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1
Réserve naturelle domaniale
des décanteurs de Genappe :
Synthèse des observations ornithologiques
de l’année 2012
Philippe Hermand
1. Introduction
Les décanteurs de l’ancienne sucrerie de Genappe, avec plus de 200 espèces observées en une
vingtaine d’années, sont le site ornithologique majeur du Brabant wallon et l’un des plus
importants de Wallonie. Les modifications qu’ils ont connues après la fermeture de la sucrerie
en 2004 ont toutefois exercé une grande influence sur leur avifaune. L’apport hydrique étant
désormais limité à la pluie, des bassins se sont asséchés. Certains ont été mis à sec
volontairement pour faciliter leur retour à l’agriculture. En outre, l’absence de gestion a
permis le développement anarchique de la végétation, provoquant la fermeture progressive du
milieu. La diversité de l’avifaune a donc diminué dans les premiers temps qui ont suivi l’arrêt
de l’activité industrielle, en particulier celle des limicoles qui n’ont plus retrouvé les grandes
vasières riches en nourriture de l’époque de la sucrerie. En 2008, la Région wallonne a acheté
le site et décidé de créer une réserve naturelle domaniale sur les 66 ha de bassins de
décantation, de bois, de prairies et de haies s’étendant à l’ouest de la Dyle. Des actions ont été
entreprises par le Département de la Nature et des Forêts1, avec l’aide de membres de
l’association Environnement-Dyle et de bénévoles, pour contrôler la végétation et ramener
l’eau dans les bassins. Grâce à cette « reprise en main », les décanteurs de Genappe ont déjà
récupéré une partie de leur intérêt ornithologique passé, évolution favorable qui devrait encore
se poursuivre lorsque les travaux de grande envergure visant à une meilleure gestion des
niveaux d’eau auront été réalisés.
Pour pouvoir suivre cette évolution, objectiver l'impact des travaux effectués et orienter les
futures actions, il semblait nécessaire de disposer d’une synthèse annuelle des observations
1 Gestionnaire du site
2
ornithologiques effectuées sur le site. La première de ces synthèses, qui couvre l’année 2012,
fait l’objet du présent document.
La carte de l’Annexe 1 permettra au lecteur de localiser les différents lieux dont il est question
dans les pages suivantes.
2. Quelques statistiques préliminaires
Comme le montre la figure ci-dessous, 115 espèces (en excluant les espèces exotiques) ont été
contactées en 2012, soit moins que lors des années précédentes. Cela signifie-t-il que la
biodiversité dans la réserve serait plus faible actuellement? La raison est plus probablement
que les ornithologues ont moins fréquenté le site en 2012, comme le suggère la diminution du
nombre de données encodées sur observations.be.
94119 119 128
115
84,1
186,4
258,3275,5
210,1
0
50
100
150
200
250
300
2008 2009 2010 2011 2012
Nombre d'espèces contactées et fréquentation du site
Nombre d'espèces contactées (non-exotiques) Nombre de données encodées (: 10)
3. Synthèse des observations ornithologiques
3.1. Méthodologie
Cette synthèse a été écrite sur base des observations encodées pour l’année 2012 sur le site
www.observations.be.
Les données de nidification sont traitées à part des données de migration et d’hivernage.
Dans les deux cas, une première revue donne un aperçu des faits essentiels et des
tendances par rapport aux années précédentes ; certaines espèces font ensuite l’objet d’une
analyse plus détaillée.
Les graphiques de nidification et de phénologie appuyant ces analyses détaillées ont été
établis exclusivement à partir de mes propres observations, afin d’éviter un éventuel biais
lié à l’observateur et à la méthode de prospection, et pour tirer parti des données récoltées
tout au long de l’année lors de mes visites hebdomadaires (parfois bihebdomadaires).
Cependant, dans le cas de la Bécassine des marais, du Chevalier culblanc et du Chevalier
3
guignette, dont les observations sont moins fréquentes que celles d’autres espèces
analysées, la totalité des données disponibles a été exploitée dans la mise en graphique.
Certaines espèces ne sont pas traitées (espèces communes, le plus souvent non liées aux
milieux humides), ainsi que les données relatives à des oiseaux n’ayant fait que survoler le
site (à quelques exceptions près). La liste complète des espèces observées en 2012
(incluant les espèces exotiques) est fournie à l’Annexe 2.
3.2. Nidification
3.2.1. Bilan général et tendances
Les principaux faits de nidification constatés en 2012 sont traités à la lumière des données des
années antérieures résumées dans le Tableau 1.
Le Fuligule morillon et le Fuligule milouin ont été particulièrement prolifiques cette année
(4 nichées chacun), alors que le second n’avait plus niché depuis 2003. Taux de reproduction
relativement moyen par contre chez le Canard colvert. Le Canard chipeau a quant à lui
confirmé son statut d’espèce nicheuse sur le site. La présence en mai-juin depuis quelques
années de Sarcelles d’hiver, de Canards souchets, de Sarcelles d’été, suggère la nidification
possible de ces espèces très discrètes. Nidification qui semble malheureusement appartenir au
passé dans le cas du Tadorne de Belon. Signalons aussi qu’un couple de Bernaches du
Canada a élevé jusqu’à l’envol une portée de 5 jeunes sur le B212.
L’événement phare de l’année a été la première nidification réussie du Grèbe à cou noir (3
couples, 6 nichées). La population de Grèbes castagneux a poursuivi sa croissance avec un
nombre record de 22 nichées. Le Grèbe huppé nichera peut-être à son tour dans les
prochaines années, comme pourrait l’indiquer la présence de plusieurs individus durant toute
la bonne saison.
Cette année encore, l’Epervier d’Europe a probablement niché dans le bois entourant la
cressonnière3. L’observation en période de nidification et à plusieurs reprises d’un Faucon
hobereau en chasse suggère une possible nidification de cette espèce dans le secteur, tout
comme en 20114.
