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Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens
Nina Ahmed Ressources humaines et Développement des compétences Canada
Décembre 2010
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens i
Le Conseil canadien des directeurs de l’apprentissage aimerait remercier l’auteure, Nina Ahmed, ainsi que le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences Canada, sans qui l’élaboration du présent rapport n’aurait pas été possible. Les opinions et les interprétations dans cette publication sont celles de l’auteure et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens ii
Sommaire
Le présent document fait partie d’une série de rapports de recherche reposant
sur l’analyse des données provenant de l’Enquête nationale auprès des
apprentis (ENA) de 2007. Le besoin croissant de gens de métiers spécialisés au
Canada provoqué par la baisse de l’âge de la population active, constitue la toile
de fond de cette série. Le recrutement de nouveaux apprentis, la création de
conditions permettant à de nombreux apprentis de terminer leur formation et
l’amélioration des résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens
figurent parmi les objectifs les plus importants de la politique publique dans ce
domaine. L’Enquête nationale auprès des apprentis de 2007 a été conçue pour
fournir des renseignements ayant trait à ces objectifs.
Les résultats sur le marché du travail ont une influence directe sur la prospérité
économique des intéressés. Au Canada, les responsables des politiques
fédérales et provinciales mettent l’accent sur la participation et l’achèvement de
l’apprentissage qui sont une composante importante des stratégies
d’amélioration du marché du travail. Le présent document utilise les données en
provenance de l’ENA de 2007 ainsi que des statistiques descriptives et l’analyse
de régression pour examiner la manière dont les résultats sur le marché du
travail des apprentis diffèrent selon le degré d’achèvement de l’apprentissage,
les niveaux de formation, les organismes compétents, les groupes professionnels
et les facteurs démographiques. Les résultats sur le marché du travail
comprennent entre autres les salaires horaires, les revenus annuels, la situation
d’emploi et le chômage ainsi que les caractéristiques des emplois obtenus par
les apprentis.
Selon les conclusions, les finissants bénéficient en moyenne de salaires
horaires, d’un revenu annuel et de possibilités d’emploi supérieurs à ceux des
décrocheurs. Par exemple, le revenu annuel moyen des finissants dépasse
d’environ 8 000 $ celui des décrocheurs. En outre, le pourcentage de finissants
occupant des emplois permanents à temps plein et éprouvant une satisfaction au
travail d’ordre monétaire et non monétaire est considérablement plus élevé que
chez les décrocheurs. Les finissants qui ont participé à des programmes de
formation prévoyant des congés d’études à la journée et des programmes
personnalisés ont des possibilités d’emploi légèrement meilleures tandis que
ceux qui ont participé à des programmes de formation prévoyant des congés
d’études continus ont de moins bonnes possibilités d’emploi par rapport au
groupe de référence. Comme on s’y attendait, le niveau de formation a des
retombées favorables sur les résultats sur le marché du travail des apprentis.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens iii
Les sujets interrogés dans la région de l’Atlantique et au Québec ont des
possibilités d’emploi beaucoup moins nombreuses que ceux de l’Ontario, alors
que ceux de la région des Prairies, de la Colombie-Britannique et des
Territoires-du-Nord-Ouest ont des possibilités d’emploi globalement plus élevées.
Dans tous les groupes de variables figurant dans les modèles d’emploi, on
constate que les facteurs régionaux sont en grande partie responsables des
variations quant aux possibilités d’emploi chez les apprentis canadiens; ils
représentent d’ailleurs entre 48 % et 54 % des variations expliquées.
Les salaires horaires et les revenus annuels moyens varient également
considérablement selon les régions. Les salaires horaires et les revenus annuels
moyens sont les plus faibles dans la région de l’Atlantique et les plus élevés dans
la région des Prairies. Parmi les provinces, c’est en Alberta que l’on offre les
salaires horaires et les revenus annuels moyens ainsi que les possibilités
d’emploi les plus avantageux. À l’inverse, c’est à l’Î.-P.-É. que les salaires
horaires et les revenus sont les plus faibles.
Les répondants faisant partie des groupes professionnels des services
automobiles et des mécaniciens d’équipement lourd ont le taux d’emploi le plus
élevé et le plus faible taux de chômage, tandis que les menuisiers/ébénistes et
les conducteurs d’équipement lourd ont le plus faible taux d’emploi et le plus haut
taux de chômage.
Par comparaison aux travailleurs des services automobiles, certains métiers
affichent des salaires horaires et des revenus annuels moyens beaucoup plus
élevés, alors que d’autres ont des salaires et des revenus beaucoup moins
élevés à cause d’autres facteurs. Parmi tous les groupes professionnels, les
soudeurs ont en moyenne le salaire et le revenu annuel les plus élevés suivis par
les conducteurs d’équipement lourd. Par contre, les revenus et les salaires
moyens des groupes professionnels des coiffeurs/esthéticiens et des travailleurs
des services alimentaires sont inférieurs à tous les autres. Par exemple, les
soudeurs ont un revenu annuel moyen qui dépasse d’environ 23 000 $ celui des
travailleurs des services automobiles, tandis que les coiffeurs/esthéticiens et les
travailleurs des services alimentaires reçoivent environ 16 000 $ de moins que
les travailleurs des services automobiles, qui servent de groupe de référence.
Tous les groupes démographiques cibles examinés, y compris les femmes, les
immigrants, les personnes parlant une autre langue que l’anglais ou le français,
les minorités visibles, les Autochtones et les personnes handicapées, affichent
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens iv
des résultats sur le marché du travail moins encourageants que leurs
homologues. En ce qui a trait aux facteurs démographiques, c’est le fossé des
sexes qui a le plus d’incidence, puisque les femmes gagnent en moyenne
29 000 $ de moins que les hommes. On estime que, de ce montant, 15 000 $
peut être attribuée uniquement au sexe.
Selon les conclusions de l’analyse de régression, les facteurs influençant les
résultats sur le marché agissent généralement de façon indépendante au lieu
d’avoir une forte corrélation. En fait, même lorsque le degré de corrélation est
élevé comme on le constate entre le sexe et le groupe professionnel, les
résultats de chaque facteur restent significatifs. Il est clair par exemple que si les
touchent des salaires modestes, c’est dû au fait qu’elles travaillent surtout dans
des métiers à faible rémunération. Toutefois, il n’y a aucun rapport entre
l’incidence du métier et celle du sexe, pour les femmes : autrement dit, le fait que
ces métiers soient moins bien rémunérés n’a pas beaucoup à voir avec le fait
qu’ils sont en grande partie occupés par des femmes. De même, les différences
dans les résultats d’un groupe minoritaire à l’autre ne dépendent pas non plus
des autres facteurs.
En conclusion, les données de l’ENA de 2007 mettent en évidence le fait que les
salaires, la probabilité d’emploi, le revenu et les caractéristiques des emplois des
apprentis canadiens varient énormément en fonction du degré d’achèvement de
l’apprentissage, du niveau de formation, du métier, de la région et des facteurs
démographiques. Vu que l’achèvement de l’apprentissage améliore grandement
les résultats sur le marché du travail, il semble fondé d’accorder de l’importance
à l’achèvement de l’apprentissage dans l’élaboration des politiques. Enfin, bien
que le présent document révèle que les résultats obtenus par les femmes, les
immigrants, les personnes parlant une autre langue que l’anglais ou le français,
les minorités visibles, les Autochtones et les personnes handicapées sur le
marché du travail justifient la prise de mesures stratégiques afin d’améliorer leur
situation économique, l’enquête n’a pu déterminer s’il existe un lien entre les
différences entre les groupes démographiques et la discrimination ou d’autres
facteurs.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens v
Table des matières
Sommaire ............................................................................................................. ii Liste des figures et des tableaux ......................................................................... vii Remerciements ..................................................................................................... x Avant-propos........................................................................................................ xi
Notes statistiques ................................................................................................ xii
1 Introduction ................................................................................................... 1 1.1 But ................................................................................................................ 1 1.2 Contexte ....................................................................................................... 1 1.3 Enquête nationale auprès des apprentis (ENA) ............................................ 3 1.4 Questions de recherche ................................................................................ 6
2 Méthodologie ................................................................................................ 7 2.1 Les données et l’échantillon .......................................................................... 7 2.2 Résultats sur le marché du travail des modèles statistiques ......................... 7 2.3 Variables dépendantes ................................................................................. 8 2.4 Variables explicatives ................................................................................... 8
3 Statistiques descriptives ............................................................................. 10 3.1 Résultats sur le marché du travail selon le statut de l’apprenti ................... 10 3.2 Résultats sur le marché du travail selon le niveau d’instruction .................. 12 3.3. Résultats sur le marché du travail selon la province ou le territoire ............ 15 3.4 Résultats sur le marché du travail selon le groupe professionnel ............... 18 3.5 Résultats sur le marché du travail selon les facteurs démographiques ...... 22
4 Analyse de régression : résultats et discussion .......................................... 26 4.1 Note statistique ........................................................................................... 26 4.2 Aperçu des modèles et des variables ......................................................... 27 4.3 Situation d’emploi ........................................................................................ 27 4.4 Salaires horaires ......................................................................................... 30 4.5 Revenu annuel ............................................................................................ 33
5 Résumé et conclusion ................................................................................. 35 5.1 Comparaison entre les statistiques descriptives et l’analyse de
régression ................................................................................................... 35 5.2 Effets marqués ............................................................................................ 37 5.3 Achèvement de la formation d’apprenti, niveau d’instruction et effets
sur le marché du travail ............................................................................... 38
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens vi
5.4 Effets régionaux .......................................................................................... 38 5.5 Effets sur le métier et le marché du travail .................................................. 38 5.6 Effets démographiques ............................................................................... 39 5.7 Conclusion .................................................................................................. 39
Bibliographie ....................................................................................................... 41
Appendice A : Tableaux des données ................................................................ 43
Appendice B : Modèles de régression ................................................................ 55
Appendice C : Méthodologie de l’enquête de l’ENA ............................................ 63
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens vii
Liste des figures et des tableaux
Figures
3.1 Salaires horaires et revenus annuels moyens selon le statut de
l’apprenti ................................................................................................. 11
3.2 Caractéristiques des emplois selon le statut de l’apprenti ........................ 12
3.3 Salaires horaires et revenu annuel moyens – Niveau d’instruction
plus élevé ................................................................................................. 13
3.4 Caractéristiques des emplois en fonction du niveau d’instruction le
plus élevé ................................................................................................. 14
3.5 Salaires horaires et revenu annuel moyens selon la province ou le
territoire .................................................................................................... 16
3.6 Pourcentage de personnes ayant un emploi par province ou
territoire ................................................................................................. 17
3.7 Caractéristiques des emplois par province ou territoire ........................... 18
3.8 Salaires horaires et revenu annuel moyens par groupe professionnel ..... 19
3.9 Taux d’emploi selon le groupe professionnel ........................................... 20
3.10 Caractéristiques des emplois selon le groupe professionnel.................... 21
3.11 Salaires horaires et revenu annuel moyens selon les facteurs
démographiques ...................................................................................... 22
3.12 Taux d’emploi et avantages complémentaires selon les facteurs
démographiques ...................................................................................... 23
3.13 Postes permanents et à temps plein selon les facteurs
démographiques ...................................................................................... 24
3.14 Satisfaction relative à la situation monétaire et à la sécurité d’emploi
selon les facteurs démographiques .......................................................... 25
4.1 Coefficients de régression logistique de la situation d’emploi .................. 28
4.2 Coefficients de régression linéaire des salaires horaires ......................... 32
4.3 Coefficients de régression linéaire du revenu annuel ............................... 34
Tableaux
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens viii
5.1 Comparaison des conclusions des statistiques descriptives et de
l’analyse de régression............................................................................. 36
5.2 Effets marqués des variables indépendantes sur l’emploi, les salaires
et le revenu .............................................................................................. 37
A3.1 Salaires horaires et revenu annuel moyens selon le statut de
l’apprenti ................................................................................................. 43
A3.2 Caractéristiques des emplois selon le statut de l’apprenti ........................ 43
A3.3 Salaires horaires et revenu annuel moyens selon le niveau
d’instruction .............................................................................................. 44
A3.4 Caractéristiques des emplois selon le niveau d’instruction ...................... 44
A3.5 Salaires horaires et revenu annuel moyens par province et territoire ...... 45
A3.6 Pourcentage de la population active par province et territoire .................. 46
A3.7 Caractéristiques des emplois par province et territoire ............................ 47
A3.8 Salaires horaires et revenu annuel moyens par métier ............................ 48
A3.9 Pourcentage des actifs par groupe professionnel .................................... 49
A3.10 Caractéristiques par groupe professionnel ............................................... 50
A3.11 Salaires horaires et revenu annuel moyens par groupes
démographiques ...................................................................................... 51
A3.12 Emploi et avantages complémentaires par groupes démographiques .... 52
A3.13 Postes permanents et à temps plein par groupes démographiques ........ 53
A3.14 Degré de satisfaction d’ordre monétaire et à l’égard de la sécurité
d’emploi par groupes démographiques .................................................... 54
B4.1 Modèle de régression logistique de la situation d’emploi ......................... 57
B4.2 Modèle de régression linéaire du salaire horaire ...................................... 59
B4.3 Modèle de régression linéaire des gains annuels .................................... 61
C3.1 Nombre d’apprentis de l’échantillon, selon l’administration et la base
de sondage .............................................................................................. 65
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens ix
C3.2 Taille de l’échantillon par province et territoire et statut de la base
de sondage ............................................................................................. 67
C3.3 Répartition de l’échantillon brut par province et territoire après ajout
de données d’appoint (en fonction du statut de la base de sondage) ...... 68
C3.4 Taux de réponse par province et territoire et statut de la base de
sondage .................................................................................................. 69
C3.5 Taux de hors-champ par province et territoire et statut de la base de
sondage (calculés d’après les unités résolues uniquement) ................... 73
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens x
Remerciements
Ce rapport n’aurait pu voir le jour sans la coopération et l’aide de nombreuses
personnes. Nous remercions spécialement Robert Crocker pour ses précieux
conseils et commentaires, ainsi que pour avoir révisé le rapport. Nous
remercions également tout spécialement Trent Craddock pour ses commentaires
pertinents et sa révision des rapports préliminaires : son aide s’est avérée
indispensable. En outre, Samuel Laryea, Paul Stoll et Anthony Muttu ont formulé
des commentaires constructifs. L’auteure leur en est très reconnaissante.
