6
C HARENTE A MONT GEOLOGIE Cette portion amont du bassin versant de la Charente s'étend sur 4 départements : à l'extrémité amont, une petite partie est en Haute-Vienne, plus de la moitié de ce secteur est en Charente, au Nord il pénètre en Vienne et en Deux-Sèvres. La Charente a un parcours singulier dans cette zone charnière du Seuil du Poitou, semblant hésiter entre Bassin Parisien et Bassin Aquitain. Elle prend sa source au Sud, sur le socle du Massif Central, s'écoule vers le Nord-Est d'abord, puis vers le Sud, au sein des formations du Jurassique inférieur et moyen. Ce circuit de la Charente vient d'une part des nombreuses failles qui traversent le domaine, d'autre part du caractère karstique du massif calcaire jurassique. L'accident de Parthenay, de direction NNO-SSE responsable de la zone effondrée de Lezay à cœur de Jurassique supérieur, se prolonge ici vers le Sud, ainsi que les accidents obliques NO-SE. L'ensemble découpe des compartiments comme illustré sur la coupe géologique. En amont du bassin, le socle est principalement constitué par des séries gneissiques, avec quelques petits massifs de granite, de tonalites et surtout, à l'extrémité méridionale, l'impactite de la météorite de Rochechouard. Sur le socle, le Lias et l'Infra-Lias sont composés à la base de terrains détritiques (sables et argiles), puis de formations dolomitiques, calcaires et gréseuses traduisant la complexité des milieux de dépôts à cette époque, en marge de reliefs émergés progressivement envahis par la mer. L'épisode transgressif atteint son paroxysme au Toarcien avec le dépôt de faciès marneux. Au-dessus, la sédimentation devient de plus en plus calcaire avec l'installation d'une plate-forme carbonatée. Dans ce secteur la sédimentation calcaire du Dogger est particulièrement riche en silex. Le Jurassique supérieur, correspondant à une sédimentation d'une manière générale nettement plus marneuse, affleure au Nord-Ouest dans le bassin de Lezay sous la forme de marnes à spongiaires, au Sud sous la forme de faciès récifaux (karst de la Rochefoucauld), à l'Est sous la forme d'un Oxfordien calcaréo-marneux intercalant des structures récifales. Au-dessus du Dogger, l'altération, mêlée à de puissantes décharges détritiques fluviatiles, a développé au niveau des plateaux d'importants recouvrements sablo-argileux : altérites argilo-limoneuses, Terres rouges à Châtaigniers… HYDROGEOLOGIE En amont, les formations de socle peuvent contenir des nappes superficielles dans la zone d'altération et de fracturation. Les altérites étant souvent argileuses, les stocks d'eau souterraine ne sont pas importants et le ruissellement sur ce substratum est prépondérant, ce qui explique un réseau hydrographique dense et bien réparti. Par ailleurs, ce domaine de socle constitue dans ce bassin versant un diverticule avec un rétrécissement important au niveau d'un massif de granite et d'une zone de failles. La Charente s'écoule ensuite, jusque dans les environs de Charroux, sur le Lias, dont les formations calcaréo-dolomitiques renferment un aquifère plus ou moins karstique. Cet aquifère s'enfonce vers l'Est sous les marnes toarciennes qui le protègent et le maintiennent captif. Le réseau hydrographique est là de densité moyenne. Typologie du bassin versant Superficie 1344 km2 Périmètre 230 kml Indice de Compacité 2.5 Altitude max. 324 Altitude min. 60 Densité hydrographique Géologie A l'amont socle cristallophyllien, formations carbonatées du Jurassique inférieur et moyen Type nappe Altérites du socle à l'amont, karstique sur le reste du domaine De Charroux jusqu'à sa sortie de cette portion de bassin, la Charente circule dans le Dogger. Celui-ci correspond à un important aquifère, en général libre et très karstifié. Les circulations souterraines sont rapides dans des conduits parfois de taille importante. L'aquifère correspond principalement au Bathonien-Bajocien, le Callovien étant plus marneux. Au-dessus de ce réservoir, les altérites sablo-argileuses peuvent stocker provisoirement de l'eau, libérée progressivement vers l'aquifère du Dogger. Ces altérites viennent beurrer un modelé karstique. La présence de réseaux karstiques est soulignée en surface par de nombreuses figures de dissolution : dolines, gouffres… ; ces figures se marquent particulièrement bien dans la couverture d'altérites affectée par de vastes dépressions circulaires caractéristiques. Les ouvrages de prélèvement sur le socle sont peu nombreux. En revanche, ils sont nombreux et répartis d'une manière assez homogène dans l'Infra-Toarcien, en nappe libre et captive, et sur le Dogger. Les formations superficielles altéritiques peuvent aussi être captées par puits peu profonds. Souvent relativement profonds (plus de 100 m), les ouvrages au Dogger peuvent donner des débits relativement importants, parfois jusqu'à 200 m3/h. D'une grande vulnérabilité et d'une qualité médiocre vis à vis des nitrates et des phyto-sanitaires, la nappe du Dogger est souvent exploitée pour l'Alimentation en Eau Potable en mélange avec l'eau de l'Infra- Toarcien. Bien protégée, cette dernière nappe présente une bonne qualité vis à vis de ces éléments mais en revanche contient souvent des éléments indésirables (fluor) en teneur excessive. Coupe géologique à travers le bassin amont de la Charente Bloc-diagramme du bassin versant vu depuis le Sud 2