La reproduction est en très nette augmentation chez la Foulque macroule mais reste stable
chez la Gallinule poule d’eau. Des contacts auditifs en juin confirment la nidification
probable du Râle d’eau dans la cressonnière.
2 La dernière reproduction de cette espèce exotique et invasive remontait à 2008 (2 nichées cette année-là).
3 Des cris suggérant la proximité d’une aire ont été entendus.
4 Les observations étaient toutefois plus nombreuses qu’en 2012 et des comportements territoriaux avaient été
constatés.
4
Cette année, le Petit Gravelot n’a fait l’objet d’aucune observation, même en période de
migration5. A l’instar du Tadorne de Belon, on peut probablement considérer qu’il ne niche
plus aux décanteurs de Genappe. La colonie de Mouettes rieuses est par contre stable, voire
même en légère progression, depuis son retour en 2009.
Le Martin-pêcheur d’Europe est observé régulièrement en période de reproduction,
principalement dans la cressonnière, parfois sur d’autres bassins (B2, B7, B13). Il pourrait
nicher le long du Ri de Fonteny6.
Il faut saluer - même si c’était en dehors de la réserve - le cantonnement près du bassin 11
jusqu’en juin d’un chanteur de Gorgebleue à miroir, indice d’une probable nidification de
l’espèce. Autre bonne nouvelle, l’augmentation notable du nombre de cantons de
Rousserolles effarvattes, en lien avec le développement de petites roselières sur la plupart
des plans d’eau.
La population de Rousserolles verderolles, malgré le retour de l’eau dans certains bassins,
est toujours l’une des plus importantes de Wallonie (au moins 33 chanteurs). La Locustelle
tachetée n’a pas été signalée en 20127. La densité de Fauvettes grisettes reste très élevée
pour la région (plus de 20 chanteurs). Pointons enfin la relative stabilité de l’Hypolaïs
ictérine (2 chanteurs), de la Mésange boréale (6 chanteurs) et du Bruant des roseaux (4 ou
5 cantons dont 1 près du bassin 11), espèces reprises sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de
Wallonie8.
Fauvette grisette – 14/06/2012 – Pierre Melon
5 Alors qu’en 2011, 1 à 2 Petits Gravelots ont été régulièrement signalés sur le bassin 13 en période de
nidification. Ceci expliquant peut-être (en partie) cela, le nombre d’oiseaux observés en 2012 dans l’ensemble de
la Belgique a été plus faible de 23% par rapport à l’année précédente (www.observations.be). 6 Hermand P. (2012).
7 Alors qu’un chanteur était cantonné près des bassins 18 et 19 lors des deux années précédentes.
8 Parmi les espèces « à la limite d’être menacées ».
5
Tableau 1 : Evolution du statut de certaines espèces nicheuses ou potentiellement nicheuses entre 2007 et 2012
Espèce Statut en Wallonie
(Paquet J.-Y. et Jacob J.-P., 2010)
Statut aux décanteurs de Genappe
2004 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Tadorne de Belon A la limite d’être menacé √ occas. √
Canard chipeau A la limite d’être menacé ? √ √
Sarcelle d’hiver En danger critique ?
Sarcelle d’été En danger critique √ occas. ?
Canard souchet Vulnérable ?
Fuligule milouin Vulnérable √ occas. ? √
Fuligule morillon Non menacé √ occas. ? √ √ √
Grèbe à cou noir A la limite d’être menacé occas ? √
Faucon hobereau A la limite d’être menacé ?
Râle d’eau A la limite d’être menacé ? ? ? ? ?
Petit Gravelot A la limite d’être menacé √ occas.
Mouette rieuse Vulnérable √ √ √ √
Martin-pêcheur d’Europe A la limite d’être menacé ?
Gorgebleue à miroir Non menacé
Rousserolle effarvatte Non menacé √ occas. √
Locustelle tachetée Non menacé ?
Hypolaïs ictérine A la limite d’être menacé √ occas. √
Mésange boréale A la limite d’être menacé √
Bruant des roseaux A la limite d’être menacé √ occas. ?
? (données
insuffisantes)
Non nicheur Nicheur possible (présence durant la
période de nidification)
Nicheur probable
(comportement territorial, chant)
Nicheur certain
(tentative de nidification)
Nicheur certain √
(nidification réussie)
6
Tableau 2 : Détail de la nidification chez plusieurs espèces nicheuses remarquables des décanteurs de Genappe entre
2006 et 2012
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Tadorne de Belon1 nichée sur le B14
Canard chipeau1 nichée sur le B2,
10 jeunes à l'envol
1 nichée probable
sur le B17,
9 jeunes à l'envol
1 nichée sur le B19,
pas de jeune à l'envol
Fuligule milouin1 nichée sur le B17
3 nichées sur le B2
Fuligule morillon1 nichée sur le B13 1 nichée sur le B3 1 nichée sur le B21
1 nichée sur le B7
3 nichées sur le B2
1 nichée dans la
cressonnière
Grèbe à cou noir 1 nid construit sur le
B21,
pas de reproduction
1 nid couvé sur le B2,
pas de reproduction
3 couples et 6 nichées
sur le B21,
10 jeunes à l'envol
Mouette rieuse
4 à 5 nids couvés sur
le B17
au moins 8 pulli
sur le B17
min. 7 nichées et
12 pulli sur le B17
13 nids couvés sur le
B17
1 nid couvé sur le B18,
pas de reproduction
min. 9 nichées et
17 pulli sur le B17
Tentative de
reproduction
Reproduction
réussie
7
3.2.2. Analyse détaillée Tadorne de Belon (Tadorna tadorna) : l’espèce a niché pour la dernière fois avec certitude
en 2007 (Tableau 2). Les années suivantes, 2 couples et 1 mâle isolé étaient observés jusqu’en
juin, avec des parades et des comportements territoriaux au printemps suggérant une possible
nidification. En 2011, ils quittèrent déjà le site en mai. Cette année, on ne note plus qu’un
maximum de 4 oiseaux. Quelques parades sont observées début mars. Par la suite, on ne
relève plus qu’un mâle isolé jusque fin avril et un couple début mai. Deux oiseaux
réapparaissent les 29 et 30/12. On peut probablement considérer que le Tadorne de Belon ne
niche plus aux décanteurs de Genappe.
