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Ciments Liants hydrauliques routiers Bétons Travaux et équipements routiers - Terrassements - Aménagements urbains - Aéroports Routes Revue trimestrielle Cimbéton Juin 2003 - n°84 DOCUMENTATION TECHNIQUE Le développement durable LE POINT SUR L’Indre et le Loir-et-Cher : le béton dans les lotissements CHANTIER Grand Lyon : tramway et béton désactivé

Routes - InfocimentsÀ la limite de l'Indre et du Loir-et-Cher, le béton réalise une percée remarquable dans les lotissements et les zones d'activités. Ce matériau, qui s'impose

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Ciments • Liants hydrauliques routiers • BétonsTravaux et équipements routiers - Terrassements - Aménagements urbains - Aéroports

RoutesRevue trimestrielle Cimbéton

Juin 2003 - n°84

DOCUMENTATIONTECHNIQUELe développement durable

LE POINT SURL’Indre et le Loir-et-Cher :le béton dans les lotissements

CHANTIER Grand Lyon : tramway et béton désactivé

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Sommaire

3-5 LE POINT SUR

L’Indre et le Loir-et-CherLe béton dans les lotissementset les zones d’activité

7-14 DOCUMENTATION TECHNIQUE

Le développement durable

Editorial

En couverture: le tramway de Saint-Priest dont la deuxième lignesera terminée en décembre 2003.

7, Place de la Défense92974 Paris-la-Défense cedex

Tél. : 01 55 23 01 00Fax : 01 55 23 01 10

Email : [email protected] Internet : www.infociments.fr

Pour tous renseignements concernant les articlesde la revue, contacter Cimbéton.

Directeur de la publication: Anne Bernard-GélyDirecteur de la rédaction, coordinateur des repor-tages et rédacteur de la rubrique Sciences et tech-niques: Joseph Abdo - Reportages, rédaction etphotos: Romualda Holak, Jacques Mandorla, GillesNilsen - Documentation technique: Joseph Abdo etGilles Nielsen - Réalisation: Ilot Trésor, 83 rueChardon Lagache, 75016 Paris - Email : [email protected] - Conception maquette :Dorothée Picard - Dépôt légal: 2e trimestre 2003 -ISSN 1161 - 2053 1994

2 EDITORIAL

20 LE SAVIEZ-VOUS ?

6 SCIENCES ET TECHNIQUES

Les cristaux

Un numéro placé sous le signede la durabilité

Faut-il invoquer le hasard, la provi-dence ou une facétie de moninconscient? Où que vous vous

reportiez dans ce numéro de la revueRoutes, le propos tenu, qui se veut par-ticulièrement pédagogique ce tri-mestre, vous conduira, par des cheminsdirects ou de traverse, à considérernotre avenir avec un oeil nouveau.

Suite logique de notre volonté de rap-procher du terrain la rubrique Le pointsur, nous inaugurons la premièremonographie thématique, consacréeaux zones d’activités et aux lotisse-ments. Elle illustre la problématiquedu développement d’un canton parti-culièrement dynamique qui disposed’un antidote efficace contre l’exoderural et la difficulté d’attirer les entre-prises. On l’apprendra à la lecture dece dossier, le béton a aussi des argu-ments pour fixer la population et lesacteurs économiques, et concourir, àsa modeste mesure, à l’avenir de lasociété grâce à des aménagementsdurables n’obérant pas les ressourcesde la collectivité.

Mais nul n’est prophète en son pays.Ainsi, même la sacro-sainte économiedoit aujourd’hui, comme un conviveprié de laisser de la place autour de latable du banquet, concéder une partiede ses prérogatives à deux nouveauxentrants: l’environnement et le social.

À eux trois, ils forment la trilogie dudéveloppement durable, concept quenous devons apprendre à manier pourassurer, tant que faire se peut, l’avenirdes générations futures. L’importancedu sujet a justifié d’y consacrer l’inté-gralité de la Documentation technique.

La sauvegarde de l’environnementallant de pair avec la préservation desressources, présenter une opérationde retraitement de chaussée en placedans nos pages Chantier tombait àpoint nommé. Comme, du reste, l’ex-tension du tramway de Lyon à SaintPriest, pour mettre l’accent sur lanécessité du développement destransports collectifs, en vue de limiterles impacts écologiques et sociaux dela civilisation du tout automobile, àlaquelle nous devons résolument tour-ner le dos.

Enfin, les cristaux, évoqués dans larubrique Sciences et Techniques, sontl’une des multiples richesses offertespar notre planète et qu’il nous appar-tient de préserver.

Dans ce numéro, vous verrez com-ment l’Industrie cimentière met touten œuvre pour contribuer au dévelop-pement durable.

Bonne lecture à tous!

Joseph ABDO

15-17 CHANTIER

Pernay-La Membrolle :Une voirie écologique

18-19 CHANTIER

Grand Lyon (Saint-Priest) : Le béton désactivé, signaturedu tramway

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Le béton dans les lotissementset les zones d’activité

LE POINT SURL’Indre et le Loir-et-Cher

La ZA des Vigneaux permetà la municipalité de Chabrisd’offrir une infrastructurede qualité aux entreprises.

faut-il tout mettre en œuvre pour lesaccueillir.L’exemple de la municipalité de Chabrisdans l’Indre, située en bordure du Cher,entre Romorantin au nord (15 km) et Châ-teauroux au sud (50 km) est révélateurd’une vraie stratégie. Cette petite ville de2500 habitants a su attirer une bonne quin-zaine d’entreprises en l’espace de dixannées, dont quelques leaders françaisdans le domaine du packaging agroalimen-taire, de l’aéronautique et du traitement desurface. Au total, plus de 700 emplois ontété ainsi créés, profitant à l’ensemble de larégion. “Nous sommes un des rares can-tons ruraux du département à maintenirnotre population, alors que partout

Ces dernières années, l’accélérationdes fermetures et des délocalisationsde sites de production a semé l’in-

quiétude dans plusieurs bassins d’em-plois : Moulinex, Lu, Alsthom, Valeo,Bull, Alcatel, Toyota... Et, tout récem-ment, l’annonce de l’arrêt de l’activité del’usine Matra à Romorantin, où Renaultfabrique l’Avantime, compromet l’avenirde 900 salariés. Pour les villes de pro-vince dont l’économie repose quasi-exclusivement sur un ou deux industriels,ces événements sont dramatiques. Dansun contexte de lutte contre l’exode rural etle vieillissement de la population, l’apti-tude des communes à attirer de nouvellesentreprises est donc capitale. Mais encore

À la limite de l'Indre et du Loir-et-Cher, le béton réalise une percée remarquable dans les lotissements et les zones d'activités. Ce matériau, qui s'impose grâce à sa résistanceet sa pérennité, bouscule aussi les idées reçues en termes de coûts. Témoignages.

ailleurs, elle a chuté de 10 % depuis le der-nier recensement” se félicite le maireSerge Pinault, également conseiller géné-ral, président de la communauté de com-munes du pays de Bazelle et du Pays deBoischaut Nord.

A l’écoute des entreprisesLes raisons de ce succès : une capacitéd’écoute et un pragmatisme alliés à unegrande souplesse et à une réactivité horsnorme : “Un industriel était venu noustrouver un 20 novembre à 18 heures :quatre heures plus tard, il avait pris sadécision et, le 15 février, le bâtiment étaitachevé et la production commençait” aime

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à raconter Serge Pinault, évoquant le dos-sier monté très rapidement. En outre, laville met à la disposition des acteurs éco-nomiques des infrastructures de qualité.“Les besoins sont très variables d’uneentreprise à l’autre, ajoute Jacques Reeb,géomètre et gérant du bureau d’étudesBIA, évoquant la conception des zonesd’activités. Préparer des lots à l’avancen’est pas très judicieux : mieux vaut orga-niser les parcelles et la voirie au fur et àmesure des implantations, et même se lais-ser la possibilité d’en modifier le tracé”.Serge Pinault reconnaît volontiers qu’il a“la chance de travailler avec des concep-teurs qui savent facilement s’adapter”.Une faculté qui se traduit aussi par uneattirance pour les solutions en dehors dessentiers battus, “plus valorisantes pour lemaître d’œuvre car elles sortent du cadredes habitudes et des automatismes”.Ainsi, au milieu des années 80, JacquesReeb commence à s’intéresser aux atoutsdes chaussées en béton sur les structuressouples dans le domaine des zones d’acti-vités, ainsi que des lotissements dont lesproblématiques se recoupent. “Nousavons fait un premier essai sur le lotisse-ment des Moulins à Chabris, qui donneencore entière satisfaction 17 ans plustard, assure le concepteur. Nous avonsensuite réalisé, avec la même technique, lapremière tranche de la zone d’activité LesVigneaux, jusqu’à la dernière en date, endécembre 2001”.

