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CANDIDAT À LA FIFA PLATINI JONGLE AVEC LES MOTS COMME AVEC LE CUIR PAGES 42-43 SPIRITUALITÉ SELON LES PRÉCEPTES DE MAÎTRE YODA TU VIVRAS PAGES 14-15 JA 1000 Lausanne 1 Yvain Genevay Reuters/Eric Gaillard T.C.D/VISUAL Press Agency HÉLÈNE DARROZE LA MEILLEURE CHEFFE DU MONDE VA RÉGALER GENÈVE PAGE 22 $ ASILE $ ÉLECTIONS $ UDC EN CRISE BLOCHER PARLE PAGES 3-5 SAMEDI 29 AOÛT 2015 ∙ N° 241 ∙ FR. 2.80 (TVA 2.5% incluse) ∙ France voisine 2.55 € www.lematin.ch AFP/Patrick Kovarik

SAMEDI 29 AOÛT 2015 ∙ N° 241 ∙ FR. 2.80 (TVA 2.5% incluse ... · Kovarik. 2 ÉDITORIAL LE MATIN SAMEDI 29 AOÛT 2015 ... haut de son expérience d’en-trepreneur. Entrepreneur,

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CANDIDAT À LA FIFAPLATINI JONGLE AVEC LES MOTS COMME AVEC LE CUIR PAGES 42­43

SPIRITUALITÉSELON LES PRÉCEPTES DE MAÎTRE YODA TU VIVRASPAGES  14­15

JA  1000  Lausanne  1

Yvain  Genevay

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Eric

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T.C.

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HÉLÈNE DARROZELA MEILLEURE CHEFFE DU MONDE VA RÉGALER GENÈVEPAGE  22

$ ASILE$ ÉLECTIONS$ UDC EN CRISE

BLOCHER 

PARLE

PAGES 3­5

SAMEDI 29 AOÛT 2015  ∙  N° 241  ∙  FR. 2.80 (TVA 2.5% incluse)  ∙  France voisine 2.55 € www.lematin.ch

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ÉDITORIAL2SAMEDI 29 AOÛT 2015LE MATIN

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Les faitsPeut­on appeler «écrire»n’importe quelle tentative dereprésentation d’une ébauche dela pensée par le biais de symbolesgraphiques incohérents couchésdans le désordre au mépris totalde la grammaire, de la syntaxe,de l’orthographe et du souvenirde mon aïeule GermainePhilippin, institutrice de l’époquemissionnaire, qu’une cédilleoubliée décourageait aux larmes.

INVITÉ EN ÉGYPTE IL NE VOIT PASL f fg fg gfgPROBLÈME

Peut-on appeler «écrire»n’importe quelle tentativede représentation d’une

ébauche de la pensée par le biaisde symboles graphiques incohé-rents couchés dans le désordre aumépris total de la grammaire, dela syntaxe, de l’orthographe et dusouvenir de mon aïeule GermainePhilippin, institutrice de l’épo-que missionnaire, qu’une cé-dille oubliée décourageait auxlarmes.Peut-on appeler«écrire» n’importe quelle tentative dereprésentation d’une ébauche dela pensée par le biais de symbolesgraphiques incohérents couchésdans le désordre au mépris totalde la grammaire, de la syntaxe, del’orthographe et du souvenir demon aïeule Germaine Philippin,institutrice de l’époque mission-naire, qu’une cédille oubliée dé-courageait aux larmes. ●

Deux poids deux mesures

f

Le  «diable»,  hérautd’une  Suisse  méprisée

Veston  classique,  bleufoncé, cravate, mais panta­lon  vert.  Christoph Blochers’est permis une petite fantai-sie, ce vendredi, dans l’hôtelchic et terne de La Côte oùnous l’avons rencontré. Fi-gure parmi les plus contro-

versées de l’histoire politiquesuisse, le septuagénaire estsouriant, décontracté, multi-

pliant d’emblée les conseils duhaut de son expérience d’en-trepreneur.

Entrepreneur,  le mot reviendrasouvent durant l’entrevue, surtout pour appuyer des opinions teintées d’un volontarisme parfois aux fron-

tières de l’humour belge. Comme cette proposition de renvoyer la ma-jeure partie des migrants pour ruinerl’activité des passeurs «en deux ou trois semaines».

Il  faut  dire  que  Blocher  est aussi  le  «diable».  Du moins aime-t-il à se présenter ainsi en bila-térale (si l’on ose dire) pour mieux ri-diculiser ses opposants historiques, la gauche en tête. Cette gauche qui, àle croire, croît dans des filières de sciences humaines qui ne servent à rien, ou presque, à l’Université.

