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Rue Frontenac - Sylvain Houde signe une œuvre qui éveille la bête en nous Écrit par Claudia Larochelle Lundi, 04 octobre 2010 14:33 - Mis à jour Lundi, 04 octobre 2010 16:39 Il ne donne jamais dans le ton bon enfant. Ni même dans le ton bon adulte… Sylvain Houde n’a pas la plume sage. Dans son nouveau roman, il décape les mots jusqu’à l’os même de la création, quitte à froisser les petites natures, dont font rarement partie les lecteurs des ouvrages publiés chez Coups de tête. Avec Comment appeler et chasser l’orignal, l’auteur livre une œuvre achevée qui atteint la bête qui sommeille en chacun de nous et qui tombe pile-poil avec la saison de la chasse… Qu’il s’apparente au chevreuil, à l’écureuil, au lapin ou au sacro-saint orignal, cet animal des bois tapi sous votre chair se réveillera avec ce roman qui se lit en un souffle. Et c’est parfois très essoufflé que vous découvrirez cet étrange Simon Brisebois, un journaliste chez Polar Police qui se voit assigner à la couverture des crimes de L’Organisation Révolutionnaire d’Intervention Guerrière de Nuisance Anticapitaliste Libertaire (l’ORIGNAL). Ce groupe qui s’insurge notamment contre l’immobilisme des gouvernements, les compagnies pétrolières, l’apathie des consommateurs ou encore les multinationales de l’industrie automobile fait exploser des VUS dans les stationnements des centres commerciaux du Québec. Comme Brisebois prend son travail très au sérieux, lorsqu’il se fait convoquer par l’ORIGNAL pour devenir intermédiaire médiatique, il jubile, se voyant déjà atteindre les sommets de son métier. Roman sensoriel Si l’action s’avère explosive, surprenante, il émane de ce polar sanguinaire, une odeur de conifères et de terre humide. On jurerait entendre les feuilles craquer sous les pas d’une bête ou d’un humain armé. Bref, c’est un livre qui avive les sens, qui colle au Québec dans son état le plus sauvage. Pas étonnant, que le romancier originaire de Shawinigan se soit enfermé 1 / 3

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Rue Frontenac - Sylvain Houde signe une œuvre qui éveille la bête en nous

Écrit par Claudia LarochelleLundi, 04 octobre 2010 14:33 - Mis à jour Lundi, 04 octobre 2010 16:39

Il ne donne jamais dans le ton bon enfant. Ni même dans le ton bon adulte… Sylvain Houde n’apas la plume sage. Dans son nouveau roman, il décape les mots jusqu’à l’os même de lacréation, quitte à froisser les petites natures, dont font rarement partie les lecteurs des ouvragespubliés chez Coups de tête. Avec Comment appeler et chasser l’orignal, l’auteur livre uneœuvre achevée qui atteint la bête qui sommeille en chacun de nous et qui tombe pile-poil avecla saison de la chasse…

Qu’il s’apparente au chevreuil, à l’écureuil, au lapin ou au sacro-saint orignal, cet animal desbois tapi sous votre chair se réveillera avec ce roman qui se lit en un souffle.

Et c’est parfois très essoufflé que vous découvrirez cet étrange Simon Brisebois, un journalistechez Polar Police qui se voit assigner à la couverture des crimes de L’OrganisationRévolutionnaire d’Intervention Guerrière de Nuisance Anticapitaliste Libertaire (l’ORIGNAL). Cegroupe qui s’insurge notamment contre l’immobilisme des gouvernements, les compagniespétrolières, l’apathie des consommateurs ou encore les multinationales de l’industrieautomobile fait exploser des VUS dans les stationnements des centres commerciaux duQuébec.

Comme Brisebois prend son travail très au sérieux, lorsqu’il se fait convoquer par l’ORIGNALpour devenir intermédiaire médiatique, il jubile, se voyant déjà atteindre les sommets de sonmétier.

Roman sensoriel

Si l’action s’avère explosive, surprenante, il émane de ce polar sanguinaire, une odeur deconifères et de terre humide. On jurerait entendre les feuilles craquer sous les pas d’une bêteou d’un humain armé. Bref, c’est un livre qui avive les sens, qui colle au Québec dans son étatle plus sauvage. Pas étonnant, que le romancier originaire de Shawinigan se soit enfermé

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Écrit par Claudia LarochelleLundi, 04 octobre 2010 14:33 - Mis à jour Lundi, 04 octobre 2010 16:39

pendant six mois en Mauricie dans un chalet sur le bord d’un lac pour avancer ce travail decréation qui s’est échelonné sur huit ans.