Canard chipeau (Anas strepera) : l’espèce est en progression en Wallonie et d’une manière
générale en Europe9. A la fin des années 2000, la présence d’oiseaux aux décanteurs de
Genappe en période de nidification (Tableau 1) augurait d’une future reproduction. Celle-ci
(Tableau 2) a été constatée en 2010 (12 pulli sur le B2) et 2011 (9 juvéniles sur le B17,
probablement nés sur place). En 2012, nouvelle nidification réussie de l’espèce avec au moins
8 pulli observés en compagnie de leur mère le 14/06 sur le B19. Les oiseaux sont farouches et
se cachent rapidement dans les roseaux, ce qui rend difficile le comptage des jeunes. Le
23/06, il n’y a plus que 2 canetons visibles. L’absence de données ultérieures indique que la
nichée n’a sans doute pas survécu.
Canard colvert (Anas platyrhynchos) : le taux de reproduction n’a guère augmenté par
rapport à celui de 2011 (8 nichées pour un total de 62 pulli) et reste relativement moyen en
comparaison de certaines années, notamment 2010. L’espèce était beaucoup plus prolifique à
l’époque de la sucrerie (34 nichées en 2000 par exemple10
). L’arrêt entretemps des mesures de
régulation de la population locale de Renards roux est peut-être une explication.
127
138 8
70
51
81
5962
2008 2009 2010 2011 2012
Canard colvert - Anas platyrhynchos
Nombre de nichées Nombre total de pulli
9 Derume M., 2010.
10 Dielen V., 2000.
8
Fuligule milouin (Aythya ferina) : après presque 10 ans de disette (dernière reproduction en
2003) malgré une présence quasi continue en période de nidification durant toutes ces années,
le Fuligule milouin a enfin niché avec succès, et quel succès (4 nichées et au moins 19
pulli)11
. Les premiers jeunes sont observés le 08/06 sur le B17. Les 3 nichées suivantes, toutes
localisées sur le B2, sont notées les 23/06, 28/06 et 31/07.
Fuligule morillon (Aythya fuligula) : malgré la présence d’une vingtaine d’oiseaux chaque
année en période de nidification, le morillon est un nicheur irrégulier aux décanteurs de
Genappe. Sa dernière reproduction remonte à 2009 (Tableaux 1 et 2). Avec pas moins de 4
nichées et 25 pulli, l’année 2012 est donc à marquer d’une pierre blanche12
, comme pour le
milouin. Les 4 nichées sont apparues entre le 18/07 et le 23/08, soit avec environ un mois de
décalage par rapport à celles du milouin13
. Trois nichées se trouvaient sur le B2, la quatrième
dans la cressonnière que l’élévation du niveau d’eau a rendue attractive pour des espèces
plongeuses comme le Fuligule morillon et le Grèbe castagneux.
Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) : comme globalement en Wallonie14
, l’espèce est
en progression aux décanteurs de Genappe avec des records en 2012 du nombre de nichées
(au moins 22), de pulli (plus de 70) et d’individus au pic de présence de l’espèce (près de 70).
Les couples se répartissent sur le site comme suit : au moins 4 sur le B2, 1 sur le B3, 1 sur le
B13, 2 sur le B14, 1 dans la cressonnière, 2 sur le B17, 1 sur le B18 et au moins 4 sur le B21,
soit un total de 16 couples minimum. De nouveaux bassins (B14, cressonnière, B18) ont été
colonisés cette année suite à la montée de leur niveau d’eau.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
75
2009 2010 2011 2012
Grèbe castagneux - Tachybaptus ruficollis
Nombre de nichées
Nombre total de pulli
Nombre maximum d'individus (août-sept)
11
La reproduction fut également exceptionnelle à Harchies avec pas loin d‘une trentaine de nichées. Elle pourrait
être liée aux niveaux d’eau élevés et favorables à la nidification de l’espèce (J. Simar, comm. pers.). Par contre,
reproduction moyenne à Virelles (4 nichées minimum), imputée à l’eutrophisation des eaux (Ph. Deflorenne,
comm. pers.). 12
Reproduction dans la norme à Harchies (J. Simar, comm. pers.) et assez moyenne à Virelles (Ph. Deflorenne,
comm. pers.). 13
Ce qui est normal. Le morillon est davantage carnivore que le milouin et se reproduit au pic de présence des
mollusques aquatiques dont il se nourrit préférentiellement. 14
Jortay A., 2010a
9
Grèbe huppé (Podiceps cristatus) : habituellement, la présence du Grèbe huppé aux
décanteurs de Genappe se limite à des oiseaux le plus souvent isolés, généralement juvéniles,
stationnant peu de temps. Cette année, l’espèce est observée durant toute la bonne saison
(avec un maximum de 5 individus) sur les bassins les plus profonds (B2, B13 et B21). Des
parades sont même notées sur le B13. Ces observations indiquent que le milieu peut fournir
au Grèbe huppé de quoi se nourrir pendant une longue période15
et qu’il pourrait nicher dans
un proche avenir.
Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) : au début des années 2000, alors qu’elle amorce son
expansion en Wallonie, l’espèce tente déjà de nicher à Genappe, mais après 2004, elle
disparaît du site16
. En 2008 et 2009, on note à nouveau la présence d’oiseaux en plumage
nuptial en période de nidification (Tableau 1). En 2010 et 2011, des nids sont construits mais
aucune reproduction n’est constatée (Tableau 2). En 2012, l’espèce se reproduit enfin, en
l’occurrence sur le B21. L’arrivée du premier couple sur le bassin a pourtant été tardive
(12/05). Une première série de 3 nichées (indiquant qu’il y avait 3 couples alors qu’on
n’observait jamais plus de 4 oiseaux simultanément) s’est échelonnée entre le 23/06 et le
07/07, produisant 8 pulli dont 7 ont poursuivi leur développement jusqu’à l’envol. Les 3
couples ont ensuite « remis le couvert » pour produire chacun une seconde nichée, de manière
synchronisée cette fois (le 19/08), avec un total de 5 pulli dont seulement 3 ont survécu. Le
bilan de cette première nidification réussie du Grèbe à cou noir aux décanteurs de Genappe est
donc de 6 nichées, 13 pulli et 10 jeunes à l’envol (le dernier quitte le site après le 30/10).
Relevons que les nids étaient dissimulés dans les roseaux.
Grèbe à cou noir (adulte transportant ses jeunes) – 24/06/2012 – Pierre Melon
15
On songe bien sûr à des poissons. Cependant, le régime alimentaire du Grèbe huppé peut comprendre aussi des
invertébrés aquatiques, des grenouilles et des graines (Géroudet P., 1999). 16
Jacob J.-P. et Jortay A. (2010).
10
Grèbe à cou noir (nourrissage des jeunes) – 24/06/2012 – Pierre Melon
Gallinule poule d’eau (Gallinula chloropus) : sur base du nombre de juvéniles comptés en
août ou septembre, la reproduction de la poule d’eau semble relativement stable17
. Elle occupe
tous les bassins du site à l’exception des bassins 4 (qui subit des assèchements saisonniers),
15 (asséché en permanence), 16 (présence de carpes) et 20 (assèchement saisonnier).
0
5
10
15
20
25
30
35
40
2008 2009 2010 2011 2012
Gallinule poule-d'eau - Gallinula chloropus
Nombre de juvéniles en août-septembre
Foulque macroule (Fulica atra) : celle-ci conaît une croissance spectaculaire en 2012 avec
le triplement du nombre de nichées par rapport aux années précédentes18
. La foulque est
présente sur les mêmes bassins que la poule d’eau.
17
A l’échelle de la Wallonie, l’espèce est en forte régression (- 40% par rapport aux années 70), probablement
suite à la disparition de nombreuses mares, à la rationalisation de l’usage du sol pour l’agriculture et au
réaménagement des rives de certains cours d’eau (Jortay A., 2010b). 18
Sa croissance est également spectaculaire en Wallonie : +3,5%/an (Jortay A., 2010c).
11
0
5
10
15
20
25
30
35
2008 2009 2010 2011 2012
Foulque macroule - Fulica atra
Nombre de nichées
Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) : au début des années 2000, des colonies sont
installées sur les goulottes des bassins d’aération 7 (jusqu’en 2004) et 17 (53 couples en
2003). Par la suite, des nids sont encore construits mais aucune reproduction n’est constatée.
C’est en 2009 (Tableau 2) que l’espèce nidifie à nouveau avec succès (au moins 8 pulli sur le
B17). Cela se confirme les années suivantes sauf en 2011 où les oiseaux abandonnent la
colonie avant de se reproduire19
. En 2012, l’espèce réussit de nouveau sa nidification avec un
minimum de 9 nichées et 17 pulli. Le taux de mortalité est cependant très élevé, malgré l’îlot
flottant servant d’abri aux poussins. Les fortes pluies enregistrées au printemps ont sans doute
contribué à l’hécatombe20
. Un seul jeune aurait survécu jusqu’à l’envol.
Mouette rieuse (adulte et poussins sur un nid) – 08/06/2012 – Pierre Melon
19
Une raison possible serait le dérangement causé par des prédateurs terrestres qui auraient profité de la chute
d’une goulotte sur la berge du bassin pour tenter d’accéder aux nids. La goulotte a été refixée par la suite. 20
Comme le suggère l’observation de cadavres sur l’îlot, ou flottant sur l’eau, peu de temps après le passage
d’un gros orage. Les poussins lorsqu’ils sont trempés peuvent mourir d’hypothermie.
12
Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) : après des cantonnements de courte durée en 2009
(B2 et B4) et 2010 (B3), la gorgebleue est de nouveau présente aux décanteurs en 2012, mais
en dehors de la réserve (près de l’ancien bassin 11). Deux oiseaux chantent les 27/03 et 01/04
dans de jeunes saulaies. L’un des deux, qui réagit fortement à la présence humaine, se fait
entendre jusqu’au 23/06. Ces observations suggèrent une probable nidification. Le maintien
en l’état de cette zone durant les prochaines années (en attendant les travaux de réaffectation)
pourrait permettre le développement d’une petite population, point de départ à une
colonisation de la réserve.
Gorgebleue à miroir – 27/03/2012 – Thomas de Thier
Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) : la population de Rousserolles effarvattes
est en croissance aux décanteurs de Genappe. On les trouve dans les petites roselières bordant
les bassins 2, 3, 13, 14, 16, 18, 19, 20, 21 et dans la cressonnière, soit une vingtaine de
cantons en tout. Ce nombre est probablement sous-estimé, certaines zones qu’occupe l’espèce
étant peu accessibles.
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
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2008 2009 2010 2011 2012
Rousserolle effarvatte - Acrocephalus scirpaceus
Nombre minimum de cantons
13
3.3. Migration et hivernage
3.3.1. Bilan général et tendances Les décanteurs de Genappe abritent toujours l’une des plus grosses populations hivernantes de
Sarcelles d’hiver en Wallonie. Comme de coutume, de nombreux Canards chipeaux,
Canards souchets, Fuligules morillons21
et Fuligules milouins ont fait halte sur le site au
printemps, accompagnés de quelques Sarcelles d’été et Canards pilets. Le passage
postnuptial a été marqué en 2012 par une présence beaucoup plus importante
qu’habituellement du Canard souchet et de la Sarcelle d’été; des Canards pilets et siffleurs
ont également été observés. L’arrivée d’un Fuligule milouinan mâle en plumage presque
nuptial a été l’évènement de la fin de l’année22
. L’oiseau était encore présent début janvier.
