SAGA DES MARQUES

Zolpan, une marque enseigne quinquagénaire

L’histoire de la société et de la marque Zolpan est une vraie saga familiale, une « success story » dont la Savoie et le monde de la peinture peuvent s’enorgueillir.

La genèse de ZolpanEn 1958, la décision des fabricants de peinture de vendre

en direct leurs produits aux entrepreneurs provoque

un vent de panique chez vingt distributeurs de peinture

savoyards rassemblés au sein d’un groupement d’achat,

la SAGEC. En pleine période de reconstruction, il leur

faut impérativement conserver le marché des chantiers

importants. Au cours d’une réunion, Jules Macé, le

président, se tourne vers un des membres du groupe, Jules

Gachet, fabricant d’une des premières peintures vinyl pour

façade et intérieur. Ce dernier leur explique comment il

est parvenu à fabriquer une peinture de façade à base

d’acétate de polyvinyl grâce à une formule que lui avait

cédée un chimiste allemand, le Dr Albrecht. « Le succès

du produit auprès des entrepreneurs a été tel qu’il a fallu

très rapidement lui trouver un nom. Un ami m’y a aidé »,

raconte, à l’époque, Jules Gachet. « Jouant sur les termes

allemands « zoll », la douane et « pein », la peinture, il m’a

proposé Zölpein, puis Zölpan. Ce dernier mot sonnait mieux

et la marque a été déposée... Si vous le voulez, je peux

vous en fabriquer ! »

Le projet séduit, est mis à l’étude et, un mois plus tard, les

membres de la SAGEC décident de fabriquer leur propre

peinture.

Le 15 décembre 1958, à Chambéry, est constituée la

COFAPEIN (Coopérative de Fabrication de Peintures) avec

égalité entre tous les adhérents et l’exclusivité commerciale

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sur le secteur. La fabrication est confiée à Jean Gachet et la

présidence à Lucien Lovy, grossiste à Lyon.

COFAPEIN loue une petite usine de 500 m2 près de Chambéry,

à La Ravoire où sera fabriqué le premier produit, le Zölpan,

puis deux puis trois, etc.

Les ventes progressent rapidement et, dès 1960, l’usine

historique s’installe à La Bridoire, en Savoie, dans un local

de 2 000 m2... Seul problème, la calligraphie gothique de

Zölpan n’est pas appréciée partout, notamment en Lorraine.

Elle est aussitôt remplacée par Zolpan, toujours en vigueur.

Cofapein obtient de beaux succèsEn 1962, la loi Fontanet, qui bloque les marges des

distributeurs, accélère le développement de COFAPEIN car

les vingt « coopérateurs fabricants » décident de privilégier

leur propre fabrication. En parallèle, est développée une

prescription forte auprès des architectes afin d’imposer les

produits, ce qui était possible à l’époque.

À la période de reconstruction succède le développement

des marchés de construction-rénovation de casernes dans la

deuxième moitié des années 60. Pour y accéder, COFAPEIN

achète, en 1965, une licence d’enduit en pâte, Breplasta.

L’époque est florissante : début des hôtels Novotel, des

résidences en montagne ou en bord de mer et un gros

programme de constructions de collèges (Pailleron).

Chantiers pour lesquels COFAPEIN, nouveau venu sur le

marché, obtient de beaux succès.

En 1970, afin de se diversifier, les distributeurs se lancent

dans l’acquisition puis l’extension d’une deuxième unité de

fabrication de produits positionnés dans les premiers prix, à

Givry, en Saône-et-Loire.

En 1972, COFAPEIN change de statut juridique et devient

la SA COFAC qui conserve les activités initiales auxquelles

viennent se greffer les papiers peints, revêtements,

matériels…

À la même époque, le premier choc pétrolier ouvre le

marché de l’isolation et COFAC achète, en 1976, une licence

pour un système d’isolation thermique par l’extérieur,

l’Armaterm. Elle a été ainsi parmi les premières à signer

des conventions PALULOS (Prime à l’amélioration des

logements à usage locatif) et devient dans les années 70

leader sur le marché de l’ITE.

En 1980, COFAPEIN/COFAC fête ses 20 ans. Certains des

distributeurs « historiques » désirent se retirer. COFAC

les rachète afin de conserver ses parts de marché. Les

autres affaires sont transmises aux enfants ; une nouvelle

génération va continuer cette formidable aventure.

• 220 M€ : chiffre d’affaires 2011

• 1 250 collaborateurs

• 140 agences en métropole

• 8 agences dans les Dom Tom

• 30 000 tonnes par an

Chiffres clés

Création de l’enseigne zolpanEn 1980, se présente un gros marché d’étanchéité sur les

bases aériennes : étancher et camoufler les abris en demi-

tonneau des Mirage. COFAC présente le Revcoat et, avec

deux autres entreprises, enlève un marché de 300 000 m2

et 650 tonnes de produits d’étanchéité liquide sur quinze

mois.

Puis suit le chantier « Rush programm » à Djeddah en

Arabie Saoudite : 36 tours construites par de grandes

entreprises générales françaises. COFAC fournit les peintures

intérieures et extérieures. Plus de 2 500 tonnes de produits

sur deux ans. S’y ajoute le marché de 4 000 villas pour la

garde impériale à Riyad.

En 1985, Pierre Gachet prend la présidence de COFAC et

Pierre Fabert celle de COFAPEIN. Afin de donner de la

lisibilité à la société, inconnue des clients et même de

certains vendeurs, il est décidé de rebaptiser la société

sous le nom connu de tous, Zolpan.

