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CANDIDAT À LA FIFAPLATINI JONGLE AVEC LES MOTS COMME AVEC LE CUIR PAGES 4243
SPIRITUALITÉSELON LES PRÉCEPTES DE MAÎTRE YODA TU VIVRASPAGES 1415
JA 1000 Lausanne 1
Yvain Genevay
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HÉLÈNE DARROZELA MEILLEURE CHEFFE DU MONDE VA RÉGALER GENÈVEPAGE 22
$ ASILE$ ÉLECTIONS$ UDC EN CRISE
BLOCHER
PARLE
PAGES 35
SAMEDI 29 AOÛT 2015 ∙ N° 241 ∙ FR. 2.80 (TVA 2.5% incluse) ∙ France voisine 2.55 € www.lematin.ch
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ÉDITORIAL2SAMEDI 29 AOÛT 2015LE MATIN
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Les faitsPeuton appeler «écrire»n’importe quelle tentative dereprésentation d’une ébauche dela pensée par le biais de symbolesgraphiques incohérents couchésdans le désordre au mépris totalde la grammaire, de la syntaxe,de l’orthographe et du souvenirde mon aïeule GermainePhilippin, institutrice de l’époquemissionnaire, qu’une cédilleoubliée décourageait aux larmes.
INVITÉ EN ÉGYPTE IL NE VOIT PASL f fg fg gfgPROBLÈME
Peut-on appeler «écrire»n’importe quelle tentativede représentation d’une
ébauche de la pensée par le biaisde symboles graphiques incohé-rents couchés dans le désordre aumépris total de la grammaire, dela syntaxe, de l’orthographe et dusouvenir de mon aïeule GermainePhilippin, institutrice de l’épo-que missionnaire, qu’une cé-dille oubliée décourageait auxlarmes.Peut-on appeler«écrire» n’importe quelle tentative dereprésentation d’une ébauche dela pensée par le biais de symbolesgraphiques incohérents couchésdans le désordre au mépris totalde la grammaire, de la syntaxe, del’orthographe et du souvenir demon aïeule Germaine Philippin,institutrice de l’époque mission-naire, qu’une cédille oubliée dé-courageait aux larmes. ●
Deux poids deux mesures
f
Le «diable», hérautd’une Suisse méprisée
Veston classique, bleufoncé, cravate, mais pantalon vert. Christoph Blochers’est permis une petite fantai-sie, ce vendredi, dans l’hôtelchic et terne de La Côte oùnous l’avons rencontré. Fi-gure parmi les plus contro-
versées de l’histoire politiquesuisse, le septuagénaire estsouriant, décontracté, multi-
pliant d’emblée les conseils duhaut de son expérience d’en-trepreneur.
Entrepreneur, le mot reviendrasouvent durant l’entrevue, surtout pour appuyer des opinions teintées d’un volontarisme parfois aux fron-
tières de l’humour belge. Comme cette proposition de renvoyer la ma-jeure partie des migrants pour ruinerl’activité des passeurs «en deux ou trois semaines».
Il faut dire que Blocher est aussi le «diable». Du moins aime-t-il à se présenter ainsi en bila-térale (si l’on ose dire) pour mieux ri-diculiser ses opposants historiques, la gauche en tête. Cette gauche qui, àle croire, croît dans des filières de sciences humaines qui ne servent à rien, ou presque, à l’Université.
Le bien, le mal, l’entrepreneur, Lucifer… On l’aura com-pris, le discours de ce fils de pas-
teur ne s’encombrera jamaisd’énormément de subtilités,même si cette impression est ren-forcée par le français dans lequel ilaccepte de s’exprimer.