Le  bien,  le  mal,  l’entrepre­neur,  Lucifer…  On l’aura com-pris, le discours de ce fils de pas-

teur ne s’encombrera jamaisd’énormément de subtilités,même si cette impression est ren-forcée par le français dans lequel ilaccepte de s’exprimer.

On aurait pourtant tort de nepas tendre l’oreille aux rugis­sements  du  vieux  lion.  Même affaibli par des querelles internes, son parti reste le porte-voix d’une Suisse populaire et trop souvent ignorée. Celle qui ne comprend pas pourquoi des solutions à l’emporte-pièce ne seraient pas de temps en temps un bon remède au mépris aveclequel les autres formations politi-ques traitent ses préoccupations. ●

LIRE EN PAGES 3 à 5

TROIS QUI FONT L’ACTULES Vus par Fabien Feissli

POLÉMIQUEIl ose une

blague historique sur l’immigration

CUISINEElle a porté

plainte pour violences

conjugales

FACEBOOKSon

trombinoscope d’étudiants

a bien grandi

Christoph  MörgeliConseiller  national  (UDC/ZH)

Un  bateau  rempli  à  ras  bord  etl’inscription  «la  main­d’œuvre

qualifiée  arrive».  En  plein  débat  surl’immigration,  la  photo  postée  hierpar  Christoph  Mörgeli  sur  Facebook  afait  débat.  «Même  ceux  qui  ont  peude  niveau  peuvent  encore  tomberplus  bas»,  a  ainsi  réagi  Martin  Lan­dolt,  président  du  PBD.  Le  clichémontre  en  réalité  l’arrivée  de  20 000réfugiés  albanais  en  Italie  en  1991.Dans le tas, certains ont bien dû venirjusqu’en Suisse. Et acquérir le droit devoter  en  octobre  prochain…  ●

Ghislaine  ArabianEx­jurée  de  «Top  Chef»

Entendu  hier  par  la  police,  sonex­compagnon  est  accusé  de  l’avoirviolentée  en  janvier  2014.  Ce  qui  estétonnant,  c’est  qu’il  soit  en  état  deparler.  Vu  les  regards  assassins  queGhislaine  Arabian  lançait  aux  candi­dats  qui  avaient  l’audace  de  rater  unris  de  veau,  on  ne  peut  qu’imaginerce  qu’elle  aurait  pu  faire  à  quelqu’unqui  a  osé  lever  la  main  sur  elle.  Enmême  temps,  rien  ne  presse.  Elle  estbien  placée  pour  savoir  que  la  ven­geance  est  un  plat  qui  se  mangefroid.  Au  contraire  du  ris  de  veau. ●

Mark  ZuckerbergFondateur  de  Facebook

Nouveau  record.  Un  milliard  depersonnes  se  sont  connectées  à

Facebook  le  même  jour.  Soit  unseptième de  la population mondiale.Un  chiffre  que  Mark  Zuckerberg  étaitsans  doute  loin  d’imaginer  il  y  a  dixans.  Son  trombinoscope  ne  s’adres­sait  alors  qu’aux  étudiants  de  Har­vard.  «Et  c’est  juste  le  début  de  lamise  en  relation  du  monde  entier»,s’est  réjoui  le  fondateur.  Oui,  parcequ’il  lui reste du boulot. Il y a tout demême  six  personnes  sur  sept  qui  nesont  pas  encore  accros. ●

fLE  SONDAGEDU  «MATIN»Urs  Flueeler/Keystone Steph/Visual  Press  Agency Jim  Watson/AFP

RAPHAËL  [email protected]               @rphlpmy

A bientôt 75 ans,Christoph Blocher doit-ilse retirer complètementde l'UDC?

44,8% 27,3%

Non, son expérience est précieusepour le parti.

Oui, il a fait son temps.

Cette décision lui appartient.

1762 VOTES, HIER À 17 H

27,9%

fLA  QUESTIONDU  JOUR

Est­il  normal  quela  Suisse  confie  à des  privés  la  gestiondes  centres  de requérants?  Pages  8­9debat.lematin.ch

ÉVÉNEMENT 3SAMEDI 29 AOÛT 2015 LE MATIN

ALORS, JAMAIS

FATIGUÉ ?RENCONTRE Christoph Blocher 

rendait visite au groupe parlementaire UDC hier dans les environs de Nyon 

(VD). «Le Matin» a mis l’ancien conseiller fédéral sur le gril.

Plus d’une année, désor-mais, que ChristophBlocher a définitive-ment quitté les alléesdu Palais fédéral. Chef

historique de l’UDC, le Zurichoisn’en multiplie pas moins les voya-ges pour soutenir la campagneélectorale de son parti.