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CHARENTE AMONT

GEOLOGIE

Cette portion amont du bassin versant de la Charente s'étend sur 4 départements : à l'extrémité amont, une petite partie est en Haute-Vienne, plus de la moitié de ce secteur est en Charente, au Nord il pénètre en Vienne et en Deux-Sèvres. La Charente a un parcours singulier dans cette zone charnière du Seuil du Poitou, semblant hésiter entre Bassin Parisien et Bassin Aquitain. Elle prend sa source au Sud, sur le socle du Massif Central, s'écoule vers le Nord-Est d'abord, puis vers le Sud, au sein des formations du Jurassique inférieur et moyen. Ce circuit de la Charente vient d'une part des nombreuses failles qui traversent le domaine, d'autre part du caractère karstique du massif calcaire jurassique. L'accident de Parthenay, de direction NNO-SSE responsable de la zone effondrée de Lezay à cœur de Jurassique supérieur, se prolonge ici vers le Sud, ainsi que les accidents obliques NO-SE. L'ensemble découpe des compartiments comme illustré sur la coupe géologique. En amont du bassin, le socle est principalement constitué par des séries gneissiques, avec quelques petits massifs de granite, de tonalites et surtout, à l'extrémité méridionale, l'impactite de la météorite de Rochechouard. Sur le socle, le Lias et l'Infra-Lias sont composés à la base de terrains détritiques (sables et argiles), puis de formations dolomitiques, calcaires et gréseuses traduisant la complexité des milieux de dépôts à cette époque, en marge de reliefs émergés progressivement envahis par la mer. L'épisode transgressif atteint son paroxysme au Toarcien avec le dépôt de faciès marneux. Au-dessus, la sédimentation devient de plus en plus calcaire avec l'installation d'une plate-forme carbonatée. Dans ce secteur la sédimentation calcaire du Dogger est particulièrement riche en silex. Le Jurassique supérieur, correspondant à une sédimentation d'une manière générale nettement plus marneuse, affleure au Nord-Ouest dans le bassin de Lezay sous la forme de marnes à spongiaires, au Sud sous la forme de faciès récifaux (karst de la Rochefoucauld), à l'Est sous la forme d'un Oxfordien calcaréo-marneux intercalant des structures récifales. Au-dessus du Dogger, l'altération, mêlée à de puissantes décharges détritiques fluviatiles, a développé au niveau des plateaux d'importants recouvrements sablo-argileux : altérites argilo-limoneuses, Terres rouges à Châtaigniers…

HYDROGEOLOGIE En amont, les formations de socle peuvent contenir des nappes superficielles dans la zone d'altération et de fracturation. Les altérites étant souvent argileuses, les stocks d'eau souterraine ne sont pas importants et le ruissellement sur ce substratum est prépondérant, ce qui explique un réseau hydrographique dense et bien réparti. Par ailleurs, ce domaine de socle constitue dans ce bassin versant un diverticule avec un rétrécissement important au niveau d'un massif de granite et d'une zone de failles. La Charente s'écoule ensuite, jusque dans les environs de Charroux, sur le Lias, dont les formations calcaréo-dolomitiques renferment un aquifère plus ou moins karstique. Cet aquifère s'enfonce vers l'Est sous les marnes toarciennes qui le protègent et le maintiennent captif. Le réseau hydrographique est là de densité moyenne.

