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Russie contemporaine. 1 – Système politique 2 – Démographie 3 – Situation économique 4 – Politique étrangère

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Russie contemporaine

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1 – Système politique2 – Démographie3 – Situation économique4 – Politique étrangère

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1 – Système politique

• La Constitution de 1993, toujours en vigueur fait de la Fédération de Russie un État de droit démocratique fédératif, doté d’un gouvernement de type républicain.

• L’individu, ses droits et sa liberté sont, selon la Constitution, la valeur suprême.

• Elle reconnaît la diversité idéologique et politique, le multipartisme, le principe de la division des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

• On constate un évident déséquilibre entre le président et le parlement, le premier disposant entre autres du droit de dissoudre la Douma et de convoquer de nouvelles élections.

• La chambre basse des institutions fédérales est la Douma d’État ; le Conseil de la fédération en est la chambre haute.

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• La répartition des pouvoirs, sa concentration entre les mains du président et l’absence de contre-pouvoir efficace fait du président un monarque électif temporaire.

• Le système judiciaire est théoriquement assez autonome. Le président nomme les juges, mais la sélection des candidats est entre les mains de la magistrature.

• Le système politique russe est hybride, comportant certains éléments pluralistes, et d’autres autoritaires.

• La situation géographique du pays et conséquemment son histoire font en sorte que le système politique russe revêt l’apparence d’un système occidental, tout en étant proche des modèles orientaux dans son fonctionnement.– Le contenant est « occidental » : président, constitution,

parlement, partis politiques, etc.– Le contenu est « oriental » : autoritarisme, centralisme,

patrimonialisme, etc.

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• La constitution de la Russie garantie à peu près les mêmes droits à ses citoyens que les constitutions occidentales.

• La liberté d’association se manifeste entre autres par un grand nombre de partis politiques (près de 150).

• La liberté de presse est aussi garantie, mais la puissance étatique fait en sorte que cette garantie n’est pas toujours manifeste.

• La presse en Russie est relativement libre. Relativement seulement, car l’État est propriétaire de plusieurs médias.

• À la télévision, ce contrôle étatique est très grand : la plupart des grandes chaînes appartiennent ou sont contrôlées par l’État.

• Pour les journaux, le contrôle de l’État est beaucoup moins grand et la majorité des titres appartiennent à des entreprises privées. Les critiques à l’endroit du pouvoir sont diffusées par une presse d’opposition variée.

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• La Constitution de 1993 n’a pas modifiée la structure territoriale de la fédération par rapport à celle de la RSFSR, à part quelques aménagements.

• On compte aujourd’hui 83 sujets de la fédération, répartis dans 6 statuts (républiques, régions autonomes, districts autonomes, villes fédérales, territoires, oblasts).

• Les différences au plan de l’autonomie de ces différentes composantes sont très importantes, le statut de république autonome étant le plus avantageux de ce point de vue; celui de l’oblast, le moins avantageux.

• Mais dans tous les cas, l’autorité centrale est très forte, quoique variable selon les domaines et les sujets. Mais bien sûr, les lois fédérales ont systématiquement préséance sur les lois locales.

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2 – Démographie3.1 – Quelques caractéristiques de la démographie russe

contemporaine

• La Russie est un État pluriethnique, plurilinguistique et plurireligieux. Mais il faut remonter loin pour voir la part de la population ethniquement russe constituer un tel pourcentage de la population du pays, avec environ 80 %.

• Six des quelque 160 minorités du territoire ont un pourcentage se situant autour de 1 : Tatars (3,8 %), Ukrainiens (2 %), Bachkirs (1,1 %), Tchouvaches (1,1 %), Tchétchènes (0,9 %), Arméniens (0,8 %).

• La majorité des minorités sont indigènes à la Russie, et non issues de l’immigration comme en Occident.