Résistance et pérennitéLes raisons ? La résistance du béton, quilui permet de cumuler les fonctions devoirie provisoire, supportant sans bron-

LE POINT SUR L’Indre et le Loir-et-Cher

cher le trafic d’engins et de poids lourdspendant la phase de construction des bâti-ments (manœuvres, poinçonnement etefforts de giration) et de la voirie défini-tive. Sans compter des cas extrêmescomme celui de la ZA Les Vigneaux où,sans le béton, la production du dernierindustriel installé n’aurait pas pu com-mencer à temps : les terres argileuses, gor-gées d’eau en hiver, n’auraient pas pusupporter les allées et venues des poidslourds. “Si l’on avait opté pour la solu-tion traditionnelle, il aurait fallu financerdeux voiries successives, sans compter lesnécessaires campagnes d’entretien tousles dix ans, précise le géomètre. Aujour-d’hui, les élus adoptent une vision à pluslong terme en prenant en considérationles dépenses à l’échelle de plusieurs man-dats”. Conséquence : en matière de lotis-sements et de zones industrielles, leconcepteur est convaincu que le bétons’impose comme la solution la plusconforme à l’intérêt public.

Une solution qui convainc“La voirie est le poste qui pèse le plus surles dépenses publiques, poursuit JacquesReeb. Quand on annonce une durée devie de 20 ou 30 ans, les élus sont extrê-mement intéressés et sont de plus en plusnombreux à essayer la solution dubéton”. D’ailleurs, la typologie des com-munes qui font ce pari est révélatrice :exceptée la communauté de communes du

pays de Bazelle qui profite des retombéesde la taxe professionnelle de Chabris, lesvilles qui choisissent le béton disposentde peu de ressources. Comme entémoigne l’exemple du lotissement LesTurlus réalisé à la Vernelle, commune deseulement 600 habitants. Après une pre-mière tranche en 1986, la municipalité apoursuivi avec la technique béton pourune seconde tranche en 2002.Bilan : sur le canton de Saint Christophe-en-Bazelle, Jacques Reeb constate unepénétration du béton sur les 2/3 des opéra-tions de ce type. “Il suffit qu’une équipemunicipale observe le comportement de lachaussée béton dans l’année qui suit, pouropter systématiquement pour ce type destructure”. Exemple le plus significatif : laZA Port Marseil à Varennes-sous-Fouzon,qui supporte depuis 8 années le trafic degrumiers, n’a demandé aucun entretienmalgré le niveau de sollicitation et l’accu-

Lotissement des Moulins (Chabris) : la clarté de la voirie béton limite les coûts d’éclairage.

Lotissement Les Turlus (La Vernelle) : lebéton, sobre et résistant, donne entièresatisfaction aux habitants depuis 1986.

Serge PinaultConseiller général, présidentde la communauté de com-munes du pays de Bazelle etdu Pays de Boischaut Nord.

“”

Grâce à sa durabilité, le bétonnous épargne de nombreusesréparations!

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mulation des débris de bois et d’écorcessur la chaussée. “Dans tous les cas, nousoptons pour une dalle en béton balayé de18 cm, associée à une assise de 40 cm degrave isolée par un géotextile pour bien seprémunir des remontées d’eau” préciseJacques Reeb.

Lotissements : le béton,argument de ventePour les lotissements, en revanche,l’épaisseur de la dalle béton est abaissée à16 cm, du fait du niveau de sollicitationmoindre. Si la résistance et la pérennitésont des critères décisifs, la clarté du maté-riau est également un atout : “La réverbé-ration de la lumière nous a permis desupprimer un luminaire sur quatre, ce quigénère des économies” souligne JacquesReeb, citant l’exemple du lotissement desMoulins à Chabris et celui de l’Erable àGièvres, dans le département voisin duLoir-et-Cher. De plus, la clarté du maté-riau est un élément appréciable en hiver,par temps gris. “Sur la présentation deslotissements diffusée par l’agence denotaires à Chabris, la présence de lachaussée béton est mentionnée au mêmetitre que d’autres arguments de vente”,ajoute le concepteur. “Les résidents sontattachés à la durabilité et à la sécurité,précise Serge Pinault. Les quelques fis-sures visibles n’ont aucune conséquence,contrairement aux nids-de-poule qui, ens’agrandissant progressivement, risquentde causer la chute d’un enfant à vélo”.

Doublement compétitiveEconomique sur le long terme, à cause del’absence de réparations, la chaussée bétonl’est aussi en coût immédiat. “Par le passé,nous constations un écart de 10 % en défa-veur du béton, reprend Jacques Reeb. Maisces dernières années, du fait de l’effort desentreprises, le coût de la solution, à struc-ture équivalente, est devenu identique,voire même inférieur. Qui plus est, la tech-nique est aujourd’hui maîtrisée par lesintervenants, même si je préfère faire appelà des spécialistes du dallage industriel quiont une grande exigence dans la finition etle traitement des points de détail. Ce typede chaussée ne peut donc que se dévelop-per dans la région”. ●

Jacques ReebGéomètre et gérant dubureau d’études BIA.

QUELQUES RÉFÉRENCES

● CHABRIS: Lotissement desMoulins, 1986, béton balayé (2000 m2)

● CHABRIS: ZA les Vigneaux, 1986-2001, béton balayé (6 000 m2)

● FONTGUENAND: ZA Chamberlain,béton balayé (1 500 m2)

● GIÈVRES: Lotissement de l’Erable,2003, béton balayé et pavés béton(2 500 m2)

● LA VERNELLE: Lotissement lesTurlus, 1986 et 2002, béton balayé(1 500 m2)

● LEVROUX: Lotissement Le BoisMaussant, béton balayé (1200 m2)

● LYE: lotissement Le Peu, 2003(1700 m2)

● VALENCAY: ZA de la Grange, 2002,béton balayé (1100 m2)

● VARENNES SOUS FOUZON: ZA PortMarseil, béton balayé (1000 m2)

Varennes-sous-Fouzon (ZA Port Marseil) : la résistance du béton est un atout pour leszones d’activités très sollicitées, comme cette aire de transformation des grumes.

Lotissement Les Erables (Gièvres) : un aménage-ment qualitatif à base de béton balayé et de pavésbéton au niveau des réseaux.

“Les municipalités sont de plus en plus sensibles aux atouts du béton.”

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SCIENCES ET TECHNIQUES

Les cristaux (1ère partie)

forme régulière, tout à fait semblable àcelle du grand cristal qui les a produits. Etl’on est tenté de déduire que toute réduc-tion ultérieure du cristal doit probablementse faire de la même manière, jusqu’à par-venir à l’ultime briquette, invisible à l’œilnu, qui représente le cristal de la matière enquestion. Ces briquettes sont si petites queles gradins qu’elles constituent et qui for-ment la face du cristal, nous paraissent par-faitement lisses. Mais si nous voulons allerencore plus loin, que pouvons-nous dire decette ultime briquette? Voici une question àlaquelle le savant de cette époque n’avaitpas de réponse.En tout état de cause, la théorie des bri-quettes s’est montrée très fructueuse pour lascience. Elle a expliqué notamment l’ori-gine des arêtes et des faces rectilignes ducristal : lorsque le cristal croît, de nouvellesbriquettes viennent flanquer les autres, laface pousse à la manière du mur de par-paings posé par le maçon. Donc, la réponseà l’origine de la perfection et de la beautéde la forme des cristaux était connue depuislongtemps. Elle tient à la régularité interne,laquelle tient à la répétition multiple de par-ties élémentaires identiques.De nos jours, les fameuses briquettes sontdevenues des atomes. Le cristal, à l’instarde tous les corps, se compose doncd’atomes. Supposons que nous soyons àmême d’examiner à l’aide d’un micro-scope de puissance exceptionnelle la sur-face d’un cristal de sel de cuisine et dediscerner les centres des atomes. Nousnous apercevrons alors que ces atomes sontdisposés le long de la face du cristal, à lafaçon du motif d’un papier peint. Nouscomprenons aisément que la structure ducristal est identique à celle d’un papierpeint à trois dimensions. Un cristal se com-pose donc d’un groupe d’atomes se répé-tant dans l’espace. Voilà pourquoi nousdisons que les atomes d’un cristal formentun réseau spatial (ou cristallin). ●Suite dans le prochain numéro.

Routes N°84 - Juin 20036

corps qui nous entourent. C’est dire com-bien une telle étude est importante.

La structure d’un cristalPourquoi la forme d’un cristal est-elle siparfaite, si régulière? Ses faces brillantes,unies, paraissent avoir été travaillées parquelque habile polisseur et ses différentesparties se répètent en donnant une bellefigure symétrique. L’exceptionnelle régula-rité des cristaux était déjà connue dans l’An-tiquité. Mais, à l’époque, ce qu’on en savaitdifférait peu des légendes imaginées par lespoètes fascinés par la beauté de ces forma-tions. On croyait, par exemple, que le cristalde glace se formait effectivement à partir dela glace, et le diamant à partir du cristal. Lescristaux se voyaient attribués une multitudede propriétés mystérieuses: remèdes contreles maladies, antidotes des poisons,influences sur les destinées humaines, etc.C’est aux XVII et XVIIIe siècles qu’appa-raissent les premières approches scienti-fiques sur la nature des cristaux. Lessavants de cette époque considéraient lecristal comme étant formé de minusculesbriquettes étroitement solidaires les unesdes autres. Ce point de vue est assez natu-rel. En effet, si l’on assène un fort coup demarteau sur un cristal de calcite, il se briseen menus morceaux de différentes tailles.En les examinant attentivement, onconstate que ces morceaux gardent une

Qu’est ce qu’un cristal ?Nous reconnaissons immédiatement un cris-tal à sa forme régulière: faces planes et arêtesdroites en sont les principales caractéris-tiques. Il s’agit le plus souvent de polyèdresaux faces parfaitement planes et aux arêtesbien droites. Rien de plus beau que les millejeux de la lumière sur leurs facettes oul’étonnante régularité de leur structure.Mais, il y a aussi de modestes cristaux de selgemme (du chlorure de sodium naturel),c’est-à-dire du sel de cuisine ordinaire. Onles trouve sous forme de parallélépipèdesdroits ou de cubes. Quant aux cristaux decalcite (carbonate de calcium), ils se présen-tent sous la forme simple de parallélépi-pèdes obliques transparents. Ceux du quartzsont beaucoup plus complexes: chaque petitcristal présente de multiples facettes auxformes différentes, se coupant suivant desarêtes de différentes longueurs.