On aurait pourtant tort de nepas tendre l’oreille aux rugissements du vieux lion. Même affaibli par des querelles internes, son parti reste le porte-voix d’une Suisse populaire et trop souvent ignorée. Celle qui ne comprend pas pourquoi des solutions à l’emporte-pièce ne seraient pas de temps en temps un bon remède au mépris aveclequel les autres formations politi-ques traitent ses préoccupations. ●
LIRE EN PAGES 3 à 5
TROIS QUI FONT L’ACTULES Vus par Fabien Feissli
POLÉMIQUEIl ose une
blague historique sur l’immigration
CUISINEElle a porté
plainte pour violences
conjugales
FACEBOOKSon
trombinoscope d’étudiants
a bien grandi
Christoph MörgeliConseiller national (UDC/ZH)
Un bateau rempli à ras bord etl’inscription «la maind’œuvre
qualifiée arrive». En plein débat surl’immigration, la photo postée hierpar Christoph Mörgeli sur Facebook afait débat. «Même ceux qui ont peude niveau peuvent encore tomberplus bas», a ainsi réagi Martin Landolt, président du PBD. Le clichémontre en réalité l’arrivée de 20 000réfugiés albanais en Italie en 1991.Dans le tas, certains ont bien dû venirjusqu’en Suisse. Et acquérir le droit devoter en octobre prochain… ●
Ghislaine ArabianExjurée de «Top Chef»
Entendu hier par la police, sonexcompagnon est accusé de l’avoirviolentée en janvier 2014. Ce qui estétonnant, c’est qu’il soit en état deparler. Vu les regards assassins queGhislaine Arabian lançait aux candidats qui avaient l’audace de rater unris de veau, on ne peut qu’imaginerce qu’elle aurait pu faire à quelqu’unqui a osé lever la main sur elle. Enmême temps, rien ne presse. Elle estbien placée pour savoir que la vengeance est un plat qui se mangefroid. Au contraire du ris de veau. ●
Mark ZuckerbergFondateur de Facebook
Nouveau record. Un milliard depersonnes se sont connectées à
Facebook le même jour. Soit unseptième de la population mondiale.Un chiffre que Mark Zuckerberg étaitsans doute loin d’imaginer il y a dixans. Son trombinoscope ne s’adressait alors qu’aux étudiants de Harvard. «Et c’est juste le début de lamise en relation du monde entier»,s’est réjoui le fondateur. Oui, parcequ’il lui reste du boulot. Il y a tout demême six personnes sur sept qui nesont pas encore accros. ●
fLE SONDAGEDU «MATIN»Urs Flueeler/Keystone Steph/Visual Press Agency Jim Watson/AFP
RAPHAËL [email protected] @rphlpmy
A bientôt 75 ans,Christoph Blocher doit-ilse retirer complètementde l'UDC?
44,8% 27,3%
Non, son expérience est précieusepour le parti.
Oui, il a fait son temps.
Cette décision lui appartient.
1762 VOTES, HIER À 17 H
27,9%
fLA QUESTIONDU JOUR
Estil normal quela Suisse confie à des privés la gestiondes centres de requérants? Pages 89debat.lematin.ch
ÉVÉNEMENT 3SAMEDI 29 AOÛT 2015 LE MATIN
ALORS, JAMAIS
FATIGUÉ ?RENCONTRE Christoph Blocher
rendait visite au groupe parlementaire UDC hier dans les environs de Nyon
(VD). «Le Matin» a mis l’ancien conseiller fédéral sur le gril.
Plus d’une année, désor-mais, que ChristophBlocher a définitive-ment quitté les alléesdu Palais fédéral. Chef
historique de l’UDC, le Zurichoisn’en multiplie pas moins les voya-ges pour soutenir la campagneélectorale de son parti.
U Christoph Blocher, vous voilà embarqué dans une énième et difficile campagne. A bientôt 75 ans, vous n’êtes pas fatigué de vous battre?Je vois les problèmes, simplement.Notre pays est dans une meilleuresituation que ses voisins, en ter-mes d’économie, de liberté et dequalité de vie, mais notre prospé-rité est toujours menacée par le dé-sir des autres partis de nous faire
entrer dans l’Union européenne.La libre circulation des personnes et le chaos de l’asile sont égalementau cœur de mes préoccupations.
U Ce sont les problèmes du pays. Mais l’UDC en a aussi, notamment dans le canton de Vaud. Vous êtes là pour remettre de l’ordre?Quand vous avez une troupe, desaccidents peuvent arriver, c’est lamême chose partout. Bien sûr, cen’est pas correct qu’une prési-dente enregistre des personnes àleur insu, mais elle s’est excusée, etles militants ont décidé qu’ellepouvait rester dans la course auxélections.