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• On trouve 14 groupes ethnolinguistiques en Russie. Les plus importants sont les Indoeuropéens (84 %), les peuples turcs (8,5 %) et les Caucasiens (3,3 %). Mais aussi des peuples finno-ougriens, samoyèdes, etc.

• Les religions sont aussi très diverses : christianisme (80 %), Islam (15 %), bouddhisme, judaïsme.

• Grâce à la forte mortalité des années 1990, la Russie fait face à un vieillissement de sa population moins catastrophique que les États occidentaux.

• Avec une nette majorité de sa population âgée de 20 à 60 ans, un renouvellement relatif de sa jeunesse et une espérance de vie limitée, le poids des retraités sur la population active sera au cours des prochaines décennies beaucoup plus facile à supporter qu’ailleurs.

• Il y existe en Russie une disproportion homme-femme très importante: 85 hommes pour 100 femmes.

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• C’est l’une des plus fortes différenciations de la planète. Particulièrement évidente pour les plus vieux (à cause de l’espérance de vie des hommes (63 ans) et des femmes (75 ans)), elle existe aussi chez les jeunes.

• Le taux de mortalité est plus élevé chez les hommes que chez les femmes, dans toutes les classes d’âge. Chez les jeunes hommes, le suicide, les problèmes de santé liés à l’alcoolisme et la toxicomanie expliquent en bonne partie cette différence. Chez les 40-60, c’est beaucoup l’alcoolisme et ses conséquences qui font la différence.

• Pour diverses raisons, dans certaines villes, cette disproportion est évidente. Les villes textiles (Ivanovo, Tver) sont à ce titre très déséquilibrées.

• La société russe d’aujourd’hui est très fortement urbaine, avec plus de 75 % de la population vivant dans des villes de 50 000 habitants et plus et cette urbanité se manifeste avant tout dans d’immenses villes.

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Densité de population par régions

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3.2 – La crise démographique • En 1991, la Russie comptait près de 150 millions d’habitants

et pendant 15 ans, cette population a grandement diminué, pour atteindre en 2008 environ 141 millions de personnes.

• Le dernier recensement a eu lieu à l’automne 2010, mais ses résultats ne sont pas exempts de doute : la méfiance des Russes rendent les données peu fiables.

• Il faut se rabattre sur le nombre de naissance et de décès. En 2009, pour la première fois depuis 1995, la population russe a augmenté, même si le nombre de morts dépassait légèrement celui des naissances.

• Car la Russie est une terre d’immigration (en moyenne 250 000 arrivants chaque année). Avec la baisse marquée de l’émigration des dernières années, le bilan migratoire contribue à la stabilisation démographique.

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• Les données gouvernementales évoquent pour 2013 une population de 143,8 millions d’habitants. Si la chose est exacte, il s’agirait de la 5e année de croissance consécutive, ce qui permettrait d’affirmer que la crise démographique en Russie est terminée, au ou moins interrompue.

• On assiste à un mini baby-boom en Russie depuis cinq ans. À 1,71 enfant par femme en 2013, l’indice de fécondité est inférieur au minimum (2,1), mais il était de 1,15 en 1999. On constate donc une augmentation significative.

• La hausse des naissances est loin d’être uniforme sur le territoire, avec un indice de fécondité atteignant 3,4 en Tchétchénie, 2,7 à Touva et supérieur à 2,1 dans 5 autres sujets de la fédération.

• Comme ces zones sont surtout celles où se trouvent les plus importantes minorités nationales, la population de la Russie devrait voir une diminution de la majorité et un accroissement des différentes minorités.

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3 - Économie3.1 – Principaux indicateurs économiques

• Tout au long des années 1990, le gouvernement russe gère la décroissance. Les indices de croissance et de productivité deviennent négatifs à partir de 1990 et il faudra attendre 2000 pour voir un certain rétablissement.