Pourquoi on ne le voit pasParce que la nature nous offre rarement descorps présentés sous la forme de cristauxdistincts (ou monocristaux). Le plus sou-vent, les différentes substances se présen-tent sous la forme de grains cristallinssolidement amalgamés et de très petitesdimensions, inférieurs à un millième demillimètre. Le microscope seul permet devoir une telle structure. Les corps ainsicomposés de grains cristallins sont appeléspolycristallins. Il est évident que ceux-cidoivent aussi être considérés comme descristaux. Nous voyons alors que presquetous les solides qui nous entourent sont descristaux. Le sable, le granit, le cuivre, le fer,la peinture et la pâte du ciment durcie sontdes cristaux.Bien entendu, il y a des exceptions : ni leverre ni les matières plastiques ne se com-posent de cristaux. Des solides de ce genresont dits amorphes. Etudier les cristauxrevient donc à étudier presque tous les

Il est courant de penser que les cristaux sont ces jolies pierres de différentes couleurs,généralement transparentes et de belle forme régulière, que l’on rencontre rarement dans la nature. En réalité, les cristaux abondent : on les trouve littéralement partout. Presquetous les matériaux, dont nous nous servons pour construire nos maisons et nos machines ainsi que les produits que nous employons couramment, sont des cristaux.

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DOCUMENTATION TECHNIQUERoutes n°84 • Juin 2003

Le développement durableDégradation de l’environnement, surexploitation des ressources, accentuation des inégalités,tensions sociales... les conséquences du “tout économique” aggravées par la mondialisationinterpellent les nations industrialisées dans leur mode de pensée et de fonctionnement. Le développement durable permet de répondre aux multiples défis auxquels nous devronsfaire face en intégrant, dans le processus de décision, les composantes environnementaleset sociales. À leur niveau, les filières du ciment et du béton peuvent accompagner cette nécessaire révolution.

Longtemps cantonné à un cercle de spécialistes, leconcept de développement durable est aujourd’huimanié par une population de plus en plus large: citoyens,

salariés, chefs d’entreprise, élus... À tel point que le présidentJacques Chirac lui-même a affiché son intérêt pour cettenouvelle approche, qui greffe au développement économiquedes impératifs environnementaux et sociaux. En témoignentle nouvel intitulé du Ministère de l’environnement (rebaptiséMinistère de l’écologie et du développement durable), un dis-cours remarqué du chef de l’Etat au Sommet de Johannes-burg en août 2002, et l’organisation par le gouvernement de laSemaine du développement durable du 2 au 8 juin dernier.Avec, comme point d’orgue, l’adoption de la stratégie natio-nale en ce domaine, pour les cinq années à venir, par le pre-

mier Comité interministériel pour le développement durable.Pourtant, cette notion est bien antérieure à la campagne demédiatisation dont elle fait l’objet en France depuis l’an der-nier. Propagé par le rapport “Notre avenir à tous”, rédigé en1987 par Gro Harlem Brundtland, de la Commission desNations unies sur l’environnement et le développement, ceconcept a vu le jour à partir de 1970, décennie pendant laquelles’est affirmée la préoccupation écologique, avec la création duProgramme des Nations unies pour l’Environnement, suite ausommet de Stockholm en 1972. Mais ce n’est qu’en 1980 quel’expression sustainable development a été proposée pour lapremière fois par l’Union internationale pour la conservationde la nature. Aujourd’hui, la définition que l’on en retient prin-cipalement reste celle du rapport Brundtland: “Le développe-

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La Terre est-elle la seule planète habitable dans notre galaxie ? Mais jusqu’à quand ? L’homme doit donc agir pour cesser de mettre enpéril ses équilibres naturels.

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Routes N°84 - Juin 2003

ment durable est un mode de développement qui répond auxbesoins du présent, sans compromettre la capacité des géné-rations futures à répondre aux leurs.”Bref : loin d’être un effet de mode, le développement durableest un concept aujourd’hui perçu par les acteurs et lesnations responsables comme une nécessité, même si l’en-semble des outils et des méthodes pour le mettre en œuvreest loin d’être finalisé et appliqué. Si la période Rio-Kyoto aété marquée par la naissance d’une prise de conscience par-tagée au niveau mondial, il est probable qu’une décennie soità présent nécessaire pour que nos sociétés commencent àintégrer dans leurs rouages cette nouvelle approche et entirent les premiers bénéfices en terme de préservation del’environnement et des ressources naturelles ainsi qued’amélioration du climat social (apaisement des tensions etréduction des inégalités).

Pas d’avenir sans développement durable

Pour les entreprises respectueuses de ces valeurs, la consé-quence tangible sera l’assurance de revenus sur le longterme. Car celles qui refusent cette orientation serontcondamnées à disparaître à plus ou moins longue échéancesous la pression de réglementations de plus en plus contrai-gnantes, des différentes parties prenantes que sont les syn-dicats, associations, collectivités locales, mais aussi desmarchés. Peu à peu, en effet, des critères environnementaux

et sociaux s’ajoutent aux indicateurs purement économiques,et guident les investisseurs dans le choix de leurs placementsfinanciers. Le développement des fonds éthiques témoignede cette évolution: il sera de plus en plus rentable d’investirdans un groupe pratiquant avec ses fournisseurs un com-merce équitable que dans une multinationale exploitant unemain d’œuvre d’enfants dans ses usines.Si la sanction des marchés préoccupe les groupes interna-tionaux et peut suffire à elle seule à motiver la mise enœuvre d’une stratégie de développement durable, limiter lesbienfaits d’une telle politique à ses retombées purementéconomiques serait réducteur. Aujourd’hui les nations res-ponsables n’envisagent pas d’autre approche que celle dudéveloppement durable pour tenter de remédier aux grandsmaux qui altèrent les équilibres écologiques de la planèteau point de risquer de la rendre inhabitable pour de nom-breuses espèces, à commencer par l’être humain. Il en estde même pour l’aggravation des écarts de niveau de vieentre les pays du Nord et les pays du Sud, et des tensionssociales qui en découlent.

Atteinte à la vie et à notre environnement

Schématiquement, on peut retenir que les inégalités écono-miques entre les nations développées et les plus pauvres sontà l’origine plus ou moins directement de famines, de conflitset de guerres, et contribuent à chasser de leur terres de nom-breux ruraux venant grossir des agglomérations déjà sur-chargées et leurs bidonvilles, phénomène sourced’insécurité, de vandalisme ou de trafics en tout genre. Com-biné à l’explosion de la démographie, ce mécanisme, ali-menté par la frustration et le désespoir des populationsconcernées, ne peut que conduire au chaos. Ce qu’aucunepolitique sécuritaire – avec son contrôle de l’immigration et salutte contre le terrorisme – ne pourra maîtriser sans remon-ter à la source des problèmes.

Sur le plan de l’environnement, la situation est tout aussialarmante. On cite volontiers la déforestation des forêts pri-maires ainsi que la pollution de l’air et des eaux (nappesphréatiques, océans). Mais qui sait que, chaque année, suiteà de mauvaises pratiques d’irrigation, 10 millions d’hectaressont perdus à cause de la salinisation? Quant à l’atteinte à labiodiversité, on estime entre 50 et 200 le nombre d’espècesqui disparaissent, chaque jour, sur un total de 10 à 100 mil-lions, dont seulement 1,75 million sont identifiées. Autremenace, la disparition de l’indispensable couche d’ozone quinous protège du rayonnement UV. Elle semble aujourd’huistabilisée depuis l’interdiction de certains aérosols et fluidesfrigorigènes... À présent, le problème majeur qui mobilise lesnations depuis l’adoption du protocole de Kyoto endécembre 1997 est le réchauffement climatique.

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DOCUMENTATION TECHNIQUE Juin 2003

Le développement durable est un nouveau mode depensée qui implique l’ensemble de la société. Il s’appuiesur différents principes :● solidarité dans le temps : les politiques conçues et

mises en œuvre aujourd’hui doivent préserver lescapacités des générations futures à assurer leurpropre développement

● solidarité dans l’espace : la lutte contre la pauvreté etl’exclusion, au Sud comme au Nord, et l’instaurationd’échanges internationaux équitables sont deuxcomposantes essentielles du développement durable.