Celle-ci profite également de l’occasion pour remercier Marjorie Marcil pour l’aide
qu’elle a fournie dans le cadre de ce projet. L’auteure tient à préciser toutefois
que toutes les erreurs et les omissions lui sont attribuables.
Enfin, l’auteure remercie les membres du Comité de consultation sur la
recherche sur l’Enquête nationale auprès des apprentis qui ont contribué à la
révision du rapport, ainsi que tous ceux qui ont participé à l’élaboration et à la
mise au point de l’Enquête nationale auprès des apprentis, et particulièrement
les personnes ayant répondu à l’Enquête.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens xi
Avant-propos
L’Enquête nationale auprès des apprentis (ENA) de 2007 a permis d’examiner
les facteurs qui interviennent dans la réussite de l’apprentissage et la
reconnaissance professionnelle des apprentis ainsi que leur transition vers le
marché du travail. Elle s’inspire du contenu et de l’expérience tirés de deux
enquêtes antérieures sur les apprentis, la première ayant été menée en 1989 et
1990, et la deuxième en 1994 et 1995. L’enquête de 2007 est le fruit d’une
collaboration entre Ressources humaines et Développement des compétences
Canada (RHDCC), les responsables de l’apprentissage de toutes les provinces
et territoires, et Statistique Canada. Les travaux ont été effectués sous la
direction du Conseil canadien des directeurs de l’apprentissage (CCDA).
Divers intervenants, notamment des universitaires, ont participé à la conception
de l’instrument d’enquête. Plus important encore, il n’aurait pas été possible de
produire ce rapport sans les 30 000 apprentis, anciens et actuels, qui ont pris le
temps de répondre au questionnaire.
Les travaux relatifs à l’enquête 2007 ont débuté en 2005. Les gouvernements
provinciaux et territoriaux ont fourni des directives concernant le type de
renseignement à recueillir ainsi que les données pertinentes sur le nombre
d’inscriptions aux programmes d’apprentissage dans leurs secteurs de
compétence respectifs. RHDCC a fourni les ressources financières nécessaires
pour mener à bien l’ENA de 2007 et, à titre de membre du CCDA, a géré le
processus de consultation externe nécessaire à la conception de l’enquête. Pour
sa part, Statistique Canada a fourni les compétences en planification d’enquêtes
et les ressources administratives.
Un rapport national ainsi que des rapports produits par les provinces et les
territoires sont achevés depuis 2008. On a ensuite lancé un programme de
recherche dans le but d’effectuer une analyse secondaire des données de
l’enquête et de générer des rapports plus détaillés sur les sujets jugés
intéressants par les intervenants pour élaborer la politique d’apprentissage. Le
présent rapport s’inscrit dans une série présentant les résultats de tous ces
travaux.
RHDCC, le CCDA et Statistique Canada remercient toutes les personnes qui ont
participé à l’élaboration de l’enquête et celles qui y ont répondu.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens xii
Notes statistiques
Échantillons et erreur d’échantillonnage
Les résultats présentés dans ce rapport sont fondés sur des échantillons. On a sélectionné
des échantillons distincts en fonction des administrations (province ou territoire), des
principaux groupes professionnels et de la situation en regard de l’achèvement de la
formation (finissant, décrocheur ou persévérant). Les résultats des échantillons sont donc des estimations de ceux qui auraient été obtenus si tous les membres de ces populations avaient fait partie de l’enquête. Les résultats réels peuvent différer des valeurs de leur population pour diverses raisons, notamment une erreur d’échantillonnage ou le manque de fiabilité des
réponses aux rubriques du questionnaire. Il convient de tenir compte de cette erreur en tirant
des déductions d’après l’échantillon de population ou en effectuant des comparaisons entre
les groupes.
Écarts-types et intervalles de confiance
On utilise couramment une statistique appelée écart-type comme mesure de l’erreur. Les écarts-types peuvent être calculés pour la plupart des statistiques, comme les moyennes ou les pourcentages à l’aide de techniques établies. Les écarts-types sont reportés dans les tableaux, avec la statistique reportée, pour donner une idée de la précision de cette dernière. En pratique, il est plus courant de représenter l’erreur d’échantillonnage par une fourchette
dans laquelle la valeur de la population réelle doit logiquement se trouver. Cette fourchette
s’appelle intervalle de confiance. Les intervalles de confiance sont inscrits comme un
nombre précédé du signe ± (plus ou moins) qui représente la fourchette supérieure ou
inférieure à la valeur indiquée dans laquelle la valeur de la population devrait se trouver en
précisant le niveau de probabilité, habituellement 95 %. C’est ce qui donne lieu à une
expression que l’on trouve couramment dans les rapports d’enquête voulant qu’un résultat
soit exact dans une certaine fourchette de pourcentage (généralement entre 3 et 5 %), 95 fois
sur 100 (ou 19 fois sur 20). Les calculs de l’écart sont fondés sur la taille réelle des
échantillons, car les écarts sont fortement liés à la taille des échantillons.
Signification statistique
En effectuant des comparaisons entre les groupes, comme la différence des pourcentages
utilisés entre les métiers, on dit que la différence est significative statistiquement si la
différence constatée est supérieure à la somme des intervalles de confiance des groupes mis
en comparaison.
Facteurs de pondération
Le rapport entre la taille de la population et la taille de l’échantillon donne une statistique
appelée facteur de pondération, qui est appliquée en combinant les résultats entre les
groupes. Il permet de veiller à ce que chaque population ou sous-population soit représentée
dans les résultats combinés dans une proportion adéquate par rapport à la taille du groupe.
Par exemple, les grandes provinces comportent généralement des facteurs de pondération
plus importants que les petites provinces. Tous les résultats contenus dans ce rapport
utilisent des données pondérées de façon à représenter l’ensemble de la population.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens xiii
Présentations graphiques et barres d’erreur
Dans le présent rapport, la plupart des résultats sont présentés en pourcentages de
répondants qui ont répondu à des questions particulières et en catégories de questions. Les
résultats sont présentés principalement sous forme de graphiques, conçus pour offrir un coup
d’œil sur les tendances des réponses et, le cas échéant, sur les écarts entre les groupes. Sur
les barres de graphiques, les pourcentages de réponses figurent du côté gauche de chaque
barre, comme le montre l’exemple ci-dessous. Les tableaux à l’appui des figures sont
présentés en appendice.
Les graphiques présentent également les intervalles de confiance sous forme de barres
d’erreur, qui consistent en des lignes de chaque côté de la barre, qui correspondent à la
largeur de l’intervalle de confiance. Ces barres d’erreur figurent également dans l’exemple de
graphique. Les barres d’erreur peuvent servir de guides rapides permettant de déterminer si
les écarts observés sont statistiquement significatifs. Si les barres d’erreur de deux groupes
se chevauchent, la différence entre ces groupes devrait être considérée comme faisant partie
de la marge d’erreur. Si les barres d’erreur ne se chevauchent pas, la différence peut être
considérée comme étant statistiquement significative.
Dans l’exemple suivant, les groupes A et B ne sont pas significativement différents l’un de
l’autre parce que leurs barres d’erreur se chevauchent. Les groupes C et D sont tous deux
significativement différents des groupes A et B parce que les barres d’erreur de chacune de
ces paires ne se chevauchent pas. Enfin, même si les groupes C et D sont, en ce qui a trait
au pourcentage, plus différents l’un de l’autre que le groupe C l’est du groupe B, les
groupes C et D ne sont pas significativement différents parce que leurs barres d’erreur sont
relativement larges et se chevauchent.
44
59
71
74
0 20 40 60 80 100
Groupe D
Groupe C
Groupe B
Groupe A
Pourcent
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 1
1 Introduction
1.1 But
Le présent document a pour principal objet d’étudier les variations des résultats
sur le marché du travail chez les apprentis canadiens et chez les finissants
récents, ainsi que les facteurs qui interviennent dans ces variations. Il sert
notamment à examiner la relation entre le statut d’apprenti, le degré de
formation, les métiers, les régions et les facteurs démographiques, et les
résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens. Dans le présent
document, on examine également la manière dont les résultats des finissants du
programme d’apprentissage varient selon les méthodes utilisées pour la
formation technique. Les résultats comprennent les salaires horaires, le revenu
annuel, la probabilité d’embauche et les caractéristiques des emplois obtenus
par les apprentis.
1.2 Contexte
Les résultats sur le marché du travail ont des conséquences directes sur le
bien-être économique des intéressés. Au niveau agrégé, ils mesurent la
croissance économique, la productivité et la prospérité de la société. C’est
pourquoi l’amélioration de ces résultats est au centre des préoccupations des
responsables des politiques dans chaque pays, particulièrement pendant une
crise économique. Selon la théorie du capital humain, la principale source de
variations quant au revenu et à l’emploi se situe dans les différences sur le plan
des compétences, différences qui sont attribuables à la variation dans
l’accumulation de capital humain1.
Le niveau d’instruction et de formation dans les métiers spécialisés sont les
principaux moyens par lesquels les gens peuvent accumuler un capital humain
permettant d’améliorer les résultats sur le marché du travail. Au Canada, les
décideurs mettent l’accent sur ce secteur afin d’améliorer les résultats des
Canadiens sur le marché du travail. Les gouvernements fédéral et provinciaux
mettent en œuvre des initiatives à court et à long terme dans les métiers
spécialisés et dans les programmes d’apprentissage afin de surmonter la crise
1 Becker (1964, 1975), Becker et Chiswick (1966) et, particulièrement Mincer (1958, 1962, 1974)
ont fait œuvre de pionniers pour ce qui est de la théorie du capital humain. Le travail de Heckman (2005) figure en tête des études les plus récentes.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 2
économique actuelle et de rehausser les possibilités d’emploi et le revenu des
Canadiens2.
Compte tenu de l’importance accrue accordée au perfectionnement du capital
humain dans les métiers spécialisés, le moment est venu d’examiner les
résultats de l’achèvement d’un programme d’apprentissage sur l’emploi et le
revenu des travailleurs. Des renseignements sur la variation des résultats sur le
marché du travail par métier pourraient aider les apprentis à décider de
compléter leur apprentissage. Ils pourraient également aider les personnes qui
désirent faire carrière dans un métier spécialisé à décider d’entreprendre un
programme d’apprentissage. Ce type d’information pourrait également appuyer
les activités promotionnelles des responsables chargés de l’apprentissage et de
la reconnaissance professionnelle.
De très nombreuses recherches3 dans le domaine de l’économique du travail
révèlent que les salaires, le revenu et l’emploi des Canadiens varient
considérablement selon la région et les facteurs démographiques. Les
différences sur le plan du revenu et de l’emploi entre les régions, les métiers et
les groupes ethniques sont continuellement au centre des préoccupations des
décideurs et du grand public. La présente étude vise à examiner ces questions
du point de vue des apprentis. En outre, les apprentis canadiens utilisent
diverses méthodes pour terminer leur formation technique et théorique, que ce
soit dans le cadre de congés d’études continus, de congés d’études à la journée
ou d’une formation personnalisée4. Le présent document présente également la
manière dont ces méthodes influencent les résultats sur le marché du travail.
En 2007, environ 2,7 millions de Canadiens travaillaient dans des secteurs liés
au commerce (Statistique Canada, 2009). Toutefois, très peu d’études ont
permis de se pencher sur le rendement économique et les résultats sur le
2 Par exemple, le budget de 2009 du gouvernement fédéral prévoyait 40 millions de dollars par
année pour la mise en œuvre de la Subvention à l’achèvement de la formation d’apprenti. Grâce à cette subvention, les apprentis qui obtiennent leur reconnaissance professionnelle dans l’un des métiers spécialisés désignés Sceau rouge sont admissibles à une subvention imposable de 2 000 $. 3 Voir par exemple Aydemir et Skuterud (2008), Gilmore (2008), Maxim et coll. (2008), Statistique
Canada (2008), Gunderson (2006), Siggner et Costa (2005), Pendakur et Pendakur (1998), Baker et coll. (1995) et Oaxaca (1973). 4 Le système de congé d’études continu permet aux employeurs de libérer leurs apprentis pour
recevoir une formation technique pendant une période de temps donnée chaque année, habituellement cinq à huit semaines. Le congé d’études à la journée permet aux employeurs de libérer leurs employés afin qu’ils suivent une formation théorique (habituellement une journée par semaine). La formation personnalisée est une méthode d’acquisition des connaissances et des compétences à un rythme convenant à l’apprenant individuel.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 3
marché du travail des apprentis à cause de l’absence de données fiables.
L’Enquête nationale auprès des apprentis de 2007 (ENA) fournit l’occasion
exceptionnelle d’examiner ces résultats selon différents groupes professionnels,
régions et facteurs démographiques. Cette enquête fournit des renseignements
détaillés sur les salaires horaires, le revenu annuel, la situation par rapport au
marché du travail et les caractéristiques des emplois obtenus par les apprentis.
Le présent document tient compte des variations des résultats sur le marché du
travail des apprentis canadiens ainsi que des facteurs liés à ces variations à
l’aide des données provenant de l’ENA de 2007.
1.3 Enquête nationale auprès des apprentis (ENA)
L’ENA de 2007 est un sondage téléphonique qu’a mené Statistique Canada pour
recueillir des données sur la formation, les salaires, le revenu et les expériences
professionnelles des apprentis de tout le Canada. L’échantillon a été constitué au
hasard à partir d’une liste de personnes inscrites comme apprentis auprès des
autorités de leur province ou de leur territoire entre 2002 et 2004. On a ciblé un
échantillon total de 67 000 personnes. L’échantillon réel a été constitué de
30 572 répondants.
Les répondants à l’enquête ont été sélectionnés en fonction de leur statut
d’apprenti en 2002, 2003 ou 2004, tel que déclaré par les provinces et les
territoires. Les répondants ont confirmé leur statut d’apprenti en répondant à une
série de questions de sélection au début du questionnaire de l’ENA. Leur statut
en 2007 déterminait l’ordre des questions qui leur étaient posées par la suite.
Il est important de noter que le champ d’enquête au Québec est différent de celui
des autres provinces. En effet, la base de sondage de l’ENA au Québec était
principalement constituée à partir des métiers de la construction. Un seul métier
hors construction (électricien industriel) a été retenu pour la base de sondage. Il
faut donc faire preuve d’une extrême prudence lorsqu’on compare les résultats
du Québec à ceux des autres provinces et territoires, sauf s’il s’agit de métiers
comparables.