• La croissance a été bonne entre 2000 et 2012, à l’exception des années 2008 et 2009. Ainsi, elle était de 10 % en 2000 et s’est maintenue tout au long de la décennie à 5,4 % annuellement (2e plus forte croissance du monde)

• En 2013, le PIB nominal du pays s’établissait à 2 100 milliards de dollars, soit le 8e plus important PIB du monde, alors que la PIB PPA plaçait la Russie au 6e rang mondial, avec 2 550 milliards de dollars.

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• Au rythme de croissance observé jusqu’en 2012, il aurait fallu 15 à 20 ans à la Russie pour rattraper le PIB par habitant des États occidentaux. Or, la croissance est en berne depuis 2013.

• L’inflation est forte et la lutte contre celle-ci est considérée une priorité. L’objectif est de la ramener à 6 ou 7 % par année, objectif atteint d’ailleurs en 2012 et 2013.

• Ce ne sera cependant pas le cas en 2014, l’affaiblissement du rouble ayant provoqué une poussée inflationniste.

• Le chômage s’établit à un peu moins de 5 % (9 % en 2009), mais il est difficile de bien évaluer cette donnée.

• Certaines zones industrielles sont aujourd’hui sinistrées (Magnitogorsk), ce qui contribue à gonfler ce taux.

• À l’inverse, les centres économiques les plus dynamiques comme Moscou, Saint-Peterbourg ou Nijni-Novgorod ont des taux de chômage nettement inférieurs à la moyenne nationale. À l’été 2013, le taux de chômage à Moscou a atteint son minimum historique, à 0,38%.

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3.2 – Les finances de l’État

• Si la population russe peut difficilement être qualifiée de « riche », l’État russe jouit d’une situation confortable.

• En 2006, la Russie est parvenue à éteindre sa dette internationale. Pour un État qui, huit ans auparavant s’était retrouvé en défaut de paiement, ce n’est pas là un mince exploit.

• Depuis 2008, la Russie a renoué avec la dette extérieure. Obligé à investir massivement dans différents secteurs pour éviter un effondrement économique, l’État russe a préféré recourir à l’emprunt extérieur plutôt que de risquer d’affecter durablement ses réserves.

• Le budget a été modestement excédentaire (près de 1% du PIB) en 2011, 2012 et 2013. Ce sera probablement le cas en 2014, à 0,3 % du PIB.

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• Trois années de budgets déficitaires ont donc fait réapparaître une dette qui, bien qu’il s’agisse de la 23e plus importante dette souveraine du monde, exprimée en pourcentage du PIB, demeure très modeste, à 8 % (84 % pour le Canada), soit le meilleur taux des grandes économies du monde, et de loin.

• Les actifs du pays sont très importants et la Russie dispose de la 5e plus importante réserve de change du monde, derrière la Chine, le Japon, l’Arabie Saoudite et la Suisse avec 465 milliards de dollars, et ce, malgré les ponctions de 200 milliards en 2008 et 2009 destinées à soutenir le cours du rouble.

• Enfin, les réserves d’or de la Banque centrale de Russie sont aussi très importantes, avec 1050 tonnes. Il s’agit de la 6e plus importante réserve d’or de la planète.

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Les dettes souveraines en pourcentage du PIB (2010)

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3.3 – Le Niveau de vie de la population

• Le niveau de vie de la population a beaucoup varié depuis 20 ans. Bien sûr, la vie en Russie aujourd’hui est plus facile qu’elle ne l’était en 1990.

• Le niveau de vie a augmenté pour tout le monde, mais les écarts de revenus sont gigantesques : quelques milliardaires, une majorité de la population qui vit modestement, avec entre les deux une petite classe moyenne émergente. Et 11 % de la population sous le minimum vital.

• Le niveau de vie en Russie est inférieur à celui que l’on trouve en Occident, mais il est supérieur à ce que l’on trouve à peu près partout ailleurs.

• Selon l’Indice de développement humain, la Russie occupe le 55e rang mondial en 2012 (71e rang en 2009).

• Il y existe trois zones économiques : la capitale et sa région, les autres villes d’importance et le reste.

