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7/23/2019 Roland Tsang Kwai Kew sur la pétition pour des élections propres et justes : La démocratie doit en sortir gagnante http://slidepdf.com/reader/full/roland-tsang-kwai-kew-sur-la-petition-pour-des-elections-propres-et-justes 1/1 Le Déf Quotidien - Vendredi 9 octobre 2015 DroItS huMains Océan Indien 14 - 15 DIS-MOI, 11 BROAD AVENUE, BELLE-ROSE, QUATRE-BORNES - TEL : 5 440 45 01 [email protected] - HTTP://WWW.DISMOI.ORG DIS-MOI(DroitsHumains-OcéanIndien)est une organisation non gouvernementale qui aide à promouvoir la culture des droits humains dans la région du Sud-Ouest de l’océan Indien, notamment les Seychelles, Maurice, Rodrigues, Madagascar et les Comores. Fondée en 2012, l’organisation milite pour la défense et l’enseignement des droits humains. Me Indranee Boolell-Bhogrul de DISMOI : « Autorités et citoyens : combattons ensemble le trafc humain » > Un homme de loi est-il « un défenseur des droits humains ? Cela va de soi. Notre Constitution consacre les droits et libertés fondamentales del’individu.Le profession- nel de droit est appelé, par la nature de sa profession, à êtresensibleauxproblématiquesdesdroitsfondamen- tauxet d’enassurer lerespect. Toutefois,la défensedes droits humains va au-delà delatechnicité,des débatsoudélibérationsjuridiques. La compassion, la compréhension de la souffrance d’autrui et le respect de la dignité humaine donnent unetout autredimensionà monengagement. > Pourquoi militer pour les droi ts humains ? Ce choix s’inscrit dans le cours naturel de mon engagement et des valeurs que m’ont inculquées mes parents.Jegardelesouvenirdemonpère, Bhoomithtre Boolell qui, durant les tensions sociales de 1967 à Plaine- Verte, conduisait les blessés à l’hôpital. Il donnait des leçons particulières gratuites aux enfants du quartier tandis que ma mère s’assurait que chacun d’eux s’en allaitleventreplein. Cette culture de tendre la main aux personnes vul- nérablesconstituelesocledemon engagementmilitant pour les droits humains. >Votreopinion sur lasituation des droits humains à Maurice ? Maurice a parcouru un long chemin. Selon l’indice de démocratie publié par l’Economist Intelligence Unit, le pays se classe premier en Afrique, et 17e au monde. C’est très encourageant pour notre République, sachant que c’est au sein des démocraties que les droits humains prospèrent le mieux. De grands progrès ont été réalisés, certes,maisbeaucoupresteà faire. Le trac humain mérite une attention particulière des autorités. La loide 2009 sur le contrat contre le tra- c humain interdit la traite d’adultes et d’enfants. Elle prévoit pour leurs auteurs une peine de prison maxi- malede15 ans.Toutefois,il nous faut plus qu’uncadre  juridique : lapopulation doit être sensibiliséeà ce éau, s’impliquer,d’où l’engagementdeDISMOI. La situation des migrants, la condition des handi- capés, la prostitution infantile sont tant de probléma- tiquesquidoiventnous interpeller. > Et la situation des femmes ? Les efforts accomplis pour aboutir à l’égalité des genres depuis l’Indépendance sont conséquents. La désignation d’une femme à la Présidence de la République, à la vice-présidence ou à la présidence de l’Assemblée nationale témoigne du changement de regard que l’on porte sur le rôle de la Mauricienne. Si dans le judiciaire, nous comptons plus de femmes qued’hommes,lesdroitsdelafemmesalariée,larepré- sentation de la femme au sein des conseils d’adminis- trationouauParlement peuvent êtreaméliorés.Notre préoccupation première demeure cependant la vio- lencebaséesur legenre(VBG). > La violence domestique est un véritable éau chez nous… Les structures mises en place pour aider les victimes vous satisfont-elles ? Le nombre de cas recensés de violence domestique à Maurice demeure inquiétant. Pour lutter contre ce problème, une structure a été établie. Ainsi, la loi de 2007 sur la violence familiale protège les victimes de toutes formes d’abus, de menaces, des coups et bles- sures, des viols, des agressions physiques ou verbales, des intimidations,demaltraitance,deharcèlement ou de séquestration. Ces victimes peuvent solliciter un District Magistrate pour obtenir un Protection Order (PO). Ce PO (pour une durée maximale de deux ans) interdit à l’auteur de ces violences domestiques d’approcher sa victime, sa résidence, son lieu de travail. En cas de non-respect du PO, en cas de récidive, l’auteur de ces actes encourt la première fois, une amende de Rs 25 000, la deu- xième fois, une amende de Rs 50 000 et une peine de prison de deux ans. La victime peut aussi réclamer un OccupationOrderouun TenancyOrder.Danscecas,le magistratordonneà l’auteurdesviolencesdequitterle toit conjugal.Jesuggèrequel’onrenforce les sanctions à l’égard des auteurs de ces violences, et un meilleur encadrementdesvictimes. > Quelles mesures recommanderiez-vous à la ministre Aurore Perraud pour combattre la violence envers les femmes ? Depuis sa nomination, madame la ministre s’at- tèle à cette tâche ardue. Je regrette cependant que les campagnes de sensibilisation pour combattre ce éau ciblent trop souvent un auditoireexclusivement fémi- nin. La prise de conscience doit se faire auprès des femmes victimes ou non, mais surtout auprès des hommes. Le ministère de l’Égalité des genres doit travailler encollaborationavecdes avocats,despsychologueset lapolicepourappréhenderglobalementla situationet élaborerunpland’action. > Vous présidez la commission Déracinons le trac humain à Maurice de DISMOI. Pourquoi, ce nouvel engagement ?  