Typologie du bassin versant

Superficie 1344 km2

Périmètre 230 kml

Indice de Compacité 2.5

Altitude max. 324

Altitude min. 60

Densité hydrographique

GéologieA l'amont socle cristallophyllien, formations carbonatées du Jurassique inférieur et

moyen

Type nappe Altérites du socle à l'amont, karstique sur le reste du domaine De Charroux jusqu'à sa sortie de cette portion de bassin, la Charente circule dans le Dogger. Celui-ci correspond à un important aquifère, en général libre et très karstifié. Les circulations souterraines sont rapides dans des conduits parfois de taille importante. L'aquifère correspond principalement au Bathonien-Bajocien, le Callovien étant plus marneux. Au-dessus de ce réservoir, les altérites sablo-argileuses peuvent stocker provisoirement de l'eau, libérée progressivement vers l'aquifère du Dogger. Ces altérites viennent beurrer un modelé karstique. La présence de réseaux karstiques est soulignée en surface par de nombreuses figures de dissolution : dolines, gouffres… ; ces figures se marquent particulièrement bien dans la couverture d'altérites affectée par de vastes dépressions circulaires caractéristiques. Les ouvrages de prélèvement sur le socle sont peu nombreux. En revanche, ils sont nombreux et répartis d'une manière assez homogène dans l'Infra-Toarcien, en nappe libre et captive, et sur le Dogger. Les formations superficielles altéritiques peuvent aussi être captées par puits peu profonds. Souvent relativement profonds (plus de 100 m), les ouvrages au Dogger peuvent donner des débits relativement importants, parfois jusqu'à 200 m3/h. D'une grande vulnérabilité et d'une qualité médiocre vis à vis des nitrates et des phyto-sanitaires, la nappe du Dogger est souvent exploitée pour l'Alimentation en Eau Potable en mélange avec l'eau de l'Infra-Toarcien. Bien protégée, cette dernière nappe présente une bonne qualité vis à vis de ces éléments mais en revanche contient souvent des éléments indésirables (fluor) en teneur excessive.

Coupe géologique à travers le bassin amont de la Charente

Bloc-diagramme du bassin versant vu depuis le Sud

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Bassin versant Charente amont Géologie et points d'eau

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SCAN 250 ®© IGN 2001

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CHARENTE AMONT

SYSTEMES AQUIFERES ET PRELEVEMENTS Libres :

109a2 : "Civraisien – Dogger" Formations du Dogger karstiques

109a3 : "Civraisien – Lias de Montalembert"

109b : "Civraisien – Sud de Transon" Dogger

109b01 : "Civraisien – Sud de Transon" Formations superficielles

109c01 : "Civraisien – entre Charente et Braillou" Formations superficielles

118a : "Angoumois – Sud de Civray" Dogger

118a01 : "Angoumois – Sud de Civray" Formations superficielles

118k : "Angoumois – Jurassique karstique" Jurassique

118k01 : "Angoumois – Jurassique karstique" Formations superficielles

118l : "Angoumois et Seuil du Poitou – Lias" Lias

118l01 : "Angoumois et Seuil du Poitou – Lias" Formations superficielles

573a1 : "Seuil du Poitou – Sud de Niort – Bassin de la Boutonne" Jurassique supérieur

610r0 : "Limousin sud – Haute-Charente" Captifs :

207 : "Dogger du Bassin Parisien"

211 : "Lias du Bassin Parisien"

217 : "Dogger du Bassin Aquitain"

232 : "Lias du Bassin Aquitain"

NuméroCaract.