{photovault:photovault_library/originals/2010/09/28/6fb6e1730421d3e8cafdb3385080a90a.jpg|photovault_library/thumbnails/440/2010/09/28/6fb6e1730421d3e8cafdb3385080a90a.jpg} Avec son dernier roman, Sylvain Houde ne fait pas dans la dentelle. Photo Alain Décarie

À cause du sujet revendicateur, de l’organisation en révolte, de la place des médias quiagissent aux premières lignes et de la manipulation de l’information, ce livre n’est pas sansrappeler les événements entourant la Crise d’octobre dont on souligne ces jours-ci les quaranteans. «C’est un hasard, explique-t-il d’emblée. Ce que revendique l’ORIGNAL est d’un tout autreordre. Maintenant, ce n’est plus tant le nationalisme qui fait monter aux barricades. L’écologieest devenu le nouvel enjeu politique et c’est sur ce terrain que vont les activistes. C’estpeut-être la version 2010 de la Crise d’octobre.»

L’appel de la bête

C’est en retombant sur Comment appeler et chasser l’orignal, un vieux disque appartenant àson père, à qui il dédie d’ailleurs cet opus, que lui est venu son titre. Les chasseurs d’orignauxpouvaient se servir de ces imitations de cris pour «caller» la bête en forêt.

Longtemps D.J. aux légendaires Foufounes Électriques, celui qui a aussi été membre desgroupes électroniques Les Jardiniers et Pat &Thick s’en servait même parfois avant lafermeture du bar pour inspirer les derniers survivants de la place en proie à quelques cochonsinstincts… Une chanson thème interprétée par le groupe L’orignal, dont il fait partie avecGuillaume Arsenault et Érik West-Millette, et téléchargeable sur le site coupsdetete.com,accompagne la lecture du polar. Une idée pas banale qui cadre avec la polyphonique œuvre.«Je voulais y intégrer mon autre mamelle créatrice qu’est la musique», confie celui qui est aussirecherchiste et chroniqueur dans les médias électroniques. Le résultat n’en est que plus actuel,en total harmonie avec le présent millénaire et ses grands questionnements.

En filigrane réside aussi une réflexion sur la nostalgie et le désir obsédant de la jeunesseéternelle. «C’est une préoccupation de notre époque. Vieillir, c’est le mal du 21e siècle», noteau passage celui qui ne fait pas du tout ses 48 ans… Éternel «adulescent», son personnagecentral, Simon Brisebois, est aussi un grand amoureux. Difficile d’ailleurs de ne pas être happéde plein fouet par les passages érotiques qui risquent de faire dresser les poils de certaines

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Écrit par Claudia LarochelleLundi, 04 octobre 2010 14:33 - Mis à jour Lundi, 04 octobre 2010 16:39

âmes sensibles.

Quelques lecteurs ont déjà exprimé un malaise à la lecture de quelques lignes plus marginales.«Non, je ne me censure pas. Je dirais que la vie est trash et que oui, il y a des gens qui fontdes affaires fuckées. Pourquoi lestaire? Je n’écris pas pour faire du beau et de la dentelle», réplique celui qui est à des distanceslunaires de Danielle Steel. De quoi apprendre à chasser de biens beaux orignaux… Bonnesaison de chasse.

* Comment appeler et chasser l’orignal de Sylvain Houde est publié chez Coups de tête.

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http://www.voir.ca/publishing/article.aspx?zone=4&section=10&article=73508

Comment appeler et chasser l'orignal Auteur(s): Sylvain Houde

Genre: Roman Éditeur: Coups de tête Cote de Voir:

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Sylvain Houde Comment appeler et chasser l'orignal

ARTICLE - 14 octobre 2010

Tristan Malavoy-Racine

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De quoi veut nous parler Sylvain Houde, au juste? Des dérives de la société de consommation? De l'intolérable laxisme de nos gouvernements en matière

environnementale? Des rouages déglingués de la sphère médiatique? De la pulsion sexuelle comme moteur de toute chose en ce bas monde? Sans doute de tout cela à la

fois, et si son histoire d'enquête journalistique autour de la mystérieuse ORIGNAL (Organisation Révolutionnaire d'Intervention Guerrière de Nuisance Anticapitaliste

Libertaire) pétarade et part un peu dans tous les sens, on salue la proposition effrontée, drôle, érotique à souhait, écologiquement engagée et littérairement engageante. Pour les

18 ans et plus! Éd. Coups de tête, 2010, 320 p.