Je remercie DISMOI et son directeur de m’avoir coné la présidence de la commission Déracinons le trac humain à Maurice. Cet engagement ne m’est pas nouveau.J’ai étél’avocatede travailleurs bangladais exploités à Mauriceet dont les passeports avaient été consqués. J’ai égalementagi pourdes mineures forcées par des proches à la prostitution. Lorsque j’ai rencontré Florence Boisvin-Roumestan, présidente de  Justice& Equity du Canada et,parla suite, Lindley Couronne, j’ai com- pris que la synergie de nos idées, de nos compétences, et de nos expériences respectives pour- rait servir à éradiquer le trac humainàMaurice. > La situation est-elle aussi alarmante à Maurice ? Selon les statistiques des Nations unies et du Conseil de l’Europe, la traite des humains représente un marché honteux de plu- sieurs milliards de US dollars. C’est la troisième forme de trac au monde, après le trac de drogue et celui des armes. Maurice n’est pas à l’abri de ce éau. Le rapport 2015 du ministère américain des Affaires étrangères sur le trac humain (State Department 2015 Trafcking in Persons Report),indiquequeMauricea régressédans la lutte contre le trac humain. Mauriceest unesource,unedestination,unpays de transit pour les hommes,femmes et enfants soumis au travail forcé et au trac sexuel. DejeunesMauricienneset Rodriguaisessontpous- sées à la prostitution ou vendues, souvent par des proches, des membres de leur famille ou des hommes d’affaires. Les migrants issus de l’Inde, de Chine, du Bangladesh, du Sri Lanka ou de Madagascar sont sou- mis au travail forcé. Des étudiants et des travailleurs mauriciens sont leurrés par des agents recruteurs et subissentuneexploitationéconomiqueàl’étranger.La traite des humains à Maurice est plus qu’alarmante et requiertdemesuresforteseturgentes. > Quels dés attendent votre commission ? Au sein de DISMOI, nous déploierons tous nos efforts pour assurer l’encadrement, la représentation  juridique et le soutiendes victimeset des personnes concernées. Toutefois, le véritable dé reste la cam- pagne nationale de sensibilisation à toutes les formes de trac humain à Maurice. La présidente de la commission Déracinons le trac humain à Maurice de DISMOI, est engagée depuis 15 ans dans la défense des droits des travailleurs migrants. Elle se sent interpellée par la situation du trac humain à Maurice. Elle exhorte citoyens et ONG à collaborer avec les autorités pour éradiquer ce éau. DISCLAIMER Les informations contenues dans ces deux pages n’engagent quel’association DIS-MOI (Droits Humains Océan Indien) et les interve- nants. La reproduction, la diffusion et /ou la distribution de ces informations ne sont pas autorisées sa ns la permission de DIS-MOI. Roland Tsang Kwai Kew sur la pétition du PP « La démocratie doit en sortir gagnante » > Pourquoi cette «Clean and Fair Elections Petition» du Parlement Populaire ? Qu’apportera-t- elle de plus à la démocratie et aux citoyens maurici ens ? On a beau parler de Free and Fair Elections (élections propres et justes), nous savons tous que, dans la pra- tique, cela ne se passe pas ainsi durant les campagnes électorales. Comme des bulldozers, les grands partis écrasent sur leur passage les petits partis et les candidats indépendants en termes de nancement, de logistiques et de partisans attirés à leurs meetings respectifs à coups d’annoncespublicitairesetde banderoles. Finalement,ces élections sont devenues une affaire de gros sous : « Mette fort, gagne fort ». Pour notre démocratie, c’est très mauvais, car cela contribue à faus- ser lesens d’uneélection. C’est dans cecontexte que j e place la démarche du Parlement Populaire de solliciter les citoyens mauri- ciens à adhérer à une réforme démocratique que nous proposons par lebiais d’une«Cleanand Fair Elections Petition». Nul doute que la démocratie en sortira gagnante. > Vous avez participé aux sessions du Parlement Populaire pour la rédaction de la pétition. Que rete - nez-vous de cette expérience ? Nous avons eu au moins quatre sessions de travail, deux pour formuler des propositions pour la pétition et délibérer autour de ces propositions, et deux autres pour en gnoler le contenu. Pour moi, cela a été une expérience enrichissante. Je suis un journaliste avec plus de quarante ans dans le métier. Je reconnais qu’à un certain moment de mon parcours profession- nel, j’avais