Ă prĂ©ciser)
CHATOU
Ecole PercevalTĂ©l. : 01 39 52 16 64Fax : 01 39 52 59 4018/12 : Jeux de NoĂ«l22,23,24/01 : PiĂšce de la 11e classe:La guerre de Troie n'aura pas lieude Jean Giraudoux6/03 : SoirĂ©e chefs d'Ćuvre (12e),7/03 : chefs d'Ćuvre de 12e, travaux d'annĂ©e de 9e21/03 : Portes ouvertes4/04 : WOW Day (cf 1,2,3 n°12)14,15,16/05 : PiĂšce de 8e classe
COLMAR
Ecole Mathias GrĂŒnenwaldTĂ©l. : 03 89 27 13 2418/12 : Jeux de NoĂ«l20-21/02 : PiĂšce de 11e classe28/03 : Vente de printemps4/04 : Chefs d'Ćuvre (12e)17,18,19/04 : PiĂšce de la 8e classe
(suite page 19)
" Il nous semble Ă nous, que notre
ascension nâest pas achevĂ©e, que la vĂ©ritĂ©
de demain se nourrit de lâerreur dâhierâŠâ
ONT PARTICIPĂ Ă CE NUMĂRO :
Jean Pierre Ablard, Anne
Dichamp, Anne-Marie Doret,
Martine Dubiez, DaniĂšle Dubois,
Mariam Francq, Robert Greuillet,
Didier Hamel, Maaike Holdstock,
Nancy Huston, Michel Joseph,
Benoit Journiac, Maryvonne
Moncharmont, Jacqueline Perdriat,
Jean Poyard, Phillip Reubke
S O M M A I R E
Edito p 1
De la couleur Ă la forme p 2-4
Les jeux de Noël p 5-7
Rencontre parents européens p 8
Dynamiser l'esprit de l'europe p 9
Les rencontres parents-profs p 10
Alliance for childhood p 11
L'Esprit du temps p 11
Les 7 ans de l'Apaps p 12-13
Le travail des professeurs p 14-15
TĂ©moignage de Nancy Huston p 16
Nos voisins d'Amérique p 17
A Marie Françoise Cuvillier p 18
Blanchefleur p 19
Le jardin des petits p 19
Une Ă©cole Ă la ferme p 20
De la couleurĂ la forme
Activités picturales dans les petites classespar Robert Greuillet
Pour la dĂ©velopper, lâart et la culture du beau seront prĂ©cieux afin de saisir, de structurer ces forces nouvelles de façon vivante et dâen faire des capacitĂ©s qui pourront ĂȘtre mises au service dâapprentissages scolaires Ă©volutifs
Lâenfant porte en lui un trĂ©sor dâimages. Une part de ces images intĂ©rieures va constituer la matiĂšre premiĂšre qui, en se diffĂ©renciant, en se prĂ©cisant dans ses contours et en sâenrichissant, contribuera aux premiers apprentissages. Ces ima-ges sont Ă lâorigine des capacitĂ©s de reprĂ©sentation et de mĂ©morisation.
La pratique des arts, dans les Ă©coles Rudolf Stei-ner, nâa pas comme but de former de futurs artistes. Comme les soins physiques lâont fait pour le corps lors des sept premiĂšres annĂ©es, la culture artistique va contribuer Ă donner forme Ă la vie intĂ©rieure, en se servant de ces nouvelles forces disponibles, tout au long de la deuxiĂšme septaine.
La place des arts dans le processus édu-catif proposé dans nos écoles est, de ce fait, fondamentale.
Dans les premiĂšres classes la peinture joue un rĂŽle bien particulier. Elle met en Ćuvre le mystĂšre de lâimage, celui des formes et des couleurs, reflets des nuances de la vie de lâĂąme.
La peinture et le grand geste des premiĂšres classes
Rudolf Steiner attire lâattention sur les deux fonctions diffĂ©rentes de lâĆil :
- qui suit les contours des objets, les formes et fait alors le geste du dessinateur,
- ou perçoit les surfaces colorées selon les différences de valeurs entre le clair et le sombre,
lorsquâil devient peintre.Une diffĂ©renciation existe entre le domaine de
la peinture et celui du dessin. Dans nos Ă©coles â Rudolf Steiner en parle lors
des conseils donnĂ©s pour le premier jour dâĂ©cole, lors de lâarrivĂ©e de lâenfant en 1Ăšre classe â ces deux domaines sont tout dâabord nettement distincts, constituant chacun une matiĂšre Ă part entiĂšre.
Tout ce qui est trace de mouvement, dessin, graphisme, prĂ©cision du trait, est travaillĂ© dans une discipline propre aux Ă©coles Steiner-Waldorf: le dessin de forme ou dessin dynamique. Câest un des piliers de lâenseignement dans les petites classes. En revanche, ce qui concerne la couleur et les lois du monde colorĂ© est mis en Ćuvre dans "le cours de peintureâ.
Le domaine de la peinture sera ici principale-ment celui de la couleur traitée en surface.
La plupart des exercices proposĂ©s dans ce cours, dans les trois premiĂšres classes, partiront de la couleur pour aboutir Ă©ventuellement Ă la forme. Au lieu de commencer par un dessin au trait quâon emplit de couleurs, comme cela se fait souvent par ailleurs, ce qui Ă©loigne lâenfant de son expĂ©rience visuelle immĂ©diate (les objets sont rarement cernĂ©s de cette façon), câest du dynamisme de la couleur elle-mĂȘme, de la force quâelle contient, rĂ©pand ou concentre, câest du sentiment quâelle suscite que naĂźtront progressivement la forme et le motif.
Il sâagira alors de considĂ©rer le mouvement des couleurs dans lâespace. Pour un petit enfant qui est de façon immĂ©diate dans la perception sensorielle, il est Ă©vident quâun bleu sâĂ©loigne et que le rouge sâapproche de lui. LâexpĂ©rience rĂ©pĂ©tĂ©e, lâexercice frĂ©quemment pratiquĂ© et ressenti dans toutes ses
A PARTIR DE 6, 7 ANS, LâENFANT ABORDE UNE NOUVELLE ĂTAPE DE SON ĂVOLUTION. LA PERTE DES DENTS
DE LAIT ET LâAPPARITION DE LA DENTITION DĂFINITIVE SONT LES SIGNES DâUNE PROFONDE MĂTAMORPHO-
SE. A CET ĂGE ET POUR UN CYCLE DE SEPT ANNĂES ENVIRON, DES FORCES VONT ĂTRE DISPONIBLES POUR
ĂLABORER DE NOUVELLES FACULTĂS. LâUNE DâENTRE ELLES, POUR CE QUI EST VISUEL, EST PARTICULIĂRE-
MENT INTĂRESSANTE POUR NOTRE SUJET : LA FACULTĂ DâAFFINER, DE PRĂCISER LA FORME DE NOS IMAGES
INTĂRIEURES.
La citation de la premiĂšre page
est extraite de "Lettre Ă un otageâ
de Antoine de Saint-Exupéry
PAGE 02 1.2.3.SOLEIL âą REVUE DE L'APAPS âą NUMĂRO QUATORZE
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variations lui permettra dâenrichir, de cultiver les sensations vĂ©cues spontanĂ©ment.
En cours de pein-ture, lâĂ©ducation artis-tique proposĂ©e dans les Ă©coles Waldorf au cours des premiĂšres classes sera dispen-sĂ©e principalement grĂące Ă des exercices guidĂ©s, proposĂ©s en fonction de ce qui vit dans lâĂąme des enfants et qui reste la source premiĂšre. A lâĂ©noncĂ© dâun exercice propo-sant un questionnement prĂ©cis en termes de couleurs, chacun pourra rĂ©pondre par sa peinture de façon judicieuse en mĂȘme temps quâoriginale et individuelle.
Par ailleurs, lâexpression dâimages per-sonnelles spontanĂ©es, riches et nombreuses Ă cet Ăąge, trouvera Ă©galement sa place en classe, grĂące Ă la peinture mais aussi au moyen du bloc, du crayon de cire ou de techniques mixtes.
La technique : Lâaquarelle sur papier mouillĂ©.
Pour ce qui est des moyens employĂ©s en peinture, une technique Ă la fois simple, souple et riche de possibilitĂ©s nous aide Ă nous approcher de ce but : lâaquarelle sur papier mouillĂ© (lavis). TravaillĂ©e horizonta-lement, elle rend possible tous les fondus et dĂ©gradĂ©s, aide, si besoin, Ă dissoudre les contours trop dĂ©finis, facilite le rendu rĂ©gulier en larges surfaces, en taches de couleurs. GrĂące Ă cette technique, lâenfant approche aussi intimement lâĂ©lĂ©ment avec lequel il a une relation intense : lâeau por-teuse de vie.
La couleur et lâeau ont un lien originel. Un caillou sec semble terne, alors quâune fois mouillĂ©, il brille de nuances colorĂ©es insoupçonnĂ©es. Sur un support humide, la couleur semble vivante, prend toute sa
force et se meut dâun mouvement qui lui est propre : le bleu simple-ment posĂ© sur la feuille mouillĂ©e ne rĂ©agit pas comme le jaune, par exemple.
La peinture prati-quĂ©e dans cet esprit est une aide prĂ©cieuse pour conserver Ă lâenfant sa mobilitĂ© in-tĂ©rieure, nĂ©cessaire Ă un dĂ©veloppement harmonieux.
Une lecture du plan scolaire En 1Ăšre classe, lâenfant fait lâexpĂ©rience
approfondie de la couleur avec laquelle il est amenĂ© Ă peindre, lâexpĂ©rience de la rencontre avec cet Ă©lĂ©ment que le maĂźtre caractĂ©risera dâabord dans son dynamisme et son mouvement.
Les contes qui servent de toile de fond Ă cette classe, au travers desquels lâenfant revit le passĂ© de lâhumanitĂ©, permettent, sans que cela devienne illustration, dâex-pĂ©rimenter le lien existant par exemple entre tel personnage et une tache de jaune rayonnant, entre tel autre et le bleu enveloppantâŠ
FraĂźcheur, joie lĂ©gĂšre et Ă©merveillement sâexpriment spontanĂ©ment dans ces cours hebdomadaires trĂšs attendus par les en-fants. Des liens profonds entre le monde des couleurs et la vie intĂ©rieure naissante sâorganisent.
AprĂšs les avoir nommĂ©es et dĂ©couver-tes dans leurs personnalitĂ©s propres, lâĂ©lĂšve peut affiner sa perception de la rencontre de deux couleurs. On distinguera alors les unions qui ont de la force, comme celle du jaune et du bleu (deux couleurs primaires) et les juxtapositions qui ont moins de carac-tĂšre, comme celle du jaune et du vert (une couleur primaire et une secondaire). Les accords de deux ou trois couleurs seront
pratiquĂ©s dans toutes leurs possibilitĂ©s de variations et de composition. Dans ce cours rĂ©gulier, les bases du langage des couleurs seront mises en Ă©vidence en lien avec lâex-pĂ©rience et la sensibilitĂ© des enfants.
Une fois lâexercice terminĂ© et les cou-leurs sĂšches, souvent le lendemain, un temps sera pris pour parler des sensations, des sentiments Ă©prouvĂ©s devant telle ou telle proposition colorĂ©e.
Dans quelle image, par exemple, le rouge est-il le plus brillant du fait de son lien avec telle ou telle couleur ? Dans quelle image apparaĂźt-il plus en relief ? Quelle impres-sion donne ce dĂ©gradĂ© de bleu ? Le jaune est-il plus lumineux dans tel environnement colorĂ© ou dans tel autre ? Il sâagit alors de dĂ©velopper, non pas le jugement de valeur sur les capacitĂ©s des Ă©lĂšves, mais la facultĂ© de ressentir en soi la vie des couleurs, leurs relations entre elles ainsi que la possibilitĂ© de les caractĂ©riser.
Lâimage crĂ©Ă©e par chaque Ă©lĂšve sera affichĂ©e au milieu de toutes celles de ses camarades. Au cours de la semaine, que de regards dâenfants se tournent vers leurs peintures pour sâen Ă©merveiller, sâĂ©tonner, se placer dans le groupe et apprendre des propositions des autres !
La 2Ăšme classe permettra dâapprofon-dir, de prĂ©ciser ce qui a Ă©tĂ© abordĂ© lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente et de faire la connaissance de la qualitĂ© de sentiment propre Ă chaque couleur. Lâenfant vit alors davantage au sein dâune dualitĂ© qui le rend particuliĂšrement sensible au rapport entre les mouvements de lâĂąme et les couleurs : un rouge peut-ĂȘtre rĂ©confortant et royal ; le jaune pur et joyeux est si dĂ©licat quâune seule goutte de bleu suffit Ă le rendre triste et barbouillĂ© tandis quâun violet mal intentionnĂ© peut lâensorceler.
La couleur est alors identifiĂ©e, non seu-lement Ă une activitĂ© dynamique, mais aux situations morales. Nous proposerons Ă lâenfant de 2Ăšme classe quâil expĂ©rimente les couleurs comme illustration sourde de ce qui commence Ă vivre en lui.
Encore tout imprĂ©gnĂ© du monde ambiant, il ressent Ă cet Ăąge le besoin dâĂȘtre actif en complĂ©tant toujours un peu les choses qui lâentourent. Il vit particuliĂšrement bien les aventures des animaux qui parlent comme des ĂȘtres humains. Les fables et les lĂ©gen-des des saints, dans lesquelles la dualitĂ© Ă©voquĂ©e est Ă©vidente, peuvent aussi ĂȘtre utilisĂ©es comme source dâinspiration en cours, sans encore ĂȘtre illustrĂ©es Ă pro-prement parler.
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PHOTO ELIANE NAGATA
LâĂ©lĂšve, plus confiant vis-Ă -vis de la technique, commence consciemment et avec un enthousiasme qui surprend souvent un observateur de passage, Ă crĂ©er de nouvelles couleurs en mĂ©langeant des couleurs primaires, ce qui nâavait pas encore Ă©tĂ© travaillĂ© rĂ©guliĂšrement jusque-lĂ .
La quĂȘte du sensEn 3Ăšme classe, dans sa 9Ăšme annĂ©e, lâenfant
se met, peu Ă peu, Ă sâinterroger en profondeur sur le sens des choses. Il pĂ©nĂštre alors dans le monde de lâAncien Testament ; les rĂ©cits imagĂ©s qui lui sont adressĂ©s font Ă©cho aux Ă©vĂšnements quâil vit intĂ©rieurement Ă cet Ăąge.
En peinture, nous commençons lâannĂ©e en abordant les grandes images de la CrĂ©ation. Le cheminement au travers des certitudes, mais aussi des doutes, est la consĂ©quence de cette confron-tation avec la matiĂšre crĂ©Ă©e. Lâenfant est mainte-nant capable de travailler avec finesse les nuances colorĂ©es : les dĂ©gradĂ©s, le lĂ©ger, le sombre. Cela permet, si besoin est, et conformĂ©ment Ă son vĂ©cu
intĂ©rieur, de crĂ©er des am-biances, des accords plus tendus, plus dramatiques ; les personnages de lâAncien Testament se revĂȘtent du rouge de la colĂšre divine, du bleu du dĂ©couragement. Les tĂ©nĂšbres deviennent violet foncĂ©, TubalcaĂŻn le forgeron est environnĂ© de rouge ardent.