hydrogéol.Type

Nb

ouvrages

Prélvt

AEP*

Prélvt

agricole*

Prélvt

autres*Total

109a2 T,S Karstique 293 2.41 8.90 0.02 11.33

109a3 T,S Karstique 1

109b T,S Karstique 4

109b01 T,S Matriciel 4

109c01 T,S Matriciel 5

118a T,S Karstique 277 1.21 0.70 1.91

118a01 T,S Matriciel 29

118k T,S Karstique 33 0.53 0.53

118k01 T,S Matriciel 1 0.00

118l T,S Karstique 19 0.19 0.08

118l01 T,S Matriciel 8

573a1 T,S Fissuré 7

610r0 T,S Fissuré, matriciel 2

217 T,S Karstique 4 0.23 0.23

211/232 T,S Karstique 72 0.10 1.44 1.54

Total 759 3.909 11.87 0.02 15.54 *en M de m3 par an (moyenne estimée) / bilan non exhaustif fonction des données en base (cf. texte ci-dessous)

Les prélèvements sont évalués à partir des fichiers Agence de l'Eau Adour-Garonne pour l'AEP, des fichiers police de l'eau pour les ouvrages agricoles

1. Si

pour la Vienne et les Deux-Sèvres les prélèvements agricoles sont globalement assez bien recensés, sur la Charente ils sont nettement sous-évalués du fait que les prélèvements en nappes superficielles sont en général considérés comme des prélèvements en eaux de surface. Aussi on retiendra, pour une année moyenne, le chiffre de 4 M m3 pour l'A.E.P. et plus de 20 M m3 pour l'agriculture, sachant que ce dernier chiffre est très approché.

SUIVI METEOROLOGIQUE

Les stations de Tusson (à l'extérieur du bassin) et de Civray fournissent des données d'écoulement qui ont été utilisées dans les bilans. La Réserve Utile moyenne est estimée à 75 mm dans la partie Sud-Est du bassin (zone de socle) et à 105 mm sur le Dogger (in [1]).

Stations (dans le bassin ou

proche)Mesures Période

Altitude en m

NGF

La Péruse P, T depuis 1990 235

Le Vieux-Cerier P, T depuis 1990 162

Saint-Front P,T depuis 1990 97

Ruffec P,T depuis 1971 118

Civray P,T, V depuis 1990 130

Stations climatologiques

SUIVI HYDROLOGIQUE

Stations Surface BV PériodeMin/max

m3/sPolice de l'eau

Pont de Suris 110 Depuis 1992 0.031/48.70

Charroux (Pont de Rochemeaux) 346 Depuis 1983 ?/103

St-Saviol (Pont Bride) 492 Depuis 1970 0.43/140

Voulème (Gué de Chambe) 510 Depuis 1990 ?/129

Aunac (Pont d'Aunac) 1090 Depuis 1975 ?/105

Analyse comparative des débits aux stations de Suris, Charroux, Saint-Saviol et Aunac

0

5

10

15

20

25

30

01/09/2001 01/10/2001 31/10/2001 30/11/2001 30/12/2001 29/01/2002 28/02/2002 30/03/2002 29/04/2002 29/05/2002 28/06/2002 28/07/2002 27/08/2002

Débit

en m

3/s

Suris

Charroux

Saint-Saviol

Aunac

Données DIREN Poitou-Charentes

Analyse comparative des débits aux stations de Charroux et Saint-Saviol

0

10

20

30

40

50

60

70

01/09/2000 01/10/2000 31/10/2000 30/11/2000 30/12/2000 29/01/2001 28/02/2001 30/03/2001 29/04/2001 29/05/2001 28/06/2001 28/07/2001 27/08/2001

bit e

n m

3/s

Charroux

Saint-Saviol

Données DIREN Poitou-Charentes

Evolution à la station de Suris (Charente)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

bit e

n m

3/s

2001 2002 2003 2004

Données DIREN Poitou-Charentes

Evolution à la station de Charroux (Charente)

0

10

20

30

40

50

60

janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

bit e

n m

3/s

2001 2002 2003 2004

Données DIREN Poitou-Charentes

Evolution à la station de St Saviol (Charente)