tendance à croire que j’étais le «Monsieur Connetout». Depuis que je suis devenu participant actif au sein du Parlement Populaire, j’ai appris l’importance de l’écoute, du dialogue, de la concertation, du respect de l’opinion des autres et du travail d’équipe. Parfois, unepersonnequin’apaseuune grandeéducationpeut apporter un éclairage lumineux sur une question qui, audépart,s’avéraitsansissue.Au ParlementPopulaire chacun apporte sa contribution pour faire avancer les projets. > Que vous apporte le fait de participer au Parlement Populaire ? Le fait de participer avec des personnes issues de tous bords m’a apporté une ouverture d’esprit. Je suis moins borné et j’écoute d’abord les opinions des autres avant de formuler les miennes. C’est dans le débat, qu’il y a l’enrichissement.Parfois onneréalisepas :un simple texte qui à première vue semble assez facile, comme la rédactiondecettepétition«CleanandFair Elections» a suscitéunedizained’heuresdedébatset deuxsessions de travail uniquement pour la gnoler. Il a fallu peser et soupeser les mots, veiller à ce que chaque phrase utilisée ne soit pas en contradiction avec l’énoncé principal et qu’il y ait une uidité dans l’idée centrale du début à la n du texte. > Pourquoi conseilleriez-vous aux citoyens de signer cette pétition ? Quel message voulez-vous faire passer ?  J’invite lescitoyens mauriciensà signercette pétition.  Je les invite aussià assister auxséances duParlement Populaire. Si j’ai un message à faire passer, c’est qu’ils ne doivent plus se laisser mener comme des moutons de Panurge par la classe politique, gouvernement et opposition confondus. S’il y a une réforme du nance - ment des partis à faire, c’est maintenant ou jamais ! On ne va pas attendre la veille des prochaines législatives pour venir avec un semblant de réforme. Donc la péti- tion que le Parlement Populaire propose aux citoyens mauriciens vient à point nommé ». Comment contribuer à la campagne contre le trac humain ? «Briserlesilence! »exhorteIndraneeBoolell-Bhoyrul. DISMOI est la plateforme idéale pour que tous ceux concernés – ONG, citoyens – témoignent, relatent leur calvaire, exposent ce éau. Nous leur offrirons notre encadrement. Les informations collectées seront trai- tées dans l’anonymat. Institutions publiques et société civile doivent se mobiliser contre ce trac honteux. Aujourd’hui,ilconcernel’autre,mais demain,peut-être undesnôtres. We, citizens of the Republic of Mauritius, do hereby request that a Commission be set up to make recommendations in order to review legislation for a fair, clean and trans- parent functioning of political parties and elections, with a view to: 1) Make compulsory the registration of political parties. Political parties shall be registered as distinct entities (neither as companies nor as NGOs) on a permanent basis with an appropriate institution/body, which would not be the Registrar of Associations. 2) Ensure that political parties ofcially submit their accounts. These accounts shall includealldonations,fundingandexpensesandshall beauditedbyregistered auditors on an annual basis. The amounts donated and the identity of contributors shallbemadepublic. 3) Make compulsory the declaration of expenditures of political parties during the electoral campaign and elections. The legal ceiling of expenditure shall be reviewedinordertobe fairandrealistic.Proceduresforthevericationofelectoral returnshallbeintroducedandadheredto. Stiffpenaltiesshallbeappliedforany excess in expenditure. 4)Guaranteeequalopportunitiesatelectionsintermsofvisibilityofpoliticalparties and their programs during electoral campaign. The Commission shall include (1) members of the civil society and citizens (2) asses- sors nominated one by the President, one by the Prime Minister and one by the Leader of the Opposition (3) the Chief Justice (4) the Electoral Commissioner and a Representative of the Electoral Supervisory Commission (5) A representative of the private sector (6) other relevant stakeholders. We also request that the hearings be open to the public. Formation DIS-MOI a le plai- sir de vous annoncer qu’elle en est à sa huitième formation en Droits Humains et Citoyenneté. La dernière for- mation de l’année (étalée sur quatre semaines, démarre le 10 octobre et pren- dra fn le 31 octobre. Elle se tiendra à la salle Eddy Norton à Rose-Hill de 9h30 à midi. Les places sont limitées, nous vous invitons à nous contacter vous inscrire. Le Parlement Populaire invite les citoyens et les organisations de la société civile à signer et relayer la pétition pour des élections propres et justes. DIS MOI est partie prenante dans cette campagne qui vise à renforcer l’espace démocratique de notre jeune République. Le Parlement Populaire invite les citoyens et les organisations de la société civile à signer et relayer la pétition pour des élections propres et justes. FOR FAIR AND CLEAN ELECTIONS PÉTITION DU PARLEMENT POPULAIRE