U Vous êtes à l’aise avec cette décision?
BLOCHER PARLE
Suite en pages 45 $
ÉVÉNEMENT4SAMEDI 29 AOÛT 2015LE MATIN
ÉVÉNEMENT 5SAMEDI 29 AOÛT 2015 LE MATIN
faites rien, toujours plus de per-sonnes viendront.
U Vous vous voyez repartir pour une nouvelle campagne dans quatre ans?Si j’ai encore la force et si on veut encore de moi, pourquoi pas. A74 ans, j’ai encore plus d’énergiequ’une bonne partie des jeunesparlementaires.
● PROPOS RECUEILLIS PAR ÉRIC FELLEYET RAPHAËL POMEY
● PHOTOS: YVAIN [email protected]
LIRE L’ÉDITO EN PAGE 2
n’a été menacée dans son pays!
U Reste que l’image des réfugiés a changé ces derniers temps. Votre discours habituel sur l’asile n’est-il pas plus délicat à tenir?Quand on doit diriger, on ne peutpas seulement se laisser guider parce qui nous touche. Pour combattreles passeurs, il faut dissuader ceuxqui n’ont pas droit à l’asile de veniren Europe, ainsi le business des passeurs s’arrêtera en deux ou troissemaines. Evidemment, c’est durde renvoyer ces personnes, mais il ya des lois à respecter et, si vous ne
parce que vous y perdiez votre temps. Vous ne lui avez rien dit?Au Parlement aujourd’hui, nousn’avons plus de vrais débats. C’estdevenu un Parlement de profes-sionnels. J’aimerais lancer une ini-tiative populaire pour un Parle-ment où les élus ne font pas de po-litique plus qu’un tiers de leurtemps. Quant à ma fille, elle tra-vaillera avec les règles actuelles.
U Au Conseil fédéral, vous avez été en charge de l’immigration. Aujourd’hui, on voit beaucoup d’images de migrants avec enfants, qui fuient vers l’Europe. Est-ce que ces images vous touchent?Oui, évidemment. Vous savez,l’UDC considère qu’un vrai réfu-gié, dont la vie est en danger dansson pays, a le droit de rester enSuisse. Mais beaucoup de gensqui viennent maintenant ne sont
pas des réfugiés, ce sont des mi-grants qui fuient des pays où leursituation est plus difficile qu’ici.Je les comprends, mais on ne
peut pas tous les accepter.
U Pour vous, ces gens prêts à risquer leur vie ne sont pas des vrais réfugiés?Vous voulez que tous ceuxqui veulent venir en Suissepuissent y rester? Mme la
conseillère fédérale Simo-netta Sommaruga a dit qu’on
ne pouvait renvoyer personnedans un pays s’il s’agit d’une dic-tature. Mais plus de la moitié dela population mondiale vit sousun pouvoir dictatorial! Quandj’étais au gouvernement, j’ai di-minué jusqu’à 10 000 le nombrede personnes venant en Suisse:pas une seule personne que l’on arenvoyée durant cette période
gens qui font la maturité puisl’Université pour des professionsqui n’ont pas de demandes sur lemarché.
U Mais, d’après les statistiques, ces gens trouvent du travail…Quand l’économie va bien, cesgens ont des emplois, c’est vrai.Surtout au sein de l’Etat. Mais,dans l’industrie, nous avons be-soin d’autres personnes, qui peu-vent produire. Moi, je dis toujoursaux jeunes de faire un apprentis-sage d’abord, quitte à étudier plustard. Un mécanicien ou un infor-maticien trouvera toujours uneplace de travail, pas les politolo-gues.
U Votre fille s’engage pour être élue à Berne, mais vous, vous avez démissionné
fait que nous sommes seulscontre tous les autres par-tis, car tous veulent signerun contrat colonial avecl’Union européenne.