Fuligule milouinan – 30/12/2012 – Patrick Van Laethem
A part des Hérons cendrés, le site n’attire pas beaucoup de grands échassiers. Pointons la
halte de 3 Grandes Aigrettes le 21/10 (dont 2 sur le B13) et le passage en vol de 4 individus
de la même espèce le 27/10.
L’un des attraits des décanteurs de Genappe est la présence régulière du Busard des roseaux
au printemps et en été, et du Busard Saint-Martin en hiver. La Buse variable et le Faucon
crécerelle sont visibles toute l’année. Certaines observations d’Autours des palombes et de
Faucons hobereaux concernent peut-être des nicheurs locaux.
21
Dont un hybride morillon mâle x milouin femelle présent sur le B2 du 29/05 au 08/06. 22
Première mention pour le site (V. Dielen, comm. pers.).
14
Busard Saint-Martin – 09/02/2012 – Pierre Melon
La discrète Marouette ponctuée n’a pas été signalée en août-septembre contrairement aux
années précédentes, probablement parce qu’aucun photographe ne s’est posté sur le B21.
Faible passage cette année des limicoles, plus particulièrement lors de la migration
postnuptiale. Il y eut cependant deux belles observations: 24 Courlis cendrés survolant le site
le 09/04 et surtout 2 Echasses blanches23
en halte sur le B13 le 28/05. Des Bécassines
sourdes semblent avoir de nouveau hiverné près du bassin 11, en dehors de la réserve.
Quelques passereaux remarquables en halte migratoire ont été contactés au printemps : des
chanteurs isolés de Phragmite des joncs (B21 et B19), un Rougequeue à front blanc (B21),
un Gobemouche noir (B21), un Loriot d’Europe (cressonnière) et un Rossignol philomèle
(dans la zone industrielle). La roselière du B21 a servi de dortoir estival à des Etourneaux
sansonnets. On y a compté jusqu’à 5000 individus. En automne, les bassins Sud-Ouest ont
été envahis par des bandes de Grives litornes et de Grives mauvis en quête de nourriture.
Belle observation le 21/10 de 9 Rémiz pendulines se nourrissant dans les massettes du B18
avant de s’envoler vers le sud. En décembre, les Aulnes blancs qui ceinturent les bassins Sud-
Ouest ont été attractifs pour le Tarin des aulnes, le Chardonneret élégant et même le
Sizerin cabaret.
23
Dernière mention en 2000.
15
Rémiz penduline – 21/10/2012 – Pierre Melon
Sizerin cabaret – 30/12/2012 – Patrick Van Laethem
3.3.2. Analyse détaillée
Canard siffleur (Anas penelope) : pas de mention au printemps. L’espèce n’est signalée
qu’en octobre (1 à 4 individus) et décembre (1 ex. le 08/12), sur le B13 ou le B21.
Canard chipeau (Anas strepera) : excepté durant le coup de froid de début février, l’espèce
est présente durant toute l’année avec un pic en mars qui correspond au nombre le plus élevé
d’individus observés en 2012 (40) et une série de pics secondaires en septembre, octobre et
décembre. Le Canard chipeau occupe principalement les bassins 2, 13, 14 et 21.
16
Sarcelle d’hiver (Anas crecca): phénologie classique pour l’espèce en 2012 avec des
nombres pouvant atteindre en hiver les 200 individus, diminuant progressivement au cours du
printemps - seuls quelques candidats nicheurs restant sur le site en période de nidification -
puis augmentant à partir d’août suite à l’arrivée de migrateurs postnuptiaux. La chute brutale
de l’effectif constatée en février est liée au froid intense ayant provoqué le gel de tous les
plans d’eau (à l’exception d’une partie de la cressonnière). A part cela, le cycle habituel de
l’espèce a été respecté. La réserve de Genappe est donc toujours l’un des sites majeurs de
Wallonie pour l’hivernage de la Sarcelle d’hiver (elle abrite grosso modo 10 % de la
population totale), et un site potentiel de nidification24
. Les oiseaux occupent
préférentiellement les bassins 13, 14, 18 et 19, ainsi que la cressonnière.
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Sarcelle d'hiver - Anas creccaPhénologie en 2012
Canard pilet (Anas acuta) : l’espèce est observée à 9 reprises de la mi-mars à la première
décade de mai, avec un maximum de 3 individus. On note encore 2 oiseaux le 14/10 et 2
autres le 08/12.
24
La Sarcelle d’hiver est inscrite sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de Wallonie en tant qu’espèce « en
danger critique » (Paquet J.-Y. et Jacob J.-P., 2010).
17
Sarcelle d’été (Anas querquedula) : les premiers migrateurs prénuptiaux sont signalés durant
la 3ème
décade de mars. Les mentions se succèdent alors jusqu’à la mi-avril. Les nombres
varient entre 1 et 3 individus. On note encore l’une ou l’autre observation ponctuelle en mai et
juin, mais sans évidence de nidification. En août, affluence record de l’espèce pour le site
avec une douzaine d’oiseaux répartis sur les bassins 13 et 21. Dernière mention le 21/09.
Canard souchet (Anas clypeata): habituellement, la phénologie du Canard souchet aux
décanteurs de Genappe se résume à quelques rares oiseaux en hiver, un gros pic de présence
en mars-avril (environ 50 ex.), l’observation de quelques candidats nicheurs potentiels en
période de nidification25
, et un passage postnuptial plus faible que le prénuptial. Cette année,
ce second passage s’est avéré encore plus important que le premier avec un pic en août d’une
vingtaine d’individus et un autre fin septembre-début octobre atteignant les 50-60 oiseaux
dont une bonne partie sur le B13.
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Canard souchet - Anas clypeataPhénologie en 2012
25
Le Canard souchet est inscrit sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de Wallonie en tant qu’espèce
« vulnérable » (Paquet J.-Y. et Jacob J.-P., 2010).