Roland Tsang Kwai Kew sur la pétition pour des élections propres et justes : La démocratie doit en sortir gagnante

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Page 1: Roland Tsang Kwai Kew sur la pétition pour des élections propres et justes : La démocratie doit en sortir gagnante

7/23/2019 Roland Tsang Kwai Kew sur la pétition pour des élections propres et justes : La démocratie doit en sortir gagnante

http://slidepdf.com/reader/full/roland-tsang-kwai-kew-sur-la-petition-pour-des-elections-propres-et-justes 1/1

Le Déf Quotidien - Vendredi 9 octobre 2015

DroItS huMains Océan Indien14 - 15

DIS-MOI, 11 BROAD AVENUE, BELLE-ROSE,QUATRE-BORNES - TEL : 5 440 45 01

[email protected] -HTTP://WWW.DISMOI.ORG

DIS-MOI (Droits Humains-Océan Indien) estune organisation non gouvernementalequi aide à promouvoir la culture des droitshumains dans la région du Sud-Ouest del’océan Indien, notamment les Seychelles,Maurice, Rodrigues, Madagascar et lesComores. Fondée en 2012, l’organisationmilite pour la défense et l’enseignementdes droits humains.

Me Indranee Boolell-Bhogrul de DISMOI :

« Autorités et citoyens : combattonsensemble le trafc humain »

> Un homme de loi est-il « un défenseur des droitshumains ?

Cela va de soi. Notre Constitution consacre les droitset libertés fondamentales de l’individu. Le profession-nel de droit est appelé, par la nature de sa profession, àêtre sensible aux problématiques des droits fondamen-taux et d’en assurer le respect.

Toutefois, la défense des droits humains va au-delàde la technicité, des débats ou délibérations juridiques.La compassion, la compréhension de la souffranced’autrui et le respect de la dignité humaine donnentune tout autre dimension à mon engagement.

> Pourquoi militer pour les droi ts humains ?Ce choix s’inscrit dans le cours naturel de mon

engagement et des valeurs que m’ont inculquées mesparents. Je garde le souvenir de mon père, BhoomithtreBoolell qui, durant les tensions sociales de 1967 à Plaine-Verte, conduisait les blessés à l’hôpital. Il donnait desleçons particulières gratuites aux enfants du quartiertandis que ma mère s’assurait que chacun d’eux s’en

allait le ventre plein.Cette culture de tendre la main aux personnes vul-nérables constitue le socle de mon engagement militantpour les droits humains.

