Rudolf Steiner - Le Moi ~ Son origine spirituelle, son évolution, son environnement - GA 107.pdf

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  • Rudolf Steiner

    LE MOI

    SON ORIGINE SPIRITUELLE

    SON VOLUTION

    SON ENVIRONNEMENT

  • RUDOLF STEINER

    LE MOI SON ORIGINE SPIRITUELLE,

    SON VOLUTION, SON ENVIRONNEMENT

  • RUDOLF STEINER

    LE MOI

    SON ORIGINE SPIRITUELLE SON VOLUTION

    SON ENVIRONNEMENT

    19 confrences faites Berlin du 19 octobre 1908 au 17 juin 1909

    Traduction de Marie-Eve et Victor Bott

    ditions Anthroposophiques Romandes 11, rue Verdaine, 1204 Genve/Suisse

    1991

  • Traduction faite d'aprs un stnogramme non revu par l'auteur. L'dition originale porte le titre :

    Geistewissenschaftliche Menschenkunde

    GA 107 5e dition 1988

    1991. Tous droits rservs by Editions Anthroposophiques Romandes

    Traduction autorise par la Rudolf Steiner-Nachlassverwaltung Dornach/Suisse

    Imprim en Suisse Benteli, Berne

    ISBN 2-88189-104-7

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  • TABLE DES MATIRES

    Premire confrence, Berlin 19 octobre 1908 17 Le monde astral

    Le monde astral. Les courants reliant l'homme aux diffrentes entits du monde astral. Matrise de ces diffrents courants par le Je. La folie, consquence de la perte de matrise de ces courants. Alination mentale de Nietzsche. Liens entre les diffrentes entits astrales. Particularits du monde astral : interpntration de la matire et fcondit des ides comme expression de leur vracit. Les deux mondes astrals : celui du bien et celui du mal. Le monde du Dvachan. Le Kamaloca.

    Deuxime confrence, 21 octobre 1908 36

    Quelques caractristiques du monde astral La rptition, principe le plus lmentaire du corps thrique. Corps astral et thrique chez la plante et l'animal. Particularits du monde astral : relation en-tre ce qui est spar dans l'espace (ex. : paralllisme chez les jumeaux). Confluence de courants astrals (ex. : les siphonophores), dveloppement du physi-que par retournement des organes (ex. : organes du poisson et de l'homme).

    Troisime confrence, 23 octobre 1908 55 Histoire du plan physique et histoire occulte

    L'histoire sur le plan physique et l'histoire occulte dans le monde spirituel. Histoire de la dcadence de l'au-del et de l'essor de l'ici-bas. Signification his-torique des initis et du mystre du Golgotha pour l'au-del et l'ici-bas (Descente du Christ aux enfers).

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  • Quatrime confrence, 26 octobre 1908 72 Le renoncement : loi du plan astrral, et le sacri-fice : loi du plan du Dvachan

    Pense, sentiment et vouloir objectifs acquis par l'entranement occulte. Sentiment, vision astrale et imagination. Volont, audition occulte (harmonie des sphres) et inspiration. La privation dans le monde astral (Kamaloca). Rle prparatoire du re-noncement. Diffrences entre monde astral et Dva-chan. Rle prparatoire du sacrifice.

    Cinquime confrence, 27 octobre 1908 84 Nature de la souffrance, de la joie et de la flicit

    Articulation de l'thrique et de l'astral. Effet des lsions physiques : privation et refoulement d'activi-t du corps thrique au sein du corps physique, douleur pour le corps astral. Effet de l'ascse : excs de forces du corps thrique et flicit pour le corps astral. Savonarole, un exemple des forces acquises par la mortification du corps physique. Souffrance dans le Kamaloca et flicit dans le Dvachan. L'en-durance la douleur physique en tant que chemin de connaissance. Le couronnement d'pines, un des de-grs de l'initiation chrtienne, en est un exemple.

    Sixime confrence, 29 octobre 1908 92 Les quatre mes-groupe de l'homme : Lion, Taureau, Aigle et Homme

    Ames-groupe et Je de groupe aux res atlantenne et lmurienne. Caractre des quatre mes-groupe : Ai-gle, Lion, Taureau et Homme. Le sexe du corps thrique oppos celui du corps physique. Nature du Lion et corps fminin, nature du Taureau et corps masculin.

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  • Septime confrence, 2 novembre 1908 102 L'oubli

    Mmoire et oubli. La mmoire en relation avec le corps thrique. La rptition, principe du corps thrique. La loi globale du corps thrique vgtal. La part du corps thrique reste disponible, non utilise pour l'duca-tion. Relation de cette part libre avec la sant et la maladie. La part libre du corps thrique, condition de l'volution humaine. Action des reprsentations ou-blies sur l'lment libre du corps thrique. Rle per-turbateur des reprsentations non oublies et action stimulatrice des reprsentations oublies sur le dvelop-pement. L'oubli, un grand bienfait pour la vie quoti-dienne et la vie morale. Apprentissage de l'oubli du monde physique dans le Kamaloca (traverse du L-th). Valeur de l'oubli pour le salut de l'humanit.

    Huitime confrence, 10 novembre 1908 118 Nature de la maladie

    Le lien interne entre ces confrences. Maladie et guri-son. Mdecine matrialiste et spiritualiste. Le sang : expression du Je. Cinq formes de maladies et leur th-rapie : 1. Maladies chroniques en relation avec le sang et le Je. 2. Maladies aigus en relation avec le corps astral et les nerfs. 3. Affections glandulaires en relation avec le caractre ethnique et le corps thrique. Au sujet du Tabs. Relation des organes entre eux et avec les plantes. La mthode thrapeutique. Maladies infec-tieuses en relation avec le corps physique. 5. Maladies et karma. Polmique de Paracelse.

    Neuvime confrence, 16 novembre 1908 137 Nature et signification du dcalogue

    Comment doit tre traduit et compris le dcalogue. Jahv : Je suis le Je suis et le Je du peuple juif.

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  • Nature de Jahv : une sorte d'tre de transition. Le dversement progressif de la connaissance du Je au sein du peuple juif. Retentissement du dcalogue sur la sant des corps astral, thrique et physique. L'ac-tion volutive des divinits infrieures sur les corps physique, thrique et astral de l'homme. Vnration des images de ces divinits chez les autres peuples. Le travail de Jahv sur le Je de l'homme et sa vn-ration non figurative chez le peuple juif. Dveloppe-ment moins pouss de la soi-conscience chez les sages et les prtres des autres peuples. Sous l'in-fluence du dcalogue, le peuple juif devient un peu-ple de prtres. L'impulsion du Je dans le dcalogue et dans le mystre du Golgotha.

    Dixime confrence, 8 dcembre 1908 156 Nature du pch originel

    La sparation des sexes l're lmurienne et la bi-sexualit l'poque prcdente. Relation de l'homme avec son environnement dans le pass. Ef-facement croissant des perceptions spirituelles. At-traction mutuelle des sexes et apparition des passions au milieu de l're atlantenne. L'amour platonique des poques antrieures. Transmission de facteurs hrditaires au cours des gnrations : le pch origi-nel. Sparation des sexes, individualisation de l'homme et maladie. Nature divine du corps thri-que et non divine du corps astral. Le corps physique, temple de Dieu. Les remdes minraux, crateurs d'un fantme (double) du corps physique. Effets bnfiques de ces remdes : autonomie du corps phy-sique en regard des influences des corps astral et thrique. Effets nfastes : affaiblissement des in-fluences bnfiques des corps thrique et astral sur le corps physique.

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  • Onzime confrence, 21 dcembre 1908 174 Le rythme des corps humains

    Les quatre lments constitutifs de l'homme dans la veille et le sommeil. Je de jour et Je universel. Ryth-me circadien du Je en relation avec la rotation terres-tre. Le corps astral et l'astral universel. Le rythme hebdomadaire du corps astral en relation avec l'an-cienne Lune et les phases lunaires. Variations du corps thrique en quatre fois sept jours et en relation avec le cycle lunaire. Rythme de dix fois vingt-huit jours chez la femme et de douze fois vingt-huit jours chez l'homme ; leur relation avec l'ancien Saturne et avec l'orbite terrestre. Articulation des lments constitutifs et sa relation avec les maladies. La fivre ; l'exemple de la pneumonie. Rythme des lments constitutifs et libert humaine. mancipation pro-gressive des rythmes. Caractre abstrait de la science depuis le xve sicle. Exprimentation mdicale de la phnactine.

    Douzime confrence, ler janvier 1909 189 Mphistophls et les tremblements de terre

    Mphistophls et les tremblements de terre. M-phistophls et la descente vers les Mres dans le Faust. Le prologue dans le ciel (Faust) et le livre de Job (Ancien Testament). Qui est Mphistophls ? Influence de Lucifer et de ses cohortes sur l'homme. Zoroastre et la civilisation de l'ancienne Perse. In-fluence d'Ahriman et de ses cohortes sur l'homme. Pouvoir sur le feu et sur les forces terrestres : magie noire. L'apparition du Christ dans l'au-del aprs l'vnement du Golgotha (descente aux enfers). En-chanement d'Ahriman par le Christ. Les Asuras. Relation permanente de l'ensemble du karma hu-main avec celui d'Ahriman. Karma individuel et karma gnral de l'humanit. Les couches de la

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  • Terre. La sixime couche (de feu), centre de l'activit d'Ahriman. Tremblements de terre et ruptions vol-caniques en tant que rminiscences des catastrophes de l're lmurienne et atlantenne. Possibilit, diffi-cult et justification de prdiction occulte des trem-blements de terre.

    Treizime confrence, 12 janvier 1909 216 Les rythmes de la nature humaine

    Rythmes du Je, du corps astral, du corps thrique et du corps physique et leurs rapports : 1, 7, 4 x 7, 10 x 4 x 7. La fivre : processus de dfense de l'organisme. Au sujet du poumon. Relation entre les diffrents rythmes du corps thrique et du corps astral. Mouvement des corps clestes et rythmes des lments constitutifs humains. Le rythme du corps physique (10 x 28 jours = 10 mois sidraux) et dure de la vie foetale. Diffrences entre rythmes humains et rythmes des Anges, des Archanges et des Arches. mancipation de l'homme des rythmes extrieurs et laboration d'un nouveau rythme intrieur. Le rap-port de 4 : 7 entre les lments constitutifs et les incarnations.

    Quatorzime confrence, 26 janvier 1909 235

    Maladie et karma Maladie et mort. Le temps du Kamaloca. Surmonter obstacles et entraves fortifie l'homme. Compensa-tion dans les existences suivantes des souffrances et des torts causs. L'incompatibilit entre le courant hrditaire et les besoins de l'me est une source de disharmonie. Origine karmique des maladies. La ma-ladie en tant que prparation impossible raliser dans l'immdiat, mais ralisable dans le futur. Sant et maladie avant et pendant l're lmurienne. Le culte d'Esculape dans la mythologie grecque.