Au cours de la 3Ăšme classe, lâaccord Ă©lĂ©mentaire et primordial bleu-jaune-rou-ge, peu Ă peu, laisse place au sein de lâĂąme Ă lâaccord vert-orange-violet, plus ter-restre, plus mystĂ©rieux aussi.
Lâenfant quitte le Paradis des couleurs primaires, manifestĂ© avec Ă©clat dans le monde extĂ©rieur, pour dĂ©couvrir un monde plus intĂ©rieur et plus secret. La couleur devient activitĂ© : Ă ce moment, on vit avec les enfants ce passage de lâhumanitĂ© oĂč, comme dans lâAncien Testament, un peuple en quĂȘte de son identitĂ©, de son Moi divin part Ă la recherche de la terre promise.
Dâautres pĂ©riodes de cours montrent parallĂšle-ment lâactivitĂ© des hommes qui travaillent, cultivent et transforment la terre pour y vivre dignement. Les mouvements intĂ©rieurs et les atmosphĂšres sâin-tensifient et vont permettre de mener davantage la couleur vers la forme par une sorte de densifi-cation, de dĂ©cantation progressive.
Tout ce qui est dessin, ce qui a besoin de dĂ©-tails - les illustrations concernant les mĂ©tiers, les plantes â ne sera pas dĂ©laissĂ©, mais plutĂŽt pratiquĂ© Ă sec, au crayon de cire. Ajoutons que, dans cette classe, la peinture peut ĂȘtre dĂ©jĂ envisagĂ©e par
période de 10 à 15 jours.Entre la 3Úme et la 4Úme classe, a lieu ce que
Rudolf Steiner appelle "le passage du Rubiconâ : ce point de non-retour oĂč lâenfant sâengage rĂ©so-lument dans le monde terrestre.
A partir de la 4Ăšme classe, la surface colorĂ©e et la forme Ă©voquĂ©es plus haut, vont sâunir plus intensĂ©ment pour donner naissance Ă des images plus rĂ©alistes, tandis que la vie intĂ©rieure devient davantage consciente et indĂ©pendante du monde extĂ©rieur. Lâenfant ne va plus autant vivre dans lâimaginaire ; il cherchera Ă ĂȘtre encore plus en lien avec son environnement.
La question de la ressemblance avec le réel va alors émerger avec force et sera prise en compte dans les cours de peinture.
Lâenfant sâincarnant davantage, la dĂ©marche artistique dans les arts qui lui sont proposĂ©s va se mĂ©tamorphoser et se diversifier. Il sort peu Ă peu de lâenfance pour aller vers lâadolescence et la maturitĂ© terrestre.
Nous pourrons montrer comment le plan sco-laire accompagne cette Ă©volution.
Transmettre des valeurs profondément humaines
GrĂące Ă lâĂ©ducation artistique et la pratique dâun art, il est possible dâavoir accĂšs Ă une part du mystĂšre de la vie de façon personnelle, immĂ©diate, intuitive, de faire lâexpĂ©rience du lien de lâhomme Ă lâunivers. Cette dĂ©marche artistique contribue Ă une comprĂ©hension sensible du vivant, de lâhumain et Ă lâouverture du cĆur devant le monde.
Le dĂ©veloppement de cette sensibilitĂ© favorise un sentiment de responsabilitĂ©, de gratitude vis-Ă -vis de la crĂ©ation et dâĂ©merveillement devant la beautĂ© de lâunivers.
Enseigner et faire pratiquer lâart aux enfants, câest cultiver et transmettre des valeurs profondĂ©-ment humaines, comme la crĂ©ativitĂ©, lâharmonie, le respect, le tact, le discernement et la capacitĂ© dâagir librement.
Robert Greuillet Professeur d'arts plastiques Ă l'Ă©cole PercevalBibliographie :
- Nature des couleurs, Rudolf Stei-
ner , EAR
- La progression de la peinture et du
dessin dans les Ă©coles Steiner Waldorf,
Bernadette Hégu, Fédération des écoles
Steiner Waldorf en France
- Voir, vivre et comprendre les couleurs,
Ueli Seiler-Hugova, Triades
- Le traitĂ© des couleurs, GĆthe, Tria-
des
- Couleur, Liane Collot dâHerbois, EAR
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L'automne est rougeRouge de colÚreLa colÚre des feuillesDes feuilles décrochéesQui voulaient rester là Bien au frais bien au froidPour écouter l'histoireQue racontent sapinsCyprÚs épicéasAux soirs de la Noël
Liska
Chaque matin, de semaine en semaine, la lumiĂšre grandit.
Câest Ă lâĂ©poque oĂč le soleil a une action moindre sur la terre, oĂč toute vie semble sâĂȘtre retirĂ©e au sein de cette derniĂšre que lâon commĂ©more la NativitĂ©. Vient alors le temps des Jeux de NoĂ«l que tous les pro-fesseurs du millier d'Ă©coles Waldorf dans le monde offrent aux Ă©lĂšves, aux parents, aux amis. Cette tradition se transmet de gĂ©-nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration depuis la fondation de la premiĂšre Ă©cole Ă Stuttgart en 1919. Elle renoue avec les grandes coutumes du Moyen-Age et du dĂ©but des temps moder-nes qui sâĂ©taient perpĂ©tuĂ©es discrĂštement Ă OberĂŒfer, petit village isolĂ© sur une Ăźle du Danube. Ces Jeux avaient Ă©tĂ© recueillis par Julius Schröer, professeur Ă lâuniversitĂ© de Vienne au XlX Ăšme siĂšcle, maĂźtre du jeune Rudolf Steiner. Plus tard, celui-ci les choi-sit pour cĂ©lĂ©brer NoĂ«l avec les enfants des Ă©coles Waldorf.
A lâorigine, Ă OberĂŒfer, ils Ă©taient jouĂ©s
uelques semaines nous sĂ©pa-rent de la fĂȘte la plus univer-sellement cĂ©lĂ©brĂ©e dans le
monde occidental.Une vĂ©ritable frĂ©nĂ©sie sâempare alors
des foules qui envahissent les magasins, les restaurants, les spectacles et se bous-culent dans une dĂ©bauche de lumiĂšres, de musiques. Câest aussi le temps des appels Ă la gĂ©nĂ©rositĂ©, aux dons. Cette agitation est-elle le prĂ©lude Ă la plus intime, Ă la plus douce fĂȘte de lâannĂ©e?
NoĂ«l est bien une fĂȘte de lumiĂšre mais de lumiĂšre intĂ©rieure et de chaleur. Pendant ces jours sombres, dans les Ă©coles Waldorf, le long chemin vers NoĂ«l est ponctuĂ© de fĂȘtes, vĂ©cues surtout par les plus jeunes: St Martin, le Jardin de lâAvent, St Nicolas, Ste Lucie...La pĂ©riode de lâAvent, pĂ©riode de lâattente, est chĂšre au coeur des enfants avec le Calendrier et la Couronne de lâAvent.
par les paysans et ils en ont gardĂ© leur sim-plicitĂ© touchante et naĂŻve. Ainsi la compa-gnie du Jeu du Paradis est prĂ©cĂ©dĂ©e dâun paysan portant un petit sapin et dâune paysanne tenant une boule de gui, deux plantes chargĂ©es de symboles.
Dans la plupart des Ă©coles de langue française, le texte du Jeu dâAdam (auquel assistent les enfants Ă partir de la 3Ăšme classe) est de tradition trĂšs ancienne. Il relate le dĂ©but de lâAncien Testament, la crĂ©ation et la chute de lâHomme. Il est grave mais aussi plein dâespoir. Les grandes paroles de Dieu ouvrent une voie vers lâavenir." Puis un homme en la croix mourra,Autrement ĂȘtre ne pourra.Et par sa mort lâhumain lignageSera ĂŽtĂ© de lourd servage".
La fĂȘte dâAdam et Eve, le 24 dĂ©cembre,
prĂ©cĂšde celle de la NativitĂ© que la deuxiĂšme partie des Jeux Ă©voque avec lâAnnoncia-tion, le Voyage Ă BethlĂ©em, la NativitĂ©, le Jeu des Bergers.
AprĂšs la tension du premier Jeu, nous retrouvons avec le chanteur Ă lâĂ©toile nos joyeux paysans qui, par la grĂące de leur humilitĂ©, vont sâeffacer derriĂšre lâAnge, Marie, Joseph, les aubergistes, la servante. Et "nous verrons le Jeu commencerâ.
Ce nâest pas une piĂšce de thĂ©Ăątre comme nous lâentendons Ă lâheure actuelle, mais une succession de tableaux, dâimages, qui touchent encore notre cĆur comme celui des foules du Moyen-Age.
Les textes du Voyage à Bethléem et de
la NativitĂ© ont pour base lâEvangile selon St Luc qui Ă©voque la naissance de JĂ©sus dans une Ă©table et lâadoration des Ber-gers. Combien est Ă©mouvante cette Marie si douce, si pleine dâhumilitĂ© et dâaccepta-tion! Marie, si pauvre, est habitĂ©e par la confiance, la foi qui donnent la force de poursuivre la route.
Notre coeur se serre lorsque Joseph et Marie sont rejetĂ©s, situation archĂ©typique des grandes misĂšres dans lesquelles se dĂ©bat le monde. La compassion de la plus humble des servantes les guide vers un abri. LâĂ©table
par Jacqueline Perdriat
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Jeux de Noëldans les
Ă©coles Steiner-Waldorf
Les
est sombre. Joseph est inquiet mais lâAnge participe Ă la naissance et tout sâillumine dans un moment de silence recueilli. Tout comme les enfants, nous "voyonsâ lâEnfant dans la crĂšche.
Les oeuvres dâart si nombreuses Le re-prĂ©sentent couchĂ©, nu. Marie agenouillĂ©e se penche vers Lui et leurs regards, le plus sou-vent, se croisent. Marie salue lâEnfant :"Je, pauvre crĂ©ature,Ainsi quâil est droitureTe salue humblement ".
Et les bergers vont entrer en scĂšne avec
leur verve, leurs Ă©clats de joie, leur simplicitĂ©. Moment de dĂ©tente tant attendu tous les ans par tous grands et petits. Les querelles cessent avec le partage du repas apportĂ© par Sylvain le plus ĂągĂ©, le plus pondĂ©rĂ©, mais aussi par ce quâil raconte :" Le Messie dont nous avons soif,Le Messie viendra dans le mondePour consoler, dĂ©livrer les cĆurs purs. Alors, nous serons sur la terreDĂ©livrĂ©s du tourment de misĂšre â
Alors, par lâintermĂ©diaire du songe, le reprĂ©sentant du monde spirituel leur apparait pour leur annoncer "des temps nouveauxâ. Ils lâentendent par "lâoreille du cĆurâ et dĂ©cident de tout abandon-ner, de partir dans la nuit et le froid avec leurs modestes offrandes sans valeur ma-tĂ©rielle mais ĂŽ combien prĂ©cieuses! Ce ne sont pas des cadeaux mais des dons car ils sacrifient quelque chose nĂ©cessaire Ă leur subsistance.
Leur quĂȘte se fait dans lâobscuritĂ©. Rien ne les guide que "leurs cĆurs dĂ©vorĂ©s de zĂšleâ ainsi que Joseph lâa perçu quand il ouvre la porte:"Qui cherchez-vous par ici, mon ami? Quelquâun qui veuille vous mener plus loin?Quel but oriente vos pensĂ©esEt vos cĆurs dĂ©vorĂ©s de zĂšle?â
LâAdoration des Bergers fait partie des grands thĂšmes que bien des artistes inspirĂ©s ont Ă©voquĂ©e dans leurs oeuvres oĂč lâEnfant est couchĂ©, si petit, si fragile, si attendrissant. Guillot, Gallus, Sylvain, ber-gers reprĂ©sentants des forces du coeur, compatissent et repartent illuminĂ©s, apai-sĂ©s, enrichis intĂ©rieurement.
Cette quĂȘte de lâEnfant ne se poursuit-elle pas en chacun dâentre nous pour aller plus loin?
Quand le bon vieux Crispin souhaite par-
ticiper aussi Ă lâĂ©vĂšnement, il demande:"Est-ce loin?â
La rĂ©ponse du plus jeune berger fait toujours sourire:"Le temps dây arriver!â
Nâest-elle pas bien sage, cette rĂ©ponse Ă notre Ă©poque oĂč tout le monde se plaint de "ne pas avoir le tempsâ et de "nâarriver Ă rienâ? Pour chaque individu, il faut "le temps dâarriverâ au but, quel quâil soit.
Lorsque toute la compagnie a dĂ©crit un grand cercle autour de lâassistance, en chantant et quâelle a quittĂ© la salle, les images vivront encore longtemps. Que de gĂ©nĂ©rations dâenfants pleins de fraĂźcheur les ont recrĂ©Ă©es dans leurs jeux Ă la mai-son! Les paroles rĂ©sonnent dans le souvenir tant et si bien, quâau fil des annĂ©es, chaque rĂ©plique reste si vivante, et quâon la rĂ©cite intĂ©rieurement avec les joueurs.
Ainsi les Jeux de NoĂ«l reviennent comme un point central au milieu du cercle de lâannĂ©e. Ils sont toujours les mĂȘmes et prĂ©sentent toujours le beau geste de Marie au moment de la NativitĂ© ou la chute des bergers sur le verglas. Cependant, ils restent vivants car toutes sortes de nuances colorent gestes et paroles selon lâinterprĂ©tation.
A notre Ă©poque oĂč le "zappingâ cher aux tĂ©lĂ©spectateurs sâinfiltre partout, dans tous les domaines de la vie, il est intĂ©ressant de faire lâexpĂ©rience inverse : retrouver chaque annĂ©e, Ă la mĂȘme Ă©poque ce que lâon croit connaĂźtre par cĆur et sâapercevoir quâavec les annĂ©es, lâoreille entend diffĂ©remment, lâĆil voit autrement selon sa propre maturitĂ©. On dĂ©couvre alors dâautres richesses que
celles de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente mĂȘme aprĂšs les avoir vĂ©cues des dizaines de fois.
La pĂ©riode de NoĂ«l commence donc ainsi et sâachĂšve avec le Jeu des Rois, aprĂšs les douze jours saints qui sĂ©parent le 25 dĂ©-cembre du 6 janvier.
Dans les premiers temps de lâEglise, lâEpiphanie (qui signifie "apparitionâ) Ă©tait la fĂȘte la plus solennelle des chrĂ©tiens. On y honorait le mĂȘme jour : la naissance de JĂ©sus Ă BethlĂ©em, son Adoration par les Mages, son baptĂȘme par Saint Jean-Baptiste, son miracle Ă Cana oĂč il changea lâeau en vin. Câest le pape Jules Ier au IVĂšme siĂšcle qui fixa la date de NoĂ«l au 25 dĂ©cembre, trois jours aprĂšs le solstice dâhiver. Le 6 janvier fut rĂ©servĂ© Ă la commĂ©moration de lâAdo-ration des Mages.
A la rentrée des vacances, le Jeu des
Rois offre un deuxiÚme aspect de Noël, Î combien différent! Il est joué dans certaines écoles de langue française.
LâEvangile selon Matthieu lui sert de trame. Le texte de Marguerite de Navarre rĂ©sonne avec gravitĂ©, sobriĂ©tĂ©, dans une belle langue qui demande un rĂ©el effort pour suivre le contenu de chaque tirade. Plus de naĂŻvetĂ©, plus de compassion, Le mal, le mensonge, la tyrannie entrent en scĂšne avec HĂ©rode et sa clique jusquâĂ lâimpitoyable massacre des Innocents, si-tuation Ă©galement archĂ©typique.