● responsabilité : être solidaire des générations futures,de ses concitoyens, des populations du monde, c’estengager sa responsabilité dans toute prise dedécision. Ce qui conduit à concevoir les modes deproduction et de consommation et à analyser lesinvestissements pour réduire les impactséconomiques, environnementaux et sociaux

● gouvernance : le développement durable introduit lanécessité d’une concertation avec les citoyens, lesgroupes sociaux, les entreprises.

● ancrage territorial : à l’image du précepte Thinkglobal, act local, le développement durable doit aussiêtre mis en œuvre à l’échelle locale. Les Agendas 21locaux et les écosites répondent à cet objectif.

UN AUTRE MODE DE PENSÉE

“ La pauvreté est la plus grande source de pollution.Indira Gandhi (1917-1984)”

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Routes N°84 - Juin 2003 9

(1) Les gaz responsables de l’effet de serre sont le gaz carbonique, le méthane, l’oxydenitreux, l’ozone troposphérique, les CFC et HCFC également responsables de l’attaque dela couche d’ozone, ainsi que leurs substituts: HFC, PFC et SF6.

Les rejets causés par les activités humaines ont augmenté très sensiblement la concentration des gaz à effet de serre.

Multiplication des accidents météorologiques

Certains scientifiques évoquent même des chiffres plus alar-mistes (+10 à +14 °C) si le méthane gelé, présent sous formed’hydrates en très grande quantité au fond des océans(3000 fois la quantité présente dans l’atmosphère), venait àêtre libéré du fait d’une modification de la température desmers de seulement 1 à 2 °C, un chiffre compatible avec lessimulations actuelles. Une telle déstabilisation pourrait cau-ser également d’immenses glissements sous-marins entraî-nant des tsunamis très importants qui affecteraient lespopulations riveraines.Quelle que soit son amplitude, le réchauffement climatiquedevrait accroître la fréquence et la violence des accidentsmétéorologiques (tempêtes, cyclones, orages, crues, inonda-tions) dont certains observateurs affirment déjà ressentir leseffets, à l’image notamment de la tempête de 1999. L’allonge-ment des périodes de chaleur aurait aussi pour conséquencel’extension des maladies infectieuses transmises par lesinsectes et l’augmentation dans les villes de la mortalité etdes affections cardiorespiratoires. La carte de la productionagricole serait également bouleversée du fait de la modifica-tion du climat. Avec des perdants, mais aussi des gagnants:si elle exploitait convenablement les sols libérés des rigueursclimatiques, la Sibérie pourrait devenir un producteur decéréales de premier plan, devançant même les Etats-Unis.

Une priorité : maîtriser l’effet de serre

La température moyenne sur Terre résulte de l’équilibreentre le rayonnement venant du soleil et le rayonnementinfrarouge réfléchi vers l’espace, dont une partie est pié-gée par les gaz à effet de serre présents dans l’atmo-sphère. Sans eux, la température serait de - 18 °C au lieude + 15 °C. Or, depuis l’ère préindustrielle, les rejets causés par lesactivités humaines (combustion du charbon, du pétrole, dugaz...) ont augmenté très sensiblement leur concentration :les effets combinés de tous les gaz à effet de serre équiva-lent aujourd’hui à une augmentation de 50 % de gaz carbo-nique depuis cette période (1).Selon les estimations et les scénarios de poursuite desémissions, le réchauffement pourrait être de 1,4 à 5,8 °C etle niveau de la mer monter de 9 à 90 cm (plus sûrement dufait d’une dilatation thermique de l’eau que de la fonte desglaces), provoquant l’immersion de certaines zones côtières(la Camargue et les rivages à lagunes du Languedoc enFrance), les deltas étant les plus exposés.

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Une population en expansion sur un espace finiComment l’homme en est-il arrivé, par son développementau cours des siècles, à mettre en péril son propre avenir etcelui des autres espèces? La domestication de la nature, l’ar-tificialisation des milieux naturels et le prélèvement des res-sources naturelles ont atteint une telle intensité que laplanète ne peut tout simplement plus se régénérer et le sup-porter - même le pétrole est une ressource renouvelable,mais à l’échelle de plusieurs millions d’années - car la Terreest un espace fini (2).Cette prise de conscience est relativement récente, avec l’explo-sion de la démographie, même si les famines, les guerres et lesépidémies régulent un tant soit peu la croissance de la popula-tion. Aujourd’hui estimée à 6,3 milliards d’habitants (contre3 milliards en 1960), elle devrait atteindre 9 à 13 milliards en2050 selon les différentes projections des Nations unies.

Il est donc plus qu’urgent de modifier nos comportements etnos modes de pensée, y compris en matière de natalité, sinous voulons que nos descendants puissent espérer disposerd’un environnement favorable à leur survie.

Relativiser la liberté

La clé de voûte du nécessaire revirement du mode de vie desnations industrialisées, qui bien que ne représentant que20 % de la population consomment 80 % des ressourcesmondiales, est la remise en cause du principe de libertéabsolu qui régit le comportement de l’homme. C’est au nomde ce principe que notre civilisation s’est développée enconstruisant plus d’infrastructures et en défrichant pourdévelopper des exploitations agricoles et des pâturages pourl’élevage, mais au prix d’une pression croissante sur lesmilieux naturels et les autres espèces. L’homme qui, jusqu’àprésent, a cherché à maîtriser – et parfois même asservir –ses semblables et la nature, doit aujourd’hui apprendre àrelativiser sa liberté, en comprenant qu’elle est limitée parcelle des autres. Le respect de cette limite permettrait, parexemple, de maîtriser les tensions sociales, notamment enmilieu urbain où la densité de population est plus élevée.Ce principe de liberté régit aussi les échanges écono-miques. Au nom du libre-échange mondialisé, bénéfiquecar il stimule la compétition et l’innovation, les acteurs éco-nomiques induisent aussi des situations de concurrenceinsupportable dans les régions qui ne peuvent rivaliser :que pèsent les pratiques de culture vivrière de certainspays d’Afrique face aux productions subventionnées desgéants nord-américains de l’agroalimentaire et des bio-technologies ?Pour autant, le développement durable ne nie pas le pro-grès, bien au contraire. L’humanité à besoin de développe-ment, mais celui-ci doit être accompagné d’une conscience

L’urbanisation et l’édification de grands équipementssoustraient, chaque année dans le monde, des dizainesde milliers d’hectares de sols à leurs fonctionsdrainantes. De plus, le surpâturage, la mécanisation del’agriculture comme l’abus de la monocultureprovoquent le tassement des sols, pratiques quifavorisent le ruissellement de l’eau en surface, au détriment de l’infiltration. La conséquence de cesdifférentes causes d’imperméabilisation est une

aggravation des risques d’inondation, mais aussid’érosion. Pour faire face à ces risques, l’industrie dubéton, en réponse aux préconisations de la loi sur l’eau,a développé des bétons drainants, utilisés soit encouche de roulement ou, concept novateur, en chausséeréservoir (utilisable en voirie ou parking). Cette solutionde stockage temporaire des eaux pluviales réduit lesrisques d’inondations. De plus, elle évite la saturationdu réseau et des équipements d’assainissement, etdonc les pics de pollution des cours d’eau en aval. Laforte porosité de ces bétons (20 % minimum) permetd’absorber de forts débits instantanés, souvent trèsfortement chargés en métaux lourds. Au lieu de

disperser de façonincontrôlée lespollutions, leschaussées réservoiren béton poreux lesrecueillent et lescanalisent vers desouvrages adaptés, àun débit maîtrisé,pour un traitementultérieur.

LUTTE CONTRE L’IMPERMÉABILISATION DES SOLS

“Le développement économique et socialest le meilleur contraceptif.Délégation algérienne à la première Conférence mondialesur la population (Bucarest, 1974). ”

(2) Se reporter à l’ouvrage “Voici le temps du monde fini” d’Albert Jacquard (Editions du Seuil)

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collective quant aux impacts sur l’environnement et lasphère sociale qu’ils engendrent, afin de les minimiser.

Trois composantes interdépendantes

Au stade actuel, la mise en œuvre d’une politique de développe-ment durable se limitesouvent à traiter, defaçon isolée, les troiscomposantes écono-mie-social-environne-ment. Mais quand onjoue sur un paramètreen ignorant les autres,on peut arriver à deseffets contraires auxobjectifs recherchés.Par exemple, les efforts

réalisés par l’industrie automobile pour abaisser les émissionset la consommation des moteurs se sont soldés... par une aug-mentation de la pollution! Les raisons? Un recours de plus enplus systématique à la voiture, encouragé par un prix de revientkilométrique inférieur du fait des économies de carburant. Lasolution aurait été d’accompagner ces progrès technologiquespar une sensibilisation et une information des usagers pourcontribuer eux aussi à l’objectif commun en utilisant moinsleurs véhicules. Les effets auraient alors été cumulés.Un parallèle avec la théorie de la relativité d’Albert Einsteinmet en perspective cette approche. Au XVIIIe siècle, Newton adéfini un espace de coordonnées absolues (x, y, z et t pour letemps), absolument dissociées. La révolution introduite parEinstein a été de montrer que ce postulat n’était pas généralcar le temps et l’espace, étant non pas absolus mais relatifs,sont en outre liés par c la vitesse de la lumière dans l’équationx = ct. Conséquence, à chaque fois que l’on influe sur le temps,on influe aussi sur l’espace. C’est un peu la même chose avecles trois composantes du développement durable, exceptéqu’elles ne sont pas liées par la vitesse de la lumière, mais parla liberté de la personne. C’est pourquoi, il ne peut y avoir de développement durablesans une éducation qui relativise la liberté individuelle. L’ob-jectif est que l’individu devienne collectivement responsable,en apprenant à tenir compte de l’intérêt collectif dans seschoix individuels. L’avènement d’une société responsable,ayant pris conscience des limites de sa liberté est un enjeu detaille. Mais ses effets seraient plus que significatifs puisqueirriguant tous les champs d’activité, à travers les comporte-ments et les choix de consommation notamment.