Les questions de sélection servant à classer les répondants avaient été conçues
de façon à faciliter la saisie des données sur les divers parcours suivis par les
personnes cherchant à obtenir leur reconnaissance professionnelle au moyen de
programmes de formation en apprentissage. En général, ces programmes
exigent une formation comportant des volets théorique (en classe) et pratique
(en cours d’emploi), à la suite de quoi des examens sont administrés et la
reconnaissance professionnelle, accordée. L’apprentissage est un système
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 4
souple qui prévoit de nombreux points d’entrée et différents parcours vers la
reconnaissance professionnelle. Certaines personnes exercent un métier
pendant plusieurs années avant de s’inscrire à des cours théoriques. D’autres,
ayant acquis une expérience de travail suffisante, peuvent se présenter à
l’examen sans s’inscrire comme apprenti ni suivre de formation en classe. C’est
pourquoi les résultats de l’enquête font état de parcours moins traditionnels pour
devenir compagnon, comme les décrocheurs qui obtiennent leur reconnaissance
professionnelle.
La dernière enquête sur l’apprentissage, intitulée l’Enquête nationale sur les
métiers d’apprentissage (ENMA), qui a été menée en 1995, visait uniquement
deux groupes d’apprentis : les « finissants », c’est-à-dire ceux qui avaient
terminé leur programme d’apprentissage, et les « décrocheurs », soit ceux qui
avaient abandonné le programme avant la fin.
L’enquête de 2007 comportait des composantes et questions supplémentaires
permettant d’aborder de nouveaux aspects et de nouveaux sujets de recherche
liés au contexte actuel de l’apprentissage au Canada. L’enquête comprenait
donc un troisième groupe d’apprentis appelé les « persévérants à long terme »,
c’est-à-dire ceux qui avaient consacré à leur programme une fois et demie plus
de temps que prévu, ou même plus. On cherchait ainsi à comprendre les raisons
pour lesquelles certains apprentis prennent plus de temps que d’autres à
terminer leur programme d’apprentissage. Par conséquent, l’enquête portait sur
trois groupes :
persévérants à long terme — personnes qui étaient toujours des apprentis
inscrits en 2004, qui l’ont été pendant au moins une fois et demie la durée
réglementaire de leur programme d’apprentissage et qui n’avaient pas
obtenu leur reconnaissance professionnelle en 2004;
finissants — personnes qui ont été inscrits comme apprentis et qui ont
terminé leur programme d’apprentissage (avec ou sans reconnaissance
professionnelle) à un moment ou l’autre pendant la période allant de 2002
à 2004;
décrocheurs — personnes qui ont été apprentis inscrits dans le passé et
qui ont abandonné leur programme d’apprentissage entre 2002 et 2004.
Pour faire suite à l’enquête précédente, l’ENA de 2007 avait pour objet d’étudier
les facteurs qui influent sur l’achèvement des programmes d’apprentissage et la
reconnaissance professionnelle des apprentis, et d’examiner la transition de
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 5
ceux-ci vers le marché du travail. L’ENA visait tout particulièrement à permettre
de mieux comprendre :
pourquoi certains apprentis inscrits ne terminent pas leur programme;
comment l’achèvement d’un programme influe sur les résultats des
apprentis sur le marché du travail;
pourquoi certains apprentis prennent beaucoup plus de temps que prévu
pour achever leur programme.
Entre janvier et mai 2007, l’enquête a permis de recueillir des données auprès de
trois groupes d’apprentis. On a posé à chaque groupe une même série de
questions ainsi que des questions propres à leur situation. Les questions
portaient sur les points suivants :
expériences en matière d’éducation, de formation et de travail avant
l’apprentissage;
expériences liées à la formation technique et au travail à titre d’apprenti;
raisons pour lesquelles les décrocheurs ne terminent pas leur programme;
difficultés au cours de l’apprentissage;
expérience du processus de reconnaissance professionnelle;
emploi depuis le programme d’apprentissage;
caractéristiques sociodémographiques générales.
On a jugé qu’environ la moitié du contenu du questionnaire de 1995 s’appliquait
toujours au contexte actuel des programmes d’apprentissage, de sorte que le
questionnaire a été adapté de façon à servir à l’ENA de 2007. En outre, l’enquête
de 2007 comprenait une composante sur la mobilité des apprentis, permettant
ainsi de mieux saisir le nouvel enjeu de la migration des apprentis d’une province
ou d’un territoire à l’autre pendant ou après leur programme. On y trouvait
également une composante permettant d’examiner l’expérience d’apprentissage
des nouveaux arrivants au Canada.
On trouvera des renseignements plus détaillés sur la méthodologie de l’enquête
à l’annexe C et sur le site Web de Statistique Canada
(http://www.statcan.gc.ca/cgi-bin/imdb/p2SV.pl?Function=getSurvey&SDDS=316
0&lang=en&db=imdb&adm=8&dis=2).
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 6
1.4 Questions de recherche
Le présent rapport porte sur trois vastes questions de recherche afin d’examiner
les variations des résultats sur le marché du travail chez les apprentis canadiens
et les facteurs qui interviennent dans cette variation :
Dans quelle mesure les résultats sur le marché du travail des apprentis
canadiens diffèrent-ils s’il s’agit de finissants ou de décrocheurs?
Comment les résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens
diffèrent-ils selon le niveau d’instruction, la région, le groupe professionnel
et les facteurs démographiques?
Les résultats des finissants varient-ils selon la méthode de formation
technique utilisée?
Le présent document est organisé comme suit. La partie 2 décrit la
méthodologie, les données, les modèles et les variables ayant servi à l’étude. La
partie 3 fournit des statistiques décrivant les résultats sur le marché du travail en
fonction de divers facteurs. Les conclusions de l’analyse de régression sont
présentées à la partie 4. Enfin, les conclusions et le mot de la fin se trouvent à la
partie 5.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 7
2 Méthodologie
2.1 Les données et l’échantillon
L’analyse du présent rapport repose principalement sur les données en
provenance de l’ENA de 2007. Toutefois, le taux de chômage provincial, tel que
mesuré par l’Enquête sur la population active (EPA)5 constitue également une
variable de l’analyse.
L’échantillon utilisé ici est constitué de finissants (18 318) et de décrocheurs
(4 673), la définition de ces catégories ayant été donnée précédemment. Les
persévérants à long terme n’ont pas figuré dans l’analyse à cause de l’absence
de données sur le revenu annuel et le salaire horaire de ce groupe. C’est
pourquoi la taille de l’échantillon de l’analyse est de 22 991 contre 30 572 dans la
base de données complètes de l’ENA.
2.2 Résultats sur le marché du travail des modèles statistiques
La situation d’emploi des apprentis, les salaires horaires et le revenu annuel
servent de mesures des résultats sur le marché du travail6. Dans le cas des
apprentis qui ont décroché un emploi, certaines caractéristiques des emplois, par
exemple le travail à temps partiel ou à temps plein, permanent ou temporaire, ou
si le travailleur est salarié ou autonome, sont également examinées dans la
partie des statistiques descriptives.
5 L’Enquête sur la population active (EPA) est une enquête mensuelle que mène Statistique
Canada auprès d’environ 50 000 ménages canadiens. Son but est d’obtenir une image actuelle et détaillée du marché du travail au Canada. L’enquête vise donc à fournir des estimations relatives à l’emploi et au chômage selon les secteurs d’activité et le métier à l’échelle régionale et nationale. 6 Selon le type de variable des résultats (binaire ou continue), on utilise les techniques de
régression logistique ou des moindres carrés ordinaires pour analyser les données. Les tests t servent à comparer les résultats des différents groupes et à mesurer l’importance des différentes variables explicatives. En outre, on utilise des poids normalisés dans toutes les estimations.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 8
2.3 Variables dépendantes
Le présent document utilise trois variables dépendantes dans l’analyse de
régression, à savoir :
situation d’emploi : variable dichotomique ayant la valeur 1 si l’apprenti
est employé et la valeur 0 si l’apprenti est sans emploi7;
salaire horaire : variable continue reposant sur le salaire horaire déclaré
pour le poste actuel de l’apprenti;
revenu annuel de l’apprenti : variable continue comprenant les
rémunérations annuelles totales ainsi que les transferts
gouvernementaux, le revenu de placement et le revenu de retraite.
2.4 Variables explicatives
Les variables explicatives sont estimées en bloc dans les modèles élaborés pour
le présent rapport. Pour chaque modèle, quatre blocs de variables explicatives
sont définis, à savoir.
Bloc 1 : Facteurs du capital humain
o Achèvement de l’apprentissage
o Études postsecondaires
o Moyenne pondérée cumulative (MPC) au secondaire
o Âge des répondants
o Âge au carré
o Mode de formation (uniquement aux finissants)
Bloc 2 : Facteurs régionaux (l’Ontario est le groupe de référence)
o Région de l’Atlantique
o Québec
o Région des Prairies
o Colombie-Britannique et territoires
o Taux de chômage par province
7 Les apprentis « sans emploi » englobent ceux qui sont au chômage ou qui ne font pas partie de
la population active.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 9
Bloc 3 : Groupes professionnels (le groupe de référence est celui des
services automobiles)
o Menuisier/ébéniste
o Mécanicien/conducteur d’équipement lourd
o Électricien
o Machiniste
o Mécanicien de chantier
o Plombier/tuyauteur/monteur d’appareils de chauffage
o Coiffeur/esthéticien
o Travailleur des services alimentaires
o Autres
Bloc 4 : Facteurs démographiques
o Sexe (féminin=1)
o Pays natal (étranger=1)
o Langue parlée à la maison autre que l’anglais ou le français
o Minorités visibles
o Autochtones
o Personnes handicapées
L’avantage d’utiliser la méthode des blocs est que l’on peut estimer l’effet
conjoint de chaque bloc sur les résultats sur le marché du travail en plus de
l’impact marginal de chaque variable. Toutefois, l’impact marginal de chaque
variable et celui de chaque bloc peut varier en fonction de la séquence des
blocs. Les blocs ont été entrés dans les modèles selon une séquence établie
d’après des hypothèses et des observations a priori.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 10
3 Statistiques descriptives
La présente partie fournit quelques statistiques descriptives indiquant comment
les résultats sur le marché du travail des apprentis du Canada varient selon le
statut de l’apprenti, le niveau d’instruction, la province ou le territoire, le métier et
les facteurs démographiques. Elles sont conçues pour préparer le terrain au
travail de modélisation exposé dans le chapitre suivant. À noter que cette partie
présente des corrélations simples entre les variables explicatives et les résultats,
sans aucun contrôle sur les autres facteurs. Les modèles ont pour but de
présenter les effets particuliers de chaque variable, après prise en compte des
autres variables.
Signalons également que les résultats présentés portent sur les finissants et les
décrocheurs uniquement. C’est pourquoi ces chiffres peuvent, dans une certaine
mesure, varier de ceux qui figurent dans d’autres rapports où l’on tient compte
des persévérants à long terme.
3.1 Résultats sur le marché du travail selon le statut de l’apprenti
Le graphique 3.1 indique qu’en moyenne le salaire horaire et le revenu annuel
total des finissants sont de loin supérieurs à ceux des décrocheurs. Toutefois, en
moyenne, le temps nécessaire pour achever les programmes d’apprentissage
est souvent beaucoup plus long que la durée nominale desdits programmes. On
peut donc se demander si la prime de revenu associée à l’achèvement des
programmes est suffisante pour compenser ce qu’il en coûte d’abandonner le
programme. On ne peut répondre directement à cette question dans le présent
document. Toutefois, les données du graphique 3.2 indiquent que l’achèvement
du programme offre certains avantages complémentaires. En effet, davantage de
finissants ont trouvé un emploi et occupent des postes permanents, à temps
plein, qui comportent des avantages sociaux. Ils sont également plus nombreux
à être satisfaits de leurs revenus.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 11
Graphique 3.1 Salaires horaires et revenus annuels moyens selon le statut de l’apprenti
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 12
Graphique 3.2 Caractéristiques des emplois selon le statut de l’apprenti
3.2 Résultats sur le marché du travail selon le niveau d’instruction
Le graphique 3.3 indique que les salaires horaires et le revenu annuel moyens
des répondants ayant un niveau d’études postsecondaires sont semblables à
ceux des répondants ayant un diplôme d’études secondaires ou moins. Compte
tenu des conclusions de la partie précédente, on peut penser qu’au moment où
les travailleurs suivent un programme d’apprentissage, leur statut de finissant du
programme d’apprentissage est plus important que leur niveau d’études
précédent pour déterminer leur revenu et leur salaire. Toutefois, le graphique 3.4
indique que les personnes ayant des niveaux d’études supérieurs ont plus de
chance d’obtenir un poste permanent, de bénéficier d’avantages sociaux, d’être
satisfaits de leur revenu ainsi que des conditions des programmes de santé et de
sécurité liés à leur emploi.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 13
Graphique 3.3 Salaires horaires et revenu annuel moyens – Niveau d’instruction plus élevé
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 14
Graphique 3.4 Caractéristiques des emplois en fonction du niveau d’instruction le plus élevé
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 15
3.3. Résultats sur le marché du travail selon la province ou le territoire
Le graphique 3.5 indique que parmi toutes les provinces, l’Alberta offre le salaire
horaire et le revenu annuel moyens les plus élevés, de loin supérieurs à la
moyenne nationale. En général, les revenus dans les provinces de l’Ouest et les
Territoires sont beaucoup plus importants que dans l’Est. Le Québec constitue
une exception car le taux de salaire horaire est relativement élevé, mais le
revenu annuel est relativement faible. Ce résultat est probablement attribuable à
la nature de l’échantillon au Québec qui n’inclut que les métiers de la
construction.
La distribution des emplois chez les apprentis selon la province ou le territoire
(graphique 3.6) suit une fois de plus la tendance générale des niveaux d’emploi,
à savoir qu’ils sont beaucoup plus élevés dans les provinces de l’Ouest que dans
les provinces de l’Est. Le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador ont des taux
d’emploi beaucoup moins élevés que ceux des autres provinces ou territoires, à
l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, où l’erreur d’échantillonnage est
importante.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 16
Graphique 3.5 Salaires horaires et revenu annuel moyens selon la province ou le territoire
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 17
Graphique 3.6 Pourcentage de personnes ayant un emploi par province ou territoire
Le graphique 3.7 montre que le pourcentage d’apprentis occupant des postes
permanents est de loin plus faible au Québec que dans toute autre province ou
tout autre territoire, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, où l’erreur
d’échantillonnage est importante. Cela dit, la plupart des différences entre les
provinces et territoires ne sont pas statistiquement significatives. Le pourcentage
d’apprentis ayant des postes permanents est plus faible au Québec et à
Terre-Neuve-et-Labrador qu’ailleurs, où les chiffres sont similaires.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 18
Graphique 3.7 Caractéristiques des emplois par province ou territoire
3.4 Résultats sur le marché du travail selon le groupe professionnel
Le graphique 3.8 présente les salaires horaires et le revenu annuel des apprentis
par groupe professionnel. Ces deux indicateurs varient considérablement selon
les groupes professionnels. Les variations des salaires horaires sont moins
importantes que celles des revenus annuels. L’explication probable est que le
revenu annuel est influencé par le temps de travail total pendant une année et
également par le revenu autre que le revenu d’emploi. Le graphique indique que
les soudeurs ont des revenus annuels beaucoup plus élevés (mais pas des
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 19
salaires horaires beaucoup plus élevés) que les autres groupes professionnels.