> Votre opinion sur la situation des droits humainsà Maurice ?

Maurice a parcouru un long chemin. Selon l’indicede démocratie publié par l’Economist Intelligence Unit,le pays se classe premier en Afrique, et 17e au monde.C’est très encourageant pour notre République, sachantque c’est au sein des démocraties que les droits humainsprospèrent le mieux. De grands progrès ont été réalisés,certes, mais beaucoup reste à faire.

Le trac humain mérite une attention particulièredes autorités. La loide 2009 sur le contrat contre le tra-c humain interdit la traite d’adultes et d’enfants. Elleprévoit pour leurs auteurs une peine de prison maxi-male de 15 ans. Toutefois, il nous faut plus qu’un cadre

 juridique : la population doit être sensibilisée à ce éau,s’impliquer, d’où l’engagement de DISMOI.

La situation des migrants, la condition des handi-capés, la prostitution infantile sont tant de probléma-tiques qui doivent nous interpeller.

> Et la situation des femmes ?Les efforts accomplis pour aboutir à l’égalité des

genres depuis l’Indépendance sont conséquents.La désignation d’une femme à la Présidence de laRépublique, à la vice-présidence ou à la présidence del’Assemblée nationale témoigne du changement deregard que l’on porte sur le rôle de la Mauricienne.

Si dans le judiciaire, nous comptons plus de femmesque d’hommes, les droits de la femme salariée, la repré-sentation de la femme au sein des conseils d’adminis-tration ou au Parlement peuvent être améliorés. Notrepréoccupation première demeure cependant la vio-lence basée sur le genre (VBG).

> La violence domestique est un véritable éauchez nous… Les structures mises en place pour aiderles victimes vous satisfont-elles ?

Le nombre de cas recensés de violence domestiqueà Maurice demeure inquiétant. Pour lutter contre ce

problème, une structure a été établie. Ainsi, la loi de2007 sur la violence familiale protège les victimes detoutes formes d’abus, de menaces, des coups et bles-sures, des viols, des agressions physiques ou verbales,des intimidations, de maltraitance, de harcèlement oude séquestration.

Ces victimes peuvent solliciter un District Magistratepour obtenir un Protection Order (PO). Ce PO (pourune durée maximale de deux ans) interdit à l’auteurde ces violences domestiques d’approcher sa victime,sa résidence, son lieu de travail. En cas de non-respectdu PO, en cas de récidive, l’auteur de ces actes encourtla première fois, une amende de Rs 25 000, la deu-xième fois, une amende de Rs 50 000 et une peine deprison de deux ans. La victime peut aussi réclamer unOccupation Order ou un Tenancy Order. Dans ce cas, lemagistrat ordonne à l’auteur des violences de quitter letoit conjugal. Je suggère que l’on renforce les sanctionsà l’égard des auteurs de ces violences, et un meilleurencadrement des victimes.

> Quelles mesures recommanderiez-vous à laministre Aurore Perraud pour combattre la violenceenvers les femmes ?

Depuis sa nomination, madame la ministre s’at-tèle à cette tâche ardue. Je regrette cependant que lescampagnes de sensibilisation pour combattre ce éauciblent trop souvent un auditoire exclusivement fémi-nin. La prise de conscience doit se faire auprès desfemmes victimes ou non, mais surtout auprès deshommes.

Le ministère de l’Égalité des genres doit travailleren collaboration avec des avocats, des psychologues etla police pour appréhender globalement la situation etélaborer un plan d’action.

> Vous présidez la commission Déracinons letrac humain à Maurice de DISMOI. Pourquoi, cenouvel engagement ?

 Je remercie DISMOI et son directeur de m’avoirconé la présidence de la commission Déracinons letrac humain à Maurice. Cet engagement ne m’est pasnouveau. J’ai été l’avocate de travailleurs bangladaisexploités à Maurice et dont les passeports avaient étéconsqués. J’ai également agi pour des mineuresforcées par des proches à la prostitution.

Lorsque j’ai rencontré FlorenceBoisvin-Roumestan, présidente de Justice & Equity du Canada et, par lasuite, Lindley Couronne, j’ai com-pris que la synergie de nos idées,de nos compétences, et de nosexpériences respectives pour-rait servir à éradiquer le trachumain à Maurice.