Les infrastructures routières

La route est un moyen de communication nécessaire au déve-loppement, dont les projets de construction font l’objet d’uneenquête publique pour que les riverains et associations puissentintervenir sur la définition. Ce mécanisme est à rapprocher duprincipe de gouvernance souvent évoqué en matière de

Grâce aux logiciels d’analyse du cycle de vie, il estaujourd’hui possible d’optimiser la conception d’unproduit ou d’un ouvrage en fonction d’indicateursenvironnementaux. Pour disposer de données fiablessur les impacts du matériau béton, les fédérationseuropéennes des industries concernées (ciment,béton, granulats, adjuvants...) se sont regroupéesautour du projet EcoConcrete, afin de constituer unebase de données et de mettre à la disposition desindustriels un logiciel d’analyse du cycle de vie offrantun “arbre de décision” permettant d’intervenir àdifférents niveaux : exploitation minière, transport,production, site de construction, maintenance,recyclage et mise au rebut. Cet outil simule lesimpacts de différents types d’ouvrages (dalle, poutre,revêtement routier...), depuis leur fabrication jusqu’àleur fin de vie (recyclage ou élimination) : raréfactiondes matières premières, consommation d’eau, effet deserre, attaque de la couche d’ozone, acidification dumilieu, pollution de l’air...

ANALYSE DU CYCLE DE VIE

Piste cyclable : le béton accompagne le développement des modesde transports alternatifs.

Environnement

Economie Social

Liberté

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développement durable, afin que le citoyen soit davantage impli-qué dans les processus de décision, ce qui suppose l’adoptiond’une culture de la transparence à tous les échelons de la société.Par ailleurs, une route nécessite des matériaux. Pour faireface à l’augmentation du trafic, les ingénieurs dans la pre-mière moitié du XXe siècle ont diminué la granulométrie et uti-lisé des liants, soit du bitume pour faire des graves-bitume,soit du ciment pour faire des graves-ciment ou du béton. Cetteévolution technologique a permis, en liant les agrégats, d’aug-menter la résistance aux charges tout en améliorant le confortde la chaussée, par comparaison aux voies pavées, utiliséesdepuis l’époque gallo-romaine.Mais construire une route suppose de mobiliser sur des kilo-mètres, et sur une épaisseur pouvant atteindre un mètre, unvolume considérable de granulats. Ainsi, en France, pour entre-tenir et étendre le réseau routier, 200 millions de tonnes de gra-nulats sont puisées dans les ressources naturelles, soit unvolume de 100 millions de m3 par an. Rapporté à une période de10 ans, le volume prélevé totalise un cube d’un kilomètre decôté, avec des impacts importants sur le milieu naturel: pertur-bation ou disparition des écosystèmes des rivières dans les-quelles sont dragués les matériaux (ballastières), extension descarrières à ciel ouvert... Qui plus est, beaucoup de maîtresd’œuvre et d’entreprises sont confrontés à des pénuries de gra-nulats consécutives à la surexploitation des ressources.

Mettre à profit les matériaux en place

La réponse de l’industrie cimentière à cette problématiquerelève du bon sens. Au lieu d’exploiter des matériaux, auprix de nombreux impacts environnementaux et des nui-sances générées par leur transport (pollutions, bruit,risque d’accidents, dégradation du réseau routier...), l’ap-proche proposée est d’exploiter le gisement constitué parles matériaux présents naturellement sur le site. Grâce à latechnique du traitement à la chaux et au ciment, il est pos-sible de stabiliser argiles, limons, sables, marnes,chailles... Cette technique est de plus en plus utilisée pourles terrassements, mais aussi pour la réalisation deschaussées elle-mêmes, moyennant en complément lamise en œuvre d’une couche de roulement assurant l’étan-chéité de la structure.

L’approche du développement durable peut aussi s’appli-quer à l’entretien de chaussées existantes. Plutôt que defraiser et d’évacuer les matériaux en décharge, pour intro-duire des matériaux neufs, mieux vaut mettre à profit legisement propre de la route. Là aussi, la technique duretraitement au ciment est parfaitement valable. Le seulmatériau apporté est le liant, d’où un impact bien moindresur l’environnement.

Tramway de Strasbourg : la technique béton facilite l’intégrationdes moyens de transport collectif.

Des aménagements de qualité contribuent au bien-être des usa-gers et sont un facteur d’apaisement des tensions en milieu urbain.

La technique du traitement à la chaux et au ciment est de plus enplus utilisée pour les terrassements, mais aussi pour la réalisa-tion des chaussées elle-mêmes.

Le retraitement du sol en place au moyen de liants hydrauliquesroutiers épargne les ressources en granulats et supprime les nui-sances dues à leur transport.

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Le béton : économe en matériaux

Quand l’option du traitement en place n’est pas envisa-geable, le choix de la technique béton apporte, lui aussi, uneréponse en accord avec le principe de préservation des res-sources: contrairement à une chaussée classique, le bétonpermet de réaliser, à résistance équivalente, une structuregénéralement moins épaisse, économisant les granulats, etavec une consommation moindre d’énergie (coulage à froid,absence de compactage). Mais surtout, grâce à sa pérennité,une chaussée en béton ne nécessitera pas d’entretien pen-dant plusieurs dizaines d’années si elle a été correctementdimensionnée et réalisée. Là aussi, l’absence de prélève-ment supplémentaire de ressources, pendant la vie de l’ou-vrage, s’inscrit pleinement dans une logique dedéveloppement durable.Il n’en demeure pas moins que la route, en traversant despaysages, exerce une pression énorme sur la faune et laflore, de par la barrière parfois infranchissable qu’elleconstitue, mais aussi des rejets de métaux lourds, des débrisen tout genre (pneus, plastiques...) et autres polluantsengendrés par le trafic des automobiles et des poids lourds.Grâce aux ouvrages en béton sur autoroute, on assure la cir-culation des animaux au moyen de buses ou de passagesadaptés et grâce aux ouvrages hydrauliques en béton, lesconcepteurs peuvent protéger l’environnement en canalisantles eaux de ruissellement polluées (caniveaux, cunettes...),puis en les filtrant (bassins de décantation) avant de les reje-ter, en accord avec les exigences de la loi sur l’eau.

Un matériau inerte

À ce titre, l’utilisation de glissières en béton armé est égale-ment préférable à celle de glissières métalliques dont letraitement de protection par galvanisation est à l’origine derejets importants de zinc dans les cours d’eau. Cela met enlumière une qualité essentielle du béton : sa stabilité chi-mique. Ce matériau inerte, ne dégageant aucun gaz à effetde serre ou composé toxique, y compris en cas d’incendie,ne peut être à l’origine d’aucune pollution. Et en fin de vie, le

béton peut être recyclé en agrégats qui entreront dans lacomposition de sous-couches routières, voire de nouveauxbétons. Au final, l’usage de la route se révèle plus impactantque sa construction elle-même, malgré les protectionsdéployées le long du tracé (équipements hydrauliques etmurs anti-bruit qui font souvent appel au béton). Cela réaf-firme la nécessité d’un développement de la conscienceindividuelle pour “raisonner” les déplacements.

Cimenterie : des impacts minimisés

Produit industriellement à partir de ressources naturellesabondantes, l’argile (80 %) et le calcaire (20 %) cuits dans unfour à très haute température (1 450 °C), le ciment nécessitebeaucoup d’énergie pour sa fabrication. Pour minimiser lesémissions de gaz à effet de serre, les cimentiers ont étéparmi les premiers à mettre en œuvre, au niveau national,un engagement volontaire de réductions d’émissions, etpoursuivent leur action à travers l’AERES (Association d’En-treprises pour la Réduction de l’Effet de Serre) fondée enoctobre 2002. (3)

Pour y parvenir, les gestionnaires de sites recourent deplus en plus massivement à des combustibles de substitu-tion, déchets d’autres industries qui auraient été éliminésde toute façon sans être valorisés : pneus, huiles usagées,solvants, matières plastiques, cartons, boues d’épuration,farines animales... Moyennant des adaptations très coû-teuses, comme les filtres disposés sur les cheminées rete-nant les poussières et les polluants résiduels quin’auraient pas été éliminés par la chaleur du four. L’effica-cité énergétique des installations a également été amélio-rée (dispositif d’injection des combustibles plusperformants, systèmes de régulation améliorant le rende-ment de la cuisson, préchauffage des matières premièresavec les gaz de combustion).Une autre contribution à un développement durable, et enparticulier son volet social, est la mise en place au niveau des

Le béton peut même être formulé à partir du sable présent loca-lement, comme sur cette route expérimentale en béton de sable,à la dune du Pyla (Landes).