0

10

20

30

40

50

60

70

janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

bit e

n m

3/s

2001 2002 2003 2004

Données DIREN Poitou-Charentes

Evolution à la station de Aunac (Charente)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc

bit e

n m

3/s

2001 2002 2003 2004

Données DIREN Poitou-Charentes

1 [débit autorisé en 16 et 86, moyen en 79] x 12 heures x 90 jours

4

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CHARENTE AMONT

Le débit de la Charente est soutenu artificiellement par les importants réservoirs situés sur la Charente et sur la Moulde, en amont de la station de Pont de Suris. Du fait des lachers d'eau, le débit de la Charente est soutenu l'été. Sur les graphes comparant les stations hydrologiques, on peut constater des fonctionnements différents entre période de hautes eaux et période de basses eaux. En hautes eaux, de novembre à mai, la logique d'un accroissement des débits de la Charente d'amont en aval est globalement respectée. Les nappes sont alors pleines et les rivières réagissent aux pluies. Au cours du cycle 2001/2002 particulièrement sec, la décrue est plus rapide sur Charroux que sur St-Saviol, où elle apparaît amortie vraisemblablement par des apports de la nappe du Dogger mis en évidence par les nombreuses sources qui émergent du karst [31] : les Cantes à Charroux, Maison-Neuve à Savigné, l'Etang à St-Pierre d'Exideuil, Comporté à St-Macoux, Cornac à St-Gaudent, Moulin-David à Lizant.. Le phénomène est même amplifié à la station d'Aunac où l'accroissement de débit est sensible. En crue, les débits sur Charroux sont supérieurs à ceux de la station aval, traduisant peut être des pertes dans le karst.

Analyse comparative des débits aux stations de Suris, Charroux, Saint-Saviol et Aunac sur la période du 21 juin au 31

août 2001

0

2

4

6

8

10

12

21/06/2001 21/07/2001 20/08/2001

Débit

en m

3/s

0

5

10

15

20

25

30

35

Plu

ie e

n m

m

Pluviométrie Vieux Cérier (en mm)

Suris

Charroux

Saint-Saviol

Aunac

Données DIREN Poitou-Charentes

Analyse comparative des débits aux stations de Suris, Charroux, Saint-Saviol et Aunac sur la période du 21 juin au 31

août 2002

0

2

4

6

8

10

12

14

21/06/2002 01/07/2002 11/07/2002 21/07/2002 31/07/2002 10/08/2002 20/08/2002 30/08/2002

Débit

en m

3/s

0

10

20

30

40

50

60

Plu

ie e

n m

m

Pluviométrie Le Vieux-Cerier (en mm)

Suris

Charroux

Saint-Saviol

Aunac

Données DIREN Poitou-Charentes

En basses eaux, les relations nappes/rivières s'expriment encore davantage comme le met en évidence l'agrandissement des graphes pour les périodes 2001 et 2002. Les débits aux stations de Suris et de Charroux sont assez proches malgré un accroissement sensible du bassin versant. On peut donc soupçonner sur ce tronçon des fuites de la rivière vers la nappe de l'Infra-Toarcien, ce qui semble corroborer par l'allure des courbes piézométriques basses eaux de 1996. L'accroissement de débit est important entre Charroux et St-Saviol, malgré en revanche une augmentation relativement faible de la superficie du bassin versant. Sur ce tronçon les apports de la nappe du Dogger sont vraisemblablement conséquents.

La comparaison entre St-Saviol et Aunac montre en revanche, en dehors des périodes pluvieuses où l'accroissement de débit est important, des débits qui tendent à se rapprocher en période d'étiage, sans aucune mesure avec le doublement de la superficie de bassin versant. Ceci conduit à soupçonner sur ce tronçon l'existence de pertes en période estivale (pertes karstiques et/ou prélèvements).

BILANS ECOULEMENT/RUISSELLEMENT

Cycle Nov->Fév Mars->Juin Juil->Oct Cycle hydro Bilan

00/01 204/457 134/181 77/0 415/638 222

01/02 63/ 98/ 60/ 221/

02/03 153/ 104/ /

Bilan écoulement/ruissellement - Aunac / Tusson en M m3

Sortie/Entrée

Du fait de l'absence de chroniques complètes sur Aunac (hydro.) et sur Tusson (météo.), les bilans par période de 4 mois et pour une RU de 100 mm n'ont pu être fait que sur le cycle 2000/2001. Ce cycle particulièrement pluvieux met en évidence un excédent important d'entrée (pluies sur le bassin versant de la station) par rapport aux sorties par la rivière. Il y aurait eu stockage au moins temporaire d'eau dans les nappes (en particulier celle du Dogger) et vraisemblablement dans les formations sablo-argileuses qui tapissent les plateaux calcaires. Ce cycle, ainsi que le suivant, montre aussi des débits d'étiage soutenus, auxquels contribuent les lâchers d'eau en amont.

