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M6decina et Maladies Infectieuses. 1977 - 7 - 6 - 300 ~ 303 SALMONELLA DES VIANDES: SEROTYPES ET RESISTANCES* par P. POHL**, G. GHYSELS***, J. THOMAS**, J. MOURY** e~ M.L. CHASSEUR*** Les viandes, e~t n o t a m m e n t celles que l'on consomme crues, peuvent ~tre contamin~es par des Salmonella d'origine animale (1), ~r~quemment r$sistantes ~t une large gamme d'antibiotiques (5), et l'on peut d~s lors supposer qu'elles jouent un rSle dans la dispersion de souches multi- r$sistantes. Nous avons voulu vSri]ier cette hypoth$se en comparant les souches de Salmonella d'origir~e carnie ~ celles isol~es chez rhomJme et l'an~imal en mettant en paralldle leurs spectres de r~sistance. MATERIEL Cent-vingt souches ont 6t6 6tudi6es. Elles avaient 6t6 adressSes au Centre national belge des Salmonella et Shigella au cours de l'ann6e 1976. Cen:t dix proviennent de viandes hach$es . trois de (( filets am6ricains ~ ; deux de foie de porc ; deux de foie de veau ; une d'une c6telette de porc ; une de fricadelle et une de saueisse. METHODES Etudes biochimique et s6rologique L'appartenance des souches au genre Salmonel- la et leurs types s6rologiques ont 6t6 d6termin6s suivant les techniques classiques (3). D(~termination des spectres de r6sistance Une goutte d'une culture de quelques heures 37°C en bouillon (( coeur-eerveau ~, est ensemen- c6e au moyen d'un inoculateur automatique (Den- ley multi.point Inoculator), sur des g61oses de ]V[ueller-Hinton additionn6es respectivement de t6tracycline (Te 12,5 mcg/ml), de streptomycine * Accept6 le 12 avril 1977. ** Institut National de Recherches V6t6rinaires, Groeselenberg 99, B-1180, Bruxelles, Belgique. *** Institut d'Hygi6ne et d'Epid6miologie (dir. Prof. A. Lafontaine. Chef du D6partement de Microbiologie Prof. E. van Oye), 14, rue Ju- liette-Wytsman, B-1050 Bruxelles, Belgique. (St 12,5 mcg/ml), de chloramph6nicol (Cm 20 mcg/ml), de n6omycine (Nm 20 mcg/ml) et d'ampicilline (Am 25 mcg/ml). Les souches qui croissen~ sur ces milieux sont consid~r6es comme r6sistantes aux produits cor- respondants ; celles qui ne s'y d6veloppent pas ou s'y d6veloppent mal, comme sensibles. Les spectres R des souches muhi-r6sistantes ont $t6 confirm6s par antibiogrammes effectu6s au moyen des disques pr6par$s par l'Institut Pasteur de Paris (2). Etude des facteurs de r6sistance Les facteurs R de dix souches r6si~tantes ~ plus de deux antibiotiques ont $t6 6tudi6es par trans- fert, (c cure ~ et incompatibilit6 (4). RESULTATS SEROTYPES Les 120 souches se r~partissent entre 21 s6roty- pes diff6rents ; 40 sont des S. typhi-murium (33 %) ; 14 des S. london (12 %) , 10 des S. derby o/ (8 /o) ; 10 des S. dublin (3 %) , 6 des S. branden- burg (5 %) ; 6 des S. give (5 %) ; 6 des S. pana- ma (5 % ) ; 4 des S. typhi-murium vari6t6 Copen- hagen ; 3 des S. eimsbuettel (3 %) ; 3 des S, hei- delberg (3 ~o) ; 3 des S. manhattan (3 %) ; 2 des S. agona ; 2 des S. anatum ; 2 des S. bovis-morbi- ficans ; 2 des S. infantis ; 2 des S. worthington ; 1 S. bredeney ; 1 S. enteritidis ; 1 S. good ; 1 S. minnesota et 1 S. ohio. 300

Salmonella des viandes : Sérotypes et résistances

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M6decina et Maladies Infectieuses. 1977 - 7 - 6 - 300 ~ 303

SALMONELLA DES VIANDES: SEROTYPES ET RESISTANCES*

par P. POHL**, G. GHYSELS***, J. THOMAS**, J. MOURY** e~ M.L. CHASSEUR***

Les viandes, e~t notamment celles que l 'on consomme crues, peuvent ~tre contamin~es par des Salmonella d'origine animale (1) , ~r~quemment r$sistantes ~t une large gamme d'antibiotiques (5) , et l 'on peut d~s lors supposer qu'elles jouent un rSle dans la dispersion de souches multi- r$sistantes.