> La situation est-elleaussi alarmante à Maurice ?

Selon les statistiques desNations unies et du Conseilde l’Europe, la traite deshumains représente unmarché honteux de plu-sieurs milliards de US

dollars. C’est la troisième forme de trac au monde,après le trac de drogue et celui des armes.

Maurice n’est pas à l’abri de ce éau. Le rapport 2015du ministère américain des Affaires étrangères sur letrac humain (State Department 2015 Trafcking inPersons Report), indique que Maurice a régressé dansla lutte contre le trac humain.

Maurice est une source, une destination, un pays detransit pour les hommes, femmes et enfants soumis autravail forcé et au trac sexuel.

De jeunes Mauriciennes et Rodriguaises sont pous-sées à la prostitution ou vendues, souvent par desproches, des membres de leur famille ou des hommesd’affaires.

Les migrants issus de l’Inde, de Chine, duBangladesh, du Sri Lanka ou de Madagascar sont sou-mis au travail forcé. Des étudiants et des travailleursmauriciens sont leurrés par des agents recruteurs etsubissent une exploitation économique à l’étranger. Latraite des humains à Maurice est plus qu’alarmante et

requiert de mesures fortes et urgentes.> Quels dés attendent votre commission ?Au sein de DISMOI, nous déploierons tous nos

efforts pour assurer l’encadrement, la représentation juridique et le soutien des victimes et des personnesconcernées. Toutefois, le véritable dé reste la cam -pagne nationale de sensibilisation à toutes les formesde trac humain à Maurice.

La présidente de la commission Déracinons le trac humain à Maurice de DISMOI, est engagée depuis15 ans dans la défense des droits des travailleurs migrants. Elle se sent interpellée par la situation du trac

humain à Maurice. Elle exhorte citoyens et ONG à collaborer avec les autorités pour éradiquer ce éau.

DISCLAIMER

Les informations contenues dans ces deuxpages n’engagent que l’association DIS-MOI(Droits Humains Océan Indien) et les interve-nants. La reproduction, la diffusion et /ou ladistribution de ces informations ne sont pasautorisées sa ns la permission de DIS-MOI.

Roland Tsang Kwai Kew sur la pétition du PP

« La démocratie doit en sortir gagnante »

> Pourquoi cette «Clean and Fair ElectionsPetition» du Parlement Populaire ? Qu’apportera-t-elle de plus à la démocratie et aux citoyens maurici ens?

On a beau parler de Free and Fair Elections (électionspropres et justes), nous savons tous que, dans la pra-tique, cela ne se passe pas ainsi durant les campagnesélectorales. Comme des bulldozers, les grands partis

écrasent sur leur passage les petits partis et les candidatsindépendants en termes de nancement, de logistiqueset de partisans attirés à leurs meetings respectifs à coupsd’annonces publicitaires et de banderoles.

Finalement, ces élections sont devenues une affairede gros sous : « Mette fort, gagne fort ». Pour notredémocratie, c’est très mauvais, car cela contribue à faus-ser le sens d’une élection.

C’est dans ce contexte que je place la démarche du Parlement Populaire de solliciter les citoyens mauri-ciens à adhérer à une réforme démocratique que nousproposons par le biais d’une «Clean and Fair ElectionsPetition». Nul doute que la démocratie en sortiragagnante.

> Vous avez participé aux sessions du ParlementPopulaire pour la rédaction de la pétition. Que rete -nez-vous de cette expérience ?

Nous avons eu au moins quatre sessions de travail,deux pour formuler des propositions pour la pétitionet délibérer autour de ces propositions, et deux autrespour en gnoler le contenu. Pour moi, cela a été uneexpérience enrichissante. Je suis un journaliste avecplus de quarante ans dans le métier. Je reconnais qu’àun certain moment de mon parcours profession-nel, j’avais tendance à croire que j’étais le «MonsieurConnetout». Depuis que je suis devenu participant actifau sein du Parlement Populaire, j’ai appris l’importancede l’écoute, du dialogue, de la concertation, du respectde l’opinion des autres et du travail d’équipe. Parfois,une personne qui n’a pas eu une grande éducation peutapporter un éclairage lumineux sur une question qui,au départ, s’avérait sans issue. Au Parlement Populairechacun apporte sa contribution pour faire avancer les