U Vous n’avez pas peurde perdre des plumes en Suisse romande en 2015?Nous espérons la stabilité.On a eu une très grande
croissance dans les années passées. Quand on part de peu, c’est faciled’augmenter, mais, quand on a 26% de l’électorat enSuisse, cela devient plus difficile. Dans l’un ou l’autre can-ton on peut avoir un peu de crois-sance, là où les gens se rendent compte que, si l’UDC perd, Berne va accen-tuer son rappro-chement avec l’Union euro-péenne.
c’est clair. Et, pour Yvan Perrin, mafoi, nous avons aussi des personnesqui connaissent des difficultéscomme partout.
U Aujourd’hui à Nyon, lundi à Genève, ensuite à Neuchâtel et en Valais, vous êtes tout de même très présent de ce côté-ci de la Sarine?Au début de l’année, j’ai dit que jepasserais au maximum une foisdans chaque canton avant les élec-tions. Les Suisses romands veulentsavoir aussi qui est ce ChristophBlocher qui est souvent attaquédans les journaux comme le «mé-chant». Si on me demande de ve-nir, je viens pour ex-pliquer la straté-gie de l’UDC.J’insiste sur le
Je ne l’ai pas examinée.Nous nous sommes ditque c’était un problèmede l’UDC du canton deVaud, pas de l’UDCSuisse. De toute façon,les citoyens s’intéressentà ce que nous pouvonsfaire pour améliorer leursituation, pas aux diffi-cultés que peut traverserun parti. Sur 90 000 membres, il yen aura forcément quelques-unsqui feront des erreurs. Surtoutdans les cantons où l’UDC a eu uneforte croissance récemment.
U Il y a quatre ans, l’UDC était bien présente dans les élections fédérales avec Oskar Freysinger et Yvan Perrin. Cette année, les personnalités vous manquent en Suisse romande, non?Mais il y a de nouvelles personnali-tés fortes en Suisse romande. A Ge-nève, nous avons une excellenteprésidente. Céline Amaudruz estquelqu’un qui a de la personnalité.Nos conseillers nationaux actuels,tels que Guy Parmelin ou Jean-François Rime, sont aussi de bons éléments. M. Freysinger est àprésent dans le gouverne-ment du canton du Va-lais, il ne peut pluslutter comme unparlementaire,
Donald Trump«Je ne pense pas qu’il puisseêtre élu, mais le phénomèneest intéressant. C’est ungrand entrepreneur, trèsdifférent des autres candidats. Il refuse le politiquement correct et séduit peutêtre des gens lassés par lesautres politiciens, trop lissesà leurs yeux.»
JeanMarie Le Pen«Je ne le connais pas. Il a un discours contre les étrangers qui est un peu obsessionnel, mais cela ne suffit pas pour mener une politique cohérente. La différence entre nous deux est que je suis pour la souveraineté de la Suisse et la démocratie directe, mais que je ne veux pas la destruction de l’UE.»
Angela Merkel«Je ne sais pas ce qu’elle pense. C’est une personne qui parle peu. Mais aujourd’hui les Accords de Dublin ne fonctionnent plus, l’Allemagne fait donc face à d’énormes problèmes. Elle n’a pas le courage d’agir en prenant des mesures de renvoi à l’égard de certains immigrants. Cela va devenir de pire en pire.»
CHRISTOPH BLOCHER, QUE PENSEZVOUS DE…
ç Suite de la page 3
BLOCHER PARLE
gOn n’a pasbesoin de trop
d’universitaires, on a besoin de gens qui travaillent»
gSur 90 000membres, il y
en aura forcémentquelquesuns qui feront des erreurs»
Photos Reuters/Ueslei Marcelino, Kenzo Tribouillard/AFP, Mary Schwalm/AP
U Vous êtes contre l’UE, mais aussi contre les milieux académiques. Selon l’UDC, les intellectuels n’auraient pas leur place en Suisse?Vous savez, on n’a pas besoin detrop d’universitaires, on a besoind e g e n s q u i t r a v a i l l e n t .Aujourd’hui, nous avons besoind’apprentis, de personnes quipeuvent travailler avec les mains,pas uniquement avec la tête. Ac-tuellement, nous avons trop de
«ON NE PEUT PAS AC CEPTER CES GENS»