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http://www.cyberpresse.ca/arts/livres/critiques‐de‐livres/201010/29/01‐4337297‐comment‐appeler‐et‐chasser‐loriginal‐pour‐adultes‐consentants‐12.php 

Publié le 29 octobre 2010 à 08h51 | Mis à jour le 29 octobre 2010 à 08h51

Comment appeler et chasser l'original : pour adultes consentants ***1/2

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Marie-Christine Blais

Marie-Christine BlaisLa Presse

Si on mêlait la crise d'Octobre 70, des références constantes au temps comme dans la

série télé Dragnet des années 60, de l'érotisme délicieusement déviant, un vrai manuel

de chasse, un «héros» à la Albert Brien ou Ixe-13 créés par Pierre Saurel dans les

années 50, le livre de la Genèse, et qu'on y ajoutait une grosse, grosse louche de

cynisme façon années 2000 et une réflexion sur l'environnement très XXIe siècle, ça

donnerait quelque chose qui ressemblerait à Comment appeler et chasser l'orignal.

Ce roman assez trash, merci, de Sylvain Houde, ex-DJ des Foufounes électriques et grand

connaisseur de littérature noire, est tout, sauf ennuyant.

Entre nymphomanie, terrorisme, quasi-pédophilie, idéalisme, toxicomanie, rêves

chamaniques, création du monde par Dieu et journalisme jaune (!), on y suit le reporter

Simon Brisebois lors de son enquête sur l'ORIGNAL (Organisation révolutionnaire

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d'intervention guerrière de nuisance anticapitaliste libertaire!), une «cellule» qui fait

exploser des VUS pour éveiller les consciences.

C'est parfois hilarant, parfois révulsant, cruel ou cru, écrit avec élégance, une certaine

urgence et des ruptures de style intéressantes. Ce polar se termine un peu en queue de...

castor, c'est vrai, mais sous ses allures échevelées, c'est aussi un étonnant plaidoyer pour

l'amitié. Et c'est bien sûr un roman pour adultes consentants: oui, jouissif!

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Comment appeler et chasser l'original. Sylvain Houde. Éditions Coups de tête, 316 pages.

 

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10 Arts & Culture xle délit · le mardi 19 octobre 2010 · delitfrancais.com

La plume précise de Sylvain Houde fait mentir la répu-tation des polars souvent

écrits d’une main paresseuse. Le récit se déroule principalement à Shawinigan, une petite ville indus-trielle de la Mauricie adjacente à un parc national: Le Domaine des orignaux. L’orignal sert de trame de fond au livre. Que ce soit à travers un groupe de personnes nommé ORIGNAL (L’Organisation révo-lutionnaire d’intervention guerrière de nuisance anticapitaliste libertai-re), un documentaire à la télévision ou un camp de chasse, le lecteur fait constamment face au roi des forêts.

Simon Brisebois, le protago-niste, est journaliste pour une firme dénommée Polar Police et enquête sur le regroupement l’ORIGNAL. Ce groupe écolo-terroriste fait no-tamment sauter des véhicules utili-

taires sport énergivores. Il se révèle cependant plus proche d’une secte rassemblant des reclus de la société qui vivent selon certains principes, dont plusieurs ancestraux, et appli-quent leur propre vision du monde à l’ensemble de la société,

Comment appeler et chasser l’ori-gnal s’apparente ainsi au fameux récit Le Maître des illusions de Donna Tartt dans lequel un groupe res-treint d’individus rassemblés autour d’un grand maître effectue des rituels primitifs, le tout sur fond de bacchanale. Dans le roman de Sylvain Houde, l’aspect primitif de l’orignal, lié notamment à la sexua-lité, est présent à travers les rites de ses adorateurs. L’érotisme bestial est peut-être ici trop mis en l’avant, ce qui crée une certaine rupture au sein de l’intrigue. Malgré tout, l’activisme écologique du groupe l’ORIGNAL soulève une question intéressante sur les limites des ac-tions accomplies pour faire changer

une situation, telle que celle de la conscience écologique. En outre, les diverses incursions dans l’éty-mologie de certains mots tels que «triskaidékaphobie» ou «curcubita-cée» sont autant de pauses didacti-ques littéralement savoureuses. Les didascalies créent enfin un mélange des genres différent et novateur. Par ailleurs, l’expérience de l’auteur en tant que DJ aux Foufounes élec-triques se reflète dans son roman, puisque de nombreuses scènes se déroulent dans une boîte de nuit. Le lecteur découvre ainsi le monde de la nuit sous un angle original voire expert.