5

Bassin versant Charente amont Piézométrie, points d’eau, prélèvements et systèmes aquifères libres

BDCARTO © IGN/BDCARTHAGE © AEAG

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CHARENTE AMONT

SUIVI PIEZOMETRIQUE

Stations NuméroZ m

NGFProf. M Aquifère Période

Min/Max

cote M

Min/Max

prof. M Police

Amant 06854X0051 97.88 85 Dogger karstifié depuis 1992 63/77 35/21

Mouton 06853X0053 67.4 350 Infra-Toarcien depuis 1995 61/67 7/1

Chenon1 06617X0056 102.77 36 Dogger Callovien depuis 1998 74/82 29/21

Chenon2 06617X0057 102.57 79 Dogger Bathonien depuis 1998 70/79 33/24

SallesVI 06617X0042 102.16 114 Dogger depuis 1993 67/88 35/14

Ruffec 06613X0039 99 37 Dogger depuis 1992 89/99 10/0

Alloue 06622X0068 188.93 70 Infra-Toarcien depuis 1995 151/152 38/37

Lorigne1 06375X0003 138 12.5 Dogger depuis 1993 128/138 10/0

Lorigne2 06375X0024 140.34 100 Infra-Toarcien depuis 1996 120.5/132 20/8

Limalonge 06377X0030 127.16 36 Dogger depuis 1993 110/121 17/6

Sauze 06376X0020 129.34 23 Dogger depuis 1993 110/129 19/0

Lemaire 06385X0069 159.62 166 Infra-Toarcien depuis 2001 103/114 57/46

Piézomètres

Les graphes des piézomètres captant l'Infra-Toarcien captif montrent des battements "naturels" annuels assez faibles (quelques mètres) mais en revanche un impact important des prélèvements. Les recharges sont nettement plus lentes que pour la nappe du Dogger. La vidange de cette nappe est également lente. La nappe du Dogger présente des graphes nettement dissymétriques, avec une recharge relativement rapide et une vidange assez lente, même pour des ouvrages relativement peu profonds. Le graphe de la station de SallesVI, qui est assez profond, montre 2 parties traduisant un réservoir hétérogène avec une partie profonde capacitive et une partie supérieure qui se remplit et se vidange rapidement (milieu fissuré transmissif et peu capacitif). Sur le graphe de cette station, on constate même en période d'étiage l'existence de pics importants, montrant une réactivité très forte aux pluies. La station d'Alloue, la plus à l'amont, montre un battement particulièrement faible qui viendrait étayer la thèse d'une alimentation de la nappe infra-toarcienne par la rivière dans cette partie du bassin versant. Enfin, aux endroits où l'on dispose de relevés à des niveaux aquifères différents, comme à Chenon (Callovien/Bathonien) et à Loriginé (Dogger/infra-Toarcien), on constate l'existence de gradients verticaux de pression descendant, c'est à dire traduisant une tendance à l'alimentation des nappes les plus profondes par la surface.

Les graphes de synthèse réalisés autour de la station d'Aunac d'une part, de la station de St-Saviol d'autre part, montrent, en dehors des remarques faites précédemment, une réactivité assez rapide de la nappe du Dogger. Le maximum de niveau de la nappe est souvent atteint cependant avec un décalage de quelques jours sur la rivière (Ruffec, Sauzé, Limalonge). Le piézomètre de SalleVI traduit des arrivées rapides, avec des pics quasi-synchrones de ceux enregistrés sur la rivière, et des arrivées d'eau différées mais plus massives, avec un second pic tardif et plus arrondi.