D’autre part, les travailleurs des services automobiles, les travailleurs des
services alimentaires et les coiffeurs/esthéticiens ont des revenus annuels et des
salaires horaires relativement inférieurs à ceux des autres groupes
professionnels, particulièrement les deux derniers groupes dont les revenus et
les salaires sont beaucoup moins élevés que ceux des travailleurs des services
automobiles.
Graphique 3.8 Salaires horaires et revenu annuel moyens par groupe professionnel
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 20
Le graphique 3.9 indique la distribution des taux d’emploi selon le groupe
professionnel. Certains groupes professionnels se situant dans la partie
inférieure de la fourchette de répartition des revenus et des emplois à temps
plein se retrouvent à un niveau relativement plus élevé dans le graphique de
répartition du pourcentage des personnes ayant un emploi. Par exemple, les
travailleurs des services automobiles ont beaucoup plus de probabilités d’avoir
un emploi que les conducteurs d’équipement lourd, même si leurs niveaux de
revenu sont de loin moins importants. Les travailleurs des services alimentaires
ainsi que les coiffeurs/esthéticiens ont également beaucoup plus de probabilités
d’avoir un emploi malgré la faiblesse des revenus. Bien entendu, cette situation
paraît exagérer les différences entre les revenus réels, à savoir que les métiers
du secteur des services emploient plus de personnes, mais il reste que celles-ci
gagnent moins en moyenne que celles occupant des postes dans les métiers
mécaniques.
Graphique 3.9 Taux d’emploi selon le groupe professionnel
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 21
Le graphique 3.10 montre la distribution des caractéristiques des emplois selon
le métier. La tendance des emplois à temps plein est semblable à celle des
salaires, les métiers mécaniques se situant en haut de la fourchette de
distribution et les métiers de services, particulièrement les services alimentaires
ainsi que les coiffeurs/esthéticiens, au bas de la fourchette. Signalons aussi que
la plupart du temps, la tendance des emplois permanents est semblable à celle
des emplois à temps plein. Toutefois, on constate plusieurs anomalies, les
soudeurs, les conducteurs d’équipement lourd ainsi que les menuisiers/ébénistes
affichant un écart important entre les échelles temps plein et permanent.
Graphique 3.10 Caractéristiques des emplois selon le groupe professionnel
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 22
3.5 Résultats sur le marché du travail selon les facteurs démographiques
Le graphique 3.11 indique que les salaires horaires et le revenu annuel moyens
des femmes sont beaucoup moins importants que ceux des hommes. Cette
situation est clairement attribuable à la concentration des femmes dans deux
métiers de services offrant des bas salaires, à savoir coiffeur/esthéticien et
services alimentaires. Par contre, les salaires et le revenu des immigrants, des
minorités visibles et des personnes handicapées sont de loin inférieurs à ceux
des autres groupes. La tendance en ce qui a trait au revenu annuel ressemble
beaucoup à celle observée dans les salaires horaires.
Graphique 3.11 Salaires horaires et revenu annuel moyens selon les facteurs démographiques
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 23
Le graphique 3.12 montre les taux d’emploi et le pourcentage des répondants
bénéficiant d’avantages complémentaires liés à leur emploi (par exemple soins
de santé et congés de maladie) selon le facteur démographique. Il n’existe
quasiment aucune différence entre les taux d’emploi, mais presque tous les
groupes que l’on considère généralement comme étant désavantagés ont moins
de probabilités de bénéficier d’avantages complémentaires liés à leur emploi. La
seule exception dans ce cas est celle qui concerne les immigrants où l’on ne
constate aucune différence. Toutefois, la différence la plus importante concerne
les femmes, un résultat qui vient rejoindre celui portant sur les salaires et les
revenus.
Graphique 3.12 Taux d’emploi et avantages complémentaires selon les facteurs démographiques
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 24
Dans le graphique 3.13, on voit que les pourcentages de personnes appartenant
aux groupes défavorisés qui occupent des emplois à temps plein ou permanents
sont inférieurs à ceux dans les autres groupes. Enfin, le graphique 3.14 montre
les indices de satisfaction quant au revenu et à la sécurité de l’emploi selon le
facteur démographique. Les différences ne sont pas aussi importantes que celles
que l’on constate dans le cas du revenu et des avantages sociaux mais sont
généralement semblables, la plupart des groupes considérés comme défavorisés
affichant des degrés de satisfaction moins élevés.
Graphique 3.13 Postes permanents et à temps plein selon les facteurs démographiques
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 25
Graphique 3.14 Satisfaction quant à la situation monétaire et à la sécurité d’emploi selon les facteurs démographiques
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 26
4 Analyse de régression : résultats et discussion
4.1 Note statistique
Analyse de régression multiple
Les résultats de l’apprentissage sont influencés par un grand nombre de facteurs qui agissent indépendamment ou de concert sur les résultats, notamment l’achèvement du programme ou la réussite sur le marché du travail. Par exemple, la province de résidence et le métier peuvent influencer le revenu indépendamment l’un de l’autre. Toutefois, si l’on prend ces facteurs ensemble, l’un d’entre eux peut avoir plus d’importance que l’autre ou l’un d’eux peut n’avoir aucun effet après avoir tenu compte de l’autre.
Dans la recherche de l’enquête, la technique statistique habituelle de prévision des résultats à partir d’un certain nombre de facteurs est appelée analyse de régression multiple ou modélisation par régression. Cette technique repose sur une équation dans le cadre de laquelle le résultat (ou la variable
dépendante) est considéré comme une combinaison linéaire d’une série de facteurs (variables explicatives ou variables indépendantes). L’apport d’une variable explicative au résultat est représenté par un coefficient de régression dont la valeur dépend de l’effet de la variable explicative et des autres
variables du modèle. Les importances relatives des coefficients de régression d’un modèle en particulier peuvent servir à indiquer les contributions relatives des facteurs d’intérêt. Les modèles qui incluent ou excluent une valeur donnée peuvent également servir à cerner la contribution particulière de cette variable après prise en compte des autres variables.
Régression logistique. Si le résultat est une variable continue, par exemple le revenu, les coefficients
peuvent être calculés de façon relativement directe à l’aide de techniques bien établies. Toutefois, certains résultats intéressants de l’ENA ayant trait particulièrement aux personnes employées ou non employées, sont de nature binaire ou dichotomique (n’ont que deux catégories). Les techniques de régression ordinaire (moindres carrés) ne conviennent pas à de tels résultats. Pour contourner le problème, on tente de prévoir la probabilité (plus précisément les cotes) qu’une personne figure dans l’une ou l’autre
catégorie de résultats. Les coefficients de régression peuvent être calculés à l’aide des cotes (plus précisément, mais pour des raisons pour lesquelles nous ne nous étendrons pas, le logarithme du risque). Interprétation des coefficients de régression. Bon nombre de résultats du présent rapport sont
présentés sous forme de coefficients de régression. En général, on peut interpréter un coefficient de régression comme la représentation d’un changement du résultat que pourrait provoquer un changement unitaire de la variable explicative. Les coefficients bidimensionnels portent sur la relation entre une seule
variable explicative et le résultat, sans prise en compte d’autres variables. Les coefficients multidimensionnels portent sur les effets d’une variable explicative donnée avec prise en compte de
toutes les autres variables explicatives de l’équation. Les coefficients de régression logistiques sont plus difficiles à interpréter que les coefficients de régression ordinaire car le résultat prédit par le modèle n’est pas directement lié à des valeurs dichotomiques (0, 1) mais à une fonction plus compliquée de probabilité du résultat. Toutefois, dans tous les cas, l ’importance relative des coefficients est comparable pour ce qui concerne les variables explicatives de même grandeur et, dans le cas d’une variable explicative isolée, pour plus d’un modèle. La signification statistique des coefficients de régression est calculée à partir de l’intervalle de confiance de la même manière que décrite précédemment. Le point de référence spécifique est un coefficient 0 qui indique que le facteur n’a aucun lien avec la variable du résultat.
On trouvera dans les parties pertinentes et dans l’Annexe B des explications plus détaillées à ce sujet reposant sur les résultats réels des modèles utilisés dans le présent document.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 27
4.2 Aperçu des modèles et des variables
Les statistiques descriptives ont ventilé dans la partie précédente les résultats
sur le marché du travail par degré d’achèvement, niveau d’instruction, province
ou territoire, groupe professionnel et facteur démographique. Bien que ces
statistiques donnent un aperçu préliminaire de la manière dont les résultats sur le
marché du travail dépendent de ces variables, elles examinent la variation à la
lumière d’un seul facteur à la fois. Toutefois, les résultats sont influencés par
plusieurs variables agissant de concert. L’objectif de l’analyse de régression est
de donner une idée des effets combinés des variables explicatives et d’examiner
les effets particuliers de chacun d’elles après prise en compte des autres
variables. D’autre part, les résultats de l’analyse de régression peuvent être
interprétés comme une indication des effets additionnels des variables
explicatives – ou des groupes de ces variables – sur les résultats intéressants.
Autrement dit, trois mesures des résultats sur le marché de l’emploi – situation
d’emploi, salaires horaires et revenu annuel – ont servi dans l’analyse de
régression. Quatre blocs de variables explicatives ont été précisés. La présente
partie présente les principales conclusions de l’analyse de régression utilisant
ces blocs.
4.3 Situation d’emploi
La situation d’emploi est une variable binaire, ses valeurs étant 1 (employé) et 0
(sans emploi), qui a incité les chercheurs à utiliser un modèle de régression
logistique. Le graphique B4.1 présente les statistiques détaillées du modèle ainsi
que les explications. Selon les statistiques du graphique adaptées au modèle, ce
dernier a une faible efficacité prédictive. Autrement dit, les variables
indépendantes utilisées sont des valeurs explicatives relativement médiocres de
la situation d’emploi. Ce résultat peut être interprété de diverses façons. Par
exemple, les auto-évaluations utilisées dans l’enquête risquent de ne pas être
aussi précises qu’on le souhaite. En outre, quelle que soit la taille de l’enquête, il
est possible que des variables explicatives importantes des résultats sur l’emploi
n’aient pas été prises en compte. Enfin, la situation d’emploi peut avoir une
composante aléatoire ou individuelle importante qu’aucune caractéristique
mesurable du groupe de répondants ne peut permettre de prédire.
Pour simplifier la démonstration, le graphique 4.1 ne présente que les
coefficients du modèle et les intervalles de confiance. Le coefficient positif
indique une plus forte probabilité d’emploi du groupe représenté par la variable
par comparaison aux personnes qui ne figurent pas dans le groupe, ou au
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 28
groupe de référence, tel qu’indiqué. Un coefficient a une signification statistique
si la barre d’erreur ne traverse pas le point zéro de l’axe horizontal.
Graphique 4.1 Coefficients de régression logistique de la situation d’emploi
Les statistiques adaptées au modèle du graphique B4.1 indiquent que les
facteurs liés au capital humain représentent environ 25 % de la variation des
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 29
résultats expliquée par le modèle. Le graphique 4.1 indique que toutes les
variables liées au capital humain excepté l’âge au carré8 sont statistiquement
significatives et positives. Les apprentis présentant ces caractéristiques ont en
moyenne une plus forte probabilité d’emploi par rapport à ceux qui ne possèdent
pas ces caractéristiques. Autrement dit, les répondants ont plus de probabilités
d’avoir un emploi s’ils ont terminé leur apprentissage, si leur niveau d’instruction
est supérieur au secondaire, s’il ont une MPC élevée à l’école secondaire et s’ils
sont plus âgés.
Les statistiques adaptées au modèle révèlent également que les facteurs
régionaux représentent 48 % de la variance expliquée par le modèle. Ces
facteurs sont donc grandement responsables des variations des probabilités
d’emploi des apprentis canadiens, comme le prédit le modèle. Toutes les
ventilations régionales sont également statistiquement significatives même si
elles ne pointent pas toutes dans la même direction. Les apprentis de la région
des Prairies, de la Colombie-Britannique et des territoires ont plus de chances
d’avoir un emploi que les apprentis de l’Ontario, mais ceux de la région de
l’Atlantique et du Québec ont moins de chances d’en avoir un. Comme on peut
s’y attendre, les probabilités d’emploi sont également plus faibles dans les
provinces présentant des taux de chômage plus élevés.
L’appartenance à un groupe professionnel explique 12 % de la variance. Par
rapport au groupe de référence des travailleurs des services automobiles, les
apprentis dans la plupart des métiers ont moins de probabilités d’avoir un emploi.
Les seules exceptions concernent les mécaniciens de chantier et les électriciens
où on ne constate aucune différence importante par rapport aux travailleurs des
services automobiles.
Enfin, les facteurs démographiques comptent pour 15 % de la variance. Le sexe,
les statuts d’Autochtone et de personne handicapée ont des effets néfastes. Les
coefficients Exp(B) du graphique B4.1 indiquent que les femmes ont environ 6 %
moins de probabilité d’avoir un emploi que les hommes après prise en compte
des autres facteurs. Dans le même ordre d’idée, ces coefficients indiquent que
les probabilités d’emploi des apprentis nés à l’étranger, des apprentis faisant
partie des minorités visibles, des Autochtones et des personnes handicapées
sont beaucoup moindres que celles des personnes qui ne font pas partie de ces
8 En mettant au carré la variable de l’âge, on cherche à tenir compte du fait qu’il existe
habituellement une relation non linéaire entre l’âge et le revenu (le changement relatif d’une année à l’autre sur le plan du revenu diminue avec l’âge). Dans ce cas, la variable transformée, l’âge mis au carré n’a pas de conséquence une fois que les conséquences mêmes de l’âge sont prises en compte.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 30
groupes. Signalons que l’ordre d’entrée de ces variables dans le modèle a
influencé l’importance de ces conséquences. Dans la mesure où les facteurs
démographiques étaient liés aux variables figurant déjà dans le modèle, les
conséquences étaient moindres.