Avec les Rois nous sommes dans une toute autre ambiance quâavec les Bergers. Ils Ă©taient en quelque sorte les "savantsâ de leur temps qui pouvaient, entre autres, lire dans la sagesse des Ă©toiles. DĂšs le dĂ©but,
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nous sommes avertis que ce ne sera pas le coeur qui les guidera, car Dieu dit :" Le Fils aimĂ©, par lequel tout je fais,Je ne veux plus quâil soit tant mĂ©connu.Ce quâai promis, longtemps, Ă maintes fois,A mes Ă©lus, je veux quâil soit tenu.Les bergers lâont comme Dieu reconnu.Si au bas peuple ai fait ce bien apprendre,Aux sages rois du Messie la venueJe veux aussi faire nouvelle entendre.Or, levez-vous, parfaite Intelligence ! â.
Les trois Rois, si pleins de savoir, sont
tourmentĂ©s intĂ©rieurement, selon leur nature respective, par le doute, lâorgueil, le dĂ©ses-poir. Ils font appel Ă Philosophie, Tribulation et Inspiration. LâAnge leur dĂ©voile le secret qui mĂšnera chacun vers ce quâil cherche : "Trouver te faut Divine Intelligenceâ.
Alors que les bergers formaient dĂ©jĂ un groupe, se connaissaient, les rois, si majes-tueux, si droits et solennels dans leur dĂ©-marche, viennent dâhorizons diffĂ©rents, sui-vant lâĂ©toile, et leur rencontre marque le dĂ©but dâune quĂȘte vers la vĂ©ritĂ©.
AprĂšs leur som-bre passage chez HĂ©-rode elle les guide de nouveau vers lâEnfant. Dans lâart, lâimage de lâAdoration des Mages contraste avec celle des bergers. La plupart du temps, Marie est assise, droite, royale. Câest plutĂŽt une Madone. LâEnfant-Christ sur ses genoux nâest plus couchĂ© comme dans la crĂšche : le plus souvent il est debout ou assis. Son regard se dirige vers les Rois
et non plus vers Marie.
Leurs offran-des sont prĂ©cieu-ses : lâor, lâencens, la myrrhe porteurs de tant de sym-boles. Les Rois ont trouvĂ© "Divine Intelligence". Les Ă©changes entre Marie, Balthazar, le plus ĂągĂ© en bleu, Melchior, le roi rou-ge et Gaspard le plus jeune tout de vert vĂȘtu, portent le sceau de la sagesse et de la divinitĂ©.
Le représentant du monde spirituel leur
parle aussi dans leur sommeil, cette fois aprĂšs leur rencontre avec lâEnfant divin, pour les prĂ©venir du danger quâils courent en revenant vers HĂ©rode.
La sagesse di-vine leur Ă©vite le piĂšge que leur im-mense savoir nâavait pas dĂ©celĂ©. Alors, Ils reprennent chacun leur route.
Marguerite de Navarre a complĂ©tĂ© "lâAdo-ration des trois Roisâ par "la ComĂ©die des Innocentsâ, dramatique, poignante, oĂč la mort est si prĂ©sente. Elle ouvre le chemin vers PĂąques. Et maintenant, le soleil a re-pris son cours ascendant.
Les Jeux de Noël ne sont pas un spec-
tacle. Il faut y participer avec une Ăąme dâenfant. Câest un don des professeurs Ă lâĂ©cole qui coĂ»te de nombreuses heures de rĂ©pĂ©titions.
Chaque année des anciens élÚves, des anciens parents retrouvent le chemin des écoles pour se joindre à nouveau à cette sorte de célébration
Les Jeux de NoĂ«l et le Jeu des Rois sont modestes et volontairement dĂ©pouillĂ©s. Ils peuvent parfois paraĂźtre anachroniques aux yeux de certains. Ce sont des germes de lumiĂšre qui accompagnent petits et grands dans des moments difficiles de la vie. Certaines paroles reviennent et aident Ă "aller plus loinâ .
Aussi avec lâAnge :"Venez ouĂŻr nos Jeux et Ă©battements !Et veuillez pardonner sâil y a chose Ă re-prendreCar nâavons voulu faire chose dĂ©plaisanteA personne qui soit vivante...Prenez nos Jeux en grĂ©, Je vous en prie !â
Et "Bon NoĂ«lâ Ă tous ! Jacqueline Perdriat
Ancien professeur de l'Ă©cole Perceval
Séminaire "Créateur d'école"
Une deuxiĂšme session aura lieuĂ Chatou, les 1 et 2 mai 2009
(date Ă confirmer)
Se renseigner auprÚs de la Fédération(01 43 22 24 51)
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AprĂšs mĂ»res rĂ©flexions et prĂ©paratifs concertĂ©s, une deuxiĂšme rencontre a Ă©tĂ© organisĂ©e par la dynamique association norvĂ©gienne, en Grande Bretagne, sur le site magnifique de lâĂ©cole Michael Hall dans le Sussex, au sud de Londres, sur le thĂšme suivant : "Le dĂ©veloppement de lâEnfant et le RĂŽle des Parents dans une Ecole Waldorf â.
Lâassistance avait doublĂ© par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente (plus de 20 au lieu de 10) et le nombre de pays aussi ( 9 au lieu de 4). Les pays reprĂ©sentĂ©s Ă©taient les suivants: Allemagne, Angleterre, Esto-nie, Finlande, France, Lettonie, NorvĂšge, SlovĂ©nie, SuĂšde.
Lors de lâouverture de la rencontre, la principale organisatrice Ă Michael Hall nous a prĂ©sentĂ© les particularitĂ©s de lâĂ©cole ainsi que lâorganisation des parents. Cette per-sonne, salariĂ©e Ă mi-temps, occupe un poste de "coordinateur de communicationâ par rapport aux parents. Outre une prĂ©sence quotidienne qui commence chaque matin avec le "cafĂ© des parentsâ, il y a diverses autres activitĂ©s qui nous ont paru fort in-tĂ©ressantes et parfaitement transposables ailleurs. En voici quelques unes :
- Citons en premier "la Journée des Pa-
rentsâ qui se dĂ©roule un samedi et concerne toutes les classes. Ce jour lĂ , les parents vont Ă lâĂ©cole ! Cela signifie quâils naviguent de classe en classe, de matiĂšre en matiĂšre, pour suivre des cours presque Ă lâidentique de leurs enfants ! GĂ©nial, nâest-ce-pas ?
De mĂȘme, sont organisĂ©es des "JournĂ©es des Enseignantsâ pour les enseignants du public et dâautres pĂ©dagogies .
- Ensuite, " Les journĂ©es Portes Ouvertesâ sont organisĂ©es un jour dâĂ©cole et visiteurs et parents potentiels sont invitĂ©s Ă assister aux cours dans les classes !. Ceci sâajoute bien sĂ»r aux prĂ©sentations gĂ©nĂ©rales et spĂ©-cifiques de la pĂ©dagogie et de lâĂ©cole. Les Ă©lĂšves prennent une part trĂšs active dans le dĂ©roulement de ces animations.
- Et enfin, "lâentretien de dĂ©partâ, or-ganisĂ© Ă lâoccasion du dĂ©part de chaque famille qui quitte lâĂ©cole, quelle quâen soit la raison, afin dâavoir un Ă©change clair et amical avant de se quitter.
Ces quelques exemples nous ont parus particuliĂšrement judicieux !
Le soir nous avons assistĂ© Ă une re-prĂ©sentation dâun jeu thĂ©Ăątral par la 7Ăšme classe sur St François dâAssise. Ce thĂšme a servi de tremplin Ă Christopher Clouder, fondateur et animateur principal du Con-seil EuropĂ©een des Ă©coles Steiner-Waldorf,
(en anglais lâEuropean Council for Steiner Waldorf Education : ECSWE), pour sa con-fĂ©rence du lendemain matin :
On peut caractĂ©riser le trait principal de St François par le courage. Celui de renon-cer aux valeurs Ă©tablies et confortables, et celui dâen crĂ©er de nouvelles, basĂ©es sur la dĂ©votion et lâintĂ©rĂȘt pour les hommes. Ce schĂ©ma peut servir dâexemple Ă tous les hommes de bonne volontĂ© en gĂ©nĂ©ral, et au mouvement Waldorf en particulier. Par exemple, :
-Accepter pleinement de renoncer aux normes traditionnelles et faire confiance aux nouvelles valeurs !
-SâintĂ©resser aux autres de maniĂšre posi-tive plutĂŽt que dâattendre que les autres sâin-tĂ©ressent Ă nous de maniĂšre nĂ©gative !
âAdapter notre langage et notre com-portement social pour nous rendre trans-parents, audibles et visibles !
Une autre contribution intĂ©ressante est venue de Godi Keller, un enseignant Suisse-NorvĂ©gien fondateur et animateur de "lâAcadĂ©mie des Parentsâ oĂč il agit en tant que conseiller auprĂšs des parents dans diverses situations et pays, afin de les aider Ă surmonter les "crisesâ et de leur redonner confiance. Il constate que les problĂšmes rencontrĂ©s sont quasi identiques dâun pays et dâun contexte Ă lâautreâŠ
Un chercheur universitaire et profes-seur Waldorf finlandais, Esa Makinen, nous a exposĂ© aussi les grandes lignes de son sujet de thĂšse qui portait sur la situation des parents de lâĂ©poque actuelle et lâinte-raction avec la sociĂ©tĂ© civile, en parallĂšle Ă la tradition Waldorf.
Il a rappelé les conseils de R. Steiner sur la nécessité de relations aimantes et respec-tueuses entre parents et enseignants.
Suite Ă de nombreux Ă©changes aprĂšs lâensemble de ces contributions nous avons cheminĂ© vers lâĂ©laboration dâune "charte" pour notre mouvement intitulĂ© : Interna-tional Steiner Waldorf Parents Network, ou RĂ©seau International de Parents Steiner Waldorf, ( en abrĂ©gĂ© ISWPN).
Il se dĂ©finit comme un rĂ©seau de soutien rĂ©ciproque entre parents Ă travers lâĂ©change dâidĂ©es et dâexpĂ©riences dans le domaine de la pĂ©dagogie Steiner Waldorf.
Les objectifs fondamentaux de ISWPN se regroupent en cinq points :
- le droit pour les parents de choisir le type dâĂ©ducation appropriĂ© pour leurs enfants.
Rencontre européenne des parents Waldorf juin 2008
POUR MĂMOIRE, EN JUIN 2007, (VOIR 1,2, 3, SOLEIL NO. 12), SUR LâINITIATIVE DE LâASSOCIA-
TION SUĂDOISE DES PARENTS WALDORF , LâAPAPS A ACCUEILLI UNE PREMIĂRE RENCONTRE
DE PARENTS WALDORF EUROPĂENS Ă CHATOU AVEC DES REPRĂSENTANTS DE QUATRE PAYS
POUR UN TOTAL DâENVIRON 10 PARTICIPANTS. LâOBJECTIF ĂTAIT DE COMPARER NOS ASSOCIA-
TIONS NATIONALES RESPECTIVES ET DâEXPLORER LA POSSIBILITĂ DE STRUCTURATION DâUN
RĂSEAU ĂTENDU DâASSOCIATIONS DE PARENTS .
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Contrairement Ă ces caricatures enva-hissantes hyper-administratives, hyper-Ă©ta-tiques ou hyper-Ă©conomiques, le vrai visage de lâEurope serait celui dâune libre vie de lâesprit embrassant toutes les cultures et langues nationales, rĂ©gionales et minori-taires. LâEurope ne doit pas ĂȘtre un "Super Etatâ comme actuellement (type USA) mais un espace de libertĂ© et de fraternitĂ©.
Cet espace existe en fait dĂ©jĂ partout dans le monde car câest lâespace de la rencontre! LĂ oĂč au moins deux ĂȘtres se rencontrent vraiment, lĂ se crĂ©e un espace de communi-cation, dâapprentissage, de dĂ©veloppement, dâharmonisation sociale et individuelle, es-pace de beautĂ© et de guĂ©rison.
Avec la diversitĂ© de ses langues et cultures, avec sa maniĂšre toute particu-liĂšre de cultiver un individualisme ouvert vers le social, lâEurope a pour vocation de cultiver cet espace. DĂšs lâancienne GrĂšce, câest cette culture du milieu et du coeur, de lâharmonie entre terre et ciel, de la crĂ©ation de formes communautaires pleinement hu-maines, qui constitue le rĂ©el milieu vivant des EuropĂ©ens.
Lâinitiative Eliant souhaite que la com-munautĂ© europĂ©enne et celle des autres pays du monde deviennent sensibles Ă cette culture de la qualitĂ© humaine dans la rencontre. Pour cela elle veut soutenir les
approches issues de lâanthroposophie qui ont fait leurs preuves par leur souci de la qualitĂ© dans la nutrition, dans lâagriculture, dans la prĂ©servation du cadre Ă©cologique, dans la mĂ©decine et les remĂšdes, dans lâĂ©ducation et la formation, dans les arts et techniques, dans tous les domaines du social, y compris celui du maniement cons-cient et responsable de lâargent.
Ces dĂ©marches courent actuellement le risque dâĂȘtre laminĂ©es par la vague dĂ©-ferlante de la mondialisation nĂ©o-libĂ©rale qui envahit de plus en plus lâEurope. Pour contrer cela et se faire entendre des auto-ritĂ©s europĂ©ennes, il faut sâappuyer sur la lĂ©gislation de la CommunautĂ© EuropĂ©enne. Celle-ci prĂ©voit en effet la possibilitĂ©, pour tout groupement dâopinion, dâĂȘtre reconnu Ă partir du moment oĂč celui-ci a pu rĂ©unir un million de signatures. Câest pourquoi, depuis novembre 2006, lâinitiative euro-pĂ©enne Eliant sâest mise en place.
JusquâĂ dĂ©but septembre, elle a rĂ©ussi Ă rassembler 506 500 signatures du mon-de entier (dont 440 000 environ de la CE) autour de sa charte, avec - dans la phase actuelle - environ 1000 signatures collec-tĂ©es chaque jour. Pour parvenir Ă un mil-lion de signatures de citoyens de lâUnion europĂ©enne, lâaction Eliant doit en rĂ©unir encore prĂšs de 500 000 et dispose pour cela de quelques jours si elle veut le faire
avant le 31 dĂ©cembre 2008. Il suffirait donc de multiplier par 5 le nombre de signatu-res quotidiennes! Cela semble sans doute difficile, mais câest tout de mĂȘme faisable, surtout quand on considĂšre que certains grands pays nâont recueilli que relativement peu de signatures.
Pour ce qui est de la France et de la Belgique, Ă©tonnamment bien placĂ©es (res-pectivement 2Ăšme avec plus de 50 000 signatures - juste derriĂšre lâAllemagne ! - et 7Ăšme avec prĂšs de 15 000), il suffirait que chaque signataire en trouve par exemple 10 autres qui en chercheraient 10 Ă leur tour, etc.