Nous avons voulu vSri]ier cette hypoth$se en comparant les souches de Salmonella d'origir~e carnie ~ celles isol~es chez rhomJme et l'an~imal en mettant en paralldle leurs spectres de r~sistance.

MATERIEL

Cent-vingt souches ont 6t6 6tudi6es. Elles avaient 6t6 adressSes au Centre nat ional belge des Salmonella et Shigella au cours de l 'ann6e 1976. Cen:t dix proviennent de viandes hach$es . trois de (( filets am6ricains ~ ; deux de foie de porc ; deux de foie de veau ; une d 'une c6telette de porc ; une de fricadelle et une de saueisse.

METHODES

Etudes biochimique et s6rologique

L 'appa r t enance des souches au genre Salmonel- la et leurs types s6rologiques ont 6t6 d6termin6s suivant les techniques classiques (3).

D(~termination des spectres de r6sistance

Une goutte d 'une culture de quelques heures 37°C en bouillon (( coeur-eerveau ~, est ensemen- c6e au moyen d ' un inoculateur automat ique (Den- ley multi.point Inocula tor) , sur des g61oses de ]V[ueller-Hinton additionn6es respect ivement de t6tracycline (Te 12,5 m c g / m l ) , de s t reptomycine

* Accept6 le 12 avril 1977.

** Institut National de Recherches V6t6rinaires, Groeselenberg 99, B-1180, Bruxelles, Belgique.

*** Institut d'Hygi6ne et d'Epid6miologie (dir. Prof. A. Lafontaine. Chef du D6partement de Microbiologie Prof. E. van Oye), 14, rue Ju- liette-Wytsman, B-1050 Bruxelles, Belgique.

(St 12,5 m c g / m l ) , de chloramph6nicol (Cm 20 m c g / m l ) , de n6omycine (Nm 20 mcg /ml ) et d ' ampic i l l ine (Am 25 m c g / m l ) .

Les souches qui croissen~ sur ces mil ieux sont consid~r6es comme r6sistantes aux produi ts cor- respondants ; celles qui ne s 'y d6veloppent pas ou s 'y d6veloppent mal , comme sensibles.

Les spectres R des souches muhi-r6sistantes ont $t6 confirm6s par an t ib iogrammes effectu6s au moyen des disques pr6par$s par l ' Ins t i tu t Pasteur de Paris (2).

Etude des facteurs de r6sistance

Les facteurs R de dix souches r6si~tantes ~ plus de deux antibiot iques ont $t6 6tudi6es par trans- fert, (c cure ~ et incompat ibi l i t6 (4).

RESULTATS

SEROTYPES

Les 120 souches se r~partissent entre 21 s6roty- pes diff6rents ; 40 sont des S. typhi -murium (33 %) ; 14 des S. london (12 %) , 10 des S. derby

o / (8 /o) ; 10 des S. dublin (3 %) , 6 des S. branden- burg (5 %) ; 6 des S. give (5 %) ; 6 des S. pana- ma (5 % ) ; 4 des S. typhi -murium vari6t6 Copen- hagen ; 3 des S. eimsbuettel (3 %) ; 3 des S, hei- delberg (3 ~o) ; 3 des S. manhattan (3 %) ; 2 des S. agona ; 2 des S. anatum ; 2 des S. bovis-morbi- ficans ; 2 des S. infantis ; 2 des S. worthington ; 1 S. bredeney ; 1 S. enteritidis ; 1 S. good ; 1 S. minnesota et 1 S. ohio.

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SPECTRES DE RESISTANCE

Les spectres de r6sistance des divers s6rotypes apparaissent daus le tableau I. On constate que 62 % des souches sont sensibles aux cinq antibio- fiques exp6riment6s ; 28 % r6sistent ~ la tStracy- cline ; 17 % au ehloramph6nicol ; 13 % ~ la strep~omycine ; 4 % ~t la n6omycine et 4 % 6gale- ment ~ l 'ampici l l ine .