U Christoph Blocher, vous voilà embarqué dans une énième et difficile campagne. A bientôt 75 ans, vous n’êtes pas fatigué de vous battre?Je vois les problèmes, simplement.Notre pays est dans une meilleuresituation que ses voisins, en ter-mes d’économie, de liberté et dequalité de vie, mais notre prospé-rité est toujours menacée par le dé-sir des autres partis de nous faire

entrer dans l’Union européenne.La libre circulation des personnes et le chaos de l’asile sont égalementau cœur de mes préoccupations.

U Ce sont les problèmes du pays. Mais l’UDC en a aussi, notamment dans le canton de Vaud. Vous êtes là pour remettre de l’ordre?Quand vous avez une troupe, desaccidents peuvent arriver, c’est lamême chose partout. Bien sûr, cen’est pas correct qu’une prési-dente enregistre des personnes àleur insu, mais elle s’est excusée, etles militants ont décidé qu’ellepouvait rester dans la course auxélections.

U Vous êtes à l’aise avec cette décision?

BLOCHER PARLE

Suite en pages 4­5 $

ÉVÉNEMENT4SAMEDI 29 AOÛT 2015LE MATIN

ÉVÉNEMENT 5SAMEDI 29 AOÛT 2015 LE MATIN

faites rien, toujours plus de per-sonnes viendront.

U Vous vous voyez repartir pour une nouvelle campagne dans quatre ans?Si j’ai encore la force et si on veut encore de moi, pourquoi pas. A74 ans, j’ai encore plus d’énergiequ’une bonne partie des jeunesparlementaires.

● PROPOS RECUEILLIS PAR ÉRIC FELLEYET RAPHAËL POMEY

[email protected]

[email protected]

● PHOTOS: YVAIN [email protected]

LIRE L’ÉDITO EN PAGE 2

n’a été menacée dans son pays!

U Reste que l’image des réfugiés a changé ces derniers temps. Votre discours habituel sur l’asile n’est-il pas plus délicat à tenir?Quand on doit diriger, on ne peutpas seulement se laisser guider parce qui nous touche. Pour combattreles passeurs, il faut dissuader ceuxqui n’ont pas droit à l’asile de veniren Europe, ainsi le business des passeurs s’arrêtera en deux ou troissemaines. Evidemment, c’est durde renvoyer ces personnes, mais il ya des lois à respecter et, si vous ne

parce que vous y perdiez votre temps. Vous ne lui avez rien dit?Au Parlement aujourd’hui, nousn’avons plus de vrais débats. C’estdevenu un Parlement de profes-sionnels. J’aimerais lancer une ini-tiative populaire pour un Parle-ment où les élus ne font pas de po-litique plus qu’un tiers de leurtemps. Quant à ma fille, elle tra-vaillera avec les règles actuelles.

U Au Conseil fédéral, vous avez été en charge de l’immigration. Aujourd’hui, on voit beaucoup d’images de migrants avec enfants, qui fuient vers l’Europe. Est-ce que ces images vous touchent?Oui, évidemment. Vous savez,l’UDC considère qu’un vrai réfu-gié, dont la vie est en danger dansson pays, a le droit de rester enSuisse. Mais beaucoup de gensqui viennent maintenant ne sont

pas des réfugiés, ce sont des mi-grants qui fuient des pays où leursituation est plus difficile qu’ici.Je les comprends, mais on ne

peut pas tous les accepter.

U Pour vous, ces gens prêts à risquer leur vie ne sont pas des vrais réfugiés?Vous voulez que tous ceuxqui veulent venir en Suissepuissent y rester? Mme la

conseillère fédérale Simo-netta Sommaruga a dit qu’on

ne pouvait renvoyer personnedans un pays s’il s’agit d’une dic-tature. Mais plus de la moitié dela population mondiale vit sousun pouvoir dictatorial! Quandj’étais au gouvernement, j’ai di-minué jusqu’à 10 000 le nombrede personnes venant en Suisse:pas une seule personne que l’on arenvoyée durant cette période

gens qui font la maturité puisl’Université pour des professionsqui n’ont pas de demandes sur lemarché.

U Mais, d’après les statistiques, ces gens trouvent du travail…Quand l’économie va bien, cesgens ont des emplois, c’est vrai.Surtout au sein de l’Etat. Mais,dans l’industrie, nous avons be-soin d’autres personnes, qui peu-vent produire. Moi, je dis toujoursaux jeunes de faire un apprentis-sage d’abord, quitte à étudier plustard. Un mécanicien ou un infor-maticien trouvera toujours uneplace de travail, pas les politolo-gues.