Pour aider Ă cela, il est possible de si-gner en ligne: - Vous allez dâabord sur le site : www.eliant.eu- vous pouvez y lire la charte et les diver-ses rubriques- il vous suffit ensuite de cliquer sur la ru-brique "collecte des signaturesâ- puis sur le drapeau de votre langue- vous remplissez enfin le tableau qui apparaĂźt (reproduit ci-dessous) et vous lâenvoyez
"Par ma signature, jâapporte mon soutien Ă lâAlliance ELIANT qui vise Ă assurer la re-connaissance juridique pleine et entiĂšre de la mĂ©decine anthroposophique, des produits alimentaires Demeter, de la pĂ©dagogie Stei-ner-Waldorf et des autres initiatives issues de lâanthroposophie en Europe.âPrĂ©nom *Nom *Ville *Pays *E-mail *
- Vous pouvez aussi envoyer par la poste en suivant les indications de la rubri-que: "pour signer par courrierâ, ou bien en recopiant le texte ci dessus, suivi de votre signature.
VoilĂ , ce nâest pas trop compliquĂ© mais extrĂȘmement important pour lâavenir tout proche et sans doute mĂȘme lointain (Ă con-dition dâĂ©carter assez vite les nombreuses menaces graves pour la planĂšte et ses crĂ©atures dont lâhumanitĂ© - cette derniĂšre en Ă©tant la grande responsable).
Merci à vous de bien vouloir aider à faire circuler ce message dans vos cercles et réseaux.
Michel JosephDirecteur de la revue Tournant
Action ELIANT, Rebgasse 37, D-79540 Lörrach Fax : 00 49 7621 168 18 63 ⹠Email [email protected]
QUE FAIRE AVEC CETTE UNION EUROPĂENNE TELLEMENT LOIN DES ASPIRATIONS DES
CITOYENS ET PEUPLES DâEUROPE, DE LEURS CULTURES, IMPUISSANTE LĂ OĂ ELLE DEVRAIT
LâĂTRE, TROP PUISSANTE LĂ OĂ IL NE FAUDRAIT PAS ?
Pour dynamiserlâesprit de lâEurope
- lâimplication Ă ce libre choix dâun finan-cement Ă©galitaire de la part de lâEtat.
- le soutien de lâimpulsion vivante et Ă©volutive basĂ©e sur les idĂ©es de Rudolf Steiner
- la nĂ©cessitĂ© dâune solide coopĂ©ration entre parents et enseignants.
- lâengagement de lâISWPN Ă dĂ©velopper les processus et structures appropriĂ©s pour soutenir lâensemble de ces buts.
Cette charte peut ĂȘtre consultĂ©e, entre autres, sur le site : www.waldorfparents.net
Le "bouquet finalâ de lâapport de Chris-topher Clouder a Ă©tĂ© lâengagement pris au nom du Conseil EuropĂ©en de prendre notre
structure en gestation sous son Ă©gide et de nous proposer notamment le bĂ©nĂ©fice de ses moyens de communication selon nos besoins. Etant donnĂ©e lâimage prestigieuse et trĂšs respectĂ©e de cette instance parmi les institutions europĂ©ennes Ă©ducatives, cette "main tendueâ sera un atout trĂšs apprĂ©ciable pour notre structure naissante et permettra une beaucoup plus grande efficacitĂ© pour nos actions futures.
Il appartient Ă prĂ©sent Ă chaque pays de faire connaĂźtre ce travail, de diffuser cette charte et de rĂ©flĂ©chir activement aux suites Ă donner lors de notre prochaine rencontre qui aurait lieu en Juin 2009 en Estonie⊠"si Dieu le veutâ ! A suivre !
Mariam Francq
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Pour la seconde annĂ©e, lâApaps Ă©tait partenaire de la FĂ©dĂ©ration des Ecoles Steiner en France et dans la prĂ©paration de ces rencontres, Ă©taient dĂ©jĂ en germes les prĂ©mices de leur franche rĂ©ussite.
Le choix du thĂšme : la dĂ©marche goethĂ©-enne comme axe fondamental de la pĂ©da-gogie ou "Le rĂŽle de la perception et de lâattention dans lâĂ©ducation". Nous avions le souhait que ces rencontres soient des moments dâexpĂ©rimentation, de partage et dâĂ©changes entre tous les acteurs de la pĂ©dagogie, les parents , les professeurs, les amis.
Le choix des modalitĂ©s de travail : des apports conceptuels suivis dâateliers, dont les thĂšmes dĂ©rouleront la scolaritĂ© du jar-din dâenfants aux grandes classes Ă travers diverses expĂ©riences.
Le choix des intervenants et lâarchitecture du programme de ces deux journĂ©es,
Le choix des lieux, une partie dans lâĂ©cole de Sorgues, une partie dans une grange situĂ©e dans un superbe domaine du 17Ăšme siĂšcle agrĂ©mentĂ© dâun magnifique jardin dâinspiration florentine.
VoilĂ le dĂ©cor plantĂ©. Nous nous sommes retrouvĂ©s Ă 150 personnes dĂšs le vendredi soir pour travailler durant tout un week-end Ă dĂ©velopper en chacun de nous la di-mension de la perception, de lâattention, Ă expĂ©rimenter de maniĂšre Ă percevoir, com-prendre, approfondir les fondements dâune pĂ©dagogie soucieuse de lâapprentissage par les sens, de la rencontre par lâattention, de la quĂȘte du sens.
Une confĂ©rence Ă deux voix de François Lusseyran et Raymond Burlotte : "Com-prendre le monde en le vivant : lâenjeu de lâenseignement des sciencesâ a tentĂ© de mettre en scĂšne la double question: la cul-ture scientifique ambiante permet-elle de conserver la facultĂ© d'Ă©tonnement face aux phĂ©nomĂšnes ? Peut-on intĂ©grer l'ex-pĂ©rience dans un processus permettant de renouer avec l'Ă©nigme de l'homme face au monde, vĂ©cu fondateur d'une vĂ©ritable connaissance ?
Puis la troupe sâest Ă©toffĂ©e le samedi matin avec trois exposĂ©s introductifs au travail des ateliers.
Dominique Dupin, jardiniĂšre dâenfants qui nous a fait partager la vie bouillonnante du jardin dâenfants oĂč on expĂ©rimente, mais aussi oĂč on met en scĂšne la vie rĂ©elle, oĂč il est important de cultiver la joie et lâen-thousiasme.
Jacques Monteaux, qui Ă partir de lâen-seignement de la grammaire, Ă trois Ăąges diffĂ©rents mettra en perspective lâexpĂ©rience et la perception. Les exemples montreront combien il est important que lâenfant puisse rentrer dans la signification en la produisant par lui-mĂȘme.
Emmanuel Canard, comme dans la classe, rĂ©alisera une expĂ©rience de chimie. Il est important pour les Ă©lĂšves de leur permettre dâĂ©prouver la rĂ©alitĂ© et ainsi de dĂ©velopper des forces de pensĂ©e qui leur permettent dâaller jusquâĂ la conceptualisation.
Le scĂ©nario Ă©tait dĂ©jĂ bien avancĂ©, le pu-blic Ă©tait prĂȘt Ă entrer en scĂšne : 14 ateliers de travail rĂ©partis en trois sĂ©ances. Selon les thĂšmes, chacun a pu expĂ©rimenter, per-cevoir, conceptualiser dans des conditions identiques Ă ce que vivent les Ă©lĂšves. Nous avons pu ressentir des Ă©motions comme lâĂ©tonnement, lâenthousiasme, la joie, la cha-leur de partager. La diversitĂ© des metteurs en scĂšnes (professeurs) nous a donnĂ© une magnifique reprĂ©sentation de la diversitĂ©, de la qualitĂ© des Ă©quipes pĂ©dagogiques des Ă©coles françaises.
La fin de lâaprĂšs-midi sâapprochant, le jeu sâest transformĂ©, les enseignants ont rejoint leur thĂ©Ăątre pour travailler leur art de la pĂ©dagogie, les parents, eux, se sont retrouvĂ©s pour parler de leur expĂ©rience de parent Waldorf Ă travers leur engagement individuel et la dimension sociale.
LâApaps animait ce moment dâĂ©chan-ges et de partage. A partir de la prĂ©senta-tion de diffĂ©rentes typologies de parents repĂ©rĂ©es dans le travail de prĂ©paration, nous avons proposĂ© aux participants, une trentaine de personnes, de tĂ©moigner de
leur expĂ©rience. Les tĂ©moignages ont Ă©tĂ© dâune grande richesse. On a pu voir Ă tra-vers ces expĂ©riences, ces questionnements, combien le choix de cette pĂ©dagogie a des origines, des motivations diffĂ©rentes ; mais combien il rĂ©pond pour tous Ă un vĂ©ritable questionnement, Ă une recherche de bien ĂȘtre, dâĂ©quilibre pour leurs enfants. Il se dĂ©gage pour la majoritĂ© dâentre eux une mobilisation intĂ©rieure qui nâest pas sans retentissement individuel, familial, social. On perçoit trĂšs nettement comment ce que vivent les enfants gĂ©nĂšre enthousiasme et engagement chez les parents. Nous avons aussi pu entendre combien ce choix est rĂ©alisĂ© dans la confiance, malgrĂ© certaines difficultĂ©s (doutes, difficultĂ©s financiĂšres) qui apparaissent plus comme source dâen-gagement que de dĂ©sengagement.
Le dimanche matin dans la brume mati-nale provençale toute la troupe sâest rĂ©unie au domaine de Brantes pour partager en-semble, dans une forme de restitution, les vĂ©cus, les Ă©motions, les apprentissages de ce week-end. Jacques DallĂ©, par lecture de plusieurs passages dâun ouvrage de Simone Weil, Ă©voquant le thĂšme central, lâattention, a initiĂ© ce moment de travail qui sâest dĂ©roulĂ© dans une exceptionnelle Ă©coute, attention des uns et des autres.
Nous avons, pour terminer, ouvert largement les portes du théùtre pour ac-cueillir la présentation des projets des dif-férentes écoles françaises : que de trésors de créativité !
Je veux dire que ce fut une magnifique rencontre, oĂč cette dimension de lâattention a toujours Ă©tĂ© prĂ©sente : dans lâaccueil de lâĂ©cole de Sorgues, dans lâorganisation oĂč tout semblait aller de soi, dans le travail et si je reprends la dĂ©finition de lâattention selon Simone Weil "une attitude de lâĂąme qui fait que lâon se dĂ©tourne de bonne façon de soi et qui permet de se situer dans le prĂ©sent Ă nul autre pareilâ, jâai passĂ© un week-end attentive aux autres, enthousiaste par la ri-chesse du travail, ressourcĂ©e par la chaleur des Ă©changes, comme Ă nul autre pareil.
Anne- Marie Doret
La démarche goethéenne sous le soleil d'AvignonRencontres parents-professeurs 2008
DANS LA DOUCEUR AUTOMNALE, NOUS SOMMES PARTIS PLUSIEURS MEMBRES DU CON-
SEIL DâADMINISTRATION DE LâAPAPS POUR PARTICIPER AUX RENCONTRES NATIONALES 2008
PARENTS/PROFESSEURS/EDUCATEURS QUI SE SONT DĂROULĂES Ă SORGUES, "EN AVIGNONâ
COMME ILS DISENT LĂ BAS !
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"Lâalliance pour lâenfanceâ- quel mou-vement mondial vigoureux se cache der-riĂšre ce nom ?
HĂ©las, il nâ y a pas beaucoup de vigueur face Ă la souffrance de lâenfant dans le monde dâaujourdâhui oĂč il est noyĂ© dans des objets et des images tuant sa crĂ©ativitĂ©, ou bien torturĂ© par la misĂšre, Ă©touffĂ© par la pauvretĂ© dâĂąme, ballottĂ© par des adul-tes incapables de tisser des liens sociaux chaleureuxâŠ
Alors pourquoi pas un mouvement fort, une "Allianceâ qui rĂ©veille les cons-ciences ? La question se pose Ă chacun de nous, car lâAlliance for Childhood nâest ni une association, ni une institution, mais un rĂ©seau ouvert de personnes (morales ou individuelles) qui prennent des initiatives pour attirer lâattention sur les besoins de lâenfant, qui agissent pour que ses besoins soient respectĂ©s.
Bien sĂ»r, les Ă©coles et jardins dâenfants Waldorf travaillent dans ce sens. Mais dans beaucoup dâautres associations, Ă©coles, mouvements et courants pĂ©dagogiques, des personnes compĂ©tentes sont Ă lâĆuvre qui constatent aussi la dĂ©tresse des enfants. Chercher le dialogue avec eux pour mener des actions qui touchent un public plus large en dehors des cadres institutionnels, telle est lâidĂ©e de lâAlliance pour lâenfance. Câest une invitation Ă organiser des dĂ©bats, con-fĂ©rences, tables rondes, expositions et spec-tacles, Ă mettre en commun des rĂ©sultats de recherches et Ă inventer plein dâautres choses encore pour rĂ©veiller les consciences par rapport aux besoins de lâenfant.
LâidĂ©e câest aussi dâagir localement, mais de communiquer plus largement. Par exemple, si vous organisez un dĂ©bat avec la psychothĂ©rapeute, lâinstitutrice et la jar-diniĂšre Waldorf prĂšs de chez vous dans la salle polyvalente de votre village, pour lequel vous avez invitĂ© dix journaux locaux, faites le savoir au moins Ă une autre personne liĂ©e Ă "lâAllianceâ, ainsi les annonces et Ă©ventuel-lement les rĂ©sultats du dĂ©bat se rĂ©pandent plus largement. En revanche aucun "grand chefâ ne vous demandera dâagir, rien ne se fait sans lâinitiative individuelle.
Depuis le lancement de cette idée en 1998 beaucoup de petites initiatives ont
germĂ© ici et lĂ . A Colmar nous organisons modestement chaque annĂ©e une table ronde dans la Maison des Associations :"Lâinfluence de la TĂ©lĂ© sur le jeune enfantâ, "PrĂ©venir la violenceâ, "Lâenfant et lâordinateurâ... (con-tact: [email protected] ).
Au niveau mondial il y a des actions de plus grande envergure en cours, qui elles aussi sont le fruit de lâinitiative de quel-ques-uns :
Christopher Clouder, ancien professeur de grandes classes en Grande Bretagne, responsable du Conseil EuropĂ©en des Eco-les Steiner en Europe, a lancĂ© un groupe de travail concernant la qualitĂ© de vie de la petite enfance en Europe. Quelques-uns de ces partenaires : un mouvement de pa-rents protestants au Pays Bas, European Children Network (Belgique), Verein mit Kindern Wachsen (Allemagne), Internatio-nal Association for Steiner/ Waldorf Early Childhood Education (IASWECE) et dâautres encore. Ensemble ils rencontrent rĂ©guliĂš-rement un groupe dâEuroparlementaires prĂ©occupĂ©s par les questions dâĂ©ducation. Leur derniĂšre sĂ©ance de travail Ă Bruxelles (le 12 novembre) Ă©tait animĂ©e par Bruno Cy-
rulnik: "Quelles mesures peut-on prendre pour amĂ©liorer la qualitĂ© de la petite enfance dans lâUnion EuropĂ©enne ?â Le site de ce groupe de travail : www.allianceforchild-hood.eu Lâadresse dâune participante fran-cophone, Clara Aerts, jardiniĂšre dâenfants en Belgique: [email protected]
En Angleterre, un colloque aura lieu le 18 novembre Ă lâuniversitĂ© de Londres (plus dâinformations : www.allianceforchildhood.org.uk).