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  • Quinzime confrence, 15 fvrier 1909 254 volution du christianisme dans l'humanit ac-tuelle. Individualits-guides et tres-avatars.

    volution humaine travers les diffrentes incarna-tions, en comparaison de l'volution des entits-ava-tars. Le Christ : l'entit-avatar la plus leve. Action des entits-avatars sur la terre. Union d'une entit-avatar au corps thrique de Sem, le patriarche des Smites. Reproduction en nombre innombrable du corps thrique de Sem dans ses descendants. Mise en rserve du propre corps thrique de Sem dans le monde spirituel, en vue de la mission particulire de Melchisedech au sein du peuple hbreu. L'impulsion donne par Melchisedech Abraham. La reproduc-tion du corps thrique et du corps astral de Jsus de Nazareth, du fait de sa pntration par l'entit-avatar du Christ. La conservation de ces reproductions th-riques et astrales dans le monde spirituel, en vue de leur insertion dans des hommes ayant acquis la ma-turit ncessaire. Histoire intime de l'volution du christianisme s'y rapportant : du ler au ve sicle, importance du souvenir physique de l'action du Christ et des disciples. Exemples : Irne, Papias, Augustin. Du ive au xiie sicle : rvlation clair-voyante des vnements de Palestine au travers d'hommes auxquels ont t donnes des reproduc-tions du corps thrique de Jsus de Nazareth. Exem-ples : l'auteur du pome Hliand . Du xie au xve sicle : ardeur religieuse et conviction intime des porteurs de reproductions du corps astral de Jsus de Nazareth. Exemples : Franois d'Assise, Elisabeth de Thuringe ; pour l'me d'entendement : les scolas-tiques ; pour l'me de conscience : les mystiques, Johannes Tauler, Matre Eckhart. Aux xve et xvie sicles : naissance de la science moderne partir de la science chrtienne du Moyen-Age. Du xvie au xxe

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  • sicle : la science de l'esprit prpare le Je devenir un organe d'accueil du Christ.

    Seizime confrence, 22 mars 1909 276 Le fait christique et les esprits retardataires : Lucifer, Ahriman, Asuras.

    Les esprits faisant progresser l'volution et les es-prits hostiles qui l'entravent. Influence des esprits lucifriens l're lmurienne : le dsir. Les contre-mesures des esprits du progrs : maladie, souffrance, douleur et mort. Influence des esprits ahrimaniens l're atlantenne : erreur et pch. Les contre-me-sures : la force du karma, une possibilit de corriger l'erreur et le pch. Influence actuelle de Lucifer et d'Ahriman : Lucifer agit sur l'me de sensation et Ahriman sur l'me d'entendement de l'homme. La force venir des Asuras, force du mal beaucoup plus intense, s'attaquant l'me de conscience et au Je. Difficult de parer cette influence. Le Christ, Ma-tre du karma. Perte de la perception directe du monde spirituel sous l'influence de Lucifer et d'Ahriman. Rdemption des tres lucifriens par la connaissance que l'homme a du Christ. L'Esprit Saint en tant qu'Esprit lucifrien pur. La signification de l'Es-prit Saint dans la loge des Matres de la Sagesse et de l'Harmonie des sensations, et dans la connaissance que l'humanit a du Christ. La force relle de la science de l'esprit. Contradiction apparente entre oc-cultisme oriental et occidental.

    Dix-septime confrence, 27 avril 1909 299 Rire et pleurer. La physionomie du divin dans l'homme

    L'homme rit et pleure, l'animal grimace et hurle. Pleu-rer expression d'une certaine disharmonie avec le monde extrieur, resserrement du corps astral par le Je.

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  • Le rire, expression d'une dilatation du corps astral par le Je. Je individuel de l'homme, me-groupe ou Je de groupe chez l'animal. Inversion du processus respiratoire dans le rire et le pleurer. Rire et pleurer, expressions de l'got humaine. Sentiment de sup-riorit dans le rire, repli sur soi-mme dans les pleurs. Rire et pleurer sans motif. quilibre entre joie et peine, expression de la relation entre le Je et l'envi-ronnement et non d'un sentiment de supriorit ou d'un crasement. Sourire en pleurant et pleurer en riant. Rire et pleurer, expression du divin dans l'homme.

    Dix-huitime confrence, 3 mai 1909 316 L'empreinte du Je dans les diffrentes races humaines

    Diffrenciation des races au cours de l'volution terrestre. Influence du rayonnement solaire sur l'vo-lution terrestre et humaine. L'homme de l're lmu-rienne au Ple Nord : des tres thriques dous d'mes-groupe. Dans les contres quatoriales, des formes humaines trs volues, porteuses d'mes individuelles. La migration des meilleurs lments de la population lmurienne vers l'Atlantide. Diff-rents degrs d'volution des atlantens : gants et nains. Les normaux sont les plus aptes voluer. Les autres migrants et l'influence de leur sentiment du Je sur la couleur de leur peau. La population indienne rouge de l'Amrique : un reste de population dou d'une forte pulsion du Je, ayant migr vers l'ouest. Ceux ayant migr vers l'est, dous d'un faible senti-ment du Je, ont laiss leur trace dans les populations noires d'Afrique. La migration de Manou avec le petit groupe qu'il avait runi autour de lui, en vue de l'vo-lution ultrieure de la Terre. Diffrentes manires de se reprsenter Dieu. Ongod une reprsentation datant

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  • d'un pass lointain. Les impulsions des Matres de la Sagesse et de l'Harmonie des sensations.

    Dix-neuvime confrence, 17 juin 1909 336 volution, involution, cration partir du nant

    Diffrence entre l'volution humaine et l'volution animale et vgtale. Mort de la plante aprs achve-ment du dveloppement de son corps thrique et accs la maturit sexuelle. Mort de l'animal aprs achvement du dveloppement du corps astral. Po-tentialit volutive du Je humain d'incarnation en incarnation par l'ducation. Exemple d'un fait volu-tif : la graine et la fleur acheve, involution et volu-tion. volution et involution chez l'homme, entre naissance et mort et entre mort et naissance. Diff-rence avec la plante : possibilit de cration partir du nant, d'expriences non lies au karma. La no-cration de l'entit humaine partir du nant en vue de l'volution vnusienne. Le Je de l'homme s'lve : 1. par la pense logique, 2. par le jugement esthti-que, 3. par le jugement et l'accomplissement du de-voir moral. Au sujet de la participation des Esprits de la Personnalit (Esprits du Temps) l'volution hu-maine. Cration du vrai, du beau et du bien partir du nant, en tant que cration en l'Esprit-Saint. L'ap-parition du Christ, fondement de notre volution. L'incarnation du Christ dans un corps humain : un acte libre de cration partir du nant.

    Notes 362 Ouvrages de Rudolf Steiner disponibles en langue

    franaise

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  • AVIS AU LECTEUR

    Au sujet de ces publications prives, Rudolf Steiner s'exprime de la manire suivante dans son Autobio-graphie Mein Lebensgang (chapitres 35 et 36, mars 1925) :

    Le contenu de ces publications tait destin la communication orale, non l'impression(...).

    Nulle part il n'est rien dit qui ne soit uniquement le rsultat de l'Anthroposophie, qui est en train de s'difier, (...) Le lecteur de ces publications prives peut pleinement les considrer comme une expres-sion de l'Anthroposophie. C'est pourquoi on a pu sans scrupule droger l'usage tabli qui consistait rserver ces textes aux membres. Il faudra seulement s'accommoder du fait que dans ces stnogrammes, que je n'ai pas revus, il se trouve des erreurs.

    On ne reconnat la capacit de juger du contenu d'une telle publication prive qu' celui qui remplit les conditions pralables un tel jugement. Pour la plupart de ces publications figurent au moins parmi ces conditions la connaissance de l'enseignement an-throposophique sur l'homme et le cosmos et celle de l'histoire selon l'Anthroposophie, telle qu'elle d-coule des communications provenant du monde de l'esprit.

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  • PREMIRE CONFRENCE

    19 Octobre 1908

    Voil bien des hivers que nous nous retrouvons en vue de considrations spirituelles et, pour un petit nombre d'entre nous, les hivers qui nous ont runis pour de telles considrations, sont assez nombreux. Pour des raisons qui feront peut-tre l'objet de dis-cussions, lors de l'assemble gnrale qui se tien-dra prochainement, il serait bon que nous fassions une rtrospective de notre vie anthroposophique commune. Parmi vous se trouvent quelques per-sonnes qui, en un certain sens, constituent une sorte de noyau de notre runion en ce lieu ; ces personnes, ayant apport leur conviction spirituelle fondamen-tale d'autrefois, se sont ensuite jointes nous il y a six ou sept ans, formant ainsi ces noyaux autour desquels se sont, si l'on peut dire, cristalliss les autres amis au cours de leur qute. Et nous pouvons dire que pendant ce temps non seulement le nombre de participants ces runions s'est accru, mais en-core que nous sommes parvenus observer une cer-taine systmatique dans notre travail. Ceci avec l'aide des puissances spirituelles, qui sont toujours prsentes lors d'un travail sur la science de l'esprit accompli dans les dispositions qui conviennent. Rap-pelez-vous l manire dont nous avons dbut il y a six ou sept ans' et dont nous avons trs lentement et progressivement, intrieurement aussi, cr le terrain qui nous porte actuellement. Nous avons commenc par essayer d'tablir une base l'aide des notions

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  • fondamentales les plus simples de la science de l'es-prit. Nous sommes ainsi progressivement parvenus, l'hiver dernier, la possibilit de parler des diffrents domaines des mondes suprieurs tout comme on parle des vnements et des expriences du monde physique ordinaire. Nous avons ainsi appris conna-tre les diffrentes entits spirituelles appartenant ces mondes se situant, face au ntre, dans le supra-sensible. Et nous n'avons pas seulement introduit une certaine systmatique dans notre travail de branche, mais nous sommes aussi parvenus, l'hiver dernier, organiser deux cours donnant ceux qui y ont parti-cip la possibilit de se joindre peu peu au noyau et de faire la liaison avec nos considrations.

    Ceux de nos membres qui se souviennent des d-buts de notre branche se rappelleront aussi les prils et les rsistances rencontrs au cours de ce travail. Quelques-uns parmi vous ont su, travers ces prils, rester fidles ce que nous appelons le travail spiri-tuel. Il est certes permis de dire que ceux qui ont su persvrer fidlement, patiemment et nergiquement, verront tt ou tard qu'une telle fidlit et nergie portent certains fruits.

    Il a dj t dit et souvent avec insistance que nous sommes enfin parvenus parler des mondes spirituels comme d'une vidence, et nous avons mis en relief le fait que ceux qui ont durablement partici-p intrieurement nos runions de branche ont ainsi acquis une certaine maturit anthroposophique. Celle-ci ne consiste pas en thories, en une quel-conque comprhension conceptuelle, mais en une disposition d'me que l'on acquiert avec le temps. Celui qui, pendant un certain temps, accueille relle-ment en son for intrieur ce que peut apporter la

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  • science de l'esprit sentira peu peu qu'il peut acce-pter certaines choses comme des faits, comme des vidences qui, dans le pass, lui auraient laiss une impression toute diffrente.