18
Fuligule milouin (Aythya ferina) : grosse présence du Fuligule milouin en janvier avec plus
de 60 oiseaux. Ceux-ci fuient le site en février suite au gel généralisé des plans d’eau. Après
un retour relativement timide au printemps, on enregistre une augmentation notable du
nombre d’individus essentiellement due au succès de la reproduction. Les nombreux jeunes
nés sur place poursuivent leur développement puis quittent progressivement le site. Un pic
automnal est observé fin octobre-début novembre. L’espèce occupe surtout les bassins les
plus profonds comme le B2, le B13 et le B21.
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Fuligule milouin - Aythya ferina Phénologie en 2012
Fuligule morillon (Aythya fuligula) : les effectifs du Fuligule morillon sont relativement
importants en janvier (plus de 50 ex.) puis chutent en février lors du coup de froid. Comme
chaque année, le passage printanier porte la population à environ 70 oiseaux qui partent petit à
petit ne laissant plus qu’une vingtaine de candidats nicheurs à l’aube de la période de
reproduction. Le succès de celle-ci provoque en été un boum inhabituel du nombre
d’individus, parmi lesquels de nombreux jeunes nés sur le site. Vient ensuite une nouvelle
période de départs progressifs qui ramène la population à 15-20 individus. Des retours
s’amorcent déjà en décembre. Le Fuligule morillon occupe les mêmes bassins que le Fuligule
milouin.
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Fuligule morillon - Aythya fuligulaPhénologie en 2012
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Combattant varié (Philomachus pugnax) : 1 oiseau en avril et 1 second en mai sur le B13.
Bécassine sourde (Lymnocryptes minimus) : comme en 2011, des Bécassines sourdes sont
observées en dehors de la réserve, près du bassin 11, avec un maximum de 2 individus (peut-
être 4) le 27/03.
Bécassine des marais (Gallinago gallinago) : quelques oiseaux qui profitent de la douceur
inhabituelle de l’hiver sont déjà notés en janvier, mais pour peu de temps, février étant
autrement plus froid. La véritable migration prénuptiale démarre en mars avec un maximum
de 14 oiseaux (valeur dans la norme26
) et se prolonge quelque peu jusque fin avril. Il faut
ensuite attendre août pour observer les premiers migrateurs postnuptiaux. La bécassine est
notée au cours de la plupart des visites, avec des valeurs maximales de 6-7 individus (valeur
faible27
). Dernière mention de l’année le 12/11. Actuellement, on trouve surtout l’espèce sur
les bassins 13, 14 et 19.
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Bécassine des marais - Gallinago gallinago Phénologie en 2012
Bécassine des marais – 05/09/2012 – Pierre Melon
26
Par rapport aux 4 années précédentes. La même comparaison a été faite pour le Chevalier culblanc et le
Chevalier guignette. 27
Celle-ci a varié entre 5 et 17 lors des 4 années précédentes avec une moyenne de 14.
20
Bécasse des bois (Scolopax rusticola) : l’espèce est observée presque chaque année en hiver
dans le bois entourant la cressonnière. C’est encore le cas en 2012 avec 1 individu le 22/12.
Chevalier arlequin (Tringa erythropus) : 1 oiseau en mars (B13) et 1 autre en août (B14).
Chevalier gambette (Tringa totanus) : 4 mentions d’un individu entre fin avril et le 20/05
(sur le B13 principalement).
Chevalier aboyeur (Tringa nebularia) : très peu d’aboyeurs cette année28
, à peine 3 données
d’oiseaux isolés en mai-juin (B13) et 2 ex. le 10/09.
Chevalier culblanc (Tringa ochropus) : contrairement à certaines années, aucun Chevalier
culblanc n’est présent en janvier. La migration prénuptiale démarre fin février et s’achève
début mai, avec un maximum de 7 ex. (valeur normale). A peine un mois plus tard débute
déjà la migration postnuptiale, au cours de laquelle le pic de présence de l’espèce est
enregistré (12 ex. le 23/08, soit le nombre le plus faible de ces 5 dernières années29
). Des
oiseaux s’attardent encore jusqu’en novembre puis l’espèce disparaît, avant d’effectuer un
bref retour vers la Noël (6 ex. le 24/12). Le Chevalier culblanc occupe les mêmes bassins que
la Bécassine des marais.
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Chevalier culblanc - Tringa ochropusPhénologie en 2012
Chevalier sylvain (Tringa glareola) : 2 observations d’oiseaux isolés en juillet et août (B14).
Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) : la migration prénuptiale du Chevalier guignette
est relativement courte et concentrée par rapport à la migration postnuptiale. C’est lors de la
première que le nombre maximum d’oiseaux est compté en 2012 (10 ex. ; valeur dans la
norme pour la période). Le passage postnuptial est particulièrement faible cette année (5 ex.
28
Le passage fut faible dans toute la Belgique : moins 40% par rapport aux 2 années précédentes
(www.observations.be). 29
Le nombre d’individus au pic de présence a varié entre 16 et 22 lors des années précédentes avec une moyenne
de 20. Ceci dit, le nombre de Chevaliers culblancs observés en 2012 en Belgique a été le plus faible des 3
dernières années (www.observations.be).
21
maximum, soit la valeur la plus basse des 5 dernières années30
). Le guignette est surtout
présent sur les bassins 7 et 13.
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Chevalier guignette - Actitis hypoleucos Phénologie en 2012
4. Conclusions
Il ressort de l’analyse des données deux constatations principales :
L’année 2012 a été l’une des meilleures qu’a connues le site sur le plan de la
nidification (en tout cas depuis la fermeture de la sucrerie):
Première reproduction du Grèbe à cou noir ;
Croissance quasi exponentielle de la population nicheuse de Grèbes castagneux ;
Quatre nichées de Fuligules milouins et autant de Fuligules morillons ;
Une nichée de Canards chipeaux ;
Au moins 9 nichées de Mouettes rieuses ;
Nidification probable de la Gorgebleue à miroir près de la réserve ;
Augmentation sensible du nombre de Rousserolles effarvattes ;
...