Joan Almond, ancienne jardiniĂšre Waldorf de New York a crĂ©Ă© une association aux Etats Unis qui regroupe beaucoup de courants pĂ©dagogiques. A travers des congrĂšs et des publications, elle essaye dâalerter le public sur les problĂšmes dâobĂ©sitĂ©, de manque de jeu libre et de surconsommation mĂ©diatique. Leur site : www.allianceforchildhood.net. Contact : [email protected]
Ute Kraemer, travailleur social dans un bidonville de Sao Paolo, sâest liĂ© Ă plusieurs autres associations pour organiser un con-grĂšs du 19 au 21 novembre Ă Sao Paolo : "Care of children from birth to 3 yearsâ - Not violence from the cradleâ
Pour ceux qui parlent le brésilien : www.aliancapelainfancia.org.br
Et si quelquâun voulait crĂ©er un site fran-cophone simplement pour rendre visible ce qui se fera peutâĂȘtre un jour en FranceâŠil faudra simplement le dire aux autres.
Phillip Reubke
Qu'est-ce donc que
"L'Alliance for Childhoodâ?
Depuis plusieurs annĂ©es, Lâesprit du temps sâattache Ă publier des articles concernant la pĂ©dagogie. Ainsi, le dernier numĂ©ro (67) comprend trois articles sur lâadolescence : "Cheminer sur la crĂȘteâ (Henning Köhler), "Pourquoi la pubertĂ© ?â (Albrecht Schad) et "Enfanter le moiâ (M. Michael Zech).
Le numĂ©ro prĂ©cĂ©dent, outre des articles sur Champollion, Pic de la Mirandole et sur les contes, comprend un article du pĂ©da-gogue Walter RiethmĂŒller ("Une identitĂ© dĂ©liquescente en des temps accĂ©lĂ©rĂ©sâ). Les autres textes visent Ă prĂ©senter sous de multiples aspects la vision de lâhomme et du monde renouvelĂ©e par lâanthroposo-phie et le goethĂ©anisme. (Dans le dernier numĂ©ro sont traitĂ©s des sujets comme les Ă©motions collectives, les catastrophes natu-relles rĂ©centes, les taches solaires ou bien la
perception.) Leur contenu peut constituer pour des parents dâĂ©lĂšves un complĂ©ment substantiel aux apports des rĂ©unions de parents, des congrĂšs ou des confĂ©rences organisĂ©s dans les Ă©coles. On pourra les retrouver dans leur multiplicitĂ© sur le site www.esprit-du-temps.com. Une table thĂ©-matique permet de trouver les textes sur des sujets donnĂ©s. Certains textes figurent in extenso sur le site. En utilisant la fonction "rechercherâ du navigateur, on peut dans cette mĂȘme table retrouver les auteurs (Kranich, Burlotte, Schad...). La grande ma-joritĂ© des articles gardent leur actualitĂ© des annĂ©es aprĂšs leur publication.
Benoit JourniacL'Esprit du temps, 15 rue Albert Joly, 78360 Montesson
TĂ©l : 01 30 53 11 18
La revue L'esprit du temps
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L'Apaps a fĂȘtĂ© ses7 ansd'activitĂ©
LâespĂ©rance du temps qui passe Parents et professeurs savent bien
lâimportance des rythmes dans la vie et en particulier celui des "septainesâ dans le dĂ©veloppement de lâĂȘtre humain. De mĂȘme, il est apparu que lâApaps, crĂ©Ă©e en 2001, avait elle-mĂȘme accompli un cycle et quâelle abordait une nouvelle Ă©tape de son activitĂ©. Ainsi est nĂ©e lâidĂ©e de cĂ©lĂ©brer ces 7 ans dâactivitĂ© au service de la pĂ©dagogie Steiner-Waldorf.
Câest ainsi que nous avons Ă©tĂ© accueillis, en mai 2008, par lâĂ©cole Perceval de Chatou, sur le lieu mĂȘme de notre AssemblĂ©e GĂ©nĂ©-rale constitutive, 7 ans plus tĂŽt. Ce fut une aprĂšs-midi chaleureuse et amicale qui sâest terminĂ©e par un beau moment musical. Un moment de rĂ©flexion Ă©galement, par la trĂšs belle confĂ©rence donnĂ©e par Jean Pierre Ablard sur le thĂšme de la Rencontre. Ce fut
Le 24 mai 2008, Ă lâĂ©cole Perceval de Chatou
un trĂšs beau cadeau dâanniversaire donnĂ© Ă lâApaps, dont on trouvera un extrait dans ce numĂ©ro de 1, 2, 3 Soleil et qui fera lâobjet dâune publication dans son intĂ©gralitĂ©.
Cet anniversaire fut aussi lâoccasion de nous projeter avec espĂ©rance dans lâavenir.
Il Ă©tait une fois lâAPAPS La crĂ©ation de lâApaps, en avril 2001,
pourrait ressembler Ă la naissance dâun conte : une crĂ©ation qui semble spontanĂ©e mais sâinscrit dans le prolongement dâune
idĂ©e trĂšs ancienne. LâidĂ©e, en effet, de rĂ©unir au niveau
national les parents et amis de la pĂ©dago-gie Steiner-Waldorf avait Ă©tĂ© lancĂ©e, il y a dĂ©jĂ longtemps, au motif que cette pĂ©da-gogie serait plus forte, socialement mieux entendue et reconnue si les "utilisateursâ sâen faisaient les tĂ©moins. Elle serait plus forte et crĂ©dible si les parents et anciens parents sâengageaient, au niveau national et non plus seulement Ă celui de leur Ă©cole, pour promouvoir la pĂ©dagogie Waldorf. Pour cela, il fallait crĂ©er des liens.
Il fallut les difficultĂ©s et les suspicions des annĂ©es 2000 â 2001 pour quâune Ă©tin-celle jaillisse et quâun groupe de quelques parents dĂ©cide de fonder une association. Câest dans cette perspective sociĂ©tale et dâengagement citoyen que sâest crĂ©Ă©e lâApaps en avril 2001.
Depuis lors, nous avons tracé notre chemin, accompagnant parents et anciens parents, amis et professeurs, ainsi que les écoles dans leur cheminement. Au total, au fil des années, 1 300 personnes ont été adhérentes, ce qui est important, compte tenu de la mobilité et du renouvellement des parents dans les écoles.
On pourrait ainsi caractĂ©riser lâApaps-comme un crĂ©ateur de liens, la revue 1, 2, 3 Soleil en Ă©tant un organe privilĂ©giĂ©.
Un engagement personnel de chacun pour affirmer des valeurs humanistes
LâadhĂ©sion Ă lâAPAPS constitue un choix libre et individuel de personnes qui estiment que lâEducation constitue un enjeu majeur du XXIĂšme siĂšcle et que le libre choix pĂ©da-gogique est une dimension essentielle de la libertĂ© de penser. Câest dans cette perspec-tive citoyenne, culturelle, voire spirituelle, que les adhĂ©rents de lâApapsinscrivent leur geste pour la promotion de la pĂ©dagogie Steiner-Waldorf.
Reconnue en thĂ©orie, la libertĂ© de choix pĂ©dagogique rencontre en France, dans les faits, de multiples obstacles, juridiques, ad-ministratifs, Ă©conomiques. Faire un choix pĂ©dagogique rĂ©ellement diffĂ©rent pour ses enfants relĂšve aujourdâhui pour chaque
parent dâun vĂ©ritable "parcours du com-battantâ. Et câest aussi enfermer dramati-quement les Ă©coles dans une dualitĂ© diabo-lique : la mort par la perte de son identitĂ© ou lâasphyxie progressive par manque de moyens financiers.
Contribuer Ă une rĂ©elle reconnaissance du libre choix pĂ©dagogique constitue un objectif majeur de lâApaps.
1, 2, 3 Soleil, miroir de lâactivitĂ© de lâAPAPS
Pour retracer sa "biographieâ et faire le bilan des sept annĂ©es passĂ©es, il suffit dâouvrir et de relire les 13 numĂ©ros de la revue.
Françoise Garbit-Poyard a montrĂ© par quel processus vivant un nouveau numĂ©ro voit le jour, deux fois par an, alors quâĂ cha-que fois on repart Ă zĂ©ro dans la recherche des articles qui font alterner des tĂ©moigna-ges sur la vie des Ă©coles et des rĂ©flexions de fond sur la pĂ©dagogie. Lâimage qui est venue est celle de lâallaitement de lâenfant:aprĂšs chaque tĂ©tĂ©e, la mĂšre nâa plus de lait. Et quelques heures aprĂšs, il lui est de nouveau possible de nourrir le nouveau-nĂ©! Il en est de mĂȘme pour 1, 2, 3 Soleil,⊠à la diffĂ©rence que les articles ne viennent pas tout seuls !
Chaque numĂ©ro est le fruit dâun travail important dâune toute petite "Ă©quipe de rĂ©-dactionâ Ă lâaffĂ»t de ce qui se fait et se vit
PAR JEAN POYARD
Jean Pierre Ablard
Jean Poyard
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dans le Mouvement Waldorf en France, mais aussi en Europe et dans le monde. Chaque titre donnĂ© Ă la revue est dĂ©cidĂ© une fois le numĂ©ro presque achevĂ©, et sâapparente Ă un nom de baptĂȘme.
François Lusseyran a prĂ©sentĂ©, de fa-çon vivante, une image des 7 ans dâactivitĂ© en regroupant les nombreux articles en fonction des cinq objectifs principaux de lâassociation, regroupement effectuĂ© non pas Ă la façon dâun naturaliste classant des espĂšces, mais plutĂŽt Ă la façon dâun peintre disposant ses couleurs sur sa toile.
Il est naturellement impossible de rap-peler ici tous ces articles. Chaque objectif de l'Apaps a Ă©tĂ© illustrĂ© dâannĂ©e en annĂ©e par de nombreux tĂ©moignages. Un travail est en cours pour prĂ©senter toute cette di-versitĂ© rĂ©vĂ©latrice de lâidentitĂ© et de lâaction de lâApaps sur notre site Internet auquel on pourra se reporter. Prenons seulement quelques exemples.
Lâaffirmation premiĂšre de la nĂ©cessitĂ© du libre choix pĂ©dagogique se retrouve comme thĂšme rĂ©curant dans de nombreux Ă©ditos. Mais on se reportera notamment au sĂ©mi-naire qui sâest tenu sur ce thĂšme en 2005 et dont un compte-rendu a Ă©tĂ© donnĂ© dans le numĂ©ro 7.
Le second objectif, relatif Ă la valorisation de la pĂ©dagogie Steiner et Ă lâinformation des parents, constitue le "cĆurâ de lâacti-vitĂ© de lâApaps.
Comme tel, il est illustrĂ© par de nom-breux articles de fond et prĂ©sent dans cha-que numĂ©ro : l'importance des arts dans la pĂ©dagogie, la façon dâenseigner les scien-ces, les "rĂ©cits de fin de coursâ, le rĂŽle du travail manuel dans lâĂ©veil des facultĂ©s de lâenfant, lâimportance des diffĂ©rents stages, lâeurythmie, les "chefs-dâĆuvreâ⊠On notera
Ă©galement lâĂ©vocation de la dimension spiri-tuelle et des fondements anthropologiques de la pĂ©dagogie Waldorf dans le numĂ©ro 2. La rĂ©flexion sur le rĂŽle des parents dans la pĂ©dagogie et la vie des Ă©coles est Ă©galement un thĂšme fondamental. A ce sujet, on pourra se reporter Ă la trĂšs belle confĂ©rence de Joseph Micol dans le numĂ©ro 12.
LâApaps se donne Ă©galement pour ob-jectif de contribuer au rayonnement des Ă©coles. Elle rend compte de leurs projets et de leurs rĂ©alisations.
En portant notre regard sur les 13 nu-mĂ©ros de 1, 2, 3 Soleil, nous avons constatĂ© que toutes les Ă©coles, petites ou grandes, et dans toutes les rĂ©gions, de mĂȘme que les institutions, avaient apportĂ© leur tĂ©-moignage au moins une fois, et parfois Ă deux ou trois reprises. Cela tĂ©moigne des liens de confiance qui se sont tissĂ©s avec lâApaps qui sâefforce aussi dâĂȘtre prĂ©sente et de rendre compte des Ă©vĂšnements bio-graphiques majeurs des Ă©coles : 60 ans de lâĂ©cole de Strasbourg, 50 pour celles de VerriĂšres et de Chatou, 20 ans de Saint-Genis Laval âŠ
Au fil des annĂ©es, nous avons Ă©largi notre horizon en valorisant la dimension internationale de la pĂ©dagogie Ă partir de rĂ©alisations exemplaires qui voient le jour dans le monde. Si la pĂ©dagogie Waldorf est de dimension modeste en France, il est important de rappeler quâil existe 650 Ă©co-les en Europe et un millier dans le monde, sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures. De nombreux articles illustrent ce mouvement, notamment : les Ă©coles Waldorf en Afrique du Sud , au PĂ©rou, au Japon (numĂ©ros 6 et 10) ; dans le mĂȘme esprit en IsraĂ«l, un exemple Ă©mouvant de jardin dâenfants regroupant des enfants juifs et palestiniens (n°9); une association
humanitaire en Inde, Page dâEcriture (n°7), et le tĂ©moignage exemplaire de Sekem, en Egypte, en constant dĂ©veloppement depuis 30 ans, qui a reçu le Prix Nobel alternatif en 2003 (n° 12).
Tous ces exemples illustrent la dimension profondĂ©ment humaine et universaliste, de la pĂ©dagogie Steiner-Waldorf. Rappelons Ă cet Ă©gard combien les fondements et la pratique de la pĂ©dagogie Waldorf sont pro-ches des idĂ©aux et des recommandations de lâUNESCO, comme nous le rappelions dans le premier numĂ©ro de la revue 1, 2, 3 Soleil en 2001.*
LâApaps, enfin, ne saurait Ćuvrer seule. Elle dĂ©veloppe des contacts et rĂ©alise des actions avec diffĂ©rents partenaires, en parti-culier avec la FĂ©dĂ©ration des Ecoles Steiner en France. Câest ainsi que les Rencontres annuelles Parents-Professeurs sont le fruit dâun partenariat Ă©troit entre nos deux ins-titutions. On lira dans le numĂ©ro 12 et dans le prĂ©sent numĂ©ro un compte rendu des deux derniĂšres Rencontres.
Nous dĂ©veloppons Ă©galement des par-tenariats prometteurs au niveau europĂ©en avec EFFE (numĂ©ros 3 et 10) et participons actuellement Ă la mise en place dâ une as-sociation de parents europĂ©ens dont nous rendons compte dans le prĂ©sent numĂ©ro.
Pleins feux sur lâavenirA lâissue de cette journĂ©e exception-
nelle, riche de sens et de projets, et chaude par lâamitiĂ©, lâĂ©quipe de lâApaps sâest sentie confortĂ©e dans ses convictions, encouragĂ©e dans ses efforts.
Ce fut aussi lâoccasion de rappeler que lâApaps est constituĂ©e dâune toute petite Ă©quipe de personnes bĂ©nĂ©voles qui souhaite voir des personnes motivĂ©es rejoindre ses rangs ou participer, mĂȘme modestement, Ă son travail.