    Aussi aborderons-nous tout de suite dans cette confrence d'introduction, sans rserve, ou mme sans mnagement, un certain chapitre des mondes suprieurs qui nous fera comprendre la personnalit et le caractre humains. Car au fond, quoi servent toutes les considrations sur les mondes suprieurs auxquelles nous nous livrons ? Lorsque nous parlons du monde astral, du Dvachan, quel sens leur don-nons-nous en tant que terrien ? Nous ne parlons pas de ces mondes suprieurs comme s'ils nous taient totalement trangers, comme s'ils n'avaient aucun rapport avec le monde physique, mais en tant conscients que ce que nous appelons les mondes su-prieurs nous entourent, que nous y vivons, que ces mondes suprieurs s'insrent dans notre monde phy-sique et que dans ces mondes suprieurs rsident les causes et les fondements des faits se droulant ici devant nos yeux physiques, nos sens physiques. Ain-si nous n'apprenons connatre cette vie telle qu'elle nous entoure, en ce qui concerne l'homme et les phnomnes naturels, qu'en considrant ce qui, bien qu'invisible, se manifeste dans le visible, soumettant notre jugement ce qui, appartenant ces mondes, retentit sur notre monde physique. Les phnomnes normaux et anormaux de notre monde ordinaire ne s'clairent qu' la lumire de la vie spirituelle exis-tant l'arrire du monde physique, de cette vie spiri-tuelle infiniment plus riche et plus vaste que la vie physique, laquelle n'en est qu'un petit extrait.

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  • L'homme se situe au centre et doit tre le centre de nos considrations. Comprendre l'homme c'est en somme comprendre une grande partie du monde. Mais il est difficile comprendre, et nous ferons aujourd'hui un petit pas vers sa comprhension en dcrivant seulement quelques caractristiques du monde dit astral, car elles sont extrmement nom-breuses. L'me humaine a un contenu trs vari. Nous nous remettrons en mmoire une partie de ce contenu. Nous examinerons certaines proprits de l'me.

    La vie de notre me comporte une multitude de sentiments et d'impressions, de penses et de repr-sentations, d'ides et d'impulsions volontaires. Tout ceci se droule dans notre vie psychique du matin jusqu au soir. Si nous considrons cette vie de l'me de manire superficielle elle nous apparat, avec rai-son, comme un ensemble homogne. Considrez comment se droule votre vie, lorsque le matin vous concevez la premire pense, lorsque la premire im-pression jaillit dans votre me, lorsque la premire impulsion volontaire mane de vous ; considrez comment, jusqu'au soir, lorsque la conscience s'ef-face dans le sommeil, une reprsentation s'enchane l'autre, un sentiment s'enchane l'autre, une im-pulsion volontaire s'enchane l'autre. Tout cela semble former un courant continu. Mais envisag d'une manire approfondie ce n'est pas un courant continu ; car par nos penses, nos sentiments, nos impressions nous sommes dans une relation constante avec les mondes suprieurs bien que la majorit des humains n'en soit pas consciente . A prsent, examinons notre relation avec le monde as-tral.

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  • Lorsque nous prouvons un sentiment, lorsqu'une joie ou une frayeur traverse brusquement notre me, il s'agit tout d'abord d'un vnement se produisant dans notre me. Mais ce n'est pas tout. Une personne doue de clairvoyance, verra maner d'un sujet prouvant une frayeur ou une joie, comme un courant de lumire pntrant dans le monde astral. Mais cette lumire n'y pntrera pas n'importe comment, mais se dirigera vers une entit du monde astral. Ainsi, lorsqu'un sentiment s'allume en nous, nous entrons en relation avec une entit du monde astral. Suppo-sons qu'une pense quelconque s'installe dans notre me, concernant par exemple la nature d'une table. Tandis que cette pense traverse notre me, le clair-voyant pourra nouveau vrifier qu'un courant mane de cette pense en direction d'une entit du monde astral. Il en va ainsi pour toute pense, toute reprsentation, toute impression. De tout le flux qui mane de l'me, des courants se dirigent constam-ment en direction d'tres les plus varis du monde astral. Il serait tout fait faux de croire que tous ces courants se dirigent vers un seul tre du monde astral. Tel n'est pas le cas. Au contraire, de chaque pense, de chaque impression, de chaque sentiment manent les courants les plus varis, se dirigeant vers les enti-ts les plus varies du monde astral. C'est une parti-cularit de ce fait que chaque homme n'est pas en liaison avec un seul de ces tres mais qu'il tisse des liens avec les entits les plus varies du monde astral. Tout comme le monde physique, le monde astral est habit par un grand nombre d'entits et elles-ci sont en liaison avec nous.

    Si nous voulons saisir l'aspect le plus compliqu de ce fait, il faut encore prendre autre chose en consi-

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  • dration. Supposons que deux personnes peroivent un clair et ressentent une impression toute sembla-ble. Un courant manera de chacune d'elles ; mais les courants se dirigeront vers une seule et mme entit du monde astral. Aussi pouvons-nous dire qu'il existe un tre, un habitant du Inonde astral auquel se relient les deux tres du monde physique. Il se peut que cinquante, cent, mille tres et non un seul, aient la mme impression et dirigent leurs courants vers un seul tre du monde astral. En s'accordant sur un seul point, les mille tres sont en relation avec un seul tre du monde astral. Voyez pourtant combien ces per-sonnes, qui dans un cas prouvent une mme impres-sion, portent par ailleurs en elles les impressions, les sentiments et les penses les plus varis ! Elles sont par l en relation avec d'autres entits du monde astral. Ainsi s'tablissent les cordons de liaison les plus varis du monde astral vers le monde physique.

    Or il est possible de distinguer diverses classes d'entits du monde astral. Un exemple permettra de nous en faire une ide. Considrez un grand nombre d'tres humains du monde europen et, parmi leur contenu psychique, envisageons leur concept, leur ide du droit. Par ailleurs ces humains peuvent faire les expriences les plus varies et tre ainsi engags dans les relations les plus compliques avec les tres du monde astral. Mais du fait que ces humains ont les mmes ides du concept du droit, qu'ils ont acquis ce concept de la mme manire, ils sont tous en relation avec un mme tre du monde astral, tre que nous pouvons considrer comme un point central d'o par-tent des rayons vers tous les humains en question. Et toutes les fois que les hommes auront le concept du droit prsent l'esprit, ils seront en liaison avec ce

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  • mme et unique tre. De mme que les humains sont faits de chair et de sang, cet tre est constitu du concept du droit ; il y vit. Il existe ainsi une entit astrale pour le concept du courage, de la bienveil-lance, de la bravoure, de la vengeance, et ainsi de suite. Il y a donc des tres du monde astral pour les qualits de l'homme, pour son contenu psychique. De ce fait, une sorte de rseau astral s'tend sur un grand nombre d'humains. Ayant les mmes concepts du droit, nous sommes tous insrs dans le corps d'un tre astral que l'on peut appeler l'tre du droit. Nous tous qui avons le concept du courage, de la vaillance etc. nous sommes en liaison avec un seul et mme tre ayant pour substantialit le droit, le courage ou la vaillance. Ainsi se ralise en chacun de nous une sorte de conglomrat de courants, car chaque humain peut tre considr comme si son corps tait pntr de toute part de courants en provenance d'entits astrales. Nous sommes tous une confluence de cou-rants du monde astral.

    Au cours des confrences de cet hiver, nous pour-rons de mieux en mieux montrer de quelle manire l'homme est au fond une confluence de tels courants, de courants se concentrant en lui, autour du point central qu'est son Je. Car ce qui importe le plus pour la vie de l'me humaine, c'est la concentration de tous ces courants en un point central situ dans la conscience de soi. Si cette conscience de soi a une telle importance pour l'homme, c'est qu'au sein de l'entit humaine elle doit avoir la matrise des diff-rents courants qui lui viennent de toutes parts, les runissant, s'unissant eux. Car ds l'instant o la conscience de soi se relcherait, il pourrait arriver que l'homme ne peroive plus son unit, que tous ces

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  • diffrents concepts de courage, de vaillance etc. se scindent. Alors, l'homme n'aurait plus le sens de son unit, il se sentirait partag entre tous ces diffrents courants. Il peut arriver que l'homme perde la ma-trise des courants qui pntrent en lui, rvlant quel point la connaissance de ce qui est vrai et juste aide la comprhension du monde spirituel. Vous avez, pensez-y, en tant qu'humain un certain pass derrire vous, vous avez eu depuis la jeunesse un certain nombre d'idaux qui se sont progressivement dve-lopps. Chaque idal peut tre diffrent de l'autre. Vous avez eu l'idal du courage, de la vaillance, de la bienveillance et d'autres encore. Ainsi, diffrents courants en provenance d'entits astrales sont entrs en vous. Un afflux successif de tels courants en pro-venance d'tres du monde astral peut encore se pro-duire d'une autre manire. Supposez qu'au cours de sa vie une personne ait eu un certain nombre d'ami-tis. Des sentiments et des impressions bien prcis se sont dvelopps sous l'influence de ces amitis, sur-tout pendant la jeunesse. Ainsi des courants se sont dirigs vers des tres bien prcis du monde astral. Ensuite s'est noue une nouvelle amiti. De ce fait s'est cr un nouveau lien vers un nouvel tre du monde astral. Et ainsi de suite tout au long de l'exis-tence. A prsent, supposons qu' la suite d'une mala-die le Je perde la matrise des diffrents courants, qu'il soit incapable de les grouper. La personne per-drait ainsi le sens de son intgralit, de son unit au sein de la conscience de soi. Si elle perdait ainsi son Je, en raison d'un processus pathogne de l'me, elle ressentirait ces courants comme si elle ne les perce-vait pas elle-mme, mais s'y diluait. Certains cas d'alination mentale n'ont pas d'autre cause. Un cas

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  • particulirement tragique d'alination mentale s'ex-plique si vous l'examinez ce point de vue, celui du monde astral : le cas de Frderic Nietzsche'.

    Nombre d'entre vous en auront entendu parler : au cours de l'hiver 1888 1889 Frdric Nietzsche fut atteint de folie. Pour le lecteur de ses dernires lettres il est intressant d'observer comment Frdric Nietzsche se divisait en diffrents courants l'instant o il perdit son Je. Aussi crivit-il l'un ou l'autre ami ou lui-mme : Un dieu vit Turin qui fut en son temps professeur de philosophie Ble ; mais il n'tait pas assez goste pour y rester 4. Il avait donc perdu son Je, ce qu'il traduisit par de telles paroles : Et le Dieu Dionysos marchait le long du P 5. Et il contemple de haut tous ses idaux, ses amitis, lesquels se m-tamorphosent en dessous de lui. Il se prend tantt pour le roi Charles Albert, tantt pour un autre, par-fois mme pour un des criminels dont il a lu quelque chose au cours des derniers jours de sa vie. A cette poque l'assassinat de deux femmes fit sensation et dans les accs de sa maladie il s'identifia avec les meurtriers. Dans ces moments il ne percevait pas son Je, mais un courant pntrant dans le monde astral. C'est ainsi que dans des cas anormaux se manifeste au grand jour, ce qui normalement est retenu au cen-tre de la conscience de soi.