TABLEAU I

Spectres de r6sistance des Salmonella d'origine carn6e.

* St, Tc, Cm, Nm, Am : r6sistance i~ la strepto- mycine, h la f6tracycline, au chloramp6nicol et h l 'ampicilline.

Sdrotypes

typhi-murium

london

derby

dublin

brandenbur~

~ive

panama

tTphi-murium var Copenhagen

eimsbuettel

heidelberg

manhattan

autres sdrotypes

Nbre de Souches

4o (33 %)

~o ( 8 % )

Io ( 8 % )

( ~ % )

6 ( 5 ¢ )

6 ( 5 % )

3 ( 3 % )

3 ( 3 ¢ )

3 ( 3 % )

Spectres R

15 sensibles 15 Tc* 5 Cm 3 Tc Cm I St To Cm Nm Am I St

13 sensibles I St 8 sensibles I St I Cm 4 St Tc Cm 3 St Tc Cm Nm Am I St Tc Cm Nm I St Tc Cm Am I To

sensibles I Tc

6 sensibles

6 sensibles

2 sensibles 2 Tc

3 sensibles

I sensible I St Tc I Tc

2 sensibles I St

13 sensibles I St I Cm

Trente pour cent des souches sont mono ou bi- r@sistantes et 8 % r6sistent ~ plus de deux anti- biotiques. I1 s 'agi t de 9 S. dublin-et d 'une S. ty- phi-murium.

PLASMIDES DES SOUCHES RESISTANTES

S. dublin

Nous avons tent$ de transf6rer la multi-r6sis- tance des 9 S. dublin ~ diverses souches r6ceptri- ces, mais sans succ~s. Les essais ont 6t6 effectu6s

20 et 37 ° C.

Devant ces 6checs, nous avons essay~ de mobili- ser les g~nes de r6sistance par d 'au t res plasmides dont no tamment les facteurs R 112 (K Col Ib) et F ' mais 6galement sans r6sultats.

Enfin, nous avons tent6 de (( curer )) les souches de leurs 'plasmides err util isant le b romure d '6 th i - dium, la r i fampicine, la f lavomycine, la glycine, le lactose h haute concentrat ion 6. diverses condi- tions de p H et de temp6rature , mais sans y parve- nit .

Ces r6suhats n6gatifs n ' imp l iquen t toutefois pas l ' absence de plasmides dans nos souches. Au contraire, nous avons p u y d$montrer leur pr6- sence par des techniques physiques, au cours de travaux qui se poursuivent actuel lement .

Pa r ailleurs, la constance des r6sultats m6me s'ils sont n6gatifs, pourra i t indiquer que toutes les souches quelle que soit leur origine, hSber. gent les m6mes types de facteurs R. Cette hypo- th&se est actuel lement l ' o b j e t d ' une v6rification.

S. typhi-murium

La S. typhi-murium multi-r6sistante (St Tc Cm Nm Am) produ i t une colicine de type El. Au cours des transferts nous avons utilis6 une souche r6ceptrice r6sistante ~ cette colicinc afin d '6viter sa destruction : il s 'agi t d 'E . coli K 12 Row Col E 1 r~ de Fr6d6ricq, sensible aux antibiot iques mais r6sistante A l 'ac ide nal idixique.

La s6quence St Tc est transf6r6e rap idement et haute fr6quence, elle n 'es t 'pas accompagn6e de

la r6sistance ~ la s t reptomycine. Au contraire la s6quence St Tc Cm N m Am n ' e s t transf6r6e qu 'a- pros un temps de contact de plusieurs heures en- tre donneur et r6cepteur ; elle est accompagn6e de la r6sistance ~ la spect inomycine, a la kanamy- cine, ~ la paranomycine , aux m6taux et aux sulfa- mid6s. Ces r6suhats sugg&rent l 'existence d ' au moins deux plasmides dans cette souche de S. typhi-murium, Fun codant les r6sistances ~ St Tc

• et l ' au t re codant les r6sistances St Tc Cm N m Am.