Nous remercions toutes celles et ceux qui nous accompagnent dans ce beau projet qui garde toute sa jeunesse : contribuer Ă promouvoir la vraie libertĂ© de choix pĂ©da-gogique et valoriser la pĂ©dagogie Waldorf dans un monde plus que jamais menacĂ© par lâuniformitĂ© et dont les valeurs humai-nes risquent dâĂȘtre laminĂ©es si nous nây prenons garde.
Jean Poyard
*Rapport à l'Unesco, Jacques Delors :L'éducation: Un trésor est caché dedans (ed. Odile Jacob)
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Nathalie Jacquet (violoncelle) et Isabelle Henriot (piano)
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Le travail des professeurs quelques aspects
Extrait de la confĂ©rence "L'art de la rencontreâ*donnĂ©e par Jean Pierre Ablard Ă l'occasion des 7 ans de l'APAPS
LA RENCONTRE EST UN DES GRANDS MOTIFS DE LA VIE DES ĂCOLES : RENCONTRE AVEC LES ĂLĂVES,
LES PARENTS, LES COLLĂGUES, RENCONTRE AVEC LES MATIĂRES, AVEC LES GRANDES ĂTAPES DU DĂVELOP-
PEMENT DE LâĂTRE HUMAIN, RENCONTRE ĂGALEMENT AVEC SOI-MĂMEâŠ
LES QUELQUES RĂFLEXIONS QUI SUIVENT ONT ĂTĂ PRĂSENTĂES DANS LE CADRE DâUNE CONFĂ-
RENCE SUR CE THĂME. ELLES CONCERNENT LE TRAVAIL DU PROFESSEUR DANS SA RENCONTRE AVEC SES
COLLĂGUES, LES MATIĂRES, LES ĂLĂVES ET LES PARENTS.
Le collÚge des professeurs Le collÚge pédagogique est la rencontre heb-
domadaire de tous les professeurs, un cercle souvent Ă©largi aux collaborateurs, salariĂ©s actifs au plan administratif, responsables de lâentretien, de la cuisine, etc⊠Il est le lieu dâĂ©change privilĂ©-
gié à partir de nos expériences dans nos tùches quotidiennes.
Dans son cycle Ăducation et vie spirituelle Ru-dolf Steiner confĂšre Ă ce collĂšge sa mission â et elle nâest pas mince : " Les collĂšges pĂ©dagogiques sont lâĂ©cole supĂ©rieure permanente et vivante de tous les enseignants, ils sont un sĂ©minaire perma-nent. Chaque expĂ©rience que fait le professeur Ă lâĂ©cole peut en effet vivifier son enseignement ainsi que le travail quâil accomplit sur lui-mĂȘme. En fait quelquâun qui enseigne, qui Ă©duque et qui en mĂȘme temps puise dans sa pratique pĂ©dago-gique une profonde connaissance des enfants et de leurs caractĂ©ristiques, quelquâun qui sâĂ©duque ainsi Ă partir de ses cours, va sans cesse dĂ©couvrir des aspects nouveaux pour lui, pour lâensemble du collĂšge des professeurs avec qui il doit Ă©changer sur les expĂ©riences de ce type. Ainsi le collĂšge des professeurs deviendra, du point de vue psychospiri-
tuel, un tout au sein duquel chacun sait ce que fait lâautre, chacun perçoit les expĂ©riences de lâautre et jusquâoĂč les autres collĂšgues ont cheminĂ© Ă par-tir de leurs expĂ©riences au sein de leur classe. Le collĂšge, et câest cela qui importe, devient alors un organe central Ă partir duquel jaillit le sang de la pratique pĂ©dagogique, ce qui permet au professeur de garder sa fraĂźcheur et de rester vivant.â
Le collĂšge des professeurs est donc un cercle de perception de tous les phĂ©nomĂšnes en rapport avec nos actes pĂ©dagogiques, un organe de cons-truction et dâaffinement de notre regard sur les classes et les enfants. Câest bien sĂ»r un des lieux majeurs oĂč se construit lâidentitĂ© de lâĂ©cole, une conscience commune en lien avec le type dâenfant, la constellation des professeurs, des parents, les conditions socioculturelles dans lâenvironnement de lâĂ©cole, etc⊠Le collĂšge est le lieu institution-nalisĂ© de la rencontre des professeurs entre eux, un espace qui rĂ©clame de chacun du respect tant dans les aspects extĂ©rieurs (la ponctualitĂ© par exemple, la frĂ©quentation rĂ©guliĂšre) que dans des aspects intĂ©rieurs (la fraĂźcheur de lâĂ©coute, lâab-sence de jugement).
Le collĂšge peut en outre ĂȘtre perçu comme un espace fragile : cela vient du fait que nous ensei-gnons Ă partir de ce que nous sommes. Câest dans ce cadre que lâon peut tout Ă fait comprendre les heurts qui naissent du travail en commun : si cha-cun essaie dâenseigner Ă partir de ce quâil est au plus profond, les ĂȘtres se rencontrent et parfois de façon vive. Un collĂšge des professeurs responsa-ble est Ă mĂȘme de savoir gĂ©rer ces frottements inĂ©vitables !
Ă travers lâimage du sang quâil utilise, Rudolf Steiner compare le cercle du collĂšge pĂ©dagogique au cĆur qui bat dans la poitrine, lĂ oĂč intĂ©rieur et extĂ©rieur se rencontrent et se vivifient. Câest certainement au niveau des forces du cĆur quâil souhaitait que puissent se rencontrer les collĂšgues, afin de vivifier leurs connaissances intellectuelles et dâenflammer leurs actes pĂ©dagogiques au feu de lâenthousiasme.
PAR JEAN PIERRE ABLARD
* Cette conférence sera publiée
dans son intégralité dans le cadre
des brochures de l'APAPS (ndlr)
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Le travail de préparation
Lâappropriation par le professeur de sa matiĂšre Ă travers la prĂ©paration quoti-dienne de ses cours reprĂ©sente un autre aspect de son travail, peut-ĂȘtre plus intime et relĂšve du mĂȘme enthousiasme. Le professeur des petites classes, celui qui suit un mĂȘme groupe dâĂ©lĂšves pendant plusieurs annĂ©es, jusquâĂ huit ans dans certaines Ă©coles, a ceci de particulier quâil nâest pas spĂ©cialiste de telle ou telle matiĂšre. Il apprend, au fil des jours et des semaines, Ă devenir dâabord le spĂ©cialiste de sa classe, au-delĂ des cours de mathĂ©matiques ou de gĂ©ographie quâil donne. Si des liens privilĂ©giĂ©s peuvent exis-ter avec certains champs disciplinaires, il en est dâautres qui lui sont plus lointains, voire parfois Ă©trangers, notamment Ă lâapproche des classes moyennes.
Il lui faut donc construire Ă chaque nou-velle pĂ©riode, pour chaque nouvelle classe, un lien neuf avec la matiĂšre. La dynamique de travail enthousiaste qui le porte vers cette matiĂšre est vĂ©ritablement le moteur de lâintĂ©rĂȘt des Ă©lĂšves : si mes Ă©lĂšves res-sentent les efforts que je fais pour mâap-proprier une matiĂšre qui mâest difficile ou encore Ă©trangĂšre, leurs efforts se conjuguent avec les miens et cette synergie nous porte dans un mĂȘme mouvement. Enseigner des choses que lâon sait depuis longtemps sans davantage les approfondir, sans les renou-veler, entraĂźne automatiquement chez nos Ă©lĂšves un apprentissage superficiel, une sorte de ronron pĂ©dagogique qui ne motive personne. Si par contre le professeur lutte pour sâapproprier une matiĂšre, et si le fruit de cette lutte se transmet jour aprĂšs jour aux Ă©lĂšves, les conditions de la rencontre sont crĂ©Ă©es.
Rencontrer lâĂ©lĂšve
Un troisiĂšme aspect du travail des pro-fesseurs rĂ©side dans la rencontre au plan mĂ©ditatif avec les enfants, un travail qui sâaccomplit dans le silence du cĆur et des perceptions. Lâexercice quotidien consiste par exemple Ă construire lâimage la plus prĂ©cise dâun enfant : comment Ă©tait-il ha-billĂ© aujourdâhui, comment mâa-t- il saluĂ©, quand a-t-il pris la parole, pour rĂ©pondre Ă quelle question, quel a Ă©tĂ© son moment de joie ou quelle a Ă©tĂ© sa difficultĂ©, comment sonnait sa voix, quelle Ă©tait sa façon de ve-nir au tableau, quây avait-il en lui de neuf aujourdâhui et que je nâai peut-ĂȘtre jamais perçu ⊠?
Lâenjeu est de rassembler tout ce que lâĂ©lĂšve nous dit de lui Ă partir de ces phĂ©no-mĂšnes et dâessayer, en construisant cette image, de le rencontrer plus complĂštement le lendemain matin.
Cette façon de percevoir le neuf dans la
relation avec les enfants qui sont sous no-tre responsabilitĂ© conduit aussi Ă percevoir lâaspect artistique que revĂȘt la rencontre avec lâautre. Si chaque Ă©lĂšve ne peut ĂȘtre rencontrĂ© chaque jour dans ce travail mĂ©-ditatif, le professeur attentif Ă la vie de sa classe apprend vite Ă discerner quels Ă©lĂš-ves ont besoin aujourdâhui dâune attention particuliĂšreâŠ
Rencontrer les parents
Dans le cycle de confĂ©rences dĂ©jĂ citĂ©, Rudolf Steiner parle en ces termes de la rencontre avec les parents : "Le collĂšge pĂ©dagogique est un Ă©lĂ©ment essentiel qui mĂšne au centre de lâĂ©cole. De mĂȘme, ce que reprĂ©sentent les rencontres avec les parents constitue quelque chose dâextraor-dinairement important qui nous mĂšne vers la pĂ©riphĂ©rie de lâĂ©cole. Il revient Ă ces ren-contres de crĂ©er un lien entre les enfants qui sont Ă lâĂ©cole et le foyer des parents. Nous attendons fortement des parents quâils comprennent ce quâest notre organisme Ă©cole. Comme nous nâenseignons pas sur la base de programmes imposĂ©s de lâextĂ©rieur et de dĂ©crets mais que nous enseignons et Ă©duquons Ă partir de la vie, nous ne pouvons dire : â tu as suivi les programmes que telle ou telle instance tâa imposĂ©s, tu as donc bien fait ton jobâ. Nous devons apprendre Ă ressentir ce qui est juste dans un rapport vivant avec les parents, avec les adultes responsables des enfants de notre Ă©cole. LâĂ©cho que les parents donnent au travail des professeurs, permet de vivifier ce dont les professeurs ont besoin pour garder la vivacitĂ© intĂ©rieure et rester vivants au plus profond dâeux-mĂȘmes.â
Il revient donc aussi aux professeurs de crĂ©er les conditions de la rencontre entre le cĆur et la pĂ©riphĂ©rie. Ce que montre Steiner Ă travers ces paroles si actuelles est quâen fait nous enseignons Ă partir de la vie. Cette qualitĂ© fondatrice souvent mise
en lumiÚre dans le rapport avec les élÚves est souvent mésestimée dans la relation aux parents.
Parents et professeurs se rencontrent sur cet aspect de la vie et sur ce qui les meut conjointement dans leurs impulsions
dâĂ©ducateur afin de dĂ©finir les espaces de responsabilitĂ© de chacun pour les connaĂźtre, les respecter. Si les processus pĂ©dagogiques adoptĂ©s par le professeur sont obscurs pour les parents, si les im-pulsions des parents sont inconnues des enseignants, il ne peut pas y avoir de travail possible autour de lâenfant. Dans
ce domaine, le temps long des diffĂ©rents cycles (jardin dâenfants, petites, moyennes et grandes classes) fait son Ćuvre et per-met de poser, Ă©tape par Ă©tape, les bases de ce travail.
Je suis professeur et dois aux parents qui ont librement choisi cette Ă©cole la re-connaissance de pouvoir accomplir en toute libertĂ© mon mĂ©tier dâenseignant. Ceci me demande dâamĂ©liorer la comprĂ©hension des besoins de lâenfant, de partager avec les pa-rents pour mieux les connaĂźtre et dâassurer une pĂ©dagogie qui sây adapte.
Je suis parent et dois aux professeurs la confiance, le geste qui garantit la juste Ă©volution de lâenfant. Jâagis donc en cohĂ©-rence avec ce que je sais des principes de lâĂ©cole, je prends en compte les besoins de lâenfant tels que dĂ©finis dans les rencontres entre parents et enseignants.
La rencontre avec les collĂšgues de lâĂ©cole,
les enfants et les matiĂšres enseignĂ©es sâen-richit de ce travail avec les parents, sans le-quel il nâest pas pensable de poser un acte pĂ©dagogique rĂ©ellement fĂ©cond.
Jean Pierre AblardProfesseur de classe Ă VerriĂšres-le-Buisson
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Le collĂšge devient alors un organe central Ă
partir duquel jaillit le sang de la pratique
pédagogique, ce qui permet au professeur de
garder sa fraĂźcheur et de rester vivant.
Voilà presque exactement quarante ans, ma vie a basculé.
Mai 1968 : déçu par son emploi de pro-fesseur titularisĂ© Ă lâuniversitĂ© de Calgary, mon pĂšre prend la dĂ©cision (apparemment insensĂ©e, pour un pĂšre de six enfants !) dâen partir. Il fait un immense pĂ©riple Ă travers le continent nord-amĂ©ricain, visite plusieurs Ă©coles et universitĂ©s, reçoit trois offres dâemploi, rĂ©flĂ©chit, discute avec ma belle-mĂšre, et prend sa dĂ©cision : ce sera la High Mowing School, prĂšs du petit village de Wil-ton dans le New Hampshire, soit... Ă plus de trois mille kilomĂštres de Calgary ! Puisque cette Ă©cole est un lycĂ©e et que jâentre cet automne-lĂ en PremiĂšre, jây serai inscrite Ă titre gracieux en tant que fille dâenseignant (sans cela, les frais dâinscription eussent Ă©tĂ© dissuasifs...).
Je suis catastrophĂ©e. Jâai 14 ans et demi et, pour moi comme pour tous les adoles-cents, ce qui compte le plus câest dâĂȘtre acceptĂ©e par mes pairs. LĂ , je vais perdre tous mes amis, sans parler de mon statut durement gagnĂ© dans la hiĂ©rarchie de popu-laritĂ© de mon Ă©cole... "Tu as pensĂ© Ă moi?â demandai-je Ă mon pĂšre pendant le voyage, en pleurant... Et, encore aujourdâhui, je me souviens de sa rĂ©ponse : "A vrai dire, oui : en visitant cette Ă©cole et en pesant le pour et le contre, jâai justement pensĂ© Ă toi, et jâai pensĂ© que ça serait bien pour toi.â
Difficile pourtant dâimaginer contraste plus violent.
Je quitte une grande Ă©cole publique, situĂ©e au milieu dâune ville de plusieurs centaines de milliers dâhabitants - une Ă©cole oĂč jâessaie de faire oublier mes notes scin-tillantes en apprenant par coeur la derniĂšre chanson des Beatles, en me maquillant de façon outranciĂšre, en frĂ©quentant les rayons "modeâ des grands magasins et en fumant des cigarettes en cachette.... JâintĂšgre une Ă©cole au milieu de la forĂȘt, une pension oĂč
habitent... 80 Ă©lĂšves en tout en pour tout, pour quatre promotions ! Dans la mesure oĂč, fille dâenseignant, je continue de vivre au sein de ma famille, mon expĂ©rience de la High Mowing School nâest pas tout Ă fait typique. NâempĂȘche que les deux annĂ©es que jây passe vont me transformer en pro-fondeur.