    Il sera de plus en plus ncessaire de savoir ce qui se trouve au fond de l'me. Car l'homme serait un tre infiniment pauvre s'il n'tait en mesure de for-mer beaucoup de ces courants vers le monde astral, et il serait aussi un tre trs born s'il n'avait la possibilit d'acqurir progressivement la matrise de ces courants par l'approfondissement spirituel de sa vie. Cela nous amne rellement nous dire : nous ne

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  • sommes pas limits l'intrieur de notre peau, mais nous dbordons partout dans d'autres mondes, et d'autres tres dbordent dans notre monde. Tout un rseau d'entits est tiss au-dessus du monde astral.

    Essayons prsent d'examiner un peu plus minu-tieusement ces tres qui sont en relation avec nous. Ce sont des tres que l'on peut comparativement reprsenter ainsi : le monde astral nous entoure. Es-sayons de nous faire une ide d'un tel tre, disons de l'tre en rapport avec le concept du courage. Il tend ses tentacules dans toutes les directions et ces tenta-cules pntrent dans l'me humaine ; et lorsque les humains font preuve de courage la communication est tablie entre cet tre du courage et l'me humaine. D'autres humains sont diffrents. Tous ceux qui, par exemple, tmoignent d'une certaine forme de peur ou encore dveloppent un certain sentiment d'amour sont en relation avec un tre du monde astral. Si nous nous occupons de ces tres, nous sommes conduits vers ce que l'on pourrait appeler la constitution, la vie sociale du monde astral. Les humains, tels qu'ils existent ici sur le plan physique, ne sont pas que des tres isols ; sur le plan physique aussi nous entrete-nons des centaines, des milliers de relations. Nous sommes en relation juridique, en relation amicale les uns avec les autres etc. Les relations sociales des tres du plan astral dont il vient d'tre question, doi-vent aussi se rgler d'une manire quelconque. Comment cohabitent ces tres ? Ces tres n'ont pas un corps physique de chair et de sang aussi dense que le ntre ; ils ont un corps astral et disposent tout au plus de substance thrique. Ils tendent leurs an-tennes vers notre monde. Mais comment vivent-ils entre eux ? Si ces tres ne coopraient pas, notre vie

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  • humaine serait toute diffrente. En principe notre monde physique n'est que l'expression extrieure de ce qui se produit sur le plan astral. S'il se trouve ainsi un tre du monde astral, l'tre du droit, vers lequel vont toutes les penses se rapportant au droit et, d'au-tre part, un tre vers lequel vont toutes les penses ayant un rapport avec le don, et que naisse dans notre me la pense : donner est un droit, alors un courant mane des deux tres en direction de notre me. Nous sommes en relation avec les deux tres. Comment ces tres s'accordent-ils entre eux ?

    On pourrait tre tent de croire que la vie sociale sur le plan astral est semblable la ntre sur le plan physique. Mais la vie commune sur le plan astral diffre considrablement de la vie commune sur le plan physique. Ceux qui ordonnent les diffrents plans en les superposant, et caractrisent les mondes suprieurs comme si tout s'y droulait comme dans le monde physique, ne les dcrivent pas correcte-ment. Il y a une diffrence considrable entre le monde physique et les mondes suprieurs, et plus on s'lve plus cette diffrence s'accroit. Il existe avant tout dans le monde astral une certaine particularit que l'on ne trouve pas sur le plan physique. A savoir la permabilit, l'interpntrabilit de la matire du plan astral. Il est impossible que vous vous placiez l o se trouve dj autrui, l'impntrabilit est une loi du monde physique. Il n'en va pas de mme dans le monde astral : la loi de la pntrabilit y rgne. Et il est parfaitement possible telle est mme la rgle -que deux tres s'interpntrent et que dans l'espace occup par un tre, un autre tre pntre. Deux, qua-tre, cent tres peuvent se trouver en un seul et mme endroit dans le monde astral. Il en dcoule encore une

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  • autre consquence qui veut que sur le plan astral la logique de la vie commune est toute diffrente de celle du plan physique. Vous comprendrez aisment la totale diffrence entre la logique du plan astral -non pas la logique de la pense mais celle de l'action, de la vie commune et la logique du plan physique l'aide de l'exemple suivant.

    Imaginez qu'une ville ait dcid la construction d'une glise un endroit donn. Ceci ncessite tout d'abord une runion du conseil municipal pour tu-dier comment doit tre construite cette glise, quelles sont les dispositions prendre et ainsi de suite. Sup-posons que dans la ville se forment deux partis. L'un veut difier cet endroit une glise d'un style donn avec un architecte donn, l'autre parti veut construire une autre glise avec un autre architecte. Sur le plan physique les deux partis ne pourront pas raliser leur projet. Il est donc ncessaire, avant de commencer quoi que ce soit, que l'un des partis l'emporte et que l'on dcide quel genre d'glise sera construite. Vous le savez bien, la plus grande partie de la vie sociale humaine comporte effectivement de telles dlibra-tions, de tels pourparlers, avant qu'on ne soit tomb d'accord sur ce qui doit tre ralis. Dans la plupart des cas rien ne se ferait si l'un des partis ne l'empor-tait et ne conservait la majorit. Mais le parti minori-taire ne dira pas tout simplement qu'il avait tort mais restera persuad qu'il avait raison. Il s'agit dans le monde, de discussions au sujet de reprsentations ncessitant une dcision sur le plan purement physi-que, car il est impossible de raliser deux projets au mme endroit.

    Il en va tout diffremment dans le monde astral. L il serait parfaitement possible de construire, disons,

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  • deux glises au mme endroit. Effectivement, cela se produit continuellement dans le monde astral. On ne s'y dispute pas comme dans le monde physique. On n'y tient pas de tels conseils essayant de dgager une majorit en vue de telle ou telle ralisation ; ce n'est d'ailleurs nullement ncessaire. Si, ici-bas, un conseil municipal se compose de quarante-cinq personnes dont quarante sont d'un avis et le reste d'un autre, les deux partis en prsence peuvent souhaiter en pense la mort de leurs adversaires, mais cela ne porte pas consquence car, extrieurement la ralit s'y op-pose. Chaque parti ne cherche pas immdiatement construire son glise sans gards pour l'autre, car sur le plan physique la pense peut rester dans le do-maine psychique, elle peut rester dans l'me. Sur le plan astral les choses ne sont pas aussi simples, elles s'y passent ainsi : quand une pense est conue, elle est en un certain sens dj prsente ; ainsi, lorsqu'une entit astrale comme celles dont je viens de vous parler, a une pense, cette entit tend immdiate-ment des antennes ayant la forme de cette pense, et un autre tre tend de son ct ses antennes ; les deux s'interpntrent et existent dans le mme espace en tant que nouvelle entit.

    Ainsi s'interpntrent continuellement les opi-nions, les penses et les impressions les plus varies. Les choses les plus contraires peuvent s'interpntrer dans le monde astral. Aussi devons-nous dire : lors-qu'au sujet des points dont nous avons parl, la contradiction rgne dans le monde physique, dans le monde astral c'est immdiatement le conflit qui s'installe. Car en tant qu'tre du monde astral on ne peut pas retenir les penses en soi, les penses sont instantanment actes, les objets sont immdiatement

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  • prsents. Cependant il est vrai que des glises ne se construisent pas en ce lieu comme sur le plan physi-que ; supposons nanmoins qu'un tre du monde as-tral ait l'intention de raliser quelque chose et qu'un autre tre le contrecarre. L, on ne peut pas discuter, l rgne le principe : une chose doit faire ses preuves ! Quand les deux antennes occupent rellement le mme espace, elles commencent se combattre, et c'est alors l'ide la plus fconde celle qui peut russir qui l'emporte et anantit l'autre. On est ainsi constamment en prsence d'un conflit entre les di-verses opinions, penses et impressions. Sur le plan astral, toute opinion est contrainte devenir acte. On ne s'y dispute pas, on y laisse les opinions se combat-tre et la plus fconde limine l'autre. Le monde astral est, pour ainsi dire, le plus dangereux, et ce qui est maintes fois dcrit au sujet du danger du monde astral est en relation avec ce qui vient d'tre dit. Ainsi, l-bas tout devient acte. Et les opinions qui y rgnent sont contraintes de se combattre et non de discuter.

    J'aborderai maintenant une question qui, bien que choquante pour l'poque matrialiste actuelle, est nanmoins vraie. Nous avons souvent insist sur le fait que notre poque s'accoutume toujours plus la seule conscience du monde physique, donc aussi aux caractristiques et aux particularits du monde physi-que, o lorsqu'une discussion s'lve, chacun vou-drait anantir celui qui n'est pas de son avis, ou le tient pour un fou. Tel n'est pas le cas dans le monde astral. Un tre y dira : Je ne me soucie pas des autres opinions ! La tolrance absolue y rgne. Si une opi-nion est la plus fconde, elle limine les autres. On laisse rgner les opinions des autres tout comme la sienne, car les choses se rgleront par le combat.

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  • Celui qui se familiarise progressivement avec le monde spirituel, doit apprendre se rgler sur les coutumes du monde spirituel ; or, la premire partie du monde spirituel est, c'est ainsi, le monde astral o rgnent les usages que l'on vient de caractriser. Aussi voit-on forcment s'installer chez une per-sonne qui se familiarise avec le monde spirituel, sous un certain rapport, les habitudes des tres du monde spirituel. Et cela est juste. Notre monde physique doit tre de plus en plus l'image du monde spirituel. En nous attachant calquer la vie du monde physique sur celle du monde astral, nous introduirons toujours plus d'harmonie dans notre monde. Certes, nous ne pouvons construire deux glises au mme endroit, mais lorsque les opinions divergent, il est possible de les laisser s'interpntrer en ce qui concerne leur fcondit pour le monde. Alors, les opinions les plus fcondes l'emporteront comme cela se produit dans le monde astral.

    Ainsi, l'intrieur d'un courant spirituel mondial, les particularits du monde astral peuvent s'tendre au monde physique. Ainsi s'ouvre un vaste champ ducatif, qu'il appartiendra au mouvement de la science de l'esprit de cultiver, et consistant rendre le plan physique toujours plus semblable au monde astral. Aussi choquant que ce soit pour celui qui ne connat que le plan physique et ne peut, de ce fait, admettre qu'une seule opinion, considrant tous ceux qui en ont d'autres comme des sots, il sera de plus en plus vident pour les tenants d'une conception spiri-tuelle que la tolrance la plus absolue doit rgner au sujet des opinions ; une tolrance qui ne se prsente pas comme la consquence d'un sermon mais s'ins-tallera au fond de notre me, parce que nous adoptons

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  • progressivement et tout naturellement les usages des mondes suprieurs.

    Ce qui vient d'tre dcrit, cette interpntrabilit, est une particularit trs importante et essentielle du monde astral. Aucun tre du monde astral ne dve-loppera un concept de la vrit semblable celui que nous connaissons dans le monde physique. Les tres du monde astral considrent le contenu de nos discus-sions du monde physique comme parfaitement inf-cond. Pour eux aussi vaut la sentence de Goethe : Seul est vrai ce qui est fcond 6. Il ne faut pas chercher connatre la vrit l'aide de considra-tions thoriques, mais en valuant leur fcondit, leur validit. Jamais un tre du monde astral ne se dispu-tera avec un autre comme le font les humains ; au contraire, un tel tre dira l'autre : Bien, ralise ton ide, moi je ralise la mienne. L'ide la plus fconde, celle qui l'emportera se rvlera bien .