projets.> Que vous apporte le fait de participer au

Parlement Populaire ?Le fait de participer avec des personnesissues de tous bords m’a apporté une

ouverture d’esprit. Je suis moins bornéet j’écoute d’abord les opinions

des autres avant de formuler lesmiennes. C’est dans le débat, qu’il y

a l’enrichissement. Parfois on ne réalise pas : un simpletexte qui à première vue semble assez facile, comme larédaction de cette pétition «Clean and Fair Elections» asuscité une dizaine d’heures de débats et deux sessionsde travail uniquement pour la gnoler. Il a fallu peser etsoupeser les mots, veiller à ce que chaque phrase utiliséene soit pas en contradiction avec l’énoncé principal etqu’il y ait une uidité dans l’idée centrale du début à la

n du texte.> Pourquoi conseilleriez-vous aux citoyens de

signer cette pétition ? Quel message voulez-vous fairepasser ?

 J’invite les citoyens mauriciens à signer cette pétition. Je les invite aussi à assister aux séances du ParlementPopulaire. Si j’ai un message à faire passer, c’est qu’ilsne doivent plus se laisser mener comme des moutonsde Panurge par la classe politique, gouvernement etopposition confondus. S’il y a une réforme du nance -ment des partis à faire, c’est maintenant ou jamais ! Onne va pas attendre la veille des prochaines législativespour venir avec un semblant de réforme. Donc la péti-tion que le Parlement Populaire propose aux citoyensmauriciens vient à point nommé ».

Comment contribuer à lacampagne contre le trachumain ?« Briser le silence ! » exhorte Indranee Boolell-Bhoyrul.DISMOI est la plateforme idéale pour que tous ceuxconcernés – ONG, citoyens – témoignent, relatent leurcalvaire, exposent ce éau. Nous leur offrirons notre

encadrement. Les informations collectées seront trai-tées dans l’anonymat. Institutions publiques et sociétécivile doivent se mobiliser contre ce trac honteux.

Aujourd’hui, il concerne l’autre, mais demain, peut-êtreun des nôtres.

We, citizens of the Republic of Mauritius, do hereby request that a Commission be setup to make recommendations in order to review legislation for a fair, clean and trans-parent functioning of political parties and elections, with a view to:1) Make compulsory the registration of political parties. Political parties shall be

registered as distinct entities (neither as companies nor as NGOs) on a permanentbasis with an appropriate institution/body, which would not be the Registrar ofAssociations.

2) Ensure that political parties ofcially submit their accounts. These accounts shall

include all donations, funding and expenses and shall be audited by registeredauditors on an annual basis. The amounts donated and the identity of contributorsshall be made public.

3) Make compulsory the declaration of expenditures of political parties during

the electoral campaign and elections. The legal ceiling of expenditure shall bereviewed in order to be fair and realistic. Procedures for the verication of electoral

return shall be introduced and adhered to. Stiff penalties shall be applied for anyexcess in expenditure.

4) Guarantee equal opportunities at elections in terms of visibility of political partiesand their programs during electoral campaign.

The Commission shall include (1) members of the civil society and citizens (2) asses-sors nominated one by the President, one by the Prime Minister and one by the

Leader of the Opposition (3) the Chief Justice (4) the Electoral Commissioner and aRepresentative of the Electoral Supervisory Commission (5) A representative of theprivate sector (6) other relevant stakeholders. We also request that the hearings beopen to the public.

FormationDIS-MOI a le plai-sir de vous annoncerqu’elle en est à sa huitièmeformation en Droits Humainset Citoyenneté. La dernière for-mation de l’année (étalée sur quatresemaines, démarre le 10 octobre et pren-dra fn le 31 octobre. Elle se tiendra à la salleEddy Norton à Rose-Hill de 9h30 à midi. Lesplaces sont limitées, nous vous invitons à nouscontacter vous inscrire.

Le Parlement Populaire invite les citoyens et les organisations de la société civile à signer et relayer la pétitionpour des élections propres et justes. DISMOI est partie prenante dans cette campagne qui vise à renforcerl’espace démocratique de notre jeune République.

Le Parlement Populaire invite les citoyens et les organisations de la société civile à signer et relayer la pétition pour des élections propres et justes.

FOR FAIR AND CLEAN ELECTIONS

PÉTITION DU PARLEMENT POPULAIRE