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IDH 2012

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Indice de Gini (2009)

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• Dans les années 1990, la vie à Moscou était difficile, mais c’est avant tout ici que le boom économique s’est manifesté depuis : le salaire moyen y est deux fois plus élevé, mais la vie n’y est pas deux fois plus chère.

• C’est aujourd’hui la ville du monde qui compte le plus de milliardaires, mais c’est aussi ici que la classe moyenne y est le plus vigoureuse. La pauvreté extrême a quant à elle beaucoup reculée.

• Les villes de la grande région de la capitale ont bénéficié inégalement de l’essor économique. Le premier cercle de villes s’est grandement développé, mais au-delà, les centres régionaux n’ont guère progressé. Toula ou Tver vivent aujourd’hui assez difficilement.

• Puis viennent les villes de province d’importance régionale, où la qualité de vie varie aussi grandement.

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• Certaines d’entre elles ont connu une amélioration économique considérable, alors que dans d’autres, le niveau de vie est à peine mieux qu’il y a 15 ans.

• L’ancienne capitale impériale bénéficie d’une industrie touristique importante, mais c’est là l’exception.

• Les grandes villes de la Volga (Nijni-Novgorod, Kazan ou Samara), se développent. Les investissements y sont plus importants et une classe moyenne s’y développe.

• Plus loin, dans l’Oural et en Sibérie, des villes comme Perm ou Tomsk se développent assez bien, alors que d’autres subissent un déclin radical.

• Près de la frontière chinoise, Khabarovsk ou Vladivostok bénéficient de la croissance du grand voisin.

• Et puis il y a les campagnes et les petites villes, zones économiques sinistrées, où le temps s’est arrêté quand les subsides fédéraux se sont taris.

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• Le niveau de vie y est très bas et la population vieillissante : il y a peu d’espoir d’amélioration dans ces zones, ce qui explique le départ des plus jeunes.

• Les principales dépenses des foyers sont liées à l’alimentation. Certains aliments, comme la viande ou les fruits et légumes d’importation sont dispendieux.

• Le prix des habitations est exorbitant et les gens contraints de louer un appartement doivent y consacrer une part énorme de leur budget.

• Mais la très grande majorité de la population est propriétaire de son logement. Dans ces cas, les services communautaires et les charges constituent les seules dépenses, et ils sont ridiculement faibles.

• Pour ceux qui ne sont pas propriétaires et veulent le devenir, les prix de l’immobilier sont prohibitifs, surtout compte tenu du pouvoir d’achat de la population.

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• Une fois ces deux grands postes budgétaires enlevés, il ne reste souvent plus beaucoup d’argent . Ce qui fait que la majorité de la population appartient à la « classe moyenne pauvre », ou relativement. Le revenu familial disponible après les dépenses essentielles est faible.

• Bref, malgré les grandes difficultés économiques que connait une part importante de la population, la vie en Russie est aujourd’hui économiquement beaucoup plus facile qu’il y a 15 ou 20 ans, même si pour certaines classes sociales, elle est plus difficile qu’elle ne l’était il y a 30 ans, époque où le minimum vital était assuré.

• C’est à cette donnée qu’il faut attribuer la popularité de l’équipe au pouvoir. Même si sa responsabilité directe dans cette embellie manifeste pourrait être longuement débattue, il n’en demeure pas moins que le salaire moyen au pays a été multiplié par quatre depuis 2004.

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3.4 – L’impact des sanctions

• Depuis le début de la crise ukrainienne, les États occidentaux et quelques autres ont imposés plusieurs séries de sanction contre la Russie.

• Celles-ci touchent des secteurs variés de l’économie nationale, mais surtout les points sensibles de celle-ci, afin d’avoir le plus grand effet possible.

• Mais l’impact réel de celles-ci est variable, la Russie disposant d’une grande profondeur économique et de relations internationales étendues.