Une partie de ces évènements est sans doute liée à l’évolution « spontanément » favorable du
milieu dans certains bassins, comme :
le B2 qui a accueilli 6 des 8 familles de fuligules ;
le B18, devenu attractif pour le Grèbe castagneux, la Rousserolle effarvatte ou le
Bruant des roseaux31
;
30
Le nombre maximum d’individus relevé en migration postnuptiale a varié entre 7 et 16 lors des années
précédentes avec une moyenne de 11. Comme dans le cas du Chevalier culblanc, le nombre de Chevaliers
guignettes observés en 2012 en Belgique a été le plus faible des 3 dernières années (www.observations.be). 31
Ce bassin qui avait été mis à sec lors de la fermeture de la sucrerie s’est progressivement rempli d’eau au fil
des années. Celle-ci occupe maintenant 50% de la surface totale. Des massettes et des phragmites se sont
développés.
22
le B21 où le Grèbe à cou noir est parvenu à nicher.
Certains travaux de gestion ont également apporté leur contribution. L’élévation du niveau
d’eau et la coupe de saules dans le bassin 14 et la cressonnière ont notamment permis la
reproduction du Grèbe castagneux et du Fuligule morillon.
Le passage des limicoles en migration postnuptiale fut l’un des plus faibles des
dernières années
Si l’on se base sur les statistiques des limicoles les plus fréquents à Genappe32
:
Le passage prénuptial, malgré l’absence de belles vasières, a été relativement normal,
excepté pour le Chevalier aboyeur mais il s’agissait dans le cas de celui-ci d’un
phénomène global constaté à l’échelle de la Belgique.
Le passage postnuptial s’est avéré particulièrement faible alors que des plages
potentiellement attractives s’étaient formées en août. Certes, les valeurs relevées en
Belgique pour certaines espèces comme le Chevalier culblanc et le Chevalier guignette
ont été également inférieures à celles des années précédentes. Mais, à l’inverse, le nombre
d’observations de Bécassines des marais sur le territoire national a atteint en 2012 un
record depuis l’introduction du système d’encodage en ligne observations.be. Des facteurs
locaux (surface des vasières, nourriture disponible, densité de la végétation en périphérie
des bassins…) ont donc probablement joué un rôle aussi.
Quoi qu’il en soit, pour assister à un retour notable des limicoles à Genappe, il faudra sans
doute attendre la réalisation des travaux qui permettront une gestion adaptée des niveaux
d’eau.
5. Références bibliographiques
Derume M. (2010) : Canard chipeau, Anas strepera. Pages 120 - 121 in Jacob J.-P., Dehem
C., Burnel A., Dambiermont J.-L., Fasol M., Kinet T., van der Elst D. et Paquet J.-Y. (2010)
Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007. Série « Faune – Flore – Habitats » n°5.
Aves et Région wallonne, Gembloux.
Dielen V. (2000) : Bassins de décantation de Genappe. Rapports ornithologiques 2000.
Géroudet P. (1999) : Les Palmipèdes d’Europe. Edition mise à jour par Michel Cuisin.
Delachaux et Niestlé.
Hermand P. (2012) : Intérêt biologique de l’ancienne sucrerie de Genappe (3ème
version).
Analyse de la faune « bassin par bassin ». Environnement-Dyle.
32
Bécassine des marais, Chevalier aboyeur, Chevalier culblanc et Chevalier guignette.
23
Jacob J.-P. et Jortay A. (2010) : Grèbe à cou noir, Podiceps nigricollis. Pages 154 - 155 in
Jacob J.-P., Dehem C., Burnel A., Dambiermont J.-L., Fasol M., Kinet T., van der Elst D. et
Paquet J.-Y. (2010) Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007. Série « Faune – Flore
– Habitats » n°5. Aves et Région wallonne, Gembloux.
Jortay A. (2010a) : Grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis. Pages 150 - 151 in Jacob J.-P.,
Dehem C., Burnel A., Dambiermont J.-L., Fasol M., Kinet T., van der Elst D. et Paquet J.-
Y. (2010) Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007. Série « Faune – Flore –
Habitats » n°5. Aves et Région wallonne, Gembloux.
Jortay A. (2010b) : Gallinule poule d’eau, Gallinula chloropus. Pages 202 - 203 in Jacob J.-
P., Dehem C., Burnel A., Dambiermont J.-L., Fasol M., Kinet T., van der Elst D. et Paquet J.-
Y. (2010) Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007. Série « Faune – Flore –
Habitats » n°5. Aves et Région wallonne, Gembloux.
Jortay A. (2010c) : Foulque macroule, Fulica atra. Pages 204 - 205 in Jacob J.-P., Dehem C.,
Burnel A., Dambiermont J.-L., Fasol M., Kinet T., van der Elst D. et Paquet J.-Y. (2010)
Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007. Série « Faune – Flore – Habitats » n°5.
Aves et Région wallonne, Gembloux.
Paquet J.-Y. et Jacob J.-P. (2010) : Liste rouge 2010 des oiseaux nicheurs. Pages 82 - 95 in
Jacob J.-P., Dehem C., Burnel A., Dambiermont J.-L., Fasol M., Kinet T., van der Elst D. et
Paquet J.-Y. (2010) Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007. Série « Faune – Flore
– Habitats » n°5. Aves et Région wallonne, Gembloux.
www.observations.be
6. Remerciements
Un grand merci aux ornithologues dont les observations ont permis la rédaction de cette
synthèse et, au-delà, de mieux connaître l’avifaune du site. Cette connaissance est
indispensable pour bien gérer la réserve.
Que Pierre Melon, Patrick Van Laethem et Thomas de Thier dont les photographies
rehaussent ce document soient également remerciés.
Merci enfin aux relecteurs de la première version.