Les ouvrages hydrauliques en béton permettent de respecter laloi sur l’eau et son obligation de recueillir puis de filtrer les eauxde ruissellement avant de les rejeter dans l’environnement.

(3) Pour la période 1990-2000, les cimentiers se sont engagés à réduire de 10 % les émis-sions de CO2 à la tonne de ciment et de 25 % les émissions totales de CO2 liées à laconsommation de combustibles fossiles. Cet objectif a été largement dépassé: plus de20 % pour le premier objectif et environ 40 % pour le second.

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7, Place de la Défense 92974 Paris-la-Défense cedex Tél. : 01 55 23 01 00 Fax : 01 55 23 01 10Email : [email protected] Site Internet : www.infociments.fr

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cimenteries de commissions de concertation avec les rive-rains, les élus, les associations, pour répondre aux interroga-tions, recueillir les requêtes et trouver des solutions pour yremédier. L’exemple de l’abandon d’un mode d’extraction àl’aide d’explosifs au profit d’un procédé mécanique moinsbruyant est significatif. Ces structures de concertation sontdevenues indispensables pour accompagner, le mieux pos-sible et dans la transparence vis-à-vis des populations, lesprojets d’extension ainsi que de réhabilitation paysagèred’anciennes carrières. Ces dossiers gagnent en pertinenceavec l’intervention d’associations spécialistes de la faune etde la flore. L’information du public et la concertation avec lesriverains sur les choix industriels illustrent la politique detransparence des cimentiers.

Des centrales BPE au diapason

Moins étendues que les cimenteries, les centrales de BétonPrêt à l’Emploi n’en sont pas moins soumises aux mêmescontraintes. Ces installations sont de plus en plus souventinstallées dans des hangars afin de limiter les nuisancessonores pour le voisinage et améliorer l’insertion dans le pay-sage, objectif qui motive parfois la plantation d’arbres. Sur leplan de la maîtrise des rejets, les centrales BPE s’inscriventpleinement dans une logique “zéro déchet”. Les excédents debéton frais sont recupérés pour extraire les granulats qui,après lavage, pourront resservir ultérieurement, comme leseaux chargées en laitance, recueillies et réinjectées dans leprocess comme apport de fines.

Sur le plan énergétique, l’atout du béton est son mode defabrication à froid, par simple mélange des constituants debase. Cela se traduit par une consommation électrique limi-tée et l’absence d’émissions directes de gaz à effet de serre etde tout autre composé non sans impact sur la santé et l’envi-ronnement.Ce tableau serait incomplet si l’on omettait de souligner l’ex-cellente couverture du territoire français par les centralesBPE. Grâce à la densité de ce maillage, l’impact du transportest limité. Le ciment est acheminé en priorité par voie fluvialeou ferroviaire, et le béton prêt à l’emploi est disponible en toutpoint à moins d’une heure de route. Cette présence au plusprès des besoins se double d’un recours privilégié à une maind’œuvre locale et constitue l’une des composantes de lacontribution sociale de l’industrie du béton.

L’amorce d’une révolution ?

Ce rapide tour d’horizon des enjeux du développementdurable et des contributions de l’industrie cimentière à samise en œuvre ne saurait être exhaustif, et nous ne manque-rons pas de revenir plus en détail sur certains des aspectsprésentés, avec l’avancement des réflexions et des outilsd’analyse. Pour l’heure, il faut retenir que ce concept doit êtreapproprié par le plus grand nombre afin d’en obtenir le maxi-mum d’effets bénéfiques, en relativisant notre liberté indivi-duelle face à l’intérêt immédiat de la communauté et dans lefutur: est-il exagéré de parler d’une révolution des modes depensée? ●

Insonorisation, traitement paysager, maîtrise des rejets et recy-clage des matériaux sont une réalité pour les centrales BPE.

Les sociétés cimentières mettent tout en œuvre pour limiter lesnuisances liées à l'extraction des matières premières.

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Pernay-La Membrolle : malaxeur en action sur ce chantier novateurde retraitement d’unechaussée en place.

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Pernay-La Membrolle

Les petites municipalités dont les res-sources sont limitées parviennent diffi-cilement à entretenir convenablement

leurs voiries communales. Nids de poules,effondrements, fissurations, déforma-tions… les pathologies sont nombreuses,surtout en zone en rurale où le réseau sup-porte le trafic d’engins agricoles. “Noussommes pris dans un cercle vicieux,explique Claude Cormery, maire de Pernay,petite ville de près de 900 habitants d’Indre-et-Loire, près de Tours. Comme nous nepouvons pas mobiliser des crédits suffisantspour réaliser des travaux de fond, nousnous limitons à des interventions ponc-tuelles de purge”.

Des travaux sans finMais ce remède n’est que provisoire, sur-tout dans cette région : l’instabilité des sols,due à leur nature argileuse et combinée àune humidité relativement forte, oblige lamunicipalité à revenir année après année.

CHANTIER

“Cela n’est pas satisfaisant, reprend l’élu.Cet entretien du réseau par petites touchesaccroît l’hétérogénéité des chaussées etfinit par nous coûter bien plus cher”.Moralité : l’appui de la région ou du dépar-tement est nécessaire pour pouvoir envisa-ger et financer des solutions plus radicales,comme la réfection totale des structures.Ainsi, pour réhabiliter les 10 km d’uneroute reliant Pernay à la Membrolle-sur-Choisille, les communes se sont tournéesvers le Conseil Général. Fédérées par lacommunauté de communes de Gâtine etChoisilles, maître d’ouvrage, les cinq col-lectivités concernées par le projet (laMembrolle-sur-Choisille, Fondettes, Saint-Roch, Charentilly et Pernay) ont lancé unappel d’offres. Mais la solution proposée,une reprise totale par l’apport de 40 cmde diorite complétée par un enduitbicouche, atteignait un million d’euros.Un montant trop important pour le dépar-tement qui a refusé en 2001 de subven-tionner l’opération.

Une voirie écologiquePour échapper au cercle vicieux des reprises ponctuelles sur une voirie rurale instable,plusieurs municipalités ont opté pour le retraitement en place. Une solution d’avenir qui épargne les ressources et de nombreuses nuisances aux collectivités.

LE CHANTIER EN BREF● Lieu: voirie communale entre

Pernay et la Membrolle-sur-Choisille (Indre-et-Loire)

● Projet: réhabiliter une voirie trèsendommagée

● Contraintes: réaliser un ouvragepérenne

● Solution: retraitement de lachaussée en place à la chaux et auciment

● Linéaire de voirie réalisé: 4,2 km,soit 16700 m2 (première tranche)

Une alternative avantageuse“L’entreprise nous a alors proposé unealternative : le retraitement de la chausséeet du sol en place. Une première dans larégion, reprend Claude Cormery. Le retrai-tement est plus avantageux car il évitel’achat et le transport des granulats ache-minés sur chantier ainsi que la mise en

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CHANTIER Pernay-La Membrolle

l’équipement de Neuillé Pont-Pierre,maître d’œuvre. Nous avons découvert laprésence de deux zones riches en silex lorsdes travaux”. Des purges ont donc éténécessaires pour que l’engin, un malaxeurCaterpillar SM-350 développant près de500 chevaux, puisse opérer sans être blo-qué ni endommagé. “Le rotor de lamachine ne supporte pas les agrégats degranulométrie supérieure à 200 mm” pré-cise Laurent Kopp, évoquant la nécessitéd’une fragmentation préalable des maté-riaux durs lors du déroctage de l’anciennechaussée.

Traitement à la chaux et au cimentLa portance de l’ancienne structure dechaussée avant traitement était si faible(EV2 compris entre 10 et 40 MPa) qu’unporteur de liant venu effectuer une livrai-son y a laissé des ornières de 3 à 10 cm.Après traitement, cette valeur a été portée àplus de 80 MPa en moyenne (50 MPa auminimum) lors de la pré-réception paressais à la plaque à 7 jours. Le mode opé-

décharge des matériaux extraits du site”résume Laurent Kopp, directeur du labora-toire de l’entreprise BSTP (BeauceSologne Travaux Publics). Autre avantage, et non des moindres, àl’heure de la raréfaction des ressources natu-relles et de la nécessité de promouvoir undéveloppement durable : la valorisation desmatériaux de chaussée en place préserve lescarrières et les gravières. De plus, elle per-met de limiter l’impact des transports rou-tiers : bruit, pollution, usure du réseauroutier, risques d’accidents de la route...

Valoriser les matériaux dechaussée en placeLe principe de cette technique consiste àapporter, aux matériaux présents sur le site,la résistance qui leur manque par l’ajout deliants routiers. Objectif : constituer uneassise pérenne et homogène, les matériauxétant “brassés” par un pulvi-mixeur oumalaxeur, qui recevra une couche de roule-ment (enduit bicouche). Courammentemployée pour le terrassement des chantiersroutiers, autoroutiers ou des plateformesindustrielles, cette solution n’est que troprarement utilisée sur ce type de voirie secon-daire, très peu structurée, résultat d’apportssuccessifs de graves au cours des années etrecouverte d’un tapis d’enrobés. “Nousavons profité de l’opération pour élargir lachaussée à 4 m ou 4,30 m, avec des zones de6 m de large sur des longueurs de 10 m pourpermettre le croisement d’engins agricoles”souligne Laurent Kopp.