4.4 Salaires horaires
La variable salaire est de type continu et permet donc d’évaluer un modèle de
régression des moindres carrés ordinaires. Les statistiques détaillées de ce
modèle sont présentées au graphique B4.2. Les coefficients du modèle et leurs
intervalles de confiance apparaissent dans le graphique 4.2. Dans ce cas, les
coefficients sont interprétés différemment de ceux du modèle logistique. Chaque
coefficient représente le changement de résultat correspondant à un
changement unitaire de la variable explicative. Par exemple, le coefficient
d’achèvement de l’apprentissage indique que, en moyenne, l’achèvement
augmente le salaire horaire de l’intéressé de 3,06 $, soit plus de 10 %.
Une fois de plus, la variable explicative du modèle est faible, expliquant 16 % de
la variation totale du résultat (voir graphique B4.2). Les variables de capital
humain représentent environ 9 % de cette variation. Quoi qu’il en soit, le
graphique 4.2 indique que toutes les variables du capital humain à l’exception de
l’âge au carré offrent une contribution positive statistiquement significative à la
variation des salaires.
Les variables régionales représentent 20 % de la variation expliquée. À l’instar
du statut de l’emploi, la région a une influence positive dans les deux régions de
l’Ouest et un impact négatif dans les régions de l’Atlantique et du Québec par
rapport à l’Ontario. Parmi les cinq régions, la région de l’Atlantique offre les
salaires horaires moyens les plus faibles, soit 4,35 $ de moins que ceux de
l’Ontario, tandis que la région des Prairies offre les salaires les plus élevés, soit
3,72 $ de plus que ceux de l’Ontario.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 31
Une fois de plus, l’appartenance à un groupe professionnel compte plus dans la
variance expliquée (66 %) que les autres variables. Toutefois, l’influence relative
des groupes professionnels sur les salaires diffère de leur influence sur les taux
d’emploi. La plupart des métiers offrent des salaires plus élevés que celui du
groupe de référence des travailleurs des services automobiles. Par exemple, par
comparaison aux travailleurs des services automobiles, les soudeurs gagnent
environ 9,00 $ de plus par heure tandis que les conducteurs d’équipement lourd
ont près de 8,00 $ de plus. Les exceptions concernent les machinistes où on ne
constate aucune différence ainsi que les coiffeurs/esthéticiens et les travailleurs
des services alimentaires qui ont des salaires moins élevés que ceux du groupe
de référence. Le salaire moyen des coiffeurs/esthéticiens est d’environ 6,00 $ de
moins que celui des travailleurs des services automobiles.
Les facteurs individuels ne représentent que 5 % de la variance expliquée après
prise en compte des autres blocs. Tous les facteurs individuels, excepté ceux qui
ont trait aux travailleurs nés à l’étranger et aux Autochtones ont des retombées
négatives sur les salaires. La différence chez les femmes est particulièrement
impressionnante, atteignant 4,66 $ l’heure. La connaissance d’une langue autre
que l’anglais ou le français ainsi que le handicap ont également des retombées
qui oscillent aux alentours de 2,00 $ de l’heure.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 32
Graphique 4.2 Coefficients de régression linéaire des salaires horaires
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 33
4.5 Revenu annuel
Le modèle final examiné affectait le revenu annuel total à la variable des
résultats. La variable salaire est de type continu et permet donc d’évaluer
également un modèle de régression des moindres carrés ordinaires. Dans ce
cas, les interprétations sont identiques à celles du modèle du salaire horaire. Les
statistiques détaillées du modèle figurent au graphique B4.3 et les coefficients
ainsi que les erreurs-types apparaissent au graphique 4.3.
Ce modèle a des variables explicatives supérieures à celles du modèle salarial,
représentant 20 % de la variation du revenu annuel. Les conséquences de l’ajout
des blocs de variables et l’influence des variables individuelles sont quasiment
identiques à celles du modèle du salaire horaire. Les commentaires détaillés
n’ont donc pas besoin d’être répétés. Toutefois, vu que le revenu annuel est
sans doute une meilleure mesure des résultats sur le marché du travail, nous
avons fourni quelques exemples pour indiquer l’ampleur des variations de salaire
parmi les groupes après prise en compte d’autres facteurs.
En moyenne, le revenu annuel des finissants dépasse d’environ 8 000 $ celui
des décrocheurs. Les intéressés dont le niveau d’instruction est supérieur à celui
du secondaire gagnent environ 1 400 $ de plus, en moyenne, que ceux ayant un
niveau d’études secondaires ou moins.
Parmi tous les groupes professionnels, les soudeurs ont le revenu annuel le plus
élevé qui dépasse d’environ 23 000 $ celui du groupe de référence, les
travailleurs des services automobiles. À l’opposé, le revenu annuel des
coiffeurs/esthéticiens et des travailleurs des services alimentaires est d’environ
16 000 $ de moins que celui des travailleurs d’entretien automobile.
Comme prévu, la plupart des groupes identifiés, y compris les femmes, les
personnes qui connaissent une langue autre que l’anglais ou le français, les
minorités visibles et les personnes handicapées, disposent d’un revenu annuel
moyen moins élevé que celui de leurs homologues dans les groupes de
référence. Parmi ces facteurs, le sexe a l’effet le plus important puisque le
revenu moyen des femmes est d’environ 15 000 $ inférieur à celui des hommes
après prise en compte d’autres variables.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 34
Graphique 4.3 Coefficients de régression linéaire du revenu annuel
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 35
5 Résumé et conclusion
5.1 Comparaison entre les statistiques descriptives et l’analyse de régression
Le graphique 5.1 résume les conclusions de cette étude grâce à une
comparaison des résultats tirés des statistiques descriptives et de l’analyse de
régression. Les résultats de l’analyse de régression sont en grande partie
semblables à ceux des statistiques descriptives. On constate ainsi que de
nombreuses variables du modèle ont des conséquences qui ne dépendent pas
d’autres variables. Toutefois, il existe quelques exceptions. Le graphique montre
que les conclusions de l’analyse de régression diffèrent de celles des statistiques
descriptives dans quelques groupes, y compris les machinistes, les
coiffeurs/esthéticiens, les travailleurs des services alimentaires, les autres
métiers, les femmes, les Autochtones et les apprentis handicapés. Dans le
même ordre d’idées, les personnes ayant un niveau d’études supérieur au
secondaire, nées à l’étranger et handicapées sont sensibles aux deux types
d’analyse tant dans les modèles de revenu que de salaire, tandis que le groupe
professionnel des machinistes est également sensible au modèle salarial. À
l’exception des variables précitées, toutes les autres variables ont des
conséquences marquées semblables dans les deux types d’analyse.
La plupart du temps, les conséquences sont moins importantes dans l’analyse
de régression que dans les statistiques descriptives. Il s’agit d’un résultat
représentatif puisque les coefficients du modèle fournissent les effets particuliers
de chaque variable après prise en compte d’autres variables du modèle. Aussi,
après regroupement, les effets particuliers tendent à diminuer. Par exemple, les
statistiques descriptives indiquent que le revenu annuel moyen des femmes est
inférieur d’environ 29 000 $ à celui des hommes, tandis que l’analyse de
régression révèle une différence d’environ 15 000 $. Ce dernier montant peut
être imputé au sexe seul plutôt qu’aux relations existant entre le sexe et d’autres
facteurs, par exemple les métiers qu’exercent les femmes.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 36
________________________________________________________________
_______________________________________________________________
Tableau 5.1 Comparaison des conclusions des statistiques descriptives et de l’analyse de régression
[Légende : + groupe identifié au-dessus du groupe de référence; = aucune différence
significative; - groupe identifié en dessous du groupe de référence]
Variables
Statistiques descriptives
Effet sur
Emploi Salaire Revenu
Analyse de régression
Effet sur
Emploi Salaire Revenu
Facteurs du capital humain
Apprentissage terminé + + + + + +
Études postsecondaires + = = + + +
Région (par
comparaison avec
l’Ontario)
Région de l’Atlantique - - - - - -
Québec - = - - - -
Région des Prairies + + + + + +
C.-B. et territoires + + + + + +
Métiers (par comparaison aux travailleurs des services automobiles)
Menuisier/ébéniste - + + - + +
Conducteur
d’équipement lourd
- + + - + +
Électricien - + + - + +
Machiniste = + + - = +
Mécanicien de chantier = + + = + +
Plombier/tuyauteur/
monteur d’appareils de
chauffage
- + + - + +
Soudeur = + + - + +
Coiffeur/esthéticien = - - - - -
Services alimentaires = - - - - -
Autres métiers = + + - + +
Facteurs individuels et démographiques
Femmes = - - - - -
Nés à l’étranger = - - = = =
Minorités visibles = - - = - -
Autochtones = = = - = =
Personnes handicapées = = = - - -
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 37
5.2 Effets marqués
Le tableau 5.2 résume de façon plus concise les effets statistiquement
significatifs des statistiques descriptives et de l’analyse de régression. Ces effets
peuvent être qualifiés de « marqués », à savoir que les effets initiaux indiqués
par les statistiques descriptives ne sont pas atténués par la présence d’autres
variables du modèle de régression au point de devenir non significatifs.
Autrement dit, toute corrélation entre les variables est insuffisante pour diminuer
les effets observés initialement et les rendre non significatifs.
Tableau 5.2 Effets marqués des variables indépendantes sur l’emploi, les salaires et le revenu
Emploi Salaire Revenu
Effet favorable
Achèvement de la formation
d’apprenti
Études postsecondaires
Région des Prairies
C.-B. et territoires
Effet néfaste
Région de l’Atlantique
Québec
Menuisier/ébéniste
Conducteur d’équipement
lourd
Électricien
Plombier/tuyauteur/monteur
d’appareils de chauffage
Aucun effet
Mécanicien de chantier
Nés à l’étranger
Minorités visibles
Effet favorable
Achèvement de la
formation d’apprenti
Région des Prairies
C.-B. et territoires
Menuisier/ébéniste
Conducteur d’équipement
lourd
Électricien
Mécanicien de chantier
Plombier/tuyauteur/monteur
d’appareils de chauffage
Soudeur
Autres
Effet néfaste
Région de l’Atlantique
Coiffeur/esthéticien
Travailleurs des services
alimentaires
Femmes
Minorités visibles
Aucun effet
Autochtones
Effet favorable
Achèvement de la formation
d’apprenti
Région des Prairies
C.-B. et territoires
Menuisier/ébéniste
Conducteur d’équipement lourd
Électricien
Machiniste
Mécanicien de chantier
Plombier/tuyauteur/monteur
d’appareils de chauffage
Soudeur
Autres
Effet néfaste
Région de l’Atlantique
Québec
Coiffeur/esthéticien
Travailleur des services
alimentaires
Femmes
Minorités visibles
Aucun effet
Autochtones
Note : La mention « effet favorable » signifie qu’un groupe identifié a un meilleur résultat que le
groupe de référence. Par exemple, l’effet favorable sur les salaires de l’achèvement de
l’apprentissage signifie que les finissants ont un salaire plus élevé que les décrocheurs. Dans le
même ordre d’idée, la mention « effet néfaste » signifie que le résultat du groupe identifié est
inférieur à celui du groupe de référence. Par exemple, l’effet néfaste sur les femmes signifie que
le salaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes. Enfin, la mention « aucun effet »
signifie que le groupe identifié et le groupe de référence ont des résultats semblables.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 38
5.3 Achèvement de la formation d’apprenti, niveau d’instruction et effets sur le marché du travail
En moyenne, les finissants ont des salaires horaires, des revenus annuels et des
probabilités d’emploi de loin supérieurs à ceux des décrocheurs. De plus, les
pourcentages de finissants qui occupent des postes permanents et à temps plein
et éprouvent de la satisfaction d’ordre monétaire et non monétaire sont de loin
supérieurs à ceux des décrocheurs. Parmi les modes de formation technique, le
système prévoyant des congés continus favorise le moins l’emploi et génère
moins de revenus. Selon les conclusions, le fait d’avoir un niveau d’études
supérieur au secondaire a un effet favorable sur l’emploi, les salaires et le
revenu. Les pourcentages d’apprentis qui sont des travailleurs rémunérés, ont
des postes permanents et bénéficient d’avantages complémentaires, sont
également supérieurs s’ils ont un niveau d’études supérieur au secondaire,
comparativement à ceux qui ont un niveau d’instruction moins élevé.
5.4 Effets régionaux
En général, l’emploi, les salaires et les revenus annuels dans les provinces de
l’Ouest sont considérablement plus élevés que dans l’Est. La répartition par
province ou territoire dans la partie des statistiques descriptives indique que
l’Alberta offre le salaire horaire et le revenu moyens les plus élevés parmi toutes
les provinces, tandis que la région de l’Atlantique affiche les moins bons résultats
dans les deux catégories.
5.5 Effets sur le métier et le marché du travail
Si l’on répartit les salaires horaires et les revenus annuels des apprentis en
fonction des groupes professionnels, on constate que les salaires et revenus
moyens sont les plus élevés chez les soudeurs et les moins élevés chez les
coiffeurs/esthéticiens et les travailleurs des services alimentaires. Les travailleurs
des services automobiles et les mécaniciens d’équipement lourd bénéficient des
salaires et des revenus les plus élevés tandis que les coiffeurs/esthéticiens ainsi
que les travailleurs des services alimentaires ont les salaires et les revenus les
moins élevés. Les travailleurs des services automobiles et les mécaniciens
d’équipement lourd affichent le taux d’emploi le plus élevé et le taux de chômage
le plus faible, tandis que les menuisiers/ébénistes ainsi que les conducteurs
d’équipement lourd affichent le plus faible taux d’emploi et le plus fort taux de
chômage.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 39
5.6 Effets démographiques
Tel que prévu, la plupart des groupes démographiques ciblés, incluant les
femmes, les personnes qui connaissent une langue autre que l’anglais ou le
français, les minorités visibles et les apprentis handicapés ont un revenu annuel
moyen inférieur à celui de leurs groupes de référence respectifs. Parmi ces
facteurs, le sexe a le rôle le plus important puisque les femmes gagnent environ
29 000 $ de moins que les hommes. Le sexe compte pour 15 000 $ dans cette
différence, le reste étant attribuable à d’autres facteurs et particulièrement aux
groupes professionnels abritant de fortes concentrations de femmes.