Afin de fidéliser ses clients, Zolpan SA lance une campagne

publicitaire nationale à la radio qui regroupe les peintres

clients : « les Hommes Verts ».

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« JEAN GACHET A DONNÉ L’ÉLAN »

L’histoire de Zolpan est donc celle d’une belle saga de 20 familles. Modestement, Pierre Gachet souligne que c’est son père, qui a donné l’élan. Ce sont ensuite l’image de qualité, de technicité et les atouts de réactivité de l’ensemble des associés qui ont fait le reste. Parmi ses plus beaux souvenirs ? « Le Géant sur le barrage de Tignes de Jean-Marie Pierret en 1989, la plus grande peinture murale au monde (12 000 m2, 6 000 kg de peinture spécialement mise au point pour satisfaire aux exigences d’EDF) ; la cheminée à la Défense avec l’artiste Moretti, le lancement du Breplasta lors de mon entrée dans la société en 1965, les chantiers au Moyen-Orient, le formidable élan des « Hommes verts » et, enfin, le premier point de vente Zolpan Gachet à Annecy en 1996, première pierre du réseau actuel ».Aujourd’hui, Zolpan a su prendre le virage du développement durable, politique récompensée par plusieurs distinctions. Depuis la première peinture de ravalement Zolpan, sa gamme s’est enrichie et offre aujourd’hui plus de 200 références, un service « couleur à la carte » et des produits complémentaires, papiers peints, revêtements de sols et murs, outillage et matériel spécifiques à la profession . Tout en se développant, Zolpan est restée fidèle à sa région d’origine et fabrique toujours depuis son site historique de La Bridoire.

cheminée de raymond

Morettià la Défense

Le géant du barrage de Tignes (73) par Jean-Marie Pierret

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Pour s’implanter en Alsace, Zolpan fait l’acquisition, en

1989, de Schreiber Industries, fabricant et distributeur

régional à Strasbourg.

Le temps passe, certains des distributeurs de la seconde

génération souhaitent se désengager et Zolpan leur

rachète leur société. Les distributeurs associés, bien que

de taille différente, ont des liens très forts aussi bien de

respect et d’amitié, que commerciaux et financiers. Ils

savent que les affaires de distribution et de fabrication

sont interdépendantes les unes des autres et que le

développement et la pérennité de leurs entreprises sont

liés à Zolpan.

Ils décident donc, en 1996, de regrouper tous leurs points

de vente sous l’enseigne Zolpan accolée à leur patronyme

reconnu localement. Ils créent pour tous un espace de

vente identique moderne qui associe offre produit et offre

commerciale, en lieu et place du traditionnel comptoir.

Le modèle Peugeot-CitroënCe qui devait arriver arriva. En 1998, après l’achat des

Ets Fabert à Metz, les associés purement capitalistes

deviennent majoritaires. Les aspirations des deux groupes

divergent, les capitalistes désirant des dividendes, les

distributeurs des tarifs attractifs.

Par la suite, ce sont véritablement des considérations

stratégiques qui forgent l’évolution de Zolpan. « Nous

avions déjà beaucoup de procédures communes mais

peu de discipline, aussi l’idée de pouvoir développer un

groupe homogène de fabrication et de distribution, avec

les mêmes conseils, commissaires aux comptes, méthodes

d’inventaire, etc. s’imposait. Et nous avons réussi à faire

prévaloir l’intérêt commun », nous dit Pierre Gachet.

Finalement, cinq distributeurs importants (Albertini,

Cosson, Dancer, Monard et Romagny) prennent la décision

de vendre leur société de distribution en même temps que

Zolpan. En 2005, à eux six, ils pèsent alors en « consolidé »

185 M € de chiffre d’affaires et 1 200 collaborateurs.

L’offre d’achat du groupe Materis est retenue. « Sa

proposition, présentée par René Riu et Olivier Legrain, déjà

propriétaires de Tollens, a tout de suite été acceptée car

nous avions constaté une convergence sur la volonté de

préserver Zolpan. L’idée était de bâtir quelque chose sur le

modèle de Peugeot et Citroën : prémunir les identités des

marques. C’est ce qui a été fait », résume Pierre Gachet.

Le 28 juillet 2005, la vente est signée. Pierre Gachet fait

valoir ses droits à la retraite et Jean Louis Albertini assure

la transition entre 2005 et 2007, date d’arrivée de Régis

André, actuel directeur général de Zolpan. n

q 1958 : dépôt de la marque Zölpan

q 1959 : création de la société COFAPEIN devenue Zolpan

q 1962 : construction de l’usine de La Bridoire en Savoie

q 1970 : achat de l’usine Guillot à Chalon-sur-Saône, devenue Zolpan avec transfert et extension à Givry

q 1976 : lancement des premiers systèmes d’isolation thermique par l’extérieur

q 1986 : installation et extension du centre de recherche à l’usine Zolpan Savoie

q 1989 : acquisition de Schreiber Industries (peintures anticorrosion et industrielles)

q 1994 : certification ISO 9001 de l’usine Zolpan Savoie

q 1996 : la marque Zolpan devient marque enseigne de distribution

q 2005 : acquisition de Zolpan par le groupe Materis

q 2007 : lancement de la gamme laque NF Environnement, Ondilak

q 2009 : le 1er prix du concours Sociéthica récompense Zolpan pour son engagement dans le développement durable

q 2011 : obtention du label LUCIE Certification ISO 18.001 pour l’usine de La Bridoire

q 2012 : lancement de Zolpachrom 3

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