sè « Ily«ad«nscetbsIi«ne su se · PS8323.L58H57 2010 C843’.0108357 C2010-940613-3 PS9323.L58H57 2010 Les Éditions Hurtubise bénéficient du soutien financier des institutions

« Il y a dans cette bibliothèque un livre d’une puissance incroyable […]. Les réponses à toutes vos questions, même les plus indis-crètes, y sont inscrites. Un parcours rapide des pages de ce bouquin vous permettra de sonder l’esprit des gens autour de vous. Vous désirez savoir ce qui fait vibrer la jeune fille d’à côté ? Vous vous demandez à quoi pense le bou-langer pendant que monte son pain ? Ce qui trotte dans la tête de la pharmacienne pendant qu’elle compte distraitement les compri- més qu’elle pousse dans le flacon ? Ce qui agite les neurones du maire pendant qu’il fait semblant d’être attentif aux réunions du conseil municipal ? Ce qui fait sourire la femme qui vend des ballons rue Principale, lorsqu’elle ferme les yeux ? […] Ce livre permet même de connaître l’avenir […]. Vous voulez savoir si votre patron s’ap- prête à partir en vacances ? Ce que fera votre meilleur ami ce soir ? Tout y est. […] On surnomme cet ouvrage “le Livre des livres”… »

Francis Malka, Le Livre des livresISBN : 978-2-89647-278-9

19.9

5 $

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AImez-vouS leS hIStoIreS de lIvreS ? En voici vingt sur ce thème fascinant. Des récits et des fictions par des auteurs invités à fêter 50 ans d’écriture dans notre maison.

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Extrait de la publication

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Histoiresde livres




Histoiresde livres

Sous la direction deJacqueS allard



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives CanadaVedette principale au titre :

Histoires de livresISBN 978-2-89647-278-91. Livres - Romans, nouvelles, etc. 2. Hurtubise (Firme). 3. Écrivains

et lecteurs – Québec (Province). 4. Livres dans la littérature. 5. Québec (Province) – Vie intellectuelle – 20e siècle. I. Allard, Jacques, 1939- .PS8323.L58H57 2010 C843’.0108357 C2010-940613-3PS9323.L58H57 2010

Les Éditions Hurtubise bénéficient du soutien financier des institutions suivantes pour leurs activités d’édition :

– Conseil des Arts du Canada ;– Gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au

dévelop pement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) ;– Société de développement des entreprises culturelles du Québec

(SODEC) ;– Gouvernement du Québec par l’entremise du programme de crédit

d’impôt pour l’édition de livres.

Direction littéraire : Jacques AllardConception graphique de la page couverture : René St-AmandMise en page : Andréa Joseph [[email protected]]Crédits des photographies des auteurs (page couverture) : Jacques Allard

© Christine Bourgier – Marie Christine Bernard © Martine Doyon – Lise Bissonnette © Suzanne Langevin – André Brochu © Xavier Brochu – André Carpentier © Martine Doyon – Michel David © Christine Bourgier – Nicole Fontaine © Jacques Courtemanche – Hervé Foulon © Christine Bourgier – Cécile Gagnon © Cécile Gagnon – Jean-Claude Germain © Jean-Guy Thibodeau – Naïm Kattan © Martine Doyon – Francis Malka © Christine Bourgier – Madeleine Monette © Simon Jutras – Michel Noël © Michel Noël – Louise Portal © Marie-Reine Mattera – Guy Rocher © Guy Rocher – Maryse Rouy © Gérald McKenzie – Jean-Louis Roy © Jean-Louis Roy – André Vanasse © André Vanasse

Copyright © 2010, Éditions Hurtubise inc.ISBN 978-2-89647-278-9

Dépôt légal : 2e trimestre 2010Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives du Canada

Diffusion-distribution au Canada : Diffusion-distribution en Europe :Distribution HMH Librairie du Québec/DNM1815, avenue De Lorimier 30, rue Gay-LussacMontréal (Québec) H2K 3W6 75005 Paris FRANCETéléphone : 514 523-1523 www.librairieduquebec.frTélécopieur : 514 523-9969www.distributionhmh.com

Imprimé au Canadawww.editionshurtubise.com



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table des matières

LiminaireJacques Allard 11

première partie

L’ami HurtubiseGilles Marcotte 17

Un certain monsieur Hurtubise Guy Rocher 27

Autour d’un grand éditeurNaïm Kattan 35

Hurtubise HMH dans le monde Jean-Louis Roy 45

Publier, c’est existerLise Bissonnette 53

NibimatisiwinMichel Noël 61



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Histoires de livres

deuxième partie

La vie littéraire n’est plus ce qu’elle était Jean-Claude Germain 77

Le géant gisant André Vanasse 97

Les livres de mon pèreAndré Carpentier 103

Le fablierMaryse Rouy 119

Le cadeau de ma mèreMarie Christine Bernard 129

troisième partie

Le roman du livreHervé Foulon 135

Le Livre des livresFrancis Malka 143

L’enfant-phalène et la lumière des motsNicole Fontaine 153

L’assembleur de motsCécile Gagnon 165

Pourquoi diable étais-je revenue sur mes pas ?Louise Portal 175



Table des matières

Son premier roman Michel David 185

NaturaliZationMadeleine Monette 201

Hara-kiri (fiction critique)André Brochu 221

Envoie-moi ton livre, je veux te lire !Jacques Allard 235





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LiminaireJacques Allard

Qui n’est pas fasciné par le monde fabuleux des livres ?