REGLEMENTATION Ce bassin versant amont de la Charente est entièrement situé en Zone de Répartition des Eaux. Il est géré à partir de seuils d'alerte institués à la station de Vindelle : 4 m3/s (15 % de restriction des prélèvements), 3.3 m3/s (-30 %), 3 m3/s (-50 %) et 2.5 m3/s pour l'arrêt total.

SYNTHESE

En résumé, cette partie du bassin versant amont de la Charente est assez atypique avec une rivière qui semble hésiter entre Bassin de Paris ou Bassin Aquitain. Cette rivière naît sur le socle du Massif Central, principalement gneissique, où les ruissellements sont prépondérants. La géologie du socle (faille et massif de granite) est vraisemblablement responsable de l'existence du diverticule amont et du rétrécissement du bassin. Le débit de la Charente est dans cette partie soutenu artificiellement par des lâchers aux retenues. La Charente circule ensuite vers le Nord jusqu'à Charroux sur des formations du Lias. L'absence d'accroissement de débit en période d’étiage dans cette partie et le faible battement de la nappe sur le piézomètre d'Alloue suggèrent une alimentation de la nappe infra-toarcienne par la rivière en période de basses eaux. Dans le tronçon suivant, entre Charroux et St-Saviol, le débit de la Charente s'accroît très sensiblement en basses eaux sans aucune mesure avec l'augmentation de la superficie du bassin versant. La rivière est là alimentée par la nappe du Dogger qui permet d'amortir les étiages. Des apports de bassins voisins (Bouleure, Clain…) sont possibles. Enfin le long du dernier tronçon de ce bassin versant, entre St-Saviol et Aunac, des pertes d'eau de la rivière au profit de la nappe du Dogger en période de basses eaux sont très vraisemblables. D'une manière générale, dans cette partie, les gradients verticaux enregistrés sur les relevés piézométriques apparaissent corroborer une descente des eaux. Les bilans réalisés sur ce bassin témoigneraient de l'existence de stockage temporaire dans les formations superficielles sablo-argileuses et dans la nappe du Dogger. Celle-ci amortit en effet la sévérité des étiages. Les graphes piézométriques montrent certaines capacités de stockage. D'autre part les nombreuses traces de karstification en surface témoignent de l'importance des réseaux karstiques en profondeur, sous les formations superficielles qui jouent le rôle de réservoir tampon. En matière de gestion, ce bassin versant est intéressant de par la densité des stations de mesures hydrologiques et piézométriques. Des études plus détaillées pourraient être engagées pour vérifier la réalité ou non de transferts entre bassins versants en Vienne (traçages, piézométries…). La gestion du bassin devrait s'appuyer non-seulement sur les stations hydrologiques mais aussi sur des stations piézométriques, en particulier dans la nappe du Dogger avec laquelle la rivière apparaît étroitement liée.

Evolution au piézomètre de Amant (06854X0051)

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Données Conseil Régional Poitou-Charentes

Evolution au piézomètre de Chenon 2 (06617X0057)

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Evolution au piézomètre de Sallesvi (06617X0042)

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Données Conseil Régional Poitou-Charentes

Analyse comparative des piézomètres captant le Dogger (en vert et bleu) et l'Infra-Toarcien (Lias, en rouge, violet et orange)

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Page 6: SCAN 250 ®© IGN 2001sigespoc.brgm.fr/IMG/pdf/b_atlas_charente_amont.pdf · CHARENTE AMONT SYSTEMES AQUIFERES ET PRELEVEMENTS Libres : 109a2: "Civraisien – Dogger" Formations du

CHARENTE AMONT

Evolution au piézomètre de Ruffec (06613X0039)

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Données Conseil Régional Poitou-Charentes

Evolution au piézomètre de Limalonges (06377X0030)

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Données Conseil Régional Poitou-Charentes

Evolution au piézomètre de Lorigne 1 (06375X0003)

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Données Conseil Régional Poitou-Charentes

Evolution au piézomètre de Alloue (06622X0068)

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Piézo SalleVi m NGF Piézo Mouton m NGF

Piézo Ruffec m NGF Débit Aunac m3/s

Bassin versant Charente amont Réseaux de mesures et relations nappe/rivière

SCAN 250 ©® IGN 2001 - BDCARTO © IGN/BDCARTHAGE © AEAG

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