Comment appeler et chasser l’ori-gnal, qui mériterait une seconde lecture afin de saisir dans son in-tégralité la complexité et les enjeux du récit, est donc un polar dans le-quel se mélangent regroupements écologistes et sectaires sur fond de sexualité débridée centrée sur l’imaginaire masculin. x

Eve Léger-BélangerLe Délit

Écologie, secte et bacchanalesAvec Comment appeler et chasser l’orignal, Sylvain Houde signe un polar à saveur masculine dans un décor typiquement québécois

LITTÉRATURE

QuELQuE part EntrE huit et onze ans se trouve l’âge in-grat de l’enfance. Plus personne ne s’extasie sur les petites joues rouges ou l’usage fautif de la langue. Cette période s’avère particulièrement pé-

nible pour la famille de l’individu, qui se voit constamment bombardée de longs récits sans intérêt sur la cour d’école ou la dernière émission de télé. Tout à fait naturel, voire même essentiel au développement de l’ex-pression orale, ce phénomène provo-que chez l’interlocuteur au mieux un ennui complaisant, au pire un agace-ment manifeste. Une fois que l’enfant réussit à manier l’humour et le récit, son discours reflète des préoccupa-tions qui ne sont plus uniquement centrées sur son expérience person-nelle. Et pourtant.

Qu’un peu de ce babillage mo-notone teinte nos conversations dans l’intimité peut se comprendre, on ne peut constamment être de grands esprits. Le problème, c’est lorsque ce

genre de monologue sert de trame de fond à une proportion impres-sionnante de la production littéraire; à bien d’autres médias aussi, dont peut-être certaines chroniques, dont celle-ci. C’est donc fort à-propos que j’éviterai habilement la comparaison inter médiatique. Comparaison qui mettrait en valeur les autres chroni-ques de cette section -évidemment je ne parle pas de la mienne (c’est bien ça le problème). Parce que dans les pages culturelles, les billets réussis-sent à présenter des informations bien construites et élégamment rédigées. Ces chroniqueurs écrivent de leur plume si délicate des textes qui sont un ravissement stylistique et infor-matif. En contraste, cette chronique littéraire a souvent des airs de clown

sur un monocycle dans un spectacle des Grands Ballets Canadiens, ou en-core un éléphant dans un magasin de porcelaine, un chien dans un jeu de quilles, etc. Position fort inconforta-ble s’il en est une. Vous lisez donc ma chronique, eh, on fait avec ce qu’on a, comme dirait l’autre.

Imaginez lire un roman sur ce même ton, où un narrateur raconte-rait ses déboires sentimentaux, scolai-res, professionnels, avec moults états d’âme et transcription de dialogues.Vous pensez, bien sûr, à l’autofiction la plus banale, mettant en scène un ou une jeune trentenaire à la recher-che de l’amour, d’un sens à la vie et du meilleur 5 à 7. Et vous n’avez pas tort, pourtant. À l’occasion, des fic-tions qui explorent la psyché d’un

individu, qui en suivent les circon-volutions et détours, s’avèrent fortes sans être brutales, intelligentes sans être arides et révoltées sans faire de prosélytisme.

C’est le cas de Du Mercure sous la langue, paru aux Allusifs en 2001 . Ce qui fait la force du roman, c’est la voix de Frédéric, personnage principal et narrateur qui, de son lit d’hôpital, dé-ploie devant la perspective de sa mort prochaine tous ses griefs contre l’hu-manité et son incurable hypocrisie.

Quelque part entre Cioran et Ducharme -si c’est possible- Trudel livre là une histoire qui ressemble étrangement à une de ces radiogra-phies que subit Frédéric, à la fois terriblement exacte et humainement impitoyable. x

BavardagesCHRONIQUE

Tant qu’il y aura des livresRosalie Dion-Picard

L’EXCELLENCE À VOTRE PORTÉE VENEZ NOUS VOIRDes responsables des admissions en médecine seront sur place pour répondre à vos questions.