Les écrivains le sont depuis toujours. Des plus grands aux plus modestes, ils vivent de la vie des livres. En témoigne, s’il fallait le démontrer, ce roman qui, au début de notre histoire, s’est appelé L’Influence d’un Livre (Philippe Aubert de Gaspé, 1837). Aveu candide de la chaîne sans fin où s’ins-crit dès l’origine la publication littéraire.

Voilà qui explique un peu pourquoi j’ai invité des écrivains associés à notre maison à racon ter une histoire de livres, récit ou fiction. Il s’agis sait par là de fêter ensemble un demi-siècle de publica-tions. Claude Hurtubise, le fondateur des Éditions de l’Arbre, a en effet lancé sa nouvelle maison en 1960, avec cet acronyme qui deviendra fameux, HMH, pour signaler son partenariat avec deux maisons françaises prestigieuses : Hatier et Mame.



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Histoires de livres

Vous lirez donc ici bien d’autres aveux que celui des origines. C’est l’amour même qui s’écrit sous le thème choisi. Une affection portée souvent par l’humour et la critique. Voyez par exemple Jean-Claude Germain, qui rit dans sa barbe en songeant que : « La vie littéraire (en France et ici) n’est plus ce qu’elle était. » Puis André Vanasse, l’éditeur qui s’émeut, au moment de la découverte d’un écri-vain peut-être génial. André Carpentier, quand il retrouve son père à travers la bibliothèque héritée. Continuez avec Maryse Rouy, dont un « fablier » ravive l’enfance. Suivez Marie Christine Bernard, si reconnaissante au souvenir du « cadeau de sa mère ».

Vous aurez ensuite des fictions. L’éditeur Hervé Foulon vous étonnera. Lui qui a vu naître tant de publications, a décidé de participer aussi à la fête en proposant le juste « roman du livre ». De leur côté, Francis Malka, Nicole Fontaine et Cécile Gagnon nous emmènent avec délice et nostalgie dans l’univers enchanté de la bibliothèque et des contes, avec « Le Livre des livres », « L’enfant-phalène » et « L’assembleur de mots ». Vous serez plus loin piégé par Louise Portal quand elle plonge dans un monde onirique, grâce à Paris et à un roman de Julien Green jadis offert par son père, l’écrivain Marcel Portal. Et quand Michel David



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Liminaire

vous racontera « Son premier roman », vous revien-drez sur terre pour découvrir comment l’amour vient en cachette à une jeune fermière. Après, le réel est franchement décapant avec la « Naturali-Zation », où Madeleine Monette fait passer une écrivaine devant un commissaire améri cain à l’immi gration. C’est encore l’écrivain qui occupe André Brochu dans une « fiction critique » très aiguisée, une histoire de livre qui tue. Pour ma part, avec « Envoie-moi ton livre, je veux te lire », je propose un tableau du critique en séance de signature au Salon du livre.

Mais ce sont d’abord des récits vécus que vous trouverez. Des hommages qui réveillent les souve-nirs. Dans « L’ami Hurtubise », Gilles Marcotte (autrefois conseiller littéraire de la maison) se souvient de l’éditeur important qui était peut-être aussi poète. Guy Rocher retourne au début de son enseignement en rappelant comment il a publié son Introduction à la sociologie, un ouvrage mon-dia lement connu. Naïm Kattan qui a publié chez HMH son fameux essai, Le réel et le théâtral, évoque l’époque foisonnante où sont nées les édi-tions Hurtubise HMH. Jean-Louis Roy célèbre la maison et sa direction, en retraçant le rayon ne-ment international auquel il a participé de près. Dans « Publier, c’est exister », Lise Bissonnette


Histoires de livres

repense à La Flouve et finalement aux chagrins d’une sœur, morte peut-être de n’avoir pas été publiée. Michel Noël clôt ces souvenirs de la mai-son de Claude Hurtubise, devenue celle de Hervé Foulon, en faisant revivre Wawaté, son grand-père amérindien.