• La croissance du pays a en effet chuté, mais il est difficile de voir dans quelle mesure les sanctions en sont la cause. Car l’économie des principaux partenaires du pays se contracte et que le prix du pétrole baisse depuis plusieurs mois.

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• Le rouble a depuis le début de l’année 2014 perdu près de 25% de sa valeur par rapport au dollar américain. Mais ici aussi, il faut tenir compte de la baisse de 25% du prix du pétrole.

• Cette baisse de la valeur du rouble a elle-même des effets négatifs et positifs. La Russie étant payée en dollar pour son pétrole, les deux baissent se compensent mutuellement et le budget russe serra excédentaire cette année.

• La baisse des importations induites par la faiblesse du rouble, alliée aux mesures d’interdictions d’importations de nombreux produits alimentaires venus d’occident sont douloureuses pour la population, l’inflation s’établissant autour de 10% cette année.

• Mais comme en 1998, ce phénomène pourrait se traduire par une augmentation de la production agricole et industrielle, comme le donnent à penser les chiffres disponibles pour le moment.

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• Les limitations imposées aux banques russes peuvent elles aussi être douloureuses pour l’économie, les entreprises ayant plus de difficultés à se financer à de bons taux.

• Mais ici aussi, il y existe des parades : les marchés financiers d’Asie (à l’exception du Japon) demeurent ouvert et ces difficultés ne seront peut-être que passagères.

• Les sanctions auront en outre pour effet d’accélérer la réorientation du pays vers l’Asie, débutée il y a déjà une décennie, mais grandement stimulée par la situation actuelle.

• Quant à l’impact politique, il est pour le moment positif, la population faisant bloc derrière le gouvernement. L’appui populaire à Poutine n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui.

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4 – Politique étrangère• Les relations avec les États-Unis demeurent un élément

fondamental de la politique étrangère russe. L’opposition entre les deux États s’est ravivée depuis quelques années, déterminant dans une grande mesure la présence russe auprès d'autres États.

• Car plus un pays est à couteaux tirés avec Washington, mieux il s’entend avec Moscou. L’Iran, le Venezuela et la Syrie sont d’excellents exemples.

• Les relations avec la Chine sont en général bonnes, malgré l’existence de certains contentieux. L’OCS demeure le principal forum de discussions entre Moscou et Pékin, qui d’exclusivement militaire deviennent peu à peu (et de plus en plus) également économiques. Les sanctions occidentales poussent d’ailleurs Moscou dans cette direction.

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L’OCS (Organisation de coopération de Shanghai)

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• Une relation semblable existe avec l’Inde, mais la proximité de Delhi avec les capitales occidentales limite la pénétration russe, malgré de beaux succès. Delhi est un des bons clients de Moscou en ce qui concerne le matériel militaire de pointe.

• Avec le monde musulman, le grand coup des Russes consiste à être parvenu à éteindre l’animosité des États arabo-musulmans proaméricains, sans entraîner une désaffection de ses alliés traditionnels (Algérie et Syrie, entre autres).

• Pourvue d’un statut d’observateur à l’OCI, la Russie ne compte pratiquement plus que des amis ou des alliés dans le monde arabo-musulman.

• Avec l’Europe, la base des relations tourne autour de la question énergétique.

• L’UE veut s’affranchir de sa dépendance au gaz russe en multipliant ses approvisionnement. Et la Russie s’emploie à maintenir cette dépendance, en tentant de s’affranchir de sa dépendance en ce qui concerne le transit.

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• Plus personne ne parle d’une adhésion de la Russie à l’Union européenne. Mais d’autres avenues sont possibles, comme une union douanière ou un traité de libre-échange Russie-UE.

• La Russie développe son influence loin de ses frontières, mais subit dans son étranger proche les conséquences de la compétition internationale.

• La mise en place de nouvelles structures (comme l’union douanière avec la Biélorussie et le Kazakhstan ou l’OTSC) témoigne d’une volonté de relancer l’intégration régionale, mais il ne s’agit pas de reconstituer l’URSS.