JOURNÉE PORTES OUVERTES DE MCGILL

LE DIMANCHE 24 OCTOBRE 2010SÉANCE D’INFORMATION SUR LE PROGRAMME M.D.,C.M À 12 H 00

Visitez notre site Web: www.mcgill.ca/medadmissions/fr Courriel : [email protected]

Dates limites de dépôt des demandes : 15 novembre (non-résidents du Québec) 15 janvier (résidents du Québec)(l’examen MCAT optionnel pour les citoyens et résidents permanents bacheliers d’universités canadiennes)

Université McGill, 1200, avenue des Pins Ouest (entre Peel et Drummond)Station de métro Peel

Faculté deMédecine

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http://www.emorageimagazine.com/old/bouquinerie/houde‐sylvain 

Accueil du site > Bouquinerie > HOUDE, SYLVAIN

Comment appeler et chasser l’orignal

HOUDE, SYLVAIN Coups de Tête

dimanche 14 novembre 2010, par Jeff Bugz

(4.5/5) Le nouveau roman de l’auteur montréalais Sylvain Houde est une véritable bombe, et pas n’importe laquelle ! Dans cette nouvelle histoire rocambolesque où se croisent et s’entortillent action, terrorisme écologique, manipulation de l’information par les médias, érotisme, langage cru et amour, l’écrivain bâtit une histoire déjantée et frénétique fabriquée de toutes pièces, se situant à la limite de la comédie noire (pensons à Fargo de Joel et Ethan Coen ou à La loi du cochon d’Érik Canuel).

« LE LECTEUR DE NOUVELLES, presque compatissant. Plus personne n’est à l’abri d’un acte de violence gratuit. En début de soirée, en banlieue est de Montréal, en plein stationnement des Galeries Rive Nord à Repentigny, un véhicule utilitaire sport a été soufflé par une explosion qui, par miracle, n’a fait aucun mort. Le modus operandi ressemble étrangement à celui préconisé par les groupes de motards criminalisés. Toutefois, selon les premières informations communiquées par les forces policières, on

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serait devant une tout autre forme de règlement de comptes. S’agirait-il de « terrorisme écologique » ? Reportage de notre envoyée spéciale, Estelle Montpetit. »

Et que raconte l’histoire finalement ? Le nouveau roman de Sylvain Houde met en scène une nouvelle association terroriste écologiste (soit dit en passant fictive), communément appelée « L’Organisation Révolutionnaire d’Intervention Guerrière de Nuisance Anticapitaliste Libertaire (L’ORIGNAL), qui s’active à faire exploser des véhicules utilitaires sport (VUS) dans les stationnements des centres commerciaux. C’est alors qu’est dépêché le protagoniste de l’histoire, Simon Brisebois, un journaliste assez farfelu merci, qui travaille pour le quotidien Polar Police. Pour les besoins de son travail, il devra se rendre sur place afin de couvrir les suites de l’événement en apparence tragique. Mais Simon se serait-il douté qu’il était sur le coup le plus important de sa carrière ?

Dans ce polar à l’humour noir pince-sans-rire, le lecteur est rapidement chamboulé dans un récit « trash » où les péripéties surviennent aussi rapidement qu’une averse de grêle, et où les destins de plusieurs personnages évoluent en parallèle. Présenté comme un ouvrage de fiction et un récit cinématographique, le roman Comment appeler et chasser l’orignal s’avère un ouvrage divertissant et essoufflant à la fois, car Sylvain Houde réussit ce que beaucoup d’autres auteurs tardent à maintenir : le suspense. Avec ce dernier, le lecteur est déjà ancré dans l’histoire dès les premières pages, ce qui s’avère déjà un tour de force assez exceptionnel.

La plume de Sylvain Houde est d’un charme indéniable et d’une souplesse renversante. Fluide, crue, à tendance cinématographique et parfois humoristique, son écriture réussit à nous tendre un véritable piège gluant, sensiblement pareil à une toile d’araignée, puisqu’un coup la première page levée, il est impossible de reculer. Le récit est tellement enivrant que nous avons constamment hâte de connaître la suite des événements, mais nous aimerions en même temps qu’il ne se termine jamais, tellement le tout est charmant.

L’écrivain Sylvain Houde a longtemps travaillé aux Foufounes Électriques comme disc jockey. En plus de se consacrer à l’écriture, il joue également dans les formations électroniques Les Jardiniers et Pat & Thick. Il a publié à titre d’auteur le roman Ils iront au firmament (2002), ainsi qu’un recueil de « romans brefs » intitulé Un petit bleu bourgogne (2000), au sein duquel on retrouve une première version de L’Odyssée de l’extase, qu’il a ensuite transformé chez Coups de tête (2007).

Pour les intéressés, il est possible de télécharger la chanson thème du groupe L’Orignal (Guillaume Arsenault, Érik West-Millette et Sylvain Houde) à l’adresse suivante : http://coupsdetete.com/index.php?id=37.