5.7 Conclusion
En conclusion, les données de l’ENA de 2007 indiquent que la probabilité
d’emploi, les salaires horaires, le revenu annuel et les caractéristiques des
emplois des apprentis canadiens varient considérablement et dépendent de
l’achèvement de l’apprentissage, du métier, de la région et de facteurs
démographiques. Étant donné que l’achèvement de l’apprentissage augmente
considérablement les résultats sur le marché du travail, l’importance accordée à
l’achèvement de l’apprentissage au Canada est parfaitement justifiée. Les
données concernant les différences professionnelles indiquent que les apprentis
faisant partie de certains groupes professionnels, particulièrement les
coiffeurs/esthéticiens et les travailleurs des services alimentaires, ont de moins
bons résultats sur le marché du travail que les autres groupes professionnels.
Sachant qu’il s’agit des métiers où l’on retrouve principalement des femmes, on
peut se demander si le sexe ou le métier est le principal agent de la différence.
Selon l’analyse de régression, ces deux facteurs y contribuent fortement.
Les conclusions indiquent également que les facteurs professionnels jouent un
rôle plus important pour expliquer les variations de revenu et de salaires, tandis
que les facteurs régionaux sont plus importants pour expliquer les variations des
probabilités d’emploi. On peut donc penser que le taux global de chômage d’une
région a des conséquences significatives sur la probabilité d’emploi des gens de
métier et, qu’après avoir trouvé un travail, les gains de l’intéressé seront plus
souvent fonction du métier que de la région. Toutefois, cette analyse ne permet
pas de savoir clairement si les taux de salaire d’un métier reposent sur des
facteurs nationaux tels que la mobilité entre les provinces et territoires, ou sur
d’autres facteurs locaux tels que l’offre et la demande propres au métier.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 40
Enfin, le présent document démontre clairement que les femmes, les immigrants,
les personnes connaissant une langue autre que l’anglais et le français, les
minorités visibles, les Autochtones et les personnes handicapées obtiennent des
résultats moins encourageants sur le marché du travail professionnel que leurs
homologues. Toutefois, le document ne pouvait établir s’il s’agit des
conséquences d’une discrimination à l’égard des membres de ces groupes ou si
d’autres facteurs non mesurés contribuent aux différences.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 41
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Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 43
Appendice A : Tableaux des données
Note : Dans le présent rapport, l’échantillon a été pondéré à partir de poids
normalisés. Tous les N des tableaux représentent donc des tailles d’échantillon
plutôt que des tailles de population.
Tableau A3.1 Salaires horaires et revenu annuel moyens selon le statut de l’apprenti
Résultats Moyenne
Finissants Décrocheurs
Erreur-type
Finissants Décrocheurs
Taille totale de l’échantillon (N)
Salaires horaires ($)
27,79 25,17 0,12 0,27 19 708
Revenu annuel (en milliers de dollars) 59,23 51,79 0,30 0,58 19 744
Tableau A3.2 Caractéristiques des emplois selon le statut de l’apprenti
Caractéristiques Pourcentage
Finissants Décrocheurs
Erreur-type
Finissants Décrocheurs
Employé 88 82 0,29 0,64
Poste permanent 73 64 0,40 0,79
Satisfaction monétaire
68 63 0,42 0,80
Satisfaction – sécurité d’emploi
71 65 0,41 0,79
Satisfaction – santé et sécurité
73 67 0,40 0,78
Avantages complémentaires
73 64 0,40 0,80
Temps plein 79 70 0,37 0,76
Taille de l’échantillon (N) 17 257 5 097
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 44
Tableau A3.3 Salaires horaires et revenu annuel moyens selon le niveau d’instruction
Résultats
Moyenne
Études post-secondaires
Études secondaires ou moins
Études post-secondaires
Erreur-type
Études secondaires ou moins
Taille totale de l’échantillon (N)
Salaire horaire (en dollars) 27 27 0,17 0,15 19 708
Revenu annuel (en milliers de dollars) 58 57 0,39 0,36 19 744
Tableau A3.4 Caractéristiques des emplois selon le niveau d’instruction
Caractéristique %
Études post-secondaires
Études secondaires ou
moins
Erreur-type
Études post-secondaires
Études secondaires ou
moins
Employé 87 86 0,42 0,35
Poste permanent 73 69 0,57 0,47
Satisfaction monétaire 69 66 0,58 0,48
Satisfaction – sécurité d’emploi 71 69 0,58 0,47
Satisfaction – santé et sécurité 73 71 0,56 0,46
Avantages complémentaires 73 69 0,56 0,47
Temps plein 75 78 0,55 0,42
Taille de l’échantillon (N) 8 724 13 629 22 353
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 45
Tableau A3.5 Salaires horaires et revenu annuel moyens par province et territoire
Provinces et territoires Moyenne
Salaire horaire (en
dollars)
Revenu annuel (en milliers de
dollars)
Erreur-type
Salaire Revenu
Alberta 31,51 71 0,29 0,70
C.-B. 26,92 57 0,30 0,75
Québec 26,74 50 0,19 0,40
Saskatchewan 26,15 56 0,60 1,24
Terre-Neuve-et-Labrador 25,47 50 1,45 2,75
Ontario 25,10 53 0,18 0,40
Manitoba 23,09 48 0,37 0,94
Nouvelle-Écosse 22,60 48 0,52 1,19
Nouveau-Brunswick 21,72 46 0,48 1,21
Î.-P.-É. 20,34 43 1,45 5,12
Territoires 31,26 63 2,66 4,24
Région de l’Atlantique 22,84 48 0,41 0,90
Région des Prairies 29,99 67 0,23 0,56
Canada 27,22 58 0,13 0,32
Taille totale de l’échantillon (N) 19 708 19 743
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 46
Tableau A3.6 Pourcentage de la population active par province et territoire
Provinces et territoires Pourcentage Erreur-type
Alberta 92 0,39
Colombie-Britannique 92 0,60
Manitoba 91 1,10
Saskatchewan 91 1,00
Ontario 90 0,42
Île-du-Prince-Édouard 86 5,05
Nouvelle-Écosse 85 1,64
Nouveau-Brunswick 84 1,75
Terre-Neuve-et-Labrador 73 2,76
Québec 71 0,74
Territoires 91 3,58
Canada 87 0,27
Taille totale de l’échantillon (N) 22 353
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 47
Tableau A3.7 Caractéristiques des emplois par province et territoire
Provinces et territoires Pourcentage
Postes permanents
Postes à temps plein
Erreur-type
Postes permanents
Postes à temps plein
Alberta 85 72 0,52 0,65
Nouvelle-Écosse 82 67 1,75 2,16
Colombie-Britannique 82 74 0,85 0,96
Nouveau-Brunswick 81 71 1,86 2,15
Saskatchewan 79 71 1,40 1,57
Terre-Neuve-et-Labrador 77 59 3,39 3,07
Manitoba 75 74 1,66 1,67
Ontario 74 76 0,61 0,59
Île-du-Prince-Édouard 71 71 6,52 6,50
Québec 67 60 0,76 0,80
Territoires 79 70 5,04 5,65
Canada 77 71 0,36 0,33
Taille totale de l’échantillon (N) 22 353
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 48
Tableau A3.8 Salaires horaires et revenu annuel moyens par métier
Métier
Moyenne
Salaire horaire (en
dollars)
Revenu annuel (en milliers de
dollars)
Erreur-type
Salaire horaire
(en dollars)
Revenu annuel (en milliers de
dollars)
Soudeur 36 83
0,86 2,15
Conducteur d’équipement lourd
33 72 1,02 2,29
Mécanicien de chantier 31 67 0,40 1,02
Plombier/tuyauteur/monteur d’appareils de chauffage
31 66 0,38 1,00
Mécanicien d’équipement lourd
29 65 0,48 1,06
Électricien 30 63 0,23 0,56
Tôlier 29 60 0,41 1,00
Machiniste 26 57 0,31 0,83
Menuisier/ébéniste 27 54 0,29 0,68
Services automobiles 23 51 0,25 0,58
Services alimentaires 18 36 0,35 0,91
Coiffeur/esthéticien 15 28 0,27 0,54
Tous les métiers 27 58 0,11 0,27
Taille totale de l’échantillon (N) 19 708 19 743
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 49
Tableau A3.9 Pourcentage des actifs par groupe professionnel
Métier
Pourcentage Erreur-type
Mécanicien d’équipement lourd 95 1
Mécanicien de chantier 93 0,99
Services automobiles 93 0,63
Machiniste 92 1,01
Électricien 90 0,60
Soudeur 89 1,11
Services alimentaires 89 1,32
Plombier/tuyauteur/monteur d’appareils de chauffage 87 0,91
Coiffeur/esthéticien 83 1,10
Tôlier 81 1,42
Menuisier/ébéniste 78 0,98
Conducteur d’équipement lourd 77 2,09
Tous les métiers 87 0,27
Taille totale de l’échantillon (N) 22 353
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 50
Tableau A3.10 Caractéristiques par groupe professionnel
Métier
Pourcentage
Postes permanents
Postes à temps plein
Erreur-type
Postes permanents
Postes à temps plein
Mécanicien d’équipement lourd 92 84 0,86 1,20
Soudeur 89 62 1,12 1,73
Mécanicien de chantier 89 83 1,21 1,45
Machiniste 89 85 1,15 1,31
Services automobiles 87 83 0,80 0,91
Conducteur d’équipement lourd 82 65 1,89 2,38
Électricien 78 75 0,81 0,85
Plombier/tuyauteur/ monteur d’appareils de chauffage 77 65 1,12 1,27
Tôlier 75 64 1,59 1,75
Menuisier/ébéniste 74 55 1,03 1,17
Services alimentaires 67 76 1,97 1,80
Coiffeur/esthéticien 45 61 1,47 1,44
Tous les métiers 71 77 0,33 0,36
Taille totale de l’échantillon (N) 22 353
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 51
Tableau A3.11 Salaires horaires et revenu annuel moyens par groupes démographiques
Groupes démographiques
Moyenne
Salaire horaire (en
dollars)
Revenu annuel (en milliers de
dollars)
Erreur-type
Salaire horaire (en
dollars)
Revenu annuel (en milliers de
dollars)
Hommes 28,32 60 0,12 0,65
Femmes 17,24 31 0,25 1,16
Non immigrants 27,39 58 0,12 0,65
Immigrants 24,46 52 0,38 1,98
Minorités non visibles
27,46 58 0,12 0,66
Minorités visibles 24,97 52 0,37 1,87
Non autochtones 27,49 58 0,12 0,64
Autochtones 26,49 56 0,57 2,87
Personnes non handicapées 27,27 58 0,12 0,63
Personnes handicapées 25,43 54 0,76 4,18
Taille totale de l’échantillon (N) 19 707 19 744
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 52
Tableau A3.12 Emploi et avantages complémentaires par groupes démographiques
Groupes démographiques Pourcentage
Taux d’emploi Avantages
complémentaires
Erreur-type
Taux d’emploi
Avantages complémentaires
Hommes 87 73 0,28 0,37
Femmes 84 55 0,89 1,20
Non immigrants 86 71 0,28 0,37
Immigrants 89 69 0,92 1,38
Minorités non visibles
86 72 0,28 0,38
Minorités visibles 87 64 0,86 1,22
Non autochtones 87 71 0,28 0,37
Autochtones 84 63 1,35 1,77
Personnes non handicapées 87 71 0,27 0,36
Personnes handicapées 85 64 1,75 2,33
Taille totale de l’échantillon (N) 22 353
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 53
Tableau A3.13 Postes permanents et à temps plein par groupes démographiques
Groupes démographiques
Pourcentage
Postes permanents
Postes à temps
plein
Erreur-type
Postes permanents
Postes à temps
plein
Hommes 71 81 0,38 0,33
Femmes 66 46 1,15 1,21
Non immigrants 71 77 0,37 0,34
Immigrants 71 75 1,35 1,29
Minorités non visibles 71 77 0,38 0,35
Minorités visibles 61 73 1,19 1,13
Non autochtones 71 77 0,37 0,34
Autochtones 65 73 1,74 1,62
Personnes non handicapées 71 77 0,36 0,34
Personnes handicapées 64 73 2,32 2,15
Taille totale de l’échantillon (N) 22 353
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 54
Tableau A3.14 Degré de satisfaction d’ordre monétaire et à l’égard
de la sécurité d’emploi par groupes démographiques
Groupes démographiques
Pourcentage
Satisfactionmonétaire
Satisfaction – sécurité d’emploi
Erreur-type
Satisfaction monétaire
Satisfaction – sécurité
d’emploi
Hommes 69 71 0,39 0,38
Femmes 55 63 1,20 1,17
Non immigrants 68 70 0,45 0,45
Immigrants 61 66 1,72 1,67
Minorités non visibles 68 70 0,46 0,45
Minorités visibles 59 64 1,48 1,45
Non autochtones 67 70 0,38 0,37
Autochtones 61 64 1,78 1,75
Personnes non handicapées 67 70 0,38 0,37
Personnes handicapées 56 62 2,40 2,35
Taille totale de l’échantillon (N) 22 353
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 55
Appendice B : Modèles de régression
Le tableau B4.1 fournit les résultats de l’analyse de régression logistique de la
situation d’emploi. Une brève explication des chiffres pourrait s’avérer utile.
La première colonne, « B (logarithme des cotes) », donne le logarithme des
cotes d’emploi de la variable indiquée. Une valeur positive de B indique que la
variable a un lien positif avec l’emploi et une valeur négative indique qu’elle a
une relation négative avec l’emploi.
La colonne d’« erreur-type » donne l’erreur-type de B. Autrement dit, la variable
explicative a une relation significative avec le résultat si la taille de B est plus de
deux fois supérieure (1,96 pour être exact) à l’erreur-type. Cette indication est
également fournie dans la colonne « sig. ». La relation a une signification
statistique si « sig. » est inférieur à 0,05. Par exemple, une valeur logarithmique
des cotes de 0,272 pour l’achèvement de l’apprentissage indique que
l’achèvement de l’apprentissage a une relation positive avec l’emploi. Cette
relation a une signification statistique puisque le « sig » correspondant est
inférieur à 0,05.
La notion de « logarithme des cotes » est difficile à expliquer en langage
ordinaire (mais joue un rôle essentiel pour faire fonctionner le modèle et calculer
l’erreur-type). Aussi, la colonne indiquée « Exp(B) (cotes) » est une
transformation de B relative à l’influence de chaque variable de l’équation sur les
cotes d’emploi par rapport aux cotes de sans emploi. Une valeur de Exp(B)
supérieure à 1,0 implique que les personnes de la catégorie identifiée ont plus de
chances d’avoir un emploi, tandis qu’une valeur de Exp(B) inférieure à 1,0
signifie qu’il est moins probable que les personnes faisant partie de cette
catégorie aient un emploi par rapport à celles qui ne figurent pas dans leur
catégorie. Par exemple, une valeur Exp(B) de 1,311 attribuée à l’achèvement de
l’apprentissage indique que si l’on compare l’achèvement du programme à son
non-achèvement, on augmente les cotes d’emploi d’un coefficient de 1,311.