À de nombreux endroits, l’ancienne chaussée était parti-culièrement endommagée.

Engagés à la mi-septembre 2002, les tra-vaux de la première tranche (4,2 km) ontnécessité des études préalables et des son-dages réalisés par le LRPC de Blois. “Leurnombre était insuffisant, analyse RolandRouziès, responsable de la subdivision de

La chaussée existante est déroctée parripage avec un bulldozer.

PROTECTION À L’EAU INDISPENSABLE

L’eau est l’ennemie de toutes leschaussées. Les structures traitées àla chaux et au ciment n’échappentpas à la règle. “La couche deroulement, qui assure l’étanchéité,joue un rôle capital dans la pérennitéde l’ouvrage, souligne ClaudeCormery. Elle doit donc adhérerparfaitement à l’assise et présenterune résistance suffisante pour évitertoute infiltration, qui se solderait pardes désordres structurels. Un autrepoint à ne pas négliger est la misehors d’eau: des fossés suffisammentprofonds sont nécessaires pourécarter les risques de remontées parcapillarité dans la structure”.Certaines zones très argileuses ont dû être

corrigées avec des granulats.

PRINCIPAUX INTERVENANTS

● Maîtrise d’ouvrage: Communauté decommunes de Gâtine et Choisilles

● Maîtrise d’œuvre: DDE d’Indre-et-Loire, subdivision de Neuillé Pont-Pierre

● Entreprise: BSTP● Etudes et sondages: LRPC de Blois● Fournisseurs des liants : Calcia (liant

routier hydraulique) et Lhoist (chaux)

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ratoire, défini par le laboratoire de l’entre-prise, comprend une phase d’épandage dechaux (Pouzzocal S2 de Lhoist) puis uneautre de liant hydraulique routier (Ligex111 M10 de Calcia) suivies chacune d’unmalaxage. “Un traitement uniquement à lachaux ne permet pas d’obtenir les résis-tances nécessaires à la structure, qui plusest pour des sols humides, souligne Lau-rent Kopp. L’association avec le ciment estindispensable pour permettre aux maté-riaux retraités d’atteindre les perfor-mances souhaitées”.Le dosage initialement prévu dans l’étudede faisabilité était de 1 % de chaux et 7 %de liant routier, ce dernier étant ensuiteabaissé à 4 %. “Une faible teneur en liantslimite le retrait et donc les risques deremontées de fissuration”, commente leresponsable.

Un temps d’interventiondivisé par troisSéduits par la technique, les élus et les rive-rains ont également apprécié la rapidité del’intervention : la durée du chantier a, en

Passage du malaxeur et de la niveleuse après épan-dage de la chaux et du liant routier à base de ciment.

UN MODE OPÉRATOIRED’UNE GRANDE COMPLEXITÉ

La réalisation de la chaussée a nécessité une quinzaine d’opérationsdistinctes:● déroctage au bulldozer par ripage

de la chaussée existante en plusieurspasses, afin d’écraser les morceauxd’enrobés avec les chenilles de l’engin;

● tri des gros éléments au tracto-pelleet à la main, et correction de la teneuren eau par arrosage (arroseusemunie d’une queue de carpe);

● épandage de la chaux vive avec un épandeur en deux passes de 2,5 m pour couvrir les 4 m, à raison de 6 kg/m2 ;

● premier malaxage du sol et de la chaux sur 30 cm;

● épandage du liant Ligex 111 M10(22,5 kg/m2 en moyenne);

● deuxième malaxage du sol sur 30 cm;

● arrosage (5 l/m2 par passe) si nécessaire et selon les zones;

● troisième malaxage;● pré-réglage à la niveleuse;● compactage (8 passes à 2,5 km/h);● réglage fin à la niveleuse;● passage du compacteur

sans vibration pour lisser;● application d’un enduit de cure

à l’émulsion et de gravillons 2/4;● nouveau passage du compacteur

sans vibration;● séchage de 7 jours, avant réouverture

au trafic de poids lourds;● essais de plaque de pré-réception

à 7 jours● essais de déflections de réception (δ

< 80 centièmes de mm à 28 jours)● réalisation de l’enduit bicouche final

La structure est arrosée pour corriger lateneur en eau avant le malaxage final.

Profil définitif de la chaussée en doublepente après nivelage et compactage.

Un enduit gravillonné est ensuite appliquésur la chaussée.

effet, été divisée par trois (7 semaines seu-lement au total) par rapport aux solutionsclassiques, 2000 m2 étant réalisés par jourau lieu de 600. “Cette technique est surtoutbeaucoup moins lourde pour les riverains,qui n’ont pas à supporter les rotations decamions pour apporter et évacuer desmatériaux, souligne Claude Cormery. Deplus, l’absence de remblaiement et dedéblaiement évite de salir le chantier, sesabords et ses accès”.Malgré tous ses atouts, la technique restepénalisée par son seuil de rentabilité. “Ilfaut un minimum de 3000 m2 pour amortirle coût de déplacement des engins haute-ment spécialisés” souligne Roland Rou-ziès. D’où des difficultés pour l’entreprisedans sa stratégie de promotion du retraite-ment dans la région, les chantiers étantsouvent de petite taille. “L’idéal serait queles communes puissent s’associer pourtraiter des linéaires suffisants et ne plusêtre tributaires de leur faible capacitéfinancière, conclut Claude Cormery. Ilserait judicieux que les DDE, qui pro-gramment la majorité de nos petits tra-vaux, coordonnent ces opérations”. ●

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Saint-Priest

Grand Lyon: le béton désactivé,signature du tramway

CHANTIER

Saint-Priest, nouveauthéâtre des opérationsd’extension, sur 5 km,du tramway de Lyon.

Depuis son ouverture en 2001, le tramway poursuit son extension. En décembre, neuf stations complèteront la deuxième ligne pour desservir Saint-Priest. L’utilisation de bétons désactivés assure la cohérence des espaces sur l’ensemble du projet.

Attendue avec impatience par leshabitants de Saint-Priest et obtenuegrâce à l’engagement de son maire

Bruno Polga, cette extension qui traverse laville d’Est en Ouest permettra de relier lagare Perrache en moins de 40 minutes. Cetronçon, actuellement en chantier, totalise5 km dont 3,5 en ville. Il sera achevé endécembre 2003 et portera à 15 km la lon-

gueur de la ligne T2 (29 stations au total).Ce projet s’inscrit dans la durée. Depuis1998, année du lancement des travaux de lapremière ligne, 40000 m2 de revêtementsen béton ont été mis en œuvre sur la plate-forme du tramway de Lyon. Avec cettenouvelle tranche, c’est 32500 m2 supplé-mentaires qui viennent s’y ajouter. Sansrevenir sur les grands principes de concep-tion du programme, détaillés dans le n° 75de la revue Routes (mars 2001), il faut rap-peler les raisons du choix de ce matériau.

Esthétique et souplessede mise en œuvreConfrontés à la difficulté de mécaniser lamise en œuvre d’enrobés et à l’impossibi-lité de le compacter convenablement surles zones entre rails, ce qui aurait compro-mis la durabilité du matériau, les concep-teurs et le groupement d’entreprises

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Le béton, acheminé sur chantier par camiontoupie, est répandu et réparti au râteau.

PRINCIPAUX INTERVENANTS

● Maîtrise d’ouvrage: Sytral● Maîtrise d’œuvre: Semaly – AABD● Mise en œuvre des bétons:

entreprise Sols● Fournisseurs BPE: Béton

Chantiers Rhône-Auvergne (Groupe Lafarge) et Béton Rhône-Alpes (Groupe Vicat)

● Fournisseur des adjuvants: Chryso

Eurovia-SCR-Entreprise Industrielle ontopté pour la solution du béton désactivé,proposée par l’entreprise Sols, sous-trai-tant, et acceptée sur un lot, puis généraliséeà l’ensemble du tracé. Points forts : descapacités esthétiques étendues et unegrande souplesse d’application, avec unprix de revient identique, voire inférieur, àla solution initialement envisagée.Ainsi, à Saint-Priest comme à Vénissieux,

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Bron ou encore Villeurbanne, l’entreprise adécliné l’association de trois bétons désac-tivés, formulés en fonction des sollicita-tions : deux bétons à base de granulatscalcaire et basalte pour les trottoirs et laplateforme (épaisseurs respectives de 10 et17 cm), et une formulation exclusivement àbase de basalte pour les carrefours, très sol-licités (17 cm d’épaisseur). “Quelquesmodifications ont été demandées par l’ar-chitecte Bruno Dumétier” explique Sébas-tien Boyron, conducteur de travaux,évoquant l’abaissement de la granulomé-trie des bétons de trottoirs pour accroître leconfort de marche et l’utilisation d’unsable gris roulé 0/2 à la place d’un blancconcassé 0/4. “C’est notre rôle que denous adapter aux exigences des donneursd’ordre sur ces chantiers à la fois tech-niques et de grande ampleur, en étantconstamment à leur écoute” ajoute GérardPélissier, PDG de l’entreprise Sols.