Nous ne sommes pas parvenus par la technique des incompatibi l i t6s ~t classer le facteur codant pour St Tc. Par contre le facteur codant pour St Tc Cm N m Am est incompat ib le A des degr6s di- vers avec le plasmide de r6f6renee R I P 186 (T mp)* du groupe I I . Les incompatibi l i t6s entre RIP 186 et St Tc Cm N m Am sont pa r fo i s nettes : le plasmide de r6f6rence ehassant le p lasmide sauvage de t o u s l e s recombinants off il s 'est i n t ro - duit, et vice-versa. Mais parfois les r6suhats ob- serv6s sont plus ambigus, le p lasmide de r6f6rence 6tant incompat ib le avec le p lasmide sauvage chez la moiti6 des recombinants et compat ib le chez l 'autre . Parfois aussi le facteur R I P 186 ne chasse qu 'une par t ie de la s6quence St Tc Cm Nm Am.

* Tmp = r6sistance au trim6thoprime.

301

Nous interprOtons ces observations comme 6tant le rOsultat des recombinaisons entre tout ou par t ie du p lasmide St Tc Cm N m Am et d 'urt p l a s m i d e crypt ique compa t ib le avec le R I P 186. La sO- quence recombin~e au p lasmide crypt ique se rO- pHquerai t avec lui et deviendrai t d~s lors insensi- ble h la ,prOsence du plasmide de rOfOrence.

Les tentatives de cure ont 6t6 aussi infructueu- ses que pour S. dublin.

Le compor tement de cette Salmonella typhi. marium au cours" des essais de t ransfert et d ' in- compatibil i t~ est semblable ~t celui des autres S. typhi-murium multi-rOsistantes isolOes en Belgi- que, chez l ' h o m m e et l ' an ima l (4 ).

DISCUSSION

Les s$rotypes des Salmonella, d 'or ig ine carnOe isolOes en 1976 se rOpartissent de fa£on compara- ble ~ celle qui a 6t6 observOe au cours des trois annOes prOcOdentes (Tab leau I I ) .

On pent y distinguer trois grandes catOgories. La p remie re est constituOe par les souches que l 'on observe ~ la fois chez les animaux, dans les

viandes et c h e z l ' h o m m e : il s 'agit d e s S. typhi- murium et des S. dublin. Elles constituent 51,6 % de l 'effectif . La seconde regroupe des souches 'prOsentes chez le porc, darts les viandes et chez l ' h o m m e , mais rares ou absentes chez les bovins et les oiseaux : S. panama, S. brandenburg et S. derby. Elles reprOsentent 18,3 % de l 'effectif. En- fin, la troisi~me rOunit des souehes que l ' on isole de l ' h o m m e et des viandes mais qui sont actuelle- ment rares ou absentes chez les animaux : S. gi- ve, S. london, S. heidelberg, S, in/antis et S. ago- na. Elles formerrt 22,5 % de l 'effectif.

La r6par t idon des s6rotypes entre les trois ca- tOgories n 'es t bien stir pas absolument constante. Ainsi de 1973 ~ 1975 nous n 'avons pas observ6 de S. agona, S. give, S. heidelberg, S. in/antis et S. london chez l ' an imal , mais si nous 6tendons no- tre enqu~te nous constatons que 21 des 2.858 Sal- monella animales identifiOes & l ' Ins t i tu t Nat ional de Recherches VOtSrinaires de 1966 A 1976 appar - t iennent h Fun de ces sOrotypes (8 S. in~antis, 5 S. give, 5 S. london, 2 S. heidelberg et une S. ago- ha). P a r m i ce~ m~mes souclies on trouve deux S. derby, une S. brandenburg et une S. panama qui ne sont pas d 'o r ig ine porcine.

TABLEAU II

SOrotypes de SalmoneUa les plus frOquemment isolOes en Belgique de 1973 h 1975.

Homme (16.649 souches) Viandes (93 souches) Porc (204 souches) Bovins (402 souches) Oiseaux (!41 souches)

typhimurium 64 % panama 5,7 % brandenburg 4,7 enteritidis 4 derby 3,9 % dublin 2,8 newport 2,6 infantis 1,9 london 1,8 heidelberg ~ bov.morb. 0,8 give 0,7 wien 0,7 a~ona 0,6

typhimurium 44 % dublin 18 % panama 10 agona 4 % anatum 2 brandenburg 2 derby 2 london 2 enteritldis I give I heidelberg I

typhimurium 75 % dublin 4,4 % bredenbey 6 %

derby 3,4 % brandenburg 2 % !panama 2

typhimurium 69 % dublin 25,6 % livingstone 1,7 % enteritidis 1,2 %

typhimurium 8 3 %

enteritidis 2,8 % dublin 2,1

Quoi qn ' i l en soit, on peut suspecter trois origi. gines aux Salmonella des viandes : une origine animale non prOcisOe, u n e origine plus vraisem. b lablement porcine, enfin une origine humaine .