Les statistiques de calage du modèle indiquent jusqu’à quel point le modèle est
adapté aux données réelles et le degré de prédictibilité des résultats du modèle.
Sans entrer dans le détail de toutes ces statistiques, la valeur de la première
colonne R-carré peut être interprétée comme étant la proportion de la variation
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 56
du résultat qui peut être expliquée par les variables du modèle9. Plus la valeur de
R-carré est proche de 1, meilleur est le calage du modèle. La colonne de
variation de R-carré indique la variation marginale en pourcentage de l’efficacité
prédictive du modèle lorsque la variable suivante (ou dans ce cas le bloc de
variables) est ajoutée. Plus la variation marginale est importante, plus l’ensemble
des variables augmente l’efficacité prédictive.
Compte tenu de l’explication précitée du calage du modèle, le premier point à
signaler concernant le tableau B4.1 est que le modèle a un degré d’efficacité
prédictive relativement faible. Toutes les variables utilisées ne représentent que
de 8 % à 15 % de la variation de la situation d’emploi, selon l’indicateur R-carré
utilisé. Autrement dit, bon nombre de variables explicatives importantes ne
figurent pas dans le modèle (ou n’ont pas été mesurées dans le cadre de l’ENA
de 2007) ou encore, la situation d’emploi est en grande partie un phénomène
aléatoire. Bien que nous ne puissions dire à quel point les phénomènes
réellement aléatoires régissent l’emploi d’une personne, il est plus probable,
selon notre intuition, que le modèle n’a pas capturé toutes les variables
explicatives importantes.
Même si l’efficacité prédictive du modèle semble faible lorsqu’on examine le
R-carré, la plupart des coefficients de régression ont une signification statistique
indiquant que les variables explicatives contribuent au résultat en présence d’une
autre variable. Ce phénomène cadre avec les résultats descriptifs et indique que
les effets observés d’une variable donnée persistent même lorsque d’autres
variables sont prises en compte. Autrement dit, on peut considérer que les effets
sont cumulatifs à un degré important. D’autre part, en examinant le logarithme
des cotes -2, qui constitue une excellente mesure du calage global du modèle
dans le cas de l’analyse de régression logistique, on peut conclure que, pris
ensemble, les variables et les modèles contribuent de façon importante (au
niveau de 1 %) à l’augmentation de la capacité d’explication du modèle.
9 À vrai dire, le concept de R-carré ne s’applique qu’à un modèle de régression linéaire ordinaire.
Les valeurs d’un modèle de régression logistique sont approximatives.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 57
Tableau B4.1 Modèle de régression logistique de la situation d’emploi
Facteurs B
(logarithme des cotes)
Erreur-type Sig. Exp (B) (cotes)
Bloc 1 : Facteurs du capital humain
Achèvement de l’apprentissage 0,271 0,047 0,000 1,311
Études postsecondaires 0,241 0,045 0,000 1,272
MPC élevée à l’école secondaire 0,181 0,045 0,000 1,199
Âge 0,138 0,017 0,000 1,148
Âge au carré -0,002 0,000 0,000 0,998
Bloc 2 : Facteurs régionaux (l’Ontario est le groupe de référence)
Région de l’Atlantique -0,520 0,107 0,000 0,595
Québec -1,035 0,068 0,000 0,355
Région des Prairies 0,361 0,086 0,000 1,435
C.-B. et territoires 0,272 0,097 0,005 1,312
Taux de chômage dans les provinces -0,058 0,021 0,007 0,944
Bloc 3 : Facteurs professionnels (les services automobiles sont le groupe de référence)
Menuisiers/ébénistes -0,717 0,090 0,000 0,488
Conducteurs d’équipement lourd -0,772 0,131 0,000 0,462
Electriciens -0,175 0,091 0,053 0,840
Machinistes -0,343 0,131 0,009 0,710
Mécaniciens de chantier 0,027 0,145 0,853 1,027
Plombiers/tuyauteurs/monteurs d’appareils de chauffage
-0,587 0,097 0,000 0,556
Soudeurs -0,742 0,123 0,000 0,476
Coiffeurs/esthéticiens -0,939 0,132 0,000 0,391
Services alimentaires -0,409 0,141 0,004 0,664
Autres métiers -0,661 0,084 0,000 0,516
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 58
Cox and Snell
Bloc 4 : Facteurs individuels
Sexe -0,258 0,100 0,010 0,773
Nés à l’étranger -0,011 0,111 0,923 0,989
Langue parlée à la maison est principalement une autre langue
0,282 0,149 0,057 1,326
Minorités visibles -0,112 0,121 0,358 0,894
Autochtones -0,338 0,147 0,021 0,713
Personnes handicapées -1,121 0,067 0,000 0,326
Constant .508 .354 .152 1.662
Statistiques de calage du modèle
Modèle Probabilité d’un log. -2 R- carré
Variation de R-carré (%)
R-carré Nagelkerke Sig.
1. Facteurs du capital humain
17184,111a 0,022 25 0,041 0,000
2. Facteurs du capital humain et régionaux
16207,640a 0,064 48 0,117 0,000
3. Facteurs du capital humain, régionaux et professionnels
15951,709a 0,075 12 0,137 0,000
4. Facteurs du capital humain, régionaux, professionnels et individuels
15666,474a 0,087 15 0,158 0,000
Total 100
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 59
Constante 11,870
1,736 0,000
Tableau B4.2 Modèle de régression linéaire du salaire horaire
Facteurs
Coefficients non normalisés
B Erreur-ty
pe
Coefficients normalisés
Bêta Sig.
Bloc 1 : Facteurs du capital humain
Achèvement de l’apprentissage 3,059 0,216 0,093 0,000
Études postsecondaires 0,621 0,187 0,023 0,001
MPC élevée à l’école secondaire 0,808 0,193 0,028 0,000
Âge 0,514 0,090 0,295 0,000
Âge au carré -0,007 0,001 -0,292 0,000
Bloc 2 : Facteurs régionaux (l’Ontario est le groupe de référence)
Région de l’Atlantique -4,351 0,471 -0,078 0,000
Québec -1,560 0,309 -0,045 0,000
Région des Prairies 3,715 0,350 0,132 0,000
C.-B. et territoires 1,992 0,372 0,048 0,000
Taux de chômage dans les provinces
0,053 0,100 0,007 0,599
Bloc 3 : Facteurs professionnels (les services automobiles sont le groupe de référence)
Menuisiers/ébénistes 2,415 0,355 0,055 0,000
Conducteurs d’équipement lourd 7,723 0,606 0,088 0,000
Electriciens 5,005 0,303 0,139 0,000
Machinistes 0,570 0,441 0,009 0,196
Mécaniciens de chantier 5,443 0,460 0,084 0,000
Plombiers/tuyauteurs/monteurs d’appareils de chauffage
5,343 0,361 0,112 0,000
Soudeurs 9,434 0,450 0,153 0,000
Coiffeurs/esthéticiens -6,073 0,568 -0,111 0,000
Services alimentaires -5,889 0,524 -0,081 0,000
Autres métiers 3,610 0,304 0,103 0,000
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 60
Bloc 4 : Facteurs individuels
Sexe -4,657 0,448 -0,103 0,000
Nés à l’étranger -0,394 0,432 -0,007 0,362
Langue parlée à la maison est principalement une autre langue
-1,917 0,558 -0,027 0,001
Minorités visibles -1,312 0,474 -0,028 0,006
Autochtones -0,195 0,617 -0,003 0,752
Personnes handicapées -2,327 0,395 -0,038 0,000
Statistiques de calage du modèle
Modèle R- carré
Contribution de chaque bloc : variation de
R-carré (%) Sig.
1. Facteurs du capital humain
0,014 9 0,000
2. Facteurs du capital humain et régionaux
0,047 20 0,000
3. Facteurs du capital humain, régionaux et professionnels
0,154 66 0,000
4. Facteurs du capital humain, régionaux, professionnels et individuels
0,162 5 0,000
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 61
Tableau B4.3 Modèle de régression linéaire des gains annuels
Facteurs
Coefficients non normalisés
B Erreur-
type
Coefficients normalisés
Bêta Sig.
Constante
29,545 3,989 0,000
Bloc 1 : Facteurs du capital humain
Achèvement de l’apprentissage 7,964 0,496 0,103 0,000
Études postsecondaires 1,364 0,430 0,021 0,002
MPC élevée à l’école secondaire 1,795 0,444 0,026 0,000
Âge 1,070 0,206 0,260 0,000
Âge au carré -0,016 0,003 -0,285 0,000
Bloc 2 : Facteurs régionaux (l’Ontario est le groupe de référence)
Région de l’Atlantique -9,157 1,084 -0,070 0,000
Québec -8,477 0,711 -0,102 0,000
Région des Prairies 10,456 0,804 0,157 0,000
C.-B. et territoires 4,142 0,856 0,043 0,000
Taux de chômage dans les provinces -0,283 0,230 -0,017 0,219
Bloc 3 : Facteurs professionnels (les services automobiles sont le groupe de référence)
Menuisiers/ébénistes 3,969 0,815 0,038 0,000
Conducteurs d’équipement lourd 18,811 1,396 0,091 0,000
Electriciens 9,863 0,697 0,116 0,000
Machinistes 2,231 1,014 0,015 0,028
Mécaniciens de chantier 11,997 1,057 0,078 0,000
Plombiers/tuyauteurs/monteurs d’appareils de chauffage
10,867 0,831 0,096 0,000
Soudeurs 22,880 1,037 0,156 0,000
Coiffeurs/esthéticiens -15,503
1,304 -0,120 0,000
Services alimentaires -13,942
1,205 -0,081 0,000
Autres métiers 5,248 0,698 0,063 0,000
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 62
Bloc 4 : Facteurs individuels
Sexe -15,033
1,029 -0,141 0,000
Nés à l’étranger -0,929 0,995 -0,007 0,350
Langue parlée à la maison est principalement une autre langue
-4,886 1,283 -0,029 0,000
Minorités visibles -3,893 1,090 -0,036 0,000
Autochtones -0,478 1,421 -0,003 0,736
Personnes handicapées -5,390 0,908 -0,037 0,000
Statistiques de calage du modèle
Modèle R- carré Variation de R-carré (%) Sig.
1. Facteurs du capital humain
0,016 8 0,000
2. Facteurs du capital humain et régionaux
0,072 27 0,000
3. Facteurs du capital humain, régionaux et professionnels
0,193 59 0,000
4. Facteurs du capital humain, régionaux, professionnels et individuels
0,206 6 0,000
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 63
Appendice C : Méthodologie de l’enquête de l’ENA
L’Enquête nationale auprès des apprentis (ENA) de 2007 est une enquête transversale visant à recueillir des données directement auprès des apprentis canadiens. Ces apprentis ont été contactés par Statistique Canada entre janvier et mai 2007 et ont répondu de leur plein gré à un sondage téléphonique. Il convient de noter que l’échantillon représente trois types d’apprentis en particulier et non l’ensemble de la population. Les résultats de l’enquête fournissent une illustration, un aperçu de tous les groupes à un moment donné dans le temps.
Population cible Dans l’ENA de 2007, une personne sélectionnée était considérée dans le champ de l’enquête si elle participait à des activités d’apprentissage entre 2000 et 2004. L’ENA de 2007 ciblait les apprentis inscrits dans les 10 provinces et les trois territoires en fonction de leur statut d’apprenti. Par conséquent, les résultats ne sont pas représentatifs de tous les apprentis. L’enquête ciblait les trois groupes d’apprentis ci-dessous.
Finissants : ils étaient considérés comme tels par les 12 administrations10. Ce terme désigne les personnes qui ont effectué leur programme d’apprentissage en 2002, 2003 ou 2004 et qui n’étaient pas inscrites à une formation d’apprenti au 31 décembre 2004.
Décrocheurs : ils étaient considérés comme tels par les 12 administrations. Ce terme désigne ceux qui ont arrêté leur programme d’apprentissage en 2002, 2003 ou 2004 et qui n’étaient pas inscrits à une formation d’apprenti au 31 décembre 2004.
Persévérants : il s’agit des apprentis actifs au 31 décembre 2004, qui se sont inscrits comme apprentis avant l’an 2000 et qui étaient inscrits dans le même programme d’apprentissage pendant plus d’une fois et demie la durée prescrite, en 2004. Environ 19 % des persévérants en 2004 étaient des persévérants à long terme.
Les apprentis qui étaient inscrits à une formation d’apprenti au 31 décembre 2004 et qui se trouvaient dans les limites normales de la durée prescrite de leur formation ont été exclus de la population cible. Ce groupe représentait 81 % de tous les persévérants en 2004.
10 Les données du Nunavut n’étaient pas disponibles pour l’enquête
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 64
La population cible a d’abord été déterminée lors de la phase de création à l’aide des définitions ci-dessus. Lors de la collecte des données, Statistique Canada a demandé aux participants de confirmer leurs activités d’apprentissage en 2000 et 2004. S’ils confirmaient que leur statut d’apprenti n’entrait pas dans l’un des trois groupes de population cible, ils étaient considérés comme étant hors du champ de l’enquête.
Base d’échantillonnage La base d’échantillonnage de l’enquête était fondée sur les listes d’apprentis inscrits fournies par les administrations provinciales et territoriales relativement aux années de référence visées (2002, 2003 et 2004). Ces listes contenaient tous les renseignements nécessaires pour stratifier et sélectionner l’échantillon, comme le statut de l’apprenti, l’année d’inscription, le métier ou le programme de formation, l’âge et le sexe. Les listes contenaient en outre les coordonnées des apprentis, comme leurs adresses et numéros de téléphone. Certaines administrations ont également fourni une seconde source de coordonnées.