• Dédiée à assurer une transition pacifique consécutivement à l’effondrement de l’URSS, la CEI semble vouloir se maintenir. Son rôle s’élargit peu à peu et l’organisation constitue l’assise d’une relative réappropriation par la Russie de son étranger proche. Mais les relations entre la Russie et le reste de la CEI varient en fonction des États.

• Ainsi en est-il des relations avec le second plus important État de la région, l’Ukraine, qui vient d’ailleurs de quitter la CEI.

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• Forte de 35 % de la population, la minorité russophone pousse à une intégration économique que la majorité ukrainienne du reste du pays rejette. Kiev continue à voir son avenir dans une intégration européenne, plutôt que dans la remise en place de structures communes avec la Russie

• Les relations avec la Biélorussie sont instables et de nombreuses querelles opposent Minsk et Moscou. Mais Loukachenko n’a plus d’allié et doit donc réduire ses exigences face à son puissant voisin.

• Dans le Caucase, la Russie ne compte plus qu’un allié inconditionnel, un ami et un ennemi irréductible.

• Avec l’Arménie, les relations sont au beau fixe et Erevan peut continuer à compter sur l’appui de Moscou dans ses relations difficiles avec ses voisins turc et azerbaïdjanais.

• Avec Bakou, les relations sont cordiales, même si les deux États sont compétiteurs sur le marché des hydrocarbures dans la région.

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• Quant à la Géorgie, même si les relations s’améliorent, les griefs sont nombreux de part et d’autres .

• En Asie centrale, l’influence russe encore très forte, recule sous la pression des États-Unis, présents par le biais de leurs troupes en Afghanistan, mais surtout de la Chine, désireuse d’obtenir du gaz en provenance de la région sans avoir à passer par les installations russes.

• Le Kazakhstan demeure cependant un grand allié, de même que la Kirghizie et le Tadjikistan, même si ce dernier se rapproche de la Chine et de l’Occident.

• Dans le cas du Turkménistan, le torchon brûle depuis la mort du Turkmenbachi, suite à l’implication de Gazprom dans le secteur gazier.

• Quant à l’Ouzbékistan, contrainte depuis 2004 à se rapprocher de la Russie à cause des méthodes de Karimov, elle est sur le point de redevenir fréquentable pour les Occidentaux.

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• Le forum des BRICS sera à surveiller : les États très différents de ce forum parviendront-ils à trouver des terrains d’entente ou s’enliseront-ils dans des discussions stériles, limitant les rencontres à de simples coups de gueule contre l’hégémonie occidentale ?

• La dernière rencontre en juillet 2014 a répondu partiellement à cette question et les 5 membres se sont entendus sur la création d’institutions propres pour contrer les institutions occidentales (FMI, Banque mondiale, mais aussi palmarès d’universités, firme de notation, etc.), dont les modalités demeurent floues pour certaines d’entre-elles.

• Si de telles institutions (et cela semble le cas avec en 2014 la mise en place d’une banque de développement) parviennent cependant à voir le jour, elles marqueront la fin d’une époque, celle où tout ce qui se faisait sur la planète dépendait du prisme que l’Occident imposait.

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• Ensemble, ces États totalisent près de 30% des terres du globe et 45% de sa population. Si la part du PIB des membres dans l’économie mondiale demeure inférieure à son poids démographique, à l’horizon 2030, selon les prévisions, la situation sera différente, alors que l’ensemble de ces pays représenteront environ 45% du PIB mondial.

• Bref, sans prétendre que la situation internationale de la Russie est comparable à celle de l’URSS, on peut tout de même affirmer que l’on assiste à un retour en force de l’influence russe dans le monde.

• Elle est différente et se situe dans le cadre d’une lutte d’influence capitaliste, mais Moscou a appris rapidement à tirer son épingle du jeu de la situation internationale. Sa puissance diplomatique, militaire et économique lui assurera de faire partie des grandes puissances de ce monde pour encore très longtemps.