    En souscrivant une telle manire de penser nous acqurons du mme coup une connaissance pratique. Ne croyons pas que le dveloppement des humains dans le monde spirituel s'accomplisse de manire tumultueuse, car il se droule intrieurement, de ma-nire intime. Et si nous savons en tenir compte, et si nous sommes capables d'acqurir ce qui vient d'tre dcrit comme particularit du monde astral, nous par-viendrons de mieux en mieux considrer ces senti-ments des tres du monde astral comme des exemples suivre. Si nous nous rglons sur le caractre du monde astral, nous pouvons esprer nous familiariser avec les entits spirituelles dont la vie se rvle de mieux en mieux nous. C'est ce qui se rvle tre fcond pour l'homme.

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  • Ce dont nous avons parl aujourd'hui doit tre, sous bien des rapports, une sorte de prparation pour ce que nous traiterons dans les prochaines conf-rences. Si nous avons parl des tres du monde astral et de leurs particularits, prcisons ds prsent que ce monde astral se distingue d'une manire beaucoup plus rigoureuse des mondes suprieurs, disons du Dvachan, que l'on serait tent de le croire. Il est bien vrai que le monde astral est l o se trouve aussi notre monde physique ; il pntre notre monde physique et tout ce dont nous avons parl est toujours autour de nous, dans le mme espace qu'occupent les faits et les entits du monde physique. Mais l se situe ga-lement le monde du Dvachan. Il ne se distingue que par le fait que nous en faisons l'exprience dans un tat de conscience diffrent de celui par lequel nous faisons l'exprience de l'astral.

    Or, vous pourriez croire aisment ici se trouve le monde physique, il est pntr par le monde astral, par le monde du Dvachan et ainsi de suite. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Si nous voulons dcrire avec plus de prcision les mondes suprieurs, il faut voir clairement qu'il existe encore une autre diffrence entre le monde astral et le monde du D-vachan. Le monde astral dans lequel nous vivons, ce monde astral qui pntre notre espace physique est, sous un certain rapport, un monde double, tandis que le monde du Dvachan est, en un sens, un monde simple. Mentionnons-le ds aujourd'hui titre de prparation. Il y a en quelque sorte deux mondes astrals se distinguant par le fait qu'il existe, pour ainsi dire, un monde astral du bien, l'autre tant un monde astral du mal, alors que pour le monde du Dvachan, il serait inexact de faire une distinction

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  • aussi catgorique. Si nous considrons les mondes de haut en bas, nous rencontrons tout d'abord le monde du Dvachan suprieur, ensuite le monde du Dva-chan infrieur, puis le monde astral et enfin le monde physique. Mais ainsi nous ne considrons pas encore la totalit des mondes, il faut aussi tenir compte des mondes infrieurs au physique. Il existe encore sous notre monde physique, un monde astral infrieur. Le monde astral du bien se situe au-dessus du plan phy-sique, celui du mal au-dessous, ce dernier et le monde physique s'interpntrant. Or les courants les plus varis se dirigent vers les tres du monde astral. A ce sujet il faut encore faire la distinction entre les cou-rants manant des bons et des mauvais penchants en direction des entits astrales. Les bons courants se dirigent vers une bonne entit et les mauvais courants vers un tre mauvais. Et si nous faisons la somme de tous les bons tres et de tous les mauvais tres, nous avons en quelque sorte deux mondes astrals. Si nous considrons le monde du Dvachan nous verrons qu'une telle distinction ne s'applique pas lui dans une mme mesure. Ainsi, le monde astral est fait de deux mondes qui s'interpntrent et se relient l'homme de la mme manire. Il faut absolument faire une distinction entre ces deux mondes quant la manire dont ils prennent naissance.

    Si nous jetons un regard rtrospectif sur le dve-loppement de la Terre, nous parvenons une poque o Terre, Soleil et Lune formaient encore un tout. A une poque plus tardive la Terre tait elle-mme Lune, constituant un corps extrieur au Soleil l'po-que lunaire. A cette poque, avant que notre Terre soit devenue la Terre actuelle, existait dj un monde astral. Mais ce monde astral, s'il avait pu poursuivre

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  • son dveloppement sans entraves, serait devenu le bon monde astral. Mais du fait que la Lune s'est dtache de la Terre, le monde astral mauvais s'est intgr au monde astral gnral. Sur Terre, en ce qui concerne le monde astral, nous n'en sommes encore qu' l'intgration du monde astral mauvais. A l'ave-nir, un monde mauvais sera galement incorpor au Dvachan. Provisoirement, tenons-nous en au fait qu'en principe, il n'y a pas un, mais deux mondes astrals. L'un vers lequel se dirigent tous les courants utiles au progrs et au dveloppement de l'humanit, et l'autre monde astral dont fait aussi partie le Kama-loca, monde astral vers lequel se dirigent les courants entravant l'volution humaine. Dans ces deux mondes astrals, se trouvent des tres, dont nous avons appris connatre de manire plutt abstraite l'influence qu'ils exercent sur nous, ainsi que la fa-on dont ils vivent entre eux. La prochaine fois nous examinerons de plus prs la population de ces mondes suprieurs et leur constitution.

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  • DEUXIME CONFRENCE

    21 Octobre 1908

    Dans cette confrence, qui est encore une intro-duction la campagne prparatoire de notre assem-ble gnrale', nous poursuivrons le but suivant : montrer que la science de l'esprit, et plus encore la manire spirituelle de considrer le monde qui la sous-tend, sont en parfait accord, en parfaite harmo-nie avec certains rsultats de la recherche scientifique spcialise. Comme le rvlent en particulier cer-taines confrences publiques de vulgarisation, il n'est pas toujours facile, pour les anthroposophes, de trou-ver une totale comprhension de la part d'un public non averti. Lorsque la science de l'esprit vient la rencontre d'un public non averti, il faut que l'anthro-posophe soit quelque peu conscient que, sur bien des sujets, il parle un langage tout diffrent de ceux qui ne savent absolument rien ou n'ont que des connais-sances superficielles de ce qui constitue la base de notre mouvement. Il faut un certain approfondisse-ment pour se mettre l'unisson, pour trouver l'har-monie entre ce qu'apporte si aisment la science, entre les donnes de la recherche sensorielle et ce qu'apporte la connaissance du spirituel, la conscience du suprasensible. Avoir une vritable vue d'ensemble de cette harmonie, exige un certain entranement. On verra alors s'tablir un bel accord entre ce qu'affirme l'investigateur spirituel et les affirmations, les nu-mrations de faits apports par la science physique. Aussi, ne soyons pas trop injustes avec ceux qui sont

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  • incapableS de comprendre l'Anthroposophie parce qu'il leur manque la prparation indispensable la comprhension des rsultats de l'investigation spiri-tuelle ; ainsi les mots et les concepts leur suggrent tout autre chose que ce que l'on veut dire. C'est pourquoi une comprhension tendue de la science de l'esprit ne peut tre obtenue qu'en parlant tout fait ouvertement du point de vue spirituel, mme devant un public non prpar. Il se trouvera alors, parmi ce public non prpar, un grand nombre de personnes qui diront : Tout cela n'est que sottise, chimres, n'est qu'invention stupide ! Mais il y en aura toujours quelques-uns qui, par une soif int-rieure de l'me, auront le pressentiment que quelque chose se cache l-derrire. Et ceux-l iront plus loin et se familiariseront peu peu. C'est cette accoutu-mance patiente qui importe. Aussi est-ce quoi nous devons parvenir. Voil pourquoi il est tout naturel qu'un grand nombre d'auditeurs venus, par simple curiosit, assister une confrence sur la science de l'esprit, rponde a ce jugement : Il s'agit d'une secte propageant son jargon spcial ! Mais lorsque l'on est conscient des difficults, on trouvera la patience ncessaire la slection laquelle il faut procder. Les personnalits se dgageront elles-mmes du pu-blic et formeront un noyau dans lequel la science de l'esprit s'infiltrera progressivement tout au long de l'existence.

    Un exemple particulier montrera comment un dis-ciple prpar la science de l'esprit, s'tant habitu penser et vivre avec les reprsentations qu'veille la connaissance de l'esprit, est capable de venir bout des informations apparemment les plus ardues, transmises par la recherche positive, physique-senso-

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  • rielle. Ainsi, mesure qu'il progresse, le disciple prendra conscience du fait que l'investigation spiri-tuelle est un bon fondement pour toute connaissance du monde. Ceci confre, celui qui cherche, l'assu-rance ncessaire face aux temptes qui se soulvent contre la science de l'esprit parce qu'elle parle, pour beaucoup de gens, un langage tout fait tranger. Et si nous avons la patience de cultiver cette harmonie, notre assurance crotra d'autant. Alors, si les gens disent : Ce que tu nous racontes n'est pas conforme aux recherches lmentaires de la science l'an-throposophe rpondra : Je sais que l'apport de la science de l'esprit est capable de raliser une harmo-nie totale avec tous ces faits, mme si, pour l'instant il n'est pas possible de s'entendre . En tant que cha-pitre particulier et pour renforcer la conscience, lais-sons dfiler devant notre me ce qui sera expos.

    Lorsqu'il vit dans la conception spirituelle du monde, le disciple de la science de l'esprit parle du corps physique, du corps thrique, du corps astral, lesquels, toujours davantage, deviennent pour lui des concepts qu'il sait manier et qui le guident lorsqu'il cherche une comprhension universelle des choses extrieures. Il faut qu'il s'habitue voir, dans les corps physiques qui l'entourent, non une corporit de mme nature, mais une corporit diffrencie. En regardant la pierre il ne dit pas : la pierre est consti-tue de telle et telle substances, le corps humain aussi, je puis donc traiter l'homme tout comme la pierre. Car le corps de la plante dj, bien que consti-tu des mmes substances que la pierre, est quelque chose de tout diffrent ; il comporte un corps theri-que et le corps physique de la plante se dsagrgerait si toutes ses parties n'taient traverses par ce corps

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  • thrique. Aussi la science de l'esprit dit-elle : le corps physique de la plante se dcomposerait si, pen-dant la vie, le corps thrique ne le prservait de cette dsagrgation, ne la combattait pas. En considrant la plante de cette manire, elle apparat comme un as-semblage des principes du corps physique et du corps thrique.