On a examiné la base d’échantillonnage afin d’en évaluer la portée, ainsi que la qualité et l’uniformité des 12 administrations. Il a fallu relier les apprentis des trois années de référence afin de classifier chacun d’eux dans le groupe correspondant (persévérants, finissants ou décrocheurs) et d’éliminer les doublons dans et entre les administrations.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 65
Nombre
Tableau C3.1 Nombre d’apprentis de l’échantillon, selon l’administration
et la base de sondage
Administration
Statut de la base de sondage
Persévérants Finissants Décrocheurs Total
Terre-Neuve-et-Labrador
2 430 545 2 255 5 230
Île-du-Prince-Édouard 5 315 45 370
Nouvelle-Écosse 730 1 245 1,110 3 085
Nouveau-Brunswick 365 1 300 1 295 2 960
Québec 12 030 7 740 12 085 31 850
Ontario 19 650 14 410 13 740 47 795
Manitoba 530 2 160 1 635 4 325
Saskatchewan 510 2 390 2 005 4 905
Alberta 1 800 14 240 13 005 29 045
Colombie-Britannique 310 6 815 8 190 15 315
Yukon 35 65 85 190
Territoires-du-Nord-Ouest
20 110 180 310
Canada 38 405 51 340 55 630 145 375
Remarque : les chiffres sont arrondis au multiple de 5 le plus élevé. Source du tableau : Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 66
Plan d’échantillonnage Statistique Canada s’est servi de trois variables pour stratifier l’échantillon de l’enquête : l’administration, le statut de l’apprenti et le groupe de métiers principal. Il y avait 12 administrations, trois statuts d’apprenti et sept groupes de métiers principaux. Ces variables ont produit un total de 231 strates.
La taille de l’échantillon national devait être d’au moins 30 000 répondants en vue d’obtenir des estimations fiables pour chaque strate. Un échantillon minimal a été réparti dans chaque strate et le reste de l’échantillon a été réparti proportionnellement entre le nombre d’apprentis dans chaque strate. Dans plusieurs strates, on a sélectionné un registre d’apprentis pour les provinces et territoires plus petits.
Au sein de chaque strate, on a sélectionné un échantillon aléatoire d’apprentis. Cet échantillon a été réparti en sept étapes. Pour commencer, il a été réparti selon le statut définitif (le statut prévu au moment de la collecte) et ensuite selon la base d’échantillonnage. En troisième lieu, un nombre de cas minimal a été réparti par strate et on a ensuite déterminé les strates à tirage complet. L’étape suivante consistait à répartir les cas restants proportionnellement. Enfin, on a procédé aux rajustements pour le dépistage et les taux de réponse ainsi qu’à l’augmentation pour les cas sans coordonnées utiles.
Le tableau B3.2 montre le nombre total de cas, répartis selon l’administration et la base de sondage, reçu et utilisé par les bureaux régionaux de Statistique Canada pour réaliser l’enquête. L’échantillon ciblé de 30 000 répondants a été collecté à partir de cet échantillon, afin d’obtenir la précision minimale pour tous les domaines d’intérêt. L’objectif était d’atteindre un coefficient de variation (CV) de 33,3 % pour une proportion estimée de 10 % dans autant de strates que possible, et un CV d’environ 16,6 % pour une proportion estimée de 25 %.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 67
Nombre
Tableau C3.2 Taille de l’échantillon par province et territoire
et statut de la base de sondage
Provinces et territoires
Statut de la base de sondage
Persévérants Finissants Décrocheurs Total
Terre-Neuve-et-Labrador
1 435 5451 1 965 3 945
Île-du-Prince-Édouard 51 3151 451 370
Nouvelle-Écosse 7301 1 2451 1 1101 3 085
Nouveau-Brunswick 3651 1 3001 1 2951 2 960
Québec 2 855 3 180 4 820 10 850
Ontario 4 510 5 635 5620 15 760
Manitoba 5301 1 335 1 6351 3 500
Saskatchewan 5101 1 410 2 0051 3 925
Alberta 1 080 5 515 5 305 11 900
Colombie-Britannique 3101 3 035 3 770 7 110
Yukon 351 65 851 190
Territoires-du-Nord-Ouest
201 110 1801 310
Canada 12 375 23 700 27 830 63 905
1. Représente une strate à tirage complet. Remarque : les chiffres sont arrondis au multiple de 5 le plus élevé. Source du tableau : Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.
Dans certaines strates, on a observé un taux d’exclusion du champ d’enquête beaucoup plus élevé que prévu. De ce fait, Statistique Canada a décidé d’ajouter des données d’appoint afin de compenser le nombre moins élevé que prévu de répondants.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 68
Nombre
Tableau C3.3 Répartition de l’échantillon brut par province et territoire après ajout de
données d’appoint (en fonction du statut de la base de sondage)
Provinces et territoires
Statut de la base de sondage
Persévérants Finissants Décrocheurs Total
Terre-Neuve-et-Labrador
1 825 5451 2 2501 4 620
Île-du-Prince-Édouard 01 3151 451 365
Nouvelle-Écosse 7301 1 2451 1 1101 3 085
Nouveau-Brunswick 3651 1 3001 1 2951 2 960
Québec 3 615 3 180 4,820 11 610
Ontario 7 010 5 635 5 620 18 260
Manitoba 5301 1 335 1 635 3 500
Saskatchewan 5101 1 410 2 005 3 925
Alberta 1 080 5 515 5 305 11 900
Colombie-Britannique 3101 3 035 3 770 7 110
Yukon 351 651 851 190
Territoires-du-Nord-Ouest
201 1101 1801 310
Total 16 020 23 700 28 115 67 835
1. Représente une strate à tirage complet. Remarque : les chiffres sont arrondis au multiple de 5 le plus élevé. Source du tableau : Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.
Taux de réponse Les taux de réponse au sondage constituent de bons indicateurs de l’utilité de l’échantillon de population, de l’efficacité du processus de collecte et de la qualité des estimations produites. Le tableau B3.4 montre les taux de réponse pendant la phase de collecte de l’ENA 2007, au niveau national et celui des provinces et des territoires.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 69
Nombre Pourcentage
Tableau C3.4 Taux de réponse par province et territoire et statut de la base de sondage
Provinces et territoires et statut de la base de
sondage
Taille totale de l’échantillon
Apprentis participants
Taux de réponse lors de la collecte
Terre-Neuve-et-Labrador
4 624 1 531 42,7
Persévérants 1 826 652 46,3
Finissants 544 365 71
Décrocheurs 2 254 514 30,9
Île-du-Prince-Édouard 364 201 68,6
Persévérants 2 1 100
Finissants 317 178 69,8
Décrocheurs 45 22 59,5
Nouvelle-Écosse 3 084 1 818 73,1
Persévérants 729 467 77,6
Finissants 1 247 912 79,1
Décrocheurs 1 108 439 60
Nouveau-Brunswick 2 960 1 696 66,2
Persévérants 364 228 66,1
Finissants 1 302 985 78,9
Décrocheurs 1 294 483 49,9
Québec 11 612 5 815 63,2
Persévérants 3 614 1 934 69,9
Finissants 3 179 2 088 72,5
Décrocheurs 4 819 1 793 50,4
Ontario 18 261 7 237 49,2
Persévérants 7 010 1 804 36,4
Finissants 5 633 3 647 68,8
Décrocheurs 5 618 1 786 40,2
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 70
Provinces et territoires et statut de la base de
sondage
Taille totale de l’échantillon
Apprentis participants
Taux de réponse lors de la collecte
Nombre Pourcentage
Manitoba 3 500 1 758 58,3
Persévérants 528 279 62,3
Finissants 1 336 922 71,8
Décrocheurs 1 636 557 43,4
Saskatchewan 3 925 1 918 55,1
Persévérants 509 284 61,6
Finissants 1 412 916 67,5
Décrocheurs 2 004 718 43,3
Alberta 11 900 5 534 50,8
Persévérants 1 079 700 67
Finissants 5 517 3 333 62,5
Décrocheurs 5 304 1 501 33,2
Colombie-Britannique 7 112 2 860 45,8
Persévérants 309 149 51,2
Finissants 3 033 1 708 59,6
Décrocheurs 3 770 1 003 32,5
Yukon 189 78 44,1
Persévérants 35 13 39,4
Finissants 67 40 60,6
Décrocheurs 87 25 32,1
Territoires-du-Nord-Ouest
310 126 42,7
Persévérants 19 4 22,2
Finissants 112 63 57,3
Décrocheurs 179 59 35,3
Canada 67 841 30 572 53,7
Persévérants 16 024 6 515 52,6
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
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Provinces et territoires et statut de la base de
sondage
Taille totale de l’échantillon
Apprentis participants
Taux de réponse lors de la collecte
Nombre Pourcentage
Finissants 23 699 15 157 67,7
Décrocheurs 28 118 8 900 40,1
Table source: Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.
Estimation et pondération Le principe qui sous-tend une estimation pour un échantillon probabiliste tel que l’ENA 2007 veut que chaque personne incluse dans l’échantillon « représente », en plus d’elle-même, plusieurs autres personnes qui en sont exclues. Afin de produire des estimations tirées des données de l’enquête qui soient représentatives de la population cible, on attribue un poids à chaque personne qui a répondu aux questions du sondage. Ce poids correspond au nombre de personnes représentées par le répondant dans la population cible. La phase de pondération calcule ce nombre pour chaque enregistrement. Ce poids apparaît dans le fichier de microdonnées et doit impérativement être utilisé pour tirer des estimations significatives du sondage.
La pondération de cette enquête a été réalisée en deux phases. Dans la première phase, les poids ont été déterminés en fonction de l’échantillonnage. Dans la seconde phase, ces poids ont été modifiés en fonction de la répartition définitive des répondants. Le poids de la première phase est égal à l’inverse de la probabilité de sélection de l’apprenti. Ce poids est ensuite multiplié par un facteur de rajustement de la seconde phase. Dans le but de procéder à ce rajustement, on a créé des groupes de réponse homogènes (GRH) d’après les caractéristiques personnelles des répondants et des non-répondants. Le facteur de rajustement est simplement égal à l’inverse du taux de réponse pondéré observé dans chaque GRH.
Pour l’estimation des écarts, on a utilisé l’approche en deux étapes du Système généralisé d’estimation (SGE).
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 72
Exactitude des données Bien que des efforts considérables aient été déployés pour que la collecte et le dépouillement des données se déroulent selon des normes rigoureuses, les estimations qui en résultent comportent inévitablement des d’erreurs. Celles-ci sont classées en deux grandes catégories : les erreurs d’échantillonnage et les erreurs non dues à l’échantillonnage.
Les imperfections de la base de sondage et la non-réponse sont des sources d’erreurs non dues à l’échantillonnage. Compte tenu des imperfections de la base de sondage, une grande proportion des apprentis (25,9 %) de l’échantillon était hors du champ de l’enquête (n’ont pas été apprentis durant la période de référence visée). Ils se trouvaient hors du champ de l’enquête parce qu’ils n’ont jamais été apprentis ou ne l’étaient pas durant les années de référence visées. Les taux de hors champ provinciaux et territoriaux se situaient entre 10 % et 40 %. Le taux de hors champ était de 7,8 % pour les finissants, de 35 % pour les persévérants et de 39,3 % pour les décrocheurs.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 73
Pourcentage
Tableau C3.5 Taux de hors-champ par province et territoire et statut de la base de
sondage (calculés d’après les unités résolues uniquement)
Provinces et territoires
Statut de la base de sondage
Persévérants Finissants Décrocheurs Total
Terre-Neuve-et-Labrador
38,5 7,5 52,8 39,9
Île-du-Prince-Édouard ... 25,8 26,7 26,1
Nouvelle-Écosse 21,3 9,3 45,9 24,6
Nouveau-Brunswick 7,6 5 40 18,8
Québec 30,1 12,4 40,2 28,7
Ontario 52,4 8,2 39 32,5
Manitoba 22 5,1 38,1 21,2
Saskatchewan 14,1 5,5 31,9 18,6
Alberta 4,7 5,1 33,8 15,2
Colombie-Britannique 10,6 8,8 40 23,1
Yukon 13,3 2,4 25,7 13,2
Territoires-du-Nord-Ouest
20 3 16,2 10,3
Canada 35 7,8 39,3 25,7
Source du tableau : Statistique Canada, Vue d’ensemble du Canada 2007, Enquête nationale auprès des apprentis, numéro de catalogue 81-598-X, 2008.
Enquête nationale auprès des apprentis, 2007
Résultats sur le marché du travail des apprentis canadiens 74
On constate une importante différence de couverture pour le Québec comparativement aux autres provinces. Au Québec, les métiers du bâtiment sont presque les seuls métiers représentés dans la base de sondage de l’ENA 2007. La Commission de la construction du Québec (CCQ) a fourni la liste des apprentis dans les métiers du bâtiment. Emploi-Québec (EQ) a fourni une liste concernant les quatre autres métiers. Toutefois, cette liste était incomplète puisque les finissants dans trois des quatre métiers n’y figuraient pas. De ce fait, seul un métier (électricien industriel) provenant de la liste des apprentis fournie par EQ a été retenu dans la base de sondage de l’ENA 2007. Il convient donc d’éviter de comparer les estimations du Québec avec celles des autres provinces, sauf si elles portent sur des métiers similaires.
La non-réponse constitue une autre source importante d’erreurs non dues à l’échantillonnage qui se répercute sur les résultats du sondage. L’étendue de la non-réponse varie de la non-réponse partielle (ne répond pas à une ou quelques questions seulement) à la non-réponse totale. Celle-ci s’est produite lorsque l’interviewer n’a pas pu joindre le répondant, qu’aucun membre du foyer n’était en mesure de fournir des renseignements ou que le répondant a refusé de participer au sondage. La non-réponse totale a été gérée en rajustant le poids des personnes qui ont répondu à l’enquête afin de compenser pour ceux qui ne l’ont pas fait.
Dans la plupart des cas, la non-réponse partielle à l’enquête s’est produite lorsque le répondant ne comprenait pas une question ou qu’il l’avait mal interprétée, refusait de répondre à une question ou ne se souvenait pas des informations demandées. Dans les cas de non-réponse partielle, on a procédé à une imputation d’enregistrement donneur pour certaines variables. Les variables imputées étaient les salaires et les variables liées aux salaires de la main-d’œuvre et des modules d’emploi plus récents.
La base qui permet de mesurer l’ampleur potentielle des erreurs d’échantillonnage est l’erreur type des estimations découlant des résultats du sondage. Du fait de l’immense variété d’estimations pouvant être produites à partir d’un sondage, on dit généralement de l’erreur type d’une estimation qu’elle est relative à l’estimation à laquelle elle appartient. La mesure qui en résulte, appelée « coefficient de variation » (CV) d’une estimation, s’obtient en divisant l’erreur type de l’estimation par l’estimation elle-même; elle est exprimée comme un pourcentage de l’estimation.
Remarque Les données du Nunavut n'étaient pas disponibles pour l'enquête.