Au bout de quelques jours, on mâex-plique que High Mowing est une "Waldorf Schoolâou "Ă©cole Rudolf Steinerâ, mais - respectant en cela les principes du maĂźtre lui-mĂȘme - on ne nous enseigne jamais di-rectement sa philosophie (lâanthroposophie, jâaimais bien le mot) ; plutĂŽt, on lâapplique dans la maniĂšre dâaborder toutes les ma-tiĂšres. ConcrĂštement, cela veut dire que les Ă©lĂšves sont amenĂ©s Ă comprendre lâintĂ©rĂȘt et la beautĂ© de tous les domaines de savoir, depuis les mathĂ©matiques jusquâĂ lâhistoire en passant par le thĂ©Ăątre, la botanique, les langues, la poterie et lâeurythmie. On nous suit individuellement, on se rĂ©jouit de nos progrĂšs, on nous Ă©coute. On nous encou-rage Ă se respecter - chacun soi-mĂȘme et les uns les autres. On nous apprend Ă ĂȘtre curieux. On nous incite Ă chercher lâĂ©quilibre, lâharmonie entre lâesprit et le corps.
Alors que jâai oubliĂ© depuis belle lurette les noms de mes profs du collĂšge et de lâuni-versitĂ©, je me souviens de chaque profes-seur de High Mowing sans exception. Gene Miller, qui nous faisait Ă©crire des haĂŻkus en atelier dâĂ©criture ! Frank Waterman, qui a dĂ©cortiquĂ© avec nous, trois heures durant, dix lignes dâune tirade de Macbeth. Sabina Nordoff, superbe lĂ©onine quinquagĂ©naire â inoubliable prof dâeurythmie et future amie. Pascale SarkĂ©sian, qui mâa fait aimer la langue française Ă travers des chansons et des piĂšces de thĂ©Ăątre contemporaines. Steve Eberhardt, qui a mis le feu au pla-fond du laboratoire scientifique en voulant nous montrer les Ă©tonnantes propriĂ©tĂ©s du phosphore. Je nâoublierai pas non plus les cours dâhistoire de lâart prodiguĂ©s par Beulah Emmett la directrice de lâĂ©cole (alors sep-tuagĂ©naire), ni sa façon de nous lire Ă voix haute, Ă raison dâune heure par semaine, en terminale â Ă nous une vingtaine de hippies
aux cheveux longs et aux jeans dĂ©chirĂ©s ! â la Divine ComĂ©die de Dante. MĂ©dusĂ©s, nous Ă©tions ! Et durablement marquĂ©s.
CâĂ©taient des personnalitĂ©s fortes, gĂ©-nĂ©reuses, hautes en couleur. Des gens pas-sionnĂ©s et passionnants. Du coup, nous nous accordions nous aussi le droit dâĂȘtre passion-nĂ©s. Au lieu de nous lancer dans la course aux bonnes notes, ils nous invitaient Ă nous Ă©merveiller devant la complexitĂ© du monde et lâĂ©closion de nos propres forces.
Mon histoire entre 1968 et 1970 ressem-ble un peu au conte du vilain petit canard. Lâadolescente coincĂ©e, angoissĂ©e, stressĂ©e, perpĂ©tuellement en marge, souffrante, com-plexĂ©e... se transforme progressivement en "cygneâ. Elle noue de vraies amitiĂ©s pour la premiĂšre fois de sa vie, prend confiance en elle, se dĂ©tend, sâouvre, sâĂ©panouit.... Ma deuxiĂšme et derniĂšre annĂ©e Ă High Mowing, je serai dĂ©lĂ©guĂ©e de classe puis "prĂ©sidenteâ de tous les Ă©lĂšves, je jouerai du piano Ă toutes les cĂ©rĂ©monies et fĂȘtes, tiendrai des rĂŽles importants dans des piĂš-ces de thĂ©Ăątre, cesserai enfin de vivre mon intelligence comme un handicap !
LâexpĂ©rience ineffaçable de la High Mowing School mâa aidĂ©e Ă vouloir des choses pour moi-mĂȘme, et Ă rĂ©flĂ©chir aux valeurs. Je ne remercierai jamais assez lâuniversitĂ© de Cal-gary pour les mauvais traitements quâelle a infligĂ©s Ă mon pĂšre....
Lettre de Nancy Huston* Ă©crite Ă lâoccasion du colloque
"Pour une Ă©cologie de l'Ă©ducationâ organisĂ© Ă Arles
par la FĂ©dĂ©ration des Ăcoles Steiner-Waldorf en France et l'Apaps le 10 mai 2008
TĂ©moignage d'une
femme de lettres
* Nancy Huston grandit au Canada. Quand elle a six ans, sa mĂšre quitte brusquement son foyer pour aller mener sa vie ailleurs. Un traumatisme douloureux mais fondateur quâelle transforme en richesse : câest par lâimagination quâelle va tenter de comprendre lâincomprĂ©hensible. âLa Virevolteâ (1994) et âProdige : polyphonieâ (1999) abordent le sujet de façon explicite. Venue Ă Paris pour un an en 1973, Nancy Huston reste et devient Ă©lĂšve de Roland Barthes. Elle dĂ©bute sa carriĂšre en tant quâessayiste pour le MLF, et publie son premier roman en 1981, âLes Variations Goldbergâ. Avec âCantiques des plai-nesâ (1993), elle retrouve sa langue maternelle et, depuis, se traduit elle-mĂȘme dans les deux sens. En 1996, âInstruments des tĂ©nĂšbresâ obtient le Goncourt des lycĂ©ens. Nancy Huston est Ă©galement musicienne, jouant de la flĂ»te et du clavecin. Elle partage son temps entre Paris et le Berry, oĂč elle vit avec son mari, le sĂ©miologue dâorigine bulgare Tzvetan Todorov et leurs deux enfants.
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Samedi 3 Mai : 11h55Nous atterrissons Ă Portland (Etats
Unis) pour un sĂ©jour familial dâune semaine en OrĂ©gon (lâĂ©tat Ă©cologique de lâAmĂ©rique du Nord). Il sâĂ©tend Ă lâouest jusquâau Paci-fique et est frontalier, au nord avec lâEtat de Washington, Ă lâest avec lâĂ©tat de lâIdaho et au sud avec la Californie.
Lundi 5 Mai : 15h30Nous découvrons la Cedar Wood School,
lâune des trois Ă©coles Waldorf de Portland! Câest un bel et grand Ă©difice sâĂ©levant sur trois niveaux, situĂ©e au sud-ouest de la ville, dans un quartier pavillonnaire oĂč sâĂ©lĂšvent de magnifiques grands arbres, procurant calme et sĂ©rĂ©nitĂ© au lieu. LâĂ©cole nâa pas de jardin, nâest pas entourĂ©e de barriĂšres, elle a accĂšs direct sur un grand parc, pro-priĂ©tĂ© de la ville, qui fait office de cour de rĂ©crĂ©ation !
Maintenant câest la fin des cours de lâaprĂšs-midi. Les Ă©lĂšves, de tous Ăąges, aux gais minois, sortent de cours et nous saluent joyeusement. Nous sommes accueillis par le personnel du secrĂ©tariat, auquel se joignent peu Ă peu des professeurs. Nous venons de FranceâŠQue dâeffervescence ! On questionne, on sâesclaffe, on se congratuleâŠ
Des panneaux recouvrant les murs in-forment sur les diffĂ©rentes activitĂ©s, rĂ©u-nions, prĂ©parations de fĂȘtes. Nous "recon-naissonsâ aussi des dessins, des peintures. A cette heure les porte-manteaux, dĂ©bar-rassĂ©s de leur vĂȘtements, veillent jalouse-ment sur les sacs contenant les chaussons dâeurythmie. Il nây a pas de doute "tout est pareilâ!âŠNous sommes un peu "chez nousâ. Câest rassurant !
Le professeur de 1Ăšre classe, Kim Lebas,(tout droit venu de Nouvelle-ZĂ©lan-de) accepte gentiment de nous guider pour la visite des lieux. Il nous fait descendre au rez-de-jardin, domaine du jardin dâenfants rĂ©parti en trois salles (3 ans, 4 ans, 5 ans). Nous Ă©changeons avec les jardiniers : le coin histoire, le coin poupĂ©e, la table des saisons. Tout y est, avec juste en plus la petite touche "made in Americaâ (bien sĂ»r indescriptible ici).
Au rez-de-chaussée : le secrétariat, les classes 1 à 5, la salle de sport, mais aussi polyvalente, selon les besoins. Au passage
nous jetons un Ćil rapide Ă lâintĂ©rieur des classes. Au tableau de la 5 Ăšme classe, les devoirs sont Ă©crits, oh surprise, en japonais! Kim nous explique : dĂšs la 1Ăšre classe le ja-ponais et lâespagnol sont les deux langues Ă©trangĂšres enseignĂ©es, car "Ă vol dâoiseauâ ce sont les deux pays les plus proches de lâOrĂ©gon. ! Mais oui bien sĂ»râŠ
Nous terminons la visite par le 1er Ă©tage oĂč sont installĂ©es les classes 6 Ă 9.
Câest une jeune Ă©cole, ĂągĂ©e dâenviron
quinze ans, qui ouvre une classe supplĂ©-mentaire chaque annĂ©e. La moyenne est de 25 Ă©lĂšves par classe. Les professeurs qui y enseignent viennent, pour la plu-part, du sĂ©minaire de Sacramento, prĂšs de San Francisco. Au passage, nous glanons quelques documents mis Ă disposition de tous : on peut lire la lettre mensuelle de la branche de la sociĂ©tĂ© anthroposophique de Portland, notant toutes les activitĂ©s, forma-tions, stages, confĂ©rences, magasins⊠se rapportant Ă lâanthroposophie. Ou bien des prospectus proposant diffĂ©rents camps de vacances pour le mois de Juillet organisĂ©s par des professeurs de lâĂ©cole !
Mardi 6 Mai : 8h30Nous accompagnons notre neveu Guillau-
me, inscrit en 1Ăšre classe. Les Ă©lĂšves arrivent peu Ă peu tenant Ă la main leurs "boĂźtesâ contenant le lunch prĂ©parĂ© Ă la maison le matin. (Il nây a pas de cantine Ă lâĂ©cole).Les "hellosâ fusent de toute part . Les enfants
Des nouvelles de nos
voisins dâAmĂ©rique sont accueillis par les professeurs, qui deux par deux font tourner de grandes cordes Ă sauter et les invitent en chantant Ă entrer dans le mouvement.
Nous sommes en MaiâŠpourtant ce matin le ciel affiche la couleur "gris-foncĂ©â. Mais le soleil est dans les cĆurs avec la joie de se retrouver pour commencer une nouvelle journĂ©e."Good dayâ Ă tous !
Mercredi 7 Mai : 18 h. Câest la fĂȘte !Nous sommes tous installĂ©s dans la 1Ăšre
classe. Parents, familles, amis se saluent, sâembrassent. Les conversations vont bon train. La convivialitĂ© est de mise. Soudain, Kim fait son entrĂ©e. Il nous invite Ă dĂ©cou-vrir "le Royaume du Calculâ. Peu Ă peu le silence sâinstalle. Les 30 sujets entrent et
prennent place, quelque peu intimidĂ©s. Ils vont nous initier au langage des chiffres, des signes, des opĂ©rations. Le royaume sâanimeâŠLa magie a opĂ©rĂ©.
Les applaudissements retentissent, les protagonistes sont soulagĂ©s, ils se laissent photographier. Les plus, les moins, les mul-tipliĂ©s et divisĂ©s par ne forment plus quâun "grand toutâ, heureux dâavoir fait partie de ce beau moment de partage.
Nous faisons nos adieux Ă lâĂ©cole, une petite larme au coin de lâĆil, en gardant comme souvenir quelques mots-clĂ©s : Dynamisme, DisponibilitĂ©, Enthousiasme, Ouverture, Gentillesse, Joie. Et le bonheur dâavoir pu, pendant quelques jours, relier nos deux continents, distants de 5000 km, par un grand pont tissĂ© dâAmitiĂ© et de FraternitĂ©.
Nous reviendrons bientĂŽt, câest promis. "THANK YOUâ Ă tous.
Maryvonne Montcharmont
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Le jeudi 24 avril dernier, Marie-Fran-çoise Cuvillier a rejoint le monde spirituel aprĂšs une existence courte et intense. Elle fut parmi les premiers adhĂ©rents de lâApaps, confirmant ainsi son intĂ©rĂȘt pour la pĂ©dagogie.
Elle connut une enfance heureuse pro-fitant trĂšs rapidement des nombreuses activitĂ©s auxquelles elle se trouvait mĂȘlĂ©e pour y manifester enthousiasme et joie de vivre. Ce fut aussi le temps des colonies de vacances oĂč lâon dĂ©couvre par le jeu le plai-sir dâexister quand on est enfant.
Elle aimait les enfants. Son imagination la portait Ă raconter des histoires, Ă partager des contes, Ă inventer des jeux. Son rapport au monde de lâenfance fut dĂ©terminant dans sa biographie.
Prise par le mouvement de la vie elle aurait pu ĂȘtre eurythmiste, disait-elle parfois.
Cependant, attirĂ©e trĂšs tĂŽt par la psy-chologie et la pĂ©dagogie elle dĂ©couvre la mĂ©thode Montessori, se forme Ă celle-ci puis rencontre peu aprĂšs un petit groupe oĂč elle fait la connaissance de la pĂ©dagogie Waldorf. Ce fut une vĂ©ritable rĂ©vĂ©lation oĂč elle pressentit les arriĂšres plans spirituels qui sous-tendent cette derniĂšre.
Elle travailla comme jardiniĂšre dâenfants quelques temps, participa ensuite Ă la prĂ©pa-ration des colonies de vacances IONA.
Toujours en recherche, elle sâenga-gea dans une voie oĂč la spiritualitĂ© allait rĂ©vĂ©ler sa vĂ©ritable vocation. LâĂ©tude de lâanthroposophie et la rencontre dâun pe-tit cercle de personnes appartenant Ă la CommunautĂ© des ChrĂ©tiens dĂ©clencha un enthousiasme tel quâelle dĂ©cida de se prĂ©-parer Ă la prĂȘtrise.
Devenue prĂȘtre, elle put dĂ©velopper, cul-tiver ce lien particulier quâelle avait avec les enfants. Elle aimait Ă imaginer, Ă inventer. Donner vie aux images, faire rĂ©sonner en soi les contes, les histoires quâelle racontait, reprĂ©sentait pour Marie-Françoise un acte pĂ©dagogique contribuant Ă lâĂ©veil, Ă la con-naissance de nouvelles rĂ©alitĂ©s.
En rĂ©gion parisienne, mais Ă©galement en province, Marie-Françoise a permis Ă de nombreux enfants et Ă©lĂšves de nos Ă©coles WALDORF de vivre par les contes, les cours de religion et les colonies de va-cances, des moments merveilleux oĂč une nourriture psychique et spirituelle leur Ă©tait ainsi offerte.