    Or, nous avons frquemment soulign le fait que le principe le plus lmentaire du corps thrique est la rptition. Un tre qui ne relverait que du principe du corps thrique et du corps physique, manifeste-rait en lui-mme le principe de la rptition. C'est ce que la plante exprime amplement. Nous voyons la plante dvelopper feuille aprs feuille. Ceci est d au fait que le corps physique de la plante est travers par un corps thrique dou du principe de rptition. Elle donne naissance une feuille, puis une deuxime, une troisime, ajoutant ainsi feuille feuille en constante rptition. Et mme lorsqu'au ple suprieur la croissance s'achve, le principe de la rptition rgne encore. On voit se former en haut comme une sorte de couronne de feuilles : le calice de la fleur. Ces spales ont une forme diffrente des autres feuilles. Mais l encore vous pouvez prendre conscience qu'il ne s'agit que d'une forme, quelque peu transforme, de rptition des mmes feuilles qui se dploient de manire itrative tout au long de la tige. Aussi peut-on dire : vers le haut aussi, l o la plante s'achve, les spales sont une forme de rpti-tion. Et les ptales eux-mmes le sont. Il est vrai qu'ils sont de couleur diffrente. Ce sont encore es-sentiellement des feuilles, mais dj trs mtamor-phoses. Dans le domaine du vgtal, Goethe a accompli un travail considrable 8, montrant que non

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  • seulement spales et ptales sont des feuilles trans-formes, mais encore que pistil et tamines doivent aussi tre considrs comme des rptitions mta-morphoses des feuilles.

    Mais ce n'est pas uniquement une simple rpti-tion qui apparat dans la plante. Si le principe lmen-taire du corps thrique agissait seul, la plante serait pntre de bas jusqu'en haut du corps thrique. L'une aprs l'autre les feuilles se dvelopperaient, sans s'arrter, sans parvenir un achvement.

    D'o provient donc cet achvement de la fleur, mettant un point final au dveloppement de la plante, la rendant fconde et capable de donner naissance une nouvelle plante ? Du fait que, dans la mme me-sure o la plante crot vers le haut, le corps astral de la plante descends sa rencontre, l'enserrant ext-rieurement. La plante n'a pas de corps astral propre en elle, mais elle crot vers le haut et le corps astral descend sa rencontre. Il met un point final la tendance du corps thrique l'ternelle rptition, il suscite la transformation des feuilles vertes en s-pales, en ptales, en tamines et en pistil. Aussi pou-vons-nous dire : pour le regard occulte, la plante crot la rencontre de son lment me, de son lment astral, lequel suscite la transformation. Et que la plante reste plante, qu'elle n'en vienne pas se mou-voir volontairement, prouver des sensations, cela est d au fait que ce corps astral qui rencontre la plante, ne prend pas intrieurement possession de ses organes, mais l'enserre seulement extrieurement, agissant d'en haut. Si le corps astral se saisissait intrieurement de ses organes, la plante deviendrait animal. Telle est la diffrence.

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  • Prenez la feuille d'une plante, vous pouvez dire : dans la feuille cooprent le corps thrique et le corps astral, mais le corps thrique a la suprmatie. Le corps astral n'est pas en mesure d'tendre ses an-tennes vers l'intrieur, il n'agit que de l'extrieur. Nous pouvons exprimer cela spirituellement en di-sant : ce qui est intrieur chez l'animal, le plaisir et la peine, la joie et la douleur, les pulsions, les dsirs qu'il prouve, ses instincts, tout cela n'est pas l'in-trieur de la plante mais s'abaisse constamment vers elle de l'extrieur. Ces qualits appartiennent positi-vement l'me, tandis que l'animal tourne son regard vers l'extrieur, se rjouit de son environne-ment, prouve du plaisir l'approche de sa pitance, un plaisir intrieur. L'investigateur spirituel vous di-ra que l'tre astral de la plante peut, lui aussi, prou-ver joie et douleur, plaisir et peine, mais en regardant d'en haut ce qui les provoque. L'tre astral de la plante se rjouit de la couleur rouge de la rose et de tout ce qui vient sa rencontre. Et lorsque la plante forme des feuilles et des fleurs, ces formations sont contemples et gotes par l'me de la plante qui les contemple d'en haut. Il se produit ainsi un change entre l'lment me de la plante qui s'abaisse et la plante elle-mme. Ce qui, dans le monde vgtal a trait l'me, existe pour sa joie, parfois aussi pour sa peine. Nous voyons ainsi s'tablir une vritable sen-sation d'change entre la couverture vgtale de no-tre terre et l'astralit terrestre qui enveloppe les plantes et constitue ainsi l'me de la plante. Ce qui, en tant qu'astralit, agit de l'extrieur sur la plante, se saisit intrieurement de l'me de l'animal, lui confrant ainsi le caractre animal. Mais il existe une diffrence importante entre ce qui, dou d'me, agit

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  • sur l'astralit du monde vgtal, et l'astralit de la vie animale.

    Si, par la clairvoyance, vous examinez ce qui agit en tant qu'astralit sur la couverture vgtale, vous dcouvrirez dans cet lment-me de la plante une somme de forces. Et toutes ces forces, agissant dans les mes des plantes, ont une certaine particularit. Lorsque je parle de cette qualit d'me de la plante, de cette astralit qui pntre la terre et dans laquelle se joue le psychisme de la plante, vous devez tre bien conscients que ces mes des plantes, dans leur astralit, ne vivent pas comme, par exemple, des tres physiques sur notre terre. Des mes de plantes peu-vent s'interpntrer; ainsi des mes de plantes peu-vent se mlanger la manire d'un lment liquide. Mais une chose leur est propre : elles dveloppent certaines forces, et toutes ces forces ont la proprit de confluer vers le centre de la terre. Dans toutes les plantes agit une force, dirige de haut en bas vers le centre de la terre. Ce sont prcisment ces forces qui rglent l'orientation de la croissance vgtale. Si vous prolongiez les axes des plantes vous atteindriez le centre de la terre. Telle est la direction qui leur est donne d'en haut par leur lment me. Si nous exa-minons l'lment me de la plante, nous trouverons que sa particularit la plus importante est d'tre tra-vers par des forces rayonnant toutes vers le centre de la terre.

    Il n'en va pas de mme lorsque nous considrons d'une manire gnrale, cette astralit entourant la terre et propre au monde animal, suscitant l'animali-t. L'lment me de la plante serait incapable, en tant que tel, de susciter la vie animale. Il est encore ncessaire que d'autres forces traversent l'astralit

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  • pour susciter l'animalit. Aussi, l'investigateur oc-culte, lorsqu'il reste dans le domaine purement astral, peut distinguer si une substantialit astrale quel-conque peut dterminer une croissance vgtale ou animale. Ceci peut tre distingu dans la sphre as-trale. Car tout ce qui rvle des forces orientes vers le centre de la terre ou d'une autre plante, dtermine une croissance vgtale. Par contre, lorsqu'apparaissent des forces perpendiculaires aux prcdentes, effectuant des mouvements circulaires d'une extrme mobilit tout autour de la plante, il s'agit d'une autre substan-tialit, suscitant la vie animale. En quelque point que vous procdiez vos observations, peu importe le lieu, l'altitude, vous dcouvrirez que la terre est par-courue de courants qui, si on les prolonge, en font le tour dans toutes les directions. Cette astralit s'ac-corde parfaitement avec l' astralit vgtale. Les deux s'interpntrent, bien qu'tant intrieurement spa-res. Mais elles se distinguent par leurs proprits internes. Ainsi ces deux varits d'astralit peuvent parfaitement s'interpntrer en un mme lieu de la surface terrestre. Le clairvoyant peut l, lorsqu'il examine une certaine portion de l'espace, trouver des forces uniquement orientes vers le centre de la terre ; elles sont traverses par d'autres forces dcrivant des cercles. Le clairvoyant sait alors : ces dernires sus-citent la vie animale.

    J'ai dj insist ici sur le fait que l'astral est sou-mis de tout autres lois, d'autres lois spatiales aussi, que le physique. Lorsque nous aborderons de-main la notion d'espace quatre dimensions', vous saisirez mieux bien des ides que je vous ai exposes partir de faits occultes. Aujourd'hui nous examine-

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  • rons encore, partir de faits occultes, une particula-rit de l'astralit animale.

    Lorsque vous tes en prsence d'un corps physi-que, que ce soit une plante ou un animal, vous tes oblig de le considrer comme quelque chose de li-mit dans l'espace, et vous n'avez pour ainsi dire aucun droit de considrer comme faisant partie de ce corps ce qui est spatialement spar de lui. L o rgne la sparation spatiale, vous tes contraint de parler de corps diffrents. Vous ne pouvez parler d'un corps unique que l o existe une connexion spatiale. Il n'en va pas de mme dans le monde astral, et surtout pas dans celui qui donne l'impulsion la formation du rgne animal. L, des formations as-trales ayant une existence spare peuvent constituer un tout. Une formation astrale quelconque peut exis-ter dans une portion d'espace, et dans une autre por-tion d'espace, une autre formation astrale peut raliser, de son ct, un tout complet. Et il peut se faire que ces deux formations astrales, bien que n'-tant pas relies par le moindre lien, constituent un seul tre. Mais oui, trois, quatre ou cinq formations isoles de ce genre peuvent tre en rapport mutuel. Le fait suivant peut mme se produire : supposez que vous ayez un tel tre astral n'ayant aucune incorpora-tion physique ; vous pouvez alors trouver une autre formation lui appartenant. Observez alors une de ces formations, vous verrez qu'il s'y produit quelque chose que vous pourrez qualifier de nutrition, de consommation, parce que certaines substances sont absorbes et d'autres limines. Et tandis que vous percevez cela dans l'une des formations, vous remar-querez que dans une autre formation, spatialement distincte, se droulent des processus en parfaite cor-

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  • respondance avec l'absorption de nourriture se pro-duisant dans l'autre. D'un ct l'tre mange, de l'au-tre ct le got est peru. Et bien qu'il n'existe aucun lien spatial, le processus de l'une des formations cor-respond exactement au processus de l'autre. Ainsi, des formations astrales compltement spares spa-tialement peuvent s'appartenir. Oui, il arrive que cent formations astrales spares soient ainsi interdpen-dantes, que rien ne puisse se produire sans qu'un processus correspondant se droule dans les autres. Quand alors ces tres s'incorporent physiquement, vous pourrez dcouvrir des chos de ces particulari-ts astrales dans le physique. Ainsi, vous avez enten-du dire que les jumeaux tmoignent d'un singulier paralllisme. Cela est d au fait que bien que spatia-lement spars dans leur incarnation, ils ont conserv une parent dans leur corps astral. Lorsque quelque chose se produit dans le corps astral de l'un, cela ne peut se drouler isolment et s'exprime galement dans la partie astrale de l'autre. Mme lorsqu'elle se manifeste en tant qu'astralit vgtale, l'astralit pr-sente cette particularit de l'interdpendance de choses spatialement toutes spares. En ce qui concerne le vgtal, vous aurez entendu parler de cette particularit du vin qui travaille dans les fts lorsqu'arrive le temps des vendanges. Ce qui produit la maturation des nouveaux raisins, se manifeste alors jusque dans les fts.

    Je voulais simplement montrer que le visible r-vle toujours quelque chose de l'occulte, pouvant tre mis en vidence par les mthodes de l'investiga-tion occulte. Vous pourrez en dduire qu'il n'y a rien d'anormal ce que, sur le plan astral, notre orga-

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  • nisme soit compos d'lments constitutifs extrme-ment varis.