Formulation ajustée à la demande de l’architecte“C’est tout l’intérêt du béton désactivé,souligne Lionel Cardot, responsable qua-

lité de Béton Chantiers Rhône-Auvergne.Les formulations peuvent être finementajustées, en fonction des attentes desconcepteurs”. Une mission de routine pourla centrale de Serezin, apte à produire tousles bétons non standard grâce à son stockde 17 variétés de granulats de toute origine(France et étranger). “Nous avons en réfé-rence 350 bétons désactivés” précise leresponsable.Livrés sur chantier par camion toupie,32500 m2 de BPE auront été appliquésentre avril 2002 et décembre 2003 :15000 m2 de trottoirs, autant en plate-forme, et 2500 m2 pour les carrefours.“Pour ces derniers, délicats à réaliser, lerendement de nos équipes est de 60 m2 parjour, explique Sébastien Boyron. Enrevanche, pour les autres ouvrages, ilatteint la moyenne de 300 m2 par jour”.Les raisons? Outre l’expérience des opéra-teurs, l’entreprise a conçu et réalisé unemachine automotrice roulant sur les rails,muni d’une rampe déportée et orientablepermettant d’approvisionner facilement lebéton entre les voies. “Les toupies sontsouvent obligées de rester en rive de la pla-teforme, reprend le conducteur de travaux.Grâce à cet équipement, nous avons ache-miné et réparti le béton avec beaucoupplus de rapidité et de souplesse”.

Qualité au rendez-vousMais productivité n’est pas antinomiquede qualité. En témoigne le soin apporté autraitement des points singuliers (jonctionavec les regards, positionnement desjoints…), marque d’un grand profession-nalisme. De même, on ne peut que consta-ter la bonne homogénéité des différentessections, réalisées malgré les variations deplus en plus imprévisibles des conditionsmétéorologiques. Bref : si le tramway deLyon est une réussite, le béton désactivé yest pour quelque chose. Grâce à l’éventail

Engin à rampe déportée et orientableapprovisionnant le béton entre les rails.

Pulvérisation du désactivant pour inhiberla prise du béton en surface.

proposé en termes de textures et de colo-ris, il a permis aux concepteurs de diffé-rencier clairement l’emprise du tramwayde la voirie classique, et participe pleine-ment à la requalification paysagère dumilieu urbain. Sans compromis sur lesperformances, bien au contraire ! ●

LE CHANTIER EN BREF

● Lieu: Saint-Priest (banlieue de Lyon)

● Projet: extension de la ligne 2 du tramway sur 5 km

● Contraintes: des revêtements à la fois esthétiques, pérennes,résistants aux sollicitations desrames et des poids lourds

● Solution: trois déclinaisons de la technique du béton désactivé

● Surface de béton: 32500 m2

● Durée des travaux: 17 mois(août 2002 à décembre 2003) dont 7 mois pour les bétons

RHÉOLOGIE CONTRÔLÉE PAR UN SUPERPLASTIFIANT

Pour faciliter la tâche de l’entrepriseen été, Béton Chantiers Rhône-Auvergne a fait appel, pour les bétonsarmés des carrefours, plus longs àmettre en œuvre, au superplastifiantChrysofluid Optima 100. Comparé àun plastifiant classique, ce produitmultiplie par 3 ou 4 le temps“d’ouvrabilité” (temps avant que lebéton ne commence à faire sa prise).Cela diminue sa viscosité et luiconfère une plus grande maniabilité(le béton ne “colle” pas). Cette qualitéa deux conséquences: d’une part lebéton est plus facile à appliquer et àrégler. D’autre part, cela évite de levibrer et donc que les granulats, enparticulier les plus gros, neretombent, d’où la garantie d’unmeilleur aspect des bétons aprèsdénudage (meilleure répartition desgranulats en surface). Enfin, cesuperplastifiant limite les besoins eneau dans la formulation (un rapportE/C abaissé diminue la porosité etaugmente les performances) et leressuage (remontée d’eau ensurface). Il en résulte un bonaccrochage du désactivant, ce quidiminue les risques de délavage lorsde fortes pluies. Ainsi, l’entreprisedispose d’une formulation pour l’étéet d’une autre pour l’hiver…

Les zones piétonnes sont réalisées avecdes granulats basalte et un colorant ocre.

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LE SAVIEZ-VOUS ?

7, Place de la Défense, 92974 Paris-la-Défense cedexTél. : 01 55 23 01 00 - Fax : 01 55 23 01 10Email : [email protected] - Site Internet : www.infociments.fr

Voici, pour vous détendre... ou pour vous irriter, une énigme à résoudre.Réponse dans le prochain numéro de Routes.

Remue-méninges

Solution du Remue-méninges de Routesn°83: Vitesse moyenne d’une automobile

Rappel du problème posé: une voiture par-court, sur une belle route en béton, la dis-tance qui sépare deux villes à la vitesse de60 km/h puis revient au point de départ à lavitesse de 40 km/h. Question: quelle est savitesse moyenne?

SolutionLa simplicité apparente du problème induitfacilement en erreur. Le calcul de lamoyenne arithmétique de 60 et de 40 c’est-à-dire (60 + 40)/2 = 50 est une mauvaiseréponse. Elle serait juste si l’aller et leretour duraient le même temps. Or leretour a demandé plus de temps que l’aller.Pour résoudre ce problème, il faut poser labonne équation. On sait que t = t1 + t2 (1)Avec t: le temps mis par l’automobilistepour effectuer l’aller/retour, t1: le tempsde l’aller et t2: le temps du retour.Désignons par “L” la distance entre les deux

villes et par “V” la vitesse moyenne recher-chée. L’équation (1) peut alors s’écrire:2 L L L___ = ___ + ___ (2)V 60 40

Comme la distance “L” n’est pas nulle, on peutdiviser l’équation par “L”, on obtient alors:2 1 1___ = ___ + ___ d’où: V = 48 km/h.V 60 40

D’une façon générale, l’équation (2) s’écrit:2 L L L___ = ___ + ___V V1 V2

Ce qui donne:V est appelée “moyenneharmonique” de V1 et V2.Ainsi, la vitesse moyennes’exprime non par la

moyenne arithmétique, mais par la moyen-ne harmonique des vitesses. Pour desvitesses V1 et V2 positives, il est facile dedémontrer que la moyenne harmonique Vest toujours inférieure à leur moyennearithmétique (V1 + V2)/2.

AGENDA17-19 septembre 2003Salon de l’Equipement Territorial(Limoges)Cimbéton sera présent (stand n°84) à la34e édition du Salon de l’EquipementTerritorial, organisé par l’Associationdes Techniciens Territoriaux de France(ATTF) et qui se tiendra au Parc desExpositions de Limoges.Ce Salon est associé à Energie (le Salonde la distribution et des utilisationsindustrielles et domestiques, del’électricité, du gaz et du pétrole) et àRéseaux Expo (le Salon de laConstruction de lignes et réseaux, de lapose de canalisations et del’aménagement des voies).Ce Salon de l’Equipement Territorialrassemble, sur trois journées, lesingénieurs et techniciens des servicestechniques des villes, les Services del’Etat (DDE, DDA, Eaux et Forêts...), lesélus et leurs adjoints, les urbanistes,les hygiénistes, les architectes, lesbureaux d’études, les responsables del’environnement, les Offices d’HLM, lesSociétés d’économie mixte, lesentreprises de bâtiment et de travauxpublics, les installateurs...Pour en savoir plus:www.idexpo.comEmail: [email protected]

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Trains en circulationAlors que je me promène le long d’une voiede chemin de fer, j’observe deux faits :- un train me dépasse toutes les 12 minutes- un train me croise toutes les 4 minutes

Les trains roulent à une vitesse uniforme,égale dans les deux sens. Quant à moi, jeme déplace à une vitesse constante.Question: à quel rythme les trains quit-tent-ils leurs gares de départ ?

VIENT DE PARAÎTRECarrefours giratoires en bétonTome 1 - Guide de dimensionnementCe document met à la disposition du maîtred’œuvre tous les renseignements dont il a besoinpour concevoir et dimensionner un projet de carrefour giratoire en béton.Édition 2003. Référence : T63

Ce document est disponible gratuitement auprès deCimbéton, soit par fax au 01 55 23 01 10, soit parEmail : [email protected]

GROS PLAN● Gailledrat devient Appia

La société Appia Équipement de laRoute vient d’absorber les troissociétés Gailledrat, Elaf et Star. La nouvelle entité est maintenantdivisée en 8 agences régionales:Paris-Couronne (Ivry-sur-Seine), Ile-de-France (Brie-Comte Robert),Ouest (Rennes), Centre (Sennece-les-Mâcon), Nord (Arras), Sud-Ouest(Saint-Alban), Sud-Est et Béton (ces deux dernières à Tarascon).Pour en savoir plus:Téléphone: 01 46 72 95 05Fax: 01 46 70 31 03

V = ___ 2______1 1___ + ___V1 V2