Au bout du compte, vingt récits et nouvelles pour célébrer cinquante ans d’édition. Vingt histoires qui tournent autour du livre-soleil. Lisez, dans l’ordre ou au hasard, vous aurez partout ima-gination, nostalgie, sourire et rêverie.



première partie





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L’ami HurtubiseGilles Marcotte

Claude Hurtubise était un ami. Nous n’étions pas du même monde. Je venais de Sherbrooke, ville éminemment provinciale, plus provinciale à l’époque qu’elle ne l’est aujourd’hui, et je m’habi-tuais lentement à la vie montréalaise, petit jour-naliste au Devoir. Lui, c’était Westmount, un Westmount que je ne connaissais pas avant de le rencontrer, et qui d’ailleurs a encore pour moi quelque chose d’incurablement étranger. Il était vêtu avec une correction toute britannique, il vivait dans une grande maison – il y en aura une autre, dont je parlerai tout à l’heure –, et avec sa femme et des amis, il avait fait quelques voyages en Europe et visité souvent New York, notamment pour y entendre les grands orchestres de la métro pole, surtout celui de Toscanini. La passion pour la musique, chez lui, fut toujours l’égale de la passion


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Histoires de livres

littéraire, peut-être même plus profonde, plus intérieure.

Comment nous sommes-nous connus ? Je suis un médiocre collectionneur de souvenirs. J’ima-gine que l’éditeur eut l’occasion de rencontrer le critique littéraire que j’étais devenu au Devoir, au début des années 1950. Je savais qu’il avait fondé avec Robert Charbonneau une des plus impor-tantes maisons d’édition du temps de guerre, Les Éditions de l’Arbre, qui avait publié notamment Roger Lemelin à ses débuts, et des écrivains fran-çais que l’Occupation interdisait dans la mère patrie. Il avait été aussi le rédacteur en chef d’une des revues les plus importantes de l’époque, La Relève. Quand j’ai connu Claude Hurtubise, il ne parcourait plus la province à titre de démar-cheur pour les Éditions Beauchemin, besogne obscure à laquelle il s’était résigné à la suite de la disparition de L’Arbre. Voilà, j’y arrive : ce fut chez Fomac sans doute, entreprise de distribution de livres soutenue par des intérêts français, que je l’ai rencontré pour la première fois. Quand j’entrais dans son bureau, j’entendais, venant de l’entre pôt, une voix toni truante, souvent exaspérée par je ne sais quel embê tement, qui était celle d’un jeune poète appelé Gaston Miron.


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L’ami Hurtubise

Puis il y eut la grande aventure des Éditions HMH.

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Je reviens à La Relève. On sait un peu ce qu’était cette revue née dans les années 1930 : une revue d’inspiration catholique, certes, mais qui se voulait ouverte aux exigences contemporaines, celles par exemple « d’un Bloy, d’un Claudel, d’un Péguy et d’un Mauriac », refusant un catholicisme « de barrière et tout négatif ». Je ne conseillerais pas à un lecteur d’aujourd’hui de se plonger sans précau-tions dans les premiers numéros de cette Relève, où se lisent un certain nombre de naïvetés. (Qui dispa raîtront plus ou moins complètement dans la suite des choses.) Un des grands inspirateurs de la revue s’appelait Jacques Maritain, le grand philo-sophe chrétien qui avait fui la France pour échap-per à l’hérésie totalitaire. Il restait quand même à ce converti un petit reste de conformisme clérical. Claude Hurtubise m’a raconté que Maritain avait suggéré à La Relève de se pourvoir d’un conseiller spirituel, clérical bien entendu, qu’il avait lui-même choisi. La suggestion fut poliment refusée.

Si j’évoque ici cette revue, c’est que Claude Hurtubise y joua pour la première fois un rôle qui fut le sien – sous des formes diverses – durant toute



Histoires de livres

sa carrière ultérieure, celui d’un rassembleur, je dirais d’un mainteneur. Toujours, dans toutes les entre prises où il s’est trouvé, il a été celui qui réu-nis sait, qui faisait régner un climat d’amitié sans lequel aucune entreprise, surtout culturelle, ne pourrait durer. Ses amis profonds, essentiels, on les connaît, ils étaient déjà à La Relève : Saint-Denys Garneau, Jean Le Moyne, Robert Élie. Aux Écrits du Canada français, que Jean-Louis Gagnon fonda au cours des années 1950 selon le modèle des Œuvres libres françaises, pour stimuler la création de textes plus substantiels que ceux des revues, Claude Hurtubise était le factotum essentiel, celui qui organisait les réunions – bien nourries et arro-sées comme il se devait –, assurait l’édition. Le premier comité comprenait Robert Élie, l’ami de toujours, l’écrivain et dramaturge Paul Toupin, et deux personnages qui n’en faisaient qu’un pour cause d’absences inévitables – mais ils étaient sou-vent là tous les deux ! –, Pierre Elliott Trudeau, qui nous apporta le premier texte de Patrick Straram à paraître à Montréal, et Gérard Pelletier. Enfin, votre serviteur, le jeunot. On ne s’ennuyait pas. Je me souviens de Jean-Louis Gagnon, le magnifique, racontant avec une faconde extraordi naire la grande bataille que s’étaient livrée les frères et les pères de Sainte-Croix pour la posses sion de



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