    Il existe de singulires formations marines que l'on peut comprendre condition d'avoir une cer-taine connaissance des mystres du monde astral tels que nous les avons exposs. Dans l'astral, les forces intervenant dans l'absorption de nourriture ne sont pas ncessairement lies celles qui rglent le mou-vement ou la reproduction, ce n'est absolument pas le cas. Lorsque l'investigateur spirituel tudie l'es-pace astral au sujet de telles formations donnant l'im-pulsion la vie animale, il dcouvre quelque chose de singulier. Il dcouvre une certaine substance as-trale qui l'amne se dire : lorsque cette substantia-lit est active dans un corps animal, elle est, en raison des forces qui y rgnent, particulirement apte transformer le physique de manire en faire un organe de nutrition.

    Or, des lments constitutifs de nature astrale peu-vent se trouver n'importe o, lments qui, s'ils p-ntrent dans un corps, y forment, non des organes de nutrition, mais des organes moteurs ou de perception. Vous pouvez vous le reprsenter : d'une part vous avez des organes d'absorption de la nourriture, de l'autre un appareil permettant de mouvoir mains et pieds. C'est ainsi que les forces du monde astral sont entres en vous, mais ces forces ont conflu, en pro-venance de lieux varis. L'un des amas de forces astrales vous a confr une des aptitudes, l'autre amas vous a confr l'autre aptitude et ces forces se rencontrent dans votre corps physique, car votre corps physique est ncessairement un ensemble spa-tialement cohrent. Ceci dpend des lois du monde physique. Les diffrents amas de forces qui se ren-

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  • contrent, en provenance de l'extrieur, sont contraints de constituer une unit. Mais ils ne consti-tuent pas d'emble une unit. Nous pouvons alors constater les effets, sur le plan physique, des facteurs que nous a rvls l'investigation occulte sur le plan astral.

    Il existe certains animaux, les siphonophores, qui vivent dans la mer. Ils possdent une espce de tronc commun, en forme de tube. A la partie suprieure se rattache une formation, dont la seule fonction est de se remplir d'air, puis de se vider ; ce processus main-tient toute la formation la verticale. En l'absence de cet organe en forme de cloche, l'ensemble ne pourrait conserver la verticalit. C'est donc une sorte d'tre d'quilibration, maintenant l'quilibre de l'ensemble. Cela pourrait sembler n'avoir rien d'extraordinaire, mais pour nous, c'est quelque chose d'exceptionnel lorsque nous voyons clairement que cet organe se trou-vant au ple suprieur, confrant la verticalit l'tre tout entier, ne saurait exister sans nourriture. Il est de nature animale et oblig de se nourrir. Mais il n'en a pas la possibilit, ne possdant pas l'instrument n-cessaire la prise d'aliments. Afin que cette forma-tion puisse se nourrir, se trouvent en d'autres points rpartis en diffrents endroits du tube, certaines ex-croissances qui sont de vrais polypes. Ceux-ci fe-raient constamment la culbute et ne pourraient conserver leur quilibre, s'ils n'taient fixs sur un tronc commun. Mais ils peuvent, eux, absorber la nourriture extrieure. Ils la transmettent l'ensemble du tube qui les unit, ce qui assure la nutrition de l'tre d'quilibration arienne. Il existe ainsi, d'un ct un tre seulement capable de maintenir l'quilibre et de l'autre, un tre assurant en contrepartie la nutrition du

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  • tout. Mais la nutrition de cette formation est pour le moins alatoire : une fois la nourriture absorbe, celle-ci fait dfaut ; il faut donc que l'animal se d-place pour trouver nouveau de la nourriture, ce qui ncessite des organes locomoteurs. A cela aussi il a t pourvu, car d'autres formations ont encore pris naissance sur ce tube, des formations n'assurant ni l'quilibre, ni la nutrition, mais qui sont en revanche doues de muscles. Ces formations contractiles peu-vent chasser l'eau, provoquant une raction : lorsque l'eau est chasse, la formation tout entire se dplace en direction oppose. Elle peut ainsi atteindre d'au-tres animaux, dont elle se nourrit. Les mduses se dplacent exactement de la mme manire, en chas-sant l'eau, provoquant ainsi une raction de sens op-pos. De telles mduses qui sont, en quelque sorte, de vritables formations motrices, se sont fixes l aus-si.

    Nous sommes donc en prsence d'un conglomrat de diffrentes formations animales : l'une qui ne fait que maintenir l'quilibre, une autre n'assurant que la nutrition, d'autres assurant la locomotion. Mais un tel tre, s'il n'existait que pour lui-mme, prirait certai-nement, il ne pourrait se reproduire. A cela aussi il a t pourvu. En d'autres points du tube, naissent des formations sphriques ne possdant que le pouvoir reproducteur. A l'intrieur de ces formations, appa-raissent les substances reproductrices mles et fe-melles qui se fcondent l'intrieur, reproduisant leurs semblables. Ainsi, chez ces tres, la facult reproductrice est distribue des formations bien dfinies, incapables d'accomplir toute autre fonction.

    Sur ce tube, sur ce tronc commun, se trouvent encore d'autres excroissances chez lesquelles tout est

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  • atrophi. Elles confrent uniquement une certaine protection ce qu'elles recouvrent. Ainsi, certaines formations se sont sacrifies, ne constituant que des polypes tgumentaires. Enfin, on remarque encore certains longs fils nomms tentacules qui sont, eux aussi, des organes mtamorphoss. Ils ne disposent d'aucune des facults des autres formations, mais parent aux attaques des espces ennemies. Ce sont des organes de dfense. Enfin, il existe encore une autre espce d'organes : des organes tactiles extrme-ment sensibles, une sorte d'organe sensoriel. Le sens du toucher qui, chez l'homme, est tendu toute la peau, se limite ici un organe particulier.

    Que reprsente un tel siphonophore c'est le nom de cet animal que vous pouvez voir nager dans l'eau pour le regard de l'occultiste ? Ici, les formations astrales les plus diverses ont conflu : fonction ali-mentaire, motrice, reproductrice et ainsi de suite. Et ces diffrentes vertus de la substantialit astrale vou-lant s'incorporer physiquement, durent converger vers une substantialit commune. On voit ainsi une remarquable prfiguration de l'homme. Tous ces or-ganes, existant ici de manire autonome, imaginez-les fusionnant en un contact intime, vous aurez l'homme, et aussi, du point de vue physique, les animaux suprieurs. On voit ainsi se confirmer de manire vidente, ce que l'investigation clairvoyante nous indique : dans l'homme aussi les forces astrales les plus diverses confluent, ces forces, dont son Je assure la cohsion, et qui sans lui, se disperseraient, faisant perdre l'homme son sens de l'unit.

    Voici ce que dit l'vangile : bien des entits dmo-niaques sont runies dans l'homme pour former un tout. Vous vous rappelez que dans certaines cir-

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  • constances, dans certaines maladies de l'me, l'homme perd son unit intrieure. Il existe certains cas de folie o l'homme ne peut retenir son Je, o son entit se scinde en formations diverses ; il se confond alors avec les formations originelles partielles ayant conflu dans l'homme.

    Il existe un principe fondamental de l'occultisme qui dit : Tout ce qui existe dans le monde spirituel finit par se rvler d'une manire ou d'une autre dans le monde extrieur. Ainsi on voit l'assemblage des constituants du corps astral humain incorpor dans ce siphonophore.. De la sorte se cre un jour, par o le monde spirituel regarde le physique. Si l'tre humain n'avait pas su attendre, pour s'incarner, d'avoir ac-quis une densit physique suffisante, il serait devenu pas physiquement, mais spirituellement un tre semblable, compos de pices dtaches. La taille n'a rien y voir. Un tel siphonophore qui appartient la sous-classe des coelentrs, dcrit par les sciences naturelles, et qui fait la joie des zoologistes, devient intrieurement comprhensible, lorsque nous l'tu-dions en partant des fondements occultes de l'astrali-t animale. Cet animal en est un exemple. Vous pouvez couter patiemment celui qui, parlant un au-tre langage, dclare que la recherche physique contredit ce que proclame l'Anthroposophie ; car l'on pourrait rpondre : si l'on prend rellement le temps d'accorder les choses, l'harmonie s'tablira, mme pour les plus compliques. On se fait habituellement de l'volution une reprsentation simpliste. Mais l'-volution ne s'est pas droule aussi simplement.

    Pour terminer, je soulverai un problme qui doit se prsenter comme un devoir, problme que nous tenterons de rsoudre du point de vue occulte. A

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  • partir d'un animal relativement peu volu, nous avons vu une vrit occulte se vrifier. Abordons maintenant une classe d'animaux un peu suprieure, par exemple celle des poissons, qui nous permettra de rsoudre encore plus d'nigmes. Je ne vous prsente-rai que quelques caractristiques.

    En observant les poissons d'un aquarium, vous aurez chaque fois l'occasion de vous merveiller de-vant la vie aquatique. Mais ne croyez pas qu'une quelconque manire de voir occulte, puisse troubler cette observation. Lorsque vous examinez vos obser-vations la lumire de l'investigation occulte et que vous voyez combien d'autres tres occultes grouil-lent autour de ces animaux, pour les former tels qu'ils sont, cette comprhension ne rduira en rien votre admiration, mais l'accrotra. Prenons un poisson tout ordinaire ; il propose dj de prodigieuses nigmes. Le poisson moyen a, le long de ses faces latrales, une singulire raie que rvle aussi une forme diff-rente des cailles. Si vous dtruisiez les lignes lat-rales de ces poissons, ils deviendraient comme fous, car ils auraient perdu la facult de percevoir les dif-frences de pression de l'eau, de sentir l o elle porte plus ou moins, l o elle est plus ou moins dense. Le poisson n'aurait plus la facult de se mou-voir dans l'eau, en fonction des diffrences de pres-sion. Selon le lieu, l'eau est plus ou moins dense, et exerce de ce fait une pression diffrente. Le poisson se meut diffremment en profondeur et en surface. Grce ses lignes latrales, le poisson peroit les diffrences de pression dues aux mouvements de l'eau. Or les diffrents points de cette ligne latrale sont relis par des organes subtils que vous trouverez dcrits dans tous les ouvrages de zoologie, organes

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  • qui sont en relation avec les organes de l'oue trs primitifs des poissons. Et la manire dont le poisson peroit les mouvements et la vie intrieure de l'eau, est semblable celle dont l'homme peroit la pres-sion atmosphrique. Les conditions de pression exer-cent donc leur influence sur la ligne latrale qui la transmet l'organe de l'oue. Le poisson entend cela. Mais la chose est encore plus complique. Le poisson a une vessie natatoire lui servant utiliser les condi-tions de pression de l'eau et se mouvoir dans une zone de pression dtermine. La pression qui s'exerce l, sur la vessie natatoire, confre tout d'a-bord au poisson l'art de nager. Mais du fait que les diffrents mouvements et oscillations affectent la vessie natatoire, qui se comporte comme une mem-brane, ceci retentit son tour sur l'organe de l'oue, et c'est l'aide de cet organe de l'oue que le poisson s'oriente dans tous ses mouvements. La vessie nata-toire est ainsi effectivement une sorte de membrane tendue, qui entre en vibrations que le poisson entend. A l'arrire de la tte le poisson a des branchies, grce auxquelles il utilise l'air dissous dans l'eau pour res-pirer.