Elle exerça ses propres facultĂ©s de pĂ©-dagogue tout au long de sa vie. Ayant perçu lâimportance de lâĂ©ducation dĂšs son plus jeune Ăąge, elle comprit quâĂȘtre pĂ©dagogue, câest exercer avant tout un art qui Ă©veille, qui construit, qui fait grandir.
Emprunter soi-mĂȘme et permettre Ă dâautres dâemprunter un chemin qui dans sa marche et sa dĂ©marche nous Ă©lĂšve, tel fut le destin de Marie-Françoise.
Puissent ces quelques lignes rendre hommage Ă Marie-Françoise Cuvillier pour qui la joie de vivre, le feu de lâenthousiasme se traduisirent par de nombreuses initiati-
ves au service de celles et ceux qui ont eu le privilĂšge de la rencontrer.
Didier Hamel
A Marie-Françoise CuvillierâŠLa PĂ©dagogie : de lâĂ©ducation Ă lâĂ©lĂ©vation
Aux origines de l'eurythmie est l'ouvrage de base consacré à la naissance et au prime développement de l'eurythmie, dont l'original, paru en 1965, réédité depuis, n'a jamais fait l'objet d'une traduction française.
Enrichi de formes de R. Steiner, d'une introduction à l'histoire de la poésie allemande, de la traduction des poÚmes originaux, d'éléments de compréhension du caractére respectif des langues et des poésies alle-mandes et françaises, d'un florilÚge de grands textes poétiques français, d'un important corpus de notes, d'index et de tables, d'une belle iconographie, cet ouvrage présente encore les esquisses biographiques
d'une quarantaine d'eurythmistes, lesquelles Ă©clairent l'histoire de l'eurythmie.
Edition établie, présentée et annotée parAmélie Lange, préfacée par Sergueï Prokofieff.
Format 210x240, 672 pages noir et blanc, 70 photos, env. 100 shémas de R. Steiner.
Prix: 65 euros (+10€ de frais d'envoi*)âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ
FILIGRANA c/o Amélie Lange92 rue Saint Martin, Fr-14000 CaenTél/télécopie : 0033 2 31 79 01 75
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Aux origines de l'eurythmiede Rudolf Steiner
FESTIVAL D'EURYTHMIE Soyez les bienvenus Ă ce festival ouvert Ă tous
afin de voir, comprendre, et pratiquer l'eurythmie
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P R O G R A M M E , I N F O R M A T I O N S , I N S C R I P T I O N S :âą Union pour l'eurythmie, 1 rue François LaubĆuf, 78400 Chatou
09 64 07 60 28 âą [email protected]
les 27, 28, 29 mars 2009
la vie des Ă©coles - la vie des Ă©coles - la vie des Ă©coles - la
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JOUĂ-LES-TOURS
Ecole maternelle du Petit PorteauTĂ©l. : 02 47 67 20 23 20/02 : Carnaval20/03 : FĂȘte du printemps
Ecole PrimavĂ©ra TĂ©l. : 02 47 53 46 34 16/12 : FĂȘte de trimestre28/03 : Portes ouvertes13/04 : FĂȘte de trimestre LYON
Ecole Rudolf Steiner de St Genis-LavalTĂ©l. : 04 78 50 77 4519/12 : Jeux de NoĂ«l5/01 : Jeu des Rois27/02 : Carnaval31/03 : PiĂšce de la 8e classe "Virataâ24/04 : Projet d'annĂ©e de la 9e25/04 : Portes ouvertes
MOULINSâST-MENOUX
Ecole de La MhotteTĂ©l. : 04 70 43 93 98Se renseigner
MONTPELLIER
Jardin dâenfants "Sur les ailes des lutins"TĂ©l. : 04 67 54 31 5816/12 : MarchĂ© de NoĂ«lPortes ouvertes : date Ă prĂ©ciser
NICE/MONACO
Ecole maternelle internationale de Beausoleil Tél. : 04 92 10 89 48Portes ouvertes : date à préciser
PAU
Jardin dâenfants lâArc-en-Ciel JurançonTĂ©l. : 05 59 06 51 6412-14/12 : Participation au salon AsphodĂšle Ă Pau30-31/01 : WE de formation sur le rĂŽle parentalPortes ouvertes : date Ă prĂ©ciser1-5/04 : Participation au Festival de la Petite Enfance Ă PauEcole du SoleilâSt FaustTĂ©l. : 05 59 83 04 5719/12 : FĂȘte du trimestre10/04 : FĂȘte du trimestre17/05 : Kermesse "Fleur de maiâAteliers de l'Eau Vive27-28/03 : Ă Paris, Les courants d'Art moderne, source de crĂ©ativitĂ©15-17/05 : Session Nature et Art en pays de Lectoure
PARIS XIVe
Jardin dâEglantine TĂ©l. : 01 45 43 58 89En Mars : Portes ouvertes
(suite page 20)
LâidĂ©e en Ă©tait venue, un printemps bien sĂ»r, en 2006. Elles Ă©taient deux, toutes deux mamans, Ă©ducatrices formĂ©es Ă la pĂ©dagogie Steiner, Ă©tran-gĂšres (peut-ĂȘtre fallait-il lâĂȘtre pour se lancer, dans un pays administrativement si pointilleux).
LâidĂ©e, câĂ©tait un lieu dâaccueil de jeunes en-fants (jusquâĂ 3 ans) avec une approche pĂ©dago-gique et environnementale diffĂ©rente, ce quâelles -et dâautres aussi- avaient cherchĂ© pour leurs enfants sans le trouver.
Depuis, trois ans se sont bientĂŽt Ă©coulĂ©s ; le petit groupe sâest Ă©toffĂ©, diversifiĂ©, constituĂ© en association, PrimâEnfance. Et câest dans ce creu-set fait de rencontres hebdomadaires, de travail en commun, dâĂ©coute et de respect mutuel que se sont peu Ă peu prĂ©cisĂ©s les contours du projet et que se sont nouĂ©es les rencontres sans lesquel-les le projet nâaurait pu voir le jour : personnes,
lieuâŠLâouverture est prĂ©-
vue pour janvier 2009 : la crĂšche pourra accueillir 24 enfants de 2 mois Ă 3 ans au rez-de-chaussĂ©e dâun bĂątiment rĂ©novĂ© dans le respect de lâenvironnement ; lâapproche pĂ©dagogique se fonde sur lâanthropologie Ă©labo-rĂ©e par Rudolf Steiner et sâinspire aussi des ex-pĂ©riences dâEmmy Pikler, fondatrice de lâinstitut Loczy Ă Budapest.
Mais Ă bientĂŽt; nous donnerons de nos nou-velles et de celles des enfantsâŠ
Les personnes intéressées (parents, pro-fessionnels) peuvent nous contacter au 03 89 47 57 29 (Maaike Holdstock) ou par courriel : [email protected] .
Cela se passe Ă Troyes. Lâhistoire commence par une rumeur qui circule courant mai et qui dit: lâĂ©cole va fermer et comme toute rumeur elle court, elle court dans la ville, mĂȘme le plombier venu faire des travaux pendant les vacances est au courant ! .
Il est vrai que la situation nâest pas brillante. Les locaux, ayant abritĂ© autrefois en plus du jardin dâenfants le cycle primaire, devenus trop grands et trop coĂ»teux sont vendus. Le jardin dâenfants termine son annĂ©e avec trĂšs peu dâenfants, et aucune succession nâest en vue pour remplacer la jardiniĂšre qui, aprĂšs de longues annĂ©es, souhaite assumer dâautres fonctions.
Mais câest sans compter sur le petit groupe de nouveaux parents dynamiques qui attend la rentrĂ©e 2008 pour leurs enfants.
AidĂ©s de quelques membres de lâassociation et de deux anciennes jardiniĂšres de formation Waldorf qui pensaient (grande illusion) que lâheure de la retraite avait sonnĂ©, ils refusent cette vision de lâavenir. Rassemblant leurs forces et leur en-thousiasme pour cette pĂ©dagogie, ils sautent les obstacles les uns aprĂšs les autres.
La PMI (Protection Maternelle Infantile) mo-difiant ses exigences par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©-cĂ©dente, ne renouvelle pas son agrĂ©ment pour
le jardin dâenfants. Un dossier est alors dĂ©posĂ© Ă lâinspection acadĂ©mique qui lâaccepte fin aoĂ»t. Et câest ainsi que Blanchefleur redevient Ă©cole ma-ternelle comme elle le fut de 1973 Ă 2002.
Le 2 septembre 2008, six enfants franchis-sent la porte de lâĂ©cole, nous avons encore la jouissance des bĂątiments jusquâen juillet 2009. Vincent, Ă©ducateur de jeunes enfants, les ac-cueille, et Brigitte, ancienne Ă©lĂšve de notre Ă©cole lâaccompagne dĂ©sormais tout en suivant sa for-mation Ă Chatou. Les deux anciennes jardiniĂšres les guident et les soutiennent au sein dâun petit collĂšge pĂ©dagogique.
Voici largement rĂ©sumĂ©e la dynamique qui fit de nos vacances un parcours fait tantĂŽt dâes-poirs tantĂŽt de dĂ©ceptions. Mais comme dans les contes, la reconnaissance du courage des uns et des autres vint de Juliette, 4 ans, qui au soir du premier jour quitta lâĂ©cole en disant : "Elle est super Maman ton Ă©cole.â
Néanmoins tout reste à faire pour consolider ce nouveau départ, et surtout trouver de nouveaux locaux. Car déjà des petits de deux ans frappent à la porte et le souhait de tous est de leur faire partager cette précieuse pédagogie.
Anne Dichamp et DaniĂšle Dubois
BlanchefleurComment le jardin dâenfants Blanchefleur est redevenu Ă©cole maternelle
Le jardin des Petitsprojet d'accueil Petite EnfanceĂ lâinitiative de lâassociation PrimâEnfance de Colmar.
la vie des Ă©coles - la vie des Ă©coles - la vie des Ă©coles - la Agenda des Ă©coles(suite de la page 1)
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LâAPAPS SUR LE WEB http://www.apaps-steiner-waldorf.org
CONTACT E-MAIL :[email protected]@club-internet.fr
TĂ©l./fax: 01 30 71 42 38
SAINT-GIRONS
Ecole ChantâArizeTĂ©l. : 05 61 69 85 6007/12 : MarchĂ© de NoĂ«l6/03 : Carnaval06/06 : Portes ouvertes
STRASBOURG
Ecole MichaĂ«lTĂ©l. : 03 88 30 19 7017&19/12 :Jeux de NoĂ«l20-21/02 : PiĂšces de la 10e classe28/03 : Portes ouvertes17/04 : Chefs d'Ćuvre (12e)14-15/05 : PiĂšce de la 8e classe
TOULOUSE
Ecole Maternelle Les TournesolsTĂ©l. : 05 34 25 16 50Portes ouvertes : en mars
TROYES
Jardin dâenfants BlanchefleurTĂ©l. : 03 25 82 40 446-7/12 : MarchĂ© de NoĂ«lPortes ouvertes et confĂ©rences :dates Ă prĂ©ciser
VERRIĂRES-LE-BUISSON
Libre Ă©cole Rudolf SteinerTĂ©l. : 01 60 11 38 1218/12 : Jeux de NoĂ«l10/01 : Jeu des Rois20-21/03 : PiĂšce de la 11Ăšme 21/03 : Portes ouvertes04/04 : Chefs d'Ćuvre (12e)29-30/05 : PiĂšce de la 8e classe
1.2.3 soleil, revue semestrielle de lâAPAPSBP 13 - 78401 Chatou cedex.TĂ©l./fax: 01 30 71 42 38 Directeur de la publication:Jean PoyardCoordinatrice: Françoise Poyard- GarbitComitĂ© de rĂ©daction:Jean Poyard, Françoise Poyard-Garbit, AngĂšle Maurange,Laurent BouclierMaquette: Laurent BouclierImpression: Printec
L'Ă©cole des 4 saisons, Ă Challes les Eaux.Je vous conduis : pour se rendre dans la classe
maternelle, il faut prendre la rue de la Viager, au numĂ©ro 276, entrer par la porte Ă cĂŽtĂ© du por-tail. Une villa se plante devant vous, bien carrĂ©e, entourĂ©e dâun jardin qui grimpe pour se trouver Ă lâarriĂšre au niveau du premier Ă©tage dâune ha-bitation.
Une fois la porte bien refermĂ©e, longer la façade Sud Ouest, et au fond Ă gauche, une petite cour, et sous le balcon, une porte dâentrĂ©e Ă lâancienne: câest lâespace intĂ©rieur du jardin dâenfants.
Il occupe donc le Rez-de-ChaussĂ©e, bien calĂ©, Ă flanc de cĂŽteau. De grandes baies et portes vi-trĂ©es ont remplacĂ© les fenĂȘtres et entrĂ©es trop petites, pour laisser entrer assez de lumiĂšre. A lâintĂ©rieur, de la terre aux murs chauffants, de la chaux teintĂ©e, du bois au sol, du gypse (Fermacell) au plafond et pour les cloisons : un Ă©crin pour les petits enfants.
Si lâon monte au fond du jardin Ă gauche, un petit portillon qui donne sur le verger, mais rĂ©servĂ© Ă nous seuls, les enfants du jardin dâenfants et leur maĂźtresse. AprĂšs le verger, le chemin monte tout en longeant le champ de blĂ©. Devant nous le Massif de la Chartreuse.
Nous redescendons la colline entre chĂątai-
gners et pommiers, et arrivons Ă la ferme. A droite, lâenclos du cochon et lâĂ©table aux vaches, en face, le jardin potager, de fleurs et dâaromatiques de lâĂ©cole, et la classe elle-mĂȘme, petit bĂątiment tout en terre et bois. A cĂŽtĂ©, une grande maison avec les habitations; câest la maison du fermier. Plus loin, sont groupĂ©s la boulangerie, la fromagerie et le magasin de vente. Nous sommes lĂ Ă la fer-me des Baraques, au 441 chemin des Baraques, ferme biologique, et Ă lâentrĂ©e de lâĂ©cole. Voici rapidement le dĂ©cor plantĂ©.
Lâassociation "la ferme aux 4 saisonsâ, outre ses nombreuses activitĂ©s offertes qui scandent lâannĂ©e (parentalitĂ©, fĂȘtes de saisons...), gĂšre lâĂ©cole Ă©lĂ©mentaire (une classe maternelle et une classe primaire) de pĂ©dagogie Steiner Wal-dorf. Pour les enfants de 6 Ă 12 ans, une classe unique sur cinq niveaux menĂ©e par la directrice et professeur Chantal Ezan, depuis 4 ans. Cette annĂ©e, 16 enfants la frĂ©quentent.
Le groupe de la classe maternelle comporte, lui, 9 enfants qui entreront pour la premiĂšre fois dans leur classe Ă la rentrĂ©e de Toussaint : un peu Ă lâĂ©cart de la ferme (Ă peine 500m) comme dĂ©crit plus haut. Mais nous alternerons cette vie au con-tact de la nature et des animaux, et les moments oĂč lâon rentre dans un intĂ©rieur au chaud pour lâhiver, et oĂč lâon peut aussi rentrer en soi.
Martine DubiezJardiniĂšre d'enfants
lâAssociation "la ferme aux 4 saisonsâ441 chemin des Baraques 73190 Challes les eauxContacts : Esther Anquetil 04 79 25 37 80 , Isa-belle CollĂ©e 04 79 28 60 [email protected]
En savoie,une école élémentaire
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