Quant & la rOsistanee, on n 'obse rve de larges spectres R que chez S. typhi-murium et S. dublin. Les autres sOrotypes sont en gOnOral sensibles, par- lois mono-rOsistants et dans uu cas seulement bi- rOsistant.

La 'proport ion des souches rOsistantes ~ trois antibiotiques ou plus est pen 61evOe mais pour- rant non nOgligeable. Pa rmi ces souches S. dublin parait la plus prOoccupante ; presque toutes les souches isolSes en Belgique au cours de ees der- niOres anuses sont en effet muhirSsistantes (7). Mais du fait que leurs plasmides so,it intransfOra- bles, il est peu probable qu 'e l le puisse ~tre & I%-

. /

rigine d 'une 6pidOmie de facteurs R qui s'Oten- drai t A d 'au t res esp~ces bactOriennes. Par contre les viandes sont v ra i semblablement responsables de la recrudescence de l ' infect ion & S. dublin ob- servOe chez l ' h o m m e depuis 1970 (6).

Les plasmides de S. typhi-murium sont auto- transfOrables et pour ra ien t 6ventuellement conta- miner d 'au t res germes. Toutefois pa rmi les 40 souches de ce s$rotype 6tudiOes au cours de ce travail une seule rOsistait & plus de deux antibio- tiques. I1 est done peu vraisemblable qu 'el les consti tuent un rOservoir impor tan t de facteurs R.

En conclusion, & l ' h eu re actuelle, les produits de boucher ie m~me s'ils sont contaminSs par des Salmonella ne semblent pas jouer un r61e tr~s im- por tant dans la dispersion de souches muhirOsis- tantes.

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RI~SUMI~ L e s a u t e u r s o~nt 6tudi6 120 Salmonella i sol6es en Be lg ique h p a r t i r d ' 6 c h a n - t i l l ons de v i a n d e an e o u r s de l ' a n n 6 e 1976.

La r 6 p a r t i t i o n des d i v e r s e s s o u e h e s est res t6e d u n s les g r a n d e s l i g n es c o m p a r a b l e ~ ce l l e qu i ava i t 6t6 o b s e r v 6 e les a n n 6 e s p r 6 e 6 d e n t e s . S. lyphi- mur ium r e p r 6 s e n t e un t i e r s des s o u e h e s .

P a r m i elles, d i x s o u c h e s (soi t 9 S. dublin et 1 S. t! tphi-murium) r 6 s i s t e n t p l u s de d e u x a n t i b i o t i q u e s .

Les f a e t e u r s R d e s S. dublin p a r a i s s e n t i n t r a n s f 6 r a b l e s . Ceux de la S. t! tphi-murium s o n t a u t o - t r a n s f 6 r a b l e s et l ' un d ' eux , qu i d 6 t e r m i n e un l a rge s p e c t r e de r6 s i s t ance , a p p a r t i e n l au g r o u p e d ' i n e o m p a t i b i l i t 6 I 1.

Le r61e des v i a n d e s e o m m e v e e t e u r s .de Salmonella m u l t i - r ~ s i s t a n t e s s e m b l e r6el m a i s tou te fo i s r e l a t i v e m e n t l imif6.

M o t s - c l e f : A n t i b i u r ~ s i s t a n c e - E p i d ~ m i o l o g i e - Salmonella - V i a n d e .

SUMMARY The authors studied 120 S a l m o n e l l a strains isolated from meats in Belgium during the year 1976.

Among these, ten (9 S. d u b l i n and 1 S. t y p h i - m u r i u m ) resist to three or more antibiotics.

The R-factors of S. d u b l i n do not seem transmissible. Those o[ S. [ y p h i - m u r i u m are self transmissible; one of these, wh ich mediates for a broad resistance spectrum has been assigned to the 1 1 group of incompa- tibility.

Meats are certainly but not very often vectors of R + Sa lmone l l a #ore animal to man.

K e y - w o r d s : Antibioresistance - Epidemiology - Meat - Sa lmone l l a .

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