24
Annexe 1 – Carte de la réserve
IGN 39/8
Légende : B = bassin ; Bo = bois ; C = ancienne cressonnière ; FI = friche industrielle
Annexe 2 - Liste complète des espèces observées en 2012
Faisan de Colchide - Phasianus colchicus
Oie cendrée - Anser anser
Bernache du Canada - Branta canadensis
Cygne tuberculé - Cygnus olor
Ouette d'Egypte - Alopochen aegyptiaca
Tadorne de Belon - Tadorna tadorna
Canard chipeau - Anas strepera
Canard siffleur - Anas penelope
Canard colvert - Anas platyrhynchos
Canard souchet - Anas clypeata
Canard pilet - Anas acuta
Sarcelle d'été - Anas querquedula
Sarcelle d'hiver - Anas crecca
Fuligule milouin - Aythya ferina
B2
B7
B3 B11
B12
B11 B11
B11 B14
B15
B16
B21 B17
B18 B19
B20
B4
C Bo
FI
B13
25
Fuligule morillon - Aythya fuligula
Fuligule milouinan - Aythya marila
Fuligule morillon x milouin - Aythya fuligula x Aythya ferina
Grèbe castagneux - Tachybaptus ruficollis
Grèbe huppé - Podiceps cristatus
Grèbe à cou noir - Podiceps nigricollis
Héron cendré - Ardea cinerea
Grande Aigrette - Ardea alba
Grand Cormoran - Phalacrocorax carbo
Bondrée apivore - Pernis apivorus
Milan royal - Milvus milvus
Busard des roseaux - Circus aeruginosus
Busard Saint-Martin - Circus cyaneus
Épervier d'Europe - Accipiter nisus
Autour des palombes - Accipiter gentilis
Buse variable - Buteo buteo
Faucon crécerelle - Falco tinnunculus
Faucon hobereau - Falco subbuteo
Râle d'eau - Rallus aquaticus
Gallinule poule d'eau - Gallinula chloropus
Foulque macroule - Fulica atra
Grue cendrée - Grus grus
Echasse blanche - Himantopus himantopus
Vanneau huppé - Vanellus vanellus
Bécasse des bois - Scolopax rusticola
Bécassine sourde - Lymnocryptes minimus
Bécassine des marais - Gallinago gallinago
Courlis cendré - Numenius arquata
Chevalier arlequin - Tringa erythropus
Chevalier gambette - Tringa totanus
Chevalier aboyeur - Tringa nebularia
Chevalier culblanc - Tringa ochropus
Chevalier sylvain - Tringa glareola
Chevalier guignette - Actitis hypoleucos
Combattant varié - Philomachus pugnax
Mouette rieuse - Chroicocephalus ridibundus
Goéland argenté - Larus argentatus
Goéland brun - Larus fuscus
Pigeon colombin - Columba oenas
Pigeon ramier - Columba palumbus
26
Tourterelle turque - Streptopelia decaocto
Chouette hulotte - Strix aluco
Martinet noir - Apus apus
Martin-pêcheur d'Europe - Alcedo atthis
Pic épeiche - Dendrocopos major
Pic noir - Dryocopus martius
Pic vert - Picus viridis
Loriot d'Europe - Oriolus oriolus
Geai des chênes - Garrulus glandarius
Pie bavarde - Pica pica
Corbeau freux - Corvus frugilegus
Choucas des tours - Coloeus monedula
Mésange nonnette - Poecile palustris
Mésange boréale - Poecile montanus
Mésange noire - Periparus ater
Mésange charbonnière - Parus major
Mésange bleue - Cyanistes caeruleus
Rémiz penduline - Remiz pendulinus
Alouette lulu - Lullula arborea
Alouette des champs - Alauda arvensis
Hirondelle de rivage - Riparia riparia
Hirondelle rustique - Hirundo rustica
Hirondelle de fenêtre - Delichon urbicum
Mésange à longue queue - Aegithalos caudatus
Pouillot véloce - Phylloscopus collybita
Pouillot fitis - Phylloscopus trochilus
Phragmite des joncs - Acrocephalus schoenobaenus
Rousserolle effarvatte - Acrocephalus scirpaceus
Rousserolle verderolle - Acrocephalus palustris
Hypolaïs ictérine - Hippolais icterina
Fauvette à tête noire - Sylvia atricapilla
Fauvette des jardins - Sylvia borin
Fauvette babillarde - Sylvia curruca
Fauvette grisette - Sylvia communis
Roitelet huppé - Regulus regulus
Troglodyte mignon - Troglodytes troglodytes
Sittelle torchepot - Sitta europaea
Grimpereau des jardins - Certhia brachydactyla
Étourneau sansonnet - Sturnus vulgaris
Merle noir - Turdus merula
27
Grive litorne - Turdus pilaris
Grive mauvis - Turdus iliacus
Grive musicienne - Turdus philomelos
Grive draine - Turdus viscivorus
Rougegorge familier - Erithacus rubecula
Gorgebleue à miroir - Luscinia svecica
Rossignol philomèle - Luscinia megarhynchos
Rougequeue noir - Phoenicurus ochruros
Rougequeue à front blanc - Phoenicurus phoenicurus
Gobemouche noir - Ficedula hypoleuca
Accenteur mouchet - Prunella modularis
Bergeronnette des ruisseaux - Motacilla cinerea
Bergeronnette grise - Motacilla alba
Pipit farlouse - Anthus pratensis
Pipit des arbres - Anthus trivialis
Pinson des arbres - Fringilla coelebs
Pinson du nord - Fringilla montifringilla
Verdier d'Europe - Carduelis chloris
Tarin des aulnes - Carduelis spinus
Chardonneret élégant - Carduelis carduelis
Sizerin cabaret - Carduelis cabaret
Sizerin flammé sp. - Carduelis cabaret/flammea
Linotte mélodieuse - Carduelis cannabina
Bouvreuil pivoine - Pyrrhula pyrrhula
Bruant jaune - Emberiza citrinella
Bruant des roseaux - Emberiza schoeniclus