U Votre fille s’engage pour être élue à Berne, mais vous, vous avez démissionné

fait que nous sommes seulscontre tous les autres par-tis, car tous veulent signerun contrat colonial avecl’Union européenne.

U Vous n’avez pas peurde perdre des plumes en Suisse romande en 2015?Nous espérons la stabilité.On a eu une très grande

croissance dans les années passées. Quand on part de peu, c’est faciled’augmenter, mais, quand on a 26% de l’électorat enSuisse, cela devient plus difficile. Dans l’un ou l’autre can-ton on peut avoir un peu de crois-sance, là où les gens se rendent compte que, si l’UDC perd, Berne va accen-tuer son rappro-chement avec l’Union euro-péenne.

c’est clair. Et, pour Yvan Perrin, mafoi, nous avons aussi des personnesqui connaissent des difficultéscomme partout.

U Aujourd’hui à Nyon, lundi à Genève, ensuite à Neuchâtel et en Valais, vous êtes tout de même très présent de ce côté-ci de la Sarine?Au début de l’année, j’ai dit que jepasserais au maximum une foisdans chaque canton avant les élec-tions. Les Suisses romands veulentsavoir aussi qui est ce ChristophBlocher qui est souvent attaquédans les journaux comme le «mé-chant». Si on me demande de ve-nir, je viens pour ex-pliquer la straté-gie de l’UDC.J’insiste sur le

Je ne l’ai pas examinée.Nous nous sommes ditque c’était un problèmede l’UDC du canton deVaud, pas de l’UDCSuisse. De toute façon,les citoyens s’intéressentà ce que nous pouvonsfaire pour améliorer leursituation, pas aux diffi-cultés que peut traverserun parti. Sur 90 000 membres, il yen aura forcément quelques-unsqui feront des erreurs. Surtoutdans les cantons où l’UDC a eu uneforte croissance récemment.

U Il y a quatre ans, l’UDC était bien présente dans les élections fédérales avec Oskar Freysinger et Yvan Perrin. Cette année, les personnalités vous manquent en Suisse romande, non?Mais il y a de nouvelles personnali-tés fortes en Suisse romande. A Ge-nève, nous avons une excellenteprésidente. Céline Amaudruz estquelqu’un qui a de la personnalité.Nos conseillers nationaux actuels,tels que Guy Parmelin ou Jean-François Rime, sont aussi de bons éléments. M. Freysinger est àprésent dans le gouverne-ment du canton du Va-lais, il ne peut pluslutter comme unparlementaire,

Donald Trump«Je ne pense pas qu’il puisseêtre élu, mais le phénomèneest intéressant. C’est ungrand entrepreneur, trèsdifférent des autres candi­dats. Il refuse le politique­ment correct et séduit peut­être des gens lassés par lesautres politiciens, trop lissesà leurs yeux.»

Jean­Marie Le Pen«Je ne le connais pas. Il a un discours contre les étrangers qui est un peu obsessionnel, mais cela ne suffit pas pour mener une politique cohé­rente. La différence entre nous deux est que je suis pour la souveraineté de la Suisse et la démocratie directe, mais que je ne veux pas la destruction de l’UE.»

Angela Merkel«Je ne sais pas ce qu’elle pense. C’est une personne qui parle peu. Mais aujourd’hui les Accords de Dublin ne fonctionnent plus, l’Allema­gne fait donc face à d’énor­mes problèmes. Elle n’a pas le courage d’agir en prenant des mesures de renvoi à l’égard de certains immi­grants. Cela va devenir de pire en pire.»

CHRISTOPH BLOCHER, QUE PENSEZ­VOUS DE…

ç Suite de la page 3

BLOCHER PARLE

gOn  n’a  pasbesoin  de  trop

d’universitaires, on  a  besoin de  gens  qui travaillent»

gSur  90  000membres,  il  y

en  aura  forcémentquelques­uns qui  feront des  erreurs»

Photos  Reuters/Ueslei  Marcelino,  Kenzo  Tribouillard/AFP,  Mary  Schwalm/AP

U Vous êtes contre l’UE, mais aussi contre les milieux académiques. Selon l’UDC, les intellectuels n’auraient pas leur place en Suisse?Vous savez, on n’a pas besoin detrop d’universitaires, on a besoind e g e n s q u i t r a v a i l l e n t .Aujourd’hui, nous avons besoind’apprentis, de personnes quipeuvent travailler avec les mains,pas uniquement avec la tête. Ac-tuellement, nous avons trop de

«ON NE PEUT PAS AC CEPTER CES GENS»