    Lorsque vous tudiez ces faits, tels que les expo-sent les thories de la biologie courante concernant l'volution, vous remarquerez en fait que l'volution y est toujours reprsente de manire assez primitive. On pense que la tte du poisson se perfectionne un peu, donnant naissance celle d'un animal un peu plus volu; ensuite ce sont les nageoires qui se trans-forment en organes locomoteurs d'un animal plus volu et ainsi de suite. Mais les choses ne sont plus aussi simples lorsqu'on les examine au point de vue de l'observation spirituelle. Car pour qu'une forma-

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  • tion spirituelle qui s'est incarne dans un poisson volue, quelque chose de trs compliqu doit se pro-duire. Bien des parties d'organes doivent se retourner et se modifier. Les mmes forces qui agissent dans la vessie natatoire du poisson reclent, en quelque sorte comme une substance mre, les forces que l'homme a dans ses poumons. Mais ces forces (de la vessie natatoire n.d.t.) ne se perdent pas. Il en reste des parcelles qui ne font que se retourner en doigt de gant ; tout ce qui en fait matriellement partie dispa-rat et elles forment alors le tympan humain. Effecti-vement, le tympan est une parcelle de cette membrane, bien qu'il en soit spatialement fort loi-gn. Dans cet organe agissent les forces qui ont t actives dans la vessie natatoire du poisson. De plus, les branchies se transforment en chane des osselets, tout au moins partiellement. On retrouve ainsi dans l'organe humain de l'oue, des branchies mtamor-phoses. A prsent, vous pouvez vous reprsenter la manire dont la vessie natatoire du poisson s'est re-tourne sur les branchies, d'o, chez l'homme, la situation extrieure du tympan et intrieure des or-ganes de l'oue. Ce qui, chez le poisson, tait tout extrieur : cette singulire ligne latrale grce la-quelle le poisson s'oriente, forme chez l'homme les trois canaux semi-circulaires grce auxquels il main-tient son quilibre. Si l'on dtruisait ces canaux semi-circulaires, l'homme aurait le vertige et perdrait l'quilibre.

    Ainsi, vous n'tes pas en prsence d'un processus simple de l'histoire naturelle, mais d'un remarquable travail de l'astral, o les organes subissent constam-ment des retournements. Imaginez votre main recou-verte d'un gant avec, l'intrieur une forme qui

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  • serait lastique, et se rapetisserait par le retourne-ment. Les organes qui taient l'extrieur devien-draient minuscules et ceux qui taient l'intrieur dvelopperaient une grande surface. Seul peut compren-dre l'volution, celui qui sait qu' l'intrieur de l'astral, se produisent, de manire mystrieuse, de tels retour-nements qui sont l'origine des progrs physiques.

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  • TROISIME CONFRENCE

    23 Octobre 1908

    En ce qui concerne le monde physique extrieur, nous parlons d' histoire . A l'aide de documents et d'informations, nous jetons un regard vers les temps passs de l'histoire des peuples et de l'humanit. Comme vous le savez, l'exploitation de bien des do-cuments nouvellement dcouverts, a permis une rtrospective remontant plusieurs millnaires avant Jsus-Christ. Des confrences ayant trait la science de l'esprit que vous avez entendues, vous avez pu tirer la conclusion que l'on peut remonter beaucoup plus loin dans le pass, oui, dans un pass illimit, l'aide des documents occultes. Nous connaissons ain-si une histoire extrieure du monde physique ext-rieur. Lorsque nous parlons des habitudes de vie, des connaissances, et plus gnralement des expriences des peuples ayant vcu aux sicles qui nous ont im-mdiatement prcds, lorsque nous voulons parler de leurs dcouvertes et de leurs inventions, il faut le faire autrement que lorsque nous voulons parler des moeurs, des coutumes et des connaissances de peu-ples d'un pass remontant un ou deux millnaires. Et plus nous remontons dans le temps, plus l'histoire se modifie. Il conviendrait peut-tre de se poser la question : les termes d' histoire , d' volution his-torique n'ont-ils de signification que pour le monde physique extrieur, n'est-ce que sur ce plan que se modifient les vnements et leur physionomie, ou le terme d'histoire n'a-t-il pas galement une significa-

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  • tion pour l'autre face de l'existence dont l'homme fait l'exprience entre la mort et une nouvelle nais-sance et que dcrit la science de l'esprit ?

    Tout d'abord, d'un point de vue purement ext-rieur, il faut dire que, d'aprs ce que nous savons, la dure de l'existence dans ces autres mondes, dans ces mondes suprasensibles pour l'homme actuel, cette dure est bien plus longue que celle de la vie dans le monde physique. Le mot histoire a-t-il aussi une signification pour cette autre face de l'existence ? Ou bien devons-nous croire que dans les espaces que l'homme parcourt entre la mort et une nouvelle nais-sance, tout reste ternellement immuable, que rien ne change lorsque nous remontons travers le xviiie, le xvile etc. jusqu' au ville, au vile et au vie sicle de notre re et plus loin encore jusque dans les sicles ayant prcd la venue de Jsus-Christ ? Les hommes qui, la naissance, abordent l'existence terrestre, ren-contrent chaque nouvelle naissance, des conditions toutes diffrentes sur terre. Imaginons-nous ayant p-ntr dans l'me d'un homme c'est, en fait, de nos propres mes qu'il s'agit venu s'incarner dans l'an-cienne gypte ou dans l'ancienne Perse. Essayons de nous reprsenter de manire vivante, les conditions rencontres par un homme venu natre dans l'an-cienne gypte, confront aux gigantesques pyra-mides, aux oblisques et aux conditions de vie qui nous sont transmises. Faisons-nous une ide des conditions dans lesquelles se droule une telle exis-tence, entre la naissance et la mort. Disons-nous que cet homme meurt, qu'il passe un certain temps entre la mort et une nouvelle naissance et qu'il vient rena-tre vers le Vile ou le ville sicle de notre re. Compa-rons les poques : le monde qui se prsentait l'me

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  • au cours de son existence terrestre, tait trs diffrent aux poques prcdant la venue du Christ Jsus, ex-trieurement, sur le plan physique. Demandons-nous encore : qu'prouve l'me qui est peut-tre apparue dans les premiers sicles de notre re, et qui mainte-nant aborde de nouveau le plan physique ? Elle y rencontre des institutions gouvernementales nou-velles, dont il n'tait pas question alors. Elle fait l'exprience de tout l'apport de notre civilisation mo-derne, bref, c'est une tout autre image qui s'offre une telle me, en comparaison de ce qu'elle a connu dans l'incarnation prcdente. Et lorsque nous comparons ces incarnations isoles, nous sommes conscients de ce qu'elles diffrent notablement les unes des autres. En ce cas, n'est-on pas autoris poser la question : qu'en est-il donc des conditions d'existence de l'tre humain entre la mort et une nouvelle naissance, entre deux incarnations ? Lors-qu'un homme a vcu jadis dans l'ancienne gypte, qu'il est all dans le monde spirituel aprs la mort, qu'il y a trouv certains faits, certaines entits, lors-qu'il a ensuite abord une nouvelle existence physi-que au cours des premiers sicles de l're chrtienne, qu'il est mort nouveau et est retourn dans l'autre monde et ainsi de suite alors, aprs toutes les exp-riences vcues, toutes les preuves traverses par l'homme, n'est-il pas fond de se demander si une histoire ne se droule pas aussi de 1 'autre ct de l'existence, s'il ne se passe rien au cours du temps ?

    Vous le savez bien, lorsque nous dcrivons l'exis-tence humaine entre la mort et une nouvelle nais-sance, nous donnons un aperu gnral de cette existence. Partant de l'instant de la mort, nous dcri-vons comment l'homme, aprs que se soit tal de-

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  • vant son me le panorama rtrospectif, aborde le temps de ce que l'on a coutume d'appeler le Kama-loca, o il se dbarrasse de toutes les pulsions, les dsirs, les passions, bref, de tout ce qui le rattache encore au monde physique, puis entre au Dvachan, dans le monde purement spirituel. Nous dcrivons ce qui se produit ensuite pour l'homme au cours de cette priode entre la mort et une nouvelle naissance, ce qui se dveloppe au cours de cette existence pure-ment spirituelle, jusqu ' son retour dans le monde physique. Vous l'avez vu, tout ce que nous dcrivons l'a t en tenant compte de ce qui a trait notre existence actuelle. Il en est ainsi. Il faut avoir un quelconque point de dpart lorsque l'on dcrit. De mme qu'une description de l'poque actuelle doit partir des observations et des expriences concernant cette poque actuelle, de mme une description concernant les mondes spirituels doit ncessairement dcouler de ce qui se prsente au regard clairvoyant, pour la vie entre la mort et une nouvelle naissance telle qu'elle se droule en moyenne actuellement, lorsque l'homme meurt et, travers le monde spiri-tuel, va la rencontre d'une nouvelle existence. Mais il rsulte d'une observation occulte approfondie que, pour le monde que l'homme parcourt entre la mort et une nouvelle naissance, le terme d' histoire est aussi pertinent. Dans ce monde aussi des choses se produisent, tout comme dans le monde physique. De mme que nous racontons les diffrents vne-ments qui se sont succds en partant approximative-ment du Ive sicle avant Jsus-Christ jusqu' notre poque actuelle, nous devons constater une his-toire pour l'autre temps de l'existence. Soyons conscients que l aussi, la vie entre la mort et une

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  • nouvelle naissance, l'poque de l'ancienne gypte, de l'ancienne Perse et de l'ancienne Inde n'tait pas identique celle, par exemple, de notre poque. Lors-qu' notre poque on s'est fait une ide provisoire de la vie du Kamaloca, de celle du Dvachan, il faut alors tendre ces descriptions en direction d'une conception historique. Aussi, pour voir les choses clairement lorsque nous prsenterons quelques as-pects de l' histoire occulte , nous nous en tiendrons ds maintenant quelques faits spirituels bien prcis de l'histoire occulte. Il sera toutefois ncessaire, afin de bien nous comprendre, de remonter jusque vers l'poque atlantenne, tant entendu que vous tes suffisamment clairs pour savoir de quoi il s'agit, lorsque nous parlons de telles poques.

    A ces poques o l'on peut dj parler de nais-sance et de mort, comment se prsentait la vie si l'on peut dire dans l'au-del? Telle est la question que l'on peut se poser. La diffrence entre la vie dans l'au-del et celle d'ici-bas tait alors tout autre. Que devenait l'me de l'Atlanten lorsqu' il mourait ? Elle passait un tat o elle se sentait minemment protge dans le monde spirituel, dans un monde d'individualits spirituelles suprieures. Nous savons bien que la vie de l'Atlanten, ici, sur terre, se drou-lait tout autrement que notre vie actuelle. L'alternance actuelle entre sommeil et veille et l'inconscience noc-turne n'existaient pas nous en avons souvent parl . Lorsque l'ho